phytotherapie et etats depressifs

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phytotherapie et etats depressifs
VIBERT Mélanie
Diététicienne/Nutritionniste
26 ans
Haute-Savoie
PHYTOTHERAPIE
ET
ETATS
DEPRESSIFS
ANNEE 2011/2012
SOMMAIRE
I. La dépression dans le monde
p.1
II. Définition générale
A. Dépression : maladie psychosomatique
1. La dépression et ses synonymes
2. Caractéristiques de la dépression névrotique
3. Caractéristiques de la dépression psychotique
4. Dépression psychotique : syndrome de Cotard
5. Caractéristiques de la dépression mélancolique
B. Définition de la dépression récurrente
1. Causes de la dépression
2.Les facteurs identifiés
3.Les différents symptômes
4.Les traitements
p.2
p.2
p.2
p.3
p.3
p.4
p.4
p.5
p.5
III. Est-il possible de traiter la dépression avec la phytothérapie ?
p.6
p.7
p.12
p.13
IV. Les plantes les plus utilisées dans le traitement de la dépression
A. Le millepertuis
B. La valériane
p.13
p.13
p.14
V.Approfondissons le thème du millepertuis
A. De la légende à l’histoire
B. Rappel de botanique
1.Description
2. Utilisation médicinale
p.15
p.15
p.15
p.15
p.16
VI. Autres plantes à vertus apaisantes
A. Le pavot de Californie
B. La passiflore
C. Le houblon
D.La mélisse
p.17
p.17
p.18
p.19
p.19
VII. Conclusion
p.20
VIII. Bibliographie
p.20
PHYTOTHERAPIE et ETATS DEPRESSIFS
Un peu d'histoire...
Le terme "dépression" est très ancien puisqu'il est entré dans le langage médical au
18ème siècle. Les écrits décrivant ce que nous appelons aujourd'hui "dépression" ou
"maladie dépressive" remontent aussi loin que possible dans l'histoire de l'humanité.
Hippocrate mentionnait déjà ces états mentaux pathologiques.
I. La dépression dans le monde :
Suivant l'Organisation Mondiale de la Santé, la dépression est la première
cause de « handicap « .
Elle se situe au quatrième rang des maladies en terme de coût financier par
maladie. Selon les prévisions, en 2020, ce trouble se situera à la seconde place en
terme de coût parmi les différentes maladies, quels que soient l'âge et le sexe.
Aujourd'hui, il se situe déjà au deuxième rang pour la catégorie d'âge de 15 à
44 ans pour les deux sexes. Le suicide en est l'issue la plus tragique. On compte
chaque année au niveau mondial 850 000 morts par suicide.
La dépression peut survenir dans n'importe quelle catégorie
socio-professionnelle, à tous les âges, deux fois plus souvent chez la femme que chez
l'homme et dans n'importe quelle ethnie.
Chaque année, plus de 120 millions de personnes souffrent de dépression dans
le monde et seuls 25 % d'entre elles peuvent avoir accès à des traitements
efficaces.Globalement, les résultats montrent une prévalence de l'épisode dépressif sur
un an aux environs de 7 %. La prévalence sur six mois est aux environs de 5 %. Sur la
vie entière, cette prévalence est à 15 % : au cours de leur vie 15 % d'entre nous ont
été, sont ou seront déprimés.
Ceci ne doit évidemment pas être confondu avec le fait que nous connaissons
tous des moments de découragement avec des symptômes dépressifs : la dépression
induit une rupture durable dans la vie familiale, affective et sociale.
Certaines données épidémiologiques laissent supposer que la dépression est
devenue plus fréquente depuis la seconde guerre mondiale, touchant des individus de
plus en plus jeunes. Certains proposent des explications sociales (vie de plus en plus
stressante), d'autres avancent des hypothèses génétiques (modification du génome des
populations contemporaines).
II. Définition générale
La dépression est une maladie psychosomatique due à un dérèglement de
l'humeur.
L'humeur se définit comme la disposition affective et émotionnelle qui conditionne la
manière dont nous ressentons les événements qui normalement engendrent de la joie
ou de la tristesse.
Le dérèglement de l'humeur, caractéristique de l'état dépressif, ne permet plus ces
alternances normales de joie et de tristesse.
A. Dépression : maladie psychosomatique
La dépression est une maladie psychosomatique parce qu'elle associe des symptômes
psychiques et somatiques (relatifs au corps).
