Recueil de poésies françoises des XVe et XVIe siècles, morales

Transcription

Recueil de poésies françoises des XVe et XVIe siècles, morales
Recueil de poésies
françoises des XVe et
XVIe siècles, morales,
facétieuses, historiques
/ réunies et annotées
par M. [...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Recueil de poésies françoises des XVe et XVIe siècles, morales, facétieuses, historiques / réunies et annotées par M. Anatole de Montaiglon,.... 1855-1878.
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POÉSIES
DES
FRANÇOISES
XV"
ET
XVI~ SIÈCLES
G.
Gouverneur,
Imprimerie
Caractères
elzeviriens
à Nogent-le-Rotrou.
Daupeley
de la Librairie
Daffis.
RECUEIL
DE
POESIES
DES
FRANÇOISES
ET
XVe
XVIe
SIÈCLES
Facétieuses,
Morales,
Historiques
RÉUNIESET ANNOTÉES
par MM.
DE
ANATOLE
MONTAIGLON
et
DE ROTHSCHILD
JAMES
TOME
X
PARIS
PAUL
ÉDITEUR-PROPRIÉTAIRE
DAFFIS,
DELABIBUOTHËQUEELZEVtRIENNE
7,rueGuénégaud
M
DCCC
LXXV
le glossaire
et la table
volume
le dixième
et dernier
J'allais
terminer
composer
d'anciennes
M. James
qui devaient
du Recueil
des XV" et XVI" siècles,
quand
poésies
de Rothschild
a bien voulu me faire une
cette
si gracieuse
et si honorable
pour
la refuser.
Il a bien
que je ne pouvais
Elzéde la Bibliothèque
voulu mettre à la disposition
les plaquettes
virienne non-seulement
qui font partie
de son cabinet,
mais, ce qui est encore plus considéproposition
collection
du même
de nombreuses
pièces
copies
qui sont éparses dans diverses collectionsfranou étrangères,
copies que je n'aurais
pu recueillir
les,
rable,
genre
çaises
et qu'il
graphique
anonymes
à hésiter
mais
une
prises en vue d'un grand travail bibliode publier
sur les poésies
qp'il se propose
H n'y avait pas
du XVe et du XVI~ siècle.
sur l'utilité
et l'intérêt
de leur impression
avait
en
ferait-on
nouvelle
nouveau
P.F.
aujourd'hui,
Il
recueil
ou
distinct
et plus
plus naturel
et d'enrichir
coupure
a paru
de ne pas faire de
avantageux
l'ancien
Recueil
de ce complément,
terminer
série?
un
va être
qui,
continué.
au lieu
de se
Seulement
i
il
2
n'aura
plus un éditemp)u:
mais deux,
et les
unique,
n.,
h;. vont
volumes
suivre seront t'œuvre
qui
commune
du
éditeur
et de M. de Rothschild.
premier
La Biblio]e recueil et les lecteurs
thèque
Elzévirienne,
qui s'y
intéressent
La collection
y gagneront
singulièrement.
sera toujours
terminée
un
dernier
volume d'index
par
et de glossaire;
il faudra
('attendre
encore
un peu,
mais il n'en sera que plus
complet
et, plus curieux.
A.
de M.
Là
du
Complaincte
Petit
Monde.
EnMMo~n~M~.
les
On
vend
à
Paris,
à
la
rue
Sainct-Estienne-des1, à l'enseigné
Gr~fM~~CoM~~Z.y~ttx',
raquette,
Cette
est
trois
donnera
nous
disposé
L.
Jésuites
des
de
autres
la façon
F p.
Guillotoys.
indiquée
pas
que
par
se trouve
qui
dans
(Sorbonne),
l'Université
venant
n'est
qui
pièce,
est connue
ne nous
ment
unique,
Bonaventure
par
par
Brunet,
probab)el'exemplaire,
de
à la Bibliothèque
un ancien
recueil
prorecueil
qui
(10),
pièces
suivante
inconnues.
Le
titre
elle a perdu son vieux
là rue Cujas
1. C'est maintenant
des anciens
la querelle
On sait
nom de rue des Grès.
soutiennent
les uns le sens de
de Paris
historiens
qui
celui de ~cg~.
Grecs, les autres
j
d'une des 'admitiré de l'inscription
Le passage
suivant,
de Diane
aux chiffres
de Poitiers
que
rables
tapisseries
sur
le
château
dans
son
tivre
d'Anet;
M. Roussel a décrites
ne
d'autres
bien
comme
passages,
qu'on
p. 93, montre,
prononçait
pas le c de Grecs
Mais, par pitié pour la sainte pucelle,
Pour qui lesRoisetCapitainesGreqs
Souffroient au cœnr mille ennuyeux regretz;
Diane un cerf sur t'autel leur.présente.
Grecis ou de greson trouve indifféremment
En latin,
le
second.
L'église qui faisait
sibus. Je pencherais pour
sur
la
sa
rue Samt-iac.ques,
le coin de la rue, avait
façade
dù même
le Collège venait
ensuite,
en face des Jacobins
entre
autres Piganiol
VI, n-3.
côté nord de la rue. Voir
il y avait
où,
de
l'Université
un des dix Collèges
C'était
plein
exercice.
COMPLAINCTE
4
DU
PETIT
MONDE.
La côplaincte
du
En ce monde
petit monde.
a
a Paris a la rue saint
ny
que peine.
On les y~
Esdes
A'!Mf
<~M
grecz
college de Lysieux
a lenseigne de la
M~MMj:~M/Bo;Mu~u~m'</o!oys,
– Finis.
S.
d. (Paris,
vers
)}o)~ in-8 goth. de 4 ff.,
de
sans
Au tttre, un
vingt lignes à )a-page,
signatures.
bois représentant,
à gauche,
un maître forgeron
qui
un apprenti;
forme
à droite,
un bourgeois
et un
devant
se tient
une petite
clerc,
lesquels
n)ie qui
le
milieu
de
la
scène.
Le
verso du dernier
f.
occupe
est blanc.
ce ne sont pas,
Quant à ce petit monde d'innocents,
comme les innocents
les enmassacres
par Hérode,
fants morts jeunes, qui tito M~h sunt, pour employer
une citation
familière
à Guy Patin,
ne malitia mutaret
et
dans
certaines
iocatitès
on n'enMf<M!Mm,
que
terrait
dans
les
cimetières.
le
pas
Ainsi,
â.Ortèans,
dessus
des voûtes de Saint-Pierre-Ie-Puellier,
qui
les limbes, était chargé
d'une
couche
de
s'appelait
terre
formait
un
sol
et
qui
uni,
dans laquelle-tin
a retrouvé
de nombreux
surtout
d'enfants.
squelettes,
Ceux-ci
étaient-ils
morts
sans baptême?
Les plasorte entre terre et ciel, comme
çait-on
là, en quelque
ni mérites,
encore
ni démérites?
n'ayant
M. de
Buzohnière
(Histoire
architecturale
d'Orléans,
I,}~4
et ~)~-2o),
ne se prononce
pas sur le sens et le but
de ce fait peu commun
d'un cimetière
suspendu,
et
nous ne pouvons
sa réserve.
qu'imiter
Ce petit monde et ces innocents
ne sont pas autre
chose que les simples
gens
De pauvre et de petite extrace
comme
dit Villon
(Grand
Testament,
xxxv),
te
ceux qui souffrent
Commun,
le pauvre
toupeuple,
notre pièce se rapjours, de tout et de tous. Par-là,
dans ce recueil,
porte à celles, -déjà nombreuses
qui
se sont fait l'écho des plaintes
des Etats.
DU
COMPLAINCTE
LE
PETIT
MONDE.
INNOCENT.
PREMIER
~Cr€at€ur,divinesaplence
soubs
tout réduitz
Qui
M Raison
~Anostre
ta puissante
main,
denense
ne donnes-tu
ne Est onc offense,
pourquoy
sang, qui
de
tout
Mais innocent
vice inhumain ?
et humain,
Par ton vouloir,
gracieux
innocens
aux povres
Donne secours
Mort
nous
avant
surprent
[!.
LE
nous
Mort
qn'ayons
noz
sens.
INNOCENT.
avant
surprent
qu'ayons
noz sens,
douleur,
qui toute vie oppresse.
deffens
cruel des ennemys
L'orgueil
à cens
innocens
Qui tient à tort les
les os, presse.
ensemble
Tant que le cueur,
Juge divin, par ta noble prouesse
tous des vices de ce Monde
Deffendz-nous
à gens petits habonde.
Moult de douleurs
Sentans
LE
de douleurs
Moult
Mort
![!.
nous
souffrons,
vient cela ? Pas
INNOCENT.
à gens petitz habonde;
mérité.
sans l'avoir
n'est
péché immunde,
Car nostre
sang est juste, pur et munde;
ne feist à son Dieu fautseté.
Oncques
ta bonté
le tort, supplions
Préveu
D'ont
Donne
à tes enfans
secours
Quia à leur
sang
sont
à toy
petis,
convertis.
ESPÉRANCE.
Notez,
Les motz
enfans,
préditz
et entendez
vous seront prouffitables.
notez
$
66
COMPLAINCTE
DU
PETIT
MONDE.
Chantez
à Jesus rendez
deschantz',grace'â
A deux genoulx,
et les bras estendez.
En vous tenant fermes,
en foy constables,
Tous
les beaulx
La paix
Quant
faits
vous seront
charitables;
à
vostre grant prouffit;
prépare
çâ-bas
vint, en ce Monde prou 6t..
LE
PREMIER
INNOCENT.
De voz
et blasons
ne suffit
propos
n'avons
Puisque
vray !ibéra) arbitre,
Car Pharaon,
qui est en mal confit,
Nous tient la main. Si son vouloir
parfit,
Jà nous fussions
escriptz en vieulx registre.
à
tort
et à faulx tiltre,
Injustement,
le
tant d'icy que de France,
Respand
sang,
D'ont jour et nuyct vivons en grant souffrance.
LE
Tant
[t.
INNOCENT.
nuyt vivons en grant souffrance
Par Pharaon,
qui a paix destournée;
Conflitz
mortelz
nous donnent desplaisance,
Perdant
soulas en toute congnoissance,
D'ont
la Commune
en est fort estonnée,
vivons en terre aliénée;
Çà-bas~
jour
que
est de bien chanter canticques,
nous rend les cueurs
Desplaisir
étiques.
Impossible
Quand
LE
1)1.
INNOCENT.
Duei)
Qui
C&
et Soucy
nous rend les cueurs
étiques.
causent
fort nos yeulx à jecter
larmes;
Pharaon
[en] fin nous picque à picques
). Le AjMn~j
de l'ancienne musique
2. tmp.: grâces. – 3. ]mp.: Sa bas.
–imp.:se.
liturgique.
4. )mp.: Sa bas.
DU
COMPLAINCTE
~A-
PETIT
MONDE.
7
1.l.k7nnnne-.
héréticques,
premièrement
nous font alermes.
contre
Qui jour et nuyct
Dieu ne nous tient ses mains fermes
Si [le grant]
le. maling
Adversaire,
A subjuguer
affaire.
d'avoir
serons
beaucoup
Taillez
Et
d'autre
part
LE
PREMIER
INNOCENT.
serons d'avoir
beaucoup affaire,
Si le grant Dieu ne retire son dard.
?>
ce grand mal satisfaire
Las
qui pourra
me<fa)re
son peuple
Que dira Dieu veoir
maint soutdard!'
Journellement,
par quoy meurt
Taillez
Si l'Enneuay
n'abat
son ëstandard
orde
Et sa poison,
que vipère,
p)us
affaire.
d'avoir
serons
beaucoup
Taillez
LE
Taillez
serons
Se Jésu-Christ
tl.
INNOCENT.
d'avoir
nous
affaire,
beaucoup
livre la bataille;
tristifère,
Angoisse
Regretz,
pestifefe,
venimeux,
D'ung dard poignant,
de
armez
maille,
les
Seront
corps
occis,
ne s'en fauldra pas maille
Et, qui plus est,
ne soit tout respandu
Que nostre sang
est deu.
noz péchez
Pour
si grant mal nous
Souspirs,
ESPÉRANCE.
ce grant mal vous est deu.
En ce désert trop avez forvoyé;
Dieu de lassus a sur vous estendu
mal a confondu
Son bras puissant,
d'ont
A Israël,
forvoyé,
qui s'estoit
a convoyé
Et par ainsi son peuple
Pous
vos
péchez
Y
8
COMPLAINCTE
DU PETIT
MONDE.
rendre àà )uy, sans
Soy rendre
Soy
sans plus
plus àà pèche
tendre.
péché tendre.
La paix
aurez, mais qu'i vueillez entendre.
LE Ht.
INNOCENT.
La paix
Dieu la nous vueille
aurons
Par son plaisir Discord soit
dechassé;
rendre;.
ESPÉRANCE.
Tout vient à poinct
qui a loysir d'attendre;
Tout le bon
temps n'est pas encor passé.
LE
PREMIER
INNOCENT.
Guerre et Débat
cent mille maulx
engendre
Et fait le bien aux
povres gens despendre,
Quand le Gensdarme
est en son cueur
courcé;
ESPÉRANCE.
Tout vient à poinct
qui a loysir d'attendre;
Tout Je bon
temps n'est pas encor passé.
LE H.
Tout
INNOCENT.
Je Commun
jà long temps a passé;
De grant ennuy est si mat et lassé
Que plus ne peult en pacience prendre;
ESPÉRANCE.
Tout le bon
temps n'est pas encor passé;
'La paix
aurez, mais qu'i vueillez entendre.
Ainsi soit-il.
Finis.
t. Imp.: Debatz.
9
Le
vin
a passé
qui
de
du
le
Notaire
Testament
Q~a~-ToHMO~.
à la Bibliothèque
de
qui se trouve
le
dans
même recueil
l'Université,
que la Complainte
~u~M/no/L.F.p.!(8),n'apasencoreété
du titre:
signalée.
Voici la disposition
Cette
Le
pièce
Vin du no
se le Testament
taire qui a pas–
de Quatre
Fm.
–
Tournoys.
vers
in-8
de
de 2 lignes à
(Paris,
pet
if.
~o);
la page,
en lettres rondes,
sans. chiffres,
imprimé
ni signatures.
réclames
Les quatre
lignes de titre
sont suivies
du huictain
de Cn~ouf'He
qui occupe
la plus grande
partie
de la page.
Cette pièce n'était
pas 'plus connue
que ia précédente.
Elle peut être
un peu
comme
postérieure
si
l'on
met
la
au même
rédaction,
pièce prineipate
et les épigrammes
de la fin,
temps
que les rondeaux
sont
du
de
Clément
Marot.
tout cas,
En
qui
temps
le contexte
de cette
accuse
et révèle l'exispièce
autre
tence
d'une
reste
inconnue.
En eifet, te
qui
vin du Notaire,
c'est-à-dire
celui qu'on lui fait boire
10
LE
DU
VIN
NOTAIRE.
nn'f.n
lui
fait
avatpr.
tt'est
n'est cas
pas autre
autre
injures
qu'on lui fait ava)er,
un
bien
Maltre
chose
Grubouille,
qu'une
réponse.
de Gribouille,
mais qui ne se cache
proche
parent
de
de
la pluie, prend parti contre
pas dans l'eau
peur
son compagnon,
d'ailleurs
Maistre
Guillaume
Leduc,
ce
à
et riposte
à son attaque,
qui serait trèsmoins,
sous
à lui-même
ne se réponde
poss]b)e,
que Leduc
sans
Cette
)e nom de Grubouille.
pièce,
première
la seconde
n'avait
pas lieu de se produire,
laquelle
de Quatre-.
a Le testament
nécessairement
s'appelait
était
Tournois
représentée
x, et Quatre-Tournois
comme
une pauvre
aussi
bien
comme
une folle
que
l'on
faisait
faire
un
à qui
diablesse
et dr6)esse
à
son
honn'étaient
et
des
testament
pas
legs qui
C'est
ce dont
on la fait se défendre
neur.
ici, en
d'un Girart,
de la vengeance
le faux Notaire
menaçant
est
donc douson mari.
Notre
pièce
qu'eue appelle
et par l'indiet par sa nouveauté
blement curieuse
du même
cation
qu'elle nous donne d'une autre pièce
retrouver.
que le hasard fera peut-être
genre,
et
et
)M
les
!nmrp<
Hu~CMM
d Maistre
m!/Mn!
~i
pour
~Aussi
Ma
En
Sur
ung
seul
De ce que suis
C?'H~'0!!t~
Guillaume
son
compaignon.
ung
rien,
ne vauit
qui
Le
Duc,
pas
)e lire,
)egier que )'oyse)et
qui votte,
rude main s'est ingérée
escripre,
dépendant
)a cause d'une folle,
point
tel
tout
pour
cas
je me console
entreprenant,
t. Est-ce
menaçant/de
mimant, faisant des grimaces
minari,
à ??,
ou fant-it comprendre
LE
a
_t
DU
VIN
NOTAIRE.
a
.n".
t Feust-Hpnséâunepoyremotte;
N Au fort tout est de Karesm&
t
t
Il
4
prenant'.
au ~ttt/x JVof~fK
feu~ contr~t~.
QH: Qu<!fr~)-fottrf!o~~
Qu~fr~-Tournoya
sentit
Jamais
ftoequet,
ne fut,
doloreux,
ce croy,
languissant,
de langue yssant
sot propos que ceiïuy.que
racdmptes.
Si
tes
vas-tu faire
!@En tes papyers
comptes
bien le )oysir
De mon trespas
ioysir
? As-tu bien
trespas''As-tu
mon corps en la terre moysir ?
Penser
Certainement,
puis
que
ta besterie
Àpryssoncoursavecquesmenterye,
Je te verray,
et non auttre
que toy,
et cagnardier
Plus mallotru
que moy,
leu ton prohème
soit, ceulx qu'ont''
Et, qu'ainsy
T'ont jà jugé estre cagnard
toy-mesme.
Je m'esbahys
comme toy, clerc d'estaffe',
de faire une épitaphe
T'es entremys
est trop myeulx que toy vivace
cerveau
!) appert
bien queton
s'esvente,
te
sens,
Que tu es foi et que pasmé
Veu qu'en tes dictz n'y a raison ne sens,
ne point,
Rithme
peust entendre
qu'entendeur
ne sçeust très bien reprendre
Et qu'un vacher
veau que tu soys,
Et corriger,
quelque
D'une
qui
t. C'est-à-dire
tout cela n'est qu'une piatsanMne.
2. Imp.: qui ont.
de la famille d'Mt~~etd'M}. Laquais, paiefrenier;
de
viennent
l'italien, où staffa veut dire étrier.
tafier, qui
~{.Hmanqueiciunvers.
;.tmp.:pasne.
12
LE
VIN
DU
NOTAIRE.
-c'
nr.n
S'il
1
1
a apprins
le langaige
Françoys.
Va donc resveur,
yvrongne,
rien-ne-vault
Happetourdier,punays,jennin',badautt;
te mesles-tu
Va, gros asnier,
Ma vie et mort,
pour inciter
Gens
d'escripre
à rire
Tu deusse avoir
d'esperit?
Estant
grand
de ton
trop plus loing que près
ils m'ont dict, en foy et conscience,
ce lisant itz perdent
Qu'en
patience
honte,
compte,
Car
Et
que
ton
lourd
et rabotteulx
Est
jargon
pot à charbon.
plus caignard
que mon
cela ne me soucye
en rien,
Veu que je suis une fille de bien;
Se je n'ay pas de graridz biens amassez,
on me congnoist
J'ay bon crédit,
assez.
Aussi
Mais
D'où
Tant
qui tant sens )e vieil oingt,
es-tu, dy ? On ne te cognoist
point,
es caché. Si je
te congnoissoys,
toy,
pourry,
La mercy Dieu si je ne te houssoys,
à bien tourner
au bout,
Et, pour t'apprendre
Tu en auroys soubz le ventre et partout.
Tu t'es nommé
« Languissant
doloreux
f,
Signifiant
ung dolent
langoureulx,
tiltres
sont
au caignard
Qui
composez
Et qui te sont assez bien
apposez,
Car j'ay bien sçeu que,
quand tu feuz aux
Tu languissois
ayant les couleurs palles
Par la douleur
qu'on dict ffM/fc d'argent.
te voyant
Lors,
Du lieu susdict
!.Imp.:)ennin.
mallade
et indigent,
tu adressas ta course
Halles,
w
VIN
LE
DU
NOTAIRE.
13
cousteau
y nin'cft'd'nTtCfn)t<!tMnnt)pI<n]phmirK<
pinser d'ung
quelque
Ce que ne peuz à ton vouloir
parfaire
Pour
que là je te regardoys
tu feuz soubdain
prys
Pource
Et
que
Et reputé
faire
sur
le faict
parfaict
Sentant,
trop plus que moy le foit',
Si on n'eust
eu de toy miséricorde.
coupe-bourse
Dois-tu,
Par tes
t'est
CeUe
offense
pour tant que cela
si ordement
escripts
qui onc ne te commist
Pense
à ton
Voicy
le temps
le temps
Voicy
bourse,
cas,
Voicy le temps
!t doit de tous
ta corde,
amer,
blasmer
?
mon
amy, pense, pense.
tu
que
y dois penser,
qu'il fault récompenser,
que qui veult à Dieu plaire
ses forfaictz
satisfaire,
Et, sans cela, il en est tousjpurs
temps.
Evitons
donc querelles et contemptz
Se tu m'as trop de mon bonheur
osté,
Il m'en viendra
de quelque
autre costé.
Où je sçaurois
de toy la résidence
Et je vouldrois
user d'une vengeance
Autre
appeller
que mon mary Girard
Qui
te feroittassez
honteuse
Car,
Crie
pour
donc
trop
certain,
encontre,
mieulx que toy
rencontre.
Dieu,
personne,
pauvre
mercy~
te
Et de ma part de bon cueur
pardonne,
Le suppliant
qu'en bon sens te rameine
Aussi
rassis
que
d'honneur
je suis
plaine,
t. Façon d'écrire ~)H<! qui suit la prononciation.
2. Disputes,
la bonne orthographe
contentiones;
contens.
il manque ici un vers.
serait
LE
14
w .t.
Et,
VIN
DU
NOTAIRE.
t"
pour le contentement,
de ton beau Testament,
t'appartient
au surplus,
Qu'il
Je le prieray,
S'il
mettant
te fault rien,
fin à mon roolle,
que ce soit
la vérolle.
Fin.
Huictain
gui
,J
J
à une Dame,
son grand
0-
l'appeloit
na
amy,
orter
r~a~~a"
le nom de grande seigneurye
Et n'en avoir aulcune jouyssance
autant que'ung songe ou resverye,
\J'est)[me
<Qui pour ung temps donc ung peu de
ance,
Puis
tout
Jouyr
du nom
soubdain
perd toute sa puissance,
D'ont
au resveil on se trouve
estonné
donc, pour toute congnoissance,
Faictes-moy
que
vous
Aultre
P uis
Et
Loué
m'avez
à
donné.
~e-MM~M.
gu'il vous plaist
nos deulx cueurs
soit
Plus
tost
Mais
C'est
d'ung
Dieu!
mourir
seul
pour grand
amy m'eslire
en ung seul convertir,
C'est ce que je desire;
que vous en divertyr.
point je vous veulx advertir,
que du nom de grand amy n'ay
Se ne voulez des biens me deppartyr
Nature.
Que vous tenez d'Amoureuse
cure,
LE
1-
f.
a
t;
à sa seur,
PENSER
devise
a pour
NOTAIRE.
huictain
Aultre
qui
DU
VIN
a doulc~tnoùtendvostre
se peult ung vray
LDire
A LA FtN
pensée
commencement,
serez offensée,
jamais'te
Duquel
Mais vous sera de bien l'advancement,
cest heureux
pensement,
Car, en gardant
Cachez
amour
ne pensez
Qui de plaisir
Et
d'une
humble
couverture,
qu'à la fin du tourment,
vous fera ouverture.
A une
qu'il
feist
trebucher.
pied,
qui t'a faict essayer
T~ atheureux
de mon jardin la fleur?
tumber
M Faire
As-tu voulu par tes mains te payer
sa douceur
Des pas qu'as faictz pour sentyr
Tu as ta part, de ce tiens t'en tout seur
ne demy.
Plus n'en auras ne plaisir,
Mais
A bon
las!
espoir
Vous fera
Sur vostre
tant vostre
cueur,
honneste
équipage
mon
ma fleur,
qu'en
cheoyr,
odeur
se
(?),
?
amy,
rendant
tndormy
sans vous faire dommage.
C'est le proverbe latin
~<m.
– Le P. Méné~'Mf
mauvais
trier a rappelé qu'un
pour se moquer
plaisant,
d'un anobli, fils de marchand,
qui en avait fait sa. devise,
en avait coupé « la proue et la poupe, )) ce qui en faisait.
Lyon, )8}6,
Espice fine. Allut, Étude sur le P. Menestrier,
p. 24.
LE
!6
VIN
DU
NOTAIRE.
Rondeau
à
P
une
bien
our
On
Puis
Dame
fière
petit
veult
bien
par
souvent
et
tardive
d'advantage
tout monter
à
respondre.
qu'on sent
sans contrepoys,
advient
qu'en. moins d'ung
à coup on descend;
Par
ung hazard tout
Estant en bas, orgueil doit estre absent
Si on ne veut faire de grandz
aboys
Pour
bien petit.
Par quoy, mon. bien, se ton vueil se
moys
y consent,
le feu de si gros boys;
Ne me dy plus
« C'est pour une autre
fois, »
à
bien cent
Car, quant
moy, j'en trouveray
Pour bien petit.
Cesse
allumer
Autre
aissez-moy,
Rondeau.
hau,
trut,
que de crotte,
LAprès,
carrabin,
carrabas;
Se voulez prendre vos esbatz
Allez chercher
une marmotte,
Et ne fouillez plus soubz ma cotte
Qu'il
n'y
ayt de plus
grandz
1
Laissez-moy
debatz;
Sus
de la botte
devant,
picquez
Et gaignez le hault ou le bas;
Sinon je ne m'en tairay
pas;
M'estimeriez-vous
bien si sotte? r
Laissez-moy
LE
VIN
·
L
DU
Dizain
NOTAIRE.
ty
1.
premier soir que Alys fut abattue,
Martin au lict de l'alliance;
Avec
« Alys, » dict-il,
« il fault que je te tue;
Ma doulce
à ta conscience.
»
seur, pense
Elle respond
< Dieu me doint patience.
Quefaiete[s]-vous,
0 doutée
mort,
Combien
Contente
–
que
suis
Ma seur,
Martin,
me tuez-vous?
6 trespassement
soys à grand tort
doutx
condampnée,
d'estre assommée de coups.
» dict-il,
K tu n'es donc pas damnée?
»
De~HM/!fOHf.
Fin.
t. On lirait cette pièce parmi les épigrammes
légères
de Marot,
à côté de celles où il met en scène Alix et
tant
Martin,
qu'on ne penserait pas à la lui contester,
l'imitation
du maître y est précise.
°
18
Apologue
Débat
contenant
nouveau
d'Eole
les
et
dangers
du
Neptune
de
la
Cour!
(~4~.
Cette pièce, qui n'a pas été étudiée
jusqu'ieF, provient encore du recueil de la Bibtiotheque
<ie l'Unià la Sorbonne.
L. F., p. t (9); elle a pour
versité
titre:
houueau
Apo)ogue
tune,
conte-
//Auecpriui)ege.
On les vend à Paris
l'enseigne
sainct
du debat
nant les danIl
en la
et /Nepd'Eo)e,
court.
gers de la
rue Neufue
nostre
Dame
à
Nicolas.
C'est
un in-octavo,
sans date,
de huit feuillets
non chiffrés, de 29 lignes à la page, sans signatures
ni réclames,
en lettres
rondes.
Au
qui est imprimé
verso du titre se trouve
l'extrait du Privilège
accordé
de Lafite,
à la date du i r
pour deux ans à Gaspard
février
v.
vient
des
t;
s.; puis
l'explication
de ('Apologue.
Le recto
du dernier
feuillet
figures
est occupé par un bois en largeur,
deux
représentant
DÉBAT
~fP__a~
D~EOLE
1-
vents soufflant
sur
blanc..
au texte,
Quant
1_
la mer.
il
ET
r
T
NEPTUNE.
Le verso
donne lieu
!p
a
1
de ce feuillet
à un certain
est
nombre
deremarquës:
Lafite?
Un libraire
Qu'est-ce
que ce Gaspard-de
de Paris?
!) n'est
les
listes de Lottin.
Un
pas dans
à La Croix du Maine et à
poète?
Son nom manque
Du.Verdier.
Dans le Catalogue
du Duc de la Vallière
qui possédait un exemple
de l'Apologue,
vendu
vingt-cinq
sous ëm7S4',De
Bure (II, p. $~6)
a tranche
ta question
en disant:
« Paris,
de Lafite,
a
Gaspard
mais la chose n'est pas si. certaine.
Les Privilèges
à
ce moment,
ceux
de
par exemple
sont plus
Rabelais,
sauvent
xu. nom de l'auteur
celui
du
libraire.
Dans
qu'à
tous
les cas,
l'auteur
est du Bordelais
ou de la
On verra
dans les notes que La Couvre et
Guyenne.
L?.! /t<tM périlleux,
mentionnes
par lui, sont dans le
haut de la mer de Ga'scogne;'et
l'un des vers. est
echi-ci~:
Bordëa.ttx
avec ses très bons vins de Graves.
Cela
sent
bien le terroir,
comme aussi le nom de
est
encore
Lafite,
dans le
qui
aujourd'hui
fréquent
Bordelais.
En présence
de ces raisons,
et surtout
des
traces locales
contenues
dans la pièce e)ie-ntBm&,
il
de Lafite
parait
en est
phts. probable
que Gaspard
mais
à
Mn._pas
t'éditeur,
fauteur,
moins, ce' qa.ine
serait pas impossible,
ne fûUes
deux à txfots.
qu'il
Dans ce cas, il faudrait
établir
a
été libraire
à
qu'il
it
n'en
resterait
Paris,
et
l'auteur
du
pas moins
Débat. GinesCorrozet,entr'autres,.fut
en même temps
libraire
et auteur.
M. Paul
de la Bibliothèque
De plus
Billard,
fait
un: rëievé des anciens
Nationale,
libraires
qui a:
ï. Peut-~tte
celui de la Bibliothèque
de M. Cigagne,
n" 6~0, qui se trouve maintenant dans celle du dttcd'AKmate.
20
DÉBAT
D'EOLE
ET
NEPTUNE.
Parisiens
et de leurs
et que nous avons
enseignes
consutté
sur ce point,
nous
dit ne pas avoir rencontré d'autre
mention
de Gaspard
de Lafite,
comme
celle
du
La
Vallière
libraire,
Catalogue
que
reproduite par Brunet
« Van Praet,
dans ses notes sur le même Cata«
dit
bien
Le privilège
est accordé
à t'imprilogue;
de
Lafite
mais
»;
meur Gaspard
pas plus que Debqre
il n'a trouvé
cette qualification
dans le
d'imprimeur
A
la
date
de
Saint
de
Privilège.
)~
l'enseigne
la
en
rue Neufve Nostre-Dame,
à
Nicolas,
appartenait
Pierre
et
dont
on
trouve
Sergent,
imprimeur
libraire,
des livres avec cette suscription
jusqu'en
) $47. ))
!) y a donc tout tiéu de supposer
que t'impréssion
du livre sont dues à Pierre Sergent.
et la publication
Il existe de notre Apologue une autre édition, quecite
Brunet
(;" éd., I, ~)
comme
ayant été vendue 2~.ff.
en t8i~.
Il n'en donne
de pages,
pas le nombre
mais il la dit en vers de dix syllabes,
et imprimée
en
vers
l'indication
«
avec
rue
gothique
t~o
Paris,
Neufve
Nostre
Sainct
Nicotas.
»
Dame, à l'enseigne
Le titre,
le mètre,
l'adresse
sont tes mêmes
et ne
de doute;
il s'agit
peuvent
pas laisser
bien de)a
même pièce;
comment
alors expliquer
ce privUégë,
en apparence
du n février
a
postérieur,
t~qu)a
l'air
de s'appliquer
à une nouveauté
dont on veut
Je croirais
!a contrefaçon.
empêcher
que
volontiers,
les deux éditions
sont simuttanées,
et faites
par le
même libraire
en s'adressant
pour avoir deux ventes
à deux publics.
On connaît,
sur le même sujet
que la Sciomaçhie
de Rabelais,
« La .M~/Hu~ë autre pièce intitu)ée
des
la Nativité
ficence
triumphes
faictz à Rome -pour
de Monseigneur
second fils du Roy
le Duc 'd'Orléans,
très chrestien
deuxiesme
de
ce
nom.
Traduicts
Henry
d'Italien
en Fr<mfoyy.
On les vend à Paris
en la
rue de la Calandre
à t'enseigne
de la boute,
chez
Jehan André et en la rue de la Vieille
Draperie,
DÉBAT
D~EOLE
ET
NEPTUNE.
2t
x
chez Gilles
chez
Gilles
Corrozet.
Corrozet.
Sainte-Croix
Sainte-Croix
t'égtise
t'église
près
près
D~
;) tren'iHmivp~itintu:
)'))nfpnt)lin)if
l'autre
l'autre
l'une
gothique,
Or, il y en a deux éditions,
cette
dertoutes
deux de ~p,
en lettres
rondes,
la gothique
avec la date en chiffres
arabes,
nière,
toutes
deux
munies
avec la date en lettres
numérates,
P. Sedu même privilège,
signé de
qui se trouve
de
comme celui
L'édition,
notre Apologue*.
guier,
un
de
huit
feuilest
belles
lettres
en
inromaines,
l'édition
)ets à grandes marges et sur excellent
papier;
en
un
est
très-petit
in-octavo,
imprimé
gothique
en
et
le
est
uses et cassés,
caractères
.vieux
papier
le
ne
devaient
donc
Elles
très-taid.
pas se vendre
la
même
même prix. Les deux libraires,
n'ayant
pas
Jean
les
deux
éditions?
sont-ils
se
partagé
clientèle,
à
meilleur
celle qui devait
être
a-t-il
André
pris
la
et
Gilles
Corrozet
plus chère,
pour en
marché,
naturel
de
r est plus
ensuite
les profits?
réunir
à deux
de satisfaire
se préoccupaient
penser
qu'ils
à
la
mode
nouen lettres rondes,
l'édition
besoins
pour les gens de Cour;
velle, était pour les délicats,
la vente
des
en lettres
l'édition
pour
gothiques
Ceux-ci
et le populaire.
le bourgeois
-rues,
pour
l'édition
n'auraient
élégante dont
pas payé le prix de
tes formes
trouver
les pages bien claires,
ils devaient
habitués
bien maigres,
et les lettres
trop
simples
et serré de la vieille
anguleux
qn'tts étaient à l'aspect
les Anglais,
comme
disent
si justement
M~ ~H~,
qui ne l'ont jamais abandonnée.
de l'Apologue
de l'édition
En l'absence
gothique
le pnde dire si elle répétait
nouveau, il est impossible
il
est
certain
mais, n'y fût-il pas,
comme
vitège
qu'ette
au même endroit,
par
se vendait
qu'elle était publiée
t. Doit être le Pierre Séguier, d'abord longtemps avocat,
Conpuis Avocat général en la Cour des Aides en l~jo,
de
en
Parlement
Paris,
Président
du
t!;4,
seiller,
puis
mort à 70 ans en octobre
i;8o (La Chesnaye des Bois,
col. j?}).
t. XVUt' de la réimpression,
22
~9
ta
DÉBAT
m~mu
même
D'EOLE
ET
NEPTUNE.
1-
..1n~_1.L'
le _n:ll_~
de l'édition
maison,
en lettres
privilège
rondes
couvrait
l'autre.
Si cela est
comme
nous
vrai,
le croyons,
l'édition
serait
de J~~tTion
gothique
pas de )~o,
qui n'est d'ailleurs
attribution'
qu'une
La chose
d'ailleurs
être prouvée
peut
par le sens des
allusions
de la pièce.
Celle-ci
est certainement
une
de circonstance
pièce
à des événequi se rapporte
ments
et c'est
politiques,
précisément
cela
pour
a
obtenu
elle
un
qu'on
pour
privilège.
des noms des
L'explication
personnages
de l'Aponouveau
à
/o~
était,
sûr,
coup
très-transparente
les
pour
elle
ne donne
contemporains/mais
le sens
un voile.
Un seul est évident
que sous
c'est
Jupiter,
te Roy,
1er. Quant
par suite
François
à la pièce,
en
voici la donnée
de
sa
haine
Eote poursuit
Neptune;
Thétis
défend
et la
celui-ci,
obtient
nymphe
Lagie
de
vienne
au
Jupiter
secours
de
qu'il
Neptune;
accède
à sa
Jupiter
fait
demande,
non-seuiement
t_. Les éditions
sans date
en lettres
publiées
gothiques
sont très-difficiles
à classer,
elles ne portent
quand
pas de
nom de hbraire,
le plus souvent
les bibliographes
leur assiles dates de
gnent
au hasard
mais ils
i;20,
!;2;,
!~o,
sont exposés
à de fréquentes erreurs. Les caractères
gothiques furent employés dans les livres populaires
beaucoup
plus longtemps
qu'on ne le croit communément.
Nous ton-'
naissons
plusieurs
impressions
a
gothiques
postérieures
entre autres des pièces en vers
<!6o,
imprimées
à Troyes
par François
Trumeau,
sur la mort de François
de Guise
La complaincte
de France
(i;63)
sur le grief TfMM~
et
et tresmaMort (proditoirement
commise) de feu tr~MM~x
Prince François
gnanime
de Lorraine
Duc de Guise, etc.
dont un libraire
complainte
avait
d'abord
parisien
publié
une édition
en lettres rondes.
Ce n'est pas seulement
dans
les provinces
que les lettres gothiques
restèrent aussi longen usage.
Une pièce très-probablement
temps
à
imprimée
Paris
La destruction
avec la desolation
des pouresfilles
de Huleu
et de Darnetail
est d'un aspect assez ancien
pour
que M. Brunet ait cru qu'elle
avait été publiée
vers t<2oelle se rapporte
en réalité
à un événement
de l'année ) ;<}
DÉBAT
D'EOLE
ET NEPTUNE.
23
leur caverne,
punir
dans leur
mais, pour
pour punir
les vents
les
vents dans
caverne, mais,
»
liens.
«
de
forts
fait
même charger
Eo!e,i)]e
pourNeptune
nous dit la clef, c'est t'Envieux
Eole
et l'amy
ce sont, non pas « t'Envie
Thétis
et pour
s'il en
de l'Envie
», mais, ce qui prouve,
principal
à quelque
bons
sont
était besoin,
que les accents
a ses dangers,
absolu
le /ac-Hmt~
et que
chose
est une Déesse,
Thétis
c'est « t'Envié
e, et, puisque
de l'Envié ». Mais ce n est qu'une
« l'Amie principale
rentrer
rentrer
de~i-Iumiére.
de cette pièce,
dans l'ordonnance
Ce qui domine
dans
les
noms detieux
et,
ce sont la mer et les vents;
et des pays voisins.
(~uand
maritimes
les localités
de
t Angoumms, de
est catmé, il est question
l'orage
et de Bordeaux.
Quand'orage
toute
la Charente
la Flandre,
atteint
d'abord
avait
s'était
déchaîné,
la mer.
il avait traversé
la Normandie;
la Picardie,
la Bretagne,
côtoyé
d'Angleterre,
.JUSqtt'aLaCOMW<!OU/iHMpM~,
et le phare de Cort'ne d'Oleron
points situés entre
être la même chose
et dont le second semble
douan,
plus loin; et
est question
que le Pas dei'Asne,dontit
côtes de la Saintonge,
enfin
après avoir dépassé les
en réalité,
sans
C'était,
était arnvé
jusqu'à Bayonne.
ou
de
aux',c6tes
ponant
qu'il
y ait rien qui touche
de
des côtes
l'étendue
toute
de ta Méditerranee,
du
entier
le domaine
i'Océan
et,
par conséquent,
Grand Amiral.
à ce premier
mot qui vient
Un petit
s'ajouter
la désignation
en arrivant
le confirme
jusqu'à
indice,
des
à coté
grands
poisde la personne.
Pourquoi,
de
suivants
les
sont
Neptune,
sons de la mer qui
» il
« le .doutx chabot agile;
fait intervenir
aurait-on
en
blason
rien. Or, il est
n'est
certes
pas là pour
de
Chabot
rare
Philippe
aussi
que bien connu.
de
Amiral
nommé
de Busancais,
comte
Brion
à Dax,
France
le 23 mars
par le Roi qui
1~26,
24
DËEAT
D'EOLE
ET
NEPTUNE.
revenait
revenait
de sa Mnt)vit~t7<.nde
~–=
a pour armes"
captivité
d'Espagne,
< d'or a trois chabots de
parlantes
gueu!es.
et )a cottede l'admirable
statue
de son tombeau
est semée de'
chabots
brodés.
La coïncidence
serait
difficilement
surtout
fortuite,
on
se
souvient
quand
de )'éc)at de.
sa dtsgrâce
Les côtes de l'Océan avaient été
précisément sa charge et son
office; il était des provm'-es
de l'Ouest,
et il y a même ici à revenir
sur une
citée par le poëte,
province
et au premier
abord
inattendue.
La Bourgogne
est nommée
deux fbiselle est une fois à )a
et, comme
rime, on pourrait
n'intervient
croire qu'elle
que par une nécessité
de
mais
hasard
Chabot
en même
avait,
temps que la
Lieutenance
générale de Normandie,
)e Gouvernement
de Bourgogne,
auquel i) avait été nommé le < mai ~26Si donc les dates de son
procès et tes détails de
la pièce concordent
la démonstration
ensemble,
sera
mais auparavant
faite;
il convient
de rappeter
le
de la fameuse
vingtième
couplet
chanson
du Ciel dé
la Cour donnée
par M. Le Roux de Lincy dans ses
Chants Historiques
Français (1842,
in-;2,
II, ) ~)
Thétis, qui d'un trait de ses yeux
Faisoit mourir hommes et
Dieux,
Partout cherche Fortune
Pour hors du tourment odieux
Retirer son Neptune.
Une
m'a donné
copie
meilleure,
la tecon
qui
mourir au lieu de mouvoir,
en marge
porte
Made
/~mM/
Monsieur
et
la
note de M. le
/m;M/,
Roux
de Lincy,
le Recueil
après
de
ou
de
~p)utôt
a très-justement Maurepas
Clérembault,
eclairci
l'allusion
dans )e même
le nom de
sens;
Neptune
le
Grand
pour
Amiral
de France,
comme
celui de
Thétis
pour sa femme
de Longvy',
Françoise
était
Les jolies Étrennes de Marot étant de n~,
c'est elle
qu'il faut reconnaître
dans la XX!' étrenne qui
précède celle
de Madame la Grand
Sénéchale,.
c'est-à-dire
de Diane d~
DÉBAT
D'EOLE
ET NEPTUNE.
2$5
sorte obligatoire.
ii donne
il
donne à
Seulement
Seulement
en quelque
~elque sorte
obligatoire.
cette
chanson
la date de <
Ce n'est
pas ici le
lieu d'étudier
toute la chanson à ce point de vue,
mais ce couplet
au moins est forcément
antérieur.
D'un côté,
Chabot
était mort en !$~;
de l'autre,
Thétis ne devait
chercher
à retirer
son Neptune du
odieux
sa disgrâce;
tourment
que pendant
or, si
Chabot
fut déchargé des accusations
les plus graves
du Parlement
de son jugement
du
par un arrêt
mars
il
ne
fut
rétabli
dans
ses
2~
!4),
dignités
que
du Roi en date du [2 mars
par les lettres-patentés
)
Donc, le couplet ne peut pas être postérieur
àcette
date. Si i'arrét
en sa faveur n'étaitpas
interil
ne
serait
probablement
de lui
venu,
pas questton
dans le Ciel de la Cour;
le couplet
n'a de
par suite,
tes mois de mars de
sens que si on le place entre
)'~2etdet~.
l'identification
de l'Envié
avec Chabot,
le
.Apres
reste
va d~soi.
ce sera son plus
Eote,
l'Envieux,
et
l'on
n'a
choisir
entre le Connégrand ennemi,
qu'à
table de Montmorency
et le Cardinal
de Lorraine.
C'est
en servant
leurs
aussi
bien que les
passions
siennes,
que le Chancelier
Poyet fit condamner Chabot
Poitiers.
Lenglet Dufresnoy
(La Haye,
397) n'y a mis aucune note
A Madame l'Admiralle
172!,
in-4",
Il,
La douce beauté bien née
Estrenée
Puissions voir, avant l'esté
Mieux qu'elle ne l'a esté
L'autre année.
Elle avait épousé Chabot le tu janvier t~ë.
Après sa
se
remaria
à
de
sieur
d'Escars.
eUe
mort,
Jacques
Pérusse,
La Chesnaye des Bois indique cinq enfants de son mariage
avec le Grand Amiral.
Y. Pour toutes ces dates, voir le P. Anselme, IV, ;7i,
VU, 88;, et Pinard, CAroM/ogf'e militaire, pages 97-8 de la
du premier volume.
réimpression
26
DÉBAT
D'EOLE
ET
NEPTUNE.
en ) )~
ça
de la
uc
ta façon
ta mus
nlus imajname.
infainantè.
La QttCBeSSc
ia
<h!ciie<f
taçun la
fit
revenir
Ier et
et fit rentrer
en
en
François
d'Etampes
c'est
elle
sera
cette
grâce l'Amiral;
qui
Lagie la bette,
Aux très clers yeux, à la ronde mamelle,
Qui feit prière à Jupiter béning.
L'ami
et
l'instrument
de l'Envieux
est ensuite
de
fers
les
ordres
de
chargé
par
Jupiter;
or, le
Chancelier
fut
à
son
tour
en
Poyet
arrêté
<~2
et condamné
en )
un
arrêt
non
moins
par
fameux et plus juste que celui qu'il avait fait rendre
contre
C'est bien lui qui est Fami d'Eole
!'Amira).
et le poëte
bien clairement
son office de
désigne
Garde des sceaux,
il dit
quand
Je ne sçaurois le nommer ne descrire,
Sauf qu'il estoit un grand vendeur de cire.
Enfin la pièce,
après
uné)ogedetaM'ort,assezmaladroitement
se termme
introduit,
par celui de la
dont
sa qualité
gloire
Neptune,
maigre
divine,
jouit
la
terre
tes
cieux.
Chabot
après avoir
quitté
pour
était mort le t~
t
$~.
juin
De tout cela, Il nous parait
résatter
que l'éditton
ne
être
de
mais
de i~,
gothique
peut pas
f~o,
comme
celle en lettres
rondes
que la pièce, toute
en l'honneur
dé Ja famille de Chabot,
etaécesMTrement
à sa mort,
a été écrite
postérieure
pour sa
veuve et pour son fils, et qu'eHe l'a été soit à la fin
de f
soit p)ut6t
immédiatement
avant
en i;44,
son impression'.
1. Cette note a été lue dans la séance
Antiquaires de France du; mars 187;.
de la Société
des
DÉBAT
D'EOLE
nouveau
Apologue
contenant
du
les
les
vend
Dame,
Débat
dangers
avec
On
ET
à Paris,en
à ~yM~/M
NEPTUNE.
d'Eole
de
2y
et
Neptune,
Court,
la
Privilège.
la rue
Sainct
Neufve
Nicolas
Nostre1.
Il est permis à Gaspard
de Lafite de faire imprimer
Débat
et Neptune,
nouveau
du
l'Apologue
d'Eole,
contenant
les dangers
de la Court, et deffenses faictes
à tous
Libraires
et Imprimeurs
de l'imprimer,
ou
faire imprimer,
la date de
jusques à deux ans après
ces présentes,
et de confiscation
sur peine d'amende
de livres.
Faict à Paris
le XIe jour de Février,
l'an mil cinq
centz quarante
P. Séguier.
quatre
Ce
qui
est
LA
MER.
Les
.péritz
entgndu
par tes
Apologue.
C'est
d'icette.
EOLE..
Les VENTS.
noms
de
ce présent
la Court.
CM~f.
~ngMM
~EwKtiï.
Raporteurs,
Calumniateurs
autres Médisantz.
et
NEPTUNE.
L'E/!t~.
THÉms.
/'Ey:Me.
L'amy principal
Les enfanti,
famille et bienveillantz
de fEHH<
monstres
et
Tritons,
autres
poissons.ZÉPHIRE.
SotMfMa~
Vérité.
i. Le texte donne les trois fois « l'Envie », ce qui aujourd'hui fausserait absolument le sens.
28
DÉBAT
D'EOLE
Le Gouffre.
ET
La
NEPTUNE.
Bastonnade
ef-A<MM-
ment de la Court.
JUPITER.
Z~Roy.
La Volunté
DESTMÉE.
Argument,
caché
de Dieu.
contenant
l'allégorie
et sens
soubz
l'Apologue
suyvant.
s
'r~our
Le sens
te donner,.
caché
bien à entendre
lecteur,
au dedans
ceste fable
à droiet
puisse comprendre
Et que l'esprit
Que c'est que
Dieu,
en ses faictz
veritable,
luy, toute chose est instable;
Alors qu'il veult, la monte en haulte
lice;
I) nous punist souvent
nostre
vice
pour
Ou pour la fin au. bon
esprit notoire,
En démonstrant
sa grâce et sa justice;
Tout ce qu'il faict n'est faict
que pour sa gtoire.
C'est
que,
fors
nouveau
Apologue
contenant
du
les
Débat
dangers
~0~
de
la
~fN~,
CoMr!.
la nef est sauive du naufrage
lorsque
le nage,
et, moyenant
~E) s'esjoïst
Vient naviguer à )a rive asseurée,
g
~mr.rv.aaoaua,aamà Gonsidérantia
aa
mer
mca
ucmc~mcc,~
démesurée,
SoninconstanceetinstabiJité,
Son court
Le grand
plaisir
danger
Veu du hault
lieu
~1
avec perplexité,
du règne de Neptune,
de la
proue
ou la
w
hune,
DÉBAT
1
D'EOLE
ET
2~
NEPTUNE:
–
r'
<t)!c'
et r~~l
Les grands
[de] Sylle',
périls de Caribde
en nombre
-D'autres
plus de mille
plusieurs,
au mandement
d'Eole,
Cordage
rompre
le gouvernail
qui crosle,
singler,
Voyles
Ancres chasser à peu près que le cable
ï
N'est
tout
Les
durs
Les
froids
La
brisé
brollats
rompu
couvert
des undes
assaults
nef froissée
L'arbre
ou tout
furieuses,
des nuées
umbreuses,
en poupe,
ou
en la quille
au mylieu
du sable,
ou en croupe,
L'eau de la nef. puyser de la sentine,
le signe,
Les mathelots
s'entredonans
Le bon pilot tout prest à commander
plomb le fonds de l'eau sonder,
La nef montant
nuées'ymes*
jusque[s] au
Et tout soubdain
descendant
aux abismes,
Et de son
s
le navire
qui coëuvre
Si qu'à peu pres la foible nef n'en yire,
où se faict.la
Comme
en ung camp,
batai)ie,.
et
de
taille
d'estoc
Soutdardspaourëux,
qui
L'unde
bruyant,
Sont
assaiitiz, et rompuz
par gensdarmes,
S'effraient
tous de si roides atarmes
Leur penser n'est que de tost se saulve.
Tous
Qui
Alors
Avec
ainsi
sont
les navigans.
en mer,
et orage,
surpris
par tempeste
a défermé
sa cage.
qu'Eole
son sceptre,
et commandé.aux
Vents
sont
et cum Cyclope Charybdim. HoraScyltamque
tlus~dPtj'OMM,V.
)4). 3.
l'x du pluriel,
Rien ne serait si facile que d'ajouter
mais il vaut mieux respecter le texte, parce qu'on trouve
souvent la même forme et dans Rabetais et ailleurs.
de imus.
}. Supérieures,
30
DÉBAT
D'EOLE
Donner
assaults
rudes
A la Mer
lente,
ET
NEPTUNE.
et insolents
amyable
et tranquiHe,
A))erpar)'aeret)esuyyreà)ante,
Ou, tout d'un coup se ruant
au milieu,
Prestz
d'obéir
au vouloir
de leur Dieu,
Discorde.
Piaindecdurroux,â]'enhprtde
.Déesse
et orde,
vile, ambitieuse
Ayant vomy dès longtemps,
dans lé vin
De l'un des
de son mortel venin,
Dieux,
Oue luy livra sa damoiselle,
Rage,
Duquel
baigné fut son trop hault courage
Et tout troublé
par Dame Ambition,
Pour
se conjoindre
à Domination
Et avoir lieu joignant
de Jupiter,
Pour gouverner
entièrement
./EH)er,
LaMeraussi.ettOutsonéquipage,
Et les Humains
détenir
en servage;
Bnefsonvonfoirnetendoitauitrenn
Que luy tout seul avoir pouvoir
divin.
Eo)edonc(que),defureurabrevé
D'ont tant s'en fault
qn'i!
n'eust
son
cœur'crevé
et pa)e envie,
D'ire,
courroux,
despit
Grinsoit
les dents de veoir Neptune
eu vie,
Non point luy seu), mats~sa
mesgnie
toute,
Autres
tenoient
sa
aussi,
lesquetz
route,
s'estoient
mis
soubs
son
Qui
aesle et sa garde.
De naviguer
Eolè fes retarde
Et a juré par le plus hault
Ou'!) métra jus leur pouvoir
Et destruira
le premier
qui
Jusque
Dénuez
à getter
d'eau,
les poissons
habandonnez
des Dieux
en tons tieux
estrive
sur
la riv~
en proye,
D'EOLE
DÉBAT
ET NEPTUNE.
par la voye.
Foulez des pied,z des errans
Fou)ezdespied.zdeserrat)spar)avoye.
Soubdain
s'en
va
à sa
creuse
Hideuse
plus
qu'une
autre
commenda
Et à ses Vents
soubdain
Lesquelz
Et parmi
Qn'itz
eulx
sortent
tous
lieu
dudit
Duquel
tout
!t commanda
Lequel,
Entrer
tout
dedans
ou
Aquilon
mal
prend
Lerne
s'essprtir
murmure
à celle
heure
contrées,
rencontrées.
très-froid,
sa naissance
et croist,
d'assaillir
t'Océan
droict
de
sortir,
commencent
Sedispersantçàet)âpar
Par
le command
d'Eole
A Boréas
Hydra
tel
1,1
caverne,
de
engendrer
~1~
est
fa grand
sans
venu
Mer
faillir
a-
Britannique
force
à prononcer
t. Évidemment,
la rime de murmure
du
une pMHOBCe notait
reste
&tfn et non pas heure.
pas
La rivière d'Eure se disait
Ure autreciation
extraordinaire.
entendant
dire
la fMM
et
Androuet
Du
Cerceau,
fois,
du
substantif
a
fait
un
seul
mot
de
l'article
et
quand
d'Ure,
d'Anet de
du château
il dit.en!i7~
dans. ta description
et prochain
B~t~~M
France
ses Excellents
a Joignant
»
de
ce lieu est une petite
rivière
dicte Dure.
Du temps
témoin
ces
vers
du
on prononçait
toujours
Voltaire,
Ure,
chant neuvième
de la Henriade
nvoitksmursd'AMtMtisauborddei'.E~;
1.'Amour en ordonna la superbe
structure;
Plus tard même Lemierre
et Bertin ont aussi fait rimer ~NM
avec des mots en ure.
où l'on
ne'
dans
l'ancienne
En réaiitê,
prononciation,
deux
comme
détaillait
les
lettres
quand
pas
aujourd'hui,
à l'intérieur
d'un mot, l'une des deux
voyelles
se suivaient
la
de traiter
H serait
s.'éiidait
le plus souvent.
long
trop
un
dam
une
mais
on
en
exemple
c~ter
note,
peut
question
à l'élision
la plus naturelle,
bien curieux,
où, contrairement
c'est la seconde
sur la seconde,
celle de la première
syllabe
comme dans paon, Mon et Laon, qui se proqui disparaît,
noncent pan, tan et Lan.
2. « La grand
mer Britannique
» est
une
forme
très-
DËBATD'EOLE
32
Et
coustoier
En luy
livrant
Jusque
Voire
à la
Le
vent
exacte
toute
Gaule
Couvre
Auster
en
ou
NEPTUNE.
Armorique.
de assaults
frapper
comme
ET
merveilleux
Asnes
perilleux
couste
Xantongeoise.
le couste
Bayonnoise
1,
Grand
avoir grand
CAamt~,
faim, grand
~Me.
grand
etc. Cela vient de ce que
mère, grand
route,
les adjectifs
en latin un masculin
et un fémiqui avaient
nin
comme
dans
l'ancien
t'oMj,
la
bona, ont,
français,
double
forme masculine
et féminine,
tandis que les adjectifs qui n'avaient
en latin qu'un
comme gM/!<<y,
genre,
n'ont
donné
dans
l'ancien
seule forme.
français
qu'une
C'est
la cause
de la forme
Lettres
M~mc,
parce
que
regalis n'a qu'un genre au lieu de deux.
t. Sur ce vers;
nous ne pouvons
mieux faire que de
transcrire
ce que notre
M.
ami,
Benjamin
Fillon, nous a
répondu:
« Le passage
ou chenal de La Couvre,
situé à la sortie
de ta Gironde,
en remontant
vers le Nord, .du côté de l'île
a été, de tout
d'Oléron,
très-redouté
des mariniers.
temps,
se
trouvent
les Asnes ~<M~-HX, bancs de sable
Là,
qui ne
laissent
qu'un étroit passage
aux navires pour éviter l'en-'
tonnoir
de Maumusson
formé par divers courants
contraires,
entonnoir
assez puissant
les bâtiments
d'un
pour engloutir
assez
fort tonnage
seraient
un
qui s'y
engagés par
gros
temps. C'est, en effet, en deçà de la tour de Cordouan,
c'est-à-dire
à l'extrémité
de la couste
Xantongeois
que
sontlaCotifr~/M~M~et~P~Mi.
(mentionné
plus
loin, p. 3;),
gouffre confondu,
je crois,
dans votre poëme, avec Maumusson..
grant
et ancrage
» Le
routier, pillotage
de mer, composé,
à la fin du
de
Louis
XI
règne
par Pierre Garcie, dit Ferde Saint-Gilles-sur-Vie
en Bas-Poitou,
rande,
livre
imprimé
fois à Poitiers,
plusieurs
La Rochelle
et Rouen,
le
pendant
cours
du xvi* siècle,
minutieusement
lés points
indique
du chenal
dangereux
de La Couvre. Les Portulans anténeurs le signalent
comme périlleux
également
par les
signes particuliers
qu'ils employent pour marquer ce genre
d'mdtcanons.))
»
Le nom de la Couvre ne viendrait-il
pas de ce que
les bancs de sable sont couverts
l'eau
?
par
DÉBAT
int envahir
Vint
D'EOLE
ET
oartres-srands
par très-grands
NEPTUNE.
souftementfsl
souftement[s]
Siqu'i!sembtoit.brisertesE!émens.
ou le Su dangereux~,
Le vent marin,
et en mer monstrueux,
Aux corps humains
S'en
va siflant
de mort
Qui
ès parties
de Gaule,
faict à mainct payer
le naule
aux Gouffres
bruyant
aux nefz 3 inestimables
L'Ouest,
Faisant
devers
Vint
campeger~
La Flandre
aussi
Et
passa
Zéphire
oultre
Fut
tout
mal
toute
Normandie,
si grosse
troigne
la Bourgoigne.
au dedans
et humain,
amyable
doulx,
les Vents
marcher
Voyant
Non seulement
Mais
maulx,
la Picardie,
il tint
en rigueur
Qu'il
et
abismaulx,
pour
guerroyer
en la Terre
ce qu'est
content
qu'il
Pour
et leur
gros
la Mer
train,
et en l'Aer,
n'y fut envoyé.
ne fust noyé
qu'aulcun
empescher
ne payer son
EtâPtuton
De ce conflict fut attendant
tribut,
le but,
à tant que de l'aspre
meslée
Jusques
saoulée.
en fust presque
L'ire d'EoIe
estant en délices
surpris
Neptune,
d'honneur
le prix,
serchants
Des ennemys,
de si soubdain
effort
Fut tout troubté
Et s'appresta
se défendre
du tort,
!.)mp.dangeraux.
le fret, le nolisage,
le prix du transport par
2. MH~m,
eau.
~.Imp.:nerfz.
4. Campeggiare, rôder avec t'armée et aussi établir son
camp.
P. F. X.
3
DÉBAT
n"a
D'EOLE
r~f
ET NEPTUNE.
e.o,
17-1.
QueiuyfaisoitsonennemyEo!e,
Mis en fureur
Soubdain
par
qu'il
eut
Imprudence
la nouvelle
folié.
reçeue
Changea couleur
et abaissa
sa veue 4
Puis de son bras a son chef acoute~,
Et pense
redoubté
un peu; son trident
Prent en sa main, comme
Dieu magnanime;
Des Dieux marins ii convoque
et intime 3
Pour
leur advis et secours
obtenir
Et en tel cas le sçavoir maintenir.
Les
Ont
w
doulx
dolens d'un tel oultrage,
Tritons,
commencé
de sentir leur dommage
Et souspiré
Craignans
Au dueil
de si mortel
en mer
esclandre,
noble sang espandre.
la prudente
Thétis
les appétiz
leur
desquelz
De s'esjoyir
perdit
Et confortoit
Neptune
de son
grief.
Elle s'en va, et acourut bien brief
Devers
Doris
Nisée 5 et Galathée
6,
t.!mp.:yene.
2. Acouté, appuyé sa tête sur sa main en pliant son bras
au coude. Le dessus d'une balustrade est aussi bien un
accotoir qu'un accoudoir,
et la première forme est celle de
tout le xvL'siecte.
On lit, par exemple,
dans Patissy:
« Laquelle
muraille sera plate par dessus,
pour servir
d'accotouer
à ceux qui se pourmèneront
sur ladite allée. »
Ed.Cap,p.74.
Intimare, donner, signifier des. ordres, d'où le nom de
l'Intimé dans les Plaideurs de Racine.
Fille de l'Océan et de Thétys, femme, de Nérée et
mère des cinquante Nërëides.
de Nysa en Thrace, qui fut la
i. Celle des Nymphes
nourrice de Bacchus.
6. La Néréide, amante d'Aeis que tua Polyphême.
Qui
ne connaît te triomphe de Galathée peint par Raphaël pour
Agostino Chigi dans le palais qui est devenu la Farnésine?
D'EOLE
DÉBAT
Et Glauce
1 aussi,
ET
avec Idiotée
NEPTUNE.
5
2,
Aultres plusieurs
Déesses de la Mer,
amer
leur compter
le cas de guerre
Pour
Faict par Eole à son amy Neptune,
sa perte et denbrtune.
Son grief torment,
et tant qu'à Leucosie 3,
Le dueil fut grand,
AParténope~,€t)abeHeLagie~
Qu'on dit en mer amoreuses
Tristes
Monstres
devindrent
marins
Syrènes,
doulces voix
leurs
cest effort,
très
plaignoit
seraines.
sentirent
un s'en
lesquelz
Si que son front en tous
en Neptune
Pour
l'amytié
Entre
endroictz
fort,
luy sue
conçeue.
la Lamproye
les Saulmons,
Les Esturgeons,
Eurent grand pœur d'estre laissez en proye
et aux bestes,
Habandonnez
aux oyseaulx
leurs testes
Tant ilz avoient tempestées
Le Barbehault,
Et le poisson,
Fut
Par
en danger
le souffler
C'estoit
Goufre
le vent
profond,
le doulx
Chabot
agile
coquille
qui est portant
de sortir de sa coque
du froid vent qui le choque;
sortant
lequel
du Pas
maincte
de l'Asne,
nef damne.
Glaucie, fille du fleuve Scamandre, ou Glaucippe, l'une
des Danaïdes, femme de Potamon.
des Océaz. Idothée, fille de Protée, ou bien l'une
nides.
Une des Syrènes, celle qui a donné son nom à l'une
des îles de la mer Tyrrhenienne.
la ville de Naples avait
~). Celle des Syrènes à laquelle
nom
de
son
Parthénope.
premier
emprunté
5. Ligye, l'une des trois sirènes nommées par Eustathe,
avec Leucosie et Parténope.
6. Le nautilus.
DÉBAT
~6
D'aultre
costé
D'EOLE
les
ET
Oréades
N'EPTUNE.
gentes
Du grand estour
furent
mornes, et lentes,
Menant
d'un renc Hymnides
et Napées,
Par leur maintien
semblantz
de dueil frappées;
Mesme
tristesse
Et
point
non
en avoient
moins
les Driades,
les gentilles
Naiades.
Brief,
le hault cry et le tumulte en coppe
L'aer très subtil de trestoute
l'Europe;
L'Asie en est en maint lieu abrevée;
En l'Afrique
Neptune
est la fame
pourmenée.
fut
mis en un danger tel
sort mortel,
Qu'il
y cuyda recevoir
Car jà Eole avoit du tout gaigné,
dons espargné,
y avoir de grands
De son party des Dieux le plus grand nombre,
Pour
à Neptune
amener
grand encombre,
Et soustenir
avoit tort
que Neptune
Sans
Voir
d'estre
à juger
digne
de mort,
Et, n'eust esté que Déesses bénignes
A ce meschef furent toutes
enclines,
fut
dans
un gouffre
profondé
Neptune
Trop
Mais
Tint
Et
plus
fascheux
que fumée de soulphre;
à tout inévitable,
Destinée,
de la nef ferme
l'oraison
par
l'ancre
Jupiter
oye
Luy causa tost du gouffre
de Lagie
Si qu'à l'enhort
Aux
très
Qui
Fut
feit prière
commandé
A tous
clers
yeulx,
à Jupiter
les Vents
Et fermer
tost
et le cable,
la
sortie,
la belle,
à la ronde mamelle,
son
par
tourner
les huys
bening,
édict divin
dans
leurs
et les poternes,
cavernes
DÉBAT
D'EOLE
ET NEPTUNE.
CeequevoyantEote/bienfasché,
que voyant Eole,
bien fasché,
soubdain
En un lieu creux tout
Les
Elle
vents
est tranquille,
haults
rochers
Les
la mer
cessez,
appaisée;
profondes.
détenu
encore
2; il s'en est tost
Passant
joyeux au climat
aërin,
Pour
faict
marin
resjoyr
l'effrayé
Que les forts
De désespoir
caché.
elle n'est plus courcée;
des montueuses
undes
Sesontcachezesabismes
Zéphireestoit
En sa spélunque
s'est
s'est
Vents,
avoient
venu,
et froits,
impétueux
mis ès destroicts,
en la gentille
France,
Et, séjornant
Ouste à la Mer de tout plaisir
souffrance.
France en est fresche, et la Bourgoine
chante;
Angoulmois
Bourdeaulx
Faict
rit
et toute
la Charante
avec ses très bons vins de Graves
à Bachus
des offerendes
Brief, tout mortel
Chante
à Neptune
braves.
qui ayme la marine
une chanson
ou hymne.
par la faveur des Cieulx
Neptune
donc(que),
Remis en heur et en grace des Dieux,
de commander
et dire,
A tout pouvoir
Comme
très sage à gouverner
Empire.
Il faict, il dit,
Dont presqu'a
Qui
conseilloit
il commande
et deffend.
peu le cueur
Eole en son
à un ne fend,
envie
avoit de Jupiter
Lorsqu'il
Je ne sçaurois
le nommer
Sauf qu'il estoit un grand
l'oye;
ne descripre,
vendeur
t. Imp.
crueux.
2. Grotte, caverne, de spelunca.
de cire;
37
DÉBAT.D~EOLE
38
n~ Jo
De
la itcnpp
lignée
ET
NEPTUNE.
pcfD~t de M!~3c'
il-estoit
Midas;
De riens ou peu il faisoit
un grand cas;
Il se paissoit
le plus souvent
de songes,
Et Jupiter
de mensonges.
repaissoit
Ce que voyant,
débonnaire
Jupiter
En forts liens l'a commandé
retraire
Pour
le punir de ses faultes
et faictz,
Tant envers luy que les hommes
mal faictz.
Un jugement il avoit faict inique
Contre
Neptune
Lequel
Thétis,
en très faulée
pratique
son
amye très
sage,
de courage,
Poursuyvoitfort,deforce
Pour
le punir,
comme Cisane fut
de Cambises
reçeut~
Quand son guerdon
Lors qu'il àvoit faict tort à un pauvre
homme,
Escorcher vif il le feit tout en somme,
Et de sa peau son hault siège il para,
Et puis
son lieu
disant
De son
Neptune,
à son filz
prépara,
et contemple;
En luy
:eCe!ieuvoy
La peau te soit de ton père en exemple.
»
Ainsi seroit
Thétis reconfortée
De ses douleurs,
mesme que~-reboutee
Est de tous poincts de veue corporelle,
Aux
Qui
Pour
ayant
tendu
son
aesle
où les Espritz
sont reçeuz
et payer le tribut
Champs
plaisantz,
ont servi à Vertu
de ceulx
accomplir
et but,
Que chascun
doibt, au période
Qu'i! a servi en ce bas lieu et estre,
i. Le juge s'appelait Sisamnis,
dote,tivreV',chap.2i.)
.)
2.Ausensd€«sicen'estque.))
et le fils Otanes.
»
(Héro-
DÉBAT
Et
rencontrer
De celle
ET
D'EOLE
la
voye
dextre
ou la
où il fault
tous
Ouhau]tmonterouenbasdévatkr~,
et vouloir
Par le plaisir
NEPTUNE.
senestre
aller,
de Celuy
seuf à luy.
retient
sa gloire
Lequel
de bien,
0 Mort très doulce,
o Mort, plaine
le lien,
tu nous as dissolu
Quand
nous causant
Journellement
fâcherie,
Estredevroisdetoushumains
chérie,
Et d'Atropos
un simulachre
faict
Pour
luy offrir de )a vie le faict,
Ainsi qu'a faict Neptune,
Dieu insigne,
un royalme très digne.
en ces terribles
lieux,
Dieux.
est avec les haults
maintenant
fortune
meilleure
est la dernière
De gouverner
Dieu il estoit
Mais
Trop
Que la première
H ne vouldroit
à ce bon
Dieu
Neptune;
un si grand
bien changer
Avec Plaisir
mondain,
plein de danger,
et l'eschange
Car trop moins vault la fortune
D'estre
pécheur
que tenir le lieu d'Ange.
tient la palme de Victoire
Neptune
dont il sera mémoire
Des ennemys,
Pour
sa devise
Sa résidence
et éternel
est trop
où n'y
ès Cieulx,
ces bas lieux, pleins
Là hault
Qu'en
Trophée
mieulx estoffée
Fin
a que plaisirs,
de facheux desirs.
de l'Apologue.
t. Allusion à ce qui était représenté par les deux branches
de t'r grec, à la via ~Kta,. celle de la vertu, par laquelle
on arrive à la gloire, et à la via larga, celle du monde et
»
du plaisir par laquelle on va « damnement.
40
DÉBAT
D'EOLE
ET
NEPTUNE.
HuiCTAIN.
homme
qui
n'est
i-fCupidité
en
son
estat
content,
Comme
par dessus luy domine;
il est en ses faicts et doubtant,
incertain
le myne;
quel esperit
Penser
divers
Paoureux
souvent
en luy rumine
Qui ne luy peult donner
contentement;
Le bien pour mal rejecte
et abhomine
D'ond à la fin devient à damnement.
41
~D~f~fr~e.]
a déjà vu dans ce Recueil,
t. VI, !90un
des
de l'Hiver et de l'Eté, réimprimé
d'après
du XVIe siècle.
le
Evidemment
éditions,gothiques
texte de cette pièce était antérieur,
était
puisqu'elle
écrite en quatrains
forme qui commence
monorimes,
au XIII" siècle pour finir au XVe;
c'est l'accourcissement de ces longues
tirades,
parfois interminables,
si tongtemps
chères
trouvères
et aux jongleurs.
aux
Le quatrain
monorime
donne
à l'idée
le coupd'aile
de la strophe
relativement
régulière,
rapide,
et le succès
du Testament
de Jean
de Meung,
écrit
dans ce mètre,
en consacra
)e mérite et .en fit reproduire
la coupe
toute une époque
littéraire.
pendant
Il en existe une rédaction
ancienne
dans un
ptus
manuscrit
sur papier
écrit au XVe siècie.
Le Débat
se trouve
être la neuvième
du
n"
bis du
pièce
!<)
des
raisonné
manuscrits
MM~ff~
dans la
Catalogue
la
et
7;7/<
Bibliothèque
de
République
de Genéve, par
Jean
Ministre
du saint
etc.
Senebier,
Evangile,
n
Débat
(Genève,
Barthélemy
Chirol,
C'est à l'aimable
obligeance
Professeur
à l'Université
de
in-8",
tyy~,
p. 4~4.)
de M. Eugène Rttter,
Genève,
que nous en
42
DÉBAT
DE
L'YVER
ET
DE
L'ESTÉ.
dfvnn<!)'('xce))6nteconieou'nnv&)ire'etnousne
devons
i'excettente
et nous ne
copie qu'on va lire
nos
lecteurs
à
faire
la compasaurions
trop engager
raison des deux rédactions,
qui est des plus intéressantes
et des
instructives.
Celui qui a remanié
plus
ce texte en a d abord supprimé
le préambule,
qui met
entre
les personnages
sur les rives
de la Seine,
Mantes
et Meulan,
en plein
de fabliaux.
Le
pays
texte de Genève,
transcrit
au XVe siècle, a été certainement
écrit au XIVe après les
chansons
grandes
de geste;
son entrée
en matière
est déjà moderne
de fixer le lieu d'une aussi petite
par ce soin réaliste
scène.
en
dehors
de cette suppression
preMais,
le
reste
a
été
et
récrit
en
entier.
tout
rajeuni
mière,
Si la suite
des idées est identique,
si les quatrains
ni
sont encore monorimes,
ni le détail
des phrases,
les mots,
ni parfois
les rimes, ne sont les mêmes;
et il n'y a pas
c'est un texte constamment
différent,
elles
seraient
aussi longues
de variantes
possibles
tes deux
que le texte,
et, si nous avions eu en t8jy
les
en
nous n'aurions
rédactions,
pu que
imprimer
regard.
Aussi
comme une pièce
aujourd'hui
de
nouvelle,
titre, le Débat du manuscrit
note
de
ami
suivre d'une
notre
Genève,
de
ce
Recueil
devra
M. Emile Picot,
la
suite
auquel
les
sur
imiplus d'une fois de précieuses indications
tations
faites
à t'étranger
de nos pièces
populaires
ont été aussi souvent traduites
françaises. Celles-ci
et imitées
au moment
de leur appapar nos voisins,
XIIIe
et XIVe siècles
nos grandes
rition,
qu'aux
Chansons
de geste et, au XVIIe,
la littérature
classique du grand
règne de Louis XIV.
donnons-nous
et à juste
en le faisant
DE
DÉBAT
ET
L'YVER
DE
L'ESTE.
43
YVERffESTÊ.
'autrier
Entre
par ung matin, sur la rive de Sainne,
une
et Meulent,
tout parmy
Mente
[demainne;
et l'un bel se 1
plainne,
Vestu
Sa
deux damoyseaux,
Trouvay
rnne
rnhe
MS
fu d'une
robe oui
vilainne;
pas vilainne:
qui n'estoit
robe
yert
de sendal;
à oyseaux
fu pourtraitte.
Li autre fu vestu d'une robe grisette,
mout rudement
De gros agneaux
fourrée,
Liautre1uidisoit,àbassevoixsimp]ette:
ESTÉ.
« De ma noble
venue
portraitte
est chacun
desirans,
tous cuers de fins amans,
Car je fais resjouir
leurs chans,
renouvellent
Et pour moy tous oyseaux
et par prez et par champs.
Par boys et par rivières,
YVER.
« Qui estes-vous,
beau sire, qui ainsi vous vantez,
doit estre pour vous entatentez
Qui dittes qu'on
feste et joye
De mener
Qui est vo parentez?
ne de si grant bontez ?
Estes vous si vaillans,
ESTÉ.
de mon non la semblance,
qui me demandes
et puissance.
et delà j'ay povoir
sachez
le sans doubtance;,
d'esté,
J'ay nom le Temps
de moy faire honorance.
Tout le monde se painne
« Amis,
Deçà mer
YVER.
« Amis, tu es trop fotz de toy ainsi vanter.
Si tu me veulx respondre,
je te veil demander
?
et honorer
te doit servir
chacun
Pourquoy
ressusciter
?
Peus tu doncques
les mors faire
t.Ms.:sd.
44
DÉBAT
DE
L'YVER
ET
DELESTE.
ESTE.
1
« Et tu qui es, à
qui il me convient
respondre,
Qui es ainsi velu ? Va, si te fais retondre
Je croy que c'est du froit
tu pourras
bien enfbndre <
Aussi grant feu te fault qu'à une cloche fondre.
YVER.
« Amys, j'ay nom
Yver,
qui par mainte contrée
mes
Envoye
présens 2 de noifs et de geiée
De toutes riches gens est ma venue
amée,
Et pour l'amour
de moy vest on robe fourrée.
ESTE.
« Yver,
tu ne peus estre
tant
corn je suis amez.
Par moy viennent
les arbres,
les vignes et les
prez,
Mais par toy sont tous biens exilliez et
gastez
Tu fais à maintes
gens souffrir
grans povr.etez.
YVER.
« Esté, se je
tu mourroies
de faim,
vouloye,
Car tu n'as nulles choses
qui ne soit en ma main.
D'une seule ge)ée, se
demain
je voufoye,
Te feroye tout perdre
ton froment
et ton grain;
ESTE.
<' Yver, )e plus des
gens n'ayment
point tes aveaux;
Si tost qu'on voit venir
et naveaux,
prunelles
Redoubte
l'en tes geus,
tes fais et tes
reveaux,
Car on est tout certain
d'avoir
troubles
nouveaux.
YVER.
« Esté,
gens
sont
plus
ayse
assez
avecques
moy
t. Enfondu se dit encore dans le
peuple.
2. Ms. pns.
H:Mm à l'accusatif.
Neige
Le névé des glaciers est de
même formation
que le no~ (neif) de l'ancienne
langue
°
française.
DÉBAT
Rt
Et
nlus
plus
en
en naix
DE
L'YVER
f]f
de fn~f
cuer
paix
Poux,
puces et punaises
Et molt d'autre
vermine,
« Yver;
Toute
reh
nn'!)~
ET
DE
no c~nt
ne
sont
qu'itz
leur font
que
ESTÉ.
L'ESTÉ.
avec
4S
f~
toy.
souvent
nommer
anoy,
ne
je
doy.
que tu dis ne vault une [ètue,
encontre
ma venue,
s'esjouist
tu
es
si
divers
Mais_
que tu tiens tout en mue
bestes et gens, ont leur joye
Oyseaux,
perdue.
quan
YVER.
se je vouloye,
tu ne durroies
mie.
De raynes,
de crapaux
je te cure et nettie
De mouches
et de vers, de toute pugnaisie
Te fais je délivrer
par ma grant courtoisie.
« Esté,
ESTÉ.
on est plus liez quant je
doy approchier
Et que tu dois finer;
dès le mois de Janvier
Va l'en cueillir
la rose du gentil esg)antier,
Tant a de ma venue chacun
grant desirier.
«Yver,
YVER.
« Esté, tu n'es amé fors
que de povre genf'
Et n'ont de leur preu faire ne cure ne
talent,
Fors que d'oster
les poux de leur vielx garnement
3.
ESTÉ.
« Yver,
Noble
et non noble font de moy molt
grant feste
Liez est qui de mes fleurs a
en la teste,
chappet
Mais en toy n'a déduit
emplus
qu'en une beste
On te redoubte
fouldre
ne tempeste.
piusque
i Toute chose
2. Ms.
gens.
Le manuscrit
3.
de rem.
est ici
incomplet d'un
vers.
~6
DÉBAT
DE
L'YVER
ET
DE
L'ESTÉ.
ÏVER.
me sont abandonnées,
bien fourrées,
Robes, pennes de vair et de gris
doubles et housses
Manteaux,
chapperons
« Este,
toutes
richesses
doubtées;
Pour moy fait on beau feu en haultes
ESTE.
bien
cheminées.
« Yver, quan que tu dis ne vault ung grain d'aveyhe.
Mielx vault le rossignol qui chante à haulte alainnë;
Lors ne se peut tenir ne Gentil ne Villainne
ne mette cuer et painne.
chacun
Quâ bien amer
YVER.
a Esté, si fais déduis ne me sont prouffitables.
beau feu devant mes haultes tables,
J'ayme mielx mon
Garnies de tous biens qui me sont agreables,
tes amours et tes fables.
tes chançons,
Que ne fais
ESTE.
a Yver, tu n'as deduit que de ta pense emptir.
Le feu où tu te chauffes ne te fait qu'envieillir.
Mielx vauldroit sur l'erbette en ung jardin gésir,
S'amiette acoler et baisier à loysir.
YVER.
« Esté, j'ay plus assez que tu n'as de déduis.
à fleurs de lis;
J'ay mes chambres parées, paintes
Il n'est poisson; ne beste, oyseaulx, grans ne petis,
soit par devis
Saint, ne sainte, n'ymage, qui n'y
t. Ms. chacune.
Nous avons publié dans le premier volumede ce Recueil
un Bestiaire en quatrains, intitulé Les Ditz des Bestes
et des Oyseaulx. On ne peut mieux annoter ce que dit ici
l'Yver qu'en renvoyant au Bulletin des Comités, iSj],
on y trouve l'indication des mêmes quatrains de
p. 22;
DËBAT
DE
L'YVERET'DE
L'ESTÉ.
~7
ESTE.
«Yver,
toute
ta joye est malement
enclose.
Mielx vaulroit
le déduit de cueillir
une rose,
ou violette,
Muguet
qui tant est doulce
chose,
Ou le franc esglantier,
où grant oudeur repose.
YVER.
« Esté, j'oze bien dire, qui à droit veult jugier
de madre
où l'en boit le vin cler,
Que mes hanaps
si sont mott a priser,
Qui sont sus riches gens,
Caronypeuttresbientebonvinessaier.
ESTE.
mes
mes poires et mon
noix, mes pommes,
Tu 2 mengues à table et en fais ton déduit;
[fruit
Je n'ay nul bien par toy, ne par jour ne par nuit;
Plus as du mien assez que n'ay du tien, ce cuit.
« Yver,
YVER.
« Esté, tu me reprouches
Tu fais moult bon potage
J'ay mes porcs,
I[ n'est nul qui
que
n'en
ton fruit; c'est bien raison
de ma char de saison;
je tue et sale en -ma maison;
puisse bien mengier
par raison.
Bêtes et d'Oiseaux
inscrits au-dessous
d'animaux
figurés
sur les murs d'une salle du Château de ]a Barre, dans le
d'Indre-et-Loire.
On n'a pas songé à rapprocher
département
ces quatrains de la pièce imprimée.
t. Le madre peut être nu ou garni d'une riche monture;
il peut être cher ou bon marché, précieux ou vulgaire, mais
il est à peu près toujours en bois, et sa qualité essentielle est
d'être veiné et de présenter
à la fois des couleurs et des
dessins divers et irréguliers..Palissy
appelle les bois veinés
des bois maderés, et notre mot moderne madré n'est que la
.traduction
abstraite
de ce qui est matériellement
tacheté,
en ce qui est multiple et fécond en ruses.
Sur le madre,
l'article de M. Léon de Laborde, dans son,
voyez d'ailleurs
Glossaire des Emaux, Paris, 18;), p. 371-7.
2.Ms.:que.
~8
DÉBAT
DE
L'YVER
ET
DE
L'ESTÉ.
ESTE.
« Yver, de moy te vient le sel d'ont est salée.
Tu n'en saroies faire en ta maison denrée,
Ne que ung beuf pourroit saillir la mer salée,
Qui aroit en xx lieux rompue l'eschinée.
YVER.
« Esté, chacun fait feste à mon commencement,
Le jour de la Tous-sains
et des Mors ensement.
de bon pain de froment,
De vins et de viandes,
Y despent
ou pour moy assez et largement.
ESTE.
« Yver, puisque me fais des Festes remembrance,
LaNostre-Dameen
Mars est de moultgrant
puissance',
Car Dieu volt en la Vierge prendre char et substance
Pour rachetter
son peuple, qui estoit en balance.
YVER.
« Esté, on fait grant feste quant me
Et s'efforcent de moy la veille Saint
N'est nul, s'il a argent, qui ne boive
Et y deust il son gage porter dès le
mès 2 au chemin
Martin;
du vin 3,
matin.
ESTE.
« Yver, nous ne povons estriver longuement.
L'un sans l'autre ne peut le siècle nettement
Point vivre, ne durer
s'il a entendement,
Chascun peut bien savoir se je dy voir ou ment.
YVER.
« Amis, vous dittes
Doit prier le Seigneur,
voir.
Trestoute
qui nasqui
créature
sans ordure,
t. C'est-à-dire la fête de l'Annonciation,
2. Ms. met.
}. La Saint-Martin est le H novembre.
le2~ mars.
QËBAT
DE
L'YVER
ET DE L'ESTÉ.
tel chault
et ytdie
yte)!e froidure
Qu'il'il nous envoit
Que jà le menu peupple
n'y ait déconfiture,
49
o
Amen.
Débat
de l'Yver et de l'Esté appartient,
comme
Débat de CafMnK et de Charnaige,
au cycle littéraire
du Moyen-âge.
Une poésie latine du IX- siècle,
de Beda ou d'Alcuin,
c~ui doit être ~œuvre
porte le
tttr.e
de Co~KfM
Veris et Hiemis
le Printemps
y
est personnifie
un
coucou
Hoffmann
von
par
(Voy.
Horae belgicae, t. IV, pp. 2~<sqq).
Faiiersiebeh,
A diverses époques et dans presque tous les pays
de l'Europe,
on retrouve
des compositions
analogues.
Sans avoir la prétention
d'en faire une énumération
de longues
qui demanderait
complète,
recherches,
nous en indiquerons
ici quelques-unes.
Le Nouveau Recueil de contes, dits et fabliaux, publié
(t. II, pp. ~o-c)), d'après
par M. Jubinal,
reproduit
du British
un manuscrit
une rédaction
Museum,
du XIII- siècle. Le dialogue
française
y est encadré
dans un récit,
et les plaideurs
y plaident
plus lonet
dans
un
mètre
différent
l'un
de
l'autre
guement
Le le
Un grant estrif, oy l'autr'
Entre
Esté e sire Yver,
er
la seignurie.
avereit
Lyquieux
Yver ad dit onckes oye
« Je su, » fet-il,
« seignur
e mestre
E à bon dreit le dey estre,
de la bowe face
Quant
Par un petit de géelé,
Et, 1 quant
iO
P.f.X.
caucé
je vueil, 1 yl vente
et pluet,
4
DÉBAT
$0
DE
L'YVER
r,.
ET
DE
L'ESTÉ.
1<1
Et
negge après,
qe l'em ne puet
Par mei guères besoigne
fère,
Ne jà n'entera charue en
terre,
(Cf.
PurRoineDuc,si}enervoii.n
Histoire litteraire
de la France,
Une
»)
XXIII,
imitation
Génoise
du
M.
par
Lagomaggiore,
de poésies
de d)vers
pp. 23
sq.)
fabliau
a été
Français
au milieu d'un grand
dans J'Archivio
genres
glottologicoitaliano
(t. I!, pp. 206-8).
