phytotherapie et etats depressifs
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phytotherapie et etats depressifs
VIBERT Mélanie Diététicienne/Nutritionniste 26 ans Haute-Savoie PHYTOTHERAPIE ET ETATS DEPRESSIFS ANNEE 2011/2012 SOMMAIRE I. La dépression dans le monde p.1 II. Définition générale A. Dépression : maladie psychosomatique 1. La dépression et ses synonymes 2. Caractéristiques de la dépression névrotique 3. Caractéristiques de la dépression psychotique 4. Dépression psychotique : syndrome de Cotard 5. Caractéristiques de la dépression mélancolique B. Définition de la dépression récurrente 1. Causes de la dépression 2.Les facteurs identifiés 3.Les différents symptômes 4.Les traitements p.2 p.2 p.2 p.3 p.3 p.4 p.4 p.5 p.5 III. Est-il possible de traiter la dépression avec la phytothérapie ? p.6 p.7 p.12 p.13 IV. Les plantes les plus utilisées dans le traitement de la dépression A. Le millepertuis B. La valériane p.13 p.13 p.14 V.Approfondissons le thème du millepertuis A. De la légende à l’histoire B. Rappel de botanique 1.Description 2. Utilisation médicinale p.15 p.15 p.15 p.15 p.16 VI. Autres plantes à vertus apaisantes A. Le pavot de Californie B. La passiflore C. Le houblon D.La mélisse p.17 p.17 p.18 p.19 p.19 VII. Conclusion p.20 VIII. Bibliographie p.20 PHYTOTHERAPIE et ETATS DEPRESSIFS Un peu d'histoire... Le terme "dépression" est très ancien puisqu'il est entré dans le langage médical au 18ème siècle. Les écrits décrivant ce que nous appelons aujourd'hui "dépression" ou "maladie dépressive" remontent aussi loin que possible dans l'histoire de l'humanité. Hippocrate mentionnait déjà ces états mentaux pathologiques. I. La dépression dans le monde : Suivant l'Organisation Mondiale de la Santé, la dépression est la première cause de « handicap « . Elle se situe au quatrième rang des maladies en terme de coût financier par maladie. Selon les prévisions, en 2020, ce trouble se situera à la seconde place en terme de coût parmi les différentes maladies, quels que soient l'âge et le sexe. Aujourd'hui, il se situe déjà au deuxième rang pour la catégorie d'âge de 15 à 44 ans pour les deux sexes. Le suicide en est l'issue la plus tragique. On compte chaque année au niveau mondial 850 000 morts par suicide. La dépression peut survenir dans n'importe quelle catégorie socio-professionnelle, à tous les âges, deux fois plus souvent chez la femme que chez l'homme et dans n'importe quelle ethnie. Chaque année, plus de 120 millions de personnes souffrent de dépression dans le monde et seuls 25 % d'entre elles peuvent avoir accès à des traitements efficaces.Globalement, les résultats montrent une prévalence de l'épisode dépressif sur un an aux environs de 7 %. La prévalence sur six mois est aux environs de 5 %. Sur la vie entière, cette prévalence est à 15 % : au cours de leur vie 15 % d'entre nous ont été, sont ou seront déprimés. Ceci ne doit évidemment pas être confondu avec le fait que nous connaissons tous des moments de découragement avec des symptômes dépressifs : la dépression induit une rupture durable dans la vie familiale, affective et sociale. Certaines données épidémiologiques laissent supposer que la dépression est devenue plus fréquente depuis la seconde guerre mondiale, touchant des individus de plus en plus jeunes. Certains proposent des explications sociales (vie de plus en plus stressante), d'autres avancent des hypothèses génétiques (modification du génome des populations contemporaines). II. Définition générale La dépression est une maladie psychosomatique due à un dérèglement de l'humeur. L'humeur se définit comme la disposition affective et émotionnelle qui conditionne la manière dont nous ressentons les événements qui normalement engendrent de la joie ou de la tristesse. Le dérèglement de l'humeur, caractéristique de l'état dépressif, ne permet plus ces alternances normales de joie et de tristesse. A. Dépression : maladie psychosomatique La dépression est une maladie psychosomatique parce qu'elle associe des symptômes psychiques et somatiques (relatifs au corps). Dérèglement de l'humeur Quand considère-t-on qu'un dérèglement de l'humeur est caractéristique d'un état dépressif ? La médecine actuelle considère qu'une personne est dépressive lorsque : son humeur est durablement déréglée au-delà de 15 jours vers un état de tristesse continue, ce dérèglement de l'humeur a des conséquences sur ses activités de la vie quotidienne avec un changement perceptible du comportement. 