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Laure a dix ans. Beaucoup de choses changent dans sa vie : sa famille déménage régulièrement et ses parents attendent un nouveau bébé. Garçon manqué, Laure se fait passer pour Michaël auprès des enfants de la cité où elle vient d'emménager. D'abord jeu, ce mensonge lui apprend peu à peu à se connaître. Les trois films de Céline Sciamma, la réalisatrice de Tomboy, ont pour sujet la découverte de la sexualité, où la difficulté à assumer son homosexualité en grandissant1. Néanmoins, on ne peut pas faire de Tomboy un film militant : son propos n'est pas là. Il s'agit d'un film d'apprentissage, sur le passage de l'enfance à l'adolescence, sur la découverte de l'amour, qui, s'il contient un message, pose en toile de fond les questions du respect de la différence, et de la difficulté de s'accepter tel qu'on est, thèmes particulièrement porteurs auprès d'un public de jeunes collégiens. Le film décrit avec une acuité rare l’éboulement du monde dans les yeux de ceux qui n’ont vu que ce qu’ils voulaient voir. J.M. Lalanne, Les Inrockuptibles « Le film parle beaucoup de l'enfance, mais aussi de l'enfance des petits garçons. Un petit garçon qui doit faire preuve de masculinité, jouer au foot et cracher par terre, ça c'est du quotidien : le film raconte ça, à la fois la pression qu'il y a sur son genre, età la fois le fait que le regard des autres vous définit, ce qui peut être libérateur, ou épanouissant, ou comment il vous enferme »2. 1 2 Le personnage central de Naissance des Pieuvres (2007), son premier long métrage, découvre son homosexualité dans le monde de la nage synchronisée ; Pauline, son deuxième film (court métrage réalisé en 2009), montre en plan séquence une jeune fille qui raconte comment son village a réagi à l'annonce de son homosexualité. Céline Sciamma, dans les bonus du DVD. >>> analyse de plans Le premier plan Un enfant, de dos3. La coiffure peut indiquer qu'il s'agit d'un garçon, mais rien de sûr. Dès ce premier plan, l'indétermination est posée comme cœur du récit. Le gros plan est une façon rare d'introduire son personnage au cinéma. Par ce choix, Céline Sciamma pose d'emblée ce personnage comme cœur du récit. On peut commenter à outrance toute l'ouverture du film montrant un personnage qui avance, sans trop savoir où il va. En faire le symbole de son indécision. C'est en tout cas une ouverture à la « Elephant ». De dos, Laure avance dans le flou. Dans son nouvel appartement, elle découvre les lieux grâce à un long plan où la caméra suit, flottante, le mouvement erratique du personnage. On est donc dans la position du spectateur, comme dans Elephant, qui en sait moins que le personnage. 3 Le plan est un GP, en légère contre-plongée, qui dure 14 secondes. Un chemin à trouver, une forte indétermination, voià ce qui attend ce personnage. C'est ce que nous disent ces 14 premières secondes de film. La mise au point sur Laure, la faible profondeur de champ, concourrent à laisser le second plan dans le flou le plus complet. Lui aussi est indéterminé, on ne sait pas franchement où l'on va, en suivant ce personnage. On sait en revanche qu'il s'agit d'une sorte de forêt, tout au moins d'une rangée d'arbres, parmi lesquels le personnage est porté (elle ne marche pas), parmi lesquels elle va, flottante, entraînée par quelque chose qui la dépasse. La forêt apparaît dans le film comme un lieu fortement chargé : il est celui de l'expérience, c'est là que tout se passe, du premier baiser à la révélation : Laure s'y cache, mais c'est un lieu solaire, clair et décidé, franc. La chambre, et, étonnamment, le miroir, sont plus les lieux du mensonge, en tout cas du secret. Lors du premier repas familial, le lieu est évoqué, comme un espace liant le père et la fille (on ne sait pas encore que Laure est une fille, l'espace est donc celui des garçons, en tout cas de la masculinité, de l'aventure, du rapport au père). Le premier plan du film, malgré son apparence assez légère, souligne donc tous les