Dossier : les emballages alimentaires (2)

Transcription

Dossier : les emballages alimentaires (2)
2000
N° 17 DÉCEMBRE
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Bulletin du résea
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Technologie et p
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Conditionnement
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Marketing
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Réglementation
le
Qualité et contrô
des emballages
!
Environnement
Les plastiques
se recyclent
risation
Pollution ou valo
s
Matières végétale
au Bénin
Adresses utiles
E
n Afrique francophone, il n'existe
pas de centres spécialisés dans le
conseil en conditionnement et dans le
contrôle des emballages. Nous
dressons ici une liste (non exhaustive)
d'organismes qui peuvent aider les
entreprises dans leur recherche de mise
au point du couple produit /emballage.
Nous avons complété cette liste avec
des adresses de laboratoires assurant
des contrôles et des analyses de
produits alimentaires et/ou pouvant
donner des informations sur les normes
requises à l’exportation.
Bénin
Cebenor, Centre béninois de
normalisation et de gestion de la
qualité
Information sur les normes.
Email : [email protected]
Appui-conseil aux promoteurs sur les problèmes
d'emballages et sur la qualité des produits
transformés. Formation.
CEAS/SAPE, Centre écologique
Albert Schweitzer, Service appui aux
petites entreprises, Laboratoire de
qualité des produits alimentaires
01 BP 3306, Ouagadougou 01.
Tél. : 226 30 23 93. Fax : 226 34 10 65.
Email : [email protected].
Appui-conseil aux entreprises.
CRSBAN-DBM-FAST, Centre de
recherche en sciences biologiques
alimentaires et nutritionnelles,
Département de Biochimie
microbiologie, Faculté des sciences
et techniques, Université de
Ouagadougou
03 BP 7021, Ouagadougou 03.
Tél./Fax : 226 36 06 50.
Analyses qualité des produits alimentaires.
Dana, Direction de l'alimentation et
de la nutrition appliquée, Ministère du
Développement rural
BP 295, Bd Lagunaire, Porto Novo
Tél. : 229 21 26 70. Fax : 229 21 39 63.
Email : [email protected]
Analyses et contrôle qualité des aliments.
Elaboration de normes suivant codex
alimentaire. Appui aux transformateurs de
produits alimentaires.
DNSA, Département de nutrition et
des sciences alimentaires, Faculté
des sciences agronomiques,
Université nationale du Bénin
01 BP 526, Cotonou.
Tél. : 229 36 00 74 / 36 01 26 / 36 01 82.
Fax : 229 31 35 59 / 30 02 76.
Analyses qualité de produits et conseils, mise
au point produits nouveaux.
DPQC, Direction de la promotion de
la qualité et du conditionnement des
produits agricoles
01 BP 362, Cotonou. Tél. : 229 31 22 89 /
31 29 96. Fax : 229 31 53 76.
Normalisation des produits agricoles et de leur
conditionnement. Contrôle de la qualité et du
conditionnement des denrées alimentaires
d'origine végétale. Analyses physiques, chimiques
et sensorielles des produits à l'exportation et à
l'importation. Appui-conseil aux producteurs, aux
transformateurs et aux négociants des produits
agricoles sur les emballages et leur marquage.
Burkina Faso
Abac-Géres, Cellule agro-artisanale
01 BP 4071, Ouagadougou 01.
Tél. : 226 36 26 30. Fax : 226 36 02 18.
2
DPVC, Service de la protection
des végétaux et du conditionnement,
Ministère de l'Agriculture
03 BP 7089, 03 Ouagadougou.
Tél. : 226 32 47 46.
DTA IRSAT, Département de
technologie alimentaire, Institut de
recherche en sciences appliquées et
technologies
03 BP 7047 Ouagadougou 03. Tél. / Fax :
226 31 53 21. E-mail : [email protected]
Appui-conseil sur le choix des emballages.
Analyses sur la qualité et la stabilité des produits
conditionnés (emballage et produit).
CNTA, Centre national de technologie
alimentaire
BP 557, Zone industrielle, avenue
Nyuminkwi, Bujumbura.
Tél. : 257 23 25 85 / 23 25 86. Fax : 257
22 24 45. E-mail : [email protected]
Conseil aux entreprises. Laboratoire d’analyses
microbiologiques et biochimiques.
Laboratoire de microbiologie
alimentaire, Faculté d’agronomie,
Université du Burundi
BP 2940 Bujumbura.
Tél. : 257 22 43 57 / 22 64 62.
Fax : 257 22 64 62 / 22 25 00.
E-mail : [email protected]
Analyses microbiologiques. Contrôle de la qualité.
Cameroun
Agro-PME, Promotion des activités du
système agroalimentaire et des PME
BP 10087, Immeuble les Galeries,
114 avenue Kennedy, Yaoundé.
Tél. : 237 22 16 57. Fax : 237 23 96 92.
Email: [email protected]
Appui-conseil.
Apica, Association pour la promotion
des initiatives communautaires
africaines
BP 2003, 4 rue des Écoles, Douala Akwa.
Tél. : 237 37 04 04 / 37 43 24.
Fax : 237 37 04 02.
Email : apica.prodoc@camnet.
Appui-conseil.
Inspection de la qualité et de la
métrologie, Ministère de l'Industrie
CCET, Centre de contrôle et
d'expertises techniques
BP 3994, Douala. Tél. : 237 42 77 87.
Fax : 237 42 77 87
Vérification de la qualité des produits.
Conseil en qualité alimentaire.
Relais national Procelos,
s/c Coordination régionale
Procelos/Cilss
03 BP 7049, Ouagadougou 03.
Tél. : 226 33 31 73. Fax : 226 30 71 21.
CPC, Centre Pasteur du Cameroun
BP 1274, Yaoundé. Tél. : 237 23 10 15 /
18 03. Fax : 237 23 15 64.
Email : [email protected]
Burundi
BBN, Bureau burundais de
normalisation et contrôle de la qualité
BP 3535, Bujumbura. Tél. : 257 22 15 77.
Fax : 257 22 18 15.
Élaborations des normes, contrôle de la qualité,
certification, assistance aux entreprises.
Documentation et information.
Contrôles, analyses qualité des produits
alimentaires.
Faculté des sciences, Université de
Yaoundé I
BP 812, Yaoundé. Tél. : 237 31 92 87.
Email : [email protected]
Conseil. Analyses biochimiques et
microbiologiques.
Institut camerounais de normalisation
BP 8707, Douala. Tél. : 237 40 29 81.
Fax : 237 40 29 81
Suite de la liste des adresses utiles pages 42 et 43.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
Si vous écrivez à un
membre du réseau
pour demander conseil, soyez
très précis dans vos questions.
Indiquez clairement :
" votre nom, celui de votre
organisme ou de votre
entreprise et vos
coordonnées postales ;
" les objectifs et le publiccible de votre organisme ;
" l’activité principale de votre
organisme ou entreprise ;
" le problème spécifique pour
lequel vous demandez
conseil.