1. La dépression et ses synonymes Plusieurs synonymes peuvent être utilisés pour le terme dépression : dépression nerveuse, maladie dépressive, trouble dépressif, épisode dépressif majeur (majeur étant une traduction du terme anglais "major" pour dire caractérisé). Le terme "neurasthénie" n'est plus utilisé. Attention ! Ne pas confondre la dépression avec la tristesse réactionnelle et transitoire qui apparaît après un événement douloureux (par exemple après un deuil). 2. Caractéristiques de la dépression névrotique Le terme de "dépression névrotique" désigne une dépression : d'intensité modérée, due (au moins en partie) à des traits de personnalité fragile (hyper-émotivité, manque de confiance en soi, caractère anxieux), déclenchée ou entretenue par un contexte affectif ou social que le sujet n'a pas les capacités de gérer harmonieusement. 3. Caractéristiques de la dépression psychotique Le terme "psychotique" signifie : "perte du contact à la réalité". La dépression psychotique se caractérise par : des symptômes intenses qu'aucun élément extérieur, même heureux, ne peut atténuer, même transitoirement (le malade ne réagit absolument pas aux modifications de l'environnement), des idées délirantes. Les plus caractéristiques de ces idées délirantes sont les idées de culpabilité et d'auto-accusation. De telles idées délirantes sont dites "congruentes" à l'humeur dépressive. Il existe par contre des idées délirantes qui ne sont pas congruentes à l'humeur dépressive, par exemple des idées de persécution. 4. Dépression psychotique : syndrome de Cotard La forme extrême de dépression psychotique s'appelle le syndrome de Cotard. Celui-ci associe : état dépressif sévère avec douleur morale, tristesse, insomnie, perte d'appétit et de poids, idées de ruine, négation d'organe ou de fonction physiologique : le malade est par exemple convaincu de ne plus uriner, de ne plus avoir de cœur, ... idées de damnation : il pense être une personne si mauvaise et méprisable qu'il est damné, et risque de causer du tort à toute personne qu'il croise ou regarde, idée d'immortalité : son avenir est si bouché qu'il n'a même plus l'issue de la mort ! Divers synonymes peuvent être employés : dépression délirante, mélancolie délirante. 5. Caractéristiques de la dépression mélancolique La dépression mélancolique se définit comme un état dépressif : survenant sans cause apparente, en quelques heures ou jours, avec une forte intensité, avec un risque suicidaire élevé. De ce fait, elle constitue une urgence médicale. La dépression mélancolique peut également : être délirante (délire de culpabilité, idées de ruine...), associer les symptômes spécifiques suivants : - ralentissement psychomoteur, inhibition, perte de toute activité, - majoration matinale des symptômes dépressifs, avec tendance à l'apaisement en fin de journée, - perte de l'appétit avec amaigrissement, - insomnie de fin de nuit (réveil aux petites heures). Il existe deux formes particulières de dépression mélancolique : la mélancolie anxieuse : présence d'une anxiété très importante. Celle-ci présente un risque suicidaire élevé : c'est une urgence médicale la mélancolie stuporeuse. Le malade est dans un état de stupeur permanent. Il reste immobile, ne parle pas, ne mange pas, ne fait aucun mouvement. B. Définition de la dépression récurrente Les dépressions récurrentes correspondent à des accès dépressifs à répétition. On sait aujourd'hui qu'une personne sur deux ayant présenté une maladie dépressive connaîtra un nouvel épisode. Une personne ayant présenté deux épisodes dépressifs durant les cinq dernières années, a 70 % de risques de connaître un nouvel épisode dans les deux ans à venir. La fréquence de ces récurrences n'est jamais tout à fait prévisible. Cependant, plus les accès dépressifs ont été nombreux et plus le risque de récidive est important. 