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Numéro 2 du 15 novembre 2007 http://www.clionautes.org Après la magnification de la résistance soviétique face au nazisme, le cinéma occidental va témoigner des tensions s’accentuant entre les deux nouvelles super-puissances américaine et soviétique, avec parmi les plus célèbres, le chef-d’œuvre de Carol Reed, Le troisième homme, en 1949. La guerre froide et l’acquisition de l’arme nucléaire par l’Union soviétique entraînent de fait la crainte d’un possible conflit nucléaire entre les deux leaders de blocs idéologiques antagonistes. Cette situation diplomatique offrait alors des possibilités de scénarios jouant sur les peurs et les interrogations nées des deux bombardements sur le Japon. Pourtant, les cinéastes ne tombèrent pas dans le pacifisme de l’entre deux guerres. Leurs œuvres sur ce sujet sembleraient alors même révéler l’évolution de l’opinion publique occidentale. Ainsi, après la crainte d’une nouvelle guerre mondiale, d’une destruction planétaire sans évoquer directement un conflit mondial, suivit une forme d’accommodement de l’équilibre nucléaire, le cataclysme nucléaire étant souvent présenté sous forme de parabole. Mais après la crise des fusées de 1962, la menace devenant plus précise, plus concrète, les scénarios devinrent plus réalistes, plus catastrophistes ou plus cyniques. 1- Les débuts de l’ère atomique : angoisse et illusions En 1950, la posture pacifiste soviétique à Stockholm sonnait désormais faux. Le Japon redoutait l’expansionnisme communiste à partir de la Chine ou de la Corée du Nord, entraînant une alliance surprenante avec l’improbable protecteur américain. Or si de nombreux films hollywoodiens soutenaient la doctrine du containment et son application, d’autres vinrent au contraire témoigner de l’angoisse née de cette guerre froide mais dont on redoutait à tout moment un réchauffement ! Ainsi, en 1951, Le jour où la Terre s’arrêta de Robert Wise proposa une véritable parabole sur la guerre froide dont la morale était révélée bien évidemment dans la scène finale. Ainsi, des extraterrestres anthropomorphes menaçaient de détruire la Terre car les Hommes Le labo des Clionautes, n°1 du 15 septembre 2007 1 risquaient de provoquer un déséquilibre dans la galaxie en continuant à s’affronter militairement. Cette menace s’adressait à une réalité improbable pour les spectateurs puisque les individus écoutant la menace extraterrestre, et réunis face aux extra-terrestres, représentaient une ethnie, une religion, une idéologie différente, et ce par des costumes, des faciès immédiatement identifiables. L’interprétation est alors assez simple. La Terre courait à sa perte si les Hommes continuaient à se menacer. Ce message était d’autant plus remarquable que les Etats-Unis étaient en plein maccarthysme et qu’ils étaient eux aussi dénoncés ! Dans cette même situation de guerre froide, le cinéaste japonais, Ishiro Honda, tourna en 1954 Godzilla. Né de mutations génétiques dues aux conséquences des explosions nucléaires subies par le Japon, un monstre, sorte de nouveau King Kong, menaçait d’abord une île nippone puis s’en prenant à Tokyo. Mais Godzilla était surtout la métaphore de la menace nucléaire planant sur un Japon, victime des bombardements d’août 1945. Ceci se confirme car, en occultant le monstre Godzilla de l’histoire, les scènes de réfugiés, de blessés montrés à la télévision sont filmées comme on montre des victimes de guerre, tandis qu’un chant liturgique repris par des jeunes filles en appelant à la paix est transmis sur les ondes. Au lendemain de la guerre de Corée, premier conflit de la guerre froide, les Japonais redoutaient plus que jamais un nouveau traumatisme nucléaire. Mais la fin du film, plutôt optimiste, croit que le progrès conduira à la paix et à la tranquillité. Celle-ci