Untitled

Transcription

Untitled
Laure a dix ans. Beaucoup de choses changent dans sa vie : sa
famille déménage régulièrement et ses parents attendent un
nouveau bébé. Garçon manqué, Laure se fait passer pour Michaël
auprès des enfants de la cité où elle vient d'emménager. D'abord
jeu, ce mensonge lui apprend peu à peu à se connaître.
Les trois films de Céline Sciamma, la réalisatrice de Tomboy, ont pour sujet la
découverte de la sexualité, où la difficulté à assumer son homosexualité en
grandissant1.
Néanmoins, on ne peut pas faire de Tomboy un film militant : son propos n'est pas
là. Il s'agit d'un film d'apprentissage, sur le passage de l'enfance à l'adolescence,
sur la découverte de l'amour, qui, s'il contient un message, pose en toile de fond les
questions du respect de la différence, et de la difficulté de s'accepter tel qu'on est,
thèmes particulièrement porteurs auprès d'un public de jeunes collégiens.
Le film décrit avec une acuité rare l’éboulement du monde dans les yeux de ceux
qui n’ont vu que ce qu’ils voulaient voir.
J.M. Lalanne, Les Inrockuptibles
« Le film parle beaucoup de l'enfance, mais aussi de l'enfance des petits garçons.
Un petit garçon qui doit faire preuve de masculinité, jouer au foot et cracher par
terre, ça c'est du quotidien : le film raconte ça, à la fois la pression qu'il y a sur son
genre, età la fois le fait que le regard des autres vous définit, ce qui peut être
libérateur, ou épanouissant, ou comment il vous enferme »2.
1
2
Le personnage central de Naissance des Pieuvres (2007), son premier long métrage, découvre
son homosexualité dans le monde de la nage synchronisée ; Pauline, son deuxième film (court
métrage réalisé en 2009), montre en plan séquence une jeune fille qui raconte comment son
village a réagi à l'annonce de son homosexualité.
Céline Sciamma, dans les bonus du DVD.
>>> analyse de plans
Le premier plan
Un enfant, de dos3. La coiffure peut indiquer qu'il s'agit d'un garçon, mais rien de
sûr. Dès ce premier plan, l'indétermination est posée comme cœur du récit.
Le gros plan est une façon rare d'introduire son personnage au cinéma. Par ce
choix, Céline Sciamma pose d'emblée ce personnage comme cœur du récit.
On peut commenter à outrance toute l'ouverture du film montrant un personnage
qui avance, sans trop savoir où il va. En faire le symbole de son indécision. C'est en
tout cas une ouverture à la « Elephant ». De dos, Laure avance dans le flou. Dans
son nouvel appartement, elle découvre les lieux grâce à un long plan où la caméra
suit, flottante, le mouvement erratique du personnage. On est donc dans la position
du spectateur, comme dans Elephant, qui en sait moins que le personnage.
3
Le plan est un GP, en légère contre-plongée, qui dure 14 secondes.
Un chemin à trouver, une forte indétermination, voià ce qui attend ce personnage.
C'est ce que nous disent ces 14 premières secondes de film.
La mise au point sur Laure, la faible profondeur de champ, concourrent à laisser le
second plan dans le flou le plus complet. Lui aussi est indéterminé, on ne sait pas
franchement où l'on va, en suivant ce personnage. On sait en revanche qu'il s'agit
d'une sorte de forêt, tout au moins d'une rangée d'arbres, parmi lesquels le
personnage est porté (elle ne marche pas), parmi lesquels elle va, flottante,
entraînée par quelque chose qui la dépasse.
La forêt apparaît dans le film comme un lieu fortement chargé : il est celui de
l'expérience, c'est là que tout se passe, du premier baiser à la révélation : Laure s'y
cache, mais c'est un lieu solaire, clair et décidé, franc. La chambre, et,
étonnamment, le miroir, sont plus les lieux du mensonge, en tout cas du secret.
Lors du premier repas familial, le lieu est évoqué, comme un espace liant le père et
la fille (on ne sait pas encore que Laure est une fille, l'espace est donc celui des
garçons, en tout cas de la masculinité, de l'aventure, du rapport au père).
Le premier plan du film, malgré son apparence assez légère, souligne donc tous les
enjeux du film : on sait ce qui se passe, et où ça se passe.