1. Causes de la dépression: Théorie cognitive de la dépression Cette théorie met en avant le fait que des idées négatives (sur soi, sur l'environnement) peuvent avoir valeur de facteurs dépressogènes. Ainsi existerait-il des sujets ayant des schémas de pensées trop systématiquement pessimistes qu'il convient de rééduquer : en les repérant et en apprenant à les corriger. Cette théorie est surtout validée par l'efficacité des thérapies cognitives dans les formes dépressives d'intensité modérée Théorie biologique de la dépression Certains résultats font supposer que les sujets présentant un trouble dépressif ont trop ou pas assez de neuromédiateurs, substances chimiques libérées par les neurones (noradrénaline, dopamine, sérotonine) dans certaines régions du cerveau. Par exemple, une déficience en sérotonine peut causer : troubles du sommeil, irritabilité, anxiété, impulsivité suicidaire. Une diminution de la noradrénaline peut contribuer aux symptômes de fatigue et perte d'initiative. Un déficit en dopamine peut induire émoussement des sensations de plaisir, ralentissement psychique et moteur. Les anomalies de la sécrétion de cortisol existent chez 50 % des déprimés. Le cortisol est produit par la glande surrénale (qui se trouve au niveau des reins), avec des pics de sécrétion en réponse au stress, à la peur ou la colère. En outre, le niveau de cortisol subit des fluctuations au cours de la journée avec un pic le matin après le réveil. Chez les sujets souffrant de dépression, le pic de cortisol survient plus tôt le matin, restant à un niveau élevé. L'administration de cortisol synthétique (dexaméthasone) freine normalement la sécrétion de cortisol naturel sauf chez les déprimés. Il n'est pas établi que ces perturbations sont à l'origine de la dépression : elles peuvent en être la conséquence. Par exemple, les niveaux de cortisol se modifient peut-être lors de la dépression comme au moment d'un stress. 2.Les facteurs identifiés Le stress : Les stresseurs psychosociaux et environnementaux sont des facteurs tantôt prédisposants tantôt précipitants. Il existe une relation entre niveau élevé de facteurs de stress et déclenchement d'une dépression. Par contre, les épisodes récidivent souvent sans facteurs déclenchants : comme si étant initiée, la dépression pouvait évoluer sans déclencheur. La génétique: On sait désormais qu’il n’existe pas un gène de la dépression. Par contre, le terrain génétique a une influence dans le déterminisme de ces maladies : les parents au 1er degré d’un déprimé (parents, frères et sœurs, enfants) sont plus souvent atteints que la population générale ; à titre d’exemple, dans la forme la plus « héréditaire » qu’est la maladie bipolaire : 1 % de la population générale est atteint, 10 % des parents au premier degré : le risque est donc multiplié par 10 ! chez les jumeaux monozygotes ou vrais jumeaux : lorsque l’un est atteint, la probabilité que l’autre le soit également est de 50 % ; chez les jumeaux dizygotes ou faux jumeaux cette probabilité diminue à 30 %. Plusieurs territoires du génome sont identifiés comme étant susceptibles de transmettre une vulnérabilité à la dépression : ils sont localisés sur différents chromosomes (X, 7, 11…). Facteurs toxique: L'alcool est dépressogène : alors que son usage ponctuel peut produire un effet de bien-être, son usage répété finit par favoriser l'émergence de symptômes dépressifs. Lors d'un sevrage de quelque toxique (alcool mais aussi tabac, cannabis, héroïne) des symptômes dépressifs sont fréquents, éventuels facilitateurs d'une reprise de l'intoxication. Médicaments: Certains médicaments antihypertenseurs, les corticothérapies, certains traitements immunitaires (interféron), les thérapeutiques hormonales ne sont pas recommandés chez les sujets présentant des antécédents de dépression, en raison de leurs possibles effets dépressogènes. Facteurs sociaux: La dépression existe dans toutes les sociétés y compris traditionnelles. L'éclatement des structures familiales, le déficit de spiritualité peuvent faciliter une perte des repères sollicitant davantage de capacités d'adaptation. Ceci peut faciliter l'émergence de symptômes dépressifs. Facteurs somatiques: Chez la femme, un changement de statut hormonal peut être contemporain d'états dysphoriques (instabilité de l'huemeur, anxiété...) : pendant les phases prémenstruelles, en fin de grossesse, à la ménopause. Toutes les maladies endocriniennes telles que