Dérèglement de l'humeur
Quand considère-t-on qu'un dérèglement de l'humeur est caractéristique d'un état
dépressif ?
La médecine actuelle considère qu'une personne est dépressive lorsque :
son humeur est durablement déréglée au-delà de 15 jours vers un état de tristesse
continue,
ce dérèglement de l'humeur a des conséquences sur ses activités de la vie quotidienne
avec un changement perceptible du comportement.
1. La dépression et ses synonymes
Plusieurs synonymes peuvent être utilisés pour le terme dépression : dépression
nerveuse, maladie dépressive, trouble dépressif, épisode dépressif majeur (majeur
étant une traduction du terme anglais "major" pour dire caractérisé). Le terme
"neurasthénie" n'est plus utilisé.
Attention !
Ne pas confondre la dépression avec la tristesse réactionnelle et transitoire qui
apparaît après un événement douloureux (par exemple après un deuil).
2. Caractéristiques de la dépression névrotique
Le terme de "dépression névrotique" désigne une dépression :
d'intensité modérée,
due (au moins en partie) à des traits de personnalité fragile (hyper-émotivité, manque
de confiance en soi, caractère anxieux),
déclenchée ou entretenue par un contexte affectif ou social que le sujet n'a pas les
capacités de gérer harmonieusement.
3. Caractéristiques de la dépression psychotique
Le terme "psychotique" signifie : "perte du contact à la réalité".
La dépression psychotique se caractérise par :
des symptômes intenses qu'aucun élément extérieur, même heureux, ne peut atténuer,
même transitoirement (le malade ne réagit absolument pas aux modifications de
l'environnement),
des idées délirantes.
Les plus caractéristiques de ces idées délirantes sont les idées de culpabilité et
d'auto-accusation. De telles idées délirantes sont dites "congruentes" à l'humeur
dépressive. Il existe par contre des idées délirantes qui ne sont pas congruentes à
l'humeur dépressive, par exemple des idées de persécution.
4. Dépression psychotique : syndrome de Cotard
La forme extrême de dépression psychotique s'appelle le syndrome de Cotard.
Celui-ci associe :
état dépressif sévère avec douleur morale, tristesse, insomnie, perte d'appétit et de
poids,
idées de ruine,
négation d'organe ou de fonction physiologique : le malade est par exemple
convaincu de ne plus uriner, de ne plus avoir de cœur, ...
idées de damnation : il pense être une personne si mauvaise et méprisable qu'il est
damné, et risque de causer du tort à toute personne qu'il croise ou regarde,
idée d'immortalité : son avenir est si bouché qu'il n'a même plus l'issue de la mort !
Divers synonymes peuvent être employés : dépression délirante, mélancolie délirante.
5. Caractéristiques de la dépression mélancolique
La dépression mélancolique se définit comme un état dépressif :
survenant sans cause apparente,
en quelques heures ou jours,
avec une forte intensité,
avec un risque suicidaire élevé.
De ce fait, elle constitue une urgence médicale.
La dépression mélancolique peut également :
être délirante (délire de culpabilité, idées de ruine...),
associer les symptômes spécifiques suivants :
- ralentissement psychomoteur, inhibition, perte de toute activité,
- majoration matinale des symptômes dépressifs, avec tendance à l'apaisement en fin
de journée,
- perte de l'appétit avec amaigrissement,
- insomnie de fin de nuit (réveil aux petites heures).
Il existe deux formes particulières de dépression mélancolique :
la mélancolie anxieuse : présence d'une anxiété très importante.
Celle-ci présente un risque suicidaire élevé : c'est une urgence médicale
la mélancolie stuporeuse.
Le malade est dans un état de stupeur permanent. Il reste immobile, ne parle pas, ne
mange pas, ne fait aucun mouvement.
B. Définition de la dépression récurrente
Les dépressions récurrentes correspondent à des accès dépressifs à répétition.
On sait aujourd'hui qu'une personne sur deux ayant présenté une maladie dépressive
connaîtra un nouvel épisode. Une personne ayant présenté deux épisodes dépressifs
durant les cinq dernières années, a 70 % de risques de connaître un nouvel épisode
dans les deux ans à venir.
La fréquence de ces récurrences n'est jamais tout à fait prévisible. Cependant, plus les
accès dépressifs ont été nombreux et plus le risque de récidive est important.