Le cas échéant, donnez
le maximum d’informations
techniques sur l’activité
en cours ou prévue : matières
premières (quantité),
produits finis, main-d’oeuvre,
équipement (type et capacité),
financements, marchés…
!
Réseau TPA, c/o Gret
211-213 rue La Fayette
F-75010 Paris.
Tél. : 33 (0)1 40 05 61 69.
Fax : 33 (0)1 40 05 61 10.
E-mail : [email protected]
!
Bulletin du réseau TPA
décembre 2000, n° 17
Ce bulletin est financé par
le ministère délégué à la Coopération
et à la Francophonie.
Responsable de la publication :
Danièle Ribier.
Dossier réalisé par Christiane Dardé.
Ont participé à ce numéro :
Cécile Broutin, Crépin Hilaire Dadjo,
Aly Saleh Diop, Philippe Dudez, Didier
de Failly, Farid Fnaiche, Joseph
Hounhouigan, Vincent Nana, François
Protte, J.-J. Robin, Khanata Sokona,
Michel Taquet, Marie-Dominique Toé.
Maquette créée par Solange Münzer.
Mise en page : Hélène Gay.
Assistante : Mariana Vincenti.
Imprimé par Dumas, décembre 2000.
Éditorial
Tout vient à point à qui sait attendre !
De la patience vous avez du en faire preuve : depuis mars
1999, ce bulletin était annoncé comme complément au
précédent bulletin n°16 consacré également aux emballages
alimentaires. La plupart des articles étaient prêts dès cette
époque, mais le secrétariat technique du réseau a dû faire
face à diverses contraintes et n'a pu éditer ce bulletin
comme prévu l'an dernier. C'est enfin chose faite
maintenant et nous prions tous les auteurs de bien vouloir
nous excuser pour ce retard dans la publication de leurs
articles. Quant aux lecteurs, ils seront vigilants au fait que
les articles datent de plus d'un an et que certains coûts
mentionnés dans les premiers articles ne sont plus
d'actualité. Ils demeurent par contre toujours intéressants
en mesure relative.
Le précédent bulletin présentait les différents types
d'emballage, les contraintes liées au couple
emballage/produit alimentaire, la demande exprimée
par des entrepreneurs et l'offre en emballage dans les pays
d'Afrique de l'Ouest et centrale. Il a été accueilli très
favorablement par les membres du réseau TPA et son tirage
est aujourd’hui épuisé. Nous avons reçu diverses remarques
sur les sujets non encore traités : le conditionnement,
l'étiquetage, la réglementation… Certains membres ont
aussi manifesté leur préoccupation pour l'environnement et
les incidences néfastes de la consommation croissante des
emballages. Tous ces sujets sont abordés dans ce numéro.
Pour prolonger les informations contenues dans ce dossier,
nous avons inséré une liste, non exhaustive, d'organismes
nationaux pouvant apporter des conseils sur les
normes et la qualité des produits alimentaires emballés ;
ainsi qu’une liste de laboratoires de contrôle et d’analyses.
Nous invitons les membres du réseau à compléter ces
adresses et à nous faire part de leurs réactions.
Le Secrétariat du Réseau
dossier
Conditionner,
étiqueter,
recycler
Choisir l’emballage adéquat pour vendre ses produits
n’est pas une mince affaire. Outre les aspects techniques
vus précédemment, il faut prendre en compte les
considérations économiques, à savoir le coût des
emballages eux-mêmes mais également des machines et
équipements nécessaires pour assurer le
conditionnement. Ensuite, tout l’art est de présenter son
produit pour attirer le client et le fidéliser.
4
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
Madame Dème, FWS.
Pas facile, le parcours du « combattant »
Emballer des confitures
au milieu de l’Afrique
Cette expérience congolaise date
d'une quinzaine d'années mais le
problème qu'elle soulève reste
toujours d'actualité : Comment
trouver l'emballage qui réponde à
toutes les contraintes ? Il faut
souvent faire preuve d'observation
et de patience.
A
u milieu des années 80, le
Centre Olame à Bukavu (SudKivu, R.D.Congo) a aidé un groupe
de femmes à monter une petite entreprise de confiturerie, Arafruits. Le
Kivu est en effet connu pour la qualité
de ses fruits : maracujas, prunes du
Japon, goyaves... et même fraises !
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
Les marchés locaux de Bukavu et
Goma étant assez réduits, les marchés
à conquérir se trouvaient dans les
grandes villes : Lubumbashi et Kinshasa. Le tout n'était pas de parvenir à
produire une confiture de qualité à un
prix compétitif, encore fallait-il trouver un emballage approprié pour
transporter ces produits par avion sur
de grandes distances.
A cette époque, l'Unicef souhaitait
aider des associations féminines à
organiser des activités génératrices de
revenus. Cette organisation internationale fit venir gratuitement d’Europe,
un lot de ravissants pots en plastique
« Tupperware » en forme de bol.
5
Des pots haut de gamme attirants !
Chacun connaît les qualités de
ces pots : solidité, rigidité, fermeture
parfaites. Seul inconvénient : ni la
paroi ni le couvercle ne sont transparents, cela ne permettait donc pas
aux client(e)s de voir la marchandise
dans les magasins, et les incitait
même plutôt à ouvrir les pots pour
examiner ces confitures et humer
leur parfum ! De plus, l'étiquetage
étant encore fort artisanal à cette
période des débuts, ce produit de
qualité, aligné sur les étagères des
alimentations à côté des jolis pots de
confiture importés d'Europe, était
franchement défavorisé. Mais il y
eut un autre inconvénient : pour
s'implanter sur le marché, Arafruits
avait fixé les prix aussi bas que possible. Quelle ne fut pas la surprise
des confiturières lorsqu'elles découvrirent que certaines clientes, souvent des femmes expatriées, achetaient leurs pots de confiture non
pour le contenu mais pour le contenant : pour avoir à bon compte des
pots « Tupperware » si difficiles à
trouver à Lubumbashi ou à
Kinshasa ! Certaines même jetaient
carrément la confiture à la poubelle !
A ce train, le stock de pots « Tupperware » fut rapidement épuisé.
Un enjeu pour les emballages :
résister au transport aérien
Les confiturières découvrirent
alors à Kinshasa une usine qui produisait une large gamme de pots en
plastique transparent. Elles choisirent un modèle en forme de ravier,
très bon marché, et firent produire
des étiquettes en quadrichromie
illustrées de vues du Kivu. Ces
raviers, très légers, s'emboîtaient parfaitement pour leur transport par
avion de Kinshasa à Bukavu. Ainsi
elles disposèrent d'emballages économiques et transparents, tandis que
les étiquettes en couleurs mettaient
les confitures en valeur. Ces raviers
en plastique léger ne pouvant être
stérilisés une fois pleins, ils étaient
6
remplis lorsque la confiture était
encore très chaude. Une nouvelle
difficulté survint pourtant : les
raviers en plastique n'étaient pas
assez rigides pour résister aux chocs
des diverses manipulations dans les
hangars d'aéroports et les soutes
d'avions. Ainsi, quand les alimentations ouvraient les cartons, elles
découvraient qu'un bon nombre de
raviers avaient laissé couler confitures et miels. Plusieurs systèmes
d'emballage furent expérimentés : les
dégâts diminuèrent, mais ne purent
jamais être totalement maîtrisés. Il
n'est pas évident qu'un manutentionnaire dans un aéroport africain prête
beaucoup d'attention à un logo indiquant le haut et le bas d'un carton !