hypothyroïdie, insuffisance surrénale... peuvent se révéler ou se compliquer d'un état dépressif. Ainsi, est-il assez fréquent de doser les hormones thyroïdiennes pour éliminer une dépression secondaire au trouble thyroïdien. Les maladies neurologiques sont également susceptibles de s'annoncer par un état dépressif : tumeur cérébrale, maladie dégénérative (sclérose en plaques, maladie de Parkinson, maladie d'Alzheimer), maladie vasculaire. Des maladies de l'immunité telles que les maladies de système (lupus erythémateux disséminé, polyarthrite rhumatoïde …) sont souvent compliquées par une dépression. Il en est de même des maladies virales (HIV, hépatites virales …). Les maladies chroniques, en particulier la douleur chronique, sont dépressogènes. A retenir: Un point à retenir : aujourd’hui nul ne connaît la cause d’une dépression. Ce type de pathologie résulte d’une addition de faits : vulnérabilité, soit innée (facteur génétique) soit acquise (facteurs prédisposants) éléments de fragilisation tels que trouble de la personnalité, trouble de l’adaptation existence d’une pathologie somatique (endocrinopathie, maladie infectieuse, maladie neurologique…) ou psychique (trouble anxieux) facteurs environnementaux tels que stress, rupture affective, situation sociale difficile… rôle éventuel de toxiques (alcool/ou de médicaments (interféron, cortisone…). La dépression est donc une maladie face à laquelle il importe d’identifier tous les facteurs qui ont pu y contribuer. 3.Les différents symptômes L'état dépressif se caractérise par des symptômes : psychiques comportementaux physiques Symptômes psychiques : tristesse dépressive : L'humeur dépressive impose soudain les affres du désespoir". Comment reconnaît-on une tristesse dépressive ? La tristesse d'une personne dépressive présente les caractéristiques suivantes : elle succède à un état de morosité, elle imprègne la perception du présent, du passé et du futur, elle engendre une incapacité à éprouver du plaisir (ou anhédonie), elle est comparable à celle d'une personne venant de subir le deuil d'un être cher : le monde paraît vide, rien ne peut avoir assez d'intérêt pour atténuer cette situation pénible, l'avenir n'est plus porteur d'espoir, ennui, monotonie mais aussi douleur morale caractérisent également cette tristesse, elle est souvent associée à des idées suicidaires (tant l'avenir paraît sans espoir pour une personne déprimée). Conclusion La tristesse d'une personne déprimée est une vraie douleur morale qui engendre une profonde souffrance. Anxiété: Dépression et anxiété Il n'y a pas d'humeur dépressive sans anxiété et réciproquement. L'anxiété est une sensation de tension intérieure, de danger imminent. Elle peut être paralysante ou au contraire susciter de l'agitation (incapacité à rester en place, ...). Elle peut se cristalliser sur une situation particulière ou un objet : peur nouvelle d'un contexte social avec incapacité à l'affronter (changement de travail par exemple), préoccupations excessives sur son état de santé, ... L'anxiété devient " angoisse " lorsque des symptômes somatiques s'associent à ces peurs : oppression thoracique, palpitations, sueurs, tremblements, gorge serrée, difficulté à déglutir, ... Attention ! N'oubliez pas que derrière une anxiété se cache une humeur dépressive... Troubles cognitifs : Dépression et troubles cognitifs L'état dépressif s'accompagne toujours de troubles cognitifs. Ils sont fonctionnels et réversibles (c'est-à-dire qu'ils disparaissent lorsque l'état dépressif disparaît). Ils se manifestent surtout lorsqu'un effort d'attention est nécessaire. À un premier degré, ces troubles cognitifs se manifestent sous forme : de difficultés à se concentrer ou de fatigabilité, gênant par exemple la lecture. Le jugement et le raisonnement sont imprégnés par la tristesse, l'anxiété et le pessimisme. Cas particulier de la personne âgée Chez le sujet âgé, les symptômes cognitifs peuvent aller jusqu'à une apparence d'état démentiel avec une faillite des fonctions intellectuelles. La dépression peut induire un état de désorganisation mentale ressemblant à une maladie d'Alzheimer. Symptômes comportementaux ralentissement psychomoteur Les peintres, tel Dürer, ont su montrer le caractère intraverbal ("visuel") de la