semblait d’ailleurs possible après 1953 à la mort de Staline. Dès lors, les évocations de l’arme atomique, si elles conduisaient toujours à l’idée de la fin de l’Humanité, apparaissaient davantage sous la forme de parabole sur l’avenir de Homme, les radiations nucléaires ne servant que de prétexte. Le héros L’homme qui rétrécit (Jack Arnold, 1957), est atteint par des radiations, non dues à un conflit nucléaire, l’amenant à rétrécir. Hormis les effets spéciaux spectaculaires dont un combat contre une araignée, le propos du film était l’analyse faite par le héros devenu microscopique et qui comprenant quelle était la place de l’Homme dans l’univers. Vision quasi évangélique donc, où la cause du rétrécissement disparaît au profit d’une vision optimiste de l’Humanité. Ranald Mac Dougall offrait un spectacle aussi édifiant dans Le monde, la chair et le diable en 1959. Malgré les radiations nucléaires anéantissant presque toute l’humanité, trois survivants, deux hommes et une femme, se retrouvent à New York. Mais l’angoisse d’une possible catastrophe nucléaire liée à l’impuissance onusienne cédait rapidement à une thématique plus américaine puisque les deux hommes, un blanc et un noir, luttaient sans merci pour l’amour d’une femme blanche. L’ONU et ses objectifs pacifistes devenaient un moyen alors d’affirmer la nécessaire entente entre les communautés blanche et noire des Etats-Unis. Le film se conclut incroyablement d’ailleurs puisque les trois survivants se retrouvent, unis, seuls dans New York, une phrase de conclusion extraordinaire s’incrustant à l’écran: The beginning, soit « La genèse ». Tout aussi surprenant est le film de, George Pal adapté en 1960 de l’œuvre d’H. G. Wells La machine à explorer le temps. Un héros du XIXème siècle, George, voyage jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, lors d’un conflit nucléaire, détruisant la civilisation des spectateurs du film, et ce malgré les abris nucléaires prévus en cas d’un tel conflit. George réussit à se sauver dans un futur très éloigné dans lequel les hommes semblent vivre dans une paix et une abondance proche du jardin d’Eden. Ne sachant plus lire, ils acceptent l’oppression des Morlocks pour qui ils ne sont que du bétail. Ils ne connaissent rien de leur passé ni n’envisagent un avenir. C’est George qui, par amour d’une jeune femme, réveille leur humanité en s’opposant aux monstres. Une fois débarrassé d’eux, George avoue regretter ne plus pouvoir revenir à son époque pour témoigner du bonheur qui existe désormais sur Terre. Les films des débuts des années « cinquante » évoquant la guerre froide la montrait le plus souvent comme la possibilité d’aboutir à un conflit nucléaire destructeur. Puis, d’autres utilisèrent la thématique nucléaire comme un moyen de développer des messages plus optimistes, voire prophétiques. Cette évolution ne peut s’expliquer que par le fait que la menace nucléaire apparaissait de plus en plus théorique puisque l’équilibre nucléaire n’avait jusqu’alors jamais abouti à un conflit ouvert. Puis il y eut octobre 1962… 2- Après octobre 1962 : une menace plus probable que jamais La crise cubaine d’octobre 1962 fit prendre conscience à l’Occident que la menace nucléaire pouvait se concrétiser en une guerre véritable pouvant les anéantir. Trois réactions majeures purent alors s’observer dans le cinéma occidental faisant de l’apocalypse nucléaire un sujet favori. Malgré le retrait des missiles soviétiques de Cuba et la mise en place du téléphone rouge, Docteur Folamour de Stanley Kubrick et Point limite de Sydney Lumet abordaient en 1964, sous des tons différents mais avec un objectif semblable, l’hypocrisie de la « Détente » entre les Etats-Unis d’Amérique et l’URSS. En effet, ces deux films décrivaient le processus inéluctable du déclenchement d’une guerre atomique, sans qu’aucun des