Il peut être intéressant, sans rien révéler d'autre du film - il serait injuste en
revanche de cacher l'affiche, le titre... mais, même si tout spectateur sait de quoi
parle le film, en dire le moins possible – de montrer ce premier plan avant, et de le
faire commenter. On peut étendre l'expérience aux plans du prégénérique, mais ils
font entrer le personnage du père, le visage... autant de questions qui rendent la
discussion dense et complexe.
Le corps de Laure
a) l'opposition Jeanne / Laure
On l'a vu, dans les premières minutes, pas moyen de connaître le sexe de Laure. En
revanche, sa sœur, Jeanne, est une vraie petite fille. De même, dans les mots des
parents, elle est appelée « choupette », alors que Laure, c'est « chéri(e) », ou
« ça » (sans aucune valeur péjorative, dans la bouche du père – mais on comprend
bien la forte valeur indéterminative du pronom, alors qu'il paraît complètement
insignifiant au premier abord).
La réalisatrice s'amuse à disséminer des clefs imperceptibles, mais extrêmement
nombreuses : pour exemple, encore insignifiant, la fillette, lors du repas, qui dit à
sa sœur qu'elle ne peut pas faire comme elle... de quoi parle-t-elle, de la façon de
manger les nouilles, ou bien du fait de se faire passer pour un garçon ? Le plan sur
le père qui réussit, lui aussi, à aspirer les spaghettis, renforce l'effet.
Les deux sœurs sont opposées aussi dans le montage. À Laure qui devient un
garçon devant le miroir (séquence 10), la réalisatrice oppose la petite danseuse
dynamique et rieuse (séquence 11) : les deux jouent avec leur corps, mais leur jeu
et sans commune mesure.
b) Le plan de nu est-il nécessaire ?
La séquence du bain pose question : pourquoi, dès lors que la mère de Laure
l'appelle par son prénom, est-il utile de montrer Laure nue ? Le spectateur a déjà
compris qu'elle est une fille. S'agit-il d'une provocation de la part de la réalisatrice ?
Dans Naissance des Pieuvres, le premier film de Céline Sciamma, pas besoin de
scène de nu pour raconter cette histoire d'amour entre deux filles d'une quinzaine
d'années. C'est que dans ce film, la féminité des deux personnages n'est pas mise
en cause ; certes, l'amour que ressent Marie, la protagoniste, pour Floriane, la belle
nageuse, n'est pas facile, ne va pas de soi, mais ça n'est pas lié au sexe de Marie.
Dans Tomboy (le titre est explicite une fois traduit), le problème central, c'est le
sexe de Laure. Sexe en construction, en devenir, qu'elle invente par jeu (le
mensonge), puis par obligation (la pâte à modeler) 4.
4 On a la même problématique posée dans le film Morse : le personnage de la fillette, vampire,
soutient qu'elle n'est pas une fille. Le regard du garçon (et du spectateur, pour l'attester,
l'objectiver) sur son corps est essentiel pour comprendre le morcellement du personnage.
En plus du prénom on ne peut plus féminin, il était dès lors essentiel de montrer
son corps : il est le problème à affronter. C'est avec ce plan, dans son intégrité, que
le spectateur en prend la mesure : on en sait maintenant autant qu'elle, elle n'a
rien à nous cacher.
Comment Laure va-t-elle s'en sortir avec ce corps-là ? À travers cette question,
énigme à suspens du film, c'est bien une question existentielle qui transparaît, celle
de l'acceptation de soi-même, celle de la pudeur, des changements du corps au
sortir de l'enfance. Le prénom aurait été un enjeu littéraire, un mot, une histoire. Le
corps est un enjeu pictural, une matière, filmique, une image avec laquelle il faut
faire.
« le film est dans une dynamique physique. Dans l'histoire qu'il déroule, il est dans
la question de 'quel corps j'ai, et comment je joue à être le corps d'un garçon'. Le
corps, c'est les limites du film, c'en est aussi l'objet »5.
On peut envisager, avec un outil simple de montage vidéo, de couper la séquence
au moment où Laure sort du bain. En montrant cette nouvelle séquence trafiquée et
en remontrant la séquence originelle, évoquer la place du corps dans le film.
5 Céine Sciamma dans les bonus du DVD.
>>> analyse de l'affiche
L'affiche du précédent long métrage de Céline
Sciamma montrait deux filles, que séparaient des
bandelettes de couleur.
On a vu, dans Tomboy, de nombreux plans
composés, de la même façon, en deux parties très
tranchées, posant deux personnages dans leur
espace. Mais l'affiche du film prend un autre parti.