1. Causes de la dépression:
Théorie cognitive de la dépression
Cette théorie met en avant le fait que des idées négatives (sur soi, sur
l'environnement) peuvent avoir valeur de facteurs dépressogènes. Ainsi existerait-il
des sujets ayant des schémas de pensées trop systématiquement pessimistes qu'il
convient de rééduquer : en les repérant et en apprenant à les corriger. Cette théorie est
surtout validée par l'efficacité des thérapies cognitives dans les formes dépressives
d'intensité modérée
Théorie biologique de la dépression
Certains résultats font supposer que les sujets présentant un trouble dépressif ont trop
ou pas assez de neuromédiateurs, substances chimiques libérées par les neurones
(noradrénaline, dopamine, sérotonine) dans certaines régions du cerveau.
Par exemple, une déficience en sérotonine peut causer : troubles du sommeil,
irritabilité, anxiété, impulsivité suicidaire.
Une diminution de la noradrénaline peut contribuer aux symptômes de fatigue et perte
d'initiative.
Un déficit en dopamine peut induire émoussement des sensations de plaisir,
ralentissement psychique et moteur.
Les anomalies de la sécrétion de cortisol existent chez 50 % des déprimés. Le cortisol
est produit par la glande surrénale (qui se trouve au niveau des reins), avec des pics de
sécrétion en réponse au stress, à la peur ou la colère. En outre, le niveau de cortisol
subit des fluctuations au cours de la journée avec un pic le matin après le réveil. Chez
les sujets souffrant de dépression, le pic de cortisol survient plus tôt le matin, restant à
un niveau élevé. L'administration de cortisol synthétique (dexaméthasone) freine
normalement la sécrétion de cortisol naturel sauf chez les déprimés.
Il n'est pas établi que ces perturbations sont à l'origine de la dépression : elles peuvent
en être la conséquence. Par exemple, les niveaux de cortisol se modifient peut-être
lors de la dépression comme au moment d'un stress.
2.Les facteurs identifiés
Le stress : Les stresseurs psychosociaux et environnementaux sont des facteurs tantôt
prédisposants tantôt précipitants. Il existe une relation entre niveau élevé de facteurs
de stress et déclenchement d'une dépression. Par contre, les épisodes récidivent
souvent sans facteurs déclenchants : comme si étant initiée, la dépression pouvait
évoluer sans déclencheur.
La génétique: On sait désormais qu’il n’existe pas un gène de la dépression. Par
contre, le terrain génétique a une influence dans le déterminisme de ces maladies :
les parents au 1er degré d’un déprimé (parents, frères et sœurs, enfants) sont plus
souvent atteints que la population générale ; à titre d’exemple, dans la forme la plus «
héréditaire » qu’est la maladie bipolaire : 1 % de la population générale est atteint, 10
% des parents au premier degré : le risque est donc multiplié par 10 !
chez les jumeaux monozygotes ou vrais jumeaux : lorsque l’un est atteint, la
probabilité que l’autre le soit également est de 50 % ; chez les jumeaux dizygotes ou
faux jumeaux cette probabilité diminue à 30 %.
Plusieurs territoires du génome sont identifiés comme étant susceptibles de
transmettre une vulnérabilité à la dépression : ils sont localisés sur différents
chromosomes (X, 7, 11…).
Facteurs toxique: L'alcool est dépressogène : alors que son usage ponctuel peut
produire un effet de bien-être, son usage répété finit par favoriser l'émergence de
symptômes dépressifs.
Lors d'un sevrage de quelque toxique (alcool mais aussi tabac, cannabis, héroïne) des
symptômes dépressifs sont fréquents, éventuels facilitateurs d'une reprise de
l'intoxication.
Médicaments: Certains médicaments antihypertenseurs, les corticothérapies, certains
traitements immunitaires (interféron), les thérapeutiques hormonales ne sont pas
recommandés chez les sujets présentant des antécédents de dépression, en raison de
leurs possibles effets dépressogènes.
Facteurs sociaux: La dépression existe dans toutes les sociétés y compris
traditionnelles. L'éclatement des structures familiales, le déficit de spiritualité peuvent
faciliter une perte des repères sollicitant davantage de capacités d'adaptation. Ceci
peut faciliter l'émergence de symptômes dépressifs.
Facteurs somatiques: Chez la femme, un changement de statut hormonal peut être
contemporain d'états dysphoriques (instabilité de l'huemeur, anxiété...) : pendant les
phases prémenstruelles, en fin de grossesse, à la ménopause.
Toutes les maladies endocriniennes telles que hypothyroïdie, insuffisance surrénale...
peuvent se révéler ou se compliquer d'un état dépressif. Ainsi, est-il assez fréquent de
doser les hormones thyroïdiennes pour éliminer une dépression secondaire au trouble
thyroïdien.