Le verre, enfin la solution adaptée !
Une nouvelle prospection pour
trouver des emballages adéquats, permit alors de découvrir qu'à Bujumbura, la capitale du Burundi voisin, une
verrerie avait commencé à produire
des pots à confiture et fournissait les
couvercles métalliques. Ces pots en
verre ne s'emboîtaient évidemment
pas pour le transport, mais la distance
à couvrir entre la capitale et l'atelier
était assez courte (180 km); d'autre
part une cartonnerie à Bujumbura
produisait des cartons adaptés, avec
24 logettes en deux étages séparés
par une plaque de carton. Mais cette
verrerie, appartenant à un groupe
brassicole néerlandais puissamment
installé dans les pays des Grands
Lacs, était habituée aux énormes
commandes de bouteilles, et exigeait
que les achats portent sur 50 000 pots
au minimum ! Au prix d'un emprunt
consenti par le Centre Olame, Arafruits parvint effectivement à commander 50 000 pots et un bon
nombre de cartons. Il fut même possible de réduire les taxes d'importation à une dizaine de pour cents en
recourant à une interprétation souple
de certains paragraphes du tarif douanier national (cela exigea d'obtenir
l'accord du gouverneur de province
pour court-circuiter une procédure
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
complexe entre plusieurs ministères à
Kinshasa, qui aurait pris au moins
une année entière !). Par la suite,
cette verrerie connut de sérieuses difficultés financières, qui la poussèrent
à proposer ses pots en verre par lots
de 1 000 pièces seulement. Nanti de
son étiquette, et parfois même d'une
bande de sécurité entre verre et couvercle métallique, un tel pot vide
revenait à l'époque à Bukavu à 1,6 FF
environ. Ces pots étant évidemment
plus lourds que les pots en plastique,
ils entraînèrent une incidence accrue
du coût du fret aérien sur le prix de
vente à destination. Mais supportant
parfaitement la stérilisation et le
transport, et étant complètement
transparents, ils avaient bonne allure :
des clients à Kinshasa et à Lubumbashi ont acheté ces pots de confiture
Arafruits en pensant acheter des
confitures importées !
Pendant plusieurs années, la
confiturerie put ainsi expédier ses
produits par avion et prospérer.
D'autres confituriers, à Goma (NordKivu), se lancèrent d'ailleurs dans
cette filière. Malheureusement les
pillages de Kinshasa en 1991 virent
s'enfuir beaucoup de familles européennes et s'envoler ainsi la clientèle. Les expéditions se réduisirent.
Puis vinrent les guerres à répétition
de 1996-1997 et mi-1998 : la confiturerie perdit une grande partie de
ses stocks de matières premières
(sucre) et de produits finis, ainsi
qu'une partie de ses équipements.
Les liaisons aériennes furent interrompues et le marché fut complètement bouleversé. Au Kivu même,
les récoltes et les livraisons de fruits
devinrent de plus en plus difficiles.
Pour le moment, la filière est quasiment interrompue, en attendant des
jours meilleurs... I
Didier de Failly s.j.,
directeur du BEST
N Contact
: BEST (Bureau d'études
scientifiques et techniques), Bukavu,
Sud-Kivu, R.D. Congo. Adresse postale : c/o BP 3,Cyangugu, Rwanda.
Fax (en Belgique): 32 (0)16 22 22 56.
Email: [email protected]
coût
T
Comme le produit, l’emballage a un prix
enir compte des diverses
composantes économiques
Choisir tel ou tel emballage
pour présenter ses produits
a des répercussions sur le
développement économique
de l'entreprise. Le coût de
l'emballage ne se limite pas
à son seul prix d'achat.
En effet, l'emballage, comme
le produit, induit à chaque
étape, depuis le
conditionnement jusqu'à la
bouche du consommateur,
une série de dépenses qu'il
faut prendre en compte dans
le calcul du prix de revient
du produit.
L
e coût de l'emballage pèse fortement sur le prix de revient du
produit. On estime qu'il représente en
moyenne environ un tiers du prix du
produit, proportion pouvant aller jusqu'à 50 % selon les emballages. Ceci
expliquerait le succès du polyéthylène qui reste l'emballage le moins cher
(environ 620 Fcfa/kg de granulés au
cours international).
De nombreuses composantes
entrent dans le calcul du coût d'utilisation d'un emballage : le coût de
l'emballage lui-même, celui des
machines utilisées (achat, amortissement et fonctionnement), celui des
pertes en emballages et en produits
alimentaires. La somme des coûts
liés à l'ensemble des étapes de
conditionnement permet de connaître le coût réel de l'utilisation d'un
emballage.
Emballage et étiquetage, coûts
variables selon les matériaux
Le coût d'un emballage proprement dit est celui de son acquisition.
Ce prix d'achat varie selon divers
paramètres : les caractéristiques des
matériaux entrant dans sa composition, (par exemple, l'épaisseur en
microns du sachet en PE1, la contenance de la bouteille en verre blanc
et son mode de fermeture, etc.), le
circuit d'approvisionnement utilisé
(neuf ou récupération, importation
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
ou fabrication locale) qui influe
aussi sur sa qualité, la technologie
employée par le fabricant et les
coûts de production liés à celle-ci,
les quantités commandées (au-delà
d'un seuil commandé, le fabricant
peut baisser ses prix), les taxes à
l'importation ou à la production qui
varient selon les pays...
À titre d'exemple, les prix en Fcfa
d'emballages plastiques fabriqués au
Sénégal sont de 145 F pour une bouteille en PE de 1 litre, 85 F pour une
bouteille en PE de 33 cl et 18 F pour
un bouchon de bouteille en PP2 ou
PE. Les emballages verre importés
sont de 250 F pour un bocal de confiture et 150 F pour une bouteille.
À ce prix d'achat s'ajoutent les
frais d'étiquetage. Que l'impression
soit faite directement sur l'emballage
(boîte métallique ou cartonnée,
sachets plastiques ou papier) ou qu'il
s'agisse d'un étiquetage séparé (étiquette collée sur l'emballage ou
insérée dans celui-ci), cette composante représente pour les entreprises
africaines des frais non négligeables.
Le coût de préparation du cliché initial est assez élevé et il varie selon
les matériaux d'emballage et la technique d'impression choisie (sérigraphie, typographie...). Selon les fournisseurs, il peut varier de 200 000 à
400 000 Fcfa pour une impression
1
2
Polyéthylène.
Polypropylène.
