Copyright V olume ! n°1

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Copyright V olume ! n°1
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Samuel ETIENNE. « First & Last & Always » : les valeurs de l’éphémère dans la presse musicale
alternative.
5
Carine PERRET. Une rencontre entre musique savante et jazz, musique de tradition orale : les œuvres
aux accents jazzistiques d’Érik Satie, Darius Milhaud, Igor Stravinsky et Maurice Ravel
43
APO33. L’orchestre au XXIe siècle.
69
Gildas LESCOP. « Honnie soit la Oi ! ». Naissance, émergence et déliquescence d’une forme
de protestation sociale et musicale.
109
Tribune
François RIBAC. L’entrée en rock. Entretien avec François Gorin.
91
Note de recherche
Emmanuel PARENT. Walter Benjamin et le jazz : une introduction.
35
Notes de lecture
Kerry ACKER, Everything you need to know about goth scene, Rosen Publ., New York, 2000 ;
Gavin BADDELEY, A connoisseur’s guide to dark culture, Plexus, Londres, 2002 ; Mick
MERCER, 21st century goth, Reynold & Hearn, Surrey, 2002 et Paul HODKINSON, Goth :
identity, style, subculture, Berg, New York, 2002 par Joshua GUNN
132
Steven BLUSH, American harcore. A tribal history par Fabien HEIN
135
Copyright Volume ! n°1 - 2003
Copyright Volume ! N°1-2003
Copyright Volume ! n°1 - 2003
« First & Last & Always » : les valeurs de
l’éphémère dans la presse musicale alternative
par
Samuel ETIENNE
Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II
Résumé. A côté des magazines professionnels, les fanzines constituent une source alternative
d’informations et de promotion du champ musical. Ce média se distingue fondamentalement de
la presse dominante par trois caractéristiques essentielles : un manque de capital économique, une
absence de professionnalisation et des réseaux de distribution non institutionnels. Toutefois, ces valeurs
stigmates des fanzines se trouvent bousculées dès lors que l’aventure éphémère originelle se trouve
concurrencée par d’éventuels soucis de pérennité : entreprise para-journalistique ou projet sincèrement
désintéressé, la face cachée du fanzine se dévoile toujours à l’épreuve du temps. Un corpus de 300
fanzines (150 titres différents environ) a été analysé, ceux-ci étant principalement des fanzines français
des années 1987-2003.
Mots-clefs. Fanzines — Journalisme musical — Alternatif — Altération temporelle — Authenticité.
par
Emmanuel PARENT
Université de Rennes II
Résumé. On part ici du constat de l’urgente nécessité de combler la béance s’étant progressivement
installée entre l’esthétique philosophique et une forme d’expression majeure de la culture afro-américaine
et de l’art moderne en général : le jazz. Le virulent rejet adornien de cette musique apparaît rapidement
comme emblématique de la rigidité conceptuelle occidentale. On postule alors que la discussion qu’il
entreprit dans les années 30 avec son ami Walter Benjamin au sujet de « l’aura des reproductibles » est le
lieu d’un dépassement possible de certains topoï de l’esthétique qui condamnent l’art à ne jamais s’écarter
de la « Grande tradition » de jour en jour plus moribonde.
Mots-clefs. Jazz – Esthétique matérialiste – Reproductibilité – Oralité seconde – Écriture.
Copyright Volume ! n°1 - 2003
Walter Benjamin et le jazz : une introduction
Copyright Volume ! n°1 - 2003
Une rencontre entre musique savante et jazz,
musique de tradition orale
les œuvres aux accents jazzistiques d’Érik Satie, Darius Milhaud, Igor Stravinsky et Maurice Ravel
par
Carine PERRET
Université Paul Valéry de Montpellier
Résumé. Dans les années vingt, l’Europe découvre le jazz. Un esprit de liberté souffle sur Paris ;
le jazz intrigue le public et les artistes, devenant le phénomène musical majeur des années folles. Des
compositeurs français comme É. Satie, D. Milhaud ou encore M. Ravel témoignent un vif intérêt à cet
ailleurs musical. Cette ouverture sur un monde musical issu de l’oralité entraîne un métissage artistique,
source de renouvellement esthétique. La rencontre entre jazz et musique savante sera analysée au travers
des traces musicales présentes dans les œuvres telles que Parade, Le Bœuf sur le Toit, Ragtime pour onze
instruments ou L’Enfant et les Sortilèges qui constituent notre corpus. Nous montrerons comment ces
œuvres reflètent particulièrement l’influence du music-hall, forme de jazz spectaculaire très au goût du
jour dans le Paris des années folles et lui empruntent des accents noirs-américains et notamment certains
traits du langage néo-orléanais (formations instrumentales, modes de jeu, rythmes syncopés). Ce faisant,
sera montré que l’attitude de métissage propre à É. Satie, D. Milhaud, I. Stravinsky et M. Ravel, a
engendré un réel renouvellement esthétique de la musique savante.