Les maladies neurologiques sont également susceptibles de s'annoncer par un état
dépressif : tumeur cérébrale, maladie dégénérative (sclérose en plaques, maladie de
Parkinson, maladie d'Alzheimer), maladie vasculaire.
Des maladies de l'immunité telles que les maladies de système (lupus erythémateux
disséminé, polyarthrite rhumatoïde …) sont souvent compliquées par une dépression.
Il en est de même des maladies virales (HIV, hépatites virales …).
Les maladies chroniques, en particulier la douleur chronique, sont dépressogènes.
A retenir:
Un point à retenir : aujourd’hui nul ne connaît la cause d’une dépression.
Ce type de pathologie résulte d’une addition de faits :
vulnérabilité, soit innée (facteur génétique) soit acquise (facteurs prédisposants)
éléments de fragilisation tels que trouble de la personnalité, trouble de l’adaptation
existence d’une pathologie somatique (endocrinopathie, maladie infectieuse, maladie
neurologique…) ou psychique (trouble anxieux)
facteurs environnementaux tels que stress, rupture affective, situation sociale
difficile…
rôle éventuel de toxiques (alcool/ou de médicaments (interféron, cortisone…).
La dépression est donc une maladie face à laquelle il importe d’identifier tous les
facteurs qui ont pu y contribuer.
3.Les différents symptômes
L'état dépressif se caractérise par des symptômes :
psychiques
comportementaux
physiques
Symptômes psychiques :
tristesse dépressive :
L'humeur dépressive impose soudain les affres du désespoir".
Comment reconnaît-on une tristesse dépressive ?
La tristesse d'une personne dépressive présente les caractéristiques suivantes :
elle succède à un état de morosité,
elle imprègne la perception du présent, du passé et du futur,
elle engendre une incapacité à éprouver du plaisir (ou anhédonie),
elle est comparable à celle d'une personne venant de subir le deuil d'un être cher : le
monde paraît vide, rien ne peut avoir assez d'intérêt pour atténuer cette situation
pénible, l'avenir n'est plus porteur d'espoir,
ennui, monotonie mais aussi douleur morale caractérisent également cette tristesse,
elle est souvent associée à des idées suicidaires (tant l'avenir paraît sans espoir pour
une personne déprimée).
Conclusion
La tristesse d'une personne déprimée est une vraie douleur morale qui engendre une
profonde souffrance.
Anxiété:
Dépression et anxiété
Il n'y a pas d'humeur dépressive sans anxiété et réciproquement.
L'anxiété est une sensation de tension intérieure, de danger imminent. Elle peut être
paralysante ou au contraire susciter de l'agitation (incapacité à rester en place, ...).
Elle peut se cristalliser sur une situation particulière ou un objet : peur nouvelle d'un
contexte social avec incapacité à l'affronter (changement de travail par exemple),
préoccupations excessives sur son état de santé, ...
L'anxiété devient " angoisse " lorsque des symptômes somatiques s'associent à ces
peurs : oppression thoracique, palpitations, sueurs, tremblements, gorge serrée,
difficulté à déglutir, ...
Attention !
N'oubliez pas que derrière une anxiété se cache une humeur dépressive...
Troubles cognitifs :
Dépression et troubles cognitifs
L'état dépressif s'accompagne toujours de troubles cognitifs.
Ils sont fonctionnels et réversibles (c'est-à-dire qu'ils disparaissent lorsque l'état
dépressif disparaît).
Ils se manifestent surtout lorsqu'un effort d'attention est nécessaire.
À un premier degré, ces troubles cognitifs se manifestent sous forme :
de difficultés à se concentrer ou
de fatigabilité, gênant par exemple la lecture.
Le jugement et le raisonnement sont imprégnés par la tristesse, l'anxiété et le
pessimisme.
Cas particulier de la personne âgée
Chez le sujet âgé, les symptômes cognitifs peuvent aller jusqu'à une apparence d'état
démentiel avec une faillite des fonctions intellectuelles. La dépression peut induire un
état de désorganisation mentale ressemblant à une maladie d'Alzheimer.
Symptômes comportementaux
ralentissement psychomoteur
Les peintres, tel Dürer, ont su montrer le caractère intraverbal ("visuel") de la
dépression. Mimique douloureuse, ton monotone et laconique du discours traduisent
le caractère pénible de l'initiative et de l'action.