belligérants ne la désire. Ce sont donc des erreurs qui conduisent au conflit nucléaire. Kubrick imagina un général américain décidant seul d’attaquer l’URSS, entraînant une scène hilarante où le président américain prévient par téléphone son homologue soviétique, ivre, de l’attaque imminente de son pays par des avions chargés de bombes nucléaires, l’assurant néanmoins de son aide pour abattre ses boys. Le ton de Lumet était plus dramatique. Un transistor provoquant une réaction en chaîne aboutissait à l’attaque de Moscou par des bombardiers américains eux aussi équipés de bombes atomiques. Mais Lumet finissait par la destruction de New York par le président américain pour éviter une nouvelle guerre mondiale. Kubrick plus radical encore, terminait par une série de champignons atomiques synonymes de la fin de notre civilisation, malgré une chanson nous promettant de « nous revoir un jour, je ne sais pas quand, je ne sais pas où » ! D’autres cinéastes allaient montrer que malgré les discours, la compétition pour acquérir des armes toujours plus destructrices n’avait pas cessé. Ainsi, Alfred Hitchcock réalisait en 1966 Le rideau déchiré. Ce film baignait dans le climat encore récent de la crise de 1962 montrant comment les agences d’espionnages cherchaient à se neutraliser de part et d’autre du rideau de fer, malgré le discours pacifiste officiel. Hitchcock, maître du suspens, voyait donc dans cette situation internationale, un intérêt cinématographique fort, faisant passer son héros, un scientifique américain, Paul Newman, de l’autre côté du rideau de fer, pour collaborer avec l’Allemagne de l’Est et lutter contre la prolifération atomique des Etats-Unis. Ceci n’était qu’un stratagème pour accéder à des informations scientifiques qui lui sont nécessaires pour l’avancement de ses propres travaux. La coexistence Le labo des Clionautes, n°2 du 15 novembre 2007 2 pacifique apparaissait comme un simple slogan diplomatique, chaque bloc veillant à l’amélioration de son arsenal nucléaire. Mais Hitchcock rejoignait finalement les réalisateurs précédents, présentant l’autonomie de la CIA vis-à-vis de Washington, ce qui tendait alors à expliquer les incohérences entre les propos diplomatiques et la réalité de l’opposition entre les deux blocs. Donc, un conflit pourrait avoir lieu sans que cela ne soit voulu par les têtes de chacune des deux puissances En 1968, John Sturges jouait aussi sur la bivalence des discours officiels et conclut son Destination Zebra, station polaire justement sur la récupération politique d’une mission militaire opposant Russes et Américains en une parfaite démonstration de coopération entre les deux puissances, preuve de la « détente ». La mission était pourtant un échec, tant pour les Soviétiques que pour les Américains, évitant de fait le déclenchement d’un troisième conflit mondial, donc d’une guerre atomique ! Même les fameux Barbouzes de Georges Lautner en 1964, mettait joyeusement en scène des espions en quête de récupération de « brevets » d’armes nucléaires de toutes les lettres de l’alphabet (sic) tandis que règnait une « coexistence » entre tous et que le spectateur identifiait évidemment comme tout, sauf comme pacifique ! Mais en 1967, La planète des singes de F.J. Schaffner reprenait cette angoisse de la destruction planétaire. Combinant anticipation et suspens, la dernière séquence délivrait aux spectateurs la clef du film puisque le héros, un astronaute interprété par Charlton Heston, découvrait que la planète sur laquelle il avait atterri et dominée par des primates n’était en fait que la Terre elle-même. Une statue de la Liberté ensablée et montrée en contre-plongée, écrasait l’astronaute réalisant « qu’ils l’[avaient] finalement fait sauter ». Ce film n’envisageait en aucun cas la fin de la civilisation actuelle comme la possibilité