Miles Davis Plan et infos
Transcription
Miles Davis Plan et infos
Miles Davis a traversé quatre périodes du jazz Be-bop : de ses interprétations avec Charlie Parker en 1945 jusqu'en 1948. Cool jazz : depuis le lancement du Miles Davis Capitol en 1948 jusqu'aux enregistrements avec grand orchestre de sa collaboration avec Gil Evans en 1957-1958. Hard bop : depuis le succès du premier Davis Quintet John Coltrane au Festival de Newport de 1955 Miles Davis Quintets suivants — tel celui avec Bill - — jusqu'en 1968 (durant cette période on note une nette ////vers l'improvisation modale). Jazz Électrique : depuis In a Silent Way en 1969 et Bitches Brew en 1970 jusqu'à Doo Bop. Miles Davis, biographie Saint Louis et les ANNEES DE FORMATION 1926 1944 Miles, l'enfant prodige : son père lui offre une trompette ; à 16 ans : premier groupe musical : Blue devils Elwood Buchanan, Joseph Gustat seront les profs de trompette de Miles. Gustat met au point l'embouchure Heim pour la trompette ; les aigus sont plus difficiles à produire, mais le son est plus doux. 11 _ il est : musicien, compositeur, arrangeur, producteur, leader de groupes _ La ville de Saint Louis est appellée Trumpet Town ; le Saint Louis Sound se démarque par une absence de vibrato, une sonorité douce. Miles qualifiera le jeu de Harry James de "Trompette trompette" _ Miles souffre du racisme à Saint Louis Jeunesse et apprentissage 1944 - 1948 L'orchestre de Billy Eckstine, dans lequel jouent Dizzy Gillespie et Charlie Parker, est de passage à Saint Louis ; Miles y effectue un remplacement et découvre le Be bop. Sous prétexte d'aller étudier à la Juilliard Graduate School of Music, à New York, il rejoindra Gillespie et Parker, et fréquentera tous les hauts lieux du jazz d'avant garde, en particulier ceux de la 52ème rue. Il note les progressions harmoniques des morceaux sur des boîtes d'allumettes. Il participe aux jam - sessions, et découvre la vie de junkie. LE BE BOP Le be bop, musique d'excès et de virtuosité, est en rupture avec le swing, tant sur le plan commercial qu'esthétique - tempi rapides - progressions harmoniques complexes - lignes mélodiques sinueuses, basées sur l'harmonie qui bouge beaucoup, et des notes étrangères _ l'effectif roi est la quintet : saxophone, trompette, piano, contrebasse, batterie _ les be boppeurs pratiquent les jam - sessions (faire le boeuf ; cf Le Boeuf sur le Toit de Darius Milhaud) Maturité : Cool, Capitol et Chute ; Periode Cool : 1948 - 1949 En 1948, Miles collabore avec Gil Evans ; le Disque Birth of the Cool est enregistré au Capitol en 3 séances; le Miles Davis Capitol Band ne vécut en fait que ces deux semaines. Evans se souvient : « La formation fut déterminée par le fait que c'était le plus petit nombre d'instruments susceptible de préserver la sonorité tout en exprimant toutes les harmonies de l'orchestre de Thomhill. Miles désirait donner à sa musique ce type de sonorité. » . "L'homme qui traduisit la sonorité de Miles Davis en langage orchestral" rassembla une grande formation unique en son genre. Il n'y avait pas de section de saxophones ; il la remplaça — conservant néanmoins les trompettes et les trombones conventionnels — par une combinaison étrange produisant une sonorité irréelle : cor, tuba, saxophone alto, clarinette, clarinette basse et flûte. Birth of the cool, propose une approche plus détendue du jazz par rapport au be bop . La collaboration de Miles et de Gil Evans se poursuivra avec Sketches of Spain, Porgy and Bess,** Note :Les titres de l'album Birth of the Cool, qui ne seront réunis de façon complète qu'en 1957, sont enregistrés en janvier 1949 et mars 1950. Ils paraîtront de façon dispersée, mais serviront de modèle. Ce choix esthétique, cette nouvelle direction, va beaucoup séduire les musiciens de jazz blancs, notamment ceux de la côte Ouest (on parlera de « Jazz West Coast »). En 1949, Miles Davis participe au Festival Jazz de Paris ; il est étonné par l'accueil non ségrégationiste et entretient une relation avec Juliette Greco ; de retour à New York , il met la trompette au clou, se drogue ; **se désintoxe seul le Cool - un style plus décontracté - une musique moins agressive - Le recours à l'arrangement et souvent à l'écriture - Un clin d'œil évident à la musique classique et à ses procédés ou formes. HARD BOP par les Jazz messengers : Horace Silver