Dans Naissance des Pieuvres, on peut en déduire
que l'enjeu du film, ce sont ces rubans, ce qui se
tisse entre les personnages, leur histoire.
Dans Tomboy, l'enjeu, c'est Laure, au centre,
fermée par les lignes de la tapisserie.
Jeanne est promise à un brillant avenir dans l'art pictural : en tout cas, la pause
qu'elle choisit pour son modèle renvoie à l'art du portrait. Cadrage poitrine,
vêtement noncahalamment tombant, et dénudant les épaules, regard 'caméra',
mais plongeant bien au delà, air songeur...
Mais le personnage est légèrement décadré, penché, instaurant un malaise par
rapport à la droiture des lignes, une révolte que double la coiffure sauvage.
Si le bleu et le rose de la tapisserie peuvent évoquer, symboliquement, la question
du genre au cœur du film, c'est plus dans la mise en valeur des couleurs de Laure
qu'elle est intéressante. Sur le bleu fâné de la tapisserie, c'est le bleu tranché du
regard, et du sweat shirt qu'elle porte, qui sont mis en relief, comme si le
personnage se détachait, par ses couleurs aussi, de la régularité du monde qui
l'entoure.
>>> question d'identite
Sans donner de leçons, sans réponse toute faite, la réalisatrice interroge la question
du genre au moment où l’enfant est sur le point de voir son corps changer et même
pourrait-on dire lui échapper, pour acquérir ce qu’en SVT on nomme les caractères
sexuels secondaires. Moment de passage, d’évolution et d’interrogation, il met en
jeu les questions : « que suis-je ? » et « qui suis-je ? ». Deux questions qui ouvrent
et closent le film ; et qui sont présentes pour Laure/Mickaël tout au long de
l’intrigue (voir par exemple les scènes d’auto-observation dans le miroir de la salle
de bain, qui se soldent soit par un peu d’angoisse, du doute ou un sourire).
L’androgynie de Laure fait qu’à sa première rencontre avec Lisa, celle-ci la prend
pour un garçon (« T’es nouveau ? ») et Laure ne va pas la détromper. La même
scène se rejouera à la fin du film ; Lisa prouvant alors qu’elle ne s’arrête pas à des
étiquettes ou des a priori ; et que manifestement, quel que soit le genre et le
prénom de Laure/Mickaël, elle a envie de nouer des liens.
Cette question du genre et de l’identité est propice à nouer une discussion avec les
élèves.
« Sans contrefaçon je suis un garçon ? »
L’épisode du pénis en pâte à modeler montre qu’au niveau anatomique, la réponse
est non. Mais étant donné qu’on ne passe pas tout son temps tout nu ou en maillot
de bain, qu’est ce qui signifie aux autres qu’on est un garçon ?
Ce qui est amusant, c’est de voir
comment le genre est posé ou mis en
question au travers des couleurs ou des
activités. On pourrait presque faire un
tableau pour référencer ce qui est du
côté des garçons ou des filles, certaines
« règles » étant parfaitement
stéréotypées et arbitraires, mais existant
bel et bien pour un certain nombre
d’individus : la longueur des cheveux ; la
voix ; le bleu et le rose ; le choix des
vêtements (robe, jupe, short, maillot de
bain) ; cracher par terre ; enlever son
tee-shirt pendant le sport ; faire pipi
debout ; se bagarrer et montrer ses
biscotos ; jouer au foot ; action ou
vérité ; danser ; les figurines avec
lesquels on joue ; jouer aux cartes ;
conduire la voiture sur les genoux de son
père ; goûter une gorgée de bière ; se
maquiller ; embrasser une fille ; porter
la moustache ; se battre pour défendre
sa petite sœur.
Le groupe auquel s’intègre Laure/Mickaël
est pris dans certaines de ses
distinctions stéréotypées ou les
questionne. Ainsi, lors des matchs de
foot : Mickaël prouve de quoi il est
capable (comme lors du jeu du béret,
mais celui-ci est mixte et n’est qu’une
petite « initiation » histoire de faire
connaissance) et s’intègre rapidement à
son équipe. Tous les joueurs sont des
garçons. Lisa n’a pas le droit de jouer
car « elle est nulle » ; forcément c’est
une fille ! Lorsque le groupe se retrouve
dans l’immeuble et qu’il faut choisir
entre une partie de foot ou le jeu action
ou vérité, le garçon qui ose s’exclamer
qu’il en a « marre du foot » est vite
rappelé à son genre par un de ses
copains qui stigmatise la frontière entre
fille et garçon d’un : « T’as qu’à faire la pom pom girl ! » De même, les garçons
mesurent leurs forces et se bagarrent, que ce soit pour jouer lors de la baignade ou
lorsque Mickaël défend sa petite sœur. Il joue pleinement son rôle de grand frère.
