L`origine du Pharaon : la Controverse
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L`origine du Pharaon : la Controverse
ARTICLE N°2: L’origine du Pharaon : la Controverse L'origine Égyptienne en tant que descendant du Tesem est-elle un mythe ou une réalité??? Malte est-elle dans la vérité en revendiquant le fait d’être le berceau de cette Race???? Je ne pense pas que tout ce qui va suivre vous apportera "La" réponse sur les véritables origines du Chien du Pharaon ou Kelb-tal-fenek, mais ces deux théories existent et chacune d’elle apporte une pierre à l’édifice de la recherche de la vérité. En tout premier, l'origine du nom de la race. L’origine du nom « Pharaoh Hound » Les personnes qui demandent lors des expositions canines, course ou simple promenade le nom de ces chiens sont toujours surpris d’apprendre que le vrai nom d’origine Kelb Tal Fenek n’est pas celui employé, mais qu’ils en portent un tout autre, donnant ainsi à la race une origine auréolée de panache, faisant tomber dans l’oubli la nationalité Maltaise de ces chiens. Mais alors, comment un chien maltais a-t-il pu obtenir un nouveau nom indiquant une origine de l’Egypte Antique ???? Les antécédents du nom: L’histoire de ce nom, Pharaoh Hound, commence bien avant les premiers élevages de Kelb-Tal-fenek en dehors de Malte. Dans les premières années du 20ème siècle, des experts chasseurs Suisses et Allemands ont montré un très grand intérêt pour les « lévriers » à oreilles droites rencontrés en Espagne. Ces chiens originaires de l’Espagne furent les premiers importés en Allemagne et en Suisse dans les années 1920-1930. En raison de leur ressemblance avec le Tesem Egyptien (apparence générale, corps long et sec, tête allongée et oreilles droites), les cynophiles allemands ont crée un livre d’origine pour les enregistrer sous le nom de « PHARAONENHUND », qui peut être traduit comme Pharaon Dog ou Pharaoh Hound. On ne sait pas exactement qui a inventé ce nom, mais l’une des premières informations à ce sujet peut-être trouvée dans un article sur les Îles Baléares concernant les Podencos, écrit par le Dr Carl von Muralt (Zurich) en 1906 : « …de même les anciens lévriers égyptiens avaient de grandes oreilles droites, un corps identique et on retrouve le même port de queue pour ces 2 chiens. L’ancien lévrier égyptien porte souvent la queue recroquevillée, le 53 chien des Baléares fait la même chose lorsqu’il est de bonne humeur. Mais comment expliquer l’arrivée du Pharaonenhund aux Baléares ??? Il aurait pu venir grâce à l’influence grecque, on le voit aussi sur les anciennes pièces de monnaie sicilienne. Mais le plus probable reste l’importation de ces chiens aux Baléares par les Carthaginois qui ont dominé très tôt ces Îles 3(V. Muralt,« Jagdkynologisches von den Balearen ». Article dans' Hundesport und Jagd", nr. 33, Zurich 1906) Dans les années 1950, l’Union Internationale des Clubs des Lévriers (UICL, active de 1923 à 1991) a pris l’initiative d’élaborer un standard pour la race des lévriers à oreilles droites de la zone méditerranéenne. Par décision de l’assemblée générale UICL à Zurich le 13 Juin 1958, le Dr Eugen Seiferle a été invité à mettre ce standard en place. Seiferle, alors professeur à l’Institut d’anatomie vétérinaire de l’Université de Zurich, a informé la réunion de ses études sur les races concernées, et a suggéré de combiner l’ensemble des races sous le terme « PHARAONENHUND » '(Arthur Egle, Windhundfeste Einst und jetzt », Band I, Zollikerberg / CH 1973). En conséquence, le projet de Seiferle pourrait facilement s’appliquer pour tous les différents types de races de la Méditerranée. La taille comprise entre 63 et 70 pour les mâles et 57-66 pour les femelles, la couleur ayant était décrite comme blanc et rouge, pure ou tachetée. De plus, il a utilisé une formulation qui a également permis d’enregistrer des chiens autres que des Baléares : « La forme la plus pure du Pharaonenhunde se trouve sur les Îles Baléares ». Le projet