enjeux du film : on sait ce qui se passe, et où ça se passe. Il peut être intéressant, sans rien révéler d'autre du film - il serait injuste en revanche de cacher l'affiche, le titre... mais, même si tout spectateur sait de quoi parle le film, en dire le moins possible – de montrer ce premier plan avant, et de le faire commenter. On peut étendre l'expérience aux plans du prégénérique, mais ils font entrer le personnage du père, le visage... autant de questions qui rendent la discussion dense et complexe. Le corps de Laure a) l'opposition Jeanne / Laure On l'a vu, dans les premières minutes, pas moyen de connaître le sexe de Laure. En revanche, sa sœur, Jeanne, est une vraie petite fille. De même, dans les mots des parents, elle est appelée « choupette », alors que Laure, c'est « chéri(e) », ou « ça » (sans aucune valeur péjorative, dans la bouche du père – mais on comprend bien la forte valeur indéterminative du pronom, alors qu'il paraît complètement insignifiant au premier abord). La réalisatrice s'amuse à disséminer des clefs imperceptibles, mais extrêmement nombreuses : pour exemple, encore insignifiant, la fillette, lors du repas, qui dit à sa sœur qu'elle ne peut pas faire comme elle... de quoi parle-t-elle, de la façon de manger les nouilles, ou bien du fait de se faire passer pour un garçon ? Le plan sur le père qui réussit, lui aussi, à aspirer les spaghettis, renforce l'effet. Les deux sœurs sont opposées aussi dans le montage. À Laure qui devient un garçon devant le miroir (séquence 10), la réalisatrice oppose la petite danseuse dynamique et rieuse (séquence 11) : les deux jouent avec leur corps, mais leur jeu et sans commune mesure. b) Le plan de nu est-il nécessaire ? La séquence du bain pose question : pourquoi, dès lors que la mère de Laure l'appelle par son prénom, est-il utile de montrer Laure nue ? Le spectateur a déjà compris qu'elle est une fille. S'agit-il d'une provocation de la part de la réalisatrice ? Dans Naissance des Pieuvres, le premier film de Céline Sciamma, pas besoin de scène de nu pour raconter cette histoire d'amour entre deux filles d'une quinzaine d'années. C'est que dans ce film, la féminité des deux personnages n'est pas mise en cause ; certes, l'amour que ressent Marie, la protagoniste, pour Floriane, la belle nageuse, n'est pas facile, ne va pas de soi, mais ça n'est pas lié au sexe de Marie. Dans Tomboy (le titre est explicite une fois traduit), le problème central, c'est le sexe de Laure. Sexe en construction, en devenir, qu'elle invente par jeu (le mensonge), puis par obligation (la pâte à modeler) 4. 4 On a la même problématique posée dans le film Morse : le personnage de la fillette, vampire, soutient qu'elle n'est pas une fille. Le regard du garçon (et du spectateur, pour l'attester, l'objectiver) sur son corps est essentiel pour comprendre le morcellement du personnage. En plus du prénom on ne peut plus féminin, il était dès lors essentiel de montrer son corps : il est le problème à affronter. C'est avec ce plan, dans son intégrité, que le spectateur en prend la mesure : on en sait maintenant autant qu'elle, elle n'a rien à nous cacher. Comment Laure va-t-elle s'en sortir avec ce corps-là ? À travers cette question, énigme à suspens du film, c'est bien une question existentielle qui transparaît, celle de l'acceptation de soi-même, celle de la pudeur, des changements du corps au sortir de l'enfance. Le prénom aurait été un enjeu littéraire, un mot, une histoire. Le corps est un enjeu pictural, une matière, filmique, une image avec laquelle il faut faire. « le film est dans une dynamique physique. Dans l'histoire qu'il déroule, il est dans la question de 'quel corps j'ai, et comment je joue à être le corps d'un garçon'. Le corps, c'est les limites du film, c'en est aussi l'objet »5. On peut envisager, avec un outil simple de montage vidéo, de couper la séquence au moment où Laure sort du bain. En montrant cette nouvelle séquence trafiquée et en remontrant la séquence originelle, évoquer la place