7
coût
Quelques prix hors taxes en francs CFA de sachets et bouteilles
avec et sans impression au Sénégal
Matériau
Sachet PEBD (500 g)
Bouteille plastique avec bouchon
Caractéristiques
Non imprimé
Impression
une couleur
Impression
deux couleurs
60 microns
70 microns
80 microns
6,36
4,60
8,65
7,50
−
9,98
7,20 à 7,98
9,50
8 à 10,65
1 litre
113 - 240
14
Source : Cepic, « Étude sur le conditionnement des produits agroalimentaires locaux. Rapport final », PPPL - Procelos, Sénégal, 1997.
sur des sachets plastique. En plus, il
faut calculer le prix de l'impression,
variable également selon les supports. (Cf. tableau ci-dessus).
Contrôles, stockage et
conditionnement
Viennent ensuite les coûts du
contrôle de la qualité de l'emballage
à sa réception et ceux liés au stockage des emballages vides et des produits finis (frais de local, matériel de
stockage, éventuellement palettisation, main-d'œuvre et dans certaines
entreprises, conditionnement de l'atmosphère).
Pour le conditionnement, il faut
tenir compte de la main d'œuvre
employée, des charges de fonctionnement du matériel utilisé (électricité, gasoil, entretien et réparation)
ainsi que de l'amortissement de l'investissement réalisé. Il ne faut pas
oublier également les coûts indirects
liés aux pertes : dégradations éventuelles de la qualité de l'emballage,
pertes en emballages et en produits
alimentaires conditionnés.
Transport et distribution
Ce coût inclut les charges aux
différentes étapes de la vie de l'emballage : le chargement, le transport
(lié au pourcentage d'occupation du
volume disponible), la réception,
l'entreposage et la mise en vente.
8
En Afrique, le transport des
emballages n'est pas aisé du fait du
mauvais état des routes et des véhicules. L'acheminement des emballages fabriqués dans la région ouestafricaine se fait par camion ou par
train (par exemple, d'Abidjan à Ouagadougou). Les emballages importés
des pays non africains arrivent par
bateau dans les ports de Lomé,
Abidjan, Accra, Cotonou… Leur
transport vers les lieux de production est assuré ensuite dans les
mêmes conditions que pour les
emballages locaux. La tarification
diffère d'un pays à l'autre. Pour le
Burkina Faso, elle est calculée à la
tonne et au kilomètre parcouru. Le
coût moyen, hors taxes, par tonne et
kilomètre varie de 19 à 46 Fcfa. Il
faut y ajouter la TVA de 15 %.
D'autres éléments de coût entrent
en jeu : les frais d'assurance, le paiement des transitaires, ainsi que le
crédit octroyé par le fournisseur qui
peut s'accompagner du paiement
d'intérêts.
Si lors de son transport et de sa
distribution, le produit fini est
endommagé, cette perte peut peser
lourdement sur l'entreprise, surtout
si le produit est à forte valeur
ajoutée. L'absence de retours pour
cause d'avaries du produit est un
indicateur du rapport qualité/prix
de l'emballage ; à l'inverse, leur
abondance est un signe que l'entreprise n'a pas choisi l'emballage le
Les tarifs douaniers
Les taxes appliquées par les services des douanes peuvent affecter fortement le prix des emballages, par deux voies :
G
les emballages produits localement à partir de matières premières
importées (plastique, métal notamment) ;
G les emballages importés par les transformateurs ou les revendeurs d'emballages peuvent grever fortement le prix de revient de l'emballage et du
produit fini, ce d'autant que souvent ceux-ci importent en petites quantités.
Au Burkina Faso, les emballages sont en principe taxés au taux de 56,65 %
de leur valeur Caf (prix comprenant le coût de la marchandise, de l'assurance
et du fret) selon la réglementation sur la taxation des produits importés. Il faut
ajouter à cela la TVA de 15 % sur les emballages destinés à la consommation nationale alors que les exportations d'emballages ne sont pas taxées.
Au Mali, les emballages plastiques importés sont taxés à 56,40 % de leur
valeur Caf, les pots en verre à 27,65 % et les sacs en juste à 39,15 %. Au
Sénégal par contre, les taxes sont moins élevées : 15 % pour les matières
premières servant à fabriquer les films plastiques et 26 % de leur valeur Caf
pour les films importés.
Source : Ba, 1997.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
coût
mieux adapté et a sans doute privilégié un emballage à prix réduit
au détriment de sa qualité.
Éliminer les déchets dus
aux emballages
Le problème de l'accumulation
des déchets, provenant notamment
des emballages, se pose de plus en
Exemples de part du coût
de l'emballage dans le prix
de revient des produits
sénégalais en %
G
G
G
G
couscous : 4 %
thiacry : 4 %
arraw : 5 %
sankhal et farine : 6 %
plus. Le coût de leur élimination
n'est pas encore pris en compte en
Afrique, ni de façon systématique
dans les pays du Nord. Quand il est
considéré, il incombe aux fabricants
d'emballages et aux conditionneurs,
c'est-à-dire, entre autres, aux transformateurs de produits agroalimentaires. Mais bien souvent, cela provoque une augmentation du prix
payé par le consommateur au bout
de la chaîne.
L'intégration de ce problème
environnemental passe par la mise
en place de règles et de législations
nationales. En France, la loi impose
aux conditionneurs qui mettent sur
le marché des produits emballés, de
reprendre leurs emballages ou bien
de payer leur cotisation à ÉcoEmballages. I
Christiane Dardé
Cet article a été rédigé à partir de
divers documents :
G A. Ba, Étude sous-régionale sur
l'emballage et le conditionnement
des produits agroalimentaires locaux
transformés. Projet régional de promotion des produits locaux du Sahel.
Ministère du Développement rural et
de l'Eau du Mali, CILSS-Procelos,
novembre 1997, 28 p.
G J. Boulanger, « Le rapport qualité/prix de l'emballage et son incidence sur la qualité du produit fini »,
in L'emballage des denrées alimentaires de grande consommation
(Bureau et Multon, dir.), 1989,
p. 708-719.
G J.-B. Ouédraogo, Étude sur les
alternatives d'un meilleur conditionnement des produits agroalimentaires
au Burkina Faso. Comité national
Cilss/Relais Procelos, 1996, p. 38.