Le déprimé perçoit cette paralysie de la pensée et de l'action : il se sent fatigué, il a le
sentiment que tout est effort.
Une première plainte dépressive peut être la fatigue, surtout matinale, s'atténuant
paradoxalement au cours de la journée.
paralysie de la pensée et de l'action
À l'extrême, le ralentissement psychomoteur peut aboutir à une paralysie de la pensée
et de l'action.
Certains comportements sont caractéristiques d'une situation dépressive grave :
clinophilie ou incapacité à se lever,
incurie (négligence, un laisser-aller),
perte d'initiative,
repli chez soi.
idées suicidaires
Fréquence
80 % des déprimés souffrent d'idées suicidaires. L'entourage doit essayer d'en faciliter
l'expression, ceci ne pouvant qu'aider le déprimé à se sentir davantage compris.
Importance
Le risque suicidaire est d'autant plus élevé :
que la dépression est sévère,
qu'il existe des antécédents familiaux ou personnels de tentative de suicide ou de
suicide,
qu'un plan suicidaire est déjà établi,
chez les hommes.
Les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez la jeune femme de 18 à 30 ans.
Le suicide peut être longuement mûri ou au contraire accompli de manière impulsive.
Attention !
Plus les tentatives de suicide se répètent, plus le risque de mort par suicide devient
important.
Chez l'adolescent
Les idées suicidaires chez l'adolescent peuvent se traduire par certaines conduites
particulières telles que :
la prise de risques en voiture,
l'utilisation de substances toxiques.
Consommation de toxiques, pourquoi ?
L'adolescent consommateur de toxiques (alcool, tabac, cannabis, stimulants, héroïne,
...) éprouve un malaise qu'il faut tenter de décrypter :
mal-être passager de l'adolescence nécessitant compréhension et soutien
psychologique avec information sur les risques inhérents à ces consommations,
pathologie anxieuse ou dépressive pouvant justifier soutien psychologique
(psychothérapie) et traitement antidépresseur,
pathologie psychotique débutante relevant d'une prise en charge spécialisée,
situation de dépendance : tabac, alcool induisant vite une addiction. Certains sujets
sont davantage à risque de dépendance en fonction d'une vulnérabilité individuelle à
laquelle participent des éléments innés (génétiques) et acquis (évènements de vie
précoces).
Troubles du comportement
Troubles de l'humeur : la dépression hostile
Certaines formes de dépression s'expriment de façon hostile (dépressions dites
hostiles). Elles associent humeur irritable et troubles du caractère (irritabilité,
agressivité ...). Ceci est surtout rencontré chez l'adolescent ou des jeunes femmes à
personnalité fragile.
Troubles du comportement alimentaire
Les troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale, boulimie) peuvent être un
signe de trouble dépressif.
Dépression conduisant à un homicide
Aussi exceptionnel que dramatique, l'homicide altruiste est un geste de déprimé grave.
Le déprimé tue l'être ou les êtres qui lui sont les plus chers afin de leur épargner un
futur qu'il perçoit comme épouvantable du fait de son délire mélancolique.
À retenir
Les sujets âgés de plus de 50 ans, surtout les hommes, paient le plus lourd tribut au
suicide.
Plus les tentatives de suicide sont nombreuses, plus le risque de mort par suicide est
important. Ces tentatives de suicide sont surtout rencontrées chez la jeune femme.
Symptômes physiques
les signes somatiques de dépression
Les principaux signes somatiques de dépression sont :
Perte de poids en rapport avec l'anorexie, la perte du goût, la sensation d'oppression
dans la gorge.
Troubles du sommeil : insomnie d'endormissement, réveils nocturnes avec
cauchemars, insomnie de fin de nuit souvent associée à des idées suicidaires plus
prégnantes. L'hypersomnie est une autre forme de trouble du sommeil : le patient
trouve refuge dans un sommeil qui a perdu sa valeur réparatrice d'où la sensation de
fatigue dès le réveil.
Troubles de la libido : baisse de l'appétit sexuel, impuissance ou frigidité.
Troubles digestifs : diarrhée ou constipation, anorexie, gastralgies, état saburral des
voies digestives.
Troubles cardiovasculaires : palpitations, bouffées vasomotrices, hypotension et
bradycardie dans les formes sévères.
