Dossier de presse de l`exposition aimable grenot
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Dossier de presse de l`exposition aimable grenot
DOSSIER DE PRESSE « On armoit à Granville le corsaire le Grenot, de quarante canons, quatre cents hommes. Je m’y embarquai pour lieutenant. La course fut heureuse. Quelques combats, et j’eus ma part, au désarmement, deux mille quatre cents livres. Quelle fortune ! Je voulois acheter tout Granville ! » Georges-René Pléville Le Pelley (1726-1805) Sommaire De la pêche à la morue, à la course aux ennemis….…page 3 La découverte de manuscrits inédits……………………page 4 Regards sur le bureau d’un corsaire……………...........page 5 Une énigme sous la mer................................................page 6 Catalogue d’exposition.................................................page 9 Autour de l’exposition.................................................page 10 Informations pratiques................................................page 11 2 De la pêche à la morue, à la course aux ennemis G ranville fut l'un des plus importants ports morutiers de France au XVIIIe siècle. La pêche à la côte et sur les bancs de Terre-Neuve forma des milliers de marins, reconnus pour leur courage et leur connaissance de la mer. Lors des nombreux conflits qui jalonnèrent les siècles, la cité normande reconvertissait ses activités maritimes vers la guerre de course, en particulier du règne de Louis XIV à la fin du Premier Empire. La course est l'institution par laquelle, en temps de guerre, le roi ou le représentant de l'État permet à un particulier d'armer un navire marchand pour « courir sus sur la mer aux ennemis du Roi ». En capturant des bâtiments ennemis, les capitaines corsaires devenaient des auxiliaires de la Marine. Ils freinaient le commerce et les approvisionnements des pays ennemis. Mandatés par une commission de leur gouvernement, ils se différenciaient totalement des activités des pirates, qui attaquaient pour leur seul profit, tout bâtiment quel que soit sa nationalité, en temps de guerre comme en temps de paix. De nombreux règlements, entraînant une procédure détaillée a nourri des dossiers administratifs importants. La guerre de course n’était pas sans risques et entraînait pertes et faillites, mais fit aussi la richesse de certains armateurs granvillais, tels que Léonor Couraye du Parc. Celui-ci arma sous le règne de Louis XV, une frégate corsaire très importante, L’Aimable Grenot, qui fit naufrage devant Saint-Malo en 1749 et fût redécouverte par des plongeurs en 1995. C’est donc une triple immersion que propose l’exposition temporaire du musée du Vieux Granville : au sein des manuscrits de l’époque qui décrivent l’organisation précise de l’activité corsaire, puis dans une riche maison d’armateur corsaire de la cité, où se révèlent le luxe et le raffinement du XVIIIe siècle, enfin, au cœur des fouilles archéologiques, qui ont fait renaître l’épave de L’Aimable Grenot. 3 La découverte de manuscrits inédits U ne réglementation encadrait de manière stricte l’activité corsaire. Ces différents contrôles ont généré de nombreux documents d’archives : commission délivrée par l’Amiral de France, mise sous scellés des marchandises, rapport de prise, ou encore contrôle des officiers de l’Amirauté sur les circonstances comme sur les résultats de la prise. L’organisation des campagnes est, elle aussi, source d’écrits importants : armement et avitaillement des bateaux, recherche de capitaux par émissions d’actions, engagement des équipages, inventaire et mise en vente des prises, liquidation des courses. Le parcours de l’exposition propose une immersion au cœur de ces pièces uniques. Des manuscrits inédits permettent d’éclairer d’une nouvelle manière l’armement granvillais, mais aussi français d’une manière plus générale, et anglo-normand, puisqu’une lettre de marque de Jersey est exposée. L’histoire de L’Aimable Grenot est ainsi retracée, grâce à des manuscrits qui présentent les membres de l’équipage, leurs origines géographiques, leurs fonctions ainsi que les prises faites par le corsaire : inventaire des chargements capturés ou encore interrogatoire de prisonniers anglais. Déclaration du roi contre les corsaires, 1691 Interrogatoire des prisonniers du Clarendon, 1748. 