et Art Blake : retour aux sources du blues, negro sipiritual, exaltation de l'âme noire = jazz soul, churchy, funky Hard Bop 1949 - 1958 Retour de Paris : du cool au hard ; 1954 sextett de hard bop Renaissance et Quintette : 54 - 57 Le hard bop, dont les représentants sont Horace Silver et Art Blake avec les "Jazz Messengers", prône un retour aux sources du blues, au negro - spiritual, dans une exaltation de l'âme noir ; on l'appelle aussi jazz soul, ou jazz churchy, jazz funky. Les morceaux sont plus longs, le disque étant passé au 33 T. ex : Ray Charles : Alleluia, I love her so Renaissance et Quintette Miles Davis, guéri de la drogue, crée un sextet de hard bop, puis son premier Quintette en 1955 ( John Coltrane (saxos), Paul Chambers (basse), Red Garland ( piano), Philly Joe Jones ( batterie)); il en sortira le disque Round Midnight Miles est une star : élégance, avocat, appart. Lors d'une tournée en Europe, en 1957 il enregistre la musique du film de Louis Malle "Ascenseur pour l'échafaud" LE HARD BOP La pulsation est profondément marquée On trouve une ferveur dans l'expression, dans la déclamation. qui calque celle des églises noires et du gospel, c'est pourquoi on parle de jazz churchy. les notes bluesifiées sont présentes Les lignes mélodiques, notamment pour les thèmes, plus limpides et bien plus « vocales » que dans le bop. Miles Davis et le Jazz modal ( 1958 - 1960) Miles ajoute Cannonball Adderley à son quintet « Quand Gil a écrit l'arrangement de I love You, Porgy, il n'a écrit qu'une échelle pour moi. Pas d'accords. Cela vous donne plus de liberté et d'étendue pour entendre des choses. » _ Improvisation modale : sur un ou plusieurs modes _ Miles se libère des standards _ l'harmonie devient non fonctionnelle, les progressions harmoniques sont supprimées au profit d'accords statiques _ utilisation de la pédale pour des passages longs _ sophistication de la simplicité _ absence d'accompagnement du piano à la demande _ Interruption du mouvement harmonique en cours de morceau, attente ou repos sur un ou deux accords note : Miles et le mode phrygien Un mode courant chez Miles est le mode phrygien dont la couleur est très exotique à nos oreilles et très reconnaissable parce qu'il commence par un demi-ton et qu'il nous rappelle le flamenco. _ Round Midnight 1957 _ album Milestones 1958 _ album Kind of blue 1959, considéré comme un des meilleurs disques de jazz de tous les temps ; il contient So What _ album Porgy and Bess 1958 ( grand orch, arrgt Gil Evans) _ album Sketches of Spain 1960 ; sur "Flamenco sketches" collabore Bill Evans, qui reprend son Peace Piece 11 Mode pentatonique de blues et Tonalité des standards Au sein du jazz naissant, deux principes cohabitèrent : le mode pentatonique du blues* (contaminé et enrichi par le principe de tonalité) et l'harmonie fonctionnelle sur laquelle reposaient les standards* et dont les accords guidaient les pas de l'improvisateur. Parallèlement, des musiciens comme Ornette Coleman, de Don Cherry, d'Eric Dolphy, développent le FREE JAZZ dont les caractéristiques sont : _ la suppression de la grille d'accords _ les improvisations collectives Chaises musicales et 2nd grand Quintet 1960 - 1968 : la liberté contrôlée 1960 - 1968 Miles crée un deuxième quintet avec Herbie Hancock, Tony Williams, Ron Carter, Wayne Shorter, en pratiquant la "liberté contrôlée", entre le jazz modal et le jazz free ; on note l'émancipation du batteur, lequel ne se contente plus d'accompagner, mais interagit avec le soliste. A **l'ile de Wight, on retrouve Chick Corea, Keith Jarrett, Dave Holland et Jack De Johnette. Bob Dylan y sera aussi avec sa guitare ...électrique Miles Smiles 1966 Miles in the Sky 1968 Electric Miles 1968 - 1975 Avec les albums In a Silent Way (1969) et Bitches Brew (1970), Miles connaît une nouvelle évolution ; en 1968 il a rencontré Jimi Hendrix, dont il retient le rôle de la guitare, et les effets de guitare, qu'il appliquera à sa trompette ( pédale wah wah) L' album Bitches Brew est produit avec avec McLaughlin et Zawinul. D'autres musiciens importants dans le jazz électrique : Weather Report avec Chick Corea, Larry Young, Herbie Hancock, Keith Jarrett, le Brésilien Hermeto Pascoal et Joe Zawinul. Miles joue à New York au Fillmore East, à San Francisco au FillmoreWest deux temples du rock Les couvertures de ses albums tendent