de standard a été remis à la FCI en 1962 et validé Standard FCI-Nr248 (Pharaonenhunde/Chien Pharaon) le 9 Août 1963. Seiferle écrivit plus tard à ce sujet : « «Nous leur avons donné le nom de« Pharaonenhund », sans avoir l'intention de faire valoir - comme cela a été fait plus tard - que ces animaux sont en fait les descendants des anciens égyptiens Lévriers". (quoted from Dr. Hans Räber, 'Enzyklopädie der Rassehunde', Band 2, Stuttgart 1995) (Cité par le Dr Hans Räber, 'Enzyklopädie der Rassehunde', Band 2, Stuttgart 1995) En contrepartie, l’Espagne (dés 1931) et l’Italie (dés 1939) ont reconnu au sein de leur Société Canine respective la Race du podenco Ibicenco et du Cirneco de l’Etna comme 2 races à part entière. La FCI a suivi ces deux décisions en octroyant la reconnaissance officielle de ces 2 races sous le standard n°89 pour l’Ibicenco et n°199 pour le Cirneco, dés 1945. Quand au Kelb-Tal-Fenek il est resté très longtemps ignoré en dehors de Malte jusque dans les années 1960. Le standard de l’UICL, (qui regroupait toutes les races méditerranéennes en tant que Lévrier et non Chien de Chasse donc avec épreuve de travail) devenant complètement hors propos et ôtant par la même l’identité propre de chacune de ces Races, après une longue phase d’incertitude, la FCI en 1977 décida de mettre fin à l’agitation que l’UICL avait crée en annulant purement et simplement le standard du Pharaonenhund 14 ans plus tard. Cette décision a finalement rendu possible de différencier clairement les différentes races autochtones méditerranéennes. Il est très important de noter que le nom « Pharaoh Hound » qui est maintenant utilisé dans le monde entier à la place de Kelb-Tal-Fenek est directement dérivé de ce standard crée par l’UICL, malgré que le type décrit concernait bien évidemment le Podenco Ibicenco !!!! La Grande-Bretagne, le Kelb-Tal-Fenek et l’explication du nom « Pharaoh Hound »: Au début des années 60, peu avant la fin de la domination coloniale de Malte par les britanniques, certaines familles ont découvert le kelb-tal-Fenek et ont commencé à importer des sujets sur le sol anglais. Les deux principales personnes étaient Mme Pauline Block (Bahri of Twinley) et Mme Anne Liddel-Grainger qui ont importé les parents de la toute première portée en UK, Luki et Chucha. Parallèlement au premier travail de sélection et d’élevage, les « amateurs » britanniques ont entrepris les démarches pour obtenir la reconnaissance officielle de la race par le Kennel Club britannique. Mme Monica Still (élevage MERYMUT) membre du comité du Pharaoh Hound Club anglais, a décrit cette démarche sur un ancien bulletin du Club en 1995 : « Mme Block s’est appliquée à demander que l’enregistrement de la race se fasse naturellement sous le nom de Kelb-tal-fenek, mais ceci a été refusé par le Kennel Club au motif que la traduction de ce nom « Rabbit Dog » était inacceptable. Suite à ce refus, Mme Block et son amie Anne Dewey ont écrit à la FCI en leur demandant que Kelb-tal-fenek, nom d’origine de ce chien, soit accepté comme nom officiel. Elles ont reçu une réponse le 30 novembre 1965 leur déclarant : « la race élevée à Malte est reconnue par la FCI comme Pharaoh Hound ». Après recherche cette lettre n’émanait même pas de la FCI mais de Mr Arthur Egle président alors de l’UICL !!! Sans se douter de la chose, Mesdames Block et Dewey sont retournées 54 au KC avec une demande d’enregistrement sous le nom Pharaoh Hound en section Rare Breeds, et cette proposition a été acceptée. » La raison invoquée par le Kennel Club anglais est tout simplement inacceptable. Le terme « Rabbit Dog » est la traduction littérale, mais il signifie simplement « Chien de Chasse de lapin »ou « Rabbit Hound ». On se demande bien pourquoi le nom « OtterHound » ou « fox Hound » a été accepté ??? Ces noms, tout comme Kelb-tal-Fenek ou « Rabbit Hound », indiquent tout simplement la raison d’origine de ces chiens et le but de leur élevage. Malheureusement le terme « Pharaoh