dépression. Mimique douloureuse, ton monotone et laconique du discours traduisent le caractère pénible de l'initiative et de l'action. Le déprimé perçoit cette paralysie de la pensée et de l'action : il se sent fatigué, il a le sentiment que tout est effort. Une première plainte dépressive peut être la fatigue, surtout matinale, s'atténuant paradoxalement au cours de la journée. paralysie de la pensée et de l'action À l'extrême, le ralentissement psychomoteur peut aboutir à une paralysie de la pensée et de l'action. Certains comportements sont caractéristiques d'une situation dépressive grave : clinophilie ou incapacité à se lever, incurie (négligence, un laisser-aller), perte d'initiative, repli chez soi. idées suicidaires Fréquence 80 % des déprimés souffrent d'idées suicidaires. L'entourage doit essayer d'en faciliter l'expression, ceci ne pouvant qu'aider le déprimé à se sentir davantage compris. Importance Le risque suicidaire est d'autant plus élevé : que la dépression est sévère, qu'il existe des antécédents familiaux ou personnels de tentative de suicide ou de suicide, qu'un plan suicidaire est déjà établi, chez les hommes. Les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez la jeune femme de 18 à 30 ans. Le suicide peut être longuement mûri ou au contraire accompli de manière impulsive. Attention ! Plus les tentatives de suicide se répètent, plus le risque de mort par suicide devient important. Chez l'adolescent Les idées suicidaires chez l'adolescent peuvent se traduire par certaines conduites particulières telles que : la prise de risques en voiture, l'utilisation de substances toxiques. Consommation de toxiques, pourquoi ? L'adolescent consommateur de toxiques (alcool, tabac, cannabis, stimulants, héroïne, ...) éprouve un malaise qu'il faut tenter de décrypter : mal-être passager de l'adolescence nécessitant compréhension et soutien psychologique avec information sur les risques inhérents à ces consommations, pathologie anxieuse ou dépressive pouvant justifier soutien psychologique (psychothérapie) et traitement antidépresseur, pathologie psychotique débutante relevant d'une prise en charge spécialisée, situation de dépendance : tabac, alcool induisant vite une addiction. Certains sujets sont davantage à risque de dépendance en fonction d'une vulnérabilité individuelle à laquelle participent des éléments innés (génétiques) et acquis (évènements de vie précoces). Troubles du comportement Troubles de l'humeur : la dépression hostile Certaines formes de dépression s'expriment de façon hostile (dépressions dites hostiles). Elles associent humeur irritable et troubles du caractère (irritabilité, agressivité ...). Ceci est surtout rencontré chez l'adolescent ou des jeunes femmes à personnalité fragile. Troubles du comportement alimentaire Les troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale, boulimie) peuvent être un signe de trouble dépressif. Dépression conduisant à un homicide Aussi exceptionnel que dramatique, l'homicide altruiste est un geste de déprimé grave. Le déprimé tue l'être ou les êtres qui lui sont les plus chers afin de leur épargner un futur qu'il perçoit comme épouvantable du fait de son délire mélancolique. À retenir Les sujets âgés de plus de 50 ans, surtout les hommes, paient le plus lourd tribut au suicide. Plus les tentatives de suicide sont nombreuses, plus le risque de mort par suicide est important. Ces tentatives de suicide sont surtout rencontrées chez la jeune femme. Symptômes physiques les signes somatiques de dépression Les principaux signes somatiques de dépression sont : Perte de poids en rapport avec l'anorexie, la perte du goût, la sensation d'oppression dans la gorge. Troubles du sommeil : insomnie d'endormissement, réveils nocturnes avec cauchemars, insomnie de fin de nuit souvent associée à des idées suicidaires plus prégnantes. L'hypersomnie est une autre forme de trouble du sommeil : le patient trouve refuge dans un sommeil qui a perdu sa valeur réparatrice d'où la sensation de fatigue dès le réveil. Troubles de la libido : baisse de l'appétit sexuel, impuissance ou frigidité. Troubles digestifs : diarrhée ou constipation, anorexie, gastralgies, état saburral des voies digestives. Troubles cardiovasculaires : palpitations, bouffées vasomotrices, hypotension et bradycardie dans les formes sévères. 