Quelques exemples de prix de l’emballage par rapport au prix de revient
du produit (Burkina Faso, Mali et Sénégal)
Matériau
d’emballage
Type d'emballage
Produits
Plastique
Sachet 100 g
Sachet en PE
Sachet en PP
Bouteille 1 l
Barquette 100 g
Boisson à base de fruits
Lait et produits laitiers
Céréales
Fruits, légumes, viande
Boissons, jus
Miel
Lait caillé
Miel
Lait caillé
Pâte d'arachide
Céréales et produits céréaliers
Sirop
Fruits séchés
10
1 à 25
4 à 25
25
30 à 40
25
25
20
25 à 30
30
17 à 25
15
50
Verre
Bocal récupéré
Bocal neuf
Bouteille récupérée
Bouteille neuve
Confiture, pâte, conserve
Confiture
Sirop, jus et nectar
Sirop
30 à 40
13 à 50
30 à 40
20 à 50
Métal
Boîte divers formats
Boîte divers formats
Boîte de 5 kg (5/1)
Concentré de tomates
Jus de fruits
Concentré de mangues
jusqu'à 32
jusqu'à 33
30,5
Carton
Carton pack importé
Carton ondulé
Boisson à base de fruits
Fruits, légumes
71
14 à 22
Papier
Sachet
Farine sevrage
30 à 45
Rônier
Barquette 100 g
Fruits séchés
Flacon en PVC
Pot en PVC
Prix de l'emballage / prix
de revient du produit en %
50
Source : A. Ba, « Étude sous-régionale sur l'emballage et le conditionnement des produits agroalimentaires locaux transformés »,
ministère du Développement rural et de l'Eau, Mali / CILSS - Procelos, 1997.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
9
coût
Point de vue du fabricant
Coût des sachets en polyéthylène :
éléments de calcul
Le choix d'un emballage dépend
de plusieurs critères dont le plus
important est sans conteste la
conservation qu'il offre au produit.
Mais le coût est aussi un critère de
choix important, surtout pour
les petites entreprises des pays du
Sud. L'emballage en polyéthylène
est un bon compromis entre ces
deux facteurs.
L
a fabrication d'un sachet polyéthylène imprimé se déroule en
trois étapes : l'extrusion de la gaine,
l'impression de la gaine préalablement traitée et le façonnage (mise en
forme des sachets).
Le prix d'un sachet en PEBD ou
PEHD 1 est constitué du prix des
résines, colorants, encres entrant
dans sa fabrication et du coût de sa
mise en œuvre. Cependant, ce prix
évolue sensiblement selon qu'il
s'agit de fabrication de séries importantes ou d'une fabrication limitée
ou ponctuelle d'emballages personnalisés. Dans ce dernier cas, le coût
est grevé par plusieurs facteurs, qui
sont principalement :
− la répercussion des frais de réalisation des typons (négatifs généralement fournis par celui qui fait la
maquette du sachet) et des clichés
photopolymères nécessaires à l'impression des sachets ;
− les déchets matières au début de
chaque étape de fabrication ;
− les temps de préparation et de
réglage.
Ces frais, rapportés à un tirage
limité, constituent un facteur important de hausse du coût total. Augmenter le volume de commande contribuerait à réduire significativement
ces coûts, mais cette solution dépasse
souvent les besoins et les moyens,
limités, des petites entreprises. Le
fabricant d'emballages pourra cependant, s'il préjuge favorablement de la
solvabilité future de son client, lancer
une fabrication conforme à son cahier
des charges et autoriser des enlèvements partiels, c'est-à-dire parier sur
la capacité de développement du produit et la fidélité de l'acheteur. Dans
ce cas, il déterminera son prix de
vente en répartissant les coûts (amortissement des clichés notamment) sur
plusieurs commandes et prendra en
charge les modifications ou le remplacement des clichés usés. Inversement, s'il estime que le risque est
important (commande non renouvelée, faillite), il aura tendance à
Structure du prix de revient
d’un sachet léger (5 à 6 g) en PEBD
Postes
Matières mises en œuvre
Coûts de production
Clichés
Total
10
Lancement
30 000 unités
Lancement
300 000 unités
32 %
28 %
40 %
-4%
-7%
- 37 %
100 %
- 48 %
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
répercuter la totalité des coûts de
départ sur la première opération. Cet
élément est bien sûr déterminant dans
le prix du sachet proposé à l'entrepreneur et peut expliquer les variations
importantes entre plusieurs offres.
L'exemple présenté dans le tableau
montre la structure du prix de revient
d'un sachet léger (5 à 6 g)2 en PEBD
imprimé en deux ou trois couleurs et
les économies susceptibles d'être réalisées en portant la quantité fabriquée
de 30 000 unités (commande minimale de la plupart des industries plastiques) à 300 000 (quantité correspondant à peu près à l'amortissement
du coût du cliché initial).
Les coûts sont, on le voit, réduits
de 48 % dans la seconde hypothèse,
dont 37 % pour les seuls clichés.
C'est dire si l'amortissement de
ceux-ci est prépondérant dans la
structure des coûts et son incidence
forte sur la fixation du prix d'offre.
En conclusion, à partir de cet
exemple, on peut estimer que le prix
d'achat par des petites entreprises de
transformation de céréales de
sachets, qui ont à peu près les mêmes
dimensions et épaisseur, varie entre 9
et 11 Fcfa (2 000 et 2 500 Fcfa/kg)
selon le fournisseur et même selon
l'entrepreneur-client. I
Farid Fnaiche
N Contact : Simpa (Société industrielle moderne des plastiques africains), Km 18, Route de Rufisque,
BP 977, Dakar. Tél. : 221 834 06 78.
Fax : 221 834 41 90.
1 PEBD : Polyéthylène basse densité.
PEHD : Polyéthylène haute densité.
2 À titre d'exemple, un sachet de 5 à 6 grammes
correspond à peu près à un sachet de 15 cm sur
25 cm et d'épaisseur 70 à 80 microns.
conditionnement
U
La mise sous emballage
ne étape délicate
où l’hygiène est primordiale
Les opérations de
conditionnement
correspondent au nettoyage
des emballages, au dosage,
au remplissage, à la
fermeture, à l'étiquetage et
au stockage du produit.
Elles se raisonnent en
fonction d'un couple
produit/emballage et il est
difficile d'envisager ici tous
les cas de figures. Cet
article propose donc une
présentation rapide des
principales opérations avec
quelques exemples détaillés.
S
elon qu'il s'agit de conserver
des produits liquides, pâteux,
pulvérulents ou solides, et selon le
choix des emballages (sachets ou
pots plastiques, bocaux ou bouteilles
de verre, boîtes métalliques), les
techniques de conditionnement utilisées seront différentes. Toutefois,
un certain nombre de règles sont
communes et il est nécessaire de les
rappeler avant d'entrer dans les
détails techniques.
Les opérations de conditionnement constituent les dernières étapes
des procédés de transformation.
Leur déroulement doit se passer
dans des conditions d'hygiène minimales. Des précautions sont à
prendre dans l'utilisation des emballages, leur fermeture et leur stockage. La qualité du produit fini en
dépend. Il serait regrettable d'annuler, par un manque de soins, tous les
efforts mis en œuvre au cours de la
fabrication du produit.