Mots-clefs. Jazz – Métissage – Musique savante – Années vingt – Compositeurs français.
par
APO 33
Résumé. Un orchestre est, depuis la Renaissance, un ensemble d’instrumentistes réunis sous la direction
d’un chef d’orchestre pour produire de la musique. L’ensemble orchestral fonctionne comme un instrument
géant manipulé par le chef d’orchestre pour réaliser une pièce écrite par un compositeur. L’orchestre est
donc un espace collectif qui hiérarchise les rapports entre individus, leur donnant une place et une fonction
déterminée dans le processus de production collectif. Depuis le milieu du XXe siècle, une série de musiciens
et de compositeurs expérimentateurs ont proposé de nouvelles formes orchestrales par l’introduction d’instrumentations et d’écritures reconfigurant les rapports entre les instrumentistes, le chef d’orchestre et le
compositeur, allant parfois jusqu’à remettre en question la place et la fonction des éléments de cette chaîne
de production.
Que deviennent ces expérimentations en ce début de XXIe siècle ? Ces expérimentations interviennent en
un temps historique de remise en question des formes d’organisation sociales et politiques qui structurent
notre société. Dans quelles mesures est-ce que ces expérimentations orchestrales interrogent ces formes
d’organisations collectives ? Est-ce que l’orchestre, si orchestre il y a encore, à travers les multiples formes
qu’il prend en ce début de XXIe siècle, peut nous aider à repenser les notions de collectif et de collectivité ?
Mots-clefs. Pratique artistique – écriture – espace – dispositif de représentation – technique – collectif
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L’orchestre au XXIe siècle
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«Honnie soit la Oi !»
Naissance, émergence et déliquescence d’une
forme de protestation sociale et musicale
par
Gildas LESCOP
Université de Nantes
Résumé. Née de l’effervescence provoquée par la vague punk qui entendait contester l’embourgeoisement du
rock, issue directement du street-punk qui prétendra dénoncer la dérive mercantile du punk, la oi! se voudra une
musique sincère et énergique incarnant à la fois le son de la rue et la voix des prolétaires. Cependant, après
un essor prometteur, la oi!, devenue l’autre musique des skinheads, finira, de violences en déviances, par se
marginaliser totalement.
Mots-clefs. oi!, street-punk, skinhead.
L’entrée en rock
par
François RIBAC
Voilà plus de deux ans que j’ai entrepris d’écrire un livre sur le rock. Ce travail vient après environ
quinze ans de composition, d’abord pour le théâtre et l’image puis pour mes propres opéras. Étant
moi-même issu de la scène rock, je m’interroge depuis longtemps sur la nature de la séparation
entre musique savante et musique populaire. Ma première motivation n’était pas de faire un
livre, je souhaitais simplement me rendre compte de l’état du rock et de ses (nombreux) dérivés
dans la mesure où j’avais « décroché » depuis longtemps. Puis, cette plongée dans la musique
s’est accompagnée de lectures, notamment sociologiques, et également de collaborations avec des
musiciens de pop anglais et irlandais, pour mon dernier opéra. J’ai enfin décidé d’écrire un livre
centré sur une approche comparative entre rock et musique savante et sur une reflexion sur le rôle
de l’électricité et de la technique dans les musiques rock. Ni travail universitaire au sens propre, ni
livre journalistique, il s’agit d’un essai pour lequel j’ai réalisé de longs entretiens. Celui qui suit a été
réalisé avec François Gorin, qui outre avoir écrit un livre intitulé « sur le rock », a été journaliste à
Rock et Folk et au Matin de Paris avant de bifurquer vers la critique cinématographique et le roman.
Il décrit sa découverte de la musique rock à l’adolescence, comme une véritable initiation et parle
de cet aller-retour entre la chambre et la scène si caractéristique de la musique populaire. Dans cet
échange, c’est donc, à la fois toute une génération qui s’exprime, celle de Rock & Folk et des Inrocks,
et une approche singulière, quasi autobiographique : le récit d’une « entrée en rock ».
Copyright Volume ! n°1 - 2003
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