d’un monde meilleur. Mais surtout, il ne tentait pas d’expliquer pourquoi ni comment les Hommes en étaient venus à se détruire. Il témoignait d’une pression nucléaire telle de part et d’autre du rideau de fer que cela aboutirait inexorablement à la destruction de la civilisation humaine. Pas de responsabilités sinon celle des Hommes, pas d’explication vaseuse sur une erreur technique ou humaine entraînant comme les films de Lumet ou Kubrick à l’apocalypse. Ce dernier laissait le spectateur avec une image de fin du monde. Schaffner allait encore plus loin en civilisant les singes et en asservissant les Hommes, montrant une civilisation simiesque où Chimpanzés, Orangs-outans et Gorilles avaient des fonctions propres, et qui, même s’ils ne s’apprécient pas, se dotèrent de lois empêchant certes le progrès, mais aussi toute guerre entre singes. Ce film est donc d’un intérêt majeur pour l’atmosphère qui s’en dégage et qui ne peut s’interpréter qu’en prenant en compte la réalité de la société américaine en 1967, cinq ans après la crise cubaine. La suite, Le secret de la planète des singes, réalisé en 1970 par Ted Post, expliquait la destruction de la société humaine, puis présentait une communauté humaine ayant réussi à survivre, cachée des singes, et qui vénérait une divinité invraisemblable : une ogive nucléaire. Des propos angéliques accompagnant ce culte renvoyaient forcément à ceux tenus par ceux présentant l’arme nucléaire comme un gage de paix, de protection ou de dissuasion. Et, dans une séquence insoutenable, en écho avec la prière de jeunes Japonaises dans Godzilla cité plus haut, les disciples révèlaient leur « intérieur » à leur dieu, ôtant leur masque de latex. Tous sont encore défigurés par les radiations qui ont touché pourtant leurs ancêtres. La bombe leur aurait donc apporté l’égalité puisque noirs ou blancs, tous sont méconnaissables. Cette suite plus laborieuse que le premier opus évoquait cependant le surarmement nucléaire au cœur des angoisses des populations. Ce « Secret » démontait les arguments des défenseurs de l’arme atomique en les extrapolant jusqu’à l’absurde. Les productions cinématographiques des deux décennies allant de 1950 à 1970 intégrèrent régulièrement la menace atomique comme thème. Ces quelques exemples pris dans une production bien plus vaste montrent cependant la vraie rupture de 1962 dans l’appréhension du fait atomique. L’évolution de la production cinématographique qui a accompagné dans un premier temps à la fois l’état de l’opinion publique mais aussi la parole officielle, relégua progressivement la menace nucléaire à une simple possibilité virtuelle. Puis, après la crise cubaine, les cinéastes ont le plus souvent démonté le discours officiel pour anticiper les conséquences probables d’un conflit dégénérant en conflit atomique, et ce en usant de tous les registres, du cynisme au catastrophisme en passant parfois par l’humour, noir évidemment. De nouvelles relations américano-soviétiques des années 1970 allaient modifier à nouveau le point de vue des cinéastes. Les accords de réduction des stocks de missiles nucléaires entre les deux super-puissances allaient modifier encore l’opinion publique que de nombreux films américains allaient relayer cet état d’esprit enthousiaste. Jusqu’à ce que de nouvelles tensions ressurgissent au début des années 1980… Filmographie utilisée concernant le thème de l’article : Le jour où la Terre s’arrêta, Robert Wise, 1951. Godzilla, Ishiro Honda, 1954. L’homme qui rétrécit, Jack Arnold, 1957. Le monde, la chair et le diable, Ranald Mac Dougall, 1959. La machine à explorer le temps, George Pal, 1960. Docteur Folamour, Stanley Kubrick, 1964. Point limite, Sydney Lumet., 1964. Les barbouzes, Georges Lautner, 1964. Le rideau déchiré, Alfred Hitchcock, 1966. La planète des singes, Franklin J. Schaffner, 