du corps dans le film. 5 Céine Sciamma dans les bonus du DVD. >>> analyse de l'affiche L'affiche du précédent long métrage de Céline Sciamma montrait deux filles, que séparaient des bandelettes de couleur. On a vu, dans Tomboy, de nombreux plans composés, de la même façon, en deux parties très tranchées, posant deux personnages dans leur espace. Mais l'affiche du film prend un autre parti. Dans Naissance des Pieuvres, on peut en déduire que l'enjeu du film, ce sont ces rubans, ce qui se tisse entre les personnages, leur histoire. Dans Tomboy, l'enjeu, c'est Laure, au centre, fermée par les lignes de la tapisserie. Jeanne est promise à un brillant avenir dans l'art pictural : en tout cas, la pause qu'elle choisit pour son modèle renvoie à l'art du portrait. Cadrage poitrine, vêtement noncahalamment tombant, et dénudant les épaules, regard 'caméra', mais plongeant bien au delà, air songeur... Mais le personnage est légèrement décadré, penché, instaurant un malaise par rapport à la droiture des lignes, une révolte que double la coiffure sauvage. Si le bleu et le rose de la tapisserie peuvent évoquer, symboliquement, la question du genre au cœur du film, c'est plus dans la mise en valeur des couleurs de Laure qu'elle est intéressante. Sur le bleu fâné de la tapisserie, c'est le bleu tranché du regard, et du sweat shirt qu'elle porte, qui sont mis en relief, comme si le personnage se détachait, par ses couleurs aussi, de la régularité du monde qui l'entoure. >>> question d'identite Sans donner de leçons, sans réponse toute faite, la réalisatrice interroge la question du genre au moment où l’enfant est sur le point de voir son corps changer et même pourrait-on dire lui échapper, pour acquérir ce qu’en SVT on nomme les caractères sexuels secondaires. Moment de passage, d’évolution et d’interrogation, il met en jeu les questions : « que suis-je ? » et « qui suis-je ? ». Deux questions qui ouvrent et closent le film ; et qui sont présentes pour Laure/Mickaël tout au long de l’intrigue (voir par exemple les scènes d’auto-observation dans le miroir de la salle de bain, qui se soldent soit par un peu d’angoisse, du doute ou un sourire). L’androgynie de Laure fait qu’à sa première rencontre avec Lisa, celle-ci la prend pour un garçon (« T’es nouveau ? ») et Laure ne va pas la détromper. La même scène se rejouera à la fin du film ; Lisa prouvant alors qu’elle ne s’arrête pas à des étiquettes ou des a priori ; et que manifestement, quel que soit le genre et le prénom de Laure/Mickaël, elle a envie de nouer des liens. Cette question du genre et de l’identité est propice à nouer une discussion avec les élèves. « Sans contrefaçon je suis un garçon ? » L’épisode du pénis en pâte à modeler montre qu’au niveau anatomique, la réponse est non. Mais étant donné qu’on ne passe pas tout son temps tout nu ou en maillot de bain, qu’est ce qui signifie aux autres qu’on est un garçon ? Ce qui est amusant, c’est de voir comment le genre est posé ou mis en question au travers des couleurs ou des activités. On pourrait presque faire un tableau pour référencer ce qui est du côté des garçons ou des filles, certaines « règles » étant parfaitement stéréotypées et arbitraires, mais existant bel et bien pour un certain nombre d’individus : la longueur des cheveux ; la voix ; le bleu et le rose ; le choix des vêtements (robe, jupe, short, maillot de bain) ; cracher par terre ; enlever son tee-shirt pendant le sport ; faire pipi debout ; se bagarrer et montrer ses biscotos ; jouer au foot ; action ou vérité ; danser ; les figurines avec lesquels on joue ; jouer aux cartes ; conduire la voiture sur les genoux de son père ; goûter une gorgée de bière ; se maquiller ; embrasser une fille ; porter la moustache ; se battre pour défendre sa petite sœur. Le groupe auquel s’intègre Laure/Mickaël est pris dans certaines de ses distinctions stéréotypées ou les questionne. Ainsi, lors des matchs de foot : Mickaël prouve de quoi il est capable (comme lors du jeu du béret, mais celui-ci est