4.Les traitements
C'est en 1957 que le psychiatre français Jean Delay proposa la classification des
substances psychotropes en 4 classes :
les sédatifs ou psycholeptiques
les psychodysleptiques
les psychoanaleptiques
les thymorégulateurs
Définition des psychotropes
Les antidépresseurs sont les médicaments des maladies dépressives. Au point que l'on
a pu dire que la dépression est... ce qui guérit sous antidépresseurs.
En réalité, ils sont efficaces dans d'autres maladies que les maladies dépressives :
les maladies anxieuses (trouble panique, phobies, troubles obsessionnels) et
certaines affections douloureuses (migraines, douleurs chroniques, algies vasculaires
de la face, …).
En revanche, ils n'ont pas d'efficacité sur la tristesse non pathologique, ordinaire à
certains moments de la vie : ce ne sont pas des pilules du bonheur.
Classification thérapeutique : Récapitulatif
Antidépresseurs psychostimulants ou psychotoniques ou désinhibiteurs :
IMAO
Viloxazine
Desipramine
Milnacipran
Fluoxétine
Sertraline
Antidépresseurs intermédiaires ou médians :
Dosulépine
Imipramine
Clomipramine
Tianeptine
Venlafaxine
Paroxétine
Citalopram
Antidépresseurs anxiolytiques ou sédatifs :
Maprotiline
Miansérine
Amitriptyline
Trimipramine
Mirtazapine
Ici ce n’est pas se type d’antidépresseur qui nous intéresse !
Voyons de plus prêt les antidépresseurs à base de plante….
III. Est-il possible de traiter la dépression avec la phytothérapie ?
La phytothérapie est une médecine non conventionnelle qui a été, à l’origine, utilisée
par les Sumériens 3000 ans avant J.C. Les plantes médicinales qu’ils employaient
n’étaient alors que le myrte, le chanvre, le thym et le saule.
En Europe, avant l’apparition des médicaments chimiques au XIXème siècle, le
traitement des maladies était également à base de plantes. Mais, à cette époque, il était
rare de voir des gens souffrir de la dépression, le stress qu’on vit actuellement étant le
principal responsable de celle-ci.
C’est pourquoi le traitement de cette maladie a tout de suite été à base de
médicaments chimiques. Et c’est seulement lorsque les scientifiques ont constaté que
de nombreux malades deviennent très vite dépendants de ces derniers, qu’ils se sont
tournés à nouveau vers la phytothérapie.
Ils ont alors découvert que plusieurs plantes peuvent être utilisées pour soigner les
personnes dépressives.
IV. Les plantes les plus utilisées dans le traitement de la dépression
A. Le millepertuis
Le millepertuis est considéré, à ce jour, comme étant la plante médicinale la
plus efficace pour le traitement de la dépression.
En Allemagne, il est même officiellement reconnu comme un médicament
antidépresseur depuis 1988. Surnommé Prozac naturel, cette plante n’a que des effets
secondaires réduits car seulement dans 1% des cas elle provoque de légers troubles
digestifs. Aussi, très rarement, on note chez certains sujets de la fatigue, de
l’irritabilité ainsi que des allergies cutanées. Elle peut être commercialisée :



en gélules,
en huile,
en teinture mère
Si vous avez de l’huile de millepertuis prenez-en une cuillerée à café trois fois par
jour et si vous avez de la teinture mère, vous aurez à en utiliser 3 à 6 ml. Mais, vous
pouvez également préparer des infusions, que vous boirez avant ou après les repas,
avec 2 à 4 g de feuilles séchées.
Les effets du millepertuis ne se manifestent pas avant 3 ou 4 semaines c’est pourquoi
le traitement doit durer un mois et demi au minimum.
Et comme cette plante interagit avec de nombreuses substances, plus précisément
avec des antidépresseurs et des anxiolytiques de synthèse, il est impératif de consulter
un médecin avant de l’utiliser.
B. La valériane
Les racines de valériane, une plante ayant des propriétés sédatives et
considérée comme étant le valium végétal, sont également efficaces pour traiter la
dépression. Mais, dans ce cas, la cure ne devrait durer qu’une à deux semaines.
La valériane permet de réduire l’anxiété, de calmer la crise d’angoisse et l’agitation
nerveuse et de soigner les troubles du sommeil. D’ailleurs, de nombreux produits
pharmaceutiques contiennent des extraits de cette plante qui, comme le millepertuis,
peut aussi être vendue sous forme de gélules et de teinture mère. Dans le premier cas,
prenez-en 2 à 4 au coucher et dans le second cas, avalez-en 50 à 100 gouttes le soir.