Cette imitat)on oiïre
d'ordinaire
une assez longue
paraphrase
de l'original,
qui n'est dans certains
passages
qu'une
elle date du XIV- ou du XV~sièefe
simple traduction
Le manuscrit
d'où elle a été tirée offre malheureusement
des lacunes,
et les )62 vers
reproduits
par
M. Lagomaggiore
ne représentent
guère q.u'une moitié
du poëme.
Nous en
transcrivons
quejques~uns
pubhée
nombre
D~~m~M~~
Dua
raxon
ve voio
comtar,
se no ve increxe
de doi
e enter
como
d'ascotar,
chi se raxonavam
io se contrastavam,
se fa monto
e per vile
viae,
e per citae,
de la Stae e de l'Enverno,
da gente chi stam inderno.
E par
a mi che l'un
dixea,
chibenvestiomeparea
(che l'Enverno
in veritae
e pu greve que la Stae)
che e o tuto in ça
reduto,
pam e vin e ogni fruto,;
e.zodebencheDem'adao.
DÉBAT
DE:L'YVER
ET
DE
L'ESTÉ.
SI
Hoffmann
von Fattersteben
t. IV,
(Horae Belgicae,
et
Mone
~r~VM~McAM
pp. Il
sqq.)
(U~MKAi
Lt'~Mfur a/:<tw &t'~ p. 364) citent une composition
néerlandaise
écrite
au XIVe siècle,
éviqui dérive
demment
de la mÊme source
jEfn ~<
fM den
.M~M~.M~.Ma.~nSoNtr.
Ici vient
se placer
dans l'ordre
le
chronologique
en
monorimes
du Manuscrit
de
poëme
quatrains
dont
ta
est
antérieure
d'un
demirédaction
Genève,
siècle
au moins au remaniement
dans le
qui figure
tomeVJdëceRecuei!
une
donna
au Débat ainsi remanie
L'imprimerie
nouveHe
aussi
le
vit-on
en
vogue;
passer
Angleterre
avec bien
d'autres
du
même
compositions
genre.
avons
Nous
yu au Musée
(C. 40. c.)
britannique
une curieuse
plaquette,
dont voici la description
debate
and
The
betwene
Somer
and
stryfe
the
estate
of
-Man.
wynter
with
present
Finis.
!f
Cum priuilegio.
Il
Imprynted
by me
laurens <M~n;)f
These bookes be for to M</ at the
in saynt Martyns
signe o/' seynt 7oA/t Il Euangelyst,
S. d..[vers
parisshe
besyde CA~ryMg< crosse.
de
de
) $30], in-4 goth.
4 ff.
30 lignes à la page,
sans sign.
Au titre,
un bois de l'Hiver
et de t'Eté. Le premier est représenté
sous )a forme d'un vieillard
couvert d'une
robe: longue
le second,
sous les traits
d'un
un
faucon
sur
le poing.
Aupage,
qui porte
dessus
de la tête des deux personnages
se lisent les
mots
et
entre
un
arbre
sur
Wynter
Somer;
eux,
un oiseau.
Au verso du dernier
lequel est perché
f.,
la marque
de l'imprimeur
Cette
de notre
littérale
pièce est une traduction'
Débat. On en jugera par les deux premières
strophes
). Elle est gravée
t:~B~~Mj'[Pn'f!t(H'
dans Berjeau, Early Dutch, GoTtM?!
Marks, ;London, ;!M6, itt-8", n" 6.
DÉBAT
52
DE
L'YVER
Cne~rno
SOMER
ET
rneGm+h
spekyth
DE
L'ESTÉ.
$~r+ ·
first
is desirous,
Every thynge
of my coming
For .cause
hartis
to be amerous
thé trew Lovers'
All birdes by me renew their songes glorious
In the shadow,
under my bowes grene
and copious.
WYNTER.
be ye, that maketh
so great boste,
that you have all at wyll on your coste?
Saynge
Be you so valiaunt as ye say, and of so greate bownte,
That so great joye demeaneth
of what contre
be ye?
what
Frende,
Le traducteur
nonanglais a fidèlement
reproduit
seulement
le Débat, mais encore
la pièce moraie
qui
est jointe à la rédaction
(Recueil
imprimée
V!, )c)6)
Le temps présent de l'homme. Voici la première strophe è
de ce second
morceau
THE
The
more
TYME
helth
PRESENTE
he hath,
he is, the
The
more
The
more
hardy
he loveth,
The
more
he is belevyd,
OF MAN.
te more
more
the more
the
he compteyneth
he feyneth
he payneth
more he lyeth.
Le texte entier du poëme angiais
a été reproduit
et
dans
M.
en
M.
Haziitt
Halliwel,
f86ô,
par
par
ses Remains
of the early popular
fo~ry
o/En~<<
t. 111, pp. 29-4).
le succès du
de si fréquents
Malgré
remaniements,
Débat de l'Yver et de l'Esté n'est pas encore
épuisé.
d'un
Nous le retrouvons
sous
la
forme
aujourd'hui
chant Styrien:
SOMMER.
Heunt
ist euch
Weil's
Landel
e lieber,
e frohticher
mich wieder gewinnem
Tag;
mag.
DÉBAT
DE
L'YVER
Der
Winter
ist
UerWinteristhart,
ET
Du
L'ESTÉ.
3
hart,
Der Frühling
ist
WINTER.
Woh)
DE
zart.
bin i der Winter,
und gib dir nit Recht,
bist schon mei Knecht.
schmâchtiger
Sommer,
Der Sommer
ist schwach
Und
kommt
mir
nit nach,
etc.
Cette
a été
chanson,
qui compte quatorze
couplets,
fois par Philippe
von End,
publiéé
pour la première
dans son Malerisches Taschenbuch /Hr Freunde interessanter Gegenden der o~~f-retc~MeAM Monarchie
(Erster
elle
a
Jahrgang,
Wien,
[8;2,
in-8,
pp. fy~-p);
été reproduite
le
baron
Frédéric-Charies
von
par
Erlach
dans ses Volkslieder der Deutschen (Mannheim,
[8~i,)vo!.in-8,t.!V,pp.09-n).
).
E. P.
~4
.~M-T=SS~
[Deux
Chansons
spirituelles
pour
le
temps
~C~rng.]
Les deux Chansons
que nous
ci-après
publions
au nombre
de ces compositions
étaient
qui se vendans les rues
ou à la porte
des églises au
daient
la plus infime
du XVI" siècle, pour
commencement
Elles sont l'une et l'autre
impripièce de monnaie.
le verso
est
mées
sur des feuilles
dont
volantes,
dans ce format d'agenda,
pendant le
blanc,
employé
les
les
de l'imprimerie
siècle
farces,
pour
premier
du même genre.
et certaines
mystères
productions
de
ce sont
Elles n'ont aucun titre
simples placards
comme
des images
coller
sur
les
murs
qu'on
pouvait
texte
a
228
mill. de
La première,
dont le
populaires.
en lettres
est imprimée
sur 49 de largeur,
hauteur,
un
de
et porte en tête
de formes très-nettes,
fragment
dont le texte mesure
la seconde,
bordure;
238 de
sur
de largeur,
et qui est imprimée
hauteur
en lettres
assez grossièrement,
ordinaires,
gothiques
Jésus-Christ
est précédée
d'un
bois qui représente
à ses disciples.
donnant
sa bénédiction
Ces deux curieuses
pièces, qui nous font connaître
les semaines
le genre de littérature
en vogue pendant
DEUX
CHANSONS
SPIRITUELLES.
55
nous
le seul
seul spécimen
est peut-être:
est
de pénitence,
spécimen qui
peut-être le
pénitence,
qui,nous
des exemplaires
en soit parvenu.
Ce sdnt.certaiMmeat
n'ont
été
qu'ils ont dû
sauvés
quep~rce
uniques,
qui
immédiatement
être collés,
après leur publipresque
d'un
votume
in-folio.
la
intérieure
sur
cation,
garde
de ces placards
n'a été révélée
L'existence
que par le
de
M.
exde
la
vente
des
livres
Harmand,
catalogue
de la ville deTroyes.faiteen
bibliothécaire
<87~à)a
il
existe
un vosur
suite du déptorab!e
lequel
procès
lume
« Assises de l'Aube. Affaire Harmand.
Expertises
et Anaétaient
MM. Ludovic
Lalanne
(les experts
Contole de Montaiglon).
Plaidoyers.
Réquisitoire.
Alexis
les
damnation.
originaux.
Troyes,
D'après
)n-8°
de
C'est à cette
196 pages.
Socard,
1873,
ont été acquises
vente que ces deux chansons
par M. )e
baron James E. de Rothschild.
Chanson
nouvelle
sur
chant
le
Quand je fus prins devant Péronne.
cueurs
_1
endormis,
}esvei))ez-nous,
de négligence;
remplis
~Mondains
n'est saison de dormir
~P!us y
Plaisance.
Penser
fault, Mondaine
En douleur
et en repentance
tous
de vous confesser,
Pensés
Car, se ne faictes pénitence,
Au feu d'Enfer serez bruslez.
pour
le premier,
Fau)xorguei))eux,
et remplis
Faulx,
d'oultrecuidance,
t. On devait évidemment
prononcer
dormi.
$6
DEUX
CHANSONS
SPIRITUELLES.
PpmPX~vmict~tm!nf
Pensez de vous humilier,
de Jésus )a vengeance,
Craignant~
Et réduisez
en souvenance
La ruine de Lucifer;
Car, si ne faictes pénitence,
Au feu d'Enfer serez bruslez.
Avaricieulx
s
jamais
Qui
Pensez-vous
rendurcis,
n'eustes
suffisance,
point qu'il faut mourir?
Celuy est trop fol qui n'y pense
Des biens que avez
à suffisance,
Se aux povres
n'en distribuez,
Car,sinefaictespénitence,
Au feu d'Enfer serez bruslez.
Paillars
et meschans,
lubricques
Qui à péché prenez plaisance,
Abhominables
et puans
Devant
Dieu, qui voit votre offence,
de amender
vos consciences;
Par devers Jésus
retournez,
si
ne
faictes
Car,
pénitence,
Au feu d'enfer serez bruslez.
Pensez
et gloutons,
Yvrongnes,
paillars
Qui nuyt et jour, sans suffisance,
le nom
Gourmandez,
blasphémez
De Dieu, des 3 Sainctz sans
révérence,
i. Impr.
en craignant.
2.Impr.:Que.
et des.
?. !mpr.
DEUX
CHANSONS
SPIRITUELLES.
Jeunez et faictes
abstinence,
fin à voz péchez,
si ne faictes pénitence,
En mettant
Car,
Au feu d'Enfer
serez brastez.
Faulx, paresseux [et] négligens,
Qui avez mis en oubliance
Dieu
et ses Sainctz,
à qui debvez
Vostre povre ame et conscience,
En cest sainct temps,
en diligence,
Servez
et aymez,
Dieu, craignez
si ne faictes pénitence,
Car,
Au feu
d'Enfer
Enfans,
serez
bfus)ez.
qui ne voulez
porter
et mère obéissance
A père
Pour
les servir
Et les servir
et honnorer
Amendez-vous
en révérence,
en diligence,
Ou de Dieu
maulditz
vous
serez,
Car, si ne faictes pénitence,
Au feu d'Enfer
serez bruslez.
Confessez-vous,
Pensez de vostre
Ne
soyez
Mais
plus
il en est temps;
conscience;
si négtigens,
en vous repentance;
prenez
Jésus pardonra
Si de bon cueur
vostre offence,
lui demandez;
Car, si ne faictes pénitence.
Au feu d'Enfer serez bruslez.
Finis.
Impr.
Jesus vous pardonnera.
~7
58ô
DEUX
SUR
CHANSONS
Hélas!
Ma
SPIRITUELLES.
que: vous
~t!m~
qui le
a fait
mon
gardez
tant.
CMU~
p eup)e,. par dure affection,
tQui as grandement
offencé,
\Demande
–
'I nous
Par
à Jesucrist
pardon,
~Qui contre
toy est courroucé
est chascun
jour monstré
[une]
vraye
expérience,
Car plusieurs
choses ont régné.
en
font
Qui
apparence.
Hétas
pécheurs~
vous
avez
veu
La Guerre
Et
régner
longuement,
si
court
encore~
après
puis
La Cherté
!t a monstré
sur
les povres
en plusieurs
gens.
sens
QuepécheonafaictvMstuy,
Et tout par signes
évidens,
Hélas
peuple,
crye luy mercy.
On a veu
t<c mortalité
en beaucoup-de
Régne[r]
contrées,
Le déluge
qui a esté
A Romme
et en autres
contrées
3
1. Impr.
vrayes.
2. On excusera l'absénce de rime dans une poésie popti]aire du genre de celle-ci. H y avait peut-être
« Et puis
mais l'imprimeur
a bien pu changer
après si a couru »
pour faire de l'actualité.
3. Il est plusieurs fois question au Moyen-âge des inondations de Rome. La seconde moitié du xv' siècle en vit
deux considérables
l'une en 1470; l'autre,
en !;oo.
t
t
DEUX
CHANSONSSPIRtTUELLES.
Lafovsifautt.YOUsievoyez:
La foy si fault;
vous
Nous
en
le voyez;
avons
la guerre;
vous
amendez,
sine
Peuple,
Mort
La
vous
viendra
vous
Humains,
querre.
voyez,
par
bon
sens,
Detoyau)teiin'est[jà]plus;
Aussi,
les
De
Jésus
Ilz
sont
Il
maintenant
n'est
Mais
dix
Commandemens
on ne garde plus;
Las
Quiest
Le père
ostera
le
sus
que tromperie,
Jésuchrist,
Leur
ruez
resgne
piteux
trompe
qui est
la vie.
lassus,
de Maintenant
à racompter
son enfant,
Geschichte
der Stadt Rom(Berlin,
iSyt-?;,
Voy. Reumont,
3vot.in-8),t.II,pp.~4sq.et!70
de t ;o0
Celle dont il s'agit ici est sans doute Piriondation
et qui nous est
de bruit même en France,
qui fit beaucoup
connue par les deux pièces suivantes citées dans le Catan" 2129 et ï;;o
logue des livres de M. L. Potier (1870),
cite et ville de
aduenu
en
la
noble
Le Terrible
Deluge
sainct
faicte
Rome
auec
la grande
par nostre
pcession
les
et
a
dones
a
tous
le
et
Père
tubiteqt
pardons
pape,
le
estoit
cofes veu
les dâgiers
ou
pouure
peuple
pour le
fin
Faict
a
Rome
le
XH.
de
JVoMm!'f<, Lan
:)
deluge.
(A la
lieu
ni
mil cinq cens trente
date),
pet. in-8 goth. de
(sans
4 ff.
aduenu
en la noble
du terrible
deluge
Copie des lettres
le septiesme
iour Doctobre
vifïe et cite de Romme
depuis
de
Mil cinq cens .xxx. (sans lieu ni date),
pet. in-8 goth.
~ff.enproseetenvers.
nous
de !o
est importante,
La date
parce
qu'elle
au moins de nos deux chansons,
donne la date de l'une
qui ne doit guère être que d'un an ou deux postérieure.
60
DEUX
L'enfant
D'amis
CHANSONS
SPIRITUELLES.
va au père plaider;
il n'en fault plus chercher
Sinon
par flaterie.
Qui n'a de l'argent
le premier,
Parenté
est faillie.
On voit
B!a[s]phemer
Des finesses
Par
les
enfans
Dieu
de dix
et tous
ans
les Sainctz;
ils
sçavent tant,
ilz [vous] en font
maulx
quoy
Pères et mères, soyez certains
Que pour eulx vous en respondrez..
Prions
Que
Jésus
à joinctes mains
à la fin nous soyons
sauvez.
Finis.
maintz.
61
Le
Voici
Le
Procès
le titre
procès
vng
lendes
et fai
cy
S.
gothique
de
Femmes
de cette
fë-
Frère
mineur
ou ii apprint
re mourir
declairee
ces.
des
des
apres
n. d.
4 ff.
pièce
mes
Peleri
et
Pulces.
très-rare
et des
pulces
retournât
la
vraye
les pulces.
à la diffi
(Paris,
de 26
des
vers
lignes
recepte
Copose
S
des hirrepour
Laquelle
nitiue
dudict
t;2o),
à la
pet.
page,
prëdre
sera
proin-8
sans
signatures.
Le texte commence
immédiatement
au-dessous
des huit
lignes de titre.
de Dresd.e
M. 5 5. 9. tS? (Libri
Bibliothèque
royale
rom. et M.).
Cette pièce est au nombre
de celles qui composaient
un
recueil cité dans le Catalogue
des livres rares
et précieux
de
M*
Baron
de
n°
(le
d'Heiss)
Paris,
Bure, 178), in-8,
279,
mais elle n'a pas été mentionnée
en sorte
que
depuis,
M. Gustave
Brunet
n'a pas hésita
à la classer parmi les
livres perdus
M. Quérard,
de
publiées
((EuyfM posthumes
G.
Brunet.
Livres
et
Borpar
uniques;
perdus
Exemplaires
deaux,
)87.i, in-8, p. 8S).
L'auteur
l'ardu Manuel du Libraire,
qui la cite d'après
PROCÈS
;62
DES
FEMMES
r;rla
dit
Catalnava
da
M
r1'Hpi~<:
h
Ait
rn
nvatraine
Rllr·
ticle du
de
M.
la
dit
en
Elle
d'Heiss,
quatrains.
Catalogue
Non-seulement
ses
cent
soixante-seize
vers
est en octaves.
forment
exactement
dont les coupures
vingt-trois
huitains,
sont supérieures
à celles que donneraient
quarante-six
quamais c'est bien )e huitain
du quinzième
trains,
siècle, celui
celui de Coquillart,
des Testaments
de Villon,
qu'on n'a
encore dégagé
dans aucune
de ses éditions,
le huitain
sur
trois rimes,
dont la sixième
et la huitième
se répètent
au
et au troisième
vers de la strophe
suivante.
Il n'y
premier
et nous avons rétabli dans notre
avait
donc aucun
doute,
cette
charmante
relevée
coupure,
réimpression
.par cette
et
cet
enchaînement
harmonieuse
reprise
élégant.
Cette forme
nous
est même une raison de croire que. la
de la plaquette
de
est
ancienne
pièce
plus
que l'impression
Dresde.
Avec les pointes
incessantes
de l'Angleterre
en
Normandie
les
Flandres
ou
la
l'allusion
par
par
Bretagne,
de la fin du premier
quatrain est trop vague pour qu'il soit
mais
la tournure
de tirer de là une date certaine,
possible
et l'esprit
sont plutôt du xv' que du xvf' siècle. L'énumédes tehdr~M~
de ia femme
fait penser
comme tour
ration
à celle des beautés des yeux dans l'Amant rendu Cor~dKr~ d
l'Observance
et le Frère Mineur Cordelier,
devant
<~4mMr,
se
le
Débat
de
la
Femme
et
de
termine
qui
ta Puce, n'est
Cordeliers
de
du
Prieur
des
loin
l'Observance,
qui
pas
de
discute
avec
le pauvre
Amant
dans
le joli dialogue
Martial d'Auvergne.
Le
Procès
par
ung
Frère
prendre
sera
laquelle
tive dudict
et
Mineur
où
Hirrelendes,
pour
Femmes
des
il
et
pèlerin,
déclairée
Procès.
mercy
Dieu,
~Ces P.ulces-cy
)'Cesseront-it[z]
:Je leur feray
Pu&~
.composé
des
retournant
apprint
la
mourir
faire
[LA
't,
des
cy
après
vraye
les
à
la
recepte
Pu?<x~
~~y:
FEMME.]
puisqu'i)
fau)t que j'en jure,
guerre
feront-i![z]
tousjours
me
faire
morsure?
de
autre
pays conquerre.
?
ETDESPULCES.
6~
tout
en Angleterre,
Anptfterrftout droict
vont-i[[z]
Que nee vont-i)fzi
Sur ces~Angbis
pour tesfa.ireMiiJir?
Voicy le temps qu'i){z]
doivent
prendre
terre,
les François
Pour
durement
2. assaillir.
Monsieur
je ne veux pointfailir
sur elles puissance
me font tressaillir;
sainctjehan,
monstrer
qu'ay
De bien
A tous
propos
it[z]
ToustesgransDiaMesIeurontbafUenatSsance.
suis au lit, je n'ay point d'asseurance,
Quant
se vient
mon
Car, quant
que dois prendre
somme,
sans faire demeurance,
Incontinent,
A mes gygos en vient une grant
somme.
Dont
Pour
me esbahis
revenir
à la chair
Et s'i atachent
On dit bien
Sans
Femme
Tendre
Tendre
Tendre
qu'il
et sans
ilz laissent
'l'homme
de la femme
au prunier
n'est
chair
me faire
la gommer
que de femme.
blasme,
je suis, assez tendre
du bas,
de cuir, tendre
de corps et d'âme,
du bec, tendre
à mettre
au rabas
Tendre
Tendre
Tendre
comme
vray
mespriser
comment
au tétin,
tendre
de tous
esbas,
au parler,
de la teste
et du cueur,
à porter
et bastz,
seHes*, sangtotz~
au baiser,
tendre
à faire liqueur;
ses.
l.Imp.
durerement.
2. Imp.
3.!mp.
que j'ay.
tendres.
/t.~Imp.
celles.
5. Imp.
6.Aus6nsdeMK~!M.
PROCÈS
64
Tendre
Tendre
DES
FEMMES
àà braguer,
tendre à
tendre
à mon
mon deshonneur:
braguer,
deshonneur;
à pleurer,
tendre
à rire et mocquer,
Tendre
Tendre
tendre
à doulceur,
par la rigueur,
de tout;
c'est pour me suffoquer.
Tendre
Pour
ce mon
Dieu
de l'homme
Aupres
A celle
m'a
voulu
colloquer
au plus vertueux
co toquer' t
comme
fin que puissions
Ensemblement
comme deux amoureux.
Sont les raisons
dont est fort envieux
Ce Bestial,
remply de cruaulté,
De me meurdrir
et picquer
en tous lieux;
C'est asprement
trop contre
moy sautté.
Par
Viennent
Qu'avoir
Quant
Jamais
Mais
trahison,
par grand des)oyau)té
à moy, mordant
si asprement
cuident
gaigné la royaulté
de mon sang ont prins
aucunement.
voulloir
n'ont de faire autrement,
à la fin que
Leur
fort
monstreray,
si bien que
Feray
car
Je ne dis mot,
Les pulces auront
mais
m'en
desplaira
cauteleusement
mort
leur
en viendra.
il m'en
de moy
souviendra;
si dur[s] assaulx
leur vie deviendra,
ne sçauront
Qu'i)iz]
que
Tant les querré
tous
mons et par vaulx.
par
D'elles sans fin je seuffre tant de
maulx,
De jour, de nuit, sans avoir
pacience;
D'elles
Tant
ne puis avoir aucun repos
en y a d'une mesme aliance.
ï. Parler, colloqui.
2. Au sens de petite bête,
comme bestion
et bestiole.
ETDESPULCES.
6<
Sije)estiens,i)[z]ontp)usdefiance,
Car au meilliéu
de mes ongles
seront
[Bien]confisquésetn'aurontespérance,
Car à jamais morsure
ne feront
Et si jamais femme ne morderont,
Car
tout
En tel
soudain
j'en feray pourriture
que plus ne offenseront;
sont faictes de toute ordure:
estat
Moynesse[s]
LA PULCE.
Ne suis
je pas aucune
géniture
Desé!ementsduSo)eitre!uisant~,
Pour tormenter
femmes par
Rien ne m'est bon que leur
ma nature
sang
?
et duisant.
Mon
leur est si fort cuisant,
ayguillon
Si fort poignant,
si souldain à oultrance,
Si fort poignant
et si très fort nuisant
Qu'en
ma saison
jamais
n'ont
asseurance.
vient,
H[z] ont quelque
espérance
venger tandis
que le froit dure,
Car sus leur chair ne fais
plus demourance;
`
Je pers vigueur
sens
venir
quant
froidure3,
Mais en esté je ne tiens point mesure,
De tormenter
chiens et chas;
femmes,
Beau dire il[z] ont que je leur fais
nuisure
Pour les pinser ne veulx point de
compas.
Quant
De leur2
De leur
Sans
l'yver
bon
espargner
sang je fais tous mes repas,
Damoiselle
ou Bourgeoyse,
i. Ne suis-je pas une créature
Soleil~
2. Au sens de se.
;mp.:Iafroidure.
P.F.
X.
tirée
des Éléments
par le
66
DES
PROCÈS
faisant
Leur
si leur
Et
1
FEMMES
~-1
peine jusques à mon trépas,
casti[)e<
et noise.
fais tousjours
Ma tin sera
sçavoir
que l'ongle poise,
nostre Frère Mineur
S'autcunemënt~
Pitié
Qui
de moy ne prent plus d'une
vient à nous comme un grant
toise,
chemineur.
j'ay grant paour que de moy soit
il fauldra qu'il juge le Procès
Quant
et seigneur
Je le retiens
pour mon maistre
Si dessus moy ne fait. pas trop de excès.
Mais
LA
aH
mineur
FEMME
Cordelier.
Ulixès
jamais tant
de cueur que fois vostre
N'ayma
personne,
désir
de
A laquelle
axès,
ay
prendre
Tant joyeuse est, gratieuse et tant bonne.
Pénélopé
Celuy d'en hault,
qui
Vous doint salut, sancté
Saichez
que
A l'encontre
sus
te monde
tonne,
perpétuelle.
Procès
qui m'estonne
j'ay ung
d'une beste cruelle,
Puante,
infecte,
qui sault en la ruelle
Entre mes jambes, qui jusque au sang
ne fist de sa truelle
Jamais masson
Dans
le mortier
Je suis
Sans
w
d'avis
que sus moy fait
que
mise
soit
me mort;
effort.
à mort,
en avoir
rémission;
quelque
De vous, beau Père,
j'espère avoir
Et vous en laisse la jurisdiction.
t. Querelle, dispute.
Si aulcunement.
2. Imp.
support,
ETDESPULCES.
LA
Gloire
et sancté,
Et tout honneur
PULCE.
sans
faire
vous
donne
Vueitfezouïrmabriesvediction,
Puis que du droit
estes
67
fiction,
de bon
cueur;
conservateur.
De povres
gens vous estes directeur;
Les oppressés~
vous consolés;
tousjours
vous estes adjuteur;
Aux indigens
ne laissez désoléz.
Jamaisaucun[s]
Une
femme
est qui
me veult
a~h!er,
les
de
ce
jours
Qui
que la suce
Et, quant el 3 veult son maryacoter,
En elle prens toute ma subs[is]tanee.
tous
Je vous
Assavoir
tence
a
donnez
vostre
supplie,
sentence,
mon si d'elle doibs mourir
Ou si je doibs d'elle
remplir
ma pense
Et de son sang, sans craindre,
me nourrir~.
Aultre
menger je ne puis recouvrir;
Donc me semble que la femme a grand tort
Qu'el
Affin
ne me veult
ung
qu'ensemble
puissions
Je vous
Sans
supplie
que
en avoir quelque
peu
de sang offrir,
vivre d'acord.
ne soye
mise
rémission;
De vous, beau Père,
avoir
espère
Je vous en laisse la jurisdiction.
à mort
support
t. [mp.: oppresser.
succetence.
Le sens est « qui crie tous les
2. Imp.
jours contre moi, parce que je suce son sang. » Le vers est
faux d'ailleurs,
à moins qu'on ne prononçât comme si cela
»
était écrit « sus-tence.
3.!mp.:eUe.–t.lmp.:nemouri}'.
DES
PROCÈS
68
LE
LE
FEMMES
MtNEUR~
MtNEUR~
FRÈRE
FRÈRE
la déclamation,
J'ay entendu
est la matière
De ce Procès,
duquel
et pour résolution
Criminelle,
la manière.
De le vuider fault trouver
de vous
Chascun
chascun
Puisque
La vérité
à tous
Car
a fait
deux
son
mettre
ne veulx
mettre
se doibt
je veulx
en lumière,
oraison;
en derrière,
faire raison.
à foison,
l'ung de l'autre
la Pulce faict le fort
Mais, tout compté,
Combien
que esté soit toute sa saison,
Elle ne doit à Femme faire effort.
Vous
vous
Car sus
plaignez
chiens
assez
Et sus
a de support,
ce elle pert son
les chatz
pour
ne doit point avoir
la
Femme
Enver[s]
Car trop grant mal de ce s'ensuiveroit<
Envers
droit;
port,
les hommes
feroit,
équallement
tormente
audacieusement,
Lesquelz
meurent
de froit,
Sans craindre
hyver, auquel
Dont
Car
son
ung
en pert
Procès
chascun
mort
finallement.
par
trop
asprement,
Sans
regarder se y a possession
chascun
point trop oultrageusement,
Ung
doibt
faire cession,
chascun
Dont d'ung
briefve conclusion
Et, pour donner
Audict
Procès,
la Pulce
Sansenavoirquetquerémission;
On ne la doit aucunement
i.!mp.:sensuiveroint.
doit
mourir,
nourrir.
ET
DES
PULCES.
69
La vraye
ye receptej'ay
receptej'ay
voulu
voulu recouvrir
maintenant
Aux Irretendes~d'ont
je viens,
mourir,
Pour toutes
pulces faire-souldain
Sans en avoir quelques
remédiens,
en sont les Mendiants~,
oppressez
me ont voulu envoyer
Qui d'ung accord
ou liens
remeddes
Chercher
aucuns
Car
Sans
nul
deffaultet
Dont
sans
me fourvoyer.
je me suis
bien
tant,
la terre
De faire
par
voulu
employer
et par
mer,
Que j'é
trouvé
un guerdon
et loyer
aux
fort
amer.
sera
Lequel
pulces
ne puis blasmer,
assez
Ce Bestial
Assez
luy faire mal
je le 4. veux affamer
effect qui tant est énormal.
pugnir,
Doresnavant
Pour
son
S'ensuit
à
celle
fin
assez
la
que
en prose
faicte
recepte,
entendre.
on la puisse
mieulx
la manière
de la gresse
d'avoir
d'ung
an
terme
de son premier
regnard
qui ait este tué au
à ung dymenche,
soleil couchant,
ou, si n'en povez
de
il
facille
assez de ce faire,
trouver
telle sorte,
est
et de ladicte
an en ung dimenche,
gresse
oingnez
du
ladicte
ointure
au meilleu
soleil levant,
et mettez
Trouvez
i. Pourquoi l'Irlande plutôt qu'un autre pays L'Espagne
avait
bien d'autres droits.
y
2. Lès Moines Mendians, qui n'étaient pas célèbres par
leur propreté.
3. Imp.
foyer.
4.1mp.:ies.
PROCÈS
70
lieu où
lieu
où
sont
sont
assembler,
feu ou autre
DES
FEMMES
les pulces,
tes
et tantost se
se viendront
viendront toutes
toutes
puices, et tantost
facillement
au
tesqueHes
pourrez
getter~
2 lieu.
Lux in
tenebris
lucet
3.
a'Tontaine a écrit, d'après
Esope, )a fable de l'Homme
de la Puce. Lé Ferrarais
Celio Calcagnini,
mort en
~–~t 76,avait composé un Eloge de la Puce, qui a été réiméditions
des Dissertationes
primé dans les diverses
~u~t'CM
et
des
savants
se sont
(Analecta
biblion,
t, pp. 439-40),
divertis un instant avec la Puce de Madame
mais
Desroches;
au moins tout cela est-il court,'aussi
bien que notre Débat;
il fallait un Allemand
pour en faire un gros volume.
Le poète Jean Fischart,
ou imité Garganqui a traduit
tua et plusieurs
de nos anciennes
poésies françaises,
notamment la Légende et description
du bonnet carré 4, a fait une
curieuse
imitation
du Pro~
des femmes
et des puces. La
des deux ouvrages est des plus instructives,
et
comparaison
met bien en relief la différence d'esprit
des deux nations.
L'auteur
n'a voulu faire qu'une simple facétie, dont
français
la brièveté n'est pas le moindre
l'auteur
aHemand
au
mérite
contraire s'est eomptudans
une amplification
ne
qui
comptepas.
moins dequatre
mille trois cent ?K[n~ vers!–Malgré
]a lonFischart
gueur de ce poème, semble
que
aitcraintdenepas
avoir encore épuisé le sujet.
Une édition posthume de son
Let
t. Imp.
gester.
2. Imp.
autres.
et tenebrx
eam non com3. « Et lux in tenebris
lucet,
» Joannis I,
prehenderunt.
4. Réimprimée d'abord dans les ([Joyeuseteze
deTechener,
ensuite
et dans ce Recueil (t, 26;-y4),
par M. Veinant,
cette pièce a été reproduite de nouveau
par M. Edouard Tricotet dans l'Ami des livres
(Janvier
t86i,
p. 118-2)),
d'après
un texte un peu différent.–Sur
l'imitation
de Fischart,
imen t~S;,
et )$9j,
on peut voir l'article
primée
i~t
de
M. Henri Kurz dans t'~rct/f/Hr
das Studium der neueren
t. XXXV,
et l'édition
de Fischart
Sprachen,
pp. 61-78,
t. Il, pp. xxxv-xm.
publiée par le même auteur,
ET
DES
PULCES.
7t
<f ~mm~r
<f
~cnn~trntitifntntusietirs
autres
autres oieces
pièces
Débat des femmes et des puces contient plusieurs
et autres vermines,
sur les puces, les poux, les moustiques
un nouveau total de 1,457 vers. voilà certes
qui forment
allemande
une matière
traitée
avec toute la Gründlichkeit
faire
de
nous
ne
On conçoit
rapprocheque
puissions
aussi difments directs entre deux ouvrages de proportions
férentes.
en abrégé
Nous croyons utile
cependant de reproduire
éditeurs
des
M. Kurz,
le plus soigneux
dont
l'argument
a fait précéder
modernes
de Fischart
poèmes
ces singuliers
Fischart's
~amm~Kte
Herausgegeben
Dichtungen.
(Jp/MKK
Kurz. Leipzig,
versehen von Heinrich
und mit .Er/aM~MgeK
formant
les
tomes VtU"
J. Weber,
t866,
3 vol. pet. in-8,
seltener Schriften
à X* de la Deutsche
Bibliothek,
Sammlang
~eraKeren
deutschen
Nt!t;ont!Lt<eM:Hf).
comfait observer
avoir
Apres
que le Débat des puces,
réel
atteste
un
de
aux
Fischart,
paré
précédents ouvrages
en ces
M.
Kurz
continue
de
son
talent
progrès
poétique,
la Plainte
en deux parties
termes
« Le Débat se divise
est
dont
la
et
la
des
des puces
première
femmes,
Réponse
à
seconde.
La
comme
la
bien supérieure,
première
poésie,
entre la puce et le mouspartie revêt la forme d'un dialogue
du malheur
à la consoler
qui l'a fraptique,
qui cherche
une foule
l'occasion
de
produire
pée. Cela donne au poète
de proverbes et de sentences piquantes, qui seraient répétés
dans quelque ancien auteur
chaque jour si nous les trouvions
une multitude
raconte
d'aventures,
qui
français.
La puce
et qui sont aussi bien
lui sont arrivées
à elle et à son père,
Tout est plein de vie et de
inventées
que bien racontées.
tout est animé d'une joyeuse humeur,
qui va
mouvement
sans tomber
la liberté d'expression,
jamais
jusqu'à
parfois
Les noms
comme on l'a souvent
dans le cynisme,
prétendu.
il
montrent
combien
a donnés aux puces
seuls que Fischart
ses invenainsi que le remarque
Gervinus,
est inépuisable
celles
de
fines
tions
sont infiniment
Ro.llenhagen
plus
que
de Grenouilles.
Il n'y a pas
dans ses noms onomatopiques
Kurz
en donne la
de
soixante
noms
de
Puces
moins
(M.
sans
liste par ordre alphabétique)
exception,
qui, presque
Nous
et de- l'effet le plus comique.
sont tous très-expressifs
vivante
la peinture singulièrement
ferons encore remarquer
et le
et suivants),
du commérage
des Femmes
(vers n~
les
occasions
à profiter de toutes
plaisir que prend Fischart
et suivants).
les
Moines
(vers n
pour persifler
72
PROCÈS
DES
FEMMES
a« Dans
Dans la seconde
seconde partie,
le poète,
en Qualité
de Chances
de
partie,
Chances
poète, en
qualité
lier des Puces nomme par
la
Jupiter,
rapporte
réponse des
Femmes
qui lui est parvenue
des
par la poste. Les plaintes
Puces
sont
relevées
une
à
y
une et combattues
par tous
les moyens
Tout
cela est fait du ton ie plus
possibles.
ce qui
ne contribue
séneux,
à rendre
l'effet
pas peu
plus comique.
« ta
des puces rend son jugement
fin, le chancelier
au
nom .de Jupiter.
Les femmes,
sont
nature
y est-il dit,
par
douces
et pacifiques;
si elles versent
le sang,
ce n'est
qu'en cas de légitime
Si elles le font, c'est moins
défense.
pour elles-mêmes
que pour leurs enfants, que tes puces
tourmentent
et font crier,
en sorte
les
qu'elles réveillent
hommes
et tout le voisinage.
Les jeunes filles sont encore
car
elles perdent
plus
leurs
maltraitées,
amoureux
qui
voient combien
elles sont tracassées par les, puces. Les
puces mettent les ménages en désordre, parce que les servantes doivent passer leur
et ne peuvent
temps à les chasser,
aux
soins
Enfin les femmes sont par
vaquer
domestiques.
elles-mêmes
et par
plus nobles que les puces,
cela seul- la
leur
Les puces méritent
suprématie
encore d'être
appartient.
sont avides de sang et
p'.mies, parce qu'elles
parce que
leurs
les femmes
à l'indécence.
attaques
H doit
poussent
donc
être permis
aux femmes,
dit ie chancelier
en termiles puces;
nant, d'exterminer
à ces
mais,
pour témoigner.
dernières tous les égards auxquels elles
peuvent prétendre,
il doit être permis
aux puces de piquer les femmes sur leur
en mouvement
langue
toujours
« Damit sie sehr die Mann
betSren,
Wann sie nicht schweigen
und aufhoren;
Auf das jr jn das gange Plut
Ain wenig ausher
schrepfen thut;
Wiewol
ir werden
haben mu,
Wei) sie die uben spat und frui.
»
« tl doit être
également
permis aux puces
les grandes
collerettes
et dans les grandes
t
de se tenir
manchettes
dans
des
<' Cette langue
avec laquelle
elles assourdissent
les
ne se taisant
et ne s'arrêtant
hommes,
jamais
pratiquez-y
quelques légères ventouses jusque dans leur sang rapide;
mais
vous aurez
de la peine,
car elles l'exercent
soir
et matin. x
ET
DES
PULCES.
7~
Si elles ne
et de les chatouiller
la danse.
femmes,
pendant
ce
veulent
pas se soumettre
jugement,' elles seront bannies
il n'y a
en Laponie
ou parmi les Chartreux,
chez lesquels
même pas une punaise,
ne mangent
parce que les.punaises
et
la
de
ont
de
pas
poisson
qu'elles
répugnance pour un
à
l'odeur
de
poisson.
sang
inférieure
à la première,
« Cette seconde partie est surtout
et
le
détail
est
trop
loin,
parce
que
y
poussé
beaucoup
et
là
dans
des
ce
n'est
tombe
même
ça
répétitions,
qui
des puces (Kurz, <o< cil.,
nullement
le cas pour la plainte
t. H, pp.
xxm-xxvi).
')
Le poème de Fischart
se termine
comme le poëme franles
mais les siennes n'ont
contre
çais par des recettes
puces,
«
Hirrelendes
» et n'ont rien de
des
pas été rapportées
facétieux.
Elles sont au contraire fort sérieuses, ou, tout au
de l'être.
En voici une au hasard
ont la prétention
moins,
«Pottf
tuer les puces. Prenez de la chaux vive; passez-la
en la chambre
a
dans un tamis et saupoudrez
après qu'elte
un grand
émoi parmi les
été bien nettoyée
cela causera
puces. »
M. Kurzdécrit
publiées
sept éditions du poëme de Fischart
seulement
la descripde ]~73 à !6io.
Nous reproduirons
tion de ta première,
soit beaucoup
moins comquoiqu'elle
la
seconde
plète que
Fioh
vn
den
Hatz,
Weiber
spotwichtige
Weibern
kurtzweiligest
mit
stechen
Der
Tratz
Rechtshandel
Ein
zubelaeihem
New
die
geiass
wo
cheï),
kurtz-
)
wunder
der
auff
anders
weil
vnrichtige,
Fioh
mit
das
die
nicht
machen.
will zu Hauss,
Wer wiUkom
koiMn
Kauf seim Weib diss Buch zu vorauss,
Dann hierinn
find sie weg vnd mittel
Wie sie die Fioh auss Beltzen
s.chùttel.
Vnd hut sich jeder mannigtich
biss vnd stich,
Bey der Floh vngnad,
Das er diss Werck nit nach wsi machen,
Weil noch nit apssgführt
seind die sachB,
Dann der FtBh Appellation
nachher
Mag noch in kurtzem
gohn.
Auch bald der Beltz Defension.
vberFtoh
lang
fAn
DES
PROCÈS
74
[Au
f~tft
recto
der
F)'6h
~n
~~e
[f <7~J.
acAfM~
Anno
7'n
lrlnin
du 4~-]=Zu)deinF[6hingen.
Gnaden
getruckt.
M.D.LXX!
Getruckt
fi*
FEMMES.
fn~ /'M:M~.
M StMM~rg,
M.D.LXXIII.
titreencadré'.
//Ë~
Ft~hina~n
Jm
y/Mit
Jar.
~HrcA~MF/oAfKAfm~
du même
f;]
[Au verso
/u)-cABa7!A~
In-8
de 44
Jo~n.
ff.
non
chiff.,
1.
on pourrait
Pour ne pas sortir de l'Allemagne,
préférer
les merveilleuses
aventures
avoir
écrit, comme
Hoffmann,
de Peregrinus
et de Maître Floh, le roi des Puces.
puces, colère des femmes. Le procès,
merveiHeusementmjusteetfaeetieusementimportaMjdespuces
excitation
au rire le plus archiavec les femmes,
nouvelle
vous
votre
non
où
les
puces
piquent
pour
joyeux,
plaisir,
un
votre
a
là
intraduisible
de
déplaisir
[il
y
jeu
pour
entre ~r2'tf~
et Z.fm~<e;/].
veut
être
le
mots
Qui
achète
ce
livre
à
sa
bien-venu chez-lui,
car
qu'il
femme,
la manière
et le moyen
de chasser
les puces
elle y trouvera
suivre
les
fourrures.
Celui
ne
veut
des
qui
pas
préceptes de
la
cet ouvrage,
n'a qu'à
se bien
de
mauvaise
garder
la
morsure
et
de
la
des
car
de
humeur,
piqûre
puces,
Les puces
bientôt
tout n'est pas encore fini.
peuvent
la défense
des pelisses.
interjeter
appel, et puis viendra
recto
du
A
Petit-Pucange.
tmprimé
parla
j~Au
4;"f..1:
Fin du procès, poursuite
i;?;.
et
grâce des puces.l'an
du même f.]: Imprimé d
combat des puces.
[Au verso
Strasbourg
par Bernard Jobin, l'an i}7;.e n
i. « Tracasserie
des
7!
~5.<P~
Le Règne
Le titre
complet
de
de cette
Fortune.
pièce
est cetu~-ci
Le regne de fortune//auquel
est monstre
la nature
et puissance
dicélle affin//que
lhôme porte patiément
tout ce qui luy aduiédra.
Aux
lecteurs.
!f
!f Mondains lysez ce regne de fortune
Qui est de dieu la
Sur
toute
chose
et
leur
Il
condition
J/ Et
disposition
vous prendrez
en gre toute
n. d.
S.
infortune.
vers
de
ff.
[Paris?
~2~ i'], in-4 goth.
4
de
lignes
à la page, sign. A.
Au titre,
au-dessus
du quatrain
Aux lecteurs, un
la Fortune
bois représentant
sous
la forme d'une
munie
de
serres
la déesse s'asyrène ailée,
d'aigles;
vance
sur un champ
d'où
des têtes husurgissent
maines.
Autour
de ce bois
sont
disposés
quatre
de
bordures.
fragments
de cette pièce fait partie de la précieuse
L'original
de M. )e comte de Lignerolles,
Bibliothèque
qui
nous l'a gracieusement
communiqué.
Le catalogue
un
(n" ;6<)) mentionne
Cigongne
de
intituté
msc., composé
y if.,
Regime de Fortune, en
Ce titre paraît
vers, par Michault Taillevent.
désigner
la même composition
celle
cique
que nous publions
LE
76
RÈGNE
DE
FORTUNE.
anrès.
nu
de n'avoir
après. Nous regrettons
regrettons
pu nous en assurer
des deux textes.
Si notre
par l'examen
comparatif
est
le
même
celui
de
Michault
Taillevent,
que
poème
)) pourrait,
à cause de la similitude
qu'il
présente
avec la Dance aHX 'MHg/M
et tes autres compositions
morales
un
de P. Michault,
être invoqué
comme
ceux
ne
font
des
deux
argument
par
qui
poètes qu'un
seul personnage.
On peut
de notre
une
rapprocher
petit
poème
mais beaucoup plus ancienne,
composition
analogue,
et ThMM.
Achille
Jubinal
publiée
par
(Jongleurs
Cette poésie,
vères; Paris
t8~,
in-8,
pp. tyy-)8t).
dont le fond et les idées générâtes
dans
se retrouvent
le morceau
ne se termine
que nous publions,
pas,
comme
le Règne de Fortune,
une
invocation
par
la couleur
un peu payenne
pieuse
qui vient adoucir
du
morceau.
C'est
et anti-religieuse
qu'aux
X!H~ et
X!V
ces lais avaient
les jonsiècles,
pour auteurs
et
les
tandis
la
fin
du
XV et
gleurs
ménestrels,
qu'à
au XVI", c'étaient
les prêtres
et les hommes
plutôt
les
comme
Guillaume
d'église!
qui
composaient,
de Beaulieu,
etc. I~n'est
dès lors pas
Alexis, Eustorg
étonnant
de trouver
et
comme
à la
souvent,
plaquées
suite d'un sujet imité de l'antiquité
ou insptré
par la
des
invocations
ou
des
adressées
à
tradition,
prières
à la Vierge,
aux Saints,
sans rapport
Jésus-Christ,
avec l'objet
du poëme.
Elles trouvent
leur expttcation dans la profession
de l'auteur,
dans le caractère
dont il est revêtu et aussi dans son désir de ramener
aux idées religieuses
une société
qui s'en écartait
chaque
jour
davantage.
RÈGNE
LE
DE FORTUNE.
77
R~n<'
FnctHn~- ~H/!M/ est montrée la nature
Leo Règne
de Fortune,
auquel
et puissance d'icelle)
affin que f/tommg
~or~
tout ce qui luy adviendra.
patiemment
Aux
Lecteurs.
Fortune
ondains, )ysez ce R~
est
de
Dieu
la
disposition
Wi'Qui
choses
Sur toutes
Et vous ptendrez
fortune
S-Haù)te
et leur condition,
en gré toute infortune.
suys,
que
le Monde
réclame
et souveraine
dame,
et le primerain
chef,
~gSur
tout
meschef
tout
bien
ou
? Car par moy vient
Sur
les
Par
quoy
m'est
Et
Pouvre
princesse
toute rien
humains,
sans
je puis celluy
soit
tout
ung,
ou
meschant;
ung
que
en
excepter,
veulx
dompter,
ou Comte,
Roy,
Pape,
ne tiens
de nulluy2
conte,
rien n'avait
l'ancienne
pas ]e
langue
française,
Nicot
la
«
dit
langue
Rien,
négatif.
(Thrésor
de
être
le mot
semble
1606,
Paris,
in-fol.),
Françoise;
mot
Latin
RM
S'il
a
rien
de
ce
.qui te
François
y
propre
hait
sur
car
elle
le
le
Il
est
bien
deceu,
nuise,
dy
moy.
est
choses.
Rien
aussi
à
dire
sur
toutes
tout rien,
c'est
à
))
même
nihil.
Ce
que,
négatif,
qui prouve
quelquefois
du
mot
la
ordinaire
la fin-du xyt" siècle, l'acception
plus
Voir du reste
rien était celle de « chose a en général.
mot
l'article
consacré
à ce
-sur
ce point
par M. Alfred
dans les
sa thèse
De la négation
dans
Sebweighzuser,
de l'École
des chartes,
romanes,
Bibliothèque
langues
t.
sens
Dans
série, H, i8;i,p.449-;7.
~mp.:neUuy.
LE
78
RÈGNE
En »"
reversant
DE
FORTUNE.
_1.
aussi richesses,
honneurs,
Et)esptusbasveniràgranshau)tesses,
Et des p!us haùltz, plus riches, plus
greigneurs~,
Faire venir des moindres
et mineurs.
Point n'ay pitié de veoir plaindre
et frémir
Le pouvre-et
nud, et le souffrir
gémir,
Mais
bien m'en
ris de son
mal
et tempeste,
tumbent
sur la teste.
Quant tant de maulx luy
Ma nature
est d'esiever
et haulser
Les ignorans
et saiges rabbaisser,
Je prens plaisir
A tous humains
Sans
les laisser
Ainsi
me plaist
et mon esbatement
leur livrer maint torment,
une heure en bon repoz;
de traicter
faitz
trembler,je
Les
Roys
Comme je veulx
De leurs degrez
Par
et pouvrement
tumber
et dignitez
haultaines,
mes moyens
Cruelle
suis, car
Et
m'esjouys
mes suppoz.
et succumber
et voluntés
soubdaines.
ne congnois
nulluy
faire mal à celluy
du bien.
Que je voys bon, et au màulvais
C'est mon .plaisir
faire par ce moyen,
Et n'est aulcun qui me sçeust destourner
Que tous ne fasse par ma roue tourner,
Et les pervers, gros tyrans et larrons,
Les préferer par dessus tous les bons.En
les haulsant
en honneurs
et offices
Laissant
les bons estre tousjours
novyces.
Je ne prens garde aux vertus, ne sçavoir;
Là
t.
où je veulx
je donne
Comparatif
de grand.
mon
avoir;
LE
Plus
tost
DE
FORTUNE.
sotz
et ignorans,
RÈGNE
en donne
aux
79
Queienefaitzauxdiseretzetsçavans.
ou Cardinal
Des dignitez
d'Evesque
faire
Ce n'est pour gens qui craignent
Plus
tost
les ont
les suppotz
clercz où tout
mal i
de ce monde
habonde.
sçavoir
Que les grands
aussi varie;
En ung moment je change,
à' l'aultre suys marrie.
A l'ung suys bonne,
le sus dessoubz
Toute
à ung coup tourne
et tost je le ressoulz.
Ce que je veulx,
Je fais
ainsi
que Mer impétueuse i
De se y fier est chosepéri)teuse;
fois est paisible
et tranquille,
Aucunes
Puis tout soubdain
fait~ périr des nëfz mille.
Ma face monstre à ceulx
Aux aultres
suis contre
Prospérité
je donne
A nul complaire
Les glorieulx,
que je veulx belle;
eulx rude et rebelle.
à qui
cela
qu,ay
me plaist;
trop me desplaist.
voulu eslever,
Metzsitrèsbasqu'iiznesepeuenttever,
Bien est celluy grand foi et abuzé
Qui croit
eh
Tost. te lairray
Combien
qu'il
moy;
car,
3 par moyen
ait des biens
Nul
ne se fie en mes ris
Car
c'est
l'appast
quant ilz ont
Car,
Ma costume
Maint
tant
soit-il
ruzé,
supplanté,
à grand planté
nu))ement,
de leur
ma face
tresbuchement,
ainsi ryante,
est leur estre decepvante.
homme 5 dit de moy, contre
raison,
t. imp.
faitz.
2. Imp.
croy.
«
A
en grande
ray.
grand planté
s'est conservé dans t'aag)ais/'<M!y.–{.!mp;:
3. Imp.
quantité.
livreCe mot
hommes.
LE
8o
leur'
Que leur'
Que
Mais bien
RÈGNE
DE FORTUNE.
et trop
trop grand
grand mesprison;
mesprison;
sça.yo'r je vouldrois
quelle injure
Faitz
à celluy qui contre
moy murmure.
Si de mes biens je veulx faire à mon.vuéil,
L'homme
faitz tort
faitz
tort
en doibt-il
pour
ce en avoir
dueil
?
Ce n'est
du sien de quoy ainsi m'esbas.
Si je l'ay fait tumber
du hault en bas,
C'est mon plaisir;
cela est ma nature
D'ainsi
vexer
l'humaine
créature.
[Et] quel tort faitz-je à Fhomme se luy oste
lui ay ba)))é assoste (?)
Ce qu'aultres
foy[s]
De le reprendre,
seroit
quant mon plaisir
en ce cas ne luy faitz que tout
Dont,
De
ce que luy ay presté
répéter
Sans point de gaing, usant de charité.
Se luy faitz tort, qu'i me fasse venir
En jugement pour vou)oir
soubstenir
Les tors et griefz qu'il3 me dict avoir
Certaine
suis lui mpnstrer
en effect
droit
faict.
honneurs
et dignitez,
Que les grandz
biens,
Ne sont de luy, mais les luy ay prestez.
Monstre
m'en ung entre tous les mortelz
les biens soyent perpétue)z.
Auquel
Si peult prouver
qu'ilz soyent de son propre,
Je'* les luy rend voluntiers
sans opprobre.
N'est-il
Nature
adonc
vient tout
que ['homme
de tous biens despourveu
le vous produyct
ainsi,
Et puis
après
m'en
pas vray
aussi
monde,
Au
i.
–4.
lmp.:]eurs.–2.
Se.
!mp.
laisse
!mp.:
nu
?
le soulcy
De luy.
– }.
Imp.
quilz.
LE
De le
nourrir,
D'adversité
De mon
RÈGNE
vestir
l'oster
trésor
Si le reprens,
DE
et
FORTUNE.
81
eslever,
et relever.
iuyaydonnécontent;
pas n'en soit mal content
Neimpatient,murmurantcontremoy
ne voy raison pourquoy.
Que luy fais
tort
Veult-il
briser mes droictz
et mes usaiges
à tous mes deux visaiges,
Que je ne monstre
Quant
il
me plaist?
C'est
trop
avant
pensé
Dedonnerbrydeâmoncoursadvancé.
Si j'ay aucun
de grand
richesse
pourveu
Et eslevé en honneur
et haultesse,
En dignité,
n'est-ce
par2 mon moyen
Qu'il est venu à jouyr d'ung tel bien?
Si ma main veult retirer
de bien faire,
Me veullent-ilz
cest affaire ?
empescher
Dame je suis de richesse
et honneur,
Et à mon vueil
je donne
Ils me devroyent
de bon
D'avoir
presté
Toute
heur ou malheur;
cueur grâces rendre
mes biens, sans. nu) gaing prendre.
'honneur
et bien mondain,
richesse,
Ne sont-ilz
pas soubz ma loy, en ma main ?
Si sont vrayment
s, et sont mes domesticques,
Tous serviteurs,
qui font sans nulz replicques
Ce que je veulx et, sans que leur
commande,
Viennent
et vont partout
où je les mande,
Et, s'il me plaist de là les rappeller
Et
que bien tost viennent,
sans appe!!er,
Pour faire tout à mon commandement,
Riens ilz ne font que par mon mandement,
!.tmp.:fait.–2.tmp.:paspar.–3.)mp.:vrayement.
F.f.jf.
6
82
LE
RÈGNE
DE
!p Ïpnr
fait?
rnmmp
Que je leur faitz comme
où mon
En. tes mandant
~amp
dame
<tnp
est
Pourquoy
FORTUNE.
Pt
et
mnïfrpcc~
maitresse
s'adresse.
plaisir
ainsi
que l'homme
donc
se plainct
Que lui
faictz
tort?
En ce je ne voy point
raison
de
se
2 plaindre de moy.
Qu'il ayt
Veu que du sien ne prens rien,
sur ma foy.
Si mes honneurs,
Me vont suyvant
Leur
dame
Pleine
richesses,
de telles
dignitez
vanitez,
suis; j'ay jurisdiction
eulx et domination.
sur
Assuréement
et jure
je té prometz
Que, si les biens dont te dis faire injure
tiens de ton propre
venuz,
Estoyent
Aucunement
ne les eusse
Ce seroit
Avoir
bien
du mien
Chascune
perduz
ma puissance
abbaisse[r]
par force jouyssance.
chose
exerce
Comme
je faitz
aussi
N'est-it
Et puis
ioysibte
sa nature
c'est
la droicfure.
clarté
au ciel donner
après de rendre
obscur[i]té
l'année
Par noires nuytz ? Pareillement
n'est-elle
divisée ?
En quatre temps
le printemps,
son cours
Chascun
C'est
esté, autompne,
fait sans riens
yver;
estriver.
la terre plantureuse
Ne voyez-vous
couleur
tant heureuse
En divers fleurs-et
Puis
Gellée
rend
moyssons
après
quant
Par la froydeur,
Qui fait retraire
i. Imp.
est ce.
?
et vendanges
aussi;
vient, tout est transsy
bruynes
nubyleuses,
aux grans cavernes
2. tmp.:
ce.
creuses
3. tmp.:
Se.
LE
RÈGNE
DE
FORTUNÉ.
animauixoourevvterfroidure:
Lesanimauixpourévyterfroidure;
verdure.
Lorstaterreestdespoittéede
La mer aussi
Quant
Toute
n'a
elle ceste loy,
elle veult, se tenirtoutequoy,
doulce et appaisée
tranquille,
?
mal aisée,
aux grans vaisseaulx,
en ses profondes eaulx.
Et puis après, à naiger
Ses vagues faict hurter
Les submergeant
L'homme
cuyde-il
par
sa cupidité
Lier,tenirmamutabi)[té
Et à son vueil.
mon vouloir
La où luy
plaist
corriger,
mon povoir
diriger?
Nenny,nenny;deceiait.s'abuse
DemetoiJirtapuissartcedontj'use~,
estàmoy
par ung cours naturel
les mondains
et leur bien tempore)..
C'est mon povoir
et naturel'
puissance
Qui
Sur
Demejouerdutoutà~map)aisance
Acejeucyfaisantmarouetourner,
Sans la laisser
ung seul jour séjourner
virement
ne renverse
Que par ligier
Tous
les humains,
et adverse,
feurmarastre
muer les choses-haultes
M'esjouyssant
Jusques au bas, sans avoir fait les faultes,
Ce que est bon eslever haultement,
Puis
plus profond
que devant.
Et toy, lyseur,
s'il te plaist,
monteras
En nostre roue et te contenteras
S'il
le tumber
t'en
Car
convient
dévaller
et descendre,
à ma ioy it te fault condescendre.
1. Imp.:
don use.
2. imp.:
q.
8~
LE
8~
RÈGNE
DE
FORTUNE.
M'ï-
N'impute
point cela à ma nature;
Si tu as mal enduré sans
murmure,
C'est le debvoir
et le jeu de ma roue
De faire
à tous.la
figue
<, aussi
la moue.
L'ACTEUR.
du monde créateur,
~souverain,
Par
Jésuchrist
nostre
seu) servateur,
nous
Regarde
çà-bas, pouvres humains,
Car
nous
sommes
Et les greigneurs
Et nous deffend
Des
Que
Nous
les œuvres
de tes mains
de toute
créature
de la dure poincture
cas mondains
et grandz
adversitez
nous avons par noz iniquitez;
te prions comprimer
et restraindre
ses
Que
grans notz ne nous puissent
estaindre.
Tu es celluy que les Cieulx seul
gouvernes,
Les animaulx
n'ont
leurs
qui
que
cavernes
Et rien sans toy en ce monde n'est
faict
Tu es celluy qui seul faict et
deffaict;
Ne nous
tente
Ou patience
par tribulation
en telle passion.
Durum
patientid
/M;
). Faire
la figue, se moquer.
frango.
(
85
Le Moyen
gens,.
et utile à toutes
de soy enrichir,
profitable
Girault.
par Maistre
Françoys
composé
Gicite Maître
Lacroix
du Maine
François
C'eut,
ce court article (!, 22))
et lui consacre
~rautt,
« Il a écrit un poëme françois,
intitulé
Le moyen de
à Paris
-», et La Monnoye
imprimé
soy enrichir,
«
Ce poëme,
en note
que le titre seul auroit
ajoute
n'est point connu. »
du faire rechercher,
nous pouvons
Plus
heureux
que La Monnoye,
dont
nous avons sous les
faire connaître
ce poëme,
yeux deux éditions
L'une
est intitutée
!f
soy enrichir
~fitable et vtile
Francoys
par maistre
gens Compose
M
fu~
On
les
a
P~~M
vêd
~H/M
girault.
nostre dame /MKtgf!<
sainct Nicolas. S. d. [ParM~
ff. de 34 lignes
vers
;2~?],
pet. in-S" goth. de
à la page pleine.
Le moyen
a toutes
Au recto
debout
Voici
!I
de
le bois du jeune homme
du premierfeuillet,
s'adressant
à un clerc qui lui fait face.
le titre
de la seconde
tresvtii)ea a
uoir de largent
La maniere
da
–
toutes
et Il pour viure vertueusement.
gens
in-8" goth.
n. d. [Paris ? vers i;2~?],
S.
pet.
de 4 ff. de 2~ lignes à la page.
86
LE
MOYEN
DE
SOY
ENRICHIR.
Cette
moins correcte
édition,
beaucoup
que celle
sur
le
titre
qui porte
le nom du poète,
ne renferme
aucun
bois. Comme
tes pages
contiennent
chacune
dix lignes
de moins,
a
l'imprimeur
des
supprimé
et il a fa))u, à la
strophes,
fin, faire tenir quatre vej-s
en deux hgnes;
i) n'y a pourtant
pas de blanc entre
le titre
et la première
du
texte.
ligne
Toutes
deux,
de la biblioaprès avoir fait partie
de
M.
KanunsH
à
theque
se trouvent
Londres,
maintenant
dans
celle
de M. Je baron
James
de
Rothschild.
M. Brunet
(II, col.
une troisième
;6;~)
indique
doit
se
édition,
de celle. que nous
qui
rapprocher
avons ;nd)quée
d'abord
Le moyen
de soy enrichir
et utille
à
prontaMe
toutes
Maistre
gens composé
par
Girauft.
Françoys
rue ~Mt-M,
P~n~
~H-M
la + &mcfBMOM<. In-8«goth.
Chartes Nodier a possédé
de~ ?.
de
cette
M exemptatre
édition,
qui figure
dans sa
MHO/!n& d'tt/K /0/M M/f;on
DM~;M~
?;)'fM
n" 3)8).
(Pans,
Techener,
)8~,
in-8",
On remarquera
et set<rque la pièce commence
mine par des vers de dix pieds, tandis
que les strophes
intermédiaires
sont écrites en vers de huit.
Le
Afo~M
et
profitable
composé
par
Toutes
soy Mne/H'r,
H~& à toutes
~M~~
Maistre
gens
FMneoy~
qui
désirent
~Lebonmoyenetmanièrëde
cy, faisant
~Entendez
D'estudier
i. Ed. s (anonyme)
dedans
G/MK~.
sçavotr
votre
vivre,
debvoir
mon petit
livre
A manque.
LE
MOYEN
DE
SOY
ENRICHIR.
87
r'ef.n'!)pnft!t'f'f<.tnnfmntAdEtivre.
en dit;
c'est ung mot à delivre,
Ce qu'il
Mais toutes
fois il faict
bon biens avoir
Qui veult riche estre, il doibt de toing prévoir.
riche en ce monde,
Mon bon
ung peu icy,
amy, entends
Et tu voirras,
par pensée pure 2 et munde,
Se desirés
estre
auras
Comme
biens
sans
avoir
grant soucy
faire
Pour estre riche il te fault
ainsi;
et non estre trop chiche
C'est espargner
Par ce moyen tu pourras estre riche.
la richesse
Si tu demandes
des Cieulx
la manière;
[toute]
Entens ung peu mon voutoir
précieulx
et banière,
estandard
[choisi]
pour
Qu'ay
C'est que j'ay [mis] d'amour
[très] singulière
à nostre
Mon seul record
Rédempteur,
bien et auteur
Lequel
je tiens pour mon
Je t'en
diray
Trésor
bien
des Cieu!x-'
me semble
bon
est
fol homme;
Qui bon ne le trouve
7
C'est pour estre riche s, et gardon
En auras de Dieu [en] briefve somme.
comme
bien la manière
Entends
Je te vueil
C'est
Par
ce don enseigner,
tes malfaiteurs
pardonne
qu'à
ce point
tu pourras
8
gaigner.
2. Ed. A pur.
Ed. s. 'bon est omis.
B.
dans
4. A et B.: le tréCette strophe'mmque
est omis dans B.
bon.
Le
ne
le
trouve
sor.
qui
A
la récomLe
riche.
Mm
6. tmp.
7.
guerdon,
« Dimitte nobis debita
– 8. C'est le mot du Pater
pense.
nostris. a
debitoribus
sicut et nos dimittimus
nostra,
I.
88
LE
Si
ttl
MOYEN
veulx
Si tu veulx
Tu le feràs
DE
M~n
SOY
!pc H~nv
bien les
facilement
Riche aux Cieulx
Et tu n'y fauidras
et
ENRICHIR.
0~
deux acquerre,
sur
la Terre
nullement;
Regarde)'appareiHement<;
tu n'avoir
Quant tu fus né
rien
tu
Quand
semblablement
mourras,
Aussi
tu n'emporteras
En 3 ce Monde
rien.
tu veulx
Hestbienheureutxquiena,
Entends
ici, ce mot
s1
des
biens
retiens;
Je te dirai
où il y en a;
le matin est venu, va
Quand
En ta besongne,
et par raison,
Ainsi que de coustume
on a,
Tu auras des biens à
foyson.
Quant auras
H ne te faut
ie jour
pas tout
besongné,
despendre.
Qui despent
plus qu'i n'a
gaigné
on
n'en
tient 6, bien t'en
Compte
remembre;
Caton l'a à tous enseigné;
Tes biens aussi tu ne doibtz
vendre,
Mais tousjours
amasser
et prendre,
Ou t'on~ aura bien
enseigné s.
Pour
Entens
estre riche
davantaige,
ung peu que je
vueil
dire;
t. A.: la pareillement.
2. A.: nay. –
4..A et B Quant tu auras tout le jour. –
6. Imp.: On n'en tient
gaigne.
compte.
8. B. Tout ainsi comme on
t'aura signe.
A.: &'a. –
A qui na
– 7. A.: ~M
LE
MOYEN
DE
SOY.ENRICHIR.
89
est te
le passa)ge,
Dieu,
passaige,
tousjours
meu, cc'est
Et ne le veuille en rien dédire,
rire
tu pourroys
En te mocquant
Sers
Disant
« Je ne desditz
Si faitz,
te marrissant
Dieu
point
»
par ire,
Ledespitanten~chascunUeu.
En ce Monde
Il fault
Lever
Sans
qui veult
premier
2 matin
en~
estre
riche
estre,
qu'il ayt bon maistre,
tard
et coucher
nulle
rien
fétard
5;
richesse
Car
qui veult avoir grant
Il fault qu'il ayt en soy prouesse
Et despendre,
sans follier
6,
Le bien qu'il a peu allier.
Préveoir
de loing
Chastement
vivre
enrichist
l'homme;
nourrit
l'homme,
7 homme;
pour Dieu n'enpauvrist
en ces trois pointz
L'homme
richira s,
Donner
Et jamais
il
n'apauvrira
9.
pour Dieu plus auras
Que de cela ne 10 retiendras;
Aulcuns
sont riches pour H donner
De donner
Et les aultres
ce faictz
Pour
Après
ta
pour pardonner 42.
bien, quant il est tien;
mort tu n'y
as rien
13.
t.A.:a.–2.AetB.:Sftever.–A.:mMM.–4.
6 A.o<hr.
A et E.; de.
). Ce vers est omis dans A.
Cette
–7.A.:nef:poKfM<.–S.A.:ennc&rf:.–'9.
tu
ne.
A
et
B
de
trois
vers.
10.
strophe est incomplète
tout
t~r!.–12.
B.:
biens
donner.
B.:
– i].
A.: pour
pour
Cette strophe est incomptète de deux
pardonner.
vers.
LE
90
MOYEN
DE
SOY
ENRICHIR.
richesse en soy
Qui veult tenir
Il ne doibt estre
trop hastif,
Ne trop froit, ou
[bien]
par ma foy,
Dn'envoirrajàfemotif~;
1
[Mais] il doibt estre ung peu actif
Et
espargnabie
par mesure
Et de son
faiet
mémoratif,
Mais ne preste rien à usure.,
0)))Wn)fffn!f).
Tu veoys assez de riches
gens
3
bien
Qui ont eu
povreté
ample
Maintenant
ilz ont force
argens
Faictz comme ont
faict, prens y exemple.
Tu diras
« Il faisoit bon
temps »
I) est vray, mais qui 4 leur ressemble
Et
leur
Advis
conditions
m'est
qu'il
contemple,
ne pert point
temps.
Or
entens
cy ung aultre
point;
estre riche et à milliers
Fault travailler,
n'en doubte
point;
Mais fuys s tousjours
ces
grenoilliers,
Où grans
despens
se font, pour voir,
Et auifres gens
irrégujiers,
Non trop garder
en tes garniers;
Par ce tu pourras
bien 7 avoir.
Pour
Netehatepointd'achepter
Et vens selon droit et
rayson,
Pensant
de tousjours
t'aquitter
t.
et B.: Qui veult richesse tenir, etc.
2. B.: moytie.
}. Eu est omis dans a. –
}. B.: bien contemple.6. A.f~.
– 7.
B ~t/
B.- biens.
LE
d;
Ainsi
"Hl"1~
,.ir.ho
riche
auras
Mon
sans
ton
Cela riche
ENRICHIR.
91
A
mayson'
la sayson
cas
doubte
SOY
"m~"
selon
amy,
Pourvoyé
Et,
DE
MOYEN
et affaire,
ni abusion,
te pourra
faire.
sur toutes choses
Fuys les bordeaulx
Et ne desrobes
rien qui soyt,
Et tu voirras 2 qu'en 3 vers [et] proses
Faict
Celuy
aultrement,
qui riche
il se déçoyt;
s'aperçoyt,
Entendez le cas limité,
mal 4 reçoyt
Sy les veult suyvre,
en mendicité.
Et demeure
Voicy ung aultre
A gens de petite
Regarde
que faict
nouveau
point
pratique
ung oyseau,
C'est)aparoUeévange)ique;
![ ne sème rien s, sa vie est petite
Aussi il ne faict point de mal
Prensy~garde,jem'enacquite;
Ne l'oublye
pas, propos
Si tu estoys
Riche seras,
cent
Mais
toy
qu'en
je te
ans
finals.
au monde,
prometz
sapience
habunde
les mots maison et saison. – 2. B.:
]. B.: transpose
Avec
le
sens de qui en.
verras. –
4. A et B.: grant
non
seminant neque
corvos
mal.
& Considerate
quia
et Deus
metunt, quibus non est cellanum neque horreum,
Vers
6.
LuCB XII, 24.
trop long.
pascit illos
dans B.
est
omise
–
8.
A.:
Cette
strophe
7.
prens-y bien.
LE
92
MOYEN
ti't')rt!c..<<L~
Et a Dieu
Vous
DE
SOY
ENRICHIR.
servir
pourrez
te submetz
<c Voire
dire
Pourestretousjoursâ)'ég)ise,
On n'est pas
servy de tous
mais
metz
»
Stes.sybientu.t'enSadyise.
Mon amy, tu peulx Dieu
En ta besongne comme
servir
w
à messe
pointz chevir;
Je t'en fais bon veu et promesse.
Pour
riche estre
prens ton adresse
Et te peulx
de tous
Afréquentergensqu'ontSdequoy
Ne te fye pas
trop en )argesse
Chemine,
escoute,
garde toyS.
bon oyseau
se faict de
soy,
Ainsi qu'on dict
communément;
Or qui est
prudent,
par ma foy,
Les biens lui viennent
en dormant;
8
7
fault
Besongner
songneusement
Et n'estre
jamais endormy,
Et je te prometz
mon serment
9
mon amy.
Que seras
riche,
Lé
II
y a ung tas
Qui diront
Ne les croys
De mal, qui
de flateurs
« Je te feray riche));
pas, ce~o sont auteurs
n'ont pas une
miche";
o voyre mais.
2. B.: bien en aduise.
– ?A
à la. B.: m
– 4. A et B.: pour estre riche.A et B.:
t.
6. A. et B.: prens
qui ont.
à toy.
garde
7. A: et
B.: Mais besongner.
8. B.: fault est omis.
9. A. et
s.: tu seras.
[o. A. et B.: se. – [; A Ds
De mal, lesn'ont vaillant une miche.
~.b
LE
ït~.
ilz
MOYEN
n'en
f~~t
~t.~
font
De vouloir
Ils diront
Or garde
Le
DE
1~
que-lé
SOY
~t4'
serf
ENRICHIR.
ou ~t~~
biche
povrès
gens tromper.
« Il fault estre chiche
bien
regnard
de
te
poulle
pour
».
coupper
attrapper,
Hvadetoingàt'eschauguette;
meet ses 2 cuirs
Le taneur
tremper,
le
pour
gaing qui lui appette
Aussi fault que de loing tu guettes 3
Si4 tu veulx amasser
du bien
C'est
Sans
aultruy
jamais
aultruy
Qui
trompe
Or
entensung
5
pour certes~
n'a rien.
car
tromper,
le moyen;
peu
Tu voys trompeurs
tousjours
dont Je lien
Par Tromperie,
Pire
est
que Mort 6,
qui
déçeuz
gette
sus
Le povre homme de son plaisir;
Donc ne soys trompeur
7, car Jésus
jus
Au Jugement
nous rendra
Si vulupté
Ce n'est
voulons
pas
choisir.
s raison
d'estre
riche
Par le moyen d'aultre
appovrir;
n'avoir
Mieulx vauldroit
que une
Quede~meschantcassecouvrir;
tes yeulx
Tu doibs tousjours
miche
avoir
2. À. et B.:
t. B.: cette strophe est omise.
B.: ces cinq vers sont omis.'–
4. B.: se. –
en
les
rimes
tes, porte ici
supprimé
précédentes
6.
A
et B.: Pire
certain.
car pour
tromper
8.
A.
B.:
rMKtMr.
–
ntôrt;
– 7.
par. – $.
–[O.A.:ou~n'r.
ces
s., ayant
sans nul
est que le
A.de
M.
LE
94
MOYEN
DE
SOY
ENRICHIR.
AuiabeuroarbonnednetrmpAu labeur
par bonne doctrine;
Envers l'église
fais'devoir,
Réc)amant]aDé!tétrine~.
homme
Ung
qui vit justement
Il est assez riche
en ce monde,
Car ]i a biens abondamment
Par vertu
qui
en luy
redonde;
Soisdouixparpenséefaconde,
Ne voulant
rien avoir
d'aultruy
Crois ce[la]
pour parolle ronde;
Par ce pourras richesse avoir.
Chasgrin est dangereuse beste;
I) fait maulvais
avoir ennuy,
Soucy
aussi;
Nul ne doibt
je vous
atteste.
reposer
enluy.
Semblablement
esvite et fuy,
Tant que
pourras,
meiencoiye,
Car qui les fuyt,
entens cecy,
Richesse vers fuy se
ralye.
Prens
en toy, fuyant
Madame
Oyseuse,
en
Ayant
ton bien et mémoire.
chagrin
Ainsi doibt vivre
personne vertueuse
Si des sainctz Cieulx veult
la gloire;
acquérir
Gloire des Cieulx c'est
ung riche prétoire;
Chascun
de vous y doibt faire debvoir
Par ce moyen
richesse
pourras
avoir.
soing
Besoing3,
d~
dans s.
Souffrette,
J.
sont
–
cette
A.: Beseing.
dangereux
strophe
à veoir;
est encore
supprimée
LE
:1 1
Cil'
qui
MOYEN
DE
SOY
ENRICHIR.
a
les craint,
il n'a pas tort.
certes,
debvons
à tous pourvoir.
Pour ,ce, messieurs,
Et de bien laire
nous mettant
en effort
très dangereux
Fuyant
besoing
Souffrette
aussi,
qui
à veoir,
nous remort
tousjours
L'ACTEUR.
Faisons
nostre
tousiours
Retenons
nostre
pour
nostre
Accomplissant
N'oubliant
ce qu'il fault
Considérant
qu'il fault
sans
Otempérant
debvoir
rien
J
lesusaymantsansfuy
Se sont
Gens
sept3
qui
de bien
pointz
desirez
riches
4
Ie vous prie,.
contemplez5
que
Retiens
en soy et pour son
A vous verrez
ung bien povre
s
Vous congnoistrez
par là son
et où elle peult
Loyaulté
Tenant
Espoir
sept
vertus
de mieulx
avoir.
estre
en son
en ~OH~~ nous /<C!
vivre,
~~Ma~~M~
i. A.: Sil.
2. Ces six vers sont omis dans B,
B.: richesses.
3. B.: Ce sont sept poinctes de bien
A. et B.: contemlpez. – 6. B.: par la
–
– 7; s.:
fin est omis.
96
<CS!
Le
Médecin
ou
Courtizan,
Manière
de
courte
solide
nouvelle
&!
parvenir
vraye
A Messere
Dorbuno.
médecine.
A Paris,
la
Guillaume
pour
et plus.
et
Barbé.
i~9-
Voici
Le
le titre
complet
de cette
pièce
Medecin
Cour
ia nouvelle
et
tizan,
ou
courte
manière
de
à la vraye et
plus
parvenir
solide
medecine.
A
Messere
Dorbuno.
Vis, Dorbune, brevi medidnam discere cursu;
Hœc, Dorbune, tibi pagina monstratuer.
A Paris,
Guillaume
Barbé
Pour
MDLIX.
Avec
de
non
de
Priuilege.
In-4
n'.
chiffrés,
3! lignes
à la page
signature
A; caractères
italiques.
On
lit,
au
verso
du
l'Extrait
du
Priuilege
rapporté
ci-après.
Le seul
de cette pièce que nous conexemplaire
naissions
à
M. le Duc de la Trémoit!e,
appartient
a
bien
voulu nous le communiquer
qui
et nous permettre
de le reproduire.
Dorbunus,
comme
nous
titre,
l'apprend
M. Alfred
Four-
LE
MÉDECIN
COURTIZAN.
py
act
l'Tt~l;on
ilnrrtnnne
At
l'âmitii.
rlr
et ;d
de ra
ce
c'est à â t'amitié
Dordunus
nier, est l'Italien
médecin éruditquenousdevonsiesnotesteçhniques
de cette pièce,
remarquable
par le tour élégant de la
d'un
habile homme en
forme.
Elle est certainement
de
n'en
et
il
est
regrettable
pas savoir le
po<fer;~
nom.
Il ne serait
que l'auteur
anonyme
pas impossible
du Bellay,
du Médecin courthan
fût Joachim
qui a
Courtizan
et la Nouvelle Manière de faire
écrit le-Poëte
son prouffit des /~r&H
se montrer
faut, en général
ces
et
n'accueillir
attributions,
très-circonspect
pour
extrême
des présomptions
réserve,
qu'avec
la plus
mais ici les ana)ogies
sont si frappantes,
au point de
vue du fond et de la forme surtout,
que nous avons
de nos
cru intéressant
de les soumettre
au jugement
lecteurs.
Le Médecin CourfMtM nous semble sortir de
Courtizan.
On retrouve,
la même plume que le Po~
en effet,
dans
les deux
la même
poëmes,
pensée
et
les
mêmes
le
même
souvent
esprit,
générale,
est
des
deux
Le
compositions
expressions.
plan
sur l'autre.
on les dirait
ca)quées)'une
identique:
la
toutes
deux par
même idée. Il est
Elles débutent
de se consumer
inutile au poète comme au médecin
dans Fétncte des livres et de remascher le <iMn'<:r
n,nr
Je ne veulx
Je ne veulx
Feuilletant
Les
Ces
il pallisse,
à l'estude
le livre il vieillisse,
et matins
les soirs
que longtemps
sur
que resveur
studieux
tous
latins.
grecs et les autheurs
font l'homme
peu habile,
maladif
et
catareux,
débile,
exemplaires
exercices-là
Le rendent
taciturne
et? songeard
facheux,
Solitaire,
est beaucoup
Mais nostre courtisan
plus gaillard.
il
ne
un vers allonger
ses ongles
Pour
ronge,
il ne resve, il ne songe,
Il ne frappe la table,
Se brouillant
P. F. X.
le cerveau
de pensemens
divers
7
C)8
r.
Pour
Qui
LE
tirer
MÉDECIN
COURTIZAN.
..1~
~1-
de sa teste
ne rapporte,
un misérable
ingrat,
qu'une
vers,
longue
Partoutoul'ignoranceestpiusauthorisée.
Toy donc qui as choisi le chemin
Pour
Sans
De
estre
mis au ranc
macher le laurier,
songer en Parnasse,
risée
le plus court
de la court,
i
des sçavans
ny sans prendre
et boire
la peine
à la fontaine
Que le cheval volant de son pied fist saillir,
ce que je dy, tu ne pourras faillir.
Faisant
I) faut « se jecter en Cour o, faire la connaissance
des
savoir
s'en
faire
bien
venir.
La
surtout
courtisans,
au médecin
comme
au
recommandation
s'applique
elle
s'adresserait
bien
à
l'avocat
et
au
aussi
poëte
si nous avions
un Advocat
ou
Courtizan
magistrat,
Courtizan.
du
un
Magistrat
L'entourage
prince
et défaisait
les réputations,
et la Cour
seul faisait
était
le foyer
d'où
aussi
bien la gloire
rayonnait
littéraire.
Lés conseils
scientifique
que la renommée
et au médecin
ont un fonds
comdonnés
au poëte
ils ne diffèrent
mun;
que par tes procédés
spéciaux
la conclusion
à chaque
dans les
Enfin,
profession.
il faut chercher
deux pIèces est la même
surtout
à
à
ceux
utiles
et
se
rendre
être.
plaire
qui peuvent
aux
C'est
ainsi seulement
puissants.
agréabie
que
réussira
l'homme
de cour,
soit médecin
ou
qu'i!
des Muses
à la gtoire
parviendra
poète. Le disciple
le
docteur
des
trésors
littéraire
plus
acquerra
solides
Retien
ce point, et, si tu m'en veulx croire,
doncques
Au jugement commun'
ne hasarde
ta gloire;
du jugement de ceulx
Mais, saige, sois content
Lesquelz
Qui
Qui
trouvent
tout
t'avancer
peuvent
te peuvent
donner
bon, auxquelz
plaire
en estats et offices,
les riches
bénéfices,
tu veux,
LE
MÉDECIN
COURTIZAN.
c)C)
et ce frivole
frivole bruit
bruit
populaire
populaire
de peine
peu de fruict.
de beaucoup
apporte
Qui
le lieu d'un
tu tiendras
Ce faisant,
Aristarque,
comme
un monarque'.
les
Et entre
sçavants
seras
vent
Non)n ce vent
Médecin
[Le
du
Extr~cf
à Guillaume
permis
à Paris,
d'imprimer,
en vente
ce présent
1 est
irant
mettre
courtizan,
trois
ans
autres
tous
mer
ne
desdicts
jour
COM~tM/P.]
de
etc.,
et
ce
prochainement
Libraires
mettre
livres
Novembre
en
et
Privilège.
Barbé,
ou
livret
jusques
au
venants,
demeulibraire,
faire
et
imprimer,
intitulé
Le Médecin
temps
et terme
défenses
avec
de
à
et
de iceluy
impriImprimeurs
sur
de
confiscation
vente,
peine
le 2 S
d'amende
arbitraire.
Faict
1~9.
Signé
BERTRAND.
de Joachim
Du
Gent.LM
ŒtWM Françoises
Bellay,
et
excellent
de
ce
tilhomme
Poëte
temps;
Lyon,
Angevin
f" t);,
Antoine de Harsy,
v''etsuiv.–
Van'AM!;?;,
revues
et annotées
par M. Edouard
toriques et littéraires,
t.
Fournier,
X, pp. i~-t~o.
éditions
des Œm~M de
On remarquera
que. les diverses
sa
Du Bellay n'ont été publiées
qu'après
mort par G. Aubert.
circonstance
aisément
les
lacunes que ces
Cette
explique
C'est
ainsi
l'un
des éditeurs
recueils peuvent
présenter.
que
a
sur
l'indication
de
M.
Paulin
de ce Recueil
Paris,
publié,
de remarquables
sonnets
de Du Bellay qui avaient
échappé
de Joachim
du Bellay.
à G. Aubert.
(Huit sonnets
Pans,
du journal l'Amateur
in-8" de 19 p. Extrait
de livres
;849,
et tiré à So ex.)
!00
LE
MÉDECIN
COURTIZAN.
Le Médecin
courte
ou la
COHr~Mn,
Manière de parvenir
solide Médecine.
mcMCic
A Messere
~Y
~.ue
~N
nous
nostre
sert
nouvelle
et
à la yM~
plus
et
DORBUNO 1.
UUKHUNO
plus
longtemps
racourcir
vie
les secrets
de la Phiiosophie!'
~Epiuchants
~––
;c
]e
de ces
ae
Que
sert, puu;
ces menteuses
pour
ptaisir
plaisir
menteuses
Acravanter*
tter* nos ans
ans de cent mille
mille
iahf))r<:
r<;<trc
labeurs
[Seurs
t.
« Dordonus
médecin du xvi' siécte, était
(Georges),
où il reçut le bonnet de Docteur
Plaisance,
à t'age de
23 ans. Il enseigna ensuite la chirurgie dans t'Université
de
du temps
Pavie,
de François
I".
Dordonus
a écrit
De
JMorti gallici
curatione
tractatus
~nnota!;onM
quatuor.
antum
in Simplicium
materiam.
P~cM
in-S"
N
)f68,
(Dictionnaire
de la Médecine,
historique
F. J. Eloy,
parN.
t. U, gr. in-8~.)
J778,
Le livre de Dordonus
est un
mince opuscule,
pompeusement divisé
en quatre traités
qui mériteraient
plus
justement le nom de
Cetivrejie
chapitres.
contient
aucune
vue
C'est un exposé
originale.
plus que succinct des symptômes
du Mal Français
et des médications
en usage contre ce'
mal. La partie
clinique
y est presque
absolument
sacrifiée.
Plus longuement
la partie
traitée,
est une
thérapeutique
simple reproduction
des méthodes
déjà
préconisées
par les
médecins d'une époque antérieure.
Au total,
de
l'ouvrage
Dordonus
est une production
plus que médiocre,
comparable
à nombre
d'autres
livrets
contemporains
auxquels
donna
naissance
l'attrait
d'une
maladie
encore
nouvelle,
imparfaitement
étudiée.
Comme
ces derniers,
il est tombé
dans un complet
de nos jours
oubli,
que nous n'oserions
dire immérité.
A. F.
2.
ou Accrevanter.
« Accravanter,
To burst,
or breake
Accrevanter
les villes
violently.
To rase,
overthrow,
~"fw,
» Cotgrave.
whole towns.
destroy,
de
LE
10!
COURTIZAN.
MÉDECIN
t~e.