Préserver la qualité sanitaire :
une priorité
Les produits liquides ou pâteux
(lait, crème, jus de fruits, sirops,
confitures, sauces, coulis de tomate…) sont particulièrement sensibles aux attaques microbiennes. Ils
ont besoin de subir un traitement
thermique (pasteurisation ou stérilisation) pour assurer leur conservaBulletin du réseau TPA, décembre 2000
tion. Ce traitement détruit par la
chaleur les micro-organismes contenus dans le produit, afin d'en prolonger la conservation durant plusieurs
jours voire plusieurs mois. Il a lieu
généralement avant le conditionnement1. Les opérations de conditionnement qui suivent, doivent se
dérouler dans des conditions d'hygiène strictes et garantir l'étanchéité
de l'emballage, pour préserver les
effets du traitement thermique. La
plupart des problèmes de conservation de produits liquides ou pâteux,
observés dans des entreprises, mettent en cause les opérations de
conditionnement. Les sources de
contaminations y sont nombreuses :
mauvaise hygiène du personnel, nettoyage insuffisant des équipements,
absence de nettoyage des emballages…Par contre, les produits à
faible teneur en humidité (farines,
fruits ou légumes séchés, biscuits)
posent moins de problèmes au
conditionnement car ils sont stables.
Quelques règles simples permettent de limiter les risques de contamination au moment du conditionnement. Tout d'abord, il faut s'assurer
du respect des règles d'hygiène par le
personnel, qui doit porter une tenue
de travail adaptée, une blouse, des
1 Selon les équipements et le procédé de fabrication, le conditionnement peut précéder le traitement thermique. C’est le cas par exemple des
pasteurisateurs par immersion ou par aspersion de
bouteilles en verre.
11
conditionnement
Zones sensibles au développement
des moisissures dans les pots
à fermeture métallique
gants et un masque. Ensuite, il faut
veiller à la propreté de l'aire de
conditionnement. Il faut s'assurer
également que les surfaces de contact
des points de fermetures des emballages soient parfaitement propres. Par
exemple, pour les pots de confitures,
il convient d'essuyer les bords des
pots en plastique ou en verre, afin
qu'il ne reste pas de produit entre le
bord du pot et la capsule. La présence
de produit à ce niveau représente, en
effet, une véritable porte d'entrée
pour les micro-organismes et l'emballage n'assure plus sa fonction protectrice. Enfin, il est nécessaire d'organiser les postes de travail dans le temps
et dans l'espace.
Il est particulièrement important
de bien synchroniser les opérations
de conditionnement et de pasteurisation (ou de stérilisation). Par
exemple, pour les produits liquides ou
pâteux, le poste de conditionnement
doit être proche du poste de pasteurisation et du point de stockage des
emballages vides. Les emballages
doivent être nettoyés pendant le traitement thermique, juste avant leur remplissage et leur fermeture. Nettoyés
trop longtemps à l'avance, les emballages risquent d'être à nouveau salis ;
par contre s'ils sont nettoyés trop tardivement, le remplissage et la fermeture sont ralentis ce qui multiplient les
risques de contamination durant le
temps d'attente.
Pour contrôler la qualité de ses
produits et assurer un suivi de sa
production, il est indispensable de
conserver, à chaque fabrication, un
ou plusieurs échantillons de produit
12
conditionné. L'observation de ces
échantillons, quelques jours après la
fabrication, permet de vérifier la
bonne stabilité du produit. Il faut
guetter l'apparition de moisissures
sur les produits secs (farines, fruits
séchés...), le gonflement des sachets
ou bouteilles plastiques contenant
des liquides (jus de fruits), les modifications de couleurs et d'aspects du
produit (caillage du lait…). En cas
de problèmes de conservation, dans
le cas des liquides par exemple, une
analyse microbiologique en laboratoire permet généralement de déterminer si le problème provient de la
stérilisation ou de contaminations au
conditionnement.
lavés avec un détergent et de l'eau de
Javel. Si les emballages sont achetés
directement chez un revendeur, il est
préférable d'adjoindre de la soude
caustique, de laisser tremper au
moins 24 heures, puis de rincer
abondamment au moins deux fois
avant utilisation. Une attention particulière doit être portée à l'état des
goulots des bouteilles et des cols des
pots en verre. Ecaillés ou endommagés, ils n'assurent plus une fermeture étanche des emballages. Ils ne
doivent donc pas être utilisés. Avant
le conditionnement, il faut encore
rincer à l'eau, puis faire bouillir les
emballages et les capsules pour les
stériliser. Il faut également vérifier
que les bouchons et capsules utilisés
par l'entreprise s'adaptent parfaitement aux emballages de récupération. La solution parfois adoptée est
d'importer des bouchons neufs.
Les bouteilles et pots en plastique
de récupération doivent être désinfectés à l'eau de Javel selon la même
procédure. Changer les bouchons
systématiquement. Utilisez de préférence des bouchons avec une languette « d'inviolabilité ». La languette se déchire lors de la première
ouverture. Ce système garantit au
consommateur que le produit n'a pas
été ouvert auparavant.
Emballages de récupération,
précautions redoublées
Les emballages neufs en verre sont
chers et peu disponibles en Afrique,
les emballages de récupération sont
plus économiques. C'est pourquoi des
circuits de collecte se sont mis en
place un peu partout pour récupérer
et réutiliser les bouteilles (bières) et
les pots (confitures). De même, des
bouteilles, des pots et des seaux plastiques sont réutilisés. Des précautions
particulières sont à prendre au
moment du nettoyage car l'entreprise
ne sait pas quels produits a pu contenir l'emballage auparavant. En cas de
doute sur le contenu précédent, il faut
s'abstenir d'utiliser des emballages
récupérés.
Pour les emballages en verre, les
bouteilles ou bocaux doivent être
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
LE PLASTIQUE
Les emballages en plastique, en
particulier en polyéthylène, faciles à
fabriquer, sont les plus utilisés en
Afrique en raison de leur coût peu
élevé. Ils permettent de conditionner
tous les types de produits liquides,
pâteux ou secs. Ils se présentent
sous forme de bouteilles, de pots ou
de sachets.
Conditionner en bouteilles
ou en pots plastiques
Les produits le plus couramment
emballés dans les bouteilles et les
pots plastiques sont les boissons aux
conditionnement
Pots plastique : comment éviter les moisissures
sur les confitures ?
Le défaut le plus courant des confitures emballées dans des pots plastiques
est l'apparition de moisissures en surface. Lors du conditionnement, le pot
se dilate sous l'effet du produit chaud. Le diamètre du pot devient alors légèrement supérieur à celui du couvercle. L'étanchéité n'est pas parfaite et les
micro-organismes pénètrent à l'intérieur de l'emballage. Pour éviter ce problème, on peut déposer un papier de paraffine au dessus de la confiture
avant de mettre le couvercle. Une deuxième solution plus sure, mais plus
onéreuse, consiste à thermosceller un opercule d'aluminium ou plastique sur
le pot avant de poser le couvercle.
G Étiqueter en prenant soin de
coller l'étiquette droite et proprement. Il est possible d'utiliser des
bouteilles ou des pots pré-imprimés,
mais ils reviennent plus chers à
l'achat et nécessitent un volume de
production important.
G Stocker les pots et les bouteilles
dans un endroit frais et sec, à l'abri
de la lumière. Espacer les pots pour
faciliter leur refroidissement
Remplissage de pots de miel, Congo. Daniel Fra.