1967. Destination Zebra, station polaire, John Sturges, 1968. Le secret de la planète des singes, Ted Post, 1970. Le labo des Clionautes, n°2 du 15 novembre 2007 3 Utilisation pédagogique : Chaque film peut être compris par des élèves de Troisième ou de Terminale. Cependant, les films L’homme qui rétrécit ou La planète des singes nécessite une contextualisation plus forte car les informations sont plus souvent implicites notamment dans la morale à dégager des films. Tous les films proposés sont aussi des entrées pour d’autres thèmes concernant les relations internationales de ces mêmes années, ou encore concernant l’étude des pays évoqués. La planète des singes permet donc de traiter le modèle américain tandis que Les barbouzes peut permettre de comprendre l’idée de la grandeur de la France selon de Gaulle. Il semble inutile de montrer les films en entier car ils sont chronophages, sauf avec une classe ayant peut-être l’habitude de travailler sur les films et à condition d’utiliser le film dans la diversité de ses entrées. Le mieux est évidemment un montage d’extraits de différents films. Pour une présentation en grand écran sur le thème plus général des relations Est / Ouest, l’Institut Lumière propose chaque année des séances au sein de la programmation « Histoire et Cinéma ». Sur le web Du point de vue des sites pédagogiques et historiques voici une sélection non exhaustive : www.cinehig.clionautes.org : site remarquable animé par les clionautes dans lequel vous trouverez une multitude de piste de travail autour de films autant en Histoire qu’en Géographie, ECJS, SES, Langues… Il s’appuie sur une mutualisation des travaux de recherches d’enseignants. http://ww3.ac-creteil.fr/hgc/spip/-Sequences-et-cinema- : de nombreuses séquences. www.Iamhist.org : “International Association of Media and History”: site américain dans lequel vous pourrez trouver des pistes de réflexion, des comptes-rendus de débats autour des médias et notamment le cinéma. www.imdb.com : site exceptionnel permettant de retrouver toutes les références possibles et imaginables à partir d’un titre de film, de série télé, d’un nom de réalisateur, d’auteur, de personnage ou encore à partir d’un thème donné, dans toutes les langues ! A Lire On ne peut que rappeler des œuvres majeures pour comprendre les liens existant entre l’Histoire et le cinéma. Les ouvrages de S. Kracauer (De caligari à Hitler, 1973 pour son édition française), E. Morin (Le cinéma ou l’homme imaginaire, 1956), M. Ferro (Analyse de film, analyse de société, 1975) et Pierre Sorlin (Sociologie du cinéma, 1977) sont donc incontournables. L’ouvrage dirigé en 2002par Gianni Haver et de Patrick J. Gyger De beaux lendemains ? Histoire, société et politique dans la science-fiction, publié à Lausanne aux Éditions Antipodes dans la collection « Médias et Histoire » aborde entre autre le thème de la menace nucléaire. A paraître en 2007 un ouvrage pédagogique collectif au titre annoncé Face à la classe, Histoire et cinéma, dont un article de Lionel Lacour intitulé « Le cinéma, source archéologique du XXème siècle ». A paraître en 2008 le cartable de Clio reprenant les conférences du colloque ayant eu lieu à Lausanne (mai 2007) avec des articles de Pierre Sorlin, Laurent Véray, maître de conférence, Université de Paris XNanterre, président de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma, Rémy Pithon, Gianni Haver, historiens du cinéma et Lionel Lacour, historien et conférencier à l’Institut Lumière. Au sommaire du prochain numéro L’auteur Lionel Lacour, professeur d'Histoire, spécialisé en Histoire Ancienne (République romaine) Créateur du programme "Histoire et Cinéma" à l'Institut Lumière de Lyon. Le labo des Clionautes, n°2 du 15 novembre 2007 Les Voyages du Maréchal, une mise en scène de la Révolution nationale Par Patrick Mougenet 4