Ae ~n"
nncfra
3ma
pmnf'ic::nnn~p
de
soucy nostre âme, emprisonnée
geiner
Pour un art mensonger,
plus souvent destournée
de ce grand
les corps
A contempler
Univers,
ou
du Ciel,
Le mouvement
droit
ou de travers,
Et
la neige et les orages,
vens, les tourbillons,
des célestes
Et les impressions
images ?
nostre cerveau
pensif,
Que sert de distiller
Les
Quarante
Chercher
ou
cinquante
et rechercher
ans, pour un mestier tardif;
harmonie
l'accordante
en une mesme-vie;
quatre corps divers
des secrets arrachez
au plus profond
Sonder
où il[z] estoyent
cachez;
Du cœur de la Nature,
esmue
si quelque
le discord
guerre
Accorder
au corps est survenue?
une inimitié
Pour
Des
Cela
ne peult
sinon
tourmenter
que
en vain
humain,
trop foible ettrop
Nostre esprit
trop grossier,
avoir
la
Comme
si nous pouvions
cognoissance
De ce dont les plus fins n'apportent
qu'ignorance;
fermement
Gomme si nous pouvions cognoistre
les effects de tout le firmament,
Les causes,
la perfection
Soubs l'ombre
Et
âme
de nostre
l'on
que
Et qu'on
a, feuilletant
Ou du vieil Hippocrate,
est
divine,
Docteur
en Médecine
['œuvre
de
Catien,
l'art Détien
appris
Tout cela ne nous fait que misérables
vivre,
ou vieillir sur un livre.
nostre
Avancer
mort,
il fault
comme
Or je te veulx monstrer,
Dorbuno,
Sans ce meurtrier
jamais défautt
soucy n'avoir
et de bonne apparance
De réputation
i. L'art
d'Esculape.
Délien, de Délos,
c'est-à-dire
d'Apollon,
père
K)2
LE
MÉDECIN
COURTIZAN:
Entre
les b)u.
~Mtc
ho.c..<
c'
fameux Wp
de ceste
heureuse
plus fampttv
France.
Je te veux par ces vers descouvrir
le moyen
sans
et sans un Galien
Qui fait,
Hippocrate
Et
sans
fascheux
d'une Pratique
i'escript
indigne,
ou Gourdon*,sçavoir
D'Eginète'
la Médecine.
Il ne te fault
remascher
le laurier;
longtemps
II ne te fault veiller,
ainsi qte l'escolier,
à la minuict
il ne te fault encore
Jusques
Te lever du matin une heure avant
f'aurore
Ce soing est trop fascheux,
du cerveau
indigne
De celuy qui s'efforce
à fuir le tombeau.
H suffit bien d'avoir
un sçavoir
pédantesque
Un peu entremeslé
de la langue
Tudésque*.
tu
auras
Quand
du Latin
donques
espluché
mots
comme un riche butin
Quelques
plus communs,
H te les fault garder
et ne faire largesse
De ce qui est )e neud de toute ta
sagesse.,
s'il vient à propos,
il ne sera que bon
Puis,
Devant
les Courtizans
un Platon,
alléguer
Encor'
que n'en aies leu
que la première page;
il fault quelque estrange
Et, ce faisant,
langage
i. Paul d'Egine,
écrivain médical grec, né dans )'!te
vivait
au
vn'
siècle, après J.-C.
d'Egine,
Voir la dernière
édition et traduction de sa Chirurgie par le docteur Briau.
·
Paris, Victor Masson, 8;
2. Bernard de Gordon, célèbre médecin de l'Ecole de
Montpellier, né dans le Rouerguevers
12 ;o, mort vers t;2o.
Il fut recteur
au collége de Montpellier,
et composa de
nombreux
ouvrages sur la médecine, dont le plus connu
est le Lilium ~~<n<e.
voir les indications de Brunet,
1!, col. 1668-9.
3. On voit que l'affectation du germanisme
n'est pas une
mode récente.
4. tmp.: n'en es.
LE
Pour
plus
MÉDECIN
COURTIZAN.
!0~
tes mots,
entrelarder
de la teste et du dos.
heureusement
parler à demi,
l'Anathomie,
sçavoir
Il n'est icy mestier
l'effect de toute
maladie;
La nature,
les raisons,
moins nous sert cognoistre
Encore
et des saisons,
des temps
Du divers changement
des eaux, de l'air et de la terre,
Le naturel
Et
le pays enclin au foudre et au tonnerre,
ou bien, pour estre object
Le lieu marécageux,
Au climat du Midi, à la peste subject
sur les plaines salées,
I) ne fault, curieux,
vallées
et aux humbles
Sur les monts raboteux
mille maux
ton esprit,
Arrester
pour avec
des divers animaux
le naturel
Chercher
terre le ventre
Il ne fault point ouvrir de la
son centre;
les métaux qu'elle tient en
Pour chercher
tout au long d'un esté
Il ne te fault courir
Et
Pour
sçavoir
et la diversité
dont la sotte
divers,
la vertu
science
simples tant
de l'ignorance.
l'orgueil
Ne sert que d'augmenter
Brief il ne fault ronger tes ongles jusqu'aux doits,
un estomac
panthois,
II n'y fault acquérir
hors d'halaine,
se
mettre
courant
çà et là,
Pour,
la haine
de nos maistres
Crainte
de s'aquerir
D)eu.
comme
sots redoubtent
ces pauvres
Lesquels
lieu.
le premier
d'avoir
seulement
l'ombre
Soubs
ceste misere,
fuyant
Il fault tant seulement,
chez un apoticaire,
Hanter
temps
pour quelque
le nom de cinq Médicaments
Pour
apprendre
Des
i. Allusion
locis.
à l'admirable
traite
d'Hippocrate
De aere et
LE
'04
Et
les efTects
peu les
dp
effects
de
peu
veux qu'en.la
Court
diaphenicon
Et le catholicon
De mille
Recipéz
Affin
CôURTIZAN:
bien
bien
Si tu
Le
MÉDECIN
que,
s'il
ffot-c
f.m~
leurs
tempéraments,
ne te
personne
passe
<, la rheubarbe,
la
casser
3, et si sera bien faict
faire
advient
un
commun
malade
qu'un
lict sans
que
tu ne face
dedans
son
Longtemps
Des
breuvages
premiers,
De brouiller
)e papier
tant
qu'il
Puis
ii
fault
par sur tout,
pour
face
faire
extraict,
languisse
tu )e
guérisse
défault
le sault.
tes
meslanges;
Turbit~
(Electuaire
diaph~n:c).
Composition
Turbith,
diagrède,
pulpe de dattes,
gmgembre
poivre
blanc,
macis, cannelle,
rue,
fenouil,
amandes
doucès,
sucre, miel, etc.
Cet électuaire
était
réputé
doué de
vertus
purgatives
sur certaines
spéciales
humeurs,
telles
les humeurs
Sr~
bilieuses
ies
et
»
sérosités.
A. F.
2. Casse, fruit
du Cassia futula,
purgatif
doux, très-emet relativement
ployé autrefois
délaissé de nos
jours. L'exa prouvé
périence
que la casse ne jouit que de vertus
et mer~s.uï~
en
~°~°'
J'avaient
dotée
~Tto~e~
en avaient
fait
un des remèdes
les plus
usités
dans les
siècles précédents.
F.
BÉRALDE. Hé
bien, mon frère,
qu'en
dites-vous
? Cela
ge~pa~t'e~
HO¡¡,
de bonne casse
est bonne.
Molière,
acte III, scène 1.
~<
.?.; Ca~o~on
ou Diacatholicon,
purgatif
etc.
universel,
très-renommé
Vieil électuaire,
de co~ofi
i~
!on ort
complexe
casse, séné, agaric,
tartre
rhubarbe,
soluble,
de chêne,
polypode
raisins
réglisse,
secs, armoise,
aigre
n~~
anis, miel, sucre,
etc.
C'était
un
remède considéré
spécialement
comme
«
Pur~
les humeurs.
»
a cru pendant
un temps
que ce remède
et les préune action
cédents exerçaient
curative
sur le mal français.
dont
~ice~
a depuis
l'expérience
fait justice.
longtemps
A. F.
LE
un potus
Ordonne)Et
ne
faillir
C'est
en
COURTIZAN.
MÉDECIN
de drogues
d'en
jamais
cela
t0$
plus estranges,
un papier'
du mestier.
emplir
la ruse
que gist
escrire
il tes receptes
fauldra
Encore
bien
ne les puisse
Telles
lire,
que le commun
mal
ce papier
Affin
escript
qu'en admirant
il prise
ton esprit
sacrée
chose
Comme
telles
or toutes
cher
comme
Et tienne
receptes.
le meilleur
Voylà
Lequel
De te
Te
si tu
scais
faire,
en Court,
jecter
à tous,
faire
croire
De
Courtizan,
quelque
Servi
au bon vouloir
De
Car
De
celles
qui
il sçaura
cabas
ont
pris
toujours
enfrichez,
de
point
meilleurs
mes
entreprens
et, pour
mets
toy
qui aura
plus
soulas
si,
en
la rongne
finement
en grace
premier
long
et honneste
de
préceptes,
hardiment
espace,
plaisir
leur desir;
telle
brigade
2 ou la pelade"
de G. Dordoni et
). Allusion aux tendances
po~t~-m~u~
des
Les prescriptions
de la plupart de ses contemporains.
cométaient
en effet des plus
médecins
de cette époque
trente
EUes
contenaient
souvent
dix, vingt,
jusqu'à
plexes.
dans une même foret même plus, associés
médicaments
de
un exemple,
le fameux
mule. Pour en citer
Emplâtre
a survécu jusqu'à nos
Vigo, qui date du xvi° siècle et qui
bizarre
où
ne
est
un
pas moins de
figurent
jours,
composé
A. F.
substances
différentes.
vingt-quatre
d'assigner
auquel il est impossible
2. Rougne, vieux terme
cerautrefois
à désigner
Ce mot servait
un sens précis.
le définit
de la
Ambroise
Paré
affections
cutanées.
tgines
« Rongne est une aspérité du cuir, ou une ulcération
sorte
etc.
a
A une époque
avec un prurit,
légère conjoincte
de
de
le
terme
nous,
rongne a été dévié
ptus rapprochée
affecté d'une
et
de son sens primitif
plus spécialement
cutanées
affections
aux
que l'on suppofaçon
satirique
d'une
contamination
d'une
source
sait
dériver
impure,
ou autre (syphilis,
vénérienne
gale, etc.).
Nicot (Thrésor
de la Langue Françoise;
Paris,
t6o6,
to6
LE
MÉDECIN
COURTIZAN.
Auront
buissons
fascheux
point delaissé
quelque
le juste loyer des faicts chevaleureux.
Tu auras cependant
quelque phiole preste,
embasmé
leur teste,
Quoique
onguent
pour parfumer
tu
tiendras
bien
Que
cher, et te pourras vanter
Pour
et par souvent hanter
Que par ta diligence,
et l'Itale, et )e pays de
L'Alemaigne,
France,
Tu as de ces onguents
appris
l'expérience
Et qu'il n'y a que toy
sache
ces secrets,
qui
Que tu as, à grand coust et grand labeur,
extraicts,
Partie des escripts et fascheuses lectures
Des auteurs
et partie
des cures
anciens,
Que tu as à Paris avec contentement
En faveur d'un chascun faictes heureusement.
Ainsi donque
il te fault contrefaire
advancé,
Du grand et du sçavant,
et toutes
fois complaire
A ceux desquels
tu peux arracher
du profict,
Avoir tousjours
en main du gingembre
conSct~
« Scabies à rodendo, quod
in-fol.) définit ainsi ta rogne
scabies erodat corpus. »
A. F.
3. « Pelade, The falling of the haire )) Cotgrave. Cette
dénomination
n'avait pas autrefois
te sens précis qu'elle a
pris de nos jours. Elle était employée par nos pères pour
qualifier toute maladie provoquant la chute des cheveux et
des poils.
Dans le langage vulgaire, le terme de pelade
était plus spécialement
affecté à la chute des cheveux
d'origine vénérienne, « provenant de paillardise, » C'est là
évidemment le sens que notre auteur prête à ce mot.-A.F.
Ainsi que tant d'autres remèdes,
très-estimés
autrefois et discrédités de nos jours, le gingembre était
réputé
jouir de vertus non moins multiples que bienfaisantes.
Il
« bienfaisant à l'estomac,
était, croyait-on,
à la digestion
et au poumon;
il fortifiait le cerveau,
la mémoire et la
en
il
était
et
vue;
discutait les flatuplus
aphrodisiaque
-lences. Ces
deux dernières propriétés
sont vraisemblable-
fin
Pour f. <-n
en fin
Et
te
Et
Tu
ftn
du
monstrer
une
Avec
COURTIZAN.
MÉDECIN
LE
cuillier
à sa mieux
rfna':
repas
ainsi
support
l'argent
Si tu es appelé
pour
il
te
Un malade,
fàult,
Et
veu
Ayant
Qn'il
Taster
De
mieux
pour
fault
s'il
t'aeste
son
arracher
urine,
quand
de son
salé,
du
poulet
Prothenotaire.
aller
pour
visiter
mieux
profict
ordonner
toy-mesme
que
tu
son
un
potage,
luy
auras
le contenter
de
toy-mesme
mignardement
est
sa faveur
qu'en
tu auras
affaire
affin
et
De
à Monsieur
en donner
aimée,
à table,
taMe,
et serviable,
honneste
le bien-venu,
sois
nrésenter
présenter
le
107
dommage,
assaisonner,
donner
faict
cuire
le conseil
dans
auteur
qu'il
ment celles
que vise notre
A.
F.
donne à Dordon.
il faut se reporter
ce trait malicieux,
]. Pour comprendre
où la
d'une
et aux
époque
aux pratiques
prescriptions
et
des
des
aliments
boissons,
le choix
du régime,
direction
attention
d'une
du médecin
l'objet
étaient
de la part
d'être
à
force
ridicule
surveillance
d'une
méticuleuse,
humorales
idées
effet
où
les
en
Dans un temps
exagérée.
alitoutes les substances
d'une
faveur,
pleine
jouissaient
de
vertus
étaient
spéciales,
mentaires
supposées
jouir
des humeurs
». Les unes
« la crase
à
modifier
propres
celles-ci étaient
les autres incrassantes;
étaient
fluidifiantes,
ou
humectantes
celles-là
ou tempérées;
froides
chaudes,
et
d'autres
sur la pituite
certaines
desséchantes;
agissaient
en un
bile
ou
etc.; aucune
le
la
l'atrabile,
etc.,
sur
sang,
dans
se croyait-il
Aussi le médecin
mot n'était indifférente.
rechercher
de'
étant
maladie
une
donnée,
l'obligation,
de formuler
»
et
«
l'humeur
prédominante
quelle en était
Il
appropriée.
cette
base un genre d'alimentation
sur
ou y faisait entrer toutes
alimentation
de cette
excluait
comme
nuiconsidérées
les substances
hypothétiquement
ainsi
Il
dressait
telle
humeur.
à
telle
ou
sibles ou favorables
le
et descendait,
de menu,
une sorte
pour son malade
minces
détans
aux
du monde,
plus
plus consciencieusement
identiques,
la
De même, et pour des raisons
de cuisine.
!o8
LE
Toy-mesme
roy-mesme
le couvrir,
conduire
couvrir,
toy-mesme le conduire
toy-mesme
et dans les excréments
persée,
A la selle
MËDEC!N
Priser
les beaux
H fault
dire
effects
COURTIZAN.
de tes médicaments.
au[x] parens
que pour la maladie,
ce
ne
fust
le
que
rien,
danger de la vie
Est fort à
mais que tu pense bien
soupçonner
ton
Qu'avec[que]
moyen le tout ne sera rien.
Ainsi ont devant nous leur richesse
augmentée
Mille et mille Tuscans,
dont la grandeur
vantée
!a bravade
à leurs
Apporte
Coyons
nepveux,
finement
sçavent
Qui
leurs ayeux
ensuyvre
Et ont desjà si bien endormi
nos Syraines,
Et faict siller2
jes yeux de nos raisons
humaines,
rien sinon que ce qu'ils
Que nous n'estimons
font,
Ores qu'ils facent naistre
une souris d'un mont,
Et, à nostre dommage
leur folie,
essayants
Vendent
Je vain orgueil
de quelque
Comédie.
Voylà comme il faut faire et conduire
son art,
veult
estre
bon
Veau
Qui
3, et qui chercheavoir
part
Or
qualité des excréments,
comme de toutes
les matières
rejetées par les voies naturelles,
était interrogée avec un
som minutieux, comme propre à éclairer sur la nature
des
« humeurs peccantes ou
On voit qu'avant
superflues a.
Molière, le satirique auteur de la pièce ci-jointe avait compris et flagellé la ridicule exagération
de telles pratiA. F.
ques.
« Presque pareille histoire nous conte l'on du Médicin d'eau douke, neveu de l'Advocat de feu
lequel
disoit i'œie du chapon gras estre mauvaise et Amer,
le croppion
redoutable,
pourveu que )a peau fût ostée, afin que ]es
malades
n'en mangeassent,
tout fust réservé pour sa
bouche. )) Rabelais, Prologue du
quart livre.
t. Imp.: souspeconner.
2. On a conservé le verbe dessiller.
}. C'est-à-dire
savoir bien téter la vache à lait.
MÉDECIN
LE
COURTIZAN.
tOC)
monde
rmix
nui
tindrent
tindrent
le monde
jadis ceux qui
abonde.
leur grand'richesse
Feirent
que par sus tous
Mais garde toy sur tout qu'en faisant cet estat,
comme un fat
et mocqué
Tu ne sois descouvert
deffendre,
On n'est pas moins prisé de se sçavoir
son bruit,
En maintenant
que de l'avoir sçeu prendre;
Es t.trézors
Icy
~nnt
dont
!af);<:
et les moyens plus beaux
aux bons Veaux.
seulement
a departi
l'artifice
j'ay monstré
d'Orbuno,
sont les effects
Que Dieu
Jusqu'icy,
De pouvoir
acquérir
la Science
nourrice,
ceux
un moyen plus court que n'ont pas faict tous
du loisir paresseux,
Qui ont laissé l'amour
vain tu te tourmante
Et, pour tant que je sçay qu'en
la voix applaudissante
par sçavoir
D'acquérir
le moyen
de Court,
De ce Monstre
j'ay descript
bon Médecin sans Claude Galien.
D'estre
Par
Fin.
fO
La
du
Description
eru~
bataille
grands
Princes
appellez
merveilleux
entre
faicte
conflict
les
deux
et
très
plus
de
la Région
Bufatique,
Caresme
et Charnaige.
Cette pièce appartient
à la série des Débats
qui i
eurent
tant de succès au
Barbazan
en
a
moyen-âge.
une rédaction
du
publié
XIIIe
siècle
intitulée
Bataille
de Karesme et de
Charnage,
qui ne compte
pas
moins de $86 vers (Fabliaux
et C<M!M des PocfM
des Xle, XII, Y/7/,
Fois ~M
XIV et XVe siècles, tires des
XIII, J~
meilleurs auteurs;
nouvelle édipubliés par Barbazan
tion augmentée
et revue par M.
Méon; Paris,
Warée,
t. IV, pp. 80Cette
t8o8;
dont
composition,
a donné
un
Legrand
résumé
d'Aussy
en prose
ou Contes, Fables et Romans
(Fabliaux
du XIIe et du
~°
traduits
ou
extraits par Legrand d'Aussy,
siècles,
~OM&mf édition;
Renouard
Paris,
t. III,
(829,
offre
d'assez
notables différences avec le
pp. !9-~)
texte que nous
allons
Le début en est
reproduire
solennel
Seignor,
ge ne vos quier
Uns fab)e[ vueil renoveler
celer,
ET
CARESME
CHARNAIGE.
trttir
t~mn-:
a
a ~<:tp
esté nprfïnR
perdus
Qui lonc temps
mais Rois,
ne Quens,
Oncques
N'oïrent
de millor
estoire;
Por ce l'ai-ge mise en mémoire.
III
~n!
ne Dus
Quant il est de bone matire,
L'en le set bien par tot l'empire;
Totes les gens et loing et près,
Si com
vos
bien
Sauront
Ge ne vorroie
Cent
Par
ci après,
se ge dirai voir.
orrez
mie
avoir
se ne l' séusse,
d'argent
si que savoir ne l' péusse.
mars
et condes plus curieux
Le poëme
est d'ailleurs
une
et les goûts de nos ancêtres
tient sur les mœurs
relevés
a fort bien
foule de détails que M. Littré
France
littéraire
de
la
XXIII,
dans
l'Histoire
(t.
pp.z~osq.).
Le fabliau
comcoincomme tant d'autres
éomine
fut remanié,
siècle.
à la fin du XV°
du même genre,
positions
dans le recueil
le
texte
Nous en avons trouvé
déjà
de t'Université
cité de la Bibliothèque
(L. F. p. ttt),soustetitresuiyant:
conict
du merueilleux
La description
et tresdeux
cruelle Bataille
faicte entre les
plus grands
Caresme
de
la
appelez
région
Bufatique
princes
S. L ft. d. [P~)rM, vers t 3 o?], in-8
(C Char-~naige.
goth.
de ff.de2o)ignesâ!apage,sign.
A. B.
ne contient
que les cinq lignes transcrites
le reste de la page est blanc, ainsi que le
ci-dessus,
verso du f.
Débat
italienne
de notre
Il existe
une imitation
suivantes
tes éditions
dont nous connaissons
Le titre
1)2
CONFLICT
DE
CARESME
f E) contrasto
1
contrasto
ouero battaglia
ouero
delo
Carnouale
Carnouale
battaglia delo
Finisce
/o
Quaresima,
contrasto
del Carde)a
nouale
la
S.
ed
a.
t/eQuaresima.
0
[Venezia,
F;rmM,
!?],
in-4 de 6 ff. de 32 lignes
à la
le titre en caract.
page, )mpr. à 2 col.,
goth. et le
texte en lettres rondes.
Au titre,
un bois
les deux adverreprésentant
entourés
de leur cortège,
J'un de coqs, de
saires,
de lièvres,
chevreuils,
de poissons
et
etc., l'autre,
de Jégumes.
du Baron
James
E. de Roth(Bibliothèque
schild.)
2" El contrasto
di Carnesciale
& la quaresima.Finito
el contrasto
del Carnesciale
et della quaresma.
S.
ed a. [~rM~,
t!2o?],
in-4 de 8 ff., impr. à
2 col. en lettres
avec figg.
en bois au titre
rondes,
et au verso du dernier
f.
(Catalogue
Musée britanLibri,
i8~,n°
i~;
nique.)
di Carneuale
& de Quaresima.
3° El contrasto
SJ.
[[;o?],
in-4 goth. de~n'.
impr. à 3 co).,
avec une
sur
bois
au
titre.
fig.
grande
(Musée
britannique.)
di Carneuale
et de la Quaresima.
4" El contrasto
Scale
di
a. ['~0?J,
Firenze,
appresso
Badia,
in-4.
del Carnouale
5 E) Contrasto
& de la Quaresima.
Firenze et Lucca, per il P<!n,
avec~),
in-4 deôff.,
sur
bois
au
titre.
fig.
60 Lo stesso;
i'M, t ;y6, in-4 de 6 ff.
n" 2;yy.)
(Catalogo
Pinelli,
contrasto
e la sanginosa
7° Il gran
guerra
di carnevale
a madonna
in
quaresima.
S~m/M!
Firenze, nella &amp~M~'&rm<!rt<t.
//ConLicenza
de' SS.
[628.
Superion.
Il L'anno
In-~ de 8 n:,
en
lettres
avec
sur
bois au titre.
impr.
rondes,
fig.
(Musée
britannique.)
La pièce italienne
est plus développée
que t'ori-
ET
CHARNAIGE.
)[;
,.n"
elle compte
en oH~Mnm~soit
ginat;
79 strophes
~~vers.
Les deux premières
offrent
de grandes
strophes
ressemblances
avec la première
et la troisième
strophe
du poëme français
AI tempo
che volavano
Tutte
le cose sapevan
E questo fit conceduto
Ch' avevano auctorità
Perche
Di fare
Sicome
Durà
epennati,
parlare,
da' fati
di poterie
eran dotati
fare
d'ogni virtù
la gratia
si vôlson degniare,
i truovo
alli Hebrei
scripto
la gratia
giorni
quaranta
sei.
Duo
nel monde
gran potentie
regnava
Che l'un gli sarà dato a)
temporale,
E nella gola
lui
sempre
studiava,
E questo era chiamato
carnovale,
Di cose ghiotte
mai si satiava;
E la seconda
allo spirituale
Ch'a degiunare
ogni dl sera data
Et era la
chiamMa.
Quaresma
La
chent
la
du Contrasto
se rappro~et
strophe
encore
des strophes
et 'y de la pièce franmais
le reste
du poëme
çaise,
offre
de grandes
différences.
Les poissons
ne jouent
qu'un rôle secondaire dans l'armée
du Carême
ce sont
les
itahen
les
tes
les
légumes,
les
choux,
raves,
poireaux,
les
l'ail
carotes,
la
oignons,
surtout,
qui y occupent
là
un
trait
première
place. N'est-ce
pas
sigmneatif,
de l'homme
qui peint bien la sobriété
du peuple
en
Italie?
Certains
détails
de la lutte
des
présentent
dans
les deux compositions.
analogies
frappantes
A la fin du ConfnHfo;,
le Carnaval
est porté sur un
P.F. A-.
R
H~.
DE
CONFLICT
et l'auteur
char de triomphe,
à e6té de lui-les
lui- les coqs
feurer
figurer
victoiredansiepoëmefrancais:
E fè venire
un carro
Con una sedia
Che ben pareva
di grassi
Tanto
in alto
sedia
pulli
CARESME
n'oublie
auxquels
pas de faire
la
appartient
triomphale
rilevata.
imperiale
è circondata~
sous la
nous est en outre parvenu
Le Dc~f italien
écrite en divers patois
forme d'une facétie dramatique
di
et en latin
italiens
Tragicamedia
macaronique
& di madonna Q/MMftMj cosa
Carneual,
Squaquadrante
con i suoi ~MOM!~ che parlano
Mfe<<,
NMMHO/<
come leggendo
intenderete.
parte,
per l'vna et Mf~
Giacomo
Tur!n
Nouamente ristampata.
Brescia,
per
in-8* de 8 ff. (Catalogue
XVI°],
lino, s. a. [secotp
n" 969; Catalogue
Libri,
tS~y, n'' 206~).
Nodier,
deux
La Drammaturgia
d'Allacci,
qui mentionne
de
cette
même
éditions
de
autres
~<,
pièce (éd.
del
La
col.
cite
encore
Quaresima
(rton~Nte
7~7),
favala
o)T~o
il
Giovane
comica di
MrtufMO,
Carnevale,
Crocifero
Paolino
(in Padova,
Fiamma,
Veneziano,
M. le
in-) 2). Enfin,
Crive)tari,
!6~8,
per Gasparo
de Milan, qui a bien voulu nous
G. d'Adda,
marquis
du Contrasto
citées
des
éditions
plusieurs
signaler
intiune autre
pièce dramatique
possède
plus haut,
et
et FMfa di Carnesciale
La Rappresentazione
tulée
in
nuovamente
della Quaresima
~f~mpt:
Firenze,
di
del
Mese
DC.
LIIII
l'anno
M.
in-4
Aprile;
[t6~]
de 6 ff., avec fig. en bots.
on-retrouve
En France,
jusqu'au milieu du XVII~
du fabliau
de Carême
et de
siècle des souvenirs
entièrement
Un
recueil,
presque
petit
Charnage.
le Nouveau
du gazetier
d'oeuvres
Loret,
compose
en Prose qu'en Vers
Meslange
de Pièces curieuses tant
t. Nous citons le texte de l'édition décrite sous le n" t
variantes.
les autres éditions offrent d'importantes
ET
Paris,
chez
CHARNAIGE.
Antoine
[i~
S
de
Sommaville,
166~
une pièce en prose,
contient,
pp.
)~â);c),
in-~2)~
intitu)eé.:
Le Retour
de Mardy Gras,
~a colère contre
le Caresme, accordée par un agent de la Paix, l'année
(à
d'après le siège de Paris.
Alain Chartier
a composé
un Débat
qui figure
dans toutes
les anciennes
éditions
'de
ses œuvres,
notamment
dans celle de ;2~
in-8", sous le nom de
Débat du Gras et du Maigre.
Ceux qui ne l'ont point
lu et qui en jugeraient
le titre,
par
pourraient
croire
cette
offre
ressemblance
que
pièce
quelque
avec la Bataille
de Ca~me
et de Charnaige,
mais il
n'en
est rien.
Le poëte
a simplement
représenté
deux chevaliers
des
succès
qrn ont eu en amour
l'un
est
aussi
différents;
et en aussi
bon
gras
l'autre
est
et
décharné.
point
que
maigre,
pâle
Le compilateur
du Jardin de P/<!t'MnK
a reproduit
cette composition
sous le titre de Débat des deux forAndré
du Chesne'
lui a donné,
fu~
un
d'après
le
nom
de
Debat
des
deux
Fortunés
d'Amours.
manuscrit,
Là Moralité
de la Condamnacion
de Banquet
par
Nicole de La Chesnaye,
M.
Lacroix
a
que
mée dans ses « Farces et Moralités du XV' siècte réimpri)), n'est
sur
le
même
de
Carême
et
de
pas
sujet
Charnaige;
mais elle en est si voisine qu'il y a lieu de ta
rappeler
ici en faisant
sur
remarquer
qu'elle était représentée
les tapisseries
ornaient
la
tente
du
duc Charles
le
qui
Téméraire
devant
Elles
ont
été
dans
Nancy.
gravées
la grande publication
de M. Jubinal
(Voir aussi son
Reeherches
sur l'usage des tapisseries
à
petit
volume,
personnages,
Paris,
t840,
in-8",
et
p. ~2,
~-8)
ont heureusement
à
l'incendie
récent
du
Musée
échappé
dont elles sont l'une des curiosités
les plus
Lorrain,
remarquables.
i. (BHyrM
Mur,[6!7,in-
Maistre
Alain Chartier;
Paris,
Pierre
Le
tl6
CONFLICT
La
faicte
Description
et très
entre
DE
CARESME
du merveilleux
bataille
grande
les deux
Princes
grands
plus
la région
Caresme
appellez
conflict
Bufatique
et Charnaige.
jadis
que les bestes parloient,
~u~ temps
en l'aer et Poissons
en marine
Oyseaulx
en l'aer voloient,
!(( Et que les Beufz légiers
Ce qui fut faict par
r~- volunté divine,
Ou
temps
aussi
Estudioient
et
Et
que
Renartz
i. C'est-à-dire
que
Asnes
Veaux
en
régentoient
en faict
de Cuysine
Geométrie,
les
Gélines
5
« de la région où l'on mange.
» Le mot
au
mais
«
bufer, bouffer, bouffir, signifie
souffler,
propre
il paraît
dans
le lanété
avoir
employé
depuis
longtemps
avec
le
sens
de
«
»
Telle
est
l'ogage populaire
manger.
du
mot
dit
«
Le
M.
rigine
bufet.
bufet,
Burguy
(CMmma;~
de la langue
2' édit.,
t. III,
d'oil,
Berlin,
1870, in-8,
dans
le
une
sorte
de
table
p. {;) était,
principe,
placée
de la porte,
à laquelle
on admettait
les pèlerins,
près
Les gens de
ménétriers,
etc., qui réclamaient
l'hospitalité.
cette
tout ce qui
étant
doués
d'un
bon appétit
espèce
venait
du dois ou grande
table
et disparaissait
à
passait
l'endroit
au dois, c'estqu'on nomma
bufet-par opposition
à-dire
fut d'abord
le lieu à se bouffir,
le lien
que bufet
les significations
actuelles,
» On
bouffi, et de là peu peu
t.
trouve
dans
l'Ancien
T'A~h'f~m~of.f
Jannet,
IX,
(éd.
a
avec le sens de « gourmand
p. 3 3, le mot boufetrippe,
ou de « goinfre.
» Le Dictionnaire
de la langue verte de
M. Alfred Delvau
Paris,
cite, avec
(2' édit.,
]867, in-n),
la même
de
actuelle
signification,
l'expression
bouffe-laballe.
2. Ou sans
accent
est employé
auteurs
par certains
anciens pour au (Cotgrave).
M. Littré croit que
3. Céline.
Poule, de gallus,
gallina.
ET
CHARNAIGE.
Iiy
~p
estoient ~pïcrnpiïr';
de ~prert''r]f
Et Loupsn~ Mff)!~nt
Seigneurs
bergerie,
Mortel
filz
d'Extrême-Ruine
Discord,
Esmeut
débat
pour
Or n'estoient
Que
Tout
avoir
Seigneurie.
ses débats
point
si petis
ce ne fust
pour l'ung l'autre
abolir,
de divers appétis
par orgueil
convenir.
ne pouvoient
ensemble
Qui
Ce méditante
Dés Anciens
me vint
la très
en souvenir
belle
coustume
Qui, pour leur gtoire et,bruyt
entretenir,
Avoient
réduit leurs gestes en volume
leur umbraige
Pour
ce, voulant
ensuyvir,
ma plume.
A leur moyen je modéray
de quoy
débat,
Cestuy
je vueil parier,
Ne fut point faict entre gens viles, non,
Mais entre ceulx que bien je ose appeller
Princes
et Seigneurs
de renom,
royaulx
Dont
l'ung
Triste,
L'autre
des
deux
le Karesme
et maigre
hydeux,
c'estoit
avoit
nom,
personnaige
ung hardy compaignon,
de
Fourny
corps et garny de couraige,
Ung maistre
gars,
ung vaillant
champion,
Qui
se disoit
Caresme
t'Impérateur
avoit
force
Charnaige.
biens
et demaines
Et
de pouvoir
trop sans comparaison,
Tant par les mers que ès fleuves et fontaines;
Ce néantmoins
n'avoit
point la raison
ce mot est lui-même dérivé
Chanteur.
esmeutz.
t. Imp.
du sanscrit
Gar, qui veut dire
!t8
CONFLICT
DE
CARESME
De s'en fournir,
ne soy, ne sa maison,
Mais aymoit mieux de vivre
escharcement~,
Combien
à foison,
qu'il eust viandes
Et n'oisoit
pas despendré-bonnement
Ce qu'il
Pensant
avoit
au droit
vivre
tousjours
temps
et saison,
plus
longuement.
Mais
combien
Charnaige2,
que tant n'eust
de biens que pouvoit
l'aultre
Acquis
avoir,
Ce néantmoins
estoit tousjours
en point
Et de sa part faisoit
bien son debvoir
De se traicter
selon )e sien pouvoir;
Cela
Et
estoit
point
sa mode
coustumière,
à
ce
point,
qu'on
pouvoit veoir,
mestier
de
faire
que
grand chère,
n'avoit
Aultre
Hors
Et
de soucy
tousjours
Ainsi
vivre, sans
saout n'estoit
riens
que
debvoir,
sa manière.
vivant
Charnaige
à son plaisir
de
beaucoup
[la] puissance
De Caresme;
car mieux aymoit
choisir
Tout le Commun
de plaisir
jouissance
Diminuoit
Soubs l'ung avoir que soubs l'autre
nuisance.
Ce que voyant,
Caresme
fut esmeu
et fureur
et n'eust onc patience
D'yre
D'endurer
plus ce meffaict advenu
Tant
qu'il
eust
De ce gourmand,
Lors
assembla
qu'il
»
2. imp.
disoit
des Poissons
j. « MiséraMement.
vivere.
fa mortelle
prins
NICOT.
Charnaigne.
vengeance
incogneu.
là brigade
» COTGRAVE.
« Parce ac duriter
ET
comment
consulter
Pour
Le conseil
Vers
Pour
CHARNAIGE.
fut
Charnaige
le garder
119
il debvoit
faire.
d'envoyer
embassade
dé
ceste affaire
touchant
de c.e meschef parfaire,
se il ne y voutoit
entendre,
retraire
qu'il eust à se
Ou aultrement,
Luy demonstrer
se il se vouloit
deffendre,
du~tout,
tost le fist, car il avoit contraire,
rendre.
au mourir,
se il ne se vouloit
Ou bien
Que
Jusque
A ce faire
feurent
lors envoyez
des plus beaulx
de la mer,
Daulphins,
à parler
et bien enlangaigez
Promptz
bien entamer.
Qui ce conflict sçeussent
à fumer3,
adonc se commence
Charnaige
Trente
Si tost
qu'il
eut entendu
Jours
Et pis que ung ours se prent
sans avoir
courcer,
Mouvoir,
propos,
à escumer,
nul repos
4
Mais,quantpuisvintàsonsensrésumer~
Voulut
ouyr le dict de ses suppotz.
2. Imp.
bient.
t. Imp.
jusques.
;.Aetreeneo)ère:
Le plus souvent, quand je me fume,
Je batteroye, comme fer d'enclume.
Baille-vent et de Male-paye dans
(Dialogue de AfM~t'Mrj' de
t68.)–Ced
permet de faire
le Villon de Jannet, [867,?.
de Villon qui a touune correction nécessaire à un ssage
C'est dans la Ballade au
(p. t2t).
jours été mal imprimé
nom de Fortune
Alexandre, qui tant fist de liamée,
Qui voullut voir l'estoille poussinière,
Sa personne par moy fut inhumée.
La rime et le sens indiquent qu'il faut lire « qui fist tant
de fumée. »
4. Reprendre,
de resumere.
120
CONFLICT
DE
CARESME
v
Chascun
respond
que, quant est de l'assault
Si oultraigeux,
c'est beaucoup
le meilleur
De résister;
mesmement
il le
fault,
Puis que Karesme
est premier
assait)eur,
Car bon
deffend le beau bailleur
naquet
Et bon support
faict gaigner
la partiel
Aussi ne fault que
ung bon coup de maleur
Pour
au besoing
faire la
départie,
adonc creut conseil de
Charnaige
valeur,
Et fut ainsi
ouverte
et partie.
guerre
Or faict
Et
leur
chascun
cure
appareil
de sa part
est de leurs gens
amasser,
L'ungd'ungcostéeti'auftred'auftrepart;
Chascun
pour soy tasche de cabasser 2.
faict son debvoir de cercher
Charnaige
De toutes pars ès
angles de la Terre,
Et Karesme
faict tes siens assembler.
Par toutes
mers, et loing les envoye querre;
au fond des fosséz faict fouiller
Jusques
Les plus expers et usitez en
guerre.
Charnaige
Admonnester
Comme
Sangliers,
envoye
toutes
Eléphans,
Lyons
ès estranges
pays
bestes sauvaiges
Tigres
et tous
et
Porc-espicz
Oyseaulx
volaiges,
'.Proverbe
tiré du Jeu de paume
le n~~t
est le garçon du Jeu de paume
celui
sert la balle
le,
bailleur,
qui
certains auteurs anciens
emploient le mot naquet pour
çon en général (cf. le Dialogue de Messieurs de Baillé-ventgaret
Male-paye dans le Villon de Jannet, Paris, 1867, p..69
et
253)..
2. Faire ses provisions
(Cotgrave).
ET
t2t
CHARNAIGE.
Dains.
Tous
Cerfz,
Biches,
Il 1
là leurs sauvaiges
Et laissent
faillent
les bocaiges,
maisons
Pouraccourirparturbes~èsvittaiges
Là lever camp2 et tenir garnisons.
et Cocz laissent
Poutes
leurs heritaiges
et Oysons.
Paons
Puis à grans pas suyvent
Caresme
aussi
fait
venir
sur
les
rencz
gros et menus.
ses Poissons, tant grans,
De tous costez on ne voit que Harens
laschez le seigneur
Neptunus 3
Qu'àvoit
Tous
Turbotz
y sont venus,
et Morues,
Carlèz,
EgreCns-!
Rayez,
et Merluz,
Muletz,
Marsouins
Congres,
et Tortues,
Cderins~
Seiches,
Rougetz,
de harnois
esmoulus
Tous bien armez
Saumons,
Et bien
Daulphins,
fournis
de bastons
et massues.
Charnage adonc se renge en sa fortresse
Et met ses gens tous en bonne ordonnance
Veille leur est plus seure que paresse,
Et
bon debvoir
meilleur
que
négligence,
les Seigneurs
d'apparence,
lesquelz
Pourceaulx
et preux,
Nobles
qu'on appelle
Se font valoir et prennent la régence
Entre
De tout
le camp
comme
les principaulx,
t. En foule, du latin turba.
2. Imp.
tmp.
Neptune.
champ. –
de mer. » NtCOT.
«
ou
Egelefin,
poisson
4.
Egrefin,
C'est le poisson
» CoTGRAVE.–
< A Kind of Haddocke.
«
Saint-Pierre
le
»; il
qu'on appelle dans la Méditerranée
au genre gade.
appartient
}. Espèce de sardine, du genre clupée.
122
CONFLICT
Entretenans
En bon
CARESME
avec grand
déligence
ordre tous les aultres
trouppeaulx.
Caresme
Et tout
DE
aussi
de fronc
ordonne
ses monceaulx,
à la première
bende
MetsesHarensetsa!ézMacquerau)x;
Puis vont après d'ordre
en l'aultre
prébende
Carpes, Brochetz,
Gougeons, Tanches, Barbeaulx
Prestz
à frapper;
ne fault qu'on leur commande.
Leur Prince
alors expressément
leur mande
nul
ne
soit
osé
de
Que
reculer,
Ce sur peine de
corporelle
amende;
Dire ne fau!t
« Ji m'en vueil donc aller. II'
Or feurent
ils tous
deux bien
esquippez,
de vitaille
Ne reste plus que les
coups soient donnez
Et que en assault
virilement
on aille.
Caresme
<
adonc anime la harpaille
A débeiier~ le sien
grand adversaire
Leur dit ainsy
« Mes amis, ne vous
chaiiïe;
Si nous gaignons,
je scay que je doibs faire;
Garnis
de gens
et fournis
t. «Herpaille, ou Harpaille, c'est une
troupe de caymans
et belistres ensemble, qui vont desrobbant
le bon homme
Aux v;gn)es du Roy Charles
septiesme
« Illecques et à
Saincte-Ermme,
Appartenant à feu Trémouille,
Avoit grande Ae~pa~e et vermine,
Ne n'y demeuroit coq ne
pouUe.
« )) -vient de ce mot
harper qu'on escrit par E, herper,
qui signifie aussi gripper, piller, rapere, ou bien de harqu'on escrit aussi .Ae~
qui signifie une trouppe et
harde de bestes sauvages. » NtcoT.
2. Debellare, terminer la
guerre par une victoire.
ET
Monstrez
Mourir
vous
CHARNAIGE.
vertueux
gens
plutost
qu'au
besoing
123
en bataille
se retraire.
»
Ainsis'envontfermeetdé)iberez
De tout
tuer;
sans grace ne pardon
Tout est perdu.
Aussi considérez
Que c'est de gens qui ont leur abandon;
Ilz n'ont mestier
de fifre ne bedon °
Pour
leur
donner
en bataille
couraige;
De reculer
il n'est pas question
Ne de laisser quelc'un
d'eux en ostaige,
Mais aiment
mieux toute
production
Mourir
deux foys que soy rendre
en servaige.
Or vindrent
Près
ilz, sans
plus longues
qui se nommoit
d'ung
attentes,
Puis
chasteau,
Pitance,
lequel esievèrent leurs tentes.
des fleuves en
grande
diligence,
à oultrànce
par assaulx, dénoient
Leur
ennemy,
Jouxte
Deus
qui
là dedans
estoit,
Leque!,sçachantdebataH[erusance,
Tout employer
leur vertu les iaissoit,
Donnant
à ses gens espérance
tousjours
Que puis après tout à temps les auroit.
Quant
Et
ses Poissons
employé
quasi
eurent
tout
bien
assailly
leur
pouvoir,
estoit
que chascun
deffailly
De tant chasser sans riens prendre
ou avoir,
Les espions [efeirentâsçavoir
Tant
d'eux
A Charnaige,
lequel
avoit
commis
.Les fins Renars
et sçavoir
pour guetter
Tambour.
CONFLICT
!2~
DE
CARESME
f<nnffai!!oifntsE<!mnrtf)z6nnfmv<
Ce
faisoient
ses mortelz
que
Lors dit aux
siens
Et que à frapper
Incontinent
1
ennemys.
feissent
leur
qu'ilz
ne feussent
debvoir
endormys.
de deslascher
bombardes,
Chargées d'œufz, pour les espouvanter,
Poules
Lombardes,
Que avoient
ponnu grosses
Ce que les fit dens~ leurs fleuves entrer
Et cautement
En attendant
Mais
ou dessus
en leurs tentes
l'ardeur
que
se viennent
musser2,
feust passée
amasser
l'assemblée
Ptungeons,
avecques
Cignes3,
Des grans Hairons,
lesquelz taschent chasser
hors de l'eaue desirée.
Tous les Poissons
la gueule
ouvrant
grande,
ung Saumon,
Par dessus l'eau si fort les estonna
« Tue
se rende
criant
à mort
Comme
.qu'on
Que ayant grand peur chascun s'en retourna.
Lors
D'ont
tous
Charnaige
despit du retour
)t,
ses gens ordonna,
des Oyseaulx,
Ayant
Puis pour les champs la ville abandonna
les Poissons
Et vint cercher
jusque s es eaux,
Puis ung grand trou dans la terre mina
Pour
espuiser
Beufz
fleuves,
et Moutons
puitz
faillent
et ruisseaux.
s à
grans
i. Imp.
dedens.
2. Cacher.
Imp.
Lignes.
donc.
4. Imp.
i. Imp.
jusques.
6. Tombent; c'est le latin fallere.
ser saillent.
troupeaux
On pourrait
propo-
ET
CHARNAIGE.
125
Sur
ses Poissons,
quant l'eaue fut puisée
1
1
T"'o..
-1
TT- 1
..1
et Veaux
Vaches
Cerfz,
Biches,-Dains,
Chièvres,
Font ung desbault~
parmy ceste assemblée
Si véhement
que la terre est tremb)ée.
Et
la plus part
Caresme
adonc,
Se retira
Mandant
Quelque
Or
ont
des Poissons
mortz
de peur.
l'ordre
troublée,
au loing pour le plus seur,
ès estranges
contrées
quérir
support
pour lever ce mateur.
perdu
voyant
les Poissons
leur
vertu,
et vaillante
prouesse,
Force, vigueur
Et le pouvoir
de Caresme
abatu,
en
si
vaillant
estoit
hardiesse,
Qui
n'eust
esté la finesse,
Car aultrement,
à peine
Ce néantmoins
Bien
en eust-on
mène
pou chevir~;
encor tel rudesse
qu'il pense encor tenir.
ne cesse
Pied à Maleur,
et de quérir
Ayde par tout pour les siens secourir.
Ce maleureux
donc mande à la grant Balaine
content
il luy pteust de venir
Que à son secours
son demaine
Dit qu'el ne veult délaisser
Non
Et qu'en effet ne se veult desgarnir
Du sien propre
pour ung aultre fournir,
ses portz.
Car bon mestier a de garder
Ce mot n'est pas dans Cett. Causent une panique.
on
trouve
Desbaudi, Desbaudir « to make
grave, mais
y
sad, or ashamed (old words). »
2. Imp.
se.
3. Aurait-on pu l'amener à raison. « J'en chevirai bien;
t wiU bring him to reason. » COTGRAVE.
126
CONFLICT
manda
manda
Or
Aux
il encor
~nmï*
il
Champignons,
Leur
promettant,
De vivre en paix,
Soubz
DE
a)I!pnr<:
ailleurs
CARESME
nn~ï-tr
quérir
et Rèfortz,
Espinars
tout selon leur desir,
mais
qu'ilz
soient
les plus
fortz.
ceste
en abundance
foy viennent
Carrottes
et Naveaulx,
Raves,
Oignons,
Prestz
de gaigner
par mortelle
vengeance
L'honneur
et
débe))er tes Veaulx.
perdu
Tantost
hideux Pourreaux,
après vindrent
et barbutz,
Longz
gens de cueur et défence
Garnis
de feu, d'espées et
coulteaulx,
Comme
voulans
tout tuer à oultrance,
Mais au devant viennent Boucz et
Chevreaux,
Qui au besoing
délibvrance.
promettent
Chascun
combat
de sa part fort et ferme,
Tant qu'on ne sçet qui des deux
gaigne ou pert;
Donc Charnaige
son poulailler
deferme
Pour ce conflict
acquerre ptus~appert.
Lors saillirent
dessert
pour )e dernier
Poules
et Cocz, et
Chappons
affamez,
tout
ie
fut
Tellement.que
couvert
champ
Incontinent
de Porreaux
entamez,
Et fut ainsi le débat
descouvert;
Riens ne valut qu'eussent
esté armez.
Caresme
adonc,
voyant ce deshonneur,
fort à despiter
sa vie,
Et maugréer
sa puissance
et honneur,
Puis que si tost elle estoit deffaillie,
Combien
pourtant
que ce luy fust folie,
Car de riens plus n'en eut il
davantaige,
Commence
ET
CHARNAIGE.
!!t)*~ mff
r'p<:tmt
c'estoit.
d'aultre
part
à faire
ce
l'incitoit
Et
Qui
s'il
Donc,
aultre
Une
Or
Ce
les
donc
qui
ne
fut
n'est
l'a
chanter
nom
par
desservie1;
plus
saige.
vainqueurs,
haultement,
2 de triumphateurs,
tout
haultainèment
champs
pas'
bien
demeurèrent
sans
des
pt envie
pnv)~
et
dommaige;
monstrera
Cocz
D'ont
acquirent
feurent
dictz
Et
Seigneurs
Raison
il
a perte,
fois se
ti3!ti~
haine
1~7
qu'on
et
les
inaistres
beiïateurs
nomme
aultrement.
concluz,
puis que virilement
quoy
et victeurs
les Cocz
Se sont
roys
portez,
doresnavant
Seront
nommez,
seigneurs
Poissons
les maieurs".
tous
Et par dessus
Par
Plus
que
moins
nuist
« M deserve)).
« Mériter a; anglais
2. lmp.
non..
Le mot Maïeur est resté long3. Les plus forts, majores.
le sens de Maire, à
temps dans le nord de la France avec
échevinale.
la tête de l'administration
à qui M. Georges Guiffrey vient
Macé
de
Villebresme,
4.
à Reginus,
Cleriande
la Romayne
de restituer
l'Epistre
de
la
et
attribuée
à Gringore
Brunet,
signe.de
par
par Goujet
fut
moins.
Cette
même
devise
Plus
reprise
plus
devise
que
Nous ne nous hasarderons
tard. par Gilles Corrozet.
pas à
devise
Plus
avec
notre
si
elle
doit
être
confondue
décider
t.
que
moins
nuist.
128
tMNMN!Sjt
Le
Testament
Levrault,
Le
et
Epitaphe
de
Sergent-Royal
chaussée
de Ct<
Maistre
en
la
Petit
et le Grand
Testament
de
bien
des
imitations.
Cette
inspiré
qu'on
une
des moins connues.
En voici
la
Françoys
Séné-
Villon
ont
va lire est
description
bibliographique
Le testamet//
et epitaphe
Dizaine~
de maistre
Franle
coys
en
la
Levrault,
ser-gêt
royal
sénéchausëe de guyenne
S.
n. d., très-pet.
de 12 ff., de 2; t
in-4 goth.
lignes à la page, sign. A.-C.
Au titre,
un bois grossier
un
qui
représente
homme vêtu d'une
sous
l'arcade
longue robe,
placé
d'un portique;
le verso du titre est blanc.
Au recto du dernier
de bordure
f., deux fragments
en large
terminent
la pièce;
m verso un bois
qui
des armes de France.
Cette pièce est restée inconnue
à M. Brunet.
Nous
t. Il est difficile de comprendre
autrement
qu'une épitaphe en dixain, c'est-à-dire en dix vers; on verra pourtant
p'us loin que l'une des épitaphes a vingt-quatre
vers, et les
deux autres chacune neuf vers.
TESTAMENT
ta t.rpn¡"r\Nl1i~nn~
reproduisons
DE
LEVRAULT.
!2t)
i:P~t1,u;:
l'avamnlairo
-~nna
-i,n"e
n;
d'après
l'exemplaire,
que nous crodu British
a. q. 5. Elle
yons unique,
Muséum,;oy~
réunie
dans
un
recueil
aux
~mou~~M
occu.s'y trouve
de )a Taysonnière,
aux QuM~f!f!M~ de Guillaume
tions'et
Demandes
recréatives (Paris;
à t'~rtd
t;),
Science de rethoricque
et aux Demandes
d'Amours
avec
les Responces.
On.
verra,
d'après
est
certainement
pièce
deux Sergents
royaux
de nos notes,
plusieurs
que la
Bordelaise.
Il y est question
de
l'un est Jehan Leguenais
ou
Lequenais,
d'Amboise,
Sergent
royal;
l'autre,
qui
malmène
fort son confrère
dans son Testament,
est
Levrault.
C'est )e nom de celui-là
François
qui figure
à la fin de toute la pièce; mais, comme, dans cequ')!dit
il se traite presque
aussi mal que son
de lui-même,
il
ne
faudrait
affirmer
absolument
collègue,
pas
que
Levrault
n'est pas un nom de guerre et qu'il
François
est bien celui de l'auteur
de la pièce. Cela est cependant bien probable,
et la manière
dont il parle de
lui-même
n'être
imitation
littéraire
du
peut
qu'une
thème donné par Villon.
c'est
en vain que
Ma)heureusement
nous
avons
demandé
à Bordeaux
si on connaissait
Jehan Leguenais
ou François
on ne nous
a pas
Levrault;
Etienne
sur
ni sur
répondu
davantage
Fournier,
Greffier
l'on
nomme
»
ce
Thoard
< que
qui devait
aux grands jours d'Agen. C'est affaire aux
se trouver
érudits
d'éclaircir
ce dernier
Plutôt
d'Agen
point.
véritables
Grands
tenus
de
une
Comjours
que
par
du
Parlement
de
mission royale
J'assembtée
à
Paris,
il
est
fait
allusion
a
fort
bien
n'être
pu
laquelle
qu'une
session extraordinaire
tenue à Agen
par une simple
du Parlement
de Bordeaux.
délégation
P. F. X.
9
ET
TESTAMENT
1~0
~«~MM~u
u nom
du Père.
au nom du Filz.
Père,
Filz,
Qui fut en la croix crucifix
Pour
l'Humain
rachepter
Lignaige,
Du
sainct
Esprit~,
eurent
cueurs
Où les Sainctz
Pour
EPITAPHE
le point
~f~
affix
prénx
avoir
le hau)théritaige%
estre sur l'aige
cognoissant
Je,
Où fault
Pour
garder
Luciffer
Que
Veu)x~
Ains
finir
mes pouvres
jours,
i'ame de dommaige
n'ait
commencer
que le corps
A Dieu
Fadvantaige,
cestuy
ouvraige
aict prins son cours.
je )aisse
Et à sa mère
ma pouvre
ame
Nostre-Dame;
Le corps yra à l'aventure,
Dieu que évite la flame
Priant
Du feu d'Enfer,
ort et infame,
Mon
âme, sa doulce faicture.
De mon corps,
de sa sépulture,
Il ne me chault pas ung denier
7;
Mais
que l'âme là hault demeure8,
Autre
chose je ne procure 9,
Le corps en terre en pourriture,
Car
je ne puis
son
droit
nyer.
t. )mp. esperit.
2. tmp.
print.
3. L'héritage du
Ciel. – 4. Imp.
n'aict.
Veutt.
6. Imp.
j. Imp.
dm.–7.)mp.:denfer.
8. Exemple de la prononciation
de cure en ure, déjà
dans
une
note
du
Débat
d'Eole
et de Neptune,
signalée
P-=!
9. Imp.
je me procure;
je n'ai cure, je ne me préocdu
sort
de
mon
cupe pas
corps.
DE
MAISTRE
Toutesfoiz,
LEVRAULT.
s'il
Que mon corps
plaisoit
peust
à Dieu
avoir
le
Encymetiereouenégiise,
Je invoquerès
sainct
Luc,
Sainct Jehan, saint Marc,
Evangétistestantsainctine~,
En leur priant
qu'à leur
I:!
lieu
Mathieu
de cueur très
pie,
devise
Chascun
mist sur moy son escript
A celle 2 fin que l'on advise
Le lieu où ma charoigne
mise
Sera
soubz
Quant
terre
en puantise,
de vie seray
De mes biens
prescript.
pour
prier
pour
moi
Jenesuispasengrantcsmoy,
Mais Dieu cognoist
ma voulonté;
Je tiens de lui et puis du Roy;
Je n'ay richesse
ni arroy,
Baronie,
Chanoinie3,
Conté,
Car je croy, quant j'auray compté
Mises, receptes
que j'ay eu
Payé ce que j'ai empruncté,
en sera
Quetc'un
Et que,
le tout
Je devrayS
Par
quoy
Si je leur
D'atendre
plus
mesconté
bien
racompte,
ne m'est
qu'il
je prie
dû.
mes créanciers,
doy drap ou deniers,
en paix leur payement.
Tant Evangile sanctifie?
2.!mp.:AcceHe.
Chanoine.
tmp.
4.
deueray.
!mp.
eue.
–
Imp.
ET
TESTAMENT
132
ï-
-r-i-
EPITAPHE
-)-~±:
Je les pay[e]rois
volontiers
Si j'en avois au moings ung
Ou bien le tout entièrement;
tiers,
Au fort
aller, au Jugement
J'espoire avoir assez chevance
Pour les payer joyeusement,
Sans
faire
feste
satisfaictz
Quant
S'il
aucunement;
seront vrayement,
j'en
leur plaist,
Au surplus,
Pour distribuer
Les biens
aurai
me fault
quittance.
commencer
et advancer
dont
je suis disperseur;
Je suis seur qu'il les faut laisser;
C'est pour chascun
récompenser
Pour estre plus de salut seur.
ni aussi seur;
J'ay ung enfant 4, de Dieu donne~
S'il est en son temps gaudisseur,
Je n'ay frère,
!t sera
mon
vray successeur,
le possesseur,
Dieu l'a ordonné.
De mes farces
Ainsi
S'il
que
veult
user
Je lui en laisse
de-Réthorique,
la praticque
ChezCiercsetRéthoriciens;
S'il veult user de la Phisique,
De Chantre[rie
et] de Musicque,
t.Imp.:enfans.
2. H indique par H que son fils était un enfant naturel.
sont à l'origine
des
Dieudonné,
Dieu-le-fit,
DMUX-)'oye
à des enfants qui n'ont pas de nom
données
appellations
legitime.
DE
MAISTRE
LEVRAULT.
n,_
Chez
t~
3
'1
chez Phisiciens,
Chantres,
Et, s'il veult Astrologiens
aussi pronostiquer,
Ensuyvre,
Je l'ày laissé, je ne dy riens:
Au fort preigne
les livres miens;
Je les luy donne,
Hz sont siens,
Pour
mieux
son cerveau
s'il
Item,
est tendre
thopicquer.
du
bas
Et qu'en amours aict ses esbas
En faisant saultz,
pectz,
petarades,
Pour
en
lisse
et
jouter
combatz,
Tant
aux
bas qu'aux
fermes-combas,
Sans
y prendre
harnois,
salades,
Je luy laisse rondeaulx,
balades,
De virelais
cotre
ung
plain,
En yver faisant
ses aubade[s]
Gecter
en l'air mille gambades,
ç
De çà,
Mourir
de là, sur
de froict,
Oultre
A tous
plus, pour faire grand
venans
et à l'enchère
Je lui laisse
mon
cella
Avecques
Une escriptoire
Avec
plume
Une2
table,
Ung
les estrades
aussi de fain.
hault
chère
bonnet,
une
chaire,
que choisie~
et [un] ganyvet,
[telle]
chandellier,
t. Vers qui devrait
le quatrième.
Faut-il
2. Imp.
D'une.
qu'elle est,
une sattière,
rimer avec le premier,
lire
qu'ai en chère.
te second
et
TESTAMENT
1~4
nnp'vprrpan'irpf1nncrcrnf1~f~
aussi
Ung verre
[et]
Ung
Mon
Et
Il.est
pot
de
grand
mes
jeune;
de
terre
EPITAPHE
ung
godet~,
et ung
pourpoint
chausses
je le
ET
veulx
1
vollet,
à hault
collet
le derrière.
commander
Au
amender
Céleste,
lequel
peult
Jeunes
enfans
de la voye~;
desvoyez
A luy tout
seul le veux
recommende[r],
En le priant
qu'il
le veulle
ayder,
Le desvoyant
s'il prent
mauvaise
voye.
C'estoit
la chose
ce
monde
qu'en
j'avoye
Plus
mon
tu
le
bien.
scez
desiré,
Dieu,
Je te supplie,
que si en rien desvoye
Hors
de vertu,
le radvoye,
que soubdain
aultrement
Ou,
qu'il
périsse
ou se noye,
S:il n'a desir
d'estre
home
de bien.
ung
i. Quand il ne se dit pas des seaux attachés
à une roue
élever l'eau,
un godet n'est plus guère
petit
qu'un
où l'on met des couleurs;
il y a une vingtaine
d'anaussi le petit pot de verre
nées, c'était
conique
que l'on
mettait
sur les ifs ou qu'on
ou en
en
cordons
arrangeait
lustres les soirs d'illuininations.
M. de Laborde
(Glossaire
« Sorte de
des Emaux,
verbo Godet,
le définit
p. 312)
fait en manière
de coupe, sougobelet évasé,
quelquefois
vent couvert;
il y en avait
métal.
» Le
en cristal et-en
à
deux
nommé
dont
il
grand
godet
anses,
aumosnier,
parle
à mettre
page 459, citation
J, n'est qu'un
ppt quelconque
les reliefs de la table pour les distribuer
Mais
aux pauvres.
un godet à deux anses n'est qu'une
Le
Dictionexception.
naire de l'Académie,
si utile au point archaïque,
le définit
«
Sorte
de
à
n'a
ni pied,
vase
très-justement
boire,
qui
ni anse.))–
Dans une de ses Lettres, publiées par M. Faugére,
la Mère Agnès écrivait
en septembre
16}~ (!, 332) qu'elle
n'avait
de boire
« Le godet
pas eu besoin
que j'avois
bu au Parloir
m'avoit suffi. »
2. Imp.
à voye.
tut.
desvoyez
3. Imp.
pour
vase
DE
r\~f
Des
LEVRAULT.
MAISTRE
mnTn~p.h]i
laisse
monde- lui laisse
qu'en
Je croy qu'il n'aura~ pas grand presse
A les mectre
par inventoire;
je dy et confesse
Toutesfoys
Que
~~nc
biens
j'ay
~n'~n rf='
ce
en ta largesse
eu 2 plus
Quemérite;itestnotoire.
mon Dieu,
Hélas,
Si
j'ay rien
Je te supply
mon
qui soit
adjutoire,
mal
aquis,
Prétoire,
qu'au hault
Quant
je seray au Consistoire
ton Auditoire,
Où tu tiendras
Que tout me soit quite remys.
qui demeurez
peuple
moy, saichez que mourrez,
Après
Pardonnez
moy se vous feis~ tort,
Et, quant mon trépas dire oirez,
vous me donnerez
S'il vous plaist,
Et vous,
Ungn~m'MMt.tousd'ungacord.
Vous savez bien tous que la mort
,C'est nostre fin, jeunes et vieulx;
Tel est sain qui mort à la mort
Notez
chascun
Que vie et mort
Amendons
nous,
A mondit
filz
remord
ce dur
sont
en
car
c'est
discord;
le mieulx.
luy délaisse
poine sans cesse,
je
travailh,
sera
Quant
d'aaige compétent
ForcefoHies
en jeunesse,
Soucy,
2. tmp.
t. Imp. nauSt.
;mp.:tiens.–Imp.:soi<:t.
que j'en ay.
135
TESTAMENT
'~6
Ds
.a
Et
ET
_a
t_
EPITAPHE
__e_·n_
puis, s'il vient en la vieillesse,
Les dellaisser
sera contant.
S'il les retient
jusques
à tant
la
vieillesse
l'ait happé 1
Que
Je luy laisse,
voyre contant,
fin il sera mal content,
Qu'en
En dangier
d'aller
pain questant,
Aussi saige que ung
guiitoppé
Je luy commande,
je luy prie,
Pour
Dieu et sa mère Marie,
Qu'il ne hante que gens de bien,
Fuyr gens de meschante vie,
Joueur[sJ,
larrons,
S'ii me croit,
s'en
rempliz
trouvera
d'envie.
bien,
tel
mesrien
aujourduy
pour
@
enfant
[Le] jeune
3 qui les abordé
II est pardu,
c'est ung vault rien
à
la
Et,
fin, par leur moyen
S'en va pour Je moings mendien
Et a le plus souvent
la corde.
Car
S'il
Pour
me veult
éviter
il sera
croire,
le dur passaige
saige
Où tous les mortelz
sont soubzmis;
S'ii a
meuble,
ny héritaige,
Le garde
en oultre daventaige
). Imp.
faict hoppé. Au vers 10 et vingt-trois
vers
plus loin l'imprimeur
met un c à cette personne du verbe
»
~oi'r.'«N'aict,aiet.M
2~ Mot probabtejnent
dont un second exemple
forgé,
serait bien précieux. Est-il
fabriqué sur le vieux mot ~u;
tromperie?
;.tmp.:enfans.
DE
LEVRAULT.
MAISTRE
1~7
~nrcedesaisneramYS.
S'efforce
degaigneramys,
Et,
s'il
en a, ait
4 le cueur mis
Atesgardercommer-etique.
Par ce point neseradesmis
de bien, mais intermis
mains de tous ennemis,
D'honneur,
Hors des
Aymé
en secret,
en publicque.
Voylà à mon filz que je donne.
S'il trouve
bonne,
l'oppinion
de la prendre
Je le supplie
aussi ordonne
Et, en oultre,
Qu'à
Sans
Dieu son
servir
défaillir
Preigne
Ne monte
bon
adonne
ne riens
qu'il
Cependant
cueur
pié,
2 mesprendre
est jeune, tendre,
et pour le mieulx
trop hault pour descendre;
A raison veulhe condescendre3,
lieux.
Qu'il sera prisé en tous
4
Bazochiens
Suppoz
Je leur laisse joïeux moyens,
Rire, gaudir toute saison,
riens
ne laisser
Sans espargner
Ainsi que bons praticiens,
Pour
attrapper
la venaison
et sans raison
De huyct courir,
A tous
Chanter,
dancer,
faire
pennades,
Sans defail ne lir riens.
2. Imp.
i. Imp. aict.
}.Imp.:condecendre.
la
q i figurent
figurent dans
4. On verra, parmi les Bazoches qui
de Bordeaux y occupe
Complainte de la Bazoche, que celle
le second rang.
TESTAMENT
1~8
Ne craindre
ET
moreau
L'entrée
ne grison,
maison~ a
par toute
deviser en doulx
Comme font amoureufx
Pour
Je leur
donne
cent
chez
EPITAPHE
blason,
malades.
plains paniers,
Marchans
Merciers,
Qu'i prendront
De dez, de cartes pour
jouher
Tout le trésor
des Usuriers,
Tant de Bourdeaulx
qu'autre[s]
Mieulx ne les sauroye
employer.
S'iifz] me veullent
désavouer
De leur livrer ce
que j'ordonne,
Je veulx qu'on les fasse
noyer,
quartiers
Ou bien en l'air
esbanoyer3,
Ou sur chaisne ou
[bienj sur noyer,
Sans que bourreau
tes abandonne.
A jeunes filles de quinze
ans
ont
les atraictz
si plaisans,
Qui
doulx musequin,
Genti)[z]
habitz,
Je leur laisse gens bien
disans,
Petits
duisants
muguetz,
propres,
Pour leur serrer ie
vibrequin,
En assemblant
culz contre
culz,
Puis Je matras
vers le connin~,
tmp.
Ne craindre
ni cheval brun, ni
grifon.
cheval gris.
2. Il serait trop long de citer des
exemples de la façon,
dont, pendant les jours gras, il était permis aux
masques
d'entrer, sans être invités, dans les maisons où il y avait
grande réunion ou surtout bal; l'Estoile, en
particulier, en
cite plus d'un exemple, et l'usage était encore constant sous
Louis XIV.
3. Imp.
counin.
esballoyer.
4. Imp.
DE
tant
Autant
Dont
Et
MAISTRE
le. soir
snir
le
LEVRAULT.
au matin.
matin,
pris pour Jénin
I~C)
comme
soit
quelc'un
des
mis au nombre
4
cocus.
de la ville,
Quantonières
ont la fasson si subtille
Aux
Qui
Pour
Dont
Ainsi
atrapper
jeunes folletz,
ehascunne
[en use] en hault
3 abille,
qu'ilz ont l'esprit
ette[s]
Quant
Je leur laisse
ont
teur[s]
leurs haulx
stille
mario))et[z],
colletz
de roigne et de vérolle,
En jeunesse force poulletz,
solles et mulletz;
Pardrigeaulx,
seront
leurs visaiges
laitz,
Quant
Garniz
Qu'à
l'ospital
jouent
leur
rolle.
Avec
cella, quant je m'advise,
A la porte de quelque
église
Leur donne place et escabelle,
Le hault crier,
c'en~ est la guise,
Pourries,
Chascune
Et le soir
puantes,
en chemise,
ayant son escuelle,
en quelque
ruelle,
En ensuyvant
le Coustumier,
les appelle
Jehanne
ou Pernelle,
S'aller
coucher,
Sans linge, clarté ne chandelle,
Au caignard
sur le beau fumier.
Sans
que
personne
A ce puant,
à ce pugnais,
z. Imp.
i. [mp.
lenyn.
s'en.
;t. Imp.
perit.
Donc. –
3. )mp.
tes-
TESTAMENT
!~0
Villain,
Faulsaire
infaict
maudit
naistra
Hay
Pour
Je
Jehan
meschant,
Le plus
Ny
ET
de
sur
gens,
sa vie
luy
EPITAPHE
Le
Guenais
et
détestabfe,
qui fut jamais
terre
ormays,
du Diabfe,
aymé
tant excécrable
donne,
faire
pour
gorre
3,
vie misérable,
Mesehanc[e]te,
A son
chaine
coui
pour
gros
cable,
La malédicion
que l'acable,
fut
en
Sodome
et Gomorre.
Qui
Pource
Et
cure
les retraitz
qu'il
use de sceaulx
contrefaictz
Et
sçet
Il sera
Le
plus
Falcifieur
Pendu
Du
escorcher
le roy
les
des
infaictz,
de tous
parfaict
de Lettres,
par
figure
Sablonat4,
chevaulx,
parfaictz,
sceaulx,
ès créneaulx
ou en
potence,
Fault saire.
)mp.
2. !mp.
on pouvait
en médit,
celui
maidit
corriger
dont on a dit justement le plus de mal.
3. Pour se pavaner,
le gorrier
c'est
pour faire le beau;
le muscadin
les « manches
à la grand gorre
B
l'élégant,
sont des manche~ à la grande
mode.
4. Voilà une mention
incidente
qui montre bien l'origine
Bordelaise
de la pièce. II y avait en effet à Bordeaux sur
la route de Toulouse
une croix du Sablonat,
ou du SaHona,
aussi la croix
du Pont
qu'on appelait
Elle séparait
Long.
Cauderan
du Faubourg
de Saint-Seurin,
de la « sauveté
a
elle marquait
l'une des limites,
et était exactement
duquel
de la Porte
placée « un peu à l'ouest
de la Chartreuse,
contre
les maisons
bordent
le
côté
nord de la rue
qui
d'Arès entre les rues Brizard
et Batailley.
a On pense bien
que nous ne savons
nous-mêmes
des détails
aussi
pas
DE
MAISTRE
z ,f
Là où seront
Des meschans
LEVRAULT.
141
~ta~
les .r'1..
escripteaulx
tours,
et faulx,
infaictz
Qu'ilafaicthorsetàBourdeaulx,
Afin qu'il en soit souvenance.
Oultre,
je laisse
et aussi
donne
A ceste meschante personne,
A fin que de luy soit mémoire,
qui bien consonne
L'éppitaphe
A son
[qui]
à tout
mal
sonne,
en
cy 1 amprès
répertoire
Qu'est
le
Priant
à Dieu,
Roy de gloire,
jamais 2 ne fault ne ment,
Lequel
3 la foire
Que sans cesser il ait
Et qu'il soit mis en inventoire
Pour
et aussi boyre
avaller,
corps
tant
vivra
pour
quil
lettres
par
cappitalles,
et
de
naissance,
quel O~Cg
Epitaphe
nom
Je
suis
l'homme
en ce Monde
est son
où
lieu
de sa
le
a usé.
vivant
En
avoir de fiance,
qui l'on doit moings
tout malheur
Hay de tous,
poursuyvant,
A tous
ma
confiance,
meffaict[s]
ayant
à l'exprécis sur l'ancien Bordeaux. Nous les empruntons
cellent livre de M. Léo Drouyn
« Bordeaux vers 14(0,
Description topographique a 187~, hi-4" (pages t3o; [;
370,!8;,)84).
i. Imp.
2. Imp.
ne jamais. –
Imp.
ny.
aict.
Mànque un vers en ment.
TESTAMENT
t~2
wr~t~)~t,<t.
N'aymant
Le plus
que
meschant
EPITAPHE
lascheté
meschante,
la Terre
que
supporte;
et rempiy d'arrogance
de trop mauvaise
sorte.
tourpesseulx
Envieulx
Que
aucun
EÏ
suis
Vérité
onc
ne sorti
de ma bouche;
En mensonges
je prins nourrissement:
Nourry
je fuz de serpentine
touche,
2 de vinimeulx
Astudicqué
pyment 3.
Jamais
4 n'aymay
A tout
méfaict
et n'ayme aucunement,
Seul,
sans amy, vivant en tel misère,
DiNamé
ne caymant;
plus que larron
Malheur
incessament
me suit
me ingère
s.
et Malheur
je poursuis.
suis
l'homme
le
Brief,
je
plus maudit du
ma) sont tousjours
où je suis;
Ordure,
en injures me fonde
Injurieulx
Sans
m'arrester
Estrange
SERGENT
ROYALles
là et [)à] ? à la ronde
en faitz [pour]
l'ung l'autre
Monde;
vexer
s,
à tort,'de
Fauiceté
la bonde,
Lettres
à. trasser
prompt,
expert
i. Lourpesseulx a bien l'air d'un mot d'argot, digne des
ballades de Villon « en jargon et en jobelin. ))
2. Participe barbarement
formé de l'idée de ~fudt'Mn!.
doit
être
au
sens
moderne
de poivre long,
Ne
3.
pas
mais de pigmentum. tl y a dans l'imprimé pynent, mais la
rime donne pyment.
4. Imp.
Jaymais.
i. Imp.
inge. – 6. Imp.
veyer.
7. Jehan Lequenais,
d'Amboise, sergent royal. Les deux
acrostiches qui suivent donnent Leguenais, comme aussi la
première mention du nom dans la troisième strophe avant
l'épitaphe.
DE
est
Là
est
transy
Et
assoupy
capitalles.
créature~'
des meschans;
à l'aventure
à la ville
3 aussi
A tout
meffait
furent
Jamais
n'eut~
motz
et aux
champs.
et Marchans,
que un vieulx
Nobles
en ses faitz
mains
mort
lettres
par
l'orrible
le meschant
Gisantyci,et)'âme
Voillà
que vaille,
2 fut sur
Envieux
[S]es
sa
après
Epitaphe
son surnom
où
Noble
LEVRAULT.
MAISTRE
ses faicts
taschans
porceau
s
que mensonges preschans
à faulx seings, aussi seaulx.
prompte[s]
Aultre
d'aspic,
Langue
Envenimée
plus
Epitaphe.
mortelle,
que n'est
serpentine,
ung
crapault,
Gueut[einfernaI)e,)atesteCerbérine~
8
Vieulxchienpuantài'ameacordonéeS
renard
Envieulx
cault,
bouc,
déceptif,
ne chault,
à
d'honneur
Natre
(?) pervers9,
qui
Asneinutii,p)aindemeschanceté,
cure-retraitz~,
marautt,
Yvre,
gormand,
sans amy, remply
de lascheté.
Seul,
Mat~OK
De peur
De luy
que l'air
parler
plus
MM".
en soit
infaict
je ne veulx 12,
i. Imp.
2. !mp.
En vieulx, et de même
creaature.
neuf vers plus loin.
NoMëse.
4. Imp.: por3. Imp.:
cau.
6. Imp.: neuf. – 7. Imp.:
Imp.: faschans.
Cerberus.
8. Il faudrait ici une rime en ;ne.
9. Ou
« Natré pervers a; mais quel est le sens?
10. Imp.
cure retratz.
n. Les strophes n'ont plus que dix vers
au lieu de douze.
t2. Imp.
veult.
TESTAMENT
144
Mais, s'il n'est
Je prie à Dieu,
ET
EPITAPHE
assez
satisfaict,
le Roy perfaict,
c'est pour le mieu)x,
Qu'il l'amende,
S'il pensoit
que fusse envyeutx~
Sur luy, non suis; de luy n'ay
H ne me veult, je ne le veulx;
Nous
sommes
donc
Mal lui viègne,
s'il
Item à Maistre
Inventeur
quites tous
le procure.
Estienne
de toutes
cure;
deux;
Fournier,
cauthelles,
Pour son haut nom 3 magnifier
Et ses vertus
ampliffier,
Excédans'*
œuvres
naturelles,
Je lui donne
Une
deux
de terre,
escuelles,
une de boys,
Crier
par rues, par venelles,
le
de senelles
Et,
soir, soupper
En lieu de purée de poys.
S
Je luy laisse aussy davantaige,
Tant qu'il vivra, force procèz,
Tromperie
[et] tel trippotaige,
Dont
il a sur tous
heri[t]age
en matière
Tousjours
Deffault
d'argent
s
D'ont
resemble
d'excez;
il a assez,
maincte
personne,
Par
quoy jusques à son décèz
N'aura reppos ne surassèz 7,
t. Imp.
enyeulx.
2. L'imp. donne deux fois )e mot inventeur. – 3. Imp.
non.
Excedons.
Imp.
5; Les graines de l'aubéDonc.
Sûr
accès?
pine.
– 6.,Imp.:
7.
DE
TZ.t
Et la
la
MAISTRE
anntP
gouté,
1171P
LEVRAULT.
7P
Au vin blanc,
Et au rouge
f~nnn~
que je luy
Au[x] Taverniers,
Le vin bien souvent
!~<
donne.
1",r
qui
vont criant
la vitle:
par
au clairet friant,
tousjours
huyant,
Ausi qu'ilz
ont aprins le stille,
Je laisse par façon subtille
De vin
blanc
faire
du clairet,
Broiller,
mesler à coq la quille
Bai))er)ebonâ)eurfamiHe,
Aultres
le prendre
tel
qu'il
(?),
est.
Item je laisse
aux Regrattières
De la Grave, aussi du Marche~,
Parce
sont coustumières
qu'elles
De revendre
en toutes
manières,
Vieulx poisson et le froiz
2 pesché
Tout ung et, à maulvais
marché,
toute
Levraulx,
lapins,
volaille 3,
LepiDorytoutempesche
Où d'elles
soit
Et que le fouet
Fin du ~f~~Mt
On
le cas presché
on leur baille.
Maistre
le prend
à
Francoys
la
le Levrault.
course
le Levrault.
t. )mp.
marcher. La .Grave est un des quais de Bordeaux.
2. C'est-à-dire
frais.
Levraulx tapiins
toute volaille.
volaille.
3.3. tmp.
Imp. Levrau)x
tapiins côniz
coniz pdrix
pdrix toute
P.F..f.
;n
P.F.
!0n
TESTAMENT
146
DE
LEVRAULT.
à Messieurs
Dizain
d'Agen.
Agen, la bonne ville
en façon bien civille,
recepvoir
A ces Grans Jours de Parlement
la Court
T\rèpare
Pour
toy,
toy, car le cas t'est utitte,
Prépare
Pour
maincte
extirper
gens~ inutille
a court
Qui nuict et jour en ton pourpriz
En ces2 Grans Jours,
me3 sera court
lesquelz
Pour
les
meschans
Et, ce faisant,
Qui ne dira
Françoys
Te faict
fera
il sera
trouvé
lourd
« Nous
avons
temps
A Monsieur
entil
\JfQue
l'on
dont
le Greffier
justice,
propice.
»
Thoard.
Greffier,
que l'on nomme Thoard,
de sçavoir
de tout art*
pratique
ton humble serviteur,
Levrault,
sans atendre
savoir,
plus tard,
ne sera ne honteux
ne couhard
Qu'il
De t'aller
veoir,
ces Jours
Grans,
pour le seur,
Fortune
ou Malheur,
de demeurer
derrière,
s'il advient,
par
Qu'il soit contrainct
en toy ung si très
J'extime
Et,
Qu'excuseras
sa volonté
Le
noble
cueur
pianière.
Levrault.
t. Au singulier, comme le latin gens.
2. Imp.
ses. – 3. Ne?
4. Qui pratique tout art de savoir; l'imprime
Que de sçavoir et de pratique de tout art.
dôme
!47
Le
Double
des
avec
les
Lettres
Ditz
des
~r~z
Galans,
de Chascun.
Le titre de cette pièce parait
annoncer
une de ces
un peu libres, qui plaisaient
facéties
à
nosaïeux.
tant
Il n'en est rien
c'est
une composition
morale,
qui
est extraite
de la Danse Macabre.
Vers
alors que ce livre célèbre
semblait
t~o,
avoir
succès
avait
obtenu
si
épuisé te
qu'il
depuis
les classes de la société,
des
longtemps
dans toutes
libraires
mais
sans
l'ont
ingénieux,
scrupules,
découpé
en morceaux.
Ils ont fait de chacun de ces fragments
un livret
avec
un nouveau
titre
à
séparé,
propre
exciter
la curiosité
du lecteur.
Cette manière
de « dépecer
» les poèmea de quelcertaine
que étendue
qui avaient
joui d'une
vogue,
en rajeunissant
ou
moins
le
plus
texte, était un usage
constant
des libraires
au XVe
et au XVIsiècie.
Nous
connaissons
cinq pièces
anonymes
qui ne
sont que des chapitres
extraits
de la Grande Diablerie
de DamervaL
il
est
on
ne s'est pas mis en
Là,
vrai,
frais d'imagination,
et Je nouvel éditeur
s'est borné
à reproduire
chacun
des
avecséparément
chapitres
t'intttuté
dans
qu'il porte
l'original.
148
LETTRES
DES
VERDZ
GALANS.
des femmes.
Les
Pr~omphoM
à Rouen
Les Présomptions
des
femmes, imprimées
imprimées
Abraham
à
la
fin
du
XVI"
par
Cousturier,
siècle,
ne sont qu'un
morceau
maladroitement
dans
coupé
les Droits MMfMux de Coquittart'.
Revenons
aux Lettres des t~r~z Galanz.
On a réimprimé
dans le t. Ve de ce Recueil (pp. 60une
de la
d'après
qui faisait
partie
6y),
plaquette
de
M.
une
bibliothèque
pièce intitu)ée
Cigongne,
Les trois Mortz et les trois Vifz, qui n'est
qu'un abrégé
du poëme original
les éditions
de la
joint à toutes
Danse yfMM~rf. Il y manque
notamment
une ba))ade
en 54vers,
tantôt
placée tantôt
avant,
après le texte
du D;'cf des trois Mortz et des trois F~
dans les éditions de la fin du XV' siècle. Les imprimeurs
des
premières
années
du siècle suivant
insérèrent
cette
ballade
dans le texte même du Dict funèbre,
sans plus
se préoccuper
de sa forme particulière.
C'est ainsi.
dans les éditions
de Claude
elle est
que,
Nourry,
entre
les
vers
de
l'édition
réduite
placée
92 etc~
que
nous
avons
de
réimprimée
d'après
l'exemplaire
M. Cigongne.
Comme
c'est une ballade, on la trouve
tantôt
avec la coupe
à cette
imprimée
particulière
forme de composition;
au
aussi,
parfois
contraire,
elle fait corps avec le texte,
qui se suit sans séparation typographique
de blanc ou d'interligne.
Or, cette
dans
la
dont
ballade,
supprimée
petite réimpression
nous parlons,
a été reproduite
sous le titre
séparément
bizarre
Double des Lettres des Vlrdz Galanz.
de
Le Double des lettres est décrit
qui
par M. Brunet,
n'en cite néanmoins
aucune adjudication.
Nous avons
en vain eette pièce dans les dépôts publics
cherché,
de la France;
ettene
se trouve non plus, à notre concollection
Le
naissance,
dans aucune
particulière.
seul exemplaire
nous
rencontré
est
conque
ayons'
servé à la Bibliothèque
de Dresde.
On peut donc le
Cette
PP.246.
pièce a été publiée
dans
ce Recueil, t. III,
LETTRES
DES
VERDZ
GALANS.
149
Nous
avons
comme
-considérer
pensé que
unique.
En
les
intéresserait
cette
bibliophiles.
reproduction
initieront
les explications
même temps,
qui précèdent
de librairie
usités
curieux
aux
les
procédés
singuliers
de
l'imprimerie.
peu de temps après la vulgarisation
n'est pas née
littéraire
la
Us verront
que
supercherie
d'hier..
de notre
le texte
collationné
avons
petit
Nous
Danse
Macabre:
de
la
suivantes
sur les éditions
poëme
salutaire
liure est appelé Miroer
Ce present
et
est de
tous
estatz.
Et de
toutes
gens
"pour
ensen
et recreacion.
pour pleuseurs
grant vtilite
latin comme en francoys
lequelx
gnemens tant en
désirent
ceulx
ainsi
ft contient.
pour
qui
compose
vouldront
auoir.
ie
leur
salut
et
qui
âc
querir
macabre
nouuelle
[A la fin :] Ce petit
</ La danse
la danse
assauoir
liure contient trois choses
CM:
Le debat du corps et de lame
macabre
des
/~mM.
la eomp~Mte
Lequel a este
~me ~mpftM
'&
ou gra!
par
guyot marchant ~morat
imprime parM
derrenier [sic]
hostel de champs gaillart
k college
cent
mil
vingz
de nauarre ~y(
quatre
quatre
grace Il
iuillet.
In-fol.
iour
de
et six
goth. de
septiesme
sur
deux
n'. de 40 lignes à la page pleine,
impr.
co)., sign. A-D.
Y 6)~
FF.)
Nationale,
(Bibliothèque
nous
La ballade
occupe
ci-après
reproduisons
que
une
colonne;
le f. b viij, lequel n'est imprimé
qu'à
distinct
ette forme un morceau
qm suit les Dis des
édition
se divise,
Cette
trois mors et trois vifz.
est
la ballade
en deux parties;
comme
la suivante,
imméet
suivie
partie,
placée à ta fin de la première
du « septiesme iour
datée
d'une
diatement
souscription
un
suivant
Le recto du f.
(c. i) contient
deiuingj).
titre en deux lignes
nouveau
La danse macabre des femmes//
Et le debat du corps et de lame.
A.
!$0
LETTRES
DES
VERDZ
GALANS.
B. Icy est la danse macabre
des fémes//toute
hystor)e?
de
nou
ueaulx
p augmëtee
auec
personnaiges
pluseurs
dis moraulx en latin et francoys q Il sont
de bien viure
enseignemens
pour bien mourir.
[Au verso du
f. :] Cy finist la danse macabre des,
fo~f hystoriee <f ~gme;M
/e/n~
~Hr~Msonnages et beaux dictz en
/~M et francoys.