4.Les traitements C'est en 1957 que le psychiatre français Jean Delay proposa la classification des substances psychotropes en 4 classes : les sédatifs ou psycholeptiques les psychodysleptiques les psychoanaleptiques les thymorégulateurs Définition des psychotropes Les antidépresseurs sont les médicaments des maladies dépressives. Au point que l'on a pu dire que la dépression est... ce qui guérit sous antidépresseurs. En réalité, ils sont efficaces dans d'autres maladies que les maladies dépressives : les maladies anxieuses (trouble panique, phobies, troubles obsessionnels) et certaines affections douloureuses (migraines, douleurs chroniques, algies vasculaires de la face, …). En revanche, ils n'ont pas d'efficacité sur la tristesse non pathologique, ordinaire à certains moments de la vie : ce ne sont pas des pilules du bonheur. Classification thérapeutique : Récapitulatif Antidépresseurs psychostimulants ou psychotoniques ou désinhibiteurs : IMAO Viloxazine Desipramine Milnacipran Fluoxétine Sertraline Antidépresseurs intermédiaires ou médians : Dosulépine Imipramine Clomipramine Tianeptine Venlafaxine Paroxétine Citalopram Antidépresseurs anxiolytiques ou sédatifs : Maprotiline Miansérine Amitriptyline Trimipramine Mirtazapine Ici ce n’est pas se type d’antidépresseur qui nous intéresse ! Voyons de plus prêt les antidépresseurs à base de plante…. III. Est-il possible de traiter la dépression avec la phytothérapie ? La phytothérapie est une médecine non conventionnelle qui a été, à l’origine, utilisée par les Sumériens 3000 ans avant J.C. Les plantes médicinales qu’ils employaient n’étaient alors que le myrte, le chanvre, le thym et le saule. En Europe, avant l’apparition des médicaments chimiques au XIXème siècle, le traitement des maladies était également à base de plantes. Mais, à cette époque, il était rare de voir des gens souffrir de la dépression, le stress qu’on vit actuellement étant le principal responsable de celle-ci. C’est pourquoi le traitement de cette maladie a tout de suite été à base de médicaments chimiques. Et c’est seulement lorsque les scientifiques ont constaté que de nombreux malades deviennent très vite dépendants de ces derniers, qu’ils se sont tournés à nouveau vers la phytothérapie. Ils ont alors découvert que plusieurs plantes peuvent être utilisées pour soigner les personnes dépressives. IV. Les plantes les plus utilisées dans le traitement de la dépression A. Le millepertuis Le millepertuis est considéré, à ce jour, comme étant la plante médicinale la plus efficace pour le traitement de la dépression. En Allemagne, il est même officiellement reconnu comme un médicament antidépresseur depuis 1988. Surnommé Prozac naturel, cette plante n’a que des effets secondaires réduits car seulement dans 1% des cas elle provoque de légers troubles digestifs. Aussi, très rarement, on note chez certains sujets de la fatigue, de l’irritabilité ainsi que des allergies cutanées. Elle peut être commercialisée : en gélules, en huile, en teinture mère Si vous avez de l’huile de millepertuis prenez-en une cuillerée à café trois fois par jour et si vous avez de la teinture mère, vous aurez à en utiliser 3 à 6 ml. Mais, vous pouvez également préparer des infusions, que vous boirez avant ou après les repas, avec 2 à 4 g de feuilles séchées. Les effets du millepertuis ne se manifestent pas avant 3 ou 4 semaines c’est pourquoi le traitement doit durer un mois et demi au minimum. Et comme cette plante interagit avec de nombreuses substances, plus précisément avec des antidépresseurs et des anxiolytiques de synthèse, il est impératif de consulter un médecin avant de l’utiliser. B. La valériane Les racines de valériane, une plante ayant des propriétés sédatives et considérée comme étant le valium végétal, sont également efficaces pour traiter la dépression. Mais, dans ce cas, la cure ne devrait durer qu’une à deux semaines. La valériane permet de réduire l’anxiété, de calmer la crise d’angoisse et l’agitation nerveuse et de soigner les troubles du sommeil. D’ailleurs, de nombreux produits pharmaceutiques contiennent des extraits de cette plante qui, comme le millepertuis, peut aussi être vendue sous forme de gélules