Hound » n’indique pas cela, et de plus donne une fausse origine au Kelb-tal-Fenek. Reconnaissance de la race par la FCI : Lorsque la FCI a finalement annulé l’ancien standard N°248 en 1977, le Kelb-tal-Fenek était déjà très bien établi au Royaume-Uni sous le nom de « Pharaoh Hound ». En 1968 le « Pharaoh Hound Club » a été crée, un standard de la race a été élaboré et la reconnaissance définitive de la race par le Kennel Club (y compris l’obtention des titres de Champion) a été acquise en 1974. Bien que le Kennel Club Anglais n’ait jamais fait partie de la FCI, celle-ci a décidé de remplacer l’ancien standard écrit par le professeur Seiferle pour l’UICL par celui élaboré par le Pharaoh Hound Club anglais, et ceci malgré l’origine maltaise de la race. Chaque race méditerranéenne a enfin obtenu une nette distinction avec leurs caractéristiques propres, cependant, le terme douteux « Pharaonenhund » a été conservé par la FCI et simplement remplacé par « Pharaoh Hound » standard N°248 BIS, appelation illogique pour le Kelb-tal-Fenek maltais. Le standard stipule tout de même Malte comme pays d’origine (sous le patronage de la Grande-Bretagne), mais il n’est fait nulle part mention du nom d’origine de la race. Malte faisant enfin parti de la FCI, peut-on espérer voir un jour une correction faite ou au moins le rajout du nom d’origine. MALTE Les arguments des défenseurs de l’origine Maltaise du Pharaoh Hound L’origine égyptienne, une hypothèse non prouvée : Le Dr Seiferle, à l’époque, a toujours insisté sur le fait que le nom « Pharaonenhund » a été donné sans l’intention d’affirmer que ces chiens soient réellement les descendants des anciens lévriers égyptiens, les Tesems. Malheureusement, c’est cette version par la suite, qui a été mise en avant par de nombreuses organisations cynophiles et par les éleveurs du monde entier. Cela peut-être constaté sur la plupart des ouvrages concernant la race, et sur la majorité des sites Internet, malgré que depuis quelques années, cette théorie commence à être mise sérieusement en doute par de nombreuses personnes. Le fait que l’actuel chien du Pharaon soit un descendant du Tesem peut-être considéré tout simplement comme un mythe, car à ce jour ceci n’a jamais était prouvé scientifiquement. Sur la plupart des écrits concernant l’origine égyptienne de ces chiens, on peut en déduire une certaine uniformité en ce qui concerne les arguments avancés. Selon ceux-ci, l’origine égyptienne est tentée être démontré par l’existence de dessins et sculptures de l’époque de l’empire pharaonique représentant le Tesem (dont l’existence dans l’Egypte ancienne ne fait aucun doute), qui présente une similitude incroyable en morphologie avec nos races méditerranéennes actuelles. L’exportation du Tesem à Malte étant généralement attribuée aux Phéniciens, mais aucune preuve scientifique de cette hypothèse, une de fois de plus, n’a jamais était livrée. Vous trouverez ci-dessous les arguments qui dénoncent l’éventuelle origine égyptienne du Kelb-Tal-Fenek, et qui démontrent l’origine maltaise des ces chiens: 55 - Il n’existe aucun lien entre le Tesem de l’Egypte ancienne et le Kelb-Tal-Fenek (Chien du Pharaon) d’aujourd’hui, mis à part le fait que les deux présentent la même apparence morphologique (corps élancé, ventre relevé, et surtout port des oreilles droites). Il est ridicule de prendre une simple similitude d’apparence comme LA raison pour justifier la théorie de l’origine égyptienne. - Le terme « Race » est un phénomène relativement récent. Des types « régionaux » de chiens ont d’abord étaient développés en fonction des exigences culturelles et topographiques. Il est donc inexact d’assimiler un nom moderne tel que « race » avec un type de chiens qui existaient depuis des milliers d’années. -La toute première mention écrite concernant l’existence du Kelb-Tal-Fenek à Malte a été émise par le Commandeur Fra.G.Fran.Abela (Historien maltais et vice-chancelier de l’Ordre de St.John) dans son