mixte et n’est qu’une petite « initiation » histoire de faire connaissance) et s’intègre rapidement à son équipe. Tous les joueurs sont des garçons. Lisa n’a pas le droit de jouer car « elle est nulle » ; forcément c’est une fille ! Lorsque le groupe se retrouve dans l’immeuble et qu’il faut choisir entre une partie de foot ou le jeu action ou vérité, le garçon qui ose s’exclamer qu’il en a « marre du foot » est vite rappelé à son genre par un de ses copains qui stigmatise la frontière entre fille et garçon d’un : « T’as qu’à faire la pom pom girl ! » De même, les garçons mesurent leurs forces et se bagarrent, que ce soit pour jouer lors de la baignade ou lorsque Mickaël défend sa petite sœur. Il joue pleinement son rôle de grand frère. N’est-ce pas d’ailleurs les caractéristiques mises en avant par Jeanne lorsqu’elle participe au mensonge de Laure ? Son grand frère la porte sur son dos ; il peut la défendre et il l’a fait auparavant ; d’ailleurs c’était « le plus fort du quartier ». Cette capacité de Laure/Mickaël à faire jeu égal avec les garçons, ajoutée au mensonge et donc au sentiment de tromperie et de trahison des autres garçons du groupe, contribue sans doute à la violence de la scène finale dans les bois. Ils exigent une identification claire, nette, sans doute possible, anatomique, étant donné que les signes d’identification habituels les ont induits en erreur, la robe bleue ne changeant strictement rien à l’affaire (les filles peuvent porter des shorts et les garçons peuvent parfois porter des robes). Les frontières ne sont pas étanches, et le temps où les filles/femmes n’avaient pas le droit de porter de pantalon est révolu. Laure et sa mère ont toutes les deux les cheveux courts. Certaines couleurs restent connotées, mais chacun est libre de porter celles qui lui plaisent. Ainsi Laure aime le bleu et le rouge, Jeanne aime le rose et Lisa le gris, si on se fie aux couleurs de leurs vêtements dans le film. Que dire du bébé en jaune à la fin ? Fille ou garçon ? La palette vestimentaire des filles s’est élargie ; celle des garçons un peu moins, car ceux qui portent des jupes ou des robes restent encore à la marge. Une fille peut jouer au foot, faire une bataille d’eau, se bagarrer si nécessaire, et embrasser une autre fille… Laure/Mickaël s’observe, se cherche, se tourne autour et dans cette quête le regard d’autrui et sa capacité à accepter ou non la différence jouent un rôle non négligeable. A cet égard, le père et Lisa sont deux personnages intéressants. D’emblée on voit comme Laure et son père sont proches ; et inconsciemment ou non, il contribue à l’ambiguïté. Pas parce qu’il la laisse conduire (là ce sont les choix de la réalisatrice qui créent le doute) ; un peu lorsqu’il lui propose de boire une gorgée de sa bière ; beaucoup lorsqu’il emploie un pronom neutre et ne l’appelle pas par son prénom. La scène de la partie de carte est assez ironique et amusante. Laure et son père jouent aux sept familles. Dans la famille « le camping », le père demande le fils à Laure. « Pioche ». Alors que lorsque celle-ci lui demande la fille dans la famille « la mer », il croit qu’elle triche, car il a la carte. Et il s’exclame qu’il attend avec impatience qu’elle puisse jouer au poker. L’idée n’est pas du tout de faire de la psychologie au rabais et de dire qu’il voulait un garçon plutôt qu’une fille…mais de montrer que Laure/Mickaël est une fille qui a des goûts et une sensibilité qui ne sont pas ceux de sa sœur (le tutu rose étant un contrepoint parfait du bermuda). Le père console lors de la découverte de l’imposture, mais ramener Mickaël du côté de Laure sera l’affaire de la mère. Quant à Lisa, sans le savoir, c’est elle qui ouvre la porte du mensonge et fait apparaître Mickaël. Elle se fie à ce qu’elle voit : un enfant aux cheveux courts, en bermuda et marcel gris, qui observait les garçons depuis son balcon. Au sein du groupe, elle ne laisse pas sa part et participe chaque fois qu’elle le peut. Elle tisse peu à peu un lien particulier