N’est-ce pas d’ailleurs les caractéristiques mises en avant par Jeanne lorsqu’elle
participe au mensonge de Laure ? Son grand frère la porte sur son dos ; il peut la
défendre et il l’a fait auparavant ; d’ailleurs c’était « le plus fort du quartier ».
Cette capacité de Laure/Mickaël à faire jeu égal avec les garçons, ajoutée au
mensonge et donc au sentiment de tromperie et de trahison des autres garçons du
groupe, contribue sans doute à la violence de la scène finale dans les bois. Ils
exigent une identification claire, nette, sans doute possible, anatomique, étant
donné que les signes d’identification habituels les ont induits en erreur, la robe
bleue ne changeant strictement rien à l’affaire (les filles peuvent porter des shorts
et les garçons peuvent parfois porter des robes).
Les frontières ne sont pas étanches, et le temps où les filles/femmes n’avaient pas
le droit de porter de pantalon est révolu. Laure et sa mère ont toutes les deux les
cheveux courts. Certaines couleurs restent connotées, mais chacun est libre de
porter celles qui lui plaisent. Ainsi Laure aime le bleu et le rouge, Jeanne aime le
rose et Lisa le gris, si on se fie aux couleurs de leurs vêtements dans le film. Que
dire du bébé en jaune à la fin ? Fille ou garçon ? La palette vestimentaire des filles
s’est élargie ; celle des garçons un peu moins, car ceux qui portent des jupes ou
des robes restent encore à la marge. Une fille peut jouer au foot, faire une bataille
d’eau, se bagarrer si nécessaire, et embrasser une autre fille… Laure/Mickaël
s’observe, se cherche, se tourne autour et dans cette quête le regard d’autrui et sa
capacité à accepter ou non la différence jouent un rôle non négligeable.
A cet égard, le père et Lisa sont deux
personnages intéressants. D’emblée on voit
comme Laure et son père sont proches ; et
inconsciemment ou non, il contribue à
l’ambiguïté. Pas parce qu’il la laisse conduire
(là ce sont les choix de la réalisatrice qui
créent le doute) ; un peu lorsqu’il lui
propose de boire une gorgée de sa bière ; beaucoup lorsqu’il emploie un pronom
neutre et ne l’appelle pas par son prénom.
La scène de la partie de carte est assez ironique et amusante. Laure et son père
jouent aux sept familles. Dans la famille « le camping », le père demande le fils à
Laure. « Pioche ». Alors que lorsque celle-ci lui demande la fille dans la famille « la
mer », il croit qu’elle triche, car il a la carte. Et il s’exclame qu’il attend avec
impatience qu’elle puisse jouer au poker. L’idée n’est pas du tout de faire de la
psychologie au rabais et de dire qu’il voulait un garçon plutôt qu’une fille…mais de
montrer que Laure/Mickaël est une fille qui a des goûts et une sensibilité qui ne
sont pas ceux de sa sœur (le tutu rose étant un contrepoint parfait du bermuda). Le
père console lors de la découverte de l’imposture, mais ramener Mickaël du côté de
Laure sera l’affaire de la mère.
Quant à Lisa, sans le savoir, c’est elle qui ouvre la porte du mensonge et fait
apparaître Mickaël. Elle se fie à ce qu’elle voit : un enfant aux cheveux courts, en
bermuda et marcel gris, qui observait les garçons depuis son balcon. Au sein du
groupe, elle ne laisse pas sa part et participe chaque fois qu’elle le peut. Elle tisse
peu à peu un lien particulier avec Mickaël. Elle le laisse gagner lors du premier jeu
pour qu’il s’intègre plus vite ; elle l’observe souvent ; elle lui porte de l’eau lorsqu’il
joue au foot et apprécie qu’il aime regarder comme elle (« T’es pas comme les
autres ») ; elle le maquille et danse avec lui ; elle prend l’initiative du premier
baiser. Sur bien des points elle est plus « courageuse » que certains garçons du
groupe, dans le sens où elle ne se sent pas menacée par l’ambiguïté de
Laure/Mickaël au point de le rejeter définitivement. Ainsi elle refait finalement
connaissance avec Laure à la fin du film.
utiliser Tomboy...
