1 Cours de SES du 19 au 24 Septembre 2011 2.1) Les avantages

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1 Cours de SES du 19 au 24 Septembre 2011 2.1) Les avantages
Cours de SES du 19 au 24 Septembre 2011
2.1) Les avantages comparatifs
Chaque individu doit se spécialiser dans la production pour laquelle il a un avantage. Il se
détermine à partir du coût d’opportunité. Les individus choisissent l’activité pour laquelle
leur coût d’opportunité, c'est-à-dire le revenu auquel il décide de renoncer, est le plus bas.
Pour que tous les individus soient gagnants, le prix des biens doit être compris dans un
intervalle entre les 2 coûts d’opportunités.
Dans l’exemple du footballeur le prix doit être supérieur à 20€ (coût d’opportunité du
jardinier) c'est-à-dire le revenu auquel il renonce en allant tondre la pelouse et doit être
inferieur à 10 000€ (coût d’opportunité du footballeur) qu’il supportera si il choisit de tondre
la pelouse. L’échange est donc toujours possible.
2.2) Démonstration par les prix relatifs
David Ricardo (1772-1823) est un économiste anglais du début du XIXe siècle. Son
principal ouvrage, «Principe de l’économie et de l’impôt», date de 1821. Il succède à Adam
Smith dans l’école dites des « classiques »
Quantité travail
Vin
Drap
Angleterre
120
100
Portugal
80
90
L’exemple du document est très célèbre. Les quantités de travail indiquées dans le tableau
servent à la production d’une unité de chaque bien dans les 2 pays. C’est la productivité du
travail. Elle mesure aussi l’efficacité du travail
!.Ne pas confondre avec la production
-
production : ce qui est produit
productivité : temps pour la produire
On constate que le Portugal est plus efficace dans la production des deux biens. Si on
raisonne en avantage absolu, ces deux pays ne peuvent pas se spécialiser donc ne
peuvent pas échanger.
Ce n’est plus le cas si on raisonne en avantages comparatifs.
Pour passer aux avantages comparatifs il faut calculer les prix relatifs de chaque bien à
l’intérieur de chaque pays. L’unité commune pour calculer ces prix est la quantité de
travail nécessaire à la production de chacun des biens.
-
-
prix relatif d’unité de vin en drap en Angleterre : 120/100 = 1.2. Donc une unité de vin
vaut 1.2 unité de drap en Angleterre. Ou dit autrement, pour se procurer 1 unité de
vin un anglais doit donner en échange 1.2 unité de drap.
prix relatif d’unité de drap en vin en Angleterre : 100/120 = 0.83
prix relatif d’unité de vin en drap au Portugal : 80/90 = 0.88
prix relatif de drap en vin au Portugal : 90/80 = 1.125
1
Angleterre
Prix relatif d’unité de vin 1.2
en drap
Prix relatif d’unité de drap 0.83
en vin
Portugal
0.88
1.125
On en déduit comment les 2 pays doivent se spécialiser, le Portugal dans le vin car le
prix relatif du vin y est le plus faible (0.88) et l’Angleterre dans les draps car le prix relatif
du drap y est le plus faible (0.83).
Premier avantage
Si au niveau international le prix relatif est de 1, cela veut dire 1 unité de drap = 1 unité
de vin. On voit que dans les deux pays, les acheteurs achètent moins cher donc ils sont
gagnants et les vendeurs vendent plus cher donc ils sont aussi gagnants. L’échange
profite à toutes les parties.
Second avantage
Au niveau de la production. En Angleterre on réaffecte les heures de travail utilisées pour
produire du vin à la production de drap. Donc on y consacre désormais 220 heures avec
lesquelles on peut produire 2.2 de drap (220/100). Même processus au Portugal pour le
vin : 170h permettent de produire 2.125 unités de vin. A l’échelle des 2 pays la
production de bien et de service a augmenté. On passe de 2 avant spécialisation et
échange à 2.2 pour le drap et de 2 à 2.125 pour le vin.
La spécialisation comporte cependant une limite.
La spécialisation entraîne une réaffectation de la main d’œuvre, des secteurs sont
abandonnés, d’autres sont développés, cela veut dire que les compétences des
travailleurs qui travaillent dans les secteurs en développement vont être les plus
recherchés, leur salaire va augmenter. C’est l’inverse dans les secteurs où on
abandonne la production, les conséquences sont que les écarts de salaires se creusent.
Dans un monde idéal les travailleurs doivent pouvoir changer de secteur d’activité, dans
la réalité, cette mobilisation se heurte aux problèmes de la qualification.
3) Comment définir et mesurer la richesse d’une nation
3.1) Richesse et monnaie
Lorsque la quantité de biens et de monnaie augmente dans les mêmes proportions, le
niveau des prix reste stable. Par contre si la quantité de monnaie augmente plus vite que
la quantité de biens, cela va entraîner une augmentation des prix.
La richesse ou la pauvreté d’une nation dépend de la quantité de biens et de services
produits et qui circule dans le pays et non pas la quantité de monnaie, qui n’a d’effet que
sur le niveau des prix. Adam Smith et les classiques considèrent que la monnaie est un
voile posé sur la production et la circulation de biens et services. Elle n’a donc aucun
effet sur la création de richesse.
Cette question de la monnaie en circulation est l’objet de débats entre économistes que
l’on retrouve à l’heure actuelle à propos du rôle de la BCE (Banque Centrale
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Européenne) dans la lutte contre la crise financière. Doit-elle ou non créer de la monnaie
pour soutenir les états endettés ?
3.2) Les différents types d’activités
Pour Adam Smith la richesse vient de la production de biens et de services mais
lesquels doit on prendre en compte ?
Tableau du document 11 page 18
La conception de la richesse a évoluée dans le temps.
Le XVIIIe siècle avant les classiques les physiocrates considéraient que la création de
richesse était limitée à l’activité agricole. Chez les classiques, certes l’agriculture crée la
richesse, mais l’industrie aussi. Au XIXe siècle on va inclure aussi les services
marchands dans la création de la richesse. Au XXe siècle l’état va développer toute une
série d’activités : les services non marchands. Dans la mesure officielle de la production
de la richesse, on prend en compte désormais la production de services non marchands.
La seule production qui n’entre pas dans la mesure est la production domestique.
Albert Sauvy disait «Epousez votre femme de ménage et vous ferez baisser le PIB ».
En fait toute mesure en SES est une convention (un accord). La mesure de la richesse
est une convention, elle peut donc changer.
3.3) La notion de valeur ajouté
La production est mesurée à travers la valeur ajoutée. Une unité de production va utiliser
des consommations intermédiaires (biens et services) qui disparaissent ou qui sont
transformées dans l’acte de production (matières premières, produits semi-finis, services
et énergie). Il ne faut pas les confondre avec d’autres biens utilisés dans la production :
les biens de production ou le capital fixe (c’est un bien qui est utilisé sur le long terme de
manière durable ex : équipement, machine). Les unités de production vont utiliser des
consommations intermédiaires (ex : la farine pour un boulanger), pour leur activité et en
utilisant le capital fixe (le four) ainsi que son travail, le boulanger va ajouter de la valeur à
la farine en fabriquant du pain. Cette activité va créer de la richesse. Elle est mesurée de
la manière suivante :
VA= P – CI
Concrètement dans un pays, la somme des valeurs ajoutées créées pendant une
période (trimestre, année) par les unités de production présentes sur le territoire est
appelée le PIB (Produit Intérieur Brut).
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