vers le psychédélisme, et le surréalisme (peintures de Mati Klarwein ) Le Jazz Fusion : emploie des échelles sonores élargies : par exemple superposition d'une fonction tonale et d'un mode extraeuropéen les musiques tendent à la binairisation rythmique les timbres sont globalement électrifiés (synthétiseurs, saxophone Midi) Miles : le Retour : Sa santé étant défaillante, Miles s'arrête en 1975 ; il revient aux festivals de Boston et de New York en 1981, et participe au festival de jazz d'Antibes en 1984. Il découvre toutes les possibilités du studio, et intègre la pop music. L'album We want Miles est produit en studio avec Miller et Daryl Jones En 1986 il quitte la Warner Bros et signe un contrat avec la Columbia . L'Album Doo Bop est un mélange de jazz et de hip hop Diapo 14 : TUTU : l'Album Miles enregistre en une seule écoute, une seule prise sur un magnétophone analogique à 24 pistes, sur le principe du principe d'overdubbing ( ou re-recording) : _ Miller programme un rythme de Nouvelle Orléans : cymbales, cabasa, grosse caisse + sons de caisse claire, cymbales et roulements enregisrés en studio . Puis ligne de basse, 2ème ligne de basse , samples de saxo et quelques prises au sax soprano. _ puis DaCosta : tambours, maracas, tambourin, congas _ puis Holzman : synthés _ l'album est dans l'ambiance sonore des années 1980 : synthétiseurs, boîtes à rythme Les références : _ Desmond Tutu, futur achevêque anglican de Cape Town (Afrique du Sud) _ Tutu = cool en yoruba _ Full Nelson : reférence à Ralph Nelson( working with the Miles Davis Quintet) et à Nelson Mandela _ pochette : créatrice japonaise Eiko Ishioka _ c'est le premier album pour le label Warner Bros , enregistré en 1986 _ produit par Tommy LiPuma et Marcus Miller _ musiciens : Miles Davis, Marcus Miller, Paulinho da Costa , Adam Holzman ; Omar Hakim, Jason Miles ( programmation synthé), Bernard Wrigth ( synthé) _ l'album vaut à Miles en 1987 un Grammy Award à Miles comme " meilleur soliste de jazz" et autre Grammy à Eiko " meilleur packaging" Marcus Miller : _ basse électrique : Fender Jazz Bass de 1977 _ multi instrumentiste sur Tutu _ musicien demandé : JM Jarre, Nougaro, Santana... _ artiste de l'Unesco pour la paix _ enregistré pour Nougaryork _ avec Daryl Jones, ils avaient déjà participé aux albums We want Miles et The man with the horn Les albums importants de Miles Davis : Le contenu de Tutu 1949 Birth of the cool ( naissance officielle du style cool ; des morceaux séparés réunis en ***) Tutu 1957 Round Midnight ; Milestones ; Porgy and Bess ; Kind of Blue ; Relaxin with the Miles Davis Quintet ( contient Oleo) Tomaas 1960 Sketches of Spain ( collaboration avec Gil Evans) Portia 1965 ESP Extra Sensoriel Perception Platch 1970 Bitches Brew (instruments électriques) Backyard Ritual 1986 Tutu (1er album avec Warner Bros) Perfect Way 1991 Doo Bop (mélange jazz et hip hop ; inachevé) Don't lose your mind Full Nelson Miles : le son, la sourdine le solo avec sourdine de All of You est considéré, surtout parmi les musiciens, comme l'un des plus beaux solos de jazz des années cinquante..... trompette bouchée de Miles jouée très près du micro La trompette de Miles Plus décisive semble toutefois, pour le développement de la trompette, l’influence de Miles Davis à nouveau. Au sein de son « second quintette », un groupe aussi influent que les Hot Five d’Armstrong en leur temps, Miles Davis remodèle les paramètres du jeu collectif, laissant le champ libre à ses jeunes accompagnateurs dont il oriente les audacieuses propositions : les dérèglements contrôlés du tempo du batteur Tony Williams, les explorations modales et les dérobades harmoniques du pianiste Herbie Hancock, les thématiques allusives et étranges de Wayne Shorter conduisent le trompettiste à repenser son jeu sur l’instrument. Sensible à la liberté de Don Cherry (l’un des rares musiciens de free jazz a posséder une culture harmonique solide), Miles Davis s’oblige à trouver sur son instrument des solutions aux développements digressifs et collectifs sans repère déterminé, souvent à base de pédale ou d’ostinato, qui modifient considérablement les enjeux de l’improvisation. Il dramatise sa sonorité en jouant de son instabilité, de façon à la décliner en une véritable gamme de timbres. Son phrasé épouse les variations de tempo selon des effets d’accélération