livre « Della Descrittione isola di Malta nel Mare Siciliano con le Sue Antichita ed altre notitie » en 1647. Il existe donc un écart d’environ 2500 ans entre le déclin de l’empire pharaonique égyptien et la première mention d’un chien de chasse à Malte !!!!!! Comment prouver dans ces conditions un véritable lien entre ces deux chiens??? -Une étude sur les origines génétiques des races de chien a été réalisée par le Fred Hutchinson Cancer Research Center à Seattle (USA) avec le soutien de l’AKC, et publié en Mai 2004. Cette étude indique que le kelb-Tal-Fenek a été « crée » à une époque plus récente et ne serait donc pas descendant du Tesem égyptien. Je tiens tout de même à apporter les dernières nouvelles concernant cette étude : « En Mai 2004, une étude génétique de 85 races de chiens a été réalisée par le FHCRC de Seattle avec le soutien de l’AKC. L’étude a identifié un « ancien » groupe de 14 races, ces 14 races ayant été parmi les premières à s’écarter du loup (ancêtre commun à tous les chiens). Ce groupe comprend entre autres, le Saluki et le Basenji. Assez étonnamment, l’étude indique que le Podenco Ibicenco et le Chien du Pharaon, qui sont souvent dénommés races Anciennes, n’en font pas partie, et sont des races beaucoup plus récentes. Beaucoup d’éleveurs de ces 2 races ont été anéantis par cette révélation, et défendent toujours la théorie que « leurs » races sont bien des descendants du tesem de l’Égypte ancienne. En 2007, un nouvel article a été publié par le FHCRC, faisant valoir que la reproduction sélective ainsi que l’insuffisance de l’échantillonnage de sujet des races de diverses zones géographiques, ont pu fausser les résultats de la première étude génétique de 2004. Donc pour l’instant nous ne pouvons pas totalement exclure ces 2 races de la liste des « anciennes races », les futures études nous apporteront la réponse définitive. Pour l’instant la réponse à la question « mythe ou réalité ? » reste en suspend, malheureusement. » Les arguments contre l’utilisation du nom « Pharaoh hound » : Depuis plus de 40 ans, le Kelb-Tal-Fenek est connu dans le monde entier sous le nom « Pharaoh Hound ». Vous allez me dire « Qu’importe le nom d’une Race », mais en fait le nom d’une race signifie beaucoup de chose. Le nom doit être considéré comme un label décrivant l’origine et les caractéristiques d’une race. Le nom « Pharaoh hound » a crée, malheureusement, sa propre image et a auréolé ce chien maltais d’une origine mythique. C’est d’ailleurs la seule race dans la cynophilie qui porte un nom ne rappelant ni ses origines ni son utilité !!!!! L’image, la perception des attributs d’une race par les propriétaires, les éleveurs et les Juges ne peuvent être exempte de conséquences sur le devenir de celle-ci. Dans le cas du Kelb-Tal-Fenek, on a remplacé « le chasseur de lapins de la zone rurale maltaise » par une fausse image de « vieux chien de luxe ». Cette perte de l’attribut original, de la fonction première et des capacités est devenu une menace permanente pour la survie de la race dans son modèle original. Il est important de souligner que la majorité des éleveurs en dehors de Malte sont totalement engagés dans la préservation de la race et du type originel, et informent les futurs propriétaires de l’origine et du caractère de cette race. Malheureusement certains éleveurs ignorent totalement les caractéristiques spécifiques de cette race, et la reproduction est uniquement orientée sur le goût des futurs acquéreurs et des Juges d’exposition. Ce type d’élevage ne peut-être appelé qu’IRRESPONSABLE !!!! Et le nom « artificiel » de « Pharaoh hound » en est la première cause. Avec environ 3-4000 spécimens dans le monde entier (Malte compris), le Kel-Tal-Fenek ne peut se permettre l’irresponsabilité et l’incompétence qui mettrait à terme la race en danger. En tant que patrimoine culturel de Malte, il mérite la protection et la préservation pour les générations futures. Le caractère arbitraire de changer le nom d’origine est une grave ingérence dans le patrimoine national de Malte, et devient une vraie menace lorsque l’on s’aperçoit que « la légende égyptienne » a même fait son chemin auprès des jeunes générations maltaises (se reporter à l’étude du Kelb-tal-fenek maltais de l’auteur maltais et économiste agricole, Cecil Camilleri-1995). 