Je vous déconseille de consommer la valériane en infusion car elle n’a pas du tout bon
goût.
Par ailleurs, si vous voulez que le traitement soit plus efficace, il vous est possible
d’utiliser 2 ou 3 plantes à vertus tranquillisantes à la fois. Ainsi, vous pouvez
combiner les actions



de la valériane et du millepertuis,
de la valériane et de la passiflore,
du millepertuis et du tilleul.
V.Approfondissons le thème du millepertuis
A. De la légende à l’histoire
L'utilisation du millepertuis par voie interne pour corriger "les humeurs"
remonte à l'Antiquité.
Vers la fin du Moyen-Âge, son utilisation pour soigner les troubles psychologiques
prit le pas sur les autres usages. On baptisa alors le millepertuis "Fuga demonium"
puisqu'il était considéré comme une plante capable de chasser les "mauvais esprits".
Son indication thérapeutique dans la dépression apparaît en 1931 et c'est en 1984 que
le millepertuis bénéficie, en Allemagne, du statut officiel de médicament destiné au
"traitement de l'humeur dépressive et de l'anxiété".
Aujourd'hui, le millepertuis est largement utilisé dans le monde entier.
Aux Etats-Unis son usage a plus que centuplé ces dernières années.
En Allemagne, en 1997, le millepertuis représentait plus de 25% du marché des
antidépresseurs (données IMS).
B. Rappel de botanique
Les millepertuis forment le genre Hypericum, composé d'environ 400 espèces
réparties dans le monde entier, sauf dans les déserts et les régions arctiques. Sous les
tropiques, on ne rencontre cependant des millepertuis qu'en montagne.
Les millepertuis sont rattachés à la famille des Hypéricacées selon la classification
phylogénétique ou à celle des Clusiacées selon la classification classique.
Le nom de millepertuis signifie mille trous.
Il est dû à l'espèce commune européenne Hypericum perforatum qui possède de
petites glandes translucides. En observant les feuilles par transparence, ces glandes
donnent l'impression d'une multitude de minuscules perforations.
1.Description
Les millepertuis sont le plus souvent des plantes herbacées, annuelles ou vivaces. Ce
sont aussi parfois des arbustes ou même des petits arbres (Hypericum lanceolatum)
pouvant atteindre une dizaine de mètres de hauteur.
Les feuilles sont simples, opposées, de forme ovale à lancéolée. Les fleurs, d'un jaune
plus ou moins vif, possèdent cinq pétales (rarement quatre) et de nombreuses
étamines.
Les fruits sont généralement des capsules sèches qui éclatent à maturité en libérant un
grand nombre de très petites graines, mais il existe des espèces à fruits charnus
(Hypericum androsaemum).
2. Utilisation médicinale
Les extraits et préparations phytothérapiques connus et commercialisés sous le nom
de « millepertuis », utilisés dans le traitement de dépressions légères à modérées et de
troubles de l'humeur, sont tirés exclusivement de l'espèce Hypericum perforatum.
Quelques autres représentants du genre Hypericum peuvent localement être employés
dans le domaine de la santé mais la plupart des espèces de millepertuis ne connaissent
aucun usage médical.
Le millepertuis perforé (Hypericum perforatum) est utilisé en médecine depuis plus de
2400 ans, notamment sous la forme d'huile rouge.
La préparation consiste en la macération des sommités florales récoltées durant l'été
dans de l'huile d'olive. Il suffit de laisser la bouteille au soleil durant 3 semaines le
temps que l'huile se colore.
Cette coloration est due à l'hypéricine,
anti-inflammatoires, cicatrisantes et antalgiques.
pigment
rouge
aux
propriétés
Ses vertus et sa grande efficacité sont reconnues.
Son action photosensibilisante ne permet malheureusement pas son application avant
une exposition de la partie traitée au soleil.
Produits pouvant interagir avec l'extrait de millepertuis
Produit
Effet de l'interaction
Inhibiteurs de la protéase du VIH (indinavir, ritonavir,
saquinavir)
Fort
Réduction des
concentrations sanguines
et perte possible de l'effet
immunosuppresseur.
Immunosuppresseurs (ciclosporine)
Fort
Réduction des
concentrations sanguines
avec rejet de la greffe.
Warfarine
Modéré
Quelques cas cliniques
avec réduction de l'effet
anticoagulant et nécessité
de recourir à une dose
accrue de warfarine.
Digoxine
Modéré
Quelques cas cliniques
isolés de réduction des
concentrations sanguines
ont été décrits.