et de décélération. Ses développements sont perméables aux interactions provoqués par ses compagnons. La conception du solo comme un long développement linéaire respectant une structure déterminée est éclipsée par un mode d’improvisation mobile, s’inscrivant dans une forme évoluant en temps réel, avec ses accidents et ses retournements, à la façon d’un univers en expansion soumis à des forces contradictoires. Miles et la structure bouleverse les structures habituelles du jazz (12 mesures) et de la comédie musicale (32 mes), avantage au langage rythmique et aux couleurs sonores Miles, celui qui joue la note « Vous savez, si vous êtes capable d'entendre une note, vous êtes capable de la jouer. La seule note que je sois capable de jouer c'est celle qui me paraît s'imposer. Vous n'apprenez pas à jouer le blues. Vous jouez, c'est tout... « Si je préfère composer ou jouer ? Je suis incapable de répondre à cette question. Jouer procure un certain sentiment, ce qui n'est pas vrai de l'écriture, et de toute façon jouer c'est un peu composer... » Les percussions Il est intéressant de noter que la musique de Miles Davis accorda une part de plus en plus grande aux percussions, en particulier après qu'il eut engagé le percussionniste Mtume, un musicien inspiré par la musique africaine. Davis rendit hommage à l'ouverture du jazz à la musique mondiale en utilisant des instruments indiens tels que sitar et tabla. vocabulaire et pistes d'analyse: doublure trompette/Saxo ou trompette /synthés l'homme et la machine : pistes rythmiques préparées programmateur + jouées en vrai ; texture polyryhtmique et timbrale ( emprunt aux musiques latines) phrases de trompettes improvisées : sur blues mineur : sol sib do do# ré fa sol ; extension progressive jusqu'au ré re recording rôle de Teo Macero basse fretless, le multi instrumentiste harmonie : tonalité, modalité, peu d'accords ; des chromatismes son global des années 1980 le piano Fender Miles Davis, de par son "caméléonisme" (qui lui est vivement reproché par certains), son flair pour détecter de jeunes talents, et sa faculté à anticiper les mutations musicales, va jouer un rôle de catalyseur en cette période d'incertitude.A l'instar d'Hendrix, il est noir, mais issu d'une classe sociale supérieure. Il est également à la recherche d'une identité. Il est impressionné par le travail d'Hendrix, par la dimension musicale mais aussi par le personnage humain qui se fond tel un sorcier dans sa guitare. La force intérieure de ces deux musiciens jaillit dans leur travail : le son de l'un et de l'autre est identifiable entre mille en une seconde - ceci se trame bien au-delà de l'étroitesse des classements. En février 1969, Miles Davis grave son premier disque électrique (piano et basse électriques) : "In a silent way". En 1970, au festival de l'Ile de Wight, il est le premier musicien de jazz à jouer devant plus de 100 000 personnes. A ceux qui crient au sacrilège à l'écoute de sa musique, il répond : "call it anything" ("appelez ça n'importe quoi"). C'est à peu près la teneur des propos du vibraphoniste Gary Burton qui, pour qualifier la musique de son quartet (Larry Coryell, pétri de rock, Steve Swallow, contrebassiste converti à la basse électrique, Roy Haynes, issu du jazz), dit : « Il n'y a pas de mots pour définir notre musique... Elle ouvre beaucoup de choses, elle est issue du blues, du country, du jazz, de l'électronique, nous l'avons créée avec des petits bouts de tout ce qui a été fait auparavant ». Miles et le racisme Il était censé jouer, au cours de l'été 1970, avec des musiciens rock tels Eric Clapton et Jack Bruce au Randall's Island Festival de New York. Miles renonça au projet en dernière minute. Il ne jouerait qu'avec son groupe : « Je ne veux pas être un Blanc. Rock est un mot d'homme blanc. » Miles déclara dans une interview réalisée par Michael Watts du « Peu importe qui achète les disques tant qu'ils arrivent jusqu'aux Noirs de sorte qu'on se souvienne de moi quand je serai mort. Je ne joue pas pour les Blancs, vieux. Je veux entendre un Noir dire : "Ouais, j'aime Miles Davis". » _ des gangsters ont tiré sur lui alors qu'il était assis avec une fille dans une voiture ; malgré la récompense, .... mais ils ont été abattus deux semaines plus tard. De même, le policier qui l'a matraqué devant le Birdland a été abattu dans le métro l Stones