avec Mickaël. Elle le laisse gagner lors du premier jeu pour qu’il s’intègre plus vite ; elle l’observe souvent ; elle lui porte de l’eau lorsqu’il joue au foot et apprécie qu’il aime regarder comme elle (« T’es pas comme les autres ») ; elle le maquille et danse avec lui ; elle prend l’initiative du premier baiser. Sur bien des points elle est plus « courageuse » que certains garçons du groupe, dans le sens où elle ne se sent pas menacée par l’ambiguïté de Laure/Mickaël au point de le rejeter définitivement. Ainsi elle refait finalement connaissance avec Laure à la fin du film. utiliser Tomboy... … en éducation civique Le travail sur le film en éducation civique convient au programme proposé : le film permet d'aborder « l'examen de situations de conflit dont la résolution doit reposer sur le respect des règles et non sur la violence ». Le discours du film est intéressant sur cette question : il montre en tout cas que la résolution violente est manifestement intrinsèque à l'attitude de Laure. On peut étudier, dans la structure du film, la confrontation qui s'installe entre les garçons, dans le jeu (action ou vérité, le foot, la forêt...), et comment cette confrontation, qui s'appuie sur une détermination de 'genre' très forte, aboutit à une situation de violence. Le travail mené en classe peut trouver sa place dans la partie IV du programme, et donner lieu à un débat sur le respect, la différence... thèmes qui vont, après visionnage du film, trouver un écho très fort chez les élèves. … en éducation musicale « Je voulais faire un film sans musique, mais j’avais envie d’une scène de danse. Para One (qui avait déjà fait la musique de Naissance des pieuvres) et Tacteel m’ont fait écouter bien avant le tournage cette maquette de chanson. J’ai décidé de l’utiliser et de chorégraphier la danse autour de cette musique à un moment précis du film, celui où apparaît l’histoire d’amour entre les deux fillettes. C’est un morceau solaire et enfantin, avec la mélancolie des mélodies en contrepoint. J’aimais bien l’idée que ce soit une chanson, et qu’elle revienne ensuite, pendant le générique de fin. Le film aurait pu accepter de la musique, mais elle créait une distance entre le personnage et le spectateur, comme un commentaire adulte sur la situation, là où le film cherche sans cesse à être à hauteur d’enfant. » propos recueillis par B. Payen, sur le site universcine.com le morceau est écoutable à : https://soundcloud.com/para-one/para-one-tacteel-always … en français, initiation au latin, en histoire recherches Le film peut donner lieu à un travail de recherche sur les âges de la vie dans l'antiquité, sur la distinction garçon-fille. Etre enfant à Rome. Le dur apprentissage de la vie civique, Valette-Cagnac E., in Terrain, n° 40, 2003, pp. 49-64. (à lire en ligne : http://terrain.revues.org/1534 ) la métamorphose d'Iphis On pourra aussi inclure à un groupement thématique l'évocation de la légende d'Iphis et Ianthè (voir la notice sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Iphis_et_Ianthé ). Il ne s'agit pas de comparer les deux histoires, qui n'ont pas grand'chose à voir, ni de privilégier telle ou telle conclusion dans un but moralisateur, mais bien d'apporter une ouverture culturelle, et une approche des mythes de l'antiquité, ainsi qu'un éclairage comparé sur les questions communes aux deux œuvres. On trouve le texte intégral d'Ovide à : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met09/M09-666-797.htm >>> critique de Jean-Marc Lalanne et interview de Serge Kaganski sur le site des Inrockuptibles (www.lesinrocks.com) >>> dossier cnc (http://www.cnc.fr/web/fr/dossiers-pedagogiques) >>> il existe de nombreux dossiers pédagogiques en ligne sur le film, notamment www.cine32.com/IMG/pdf/tomboy.pdf. >>> lectures complémentaires (envisageables avec des élèves de 6e) Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, C. Bruel, A. Bozellec, A. Galland (éditions être) / album Sur les quais, I. Chabbert, A. Loyer (éditions les lucioles) >>> films Naissance des Pieuvres, Céline Sciamma (DVD optimale) peut être vu avec des élèves à un niveau 3e Pauline, Céline Sciamma (le film fait partie d'un programme Jeune et homo sous le regard des autres, produit par Canal+, et visible en ligne sur http://www.inpes.sante.fr/professionnels-education/outils/jeune-ethomo/outil-lutte-homophobie.asp#bas) Boys don't cry, Kimberley Pierce (DVD 20th century fox) à réserver pour le lycée le découpage séquentiel ci-dessous est un outil de travail, qui peut servir à se repérer dans le déroulé du film. Il n'a pas d'autre prétention. 