et de teinture mère. Dans le premier cas, prenez-en 2 à 4 au coucher et dans le second cas, avalez-en 50 à 100 gouttes le soir. Je vous déconseille de consommer la valériane en infusion car elle n’a pas du tout bon goût. Par ailleurs, si vous voulez que le traitement soit plus efficace, il vous est possible d’utiliser 2 ou 3 plantes à vertus tranquillisantes à la fois. Ainsi, vous pouvez combiner les actions de la valériane et du millepertuis, de la valériane et de la passiflore, du millepertuis et du tilleul. V.Approfondissons le thème du millepertuis A. De la légende à l’histoire L'utilisation du millepertuis par voie interne pour corriger "les humeurs" remonte à l'Antiquité. Vers la fin du Moyen-Âge, son utilisation pour soigner les troubles psychologiques prit le pas sur les autres usages. On baptisa alors le millepertuis "Fuga demonium" puisqu'il était considéré comme une plante capable de chasser les "mauvais esprits". Son indication thérapeutique dans la dépression apparaît en 1931 et c'est en 1984 que le millepertuis bénéficie, en Allemagne, du statut officiel de médicament destiné au "traitement de l'humeur dépressive et de l'anxiété". Aujourd'hui, le millepertuis est largement utilisé dans le monde entier. Aux Etats-Unis son usage a plus que centuplé ces dernières années. En Allemagne, en 1997, le millepertuis représentait plus de 25% du marché des antidépresseurs (données IMS). B. Rappel de botanique Les millepertuis forment le genre Hypericum, composé d'environ 400 espèces réparties dans le monde entier, sauf dans les déserts et les régions arctiques. Sous les tropiques, on ne rencontre cependant des millepertuis qu'en montagne. Les millepertuis sont rattachés à la famille des Hypéricacées selon la classification phylogénétique ou à celle des Clusiacées selon la classification classique. Le nom de millepertuis signifie mille trous. Il est dû à l'espèce commune européenne Hypericum perforatum qui possède de petites glandes translucides. En observant les feuilles par transparence, ces glandes donnent l'impression d'une multitude de minuscules perforations. 1.Description Les millepertuis sont le plus souvent des plantes herbacées, annuelles ou vivaces. Ce sont aussi parfois des arbustes ou même des petits arbres (Hypericum lanceolatum) pouvant atteindre une dizaine de mètres de hauteur. Les feuilles sont simples, opposées, de forme ovale à lancéolée. Les fleurs, d'un jaune plus ou moins vif, possèdent cinq pétales (rarement quatre) et de nombreuses étamines. Les fruits sont généralement des capsules sèches qui éclatent à maturité en libérant un grand nombre de très petites graines, mais il existe des espèces à fruits charnus (Hypericum androsaemum). 2. Utilisation médicinale Les extraits et préparations phytothérapiques connus et commercialisés sous le nom de « millepertuis », utilisés dans le traitement de dépressions légères à modérées et de troubles de l'humeur, sont tirés exclusivement de l'espèce Hypericum perforatum. Quelques autres représentants du genre Hypericum peuvent localement être employés dans le domaine de la santé mais la plupart des espèces de millepertuis ne connaissent aucun usage médical. Le millepertuis perforé (Hypericum perforatum) est utilisé en médecine depuis plus de 2400 ans, notamment sous la forme d'huile rouge. La préparation consiste en la macération des sommités florales récoltées durant l'été dans de l'huile d'olive. Il suffit de laisser la bouteille au soleil durant 3 semaines le temps que l'huile se colore. Cette coloration est due à l'hypéricine, anti-inflammatoires, cicatrisantes et antalgiques. pigment rouge aux propriétés Ses vertus et sa grande efficacité sont reconnues. Son action photosensibilisante ne permet malheureusement pas son application avant une exposition de la partie traitée au soleil. Produits pouvant interagir avec l'extrait de millepertuis Produit Effet de l'interaction Inhibiteurs de la protéase du VIH (indinavir, ritonavir, saquinavir) Fort Réduction des concentrations sanguines et perte possible de l'effet immunosuppresseur. Immunosuppresseurs (ciclosporine) Fort Réduction des concentrations sanguines avec rejet de la greffe. Warfarine Modéré Quelques cas cliniques avec réduction de l'effet anticoagulant et nécessité