/m.crM7M
P~H
par
demorant
Guyot Marchand
ou
hostel du champ
grant
le college de
gaillard
~r~
Lan de grace mil quatre cens
/M!Mm:
quatre vingz et
MZt
Le second iour de
may
[Au recto du i S f. :]
Sensuiuent
les trois mors et ]es trois
vifz auec le
~ebat du corps et de lame.
[Au verso du dernier.
en francoys.
~f. :] Icy sont les trois mors et trois vifz
et aussy trois mors et
trois vifz en ~:?. Le debat
du corps
et de lame. et la complainte
de lame
~a~.
Imprimee a paris par guiot
marchant OH graf
hostel du champ
derrier le M</<g<
gaillart
nauarre
Lan
mil
cens
Il
vnze le derrenier
quatre
quatre )'t~z//
tour de Auril.
In-fo).
de
28
ff.
ff. pour
goth.
(~
de
à
la
chaque
partie),
41 hgnes
page pleine, sien.
a par 8, b par
b pour chacune
des deux parties,
avec de nombreuses
en
du
figures
bois, et la marque
Jibraire
à la fin de chaque
Cette
est
partie.
marque
celle que Silvestre
sous Je n° 38, mais on
reproduit
un encadrement
y a ajouté
le nom et
qui contient
['adresse
Marchant.
de Guyot
Y. 6t~.
F 2; Rés).
(Bibliothèque
nationale,
Dans cette
la
ballade
Las
et pourquoy
édition,
si
est placée en tête des
prens-tu
grant plaisir..
Trois mors et trois vifz, c'est-à-dire
en tête de la
seconde
partie.
C. [La Danse macabre
historiee].
[Au recto du
dernier
f. :] Cy finist la dace macabre 'historiee
et
De
nouueaugmentée
plusieurs
<!HX personnages
et
beaux dits. Et
les trois mors x !roM vifs ensèble
/MM<Mnë{
ainsi eOjCo~ et imprimee a ~fM..
DES
LETTRES
VERDZ
GALANS.
t$t I
à l'exemplaire
de la souscription
manque
(le reste
avons sous les
nationale
de la Bibliothèque
que nous
de 12 ff. de
in-fol. goth.
yeux). S. d. [vers ~oo],
impr. à 2 col., sign. a-b,
!7 lignes à la page pleine,
nabois. (Bibliothèque
sur
avec de grandes
figures
décrit
exemplaire
très-précieux
Velins, n« 2~;
tionale,
parVanPraet,t.IV~p.!69).
Edition
par Antoine M~rJ;
imprimée
le recto
du dernier
f.; elle
y occupe
tement
Les trois mors et les trois vifz.
notre ballade
suit immédia-
emdu Dit de Chacun a été fréquemment
du XVe siècle qui se plaisaient
ployée par les poëtes
dans des distiques ou
à réunir
des séries d'antithèses
mot.
tous
des quatrains
commençant
par un même
curieux
offrent
un
du Monde de Gringore
Les Feintises
de ces oppositions
exemple
La forme
L'un
à l'autre
L'un
frappe
L'un
ravist,
L'autre
Tantôt
tantôt,
lement
point
à tort,
amasse
dissipe
ne ressemble
à travers;
l'autre
et assemble,
et gaste tout.
« l'un » et « t'autre ))
existeentre
l'antithèse
sont éga« l'un » et « l'autre
», au contraire,
être
de ce' qu'i)s semblent
l'opposé
à confesse,
Mais ce n'est pas ce qui la maine
va souvent à la messe,
L'autre
Pour voïr quetcun
qui se pourmaine.
L'une
va souvent
Dans la seconde
partie
mencent
invariablement,
mot « tel ')
Tel
parle
Qui
n'y
les vers comdu poème,
de deux en deux,
par le
de théologie,
sans
voit goutte
lunettes;
t$2
LETTRES
DES
VERDZ
GALANS.
T'&Ïf.t~j't
Tel se mesle d'astrologie,
Qui n'y congnoist
pas les planettes
Tel est affolé'de
clergie,
Qui cuide
Tel fait
saige
souvent
Quis'ensçetbienâquoy
devenir;
une folie,
tenir.
Dans !e~g~
de la Vigne n'a
~OM~
André
pas craint de consacrer
vers
~7$
à une
équivoques
énumération
des défauts
et des travers
de « chascun »
Chascunfaitsonprontquipeu)t'
Chascun
ne fait pas ce
qu'il veult
Chascun
pour bien compter
sa vie,
A souvent
sur chascun
envie;
Chascun
n'est joyeulx ne
plaisant;
Chascun n'est aussi
despiaifsa]nt
Chascun
fait de sen cas
parler;
Chascun
va par terre et
par l'er;
Chascun
Chascun
Chascun
Chascun
Chascun
Chascun
Chascun
Chascun
Chascun
Chascun
I! y a loin
pièce accorte,
ne porte paietoc
n'est tué par
l'estoc;
veult faire trique
tacque;
son cueur éticque
atacque
s'amour
à
tricque
trocque;
veult faire
tricque,
trocq.ue
quiert s'amye
encrocquer;
veult ia pye
croquer;
n'a pas quatre
solz francs.;
ne hante que
souffrans,
etc.,
etc.
de cette fastidieuse
énumération
à ]a
et bien tournée,
nous
que
publions
VERDZ
DES
LETTRES
1
GALANS.
.1'.1'
11
de la Bibliothèque
la plaquette
d'après
dont voici la description
bibliographique:
-1
1~
1
de Dresde,
des let- Il tres des verdz Galans Auec
double
n. d. [Paris,
Finis. S.
les
ditz de chascun.
de
ff.
de
2) hgnes à
vers
goth.
4
~o ?], pet. in-8
de forme.
la page, sign. A, impr. en lettres
deux clercs debout,
un bois représentant
Au titre,
d'armes
à des hommes
la parole
dont
l'un adresse
lui, la lance au pied.
ptacés devant
deux
du
dernier f., un bois représentant
Au verso
doublée
l'un, vêtu d'une
longue robe,
personnages;
debout
d'un
et
coiffé
bonnet;
l'autre,
d'hermine,
son
ou
son
être
devant
~cuyer.
page
!ui, qui paraît
dans
nos
retrouvent
deux
bois
se
Ces
fréquemment
les
édinotamment
dans
livrets
anciens
populaires,
tions de Pierre
Sergent.
M. 51. q. 189 (Libri rom.
de
Dresde
Bibl.
roy.
et ital.)
Le
Le
Double
des
lettres
des
verdz
Galans
~C/MD~a'eC~CUT!.
si grant plaisir,
prens-tu
de présumption,
abusé,
ptain
Homme
où n'a que desplaisir
ce faulx monde
En
et discention?
guerre
Envie,
orgueil,
est ton affection.
malheureuse
as-tu plus grant envie
penses-tu,
~as!
Bien
Que
De vivre
Qui
[et] pourquoy
en doubte
les mondains
en ceste
courte
à )a mort d'enfer
vie,
maine
?
Las! et pour quoy, qui est la bonne leçon.
i.. A, B,c:
_2.Imp.:ctptam.A,B,cdonnent)abonnetecon.–
Que. A; B et c donnent la véritable leçon.
tmp.
I$4
LETTRES
Bonne
chose
DES
est
VERDZ
GALANS.
de vivre
Lors
3 tu sçays bien,
Lors~tusçays
bien,
c'est
chose
Que
forte,
D'avoir
icyS ton ayse
en voye certaine
se tu n'es insensible.
se~tu
insensible,
voyre impossible
entierement
Et apres mort [là] haukc
pareillement;
Hélas
tant
condition
pour
change
Et te ravise,
ou tu es aultrement
Homme
deffaict
et à perdition.
ou vie, ou mort choisir?
tu as discrétion.
mieulx de ton corps le desir
Aymes-tu
s
Pour ton ame mettre
a perdition
Que vivre ung peu en tribulation,
Et qu'après
mort soit ton ame ravie
9 de nul desservie
En gloire au ciel,
que
Estre ne peult en ceste vie humaine
Se ne laisses terre, avoir et demaine
Lequel
Choisis~
veulx-tu,
des deux,
Et
père et mère et tout, s'i) est possible,
Et vivre en peine, et en labeur terrible
En servant
Dieu tousjours
paciemment.
C'est
le chemin
Après trespas,
Et aultrement
Homme
qui conduit
seurement,
l'homme
à salvation,
il va
à dampnement,
deffaict
et à perdition.
'<
avoir
Cuydes-tu
cy
tousjours
D'avoir
sans satisffation
pardon
ioisir~
A, B, c C'est bonne chose de.
A, B, c en
vie.
A, B, C Las. – 4: A, B, C si. –
A, B,
C sa jus. – 6. A, B, C la sus.
8. A, B, c
7. A, B, c choisir.
dampnacion.
9. A, B, c: es cieulx qui.
to. tmp.
Et qui va.
H.
A,
C
.H;
B
J-'t7.
;2.
A,
B
laisir.
LETTRES
Et
Et toute
nuyt
Puis
à séjour',
Passer
le temps
DES
en blanc
VERDZ
GALANS.
!$$ 5
lit
mol gésir
)itmo)sésir
sans
opperation,
en délectation
3
que du tout la chair 2 soit assouvie ?
Pense-tu
defhne~
point qu'il faille qu'elle
Et que prenne
fin puissance
mondaine
?
Tant
Hélas
ouy 5, car mort
viendra
soudaine
Une heure, à tout6 son dart fort
8 chose
Si très à coup
que c'est
Et pas n'auras
loisir aulcunement
De dire
à Dieu
« peccavi
et horrible,
invisible,
» seulement.
Ainsi
mourras tost,
sans contriction,
Dont tu seras, par divin jugement,
Homme
deffaict et à perdition.
Homme
en péril, saches
tu n'as aultre
vouloir
Que
Et t'amenderas
Tu
verras
[te]"
Homme
deffaict
auttre~
certainement
briefvement
9
devotion
ung jour subittement
et à perdition.
2. C char. –
1. A, E, C ce jour.
A, B assoOn a
)yf.–A,B,c:~M'!fatUe~ueon~ft'e.
D~ncr,
rajeuni la phrase sans respect pour la rime.
«
COTGRAVE.
se consumer,
towasteaway~;
disparaître,
6. A, E
Une heure à toy, à tout son
$. c oy.
dart horrible.
8. A, B connue.
7. c tres acop.
c
De
c
to.
9.
iv~mm:.–
A, s,
t'amender, f!< aultre.
–ii.A:Tu~
DITZ
I$6
DE
CHASCUN.
les Ditz
Cy s'ensuyvent
de chascun.
.cun souloit
estre bon homme.
is il empire de viei))ir 1.
ascun a bas sac s'abandonne;
croy que la foy veult faillir.
Se
n'avoit
Chascun
qu'une
esplingue3,
Siveuititfairedugrobis~;
Chascun
se pare, chascun
Chascun
contrefaict
fringue
les habis.
Chascun
veult
nom
Et
avoir
Monsieur
ne fusse
qu'ung petit page,
cela vient en gentil cueur;
Chascun
n'a pas lasche couraige.
Mais
Chascun
vouldroit
bien estre riche,
« Je ferois des biens
Chascun
dit
»,
Mais, plus est riche, plus est chiche;
Par ma foy je n'y entens riens.
Chascun
dit
Gouverneroye
Seurement
ainsi
Qu'il
seroit
« Se je fusse Roy,
bien ma famille n
je le croy
et de tous le pire.
t. Devient pire en vieillissant
« Les maulvais empirent
de beaucoup savoir a (Ph. de Commines).
2. Impr.
à bas sac, c'est se livrer à la débauche.
basac; s'abandonner
On nous dispensera de donner l'étymologie
de cette locution.
3. Epingle. On trouve ce mot avec cette orthographe dans Montaigne. –4. Faire le fier.
5. Fringuer,
« pomper, piaffer )), se donner de l'importance.
DITZ
DE
CHASCUN.
!$7
Chascun
Chascundit:KSej'estoishermitte,
dtt:KSe)estoishermttte,
Ne vivroye que de racines
C'est
une chose tantost
Chascun
ne fait
Chascun
dit
mines.
Vicaire
»
dit
bien
1
l'Eglise,
2
pour avoir du quaire2
et de main mise".
souvent
Dieu
Chascun
que faire
« Se feusse
Gouverneroye
Mais Chascun
Vent
e;
dicte.
« J'auroye
une
mulle,
Se je fusse du Parlement
»,
se
souvent
Mais Chascun
reculle;
ment.
Tel cuyde dire vray qu'il
Chascun
dit qu'il
cause
a bonne
Et veult
Mais
hardiment,
plaidoier
pour une seule cause
Chascun
a perdu
son argent.
à sa maniere,
par[o]te
ne sçait pas comment.
Mais Chascun
en derriere
dit souvent
Chascun
Chascun
Qui
n'oseroit
Chascun
dit
Demain
pour
dire
en devant.
« Il me fault
faire
jeusner
pénitence');
bien à soupper.
Appareillez
à sa panse.
est subject
Chascun
Chascun
dit
« Je feray
t. Par Vicaire, U entendre
2. Det'argent;de~u~f~
}. D'autorité.
merveille;
Vicaire de Dieu, le Pape.
~H.MtM, gain.
DITZ
158
DE
CHASCUN.
1
Je rompray au genoil
l'anguille
Mais je vois [bien] baisser l'oreille
Le plus
Quant
Il doit
souvent
au plus
Chascun
habille.
s'en
va à la messe
servir Dieu,
aller
pour
de demander
« Où est le bon
Mais
il ne cesse
vin;, en quel
lieu
a
Chascun fait du tout au rebours
De tout cela
que l'on doit faire
Chascun
tous les jours,
empire
Mais il est force de m'en taire.
Chascun
vivra
tant
quil pourra.
doint
bon
luy
amendement
Chascun
doibt scavoir
qu'il mourra,
Et si ne sçait quant ne comment.
Dieu
Finis.
î. Faire
l'andouille,
on trouve aussi
l'impossible
rompre au KMM
dans le même sens (voyez Nicot).
i~9
«~SB~
La
terrible
Vie,
Testament
et
~Oy~oy:.
cette curieuse
donnons
pièce d'après
du British
de
la
collection
Museum,
plaire
la
En
voici
48.
description
bibliographique
Nous
jt
La terrible
vie testamët
S. <. n. d., pet.
it Finis.
2~ lignes à la page.
et
in-8
l'exemC 22 a
fin de Loyson.
de 4 ff. de
goth.
1
titre
de départ,
auCe titre n'est
simple
qu'un
immédiatement.
H
le texte commence
dessous
duquel
/o. le Hay.
n'en est séparé
que par ces mots
dans la Bibliothèque
II y en avait un exemplaire
n" 2679,
du Duc de La Vallière,
H, ~19,
pièce 7;
col.
et M. Brunet
t'a cataloguée,
V,
728, avec une
Au lieu de Jo. & Hay, il
différence
bonne à donner.
l'abréviation
de ce nom
serait-ce
donne Jo. le Hap;
du « Happere
fort énigmatique
)), qui se trouve dans
la pièce.
farce du Véndeur de livres, dont le
Dans la curieuse
deux copies,
on lit
La Va))ière
contient
manuscrit
de ne pas rappeler
ces deux vers qu'il est impossible
ici
Farce Jehan Loyson
Vouèey
Et le Testament Pierre Maistre.
l6o
TESTAMENT
VIE,
On peut
peut aussi bien comprendre
i'OMo~.
et ilil yv a
comprendre
l'Oyson,
lieu de remarquer
notre
se
termine
que
poëme
par la
formule
se
si
retrouve
à
la
fin
des
qui
fréquemment
de
notre
ancien
théâtre
pièces
comique
Prenez en gré nostre Blason
Du Testament et fin d'Oison.
Il existe des monologues
dramatiques,
qui étaient
naturellement
récités par un seul acteur,
et il y a des
farces en strophes.
Si donc le vendeur
de livres avait
« la farce
dit seulement
l'identité
de ces
.x,
)'0yson
deux compositions
serait presumable,
mais il dit « la
farce
de Jean
l'Oison
». A moins qu'on
ne voie ce
nom de Jean dans ['abréviation
,/o(an/!M) qui précède
le nom le Hay ou le ~p,
ce prénom
ne se trouve
dans
notre
il
n'est
donc
pas
pièce;
pas
possible
d'affirmer
d'une façon sûre que le Testament de l'Oison et la farce
annoncée
livres
par le !~n~Hf
soient
une seule et même pièce. L'existence
de cette
dernière
ne nous serait alors connue
que par la mention du manuscrit
La Va))ière.
Quant au Testament de
Pierre Maistre, il n'en reste aucune trace.
La
terrible
Vie,
Testament
JO.
LE
et fin
de
/'0~o/
HAY.
ouaye fut en ceste année,
mil cinq cens et XXVI'.
S~L'an
Jamais n'en fut telle couvée.
ne
g)Ainsi
que
crois
en m~n
advis,
Cesteouayecyquejevousdis
). Prononcez
vers.
:<f cinq cens et vingt
et six, x qui fa it)e
ET
Estoit
DE
L'OYSON.
16;
de terrible
nature,
la rivière
d'Eure~.
sur
Nourrie
Tout
Pour
FIN
de
auprès
sa
beaulté
fut
Nogent-le-Roy
acouvée.
2,
Aunchascunfaisoyteffroy;
Jamais
e[Snefutespourëe.
Ragot~,atout?agrantespée
Ou sa potence,
eust
desconfit
Ungcorpshardy;pointnes'enfuit.
dessus
estoit
si haultement
Quant elle
Elle siffloit
Qu'on
Je
l'oyoit
bien
croy
à toute
m'en
On ne
povoit
si
de
Dieu
sçait
eut
oeufz,
quin[z]e
la
lieux;
gent.
saigement
Aller
qu'el
ne donnast
Tant el levoit
le col
elle
Quant
Deux
beaulx
ses
l'assault,
en hault.
achevé
oysons
que creurent
elle
son
terme,
amena.
ses
alarmes
j'
!mp.:daeure.
-Voir
plus haut les notes, pages 3 ett~o.–Un
poète
du xvi" siècle,
de Laroque vient de réimprique M. Tamizey
mer à cent exemplaires
dictées par Jehan Rus,
(les Œuvres
ès
Jeux
Floraulx
à
Toulouse:
Bourdetoys,
Tholoze,
Guyon
vers
le
seul
connu
Bondeville,
tj~o),
d'après
exemplaire
collection
tome
187;,
(Bordeaux,
Méridionale,
Vt), offre
aussi des exemples
de cette élision
de voyelles
intérieures.
Non-seulement
veue rime avec
nue (p. ~;), venue (p. ~)
et vestue
rime
avec refus (p. ~),
et
(p. ;}),
mais feuz
demeure avec endure (p. 47).
2. A quatre
lieues au-dessous
de Dreux (Eure-et-Loir),
et à deux lieues au-dessous
de Maintenon.
et.
3. Imp.
4. Voir sur Ragot les pièces cxx et cxxt
aeceKecueu,v,7-i4.
d€ceRecuei!,V,7-j~
f.F.
n
162
Personne
VIE,
TESTAMENT
n'osoit
aller
Ses oyson[s]
Qu'iiz furent
là.
si tost esleva
druz à quinze
jours~
Quant
ilz estoyent parmi les champs,
Ou sur la rivière en partie,
Us ne craignoyent
ne grantz,
petit[z]
Ne le corbin,
hua 2, ne pie.
Hz estoyent
de si forte
vie
Que jamais n'en fut de sembiab)es
Ils eussent
desconfit
les Diabies.
Ilz estoyent
de grosse stature
Plus que aultres
ne furent jamais,
Car ilz avoyent
autre figure
desormais,
Que ung tas de oysonnetz
Car ilz avoyent
de
cent
doibz
plus
Entre le bec et les deux yeulx 3;
Je croy que oncques
n'en fut d'iceux.
Ils avoient le bec aussi large
Comme
ung van ou une grant porte,
Et la teste de telle marge
hotte,
Quasi
comme une grosse
Le
col [très]
long à telle sorte,
à telles façons
La poitrine
Jamais ne fut de telz oisons.
Ilz avoient
!e dos
aussi
grànt,
1. Manque un vers.
2. Hua, « spetie di nibbio grosso »; Duez. Sorte de
milan.
3. Cent largeurs de doigts, ce qui devait leur faire un
nez de belle taille.
ET
FIN
Gros et large,
Comme ung
Se je mens,
DE
L'OYSON.
quarré et fort,
lion ou éléphant;
vous estes d'acord,
Le ventre
large comme
De la mer ou de grant
Mais ilz
avoient
Les
piedz
Demye
aulne
[63
ung
port
rivière,
tousjours
la foire
4.
de la mesure
avoient
entre les orteux,
Les ergotz
à grande
poincture,
n'en
Je croy que
fut onc d'iceulx
2,
Les jambes grosses
comme pieulx
comme
Et longues
à filz;
perches
Jamais
telz
oisons
je ne vis.
Des cuisses,
qui en parlera
?
Je vous dy que c'est ung cas' neuf,
Qui bien estimer les vouldra;
C'estoit
droictes 3 cuisses de beuf,
Et, s'il eussent
ponnu~
ung œuf,
Tout
bien
et amassé,
congneu
Dixhommesnei'eussentquassé.
Les plumes
estoient
d'autre
Quenesontce)[esd'oysonnetz,
Car ilz les avoient aussiComme
Les
des ailles
tuyaulx
aux
estoient
sorte
forte
coUetz.;
ainsi faitz;
t. Prononcez /ar.
la même prononciation
était autrefois celle de foire, marché, venant de /<rM.
–
disceulx.
Il vaudrait
mieux restituer
2.!mp.
d'~tth,dete)s.
;mp.:dr6icM.'
4. Pondu.
TESTAMENT
VIE,
!6~
_t.
Facilement
Trois
en chascun
et camuse
pintes
Notez
entre
trestous
(?) de ancre.
ceste
réplicque
facilement
Que d'ung tuyau
On eust fait une demye
picque
Ou salbaquanne'
promptement,
Des plumes
ung moulin a vent;
De bien peu de vent eust moulu,
Se à point
en eust été tendu.
Quant ilz crioient
Ils faisoient
trembler
Perrot,
Perrotte,
le païs.
Ne
pensés pas que je me mocque;
Jamais
ne fus si esbahis,
Et qui ne les eust departis
Ils eussent
les autres
Au moins
estoient
mengez
ilz en dangers.
bien trois
Quant ilz eurent
fut porté à partis
L'ung
Et l'autre
delà les montaignes
Avec
les Griffons
s'en
sepmaines,
fuit.
Oncques
puis on n'en ouyt bruit
Je ne sçay s'i) est trespassé
Au moins en est on despesché.
Le poullalier
qui
le porta,
mot d'origine italienne.
Poursarbacanne,
2. Le vers est faux. Faut-il restituer
L'ung fut transà
Paris.
porté
}. On ne dit plus poulailler pour l'homme qui ~tève ou
ce mot n'est plus employé que
qui vend de la volaille;
l'endroit
l'on renferme les poules.
où
désigner
pour
ETFiNDEI/OYSON.
Il failloit
A deux
bien
fust
quil
chevaulx
l6;
il
habille
le
assorta
Jecroyquecefutd'AnnevtHe~
Quant il arriva
La Cossonnerie~
les autres
Et
en la Ville,
fist trembler,
d'aller.
oysons
des chevaulx
Quant
estendit
son col
Qu'il
Tout
le
monde
Chascun
Ses
y venoit
aelles
La rue
Jamais
fut
il
fut
et
descendu,
jambes,
esperdu
à
voulut
grant
bendes.
estendre
pas n'estoit
assez
large;
telle
n'en
fut de
marge.
les
Tous
marchans
qui
c Hélas,
Demandoient
Garde
de marchander
Quant
le
véoient
là venoient
qu'est
cela?
))
n'avoient,
en
ce
point
là
Chasçunesbahydeceia
Anneville
est un nom de lieu normand;
il y en a
de
de
en
Coutances,
Valognes,
Normandie,
quatre
près
bien un nom de
et de Rouen.
de Dieppe
!cij il semble
réel.
personne, qui peut même être
d'un
côté à la
la
Cossonnerie
aboutit
2. « La rue de
d'éPotiers
de
aux
des
rue Saint-Denfs,
et,
l'autre,
piliers
dans
le
douzième
assure
tain
aux Halles.
Sauva!
que,
en t~o,
la rue de la
via cochoi2eria;
siècle, elle s'appelloit
rue
de
la
et !;)2
la
en i~
Cochonnerie;
Coçonnerie
à ces noms-là,
la nomme,
conformément
Robert
Cenal
via porcularia.
Il y a apparence qu'il y a eu un temps où
aux cochons
et à la
l'on tenoit
dans
cette rue le Marché
et des
ou qu'elle a été habitée
par des Charcutiers
volaille,
et Cossonerie .e
Cossonniers
car, anciennement,
Poulaillers
et Poulaillerie.
vouloit
dire la même chose que. Poulaillers
C'est dans cette rue qu'est la Halle au poisson d'eau douce, u
de Paris,
[7;
IH, 309.
Piganiol,
Description
t.
'66
TESTAMENT
VtE,
et
Estoient,
Car c'estoit
non
point
ung
terrible
sans
qui
H vous
cest
on
pour
c'estoit
Cottége
Gouvernant
les'filz
C'estoit
faire
pour
Cest
Fut
i.
estoit
Edeline
2
sa cuisine.
à s quatre
escoliers
au Collège
en feste,
oyson
porté
Un
portoit
récité.
cy
le Happere
lors au
A Jehan
Qui
ouaison
sera
oyson.
vérité
Etpour'sçavoiria
A
raison,
du
nom de Vincent
Denis
qui a
imprimé
une complainte
en vers sur le
t6[}
petit chien Z.~<-o~A~oj',
Fourreproduite
par M. Edouard
nier dans ses variétés historiques,
IV, 2) $-71, nous a au
moins appris
que ce pauvre
tournait
la broche
Mange-loups
au Collège de Reims.
L'auteur
de notre Testament
ne dit
jamais le nom du Collége où fut mangé
l'oison de Nogentle-Roi. Comme,
à cause de la mention
de la Cossonnerie,
il
était certainement
à Paris,
on pourrait
supposer,
par les
mentions
normandes
de la pièce, qu'il s'agit de
quelques,
l'un
des deux Collèges
normands
celui de Lisieux,
rue
des Grès, et celui d'Harcourt,
rue de la Harpe.
Les rentes
du Collége de Daimville,
rue des Cordeliers,
dont les douze
boursiers
devaient
être
et de Noyon,
par moitié d'Arras
étant assises sur rés Halles
et les Moulins de
Rouen, l'oison y pouvait
aussi venir de Normandie,
mais
il est plus
naturel
de penser
au Collége d'Harcourt.
Il était plus imet recevait
portant
que celui de Lisieux
des boursiers des
diocèses
de Coutances, de Bayeux, d'Evreux
quatre
et de
tandis
Rouen,
que le Collége de la rue des Grès n'en recevait que de Lisieux et du
pays de Caux.
2. C'est aussi un nom
comme
normand,
Adeline, te nom
du boucher
qui, à Paris it y a quelques
années, fournissait
le bœuf gras.
toujours
à
:t.Par.
Périgourdin,
Paris
en
ET
L'OYSON.
FIN
__n_"
Deux aux aelles
et
DE
..s
167
.7.mlv
deux aux piedz,
Et le plus fort tenoit la teste;
Il fut en huit jours passé Maistre
Et aprint à parler Latin
au soir
Autant
comme
au matin'.
il fut en la chambre
enclos,
Quant
il estoit
Grant et jambu comme
Il
se print à crier si gros
Que à grant peine on t'entendoit
De tous costez alloit,
venoit,
Tant que huit jours se fit nourrir,
Mais
à la fin convint
mourir.
le samedy
huitaine,
chose.
Comme
vous voirrez,
grande
Cest oyson donna tant de peine,
Advint
Car
pas ung
assaillir
ne l'ose;
on dispose,
gorge
A luicoupper
Mais avant donna bien affaire
Aux Escoliers
Il s'escria
et
au Happère.
si haultement
Que tout le Collège estonna
tellement
En se demenant,
Ung coup de ses aelles donna
A ung chien
Croyez
Jamais
tant
qu'il le tua,
il est vray, tout
moy,
ne fut oyson
mort;
si fort.
Il fut empoigné
par les aelles,
Par les piedz, aussi par le col.
i.
C'est-à-dire
pas du tout.
'68
TESTAMENT
VIE,
a
NepensezpointquefustsifoM
mourir
Qu'il voulust
meschamment
Ainsi que ensuyt,
fist testament.
vint
Quant
le voulut
qu'on
plumer
En l'eaue
chaulde toute bouillante,
Si fort se print à.démener
Qu'il en eschaulda
plus de trente;
II saulte,
il crie, il se tourmente
Si horriblement
en ceste eaue
Tuer le convint
2 d'ung marteau.
S'ensuit
le
Testament..
Je, l'oison de ~Mt-/e-~oy,
Nourry sur la rivière d'Eure
3.
me fault, présent le voy,
D'une mort très horrible et dure.
Je croy que de ma
sépulture
Mourir
Elle
sera en plusieurs ventres;
Plusieurs
me mengeront
MfMfM.'
On me rostira, bien
le sçay,
Faisant
boullir ma.petite
ouaye,
Et puis par quartiers
depessé,
Puis mm~~
4en tristèsse ou joye,
Mais, en quelque ventre que soye,
Le boyau culier je retiens.
Mes os seront
gettez
1. Il manque trois vers à cette
2. Imp. co nuit.
3.lmp.:daeure;voyezp.i~o,;(:i.
4 Imp.
menger.
aux chiens.
strophe.
t6t)
ETFtNDEI/OYSON.
Mo~~,oa>(,P)"t"I'lbn+
Mes
piedz serviroyent proprement
DcttroH~~u~
Et ma plume
pour
mollement
CoucA<r~f)y:GMfg~P~n/
Mon bec, qui est ung bon lopin,
Ma gresse et sain,
qui est si doulx3,
Serviront à faire des choux.
Ainsi
mourut
l'horrible
Oyson,
et
Rosty,
bouiijy
puis mengé,
Et en un lit mis la toison
Ne)'avoiti)pasbiengaigné?
Messieurs,
qui avés
2
tout
migné
en gré nostre Blason
Du testament
et fin d'Oison
4,
Prenez
Finis.
i. De tiroirs, d'objets à tirer les portes, comme on se
sert encore de pieds de biche pour servir de poignée aux
cordons de sonnettes.
2. tmp.
loucher.
Les
deux
3.
mots, séparés d'abord, ont fini par n'en plus
faire qu'un seul; on dit depuis longtemps saindoux.
~.Est-celesensde~
Prenez en gré nostre blaison
Imp.
Die testament et fin de loison.
Le Procès
des deux
de Cupido
la
Bertrand
Amans
en la COH?'<
plaidyant
F~Kf par
grâce
de leur Dame.
Desmarins
de Masan.
En lisant dans le tome
V de ce recueil le Rosier
de Masan, on a pu
des Dames de Bertrand
Desmarins,
voir que Du Verdier
ne cite que deux pièces
de
et une autre,
les
cet auteur,
le Rosier
des Dames,
d'amour,
qu'on n'a pas encore retrouCinq Parcelles
vée. En voici une troisième
ni
que ne mentionnent
tendrait
à
Du Verdier
ni Brunet
elle
'faire croire
l'édition
des
d'amour,
que
Cinq
parcelles
indiquèe-,
en
Denis
Janot
comme
1~9,
pourrait,
publiée
par
mais
la réimpression
bien
ne pas être l'original,
Dans notre Procès
en enet~
antérieure.
d'une pièce
où l'on trouve
le nom d'Avignon,
comme
dans'et
le Rosier
celui du Comtat
Venaissin
de Carpenallusion
a>t'année
on
rencontre
une
tras,
~08;au plus
la pièce serait
donc de !;oc)
ou de !~o
exact'
Voici le titre
tard, ce qui est loin de 1~9.
du volume
la court
Le Procès
des Il deulx amas plaidyanten
de Cupido
la grâce de leur dame//faict
par Bertrand
desmarins
de
masan.
S. J. n.
pet. in-8 goth.
de 16 ff.
DES
PROCÈS
DEUX
AMANS.
tyt
.r_
:l
à côté
un bois, représentant
du titre,
fermée
de
d'une*cour
d'une porte à l'angle intérieur
à
à
souliers
crevés,
murs crénelés,un
nue,
homme,tête
court
à
d'un
manteau
son
et vétu,"sur
pourpoint,
un
à
de
et bordé
fourrures,
parlant
)afges
manches
Il n'y aurait rien d'étond'un
bonnet.
coiffé
religieux
d'une
nant à ce que ce bois ne vînt originairement
A la fin, au recto
rendu Cordelier.
de l'Amant
édition
on voit
est
dont le verso
blanc,
du seizième
feuillet,
un bois des Gorgonnes,
et, dans le fond, trois derle dernier
verso
difhcites à déterminer;
nières figures
est blanc.
de M. !e
dans la collection
se trouve
L'original
comte de Lignerolles.
"Au-dessous
s
des deulx
Le Procès
Amans
en la Court
plaidyant
leur Dame;
faict
C~~of~gr~
'B~rtM~DMmartM~~dMn.
Le
par
Préambule.
désire
cettiy
que par assiduation
livre
ledit Tu))es~
en son premier
limiter
naturellement
O~CM, disent « chescun
~des
et enclin à sçavoir et congestre
prodine
Somme
noisne
désir
porter
lieux,
mconnues
cnoses
qui
est
mes
dont
de veoir,
lentz
et
avec
ma
hat.t~cmc
», pour
feuz totallement
testudineans
affectante
a
délibéré
3
pas
voulenté,
en
u*u~
trans-
plusieurs
contique
Notre poète n'est
2. Cicéron.
immiter.
Imp.
la
traduction
1~ final;
publiée
par son
pas seul à conserver
en
le DieppoisOavid
porte
Minant,
~02,
contemporain
» Brunet,
le livre Tulles des offices.
au titre
« S'ensuit
H, j). – 3. De tortue.
t.
LE
!72
aller
plus
avant,
PROCÈS
après
que j'euz
passé plusieurs
au rivaige
boys,
moult et spad'ung
cieux
maintz
quoy
discrimicraignant
neux
souventes
fois
naufrages
soullent
que
avenir
aux navigans,
ne me voullus mettre dens le
port, ains
tout pensif, en cheminant
maintes
par
journées le long
du rivaige,
vins arriver
en une moult excellente
cité,
est appellée
laquelle
vulgairement
où
vis
Avignon,
maint sumptueux
édifices et spéciallement
ung grant
palaix magninquement
et avoit en ladite cité
édiné,
maint sincère religieux
avec leur décente
moustier,
et
convenable
hospitalité
domicille;
aussi avoitgrand
abundance
de marchandises,
avec une moult décorée
3
dont assectant
Université,
tousjours
par la agilité de
la mieme voulenté veoir
plus avant) ung moult beau
chemin
me'feut
ouvert, lequel
m'adressa
certainement
en ung estrange
lieu, où vis ung grand tartre avec
de tous
grant quantité de peuple
et, lors que
estas,
aulcunement
m'en feuz
homme
approché,
trouvisung
en forme d'ung jeune
me dist que
Chevalier,
lequel
c'estoit
la Court
de
vrayement
Dieu des
Cupido,
Amans, etqu'iiavoitnomBon-Temps,
[par]
lequel plusieurs personnaiges
ont esté incitez
à venir prester
au President
de.ladite Court.
hommage
Entendu
tout
son propos,
mon adresse
prins totallement
vers ce
lieu, jaçoit que nullement
mon vouloir
fût enclin y
faire résidence;
fus
dont,
vis ung
quant
y
arrivé,
tout
assis
jeune enfant
en
nud,
ung hault trosne,
ayant les yeulx bendez, tenant en sa main destre ung
et en l'aultre
cierge ardant
ledit
ung dart, et donnoit
enfant audience
à plusieurs
Amans que de son dart
avoient
esté pharétrés'
et spéciallement
à deulx,
comme
vous sera démonstré.
plus
amplement
Et,
vins aborHer
fleuve.
Par
t. On ne trouve pas en latin
l'adjectif
discriminosus, mais
seulement l'adverbe ~Men'mino~.
2. Imp.
soutMt.
Suivant, de assectare.
Percés; de pharetra, qui
ne veut pourtant pas dire flèche, mais
carquois.
DEUX
DES
AMANS.
17~
me print
avisé,
après
que j'euz assés longuement
marcher
affection
vouloir
et optative
plus avant, et
fleuve pour aller au
vins sur le rivaige
d'ung plaisant
de Joyssance,
mais,
quant
qui delà estoit
verger
trouvé
le
eus
moyens
songneusement
par plusieurs
tout
ledit fleuve
vis le bateau
pour passer
passaige
estoit
et
et
le
deffait
ung vieillart
rompu,
passagier
est appelé
dont,
plaDanger,
ridé,
lequel
quant
me
retira
crainte
l'euz apperçeu,
nièrement
surprmtet
ne
avant
le mien vouloir,
passasse
affin que plus
pour
le péri) qui estoitéminent.
plusteurs
Toutesfoysyvis
et d'aultres,
tant hommes
que femmes
gens'passer,
Par
c'estoient
quoy feuz
submergés.
qui en l'eau
de escripre
le présent
detibéré
opuscu'te
lequel traitrès humdes deulx Amans,
tera le Procès
suppliant
Dames
des
la très clémente
blement
que, si
grâce
leur dis chose
aulcunement
desplaisante,
qu'i leur
et
par
supporter
pardonner
plaise
me bénignement
car nuUement
mes erreurs,
leur doulce clémence
je
contre
n'entens
leu[r]
bonne
voutenté,
ains,
procéder
entendedu mien petit
selon
la possibilité
agreste
tout
ainsi
à en dire,
que je
ment, me veulx adonner
la
vérité.
puis congnoistre,
/cy~nMt~P~f!m~<
Triollet
mon
à
très
noble
xcusez
..fj
Envers
Si leur
t.imp.:
singulier
Seigneur
Jehan Flores.
moi, nobles seigneurs
la grâce, et le maintien
défault
cy dedens
de hault.
d'hautt
ay compris,
< pris,
des Dames;
LE
174
Excusez
moy, nobles
PROCÈS
Seigneurs
d'hault
pris;
Auicunesa~qu'enamoursontmaintpris,
Dont, se je dis mon advis de telz femmes,
Excusez moi, nobles Seigneurs
d'hault pris,
Envers la grace et )e maintien des Dames.
CUPIDO.
e Dieu
d'Amours
en
ce
lieu
magnificque,
me
fais
renommer.
point réplique
je
Par mer, par terre, demon arc par praticque
Maint
cueur
me puis
picque,-dont
1gent
Je îa)s aymer et les cueurs enflammer
[sublimer;
Et allumer
d'amytié
magnificque,
Dontons'app)iquemevenirréc)amer
Comment
d'Amours
le vray Roy autentique.
Sans
Puis
Fist
sans
doubtance
lassus
vrayement
que Thitam
au firmament,
démonstrance
Aussi
pense puis que Phebe apparence
monstra
nocturnement,
aussi
visiblement
Soudainement2,
Par assistance,
Vénus eut reluisance,
quant
Certainement
Dont
ctèrement
Sans
demourance
Pâris
Depuis
Fort ay régné,
je dis hatifvement
d'Amours
euz
et Herculès
la puissance.
le fort
règne et régneray;
car desduit
de moy
Régner
je veulx,
Sortir
et feray;
je foys tous secretz
Faire
convient
Jadis
souvent
t. ]mp.
sort;
mes
comment
exploix
j'ay
en maintz
lieux que ne dis
y a.
2. Imp.
Saudainement.
DES
DEUX.AMANS,
t~
)e pouvoir
que je ay,
tous vrays cueurs
en ma Court
me fault
Dire
Car
Folles
mais
Dont
onque
Fol folliant
Fault
Qui
Dont
hardis.
et foulz faisant
follie
veulent
vrayement,
Fo!)ier
Tenir
sont
ung
fol je tye
n'est
vray amant;
secrètement
secretz
vous affie;
à ung amant,
fol soit secret ment,
dit q'ung
fol qu'en
est bien
Je'soubmetz
et metz
tout,
sur Marchans,
Aux Damoiselles
soubz
Contes
Roys,
Ducz, Barons,
Mon très hault bruit
Et
fol se fie.
domine
f
et Chevaliers;
sur toutes
Bourgeois
mon
gens domine,'
et Escolliers
grans colliers,
fays porter
Et point n'avise riches ne indigens
cueurs amans sont tous mes familiers
Vrays
ma Court,
Dedans
et se tiennent
mes
gens.
ung qui me veult
Quant
scay quelque
ne se veult entremettre,
Et de ma Court
2
Avec mon dart je le viens subjecter
rejecter
et le maistre
le vray Prince
Puis en après feu ardant
je foys mettre
Dens leur pensée si hatif et soudain
com cheval au chevestre
~j
Qu'i sont subjectz
Comment
Dont
d'Amours
droitement
Durant
la nuyt
suis
nommé
taciturne
Roy
Mondain.
et obscure,
i. De dominium; imp.
domie, et aussi deux vers plus
loin.
2. Rendre mon sujet.
3. Licou.
1~6
LE
PROCÈS
chanter
les
Y7~)~L~-t--).-t.
Enmy la rue fais
Et quelque foys,
Ains font toucher
Amans,
il pleut, ilz n'ont
quant
les plaisans
cure,
instrumentz
ilz ne craignent
nulz dangers
ne tourmens,
Gresle ne vent, ne aussi la froidure
Pour
estre en grace font divers ournemens,
D'ont
maint soucy on endur.
par amours
Point
Par
mes acerbes
J'en fais meurtrir
et poignans
soubdains
et mourir
griefvement
Tabourins,
phiphres et maintz grans
Fais déploier
et sonner aigrement,
dars
estandars
Et qu'il
soit vray on le voit clèrement
le feu qui fut en Troye,
Qui considère
Par quoy souvent
aux Amans rudement
Pour récompense
tout méchef
leur octroye.
Avec
mon
dart
et fort
bras sagitaire
souvent
maintes jeunes pucelles
Frappe
Mais Honte ung peu leur secret leur fait
taire
ils diront
non point d'elles,
Qui suyt Amours
Mais toutes
foys maint chapeau-de
be!!es
fleurs
A leurs
amys
Et
fais donner
quelquefoys
A leurs amant[s]
D'aultres
fais toucher
les priant
en a s'esbatant
humblement,
leurs mamelles
doulcement.
sous
mes
tentes3 3
d'en avoir nul plaisir,
possible
Et si les ay de mon dartmou)tattaintes,
S'bnieur
dit rien, manderont
tout gesir;
Qu'i
n'est
i.Imp.:Donc.
2. N'est-ce pas une allusion au Songe de ~~M<:d/<!
« tintes », ce qui rentre dans l'accent mé3. Prononcez
ridional.
DES
Aymer telz
Car mieulx
femmes
Leur
amy
dou!x
Mourir,
DEUX-AMANS,
c'est
ung
tyy
dur
desplaisir,
qu'on
aymast
ung dur
lerriont
tout à loisir
vauldroit
par faulte
luy ayder
d'une
boi.s
croix.
Mais
toutesfoys,
quant y metz mon entente,
Femme
si fort le couraige 1e
jamais n'eust
Que ne luy fasse, tout soubdain
sans attente,
Ouvrir
son cueur com c'estoit
ung ouvraige;
et passer maint
J'ay fait parfaire
passaige
Pour
estre aymé et jouyr
cueur
d'ung
gent;
mon ardeur,
Qui considère
mon couraige,
Dira que foys plus
que l'or ne l'argent.
–
Veu que mes yeux si très fort sont
bendez,
Avec mon dart
maintz
en
tous
lieux
picque
Sans y viser,
dont je veulx qu'entendez
les [j]eunes
Que je n'avise
ne les vieuix
Chascun
s'en vient en mon parc
sumptueux
Dedans
ma Court je reçois tout le
monde;
Chascun
me sert pour avoir de
moy mieulx;
Mon bruit et los sa et là moult abonde.
Deulx
amoureux
fois souvent
d'une femme,
D'ont entre eulx s'entremet
jalousie;
dit
à
l'aultre
maintes
« Va, infame,
L'ung
foys
Par leurs abuz et trop grant
fantasie;
s'en complaint,
et l'aultre
L'ung
m'en supplie;
Ainsi en foys de dolens et
joyeux,
Dont nuyt et jour ma
est remplie
grand Court
D'amans
aymez et de maintz malheureux.
P.F.X.
“z
»
LE
-178
PROCÈS
Supplication
du premier
dHDMKC~Wo.
Amant
et très excellent
Prince
d'ARoy magnificque
et
très
humble
féal
obéissant
vostre
mours,
moy,
à vostre
magnifisuperillustre
subject,
bénignement
la
mienne
cence
en
présente
supplication
expresse
à la
le
de
mon
adolescence,
comment,
temps
despuis
comme
du vostre attratifcorruscantdart,
stimulation
selon
zéiateur
me suis totallement
adonné,
d'ycelle
à servir
la possibilité
du mien petit et débi])epovoir,
et très expectable
vostre éminente
Court,
jaçoit que
de vouloir a)ns
nullement
non
l'aye mérité,
pardéfauit
de maintien
et de richesse,
de beaulté,
par nécessité
sont droiteet de plusieurs
aultres
choses,
lesquelles
vostre
Seiment
icites
aux vassaulx
poursuyvant
par quoy, ce nonostant
train;
gnourieux
et plaisant
nutiement
se puissent
choses
ces prédites
que toutes
très humblement
trouver
en ma personne,
supplie
me
lui
Vostre
Royàlle
qu'i
plaise
réintégrer
Majesté
avois par
en laquelle
en ma ptemièraine
possession
et
restituer
la
c'est
de me rendre
vous
esté mis,
de
estois
tenu du nombre
grâce d'ycelle
par laquelle
ne
vouloir
adviser
et vous plaise
vos bons famihers,
ne
car suis assuré
la
mérite
ou
si
que ~point
non,
si beau resplendent
me duyt de estre
aymé d'ung
bon plaisir
ains
vostre
soit, de grâce
personnaige,
les Oppositions
nonobstant
que par mon
spécialle,
me
estre
Partie
adverse
a))eguée[s],
pourroi[en]t
d'elle.
faire continuellement
Et, ce faisant,
aymer
autendu vostre seignourioux
comment
domestique
incessamment
vostre
pour
pneray
tique
palaix,
jocondeféticité.
t. J'exprime, j'expose, formé
passé et participe de exprimere.
x. Admirable, de ~ccf<
snr
expressi
}. Imp.
et Mp~MîM,
par.
DES
Le
soubz
la
DEUX
Décret
de
présente
devant
~7-iennenticy
V Et
!ors
AMANS.
moy
;yn
Cupido,
SH~M~M
la Partie,
après vous donray
audience,
Car, jusque ce que sa raison
ouye
de vray, né
J'auray
feray ordonnance,
nul
.Jaçoit
de
ma
seulle sentence
que
Aijfeurs
ne puisse appeller
nullement,
Certainement,
w
Incessamment,
Mon jugement
Comme-'en
Qui
Son
m'aura
droit
La
ballance just feray;
servi loyaulment
pour vray je luy rendray.
date
de
la
Supplication.
En l'an
de jubilation
En la Court
d'Exultation
Par moy, Florès
s, fut bien
Et à Cupido
présentée
La présent
Supplication
En l'an de jubilation.
datée
.L'ACTEUR.
Retourne
Hélas,
t'en,
tu es bien
Si droictement
pouvre
amoureux,
I
douloureux,
le puis
congnoistre;
<. Imp.
Comment.
2.' On voit que notre
poète met en scène dans cette pièce
non pas lui-même,
mais celui auquel il en a adressé la
dédicace.
LE
180
T1e
De ..earlrn
perdre
PROCÈS
tn
ae
es r~~naoranr
tu
dangereux
T'amye,
pouvre
douloureux;
amours
En
plus ne te fault mettre;
Je ne sçay nul si parfait maistre
.Qui en amours
Cueur féminin
De Sanson
souvent
ne muse
abuse.
plusieurs
en -dit,
qu'on
qu'esse
ne de David ?
De Salomon,
Je m'en raporte
aux escripteurs.
On sait~ assez, sans contredit,
de crédit;
Qu'en femme n'a point
Leurs regars sont souvent menteurs
Et leurs
quaquetz
sont détracteurs,
Et leurs parolles anectéez;
Bien le scait qui tesahantées.
D'elles
n'euz
jamais l'acointance,
ne leur congnoissance;
Leur
grace
Donciedistoutâi'aventure.
Toutes
ne sont
d'une
ne d'une
D'ungcueur
Toutes ne sont d'une
aHiance,
contenance;
nature,
Mais toute foys je vous asseure
femme est amiable,
Voulentiers
Mais son amour est variable.
Femmes
Et de vous
Et si vous
d'amours
font
maintes
aymer
monstrent
ayment
à travers
Femmesontteursfassonsbénignes
si très fines
Et leurs parolles
t.)mp.:0ntfait.
mines
signes,
DES
!1"0
Que
DEUX
~o.ar~
secretz
vos
AMANS.
..0".7.e
rendront
l8l
ouvers;
Puis, derrier
vous, tout à i'envers
Diront:
« Va t'en, povre abusé »;
etre rusé.
Ung amant doibt
jR~ones~H~con~~m~
contre
Supplication
du
Chief rutillant
d'excellence,
De plaisance,
De
Je viens
Devant
bombance,
icy humblement,
ta doulce présence
Et clémence,
Sans doubtance
Pour
réciter
Comment
briefvement
trop
iniquement,
Fautsement,
Vrayement
Te supplie
Mon droit
par
diray
vengeance;
haultement,
Seurement
Aultrement
Contre
Veu
moy donne
que
me fault
sentence.
plaidoyer,
Supplier
Et prier
Je vouldray
ta Seigneurie
Comment
ton.familier
[moy],
Singulier
Et entier,
premier.
l82
LE
PROCÈS
.&
Que[par]tagraceinnnie
Ung terme point ne me nye
Pour
Car,
Jet'enprie
Et supplie
mes droitz
despitant
auctoriser,
Jalousie
Qui m'escrie,
Las, ma mye
Me viendra favoriser.
CUPIDO.
Icy, dedans ma Court royaiie
Faire je veulx justice égatte
Et loyalle,
là équité.
Poursuyvant
Donc, sans plus long intervalle,
Chascun sa raison totalle,
Juste ou malle
Premie par auctorité.
Ne cherchés prolixité,
Renqueur ne mendacité;
Comment m'avez récité,
Vérité
En justice est principalle
Chescun soit diligenté
En escript faire dicté,
Et noté
Sera vostre
droit
sans faille.
L*DAME'.
Vostre
justice ordonnance
<. L'ancien éditeur suit ici la tradition des manuscrits qui
DES
DEUX
En
AMANS.'
t8~
ce
Vrayementestsouveraine;
Haine
S'introduit~
àtetnuysance,
Sans
ce
Raison
Que
soit
luy
s.
prochaine
Chaine
Or,
ne
argent,
aussi
domaine3,
Maine,
Et
`
Amours
poursuyvre;
requiert
Suyvre
Ne doibt
nulli
si
grand
paine
Vaine,
Si
d'escus
ne
livre.
livre
L'ACTEUR.
sans
Voyés,
abus
Que
Est
aux
D'ont
Femmes
Et
Tant
Vous
de
est
de
point
moquerie,
et
decepvement
et tromperie,
femmes
marri
ne
maint
sont
abuser
qu'aurés
aymeront,
que
n'ont
cueur
abusement,
jamais
d'argent
puis
amant;
honte;
largement
n'en font
w
conte.
d'abord
du moins de
de se servir
a impose
à l'imprimerie
dans
le
le plus
de matière
blanc possible
et de mettre
Dame
est-il
de
la
aussi
le
moindre
imprimé,
couplet
espace;
non pas en quinze lignes comme
ici, mais en huit
Votre justice
ordonnance en ce, etc.
donne tantôt des
Mais comme
cette disposition
typographique
il
a paru plus juste
des
vers
de
vers de huit pieds, tantôt
neuf,
un
c'est-à-dire
la
vraie
matériellement
de montrer
mesure,
4
d'un
seul
pied.
vers de sept pieds, suivi d'un vers équivoqué
–
1. Imp.
tmp.:
Jintroduit.
–3. Imp.
prachaine.
dogmaire.
LE
184
PROCÈS
Konaeau.
t~nque)quep)acequejesoye,
tout seul jour je n'ay de
bien,
Et si ne tient qu'à vous, mon
bien,
Ung
Quedeparvousonn'ypourvoye;
Parler
à vous
je
¡
ne pourroye
Sen'estoitparvostremoyen,
En quelque
place,
etc.
Mon cueur avecques vous j'envoye,
est plus vostre
Lequel
que mien
Ne le laissez fouller en rien
Nen
plus
que le vostre
En quelque
place,
feroye,
etc.
Cédulle
contenant
le droit
du premier
Amant.
selon
la disposition
du Droit,
~'onsiderant,
estre
~hote
et convenable
à )'ofnce d'ung chescun
Juge
et d'ung chescun auditeur
de ouyr et entendre là
alternative
raison et allégation
d'une chescune
Partie
et par ëquaiité
pour plus justement
discerpouvoir
ner et congnoistre
¿,
de la cause, Très hault et redoubté
me suis voulu
Prince,
ingérer à escripre et ditucider
mon droit,
contre
lequel ay et entens avoir
celluy
me
veult
la
qui faulsement
usurper
grâce de ma sou.
veraine
mes raisons ne vous
Dame, d'ont<,
affinque
soient occultées
envers
les oppositions
et répliques
de mon adverse
vous plaise
estre
adverti
Partie,
comment
l'an cinq cens huyt,
et le premier iour de
may, en ung plaisant jardin, fut par moy fait certainbanquet où avoit auicuns
armomeux
tabourins,
qui
1. Imp.
donc.
DES
là
estoient
venus
DEUX
pour
AMANS.
faire
dancer
l~f
les Dames
au
son de leurs
musicaulx
instrumentz,
d'ont
après
me print .vouloir
grandz
dances,
dancer
une basse
danse avec une Damoiselle
qui là estoit,
Jaquette
par
les begnins
regardz,
que de ses rians
me
yeulx
gettoit,
cougtst
totallement
mon cueur faire tribut
à
vostre
souveraine
car me sembloit
Court,
ladicte
Damoiselle
estre la plus belle et la mieux formée
qui
fût en la compaignie,
mon voud'ont
2.poursuyvant
loir qui estoit de dancer
jaçoit
que trop agrestement
danssasse,
Damoiselle
prins ladicte
et
par la main
fis toucher
aulcune
basse dance
:amoHr
appettéfe]
vous ay donnée. Et, lorsqu'elle
entendit
la musicque
et doulce
chanterie
de la danse,
me regarda
à travers
et estroitement
sarra
ma main dens la
sienne, tant
que mon cueur fut incontinent
allumé
et surprins
de
son amytié.
les femmes en leurs
Toutesfoys,
pensant
faictz
estre
aulcune
foys décepvables,
m'en voutsis
informer
avec aulcuns
miens
bons amys
secretz,
sans nul nommer,
disant3,
l'affaire
tout ainsi qu'elle
m'avoit
esté
fait, lesquelz, après maintes calculations,
firent
m'en
bonne responce
des
que le sarrement
mains
n'estoit
de bienvueillance
que
vray signe
et
cordialité.
devraye
D'ont4,
entendue ladicte
responce,
jqye nouvelle
mon
cueur
et l'adressa
surprint
à
exercisse
à la servir,
prendre
comment
depuis l'ay
servie
et entens
estre son toyat serviteur.
Vray est
ledit temps,
que,
depuis
pour
satisfaire
à certains
nécessiteux
m'en allis
affaires,
en auteuneistedemer
la
turbation
et impectteuseS
mais, par
des
agitation
fus transporté
ondes,
aux Indialles
parties,
régions
et là fus contraint,
incongnues,
à cause de
l'iverqui
faire plus grand
survint,
résidence
que point n'avoye
délibéré.
Par
quoy, très illustre
humbleSeigneur,
ment prie vostre
veu les adversitez
Magnificence,
et
Força,
disent.
de cogere.
2. imp.
donc.
4. tmp.
Donc.
5. Impétueuse?
Imp.
PROCÈS
LE
)g6
me sont
qui accidentallement
empeschemens,
grans
en
soit
me
vostre bon plaisir
réintégrer
advenus,
que
mon premier
équité, y
lieu, car, selon la raisonnable
la
sauvant
mis et restitué,
estre
opimon.des
doibs
mieulx
entendus.
plus expers et
L'ACTEUR.
A leurs
atouchemens
benins
=
Et sarremens
Vous
Vous
amans?
pouvres
bien abusez;
sont abusemens
fiez vous,
estes tous
Leurs
gestes
Véhémens
D'ont
troublent
Si en amours
vos
entendemens.
n'estes
rusés,
vous musez
Certainement
trop
si
usés
Et
en si griefz tourmens
Vostre
temps
Et à vous mesmes moult nuysés;
Laissez
donc tetzesbatemens.
Rondeau.
r~
ose
Car
vous
sans per, sus toutes séparée,
ne se doit à vous équiparer,
r\Nut
estes
sus
toutes
couronnée
Rose sans per, etc.,
Et de beaulté la vraye fleur
vous doit bien
Si que chascun
Rose sans per, etc.
parée,
appeller
DES
DEUX
AMANS.
187
R~/ic~con~~ma~
à la
Cédulle
du
prernier.
T7eu
que par plusieurs
exceptions,
réplicatoires,
V chascun
se peuit légitimement
deffendre
respondant à maintes
absurdes
et iniques
inséries
excuses,
en la surdite
Céduiïe produite
mon
par
compéditeur
en vostre
(sic)
seignourieuse
triumphante
Court,
disant~
s'en estoit
allé et que par marines
et
quil
inundations
a esté transporté
en lointaines
régions,
dont
se dit
force
avoir
esté
tant
longuement
par
et clarissime
absent;
Seigneur,
par mes
supenllustre
deffenses
induis
ne
doibt
nullement
estre
réinqu'il
tegré
en son premier estat, veu que par si diuturne
absence
a esté long temps
en tant que de ]a
perdu;
il fust suffoqué,
part de desà, pensant
que du tout
ne s'en faisoit plus record ne mémoire.
Et, ce nonobstant
la Dame
qu'il vueille
de trop
grand
arguer
et
dis
rigueur
mutabilité,
je
qu'elle a,juste occasion
de l'avoir
n'a oncques
tenu compte
laissé, veu qu'il
de
de
sa
incolumité
2;
par paresse
daigner rescripre
les
femmes
par quoy,
jaçoit que vulgairement
ayent
labilles
et d'avoir
le cueur variable
et
estre
bruyt
tel
légier, je dis que vrayement
en ceste Damoiselle,
car elle 3 l'a attendu par l'espace
d'une
re)g[e ment,
d'ont
évidente
a
cause
année,
raison,
par
juste de
l'avoir changé,
estant
en
vostre
car, moy
Court,
ay
maintefois
dire
à
vostres
vassaulx,
ouy
plusieurs,
que
s'entretenir
en la
ung
loyat
amant,
pourchassant
de sa Oame,
ne se doibt demeurer
grâce
par si
diuturne
résidence
comment
il a fait, et par conclusion
m'en dis estre
droit
et légitime
et
possesseur
non point 6 usurpateur,
comme
droictecelluy
qui
menta a prescrit
le droit d'aultruy.
D'ont~bénighement
i. Imp.
étoit en vie; deM<odisent. – 2. Deceqti'U
lumitas. –
ella.
donc.
Imp.
Imp.
$. Si
–
6.
donc.
longue.
Imp.
nompoint. – 7. Imp.
l88
LE
PROCÈS
vostre Magnifique
Excellence
supplie
qu'i luy plaise
me reformer
en ma juste possession
et totallement
abolir la action
a contre
que iniquement
moy mon
surdit
adversaire
et par faveurs
mon bon droit employer.
CUPIDO.
Bien
qu'il soit à mon
Et à ma seulle puissance
pouvoir
Que la Dame aura vouloir
De aymer ung seul sans doubtance,
Pour
à nul faire nuysance
Et affin
qu'on ne se pense
Que i'ung ne l'autre'
diffame,
Je remetz
ceste sentence
A ce qu'en
dira
la femme.
Déclaration
de la Dame.
Pour
déclairer
Je vous
mon
couraige,
dis certainement
nul personnaige
Que abuser
Point n'entens
aulcunement,
D'ont conclus
succinctement
Que ayme
Le second
plus
parfaitement
le
que
premier,
ne s'en va nullement,
Car
Dont
ne le puis
regnier.
L'Acteur
pou
Ung
qui
î. Imp.
laultte.
2. Rien ne serait
veult
~/6mmM.
amours
poursuyvre,
si facile que d'ajouter
l'r;
mais il nous
DES
"1.
DEUX
AMANS.
)8c)
Il
Fault
qu'il soit incessamment
sa Dame partout
Prompt
suyvre,
L'entretenant
doutcement
Mais, s'il s'en va vrayment,
Perdra tost d'elle !a grace
Tout laisse ung vray amant
Et des
Dames
la trasse.
suyt
de suyvre telz foiiies
On n'y voit que povreté.
Fy de telles fantasies;
Fy
Rien
a que meschanseté.
qui femmes n'ont hanté
n'y
Ceulx
Sont
Car
saiges
d'elles
prudentes'
la faulseté
En fait plusieurs
gens,
indigens.
Bon
Et
fait fouyr amourettes
des femmes l'acointance;
Regardez
Tiennent
Retirez
A tout
Ne
celles
fillettes;
fine contenance;
de leur présence
mais
cherchés
D'amours
vostre
leur
d'eulx
visaige;
congnoissance;
se cure ung
saige.
se trop rudement
Dames,
Vers vous dresse ma sentence,
I) vous plaira doulcement
semble que devant une consonne il faut laisser cette orthographe,
qui figure la vraie prononciation ancienne
pou
les femmes
pour'une femme.
i. !mp.
et prudentez.
D'amours de.
,2. Imp.
LEPROCËS
!C)0
Me pardonner
par
démence;
Aux bonnes ne1 dis grevance
Point de mal, ne desplaisance;
Je dis qu'il
Neanmoins2
y a de saiges
femmes;
en a abundance,
Sans
qui sont
infames.
Loué soit
Dieu.
mentir,
Rondeau.
qui sont en vous, ma dame,
Ont mon cueur si très fort espris
Qu'il ont ravy tous mes espris
A vous aymer plus que aultre femme.
Les
biens
De vostre
bon
renom
c'est
basme,
Car jamais on n'auroit
compris
Les biens qui sont en vous, ma
Se Faulx-rapport
C'est raison qu'i)
vous
porte
en soit repris
dame.
blasme,
De soy monstrer
si mal apris
De non congnoistre,
par mon ame,
Les biens qui sont en vous, ma dame.
Aultre
Vostre
bruit
Me
fait vous
i.!mp.:jen.e.
2.Imp.:Neaumoins.
Rondeau.
et vostre
aymer
grant
plus
fame
que femme
DES
DEUX
AMANS.
!C)I
1.
Qui de tous biens soit assouvie,
Ne j'ai 1 d'aultre
servir envie;
En riens ne crains reproche d'âme;
Je vous tiens et tiendray
ma dame
En accroissant,
Vostre
toute
bruyt
ma vie,
etc.
Et pour ce doncques,
noble dame,
De vostre
grace, sans nul blasme,
Au moins se je l'ay desservie,
Ne vueillez
pas que je desvie,
Car vous perdriez
par ieroyaulme~
Vostre bruyt etc.
Pascal
Guilhem
de Masam
aux Lecteurs.
2
s
Rondeau
seigneurs,
que avez remplie
N obles
La bourse
d'argent
largement,
Chascun
son
esbatement
par
Achater ce livre4
s'emplie;
Deulx soubz est son pris
vrayementS;
t. Imp.: ja.
Prononcez réalme.
Certainement
un ami de Desmarins,
sinon même un
de
ses
parents.
A achater ce livre.
4. Imp.
S'emplie, s'emploie.
ainsi une pla5. Voici un détail de prix bien curieux;
de
6
feuillets
se
vendait
deux
sous vers
quette gothique
ce
serait
le
cas
de
la
ijto;
répéter
phrase,
digne de
M. Prudhomme,
« et se vendrait plus cher aujourd'hui )), de
certains catalogueurs
dans les prix du
lorsqu'ils
relèvent,
La
Vallière
les
catalogue
entr'autres,
prix de trente sous,
ou de deux livres, pour les pièces du même genre.
PROCÈS
!C)2
Pour
l'avoir
Nobles
DEUX
que
que argent
argent
seigneurs
du tout
Quasi
La
DES
AMANS.
on desplie,
on
desplie,
etc.
est accomplie
et decepvement
Des femmes,
dont très humblement
Que l'achatés vous en supplie,
Nobles
etc.
seigneurs
rigueur
Aultre
A
Rondeau.
ma dolente
despartie,
vous
-f Quant ilfauldra
qu'adieu
le bruyt de France,
Ma Maistresse,
Je n'auray
jamais espérance
N'avoir
bien
die,
heure
ne demye.
ma princesse
et amye,
M'amour,
Je vous requiers n'oubliez
mye
De nous deulx la douce
A ma dolente etc.
aliance
Mon
Plus
cueur de dueil larmye
pouvre
de cent foys en la nuyctie,
Luy souvenant
de la semblance
De vostre gente contenance
Et de la jeunesse jolye
A ma dolente
Cy finist
etc.
le Procès des deulx Amans.
'93
L~BM~Hef~Bo~.
On connaît
deux
éditions
de cette
pièce
A.
Le banquet
Du
boys
– J; Cy finist
vng
nomme le Boncquet [sic] du
petit traictie M~mx
boys.
S.
n. d. [P~M'
vers [~2~],
in-~ goth. de 6 ff.
de~2hgnesà!apage,sign.A.
L'édition
ne contient
aucune
!e texte comfigure;
mence immédiatement
au-dessous
du titre.
Une réimen fac-simile
a été donnée
pression
par le libraire
René
dans la. collection
Muffat,
intttuiée
Port<de l'ami des livres. Nous avons vu un exemfeuille
de l'original
à la librairie
plaire
Fontaine.
B. Le bancquet
du boys.
Cy finist fng petit
traictie ioyeux Il nomme le
n.
Bancquet du boys. S.
vers
[P~rM~
~2~],
pet. in-8 goth. de 6 if.
Nous
ne savons coexiste
de cette édil'original
mais
il
en
a
été
fait
tion,
une réimpression
à 2~S exempta!res,en)8~8,àChartres,ehezGarnierfHs,par
les soins de M.
Gratet-Du,plessis.
P. F. X.
13
BANQUET
)~
Notre
poëme
suivant:
C. Les deux
a été,
DU
en outre,
BOYS.
publié
dans le recueil
de Villon, suivis du BancTestaments
un
Nouveaux
textes,
publiés
quet du Boys.
d'après
d'une
inconnu
manuscrit
jusqu'à ce jour, et précédes
Jacob, bibliophile.
notice critique
par Paul L[acroix]
Décembre
des
Académie
1866, in-[6.
Bibliophiles,
Paris,
de la Bibliosur papier
un manuscrit
d'après
d'Anciennes poésies
thèquedet'Arsena),
porté sous letitre
du XVe siècle, n" ~16, Belles-lettres
Françoises,
que
Le
trèsété
textes
ont
recueil,
ces nouveaux
publiés.
trente-deux
environ
à
tous
contient
égards,
précieux
sont )'œuvre d'aupièces de poésies, dont plusieurs
Pierre Michault,
teurs connus, te!s
qu'Atam Chartier,
Notre savant
Pierre
de Nesson.
Chaste)ain,
Georges
eu
de
n'a pas
M. Paul
peine à les
Lacroix,
ami,
bien que, par un oubli assez
identifier
presque toutes,
ne porte
aucune
et peut-être
intentionnel,
étrange
Le copiste
a même omis le nom
de nom d'auteur.
il
en tête du Grand Testament;
Villon
de François
sous ce
le Petit Testament
est vrai qu'il fait figurer
de
s'efforce
M//on. M. Lacroix
Le lai ~M~M
titre
de l'Arsenal
doit être
démontrer
que le Manuscrit
et qu'il
de
éditions
aux premières
antérieur
Villon,
un texte plus pur et plus
offre,
par conséquent,
transmis
correct
par t )mque celui qui nous a été
C'est
primerie.
Nous~ n'avons à examiner ce point qu'en ce qui
du
concerne
le Banquet
L'orthographe
du Boys.
un
texte de l'Arsenal
peu plus
parait par endroits
nous
ne
conteset
celle
dés
ancienne
imprimés,
que
années
avant
tons pas qu'il ait pu être écrit quelques
mais le style ne préde nos éditions
fa publication
soit
tel qu'on
d'archaïsme
sente
pas un caractère
est antérieur
à
forcé d'admettre
que le manuscrit
la
l'invention
de l'imprimerie.
D'après
l'hypothèse
la
ce
Ms.
n'est
copie d'une édique
plus probable,
BANQUET
DU
BOYS.
195
tton)n imprimée
à une
tmpnmée
et qui a p.
une.époque
époque
plus ancienne
.1'1.
disparuaujourd'hui.
Comment
autrement
Ja lacune
expliquer
considérable
existe
dans
ia
version
qui
reproduite
par
M. Lacroix?
Les
six premières
ont
été
strophes
omises
ces quarante-deux
vers passés par le copiste
constituent
l'entrée
en matière,
du Banl'exposition
les strophes
~Mf, sans laquelle
suivantes
sont incomLe poëte
en effet, que c'~st
prehensibtes.
explique,
l'arrivée
du printemps
pour célébrer
que les bergers
se réunissent
sous la direction
de Franc
Gontier
et
d'Hélaine
sa mie. Toute la pièce n'est
que Je dévede cette
idée et le récit
des différents
loppement
incidents
de la fête.
Malheureusement
le scribe du
Manuscrit
de l'Arsenal
n'a pas racheté
ia légèreté
par
)'exee)iencedeiaca!)igraphie;sonécritureestsidifnci)e lire
avoue lui-même
que le savant Bibliophile
n avoir pu toujours
il
en est résulté
ia déchiffrer;
de nombreuses
erreurs
qui nuisent
à
singulièrement
tinteitigencedutexte.
les trois
dont le Banquet du
Malgré
réimpressions
aété l'objet,
nous n'avons pas craint
Boys
de lui faire
une place dans ce
recueil,
précisément
parce qu'aucune des éditions que nous avons citées ne
présente un
texte
absolument
satisfaisant.
Un hasard
heureux
a
fait tomber
entre
nos mains l'exemplaire
de Chartes
Nodier
(édition A)~, et bien que cette rédaction
soit
un peu moins ancienne
celle
du
Manuscrit
de
que
nous n'avons
l'Arsenal,.
à la reproduire.
pas hésité
Elle
a l'avantage
d'être
et moins
plus
complète
hérissée
de mots barbares
nous ne négligeons
pas
néanmoins
les indications
du Ms.
découvert
par
M. Lacroix,
elles sont de nature
quand
à compléter
le texte et qu'elles
d'en éclaircir
les obspermettent
curités.
Nous donnons
en note les variantes,
afin que
1. Description raisonnée d'une jolie
n~ 333-
collection
de liyres,
BANQUET
:()6
l'on
puisse
Villon,
DU
BOYS.
1.
_·
les trois
versions.
comparer
huitainscxxxif
et
le Grand
Testament,
à Maistre
Coufacétieusement
Andry
utitement
dans
cxxxm,
lègue
et la ballade
les Contredictz
de Franc
rault
Gontier,
qui
intitulée
les
Contredictz
de
Franc
ces
deux
suit
huitains,
ou plude la vie champêtre,
est une satire
Gontier,
où
tôt de la poésie
fort
goûtée
à l'époque
pastorale,
été
mis
à
la
mode
Ce
avait
Villon
écrivait.
genre
de Vitry~,
de Philippe
qui fut bientôt
par
une pièce
du
célèbre
Pierre
le
suivie
dune
d'Aiiïy~;
réponse
fut tel que Nicolas
de ces deux
succès
compositions
3 les traduisit
immédiatement
de Ctémengis
en vers
aussi
de Vitry,
de Meaux,
évoque
appelé
Philippe
du xiv"
vivait
vers le milieu
Vitrac
ou de Vitray,
et non pas en
comme le dit Marot et comme
siècle,
Un acte authentique,
du Maine.
l'a répété
Lacroix
signé
relatif
aux
affaires
de
son
20
i
et
lui
le
septembre
i S
par
de
le
siège
épiscopal
qu'il
occupait
diocèse,
prouverait
d'ailleurs
l'on
ne
savait
à
cette
si
Meaux
qu'il a
époque,
Lacroix
au
du
fonctions
de
9 juin 1361.
t;!o
rempli ces
et
d'ancien
ajoute qu'il a
Maine le qualifie
poète français,
«
ne
en
notre
fait
lesquelles
poésies
langue,
quelques
a
traduit
Nicolas
de
et dont
sont pas imprimées
Clémengis
nous ne connaissons
en
latin.
»
Aujourd'hui
quelques-unes
latine que
et de leur traduction
de ses Dits de Franc Gontier
son
Marchand
dans
les 'textes
Prosper
reproduits
par
t.
de
PtcfttMMf~
historique.
» et
« l'aigle de la France
surnommé
2. Pierre
d'Ailly,
en
né
à
des hérétiques
le « marteau
Compiègne
t};o~
a,
et nommé
ans après
docteur
en t;So,
quatre
fut reçu
avait
fait ses
où
il
de
du
Navarre,
collège
grand-maître
Il prit
et
Gerson
Il
eut
élèves
études.
Clémengis.
pour
y
et
aux
aux
une
considérable
querelles
ecclésiastiques
part
au
cardinalat
Élevé
de
cette
événements
époque.
politiques
il mourut
en 1420 et
en ï4H,
par le pape Jean XXMI,
avait
comblé
de ses
au collége
de Navarre,
qu'il
légua
le
a
dont
une importante
catalogue
bibliothèque,
bienfaits,
de
des
Manuscrits
nouvelle
été publié dans la Bibliothèque
Dom Montfaucon.
Liber de
l'auteur
du fameux
de Clémengis,
3. Nicolas
BANQUET
DU
BOYS.
[t)y
L'on est surpris
de rencontrer
ces idylles au
milieu des graves ouvrages des deux
et
théologiens,
leur présence
ne saurait
l'accueil
s'expliquer
que par
inusité
du public.
reçurent
Voici en quels
qu'elles
termes
le plus ancien
éditeur
de Villon,
Ciëment
à
Marot,
s'exprime
cetégard:
« Du temps
de Villon,
fut faicte une
lecteurs,
intitu)ée
Les
Ditz
petite
de Franc
œuvre,
Gontier, là
où la vie pastorale est
et
estimée,
pour y contredire
fut faicte une autre
œuvre intitulée
Les Con~~tcb
de Franc Gontier, dont
le subgect
est prins sur une
et auquel
œuvre
la vie de
Tyrant
grand
quelque
Mais Villon,
seigneur
d'icelluy
temps est taxée.
plus
des grans
saigement
et, sans parier
feit
seigneurs,
d'autres
Contredictz
de Franc
seuleConf;'<r, parlant
ment d'un Chanoyne,
comme verrez
»
cy-après.
H n'est pas surprenant
de nos
que le plus parisien
ait pris plaisir à
poëtes satiriques,
François
Villon,
tourner
en ridicule
le genre bucolique,
qui a toujours
été antipathique
à notre caractère national.
On a pu
de
la
aux
dites
de
s'engouer
pastorale
époques
renaissance
c'est-à-dire
on demanlittéraire,
quand
dait à l'imitation
de i'étranger
ce qu'il était facile de
trouver
dans les ressources
intellectuelles,
toujours
si.neuves,
et si originales
du pays.
Mais ces égarements ont été, par bonheur,
de courte
et le
durée,
du
en a fait prompte
goût
public
La
céléjustice.
la rareté
de ta pièce de Philippe
brité, et surtout
de
Vitry nous font un devoir de la reproduire
ici. Nous
en regard
la ballade
de Villon.
plaçons
Le lecteur
embrassera
du même coup d'œit
la pastorale
et la
réponse.
latins.
.Ecd&fM statu, naquit ait village de Clamenges en
Mfn~o
vers ;~6o, et mourut vers 1~0. Ses nomChampagne,
breux écrits théologiques ne t'empêchèrent
pas de cultiver
avec succès la poésie latine.
IC)8
ËANC~UETDUBOYS.
I.
Combien
est heureuse, /<! vie de M/uy
demeure aux champs,
par Philippe
M~ux~
vulgairement
~M~M
nom
~u
Franc
Dicts de
Gontier,
qui en est le sujet.
=MOubs
Sur
feuille
Fromage
Cresme,
Cibor
Sur
i..n~~
frais,
maton
sur herbe
verd,
et sur
ruy bruyant
~Trouvay
fichée
Là
surmangeoient
I~t
laict,
hunra
une
s, prune,
oignon,
escalogne
crouste
grise, au gros
délectable,
clère fontaine,
borde
Gontier
beure,
qui fait sa
de Vitrac,
« Les
du Païsan
portable
et Dame
2;
Héleine
frnmnabo
fromagée,
noix,
pomme,
poire,
5
froyée
sel, pour mieulx boire.
et oisillons
Au groumme"
burent,
Pour
rebaudir
7 et Je dru et la drue
harpoient
8
Qui par amours
depuis s'entrebaisoient,
Et bouche
et nez, et polie et barbue.
prins des doux mectz de nature,
hache au col, au bois entre;
Gontier,
si mist toute sa cure
Et dame Héleine
A ce buër
qui cœuvre dos et ventre.
Quand
Tantost
eurent
ï. Ruisseau.
2. Cabane portative.
Lait
et
caillé.
}.
aigre
Ciboule.
j. Échalotte broyée.
6. Gobelet de bois. Grume, écorce d'arbre. Nous disons
encore du bois en grume.
7. Se réjouir.
8. L'amant et l'amante.
Le mot ~raf,
~n~, dru, fem.
drue se rattache à l'ancien-haut-allemand
tr~f, drdt, et à
l'anemand
moderne fraut.
9. Laver.
DU
.BANQUET
BOYS.
199
II.
Ballade
les Contredictz
XI, intitulée
de Franc. Gonthier,
par François
mol
duvet
Villon.
-1
assis
ung gras Chanoine,
~aur
~r-~Lez~ung brasier,
en chambre
bien nattée,
son costé gisant
Dame Sydoine,
A
~S~BJanche,
tendre,
pollie et attaintée~,
Boire
ypocras
Rire,
jouer,
à jour
et à nuyetée,
et baiser,
mignonner,
Et nud à nud, pour mieux des corps s'ayser,
Les vy tous deux par ung trou de mortaise
Lors je congneu
que, pour dueil appaiser,
H n'est trésor que de vivre à son aise.
Se Franc
Eussent
D'aulx
N'en
ceste
Gontier
et sa compagne
doulce vie hantée 3,
et civotz,
forte
alaine,
frottée;
leur potée 4
Ne prise ung ail, je le dy sans noysier
S'ilz se vantent
coucher
soubz le rosier,
de chaise?
Ne vau)t pas mieulx
)ict costoyé
Faut-il
à ce muser ~?
vous?
Qu'en dictes
Tout
mangeassent
leur mathon,
qui causent
bise crouste
Héteine,
Il n'est
trésor
que
ne toute
de vivre
à son
aise.
t.Acotêd'un
brasier.
2.Bien parée.
Go&tée.
4. Boisson, latin potus et potio.
sans noise, sans chicane.
}. Sincèrement,
6. Est-il besoin d'insister?
200~
°
DU
BANQUET
BOYS.
Gontier
en abattant
son arbre
J'ouys
de sa vie très-sure:
Dieu mercier
«Nesçai)',dit-i),
» Pommeaux
«que
murs
luisans,
sont
piliers
vestuz
de
qu'empoisonne
» Devant
qui
ne
e Verge
d'huissier
» Car
jusques
là ne
» Ambition,
» Labour
» J'àyme
Et c'est
Lors
» Mais
dis
ne
genoii
paincture;
1
» Je n'ay
paour
de trahison
» Soubz
beau semblant,
ne
» En vaisseau
d'or.
Je n'ay
Tyran,
de marbre,
tissue
la teste
se
soye
nue
ploye.
jamais ne me desboute,
me prend
convoitise
lescherie'
g)oute.
en
franchise,
plaist
joyeuse
et
elle
Héleine,
(Dame)
moy sans
me
n'avons
cure.
assez; de tombe
« Héias
serf de Cour
ne vaut
Franc
Gontier
vaut
en
or
gemme
faille
2
»
maille',
pure'.
»
Gourmandise.
2. Sans faute.
La plus infime pièce de monnaie.
latine dont nous avons
.4. Voici le texte de la traduction
parlé plus haut
De Felicitate
wf~ nM![C~ latine,
interprete
~V/co~o~C<f!mmg;M.
Fronde
amœno
super viridi locus est in gramine
illustrat
nitidis illum fons limpidus
undis,
Et de fonte ftuens placido
cum murmure
rivus;
Hic casa fixa fuit gestabilis;
intus edebant
Gonterus
comes ac Helene,
cum lacte butyrum,
ftorem
et
Spumantis
lactis, massamque
coacti,
recens pressum;
Caseolumque
et, cui caseus indit
mixturam
Non cerea deerant
Nomina,
agrestem.
nuces
dulcia mata,
Pruna,
variB,
pyra styptica,
Non oculis cospe infestum,
non sectile porrum,
Non alium in morem fricta Ascalonia,
nigro
Pane super,
sale cum multo,
sitis ut magis urat
Cortice fagineo
de fonte biberunt.
lympham
Interea
mellito gutture
volucres
cantus
beatos
Desuper exercent varios, hilarantque
t.
DU
BANQUET
-1-1
De
Et
1.a
gros
boivent
Tous
les
A tel
pain
eau
bis
vivent,
tout
au
long
BOYS.
20!
~1.
~I_
d'orge,
d'avoyn:e,
de
l'année.
oyseaulx
escot,
Ne
me
Or
s'esbate,
d'icy
en Babyloiné,
seule
une
journée
tiendroient,
non
une
matinée.
de
Franc
par Dieu,
Gontier',
Heteine
o
soubz
le
bel
luy,
esglantier;
Si bien leur est, n'ay cause
me poise,
qu'il
soit du laboureux
Mais,
quoy
qu'il
mestier,
D'n'esttrésorquedevivreâsonaise.
Convivas.
Hinc alterutrum
grata oscula ferre
Mutuus
fercula
egit amor. Prsduleia
postquam
Naturs
sat erat, libavit
quantum
uterque,
tUtco Gonterus,
coUo pendente bipenni,
secreta petit, pinosque,
Sylvarum
comasque
ac celsi verticis
Ilicis, et platanos,
alnos,
Dejecturus humi. Festinat sedula conjunx,
Cannabeas vestes, quas neverat
ipsa, iavare.
crebris domat ictibus ornos,
Et, dum Gonterus
Secura
de pace sua sic Numina
laudat
c Nescio marmoree
habent
quid
insigne columnx,
j) -Fulgentesve
toli, paries aut murice'tinctus.
» Non equidem
metuo ne me simulatus
amator,
»Prodtor
aut nequam,
fallat sub vellere ovino;
)) Née mihi causa subest verear
cur toxica tetra
BAurattsbiberempateris.Nonssvatyranni
))Meviditfaciessecorampop]itecurvo,
» Crinibus
aut quicquam
retectis.
penitus
rogitare
» Fila mihi Lachesis
donec trahat
aspera,
numquam
» Lictoris
me virga coercuit,
haud ea mentem
» Ambitio
née tantum
immensa
accendit
cupido
cultura
» Sollicitat,
turpisve
premit
palati.
HMetaborintusaI[t,cumnbertatejOcosa.
sincerus
» Ipse Helenam
amo, meque illa vicissim.
» Hoc satis est; pompas
tumuli
aspernamur
inanes.
Tale's fundebat
voces Gonterus.
Ut iUas
« Haud servus valet auticus assem,
Accepi, exclamo
» Equat
sed liber gemmam
Gonterus
in oro
»
t. Que
Franc-Gontiers'amusedone.–2.Avec,du)at.KfM.
»
1
202
DU
BANQUET
Voici la pièce de Pierre
BOYS.
d'Aiiïy:
III.
la vie du 7'yM/
Combien est misérable
pcr
P~r~
~Mc~
C<:m&r~y~
~f~H~
~t~HMCa~ML
sçay sur roche espouvantable
~ng chasteau
En lieu venteux,
sur rive périlleuse;
Là vis Tyran séant à haute table
En grand palais, en sale plantureuse,
de famille nombreuse,
Environné
d'envie
et de murmure,
Pleine de fraude,
de paix joyeuse,
Vuide de foy, d'amour,
Serve,
subjecte,
en convoiteuse
ardure.
`
vins avoit-il
Viandes,
Chairs
et
poissons,
Sausses,brouets
Et entremets
faits
sans mesure,
occis en mainte guise,
de diverse teincture
par
art
et divise.
et advise
glouton par tout quette
manière
et quiert
Pour appétit
trouver,
Comme
sa bouche, de lescherie
esprise,
en
bourse
Son ventre
pautonière.
emplit
Le ma)
sac à fien 2, patente
cimetière,
à vin, corps bouffi, crasse panse
Sépulchre
Pour tous ses biens en foi n'a lie chère.
Mais
Car
ventre
saoul
Ne le délit, jeu,
Car tant convoit,
Qu'en
rien
Acquirer3
[. Mauvais.
qu'il
veut,
n'a eu faveur,
plaisance,
bal
ne
ne
danse,
ris,
tant quiert et tant desire
ayt n'a vraye suffisance;
ou empire.
ou royaume
2. Fiens,
ordure,
fumier. –
3. De ~u;'r<r<.
BANqpETDuBOYS.
avarice
Pour
Trahison
Cueur
Triste,
Las,
doute,
a félon,
sent
en
enflé
203
doloureux
nully
d'orgueil
martyre,
ne se<ie,"
et
d'ire,
plein
de mélancolie.
pensif,
vaut
de Franc
Gontier
mieulx
trop
!a
vie,
S.obre)!esseetnettepovrete,
Que
Cour
poursuivir
de Tyran,
par orde gloutonnie
riche
2.
matheureté
La locution
~M
Franc-Gontier
était devenue prode
Martial
]e
vie
c'était
verbiale
synonyme
pastorale.
dans les Vigiles de Charles
et
Guillaume
VII,
d'Auvergne,
dans ce sens.
FranCrétin l'emploient
(Voy. A. Campaux,
çois Villon,
p. 207.) On lit dans le Débat de <'0mme mon~;K<J?d~;KtfX.'
De tous estatx le plus entier
à merveilles
Et qui me revient
C'est la vie de Franc Gautier,
Qui vit entre ses pastourelles
soubz ses fuelles,
Au chant des oyseaux,
bis
et
gros fromage,
Ayans pain
Glic de jambons, et de boteilles
Telz gens ont bon temps et font rage.
la traduction
latine
de cette
2. Nous donnons
ci-après
celle
du
comme
nous
avons
donné
de
petit poëme
pièce,
Pierre d'Ailly
De miseriis )'t't<e ryManoyam
[et Hh'fOfttm],
Nt'co<t:o
C<<:meKgtM.
interprete
sedet edita turris,
Rupis in horrends
scopulis
Pervia
nubiferis
Austris Boreeque
sonanti,
amnis.
minax prmterfluit
Quam rapidus
nimiumque
Ardua sunt illic
opulenti
tecta Tyranni;
Aulaestpurpureisornatatapetibus;auro
Atria tota micant, ut Midse credere possis.
obibat
Hunc, dum sublimi mensa discumbit,
livoris
plena veneno,
Turbaministra,
procax,
Plena doits, ac insidiis,
et murmure
cœco.