Conditionner en sachets plastiques
fruits, les sirops, les confitures et les
produits laitiers (lait, yaourts). Les
opérations à suivre sont les suivantes :
G Laver les bouteilles ou pots et
leurs bouchons à l'eau claire pendant
que le produit subit le traitement thermique (désinfection à l'eau de Javel
pour les emballages de récupération).
G Remplir les emballages dès la fin
du traitement thermique lorsque le
produit est encore brûlant (fin de pasteurisation pour les jus de fruits ou le
lait, fin de cuisson pour les confitures) La température du produit est
alors supérieure à 85°C. A cette
température, le produit est suffisamment chaud pour auto-stériliser l'emballage au cours du remplissage.
Mais attention, les bouteilles et les
pots plastiques se déforment sous
l'effet de la chaleur. Pour empêcher
ces déformations, le remplissage peut
se réaliser dans des emballages maintenus dans une bassine d'eau glacée.
G Fermer les emballages aussitôt
remplis. Veiller à essuyer les goulots
ou bords des pots pour éliminer toute
éclaboussure de produit avant la fermeture. Les bouteilles et les pots
sont fermés soit par une capsule ou
un bouchon qui s'enfonce ou se visse
sur le goulot de la bouteille, soit par
un opercule en plastique ou en aluminium qui se soude ou se sertit.
G Les pots ou bouteilles, dont le
bouchon ou couvercle sont vissés ou
qui ont un opercule soudé, peuvent
être retournés ou couchés pendant 3 à
5 minutes afin que le produit chaud
pasteurise le couvercle ou le bouchon.
G Pour éviter la sur-cuisson,
refroidir rapidement les bouteilles et
pots dans de l'eau à température
ambiante jusqu'à ce que les produits
atteignent une température modérée
(30 à 40°C).
G Laver et essuyer les pots et les
bouteilles.
Thermoscellage
d’opercules aluminium
sur pots plastique
(MLB)
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
L'utilisation des sachets plastiques concerne deux catégories de
produits très différents : les produits
secs comme les farines ou les
semoules ; et les produits pâteux ou
liquides comme la confiture, les
yaourts ou le lait et les jus de fruits.
Si, quelque soit le produit, certaines
opérations du conditionnement sont
identiques, d'autres sont à considérer
de façon distincte.
Les sachets plastiques s'utilisent
directement sans nettoyage ou lavage. Il est cependant nécessaire de
prendre des précautions pour l'entreposage des sachets vides. Ils doivent
être conservés dans leurs cartons
d'origine et protégés contre la poussière et l'humidité.
Dans le cas des produits pâteux
ou liquides, le conditionnement suit
immédiatement le traitement thermique. La principale difficulté est la
déformation des sachets plastiques
sous l'effet de la chaleur. Les
sachets se déforment lors du remplissage à chaud car l'épaisseur des
sachets couramment employée est
faible (généralement 60 microns).
La fermeture devient alors difficile
et la présentation du produit se
dégrade. Les sachets en polyéthylène épais (80 à 100 microns d'épaisseur) résistent mieux à la chaleur à
condition d'être manipulés avec précaution. Certaines matières plastiques multicouches sont spécialement étudiées pour résister jusqu'à
120°C, mais ces matières sont rarement disponibles en Afrique et doivent être importées.
13
Le dosage est une opération très
longue. La pesée individuelle de
chaque sachet sur une balance est
fastidieuse. Pour les produits secs
pulvérulents (farines), la solution,
adoptée par certaines entreprises, est
de se fabriquer une « dose », mesure
correspondant au poids de chaque
produit à emballer dans une taille de
sachet donnée. On gagne ainsi en
rapidité et en précision. Pour les
produits liquides et pâteux, le dosage peut se réaliser manuellement. Il
existe des thermosoudeuses de petite
capacité qui intègrent une doseuse.
Les produits pâteux dont l'écoulement est plus lent que les produits
liquides nécessitent des doseuses
spécifiques. Elles sont plus onéreuses car elles comportent un piston puissant pour l'aspiration et le
refoulement du produit.
Pour fermer un sachet plastique,
on soude les deux côtés du sachet
par chauffage. La soudure doit être
parfaitement étanche pour assurer la
bonne conservation du produit. On
vérifie la qualité d'une thermosoudure par une inspection visuelle. La largeur de la soudure doit être bien
régulière, sans interruption et solide
(en tirant dessus, on ne la décolle
pas). Les sachets polyéthylène standard, que l'on trouve le plus fréquemment en Afrique, sont de faible
épaisseur (40 à 60 microns). Il est
souvent conseillé de réaliser deux
soudures l'une à côté de l'autre afin
14
de garantir l'étanchéité de ces
sachets. Plus le sachet est épais, plus
la durée de chauffe doit être importante. Les thermosoudeuses possèdent généralement un bouton pour
réguler la température et le temps de
soudure. Pour les épaisseurs supérieures à 80 microns, il est conseillé
d'utiliser une barre de soudure biactive qui chauffent les deux faces
du sachet en même temps.
Dans le cas des produits secs, la
garantie de l'étanchéité de la soudure
constitue le point sensible. En cas de
soudure non étanche, il y a risque de
réhumidification du produit et apparition de moisissures. Plusieurs solutions permettent de maîtriser ce
risque. Si l'entreprise s'approvisionne
uniquement en sachet en polyéthylène, il est préférable de prendre des
sachets épais (100 microns). Par précaution, on pourra aussi conditionner
le produit dans deux emballages plastiques, l'un contenant l'autre. Le produit sera ainsi protégé par une double
épaisseur. La deuxième solution
consiste à s'approvisionner en sachets
plastique multicouches constitués de
plusieurs films plastiques très fins
superposés. Ces sachets présentent
une meilleure étanchéité à la vapeur
d'eau et une plus grande résistance
mais ils sont parfois difficiles à trouver, et plus onéreux.
L'étiquetage peut s'effectuer de
trois façons. Les étiquettes papier
glissées entre deux soudures ou
entre deux sachets superposés représente la solution la plus économique.
Les étiquettes autocollantes sont
relativement coûteuses. Les sachets
pré-imprimés améliorent considérablement la présentation du produit,
même s'ils sont plus chers à l'achat
(réalisation d'une maquette par l'imprimeur) et demandent des volumes
de production importants. Les imprimeurs proposent cette prestation
sous réserve d'une commande minimum (cf. article page 10). L'impression directe sur les sachets peut
poser quelques problèmes techniques (voir encadré ci-dessous).
Une fois remplis et soudés, les
sachets plastiques sont fragiles, ils
se percent et se déchirent facilement.
Ils doivent être manipulés avec précaution. De plus, ils sont facilement
attaquables par les rongeurs et les
Thermosoudeuse manuelle.
Dosage farine, Sodepal, Burkina Faso. Danièle Ribier.
conditionnement
L’encrage sur les sachets plastique
Les sachets plastique imprimés posent deux types de problème. Soit l'encre
n'adhère pas au sachet et s'efface, soit elle pénètre à l'intérieur de l'emballage.