… en éducation civique
Le travail sur le film en éducation civique convient au programme proposé : le film
permet d'aborder « l'examen de situations de conflit dont la résolution doit reposer
sur le respect des règles et non sur la violence ».
Le discours du film est intéressant sur cette question : il montre en tout cas que la
résolution violente est manifestement intrinsèque à l'attitude de Laure.
On peut étudier, dans la structure du film, la confrontation qui s'installe entre les
garçons, dans le jeu (action ou vérité, le foot, la forêt...), et comment cette
confrontation, qui s'appuie sur une détermination de 'genre' très forte, aboutit à
une situation de violence.
Le travail mené en classe peut trouver sa place dans la partie IV du programme, et
donner lieu à un débat sur le respect, la différence... thèmes qui vont, après
visionnage du film, trouver un écho très fort chez les élèves.
… en éducation musicale
« Je voulais faire un film sans musique, mais j’avais envie d’une scène de danse.
Para One (qui avait déjà fait la musique de Naissance des pieuvres) et Tacteel
m’ont fait écouter bien avant le tournage cette maquette de chanson. J’ai décidé de
l’utiliser et de chorégraphier la danse autour de cette musique à un moment précis
du film, celui où apparaît l’histoire d’amour entre les deux fillettes. C’est un
morceau solaire et enfantin, avec la mélancolie des mélodies en contrepoint.
J’aimais bien l’idée que ce soit une chanson, et qu’elle revienne ensuite, pendant le
générique de fin. Le film aurait pu accepter de la musique, mais elle créait une
distance entre le personnage et le spectateur, comme un commentaire adulte sur la
situation, là où le film cherche sans cesse à être à hauteur d’enfant. »
propos recueillis par B. Payen, sur le site universcine.com
le morceau est écoutable à : https://soundcloud.com/para-one/para-one-tacteel-always
… en français, initiation au latin, en histoire
recherches
Le film peut donner lieu à un travail de recherche sur les âges de la vie dans
l'antiquité, sur la distinction garçon-fille.
Etre enfant à Rome. Le dur apprentissage de la vie civique, Valette-Cagnac E.,
in Terrain, n° 40, 2003, pp. 49-64. (à lire en ligne : http://terrain.revues.org/1534 )
la métamorphose d'Iphis
On pourra aussi inclure à un groupement thématique l'évocation de la légende
d'Iphis et Ianthè (voir la notice sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Iphis_et_Ianthé ).
Il ne s'agit pas de comparer les deux histoires, qui n'ont pas grand'chose à voir, ni
de privilégier telle ou telle conclusion dans un but moralisateur, mais bien
d'apporter une ouverture culturelle, et une approche des mythes de l'antiquité,
ainsi qu'un éclairage comparé sur les questions communes aux deux œuvres.
On trouve le texte intégral d'Ovide à : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met09/M09-666-797.htm
>>> critique de Jean-Marc Lalanne et interview de Serge Kaganski sur le site des
Inrockuptibles (www.lesinrocks.com)
>>> dossier cnc (http://www.cnc.fr/web/fr/dossiers-pedagogiques)
>>> il existe de nombreux dossiers pédagogiques en ligne sur le film, notamment
www.cine32.com/IMG/pdf/tomboy.pdf.
>>> lectures complémentaires (envisageables avec des élèves de 6e)
Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, C. Bruel, A. Bozellec, A.
Galland (éditions être) / album
Sur les quais, I. Chabbert, A. Loyer (éditions les lucioles)
>>> films
Naissance des Pieuvres, Céline Sciamma (DVD optimale)
peut être vu avec des élèves à un niveau 3e
Pauline, Céline Sciamma (le film fait partie d'un programme Jeune et homo
sous le regard des autres, produit par Canal+, et visible en ligne sur
http://www.inpes.sante.fr/professionnels-education/outils/jeune-ethomo/outil-lutte-homophobie.asp#bas)
Boys don't cry, Kimberley Pierce (DVD 20th century fox)
à réserver pour le lycée
le découpage séquentiel ci-dessous est un outil de travail, qui peut servir à se
repérer dans le déroulé du film. Il n'a pas d'autre prétention.