Nulla fides illis, non pax, aut fœdus amoris
Pressa gravi sed colla jugo, majora parandi
Ambitione
adeo cupidis nil parta videntur.
204
DU.BOYS.
BANQUET
du Boys
est assurément
une des nomB~/MtKt
à l'imitation
breuses
faites
des deux
pièces
compositions
nous
avons
A en juger par )e
que
réimprimées.
et l'archaïsme
de la langue,
il ne doit leur être
style
de
années.
H est possible
postérieur
quelques
que
Le
que
tous
l'auteur
les
du
cas,,elle
spirituellement.
que nous
voyons
quet
du Boys
Bibliophile
« Cette
Vina
à
pièce
Grand
est
Aussi
M.
Villon.
Testament
de
l'ait
celles
n'est-ce
Paul
Voici
(le Banquet
que
pas
Lacroix
comment
du Boys)
connue.
Dans
le poëte
raille
si
sans
étonnement
te Banattribuer
s'exprime
n'est
autre
Je
que.
aderant
numéro sine; quod vehit aer,
dapesque
creat
illic.
Quodque
pelagus,
quod tellus, sistitur
suo
condita
modo
colore
Quzque
pulmenta,
Salsamenta
simul vario, fucata micabant.
cuncta gutosus,
Undique perlustrat,
vestigat
Ut sibi quid sapiat de tanta mole ciborum,
Exquiritque
vias, quibus ora acceilsa furenti
seu dira Charibdis
[ug)uviem,
ventremque
avidum,
At
saccus
fœtus, sentinaque
Expleat.
putris,
immane sepulchrum
Corpus crassitie
turgens,
inter lautas epulas hilarescere
nescit.
Bacchi,
Nubila semper ei frons est, ac lumina torva.
Nit perdix aut pavo sapit, fastidit odorem.
obsonia
ructat.
Quid mireris ? Adhuc esterna
Non juvat hunc plausus,
decensve
chorea.
lususve,
non quod fert Lydia sedaf;
Nempe sitim rabidam,
Aurum
Hermus
arenas.
quotque
Tagus volvit, quotque
Nil satis est
cupit imperio,
regnove,
potiri.
curis mordacibus
:estuat inter
Torquetur
non ulli fidit amico,
Spem dubiumque
metum;
Nam neque amat pure quemquam,
nec amatur
ab ullo.
Proditione
timet
venenis.
peti semper
atque
Fellea corda gerit, inflammatus
et ira,
Anxius et tristis semper,
nec mente quietus.
Eheu
est sors,
Gonteri
quanto
prasstantior
tuta
Splendida
pauperies,
frenataque
gaudia,
aulam
Libertas,
quam infame gutasperdedecus
Divitis infaustam
sectari
veUe Tyranni
BANQUET
DU
BOYS.
205
les Ditz de Franc Gontier, à
qu'on peut appeler
a
dans les Contreditz
de Franc
répondu
laquelie
Villon
Marot
s'était
borné
à constater
Gontier.
Clément
d'une
«
œuvre
intitulée
les Ditz de
l'existence
petite
»
là où la vie pastoralle
est estimée.
Franc Gontier,
du
dans
on
trouve
Le Banquet
Boys,
lequel
quelquesbien
unes
des qualités du style de Villon,
pourrait
œuvres
de
sa
Nous
être une des
jeunesse.
première
se
termine
comme
te Lais François
qu'i)
remarquerons
» qui
cette
«
et ho
Villon par
joyeuse
interiection
» des Latins
et le « aoui » des
t'evohe
rappelle
De
le
du Boys
trouvères
français~.
plus,
Bancquet
de FArsena)
est écrit de la même
dans le Manuscrit
main que le Lais François
Villon. En tout cas, le pasoù il est parlé
de Franc
du Grand Testament
sage
allusion
cerl'amie
fait
une
Gontier
et de
Hetaine,
du Boys,
de ce Banquet
taine à deux ou trois strophes
le
comme
prototype
par personne
qui n'a été signalé
»
des Contreditz
de Franc Gonthier.
Il est regrettable
que la pastorale,
âtaquetteVitton
à l'érudition
comme on sait, ait échappé
a répondu
La
lecture de
à
la
mémoire
de
M.
Lacroix.
ou plutôt
infailliblement
cette pièce lui aurait
prouvé
que c'est
«
»
de
de
et
non
aux
Dictz
Vitry,
pas au
Philippe
du Grand Testament
Banquet du Boys, que le passage
une
allusion
certaine.
fait
connu
la
chercher
à attribuer
à un poëtë
Sans
nous
nous
est
croyons
qu'elle
pièce que
publions,
de l'un de ces innombrables
rimeurs
anof'œuvre
«
nul
du
ont
vescu
sans
XVe siècte, qui
pennymes
» de la gloire
et
dont
t'œuvre
sement
littéraire,
le nom, si elle n'avait
été
aurait
comme,
disparu
manie d'un Charles
sauvée de l'oubli par l'innocente
tout
autre
bibliomane.
Nodier
ou de
celle
Cet « Et ho » ne se trouve que dans le Ms. de l'Arpu l'y ajouter de mainsenal, et le copiste aura très-bien
c'est-à-dire
de son propre
comme
on
disait
alors,
mise,
chef.
2o6
BANQUET.
DU
BOYS.
~&M<aKBo~.
)res['ennuyduma)tempsyvernage
prennent
Que les buissons
nouvelle
cotte,
les
s'esveillent
et
font
oyseaulx
~ue
rage
~e jargonner mainte joyeuse notte,
nr f:nntiar
avarnn'nc
caw-mianntta
Gontier,
avecqués
sa mignotte,
Damp Franc
furent
en leur maison;
La doulce
Héiaine,
Lors
mist
Hélaine
Franc
Gontier
à raison
« Gontier, beau doutx amys,
» dist Heiaine,
» D'ont vient cecy? Vous estes tout matez3.
iJ
» Que vous fault-il?
Vous estes tout remis4.
x Se prenez soing,
certes vous vous gastez.
s vous
)i Encor
n'est temps
trop tempre
hastez
» Voulez
vous donc devenir
advocas ?
c Dieux!
» S'est
mal pensé,
ce 6 me semble
à vo[z]
cas.
» Supposé
ores que jà soyés ridez
)' Et que au visage on vous juge bons homs~,
» Que j'aye aussi les membres
refroidez
)'
– Les
tieux
conclus
dont
n'est
parier
bonnes raisons,
» Si convient-il,
sauf vos
» Au fort de hanche
ou de lutte
» En ce printemps
faire
quelque
saisons
–
de croc,
racroc.
» respondit
Franc
Certes,
Hélaine,
a Trop ont bergiers rabatu leur caquet,
Gontier,
1.6:
2. Cette strophe et les cinq strophes
Bancquet.
dans
c.
suivantes manquent
3.. Mat, ou maté, triste,
au
abattu, faible, terme emprunté
jeu d'échecs.
4. Remis
est pris ici dans le sens de froid, indifférent,
négligent:
« remisse, cold, slacke, lousse, dull, carelesse or négligent.))
soon. a CoTCOTGRAVE.
}. Vite «quicHy,
shortly,
GRAVE.
On ne trouye dans Palsgrave que )'adjeetif!<m/)ny.
–
~e. – 7. A home.
6. A, s
DU
BANQUET
» Et siin'estoasd'auiourdhuvnedehver
n'est pas d'aujourdhuy
BOYS.
207
ne de hyer
a tousjours
» Qu'en pastourie
peu d'acquest;
)) Chàscun s'en fuit, chascun
fait son pacquet,
Et qui demeure
le convient
inendier
))'Les povres
mais aydier.
gens ne veult-on
» Il m'en
fait
mal
» Foy que je doy,
» Je vueil ung tour
» Et ma rebèbe~,
» Et manderay,
ne
non
pourtant,
mon
Trupeiu',
accorder,mâ
dont
damoiselle,
chien
vïelle,
si
bien,
je joue
me chaitie
combien,
bergières ceste saison prochaine.
» Bergiers,
très-bien
– C'est
dit,
Gontier,
)) dist
dame
Hetaihe.
n Car
j'ay bien sçeu par ]eviet)Atoris,
9 Que vous sçavez qui est preudome.et.sage,
caresmeauix
à Paris
)) Qu'en ces derni.ers
» Ont maintz et maintes
fait maint beau vasselage;
3
» Et si dis
plus,
car on y a fait rage
» De faire festes et bancquetz à puissance,
» Les plus
nouve'aulx
» Ce beau
» Passera-il
)) La terre
)) Et s'en
qu'on
vit oncques
printemps,
qui cûeurs
ainsi
meschantement
?
flours
revest
)) Puis çà puis
renouvelle
à
en
France.
à joye duit,
6 et produit,
si très-jotyement,
7 semble proprement,
là, qu'il
t Très-poUn.
2. Ce mot qui n'est cité ni par Nieot, ni par Cotgrave,
doit être le même que rebec, « violon à trois cordes, construit tout d'une pièce. » Ménage rattache
le mot rebel à
et
à
l'arabe
ou
l'espagnol Mt~
Mt~,
rebaba,
proprement
rabdb.
ceurs.
A a c.
Se passera3. B dit. –
/). e.
il.
6. C. renovelle.
c.:
7.
qui.
2û8
DU
BANQUET
BOYS.
1
» Tant
» Que
y fait bon,
ce soit voir
» Où sont
» Qui
et bel estre,
terrestre.
ung paradis
gracieux
bergiers?
souloient
jouer
Que sont ils devenuz,
de la musette?
))Oùsont-iJztous?Qui]esaretenuz?
Où est Riffart et s'amye
)) Où est Gombauld
» Le bon
)) Qu'est
Janot~,
devenu
à la
ly hastis
ly fleury
Guillemette
?
grise cornette,
Renouars?
Grimoars
?
))0ùsontbergiers?0ùsontcespastoure))es?
» Où est Robin?
Marion est venue
))0ùsontbergières~etpastoursentoure)ies<'?
» Et
à la barbe chanueS?
iy Hébers,
» Hé bergerie
Et qu'es tu devenue ?
» Réveillez
vous, frans bergiers sans reproche,
» Réveillezvous;
le mois de may approche.
» Certes,
il les vous fault avoir,
Gontier,
» Pour mettre
sus quelque
nouveau
sembel
)) Mandez-les
cy,
et ils feront
» Dë comparoir,
car le lieu
» Je me fais forte que, puis
devoir
est moult
le temps
bel.
Abel,
r
Soui. c. sa. – 2. c.: Jehannot.
3. c.: le. –4venir des pastourelles si nombreuses de Robin et de Marion.
Voir Thédtre français au moyen-âge, 1839, p. 31-48.5. n;~ a:
Cf.
Ballade
des
Dames
B~i/a~e~D~mM~u~m~<!&.
du
temps
jadis.
bergiers.
bergiers.–6.
6. Cf. ViUon,
Villon,
mot
est
dans
à
Ce
7.
suppléé
c;ii manque
l'original:
chenue.
8. Grisonnante.
c porte
9. Sembel, ou mieux cembel, cembeau, K appeau, amorce,
surtout à jouter, puis
piège; réunion où l'on s'amusait,
);
combat.
C'est
le
latin
joute,
cymbalum, 13 clochette qui
les
moines
à
leur
appelait
repas; de là dérivent le sens d'aples
autres sens du mot. Cf. Burguy,
peau, et, par extension,
Grammaire de la Langue ~'Ot<, 2* édit., t. tn, p. 62.
DU
BANQUET
ne firent
BOYS.
20-9
si honnorable,
"Carfap]aceestmou)tbe!ieetdë!itab)e~.
» Bergiers
réveil
» Réveitiez-vous
Ainsi que ont faict
» Mandez Gombault
» Et Renouars,
» Mandez Rifflart,
»
A ce bancquet
» Et que chascun
Soubz
En lieu
aubépine
amène4,
Manda
Gontier;
Ly bon bergier
faictes
vostre
bancquet,
de Paris;
les seigneurs
et !e grisart Jaquet,
et le vieil Aloris;
Grimoars
le floris,
dessus l'erbète
drue,
sa
drue2.
y ameyne
bien
flourie
comme
esté
tint
et pastour
en ung
»
et flairant
paradis
3,
s,
repairant
de jadis.
Sisontvenuz,puisçâs!x,puisçàdix,
Et ameynent
et brebis et chïens s,
et grant part de leurs
Chièvres,
moutons,
biens.
PremieryvintA!orisiysenez7,
Et 8 son chïen, qui est et bons et
beaulx;
Deux de ses filz
homme
plus gais n'eust
Y amena qui firent maintz
sembeaulx
nez ~,–
<
Dieux
de veoir te!z
quel plaisir
pastoureaulx,
Portans
chascun
houlette
et panetière,
Qui ne demandent
qu'à faire bonne chiere
c.
délictable.
2. Voyez page 198, note 8.
;.c.:fteurant.–4.AgreaMe,<!moi'KM.
c: comme un droit paradis.
/f~
brebis et
–6.E.:
leurs chiens. C'est là,
une leçon postérieure.
croyons-nous,
L'édition A, sauf dans un seul passage
(p. 212, vers -4) fait
partout le mot chien dissyttabe.
L'édition
B n'admet pas
même cette unique
exception.
7. Sensé, plein de sens. On dit encore forcené, hors du
insensé.–g.
sens, insensé.–g.
sens,
c.
Jamais homme
Jamais
homme né
né n'eut
Avec.–9.
Avec.–9.
n'eut
d'enfants plus
d'enfants
plus gais.
10. Voy.
gais.
– to.
n.
8.
Voy. ci-dessus,
ci-dessus, p. 208,
208,
P.F.
X.
FO
AN QU ET D U BOYS.
.B
Orvipnt'Rtfftart.N'aMïfiedesoneier.
Rifflart.
N'a garde
Or, vient,
Etajurëto)istesarsdeTo))ette'
de songier,
1
Qu'i)~ne[uifau)tHérau)tneMessagier~
nul ne s'en entremette.
Pour le mander;
avec lui Guillemette,
Et si ameyne
Chièvres,
Car trop
et brebis
moutons
desirent
lez
3
à grant laine
et Hélaine.
Gontier
veoir
Fazuré,
damp Gombault
grise
Qui a juré par sa cornette
Et par sa fleuste – or est-ce bien juré –
scet l'entreprise.
puisqu'il
Qu'i) comparra,
Mais qu'amaine-il
prise
? Une couplebien
D'autre
De belles
C'est
vient
filles,
beau
à le bien faite
prestes
qui présente
présent
LeboaJanot~etJasotteMargaye
A ce bancquet reviennent
Morel
Qui
Peu
leur
)eprisot)'autr'uiau!n[ëu)x
s'en fai)l)ït que tout
De leur
Mais
chien'atneynent
chastel
de teùrs
n'ait
gens
Or y accueurt
Qui au bancquet
Et
deux chiens
Pour
Les garder
esté
n'ont
ta paire.
acourant;
à grantjoye",
courant~.
le demeurant
amené,
fors eu!x amené.
Iy hast
amena
ys 8 RenouaIt,
ses brebis,
qui ne sont pas cduars.,
desmaulx
ioups~
enrabis
i.'De Tolède. – 2. &. qu'i.
3. A, c.
messaiger
4.LM,côtë;duIati!i<atM.
Jehannot.
6. A, B. à grant tien. –'7.Qtc.
hastiiz.
eut le prix à )a'course, l'autre jour. – 8. c.
tetix.
–
n.
Des
matrvais
Et ~et.
ro. c.
)oMp
:9.'e.
enragés.
DU
.BANQUET
1
vert
Son
N'oublie
n
1
bonnet,
dont
pas,
tasse,
il fait
BOYS.
k .gros
2!! I
1..
bis
nepanelière,
AvecHersane~sagodmette~chiene.
Ly vert
Hebers~
En bergerie
trestout
Vient d'autre
part,
à la chanue
le
plus
s'aporte
barbes,
senez,
c sa
rëbarbe
Aubanequetasesenfansamenes,
Etniz€tn)Jes,gayementatour.nez
De chappeletz
et flourettes
petites,
Souef flairans
s, semés de marguerites.
Gouin le gois
9 'en
a ouy le vent,'
Quiaju.re'cruci'Ëxetmoustiers
Que
pour
ne faudra
u.ng moyne
)e couvent
La feste scet, si ira voulentiers.
Sçavez
que &st ly franc eompains
Entiers
?
Songneusementattetasacharète;
AubancquetvientetameynePerrète.
Tous
les bergiers
de vingt
lieues
à ia
ronde
Venusysont;.n'ontsoingdedemourer,
Les plus sachans
qui soient
en ce monde
Pour
bien dancer, fleuster
et tabourer.;
à
Et, pour Gonthier plus
plain honorer,
N'y otceluy
qui n'eustâ~soy
Muse
ou najo1, ou quelque
présent,
autre
présent
l.Dontm'aitlet[er.Cf.p.!i6,vers6.–2.c.:Hersent.
ou ~caM~, <ie.go~t'N, « mignon. 'o
3. LGo~Sf
barbe Hanche, deM~
4, c. :LyBerhebes.–Ata
.– 6. A, e.
si aporie.
7. Rebarbe, ou MMte.'Voy.
c;
plus haut, p. 207, note 2. –
Meurans, c'est-à,'dire
à l'odeur
suave.–<).
Joyeux,
gai;lapronon'ciation del'ot'en
~t donne te sens..c
ie gaiz.
to. p,
c: convent.
t
c: o.
12. Musette.
Cette
ne
se
trouve
danse.
strophe
que
2f2
BANQUET
Tous
Aussi
d'un
accord
la dame
Hélaine,
Chascun
ont
son
don,
DU
Gontier
Moult
salué,
de la feste;
a distribue,
Museouf)ajo),chïen~ouautrebeste.
Puis dist Gontier
« Or sus,
» Souffle,
une dance
Rifflart,
» En attendant
BOYS.
que la nappe
à ma requeste,
bien prise,
soit
mise.
»
et grande
et
rennoisée
Plaine
de joye quant chascun
fut venu
Là ot 4 ce jour faicte mainte risée
dancé ont souvent,
et menu
Deusté,
Mais à quans coups Gombault
se fust tenu,
Veu
fut la court
avoit
qu'il
Qu'il
n'eust
Chascun
Chascun
Chascun
Chascun
A tant
3,
près de lui sa doulcette,
dansé au son de la musette.
fit s feu de tripper
et saillir,
fit feu de frapper
de la botte,
fit feu de sa dame assaillir,
fit feu de mener sa mignotte;
arrive,
Ly maufourbis
Qui à Gontier
à tout
sa belle 7 cotte,
8 Gombault
à ce bedon,
moult 9 beau don.
aporte
en son venir,
Trop feust la court joyeuse
Car de tous lez recommence
la joie.
Chascun
nul ne se"
y queurt
peut tenir
Ce mot manque dans a.–
!.A,c.:OMChien.–.2.
le mot rennoiser par « Againe
traduit
Bruyante. Cotgrave
to brawle, or contend
in words. )) – c.
renuoisée.
c.
c.
et
de
même
aux trois
4.
fut.
j.
feist,
vers suivants.
ou
«
6. Tripper,
treper
sauter, bondir,
c.
c.
bleue.8. c.: manforbis. –
gambader.))–7.
maint.
to. B. Trop fut joyeuse la court.
n. B. y'm.
BANQUET
De s'esjouyr,
crie
L'ung
» Bonne
)) Autant
Au
car Franc
n France
DU
BOYS.
21;
Gontier
r octroyé
« Monjoye~
l'autre
crie
»;
aventure
ait Gontier
le gentilz,
sa fleuste et ses aultres
ou)ti)z
»
))
)ez d'un
bois
si plaisant
qu'on
peut dire,
Sur l'erbe vert5,
d'une fontaine,
auprès
s
Fust Franc
et là tint 7 son empire
Gontier,
Et son bancquet,
en joye moult haultaine,
sans attaine~
sans rigueur,
quelque
orgueil,
Et sans envie, car de ce n'ont itz 9 cure,
Contens 10 des biens que leur donne Nature.
Sans
Biens
De dueil
ont
assez,
n'ont
car ilz ont
cure
souffisance;
ne de mérencolie
De tous les biens qui sont ores en France
Riens ne leur est, car ce n'est que folie.
Ungtrihory"
Au flageolet
Que
de tous
Le
L'ail
beau
dessus
leur
l'erbe
jolye
de bien
porte plus
biens ne sçay dire
pain
et l'oignon,
combien.
bis, la belle eaue toute
la petite maison,
plate
Beaulx
pois piléz toute plaine une jatte,
Ou le beau laiet, quant il en est saison
nous taison.
Sur l'erbe vert du surplus
houst. a, c.
2. B. Monf/oy~.–
c.
oftroye.
h'b. – 4.. c.
Ou. Près d'un bois. Cf. Villon, Ballade XI.
–
verte.
6. A.
FM~t.
c.
c.
suit.
8.
Retard, chicane. Voy.Burguy,2"edit.,
7.
tomeIH,p.2~.–9.c.:y.–;o.c.:CompfoM.–!l.
le t. Ve de ce Recueil, p.
Voy. sur cette danse bretonne,
8o,notei.B.:UngfnAoty.
12. Pure, sans mélange de vin.
2J~
BANQJJETDUBOYS.
Faire
Hê
Kmsdoubte
cela,
Dieux~
qad
de
vie!
Pour honnorer
Gontier
Chargea
Sur
personne!
mon âme, e!!e
plus haultement
le
Hélaine expressément
est bonne.
jour,
Qu'elle
&pd~rtast, sans y faire séjour,
Laict et frommarge
et sel gros largement,
La blanche
sentant
nappe,
sonefvement~,
Et
le beau
D'autre
Aulx
ptusbis.~
et oignons
molz
Et
qui deux fois fust sasse
se fust-on
bien passer
pain,
y eut à grosses' bottes,
en grande
quantité,
frommages
et esehatottes~,
Herbes, cyvoz,poirette
Pour raffreschir,
car lors estoit esté.
Chascun
Sur
l'erbe
Qui
deust
s'assist,
vert,
servir
A chascun
Et de musète,
t'un
l'un
droit,
l'àutre
au service
mèz ont
de fleuste
assez
l'.autre
acoté,
n'attendit
entendit 5.
najote
et de bedon;
Assezyeùt<'bavé~etgayotës;
lardon
L'ung
gette à l'autre
tousjours
quelque
Grande
est 9 la feste, tout y est abandon~;
i. A, E.
2. Ce mot manque dans A et
~o[;~m<n<.
dans B. –
se
fût
aussi
bien contenté de pain bis. –
On
c.
c.
escalottes.
attendit.
4.
6. c.
o!.
y. Plaisante, « tricari, ineptire, nugari. H
NfCOT.–C.:f<g0/
8. « Gaioler, c'est babiller et caqueter, comme un oiseau
en gaiote. » NicoT.
9. A, B. Grande y est.
jo.
dans le français
Ces deux mots se. sont fondus
moderne « abandon. )) M. Lacroix écrit à tort
« tout y
est abandon. n
DU
BAN.QHHT
Garde-mengier
De riens garder
Et
autour
Chièvres,
Parquez
Ils ont
BOYS.
~J~
n'y eut, huche ne aulmoire
n'estoit-il
lors mémoire.
sont leurs bestes à laine,
chascun en son espèce
d'eulx
montons,
de cidyes~pour
car
beau paistre,
seurté
i'erbe
plus certaine
y est espesse;
qui ne paisse,
N'y a brebis ne mouton
Et près du parc sont chïens en aguet;
De paour du loup ehascun
y fait le guet.
Comme
Du bois
ilz avoient
sai])yt!e~
Qui aux pastours
Une brebis cùida
disné
presque
seigneur
est mortel
prendre
tant
ou
à demy,
Ysangrins3,
ennemy;
pourprins
fait qu'ilz
4
ont
l'ont
cMenssai))ent;
Plus n'emblera brebis,
chièvre, ne oyson;
Presenté
fut en lieu de venoison.
Les
prins
belle prinse
en fut ris, car c'estoit
en feste si notable;
Et beau présent,
dehors de la pourprinse
Bergiers l'entrenentS
Moult
bois, assez loing de la table.
A une hart, sans engin ne sans cable 6,
Pour ses meffaiz fut maistre
Loup pendu;
Au
chief
du
i. Claies d'osier.
2. B. K..
(casque de fer), nom. du loup
Ysangrin, ou /rtBt
de
Renart.
le
bornant
dans
~t. Parc à moutons; « inclosure s, CoTGRAVE..Par extenqui sont comprises
sion, les dépendances d'un château,
ou
de
la
limites
des
fossés
dans les
.dôture, portent parfois
le nom de pourprins ou pourpris. Le mot ~oHtyrM~ s'est
conservé dans le dialecte picard.
chable.
entreynent. – 6. c.
j. B.
2f6
DU BOYS.
BANQJJET
Adonc
Adonc
lui est
lui
est son
son larcin
larcin 1 chier
chier
De toutes
pars
recommence
vendu
vendu
la feste,
PfusrennoiséeSqueavantn'avoitesté;
sont tous de la noble
Joyeux
conqueste;
Onc ne fut veue telle
joyeuseté
n dit Gontier,
(f n'y ait plus arresté
Qui scet chanter
chante,
qui fleuste4
fleuste;
sa musette
') Prengne chascun
et sa neuste
« Sus,
» Je vueil
soit
avoir
dansée
quelque
gente morisque,
sur mode de bergier,
ou une aultre
plus frisque.
? Qui
') La pastourelle,
Adonc s saillyt en
champ le beau Rogier
deschaussa
Qui
s, pour estre plus légier,
Bottesetguestresetsouiiiersânoyautx~;
YI feroit feu, s' Amours estoit
Car
L'une
Donné
Par
là estoit
sa dame
des filles
à i'azuré
L'une
Heurte
est,
)oyauix*.
en amourettes,
Gombault.
lui eut 9 rommarins
amours
fines, dont il
Belle fille
o
et il fut beau
et violettes,
eut le cueur
bault
ribault;
beaulté à l'autre
correspont.
Ysabeau
Guillaume
luy respond.
t.A,B.Nrr<c;n.
2. c.
Son larrecin luy est bien cher vendu.
:).Plusbruyante;voy.p..2;2,vers8.
4. a.
c.
~Mtcr.
Fn~n.
6. A.
se
deschaussa.
Qui
7. Souliers ou bottines lacées, nceuds.
8. A, a.
Si en amours estoit
c.
s'en amours est.
ci. De même au vers suivant.
9. c.
ou baud, fier, hardi; aboid,
_;o.B~f,
insolent, impudent.
COTGRAVE.
On trouve aussi le mot
baude, gai,
merry, blithe, jocond, chearfuli M
DU
BANQUET
riens
Sans
Fut
oster
le service,
continuée
et d'office
Dehayeenhaye,
Plusbetledancenevitoncamenée!
Gobers
Melot
en office;
amenée';
SifistAubryBiétrixsadamechière.
Gens qui s'entreyment
s'entrefont
Amours
Jehan,fitzHébers,d'a))er
Un peu rougist,
car
0 ses
soulers
En amours
Moult
chière.
elle estoit
ne veult
fait
bonne
que jà n'est2
endormie,
saisir Agache 3.
contraint,
Secrètement,
Les petis saulx
217
ne troubler
ceste dance très-bien
Le doulx
BOYS.
s'amye,
qu'on ie saiche.
pas
drC 4 comme une
vache
furent
qui l'aultr'ui
oingz
a tousjours
assez de soingz.
bien
dancèrent,
à la mode
bergière,
Gombers
bedonna
notes,
que
A tout sa fleuste,
par si doulce manière
et tout s'en résonna.
Que bois et champs
à un signe que Gontier
leur donna,
Puis,
Deux
ou trois
Cessa
la dance
Mais
il failloit
¡¡
à jamais,
qui durast
avoir les entremetz.
pour faire
Cinq s'en partirent
Des entremèz
et présenter.
quérir
N'y a cellui qui ne desire avoir
leur
devoir
;.A.:ame)ié;c.amenee,
2.A,B.:n'yert,c.:n'aYt.
Nom propre, qui dans la langue courante signifie la
Pie.
4. B.
druz.
il se res5' Bedonner veut dire jouer sur un tambour
treintieiausensde
jouer.
2i8-
&U
BANQUET
n-1
B'OYS.
'i~
Bel
entremèz,
pour Gontier
contenter;
Le beau Rogier se peut lors bien vanter
car ès buissons
trouva
Que bel t'avoir
Un nyd de pye que ia mère couva;
Le doulx
Gobers
Un nyd/
d'oiseau
Quel entremèz
Et
mesmement
va d'autre
d'ont
part saisir
il fut moult mignotz.
Qui n'y prendroit
plaisir
que c'estoient
rossignolz.
?
Le nyd
2 de joncz joingz à lignotz3,
garrotte
Caige de mesmes dessus le nyd''
4 bouta;
Ainsi J'emporte,
car perdre
le cuida.
Thierry
!e sçeut~,
aysné OzAioris
Jâ, se Dieu plaist, ainsi ne demourra
Sans entremèz.
Si vit une souris
Prendre
la cuide. Je ne sçay s'il pourra
Et
oui
car c'est
déaS,
la met au fort
Prinse,
Grant joye en mayne,
qui mieux courra.
de sa houlète,
car belle prinse a faicte.
Gossart à la chière courtoise
Ly dru
Cuyde en courant
prendre ung esmérillon,
Mais il faillyt,
car il fit trop de noise;
Sis'envoiaSiymenu~oysiDon;
Autour
de lui a veu maint papillon
Deux en a prins les plus beaulx du troppel
'<,
). c.
ntc.
2. c.
Tout garrotté.fil dont se-servent
les cordonFicelle, spécialement
niers
«shoBmaker'sthre~d.aCoTGRAVE.
Ktc..
4. c.
le sot.
6. c.
Et buy vrayement. – y. c.
$. c.
)o. TrouLy ~c. – 8. A. volèrent.
9. c.
petit.
peau.
DU
BANQUET
Pour
les mist soubz
présenter
BOYS.
ung
2IC).
chappel.
Et Baudichon,
qui avoit
Jacquelote,
Fille Gombault,
dont fut moult assoté,
a rebrassié
sa cotte,
Pour
mieulx courir
Tyré
Tant
ses guestres
et si s'est desboté;
a chassé, couru et tricoté
ung~cha-hua[it]asaisy
lui fit des tirans
Longes
Que
de course;
de sa bourse.
chascun
beau présent
Or, Dieu mercy,
a
en
ont
C'est grant miracle
ftner.
qu'itz
peu
Du retourner
chascun fort se hasta
Au lieu
Grant
Devant
Lors
où 2seoyent
devoir firent
Gontier,
rirent
tous
les autres
chascun
et leurs
et fort
mèz
s'en
au disner.
de s'encliner
présentèrent;
contentèrent.
« Moult,» dist
« sont beaulx les entremèz.
Gontier,
)) se dist Renouars
– Voire
ly hastiz 3;
« Les cinq bergiers
ont le pris pour huymais~
les grans et les petiz
Tous t'accordèrent,
Tant
les louèrent
Mais aux varlèz
Signa
Gontier
qu'encore
qui estoient
qu'on
aportast
y fussent-ilz,
entour
le four.
i.c.:Qu'ung.–2.c.:Laoù.
3. Prompt.
4. Huymais ou mM&a!, aujourd'hui.
;.c.:encores.
6. M. P. Lacroix supplée
qui «.estoient M entour, » mais
Notre poëte
cette intercalation
n'est nullement nécessaire.
volontiers
la
terminaison
des
verbes ent
compte
plurielle
une
Nous
en
avons
un
syllabe.
exemple remarquable,
pour
la terminaison ent y est comptée pour une
p. 208, vers 4
syllabe à la césure.
220
BANQUET
DU
BOYS.
Ce dit.
fifuy
deux hproMt-<:
dit, en ciez
piez 1 saillirent
bergiers,
Dont le plus vieil n'ot
ans
pas vingt
passez;
Moult furent beaulx, roides, fors
Si bien les ot Nature
compassez.
et légiers,
0~)eursaides,donti)sorentassez,
Quatref!ajo!zpresentèrentsurtab!e;
Ce n'est pas
mais
mocque,
Bien
serviz
four bel
et notable.
furent
et, fusse pour le Pape,
Tout fut mengié; si faillut
desservir.
!a nappe,
Après tous mèz fut escousse~
Pour l'ypo-cras
dont il failloit servir;
Mais point n'en orent, si s'en faillut chevir.
Ung grant pain bis gettent en la fontaine
C'est
et mestier5,
» dist Hélaine.
ypocras
Tous
Vielles
se levèrent
sonnent,
Bergieres~
Chapeaulx
Et bergiers
A la dance
Oncques
et Grâces
la fleuste
furent
dictes
et la musette.
orent, tant grandes que petites,
moult beaulx de fleurs et violète,
saillent,
qui mainte myne ont
ont chascun
mené la soye
ne menèrent tel joye.
bergiers
danse orent assez tonguëtement,
Quant
Tant que chascun
suoyt en son harnois,
Trois des bergiers partent
soudainement
Etsedestracquentaroree~duboys;
!.c.:enpr~.–2.c.:0r.
3. Pièce de pâtisserie.
4. c.
estonssée.
!.<fAleorbeer:);CoTGRAVE.
6.A,B,c.:B~t<'rj'.
7. Orée, bord, extrémité,
latin ora.
faicte
J
221
BANqUETDuBOYS.
se déguysent,
Le mieulx qil'ilz
Là
Ainsi
fait-on,
chascun
en son
tourdois',
si hardy que
peurent,
quant on fait mommerie.
mommèrent
Bergiers
Pour
eulx aux dames2
le mieulx
faire
homme
qu'oncques
rye.
fut veu,
mieulx
renommer;
ne sont;
à ce ont bien
Congneuz
pourveu.
N'y a cellui que l'en saiche nommer.;
Oncq on ne vit plus gayement
mommer~,
Ainsi que dient les bergiers
et bergières
Le bruit leur donnent
ne
leur couste guières.
qui
Bien
D'ont
fut s midy, se leva la challine
s,
maint bergier de dancer se
lassa
Aux-menestreiz
donna
Gontier
ung signe;
et la danse cessa.
Les ungz dormirent
et ie chault
se passa
Les autres
vont reboursant
les buissons,
Eulx esbatans en diverses fassons.
Chascun
se teust
A nydz quérir
tes aucuns
s'applicquèrent,
Et tes autres boucquetz
et ehappeautx~
firent;
Les ungz dancèrent et tes autres
chantèrent,
Les ungz se couchent
et tes autres
s'assirent,
i. En son lourdois, grossièrement
o bluntly, rudety. a
COTGRAVE.
2. c.
dances.
ont-ilz.
A, B, c.
/}. A. nommer.
A. sut.
6. Lourdeur de ['atmosphère
due à l'approche de l'orage
« a Uttte thunder,
in a morning,-drynesse,
drought, drie
weather. » COTGRAVE.
De la famille de chaleur.
couronne de fleurs, guirlande
7. Chappeau
Mais sus le drap je vueil chappeaulx
Desquetz il sera tout couvert,
Et qu'ilz soyent jolys et beaux
Et de belle herbe toute verd.
Fortunes et ~)~Mrji'~z de Jehan Régnier, seigneur de Guerchy.
223
DU
BANQUET
Autres
au
tout
de gré se perdirent.
de Adam sommes
et de Eve.
bois
Je n'en dis plus;
Si'ce
n'est toNt,quivou)drasi
Or
BOYS.
çà, mon
l'achève.
si vis baptisari,
te nommera;
livre,
Si dy:<f7o/f)}),.et'on
Q~o nomine vis cr~o vocari?
H est muet;
Au fort d!ér
jà mot .n'en sonnera.
qui le demandera,
Sans
tant
]es
Velà
son nom
tenir
chïens
C'est
aux abois,
.le Bancquet du Boys 3.
Cy ~M: ang petit traictié
non!fn<7<B~:c~ud~~Bf)~.
/<~Hx
On ne comparera
avec le Banquet
pas sans intérêt
du Boys les vers suivants
sur le même sujet extraits
de la Grande Diablerie
d'Eloi
Damerval.
Ce livre est
une satire bien curieuse
des mœurs
au XV°siècie,~t
l'auteur
fait
des
à
y
figurer
appartenant
personnages
tous les rangs de t'échdte sociale, prêtres,
nobtes,
vilains.
Une réimpression
de cet ouvrage
marchands,
serait bien désirable
un grand intérêt;
malet onrirait
son
étendue
est
un
heureusement,
obstacle à sa publinous
de
ferons
nombreux
cation
y
emprunts.
Commet
pastoureaulx
se yoHMf
et pastourelles
divers jeux 5.
ensemble
L'une
fait ung gentil bouquet,
chante
< Au joly boquet.
L'autre
o
). B. Se.
2. c.
alés.
3. c ajoute à la fin: Ef
Ao/–A.:Boncquet.
i. La Grande Diablerie, par Éloi Datnervat, chap. CVII.
6. C'est peut-être
la chanson
Au joly boys J'ay f~t~e
DO
BANQUET
Ou
L'autre
«La
petite
BOYS.
'22~
camusette.));
jouedefamus&tte,
L'âutredesonbeauf!agëo!!et,
Qui est jeune et ung
Mais
tbutesfois
D'ea
jouer
ila
peu Mtet/
le don
bien :et du
bedon.
En après noz beaulx
pastoureaulx
Vont monter
aux nidz des oyseaulx
Et puis, quarit ilz sont descendus,
Elles
qui les ont attendus
Et eu)x aussi, comme i)'mesemb!e,
Vous lyent des branches
ensemble
De ces arbres pour eulx branler;
Se prennent
à rire et galer
1;
Il n'est point vie plus proprette.
Se vont jouant à la chevrette,
Au molinet, aux belles quailles,
Au longz festuz,
aux courtes pailles,
Au faulx villain,
ou champ estroit.
Au grand jamais on ne croyroit
Les esbatements
que là font,
Et les grandz
plaisirs
qu'ilz
[y] ont
–
Auto/:n~n's,â[a~u/m~,
Et aussi à monte eschelette,
A tant de joyeulx jeux, beau sire,
le quart dire;
Que n'en scauroye
m'<Mty<, qui figure dans les Chansons nouvellement composées
sur ~M\-haKU
tant de musique que rustique (Paris, Bonfons, [~8,
pet. in-8).
i. Se réjouir, s'amuser, degale, magnificence, fête, bonne
chère.
2. Sans doute à un jeu de tonneau.
BANQUET
22/).
Dançent,
L'une
courent
devant,
et
DU
BOYS.
par
les
l'autre
beaulx
prez
après,.
Sau!tentetluytentbrasàbras:
Tu pisserois
[bien]
en tes bras
De voir leurs jeux tant gracieux,
Ne jamais ne fus plus heureux.
1
r
Tu pisseriez en tes bras. Faut-il
L'imprima porte
lire; en tes bas, ou voir dans le mot bras le latin i'MC~,
dont nous avons fait braies, synonyme de haut-de-chausse?
22$
La vray
disant
des
Advocate
Dames.
a réimprimé
en ty~)
cette
englet-Dufresnoy
dans
le
les
œuvres
de
Jean
Marot
parmi
de son édition
in-;2 des oeuvres des trois
~votume
Marot (pp. 278-~ [3) et dans )e tome
de )'édition
in-~ (pp.
293-~20)).
Voici ce qu'il en dit dans une note
« Cette pièce,
dont Clément
Marot
dans une de ses Ëpitres
parle
Aux Dames de Paris,
les éditions
dans toutes
manque
du recueil
des œuvres
de Jean Marot,
même dans
celle que ce petit
broui!!on
de Coustelier,
libraire,
avait publiée
en t~.
J'en ai trouvé
non-seulement
une édition
fort ancienne,
gothique
que j'ai prié un
de mes amis de m'acheter
dans la vente des livres de
M. l'abbé Brochard,
mais cet ami a fait plus;
il a
bien voulu à ma prière conférer l'imprimé
sur l'exemtrouve
dans
la
de
ms.,
plaire
qui se
bibliothèque
S. A. S. Monseigneur
»
le Duc de Bourbon.
Dans sa préface
générale,
p. xvij, Lenglet
en parle
de la même façon
« L'on donne dans cette édition
une pièce considérable
de poésie
de Jean Marot.
C'est A: vray disant Advocate des Dames.
Elle n'avoit
pièce
P.F.Jf.
!)
226
LA
VRAY
DISANT
été imprimée
qu'une seule fois, et je ne la connoissois
de Clément
son fils.
Marot,
quepar)'épitrex)n
ai
fait
à
la
vente
de
iaBibJioDepuis
j'en
acheter,
de
J'Abbé
le
seul
imexemplaire
thèque
Brochard',
soit
venu
à
ma
connoissance.
Un
de
mes
primé qui
amis a fait plus. Il a trouvé
dans la Bibliothèque
de
le
Duc
Son Altesse
Sérén!ssime
de
Monseigneur
de
un
manuscrit
à
l'Hotel
Bourbon,
Condé,
original
de Bourzat,
de cette pièce de poésie,
et M.TAbbé
et de mé.ritë, attaché depuis longtemps
homme d'esprit
a bien voulu lui en faciliter généà ce grand Prince,
reusement
la communication,
et, comme le manuscrit
)'H6tet
de
Condé
est
de
beaucoup plus ample et dans
un meilleur
ordre
on pourroit
dire
que t'imprimé,
cette
ici
la
aussi
première fois,
que
pièce paro!t
pour
dans le
autres
bien que plusieurs
qui-sont
poésies,
les
même manuscrit
et qui manquent
dans toutes
de Jean Marot.
»
éditions
de cette
JI existe,
en réalité,
d'une
édition
plus
Je texte
Nous avons adopte
de celle qui est
pièce.
la description
conservée
à Dresde,
et dont voici
bibliographique:
–'
des da
vray disat
aduocate
mes
S.
n. d. [P~ru.
vers 1~20], pet. in-8 goth.
ff.de26Iign6sà)apage,sign.A-B.
La
Finis.
de t6
). Muséum selectum, sive Catalogus librorum Viri Clacum Indice Auctorum alphaberiss. Michaelis Brochard,
Gabrielem
1729, in-8, p. 17;:
tico Parisiis,
apud
M~M,
Le grand Blason de faulses Amours. Raulin
Gf!tt~er.
La vrai disant Avocate des dames.
de tout homme et de toute
Le Passe-temps
n° të99
Guillaume
Àlexis, Moine de Lyre.
femme, par
Le Livre de Facet, ou Comploration
sur le
de
François
trépas de Me la Régente, mère
Chant Royal, Ballades, etc. Paris, Galliot du
P~,ii3;in-;6.–~OM/.–Vendu7l.$.
DES
ADVOCATE
DAMES.
un bois qui représente
Lu titre,
Au
représente
tenant
un vase à la main.
227
une femme
debout,
M. ~.9.
Dresde,
189
Bibiiothèqueroyatede
`
(Libri rom. et ital.).
une réimpression
moderne
due
Nous connaissons
comme
de
Horemans
à
mais
elle
a
aux presses
Lille,
et sans notice
sans nom
d'éditeur
'sans date,
paru
il
est
dé
déterminer
d'aimpossible
bibliographique,
édition
ancienne
elle a été reproduite.
Le
près quelle
à
est
manifestement
celui
texte suivi
très-postérieur
et
l'ordre
des strophes
sont
de Dresde.
La préface
de'détait
fourmillent
mais
tes
fautes
les mêmes,
qui
démontrent
clairement
s'est
à chaque
qu'on
page
à
une
borné
beaucoup
reproduire
impression
plus
les contrefaçons
et aussi
incorrecte
moderne
que
années
du XVIIe sièc)e.
Rouennaises
des premières
M.Brun€tdécrit,t.Vt,cot.t;82,uneédition
gothique
pet. in-8" de 16 ff., dont un exemplairefut
vendu~6fr.àtasa]teSitvestre,enmai!8;!0,et
t}ofr.ent86pà)aventedeM.J.Pichon(Cat.
du Manuel ajoute
à sa description
n" 492).
L'auteur
&
En
réunissant
la prece curieux
renseignement
vers d'un acrostiche
mière lettre de chaque
qui tera
le
nom
de
cette
on
fauteur
mine
rare,
pièce
LAURENS
BELIN.
»
D'autre
part, Clément
que la pièce est de son
Marot
père.
déclare
formellement
Voici le passage
Respondez-moi.Pourquoy,
Blasmez
vous tant feu mon
sexe a tant
Qui vostre
Au livre dit des Dames
en vos
devis,
père honoré,
bien décoré
l'Advocate?
J'estimerôis
la récompense
ingrate
sa teste,
Si pour vous six eut travaillé
Mais il parla de toute femme honneste.
de Lenglet-Dufresnoy,
Jannet.,I,p.t62.)
(Ed.
in-
I, p. 410;
éd.
de
228
LA
VRAY
DISANT
auteur
Quel est le véritable
de l'Advocate
des Dames,
Jean Marot,
ou Laurent
Celui-ci
Belin?
n'est-il
que
l'éditeur
de la pièce?
Tout
en penchant
pour Jean
nous serions
bien curieux dé voir cette édition
Marot,
et de connaître
le texte du douzain
acrostiche
qu'it
nous a été impossible
de retrouver.
Si quelqu'un
des
lecteurs de ce Recueil rencontrait
un second exemplaire
de l'édition
décrite
ou celui
même
par M. Brunet,
a
successivement
aux
ventes de t83o et de
qui
figuré
il
rendrait
service
aux
curieux
de notre ancienne
186c),
littérature
en nous adressant
une note critique,
que
nous serions
heureux
de publier
dans notre prochain
sous les yeux du pubhc toutes
volume,
pour mettre
tes pièces
du procès.
La
vray
S'ensuyt
disant
Advocate
le Prologue
des
de ce présent
Dames
Livre
et réduysantà~
par vraye expérience
de ma mémoire
les grandes
infusez
vertus
et
dont
3
de
tous
grâces,
mérites,
temps et
la
féminine
et
maternelle
sèves
[de] présent
géniture
a esté et est fulcie et décorée s et en si haut degré~ 7
les infériores
Monarches 8 en sont
que non seullement
armées
de privilèges
et infinis bénéfices,
mais aussi
les sanctifiées
et bénédictes
Célestes
cotRégions
taudées"
et glorieusement
et
au
contraire
enrichies,
/ongnoissant
\_ji'imaginatiye
t. Anne de Bretagne, pour qui cette pièce à été écrite,
mourut en décembre ~14.
La vray disant Advocate des
Dames est donc antérieure à cette époque.en.
2. L,-D.
de
Horemans
don.
3. [mp.
dons;
Réimp.
4.
– 6. L.-D.
~<
Imp.
féminnie.
{. L.-D.
AMe~,
fulcie et decorée.
en si haut degré eslevée.
7. L.-D.
8. « Au lieu de «monarchies
de ce monde».
C'est parler
latin en françois, mais c'étoit l'usage du temps. s~ENGLETDUFRESNOY.
L.-D.
aornées
9.
ro..
qui est meilleur.
L.-D.
benedictes et .Mnch~
;i. Imp.
caulaudées.
ADVOCATE
DES
DAMES.
22C)
les P!utonicques
et Cerbérins
du
ennemis
Paluz,
3
hault
la possession
de
Tétragramate~,
jadis ayant
nostre
et
humanité,
adnichilez,
anéantiz,
subjuguez
deuement
adverti
confondus
que,
pour
cuyder
ataindre
à la défloration
de ce très
noble et maanichilez
et anulez 5
gnificqué
sexe, aucuns
lasches,
meuz
de malicieux,
et innacouraiges,
dampnable
turel
envieulx
des biens procédans
vouloir,
plus
divine
ont entreprins
et
.par grâce
que humaine,
de fait exécuté,
leur
et
superbe
conspiracion
par7
vicieuse
en desployant
.8 tes dangereuses
machinacion,
et très
de leurs
et
allumelles
persans
serpentines
venimeuses
et
langues,
mesdire,
villipender
vitupérer
l'honneur
des Dames
et translater
et réduyre
de
à
à
ceste
cause
gloire
reproche;
ay entreprins
de,
selon mon gros et rural
et
marteler
mestier,
forger
sur l'enclume
de mon insuffisence
les harnoys,
estocz,
lances et escus servans
à la deffence,
et viclouange
toire
de l'honneur
des Dames,
et au reboutement,
confusion
et envahissement
de totalle
deffecte de leurs
mis
et
en ce petit et
ennemys,
lesquelz
j'ay
redigez
nommé
La
Advocate
subséquent
Traicté,
vray-disant
des Dames.
neuf dernières
~4 ceste
[Ces
lignes,
depuis
résumé
du passage qui suit,
cause, ne son't qu'un
l'édition
de
passage
que nous donnons
d'après
faite
sur
le
manuscrit
du
duc
Lenglet-Dufresnoy
de Bourbon.
H est nécessaire
de reproduire
ici
cette conclusion
non-seulement
plus développée,
mais
surtout
pour être complet,
pour montrer
si
la
ballade
donne
encore
en
acrostiche
que,
Anne de Bretaigne,
la
Royne de France,
première
2. Imp.
Imp.
plus tonicques.
retragramate;
celui qui est composé de quatre lettres
Deus, Qso;, Dieu.
aient.
R~imp:
L.-o.:
Imp.
subjugez.
6. L.-D.: procedans par
lâches, abbastardis et advortez.
grace plus divine.– 7. [mp. pour.-8.
Réimp. despoliant.
LA
~2~0
VRAY
DISANT
mais
préface
forme))ement
l'indiquait
t'indiquait
forme))ement
mais on comété
inuces
indications
aient
prend que
jugées
tiles dans notre
édition
évtdemment
gothique,
de
à
la
mort
la
Reine
:]
postérieure
A ceste
Souveraine
grâce de
ma très haulte,
très magnanime
cause,
et très redoubtée.
Dame,
ANNE, par la
de France,
Duchesse de BreRoyne
Dieu
emmailje,
qui suis des petits
ie moindre,
taigne,
lote ,au berceau d'innocence,
si peu estimable que,
sans oser prendre
la hardiesse
mon nom
d'imprimer
et mes rudes
et
mal
incongrue
proporcionnez
aultant
a
à
vostre iibéra)e
escripts,
qu'il
plu
pour
Haultesse
me faire esiargir
et disperser
des miettes
tumbantes
de vostre
table pour
la substentation
de
ma povre
la subgection
que par
humanité,
avecques
souveraineté
vous appartient
et est deue,
espérant
aussi
causer
de mes
que ce pourra
l'augmentation
et non digne de ce faire,
bienfaits 1, ay, incapable
et ruralic2
sélon
mon
entreprins.
de,
gros
mestier,
et
marteller
sur
l'enclume
de
mon
insuffisance
forger
les harnois,
servans
à la
estocz,
lances,
escuz,
et victoires
de l'honneur
des Dames,
défense, louenge
et au reboutement,
envahissement
et toconfusion,
tale deffaicte
de leurs
en une
ennemis,
lesquels,
installez
et
en
ce
authomne,
j'ai
comprins
petit subou Monologue,
intituié
La t~y
séquent
Traictié,
disant ~~OM<< a'M Dames. Et icelluy,
ma très haulte,
très excellente,
très magnanime
Souveraine
et très
redoubtée
comme'3
Dame,
considérant,
l'expérience
en donne à tous cière et apperte
congnoissance,
que
vostre
Haultesse
et Magnanimité
a toujours
continué,
dès vostre adolescence et primitivè
de non
origine,
seulement
ensuivre
les précédentes
de vostre
Hauli.
2.
mais
3.
C'est-à-dire
des biens qui me sont faits par vous.
a
ruralicus n'est pas latin,
Lenglet
imprimé ruralit;
il se peut tirer de ruralis plutôt que raralitus.
L.-D.
et comme.
ADVOCATE
DES
DAMES.
2~1
et méritoires
œuvres
ont
qui par leurs vertus
fait valoir et fleurir l'honneur
et gloire du sexe fémimais
en
cheminant
avez
aussi,
par ce sentier,
mine,
travaillé
et par sollicitude
vostre
toujours
appliqué
naturelle
)'exau)cer
et
eslever
de
à
mieulx
entente,
eu p!us, en accumulant
vos vertus avec celles de vos
et
anciennes
institutrices,
prétérites~
joint que vous
estes
la superintendante
fleur
de toutes
celles que
au vergier
de ce val, centre
et territoire,
tiennent
ores dominacions,
et seigneuries.
En
principautez
me prosternant,
et humien très humble
révérence
lité, au devant des piedz de vostre haulte Seigneurie,
mon petit
labeur
et
cestuy
je vous dédie,
présente
vous suppliant
très humblement
sans
sacrifie,
que,
avoir
à
et
basse
condition
de
regard
)'ineapacité
l'Acteur
de icelluy,
il vous plaise
de vostre
grâce le
en
et
en
recueillir
ce
vous
trouprendre
gré
peu que
verez melliflu
et de savoureuse
et le reste,
digestion,
à
et
délaisser
comme
correction,
subject
relinquir2
chose infructueuse
et mal cultivée,
de
plus procédant
invencion
et
barbare
facture
de
haulte
que
puérille
ne
taille.
En quoy faiImaginative
quadrée
exquise
ma
et
très
redoubtée
très
souveraine
Dame
et
sant,
vous
de tant
Princesse,
obligerez
plus mon cueur,
vouloir
et
à travailler,
sens,
corps,
petit
sçavoir,
estudier
et mettre
à faire
chose 'où
vostre
paine
Haultesse
et Magnanimité
puisse
prendre
récréation,
au
vostre
délectation,
passetemps
et
implorant
surplus
très-noble
et libéralle
grâce~.
tesse,
Cy ~nMf
et commence
Prologue,
Advocate des Dames.
la vray
disant
]. Passées, anciennes, de ~r~hrt'f~.
2. De K/M~He~.
3. K On remarque,
par la pluspart des pièces en prose
nous
ont
données
ces vieux poëtes, que la pluspart
que
d'entre eux n'avoient d'esprit qu'en vers
en prose, ils sont
bas
et
»
L.-D.
froids,
rampans.
LA
232
VRAY
disant
[La vray
~usez~
DISANT
Advocate
ici,
musars
des Dames.]
musez,
et très usez
usez
~Foignars
t'honneur
desprisez
~Qui
blasmes serez accusez
De
des Dames
Ct
Etrecusez~,
bien
Si
De
vos
tost
ne vous
infàmes.
s vilains
parlers
Haa
excusez
lasches
cueurs,
les nobles
Qui diffamez
Dont
les maintiens
sont
Vous
voz
perdez
Vos
bruytz,
Pour
vos
vos
parolles
Sophistiqueurs,
Et vous monstrez
En
vos
traictez~
Quelques
droitz
Quant
Vous
vous
nous
demourrez
corps
honneurs
de
pleins
femmes
diffames,
angéticques,
et voz âmes,
et voz
fames
7
sophistiques.
vous
traffiquez
corniffiquez
s,
probleumaticques.
que vous applicqués
orrez
tous
réplicquer
fantasticques;
t. Muser, rêver, flâner, « to dream, to linger. a CoTGRAVE.
– 2. Réimp.
c'est-à-dire
Foingnars;
Feignars,
gens pleins
de feintes.
et refusez.
3. L.-D. et réimp.
4. Ce vers
dans L.-D.
manque
parlez;
5. Imp.
Réimp.
parlés.
– 6. Réimp.
vrillains.
de lama.
7. Votre réputation,
–
« Animaux
cornus
ou bêtes
8. Réimp;
corn~tc~Hez.
à cornes, ce que les Maliens disent becco MnMfo.
» L.-D.
Y
L.-D.
traitz.
io.
Les
Droits
nouveaùx
-9.
compris
de Coquitiart.–];.
os rez.
12. Imp.:
tmp.:
r~t'~My.
ADVOCATE
DES
1
DAMES.
-1-
233
1
Carvozparoilesbasmcques~,
Inicques
et dyabolicques
Sont tant infaictes
de venin
sont
comme ydropicques,
grosses
à grans coups de picques
destruyre
L'honneur
du sexe féminin.
Qu'ilz
Pour
Et
si ne sçay qui
A concepvoir
contre
vous
peut esmouvoir
nous faulx langaige,
Fors Villenie 2, don[t] vous povez avoir
Le cueur ramply,
car Nobtesse,
pour voir
Ne vouldroit
veoir des Dames
le dommage,
3,
Ains les soustient
et de gentil
couraige
Gecte son gaige pour leur droit meintenir~
cueur villain ne peult nul bien venir.
D'ung
Le Droit
Nous
Mais
Qui
Celle
Civil,
illumine
l'ung
mesme la Loy
l'autre
s'entr'eymer;
à langue
serpentine,
vous, Villains,
meurtrissés
vostre
doctrine
Dedans
vos
Et diffamer
L'honneur
propre
ne voulez
cueurs,
Divine
ains
origine,
imprimer
desirez blasmer
par ung parler immonde
de celles qui vous ont mis
au monde.
Considérez
que par nous allaictez
Avez esté en vostre adolescence,
Non
pas royales, mais venimeuses comme celles qui
sortent de la bouche du basilic.
La condition de Vilains.
De vrai, pro ~fo; Imp.
veoir.
4. « 11 parle là du gage de bataille, si usité dans l'ancienne
Chevalerie
de l'honneur
des
pour le maintien
Dames.»
L.-D.
desirer.
Réimp.
LA
2~
Torchez,
lavez,
VRAY
bercez,
DISANT
emma!)ottez~,
Amignotez2,
tant
que de pouvretez
Estes gectez en grant convalescence,
Et maintenant,
pour toute récompense,
Chascun
ne
denaire
pence qu'à nostre honneur
bien rend cueur de mal affaire.
Le mal pour
Pour
satisfaire
aux
grans douleurs
à vous mettre
amères
eu voz mères
sur Terre,
Qu'ont
6
Ainsi que aspres 5 et venimeux
vipères
De voz gueulles
vomissés
impropères
Et vitupères,
Vous faictes
Car
il fault
Que,
vous
meurtrissant
guerre
nostregerre~;
deussiés
paix querre,
Ducz ou Vidasmes,
où vous
croyre,
soyez
sans nous, vous
estes
corps
sans
âmes.
Rondeau.
E
vous
vous mesmes diffamés,
blasmant,
8 en nous
Et
fustes
formes,
qq'il soit vray
Dedens noz corps avez prins géniture
L'homme
et la femme est mesme 9 créature
Diffamant
l'urig,'
tous les deux sont btasmés
Si vous supply,
vos vices reprimés,
de nous envenimés,
Car, quant l'honneur
Vous
offencés
Dieu, la Foy
En nous blasmant.
et Nature,
être
t. C'est-à-dire
les deux Il doivent
emmaillotez;
e/!)'c</otM.
mouillées dans la prononciation.
Réimp.
2. Amignoter,
« flatter, choyer, caresser.
ou amignarder,
Nous avons rencontré
plus haut (p. 206, v. 5) le mot
mignotte.
3. L.-D.
Ung chascun pense.
4. Imp.
6. Imp.:T~er~.
mercz.
Ainsi qu'aspicz.
i. L.-n.
8. L.-D.: Et qu'ainsi soit. – 9. Imp.
7. Pourgenre.
mesmes.
10. L.-D.
<a/I.o~, ce qui est meilleur.
DES
ADVOCATE
Car
Dieu
commande
que
DAMES.
2~
5
aimez;
nous, Dames,
armez
vous vous
que tost
et venger nostre
Pour noz bons droitz
injure;
<
et conjure
vous admonneste
Nature
ntais vous nous opprimez
De nous servir;
La Loi
ordonne
En nous
blasmant.
à langues de lézars
détracteurs,
de mal dire~ sçavez trop bien les ars
Faulx
Qui
Pensez
Pires
Trop
à vous
et vous
que nous,
le monstre
trouverez
qu'estes
les questes 3.
vostre cueur faulx et lasche,
de mesdire
ne ]asche;
si bien
sans
faictes
cesser,
nostre
Vous,
qui deussiez
A nous blasmer voulez,la
Qui,
honneur
main
maintenir,
tenir
car les Droitz
n'ont permis
Raison,
honneur
soit de nous à à part mis.
Que nostre
Reste qu'i s n'a de sens aulcun s usaige
Où son pareil 7 en tout amour use aage.
Contre
Les
oysillons,
que
ensemble
Viennent
les vens
en sus portent,
l'aultre
supportent,
et t'Mg
on voit souvent
Et, qu'i soit vray8,
sans penser chose
Près la fumelle
avec Dame
Pas n'est ainsi l'homme
Pourceque
à ma!
FEnnemy
'°
le masle
malle.
honneste
l'admonneste
mesdire.
2. L.-D.
i. L.-D.
3. « Pour
que tous.
vous.
L.-D.
L.-D.
5 Pour
4.
enquestes, recherches)).
aulcucun.
n'a.
6.
Beste qui
L.-D.
Imp.
~M'<.
t Ancienne façon de parler pour
7. L.-D. 0 son pareil.
Clément Marot ne s'en sert plus, tant
dire avec son pareil
Et qu'ainsi soit,
8. L.-D.
elle estoit vieille. » L.-D.
on.
? « Près de son per. Pour pareil,
compagne
9. L.-D.
Villon s'en sert aussi dans ce sens. » L.-D.
ou compagnon
villain cueur.
;o. Le Diable. L.-D.
LA
2~6
Incessamment
Pour
Son
cercher
la tromper,
plaisir
au
quiert
Et
qui
l'honneur
La
où
deussent
faitz
Tristan,
Eussent
De reffuser
Veu qu'il
desplaisir
à grant
tel
qui
de
3, de
d'armes
Gauvain,
plus chier
d'aultruy,
d'auttre
huy
ne face
peine
2 chose
nous
aultres
n'efface,
et d'âme 4,
cueur,
corps
l'honneur
de leur Damë~.
pour
de
nommer''
qu'on
peuit
s avoir
esté lépreux
à combatre
touchast
son
t. Réimp.
cesse.
deusse.
Imp.
vers
). Les huit
de
leur
jusqu'à
Dame,
de Condé par les six
DISANT
finesse
quelque
aultre
fin ne esse~
car
Et, qui pis est,
Vous
trouverez
Faire
VRAY
pour
honneur
2.
femme9,
bruit
les
et famé
telle.
Imp.
dasme.
qui précèdent,
sont remplacés
vers suivants,
Preux
Imp.
Incessamment
depuis
dans le ms. de l'HÔtel
que
reproduit
Lenglet-
Dufresnoy
Lemasle n'a la fumelle
en mespris.
N'esse à vous dont trop grandement
mespris
De diffamer
le vaisseau
de Vénus,
Par lequel tous sur Terre estes venus ?
Plus raison a sur vous le beste mue
(muette)
Si vostre sens oultrement
(aultrement?) ?) ne se mue.
6. L.-o.
vaillans
comme.
7. Preux.
mais .ici il veut parler des Pairs
«Courageux;
de France
on donne le titre de Preux à cause de
auxquels
leurs hauts faits d'armes.
C'est ainsi que Jean Molinet
a dit
«les neuf Preux de
Gourmandise»,
pour parler des gens de
l'ancienne
histoire
maints beaux exploits
qui avoient
en, ce
» L.-D.
genre d'escrime.
8. « C'est-à-dire
eussent
mieux aimé,
manière
de parler
est
encore
qui
d'usage parmi ]e peuple de la Flandre Wallonne.
» L.-D.
9. Ils n'étaient
donc pas comme
Joinville,
qui ne voulait l'être à aucun
les péchés mortels
prix, et préférait
à la
lèpre, ce dont le saint roi le reprenait
vertement.
)o. Réimp.
feme.
ADVOCATE
Disant
que
cueur
Pour
sa
Dame
Ces
Chevaliers
Que de leur
faire
Pour
Ains
par
Non
pour
Mais
pour
le
DES
de
Gentil
jusques
vie
ne
bragues
Mond[e]
gaigner
l'honneur
i.
doit
à la
estoient
DAMES.
mort
se
237
offrira
souffrir.
si très-hardis
donnoyent
deux ardiz
3,
ne usoient
seul tournois
ung
ilz cerchoient
les tournois.
or,
argent,
qu'il[z]
ny avoir,
desiroient
5,
avoir,
« Ce vers Disant que cueur et les quinze suivans jusà
Travaillez
dans le manusques
celuy-ci,
ont, manquent
crit dé l'Hôtel
de Condé. L.-D.–2.]mp.:j'M.
hardiz.
Est-ce la même nature d'expresRéimp.
un Philippus,
un Louis,
sion que quand on dit un Carolus,
et
cette
monnaie
a-t-elle
été
créée par
un Napoléon,
comme
le
disent
Leblanc
quelques-uns?
Philippe-le-Hardi,
xtx
et
les
ardis
des monnaies,
306) prétend
que
(Traité
mais
furent frappés pour la première fois sous Louis XI
Ils
V Ardicus,
sont
antérieurs.
Ducange,
prouve
qu'ils
usités en Guyenne,
comme
l'étaient
en Dauphiné
étaient
les liards,
dont le nom a une analogie évidente avec celui
des ardis.
C'était
une petite
monnaie
de billon
qui valait
le liard, partageait
le sol en
trois deniers et qui, comme
écrit
Ardit
et
le
fait
dériver
du
gascon.
quatre.
Cotgrave
« Métaphore,
se divertir.
pour dire
Bragues
est, à
un
faire
est
donc
faire
proprement
parler,
caleçon;
bragues
la
de
ce
est
enfermé
dans
le
joye
qui
grand usage pour
»
L.-D.
C'est
alors
un
dérivé
du
latin
caleçon.
!'mc~,
en ;67t,
braies.
Duez traduit
bien,
bragues par brache,
et braguesques
calzonialla
par braguesse,
!;mg/M, calzoni,
mais
il
est
douteux
l'auteur
de
l'Advocate
Veneziana
que
ait
le
mot
dans
cette
il
lui donne
des Dames
pris
acception;
le sens de «bragard,
bragardement,
bragardise,
bragarder,
aussi
et qu'il traduit
mots
que Duez catalogue
braguer,
très-justement
par far del bravo, braverie.
« Tournois,
ancienne
ainsi nommée,
monnaye,
dit-on,
» L.-D.
Il y
de la ville de Tours
où on les fabriquoit.
le sol et le denier tournois
avait
la livre,
c'est au
l'écu,
denier
qu'il est fait ici allusion.
6.Réimp.:p<!rMof:
LA
2~8
Disant
les biens
VRAY
DISANT
mondains
estre
très ors 1
Et que gloire sont les parfais trésors,
chercher
en cestuy
Que nous debvons
Monde,
Si nostre ame desirons
necte et munde2;
Car
ia richesse
demourra
icy-bas
3 tard au Monde
Et bon regnon
mourra.
de vaillance
Hector,
assouvis,
la
bon
sont vifz
Malgré
Mort,
par
regnom
ont tant par dis que par faitz
TravaiDé
César,
sont
escriptz
du Monde les parfaitz.
en ces[t]
bas estre,
Vous,
qui vivés doncques
tant subjetz
aux esbas estre,
Ne vueillez
et quérir,
Que vous laissez â~ chercher
Qu'ilz
Tous
Car,
Pource
Tous
Vers
Car
bons moyens
pour honneur
acquérir.
tout ainsi que Clers vont à Grammaire
qu'el
est de Science
Chevaliers,
les Dames
certes
doyvent
c'est
Pour
]a voye qu'on
d'Honneur
parvenir
Jason
allant
en Colcos,
grant-mére~,
ne plus ne moins
tendre )es mains,
doit prendre
de gré
au hault degré.
sur
la mer
l. Imp.
Ao~.
« Très villains, terme encore d'usage
dans le peuple de la Flandre Wallonne. » L.-D. Ord, orf,
du latin horridus.
qui signifie sale, impur;
Cotgrave le
traduit par a nithy. foul. »
2. « Pure; tirée du latin. »
L.-D.
ce.
Réimp.
renomg.
4. Reimp.
C'est exactement
ce que dit Molière en iôyz,
à
Martine dans les Femmes savantes (acte II, scène vi), ce
qui prouve que le premier m se prononçait comme un K
Bélise.
Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire?
Martine.
Qui parle d'offenser grand'mère ni grand-père?
Ptt7<:mi'f!fe. 0 ciel
Bélise. Grammaire est prise à contre-sens par toi.
6. Mains,
dans le ms. de l'Hôtel
de Condé.
DES
ADVOCATE
Estant
Ma!
Que
D'ont
,.rt.
DAMES.
2~
v_
Médée veult Fatmer;
perdu,
scet bien
car ung chascun
luy en print,
traïstre
ce
luy rendit mal pour bien,
le toyson
par ses ars,
conquesta
ses flèches et ses dars..
Où 2 failly eussent
mist en nécessité
Thoreaux3,
serpens
ne soit cité;
qu'à Mort
Qu'il n'y a ci[
La toyson
prist et Médée saisit,
Laquelle
peu de son amour se aisit 5,
Car peu de temps après il la déchasse~.
de chasse;
7
Sans regarder
que, par son aide, honneur
Il avoit eu, luy feist tout deshonneur.
s
en feist Théséus
Autant
par desroy
noble fille de roy,
A Aryanne~,
Comme
Et
Ont
ung
miue'"
esté
mastin
aultres,
prinses
qui
qu'à
pour
n'a cure
je ne nomme,
présent
se fier en homme.
Jason avoit bien mérité
Cestuy
Estre des Preux,
mais; comme dit l'Histoire,
Aux Dames tint si peu de loyaulté
et gloire,
toute louenge
Qu'il en perdit
le descript
encoire
qu'on
tumbes
dessus
En Cronicques,
et lasmes,
« Le faulx amant,
meurtrier
des nobles Dames
Et tellement
».
]. Imp.
se.
2. Rétmp.
Du.
Thoraux.
4. Jmp.
3. Réimp.
eut peu d'aise et de consolation, » L.-D.
$. « C'est-à-dire
6. L.-D.
Car tost apres la débouste et déchasse.
7. « Ce vers et te suivant manquent dans le ms. de t'Hotel de Conde.)) » L.-D.
8.
« Pour desarroy,
c'est-à-dire par malheur. » L.-D.
c!. Imp.
Adryanne.
Réimp.
Adrayanne.
]0. Imp.
i
et
encores.
m;HM.
Réimp.
)mp.
LA
240
VRAY
DISANT
T~f<~nt;t~f.t~.<t,J-T-
de Jasons,
Las, tant il est aujourd'huy
de promesses~.
Las, tant ii est de bailleurs
notez que leurs blasons
Nobles.Dames,
Ne sont pas
motzd'Evangiiesou~
2 Messes;
Il estudient
cautelles
et finesses
Soubs
Beau Semblant3,
ce4 vaillant
enseigneur,
Pour vous gecter
hors les mettes d'Honneur~.
Rondeau.
bien estudieroit
ui
Autant
En France
De
bons
qu'à Dames décepvoir,
s
l'on verroit
pour voir
et vertueulx
Gensdarmes.
Pensez-vous
Ny joustes
aux armes
que bruit
l'on
creignist
bien et cetera
et vaccarmés,
avoir,
Qui
Autant et cetera.
Certes
nennin
chascun
feroit
Ung
Et pour
Il ne suffit
Grant
son
aux atarmes
devoir,
tant
je faiz asçavoir,
sur mes premiers
Concluant
Qui
mais
termes,
bien.
pas d'avoir
et puissant,
car,
ies~ rains
s'il
fermes,
n'y a du cueur,
Les deux plus jolis vers de la pièce.
2. L.-D. etréimp.
ne.
L.-D. faulx semblant.4. Imp.
se.
}. « Pour dire hors des bornes de l'honneur;
mot
m~;
latin. » L.-o.
Le ms. de l'Hôtel de Condé met ici à tort
la strophe qu'on lira plus loin,
« Si vous cherp. 2~8
chez dedans leurs garde-robbes
etc.
»,
6. Imp.
veoir.
n~nt. – 8. Imp.
7. i.D.
tes.
ADVOCATE
DES
sont,
Comparez
A ung beau vin
et ainsi
Ne veistes-vous
jamais
Jurer:
Qui
2~.[
je l'affermes,
n'a
qui
point de liqueur.
«Sang
bien,
faisoit
jou quant
Muons
DAMES.
ung
grant
vanteur
morbieu,
j'en batray quatre
venoit 2 au combatre~? P
<,
et parlons
d'aulcuns
hommes
qni cuident
proprement
propos
Mal
embouche[.z],
Qu'au pris d'entre
C'est mal parlé;
eulx nous ne valons
deux pommes
certainement
croyez
Que nous avons sens et entendement,
Et force aussi, pour cy, et tous endroitz,
Le nostre
honneur
deffendre
puissamment,
Si permis
fust
par
Loix,
Canons
et Droitz.
Et, qui plus est, fault
entendre,
Non obstant la nature tendre
Que vous nommez
fragillité,
nostre
peult si hault tandre
Qu'à grand
paine sçait-on
prétendre
A plus grande sublimité.
Que
Beaulté,
sens
bonté,
subtillité
Force,
puissance,
agilité,
est
de
Et, qui
plus grand
Pour
enrichir
la qualité,
Nous
avons
Une esloquence
va)ue,
de propriété
melliflue,
t. Faire jou, ou ;M, se jeter par terre. On rencontre souvent dans nos anciens poètes l'expression « çà-jus, là-jus »,
Le mot jus a disparu du
synonyme de « çà-bas, là-bas
mais
il
se
retrouve
dans
l'italien g!&. – 2. Imp.
français,
vient.
sur
ces
3. Voyez,
fanfarons, le Monologue du
FMnf-fftKr
à
la
fin des œuvres de François
Baignolet
ViHon."L.-D.–Reimp.jr<.
P.
F.
X.
;6G
VRAY
LA
242
Ung
[beau]
Et une façon
touche
Qu'elle
quant
D'ont,
miel
parler,
ung
si très-doulce
jusques
la touche
Il pert qu'il
avalle
Et revient son cueur
Et
DISANT
en bouche
au cueur,
à aucun
touche,
une mousche
en valeur~
puis une fresche couleur
resfreschit
toute chaleur
Qui
Et modère
la desrayson.
Soit Prince
ou Seigneur,
S'il crainct deshonneur,
entend
raison.
Les dames
ont
sens,
Agusetresens~,
Pour
vous répiicquer;
Mais
Une
si, par non-sens,
entre cinq cens
Ne sçait duplicquer
3,
Doit-on
applicquer
Sus nous telle offence
Pour bien réplicquer
Et voir'' la
deffence?
S'il
est
femmes
indiscrètes
Qui par parolles secrettes
Sont d'acort de voz personnes,
Que~ ensuit-il
que l'on décrette
t. On croyait donc que d'avaler une mouche donnait du
2. Réimp.
r~M.
courage.Réimp.
duplicquez.
L.-D.
6. Imp.: Si les.
–4.
Voycy.
Réimp.: sa.
L.-o. nous donne la bonne leçon.
7. L.-o. S'ensuit.
ADVOCATE
(ln°iI
Qu'il
n°an
n'en
Dignes
Plantèrent
Là
çà,
!) vous
n"llao
rli~rerrf~r
qui
sur
Hercu)ès
Décore
Que
premier
de vous,
je vueil
puis vostre
tant nature
féminine
sans
mentir
?2
?
Aristotellès6.
Vierge
Divine
qu'en
pensée
devant7
crééfe]
Ciel,
Parler
bonnes
Magueionnes~,
coulonnes
leurs
Considérant
Fustes
discrettes,
nomme
nulles
243
gentilles
mignonnes~,
fault
voz bournes
planter
Encontre
Et tout
les
plus
telles
DAMES.
nulles
soyent
qu'on
Est-il
Ne3
'crnr~nt
DES
)'on~
ne
Terre
9 nom
la
peut
très
digne,
et Mers,
et signe
blasmer.
t. Imp.
nommes.
2. « La belle Maguelonne,
maîtresse
si fidèle de Pierre
de Provence qu'on en a fait un roman.')
L.-D.
Me.
L.-D.:
Or
mes gentes
mi3. Imp.
4.
L.-D.
A
l'encontre.
gnonnes.
6. Notre poëte ne connaissait
certes pas le Lai d'Aristote
Henri
mais
il
trouvait
dans des sources
par
d'Andeli;
l'histoire
du précepteur
d'Alexandre
se laisplus voisines
sant
brider
et monter
comme
un cheval
seller,
par une
femme dont il est amoureux.
Sur les différentes
rédactions,
on peut voir les indications
rassemblées
par M. Edelestand
Du Méril
dans
sa dissertation
sur Virgile
l'enchanteur
d'histoire
(Etudes
littéraire,
!S62, in-8°, p. 474, note i), et,
pour les représentations
figurées, les renvois de M. GueneDictionnaire
des monuments,
bault,
iconographiqué
'84;,
M. Henri Lehmann
avait exposé
in-8°,
t, p. pi, v° Aristote.
au salon de t8;$ un très-joli
petit tableau sur ce sujet.
L.-D.
avant.
7.
8. ~i' ;n!o
et ante secula creata
j'um.
nostre.
to.
on.
9. Réimp.
Réimp.
LA
244
VRAY
D~
D ieu
En
At
DISANT
Vierge
Marie.
jadis veit des~ hau)x
une petite ancelle,
qu'en son corps glorieux
tout-puissant
ce
bas estre
Cieutx;
Qui tant luy pleut
Fist obumbrer,
par faitz mistérieulx,
Le Dieu des Dieux,
oultre Loy Naturelle,
Car icelle resta mère et pucelle
Et grâce telle eust de son filz et père
Qu'elle
Chant
est et 4 fut et sera
roya/
en
de
ulcuns
ont
Adam
/T.Qûe
Fut subgecte*
Avoir
Ce qui
maculle
n'est
et mère.
vierge
l'honneur
de
la
Conception
Nostre-Dame.
dit que pour la forfaiture
commist
par sa transgression,
toute
Humaine
Nature
en sa conception,
pas; par 1 exaltation
8
Dieu, qui tout peut, par s grâce superne))e,
En réserva sa chambre
maternelle
Et qu'i soit vray en print humanité
Au lieu
prédit.
ne
fut,
Qu'elle
Seulle d'Adam
Or est ainsi
De la Vierge,
f. Réimp.
bas lieux.
N'ayons
en toute
exempte
point
de scrupule
dignité,
de macule.
que s'en la géniture
Péché
eust action
les.
ces. –
L.-D.
En ces
Imp.
est
et
sera.
Rêimp.
Qu'elle
Imp.
6. L.-D.
car.
8.
Champ.
~~c~f.
7. Imp.
L.-D.
sa.
!o.
L.9. Imp.
car par exception.
par
o. Ne faisons dou6te nulle.Il. Egredietur virga de M~'M
radice
radice ~'tu
Jesse, e!~
YM~c,
et flos de M~ce
ejus ~<:M~f.
] ]. Ë'~A'eftiT'
(Isaix Xt,
XI, [.)
ADVOCATE
.t
Sathan
DES
.bfe.7..e
pourroit
DAMES.
4
y prétendre
droicture~,
24$
d
1
La disant estre en sa subjection.
Mais nous dirons,
pour )a solution
Eust Dieu souffert
sa mère toute belle
Estre
serve dudict
Certes
Nous
Du
nenny,
Sathan
rebelle?
car à la vérité
que la digne cellule
fut fleur de purité,
de maculle.
exempte
congnoissons
Filz de Dieu
Seulle
d'Adam
2
Puis
en faisant
Gabriel,
l'ouverture,
Touchant
le fait de l'incarnation
Dit
qu'elle
estoit
Plaine de grâce~
Et nous souffist
Pour
soustenir
N'y eut tache
La raison est,
sur
toute
créature
et bénédiction.
4 ceste probation
et dire que onc en elle
de couipe
originelle.
car de la Trinité
Partoyent
ces motz, si bien on le calculle
veu ceste affinit[é],
Qui la permists,
Seulle d'Adam
de maculle..
exempte
raison, qui nous est conjecture
Marie n'eut
onc pollution;
Qu'en
Si Dieu voulut avoir pour sépulture
Autre
neuf sans putreffaction
Ung tombeau
S'ensuit-il
pas que l'abitation,
Là ou il print substance
naturelle
t. « Pour:
y prétendre droit.aL.-D.
2.]mp.:Mtt)«<.
3. CraiM~nf!.
(mes
28.)
L.-D.
4. Réimp.
~ou~rut.
Qui l'approuvent.
6. po.fMfBnt eum in monumento ftOfo, in quo nondum
guisque positus fuerat. (LMseXXtH,
i;.)
VRAY
LA
2~6
'ft.T-£
Neuf
entiers
moys
Fut
en forme
de toute
remplye
DISANT
corporelle,
saincteté?
Certessiest~,etestbienincrédu)e
Celluy qui dit qu'elle n'a
Seulle
d'Adam
exempte
point esté
de macule.
qui plus est, si la ténèbre~ obscure
Ne peut avec [avoir?]
clarification,
Dieu, qui estoit la clarté nette et pure,
Comme
Sainct Jehan nous en fait mention3,
Et,
N'eust
En
jamais fait sa digne mansion'*
n'eust esté telle
Marie, s'elle
Péché
Qu'oncque
Par quoy
s'ensuit
Son
reluyt
nom
Monstrant
Seulle
ne la tint
en tutelle
toute clarité
qu'en
et sa vertu
est par
qu'elle
d'Adam
exempte
pululle,
singularité
de maculle.
Royne du Ciel, dame d'auctorité,
Vous estes donc, sans nulle obscurité
Et
oultre
s
toute erreur
que
adnulle,
de Dieu, tour 7, maison
et cité,
Temple
Seulle d'Adam
de maculle.
exempte
plus,
t. L.-D.
Certes si/~Mf.
2. Réimp.
tenibre.
3. Et lux in tcnebris lucet. (Joannis, I, ;.).)
4. Demeure, mansio. lmp.
mantion;
Réimp.: mention.
i. La réimpression avant ce vers donne ceiui-ei
Et pour oster toute erreur et sempelle
dont le dernier mot est une faute grossière pour scrupulle.
Le ms. de l'Hôtel de Condé donne ce vers nouveau, au lieu
du vers « Et oultre plus », mais sans la faute de la réim6. Au sens de ce qui.
pression.
La
notre original
donne la bonne leçon
7.
réimpression
a
tout maison et cité. C'est un emprunt aux Litanies de
la Vierge
Turris Davidica,
Turris
Templum .M~entM,
Domus
aurea.
eburnea,
DES
ADVOCATE
n~fe.n'ar~f"y<:pnnic')ftf'mn'id'Adam~.
Or,
Il a esté
Qui
homme,
n'ayt
Certes
Mais
Dieu
Mère
Non
affin
qui
seullement
Ains procéda
La concubine
Et
sans
et mère,
fitz
Magdaleine
le
humain
voulut
d'ung
puis
tout
nenny,
fille
Sa
porté
2~7
)e temps
d'Adam~,
de père,
engendré
de ceste
loy le damp 2.
se,
regardez
D.AMES.
aucun
que
la fist
sa
révérer
adultère
3
vitupère
l'on
toute
mère
compère
l'appelle
beiïe~.
il honnoura,
femme.
toute
excusa,
tellement
inspira
Qu'ettetaissatoutpéchèetdin'ameS;
6 ses
dame
La bonne
jouxte
se pasme,
piédz7
secours
elle eut pour
s, d'ont
Mercy
luy dame
s.
don d'Amours
de mercy,
le plus hault
Don
Ainsi
les
bonnes
aymoit
et
honnoroit
et par la
d'Adam
nous est donné par L.-o.
2. La peine, ~m~ttrn.
réimpression.
le sçait bien. )) L.-D.
dire
tout homme
«
Pour
3.
met ces
et par suite son original,
4. La reimpression,
la
les cinq vers d'envoi
vers avant
qui terminent
cinq
Ballade
« Royne du ciel, etc. », qui, dans la réimpresdonné dans une note de la page préa
un sixième
en
sion,
La ballade étant rimée sur
cédente. C'est une erreur évidente.
la
première
partie de chaque strophe
finales,
-pour
quatre
sur ure et tion, pour la seconde sur elle, tê et H&,–l'envoi
sans en
dernières
rimes
doit nécessairement
les
répéter
de
nouvelles.
ajouter
» L.-D.
toute action infamante.
« C'est-à-dire
L.-D.
aux
6. Réimp.
7.
pieds Jésus.
juxte.
»
«
demande.
8. Pour
amoureux
est la grace
en langage
9. « Don de mercy
l'ont obteils
les
Amans
finale que demandent
et,
quand
»
L.-D.
et
adieu.
nue, ils font une gambade
i.
Le mot
LA
~4~
i.'t~t-
VRAY
DISANT
f-
Et les mauvaises à bien faire inspiroit.
Avez vous leu, ne trouvé aux
escriptz,
Que les femmes feissent clameurs
et< cris
En t'accusant,
comme les hommes
firent ?
Nenny,
nenny;
jamais ne lui mefnrent~ 2
Ains
tout
de luy faire
s'efforçoyent
s en leur divin
inspirées
affaire,
Et, qu'ainsi
relatte
soit, l'Escripture
Que ia femme du Grant Prévost
Pi)iate<
Incessamment
ne cessoit de chercher
Tous bons moyens pour sa mort
empescher
plaisir
Comme
5.
Procédons
et regardons
comment
oultre,
Dame Véronne
le voyant en tourment,
Portant
sa croix,
plain de sueur et sang
Vint devers luy et
couvrechief
blanc
d'ung
En nettoya
sa face glorieuse7,
Que tout soubdain,
par œuvre merveilleuse,
Demoura
faicte et uniementS
emprainte
9 de ceste bonne et
Au couvrechef
saincte.
Par ce voyez
que Dieu grant advis eust
1.
ne.
2. imp.
messirent. – 3. Imp.
ins~n<'M.–u&rP~!i.
5. Sedente autem illo pro T'rt!'unt?K, misit ad eum uxor
ejus, dicens: « jY;7ft7 tibi et justo illi; multa enim
passa
sum hodie per visum propter eum. »
(Matthsi XXVII, t9.)
6. Veronica.
7. « Pour sainte Véronique, qu'on prétend avoir donné
son mouchoir pour
essuyer le visage de J.-C.
souffrant.
C'est une histoire qui souffre bien des difficultez
si on la
veut croire, il ne faut pas
l'examiner
plus on l'examine,
moins on de penchant
à la croire. L.-D.–Cf.
les
renvois
de Guènebault,
DKf. iconographique
des moKttmMt~n~
8. L.-D.
vivement.
9. Avec le sens de voile.
L.-D;:
les
Envers
Non
DAMES.