SSRI et antidépresseurs apparentés (citolopram, fluoxétine,
fluvoxamine, paroxétine, sertraline, néfazodone)
Modéré
Quelques cas cliniques
d'augmentation des effets
sérotoninergiques.
Contraceptifs oraux
Faible
Quelques cas cliniques de
métrorragies ; un échec du
contraceptif est
théoriquement possible
mais aucun cas clinique
n'aurait été décrit.
Théophylline
Théorique
Une réduction des
concentrations sanguines
avec perte des effets
bronchodilatateurs est
théoriquement possible.
VI. Autres plantes à vertus apaisantes
Il existe toute une panoplie de plantes à vertus apaisantes. Celles-ci permettraient de
traiter les troubles nerveux et les insomnies qui atteignent souvent les personnes
dépressives ou encore de prévenir leurs irritabilités soudaines.
A. Le pavot de Californie
Pouvant être cultivé dans les jardins, le pavot de Californie est à la fois un
anxiolytique et un calmant.
Les phytothérapeutes recommandent vivement l’utilisation de cette plante, mais les
médecins qui se spécialisent dans le traitement de la dépression n’en sont pas
vraiment convaincus.
Pourtant le pavot de Californie n’est pas toxique et ne provoque pas d’addiction.
A chacun donc de juger de son efficacité après en avoir utilisé. Cette plante
médicinale est conditionnée sous forme de gélules ou de poudre mais elle peut aussi
être consommée en infusion.
Dans ce cas, il nous faut 20g de fleurs pour un litre d’eau.
B. La passiflore
La passiflore, qui est également connue sous le nom de fleur de la passion, a des
propriétés sédatives et calmantes.
Son fruit est appelé grenadille, ou fruit de la passion et peut être comestible, selon les
espèces.
Il suscite même un très grand intérêt chez les botanistes.
Les herboristes utilisent souvent la passiflore avec la valériane et le houblon dans
leurs préparations thérapeutiques.
Efficace contre l’angoisse, l’hystérie, les palpitations et l’insomnie, cette plante est
très utile aux personnes dépressives.
C. Le houblon
On peut traiter l’anxiété, l’agitation et les troubles du sommeil avec les fleurs femelles
du houblon.
Celles-ci peuvent être utilisées en infusion, en extrait fluide ou en teinture mère.
Dans le premier cas, il nous faudrait 0,5g de strobiles pour 150 ml d’eau.
Par ailleurs, il faut savoir qu’un mélange de 45,5 mg de valériane et de 200 mg de
houblon a des effets équivalents à ceux des médicaments à base de benzodiazépines.
La seule différence c’est qu’il ne provoque pas de syndrome de sevrage contrairement
à ces derniers.
D.La mélisse
La mélisse était déjà très appréciée pour ses propriétés digestives au XIXème siècle.
On l’utilise aujourd’hui en phytothérapie pour traiter les troubles nerveux.
La distillation de ses feuilles permet d’obtenir l’eau de mélisse, qui est
antispasmodique et apaisante.
Mais, cette plante peut aussi être consommée en infusion, à boire 3 fois par jour.
Et la prise de 50 gouttes de sa teinture mère avant les repas permet de calmer le stress.
Pour ce qui est de son huile essentielle, elle est utilisée en usage externe, pour le
massage du plexus solaire.
Cependant, elle doit d’abord être diluée dans de l’huile végétale.
VII. Conclusion
Je conclurai simplement en espérant que vous ayé fait une belle lecture, et que j’aurai
réussi à vous démontrer que la dépression peu se soigner à l’aide de la phytothérapie.
J’ai essayé de traiter le plus simplement possible la dépression et de traiter une seule
plante : celle qui est la plus utilisée.
A mon gout trop de substances chimiques sont utilisées à tord par les médecins et cela
crée trop de dépendances.
En utilisant les plantes, on peux se soigner sur du plus ou moins long terme et ce sans
accoutumances.
VIII. Bibliographie
Wikipédia
www.deprimer.fr
www.inpes.sante.fr
www.caducee.net
www.depressionnerveuse.fr
La dépression de Peter Treppner
Depression: Die hartnäckige Dunkelheit de Edward T Welch
www.guerir-la-depression.net
sante-medecine.commentcamarche.net
www.gralon.net
www.phytomania.com
www.sante-vie-positive.org
Images trouvées sur google image et sur hippocratus
Utilisation du Vidal: le guide des plantes qui soignent