de recourir à une dose accrue de warfarine. Digoxine Modéré Quelques cas cliniques isolés de réduction des concentrations sanguines ont été décrits. SSRI et antidépresseurs apparentés (citolopram, fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine, sertraline, néfazodone) Modéré Quelques cas cliniques d'augmentation des effets sérotoninergiques. Contraceptifs oraux Faible Quelques cas cliniques de métrorragies ; un échec du contraceptif est théoriquement possible mais aucun cas clinique n'aurait été décrit. Théophylline Théorique Une réduction des concentrations sanguines avec perte des effets bronchodilatateurs est théoriquement possible. VI. Autres plantes à vertus apaisantes Il existe toute une panoplie de plantes à vertus apaisantes. Celles-ci permettraient de traiter les troubles nerveux et les insomnies qui atteignent souvent les personnes dépressives ou encore de prévenir leurs irritabilités soudaines. A. Le pavot de Californie Pouvant être cultivé dans les jardins, le pavot de Californie est à la fois un anxiolytique et un calmant. Les phytothérapeutes recommandent vivement l’utilisation de cette plante, mais les médecins qui se spécialisent dans le traitement de la dépression n’en sont pas vraiment convaincus. Pourtant le pavot de Californie n’est pas toxique et ne provoque pas d’addiction. A chacun donc de juger de son efficacité après en avoir utilisé. Cette plante médicinale est conditionnée sous forme de gélules ou de poudre mais elle peut aussi être consommée en infusion. Dans ce cas, il nous faut 20g de fleurs pour un litre d’eau. B. La passiflore La passiflore, qui est également connue sous le nom de fleur de la passion, a des propriétés sédatives et calmantes. Son fruit est appelé grenadille, ou fruit de la passion et peut être comestible, selon les espèces. Il suscite même un très grand intérêt chez les botanistes. Les herboristes utilisent souvent la passiflore avec la valériane et le houblon dans leurs préparations thérapeutiques. Efficace contre l’angoisse, l’hystérie, les palpitations et l’insomnie, cette plante est très utile aux personnes dépressives. C. Le houblon On peut traiter l’anxiété, l’agitation et les troubles du sommeil avec les fleurs femelles du houblon. Celles-ci peuvent être utilisées en infusion, en extrait fluide ou en teinture mère. Dans le premier cas, il nous faudrait 0,5g de strobiles pour 150 ml d’eau. Par ailleurs, il faut savoir qu’un mélange de 45,5 mg de valériane et de 200 mg de houblon a des effets équivalents à ceux des médicaments à base de benzodiazépines. La seule différence c’est qu’il ne provoque pas de syndrome de sevrage contrairement à ces derniers. D.La mélisse La mélisse était déjà très appréciée pour ses propriétés digestives au XIXème siècle. On l’utilise aujourd’hui en phytothérapie pour traiter les troubles nerveux. La distillation de ses feuilles permet d’obtenir l’eau de mélisse, qui est antispasmodique et apaisante. Mais, cette plante peut aussi être consommée en infusion, à boire 3 fois par jour. Et la prise de 50 gouttes de sa teinture mère avant les repas permet de calmer le stress. Pour ce qui est de son huile essentielle, elle est utilisée en usage externe, pour le massage du plexus solaire. Cependant, elle doit d’abord être diluée dans de l’huile végétale. VII. Conclusion Je conclurai simplement en espérant que vous ayé fait une belle lecture, et que j’aurai réussi à vous démontrer que la dépression peu se soigner à l’aide de la phytothérapie. J’ai essayé de traiter le plus simplement possible la dépression et de traiter une seule plante : celle qui est la plus utilisée. A mon gout trop de substances chimiques sont utilisées à tord par les médecins et cela crée trop de dépendances. En utilisant les plantes, on peux se soigner sur du plus ou moins long terme et ce sans accoutumances. VIII. Bibliographie Wikipédia www.deprimer.fr www.inpes.sante.fr www.caducee.net www.depressionnerveuse.fr La dépression de Peter Treppner Depression: Die hartnäckige Dunkelheit de Edward T Welch www.guerir-la-depression.net sante-medecine.commentcamarche.net www.gralon.net www.phytomania.com www.sante-vie-positive.org Images trouvées sur google image et sur hippocratus Utilisation du Vidal: le guide des plantes qui soignent