ADVOCATE
DES
Dames,
croix
qu'en
en sa vie,
premier
les
seulement
ayma
2~)
morust;
de les veoir
eut envie,
après mort
et sentir
En leur faisant
congnoistre
amour
ne peut
départir.
vraye
Que mort
leur
Bien
monstra;
y parut,
grandement
Mais
tout
vers elles s'apparut
Quant
premier
les vouloit
En demonstrant
cercher
qu'il
Comme
la chose
En
donnant
De
leur
veoir
grace
leur
Dieu
premier
Dieu
Puisque
Dans
6 la vie et
]es~
aymoit
plus
3
et honneur
Maistre
voulut
et
chier,
Seigneur.
aymer
la mort7,
après
vueillez
réformer
Médisans~,
Vostre
monde
qu'au
ceste
2,
langue,
et mort.
qui point
à mal dire s'amort
Quiconcque
Je vous diray
que
Puis
en
qu'il
pert
ne
point
le corps
s'ayme,
et l'ame
t Orto /am sole venerunt ad moKMmenfiUK. (Marci, XVI, 2.)
s'est fait
dit galamment
2. « Le P. Bouhours
que J.-C.
aux
femmes
d'abord
connaître
plus tôt sa
pour divulguer
conter
des
et
à
à
aiment
parler
résurrection,
parce qu'elles
nouvelles.
» L.-c.
dans le ms. de
manquent
3. « Ce vers et le suivant
L'édition
l'Hôtel de Condé. » L.-D.
gothique dont L.-D. a
dames
Devant tous hommes,
relevé
les variantes
porte
L.-D.
dans
l'honneur.
eurent
que
4. Dieu ne se trouve
L.-D.
DeMnt.
nous.
6. Imp.
7.
j. L.-D.
–
Mesdames.
8. Réimp.
Devant la vie et après mort.
» L.-o.
9. « Pour s'attache.
les
10. Après ce vers, le ms. de l'Hôtel de Condé mettait
» etc., qu'on
« Venons aux Dames anciennes,
seize vers
sont mis
suivants
Les
trouvera
quatorze
plus loin, p. 2;o.
le vers « La feist
de Condé après
par le ms. de l'Hôtel
262.
bien
des
humains
», p.
pour le
LA
~0
Tl
II
,v
est
_4.I
notoire
Judas
Que
Le mauvais
Avec
Un
riche
filz
premier
chascun
DISANT
qu'on
trouve
en J'Escripture
en Enfer
est
dampné~;
en
y est
sépulture
traistre
Cayn,
VRAY
d'eulx
est
d'Adam
né.
ainsi
condampné
leur vie obstinée;
Créateur,
pour
Mais des femmes
]a congnoissance
n'est
y en eust une seulle
damnée.
Qu'i)
Du
Des
bieneurées''
s
il s'en'trouve
beaucoup;
le puis par les
eureuses 5
Vierges
Dont unze
mille moururent
pour
ung coup 7,
De quoy les ames
sont aux Cieulx8
g~orieuses~
Et tant
bonnes
et
d'autres,
vertueuses,
Sont
en gloire
9
colloquées
immarcessible
Prouver
Que
le nombrer
Venons
1. L.-D.
2. A biit
me
aux
Or ainsi
seroit
dames
impossib)e.
anciennes
est.
et laqueo se suspendit.
XXVII,
(Matthsi
t )
nee. –
}. Imp.
L.-D.
Mais des saulvées.
i. xj mille.
6. Imp.
donc.
7. A propos
de la légende
de sainte Ursule et des
onze mille vierges, ses
on peut voir
compagnes,
le long
article
des
nouveaux
Bollandistes
à la
date
du
2; t
octobre.
Ils transcrivent
et
ne
discutent
beaucoup
pas
avec un rare
moins,
esprit de bonne foi et de critique.
En
somme,
XI.M.V.
l'inscription
que Valois expliquait
par
Undecimilla
M.V. (martyr
se doit plutôt
virgo),
comprendre
Undecim martyrum
virginum
Undecim
que
millia T;'r?MMm
mais c'est chose
qu'il ne faut pas dire à Cologne.
Le plus
c'est que la légende a fait
heureux,
à Memlinck,
peindre
sur
la chasse de bois
de Bruges,
de l'Hôpital
une série de petits
chefs.d'oeuvre.
8. L.-D.
Rendans
au Ciel leurs ~mM.
9. 7mmt!rcMC!h7u,
qui ne se flétrit point.
DES
ADVOCATE
DAMES.
251
et Payennes
ont eu gloire
Qui pour leurs gestes
et Hystoire,
En mainte Cronicque
Rommaines,
Juisves
l'excellence
Et, pour monstrer
Je vous dis en audience,
Afftn
que soyez contens,
eust de science
Minerve
2
Que
Et de vraye expérience
en son temps.
Plus que nul homme
entendemens
Par subtilz
sentemens
les premiers
de guerre
bastons
De innover
faulx garnimens,
D'ont
plusieurs
Eut3
s,
telz ferremens,
Jgnorans
Furent renverséz sur terre.
qu'en Dames a vaillances
pour monstrer
8
force et puissance
Voyez Judich 7, qui par
son ost destruire'
Vint Oloferne dedans
qui à grans
coups de lance"
Ypolite
deffaillance
en-telle
Mist Herculès
Et
1. Le ms. de t'Hôtet de Condé, suivi par Lenglet, donne
ici: Seigneurs, ayez pacience.
2. Minerve.
« Elle eut », qui
donnent
3. Les impressions anciennes
fausse le vers.
les armes offen( C'est-à-dire
inuouer.
tmp.
sives.))L.-D.
Regardons
6. Le ms. de l'Hôtel de Condé portait
de la haulte excellence Dame Judich, qui, etc.
7.~nM~pi<'nh~(sic)JM<fi~.
8. L.-D.
qui par sens, sans puissance.
C).L.-D.U~H'ef!.
)i. Ypolite.
occire. –
to. L.-n.
plus
LA
2$2
VRAY
DISANT
r'\
Qu'on
De la
ne sçavoit
Pucelle
4 qui
lequel
vous
avoit
2le pire3.
en vouldroit
dire,
N'ayda-e))epasvaii!ammentàréduyre
La Normandie?
Et puis
la bonne
Dame
De Thanaris
6
s, qui fist Cirus
occire,
Panthasitée~,
qui tant fist son nom bruyre,
Qu'aucunsdisoyent
que homme
non pas8femme
estoit,
En
guerre
Mais,
pour
De musicale
Dames
entrer
ont
en
9.
gloire;
l'hystoire
science,
D'herpe'°
David
on décore,
Mais
la gente
Tersicore
Avoit
mieulx
l'expérience".
i. Imp.
ne ne.
2. Imp.
avoir.
Ceci est tout-à-fait
t'oppose de )a légende antique.
Lorsqu'Hercule
voulut s'emparer
de la ceinture
d'Hippolyte,
reine des
la
tua.
Dans
Amazones,
une autre
elle
légende,
fut vaincue
dans
par Thésée
une troisième,
suivie par
dans ~mmer
Shakspeare
elle est la
night's
Dream,
femme de Thésée.
4. « II veut parler
là de la Pucelle
d'Orléans,
qui fit
tant de
sous
le
roi Charles
prodiges
VH. » L -D
en manchette:
L'imprimé
porte
Thaniris,
comme le
texte. n faut lire Thomiris.
C'est «
dont l'histoire
Thomiris,
ou la fable se trouve en nos auteurs.
» L.-D. –On
connaît
au Louvre le beau tableau de
Rubens, représentant,
d'après
le récit
la Reine des
d Hérodote,
faisant plonger
Massagétes,
dansunbassmpteindesangtatetedeCyrus.
6. Imp.
Cions.
Réimp.
Cyons.
)~. L'imprimé
porte en manchette:
comme
Panthasitée,
le texte. Il faut lire Penthésilée.
8.Réimp.:c!Mft~jr.
9. « On prétend
que Panthasitée,
Royne des Amazones,
alla au siége de Troyes.
» L.-D.
Io. Imp.
David d'herpe.
L.-D.
David d'une herpe.
Il. ln musicam Tersicore.
CESSAMES.
ADVOCATE
"II:4-
sans
De jouer
Du daron
Tout
t'exceHence
violence
et de la trompe
à nostre deffence
sert
sans commettre
Villains,
Les Dieux veullent
qu'on
D'où
s.
offense
vous
trompe.
vient
ceste grant forfaicture
Dames n'ont prélature,
Que
Veu
les 3
Ce~
me semble
Car
dames
leur
De toute
11
P"11.
eut
Callioppe
2~
force
et auctorité?
contre
droicture,
la nourriture
sont
amour
et charité.
Dames
Gentes,
Douices
sont
honnestes,
mignonnettes,
et plaisantes,
Advenantes,
nettes,
que vous
Trop plus
Bestes arrogantes.
n'estes,
Si avons faces retuysantesS
6
si très sufisantes
En beaulté
vos yeulx,
Que vous en repaissez
raisons bien accordant
es7
Sont-ce
Qu'en ayons parolles cuysantes
D'entre
vous, meschans envieulx
Quant
Aux Dieux
aux faitz
?
w
parfaitz
satisfaitz,
2. Imp.
3. Les, donné par
). C~t'OM.
trompette.
–6.L.[-D.
Se.
triumphantes.
L.-D.
).
4. Imp.
L.-D.
suffisantes.
et tant pfM~tM.–7.
D. Plaisantes
8. L.-D.
haulz.
LA
~$4
VRAY
1 de mémoyre
femmes faitz,
Digne[s]
Ont les
D'ont
DISANT
par
Viennent3
leurs
effaitz
en Hystoire.
Pour
quoy est-ce encore
Que l'on nous décore
De tous nobles
faitz 4
Pour
Pour
nous mettre
tel assessoire
Vous
estes deffaitz.
en gloire?
QuefeistSérèsS?
P
QuefeistYsis"?
feist
Que
Araigne
L'une
)esb!ez,
L'autre
L'autre
Araigne
fut<')a
?
courtj'fzS~
iatayne;
souveraine
Deti)tre"'drapsdehau!teiisse;
Mais de vous ne sort
que malisse.
Qui
trouva
l'art,
sinon
Pamphille,
De la belle soye qu'on fille
Et de la tirer hors des vers" ?
!.RRmp.:Dmf.–2.Mimp.:jOoKf–~L-D–
De tout
"T~v'
Imp.
$-C<'r~.–6.Y~
Pour
Araine.
""P8. Jardins, vergers.
–9.Retmp.Hj.–io.7'u~r.L.-D.:f/.[!M
-t/
et d'en faire un tissu a été
inventé dans l'île de Céos
par
Latone.
Pamphile,
Ne ]a privons pas de ]a
gloire d'avoir imaginé
pour les
femmes un vêtement qui les montre nues. » Pline, livre XI,
xxvi, éd. Littré, 1 439.
DES
ADVOCATE
DAMES.
2~
1
Qui fera ung tel appostille
la subtille,
Comme
fist Sapho,
vers?
de si beaux
Qui composa
pervers,
vous, villains
tumber
à l'envers
Où estes
Qui voulez
s honneur
Nostre
à chascun
Lisez
de Delbore
Lisez
de Thamar,
fust souveraine
Qui
De viviffier
De Christine
ung
la
passaige.
]a saige~;
la paintresse~,
maistresse
ymage
grand saigesse6,
la
Et puis
largesse,
de Cartaige7.
En son temps
Royne
Vous n'avez pas tant d'avantage,
les femmes
Vilains 8, qui diffamés
de Dido
Ce nous
est ung
los que
vos
blasmes.
Se une
gente pucelle
Reffuze
par vertu
vouloir
Vostre
damnable,
Est-il bien raisonnable
d'icelle
Que le bon bruit"
ce ne sont que des gloses et des comHabituellement
mentaires
ainsi les fameuses Po.!ti'H<f Nicolai de Lyra super
Bibliam.
JYMM.
4. Thamar.
2. Imp.
3. Delbora.
). Christine de Pisan, dont quelques ouvrages, imprimes
à la fin du xv' siècle, avaient renouvelé la réputation.
6. Cristine.
7. Dido.
donnent
Villains meschans, ce qui fait
8. Les imprimés
a
un vers de dix pieds au milieu de vers de huit. t.c.
entre
les
choisir
superposé les deux mots, pour qu'on pût
deux leçons:
renom.
-D. renom.
L.-D.
vertus. –i!.
Ce.
10. Imp.
9. Imp.
LA
VRAY
DISANT
1
Soit
de vous
Autant
abatu?
festu.
que d'ung
Rondeau.
Q'onnevousveuftaymer,
diffamer
La dame qui se
garde?
~Devez-vous
son
Quant
oeil vous
regarde,
Enest}itàb)asmer?
Plus
L'aymer
N'y
tost
que vent de mer
tourne
en
amer.
prenez donc point
S'on ne vous
veult
Bien
pouvez
Que vostre
Toute
Vostre
aymer.
estimer
venimer
mercy
retarde;
langue
Vueillez
S'on
de garde,
lyzarde
donc réprimer,
ne vous.
Voyre dea2, et puis vous3 nommer
Telle que jamais réclamer
Ne
tant lasches
les vouldroit,
sont;
De nuyt
chanter,
courir,
resver,
Tant en esté comme en
yver,
C'est tout )e passe
ont.
temps qu'iifzj
Fy,
fy,
c'est
à ceulx
qui y vont
Qu'in'aparcoyyent
Qu'ii[z]
doyvent
faire,
ne qu'ilz
En
n'est pas dans notre
texte;
2. L.-D.
Voyre deux.
L.-D.
font,
il est dans )a réimp.
vont, qui est meilleur.
ADVOCATE
te
Dont
DES
DAMES.
2;y
lantpetttsçavent,
Tant
petit
sçavent,
souvent
ils reçoyvent
plus
1 La malle
nuyt
souvent nuyt.
entreprendre
tant ne veuillés
plus quérir, 1
Trop
Pour
Ny2
Dames
Des
Toute
enquérir,
ny des Damoyselles;
vertu~tes
fait flourir
Et seignorir~
ParœuYres~supernatureHes.
Mais~
les grans
biens
Enrichissent
tant leurs
si très
Que leur bruit
qui
sont
en elles 7
querelles
hault redonde
s
à ces
Que mesmes
9 pastourelles
L'on crie des haultes tournelles
Dames
sont
Pour
Et
nostre
les trésors
le trouble
clariffier
honneur
veriffier
nostrefait
Congnoissez
Dames
sont
Rusticques,
Et
les trésors
sont
trop monde
du monde.
qui nous diffamés
de maulx nous nommés,
plaines
Dictes
qu'en
Dames
du monde.
nous
honneur
les trésors
habonde~;
du Monde.
t. Imp.
DoB/enr. La leçon de la réimpression est prétoutes vertus. L.-n.:
férable.
2. L.-D.
Ne.
3. Imp.
Toutes vertus les font.
4. L.-D., Réimp.
seigneurir.
celles.
6. 4. L.-B., Réimp.
7'OHfMT<f<Mouvres.
7. Imp.
$.Reimp.:ONrrM.–6.L.-D.:PHij-.–7.Imp.:ceHM.
tt. L.-D.:
n L.-o. Dt'ctM
Dictes
ses. Pour10.
j&f.–
dire L.-D.: tourelles.
toNreN~. –rempli,
Imp.
tmp,
et
à
la
fin
des
nous
tout
bien
abonde.
!2.
Imp.,ici
qu'en
deux strophes suivantes
le trésor. Nous adoptons la leçon
tmrr:OMd<.
de L.-D.
L.-D.
Congnoissez twfre/<ct
p.f.
17
LA
2)8
TT
Honneur
Et
riens
Mais,
Dames
affin
ne diminuera,
que l'on vous
sont
les
Qui chercheroit
L'on
trouveroit
Qui
N'y
Le Champion,
Ils n'y sont
Que
le Rommand
ny
Vallère3,
les Faitz
Cognars
voz
Par
lieu
garde-robbes~,
la Rose,
despose.
ny OfOM~,
Maistre
~~M~;
oses-vous
présumer
s, béjaulnes,
faulx
blasons
décongneuz,
diffamer
d'où
vous
maulx
bien
Comment
Ainsi
de
pas,
par quoi je présuppose
c il fault
innoble
livre
villain.
Comment7
Quetz
Tout
voz
confonde,
monde.
et lobes2,
et nostre
honneur
pas
à clerc
Le
du
fables
nous
cherchés
trésors
dedens
toutes
contre
DISANT
_1 1
nous
demourera
en
de
Matheolus,
VRAY
que
estes
trouvés
vient
venuz~
vous
en
?
nous?
Nulz;
de fémenin
naquistes-vous
vers
pouvres
gerre.
Tous
?
nuds,
de terre.
–
L.-D.
Si vous cerchez dedans
leurs garderobbes.
« Faussetés
c'est en ce sens qu'il est mis dans les
vers du Roman de la Rose. a~D.
premiers
3. ValèreMaxime.
Paul Orose, l'historien
chrétien du Y" siècle.
La traduction
des Histoires de Paul Orose a été imprimée
celle des Dits et Faits mémorables
de
par Vérard en ~t;
Valère le grant
faite
Maître
Simon
(Valerius
Maximus),
par
de Gonesse de 1375 à 140;,
l'a été plusieurs
fois à la fin
du xv° siècle (Brunet
IV, 2~7, et V, io;o-t).
<(Z.c
des Dames de Martin
Franc et les Faits
Maître
Champion
Alain Chartier sont l'apologie
des Dames. )) L.-D.
6. [mp.:
Nous pensons <} Clerc. L.-D.
Que innoble.
Réimp.
Qu'à
clerc non noble. Ce vers et les sept précédents
sont dans le
ms. de l'Hôtel
de Condé
mis plus haut, avant
le rondeau
« Qui bien estudiroit
aux Dames.a
Voy. p. 240, note ~.–
Comme.8.
y. Imp.:
Réimp.: CogfMr~;c'à-d.coKnt!rf.
t-D.:
L.-D.: Les vaisseaux dont estes venuz.
cagnards.-9.
2.
ADVOCATE
D'où~
Pour
DES
yssites-vous?
tout
DAMES.
Il fault
2<C)
croire,
de nous.
ce 3 fust
vray2,
que
ainsi est, sans plus enquerre,
Puisque
de nous tous.
Vous participez
Qui vous
Prennent
nourrit
Comment
osés-vous
Descrier
? Saiges et foulz
de nous nourrissement.
nostre
donc tous
advancement~
coups
?
concept 5 et naissement
Tenez de nous à l'ayde d'homme
Et mesme vostre
accroissement;
Vostre
Cela
se voit
à t'œi)
en somme.
comme
beaucoup
L'homme
se répute
si digne
il mëurtrist,
tue et assomme,
Quant
de sa propre
L'honneur
origine.
Je m'esbahis.donc
Est
il or de mine
QuibaiHe~iamigne
De femme en fteur
Face
Tout
d'eage
?
fémenyne
deuil extermine
Et guérit
de raige.
se.
L.-D.
Sans ~ottthr.–
[. L.-D.: Dont.-2.
Imp.
muille
de
Rusticus
est
do)
4.
qui turpia [~c!'t]
(Imp.
liere.
Imp.
}. Au sens de conception et de naissance.
dans
l'édition
"Ce
vers
et
le
suivant
manquent
concep.- 6.
mais nous les avons tirez du ms. de l'Hôtel de
gothique
Condé. » L.-D. A notre tour nous ne les connaissons
que
par Lenglet.
« Je n'entends pas
7. Vaille serait peut-être meilleur.
bien cet endroit, a moins que cela ne veuille dire que ce
n'est pas l'or qu'on tire des mines qui rend le visage des
cela leur vient de
jeunes femmes si brillant et si agréable
nature. » L.-D.
260
LA
VRAY
DISANT
Le fol et le saige
De nostre
corsage
Ont humanité;
Si,
par fol
langaige,
Nous faictes
C'est grant
oultraige,
cruaulté.
A la vérité,
Loy n'auctorité
A ce ne s'acorde;
C'est contre équité
Donc~,siviHité
De nous on recorde.
Faisons
concorde.
[nous]~
guerre?
Non;
de nous? Tout prouffit.
Que vient-il
Et rigueur?
miséricorde.
Non;
desconfit
?
Qui toute rigueur
Le cueur en loyaulté
confit.
Et
la bouche
Comme
Qu'on
quoy ? Véritable
il souffit 3
l'Évangille;
le congnoisse
en lieu notable.
Pour vuider la fin du notable,
N'est il pas escript
en bon lieu
Combien
Hester
fut prouffitabte~
Vers
Assuère
L'humilité
De Aaman
Et
au peuple
Hébrieu?
de Hester
par Dieu
la fiereté,
5 vaincquit
s
les Juifz rendit
en leur lieu
î. Imp.
dont.
2. Le mot nous se trouve dans L.-D.
– 3. L.-D.
~f.
Rëimp.
jo~'t.
4. Hester.
).
Imp.: D~Wa~mM.–6.
Réimp.
vainquit, rëpété du vers
précédent.
7. Ms. de l'Hôtel de Condé
fieu. « Pour
DES
ADVOCATE
De. servitude
en liberté.
d'obscurité
Que dit ce texte
de Marie
Que l'humilité
ténébreux
en clarté
D'Enfer
Rendit
26t
DAMES.
Humaine
?
confrarie.
Est-il
en vostre librayrie2
en ait faict
Escript
que homme3
vostre brayrie,
Nennin'
malgré
Vostre
cause
perdrez
tant?
5 content.
Encor ne souffist
6 il à tent.
Je veulx 7, par raison esvidante,
Montreràtoutbonescoutant
La femme estre très
excellante.
la Puissance
Omnipotente
Quant
comme
Créa les Cieulx
parfait,
« Telle chose est décente;
Disoit
Faciamus
8, » il estoit fait9
effect.
H n'y usoit point d'autre
En tel façon créa les Cieulx,
faisant de bien en mieulx.
Tousjours
faire l'homme
Après il voulut
ouvrage
Qui fut ung exellant
« Faisons )), il fut fait;
Disant
10,
somme,
La rime demandoit que Jean Marot estropiât
fief, domaine.
ce mot, et il l'a fait. L'édition gothique met lieu au lieu de
~H.NL.-C.
i. Il faut prononcer d'obscurté. – Imp.
teste; Reimp.
Le sens est
ce teste de d'obscurité.
Qu'est-ce que ]e
a d'obscur? 1
l'Evangile,
Texte, c'est-à-dire
–
fhomme.
2. Au sens de bibliothèque.
3. L.-o.
6. !mp. souffrit.
Réimp.
perdez.
4.
L.-D.
NeKny.–
Faciamun.
8.
Genesis, t, 26
vent.
Imp.
7. !mp.
l'honneur.
Aommem.–to.
;g..–
Imp.
9. Facia[mus]
);~
262
LA
Tout
estoit
VRAY
DISANT
fait
à son langaige.
vint à faire l'ymaige
Mais, quant
De femme, soyés tous certains
Qu'il leur donna cest avantage
Qu'ityvou!utmectre<fesmains.
David
le nous
il dit
Quant
Domine,
a confirmé,
Delectasti me,
in facturd
Encor ne souffit
Car,
si
vous lisés
tud;
pas cela,
le surplus,
11 dit
et in operibus
Manuum fuarun:
Certes
Grans grâces ont esté ouvertes
A femme, quand Dieu de ses
mains,
La fist pour le bien des humains3.
Le plus
Et délivra
grant bien, que oncques
Dieu donna
à homme,
ce
fut femme,
J'entens
donné quant il acompaigna
Car d'audivi
autant
lui ordonna
Comme
i) en a, car quoy? S'elle le clame 8
Pour
son Seigneur,
aussi luy pour sa
Dame,
Leur corps et âme doit estre en
unité,
4
1. Imp.
m~f.
2. Psalmorum
Le ms.
XCI, 4.
de i Hôtel de Condé intercalait ici seize vers
nous
avons
que
donnés ci-dessus d'après notre imprimé.
Voy. p. 2~, note
donna
to.–4.D'aprèsL.-D.:que
oncques
D;M.–)mp.:
se.
6. L.-D.
J'entens donner, quant il l'accompaigna.
7. « Antique manière de parler pour dire autorité, crédit,
puissance.NL.D.–Empruntéata
la langue de la magistrale juge écrivait audivi sur une
ture
requête rapportée.
« Vocem tuam audivi in Paradiso et
eo quod
timui,
nudus essem, etabscondime.
Mulier, quam dedisti mihi
sociam, dedit mihi de ligno, et comedi.
» Genesis, tH to
et22.–8.Imp.:MhMM/m<
DES
ADVOCATE
Mais
N'ont
Car
comme
ensemble
Conjoinctz
Jalousie
peu
chascun
avecques
estre3
souffrir
une
A nostre
26;
Trinité
Malle
Bouche
doulce
amytié,
i)z donnent
jour
DAMES.
2
touche
quelque
que l'or de touche~
honneur,
plus pur
ne peut celler sa mauvaistié.
en fait un traict[i]e;
l'autre
L'ung nous blasonne
5;
entremetz
<;
infâmes sont leurs beaulx
Rondeaulx
fait pis la moytté,
Ung aultre vient qui
ne vit jamats.
Disant
qu'a veu ce qu'il
Mauvais
Ron~Mtt.
vertueux
maint homme
Rapport
Ont
esté mis au ranc des souffreteux,
a de parler audace,
Car, quant flateur
trace
Ne doubtez
point qu'il fait7 plus orde
venimeux.
ou crapault
Que nul serpent
homme furieux
Le coup de dague d'ung
n'est pas si dangereux
A la moytié~
efface
qui tout honneur
coup de langue,
Qu'[u]n
Par faulx rapport.
La nature
est d'ung flateur envieulx
Blasmer
les bons, louer les vicieux;
ar
Faux
Mais, si d'aultruy
!t blasmera ceulx
Ou luy mesmes,
ne peut oster la grace,
race
de sa propre
s'il ne peut faire mieulx,
Par
faulx
rapport.
') L. D.
2. « Pour dire Médi) « Bette comparaison.
ceste.
4. Or fin et reconnu
sance. » L.-D.
3. L.-D.
!P-=
comme tel à l'épreuve de la pierre de touche.
L'aultre
6.
L.-D.:
la
bonne
)e~on.
blasme. L.-D. donne
Et qu'ainsi
7. L.-D.
nous sert d'ung piteux entremetz.
etc.
il
escouté,
fait,
a l'audace D'Mt~
soit f~Kt~H~r
ou
le
coux
dague
furieux Pe
8. L.-D.
Ne doubtez point que
lance, etc.
LA
26~
Donc
Mais
Soy
n'est
VRAY
besoins
besoing
escoutezS
et,
enquérir
et
DISANT
de croire
tron
trop
!p<r!pt- 4
iégier~,
la nouveiie,
après
non pas oultrager
Ce)!uyouce)]eque]'onveu)tiédangerS,
Car verité la
mensonge déce))e*;
s
du flateur la
Puis, s'on
congnoist
cautelle,
doit estre jouste ceste raison
Pugny
« De mal brasser vient l'amère
boisson
».
fleur
TT T
U
ng
flé
de
grant
sa
a
gueulle
trouvé
Vent
d'ont
c'est
pris
perflu
dain
Car
flé
tout
son
venin
cheu
Est
mais
dont
luy
bour
n'est
a
pris
A
éement
il
pr
avoit
De
is
veraine
l'honneur
d'une,
L
Bonne
ayant
L toutes
ta
Mais
nt
pour
sa
pris
ses
faitz
trop
tilz
saine
dep'utuxd'aflerpescher~.
l. Réimp.
2'. tmp.
legère.
escoutez.
3. « Lédanblasmer.
gier,
L.-D.
descelle.
Imp.
5. Réimp.
o/–
6. « Bonne entre cent, parce
que L et L font cent
L.-D.
7- « Ces vers, qui sont en rébus de
Picardie, manquent
DES
ADVOCATE
DAMES.
26$
Explication.
Explication.
TTnggrandsousfIeurdesagueuUeasouffté
d'ont s'est trouvé
LJ Vent superflu
tout
Car
son venin
sousdain
sur luy, dont n'est assoubz
il avoit entrepris
Assuréement
['honneur
d'une sa souveraine.
Dessus
Est
cheu
entre
Bonne
Mais
Fut
entre
entre
tant,
deux
pris,
ayant sus toutes
faits
ses
trop subtilz,
pour
soubs Saine.
d'aller
pescher
2.
éternelle
les corps
Si Pénélope
mémoire,
seront
dessoubz
et Lucresse
les lames.
les flames
sans blasmes,
De Cupido
évitèrent
n'est pas dit qu'il n'en soit
Pourtant
Plus
Car
Clouent
pris.
ces3 Dames
que jamais l'on voit croistre
Si jamais
fut des femmes
tout honneur.
de loz, croyez
qu'il en est orè
Dignes
Dont il sera
Lorsque
mais
cent,
Rondeau
Tr~lus
fEn
surpris.
boursousflé
telles
règnent,
les bouches
encore
que jamais.
que par )eur
des mesdisans
bruyt
et fames
infames;
dans l'édition gothique et se trouvent dans le ms. de l'Hôtel de Condé avec les neuf vers qui leur servent d'explication. Il y a un rondeau de Jean Marot aussi en rébus. »
édition de
le cinquantième,
L~ommt~
L.-D.–c'est
t. V, Pin-t2,
t. IV, p. 291-2
Lenglet, in-4',
Dans le ms. de t'Hotet de
« Pour absous.)) L.-D.–2.
Condé ce Rondeau était placé après la Ballade acrostiche
k.r.–/j..L.-D.M.
qui
suit.–3.L.-D.:
266
LA
Considérant
Sont
Que
leur
VRAY
DISANT
immortelle
dire
eo[n]traintz
Dames sont
sans
Plus
g!oire~
en public auditoire
hontes ne diffames;
que
jamais,
etc.
&ï/~
[de
la
Parangonne
escript
des
des Dames,
dont
le commencement
par
lettres
capitales
2.]
le
nom
est
Au
des Dames vertueuses
cathatogue
N'avons3
pas veu ceste dame excellente,
N oble en tous faitz, qui par gestes eureuses
E n nostre
sexe tout
D e sens,
bon bruyt représente.
c'est l'adresse
et la sente-
d'honneur,
entre les parangonnes 5,
E numérée,
B onne,
belle, libéralle,
prudente,
Royne
d'honneur,
exemplaire
des bonnes.
E !te a ce jours que euvres ambicieuses
Tient
soubz le pied et les humble[s]
augmente;
Aux povres gens parolles gracieuses
Joyeusement,
avecques dons, présente;
Grande
en vertus et de vices absente
Nous
la tenons,
car de toutes
personnes
1. L.-D.
<-rotj;r~ h~r nom en toute gloire.
t~o)~
2. (f C'est le titre que porte cette ba))ade dans te ms. de
l'Hôtel
de Condé;
mais ce titre manque dans l'édition
il
est
utile pour montrer que cette
gothique;
cependant
Anne
de
pièce regarde
Bretagne, dont le nom est formé par
les premières lettres de chaque vers. » L -D.
Novons. L.-o.: Nous voyons or.–
Imp.
«Chemin,
L.-D.
voye.))
6. L.-D.: cueur.
5. Imp.
paragonnes.
DES
ADVOCATE
E De est
Royne
Ovous,
dicte,
par
d'honneur,
raison
267
très-décente,
des
exemplaire
Dames,
DAMES.
Muses
Nymphes,
bonnes.
et Preuses~,
la gente
3,
Nays~
N'estimez
glorieuses;
plus vos œuvres
entente.
vostre
E nvers
ceste vous perdez
ente
et tant de vertuz
D ieu la régist,
et couronnes
E n son pourpris
qu'à chapeautx~
comme
d'honneurs
F ait tant
prééminente
Y
Palas,
polite,
Royne
d'honneur,
A ceste
cause
N e partez
C ar nous
E
scu
vous
6,
langues
excéder
pour
comme
avons,
plus
d'honneur,
des
exemplaire
exemplaire
bonnes.
venimeuses,
noz
bournes,
chevaleureuses,
des
bonnes.
0 vous,
Muses,
Nymphes,
:/)!ftMM. L.-D.;
Réimp.
2.
L.-D.
Sapho.
Sybilles preuses.
Chénier dans sa pièce de
Nais est le nom qu'André
en dialogue
a donné à la jeune fille de l'idylle
l'Oaristys
Ce
'n'est pas
de Théocrite
XXVII).
a imitée
(Idylle
qu'il
il
mais
l'a
y a trois
pris
dans Théocrite
que notre auteur
ni la
doit
être
ce
ne
Ici
pourtant
Na;s dans la Mythologie.
ni
la
et
de
Pédasus,
mère d'~Esépus
de Bucohon,
femme
l'on
celle
ni
même
que
mère d'Iphition,
femme d'Otryntée,
du Dieu
comme l'amante
aussi
bien
Phillyre,
que
donne,
et comme mère du cenen cheval,
métamorphosé
Saturne,
n'eût
Chiron.
Le rapprochement
pas été fort poli
taure
n'a dû y
et notre
de France,
poëte de cour
pour la Reine
mis
au
hasard
Il aura
de Naïade.
voir que le nom générique
avait
de Sapho qu'it
celui
le nom de Naïs pour remplacer
aura
et qui, réflexion faite, lui
paru ne
d'abord,
employé
être cité comme un modèle de vertu.
pouvoir
de fleurs. Voir l'article
Chapel
ou couronnes
4 Chapeaux
de
de
M.
Laborde,
p.
20~-7.
du Glossaire
des Emaux
voz.
6. !mp.
vos; Réimp.
L.-o.
tout honneur.
268
L'ADVOCATE
DES
DAMES.
Co/!C/H~'0/
Pour
De
ces
tant,
Seigneurs,
n'estimés
1 bragars
Gentilz
et
plus
les
Etsi~croyezquete!zmotssophisticques
Viennent
de 3 gens
des Dames
Qui,
Pour
se voyant
de
eulx venger
Vous
Veu
La
m'en
que
vray
povez
je suis
disant
leur
grace
desgorgent
croire
sans
Mescaniques,
ditz,
escondis
interditz,
toute
injure.
que
entre
les
nommée,
Advocate
des Dames.
j'en
jure,
femmes,
~'MH<.
t.
ses.
Jmp.
2.!mp.:etReimpr.<–L.-D.:me
des.
3. Imp.
4. L.-D.
la vray disant
Cy finist
Advocate
des Dames,
Mm~oM~~MaM~j.
Marot.
Nous avons cité,
deux passages des prép. 22!-6,
faces de Lenglet
en
voici
un troisième
Dufresnoy
qui se
trouve
dans la dédicace de l'édition
adressée au célèbre
le
bibliophile
« Une pièce sincomte d'Hoym,
I, vin
omise
gulière,
dans
toutes les éditions
de Marot,
paroit
ici presque
pour la première
fois. Je la connoissois
par les
du fils, mais je ne l'avois
ouvrages
jamais vue. J'ai l'oblià vos recherches et à votre
gation
de
goût, Monseigneur
m'en avoir fait acheter
l'unique
trente
exemplaire
imprimé
ou quarante
fois au delà de sa valeur. C'est La
vray disant
Advocate
des Dames.
Ce n'est
un Éloge
pas seulement
d'Anne
de
la bienfaitrice
de Jean Marot
Bretagne,
c'est
encore
une assez
d'un sexe contre lequel il
belle apologie
est toujours
honteux
à un galant
homme
de parler
mal.
vous
la
J ignorois
fissiez
que
et
vous
chercher,
ignoriez
que
je la voulusse
c'est ce qui a causé la seule
avoir
guerre
que j'aurai jamais avec votre Excellence.
» Il s'agit,
on l'a
vu p. 226, note i, d'une
guerre de sept livres cinq sous.
269
La
Voici
Femme
mocqueresse
la transcription
!f La feme moc
vers t $2~,
[Pf!rf~
du titre
qresse
pet. in-8"
mocquée.
de cette
pièce
S.
mocquee.
goth. de fF.
l.
n.
d.
un homme tenant
Au titre,
un bois qui représente
à une
de son épée et parlant
la main sur la garde
femme.
à M. Brunet et
est restée inconnue
Cette
p)aquette
aucun
n'a été decrite jusqu'à présent par
bibliographe.
l'avons
Nous
unique
d'après
l'exemplaire
reproduite
de Lignerolles.
à
M.
le
comte
qui appartient
La Femme
<omme
mocqueresse
mocquée.
femme
desconfortée,
de duei), plaine de larmes,
~Comblée
Je
me suis icy transportée
Comme femme desconfortée
notée
Etsom'auctorité
Que plorez sont noz derniers
termes
LA
270
Comme
MOCQ.UERESSE
femme
Comblée
MOCqUËE.
desconfortée
de dueil,
plaine
de farmes.
mes dames,
preudes
et fermes,
Qui tant sçavez de nobles tours
Contre les assaulx
et alarmes
A,
Des
J'ay
Telle
au faict
conquérans
esté tenue
d'Amours,
en mes jours
à ceste heure cy
jusque(s)
surnommée
en plusieurs
Cours
Une aultre
« Dame sans
mercy~.
Et
Or devez
vous
entendre
x
ainsi
bien taillée,
Que j'estois droicte,
Belle assez, advenante
aussi,
Entre deux modes habillée,
et esveiiïée,
Mignonne,
propre
Trop ne pou moyenne
simplesse,
Doulx
bien
parler,
enbabitiée,
Toutesfois
ung pou moqueresse
Moquer,
Mais gaudir
sans moquer
des povres
par
rudesse,
amans,
Qui pour petite gentilesse
Font entre eulx mille tours
plaisans.
Se je voyois ces bien
disans
Parler
deux à deux,
à par soy,
Et moi de lauder
motz cuisans,
(larder?)
estre à la bonne foy.
Faignant
Se je voyois
auprès
de moy
t. Allusion au poëme bien connu d'Atain
2. Imp.
ses.
Chartier.
LA
MOCQUÉE.
MOCQUERESSE
27!
Ung tas de menus marjoletz~,
de je ne sçay quoy,
De fleureurs
De trop jolis, de nouvelletz2;
je vous prie, regardez
Disoi-ge
pour mon passe temps;
3
« Se sont un tas de pignollets3
Qui ne vallent pas leurs despens
e Mais,
Et,
si
Povres,
Voulant
d'indigens,
égaretz, souffreteulx,
faire des fines gens
Entour
moy
les,
»
»,
en voyois
sans estre honteux,'
Ilz n'en
Si bien
avoyent
assis que,
Ilz s'en
alloyent
que
ung
mon
mot
ou deux
Dieu,
par
tous marmiteux~;
S'estoit
mon estat et mon jeu.
ne sçay de quel Heu,
Se Monsieur,
par son petit page
M'envoy[oi]t
ou camahïeu~,
Dyamant,
Que
je [e reçeusse
pour
gaige
< Allez, aiiez;
»,
que de langaige
Se luy disois je, « mon amy
n'est pas bien saige
maistre
Vostre
»
Il n'y entend
ne fa ne my.
bon blémy
S'il venoit
quelque
[. Marjoletz ou Marioletz, muguets, galants. – 2. Imp.:
bien peignes;
synonyme de
KOBvd/etM.
3. Pignoletz,
de pigne pour
dérivé
un
muguets, freluquets, mariolets. C'est
le dialecte
dans
peigne; on dit encore pigner pour peigner
navrés.
Cotgrave
rouchi.
4. Malheureux, misérables,
Camahieu, ou mieux
traduit m~rmt'teux par n wretched )).–).
dure taillée en
camayeu, sardoine, agathe et toute pierre
M.
de Laborde, p.
eamée. Voy. le Glossaire des Emaux de
[84-9t.–6.1mp.:&em~.
LA
272
MOCQJJERESSE
~nût~~ctf.~r.f.f.––
Que!que
transsy,
MOCquËE.
souffrant
Qu'il ne m'osoit
faire
Du mal qui tousjours
Or c'est
faict,
martire,
à demy
luy
je n'en
empire
veulx
rien
Mais, s'h fust mort de malle mort,
Je ne m'en fusses faict
que rire
Sans lui donner
aucun
confort,
Dont je sçay bien
que j'é eu tort.
J'ay ouy dire à plus de vingt,
Si Dieu n'estoit
miséricordz,
de
onc bien ne vint.
Que
mocquer
Se jamais
à femme
survint
Sur son aage malle fortune,
Ne si jamais mal lui en
print,
Dy' que plus aultre j'en suis une.
0
malheureuse,
plus que Lune
Variable
je te confesse;
ta rigueur
Amour,
importune
Te provoque
toute
destresse.
J'ay refusé
Tant d'enfans
en ma jeunesse
de Maison
de bien,
Tant de cueurs extraictz
de Noblesse
Et tant de gens de beau
maintien
Mais j'ay pirs
le
faict, je
sçays bien,
Et ainsi qu'une
vieille chienne
Choisist
le plus malheureux
chien.
A qui est donc la faulte? Mienne.
En ay ung,
I. Imp.
Je dy.
quoy
qu'il
en advienne,
dire,
LA
MOCQUERESSE
MOCQUËE.
27~
fin m'a déçeue,
Qui
seul enta
QuiseuHen)afinm'adeçeue,
Et si fault que
je l'entretienne
la
Que
povreté ne 2 soit sçeue
Car, si la faulte
est aperçeue
De mon mary,
me velà
morte
Ou à jamais
femme perdue,
Sans eschapper
en aultre sorte.
Je le flatte
je le supporte 3,
Je ne luy sçay quel feste
faire,
Mais de tous pointz
me desconforte,
Tant est plain de mauvais
affaire.
S'il
veult avoir
et je diffère,
de le dire
Il me menace
A mon mary et me
profère
Rigoureuses
parolles de yre;
Il ne me cesse
[.J
M'appelant
En disant
De Paris
« Vielle,
de mesdire,
telle que)te
que je suis la pire
et la plus rebelle
cuides tu estre be)!e*
il? « Je puis beaucoup
Dieu sçait l'honneste
libelle
»,
mieulx
Me dist
Et
Qu'il
me descript
I! semble
Que
je soye
devant
les
»,
yeulx.
à ce fol glorieux
vieil registre.
quelque
Ha, que ai-ge
C'est dommage
fait,
beau
qu'on
sire
Dieux
ne me mittre
t. Impr. seulle.
2. [mp.
me.
telle.
.fK~o~.
]mp.
$. Il ne s'agit pas ici du bonnet d'évêque,
P.F.A-.
5.
je le
imp.
mais bien de
;s
LA
27~.
MOCQUËE.
MOCQUERESSE
"1'
1_-
t_
Le meschant,
le
L_I:_a__
povre belistre
Davoittebisacaucoi,
Quant vint chez
Deust
moy. Esse b[e]au
il ainsi faire du fol ?
tiltre
2?
pas trop vo)!e d'ung vol
mon cueur tant asservy?
D'avoir
Que maudit
puist estre l'orgueil
N'esse
Et l'heure
je le vy.
qu'onques
Il ne seroit
pas assouvy
De trente bagues en ses dois;
du drap, j'en ay chevy,
Quant est
je la doibs.
Mais, de la penne,
ne sçaurois
ung tournois
entretenir
ce seigneur,
Garder
Pour
Et me menasse
Me faire
quelque
Jacobin
assez
de fois
deshonneur;
ne Mineur
Oncques
Ne fut en ce point réformé.
malheur
Ne m'esse pas trop grant
De l'avoir à nul jour aymé ?
l'heur aymé,
Johannes,
il vint en nostre
maison,
Quand
Jehan nommé
Et je l'ay Maistre
Et maistrié'
par mon blason;
c'est raison
Il me maistrie
C'estoit
Telle
fault
boire
qu'on
la brasse2;
la mitre en papier dont on coiffait par dérision les individus
à la peine du pilori. Cotgrave traduit le mot
condamnés
mis au pilori.
mitré, quand il est employé dans ce sens, par
t.Jeiuiaidonné)aqM)itédeM<!ifM.
2. Voir page 264, ligne 8.
LA
Après
Trop
MOCQUERESSE
l'une
l'autre
estrainct
peu
Mesdames,
MOCQUËE.
saison;
embrasse.
qui trop
se je ne suis
grasse~,
Ne vous en esbahissez
pas;
Se n'est pas perdu sa grâce (sic)
Et son honneur
touchant
ce pas,
A grant peine avant mon
trespas
Telle perte recouvrer
puis;
Prenez
donc exemple
en mon cas2;
Mieulx
vauldroit
trembler
en ung puis.
Dont,
De toute
je suis
pour conclusion,
douleur
agitée,
En pleurs,
et en ennuys
soucy,
Comme
femme desconfortée.
Se j'ay dit comme il m'est mescheu
Et ma fortune
j'ay comptée,
Je vous prie que pas ne soit sçeu
Comme
C'est
femme
desconfortée
affin
que exemple
prenez
Et que pas ne vous soit ostée
La bonne grâce que obtenez;
Comme
femme
Comme
femme
desconfortée
A peine tel cas est segret
A la fin c'est chose éventée,
Et velà mon dolent
regret
desconfortée.
Finis.
Imp.
grâce.
2. Imp.
cris.
27<
2y6
t~a~s~'Sic~
Le Monument
durant
des François
le siège.
A la
Haultin,
morts
Rochelle,
dedans
par
Luzignen
Pierre
1.575.
lecteurs peuvent se souvenir
d'avoir vu, à la fin
osdu sixième volume de ce Recueil
(pp. 2~2-),
« Les efforts faicts et donnéz
à Lusignen,
la vigille de
Monsieur
Duc
et
le
Prince
Noëi, par
de Montpensier,
Pair
de France,
Lieutenant
au païs de
généra)
et
soutenus
M.
de
Prince
de
Guienne,
par
Frontenay,
nouvellement.
')
Bretagne.
Imprimé
i~.
La BiMiothèque
de M. le Duc de La Trémoi!)e
une plaquette
in-8*, de huit feuillets non chifpossède
dont
contient
un sonnet
et dont
frés,
chaque page
voici le titre complet
N
Monument
des
morts
dans
François
Le
de
du
rant
le
A
très-illustre
et
trèsLuzignen
siege
Prince
René viconte de Rohan
etc.
magnanime
Par un gentilhomme
de Poitou
blessé durant
ie
La Rochelle Il par P. Haultin Il
siege.
$76.
est donc postérieure
d'une
année au
L'impression
«
des
Efforts
et
assauts
comme
à
la
Relation
poëme
MONUMENT
DES
FRANÇOIS.
277
enn prose
du siège
du
de i $7~.
dont on
on a
a donné
donné des
des
prose
siège de
<y4 dont
extraits
dans ]a note introductive,
VI (292-3,
2C)get
Un
des
sonnets
des
Efforts
est
30;),
iatab!e(~3-~).
signé P.G.S.D.L.C.;taRetationestsignée:G.P.S.
et les dernières
lettres
de restiD.L.C.,
permettent
tuer sieur de la C-.
J'ai pense alors que l'auteur
être le « sieur de la Coste
pourrait
)), qui est trèssouvent
cité dans le récit en prose, p!ut6t
que le sieur
de la Corbière
le sieur
qui n'est cité que deux fos;
de ]a Combe
doit être exclu puisqu'il
fut tué dès le
octobre.
Le gentilhomme
de Poitou,
blessé pendant le siège, qui dédie ses sonnets funéraires
à René
de Rohan,
vicomte
de Rohan
et seigneur
de Froncomme
le
sieur
de
la
Cavait
fait
du récit
tenay,
en prose, ne me paraît pas être un personnage
différent. Le sty)e, les images
et les sentiments
sont les
et je ne doute pas que le récit
en prose,
mêmes,
tes Efforts et le Monument
ne soient du même auteur,
et que cet auteur
ne soit le sieur de la Coste,
si ma
est
des
acceptée
pour
l'interprétation
conjecture
initiâtes.
Je renverrai
d'ailleurs
au commentaire
de la première pièce, inutite à répéter pour cette seconde, en
un détaiL
Le passage
de Brant6me,
cité
y ajoutant
fait
allusion
à
la
visite
de
la
p. 308,
Charles-Quint;
Relation
de l'entrée
de celui-ci à Poitiers,
réimprimée
dans les Pièces
du
Du
Bottai
de l'abbé
justificatives
est
«
Le
huitième
Lambert,
VI, ~t,
plus explicite
jour de octobre ( [ 39) l'Empereur,
qui avoit passé par
Bordeaulx
et autres
de
Bayonne,
lieux, accompagné
le Daulphin,
Monsieur
M. d'Orléans,
enfans du Roy,
et de Monsieur
de France,
le Connestable
passèrent
la
ville
de
et
au chaspar
royale
Lusignan
togèrent
été promptement
teau, qui avoit
reparé
pour ung
tel prince.
»
A. de M.
MONUMENT
278
DES
A très-illustre
FRANÇOIS
et très-magnanime
Prince,
viconte
René,
DE
ROHAN,
etc.
Sonet.
i
tes pères,
vivans par tout cet Univers
D'un los, qui va passant
la mort,
l'oubly
[ett'age;
S Ni
tout
l'or
que
le
Ciel
voua
pour
r
ton
n~t"t~C'P
[partage
Dès
qu'on
emmaillota
tes membres
Ni
les ennuis
Mais
je veux retracer
Mars, séant aussi
dans
le bers
1
passez et les travaux divers
t'a donnez,
ains que ce Dieu volage
Que l'Amour
Voulust
borner tes maux d'un chaste mariage,
Ne seront maintenant
le sujet de mes vers;
Dont
Efface
tout
ta peine infatigable
sus ton cœur indomtable,
le los des hommes
de ton
nom,
Et
le Temps
et la Mort oublieuse,
veux, maugré
R'animer
ces Françoys,
2 l'hazardeuse
qu'Enyon
Fait communs
avec toy d'un éternel renom.
i. Berceau.
lonne.
2.
Enyo,
nom
grec et latin
de Bel-
du
Epitaphe
LUZIGNEN.
DEDANS
MORTS
~M~/<'t~~octo&rft<;74,
sur le portail
montant
du
a~fM~M~
dont
il
mourut
DE
FRAISNE
DU
Seigneur
279
CHERVE
ravelin
J
ou
quatre
cinq
jours
après.
Sonet.
que
l'homme
Tandis
a de mal,
est vivant
qu'il
des
plus vaillans,
Frayeur
C'est le port de ses maux,
de misère,
de tourment,
la seule mort,
Certes
craint si fort,
que l'homme
et leur
force
dernière.
croy moy, jette ta peur arrière;
ça, Soldat,
en ton fort,
cent mille boulets
plouveroient
Quand
de ton sort,
sans crainte
D'un pié ferme planté,
»
Monstre à ton ennemy la contenance
fière.
< Vien
De tels
L'ennemy,
M'envoye
propos
j'allois
qui me voit,
dans le corps
les miens
encourageant;
mirant
une
et deschargeant,
baie mortelle,
Je vivois en langueur
.0 que je suis heureux
ma vigueur,
D'un mal qui peu à peu deffaisoit
Et la Mort m'a donné une vie éternelle.
~80
MONUMENT
DES
Epitaphe
tué
du
sieur
FRANÇOIS
DE LA COMBE
Sergent-ma jor,
le i~~ocfo~
fou/~j;
passer
de /cM<
au
portal
Sonet.
à à par trois jours entiers
une horrible
tempeste
De
de boulets
poudre,
de canons,
et d'esdats
Plus bruyans que )e feu du
père de Pattas <
il frapoit
Quand tonnant
les Géans sur la
teste,
Bruloit,
grondoit,
De nos durs morions
et tomboit
sur la creste
sifloit,
si que le grant
Atlas,
Pilier de l'Univers,
seroit mesme bien las
D'endurer
tels effors, et ceux
qu'on nous apreste.
On
dit que
veut venir à l'assaut;
l'ennemy
Le raport
n'estoit
il faut
vray, mais toutesfois
En avertir les chefs
le
deu de ma charge;
pour
J'entros
!) met
Mon
sous
un porta!
un canonnier
me voit
le feu soudain;
le boulet frape droit;
au mur une peinture
sang imprime
large.
J. C'est-à-dire
de Jupiter.
2. casques.
Voir la Panoplie, par M. de Belleval.
1873, p. 3-5.
Paris,
MORTS
DEDANS
des
Epitaphe
autrement
LA
sieurs
DE
281
Bois-AUBIN,
BoissEC
jeune,
COURT
DE CHIRÈ,
SAINT-JASMES,
NEUF et
autres
et
gentilshommes
`
tués le 2~-OC~O~r~
d'assaut
jour
donné
au
ravelin
Sonet
en
dialogue.
LE
T
LUZIGNEN.
ous
CHATEAUsoldats
de la
Vacherie.
PASSANT.
ces enfans
de Mars,
dignes tous du
de los éternel,
dont la sanglante
rage
De leurs propres
voisins a fait un tel carnage,
Et
Perdront-ils
leur
renom
par
LE
faute
d'un
laurier
ouvrier?
POÈTE.
ne vois tu pas que le canon meurtrier
Passant,
M'a presqu'aussi
conduit
à ce mesme passage
Suivant,
Pa))as,
poussé d'honneur,
d'un
qui m'animoit
LE
et de pouvoir
courage
LE
D'une
toy
qui
guerrier
?
PASSANT.
Avec les corps,
Quoy donc?
Sur Léthéz
iront-ils
embarquez,
Passant,
et d'age,
le peus,
leur
renom
et leur
delà
l'eau?
[gioire,
POÈTE.
escris
sur
leur
tombeau
ces vers en leur mémoire
plume d'acier
Nous avons icy bas nos corps victorieux;
Nos esprits,
couronnez de laurier, sont aux Cieux.
282
MONUMENT
DES
du
Epitaphe
FRANÇOIS
sieur
DU
CHAILLOU,
le 2~ doctobre
l'assaut
donné
au ravelin
de la 7<!C~n'6,
dont il mourut
deux jours après.
blessé
à
Sonet
en dialogue.
LE
de bien,
ommeterre ?
H
fi
désastre
Que)
dis moy,
nouveau
LE
Las
PASSANT.
qui
te cause
veux-tu
mettre
en
ce labeur?
FOSSOYEUR.
un
c'est
Du canon,
pauvre corps, froissé
par la fureur
ce tonnerre.
qui menoit l'autr'hier
LE
PASSANT.
de la guerre
Amy, c'est un hazard,
compaignon
Mais nomme donc celuy dont tu plains le malheur.
LE FOSSOYEUR.
Le Chaillou
Mais
ouy
Car
fut son nom.
bien le malheur,
l'homme
est
Je ne plains point son heur,
où sa mort nous enserre;
bien
il luy faut
heureux,
quand
Résolu comme il fut, que ce n'est point périr
[mourir,
Voler là haut au Ciel, lors que son heure est preste,
Et
Nous
N'est-ce
si l'on
pourtant,
laisser au besoin
point
voit
pour
un malheur
les hommes
vertueux
s'envoler
aux Cieux
qui nous
pend sur la teste?
DEDANS
MORTS
Epitaphe
le 22"
blessé
ainsi
qu'il
dont
du
LUZIGNEN.
sieur
28~
DE FOUCAUT
d'un
novembre
coup
de
canon,
estoit
sur les voutes du Temple,
il mourut
la nuit suivant.
Sonet.
r~oit
cheval
qu'à
S Roide
en l'arçon,
on m'ait
veu
brocher
comme
Et m'élancer
hardy
Au plus espais de la troupe
Soit
Aux
m'ait
veu
un sanglier,
ennemie
la Vacherie,
comme un pilier,
dessus
ferme
d'assaut,
branlant l'espieu
debout,
jours
Fiché
De
qu'on
de furie,
un fort coursier,
corps
sur
corps
faire
une
meurtrier,
boucherie;
assaillant,
assailli,
toujours,
Toujours,
Mon ennemy,
de courage
failli,
m'a
delaissé
la place.
chassé,
Deffait,
est sujet aux hazards,
et de Mars;
Du lit d'honneur
d'Enyon
De telle mort, 6 passant,
suys la trace.
L'homme
vaillant
MONUMENT
28~.
du
Epitaphe
tué le
sur
les
ramparant
neuf
brèche
la
aux
faite
DES
sieur
DE RûUMEFORT,
décembre
i~
ou dix
du
FRANÇOIS
heures
Ravelin
jours
du
de
soir,
la
Vacherie,
roide,
fort
précédens.
Sonet.
De
JL~
bras,
de
reins,
Hé)as
cueur,
bouillant,
J'ay,
frapant
i'ennemy,
Soustenant
les esdats
Blessé,
d'un
versé,
vaincu
sa bravade,
repoussant
de mainte canonnade,
le plus foible assaillant.
Je n'avois
en bataillant,
sçeu mourir
Mais un foible poltron
a d'une arquebusade,
De nuit, d'un coup d'hazard,
près d'une barriquade,
de/fait le tenant
Blessé,
versé,
plus vaillant.
Je pensois bien un jour des
bras, des reins, du cueur,
tuer
le
Lier, couvrir,
mal, )e feu, l'ardeur,
m'alloient
consommans
d'une amoureuse
Qui
rage.
Au moins,
si l'un de vous
cette
eschape
die
à
celle-là
Roumefort
Qu'il
que servoit
seul
l'heur d'un tel
Qu'un
regret
l'espoint,
mort,
mariage.
et
MORTS
DEDANS
sieur
du
Epitaphe
LUZIGNEN.
DE
Sergent
et
de
la
tués
du
major
DES
Sergent
du
Compagnie
tous deux
RIBOUARD
PREZ,
Capitaine
d'un
coup
décembre.
le
285
Luché,
canon
de
Sonet.
T'\es
chacun
dira
qu'inconsidérément
le
i-~Toy
mot, et moypourteledire,
pour prendre
Nous estions
comme un blanc pour l'objet de la mire
D'un
Prez,
juste canonnier,
qui tira
vitement;
et mesmes l'instrument
d'embas,
Qui sépare du corps ce qui au corps respire,
Ne sont qu'exécuteurs,
ou du veuil ou de l'ire,
Mais
les causes
Ire ou veuil,
arrestez
au Ciel
premièrement,
Et ceux, qui vont disans que nous fismes fort
Ne sçavent
les doit conduire
aval,
quel chemin
Et le glaive douteux
leur pend dessus la teste.
Povres
gens, pensez
sur la mer d'une
Agitez
Se puissent
t. Imp.
garantir
Paures.
vous
que
forte
tempeste,
et des rochers
des bancs
les sages
mal,
nochers,
?
286
MONUMENT
du
Epitaphe
DES
FRANÇOIS
sieur
DE PUY-JOURDAIN,
du sieur de Saint-Gelais,
frère puisné
et autres
gentilshommes
du Ravelin
prise
et soldats
de
la
Vacherie
le 2~).~ de décembre.
Sonet.
D
de tabours,
canons,
JL/L'atf,
de cris
et de trompette,
hautement
respondoit;
frapé rudement,
assaillant
ia poussière
Desjà
mordoit,
A chef bas renversé sur la terre
sujette;
maint
La
victoire
et sa palme,
en nostre
ame pourtraite,
La colère au sang noir
sur
nous s'espandoit,
qui
Un dépit
dont
le cueur nous fendoit,
furieux,
Nous firent
une honneste
retraite.
desdaigner
Le dessus
de ia terre
A nos membres
Mais
le Ciel
bouffis
a J'esprit
et l'air
servent
couronné
tant
seulement
de monument,
de victoire.
Ni trompette,
ni cris, ni tabours,
ni canons,
Ne menoient
tant de bruit que bruiront
nos renoms
Sur la terre et en l'air d'une immortelle
gloire.
DEDANS
MORTS
Epitaphe
et
du
LUZ!GNEN.
DE LA MONJATtERE,
sieur
autres
gentils-hommes
tuez aux
autres
Chasteau,
et soldats
assauts
décembre
~OMM~2~
au
287
à la
Ville,
et
à la Mote.
Sonet.
j-~rince,
Contre
Et vouloir
Pour
quelle fureur t'a si fort animé
ta nation
pour t'en faire une
la voye
par sa mort faciliter
te rendre
seigneur
d'un
fort
tant
proye,
estimé?
Françoys,
quelle poison~ a tant envenimé
Vos sens et vostre cueur ? Quelle enragée
joye
arméz d'allégresse,
Vos bataillons,
convoye
mont de Dieu bien aimé?
Au sac du Mont Sion,
le ]oup et la fère sauvage,
poursuit
de rage,
est veu, s'il n'est poussé
Et peu souvent
ses dens sur un chien comme luy,
Ensanglanter
Un
chien
Et l'homme,
Sur soy mesme
Plus
inhumain
estre l'apuy,
de l'homme
qui devroit
tournant
son bras impitoyable,
son semblable.
qu'un loup, se paist de
i. Du féminin potio.
288
MONUMENT
DES
du Capitaine
Epitaphe
LUCHÉ,
VIRÉ et autres
gentilshommes
pez
de la Vacherie
jours
après
lesquels
LA
Mort,
tu n'as
Vivra,
tant
Ne parlera
C'est
soldats
moururent
à la prise
r'eschaquelques
d'iceluy.
en dialogue.
MORT.
ce pouvoir,
et leur vertu suprême
que vivra la Terre,
dans les Cieux.
MORT.
et le monde oublieux
périra,
de toy en sa vieillesse
extrême;
LA VERTU.
là ton
Loyer
et
DE VIEUX-
mon coup, non pas la vertu
mesme,
tous ces tombeaux,
d'hommes
pleins
LA VERTU.
[vertueux;
LA
La Terre
du Sieur
des ~~Mr~uM
Sonet
Rienn'eschape
Tesmoins
FRANÇOIS
de leur
dernier
vertu,
mais lors un diadème,
coup,
d'hommes
les fera Dieux.
LA
MORT.
Si Dieu, qui ne meurt
point, de sa riche couronne
Pour tes rendre
immortels
leurs testes environne,
Je n'ay point de
sur la divinité; i
pouvoir
LA
Je suis
L'homme,
Changera
VERTU.
fille de Dieu, de Dieu
toujours
vivant;
s'il va mes pas
qui est mortel,
suivant,
ce qu'il est en immortalité.
MORTS
DEDANS
LUZIGNEN.
289
du
TERRE-FORT
Capitaine
mort de maladie
Epitaphe
à la
fin
du siège.
Sonet.
point du nom de mes ayeux,
sçache que je suis le vaillant
Terrefort,
de
de
et
d'effort,
vertu,
courage
Qui d'honneur,
mon nom de titres glorieux.
Ay couronné
assant,
JrMais
Les
ne t'enquiers
hommes
leurs
d'aujourd'huy,
fils
[nepveux,
et leurs
sans espoir de renfort,
qu'un jour d'assaut,
de mon fort,
l'ennemy
J'ay peu seul repousser
des Preux.
Et mon nom se lira dans le tableau
Sçauront
Mon
frère,
propre
les assaillans
Parmy
Peut au prix
Mille
Quand
L'ame
hélas
tesmoin
afronté
face
de son sang
lauriers
un
croissoient
à face,
ma valeur
raconter
autour
plus fort que moy,
fuit, et le corps demoure
P. F. X.
de mon audace,
de ma rondache
au
la Mort,
sans chaleur.
lit
m'a-
[tache;
19
MONUMENT
2~0
·
DES
FRANÇOIS
du sieur
DE CHALIERS
Epitaphe
blessé le 2~
décembre,
dont il mourut
jours après.
~u~uM
Sonet.
Y es
neuf
Muses,
Vénus,
LM'enrichirent
Titan
et les Carites
1
la bouche,
et la face et les yeux,
De sçavoir, de beautéz et d'atraits
gracieux,
Et le chef et le corps de grâces
non petites
Mars
et sa setir2, qu'on dit Dieux des guerres
mauRenforcèrent
ma chair et mon sang généreux
[dites,
De muscles
et de nerf, et de cueur vigoureux,
Pour
mener
Ce m'eust
Des
Et
au besoin
esté
assez
premiers
quatorze
que les deux derniers
Mars
et sa seur
Et d'eux
Les
les mains
pour
et vites.
longuement
joints unanimement,
ailleurs eussent prins
Bellone
et des premiers;
Venus
Carites,
Titan,
). Les trois Grâces.
2. Bellone.
vivre
basses
ont
denait
place.
ies faveurs
je n'ay plus en la face
et les neuf Seurs.
LUZIGNEN.
DEDANS
MORTS
2C)[
les Gentils-hommes
de tous
et soldats
Epitaphe
morts
durant
le
siège.
Sonet.
un camp,
L)D'un
où de la faim ni l'ire,
ni la rage
l'autre
ennemy
dedans,
dehors,
ennemy
des
l'autre
de nos bras,
dens,
repos
L'un tourment
haut
le feu de nostre
courage;
N'ont peu dompter
ou de la Mort ni la peur, ni l'image,
coups,
de nos ans
deux couteaux
Deux ennemis
cruels,
sur nos testes pendans,
et dedans
Et dehors
un desir d'un autre age.
N'ont
peu nous engendrer
Des
Vous,
Recognoit
Arrousez
François,
que la postérité
de l'immortalité,
pour auteurs
de l'onde
chevaHne~
nos tombeaux
Poètes
soldat de cueur
qu'un
ni par assaut,
Ne peut estre forcé par faim
d'une force divine.
Quand il est apuyé
Chantez
à nos
neveux
i. De l'eau de la source d'Hippocrène
coup de pied le cheval Pégase.
que fit
jaillir
haut
d'un
MONUMENT
292
DES
FRANÇOIS
tumulaires
nous fn
!nindrnn<: xn
ces ces sonnets
en joindrons
un n)n<:
plus
mais
tout
à fait du même
et
genre,
sert
Nous
l'avons
relevé
à
qui
d'épitapherée!te.
Loudun
dans l'église
au
Saint-Pierre-du-Martray,
Arécent,
basdeiavi)[e.Lecadre,aumiiieuduque!i)est
en capitales
est posé contre
le pregravé
romaines,
du co))atéra[
mier pilier
est
et
droit,
qui
unique,
du
côté
du
en bas une tête d'ange
regarde
chceur;
et en haut un fronton,
au
des armoiries
avec,
centre,
effacées.
J'en reproduis
en y ajoutant
l'orthographe,
la ponctuation
et sans indiquer
les lettres fiées.
Sur le trespas de feu Loys de Lormeau,
–
Escuyer,
Sieur de Falourdet
et de Maignicourt
en party,
Gouverneur de RonM~
Maistre d'Hostel
de Monseigneur
le Dm
et de Pingney,
Pair de France,
Luxembourg
Prince de Tingry,
etc.
est léger des fragiles
humains
que l'heur
i--< Que fresle est leur plaisir et leur bien peu durable
Tu en fais, Falourdet,
un essai lamentable,
Ton trespas
nous causant
des regrets
inhumains.
T as,
Ton
cueur,
qui fut porté aux généreux
Tes services
rendit aux Princes
agréable
Tu fus modeste,
accort,
discret,
honeste,
Bien
que
tu n'euss'
encor
que
lustres
sept
desseins,
(~t'e)
a)tfnab)e,
attaints.
Ton
ton heureuse
esprit vif é prompt,
mémoire,
Ta bonté,
ta vertu t'aquéroit
de la gloire,
Mais, au lieu de ceuilir le fruit de ton souhait,
La
Au
Ne
Parque
inexorable,
milieu de ton cours
pouvant
voir
florir
extrême
fauche
en violence,
ton
un homme
espérance,
si parfait
~t6<)'n/t6t6.
Gfft (Gratia)
1. Rosnay (Vendée),
me M/o,
gra
co;
à quinze kilomètres
humo.
de Luçon (?).
DEDANS
MORTS
LUZIGNEN.
29~
des sonson-t
rhmc
rare
rare aue
au ~~c.to
reste ~e
que des
Ce n'était
pas chose
et
les descriptions
sur les tombeaux;
nets gravés
de nombreux
en donnent
de Paris
les épitaphiers
de ces
et l'on doit penser
que beaucoup
exemples,
dans les
recueillis
trouve
funéraires
sonnets
qu'on
gravés
des poètes ont été réellement
œuvres imprimées
nombreux
Ils sont d'ailleurs
trop
sur des monuments.
mais,
ici
uelques-uns
n'en
que
indiquer
pour
de
ceux
consonnet à ta suite
i'ai ajouté un
puisque
la
de Lusignan,
je demanderai
sacrés aux défenseurs
H est du
un autre.
encore
d'en transcrire
permission
la date de ce
xvii~ siècle et dépasse
par conséquent
et qu'il est de
il est inédit
comme
mais,
recueil;
éditions
meilleures
qui
it complétera l'une des
Racan
Elzévirienne,
dans la Bibliothèque
été
aient
publiées
est
écrit de la
sonnet
Ce
où il est naturel
qu'il figure.
de la
sur la garde d'un exemplaire,
main de Fauteur
en )&2H, et
donnée
des Bergeries
édition
troisième
le même évidemdu poète,
au confesseur
s'adresse
de M. Tenant
dans l'édition
est adressé,
ment auquel
de Latour
(t.
209), le sonnet:
Puisque
cœur
mon
enclin
à repentance,
etc.
à M. Tasa appartenu
des Bergeries
L'exemplaire
à
en ~74
fait figurer
l'exposition
il l'avait
chereau.;
et c'est là
du
tivret),
Tours
(n" !393
rétrospectivede
On va voir qu'il en vaut la peine
que je l'ai copié.
de ne pas le faire condommage
et que ce serait
na!tre:
de lenterner
temps
dens la semaine
Nous
revoycy
Où toute âme qui n'est pas saine
A soing de se mediciner.
1 n'est
plus
Monsieur,
Les doutes
qui devés rafiner
dont la mienne est plaine,
MONUMENT
294
DES
FRANÇOIS.
Vous
Vous m'oteriés
m'oteriés
d'une
d'une grand
grand
Si vous les pouviés deviner.
Je n'entends
Ma conscience
Moitié
Entre
figue,
peine
point vostre métode;
est à la mode,
moitié raisin
vos mains
Si j'ay faict tort
J'ai faict plaisir
je me resigne
à mon voisin,
à ma voisine.
On a beaucoup
parlé de la mauvaise
orthographe
de Racan; je t'a) transcrite
exactement
et elle est
ici très-bonne.
En même
ce
feuillet
vient
temps
prouver
dans une lettre
que Maucroix,
citée
par
M. Tenant de Latour
(t.I,xxi),
généralise
trop quand
en transcrivant
une citation
de Malherbe,
écrit
à
Boileau
« Ne trouvez
vous pas
ptaisantauej'écrive
des vers comme si c'étoit
de la prose? Racan
n'écrivoit pas autrement
ses poèmes
». Le sonnet
autodes Bergeries est
graphe de
l'exemplaire
parfaitement
transcrit
en vers.
A. de M.
29$
La
Vie
Saint
Jehan
Baptiste.
de Brunet,
t.V!co_
éditions
de diverses
U9~,
(Jtonnes
Jean, depuis t édition
de la
gothiques
Le
du XVe siècle jusqu'à celles de Jacques
anonyme
la
Voo
à Rouen.
Morin
et de Martin
Forestier
réimde celte que nous
bibliographique
description
primons
Amen. S. 1. n. d.
La vie saint ieha baptiste.
6 ff. de 24 lignes
vers i~;],
in-4 goth. de
[Paris,
à la page.
n
peut
voir
le Manuel
l'indication
vie de Saint
dans
de Jean Trepperel.
Au
Au titre, la grande
marque
Christ
le
un bois qui représente
du titre,
verso
S. Jean,
et à sa gauche
la Vierge,
ayant à sa droite
sur
Le Christ
pose. les pieds
tous
deux agenouillés.
scène
une
se voit
au-dessous,
la boule
symbolique-,
dans la
un diabte
un patient
de l'enfer;
précipite
du
verso
Le
monstre
d'un
fantastique.
gueule
de la fin,
trois
par tes
quatrains
Se f. est occupé
la moitie de la page. L'autre
environ
qui remplissent
la décolmoitié est occupée
par un bois représentant
à
est
Le 6e f.
blanc,
lation de S. Jean Baptiste.
VIE
S.
JEHAN
BAPTISTE.
moins
la marque
)a
moins qu'il
qu'il 1 ne répète
de Trepperei
il
Trepperel
à
manque
de là
l'exemplaire
Bibliothèque
nationale
que nous avons eu sous les yeux (Y. +'
6,40 Rés.).
dans la première
On remarquera
strophe
la mention utile
nous
faisons
solempnité.
Comme
ce livret ne portait
pas de date, les crieurs
Je vendre non-seulement
pouvaient
tous les ans à la
porte des églises, mais à toutes les fêtes du saint. La
plus importante
est celle de sa nativitéle
24 juin, qui
le 23, mais on
avait sa vigile
célébrait
aussi le
juillet
son octave en l'honneur
de sa circoncision,
le 2 juillet sa sanctification
dans )e sein d'Elizabeth
par la visite de la Sainte
le ~9 août sa déVierge,
collation,
et sa conception
le 24
Il y avait
septembre.
là autant de
la
regains
vente.
pour
M. Gustave
à la fin de sa traduction
Brunet,
de
la
Légendedorée,
Paris,
Gosselin,
,843, in-, 2. adonna
~R''sssiondenotreviedeS.Jean
Baptiste
i'édttion
de Trepperel..
d'après
La
Vie ~Mef
Jehan Baptiste.
nom
de la Vierge
Marie
de la Saincte
Trinité,
Sainct Jehan vous
De
diray la vie,
M Dont nous faisons
solempnité.
u
~Et
Il delaissa
la compaignie
Du monde et
tous
[quitta]
honneurs,
Et au désert usa sa vie
En pénitence
tous
les
jours.
S.
VIE
BAPTISTE.
JEHAN
Sachez
qu'il fut plus que
Il baptisa
Nostre
Seigneur;
Il mena vie pure et nette;
![ est après
Dieu
2C)7
Prophète;
le greigneur.
dist à Zacharie,
estoit en la Loy,
Prophète
1
auroit
Elizabeth
iignie
Gabriel
Qui
Que
Et que
en brief
elle concevroit.
eut ouy ce Zacharie,
Quant
ne le peut nullement
Croire
Que jamais en jour de leur vie
Ils peussent
avoir
Comment
D'une
Ne
De
moy,
Et,
Tu
suis
dist
Lors
« Tu
de cent
seroit
qui
n'as
enfant.
seroit-il
brehaine~
comment
ung
l'Ange
pas bien
enfant
né
ans,
engendré
chanu~ et
blans?
»
à Zacharie
l'entendement,
pource
que ne le croys mye,
»
seras muet vraiement.
Le preudon
le parler
perdit;
A l'ostel vint moult courroucé,
Et lors bien apperçeut
et vit
Que vers Dieu avoit offencé.
Avec
sa femme
va gésir
1. Imp.
avoit ligne.
femme stérile.
ou baraigne,
2. Bréhaine, bréhaigne
mot s'est conservé dans l'anglais moderne barren.
3. Blanc, du latin canutus.
homme de bien.
4. Prud'homme,
Ce
VIE
2C)8
Pour
S.
faire
JEHAN
BAPTISTE.
le vouloir
de. Dieu
Jehan sans mentir
Saint
Adoncques
Si fut engendré
et conçeu.
bonne
Héiizabeth,)a
Quant eut sentui'enfant
Toute
que pourroit
Tantost
Toute
Par
se prist
seule
la ville
Pour
bouter,
et craignant
blasme
honteuse
Ne sçavoit
les champs;
aller,
des gens.
qu'avoit
i]z disoient
penser.
à cheminer
parmy
n'osoit
la honte
Car
dame,
communément
Que l'Ennemy
enfanteroit,
Et d'elle s'aloient
mocquant,
Dont souvent
en son cueur
Mais
la bonne
Qui estoit[de]
La vient véoir,
Par
très
Nostre
De
plouroit.
Marie
Vierge
sa parenté
n'en doubtez
grande
mye,
humilité.
Dame,
qui
estoit
pleine
Nostre
Seigneur
Jesucrist,
veoir sa chère cousine;
entendez
fist.
que l'enfant
Si vint
Or
Dedans
S'agenoulla
le ventre
devant
de sa mère
son
maistre~
l. Saint Luc, dont le premier chapitre est tout entier
consacré à la vie de Saint Jean, dit seulement,
verset 41
K Et factum est, ut audivit salutationem
Maris Elizabeth,
exsultavitinfans
in utero ejus. »
On peut rapprocher du
S.
VIE
Doulce
Doulce
chose
chose
ilz
Car
Et,
Et
JEHAN
on
Hfutditqu'itseroit
Le nom son
Mais
père
son
ne parloit
Que nul par
Aulcun
En
Que
Tantost
fut
né
baptiser,
nommé
sans
doubter.
muet
qui
estoit
par escripre,
deffendit
signe
sur )uyvou)ùt~
que
nom
dire.
it a escript
papier
Jehan
il seroit nomme;
du
sans contredit,
après,
fut Jehan appetié.
L'enfant
Or
Quelle
vous
vie
Oncques
De sa
Jehan
Saint
père,
Et
amère,
pas amère,
pas
deux
à naistre.
tous
que
après
le vouloit
299
non
non
est,
est,
estoient
BAPTISTE.
diray,
Saint
vin,
vie
il
mais
Jehan
citre,
ne
ne
qu'il
mena.
vous
plaise,
servoise2
gousta.
les Talmurécit de notre poëte la légende
que rapportent
la Genèse
et Jacob.
On lit dans
distes
sur Esaü
(XXV,
dans
son
enfants
«
Comme
les
s'entre-poussaient
22)
Rebecca dit
Si cela est ainsi,
à quoi suis-je
destisein,
le
» A ce verset,
le Seigneur.
née
Et elle alla consulter
Midrasch
63) ajoute le commen(Genèse'Rabba,
chapitre
« Chaque
fois que Rebecca passait devant
taire suivant
Jacob
ou une maison
une synagogue
d'études,
s'agitait
devant
un
fois
temple
qu'elle passait
pour sortir;
chaque
Midrasch
sortir.
s
Un
autre
Esaü
s'agitait
pour
païen,
dans le sein de
rapporte
que Jacob et Esaii se disputaient
dans
ce
la
leur mère
à qui appartiendrait
prééminence
sur
la
et dans l'autre
monde
Genèse).
(Yalkout
[. Imp.
vouloit..
z.Sortedebière.
VIE
300
S.
JEHAN
BAPTISTE.
ne pécha mortellement
Onc
Et fit
moult grande pénitence;
En Dieu mist son entendement,
Et là estoit son espérance.
Et sachez
que
les vestemens,
Queaudésertavoit
portez,
Furent
usez en peu de temps;
n'en furent reconfortez.
Oncques
La
afluba.
peau d'ung chamel2
Pour couvrir
sa fragilité;
n'usa
Oncques
puis vestement
Fors cestuy là en vérité.
Au désert
tout
nud
il aHoit;
En prenant
sa réfection
Souvent
les yeulx au ciel
Par très grande dévotion.
levoit
Et de penser il ne cessoit
Au benoist corps de Jésucrist,
Et bonnes parolles
mettoit
Comme
on [le] treuve
par escript.
Trestout
Qu'il
estoit
le monde
Dieu
Pour la vie qu'il
Et pour ses faitz
si disoit
de Paradis,
demenoit
et pour ses ditz.
i.!mp.:Ot!<uM.
2. Imp.
flamel, ce qui n'a aucun sens. La restitution
est bien facile quand on se souvient de S. Mathieu,
III, 4
« Habebat vestimentum de pilis camelorum x et de S.
Marc,
« Erat Joannes vestitus de pilis cameli. » Dans l'art,
I, 6
cet habit tissé en poil de chameau est devenu une
peau de
mouton.
S.
VIE
n_a
I_t__
r~
[s'en] vint sans
qui lors régnoit
tollu la femme
Jehan
Sainct
A Hérodes,
Et qui avoit
BAPTISTE.
JEHAN
301
..ml
nul
rliffsma
diffame
Asonfrëre~ettamaintenoit.
luy dist moult de laidure
:c Tu ne fais pas bien;
Et luy dist
Tu pèches trop en ta luxure;
tu le 2 sçez bien. ))
Tu te damnes,
Jehan
Saint
à son joUer~3
Jehan en prison fust
dist
Hérodes
Que Saint
Et que boire
aucun
Par
La
Dame
mis
ne que mengier
ne luy fust transmis.
avoit
moult
grant
ne laissast
frisson
4
aller
Que Hérodes
Saint Jehan,
qui estoit en prison,
Affin que plus il ne preschast.
Hérodes tint
ung jour de feste
ronde à [tres]toutes~gens;
Table
faisoit grant feste,
De sa fille
Qui faisoit tant d'esbatemens.
Quant
il la vit ainsi
dancer,
faire
Il dit, pour tuy
plaisir
< Ce que me vouldras
demander,
sans faillir.
Je le t'acorde
< Ce que [tu] me vouldras
Je le te donne sans doubtance,
requerre,
d'Hérode
i. Hérodiade, d'abord femme de Philippe, frère
Geôlier.
les.2.
4.1mp.:
3.
Imp.
(Marc, VI, 18).
d'Hérodiade.
et
fille
d'Hérode-Philippe
5. Salomé,
frission.
n.
VIE
302
Soyent
S.
JEHAN
villes,
Ou la moitié
BAPTISTE.
chasteaux
ou
terre,
de ma chevance.
»
La fille si fut conseillée
Que ne demandast
que le chief
De Saint Jehan, affin que finée
Fust
sa vie
à [très]
grant
meschief.
le Roy ouyt la demande
sa fille luy faisoit,
Incontinent
son Borreau mande
Et que le chief donné luy soit.
Quant
Que lors
Le Borreau
fut tost apresté
Pour
le bon saint faire mourir;
La fille avec luy a mené
En la prison
le chief
Saint
quérir.
Jehan s'agenoulla
Et à Dieu fist son oraison
à terre,
Que ceulx qui le vouldroient
Eussent
de leur péché pardon
« Je te supplie,
requerre
Roy de gloire,
me requerra
Que femme,
qui
Et qui fera de moy mémoire
En tout le besoing qu'elle
aura,
«Tuottroy[es]savou!enté
Et,seenfantensoncorps[e)!ea],
Il puist avoir prospérité,
Avec santé tant qu'il vivra 1.
»
t. Il est assez singulier de voir S. Jean
protecteur des
lui
elles.
La
femmes,
qui périssait par
piété populaire avait
moins de délicatesse,
et il est curieux qu'à Gênes, il soit
encore interdit aux femmes de pénétrer dans la belle cha-
S.
VIE
Adoncques
Et luy dist
soies
Ne
Dieu
Le
ce qu'as
baisse''
moult
Le
chef
Le
lui
puis
Tantost
mis
on
Roy
sans
après,
A sa fille si le donna.
Et
Le
la fille
présenta
lors
il advint
A la mère
Car
maladie
en ung
les
grant
à sa
en
présent
mère,
présent
amère,
puis
jours
et en
plat,
le porta;
nul débat
doulceur
oncques
ne tumbast
Que
En tous
En
par
chief
Mais
mye
entièrement.
si fut
au
Et
mercye;
doubtés
trenche
chief
»
doulcement;
n'en
fiert,
amys,
requis.
Jésus
303
Ange
« Jehan,
en riens
estrange,
Jehan
tiran
ung
beaux
Saint
Alors
Le
descendit
t'ottroye
col
BAPTISTE.
JEHAN
troys
fut
ne fut
fois
journée
le jour;
tourmentée
douleur2.
de San Lorenzo
à la cathédrale
pelle de S. Jean Baptiste
s'arrêter
aux
balustrades
elles doivent
qui la ferment.
Guida a.'tMtMpcr~ct'Ma~'GeHOM,
1846,1.1, I,
M. Alizeri,
curieuse
faite pour la seule famille
j, rappelle
l'exception
à
dont
les mariages
des Campanari,
célébrés,
y étaient
de
la
lors de l'érection
cause de leurs libéralités
chapelle.aux hommes,
et nous avons vu, derrière
On montre, toujours
une chaîne qui passe pour celle que S. Jean portait
l'autel,
et les maillons
sont d'une
elle est si longue
dans sa prison;
telle forme que ce ne peut être qu'une chaîne de port ou
de rue, rapportée par tes Croisés de quelque ville d'Orient.
basse.
t. Imp.
<' mal de Saint-Jean
2. On appelait
», ou par
l'épilepsie
VIE
30~
M~t'
Nous
Qui
Nous
De
S.
JEHAN
devons
tel
BAPTISTE.
saint
de tel
douleur
et tel
peut
maladie
trestous
bien
Nous
réclamer,
peine
préserver
si villaine.
prions
Dieu
dévotement,
Et
Sainct
Jehan
Monseigneur
à saulvement
Qu'il
nous maine
En
Paradis
où
Baptiste,
il habite.
Amen.
ellipse « mal de saint n. Cotgrave
cite cette expression
qu'il
traduit
par « the falling sickness
». On trouve
dans Bonaventure
des Périers
t. H, p. 17;) la locution
(éd. Jannet,
« malades de saint)),
et nous voyons par un passage de
Régnier
(satire
au comXt*) qu'elle était encore employée
mencementduxvu"
siècle:
Si c'estoit mal de
ou de fièvre quanaine.
saint,
Nos ancêtres
avaient
donné des noms de saints à une foule
de maladies,
en raison
des affections
étaient
censés
qu'ils
Les miracles
guérir.
leur attribuait
et souvent
aussi
qu'on
la conformité
de leur nom soit avec le nom soit avec le
étaient
siège de la maladie,
de ces dénominations.
l'origine
On appelait
« mal Saint-Anthoine
<;mat Saint)) t'ërésipéte,
Lazare ou Saint-Ladre
« mal Saint-Main
))
xt'étephantiasis,
la gâte,
« mal
» la
«
mal
SaintSaint-Aignan
teigne,
Fiacre
s ta fistule,
« mal Saint-Gilles
« le cancer,
» mal
Saint-Marcou
» les
«
mal
Saint-Roch
ta
maladie
écrouelles,
des paveurs
de Paris et des tailleurs
de grès de Fontaineetc.
Saint
bleau,
etc.,
dont
nous
Mathurin,
publierons
la Vie, avait
prochainement
le pouvoir
de guérir
les fous,
à la fois, comme
le dit M. Jannet
dans
le Glossaire
de
« parce que fou en italien se dit
Régnier,
maMo, mathelin
en français)),
et parce que la
la guérison
légende lui attribue
miraculeuse
de la fille de
Maximien
atteinte
de
l'empereur
folie
« démoniacale
».
En ce qui concerne
le « mai
plus
particulièrement
St-Jean
à un travail
», nous renverrons
inséré dans le
t. VIII
des Mémoires
de la Société
des Antiquaires
de
Normandie
Du Culte de saint
des ùsages
yMn-B<!p:;jfe
profanes qui s'y rapportent.
3°!
yMtcftM
Ung
du
Roy de Franche
en
de la D~ncA~
brief
au très noble
faicte
Empereur
Charle,
et
la
Response
dudit
Seigneur.
François
de Char)es-Quint,apres
le~ prisonnier
la
bataille
de Pavie, avait signé le traité
de Madrid
et donné ses deux fils en
recouvrer
ia
otage,
pour
liberté
Il
était
bien
résolu d'avance
à ne pas
(t )z6).
les conditions
le
lui
avait
remplir
que
vainqueur
Les
alliés
revenaient
au roi de France
imposées.
en voyant
la
de son rival.
Les
grandir
puissance
Vénitiens
l'aidaient
à reprendre
la guerre
en Italie,
où !es.so!dats
de Chartes-Quint
venaient
peu dociles
de pifier
et
de
faire
le pape
Rome,
prisonnier
Clément
VII. Le roi d'Angleterre,
Henri
était
VIII,
entré
dans la ligue de Cognac,
formée
par la mère
de François
Louise
de
du
1er,
Savoie,
Régente
Le
soin
de
Royaume.
à son
premier
François
I~,
retour
en France,
fut de s'entendre
avec Henri
VIII;
et tous deux résolurent
à Charles-Quint
d'envoyer
un défi de guerre,
de rendre
contre
pour le sommer
les
fils
du
roi~deFrance
et
de
rançon
payer au Roi
une somme
d'Angleterre
considérable,
que l'EmpeP.
F.
X.
