L`attentat Dans un restaurant bondé de Tel

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L`attentat Dans un restaurant bondé de Tel
L’attentat Dans un restaurant bondé de Tel‐Aviv, une femme fait exploser une bombe qu'elle dissimulait sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, Israélien d'origine arabe opère à la chaîne les innombrables victimes de cet attentat atroce. Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui apprendre sans ménagement que la kamikaze est sa propre femme. Il faudra l'audace rare de Yasmina Khadra pour oser aborder un tel sujet. Dans ce roman extraordinaire, on retrouve toute la générosité d'un écrivain qui n'en finit pas d'étonner par son imaginaire et son humanisme. Questions à discuter 1. Quelle a été votre réaction devant la puissante scène d’ouverture du roman? En quoi votre perception de cette scène a‐t‐elle changé lorsque la vie du narrateur est décrite plus loin dans le roman? 2. Quelle était votre perception initiale du mariage d’Amine et de Sihem? Qui avez‐vous cru lors de l’interrogatoire, au chapitre quatre? 3. Pourquoi Kim a‐t‐elle toujours autant soutenu Amine? En quoi son amitié diffère‐t‐elle de celle de Naveed? Pourquoi sont‐ils plus patients avec lui que la plupart de leurs collègues? 4. Discutez du concept d’attentat, qui est au cœur du titre de ce roman. Quelle est la nature des attentats qui surviennent dans le livre, c’est‐à‐dire non seulement des explosions terroristes, mais également de l’agression dont est victime Amine lorsqu’il tente de rentrer chez lui. Quelles agressions émotionnelles et psychologiques se produisent? Qu’est‐ce qui motive les différents auteurs d’attentats du roman? 5. Quel effet a eu sur vous la structure du roman, notamment l’emploi du présent, la narration à la première personne et la façon de raconter la succession des événements? En quoi la fiction constitue‐t‐elle un bon moyen d’aborder des réalités horribles? 6. Réfléchissez aux passages qui mettent l’accent sur deux des personnages les plus âgés du roman : le grand‐père de Kim, le vieux Yehuda, qui se remémore la montée d’Hitler au chapitre six; et au chapitre seize, Omr, le grand‐oncle d’Amine, qui se rappelle la destruction des vergers familiaux, opérée pour faire de la place à une colonie israélienne. Que révèlent Yehuda et Omr à propos de l’historique de violence, non seulement au Moyen‐Orient, mais dans toute l’humanité? 7. À la fin du chapitre sept, Amine dit à Kim qu’il n’a aucune idée de la raison pour laquelle il n’a pas parlé de la lettre à Naveed. À votre avis, pourquoi a‐t‐il gardé secrète la lettre de Sihem? 8. Dans les derniers chapitres du roman, Amine croit que sa femme avait une liaison amoureuse avec Adel. Quelles parallèles y a‐t‐il entre la véritable liaison de sa femme et les infidélités habituellement associées à l’adultère? Sihem a‐t‐elle été séduite? 9. Dans le chapitre neuf, le chauffeur de taxi d’Amine fait l’éloge d’un imam militant et écoute un de ses enregistrements. Quels éléments de persuasion détectez‐vous dans la diatribe de l’imam? Quelles tactiques similaires sont‐elles utilisées par les chefs religieux et politiques dans d’autres circonstances de par le monde? 10. Au chapitre onze, l’imam de la Grande Mosquée dit à Amine : « entre s’intégrer et se désintégrer, la marge de manœuvre est si étroite que le moindre excès pourrait tout fausser » (p. 149). Êtes‐vous d’accord? L’intégration est‐elle un objectif dangereux? Sachant quelle a été l’éducation d’Amine, est‐il surprenant de le voir se poser en fervent défenseur de l’intégration? L’intégration nécessiste‐t‐elle une société laïque? 11. Quel but Amine poursuit‐il en cherchant lui‐même la vérité au sujet de Sihem, et en confrontant les personnes qui l’ont aidée, plutôt que de laisser cette quête entre les mains des autorités israéliennes? En fin de compte, a‐t‐il réussi à atteindre son but? 12. Adel et les militants que rencontre Amine mettent l’accent sur la colère qu’ils ressentent d’avoir été humiliés, affirmant que la destruction émotionnelle et culturelle est aussi dévastatrice que la destruction physique. Qu’est‐ce que ces observations impliquent en matière de solutions de paix? Qu’avez‐vous appris dans ce roman, non seulement sur la vie quotidienne des gens au Moyen‐Orient, mais aussi sur les perspectives de paix? 13. L’auteur est un officier retraité de l’Armée d’Algérie, une ancienne colonie française. Après avoir gagné un petit prix littéraire en France pour une série de nouvelles, ses écrits ont attiré l’attention d’officiers algériens et on l’a forcé à soumettre ses futurs travaux à des censeurs militaires. Il s’est alors créé un pseudonyme féminin pour éviter la censure. Il vit actuellement en France et il a révélé depuis que son véritable nom est Mohammed Moulessehoul. En quoi sa vie l’a‐t‐il préparé à écrire L’attentat? Vos impressions sur le roman auraient‐elles été différentes si vous aviez pensé que l’auteur était une femme? 14. Comparez L’attentat au roman précédent du même auteur, Les hirondelles de Kaboul, dont l’action se situe en Afghanistan sous le régime taliban. En quoi ces deux romans se complètent‐
ils? Comment la dynamique du mariage joue‐t‐elle dans chacun de ces livres? (Questions fournies par l’éditeur.)