56 Les conséquences : Pour assurer l’avenir du kelb-Tal-Fenek il est nécessaire de préserver le caractère authentique de la race autochtone maltaise. Le premier pas important dans cette voie, serait la correction du nom choisi par erreur « Pharaoh hound » par la reconnaissance officielle du nom d’origine « Kelb-tal-Fenek ». Cela devrait être suivi par un nouvel examen approfondi du standard de la race pour l’adapter à la réalité des faits dans le pays d’origine, ainsi qu’une mise en place de test de travail pour vérifier l’efficacité à la chasse de tous les sujets. Et il est encore plus important que les autorités compétentes à Malte se rappelle enfin qu’ils portent la responsabilité de préserver intact le patrimoine vivant de leur nation et qu’ils doivent unir leurs efforts afin de préserver cette magnifique race pour les générations à venir. On ne peut pas prendre le risque, sous prétexte d’égoïsme, de romantisme ou de vœux pieux, de perdre le Kelbtal-Fenek que nous connaissons aujourd’hui et qui a été façonné à Malte depuis de nombreux siècles passés. LE TESEM ET L'EGYPTE Les arguments des défenseurs de l’origine Egyptienne du Pharaoh Hound En tout premier, je parlerais de la place exceptionnelle que tenait le Tesem auprès des hommes dans la société de l’ancienne Egypte. Les égyptiens étaient profondément attachés à leurs chiens et ce fut la première nation au monde à considérer le chien comme un membre à part entière de la famille et à développer des sentiments d’amitié envers eux. Le chien a était un acteur non insignifiant dans le développement social de la société égyptienne ancienne. D’abord élevé pour la chasse, celui-ci est devenu, au fil du temps, un compagnon incontournable pour toute la famille, ayant le privilège de partager la maison ainsi que tous les moments importants au sein de celle-ci. Durant de nombreux millénaires, la présence du chien a prit une part exceptionnelle et importante dans la vie des habitants de la Vallée du Nil. Heureusement, l’histoire de la civilisation égyptienne et son rapport très étroit qu’elle entretenait avec les chiens a été bien documentés et conservés durant de nombreux millénaires par le biais de peintures, sculptures et textes. Cette place importante que détenait le chien à l’époque de l’Égypte antique, l’intérêt que portait ce peuple dans la sélection et l’obtention d’un merveilleux auxiliaire de chasse et de vie, ne peut apporter qu’une réponse favorable à la question de la survie de cette espèce, le Tesem, jusqu’à notre époque, à travers nos chiens « primitifs » méditerranéens actuels. Le Tesem détenait une place de choix dans la société égyptienne ancienne, étant considéré comme un trésor pour sa grande capacité de chasse et son incroyable affinité avec les membres de sa famille, et par conséquent il semble plus que raisonnable d’avancer la théorie que les commerçants phéniciens importèrent ces chiens à des fins commerciales ou personnelles sur les îles méditerranéennes, dont Malte évidemment, et cela bien avant la naissance du Christ. L’origine du TESEM : On peut affirmer que le Tesem n’est vraisemblablement pas originaire d’Egypte. Des gravures rupestres, trouvées en divers endroits de l’actuel Sahara, montrent que ce chien était connu dès le Néolithique dans cette région. La plus ancienne de ces gravures, découverte dans le Tassili des Ajjer, paraît remonter au VIIème 57 millénaire avant J.C, et semble bien représenter un lévrier à oreilles dressées. Le Tesem serait donc le descendant d’un lévrier africain, présent au Sahara il y a plus de 9000 ans. Darwin a était un des premiers, dans son livre « Animals and Plants