M
LA
~06
reur
lui
avait
le paiement.
C'est
ce
Guyenne~,
DEFFIANCHE
empruntée,
défi
et
que le
le héraut
et dont
héraut
d'armes
it différait
d'armes
toujours
de
d'Angleterre,
France,
Cla-
Science des Armoiries;
(La vraye et parfaite
les
définit
v°
longuement
Héraud)
Paris,
1660,
in-fol.,
déclaraient
les
devoirs
des
hérauts
fonctions
et
d'armes,
qui
les Étatsla paix,
la guerre,
convoquaient
proclamaient
« cris et
faisaient
des
l'ordre,
généraux,
y maintenaient
couronnements
des
aux
sacres
et
rois,
proclamations
des mariages
et magnificences
étaient
les messagers
nupdes enfants des rois et des
aux baptêmes
tiales, assistaient
de toute espèce.
aux
festins
et aux cérémonies
princes,
entrée par toutes les cours des
Leur charge leur donnait
leur
et
seigneurs
personne était sacrée comme
princes
« ))s avoient
la puissance
de
celle
des ambassadeurs.
mal
des
et
nobles
les
vices
chevaliers,
escuyers,
reprendre
les chasser
des joustes,
vivans,
et, s'ils ne se corrigeoient,
tournois
et behours, etc. ))
était
assisté
de seize hérauts,
Le roi d'armes
qui portaient
les noms des provinces
Bourgongne,
Normandie,
Anjou, Valois, Berry,
Dauphiné,
Bretagne,
Alençon, Orléans,
PotPicardie,
Bourbon,
G~MM,
Champagne,
Angoulesme,
tou et Provence.
!t n'y avait en France qu'un seul roi d'armes, qui preLouis XI créa un roi d'armes
nait
le nom de Montjoye.
mais
son ordre,
j~ont-.S~Mt-MKM,
appela
qu'il
pour
à celle de Montjoye.
réunit sa charge
venaient
les poursuides hérauts
d'armes
Au-dessous
limité.
«
Us estoient,
n'était
dont le nombre
pas
t~nt.f,
le
comme
les hérauds, baptisés par le roy ou
prince après
du nom des
ès
festes
leurs
solemnelles,
non
pas
soupés
mais seulement
ainsi
les
et
roys
hérauds,
que
provinces,
comme
ou de bonne rencontre,
de quelque
mot gaillard
VerdLa
Verdure,
Claire-Voye,
Plain-Chemin,
Jo~-C<Mr,
Beau-SemSans
Gaillardet,
Mentir,
Dit-le-Vray,
Luisant,
mots joyeux, et leur estoit
ou autres
blant,
Haud-le-Pied,
bonne
ou
une
une
bourgade pour leur entrepension
assigné
»
Il
fallait
avoir
été poursuivant
et
nourriture.
tien
pour
héraut.
être nommé
sur
dans Paillot une foule de détails curieux
On trouvera
de
hérauts.
le costume
et les armes des diverses espèces
l.
Paillot
DU
rence
Leur
<, portent
message
ROY
DE
à l'Empereur
ils
rempli,
FRANCHE.
dans
reçoivent
307
sa ville
à
de Burgos.
leur
tour
la
Clarenceux
est le nom d'un des membres
du Collège
des hérauts
Sous le règne d'Edouard
d'Angleterre.
III, il
existait
le pays
déjà deux rois d'armes
qui se partageaient
et portaient
les noms de Norroy et de Surroy, c'est-à-dire
roi du nord et roi du sud (le Trent formant
la limite de
leur juridiction).
Lower
(Curiosities
of Heraldry,
London,
nous apprend
t8~,
in-8,
p. 22t)
que le nom de Surroy
fut changé par Henri V en celui de Clarenceux,
pour honorer un des hérauts d'armes du duc de Clarence son frère.
Cette appellation,
abandonnée
sous Henri
VI, fut rétablie
sous Edouard
et
s'est
maintenue
tors.
IV,
depuis
Quant à Norfut
c'est
lui
en
de
déclarer
la guerre
roy,
qui
j;;7
chargé
à Henri H, ainsi que nous l'apprend
une curieuse
plaquette
de Reims en 84
reproduite
par la Société des Bibliophiles
le Discours de ce qu'a faict en France
le héraut ~ngkferre
(Rheims,
!$!7,
in-8).
a conservé
rois
L'Angleterre
jusqu'aujourd'hui
quatre
dont
le choix
au maréchal
comte
d'armes,
appartient
et qui portent
les noms de
héréditaire,
G~f,
Clarenceux,
dont les fonctions
se rattachent
à
Norroy et Bath. Garter,
l'institution
de l'ordre
de la Jarretière,
est chargé,
concurremment
avec ses collègues
Clarenceux
et Norroy,
de donner et de vérifier
les armoiries
de l'Angleterre;
Bath est
attaché
à l'ordre
du Bain, et ne fait pas partie
spécialement
du conseil héraldique.
L'Angleterre
possède, en outre, six
hérauts
Chester
celui
Somerset,
(c'est
qui, sous le nom
de S'estre,
dans
le
d'oisiveté
de Robert
figure
Passetemps
t.
VII
de
note
Gaguin;
voy.
ce Recueil, p. 22~,
2), Windsor,
Lancasteret
Richmond,
York, et quatre poursuivants:
RougeBlue-Mantle
et Rouge-Croix.
(Porte-Herse),
Dragon, Portcullis
L'Ecosse
et l'Irlande
ont chacune un roi d'armes
et
spécial,
hérauts.
plusieurs
Les armes
sont d'argent
de Clarenceux
à la croix
de
au chef de gueules chargé d'un lion d'AnSaint-Georges,
couronné d'une couronne ouverte.
Le médaillon
gleterre,
attaché
à une chaîne d'or ou à un simple ruban,
qu'il porte,
au un de sinople à la couronne
.se compose
d'un écu parti
de roi d'armes,
au deux d'argent
aux armes du souverain.
Paillot
hérauts
« portent
les
remarque
que
d'Angleterre
le blason de leurs tiltres sur l'espaule gauche et non sur la
comme
les roys et hérauds
d'armes
des autres
droite,
dit
le
d'armes
à
estats, pour monstrer,
roy
d'Angleterre
~08
LA
DEFFIANCHE
écrite de l'Empereur,
et prêtent
serment
de
réponse
la remettre
fidèlement
à leurs maîtres.
H ne convient
dans de longs développements
histopas ici d'entrer
le
récent
de
M.
sur
riques
ouvrage
Migneti
répand
tous les faits de cette époque
une vive lumière.
On
dans ce livre les détails
trouvera
les plus précis et
les plus intéressants
sur l'envoi
du dén des deux
les
circonstances
et les
Souverains,
qui t'amenèrent
événements
et militaires
politiques
qui en ont été les
On
devra
se
à cette
belle
conséquences.
reporter
en faits peu connus
et en savantes
étude, qui abonde
recherches.
Elle est écrite
comme toutes
les œuvres
de M. Mignet,
dans cette langue pleine de simplicité
et d'élégance,
dont l'éminent
historien
semble
seul
avoir le secret.
Les lecteurs
de notre
Recueil ne verront pas, sans intérêt,
comment
la littérature
populaire s'empara
de cet important
événement.
A côté
de la relation
de t'Emofficielle,
rédigée
par ordre
et traduite
dans les diverses langues de ses
pereur,
existe
la
en vers, qui s'adressait
états,
complainte
plus
au menu peuple,
et dont la forme
particulièrement
rimée se gravait
dans la mémoire.
plus facilement
de Charles-Quint
était immense,
mais il
L'empire
de
cohésion
et
à
cause
manqua:t
d'unité,
précisément
de la diversité
des nations qui te composaient.
L'Emcraindre
avec
raison
le
sentiment
pereur
pouvait
que
ne fût pas toujours
conforme
à ses propres
général
intentions.
Aussi avait-il
reconnu
depuis longtemps
la nécessité
de soulever
les populations
en agitant
En
toutes
il faisait
l'opinion
publique.
circonstances,
aux
dont il poupassions
par tous les moyens
appel
va)t disposer.
mettait
entre
les mains
L'imprimerie
de Charles-Quint
une arme
redoutable
et facile à
it
n'eut
de
la
La presse
manier;
garde
mépriser.
Olivier de la Marche qui luy en demandoit la raison, au
jeune gentilhomme qui jamais n'a esté armé, de quel costé
doit prendre son escu. a
1. Histoire de la rivalité de François
et de Charles2 vol. in-8.
Quint. Paris, Didier, !8~,
DU
ROY
n'existait
n'existait
périodique
périodique
Tous
les princes
avaient
demi-siècle
sir
les
propos
tenir
de
leurs
DE
pas,
pas,
qui
FRANCHE.
it eut
il
eut
s'étaient
agi de même,
et
ennemis
actes
les plus
injurieux.
ses prétentions
par
309
recours
recours
aux
aux
libelles.
libelles.
un
depuis
succédé
dénaturant
leur
Chartes
VIII
Jean
Lemaire
à plailes
prodiguant
avait
fait
sou-
de
Belges
1,
Louis
XII avait
la Vigne2
et Jean
Marot3;
en France
ses intérêts,
fait
défendre
par Gringore~
une
de
et par Maximien
en
Italie
iégion
s, et
par
Maximilien
et Charlesà sa so!de;
faméliques
poëtes
se
des rimeurs
entretinrent
de )eur :côté
qui
Quint
comservaient
en Flandre
de la langue
française
pour
l'oridu roi de France.
Telle
est
battre
la politique
7 et
de
de
Nicaise
Ladam
MoiinetC,
gine des poésies
André
de
avec la Légende
t. Histoire
des Schismes et des Conciles,
Hisdes Ven;'iKH~. Voy. au sujet de ce livre Henri Martin,
Lemaire
avait
Jean
toire
de France,
t. VII, p. 394.
contre la France.
Les Chansons de
d'abord
servi l'Empire
de
des BiMiodans
le
~ecH~
C&aKjof:~
NNm!)~ reproduites
et
une
autre
pièce citée par
philes belges (t. Il, pp. i-!8)
et
entre
la France
M. Le Glay (N~ocMhon~
diplomatiques
t.
célèbrent
l'Autriche;
Paris,
]84!,
p. in-4,
p. lxxxvij)
en l;07.
une défaite des Français
des
Commun
sur les Aliances
2. Les Ballades
de Bruyt
de
et Provinces,
avec le Tremblement
Roys, des Princes
le
Faternostre
des
s.
1.
n.
de
Venise,
d., in-4 goth.
4 n.;
Genevois
III, 889).
(Brunet,
voyages de
3. Jean Marot de Caen sur les deux heureux
Genes et Venise, victorieusement
mis afin par le très chrestien
in-8.
de ce nom; Paris, !i~2 et ] ;pet.
<'oyZ.o~tf<OK.Mmc
–
–
de
Z,M
Les
FoHM
V~~c;
Venise;
Folles Entreprises,
FEntrepn.M
l'Entreprise
4.
~Kt~nj-M,
Ici Chasse du C£rfz des Cerfz (ces trois pièces ont été réimdans le 1.1" des (Et)M'M de Gringore.
Paris, Jannet
primées
;8)8,pp.
t-t67);–<'Oi'jt<M(Bibliothèque
Elzevirienne),
~i'ot! des Suisses (t. VtH de ce Recueil, pp. 282-289).
du Roy des Romains
donné au Grand Conseil
$. L'Arrest
de France.
Voy. t. VI -de ce Recueil, pp. ;20-6.
sur la journée de Guine6. Voy. notamment
la Chanson
t. I, pp. 38S)gaK (Le Roux de Lincy, Chants historiques,
très illustre
empereur Maximilien d'Au7. ~;t~&~e/<'tf
Recueil
de
~'ckc:tOH
impérialle,
au magnitriche;-le
joyeux
~t0
LA
DEFFIANCHE
)M
de innfp<:
toutes
les ni~'r~c~)r/Mcttn~n~ac.t~At~
destinées
tantôt '.1à
pièces de circonstance
célébrer
le succès des armées impériales,
la victoire de
Pavie<,
défendre
la majesté
etc.; tantôt,au
contraire,
contre
les attaques
de ses adversaires.
impériale
Le cartel envoyé
à
Charles-Quint
par les rois de
France
et d'Angleterre
devait
tburmr
une
ample
matière
aux poëtes populaires;
du côté des
cependant,
nous ne connaissons
Français,
aucune
pièce en vers
relative
à cet événement.
Nous
n'avons
retrouvé
en
antérieure
qu'une
de
mois et
pièce
prose
quelques
dont voci la description:
La conclusion
faicte entre
le très chrestien
de
france
le
roy
et
roy dangleterre
par eulx
de
somer
prinse
[sic]
de
rendre
les
lempereur
fans
de
france
refus
de
ce
lesen- /7
desp au
sus dictz roy de
le
deffient
a
angleterre
france
Il
feu et a sang.
la
a ~oM/: le
[A
fin]
Imprime
mercre- Il di septiesme tOH)- daoust m. vc. XÏY//
Il par
robert brenouzet
libraire demourant
;m~n'/nMr
?
audict lieu
en la
rue escuyere. Pet.
in-8 goth. de
ff.
de
6
à
la
avec
un
bois
des armes de
4
lignes
page,
France
au titre (Biblioth.
nation.
RésJ.
Lb. 30.
Du côté de Charies-Quint,
au contraire,
les rimeurs
se mirent à l'oeuvre.
Le petit
dont
poëme
français
nous publions
le texte n'est probablement
pas le seul
à cette occasion
mais c'est le
qui ait été composé
seul qui nous soit parvenu.
H nous a été conservé
dans une curieuse
plaquette, dont voici ladescription:
traictiez
en
tf Vng
brief/ de la deffianche
du
faicte
au tresnoble
roy de Franche
Empereur
Charle Et la respôse
dudict
Empereur.
[Au
verso du dernier
f. :]
De.p moy laques de Liesuelt.
Pet. in-8 goth.
de 4 ff. de 20, 2;t et 22
lignes à la
page, sans chiffres, réclames, ni signatures.
~f*
fique honneur de Charles V, roy des Espaignes;
faite à Chambray entre l'Empereur et le très-crestien
etc.
France,
f. Chanson flamande sur la bataille de Pavie,
de ce Recueil, pp. ]6-2t.
la Paix
Roy de
t. VIII
DU
ROY
DE
FRANCHE.
~1
1
~t~~trnm~etf~M~r'tiar~cCharlesun bois représentant
l'empereur
Au titre,
et sa couronne
d'hermine
vêtu de son manteau
Quint
tient
un hérault,
se
derrière
sur ta'tête
l'Empereur,
son bâton à la main.
mots
f., au-dessous de ces
Au verso du dernier
de cet imla marque
de Liesuelt,
moy /<ttM
D~
une niche, au fond de laquelle e
représentant
primeur,
en chef et la
avec un lambel
est un écu fleurdelisé
de cette devise,
Fortitudo mea Deus; au-dessous
devise
en
deux
soutenu
amours,
porte
un écusson,
par
Liesvelt
rmonogramme
de cette pièce faisait
connu
exemplaire
L'unique
de M. de Meyer de Gand
de
la
bibliothèque
partie
en 1869, avec les livres de cet amateur
il fut vendu,
et passa dans la riche collecdu Catalogue),
(n~6i
(n° $82 du Catade M. J. Capron
tion flamande
collection
à la vente de cette dernière
C'est
logué).
la Bibliothèque
pour
qu'il a été acquis
(avril
tS?~
dans le
Le texte a été reproduit
de Paris.
nationale
Poèmes et Pièces en vers français
Recueil de Chansons,
Société des Bibliopublié par la
relatifs aux Pays-Bas,
Fr.-J.
chez
Olivier,
(Bruxelles,
philes de Belgique
recueil
2 vol. in-8, t. 1er, pp. 47-53),
)870-i87t,
ont été mis dans le
seulement
dont 2~ exemp)aires
cette publiIl est difficile de se procurer
commerce.
ne
elle-même
Nationale
dont la Bibliothèque
cation,
donc pense
avons
nous
pas d'exemplaire;
possède
de la pièce
flamande
reproduction
qu'une nouvelle
Nous
lecteurs.
nos
intérêt
avec
accueillie
par
serait
à une reprod'ailleurs
pas bornés
ne nous sommes
des Bibliola
Société
comme
duction
pure et simple,
de
efforcés
sommes
nous
nous
philes
de Belgique
un texte
corrompu.
étrangement
rendre
intelligible
vers.
les
premiers
On en jugera par
quatre
Printers'
l Berjeau (Early English, Dutch and German
de
une
marque
!i-'4o) reproduit
Marks, London, i866,m-S
nous
venons
de
celle
que
Liesvelt qui n'est qu'une réduction
de décrire.
LA
Traictiez
Ung
de
DEFFIANCHE
en brief
la
Deffianche
1 du Roy de Franche
faicte au très noble empereur
Charle,
et la Response du dit
Empereur.
xxip
~e
lettresrf"
De
quoy
sera
l'Empereur
De
mauvais
De
Burges~
enSpaignesStouf'armex,
veit deux hérau!x
venant~;
ptfnt~nt
estoient
Et
Pour
ne
ont
que
l'Empereur
lire
ouyr
lesquelz
Leurs
saufs
s'en
ladite
queS
mal.
pris
estre,
est
assis
lettre.
estoient
estoit
présents,
Nassau;
conduitz
demander
vient
estez
poroit
seigneurs
Entre
Firent''
chergiez,
hommes
merveilles
Plusieurs
ytioffr!
mémorial,
ont defnez
Considéransz
D'ont
passés
sus !a~ sainct
Vincent,
janvier,
~De
~A
~On
De
dernier
jours
très-humblemens
les
hérautz.
Le
caractère
du dialecte
principal
est le ch,
picard
qu'il substitue
constamment
à notre s et à notre
c' faible
mais, en compensation,
où nous avons cA, il
place presque
k ou q.
toujours
Exemples
canchon,
ichi, chiel, kanoine
ou canoine,
kaccier
commenchier,
(=
chasser)
quenu,
etc. »
vacque,
Burguy,
Grammaire
de la
langue
M'
2' édit.,
t. I, p. j8. –
2. Imp.
xxvij.
sus
<.
Imp.
le jour sainct
Vincent.-4.
Burgos.Imp.
Espaignes.
6.
sont.
tmp.
De quoy ont veit
7. Imp.
deux
heraulx
venant.
8. Imp.
quel.
9. On ne lit dans l'original
que rent, le commencement
DU
ROY
DR
bon corage
D'ung
(1 Nobles heraulx,
»Je
vous donray
»Mais
dites moy
o Ton~
FRANCHE.
dit
l'Empereur
point ne craindez,
vos sauf-conduitz
la véritez;
fais
message
moi ichi.
» En mon pays,
mal vous n'arez
donnez-le
chi »;
» Se avés lettres;
orez.
D'ont
fut leutes commes2
LA
DU ROY.
DEFFIANCHE
« Le Roy de Franche,
dit très crétiens,
)) M'a commandé
que je vous disse3
bien tost Juy rendez
les siens,
»Que
» Ou aultrement
vous
» Vous destruisiez
viendra
tout
veire.
son
païs,
ne
devez,
» Lequel
» Et ne rendez
ses
deux fils
point
» Et sa ranschon
point ne volez.
faire
» Et après,
» En ung mot
vous
il m'a
fait
[vous]
dire.
est absolut,
» Et Dieu ne porroit
[pas] soufrire
» De vostre
armée le grand
messus'
» Vous
» Le
tout
destruisiez
Pape
avez
la Sainte
prins
Eglise,
prisonnier;
de ]a ligne ayant été enlevé par le couteau du relieur.
L'éditeur belge a lu
Vinrent, mais cette lecture nous paraît
le
vers
ne
impossible
pouvait plus s'aligner avec les vers
si
l'on
restituait
précédents
plus de deux lettres.
t. On trouve ici un curieux exemple de la confusion
faite par les Belges entre tM et To~. Tous ceux qui ont été
en Belgique ont entendu des phrases
'comme celle-ci
2.
vous
autres?
commM.
Viens-tu,
Imp.
3. Imp.
dissen.
4. Nous avons conservé le mot m~tMer.
LA
~4
DEFFIANCHE
» Dieu
n'a point
d'argent,
je vous
» Toutesfois
vous serez payez
fie;
» Le Roy m'a fait commandement,
» Combien
que soiez courrouchiez~,
» Qu'en paix laissiez les Vénitiens,
)' Ou vos pays seront
pilliez;
» De sa puissanche3
» Et vous tiens pour
» Les Florentins
» Et le Roy
je vous
grand
deffie
ennemy
5
et Lombardie;
d'Engleterre
aussy.
» Prenés
la ranchon,
je vous prie,
» En luy rendant
ses
deux enfans,.
c Ou d'aulcuns
en perdront
)a vie,
» Car la guerre
il yra,faisant.
à vous prêtés
»Aussy
l'argent
» Ne l'avez renduz
nullement.
» Voelliez
ou non, ses enfans rendrez,
» Et ce pairez tout son argent.
e
RESPONSE
Charle,
empereur,
Passiamment
toute
Les
motz
Disant
» Cela
DE L'EMPEREUR.
a tout
ouy
la lettre;
pas en oubly,
ne mys
« Comment
se peult
est chose de nouveaux
ce faire ?
» Que de luy je suis deffiez;
» Droit ne merchi
ne doit avoir,
» Veuz qu'il est mon prisonnier.
vous en serez payez, c.-à-d.
Imp.
votre compte.
2. Imp.
cour duchiez.
riger aussi
pour Duchiez.
Imp.
sanche.
4. Imp.
pour son grand.6. Imp.
r~f!
On vous donnera
On pourrait corCar de sa puisImp.
ennemys.
DU
ROY
DE
FRANCHE.
de Madni* 14
~A1~t.M~~t.;)t
))Afa
promesse
ejemetiendrayasseurement;
» Aussy ne le veult
» Combien
accomplir,
Parlement.
sus son
» Le metant
~1$ 5
me menache,
[il] ne rara
aussy
que
» Ses enfans
point
de
je ne lache 2,
)) Que
Bourgongne
sera.
» Ainsy que mon plaisir
» Il
m'a promis
n De jamais estre
» Et maintenant
» Disant
prumièrement
mon adversaire,
fait aultrement,
qu'il me fera la guerre;
fait au Turc alianche
» Aussy
)) Pour mieux
mes
destruire
païs;
» Au roy n'y a point d'asseuranche,
» Car rien ne tient qu'il a promis.
c Vostre
» Disant
que
te
» Et
chief
» Le Pape,
» (Ce n'est
rescrit
m'a
[sa] lettre,
3 bien sa faulseté
roy
» En monstrant
point
[de]
avoir
[ce] faire
ne dois~
la Crétienté,
pour
prisonnier
Dieu le scet
par moy,
» Ne se monstrant
point.droiturier,
» Par
quoy
le mal
» De vostre
n Qu'il
reviendra
à Romme
mestre
quérir
suis
bien),
6 en vient.
menachiez
ses filz,
avec accompli
et l'assonance
i. On prononçait
Madri,
Madril n'a rien de surpreétait parfaite.
L'orthographe
nous disons encore madrilène.
nant
mostrant.
sache.
4. Imp.
2. )mp.
3. B. b.
~omme~f):<!<.
du.
6.
~Of'f.
tmp.:
Imp.
LA
~;6
)) Pourtant
')
Pourtant
DEFFIANCHE
ip np
hi~cpr
ne v~n)
que je
veul laisser,
) Lesquelz
en ostage
[i)] a mys,
» Et de l'argent
il me demande
» C'est pour Henry
son grand
nuf
x Mais
dittes
» Qu'i
tienche
amis;
luy que je )uy mande,
che qu'il a promis.
)' De Henri,
le roi d'Engleterre,
» Le Roi de Franche
n'en doit parler,
) Car de tamps il n'i
[en] a guerre,
» Son cardinal
me fist mander,
» Se je le voloie faire
Pape,
D Qu'il me donroit
ung grand trésor,
Veulant
» Et
tenir
condampne[r]
de Dieu
la place
les justes à mort.
» Mais
)a faufseté
j'ay cogneu
) Du cardinal
malicieux
» Ma chiere ante
vou!u[t]
desponser,
» Et metoit sus ung grand
ereur,
)) Et veult espouser
aultre femme,
x Mettant
en [ung] clostre la royne,
» Dont au roy seroit
[ung] grand
» De ainsy laissier
[là] sa royne.
Prions
Pour
Que
Que
Prions
Que
Imp.
à Dieu
le très
puissant
noz
très chier sire,
Carolus,
paix, acort nous soit donant, t,
le Bon Tamps
peust revenire.
le roy très doux
Jésus,
grâce nous voeule donner,
henry B. b.
heur y.
blasme
»
DU
DE
ROY
paradis puissions
Sans fin le non de Dieu
Qu'en
FRANCHE.
~7
tretous
louera
Amen.
En publiant
à notre tour la complainte
flamande,
meilleur
un
cru
nous n'avons
y joindre
pas
pouvoir
du
en prose
relation
officielle
commentaire
qu'une
de l'Empereur,
défi royal et de la réponse
publiée la
Le
carte)
le
même
libraire.
même année par
porté à
était rédigé
et Clarence
Charles-Quint
par Guyenne
de
la même
s'était
servi
en français
t Empereur
ce ne fut pas en
pourtant
langue
pour y répondre;
Il
publié.
français que le texte en fut originairement
les
sous
en langue
à Burgos
yeux
espagnole,
parut
de
Voict
la
de
mêmes
description
Charles-Quint.
se
condont un exemplaire
cette
édition,
première
nationale
serve à la Bibliothèque
!T El desafio de los
y
//AtEmperadory
ReyesdeFrancia
Inglaterra.
Con
Con
sus
nro
senor
priuillerespuestas.
Rey
en Burgos por
[A la fin
Impresso
]
gio Real.
de libros. A. xiiij. ~ff:~
/Mf:n de /M/
impressor
de. M. D. xxvni.
del mes de febrero ~no
In-4 goth.
de 2~ ff. non chiffr. de ~2 lignes à la page, sign. a-c.
Anno.
D.
M. D.
XXVIII.
Au titre, un grand bois des armes
impériales,
qui
n'a
On
toute
la
ménagé
qu'une
page.
occupe presque
et deux lignes au-desla
au-dessus
date,
pour
ligne
sous pour le titre.
t. On remarquera
que le poëme ne contient que deux
c'est le héraut du
au
Roi
courtes allusions
d'Angleterre
Roi de France qui est seul mis en scène. La distinction
conforme à l'attifaite entre les deux alliés est entièrement
ses efforts pour
fait
tous
tude de Charles-Quint qui avait
de
François I". Cf. Mignet,
ménager Henri VIII et le détacher
op. cit., t. II, p. 39~.
~8
LA
DEFFIANCHE
A.
Au verso du titre,
(sic) al lector,
lequel
seria de opinion
que
al Emperador
y Rey,
miesse
ni divulgasse
se trouve
un avis Del interpetre
commence
ainsi
« Assi como
este desafio
nuevamente
hecho
nuestro
no
se
senor,
imprien lengua
assi me
francesa
convemënte
parescià
y aun necessario
en
publicarlo
como
la
lengua
tecmn
de cosas
espano)a,
porque
turpes
y feas corrompe
los animos
y .estraga
mal
assi confirma
inehna.dos
y effuerça
y da un grande
aborrescimiento
d'ellas
a aquellos
que en virtùdes
!o
halla
fundados,
de manera que
que a los Franceses
en este caso dannaria,
tengo yo por averiguado
que
sera a los Espanotes
provechoso,
porque aqueilcs
combidaria
a seguir
una cosa tan turpe
y fea como
es esta, y a estotros
dara aborrescimientod'e!)a..J
»
o
La version
fut suivie
d'une traduction
espagnole
allemande,
que nous n'avons
pu retrouver.
Le texte
du défi ne
en français
parut
qu'un pen
tard.
H
en
fut
plus
pubhe simultanément
deux traductions
dans la ville d'Anvers.
L'une et l'autre
sont
écrites
en dialecte
mais
celle
de
picard,
Vosterman
se rapproche
celle
de
beaucoup
plus que
Liesvelt,
du français
de i'!te de France.
Cette
dernière
traduction
est conçue
dans le même langage
notre
que
et sort
des mêmes presses
poëme,
aussi, n'avonsnous pas hésité à lui donner la
H ne serait
préférence.
t. « Du Traducteur au Lecteur. Comme
je crois que ce
défi nouvellement fait à
et Roi, notre sire, n'a
]'Empereur
pas été imprimé ni publié en langue française, il m'a paru
convenable et en même temps nécessaire de le
publier en langue
espagnole, parce que, si la lecture de choses honteuses et
félonnes corrompt et dégrade les esprits mal
disposés, ette
ranenmt et réconforte ceux
qui reposent sur la vertu, en
leur en donnant une grande abomination. Je tiens
donc pour
avéré que ce qui, dans cette circonstance, sera
préjudiciable
aux Français, sera utile aux
Espagnols, parce que la chose
qui poussera les uns à poursuivre une entreprise aussi honteuse et félonne, en donnera l'abomination
aux autres.
»
DU
ROY
DE
FRANCHE.
~9
t'œuvre
du poëte flamand,
qu'elle fût
pas impossible
vers.
On serait
en
la Deffianche
à qui nous devons
signait
tenté de penser à Nicaise
Ladam,
qui tantôt
de
le
nom
poétique
de son nom, et tantôt
adoptait
mais le style
de Béthune;
ou le nom d'armes
Softg~f,
correct
est beaucoup
que celui de
de Ladam
plus
notre auteur
anonyme.
des deux éditions
la description
françaises,
Voici
se
trouvent
des
hasard
plus heureux,
:qui,
par un
M.
le comte
de
collection
dans la précieuse
réunies
de Lignerolles
sant et noble
La deffiache faicte au trespui
A
Frache
et
de par le Roy de
Charles/
Empereur
du
tres
noble
Et aussy la respo
se
Roy Decteterre
te
deffianche
la
dit
suz
Imprime en
Empereur
sus le Il pont de la Châbre
porte a lescu
Anuers
de Liesuelt. – [A la fin .J
moy ~~HM
D~r~o~
Cham
cre
en Anuers sus ~ont
<jr Emprime
moy
laques de Liesuelt.
porte a lescu DaftAoM
à la page
de
pleine,
lignes
In-4 goth. de )o n.
8.
C
par
sign. A-B par
Charles-Quint
Au titre, un grand bois représentant
de son manet
vêtu
sur
la
couronne
sa
tête,
debout,
un des hérauts ennemis
teau
impêriat,
qui reçoit
de la
sur le titre
la gravure
qui se trouve
(c'est
é anche en vers).
de
Au-dessous
ce grand bois, un autre bois plus
de l'imprimeur,
en deux l'adresse
petit,
qui coupe
avec
la devise
les armes
d'Espagne,
représente
du dernier
Au verso
f., un grand
Plus oultre.
du collier
entourée
bois représente
impériale,
l'aigle
et supportée
heaume
d'un
surmontée
de la toison,
par deux anges.
de la deffiace faictel
!f Sensuyt la manière
des Roys de France
De//
par les He-rautx
la
et
siresponce
nostre
a Lempereur
Il re/
gleterre
B.
320
LA
DEFFIANCHE
donnee/
par la mesme
aux
Imperiale
maiestel
dictz
Heraulx.
la
fin
M
– fA
:] Imprime
ville
Danuers
Guillaume
par moy
demouVosterman,
rant a la R~
CA~m~
a lenseigne de la licorne
acr
Lan mil
;MMH Le
xxft' Il iour
cincq cens
du mois de Auril.
de
12
ff.
de
In-4 goth.
lignes à
la page pleine,
sign. A-C.
Au
un petit
bois de ]'aig[e impériale,
titre,
qui
en
deux
les
coupe
cinq dernières
de
)'intituié.
lignes
Au-dessous
de ce bois, se trouve une
figure plus
grande,
assis sur son trône,
représentant
l'Empereur
son sceptre
à !a main,
entouré
de quatre persondont
deux
sont
nages,
couverts
d'une.armure
comète.
De chaque côté de cette seconde
des
gravure,
bordures
extraites
d'un
livre d'Heures.
Au verso
du ~titre, un bois des armes
d'Anvers,
qui sont la
de
–
petite
marque
Vosterman.
A
l'imprimeur
de
ces armes,
gauche
tenant
l'Empereur
debout,
d une main son
et de l'autre,
le globe
épée,
terà droite,
)e héraut
restre
coiffé
d'une
d'Angleterre,
sorte de béret à longues
Chacun
de ces
plumes.
est surmonté
personnages
des armes
de son pays.
Au-dessous
de cette
est répété
un
grande
figure,
des fragments
de bordure
se
voient
au
titre
qui
Au recto du i2< f.au-dessous
de la souscription,
un petit
bois représentant
un
sur une
perroquet
au verso
du même
branche;
f., la grande
marque
de Vosterman
n" 2;).
(Silvestre,
~1092;
Berjeau,
Le texte de l'édition
ciA, que nous reproduisons
n'est
après,
un document
pas seulement
historique
de grand
c'est aussi un monument
intérêt,
linguisdes plus curieux.
tique
Le dialecte
mis en
picard,
honneur
nos
par
était emplus anciens
trouvères,
ployé à la cour des Ducs de Bourgogne
dans l'Artois
et dans les
de préférence
aux dialectes
Flandres,
]e
rouchi
et le wallon.
locaux,
Il s'altéra
beaucoup
moins d un siècle à l'autre
de ['He de
que le français
France
dans
DU
ROY
les
écrits
DE
des
FRANCHE.
321
auteurs
ou touparisiens
aussi
trouvons-nous
dans
un acte
daté de
rangeaux
l'année
des
formes
nous
au
1528,
qui
reportent
XIIIe
et au XIVe
siècle.
Nous
en indiquons
en note
un certain
nombre.
La
et Roy
Deffianche
du Roy de Franche
d'Engleterre. Comment
la
def fianche /ui faicte par ung herraut
de Franche
et ung herrault
d'Engleterre
à l'Empereur
/:0~<ri; sire
et roy,
et la Response
de l'Empereur
de
et de lettres,
translatée
de langhe
en
parolle
espagnar
allemans
et de allemans
en nostre
/ay:g<
Le
sus
xxij~
le jour
jour
sainct
i. Nous ne
de. la même
utile de
paraît
Bouchet
nous
de
janvier
Vincent,
l'an
estant
M.
D et XXVIII,
la M[ajesté]
impé-
les autres textes français
pouvons reproduire
nous
sont
mais il nous
pièce
qui
parvenus,
donner ici le début du texte officiel que Jean
a conservé
(Annales
~~u!f!Me;
Poitiers,
!in-M.,ff.i89-[[)8;Poictiers,t64~in-M.,pp.
en regard de la traduction
416-4~6),
publiée par Vosterman
J. BOUCHET
VOSTERMAN
Le mercredy
L'an de nostre
9 vingt-deuxSeigneur
iesmedudit
mois de janvier
XV 4 centz XXVIII,
le jour
de sainct Vincent,
prochain ensuivant, dudit an
qui fut
mil cinq
cent
xxii"
de
vingt
sept,
mardy,
jour
janvier,
selon le compte
de France,
t'tmpériate
Majesté estant en
sa ville de Bourges
en Eset mil cinq cent vingt huict
selon le compte d'Espagne,
paingne,sotitarrivezensa
2. L'imprimé
porte
faute au commencement
Nous
avons
xxvij.
corrige
du petit poëme imprimé,
la même
lui aussi,
parLiesvelt.
est ici la bonne.
Le 22 jan3. La leçon de Vosterman
vier 1 S 28 était bien un mardi et non un mercredi.
centz.
4-i'npr.:At,ceiHZ.
4.!mpr.C
TI r.r v
P. F. X.
2!t
LA
322
rialle
venuz
et nostre
en court
DEFFIANCHE
là sont
roy en la ville de Burges,
deux héraulx devant midy à ix heu-
d'armes
du
Guyenne,
roy
et
ClérenRoy de France,
du roy
ceaux,
roy d'armes
huicd'Angleterre
Henry
tiesme de ce nom, se trouvèrent en la cité de Bourgues
en Espagne, en la Cour de
et
Charles,
roy d'Espagne
esleu empereur,
environ neuf
heures
du matin;
et firent
Sa Majesté
supplier
qu'il
luy pleust leur donner heure
d'audiance.
Le seigneur de
la Chaoux, par ordonnance
de Sa Majesté,
leur fit response,
que ce seroit entre
les dix heures devant midy.
du Roy de
France
D~'
contre
l'esleu Empereur.
A laditte
sa Maheure,
en la
vint
jesté
Imperiane
grande
salle
de sa Cour,
de
plusieurs
accompagné
Ducs
Prélats,
Marquis
et autres
Comtes,
Barons,
et
bons
grans
seigneurs,
de
personnages,
plusieurs
nations
de ses royaumes,
et
en
nomseigneuries,
grand
bre. L'Empereur
assis en sa
selon sa
chaire,
préparée
dignité, les deux roys d'armes
de France
et Angleterre
estans au bout de là salle, et
tenans
sur leur bras gauches
chacun
sa cotte
d'armes,
firent
les trois
révérences
les genoux
accoustumées,
en terre. Et, comme ils furent
au bas degré, devant la Ma-
court
à ix
heures
du
matin,
deuxhérautx,l'ungdepar
appellé
le Roy de France,
Guienna,
et l'aultre
de par
le Roy d'Engleterre,
nommé
Clarenceo,
lesquelz demande la
dèrent
avoir audience
Sur
Ma~j'este J
Impériale.
Monsieur
de
quoy,
Nassau,
et consentement
par l'adveu
de
l'Empereur,
respondit
que à xt heures compareroient
devant
la Majesté]
Impériale
et, on leur donneroit
audience
comme
on
fist.
A l'heure dessusdict, veint
la très sacrée Ma[jesté]
Imen
la
grande
salle,
[périaiel
de
acompaignié
pluiseurs
evesques,
prélatz,
grandz
chevaliers
qui alors estoient
en sa court.
Et la Ma[jesté]
s'en
veint asseoir
Im [pénale]
en une
richement
chayre
comme
il
aornée,
appertenoit
à sa personne,
et au
bout
d'icelle
salle
estoient
lesdictz
héraulx
avec leurs
costes d'armes pendans sur
leurs bras senestres, et ainsi
allans vers la Ma[jesté]
Im[périale]
luy faisans la révérence par trois fois jusques
à la terre;
et, venans devant
où la Maladicte
chayre
estoit
[jeste]
Im[périale]
le
hérault
du
assiz,
Roy
et au
d'Engleterre,
pour
nom d'eulx d'eux commencha
DU
[resj.
lequel
Le hérault
est appelez
ROY
DE
est venuz
de Franche
et
encore
Guiena,
ung
dirent par
Impérialle,
jesté
la bouche dudit Clérenceaux,
ce
d'Angleterre,
roy d'armes
qui s'ensuit
les trois
« Sire, suivans
édits inviolablement
gardez
vos
et observez
par
prédéRomains,
cesseursEmpereurs
et Capitaines,
Roys, Princes
du
Guyenne,
roy d'armes
et
CléRoy tres-chrestien,
du
renceaux,
roy d'armes
sounos
Roy d'Angleterre,
verains et naturels
Seigneurs,
nous nous présentons devant
vostre
sacrée Majesté,
pour
vous déclarer aucunes choses
de la part desdits
Roys nos
vous
suppliant,
maistres,
aux
regard
Sire,
qu'ayant
lois et édits, usant
susdites
et cléde vostre
bénignité
faire
nous
veuillés
mence,
et bon
seur accès,
donner
en vos
traictement
païs,
attenet
terres
seigneuries,
dans vostre
response avec
seure conduite,
jusques és
terres
et
seigneuries,
païs,
seisouverains
de nosdits
»
gneurs.
respondit
L'Empereur
« Dictes ce que les Roys
vous ont donné
vos maistres
vous
Vos privilèges
charge.
et
l'on
ne
seront
gardez,
en mes
vous fera desplaisir
Telle
Picardie.
FRANCHE.
est la forme
323
prumier~,
aultre hé-
à
comme
s'ensuyt
parler
tous
« Sire,
confermant
droictz qui ont esté observer]
les très sacréez
et inviolezpar
vos prédécesseurs,
Majestez
vos alliez,
princes et capinous, Guienna, hétaines,
rault du très [cresltien
Roy
et ctarenceo,
de France,
hérault du Roy d'Engleterre,
noz naturelz seigneurs, en et
nous nous
au nom
d'eulx,
Maprés~entonsdevantvostre
pour déjesté~
impériale]
clarer les affaires de par les
Roys nos maistres,
supphant
vostre
Im[përiatej
Ma[jeste~
que, ayant regard aux devous
vant nommez droictz,
plaise
user débonnaireté
et
et qu'il
plaise à
bénignité,
Vostre Majesté de nous donner et octroyer
saulf-conen estre gardez
duict pour
en voz pays et royaulmes,
jusques à ce que recheu aude Vostre
rons
la response
Majesté, laquelle
après avoir
donné,
que,
par le mesme
vostre
saulf-conduict
puissons
retourner
ès pays et
a
terres de nos maistres.
La Majesté Impériale
resdisant:
pondit
« Dictes
ce que les Roys
vous ont chargé
voz maistres
et
de dire.
Vos prévilèges
usitée
aujourd'hui
encore
en
LA
32~
DEFFIANCHE
-)~D~j~T?-)-t-
raut
de par le Roy d'Engleterre,
la M[ajesté]
rencius, 1 et fist 1prier
et seigneuries.
»
royaumes
cette
Après
response,
leut
par escript
Guyenne
ce qui
de
s'ensuit,
signé
sa main
Guyenne
Roy
d'armes
le
Très
« Sire
Roy
mon souverain
et
Chrestien,
naturel
m'a comseigneur,
mandé vous dire qu'il
a un
et
merveilleux
déregret
plaisir de ce qu'il faut qu'en
lieu de i'amitié
qu'il a tant
désirée
et souhaittée
avoir
avec vous,
l'inimitié
précédente demeure encores
en sa
de
veoit
vigueur
laquelle
et cognoist
les
maux
et
que
inconvéniens,
longtemps
a,
continueront
et
commancés,
non
seuleaugmenteront,
ment à vous,
à luy et vos
et
vassaux
mais à
subjects,
toute la Chrestienté.
»
~~t~t
< C!anommefz]
Imp[ériale]
que
estatuz seront
mes royaulmes
mal. »
et en
gardez,
n'aurez
nul
Lesquelles
ouyez
parolles
Guienna
(par) ledict herault
du Roy de France
!isoit ce
que s'ensuyt
La Lettre du Roy de France.
« Sire,
le Très Crestien
de
mon naturel
Roy
France,
et souverain
m'a
seigneur,
de
vous
dire
chergié
qu'il est
en grande tristesse et'est fort
mal content
envers
vous,
en
lieu
lacar,
d'amitié,
quelle tant il a désiré d'observer
avecq vous, que l'anchienne
et invétéré
inimitié
soit2 ainsi demeurée]
si rià quoy
il voit et
goreuse,
cognoist
que le mal piécha
commenche
maintenant
Snera
et augmentera
et croistra non
entre vous et
pas seullement
ou
vos
et vasluy,
subjectz
ains
aussi
en
toute
saulx,
ChrMtifmn'té
ptr »n
Chrestiennité.etc.H
Le texte officiel rapporté
a été reproduit
par J. Bouchet
et par Dumont
par Léonard
(t. Il, pp. 3 17 sqq.)
(t. Jt,
On la retrouve
en outre dans le Corpsdiplopp. 1)7 sqq.).
matique
(!V Partie, t.
pp }o; sqq.) et dans les Papiers
du Cardinal
d'état
de Granvelle
(Paris,
184;
4 vol.
in-4,
t"
pp.
~0-346).
Au lieu de supprimer
singuliers
qui précèdent
il convient d'en ajouter un
Deffianche est encore imbu
au siècle
Il a
précédent.
2. Impr.
doit.
le z final aux deux participes
« est venuz », « est appelez »,
à celui-ci.
Le traducteur
de la
des principes
de la langue écrite
çà et là un souvenir inconscient
DU
leur
DE
FRANCHE.
Monsieur
de
audience,
lequel
audience,
lequel
de l'Empereur
qu'ilz
par l'otroy
xi
heures.
entre
x et
roiast
otroiast
respondit
audienche
ROY
325
Nassou
aroient
LaM[ajesté]!mp[ériate]estvenueen!'heure
aians
en la grande
luy
desudittes
avecque
salle,
et
et
autre
chevalier[s]
grands prélatz
plusieurs
estoient
présents.
pour l'eure
lesquelz
seigneurs,
acouune chaiere ricement
en
s'est
assis
L'Empereur
estoient
au bout de la salle vestu
les héraulx
trée
et
comme il apartenoit
des armes deleurs
seigneurs,
ont fait trois
en allans vers la M[a)esté]
impériale]
fois la révérence jusques à terre et, venants près de
du Roi d Englele hérau)t
taM[aj&stéimp[éria)e],
tes deux hénommé
pour
Ctarencius,
parla
terre,
ont esté
« Sire,
comme
le droitz et statuitz
rautz
vos
de Rome
de tous les empereurs
perez2,
gardez
et
aultres
de tous
et aussy
prinches
capiroy[s],
Tres
Cresdu
Roy
Guiena,hérau)x
taines,
Nous,
héraulx
du Roy d'Engleet
Oarencius,
moy,
tien,
Nous
nostre
seigneur,
roy natif et principal
terre,
devant
vostre
nos présentons
Imp[ériale]
M[ajesté]
de par
les
raisons
à
vous
donner
cognoistre
pour
vostre
tes roys nostre
sire;
par quoy nous prions
avoir
les droitz
que voelliez
Mjajesté]
Jmp[éria!e]
et en vostre
devant vos yeulx,
et statuitz
préaligez
observée au xm' et
de la règle de Ils final généralement
auxtv'siède.
Une remarque curieuse, et qui n'a pas encore été faite,
de Villon exerça une grande influence
c'est que l'orthographe
sur celle des écrivains qui vinrent après lui. Le poëte parisien s'était mis constamment au-dessus de toutes les règles,
les s à la fin des mots, sans obéir
ou ajoutant
supprimant
à d'autre loi qu'à son caprice ou à la nécessité de la rime
écrite. Les poëtes qui lui succédèrent se crurent autorisés
sans peut-être en avoir le
à faire de même, et reproduisirent
de villon.
sentiment, toutes les formes autorisées par l'exemple
ne
2.
Nous
pas
qu'il
y ait
croyons
pr~Mt.
l. !mp.
lieu de corriger. Le z est mis ici à la place de l'.r. –}. imp.:
prealigee.
3~6
LA
DEFFIANCHE
miséricorde
duitz.
ÛUP
duitz,
que
et grace nous voelliez
otroier~
sauf-cont)nnt:
nnicoftnc
octf&
en
T.~tt.
nous
estre
en
vostre
puissions
pays et
tant que ayons recheu
provinche
response et, la resnous
ponse
donnans
rechute,
sauf-conduitz
pour
retourner
2 aulx pays de nostre sire )e
Roy. »
La M[ajesté]
et leur dist
Imp[ériale]
respondit
« Faites vostre
message
que le Roy vostre sire vous
a commandez.
Voz previiegie
vos seront
gardez
et
en
mon
ne
vous
royalme
adviendra
nul mal. »
le héraut
du roy de France,
Guiena,
commencha
à lire la lettre
La Lettre et Deffianche du
Roy de Franche.
<' Sire, le Roy Très Crétien,
mon souverain
seim'a commandé
gneur,
vous
disse qu'il a unne
que je
merve;ueuse
et grande
et est fort mat
desplaisanche,
content
contre vous, à
en
lieu de pays et
cause que,
accord
et a désiré
de faire avec vous,
que désire
vous luy monstrés
la hayne
et rancune4,
a
laquelle
durez sy
il
voit
et
tonguement;
par lequel
cognoit
que le mauvais
tamps n'est point encore finez et que
)a guerre,
a longuement
laquèle
duré
n'est
point
encore
non
tant
finée,
seulement entre luy et
point
vous et ses sugetz
et vos subgietz,
mais par toutes
la Crétienté.
Et toute
la forche
et proesse,
laquelle
se doit opresser
à résister
contre
les ennemis
de
nostre
sera
destruite
et
foy,
annichillée
s, et le sang
crestien
sera respandu
la
tellement,
que
vengeanche
de Dieu
tellement
s'eslevera,
que vous ne luy ne
rechevoir
la grace
porés
et testament
que nostre
Jésus nous a laissiez,'assavoir
seigneur
hors
paix,
de laquelle
tous biens vienent.
en lieu de paix, vous avés
Prumièrement,
guerres,
ùe là où vient tout mal et
6 et
adversitez,
povretez
toute mechanchetez,
est
par lequel le sang crestien
miséricorde
octroi.
Imp.
veronts.
)mp.
anycilliée. – 6. Imp.
2. Imp.
4. tmp.
povretz.
retournez.
raucune.
Imp.
DU
ROY
DE
FRANCHE.
327
veu que la vie de
respandu
de
viser
nulz ne debvroit
est si courte,
l'homme
et paix honorable
Amour
l'autre.
déeasser'
l'ung
autre,
les prinches
avoir
l'ung avcecquet
doibvent
sont tousjours
à cause de la guerre
mais maintenant,
leurs
la
et en'péri),
guerre devant
voyant
en doubte
mal en ce
eut2
on ara
et encore
quant
veulx;
ceulx
en l'autre
encore
[en aront?]
plus
~onde,
tout ce ma).cy est venu, et ne veulent
par )esquet[z]
et part,
à raison.
pour sa partie
Après,
point venir
et
en toute
raison,
mettre
mys et se veult
s'esfti
et
pour avoir paix
veult
plus faire que n'apertient
le moyen
et seroit
que
vous,
amictiez
3 avecquez
la
Crétienté.
Et,
par
ainsy,
seroit
paix en toute
a
à Dieu en faisant
faire ung serviche
on poroit
seroit
ce
de nostre foy, et
les ennemis
guerres
contre
plus des
à Dieu qu'i ne luy souveroit4
sy agréable
ont esté faictes en toute
faultes
et messus,
lesquelz
de durer
est aparante
la guerre
guerre
laquelle
en véant la manière
que vous
encore
longuement
tenez.
ont prins,
de vos serviteurs
aulcuns
~En après,
ville de Romme,
la saincte
et enforchiez
gangniez
en
siège
apostolique,
ville est le sainct
laquelle
et mai que on ne
fait plus de violence
laquelle
ont
les
et prenans
les églises
en violant
saroit
penser,
la terre au
le Pape,
lequel est sur
sainctes
reliques;
de
assis sus le chaire
lieu de Dieu tout
puissant,
Il
le ont desrobez et prins prisonnier.
sainct Pierre,
ont
ceulx qui le Pape
vos serviteurs]
se nomment
et ceulx qui ont fait telles
ses privilèges
privé de tous
et,
tout
~.i't.fiï<-mftav~d6
bien
considerez,
i. Pour « décacher a, chasser, poursuivre.
eulz.
2. Imp.
amictez.
3. Imp.
futur je me
Le
verbe
se souvenir disait au futur
1:
;~<
de
la
Picardie, d'où le conditionnel
dans les dialectes du sud
Grammaire de la Langue d'oïl,
je me souverroie. Cf. Burguy,
édit., t. l, p. ;97-
~8
LA
DEFFIANCHE
choses
sont tombés
en toutes
et celuy
hërësies;
hérésies;
qui
le Pape a esté
et
ung grand
S
a. ~g~and
S'
capitaine
princigarde
pal, duquel vous avez esté
en la S~rr~
servy
des
et en aultre
~a"e,
a
euz
place
auctoritez
de vous
par quoy, mon Roy et Seigneur
naturel
estd~ei
Mtenoon
et a
de
ravoir
emprins
et dé)ivrer
mes
ses enfans,
Seigneurs
sont
jesque!z
en
pour luy
Il vous a plusieurs
ostage.
fois
comandez,
et maintenant assolutement
il présente
à vous payer 2 non 3
seulement
che qu'il
est de raison de
telles
chose[s]
mais
apartenantes,
beaucoup plus. Et vous ne 4 vous
devez point tenir
à la promesse,
lequel
par forche
et crainte
vous a
promis,
!aque!ieprLess~non'
neur
ne peult
ne par
acomplir.
Mieulx
vous
eult
valut
que eussiez
fa
gagniez
et
ransson
pris
lequel vous avoit promis
et offert,
que de mener
la
guerre,
et que vous serez
cause par lequel tant de
la
maulx
adviendront
et
faut
que
Crétienté
aye tant
à souffrir.
Et
comment
le Roy
regardez
a fait allianche éternelle d'Engleterre
avoecque
lequel
et est son
et aussy les y~'c'~s
confrère,
et Florentins,
le
duch
de
et aultres
Barry
et seigneurs
prinches
tienent et ensieuvent
la quere~et
partie
du Roy, car
il
voentque
raison
par toute
et moyen,
se veult
accorder,
et, veu que vous
ne voliez
point user de
raison, on ne scet parvenir à avoir
ne allianche..
paix
Les
de la foy
ennemys
gaignent
tousjours
pays;
Imp.
guerres.
2. Imp.
payer.
quen~av~
sens nous paraît exiger la correction
que nous avons faite.
4- Imp.
me.
5. Dans le dialecte picard du xm"
siècle, on disait au
masculin
« li queils, le
li ques, li quils », et au
quel,
féminin
« le quele. » N'est-ce
pas une réminiscence de
cette forme que nous trouvons
ici
(c la
« la
promesse, lequel »,
ransson, lequel, » etc. ?
on trouve
à ~e~p,
à côté
constamment il, ou i,
de ils, au pluriel.
DU
DE
FRANCHE.
~2C)
.f
o., .e
of
est to.
le ~n
Italie
sont
en arme
et y o~r
sang
du
est
et
tousla
chaiere
destruite;
Pape
espandu
vous n'y metez quelz remede
de par vous,
tesfois,
il est à craindre
et ce~ n'est
que ainsy demeure,
Dieu.
Et
tous
admonesteil
ne
à
pour
que
desplaise
ne pour nulles raison
mens que on vous aiche2 fait,
vous ne avez
on
vous
aiche
et promesse
promis,
que
volu ouïr et ne avez voluz estre content defaire unne
toutes
t.
ROY
les
r.~t:"
allianche
et apointement
en rechevant
la ransson,
a
esté
et
aultrement
vous
oferte,
que vous
laquelle
mon
très-chier
confrère
de
ne volez payer le
Sire,
che que vous luy debassavoir
le Roy d'Engleterre,
le Pape en son siège,
et que vous ne remetez
vez,
et
ses pays et tuy rendant
en lui restituans
liberté,
les
Italie.
Par
ne
laissiez
en
ainsy
paix
que vous
fache
savoir
sa
vous
m'a commandez
grande
que je
et sa venue'* avœcque
et desplaisanche,
indignation
vous
son bon amy le Roy
lesquelz
d'Engleterre,
d'aultre
leurs
auront
ennemis
et,
part, révoque
s pour
et apointements
les traictiez
et répelletous
qui ont esté
vous
estre
faits entre
et
vous,
lesquelz
peult
luy
et de sa personne il n'en veult nulz tenir,
profitable;
mieulx
mais ayme
lesquelles
pora
par toutes manières,
et
trouver
ses
a
fait
penser
avecque
[avecque ?] lequel
à vous faire tous
bons amys, lequel
a fait allianche,
et honte lequel pora penser et trouver,
par
dommage
ce
en
vos
subet
aultre
manière
soit,
pays,
que
guères
et
manière
pora
penser,
vassalz,
qu'i
par quelle
jetz
restituez
ses
à
tant
arez
enfans, faisans
que luy
jusques
et prenant
en
raisonnable
ransson,
ung apointement
et
en
donnant
au
le
en
sa
vraie
mettant
liberté,
Pape
:mp.
2. Imp.
fache. La suite de la phrase rend notre lecture
certaine.
rechenant.
venuee.
5. !mp.
4. Imp.
3. Imp.
auronts.
il faudrait écrire
6. Cette orthographe
est inexacte;
n
« peueent.
3?0
LA
DEFFIANCHE
Roy dEngteterrecheqmfuyapertient,
et payants
la debte que lui debvez,
et en !a;ssants
en paix tous
ses bons amys avecque
luy alliez.
« Et le Roy proteste
devant
Dieu et le monde
ne demande
qu
la
et que totallement
point
guères,
de faire la guerre,
uydesp)a]St
et n'est
point par
luy que les mauls vous advienront,
veuz qu'i s~st
submis
et soubmet
en toutes
ehosefs]
raisonnabte[s].
vous
a
et vous a fait congnoistre
Aussy
et à
promys
tous prinche[s]
comme
de
chrestienfs],
présent
fait,
et prent
Dieu
tout puissant
en tesmoing
a
qu'il
gardé le pourfit des marchans
et subjetz de vos pays,
car ceulx
eussent
d'Engleterre
prins les biens les
fut
venuz
ungs des aultres,
par quoy
grand dommage
en i ung et en l'autre,
ne faisons mensions
desquelz
en ceste déclaration.
Mon souverain
et le
Seigneur
est
Roy d'Engleterre
content
de donner
et
congié
sauf-conduitz
à tous vos subjectz,
sont
en
lesquèlz
leurs royaulme
et pays,
hors des
pour eulx retjrer
pais nostre Sire, et tous leurs biens et marchandise,
en dedens xl jours,
ou
après
qu'i seront
advertis,
sera publiée,
que la chose
condition
par
que vous
ferez ainsy aulx siens. Faite le xie
de
novembre
jour
M CCCCC
»
XXVII.
soubzmise
« GUIENA, héraut.
dit
L'escripture
»
La Response faite de
-par la M[~'M~J
/m~rcrM/<]
à Guiena, héraut du Roy
[de] Franche, che CM cAt s'ensieult
« Bien entendu
et considérant
che que, de par le
vostre
me
avez
Roy
maistre,
leuz,
je me donne
merveille
cornent vostre maistre estant mon
prisoniers
fais de guerres
droiturières
me vient à deffier,
pour
et toute
fois luy tient
tout ce que luy ay
promis.
Par
droit
et raison
ne le peuit
faire.
Ce m'est
chose
nouvelle
la deffianche,
car il y a vi
d'ouyr
t.Imp.:de/)KMt.
DU
ROY
DE
FRANCHE.
1
et jamais de
vii ans que il m'a fait la guerres,
Dieu
Mais,
par la grace que
tuyn'eustdeffianche.
contre
me suis tousjours
luy deffendu,
m
donné,
ce
sans
a veuz',
que jamais me
comme
chescun
ma juste cause,
je
Et en deffendant
ay déifiez
offensé 2 Dieu,
avoir
et, veuz que
ne pense point
tant
que
de la cause
suis
adverty,
j'ay
espoir
ne me fera
vostre maistre
tèlement
mieulx
résisteray,
et, veuz qu m'a deffiez,
point de honte ne dommage
tant plus suis asseurez.
du Pape, nulz ne peult avoir plus grand
« Touchant
aye3 commandez
doleur
que moy, et que je leurs
sans mon
car c'est
il est aultrement,
de che faire,
à cause
est
venu
et che
et commandement,
congiez
aulx
ne ont point esté obéissant
que les compaignons
est
mais vous fais assavoir
que le Pape
capitaines;
hier et
vint"
car le messager
en son siège,
remys
nouvelle.
certaine
m'aporta
des enfans de vostre Roy, ils cet com.Touchant
et les
ment
guage et en ostage,
je les tiens s pour
sevent aussy bien que ce n'est pas ma
ambassadeurs
où
fauttequenesontpointdélivré.
mon oncle et
du Roy d'Engleterre,
« Touchant
tu
dis, qu'il est
s'il est ainsy comme
je crois,
frère,
car, s'il estoit
des choses
mal informez
passée[z],
contient.
lettre
vostre
point ce que
icy, il ne diroit
de toute la vérité.
soit advertiz
J'ay grand désir qu'il
tout ouy, que demo[re]ra
Je croy,
quant il aura
Je n'ay jamais niez l'argent
que m'aa
moy.
avoecque
de luy payer quant il sera
preste, et je suis prest
Mais,
loué soit Dieu que j'ay pour le payer.
tamps;
lui
sera
la fin ne
point
s'il me veult faire la guerre,
sinon
chose
autre
que
mais je ne puis faire
bonne,
cause
autre
Je prie Dieu que ne luy donne
résister.
de faire la guerre.
venz.
1. !mp.
cent.
4. Imp.
3. Imp.
2. Imp.
offenser.
tient.
vient.
S. Imp.
~<
LA
332
DEFFIANCHE
» Touchant
des aultres
vos papier a esté
douch pour escrire tout cearticles,
ont
volu.
Vous me
qu'il
donnerés yostre
lettres,et
je vous donray aultre response par lettres et ne contiendra
sinon la véritez. e
Ce est la
bouche de la
response
de la propre
.faite audit
M[a)estéJImp[ena)eJ
héraut
de Franche
Guiena.
En apres
vint<
le héraut
du Roi d'Engleterre,
nommé Clarencius,
et fist son devoir de bouche
à la M[ajesté]
Imp[ériale]
ainssy que chi ensieu)t
La Deffianche
du Roy d'Engleterre.
le Roy, mon souverain
<'Mre,
m'a comSeigneur,
mandé
de vous dire, veuz
est
qu'il
de grand nécessitez de faire une
paix et allianche,
veuz la violence
qui se fait journèlement
en la
Cretientez,
laquelle
violence
le Turck,
ennemys de nostre foy, a commenchié,
passés
long tamps;
de la
lequel a prins
mains des Crestiens
d'armes la ville de
par forche
des
Rodes,
l'ungne
de la Cresprincipalle
clef[z]
et
tienté,
Et
en'Hongeries.
hérésies
ugne nouvelle
et
sectes
est eslevée
en la
et
Crestienté;
aussy vous
savés comment,
en tous
la guerres
costés,
s'esliève,
par quoy Crestienté
est en grande division
et n'i a
pas
tamps
armée
et capitaine
que vostre
ont
esté p.!her2
et desrober
la saincte cité de
et
Romme,
la propre
de nostre
personne
sainct père le Pape
ont prins prisonnier
et le gardent,
aussy les cardinaulx prins
et mys à
les églises
ramsson,
pillant
et moines
évesques,
prestres
mettant
à mort à l'espée, et p)u.seurs
lesquellez
ont esté faites,
t.rannie[s]
que c'est horeur d'en ouyr
parler:
par quoy l'yre de
Dieu viendra
hastivement
se on n'y met remède.
.Et
la racine
pourtant,
de toutes
la guerres
vient du procès et dissencion
entre vous et le
RoyTrès Crétien,
son bon frère.
Et pourtant,
le Roy
i. !mp.
2. !mp.
vient.
pilliez.
DU
ROY
DE
FRANCHE.
3
1
vous a envoyez ses ambassades pour
mon Seigneur
et encore
a-il
et dissension,
procès
acorde[r]
dudit
à son bon frère,
ambassadeurs
par
envoiez
aultre
lesquelilatantfaitetpourt'attianchequitont
chose
si raisonnable
que
H vous a promis
ensemble.
ne
et
dire à rencontre,
poés
ne poés
par. honeur
tous
condicions
procès
comme de
qui passent
refuser,
de
l'amour
a
et
vous
et ransson,
pour
Dieu,
priez
et au profit de la Christienneté
ambassadeurs
ses
par
amitiez
qu'i vous a par cyet pour les anchiennes
à vos nécessitez,
monstré
que vous vos voei)devant
Et comme ung
liez déporter
de plus faire la guerre.
estes tenu et obligé de deffendre
prince de Christieneté
ce,
romaine,
et, contre
et la sainte
le Pape
Eglise
Je
)e
et
tenez
Pape prisonniez.
vous l'avez 1 destruy
manières
vous ay maintefoys
fay dire par plusieurs
somme
une grande
debvez
d'argent,
que vous lui
et que
à vos necessitez,
a
vous
prestée~
laquelle
et, en ce, vous ne l'avez
vous luy voelliés
payer,
de la
tirés-vous
et, de jour en jour,
point estimé,
le
de mon Seigneur
tenant les ambassadeurs
longhe,
de
en
l'amour
d'estime
n'avés
et vous
point
Roy
ne
de
la foycrestienne,
ne en la nécessitez
Dieu,
à
la
sainte
avoir
à l'honneur
que vous debvez
aussy
du très saint
la
à
ne
de Romme,
Chaiere
personne
Christi
sur la
est le MMr;fM
lequel
père le Pape,
a tant
de fois monsne en l'amour
qu'i vous
terre,
tant de fois
que lui avez
trée,
ne aulx promesses
promises..
le Roy,
mon très-chier
Seigneur
n Et pourtant,
drois
et de
de tous
son conseil
remplis
avecque
conclusion
a entreprins
toute
pour toutes
justice,
son bon frère
sont préaligée,
et, avoecque
lesquelles
et mener la
de vous oppresser
et aultres
ses aliées,
Et vos contraindra
que
par mer et par terre.
guerres
lairés
et
nostre saint père le Pape,
détiverés
vous
l. Imp.
anez.
–
2. Imp.
prester.
334
LA
DEFFIANCHE
les enfans du Roy
Roy
ransson
raisonnable,
de Franche.
en
vnn<
n-.u.,n<
en
vous
Franche,
une
payans
et que vous le pairés
ia somme
Par quoy
que luy debvez.
mon souverain
seigneur,
comme
feaf
doit faire,
ung prinche
veult tenir et
tiendra
la promesse
qu'il a promis à son frère le Roy
Très Creshen
et tous ceulx
de leur
car ti
alianche;
ne voeult permettre
ne
souffrir
que,
que nostre saint
père !e~ Pape soit prisonnier.
« Et, pour
tant, mon très chier Sire le Roy et
le Roy Très Crétien
vous fait encore
ceste dernière
et que voeliez
requeste~
rechevoir
ceste dernière
la dilivration
promesse
des enfans
pour
du Roy
Très Crétien
et pour
la paix genéraife
de toute la
et que vous
s
Crestienté,
sans
nulz
payez
délay ce
que vous lui debvez.
«Et
considérez
que vous ne vos votiez acorder
à la
vous font et ont
promesse
qu'i
fois
plusieurs
suis
fait; doncque
contraint
de vous dire et anonje
cher que mon seigneur
le Roy vous tient
pour son
ennemis
de
ce
et,
it vous
deffie par
jour en avant,
mer et par terre,
et feront
toutes
leurs forche et
de
vous
faire honte
puissanche
et dommage
à vos
s
veuz
païs et subjetz.
Mais,
que les marchans
de
vostre pays sont et leurs biens au roiaulme
d'Engleterre
et aux pays
de Franche
marchans
lesquelz
auroient grand
dommage, et d'ung costé et d'aultre,
Il
et qu ) poroient
estre
sans avoir
esté
prisonniers,
la Majesté
Roialle
de mon Seigneur
avertis,
et du
Roy de Franche sont bien content
de donner saufconduits
à vos subjetz,
sont en leurs pays
lesquels
et provinches
de eulx retourner
et toute leurs marchandise
en dedens xl jours,
moyennant
que vous
le pareil
à leurs subjetz
permetez
qui sont en voz
))
pays.
ne.
]. Imp.
la.
2. Imp.
4. Imp.
ferons.
venuz.
). Imp.
daraine re queste. –
imp
DU
ROY
DE
FRANCHE.
~$
de par la
de bouche à Clarencio
faicte
Response 1.r,I"l,n
RMjxMK
/aKfe
·
nr,o
rhi
c'onciantt
ainsy que chi s'ensieult
M[~Mte]
~[~MÏf],
che que tu m'a ychi dit, je
« En bien considérant
le Roi d'Engleterre
Sire
ne say croire
que vostre
les choses
toutes
sont;
comment
soit bien informez,
comment
et s'i savoit les raisons
je me suis submis,
i) ne vous aroit point envoie~
icy pour dire che que
vous me avez dist.
don« Touchant
je n ay baillé 3 ne
que du Pape,
ne jamais ne
né4 consentement
que fust prisonnier,
et je luy fais assafut fait par mon commandement;
et je suis bien dolant du mal
voir qu'il est en )iberté,
ont fait
par quoi le ne suis pas coupable,
qu'il
de Franche;
dit
au héraut
quoi
par
comme
j'ay
de chela.
tasiez-vous
du Roy de
les enfans
de délivrer
« En après,
Il m'a proposé
Franche.
moyens 5, et j'ay
plusieurs
esté tousjours
par quoi ce n'est pomt
près de ouyr;
et que la paix n'est pas faites
par moy qu'i sont icy
vostre maistres
mais, veuz
que vous me dittes que
tout
les me fera
)e respondrai
par forche délivrer,
si bien,
aultrement
que je n'ay~ fait. Je les garderay
que jamès
l'ayde de Dieu et de messubjectz,
avecque
ne
car
ne les rarez par forche,
suys point aprine
je
comme vous me menachiez.
de estre enforchiez,
« De la somme que je dois s à vostre
Roy, je ne
en tout droit,
le nye point et suis près de le payer
ainsy que luy ay 9 fait dire et ay dit à ses ambassalettre de par moy;
et luy en ay envoiez
par
deurs,
cela
il
me
voelle
que pour
quoy,
je ne croy point
il
faire la guerre,
s'il
me
voeult
faire la guerre,
et,
Je prie Dieu que vostre
fault que je me deffenche.
la
Roy ne me donne aultre occasion
pour moy faire
o-
guerre.
chose.
2.
i. Imp.
donner.
baller.
4. Imp.
le mes feras.
6. Imp.
doit.
9. Imp.
envoier.
Imp.
moyen.
Imp.
8. Imp.
7. Imp.
may.
Imp.
LA
3~
«Vous
me
DEFFIANCHE
donrés
lettre
que
dit, vous
et jemevous
demandez.
respondrayn
Et
de ce que vous m'avez
par escript sur les articles
le héraut eut fait sa
il print son
relation,
et le ploia entre ses
bras, et la M[a.est~
luy dist qu'il
donnast
Imp[ena;e]
par escript
che
~y~
Jan Alleman,
pour maistre
son
so~veram
comme
il avoit dit de mot en
secrétaire,
mot, lequel le héraut fist et le
signa de sa propre
main
de mot en mot comme
il est chi.
Qu'antre
héraut
Clarencio
eut
ce qui luy fut comacomp!y
comme il est dit, i)/se
mandez,
retira arière,T?a
M[ajesté]
'"P~
le hérault
apella
Guiena,
de
et .uy dit che
Franche,
qui s'ensieut
veuz que voz demandez
Dnvi!
d'avoir
voz
privilège[s]
vous sont
3, lesquelz
il
ottroiez,
estaussy
nécessitez
que vous fachiez
vostre ofËche;
par~oy
vous
je
prie que vous dites au Roy vostre
maistre
che que je vous diray, et dittes
luy
vous
mesmes.
»
Et le héraut
respondit
qu'il le feroit.
Adoncques
luy dist l'Empereur
« Depuis lé tratiez
qui fut fait Madry,
lequel il
fait tout à
et ont esté
l'encontre,
de mes
plusieurs
subjets
prissonniers,
alloient
et venoient
lesquelz
de
bien pour
~ahe,
aussy
leurs affaires
les
que pour
et maltraitiez
~E~
et les ont mys
Et je luy
sus gallée.
ay pluiseurs fois mandez
s'il me voloit rendre
que
mes prisonniers,
renque
je
luy
droie
les siens,
et
traitera
ainsy qu'i
des miens 4,
je ferais
aulx siens,
aussy
et qu'i me envoie
res»
ponse.
Et le héraut
à l'Empereur
respondit
« Sire
dittes vous chela pour les marchans?
»
palto
~L'
vilège.
quant
armes
eu.
Imp.
2. Imp.
mieus.
demander.
3. imp.
DU
DE
ROY
,1 1
r"
FRANCHE.
3~7
1.1 1 1-
« Cecy s'entent
dist:
M[ajesté]
Imp[ériale]
de luy-mesmes,
sans toucher'
vostre lettre.
»
Et le héraut
faisant
la révérenche
pour en aller,
dist
de
nouveau
«
Avez-vous
bien
l'Empereur
luy
dites
à vostre
ouy que je vous
ay dit que vous
maistre
ne
crois
soit
des
que je
point qu'i
adverty
et toutesfois
ambassades
de Granaten2
luy compète
bien fort, car je ne crois point que ung tel prinche
3
comme
il est ne eust respondu;
par quoy, dittes~
chela à vostre
Roy. »
« Je le ferait
Et ie héraut
respondit
Sire,
sans faulte
s'en alla.
»; et, faisant la révérenche,
commanda
à maistre Jean Alleman,
Et l'Empereur
son secrétaire,
il
que
gardast
que on ne fist nulles
de Franche,
ne violence
au héraut
et que on
injures
le traitast
douchement
et honorablement.
Et
la
En après,
le lundy le xxvii" de janvier5 fut commandez
aulx deulx
hérauts
de par l'Empereur
qu'i
vinssentc
vers luy, et que maistre
Jan Alleman
leur
lisist
che
leur voloit
par escript
que
respondre
comme chi s'ensieu)t
La Response donnée au héraulx de Franche.
« Pour
à che que vous
plus facilement
respondre
le
m'avez
dit de par vostre maistre
Roy de Franche,
il a pleut à nostre sire l'Empereur
de vous donner 7
la response de sa propre
bouche. Je vous [ta] donne
et
escrit
aussy par
pour plus amplement
respondre,
de
la
M[ajesté]
pour avoir certification
~p[éria)e],
et aussy
à
la
donner
pour
cognoistre
grande
injure
la
contre
que vostre
Roy a fait et fet journelement
contre
droit
et raison.
Et
M[ajesté]
Imp[éria)e],
i. [mp.
touche.
2. Grenade; cf. p.
Imp.:
–
ditte.
fera.
Imp.
Il faut lire sans
5. Le 27 janvier était un dimanche.
doute
« le lundy xxxvui* de janvier ».
6.1mp.:vm~f!f.–7.[mp.:<!oMM.
P. F. X.
22
~8
LA
DEFFIANCHE
tant est
tant
est ]e plaisir
de la M[ajesté]
pour
pour
plaisir
M[ajeste]
Imp[ériale]
Imp[ériale]
nnpipVDtT!li<rpn!H'pn'!ïpt]!t*
·
vous
)ise
1
ce
s'ensieult
que je
qui
«HIl est à noter,
pour la prumière article,
qu'i dit
il
ne
demande
amour
et
et
que
que
paix
qu'i luy
de la guerre
et ne demande
desplaist
passée
que
et fet aussy
paix;
ung beau blason tellement
qu'i
vient
à bouter
toutiematquiestadvenudeta
et se vient
escuser
et le mètre
sur la Maguerre
[jesté] Impe[riate],
par quoy nous luy faisons savoir
est
mal
informez
et ne congnoit
la juste
qu'il
point
vous
querelle de l'Empereur;
par quoy l'Empereur
les
vos
a
nous
mandez
que
Roy
respont
parolles
que
et vous a fait dire,
seroient
fort saintes,
belles et
se
c'estoit
ses
œuvres
acordassent
avecbonnes,
que
comme toutes fois il apertient,
que ses parolles,
car,
s'il estoit ainsy qu'il eust3 sy grand desplaisir
comme
il dist, pourquoy
ne fait-il point donque che que doibt
faire et a promis,
affin que le mal de quoy il parle
cesser
et que la paix et le traitié
peult
que luimesmes a fait peult estre tenuz et que ung tel grand
en la Crétienté
et que on fist la
bien peust
venir
contre
les ennemy[s]
de nostre foy, et que le
guerre
ne fut pomt
de quoy Dieu
sang crestien
respandu;
Mais il set biens, et ne le
en est fort courouchjé.
fondement
peult nyer, qu'i est et a esté )e principal
de toute la guerre
passée,
car, depuis que comencha
à rengner,
la guerre
n'a point cessé
en Italie,
et a
volu
destruire
la
duchée
de
et
tousjours
Milan
estoit l'opinion
du Roy de le voloir tenir par forche
le traitiez
contre
droit et raison,
et, rompans
qui fut
et
le
entre
Sa
fait à Paris
et Mamariage
Majesté
dame Rengniére*,
cousine
dudit Roy de Franche.
« En après,
de faire
cecy passé, le Roy demanda
ville
de
nouveau
traitiez
en
la
touchant
Noion,
ung
de la M[ajesté]
du mariage
et de MaImp[ériale]
2. Imp.
vienet.
/t/2:e.
Imp.
tmp.
la
cesser.5.
princesse
/t. tmp.
Reniere, Renée,
de Ferrare, fille de Louis XII.
euyst.
Renée
DU
ROY
DE
FRANCHE.
~9
de Franche,
dame Lucia, fille
fille dudit
dudit Roy'
Roy
laquelle
1
à cause de Madame
chose falit
Rengnière
auquel
traitiez
de Noyon,
les serviteurs
non estans
bien
et les Peres
informez
sur les chose[s]
d'Espaigne
de Franche
choses
contre
[ont]
consenty
plusieurs
droit et~ raison;
par lequel sa M[ajesté]
Imp[éria)e]
.ne demandoit
et acord.
affin
que paix
Et,
que
mieulx
estre
il
tenue,
print
le Roy d'Engleterre
peult
confermateur
de la paix,
comme
et, après, )e Roy
de Franche
menant
]a guerre
contre
le Roi d'Enà
cause
de
la
ville
de
la M[ajeste]
Tournay,
g)eterre,
dit et donna à congnoistre
à ses ambasImp[eriate]
en
nulles
manières
ne souen 3 escript,
que
sadeurs,
friroit
destorsion
encontre
le Roy
que on fist quelque
bon
voHant
tenir
son
d'Engleterre,
amy,
et,
ta paix
le
des
et
dangier
guerres,
tousjours
pour eschaper
tenant
le traitiez
de
jusques à tant
que Monsieur
du Roy de Franche,
demanda
ambassadeur~
Lansac,
à l'Empereur
)a~ ville de Borgous,
de par le Roy
Rehenes
et que luy donroit
pour acomplirlemariage
de sa fille prédite,
et que restitùroitle
consenti
de Navarre,
royalme
lequel estoit mys audit acort et
n'avoit
et
traitiez,
lequel l'Empereur
promis
point
de Franche
ladite ambassade
leur declara
par escripture se ce n'estoit
que l'Empeureur
ne rendy Rehene
lé royalme
de Navarre,
et restitua
tenoit
le
qu'i
et
de
nulle
et
ce
traitiez
estoit
pour rompu
valeur,
forche
et
nulles raison[s]
violence
par
plus par
que
Et
toutesfois
ne s'y
que sçeut monstre[r].
l'Empereur
et parloit
consentoit
beaulx, cherpoint
tousjours
et
acort
chant
de entretenir
tous
paix
par
moyens.
« En après, est venu le Roy de Franche
et a volu
la noble élection
faittes par les Electeurs,
corrumpre
et puissanche
et par
et penssoit,
par forche d'armes
du
faire
l'ayde
pape
Léon, luy-mesmes
empereur.
i. Imp.
Imp.
falie.
et.
2. Imp.
M.
ambassader.
4. Imp.
i. [mp.
le.
~0
LA
DEFFIANCHE
Mais néanmainsl.
les cœurs
RiprtM;rc
nrit
des Electeurs
néanma;ns',
ont Mt.
esté
fervens
riens
ne
t'a peult
sy
et
que
ont
tenu
aydier,
ses dons 2, puissanche
pour vanitez
et menache,
qu'i
leurs aye
et
le
faites;
véant que
Roy de Franche,
rien ne luy venoit à profit,
a tousjours
de
empensés
les
fruitz
de ]a dite empire.
destruyre
Et alla faire
le Roy de Franche
)e pays
ung traitié
pour destruyre
on trouvera
en unne
deNapiesSetdeCécii)e,comme
de ses lettres,
et, par telles cauttelle
vient à destourner la paix et union
de toute
tellement
Cretienté,
les
ne
que
pnnces
résister
aulx ennemis
peu![v]ent
de nostre foy. Et encore n'est-il
content
point
quant
)) a faict tout ce qu'il a
et aulpeuit faire par lettres
trement
et pour rompre
et tenuz en
qui fut conclus
)a ville de Wormes,
et commencha
à pilier et
gaster
le pays de la M[ajeste]
Imp[éria)e]
de par Monseur
Robert
de Arenborch,
ayans les artileries
dudit Roy
de Franche
et, soubit
envoia
Monseur
de
après,
et
Asper,
le
pour gaignier
prendre
pays de Navare,
et, en la fin, en fist sa voluntez,
corne i) apert,
car
le seigneur
de Aspero
demora
y
luy-mesmes
prison]e Roy de Franche
nier, et, par ainsy,
ne fait que
tous les acort
et traitiez,
rompre
qui se font en la
et
est
la
rachine
Crétienté,
de toutes les guerres
qui
sont advenues,
ainsy que tous chacun 6 scet.
« Et après,
Je droit
et juste jugement
de
par
Dieu
a esté prms prisonniers,
par droite
guères,
corne tout le monde scet bien.
Et, estant prisonniers
en nostre roialme
ne a point esté traitez
d'Espaigne,
comme son ennemys
et prisonnier,
mais a esté traitiez come s'il eust esté prinche
et seigneur
du pays,
la M[ajesté]
de faire
pensant
de son
Imp[éria)e]
son amy, et de son
prisonnier
son beausennemys
1. Imp.
2. Imp.
truyres.
5. !mp.
neau mains.
dous.
3. Imp.
Napeles.
6. Imp.
ayez.
fA)~.
t4. ;mpf
des-
DU
ROY
DE
FRANCHE.
341
la plus
sa seur la
en mariage
en luy
en
frère,
luy donnant
-).mt,t.m~<f)ec!t-r.!t
ftfttntt
f
estoit
le
et
le desiroit,
come
luy-mesmes
aynée,
et provinche,"et
les pays
de tous
deusime
hoirs
tant de sy belle condition
et, quant
amsy seroit que
ne
auroit
de Franche
ledit
point esté prisonRoy
a)hanche,
il ne poroit et ne saroit avoir meilleure
nier
estant
son
et
toutesfois
sans donner quelque ranson,
la
restituriens )uy demandans
que
justes prisonnier,
et aultres
de Bourgongne
villes,
tion de la duchée
Imla M[ajeste]
à
droit
par
apertiennent
lesquelles
esté
le Roy ne auroit
quant
par quoy,
p[ériate],
à
telles
acorder
se se debvroit-il
jamais prisonnier,
avoir
et condicions
raisons
paix et unions
que pour
il
maintenant
mais
et restituer,
les debvroit
laisser
frère,
s'en
dit le principal
seigneur..
« Touchant
de la paix entre tous princes
qu'i dédemande
sire, il ne monstre
point par ses osuvres qu'i
la
dtscort
et guères en toute
mais seulement
paix,
à Dieu
veu qu'i a donnez
ung tel denier
Crétienté,
que it avoit promis,
sa foy et promesse
pour garder
ne pensa,
ne
mais je croy que jamès à sa foy
promesse
mais veult seulement
ne aussy
à son propre
sang,
en tous
tumulte
et
faire
à l'aventure
faire la guerre
contre ceulx que Dieu voeult
pays, pensant le venger
que c'est seulepoint créans ne considérans
aydier,
à cheluy
la victoire
Dieu qui donne
qu'i luy
ment
la
vient
de
mal
guerre
qui
plaist;
par quoy tout le
sa foy et
car il rompt
de Franche,
est par le Roy
rois et pnnche[sj
tous
et encore
incyte
promesse,
les bonnes
toutes
laissant
la guerre,
pour faire
tout le
par œuvres
dit, en monstrant
qu'i
parolles
se
Franche
Se c'est chose que le Roy de
contraire.
come il dit et
manière
en aulcune
voelle submettre
donner
che qu'i doit pour avoir paix, et voette mener
contre
le
la Crétienté
toute
avecque
luy pour résister
come sa lettre devise,
ses faultes,
et amender
Turc,
t. Imp.
donner:
2. Imp.
incijtes.
342
LA
DEFFIANCHE
jamais ne eust refusée
ia grâce
)a Mfajesté.)
oue la
que
M[ajesté]
à
Impejnate]
Impé[riale]
luy
promist~
Madril.
On
voit quel
1
prom)sti
quel
droit
la M[a;esté]
'a en la duchée
Imp[ériale]
de
son propre
Bourgongne,
patrimonie,
et, en délaissant
viffes apertenantes
piusieurs
à luy corne on
peult veoir au capitae)
et par protestation
de Madril,
et condition
estoit
content
faites,
de délivrer
ses
enfans.
Et ses
propre
déc;aroient
ambassade[s]
les
mesmes conclusions
corne aussy en Ja ville de
Borgos,
et tenoit
à petite
chose
la paixnefutfaiMe'
que
1~ faut s aussy savoir
se la restitution
de Genova et
Aste est restituée
ou non, et, en faisant retirer
son
i) a en Italie,
armée,
laquelle
de
Madril
lequel capital
contient
de restituer
si 3 tout
[condicion]
che que avoit esté fait aus Genevois exprese;
et aultres
subjetz de la Maj[esté]
esté
fa
et de
Imprériaie[
défaite
tout ce que ledit conseil de Madrif
acomplir
contient
en toute
marnère
et condicion,
et devoit tout estre
devant
les
acompli
que
ostage fussent défivrez
mais
laissant
l'un devant
toujours
et l'autre
il
ne
après,
veult point
ce qu'i promet
acomplir
ne ses ambaset vient
à trouver
sades,
aulcune
difficulté
à ces
trouver
occasion
à mener
points
pcur
la guerre,
et
ne veult
point que paix soit faite et ne veult point
avoir
sinon
restituer
dé)ay de point
les partiers]
desusdites.
Et se il ravoit''
ses enfans et ne fist
pas7
retirer
son armée,
se poroit
eslever
une nouvelle
et dissension.
Son intention
guerre
estoit,
ainsy que
on dit, que ne rendroit
8
mais feroitS
Genova,
point
entendre
seroient
que les Genevois
rebeifez contre
en sa puissanche
luy et ne seroit
de !es restituer.
Pour
tant
la M[ajesté]
ne vœuft
Imp[éria)e]
plus
estre
et
ne
laissera
ainsy
trompée
à
point
pourtant
i. Imp.
2. Imp.
promis.
fant.
Imp.
<c.
– 4. Nous suppléons ces trois mots
indiqués
par le sens.
et.
6. imp.
Imp.
ranoit.
7.
Imp.
pais.
8. Imp.
seroit.
rebeller.
Imp.