4 Regards sur le bureau d’un corsaire L éonor Couraye du Parc est un armateur granvillais du XVIIIe siècle. Ses activités d’armement, pour la pêche mais surtout pour la guerre de course, lui permirent d’accumuler une importante richesse. Lors de sa mort en 1754, un inventaire après décès est rédigé. Celui-ci et le testament du défunt présentent une magnifique maison située rue Notre-Dame à Granville. Elle est décorée au goût de l’époque, c’est à dire avec des touches exotiques, meublée de bois rares et remplie de textiles typiques d’une classe sociale élevée. Mais le travail du propriétaire se découvre dans son bureau, nommé comptoir. Dans ce lieu se jouent toutes les affaires nécessaires aux campagnes, les manuscrits concernant L’Aimable Grenot sont classés et triés soigneusement, tandis que les coffres sont emplis d’une abondante correspondance. L’exposition offre au visiteur un point de vue sur l’intérieur de cette maison au travers de deux pièces : le comptoir et le salon. Pour évoquer ce luxe sont présentés : meubles de boiseries, malouinière, bureau mais aussi vaisselle et costumes Louis XV. Armes et tableaux complètent la figure de ces corsaires et de leur mode de vie, dont l’image est souvent confuse dans la mémoire collective. 5 Une énigme sous la mer D éclaré en 1995 par un plongeur malouin et expertisé l’année suivante par les archéologues du DRASSM, le site archéologique découvert au pied des roches de la Natière, en baie de Saint-Malo, recèle les vestiges parallèlement alignés de deux frégates corsaires de la première moitié du XVIIIe siècle, que près de cinquante années séparent. Par commodité, elles ont été distinguées sous la double appellation Natière 1 et Natière 2. Compte tenu de la richesse du site, de l’extension des vestiges répartis sur près de 1000 m2, de la profondeur, qui varie selon les marées entre 8 et 19 m, et des conditions de plongée qui limitent le travail sousmarin aux seules périodes d’étale de courant, l’analyse archéologique du gisement a imposé de mettre sur pied un ambitieux projet de fouille et de le doter de moyens importants. Grâce au soutien financier du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Région Bretagne, du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine et de la Ville de Saint-Malo, une fouille archéologique d’envergure a été conduite sous la direction de Michel L’Hour et d’Élisabeth Veyrat (DRASSM) avec les moyens techniques et logistiques de l’association ADRAMAR. De 1999 à 2008, 186 fouilleurs, professionnels de l’archéologie sous-marine, archéologues amateurs, étudiants et stagiaires, sont ainsi venus à Saint-Malo durant dix campagnes de fouille estivales pour participer au projet. 5925 heures de travail sous-marin et plus de 12000 journées de fouille ont été nécessaires afin d’achever l’étude comparative et globale du site. 6 D es épaves normandes au confluent des routes maritimes. Durant la fouille, le croisement des données archéologiques avec les archives a permis de lever le voile sur l’identité des deux épaves. L’épave Natière 1 est identifiée comme la frégate de 300 tonneaux La Dauphine, construite au sein de l’arsenal royal du Havre en 1703 et confiée par le roi Louis XIV au capitaine Michel Dubocage pour faire la «Course aux Ennemis de l’État». Elle rentrait de campagne corsaire lorsqu’elle s’est perdue, le 11 décembre 1704, à l’entrée de Saint-Malo. L’épave Natière 2 est identifiée comme L’Aimable Grenot. Construite à Granville en 1747 pour faire la guerre de course, reconvertie en 1748 au commerce avec l’Espagne, cette grande frégate de 400 tonneaux quittait Saint-Malo «chargée de toilles et autres marchandises» lorsqu’elle a fait naufrage le 6 mai 1749. Perdues à l’entrée du port de Saint-Malo, ces frégates normandes dépassent le seul contexte local pour atteindre une dimension internationale. En effet, les données de la Natière éclairent le paysage maritime du XVIIIe siècle et nous renseignent sur les réseaux d’approvisionnement, les mécanismes du commerce et de la guerre de course ainsi que sur l’arrière-plan humain de l’armement des frégates. Par les milliers de données archéologiques collectées sur le site, ces épaves constituent dorénavant une référence incontournable pour la compréhension du monde maritime de la période. 