under domestication » publié en 1868, à mettre en avant que tous les chiens actuels n’avaient pas que pour ancêtre commun le loup (Canis Lupus), et proposait un autre canidé, le chacal doré ou Canis Aureus. Depuis, plusieurs scientifiques et archéologues défendent cette hypothèse largement appuyé par le comportement et la morphologie de certaines races, dont fait partie le Chien du Pharaon. Je ne rentrerais pas plus en avant dans des explications longues et fastidieuses, mais cette mise en avant du Canis Aureus est nécessaire à l’explication de la descendance directe entre le tesem et le Pharaoh Hound. Les arguments favorables : - La place exceptionnelle que tenait le Tesem auprès de la noblesse égyptienne durant plusieurs millénaires, sa valeur de compagnon mais surtout d’auxiliaire de chasse de très grande valeur a était un facteur primordial à son importation dans les îles méditerranéennes en tant que cadeau ou « marchandises » de qualité. -La ressemblance morphologique frappante et unique ne peut induire en erreur. Tout dans l’actuel Chien du Pharaon se retrouve chez le Tesem : port d’oreille, longueur et forme bien particulière de la tête, encolure longue, dos quasiment droit, descente de croupe, longueur et profondeur de la poitrine, structure en rectangle, etc.… - Grâce à l’étude de nombreuses momies canines, on peut affirmer que la texture du poil est complètement identique. Quand à la couleur, seul le Tesem et tous ses descendants directs (Pharaoh Hound, Cirneco de l’Etna) ont cette unique couleur bien particulière de rouge ou ocre doré avec des marquages blancs possibles sur des endroits du corps très délimités, et cette particularité est due à leur ancêtre le Canis Aureus. -Une particularité unique que le Pharaon a hérité de son ancêtre le Tesem est la capacité à « rougir » des oreilles et du nez et à prendre une coloration du contour de l’œil et donner l’impression d’une illumination sur toute la face. Cette particularité était déjà mise en avant sur une lettre datant de la 19émé Dynastie : « Le chien rouge, à longue queue, va dans la nuit à travers les chemins de la colline, il est meilleur que ceux à « longues faces ». Il ne prend pas de retard dans la chasse, son « visage » rayonne comme un dieu, et il se plait à faire son travail au mieux. » -Le comportement du Chien du Pharaon et du tesem est directement hérité de leur ancêtre le Canis Aureus. L’étude du Chacal doré en ce qui concerne son comportement social, ses vocalises, l’éducation des portées, son organisation de la meute, son rapport avec son entourage et son habitat, etc.…, les différenties totalement des autres canidés. Ils forment une « famille » bien distincte et leur comportement n’est en aucun cas comparable aux descendants actuels et exclusifs du Canis Lupus. -La ressemblance qui existe entre les différentes races méditerranéennes actuelles ne peut être considéré comme accidentelle ou résultante uniquement de conditions climatiques. Le chien en Égypte ancienne était représenté par différentes « races », dont plusieurs de chasse avec une morphologie très identique au Tesem, tel que le Khui’s Dog, mais présentant une plus grande diversité de couleur et de poil, d’où la diversité actuelle dans les autres races des îles méditerranéennes connues sous le nom de Podenco (Ibicenco, Canario et Portugues). On ne peut ne pas admettre une parenté évidente entre toutes les races actuelles dites « Primitives ». 58 Je ne terminerais pas ce petit exposé sans mettre en avant le travail fantastique et passionné de sauvegarde qu’ont fait les peuples des îles méditerranéennes , qui nous permet, nous habitants du 21émé siècle de toujours côtoyer ces chiens hors du commun et fantastiques que sont les « Primitifs ». Voilà, maintenant à vous de peser le pour et le contre de ces 2 théories, l’avancée scientifique et archéologique nous apportera je pense très rapidement de nouvelles réponses et pourquoi pas enfin LA REPONSE…. Christine Varoqueaux 59