DU
ROY
DE
FRANCHE.
qu i ne
il ne ara
desus
ditz,
des points
restitution
fache
mais s'il veult ce faire, on les délipoint ses enfans,
ce n'est
pas par la M[ajeste]
vrera
ou aultrement
n'est point faite, mais c'est
que la paix
Imprériale]
de vostre Roy que tous ces maulx
par le volentez
et advienadviennent
et journellement
sont advenus
en toutes
acorder
se veult
car l'Empereur
ront,
en la response
qui est faite
corne il apert
raison[s]
de vostre lettre.
article
de la deusime
du Pape et du mal qut a
de la prinse
« Pariant
vous a
la Majesté]
Imp[enale]
esté fait à Romme,
vériet ce trouvera-on
les raisons
dit de bouche
entre le Pape
traitiez
table au dernier
qui a esté fait
du Pape et restide la libertez
et luy. Et, touchant
clèrement
le Pape
que le domce cognoit
tution,
la vocontre
c'est
fait à Romme,
mage qui a esté
mais est
et sans son congier,
tenté de l'Empereur
avoir
nulz
sans
mal ordonnée,
venu par une armée
dites
Et touchant
du capitaine
que vous
capitaine.
des
le Pape,
lequel avoit esté l'ung
qu'i a gardez
des Italie,
en la guerre
capitaine~]
principaet[s]i
a plus ce fait pour
on trouvera
que ledit capitaine
ne
affin
du Pape,
que le pœuple
la personne
garder
cocar le Pape
riens,
que aultrement;
luy meifist
ledit
quoy
en sa délivration,
par
clèrement
gnoit
se
aulcuns
Et
a fait unne bonne œuvre.
capitaine
mal
a
esté
le Pape
prins et le
veult savoir pourquoi
de
la
à cause
c'est totalement
à Romme,
avenuz
nulz aultres
du Roy de Franche
plus que de
guerre
et armée.
et mestre de toute la guerre
come aucteur
se tient
pour
la M[ajesté]
Im [pénale]
Par
quoy
dedoit
ne
en
on
point
et par droit
luy
excusée'
faire
ce
qu'il
a affaire;
et,
aussy
fondement
nous
Nous avons déjà rencontré le mot capitael, que
mot
carloin
le
retrouvons plus bas nous verrons plus dues l'influence
ces trois formes sont peut-être
~Md;
son d'un a long.
de la langue flamande, où ae a le
accM~r.
3. Imp.
2. Imp,
capitaiue.
LA
344
DEFFIANCHE
mander
mander
a,
de tout
car estant-en
car
fraisoni,
fraisoni,
estant-en Granate
Granate luy
luy respondist
respondist
ce qu'.Ï avoit
n'est
escript,
lequel
point icy
de le
de besoing
car est
réciter,
imprimez
et
publiez..
« La IIIe article de
vostre lettre
est de
quoy vous
dites que c'est
par l'Empereur
tout 1 le
d~scorj~
est entre te Roy vostre maistre
et la
M~
s
pefnafe],
pourtant
qu'i ne2 v~ut délivrerses
enfans
et recevoir
ransson, et qu'i ne veult point tenir la
promesse
laquelle
a faict et
par forche
par crainte.
A ce respond
la
1~J
que vostre
n'est pas bien informez
en ce cas
Roy
car le
yci,
dirent
qui est entre
eulx deux
ce n'est
de
point
nulles
mais seulement
ransson,
qu'il
le
acompliras
contenu
de sa promesse
ses enfans sont
et
pourquoy
en ostage. Et
ossy il scet bien pourquoy
ses enfans
sont en
il est en sa
gage;
de ravoir
puissanche
ses
enfans
sans nulles
ransson,
sa foy et
acomplissant
avoit promis.
promesse,
lequel
Sans avoir esté contraint
Ja promis
et jurez,
car ung
prisonnier
prins
droite
par
comme le Roy de Franche
guere,
a esté
prins,
ne peult
par nulz droitz
ne auculnne
manière
le
révocquier
compact
et promesse
qu'il a promis,
veuz qu'il
pour avoir libertez
~'°'
et, qu'i dit
Deu?t
este par contrainte
qu'il
a promis,
cela ne
que
'e peu escuser
de po.nt tenir sa
car s'il
promesse,
estoit ainsy comme
j! d.t, on ne poroit plus prendre
promesse des pr.sonnier[s]
de guères et,
par ainsy,
chacun
faulser
poroit
sa foy et ne
poroient
plus
estre
délivrez
tant
payez
leurs
ransson
et ce qu'il aroient
et ce seroit
promis,
cause
de la
mort de plusieurs
nobles cheva;ier[s]
et gentilz
comce seroit.contre
pagnons
droit et raison.
Par quoy,
par nulz droitz spirituelz
ne temporelz
ne se peut
excuser,
n'a
et aussy que
ia grace
point
reçeu
~e
la M[ajesté]
lui a offert à
Imp[eria!eJ
ung acort fait
1. imp.
toute.
Imp.
me.
j~p
DU
ROY
DE
FRANCHE.
pt rp
fit
Imoérriatel
seule
ce
fit la
la Mra!f".te1
à Palence,
Imper[ia)e]
et
Majesté]
et point
que ne
obligations,
grace et sans aulcune
en valeur.
tenist le capitael
Mais, veuz que le Roy
ne
rechu celle grace,
laquelle
luy fut offerte
point
dela M[ajesté]
et presentée,
Imp[éria]e]
par quoy
hontèlement
meure en son prumier
droit,
que par
de
la restitution
toute
neur demande
[du]
capitael
tant qu'il ara accomply
la promesse
Madril,
qu'il a
à vostre
Mais il samble
Roy qu'i soit fort
promis.
avoir
avaricieux
et par
adventure
désirant
pour
point son argent.
argent,
mais Il ne demande
« La !IH~ article
de vostre lettre que vous dittes
et
et seigneurs
estre2 alliez avec pluiseurs
prinches
à
du
vostre
la partie
maistre,
Roy
qu'i tiennent
et
en touts droitz et raison,
cause qu'i s'est soubmiz
accorne
se
veult
point
Imp[éria!e]
que la M[ajesté]
estre
faite en
der et que par luy la paix ne peult
et que
de
en
vienent
de quoy tant
mal
Crétienté,
à Dieu, sur che on vous
c'est une chose qui desplait
sur le prumier
a respundu,
point de vostre lettre,
de vostre
bien l'afection
on cognoistra
par lequel
vostre
et on veraz
facillement
Roy fait
que
Roy,
tout droitz spiDieu et raison et contre
tout contre
à
il
et temporelz;
rituelz
peu)tdesp)aireà
par quoy,
et
toutes
car il est juste et congnoist
choses,
Dieu,
droits
et
ses jugements sont aussy
juste.
3 de vostre lettre
« Le V" article
que vous dites
rechevoir
la ransson,
n'a point volu
que l'Empereur
[equetontuyaprésentée,etptusquerMSSon,et
ne veult payer la M[ajesté]
Royalle e
que l'Empereur
et
le Pape
hors de prison,
ne delivrer
d'Engleterre
acort
et
fait
allianche
et
ont
que par ce vos maistre
sur che point avez
me deffient par meer et par terre,
de l'Empereur
de sa propre
eu la response
bouche,
t.lmp.–2.lmp.M.
3. On remarquera que le mot « article
nin, tantôt masculin.
» est tantôt fémi-
LA
M~
mais
DEFFIANCHE
1
c'est
bien
unné
chose
mettre
pour
ès crohomme
nicquel
que ung
donnant
sa foy
prisonnier,
come
il nst,
occasion
de
avoir
n a pont
envoiez
unne lettre de deffianche.
Et le Roy
d'Engleterre
n'a point trouvé
en moy cause
de ce taire comme
j'ay dit à son ambassade.
Touchant
la raison
du
mestre
Pape,
dit qu'il
que vostre
soit
délivrez,
je
vous certifie qu'il est délivré,
mais qui dit que
par
droit je dois 2 laissier en
paix ]es Italies,
je voldroie
bien que le Roy vostre
maistre
laissa
les Ytalies
en
paix,
pour veoir se les Italies
ne seroient
en
point
les voloit laissier.en
paix, se luy-mesmes
come
paix
it apértient,
mais ses raisons sont
à
merveilleuse[s]
veutz que quant.!)
entendre,
fut delivrez3
en libertez
et estant
en son pays,
il rescript
à la
luy-mesmes
Mfajeste]
Imp[er!a)e]
qu'i voloit acomplir
toutes
les
promesse
et maintenant
qu'il avoit promis,
fait tout
)e contraire.
« La VIe point
que vous dittes que le Roy vostre
mestre proteste
devant
Dieu
et le monde qu'i n'est
ocasion de la guerre,
la M. Imp. a bien aultre
raison
de protester
devant
Dieu
et le monde
qu'i n'est
occasion
de la guere
a esté faite,
laquelle
et n'est
sa faulte.
Il est tout
point
le
cter,
Roy vostre
mestre le scet bien, s'il voloit dire la
véritez.
« Le dernier
de xl jours
point
que vous dittes
les marchans,
pour forcier
la Mjajesté]
Imp[ériate]
en est bien content,
moiennant
que ung mecte 5 ung
raisonnable
jour
advertir
pour
tous
tes marchans
coste
come
de
x
l'autre.
d ung
Response
faite
au
héraut
nommé
d'Engleterre,
Clarencio.
« Pour
à toy, héraut
respondre
sus
d'Engleterre,
ce que tu as dit de bouche à la
Mjajesté]
ImfpériateJ
1 tmp.
~/uirM.
–
2. Imp.
Croincque.
Il et fonder..–
Imp.
doit.
tmp.
3. Imp.
maiche.
DU
ROY
DE
FRANCHE.
347
t'as
et l'as
l'a baliez
et en après
par escript
après t'a
sur che la M[ajesté]
ton signet,
Imp[éria!e]
maintenant
te
bouche
et
de
sa
pondu
de
singné
singne
t a resrespondra
par escrit
che qui s'ensieult
« Sur le prumier
dittes
que la
que vous
point,
à
nécessité
et
est en grande
Crétienté
turbation,
son
cause de la guère qui est entre le Roy de Franche,
le
et
frère alliez, et entre moy,
Roy d'Engleterre
que
2 a fait
de présenter
vostre maistre
diligence
grande
somme
une grande
ramsson,
pour
pour
d'argent
et dites
du Roy de Franche,
délivrer 3 les enfantz
à
quetaM[ajesté]Imp[ériate]neseveuttacorderâ
fort troublez,
et,
nulles
raisons,
par lequel il est
de
la
se dist estre
Majesté]
Imp[ériale]
ennemys
de
a guere
bien
contraire.
chose
est
N'y
laquelle
Roy disoit que le Roy de Franche
que vostre
tamps
et qu'i n'avoit
la guère,
de toute
estoit
la cause
fait
à
et que
fut
tenu le contenu
Lonne,
qui
point
et que ce
la faulte de l'Empereur,
ce n'estoit
point
en
estoit
Rodes
et
à
Honguerie
qui estoit advenu
Et
advenu
seulement
luypar le Roy de Franche.
s'est
amodéré
avecmesmes scet cornent
l'Empereur
faire une paix permestre
vostre
le
pour
Roy
que
de vostre maistre.
et
amour
pour la requeste
pétuelle,
Il
vient
et dist que c'est tout par moy.
Et allors
et en la fin ne me volfaut que soit mal informez
serott
aulcun
l'Empereur
droit
bien,
lequel
par
tient
son
car H le
amy.
pour
principal
trompé,
vous a
du Pape,
de la liberté
«Et
t'Empereur
car il en a la certification.
dit qu'i est délivrez,
« Le HI" point que vous dittes
que la M[ajesté]
il vous
a resdoit à vostre
me[s]tre,
Impé[riale]
t'a
mais
l'a
de bouche
nyez,
que jamais ne
pondu
et eust esté payez
volut et veult totalement
payer,
se le Roy ne eust
du Roy de Franche,
de l'argent
]. Imp.
fM~.
<Mt)Te:.
– 4. Imp.
2. Imp.
nullez.
mettre.
Imp.
et.
3.
!mp.
348
,LA
1
rompu
DEFFIANCHE
le traitiez,
qui estoit
fait, mais vostre
ambassades
venant et aportant
unne obligation
veullant estre soubit
la somme,
payez de toute
et, par
disoient
des ariérage[s]
indignation,
de quatre
ansomme
nées],
montoit
laquelle
[à] !30;
escu
d or de chescunne
année et, à cause que
n'avois~
je
point prins la princesse
à femme,
la fille de vostre
Roy,
demandoient
v. c. m. [~oo.ooo]
escu
d'or,
ainsi qu'i fut
et l'Empereur
accordez,
et
respondit
dist que la somme
d'argent
esté
laquelle
luy avoit
estoit
prêtée
de le payer,
mais
l'ambassade
près
n'avoit
point 1 obligation
et les gasefsl
et
originale
estoient
joyaulx,
en gage, et ousy leur comlesquelz
mission
n'estoit
sinon
de la principalle
somme
et
des
pont
somme
intérest,
laquelle
l'Empereur
prode payer par raisonnable
m)~t]
terme
seroit
qui
ordonnez
selon
la volunté
de vostre
maistre.
Et
mettant
bon ptège et soufissant
moiennant
respondant,
ses joyaulx
que on luy rendit
sont en gage
lesquelz
Le nu" point
vous
dites que la Mfa~stéJ
que
ne demande
Imp[ériale]
le pourfit
et utilitez
point
de la Crétientez
et qu'i ne craint
point Dieu et que
ne monstre
à nostre
point d'honneur
sainct
père le
ne au Siège
Pape,
et toutesfois
le Roy
apostolique
vostre
maistre
scet bien
le contraire;
et quant
a)nssy seroit,
qu'i ne le saroit
il n'apertient
point,
à
et seigneur
point
nng te) prinche
corne l'Empereur de
veuz qu'i n'en est
ainsy parler,
coupoint
pable
et, quant le Roy vostre maistre
sera de tout
bien informez,
<j saura
qui sera la cause.
« Considérant
de la defnanche
[que] le carte)
à
le héraut
laquelle
fut
fait le xxje jour
a dit,
de
novembre
anno M. CCCCC.
et a esté ledit
XXVII,
héraut
en
mon
tousjours
attendans
les
pays,
que
ambassades
feroient
et s'i) ne se acorderoient
point
mais véantz
qu'i ne se sont
ont
point
accordez,
point
J. Imp.
avoient.
DU
ROY
envoyez leurs subjetz
DE
FRANCHE.
349
et d'autre,
faisant
néantmains,
secrètement,
par la
aparense
grande
de
Dieu
et
de
mes
bons
subjetz,
je y pense à
grâce
résister.
« Le Ve point que vous dictes par forche de contraindre
la Majesté]
sur che il vous a~
tmp[ériaiej
crainct
et ce
et
ne
vous
assés respondu
aussy
point
tenir
sa
maistre
veult
dittes
que vous
que vostre
léaultez
et promesse
que il a fait au Roy de Francorne il apartient,
nous ne disons point
che,
aussy
tous
aultre
ont
de
mais
de
seulement
qu'il
luy,
chose raisonet ont donnez2 leur foy, seroit
promis
on
ne
!e rompist
chescun
le
tenist
et
nable que
que
point et ne le fist on point aussy ung aultre rompre.
« Nous avons aussy ouy dire que on dist en Enet en Franche
que le Roy veult laissier sa
gleterre
Imest
ladite
anthe
à la
femme, laquelle
Mfajesté]
unne autre,
mais
et en vœutt
espouser
[peria)e]S,
et
n'est
ne
)e'
sçaroit
croire,
point
l'Empereur
sans
et
de
tel
douayre,
ung
mariage
rompre
possible
tèle que je ne )e
le préviiege
du Pape,
faire contre
confusion
et honte
veutz
la grande
sçaroie croire,
Et s'il
diroit
toute
la
Crétientez.
que on en
par
de
auroit
estoit
plus de ocasion
ainsy l'Empereur
le
vostre
n'a
maintenant
Roy
luy faire la guère que
Et
telle
à l'Empereur
maistre
injure.
pour pugnir
il
neeustSp6inteuz]'EmpereurungbeIeurseiI
seroit
bastardè
sa fille, laquelle
se,
euyst espoussez
ne
le
scet
se
estoit.
Mais
croire,
l'Empereur
ainsy
conseil
et fauis
ce n'est que le fache par le mauvaix
et mauvailx
de son Cardinaet",
car par son orguèl
à cause que
et mauvaise opinion,
corage avaricieux
de son
faire
ne
l'a
volu
pape
point
l'Empereur
à l'Empereur,
comme le Roy avoit rescript
pœupte~,
d'un
costé
donner.
as. – 2.
t. Imp.:
Imp.
3. Catherine
la.
tante
de
4.
Imp.
d'Aragon,
Charles-Quint.
Le
6.
cardinal
Wotsey.–7.Imp.)oeMH~.
Imp.: euyst.
LA
3)0
corne
je
monstroie
DEFFIANCHE.
bien
s'il
nM<:M<!ff7.
estoit
Et
nessessitez.
pourtant
volu
que je n'ay point
ce faire,
il s'est
mainte fois vantez
contre i
que feroit telle mutation
moy que on avoit veuz a passés cent ans et, deusist
estre perdu
tout
le royaulme
et se le
d'Engleterre,
veult faire ie conseil de son carRoy vostre maistre
dinal il poroit
bien advenir.
« Et, pour la dernière
assavoir
des
conclusion,
marchans
soit
ordonez
comme il apertient
ung jour
à tous, soit
x
e<.tnit
Toutes
Clarencio
ces article
furent
leute
aux herautfz]
de mot en mot ainsy
que sont ychi esdonnée
la
main
cripte,
dudit
maistre
Jehan
par
le
Alleman,
secrétaire
de la Majesté]
principael
et aussy en sa
Im[pena)e)
présenche et de pluiseurs
aultres seigneurs qui adônc estoient
en la court de
Et à chescun héraut fut commandez
l'Empereur.
qu'i
fissent
leur]s]
le
feoffisse,
lesquelz
jurèrent
qu'i
roient.
Ce fut fait le
de
anno
xxvij~ jour
janvier
M. CCCGC.
XXVIII.
la
tmp.
en Anvers sur'le pont de
Emprimé
Chambre,
porte à l'Escu
d'Arthois,
de par moy, Jaques de Liesvclt.
c~e.
2. Imp.
ceste.
1
x,
L'Art
et Science
de bien
parler
~oy~r~.
de cette
et la description
le titre
complet
7'oici
l'exemplaire
qui a figuré, en ) 869, à
V pièce,
d'après
la vente du Baron J. Pichon
(Cat. n" 47~), en 1870
à la vente Potier
(Cat. ~787),et
qui fait aujourd'hui
James
de Rothde
la
du
Baron
Bibliothèque
partie
schild
Sensuit
lart et science
de
bië
uoir et
Mou)t vtile a sca
taire
noHHefornent imprime a
personne
c;'[. S. d. f~M )~oo],
in-4 goth.
lignes;
pages pleines contiennent
et de soy
parler
entendre a toute
Rouen.
Expliles
6
dont
ff.,
de
sign. a.
à
de Robinet Macé, imprimeur
la marque
Au titre,
Cette
de 1498
à t~o6 (Siivestre,n°
t~).
Rouen,
d'un
cadre
formé
de quatre
est entourée
marque
de
bordure
d'inégale
largeur.
fragments
Le verso du dernier f. est blanc.
L'ART
3~2
~a~
ET
SCIENCE
parler
~y
taire.
vëu maintes
~'ay
Jeunes
gens, que t'en tenoit à sa~es
et anciens,
et de pfusieurs
tangages,
j'en ay bien pou veu de si parfaictajïaire
Mais
~'Qu'aucunefoisnefai!)entenpar)erouentaire.
Moult seroit grant vertu de
parier sans mesprendre,
Mais bien pou de gens
parlent
quil n'y ait à reprendre,
Et croy que aucuns y
ou enfance,
faillent
parjeunesse
Et les autres
plusieurs par leur grant ignorance,
Ou par
autres
oultrecuidance,
par leurs maiices.
Grant charité
seroit d'obvier
à telz vices,
Et pour ce vueil monstrer
une bonne doctrine
De parler et de taire
l'aide divine.
a[vec]
tu parles,
TUES, QUOY, A
Quant
six poinctz
garde,
je te command
Qui
Qni,POURQUOY,OUANT, neCOMMEUT,
Et, qui ceste mesure tiendroit
à sa parolle,
On diroit qu'il auroit esté en bonne
escole.
Plusieurs
fois ces parolles
ont esté relatées
Et de plusieurs personnes voulentiers
escoutées,
Mais pou de gens iays en
l'intention
sçevent
De ces brefves
ne
parolles,
l'exposition.
Je l'ay tant
dire
à
ouy
notables
personnes
En Latin,
en Françoys,
mais je n'y voy que
fab)es;
S'aucun
]e dit de
tost
met
à
nonchalloir
bouche,
Le sens qu'elles
comprennent,
qui peuit assés valoir
En plusieurs
voy mensonges,
fictions,
tricheries
Les motz sont moult obscurs
et pris généra)ment~;
Si les vueil desclarer
plus spéciaiement.
Imp.
ne.
2. Imp.
generalement.
BIEN
DE
PARLER.
3
n'y a de mon sens, fors, sans plus, l'ordonnance,
la substance;
Anciens
Car des Dictz
ay extraict
par bref hystore,
Jetesayordonnéscomme
Rien
Affin
que
aucuns
y puissent
Parlant
clèrement
Si diray
du premier
avoir
que chascun
et des autres
mémore.
greigneur
y peult
mordre,
par ordre,
dois bien considérer
Qui TU Es, toy qui parles,
Se ceu
à proférer;
que tu veulx dire t'aMert
ne t'en dois entremettre,
(Car), se à autrui appartient,
Se grant coulpe et folie ne veulx faire et commettre.
de courage,
Après, se en paix es ou troublé
Car homme trouble
en cueur dit souvent fol langage,
Si se vauldroit
mieulx taire,
selon mon jugement,
ou parler follement,
Que dire ~tout] oultrage,
est à peine peult rien dire
Car qui couroucé
et despit, puis qu'il est espris
Fors que blasme
se c'en qu'on
dit a répréhension,
Apres,
de ire.
considération
Ayes premièrement
Se )'en te peu)t reprendre
de semHabie
péché
t'en
se
t'en
Je di que
sens entaché;
(tu)
taise,
Qui bien dit et mai fait, J'en peult assés entendre
et]e
Queluimesmessecondanne,
peult
l'en
reprendre.
se tu sçais bien tout ce que tu veulx dire,
c'est à toy [grant] )aidure(w),
Car, se tu ne le sçais,
ne pevent dire chose de grant vallue
Ne nulz hommes
Après,
Se la chose
qu'il dit
tu i'effaict
n'est
de lui très
bien
sçeue.
et )a~ fin de tes dictz
Après dois
Par avant advise[r],
que n'en soyes mesdis,
ditz appèrent
bons au commencement
Car plusieurs
r. )mp.
cett. –
cen.
)mp.
P.f.y.
z. Imp.
!mp.
M la.
<<
ef en
et
2;
L'ART
354
ET
SCIENCE
Oùi)yaHasmeà!eurdef6nement,
de la fin malle ou bonne',
Et, se tu es [en] doubte
Mieulx vault taire que dire, et ce conseil te donne
Car je croy qu'il vault mieulx à soy simplementtaire
Que parler
Du premier
Et,
contre
ce t'en
soy
pour
te
poinct
pevent
quant parier
vueilles
ces ditz
assés
ne les vueilles
vouldras,
retraire.
suffire
contredire.
Après QUOY. C'est quelle chosetuveulx
parler ou dire;
Se c'est vray ou mensonge
dois en ton cueur eslire,
Car ce que tu veulx dire doit estre véritable,
Ne mensonge
n'affiert
dire à homme creabte
Car Je vrai Dieu, qui est vraye
vérité pure,
Deffend
toute
et de mentir
mensonge
Et pirs
homme
n'a
coustumier
cure,
de mentir
vautdroit
ung
larron
ne
si se veult repentir;
Que ung
feroit,
Dont ta simple parolle
vaille ung grant serment;
Si donras~
à plusieurs
bon ediffiement.
Après soit efficax; ton dit est raisonnable,
Car la vaine parolle
n'est pas bien convenaMe;
Donc, quant tu parles,
dois aultri réconforter,
Enseigner,
ou à bien
commander,
Se ces quatre
Plusieurs
par
poins tiens, tu ediffieras
ta parolle, et loué en seras.
Après soit ta parolle
Car dur parler aspre
Qui parte doulcement
doulce,
souvent
Et plusieurs
appaise
i.
Imp.
3. Imp.
exhorter.
ennemis
simple et soefve,
ennuie
et grefve;
amis multiplie
ses
bonne ou malle.
donneras.
–
et amolie,
2.
Imp.
Imp.
ces.
se conseil
donne.
2
DE
BIEN
PARLER.
~$ 5
Maisis lala dure
dure parolle
parolle fait
fait souvent
souvent te
le contraire;
contraire;
Pour ce d'aspre parler te conseille retraire.
doit
Après,
Car bonnes
Et n'affiert
Encor
Nul
Car
Que
estre belle et honneste
ta parolle
souvent laides parolles
meurs corrumpent
a bon homme
parler de telz frivolles;
simple et clère;
en toy [jamais] n'appèré,
vauldroit
soy garder
de
ta parolle
apeite,
ou trouble
dit doubteux
soit
mieulx.
[beaucoup]
telz
parolles
dire
que
nul
ne puisse
[mesprendre
entendre.
ou
décepvab!e,
sophiste
n'est à Dieu agréable;
Jà ne soit ta parolle
Car nul tel parlement
Garde toy deparolle
qui soit injurieuse,
et très mal gratieuse
Car elle est diffamable
ou de sèdiçion
de discorde
Parolle
de ta bouche,
fait à redoubter,
Jà n'isse
Trop
Dit de sédition,
car
Parolle
mocqueresse
ou
d'ennemy,
D'amy
Car l'amy que l'en
Et l'ennemy
moqué
ne de discencion;
en ville ou en cité,
c'est
iniquité.
eschever
te conseille
car trop
moque se
se vouldroit
grever;
de légier,
pourroit
courouce
tost
venger;
n'en eust
N'oncques jour n'en vy nul qui
quoy qu'il die ou
Quant il se sentmocqué,
bien tost ouïr
Et cil qui aultri mocque
Tel chose ou tel reproche
que pas ouir
Après te dois garder
Car contre
plusieurs
desplaisance
[qu'it]
pourroit
ne voudroit.
de parolle
orgueilleuse,
est enflée et despiteuse,
l.Umanqueiciunyers.–2.Imp.:Ke.
pense,
L'ART
~6
Et d'oyseuse parolle
Car l'en [en] rendra
Or
ET
SCIENCE
te dois tu bien garder,
compte quoy
quoy qu'il
qu'i! doive
compte
tarder
tarder.
as le second
Se tu ainsi
point de parler ou de taire;
le fais, à plusieurs
pourra[s]
plaire.
dois regarder
A oui tu parferas:
Après
Si c'est à ton ami, plus seur tu en seras;
A lui comme à toy mesmes peulx
seurement.
parler
en paix et doulcement
Vray[e]ment,
plainement,
Riens
Car
ne iui dis d'ont~
estre
doyve
ton
ennemi.
le pourrois
en ung jour et demi.
Ton
nu) ne sache que l'ami esprouvé;
A celui le.peulx
dire,
quant tel l'auras trouvé.
Ton meffait a nulli ne dis ne ne descouvre,
perdre
secret
Car
grant diffame acquiert
Et il te vault mieulx taire
celui
qui fait mal œuvre,
que estre en tel mesaise
lui prier
qu'il se taise,
Que dois estre en doubte
Car certes nicement
d'autre silence
requiert
Icelui qui ne peu)t [bien] céler son offence.
Toutesfois
se le cas est [de] nécessité
révéler faille 3 l'iniquité,
Qu'à aultre
Ton amy esprouvé
le sache seullement.
Avec ton ennemi
aies peu de parot!e[s],
En despit
Avec tous
les aura[s],
par mesure
Tel
ton
cuides
ami
A cil petit raisonne
Aussi au mensongier,
soient
sages ou folles;
4 parle et cointement.
qui te hait grandement;
qui est trop enquérant,
car c'est
bien
affermant
Ne dis pas ton secret à fol ne à ivrongne,
t. Imp.
3. tmp.
2. Imp.
~/)r~ ftf.
donc.
mesurt.
faille relever.
4. Imp.
DE
Ne'à
e'âà mauvaise
N'a
Car
jangteur,
ce qu'itz
BtEN
PARLER.
point de vergongne,
qui ne peult rien céier,
veullent jangler et revéier
n'a
femme,
qui
ne mocqueur,
sçaivent
3S7
tes parolles bientost despriseront;
riens ne les priseront.
Combien
que bonnes fussent,
ne vueiiies jà contendre
Avec trop grant parleur
se tu t'en veulx deffendre.
N'avec
ton mat vueillant,
Et toutes
de parler
par mesure,
poinct
Et de taire as le fait par raison et droicture,
mieulx vauldroit
Car [beaucoup]
soy garder de mesC'est à dire cela d'ont vient ton parlement.
[prendre~
Or
as tu le tiers
y a justes et raisonnables
POUR QUOY i'en~ peu!t parier et assés agréables.
L'en peult et doit parier
pour le divin service
doit faire cest office,
Chascun
en son endroict
Plusieurs
causes
Si comme
Et
tous
Prescheurs,
Religieux,
gens d'Eglise,
ceulx qui de Dieu servir sont curieux.
on peult parler
Après
Car iiconvien~penser
L'Advocat
peult
bien
pour proffit temporel,
du vivre corporel;
son
vendre
advocation,
Le sage son .conseit, sans diffamation;
et juste par mesure,
Soit ton gaing.raisonnable
de lait gaing n'ayes cure
Sans excès deshonneste;
doit chascun
eschever;
Gaing,
qui vient de diffame,
N'est
Après
pas
l'en
gaing,
sert
mais
bien
diffame,
Dieu
et fait aucuns
pour
temporel
plaist à Dieu
avec l'autre
L'ung
adjoinct
3 et par
Mais que, principalment
i. Manquent deux vers.
Imp.
principalement.
2. Imp.
proffit';
et suffit,
discrection,
sen.
grever.
L'ART
~8
ET
SCIENCE
à Dieu servir par droicte
affection.
S'applique
Pauvres
Clers, qui sont Prebstres,
peuent bien messe
Oraisons
et prières
à Dieu représenter
[chanter,
Et en prendre
soustenir
leur
prouffit
pour
vie;
ce plaist bien à Dieu,
car besoing
Car qui sert à l'austel
il doit de l'austel
Et leur nécessité
de blasme les délivre.
Tout
Aultres
Mais
causes
à l'une
y a dont assés
des trois ramener
les y lié
vivre,
me souvient
les convient,
bien. if appartient
parler
pour Dieu prier,
Pour
et
son prochain
en bien édiffier.
soy
De plusieurs
aultres
choses il se feroit bon taire,
Car à Dieu et au monde
bien desplaire,
[i!] pourroit
Ne tu n'as nul ami, tant de près t'appartiene
Pour
qui doibves choses dire que peché y convienne.
Car
Or
as-tu
le quart point,
la cause et la raison
De parier ou de taire,
quant il en est saison.
Après
QUANT; c'est-à-dire
tu vouldras
parler,
Quant
Car temps
Garde
4
regarde
temps et heure~
et par sens y labeure;
est de parler et temps
[est]
souvent silence,
se ton honneur
de soy taire
veuix faire,
Et ne dois
pas sans plus ta silence garder,
Mais silence d'aultrui
entendre et regarder,
Et non pas en parler sans plus, mais en
respondre
Se les ditz d'aultri
veulx bien entendre
et respondre;
Car
aultri dis
qui avant respont
qu'il entende
Fol se monstre,
et souvent
est mocqué
et laidis.
droit
ordre
en tes parolles
Encor[e]
dois garder
Ou l'en les despriseroit
comme simples et folles;
'mp.:<f
temps et l'heure.
·
DE
BIEN
PARLER.
~9
et en son propos dicte,
Chascune,
hascune, en son endroit
devant derrière eschever est despite.
L'ordre
et soit dict le premier
Parle
par ordonnance,
se doit dire, et après )e dernier,
Qui premier
Affin que par tes dictz n'ayes en confusion
et toy derrision.
Ceulx qui parler t'escoutent,
c'est QUANT tu parleras,
Or as tu le quint poinct
se me croys, garderas.
et l'ordre,
Car le temps, l'heure
la manière
c'est garder
quant tu parles,
Après,
tout vice mis arrière;
COMMENT tu parleras,
la parolle soit ta voix attrempée,
En disant
doucement
prononcée;
Par ung moyen attraict
amour
Ton dict soit ordonné
par charnelle
et Hère clamour
Non pas désordonné,
d'aspre
On ne doit pas parier de voix trop résonnant
si hault qu'on n'ot pas Dieu tonnant.
Aucuns
parlent
En
mouvement
de membres
dois
tu autre
manière,
ne chère
ne dois ne chef,
ne crouler
hocher,
Petit mouvement
fais, et de bras et de corps,
car tel est mon recors;
et de bouche,
De lebvres
nez, ne bouche;
Garde toy de parler en teurdant
ne touche.
Ne de mains ne de bras jamais autre
ferme et estable;
ta face, simple,
droicte
Et tiens
Si sera ta parolle à tous plus agréable.
Car
en haster, peult on encore mesprendre,
estre igneH à ouir et entendre,
on tardif estre à parler ou à dire
En tarder3,
Car on doit
Et doit
t. Imp.
Imp.
raisonnant.
En tardes.
tient.
2. Imp.
prêt, o" P''o"'P'4. Pour M"
L'ART
~6t)
ET
SCIENCE
Ëteneorpiustardifâcourouxouâire.
A faire jugement la demeure
est seure
Car à estre
hastif
ce n'est pas chose meure.
Le bon juge entent tost et tard donne
sentence;
A conseiller
doit estre tardif
par attrempance.
Se par ton conseil
trouves
délibération,
i'eschève
Ignellement
par moderation.
Soit ta vé)oeite tellement
attrempée
Que ton euvre n'en soit périe ne cassée
fMais]en)aquaiitépeu!t)'enbienfau)tefaire.
Tu dois petit
se tu veulx aux gens
parler,
plaire;
l'en y peult noter vice;
Qui a trop de patolles,
I! peult estre
ou maleureux,
ou nice,
oultrageulx,
Et le sage escouter plusieurs choses désire
Et met souvent mesure en
peu de choses dire.
En la qualité dois
[bien) manière
tenir;
Parle
Parle
honnestement,
belles parolles,
Esjouissansetcières,
De parolle
te garde
se à honneur
veulx
venir;
simples,
plaisantes,
plaines,
non pas parolles
vaines;
qui soit injurieuse,
Diffamable,
trouble
ou ireuse;
mocqueresse,
double,
Parle de plain
moult reposé
et meur,
visage,
Car cil qui ainsi parle
peult bien parler asseur.
Or as-tu
Je point sixte <, qui te
peult assés plaire
Comme l'en doit parler et
souventeffois
taire,
Et de tous ces six
ce que j'ay dit
poinctz
suffit;
en œuvre,
Qui les mettroit
il feroit son
proffit;
De !es lire souvent
se doit on resjouir,
Car ilz sont
et plaisans
gracieux
a ouir,
ainsi
Qui
seroit très bieneuré
parleroit
imp.
lesixtepoint.
DE
1-
..J
PARLER.
BIEN
f~
de Dieu
Et de l'amour
très
~6l
a.n..4
souvent
nncnwro
asseure;
Se par dessus est dit de parler et de taire,
à faire et à non
Pou de choses s'appliquent
Cy finist
/rf
de parler
et de taire.
[BALLADE.]
SPlus
e
vivre
veulx
en bonne
qu'onques
Dissimuler
en ditz,
Je temps
Prens
mais
paix,
te fault
souffrir,
en fais
com<
mal
venir;
pourra
ne t'esbahir
De trop grant
En bon espoir te reconforte;
Laisse Dieu du tout convenir;
C'est
la chosedontptust'enhorte~.
et si te tais;
regarde
l'eau [ ? aval
courir;
les
les bons, laisse
mauvais,
Entens,
Laisse
Sui
HMt'enpeuttnuimàIvenir,
Et pour [)e] plus grant
Tien
Trop
C'est
ta langue
ainsi
mal fouir,
comme morte
parler nuit, ce puis veoir;
la chose dont plus t'enhorte.
Simple te tiens en tous tes faictz
Pour
les mesdisans
assouvir;
Prens
garde à ce que tu fais
Et à quel fin tu peulx venir
tesbahit.
2. Imp.
i. Imp.
comme.
inhortari.
4. Imp.
regarder.
3. Exhorter
*>
faire.
L'ART
~62
ET
T-lAj')t,~
maintenir
Loyaulté
vueilles
Et honriestement
Ainsi
C'est
Humble
SCIENCE
te comporte;
te pourras
tu chevir;
la chose dont plus t'enhorte.
maintien,
et assuré
joyeux
Langaige
meur, amoureux,
véritable,
Habit moyen,
honneste,
assaisonné,
Froit
en son fait, constant et raisonnable,
Hanter
les bons, [)es] sages et [!es] preux
Refection
Fait
sobre, à heure bresve table,
l'homme
sage et à tous gratieulx.
Autre
e e congnois
Ballade.
que Dieu
m'a
formé
Et fait
à sa noble
sémblance;
Je congnois
que Dieu m'a donné
Ame, sens et [la] congnoissance;
Je congnois
que, juste balance,
Selon
mes faictz
jugé seray;
mais je ne sçay
moult,
d'ont vient ma foitie'
Je congnois
Congnoistre
Et bien congnois
Et si n'amende
que je mourrai,
point ma vie2.
Je congnois
à quel povreté
Vins sur terre et yssis d'enfance;
Je congnois
que puis m'a presté
i. Imp.
cience.
dont
m<o//KM'enf.
2. Imp.
ma cons-
DE
Dieu
BIEN
~6~
PARLER.
de biens
tant
Je congnois
Avec2 moy
Je congnois
Plus dolent
en habondance;
ne chevance,
qu'avoir
n'en
que,
emporteray;
tant plus auray,
mourray
par envie;
tout cecy au vrày,
Je congnois
Et si n'amende
point ma vie.
Je congnois
que j'ay jà passé
Grans pointz de mes jours sans
Je congnois
que j'ay amassé
doubtance
et peu fait pénitence;
Péchés,
Je congnois
que par ignorance
Excuser
je ne me pourray
Je congnois
que trop tart viendray,
se fera la départie;
Quant
« A
Et
? diray-je,
si n'amende
a m'amenderay,
point ma vie.
»
Prince,
je suis en grant esmoy
De moy, qui les autres
chastie,
le pire say,
Et moi-mesmes
Et si n'amende
point ma vie.
E~/K!t.
de réimque nous venons
poëme didactique
d'Albertano
d'un traité latin
est la traduction
primer,
succès à la fin du
de Brescia
qui obtint un immense
de l'imprimeet dans les premiers
temps
moyen-âge
t. I, pp. 43rie. Hain (Repertorium
~MM~r~hteum,
au
de l'original
imprimées
vingt éditions
A<i) décrit
à Strasbourg,
Cologne
siècle
XVe
Augsbourg,
Le
t. tmp.
qu'avoit.
2. Imp.
Qu'avec.
364
Ingolstadt,
Deventer
L'ART
ET
SCIENCE
Memmingen,
Anvers,
Paris,
Louvain,
Nous
Leipzig
inutile
de
croyons
cette
reproduire
ici
intélongue énumération,
plus
ressante
pour l'histoire
de ia typographie
que pour
l'histoire
nous ferons seulement
littéraire;
observer
est incomplète.
qu'elle
Sur trois éditions
de l'Ars
loquendi
nous
que
avons,
vues à la
Bibliothèque
eeiie de Gerard
Nationale,
l'une,
Leeu,
1.8;,
in-4,
à !a liste de Hain
manque
une autre, celle de Gerard
Leeu,
n'est citée P~ lui
que dans ses
Si nous ajoutons
que les éditions
décrites
par M. Campbell
(Annales de la ~o~~AK~r/
daise;. La Haye,
sous )esno~62,
187~,
in-8),
63,
&4, 68, ne figurent
pas non plus dans le Repertonum, on pourra
juger de la faveur témoignée
par Je
pubj)cautra)teqmnousoccupe.
H faut d'ailleurs
remarquer
ou
que directement
comme toute
la scolastique
indirectement,
du moyen~ge,)e traité d'Albertano
dérive desC~onMd'Aristote.
Comme
il est facile de s'en
le texte
procurer
latin
nous
n'avons
cru
devoir
pas
le réimen entier;
primer
nous n'en reproduirons
ici que le
début pour donner
une idée du ton
de l'ougénéral
Le
vrage.
poète français,
fidèle aux habitudes
de son
s'est bien gardé de
temps,
le nom de son
prononcer
mais il n'a pas eu
auteur,
pour cela la pensée de commettre
un plagiat.
Il avoue
lui-même
qu'il n'a fait
que mettre en ordre d'anciens auteurs
et
occupe en outre tes ff. R 3 12
du
traité intitulé
~ncm&i<M magistri lohannis Gews ~Mm
Tractatus de vicijs lingue;
solerti
Nurnberge,
impressus
industria, vigilanti opéra p fratres ordinis heremitar.
diuini
doctoris Augustini Anno incarnatiônis
dominice MO CCCC°
LXXIXI; in-4 goth.
Thor Sundby a donné un texte
soigneusement
étudié de 1~
loquendi dans l'ouvrage intitulé
Brunetto
Latinos
Levnet og Skribter,
Kjobenhavn,
1869,
~t'"°~in-8,
pp.)xxxv-cxix.
DE
BIEN
PARLER.
_r.
Ae
~e.
C..ro
~~ne
nlne
l'nrr1t\nn~nrp
Rien n'y a de mon sens,fors,
sans plus, l'ordonnance,
la substance.
Car des Dictz Anciens ay extraict
d'Albèrtano.
Nous
suien matière
t'entrée
Voici
édition
nous
de la plus ancienne
vons
le texte
que
Hain
décrit
les mains,
de celle
eue entre
que
ayons
dans
les
autres
nous avons
sous le n" 394
remarqué
variantes
de
nombreuses
-éditions
dicendi
et tacendi ab Albertano,
de doctrina
« Tractatus
sub
de
ore
Béate
causidico
Agathe
compositus,
Brixiensi,
/;neH~
Pe:r;
anno M CCC bV, feria ~Mffa
post
Sancti
mei assit gracia
a Initio, medio ac fini Tractatus
Spiritus.
nec est aliquis
in dicendo
multi errant,
qui
« Quoniam
beato Jacobo hoc
valeat domare,
suam
ad
plenum
linguam
ac volucrum
et
et serpentum
« Natura
bestiarum
testante
linhumana
domata
donatur
et a Natura
sunt;
ceterorum
suam nemo domare potest »; ideo ego Alberautem
guam
uno
doctrinam
dicendo
brevem
atque tacendo
tanus
supra
tradere
tibi filio meo Stephano
versiculo
comprehensam
hic
est
autem
Versiculus
curavi.
QUOMODO, QUANDO REQUtRAS.
« QUtS, QUtD,CUtDlCAS,CUR,
in hoc versiculo
poncomprehensa
Verum quia hec verba
obscurita«
et
sunt
et
parit
derosa
generalitas
generalia,
tdeo tUa exponere
ut ff. de Jure fisci, 11 ita fidere.
tem
non
ad
mee
composui
sciencie, licet
plenum,
et pro modulo
a
cum
fili
desideras,
Tu igitur,
karissime,
loqui
dilucidare.
ad
gaiti qui, antequam
debes,
exemplum
incipere
temetipso
In principio
se percutit.
alis
ter
itaque dicti
cum
cantet,
verba
tuum
ad os
teipsum
perducat,
spiritus
tui, antequam
id est
in hoc versicuto
posita requiras,
et omnia verba
sed
non
solum
et a teipso
queras semel,
teipsum
inquiras
seu
denonam istud reiteracionem
significat
iterum queras,
iterum
Sicut enim
id
est
ut
dicas
queras.
requiras,
tat,
ita
id est iterum
requirere,
dicitur
petere;
quis,
repetere
iterum
querere.
quasi
tuo a teipso
in animo
Quis es, quid
« Requiras
ergo
an pocius ad
dictum illud ad te pertineat,
dicere vis, utrum
illud
ad te dictum
si ad alium pocius quam
nam
alium,
»
non debes.
illi dicto te immiscere
pertineat,
;.C~.l.x)ix,tit.xiv.
366
L'ART
ET
SCIENCE
Le traité
d'Albertano
a dû être traduit
trmf~
dans toutes
les langues
de l'Europe
nous
occidentale;
cependant
ne possédons
de renseignements
certains
sur
les
que
traductions
néerlandaises
et tchèques.
italiennes,
En Italie,
les œuvres
d'AJbertano
didactiques
furent
traduites
de son
même
en
temps
langue vulmais elles n'ont été
gaire
tmprimées
que dans les
recueils
suivants
A.) Tre Trattati
d'Albertano
Giudice
da Brescia
il primo
della dilezion
e
del
e
d'Iddio,
prossimô,
della forma
dell' onesta
vita
il secondo
della cone de' Consigli
il terzo delle sei maniere
solazione,
de) parlare,
scritti
da lui in lingua iatina, daf)' Anno
in fino ail' Anno
ne' mede)2~
1246, e traslatati
simi tempi,
in volgar
riveduti
Fiorentino,
con più
testi a penna
e riscontri
con !o stesso testo latino,
da)io' Nferigno
Accademico
de)fa Crusca.
In Firenze,
i Giunti, t6to.
Con Licenzia
appresso
de' Superiori.
In-4 de 6 ff. et 200 pp.
Ce recueil,
de' Rossi,
publié
dit
par Bastiano
a )o 'Nferigno
a
été
»,
fois
in
réimprimé
plusieurs
Firenze
ed in Mantova,
)7~2,
in-4;
Brescia,
t824,
)n-8;AMMo,i8~o,in-t6.
B.) Voigarizzamento
dei trattati
moraH di Albertano
di
da Soffredo
det Grazia,
giudice
Brescia,
notaro
Pistoese
fatto innanzi
al )278,
trovato
da
Sebast.
in un codice scritto
l'anno
Ciampi
predetto,
ed ora pubblicato
la prima volta con
e
illustrazione,
la giunta de) Testamento
in lingua volgare di Beatrice,
contessa
da Capraja,
dell' anno 1278.
jL'~
Firenze,
in-8<.
legrini,
t8~2,
Voici maintenant
la liste des traductions
néerlandaises de l'Ars loquendi
A. Boexken
van die konste
van spreken
ende van
S.
l.
n.
d.
J. Bellaert, vers ~84].
swighen.
[~ar~
In-4 goth. de 2~ ff. de 27 lignes à la page, sign. <c.
t. Le J'r<!H<:fo del parlare e del Facere a été
imprimé
outre séparément
à Venise, en i83o, in-8.
en
DE
BIEN
PARLER.
367
J~n~/f<- de la//? ~n/T?f~n~
n~r~/ï.t.?~'
Annales
Typographie
néerlandaise;
Campbell,
LaHaye,t874,tn-8,n<-69.
ende swyghen
om te leeren spreken
B. Konste
y~tt
a)sttijtis.–[A)afin:]G~t-~f«~/MAo/<.
in-4
[Jac. Jacobsz v. d. Meer, )~87 ou t~.88],
a-c.
à
la
de
de 2~ ff.
27 lignes
page, sign.
goth.
Campbeti,n<'70..
ende swi
C. !f Die conste om te )eeren spreken
Voleynt en geprent
[A la fin :]
gen alst tijt is.
de 2~ ff. de 27
S. d., in-4 goth.
te Dell in Hollant.
à 28 lignes.
Campbe)t,n''7i.
en
om te leren
D. Dit is een konste
spreken
alst tijt is.
[A la fin :] Hier eyndet Die
swighen
konste van swighen
Gheprent tots harM
spreken.
s. d.,
Ger. Leempt vàn Nijmegen],
!og/)M~MA
[~
à
la
page, sign. a-c.
in-4 goth. de 24 ff. de 27 lignes
~72.
Campbell,
furent traduites
d'Albertano
morales
Les œuvres
au XVe siède.
(Historie ~f~en
Jungmann
tchèque
décrit
tn-8, p. m)
F<
w Praze,
1849,
ratury
deux manuscrits
qui en ont été conservés.
complets
et
a même été imprimé,
L'~r!~t;mf!'tftt~M~t
deux éditions
l'on en connaît
mluweni
a miceni.
W Plzni,
A. 0 iàdném
~02,
in-8 goth.
u 7aM
W Plzni
a miceni.
mluweni
B. 0 radném
in-8 goth.
Peka,
[j28,
n'est pas
d'Albertano
Le pus
ouvrage
important
dont le texte
l'Ars loquendi,
c'est le Liber consolationis
M.
Thor
latin a été récemment
Sundby 1.
publié par
[. Albertani Brixiensis Liber Consolationis et Consilii, ex
quo hausta est Fabula Gallica de Melibeo et Prudencia,
quam, anglice redditam et The Tale of Me/ft!; inscriptam,
Tales recepit. Edidit
Galfridus Chaucer inter Canterbury
Chauceriana.Londini
Thor Sundby. Pro Sodetate
(ou avec
Fred
HBst
et
un titre abrégé
filium),
Havn~,
apud Andr,
t87;, in-8.
368
L'ART
ET
SCIENCE
DE
BIEN
PARLER.
fp
traita
~n~ïio!
!)
Ce
ànrnnncpropos
il n~nf.
nous f.iff:
suffira de ~.–.
traité,
renduquel
aux recherches
savant
du
roinaniste
a
voyer
danois,
éte le prototype
du Livre de M~t'Me
auPrudence,
trefois
attribué
à Christine:
de Pisan
(cf. Brunet,
t. III, col.
Manuel,
mais
~8p-po),
que MM. Paul
et
Thor
ont
cru
Meyer
restituer
à
Sundby
pouvoir
Jean de Meung.
H est fort possible
notre
que
petite
être réunie
pièce doive égafemeM
aux œuvres
de ce
poëte.
~9
Le
qui
Testament
s'en
va au
de Jenin
de Lesche,
Mont-Sainct-Michel.
du Testament
de Jenin de Lesche est bien
de la
des bibliophiles
par le Catalogue
venteLaVai)ière(t.!I,p.n";o84)€t
par
l'article
du Manuel de Brunet
(t. V, col. 732), mais il
de ces raretés
connaît
de
au nombre
était
qu'on
le réimprimons
nom et qu'on ne voit jamais. Nous
de notre
Bibliod'après
l'exemplaire
aujourd'hui
C.
Nationale
(Y. 4418.
Rés.).
thèque
de trouver
des détaits sur
H eût été fort intéressant
dans
une
normande
abbaye
pièce imprimée
l'antique
bien
à la fin du XV' siècle;
mais, comme on pouvait
il n'est question
du Mont-Saint-Michel
le supposer,
Aussi n'avonsptaquette.
que sur le titre de notre
ici des anciens
nous pas à nous occuper
pèlerinages
était l'objet. On rencontre
dont le Mont-Saint-Michel
vers de notre texte une
dans les premiers
néanmoins
assez
et qu'il
en apparence
n'y
indication,
vague,
si
elle
ne
se
à
lieu
de
relever
aurait
rapportait
pas
semblé
à
cette
un acte de dévotion
particulier
qui
localité:
du Mont
Comme vray pèlerin
où
les
enfans vont,
Saint-Michel,
Le plus souvent sans croix ni pille.
e
titre
Lconnu
LC
P. F. X.
W
~W
uJ
~~VUVCIü
aau
r.W
24
LE
~70
N.e
en nfies
effet t.,
la .et..s:7~e.s.1,
relation d'un certain nombre
de pèlerinages
d'enfants
allant en
au Monttroupes
M. Léopold
Saint-Michel.
Delisle
(AMmo~M
de Normandie,
t. XVII,
Société des Antiquaires
iSjo, i
a
cité
ceux
de
et
de
et
pp.
388-94)
)~
!y,
aussi
consulter
)'on peut
sur ce point
le premier
de l'Histoire
du Mon<nf-A?t'<:Ac/
volume
de Dom
vient
de
la
Société
de l'Histoire
Huynes
que
publier
de Normandie
(pp. 'ooio~-8,
;2~6).
Ce sont peut-être
aussi des enfants
que les galodes Comptes
en
pins de cet article
royaux
publies
M.
de
extraits
Vallet
Viriville
à
la
suite
de
son
par
édition
de Jean Chartier
(t. III, 317)~
« Monseigneur
le Régent,
donné aux
pour argent
de la Cuisine
au Mont-Saintpour aller
galopins
Michel
au temps
de Karesme,
mercredi
février
16 sous. »
('42;);
argent,
Notre pièce a paru sans date. M. Campeaux,
qui l'a
et
en
cite
vers
connue
dans.son
étude
qui
quelques
sur François Villon, Paris,
iu-8",
!8~,
pp. ~-2,–
connu le Testaaprès avoir dit que Villon a peut-être
ment de Jean Régnier,
sieur
de Guerchy,
contenu
les
Fortunes
et
adversitez
de
cet
auteur
dans
composées en <~t,
mais imprimées
seulement
en ~26
t. IV, col. 1)87,
vo Regnier, et C~M(voy. Brunet,
n'' 4S4),
logue du Baron J. P"~ ~P;'eAo/:], t86$,
ces
mots
Je
ne
serais
étonné
ajoute
pas
que Vitton
eut connu une autre petite pièce du même genre qui
a pour titre le Testament de Jenin de Lesche.
car,
la preuve,
bien que je n'en puisse pas donner
j'inà t'œuvre
de Villon. C'est
cline à la croire antérieure
le testament
d'un jeune bourgeois de Paris, qui, etc. n
d'admettre
cette opinion,
!t nous est impossible
et
du chef-d'œuvre
de Villon ne nous semble
l'antériorité
Nous
n.,nnc
TESTAMENT
avons
cn
t. Chronique de Charles W/, roi de France, par
Chartier, nouvelle édition, etc. Paris, JamM,i8~vo).
in-):.
Jean
DE
!f~f)!f'i~tah)!r
(tttncneaétabhr.
JENIN
DE
LESCHE.
nti<");t)'-)r.<io,'tf.t
On
~7;
pas
sait l'accueil
que reçurent
du public
Grant
et le Petit FM~m~nt,
le
dès qu'ils
furent
Souvent
le titre
popularisés
par l'imprimerie.
d'une composition
littéraire
est le principal
élément
de son succès;
la rubrique
du Testament avait réussi,
ie Testament
fut à la mode.
rimeur
voulut
Chaque
écrire
le testament
de quelqu'un
ou de quelque chose.
Nous avons le Testament
de Taste-vin,
le Testament de
le Testament de la Guerre et tant d'autres.
Ragot,
Nous
avons
dans
ce
volume
le Testament
réimprime
de
Levrault et le Testament de
toutes
ces
l'Oyson;
pièces
sont calquées
sur J'oeuvre
de Villon;
aucune
pourtant ne s'en rapproche
plus que le Testament de Jenin
de Lesche.
N'est-il
de penser que cette
pas naturel
aussi
n'est
imitation
pièce
du maître et non
qu'une
lui
a
servi
de
pas l'ébauche
modèle?
qui
La forme
des vers à rime plate est l'indice
d'une
composition
du XVIe Stècte
un poète du XVe siede aurait adopté
de préférence
la strophe
de huit vers. Les
pèlerinages
dont
nous avons
trouvé
de nombreuses
d'enfants,
mentions
remontant
au XVe siècle, se sont continués
du Dictionnaire
beaucoup
plus tard. Les rédacteurs
de
Trévoux ~v" Michel) constatent
cet
que
usage subsistait
encore
de leur temps
« Les
du
garçons
jeunes
peuple, » disent-ils,
à S. Michel, a
(fvontenpè)ennage
Si tous
ces arguments
ne suffisaient
pas pour
démontrer
que notre pièce est postérieure
à Villon,
le nom de Jenin
nous
fournirait
à
lui seul
de\Lesche
une raison
Ce
péremptoire.
n'était
personnage
pas
un être imaginaire,
mais un pauvre fou
contemporain
de Caillette,
et par conséquent
de Louis XII et de
1~.
Un
du
François
de Caitpassage
Trespassement
lette que nous publions
nous
.ci-après,
apprend
que
Jenin de Lesche
survécut
à son collègue
et ami, mort
M)~
Jenin de Leche, sot assez fantastique,
Sa!chant ia mort de son ami Caillette.
Ne sçait quasi où il fault qu'il se mette.
LE
372
TESTAMENT
Le
Testament
est donc
mais écrit sousFrancois!
maintenant
Voici
non-seulement
la description
imprimé,
bibliographique
de
iapièce:
<j)Letestamët//deIeninde)es//chequisen
Et pmieremët
au mSt Saict
-[Au
va
Miche).
en la
recto du dernier
f. :] !f On les vent a Paris
Dame a Len-Ilseigne
lescu
de
rue neufue nostre
de
/'M/:M. S. d. [vers i ;2;], pet. in-8 goth. de /). ff. de
20 lignes à la page pleine.
un bois représentant
un homme
Au verso du titre,
et agenouillé
devant
une
à longs cheveux,
découvert
femme et un homme;
ce dernier personnage
est coiffé
rond mis à la mode par Louis
XI.
du chapeau
un
Au verso du 4e f., un bois représentant
homme,
derrière
un
libraire
ou changeur,
placé
comptoir, ta
main droite sur un livre, et parlant à un autre homme,
d'un enfant.
Comme
lequel met la main sur l'épaule
bois
n'est
faut
le
il n'y
pas
pasfait
pour le livre,
dont il
voir Jenin de Lesche
avec l'un des enfants
parle.
Le
qui
de Lesche
Testament
de Jenin
~f!
au Mont-Saint-Michel.
mme vray
pèlerin
du Mont
où
tes
enfans vont
aint-Michel,
.e plus souvent
sans croix ne pille,
Conducteur
loy, comme saige
_G,
comme suffisant
De ma compaignie,
pensant
Queaussitostmeurtveauquevache,
De paour que ne soye
trouvé
t. Imp.
soyes.
et habille,
lasche
DE
n..
JENIN
r:_i
DE
"nu.
LESCHE.
~L_L
Etque[je]nemeureintestat,
Sain
d'entendement,
en estat
Debonpé)erinhabi))é~,
Se je suis
par la Mort hallé
3,
Enfaisantcetrès~beauvoyaige,
Je requiers de très bon couraige
A mes bons amis de Paris,
de ma mort
Qui
seront
marris,
allé
Que
corps
quérir
Où la Mort me viendra
férir,
mon
Et soit
Tout
soit
à Sainct-Innocent
au plus
Se je suis
mis
de mes amys.
près
noyé en la mer,
Jeburaydecejusamer,
Mais
je
Qu'ilz
Et que
pry à mes compaignons
me cherchent
ès environs
je soye
Au lieu
S'ilz
que
ne sont
rapporté
j'ay dessus
avec
périz
Item j'ordonne
Mes amys facent
noté,
que
dire
moy.
pour moy
messes
EnJeurségHsesetparroisses
Et qu'ilz viennent
au devant
Habillement
6 jusques dehors
De ceste
ville
Item donne
du corps
honnestement.
mon
habilement
A maistre
Pierre
Bourguignon,
Qui me semble bon compaignon
Imp.: Moy sain.
tiré.~}. Imp.
ct-M.–
habilement.
2. Imp.:
Imp.
et habillé.
perilz.-6.
3. Halé,
C'est-à-dire
LE
37~.
mon
Douraon,
TESTAMENT
aussi
ma maiette,
Et le chapeau
dessus ma teste,
A maistre Jacques
le Bossu,
Car je sçay bien que, s'il eust sçeu,
Il fut venu avecques
Je sçay bien la raison
moy
pour
quoy.
Item laisse
à Colas (le) Baveulx,
le
souvent
est morveulx,
Qui
plus
Mon beau hauberjon
1 de Sainct Jacques
ce et avecques,
Je laisse ma grosse bouteille,
3
Qui est, ce
croy, la nompareille
Où jamais je boutay
les lèvres,
/hm,
plus oultre
A maistre
car
Alain,
H a, s'il ne boit
les fièvres
à grant traictz.
Elle luy duict, je vous prometz,
Et aussi font,~ mes patenostres,
Qui sont plus belles que nul' aultres,
sans dire mot.
Qu'il portera
Item je laisse au bon Guillot
Ma besasse de canevas.
Item j'ordonne
Quant au regard
Il ne m'en
Car
aussi
chault
bien
ung aulire cas
du luminaire;
s'y en a guerre,
ne verray
Item de sonner,
somme
goutte.
toute,
Diminutif de Haubert, cotte de mailles.
2. Saint-Jacques-de-Compostelle
ou Santiago, célèbre au
les
armes
en
acier
moyen-âge
pour
trempé qui s'y fabrise.
sont.
Imp.
4. imp.
quaient.
DE
JENIN
LESCHE.
DE
37S
Je croy que m'en passeray bien,
Car aussi bien n'en orray rien.
Item
fault
bien
trouver
Que je soye porté grant
Dedans Sainct-Innocent
Car je ne seroye 2 aller.
moyen
erre 1
en terre,
Item je vueil, à bref parler,
Que t'en ne chante nullement,
Car croire povez fermement
Que n'auray
pas le cueur en joye.
Item pour ce que n'ay
monnoye,
Ne escus pour payer barbiers,
Qui ont par plusieurs jours entiers
Besongné
au mal de ma cuisse,
S'il advient
périsse,
qu'en chemin
tout ce mal
Je leur délaisse
Affin
qu'ilz
A tout
puissent
jamais
Le testament
Je vueil
parier
mont
et val
de moy.
de bonne
sortisse
qu'il
soit accomply
foy
effaict
et faict
qu'il
Par mes exécuteurs,
qui sont
et lesquelz
me font
Mes maistres,
Du plaisir
autant
qu'à nul homme;
Et
Lesquelz
pour
le présent
je nomme;
]. Grand train, M. A. Schéler (Dictionnaire d' étymologie,
Paris, Maisonneuve.
187;, in-8°) fait dériver le mot erre
du verbe latin iterare.
i. Au sens de saurois; ce serait une leçon meilleure de
lire y aller.
Imp.
je n'ay.
TESTAMENT
C'est
C'est
le trinnier
DE
Kainrt-tnnnrfnt
JENIN.
·
le trippier
Sainct-Innocent;
Comme
il
est décent
je croy,
Pour subvenir
à mon affaire,
Car je l'ayme comme mon frère.
Faict
par Maistre
Jenin
de Lesche.
On les vent à Paris
en la rue neufve Nostre D~/n~
à l'enseigne
de l'Escu de France.
La
Vie
et
Trespassement
de
Caillette.
de plus connu
que le nom de Caillette.
ien
dans son poëme
RL'Allemand
Locher,
Jacques
latin Navis stultifera,
d'abord
en allemand
par
composé
et
Sebastien
Brandt
traduit
en vers français
par
Pierre Rivière dès !4~7, met son portrait
en regard
de Seigni
les modes nouvelles
Joan,
pour opposer
aux modes anciennes.
Dans la ballade, écrite vers f [ par Marot « dans
à écrire au Palais de Paris)',
le temps qu'il apprenoit
il est dit
Bref, si jamais j'en tremble de frisson,
Je suis content qu'on m'appelle Ctti~K~,
et en note, Lenglet-Dufresnoy
(Ed. de t~t,
'n-<
ce
de
la
« Et n'est
Ménippée
il, 8) rappelle
passage
nous
cause
nations
sans
que les autres
appellent
comme
cailles
caillettes,
pauvres
coiffées,
puisque,
c'est-à-dire
et trop crédules,
les Prédifemmelettes,
nous font danser dans le
cateurs
et Sorbonistes.
»
retz des Tirans.
a cité son nom
Rabelais
l'a définitivement
Erasme
le
récit
du
consacré
jugement, digne de Salomon
par
et de Sancho-Pança,
rendu
fol
Seigni
Joan,
par
de
bisaïeui
de
Caillette.
Chacun
con-LParis,
insigne
378
VIE
ET
TRESPASSEMENT
naît le joli conte de Bonaventure
où il
Desperiers,
est question de Caillette
et en même temps d'un autre
fou nommé
de l'abbé
Polite
qui était le bouffon
de Bourgueit'.
Dreux
du Radier,
dans
['~Mfom:
des Fous
en
titre d'office qui figure dans ses « Recréations
histomorales et d'érudition
riques,
critiques,
x (Paris, ) 767,
2 vol. in-t2),
dit très-justement
héros
que notre
était de la-nature
« de ces Fous imbéciles
dont
la
naïveté
est telle que leurs actions
ou leurs réponses
ont quoique
chose d'aussi
amusant
et
que la vivacité
des
autres.
»
l'esprit
M. Paul Lacroix
dans sa notice sur les Fous
des
Rois
de France,
dans
«
les
Curiosités
réimprimée
de l'Histoire
de France
(Paris,
Delahaye,
t8~8,
et
en a aussi
in-f6,
p. c~-y
en
166-9),
parlé
détail.
La pièce gothique
du XVIB siècle, en insistant
sur la simplicité
de Caillette,
un renajoute
bien
Elle nous apprend
la date
seignement
précieux.
exacte
de sa mort arrivée
à l'Hôtel-Dieu
de Paris,
le 26 août
Caillette
n'est donc pas absolument
le contemporain,
mais plutôt le prédécesseur
de Triboulet.
Nous
donnons
cette
de la
d'après
l'original
dont
Bibliothèque
nationale,
-}- B. Rés.,
4~.8;
voici la description
bibliographique
La vie et trespassement de caillette.
– y FMM.
S.
n. d. [Paris,
vers f$2~].
Pet. in-8 goth. de
4 ff. de 2 iignes à la page.
Il existe déjà de cette pièce une réimpression figurée,
exécutée
chez Pinard,
en ;8;f,
par )e's soins de
MM. Giraud
et Veinant,
et tirée
à ~2 exemplaires,
dont
de Hollande,
de
~2' sur papier
sur
papier
Chine bleu azuré, 4 sur papier de Chine jaune paille
et 2 sur vélin.
Des
t.Voy.
pages i~-y.
pièce
Y.
Périers, éd.
Jannet,
t.
II,
nouvelle
L,
DE
La
Vie et
CAILLETTE.
~yc)
Caillette.
T'rM~MëmM~
passant
temps,
fuyant oysiveté,
suis voulu ce jourduy entremettre
vie descripre
d'un fol, qui a été
n
Me
~~La
Bien
ans cu
aun
en Paris
a
am
na cité,
la
cinquante
a.myuauw
~.mc,
ce
Et, pour
faire, j'ay voulu peine mettre;
Jamais ung tel ne fut, ne pourra
estre,
.v.
uwu
Car, pour tout vray, par faulte de bon sens
H estoit
dit le Roy des Innocens.
Celuy dont. parle
Très
bien congneu
Entour
les
n'estoit
pas
ne tachoit
Caillette,
que garsons
aprentis;
fournir
ses apétis;
la petite merdaille,
à lui donner
vitaille.
Innocent
Comme
nommé
des grans et des petis ¡
Halles a eu mainte caiitette~,
des trippes,
et sans payer maitlette
Du mo)
Tant de tripières
Chascun
tachoit
Qui
estoit
fut,
chascun
vivant
en innocence,
le sçait de vérité;
on prenoit
grant plaisance,
Le veoir,
t'ouyr
Et luy donnoit
chascun
pain
et pitence,
Considérant
Dedans
Ledict
Aymant
sa grande
povreté.
maint
Paris,
yver et esté,
Caillette
a regné et vescu,
tousjours
« Papa,
mamen
tournois
o estoit
mieulx
tout
qu'un
son
escu.
tangaige
« Tournois,
têtet sonnoit
le carillon;
Puis dandinoit
et disoit de courage
i. Imp.
Celuy dont je parle. – 2. Imp.
du
molz.
tmp.
4. Du lait caiUé.
de ;tMt~.
mNMf~. –
Diminutif
VIE
~80
ET
TRESPASSEMENT
« Peignés,
le sien usage
vuydez
»; c'estoit
Et ne visoit à acquérir
billon;
Si fin ne fut qu'estoit
Villon;
Françoys
Ce néantmoins,
il monstroit
par manière
Qu'il
aymoit
mieulx
du vin que
de la bière.
Quant il avoit son
Et en sa main tenoit
Châscun
disoit
godet 1 soubz l'aisselle
une branchette,
« C'est toute sa vaiselle,
»
Car
le godet de hanap et d'escuelle
Servoit
souvent
à ce povre Caillette;
Autant
avoit comme Colin Bavette.
Se usurier
fut, c'estoit
d'abillemens,
De sa jaquette
et fins accoustremens..
Si d'avanture
Qui
Pas
eut eu quelque
Bourgois
eust vo]u luy 3 donner ung patart,
ne l'eust pris, mais trop bien ung tournois,
Pour
achepter des poires ou des noix,
Il l'éust prins et ne eust esté fétart 4
les rues estoit,
matin et tart,
Parmy
Sans trébucher,
combien
qu'il fut bien yvre;
De tous ses faitz on feroit un gros livre.
Or
avoit-il
si bon entendement
ne sçeut en sa vie sçavoir,
Que oncques
Pour
avancement,
peine ou quelque
quelque
« Ave A~rM dire
tant seullement,
Combien
qu'i fist de l'apprendre
devoir;
Ce néantmoins,
on )e véoit
mouvoir,
i. Voir la note l.page
134.
2. Au sens de
S'il y eut eu.
Imp.
Qui luy eut
volu.
Festard,
lent, sot, « sluggish, drowsie, duU,
la p/M~M.
slow, etC. » COTGRAVE.
$. !mp.
DE
CAILLETTE.
381
« Jésus trois
Disant!tit*«.~?M.?tttTnï<:fni<:narrpvpfanr~'
fois par
C'estoit
Bien
D'ung
de luy tout
estoit
la plus grant
de trouver
duyt
révérance;
science.
la maison
bon Bourgois,
homme
bien
l'a vestu en la froide saison
renommé,
Qui
Et luy donnoit pain, vin à grant foison,
D'ont à jamais il doit estre nommé
Père des povres, prisé et estimé,
Car
en ce faict
n'y a fable,
luy fut moult charitabte.
pour certain,
Ledict
Bourgois
Petis
enfans
Et
leur plaisir
y 1 prenoient
« Sus, mouche-toy,
CaiHette.
luy disoient
Incontinent
Caillette
Pour
aloit
moucher
soy
A belles mains
trop
la sienne
saisir,
mieulx à son
»
desir,
chemisète,
se
il
sa coullète,
monstroit
Et,
faisoit,
Et ses dandriHes,
dont chacun
se rioit,
en ce~ point
Quant
Mauvais
Luy
le v[é]oit.
de la peine
boue et de terre
force
vers
luy mainte trudaine3,
mainte fredaine,
malice, aussi
avansant
bien souvent
ung caterre~;
rencontroit
une pierre,
Mais, se Caillette
Tel l'achetoit
qui riens
On ne verra son pareil
i.
[t'jon
lui faisoient
garsons
Et luy gectoient
Et commetoient
Mainte
faire
n'en
povoit
à jamais.
mais 5;
ilz.
2. imp.
se.
Imp.
Moquerie, Mt~fi.f.
4. Catarre.
Tel qui n'avait rien jeté à Caillette,
$. C'est-à-dire
achetait, sans le vouloir, et recevait la pierre que renvoyait
Caillette et que celui-ci jetait, pensant la renvoyer à ceux
qui le tourmentoient.
VIE
~82
Tout
Quant
Toute
ET
TRESPASSEMENT
homme
fut de luv
luy nommé son
luy faisoit aulcun soulagement;
nourrice
il appelloit
sa mère
oère.
père,
Et
si povoit,
luy mettoit,
par magnière
Sur les mammelles
la main bien gentilment;
Incontinent
s'en
fuoit
Disant
« Hen
hen
Et
fuoit,
s'en
roidement,
ne batés pas
mamen,
en courant
le grant pas.
On )'a mescreu
d'avoir
o,
esté
paillard
Et qu'il avoit éu la compagnie
De quelque fille, car assez gros billard
Ce sot avoit, mais quelque babillard
Avoit ce fait, qui tout le cas desnie.
C'est une chose que tout chascun
regnie;
Trop sot estoit pour avoir besongné,
Et croy pour vray qu'i s'en est eslongné.
S'on
« Caillette,
où est l'enfant~?
Il respondoit
« est
tout-à-coup
mort,
o La teste et tout, ha! le petit fant fant. »
Mais l'innocence
qu'il eut ce fait deffant;
De tel meffait le mescroire
on a tort
luy disoit
Tout
luy fut ung, joye, noise ou discord
Il ne visoit,
en gros ne en destal,
Pourveu
qu'il seust trouver
ung hospital.
Or est Caillette
En l'Ostel-Dieu,
Avec quatorze,
Plus
n'est
t. Imp.
Imp.
de ce siècle
en l'an
la Mort
Caillette,
En.
lefant.
passé;
mil et cinq cens
i'a embrassé.
mais
2. Imp.
nommé
dnuoir.
trespassé
x
DE
Comme
CAILLETTE.
les aultres
de sens,
qui plus avoient
I[ a quicté ses terres et ses cens <
Mort l'a surpris,
comme s'il fust bien sage
La Mort prent tout, car c'est le sien usage.
Enterré
est dedans
De Nostre-Dame
Il n'est
une chappelle
à Saint-Barthéfemy,
que ce fait on recelle,
raison
Mais
que bien tost le cas on vous révelle.
Son corps est là transi et endormy,
Tout au moyen de celluy bon amy
Qui a payé bien plantureusement
Tout
le convoy et bien honnestement.
Petis
enfans
faisoient
et cris
grans pleurs
« He)as
Disant ainsi
Caillette
est mort.
» Hélas,
hé)as
la Mort l'a huy
surprins
)) Allons le voir avant que huy soit prins
» Des fossoyeurs;
allons y par acort.
»
les enfans
Bref,
Que impossible
Je le sçay bien,
Or,
Qu'i
Comment
Et
tel
desconfort
est quasi de bien le croyre;
car je l'ay en mémoire.
prions tous Jésus et Nostre-Dame
luy doient lassus aux Cieu!x sa gloire,
ne permette
estre perdue
l'ame,
Qu'i
Et qu'i
Mort
faisoient
la mette
en son
il est à tous
destruit
répositoire.
notoire
[chose]
3
et le fol et le saige,
si ne vise quel est le personnage
Petis
enfans,
tout,
c'est
pour
vous
souvenir
i. !mp.
~M.
z. Imp.
huyt.
3. Imp.
4. tl manque un vers à cette strophe.
notaire
VIE
384
Qu'on
Vuillez
doit
ET
prier
pour
TRESPASSEMENT
tous
les trespassez
s'il vous plaist, subvenir;
luy doncques,
A prier Dieu plaise
vous maintenir,
Car vous mourrez avant cent ans passez,
si dessus luy passez,
Honnestement,
Occupez-vous
pour lui faire prière,
Tant que serez en ce va!
de misère.
Explicit.
BALLADE.
de Lèche, sot assez fantastique,'
J Saiehant
la mort de son amy CaUtette,
Plus insensé que n'est ung frénastique,
énin
Ne
Son
sçait
quasi
où il fault
qu'il se mette;
il regrette
Rabitu
compaignon
Et Maistre
Estouppe
pour gémir tendrement,
Le bon Jénin à [ ? ] tout sa brouette
2,
Pour
aller tous en son enterrement.
J[ fist regretz devant tous en pub)icque
Son cueur soupire,
se débat et hallette;
Après ses plains d'un autre costé picque,
Sans croix ne pille, sans
ne maillette
argent
s
se.
i.]mp.:
2. Faut-il inférer de là que Jenin de Lesche, dont on
vient de lire le Testament,
était ou se faisait passer pour
et
se
faisait
dans une brouette ? –
voiturer
impotent,
Ajoutons que dans une Response à Charles Huet (Pièces du
différent de Sagon et de Marot, Bibliothèque de l'Arsenal,
B. L. 6427 A), le nom de Jenin de Lesche est employé
comme une injure
Regardez cy la villanie
De ce genn) Jenin de Lesche.
4. Sans la moindre petite maille.
DE
CAILLETTE.
t-
~8$
_L_'a_
Celluy Jénin incontinant
souhaite,
Son bon amy Gringolet
vistement,
Et maistre
avec
Colin
Guy
Bavette,
Pour
venir
Le veoir
tous
à son
trespassement.
ainsi
betourne~,
maint garson
courroux
il bailla
Se esbahissoit
Puis
par
A ung
garson,
soubdain
Après
Crier
commence,
se hatast,
Qu'on
Pour venir
Prince,
Exécuteur
A celle
Pour
tous
2
au coing d'une ruette 3,
plus hault qu'une
trompette
tant
qu'il peut hautement,
fol comme Miette,
à son trespassement.
tant
ce fol il faut
tout
lunatique,
et fillette;
une clicque
seul
qu'on
entremette
du testament,
ne se desmette
fin que nul
venir tous à son
enterrement.
L'EPYTAPHE.
y
gist Jehan
Povre
N'acquesta
Le povre
Carreiin~
innocent,
dit
Caillette,
une s maiitette
qui
en
ce monde;
cy-bas
homme
pur, net et monde
De ce siècle-cy
trespassa,
Car oncques
nul mal ne pensa
Povre estoit de biens et de sens,
Et trespassa
l'an mil cinq cens
d'aoust
ie vingt-sixiesme
Quatorze,
Prions
à Dieu qu'it ait son ame.
Amen.
Ahuri.
2. Claque.
D'une petite rue.
Prononcez
Jean
les
vers
sont de huit pieds.
4.
Carlin
Prononcez
$.
qu'une.
P. F. X.
2
–
–
VIE
~86
ET
TRESPASSEMENT.
T
Tnnnwr
LE
1'"
TRESPAS.
mil cinq cens quatorze
le vingt-sixiesme
aoust,
fin l'an
~~rprist-i)
l'Hostel-Dieu
~En
Jour Saint
Sa dernière
Bénard,
aussi
bien dire l'ose
heure après midy fut close
Par Attropos,
qui la vie nous toult;
car elle prent
Povre ou riche n'espargne,
Car
Qui
tout
il n'y a Conte,
Duc, Roy ne Pape,
de ses mains autrement
[se] reschappe.
LE
convoyé
CONVOY.
fut par clercz
que de coustume
CAinsi
et chappelains,
on fait à tous
humains,
à Nostre-Dame-des-votes~,
Jusques
Où il va maintes
dévotes
personnes
Et
son
corps
Donnez-luy
en ce lieu-là
ung Ave Maria.
repose
Finis.
La chapelle
dite d'abord
des Voûtes, et
Notre-Dame,
faisait
de la Fontaine
depuis
t;2),ne
pas partie de
au
commencement
du
fut
reconstruite
l'église même,
qui
xvf siècle;
la chapelle
Notre-Dame
était derrière
S. Baret l'on y allait par une ruelle. (Lebeuf.ëd.
Cocheris,
thélemy,
cf. Piganiol,
H, 261-2
I, ;2y.)
ensuite
~7
ADDITIONS.
Page 61:
allemande
du Procès des
Depuis que la note sur l'imitation
Femmes
et des Puces a été imprimée,
nous avons eu cond'une
relanaissance
macaronique
allemande,
composition
nous
a
les
deux
tive au,même
dont
on
sujet,
communiqué
éditions
suivantes
de Flochis
schartzis
Gedichtum
Versicale
A.) Flochia
Mannos
illis Thiriculis
omnes
fere
Mensehos
Weiqui
etc.
suis
bras
Jungfras
Kindros,
behupfere
spitzibus
et beisere
soient
Auctore
GreisSchnablis
stechere
Finis.
holdo
Knick
Knackio
FloMando.
Absque nota
de
ff.
non
chiff.
à la
4
de
lignes
[circa
')9oJ,
in-4
la
est
de
justification
39 lignes),
page
(sauf le 4' f. dont
sign. A.
en taille-douce
treize
Au titre une gravure
représentant
leurs
Ces treize
femmes
sont
femmes
cherchant
puces.
leurs
attitudes
dans
différents
et
petits
bâtiments,
placées
sont aussi variées
que libres.
de M. Moehl,
à Paris.)
(Bibliothèque
De
Fl6is swartiFl6ia
cortum
versicale,
B.)
omnes
fere
illis
deiriculis
Minschos,
bus,
[sic
qu3e
& spitzibus
&c. behiippere,
Mannos,
Weibras,
lungfras,
lis steckere
& bitere
soient.
Authore
suis schnafD. XCVIII I
Knickknackio//ex
Floi)andia.AnnoM.
Gripholdo
26
à
la page,
S.
de
6
ff.
non
chiff.
de
< in-4
lignes
;?)].
caract.
ital.
sign. A,
d'une élégante
on y voit un
Le titre est entouré
bordure;
et
une
femme
leurs
bois représentant
un homme
cherchant
puces au milieu d'une chambre.
de M. Turner
à Londres.)
(Bibliothèque
;88
ADDITIONS.
le début de ce poème singulier
versicale de Flochis.
Gedichtum
Flochosque
canam,
qui wachsunt
puivereschwarzo,
Angla
simul fliessente et schweisside
E wasroque
warmo,
Voici
Multipedes
thieri,
qui possunt
hupfere
longè;
dedisset.
Non aliter, quam si nùgtos natura
Illis sunt equidem,
corpora
kleina,
sunt,
inquam,
Menschis
Sed mille erregunt
martrasque
plagasque.
rubentem
Cum stekunt
schnablum
in leibum,
blutumque
sic
Homines
sic
vexierere
possunt
Exsugunt
Et qux tandem
illis pro tantâ lonia restent
todum.
et quem nemmant
Vexeritate,
per vulnera
sûnda
Sunt varia: martre,
suamque
quibus ob sua
Ob mutwillitiam
Menschos
abstrusit
acerbè
Ille Deus, Coelum et sternos
qui fecit et erdam
lauffit dollhundus
in illum,
Hunc stichit schlangus,
Beissit et in leibum,
ut cognatur
reddere
geistum;
Ast alium Wolffiis frissit;
Bxrusque
zureissit
Hic habet innumeros
et tempore
nullo
ixusos,
hi
lauffunt
kleidros
et
malè beissunt.
Frewdam habet,
per
J94-ZO!
Pages
nous
avons réimprimé
les petits poèmes de PhiLorsque
de
et
de
Pierre
Villon a répondu
lippe
Vitry
d'Ailly auxquels
dû
dans
ses CfMtr~Kt~
nous avons
FM~-Gon~f,
nous borner à reproduire
le texte donné
Marpar Prosper
sans avoir eu la bonne fortune d'en découvrir
une
chand,
ancienne
édition.
Nous venons
d'être
assez heureux
pour
une au Musée Britannique,
en trouver
où elle est cotée
b. 30. 8~
En voici la description
de vitriaco
meldensis.
Philippus
[Au
Episeopus
verso du
Latinum
f., ii" et I2e lignes
super eodem,
de ciamengiis
du 2" f., jt* et
.N.
– [Au verso
materia
contraria
t2* lignes :] Sequitur contrarium
seu
recto
du
f.
Petrus
de
aliaco
episcoprime
[Au
3'
:]
du
n"
et
t2*
Cameraces
verso
pus
[Au
f.,
lignes :]
Latinum
super eodem
[Au verso
.N. de damengiis
Nicolai
de
du 4e f. :J .Expiicit
Latinum magistri
in
duabus
contrariis
significlamengiis
super
matenis
cacione.
Anno ~nf millesimo
cccc
7mprM~Mm
Kon~ejt'mo.
die ~t;arfa /em~u.
S.
in-4 goth. de 4 ff.,
dont la page la plus pleine contient
24 lignes, sign. a.
Le texte, imprimé
en gros caractères,
est très-correct.
J. DER.
389
TABLE
'CONTENUES
PIÈCES
DES
DANS
CE
VOLUME.
Avertissement
2t2.
2t~.
2t~.
On les
du Petit Monde.
La Complaincte
à
la
rue
Sainct-Estienne
vend à Paris,
devant le Collège
de Lydes Grecz,
de
la
sieux, à l'enseigne
raquette,
par
Bonaventure
Guillotoys.
Le vin du Notaire
qui a passé le Testament
de Quatre-Tournoys.
nouveau
du Débat d'Eole et de
Apologue
les dangers
de la
contenant
Neptune,
en la rue
Court.
On les vend à Paris
neufve
Nostre-Dame
à l'enseigne
SainctNico)as([~~).
histo-,
Avec une note sur l'interprétation
de
cette
relative
à
l'amiral
rique
pièce,
Chabot.
t
9
18
TABLE
390
DES
PIÈCES
T~r~httf<at'Vuft'ctftf1'ï!'tp
2[;.LeDebatde[YveretdeiMe.
Différent de celui qui est imprimé dans le tome
VI., Avec une note de M. Emile Picot sur
les imitations étrangères.
2 [ 6. Deux chansons
spirituelles
de
Carème
217.
220.
sur
allemand,
387
de Fortune,
est monLe Règne
auquel
trée la nature
et puissance
d'icelle,
affin que l'homme
porte paciemment
tout ce qui luy adviendra
Le Moyen de soy enrichir,
profitabie
utile
à toutes
gens,
composé
Maistre
Girault.
Françoys
Le
La
Le
77
et
par
Médecin
ou la nouvelle
Courtizan,
et plus courte
manière
de parvenir
à
A Mesla vraye et solide médecine.
A Paris,
sire
Dorbuno.
pour Guillaume
Barbé.
)~9.
8; S
f)6
Alfred Fournier.
du merveilleux
conflict
Description
et très cruelle bataille faicte entre les
deux plus grands
Princes
de la RéCaresme
et
gion Bufatique,
appellez
uo
Charnaige.
222.
6)
un poëme
macaen l'honneur
des
Avec des notes du Docteur
22t.
54
des
additionnelle
ronique
puces.
2;c).
le temps
Femmes
et des Pulces,
un
Frère
Mineur
pèlecomposé
par
retournant
des Hirrelendes,
où
rin,
il apprint
la vraye recepte
pour prendre et faire mourir
les Pulces
lasera
déclairée
à
la
defey après
quelle
hnitiondudictProcès.
Le Procès
Note
2)8.
pour
41t
Testament
et Epitaphe
de Maistre
CE
DANS
CONTENUES
r~–
ï~
T ~tf-nJt
le Levrault,
Françoys
entaSenèchausseedeGuyenne.
223.
224.
Le double des Lettres
avec
les
Ditz
La
terrible
Vie,
391
VOLUME.
~fff-fPTit
Sergent
des Verdz
Chascun
et
Testament
mV~Ï
royal
'2s 8
Galans,
·
de
fin
'47
de
l'Oyson
des deux Amans,
Procès
plaidyant
en la Court
de Cupido
la grâce
de
DesBertrand
Faict
leur Dame.
par
·
de Masan
marins
·
du boys
Le Banquet
de
Vnlon
Ballade
Avec une notice sur la
de Franc Gontier ».
« les Contreditz
22 <. Le
226.
–
La
229.
La femme
vray
disant
Advocate
moçqueresse
des
Dames.
mocquée.
des François
morts dedans
2 30. Le Monument
le
durant
siège. A la RoLuzignen
Haultin,
t~
chelle,
par Pierre
Jehan Baptiste.
La Vie sainct
2~t.
en brief
de la Deffianche
2; 2. Ung Traictiez
au très
faicte
de Franche
du Roy
et la Resnoble
Charle,
Empereur
–
2~.
'93
388
NoteadditionneUe.
227.
'7°
Seigneur
ponse dudit
au très puissant
faicte
Deffianche
La
de par le
et noble Empereur
Charles
et Roy d'Engleterre
Roy de Franche
du très noble
et aussi la Response
Deffianche
suz laditte
(en
Empereur
prose).
de bien parler et de
et Science
L'Art
soy taire.
Avec une note sur l'Ars loquendi et tacendi
de Brescia.
d'Albertano
22 $
269
276
29~
30S
3~' t
3!' t
~92
2?4.
234.
TABLE
DES
PIÈCES.
Le Testament
Le
Testament
Jenin
Hf T.~rhe
de Jenin
de
Lésche
s'en va au Mont-Saint-Michet
2~.LaVieetTrespassementdeCaif)ette.
FIN
DU
TOME
tm;
qui
~69
377
DIXIÈME.