0'10 1 Un enfant et son père, en voiture. L'enfant joue, sortant par le toit ouvrant. TITRE Le père le fait conduire. Ils sont arrivés, ils portent des cartons. 2 Dans le nouvel appartement. L'enfant retrouve sa petite sœur, sa mère. 3 Repas 4 Jeu avec sa sœur. L'enfant lit, assez mal, Le Livre de La Jungle à sa sœur. Il observe ses nouveaux voisins. 5 Descendu pour les rencontrer, il tombe sur Lisa. Il lui dit qu'il s'appelle Michael. Lisa l'entraine en forêt, où il rencontre « les autres ». Lors d'un jeu, Lisa tisse une complicité entre elle et Michael. 6 Le bain. On apprend que Michael s'appelle Laure, que c'est une fille, et que ça lui pose problème. 7 La mère attend un bébé. Laure raconte sa rencontre, qui a manifestement suffisamment compté pour qu'elle le dise. ch1 3'03 5'19 ch2 6'36 8'20 11'48 ch3 14'30 15'44 8 Laure range sa nouvelle chambre. Beaucoup de bd. Sa mère lui donne un jeu de clef avec un beau cordon rose que Laure s'empresse d'échanger. 17'10 9 Les jeux action ou vérité, le rapport à Lisa est posé. Le foot : Laure est un garçon différent, Lisa est sous le charme. 10 À la maison Laure devant le miroir : après avoir observé son torse, elle devrait y arriver. 22'36 11 Jeu avec sa sœur. La petite danse, Laure joue d'un piano électrique. 23'36 12 Nouvelle séquence de foot. Laure teste son torse androgyne auprès des autres. Mais le problème n'est pas là... pause pipi : Laure s'isole, mais est surprise par l'un des garçons, il se moque d'elle car « il s'est pissé dessus ». 27'46 13 À la maison, de nouveau le miroir, prise de conscience des difficultés. 14 Laure joue aux cartes avec son père en buvant une bière. Laure dans sa chambre (miroir) 32'05 15 Jeu avec sa sœur : elle la dessine. Lisa vient sonner. Laure sort retrouver Lisa, au grand désespoir de sa sœur. 35'28 ch4 ch5 21'32 28'43 16 Danse et maquillage chez Lisa 38'46 17 Laure rentre. Elle se prépare un zizi en pâte à modeler pour la baignade du lendemain. (miroir) 18 Baignade avec les autres. Laure s'en tire bien. En plus, Lisa l'entraîne dans les bois : premier baiser. 47'06 19 Elle range sa pâte à modeler dans sa boîte à secrets. 47'48 20 Lisa vient chercher Michael, elle tombe sur Jeanne. 21 Laure rentre : pour gagner le silence de Jeanne, elle doit l'emmener avec elle. 49'53 22 Jeux à l'extérieur, Jeanne joue le jeu du grand frère. 52'19 23 Jeanne, complice, coupe les cheveux de Laure (miroir). Lors du repas, elle parle de Michael. 54'43 ch5 ch6 ch7 43'26 48'35 24 Avec Lisa : la rentrée approche, Lisa n'a pas vu Michael sur les listes... ch8 25 Laure se bat avec un des garçons qui a blessé Jeanne 57'07 26 Laure soigne Jeanne... mais la mère du garçon vient discuter chez Laure, et son secret est découvert : « c'est lui ». 59'07 27 Explications avec sa mère ; avec son père ; avec sa sœur. 62'27 28 Au matin, la mère a décidé d'une punition : Laure va aller s'expliquer. 29 Chez le garçon... 65'15 30 Puis chez Lisa. 68'19 31 Laure fuit dans les bois, et se sépare de sa robe... 70'37 ch9 55'47 64'36 32 mais elle tombe sur les autres, qui s'assurent que c'est une fille. 33 Le bébé est né. Laure retrouve Lisa, une nouvelle rencontre est possible. 73'20 ch10 76'24 GENERIQUE Collège au cinéma – Puy de Dôme 2013/2014 coordination Pôle régional d'éducation à l'image Auvergne rédaction du dossier Jérôme Peyrel, Claire Avit. Les vidéos illustrant le dossier sont visibles à : http://www.clermont-filmfest.com