7 L ’Aimable Grenot, frégate corsaire de Léonor Couraye du Parc. Grande frégate corsaire reconvertie au commerce lors du traité qui met fin, en 1748, à la guerre de la succession d’Autriche, L’Aimable Grenot est l’un des trois grands bâtiments armés en course par Léonor Couraye du Parc. En 18 mois, de janvier 1747 à juin 1748, cette frégate s’est emparée de près d’une vingtaine de navires anglais et hollandais. Ses exploits comptent parmi les plus célèbres de l’histoire corsaire granvillaise et ils ont apporté à son armateur tout à la fois notoriété et richesse, sans oublier un prodigieux accès aux produits et denrées en provenance du monde entier. Conservés au pied des roches de la Natière, les vestiges de la frégate ont révélé une charpente navale préservée sur 35 m de long et plus de 12 m de large ainsi qu’une collection archéologique de mille objets et fragments significatifs, minutieusement étudiés par les archéologues. Ces témoins inestimables nous renseignent notamment sur la construction navale, la vie à bord, la manœuvre et l’organisation spatiale du navire, domaines dans lesquels les autres sources historiques sont particulièrement lacunaires. À l’issue de longs traitements de conservation et de restauration auprès des laboratoires Arc-Nucléart et Arc’Antique, ces objets peuvent désormais être présentés au public et raconter l’histoire de ces deux frégates normandes du Havre et de Granville qui ont joué un rôle majeur dans l’économie et les échanges maritimes du début du XVIIIe siècle. Leurs épaves sont ainsi devenues de fantastiques machines à remonter le temps. 8 Catalogue d’exposition L ’exposition du musée du Vieux Granville : L’Aimable Grenot, un corsaire granvillais sous Louis XV, donne lieu à l’édition d’un catalogue publié par la Ville de Granville, édition Librairie des Musées. Cet ouvrage approfondit divers aspects traités dans l’exposition avec une présentation générale de la guerre de course, une étude de l’armement Couraye du Parc et une évocation du mode vie d’un armateur du XVIIIe siècle. L’histoire des découvertes archéologiques et des fouilles de la Natière fait l’objet d’un dernier chapitre. Les auteurs sont : Anne Cahierre, ingénieur d’études honoraire en sciences humaines au CNRS, Elisabeth Veyrat, ingénieur d’études au DRASSM, archéologue et co-directrice des fouilles de la Natière, Michel Daeffler, ingénieur au CNRS et archéologue naval, Michèle Chartrain, conservateur du patrimoine, David Nicolas-Mery, adjoint du conservateur et Joris Sanson, service civique au musée du Vieux Granville. Le livre est agrémenté de riches illustrations : pièces d’archives, peintures ou encore gravures. 9 Autour de l’exposition Visite commentée de l’exposition En septembre : le lundi à 11h00, le mercredi et le vendredi à 14h00. Puis sur réservation. Accueil du public scolaire Sur rendez-vous auprès du service des publics durant toute la durée de l’exposition. Les groupes scolaires sont accueillis gratuitement. Livret de jeu pour les enfants Un livret de jeu est remis gratuitement aux enfants à l’accueil de l’exposition. Rencontre avec... Des rencontres seront organisées avec différents chercheurs et archéologues. Dates communiquées ultérieurement. Les journées du patrimoine Dans le cadre des journées du patrimoine les 14 et 15 septembre 2013, le musée et la Halle au blé seront ouverts gratuitement. 10 Informations pratiques L’exposition est présentée du 1er septembre 2013 au 5 janvier 2014. Du 1er septembre au 3 novembre : ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 12h et de 14h à 18h (fermé le 1er novembre) Du 3 novembre au 5 janvier : ouvert les samedi et dimanche de 14h à 18h et sur réservation Pendant les vacances de noël : ouvert tous les jours de 14h à 18h (sauf 24, 25, 31 décembre et 1er janvier) Lieu : Halle au Blé - Rue du Roc - Granville Visite de l’exposition temporaire et du musée du Vieux Granville : Billet commun : tarif adulte : 3 € tarif réduit : 1,50 € Gratuit pour les moins de 11 ans Gratuit pour les groupes scolaires Exposition organisée par le musée du Vieux Granville, Musée de France Musée municipal de la Ville de Granville. 2 rue Le Carpentier 50400 GRANVILLE Tél. 02 33 50 44 10 Fax. 02 33 50 36 33 Courriel : [email protected] www.ville-granville.fr L’exposition a pu être réalisée grâce au DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, du Ministère de la Culture) qui a mené ces fouilles, avec l’aide de l’Adramar (Association pour le Développement de la Recherche en Archéologie Maritime) et la collaboration du musée d’histoire de Saint-Malo, dépositaire des objets trouvés sur le site de la Natière. 11