0'10
1
Un enfant et son père, en voiture.
L'enfant joue, sortant par le toit ouvrant.
TITRE
Le père le fait conduire.
Ils sont arrivés, ils portent des cartons.
2
Dans le nouvel appartement.
L'enfant retrouve sa petite sœur, sa mère.
3
Repas
4
Jeu avec sa sœur.
L'enfant lit, assez mal, Le Livre de La
Jungle à sa sœur.
Il observe ses nouveaux voisins.
5
Descendu pour les rencontrer, il tombe
sur Lisa. Il lui dit qu'il s'appelle Michael.
Lisa l'entraine en forêt, où il rencontre
« les autres ».
Lors d'un jeu, Lisa tisse une complicité
entre elle et Michael.
6
Le bain.
On apprend que Michael s'appelle Laure,
que c'est une fille, et que ça lui pose
problème.
7
La mère attend un bébé.
Laure raconte sa rencontre, qui a
manifestement suffisamment compté
pour qu'elle le dise.
ch1
3'03
5'19
ch2
6'36
8'20
11'48
ch3
14'30
15'44
8
Laure range sa nouvelle chambre.
Beaucoup de bd. Sa mère lui donne un
jeu de clef avec un beau cordon rose que
Laure s'empresse d'échanger.
17'10
9
Les jeux
action ou vérité, le rapport à Lisa est
posé.
Le foot : Laure est un garçon différent,
Lisa est sous le charme.
10
À la maison
Laure devant le miroir : après avoir
observé son torse, elle devrait y arriver.
22'36
11
Jeu avec sa sœur.
La petite danse, Laure joue d'un piano
électrique.
23'36
12
Nouvelle séquence de foot.
Laure teste son torse androgyne auprès
des autres. Mais le problème n'est pas
là... pause pipi : Laure s'isole, mais est
surprise par l'un des garçons, il se moque
d'elle car « il s'est pissé dessus ».
27'46
13
À la maison, de nouveau le miroir, prise
de conscience des difficultés.
14
Laure joue aux cartes avec son père en
buvant une bière.
Laure dans sa chambre (miroir)
32'05
15
Jeu avec sa sœur : elle la dessine.
Lisa vient sonner. Laure sort retrouver
Lisa, au grand désespoir de sa sœur.
35'28
ch4
ch5
21'32
28'43
16
Danse et maquillage chez Lisa
38'46
17
Laure rentre.
Elle se prépare un zizi en pâte à modeler
pour la baignade du lendemain. (miroir)
18
Baignade avec les autres. Laure s'en tire
bien. En plus, Lisa l'entraîne dans les
bois : premier baiser.
47'06
19
Elle range sa pâte à modeler dans sa
boîte à secrets.
47'48
20
Lisa vient chercher Michael, elle tombe
sur Jeanne.
21
Laure rentre : pour gagner le silence de
Jeanne, elle doit l'emmener avec elle.
49'53
22
Jeux à l'extérieur, Jeanne joue le jeu du
grand frère.
52'19
23
Jeanne, complice, coupe les cheveux de
Laure (miroir). Lors du repas, elle parle
de Michael.
54'43
ch5
ch6
ch7
43'26
48'35
24
Avec Lisa : la rentrée approche, Lisa n'a
pas vu Michael sur les listes...
ch8
25
Laure se bat avec un des garçons qui a
blessé Jeanne
57'07
26
Laure soigne Jeanne... mais la mère du
garçon vient discuter chez Laure, et son
secret est découvert : « c'est lui ».
59'07
27
Explications
avec sa mère ; avec son père ; avec sa
sœur.
62'27
28
Au matin, la mère a décidé d'une
punition : Laure va aller s'expliquer.
29
Chez le garçon...
65'15
30
Puis chez Lisa.
68'19
31
Laure fuit dans les bois, et se sépare de
sa robe...
70'37
ch9
55'47
64'36
32
mais elle tombe sur les autres, qui
s'assurent que c'est une fille.
33
Le bébé est né.
Laure retrouve Lisa, une nouvelle
rencontre est possible.
73'20
ch10
76'24
GENERIQUE
Collège au cinéma – Puy de Dôme 2013/2014
coordination Pôle régional d'éducation à l'image Auvergne
rédaction du dossier Jérôme Peyrel, Claire Avit.
Les vidéos illustrant le dossier sont visibles à : http://www.clermont-filmfest.com