Pour favoriser la liaison encre/film, les films en PEBD et PEHD doivent subir,
préalablement à l'impression, un traitement de surface. L'absence ou l'insuffisance de ce traitement favorise la migration en surface d'agents glissants
(additifs incorporés au PE pour faciliter son extrusion) qui affectent son
imperméabilité et l'adhérence de l'encre.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
conditionnement
insectes. Ils doivent donc être
stockés dans une pièce, réservée à
cet usage, fraîche et peu humide. Il
est recommandé de les stocker dans
des boîtes ou bidons étanches.
LE VERRE
Équipements : des solutions
à tous les prix
À l'échelle artisanale, toutes les
opérations sont manuelles. Le dosage se fait avec une mesure (verre,
broc...) et le sachet est soudé avec
une petite thermosoudeuse.
Thermosoudeuse à pédale
pour l’emballage des céréales
en sachets plastiques
Conditionneuse pour produits en sachets plastiques.
Les thermosoudeuses pour les
sachets en polyéthylène et les matériaux complexes (plastique/aluminium ou plastique/carton...) ne sont
pas identiques. Les matières plastiques (polyéthylène, polypropylène...) fondent et collent. La barre de
chauffe doit être protégée par un
tissu Téflon. À l'inverse, les sacs
complexes à base de papier, d'aluminium, de carton ne fondent pas,
aucune isolation est nécessaire. Ils
peuvent être directement en contact
avec la barre de chauffe.
Les soudeuses classiques fonctionnent avec une résistance chauffante
restant en permanence à température
de travail. Elles nécessitent un temps
de préchauffage et consomment beaucoup d'électricité. La soudure par
impulsion apporte des améliorations
techniques. En effet, les soudeuses
sont toujours prêtes à l'emploi, elles
ne nécessitent aucun temps de préchauffage et ne consomment de l'électricité que pendant le temps effectif de
la soudure. La soudure obtenue est
parfaitement étanche, inviolable, discrète et ne nuit pas à l'esthétique de
l'emballage. Dès la réouverture des
mâchoires, aucun risque de brûlure
accidentelle, la barre de soudure étant
refroidie. L'opération ne dégage ni
fumée, ni d'odeur.
Quand la production devient plus
importante, on peut utiliser de petits
doseurs qui permettent de remplir
plus rapidement les sachets. Des
machines fabriquées localement
commencent à apparaître. Les fabricants de sachets multicouches proposent des machines de conditionnement adaptées à leur emballage.
C'est le cas de Doy pack, Prepack ou
Tetra Pack par exemple. Ces équipements restent cependant assez coûteux à l'achat et en maintenance.
Les bouteilles et les bocaux en
verre s'utilisent pour emballer des
produits liquides ou pâteux : jus de
fruits, sirops, confitures, pickles,
sauces, chutney, coulis de tomate …
La principale caractéristique technique du verre par rapport aux autres
emballages est sa sensibilité aux
chocs thermiques. Les changements
brusques de température provoquent
l'éclatement du verre. Il convient
donc de prendre des précautions tout
au long des opérations de conditionnement (nettoyage, remplissage,
refroidissement) pour limiter ce
risque.
Quel que soit le produit, la succession des étapes du conditionnement sont semblables :
G Laver les emballages et leurs
couvercles. Pour éviter les chocs
thermiques, le nettoyage manuel ou
mécanique doit respecter une progression dans la température de l'eau
de lavage, la dernière étape se faisant
avec de l'eau bouillante. Le chauffage à préalable des bocaux ou bouteilles évite les bris de verre lors du
remplissage avec le produit brûlant.
G Remplir les bocaux ou les bouteilles avec le produit encore en cuisson (température supérieure à 90°C,
vérifiée à l'aide d'un thermomètre). À
cette température, le produit est suf-
Remplisseuse 6 becs.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
15
conditionnement
bocaux retournés plus longtemps, la
confiture pouvant prendre en masse.
G Laver et essuyer les pots ou les
bouteilles et les refroidir rapidement
dans de l'eau à température ambiante
jusqu'à ce que les produits atteignent
une température modérée (30 à 40°C)
pour éviter la sur-cuisson. Attention,
ne pas utiliser une eau froide qui provoquerait un choc thermique.
G Étiqueter en prenant soin de coller l'étiquette droite et proprement.
G Stocker les pots ou bouteilles
dans un endroit frais et sec, à l'abri
de la lumière. Les espacer pour faciliter leur refroidissement
Capsuleuse.
fisamment chaud pour auto-stériliser
l'emballage au cours du remplissage.
Les micro-organismes qui peuvent
rester, même après un nettoyage,
sont alors détruits.
G Peser un pot ou une bouteille
remplis pour respecter le poids inscrit sur l'étiquette. Par la suite, on se
repère au niveau de remplissage du
premier échantillon pesé. Fermer les
bocaux ou les bouteilles aussitôt
pleins.
G Retourner les emballages pendant 3 à 5 minutes afin que le produit chaud pasteurise le couvercle.
Pour les confitures, ne pas laisser les
Équipements : des solutions
adaptées à toutes les capacités
de production
LES BOÎTES METALLIQUES
Les opérations de conditionnement sont particulièrement longues,
fastidieuses et mobilisatrices en
main d'œuvre. À l'échelle artisanale,
le lavage, le dosage, le remplissage
et la fermeture sont manuels.
Dès lors que la production
devient importante, il est souhaitable
de mécaniser certaines tâches. Par
exemple, le lavage, le dosage/remplissage et l'étiquetage sont mécanisables avec des investissements
modérés. Il existe des laveuses auto-
Étiqueteuse.
16
matiques, des remplisseuses pour les
liquides à 6, 8, 12 becs, des verseurs/doseurs pour les pâtes (confitures, pâte d'arachide), des étiqueteuses semi-automatiques qui
permettent de gagner du temps et
rendent le travail moins pénible.
Enfin, pour les unités industrielles, des chaînes complètes prennent en charge le nettoyage, le dosage, le remplissage, la fermeture et
l'étiquetage. Ces équipements travaillent à des cadences très rapides
(plus de 5 000 bouteilles/heure).
L'investissement est très important
(plusieurs dizaines de millions de
Fcfa) et ne se justifie que pour des
unités de production de grandes
capacités.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
Les boîtes métalliques servent
essentiellement pour l'emballage des
conserves stérilisées de poissons et
de légumes. Les boîtes métalliques
sont également utilisées pour l'emballage des produits liquides en particulier les boissons aux fruits, les
fruits aux sirops (tranches d'ananas).
Le choix des boîtes métalliques
est important. Pour les grosses capacités, supérieures à 1 kg, il faut
préférer les boîtes moulurées qui
supportent mieux les fortes pressions au cours de la stérilisation. En
cas de produit acide (cas très fréquent pour les jus de fruits et la
tomate ), il est important de choisir
un verni protecteur interne adapté
pour éviter la corrosion des boîtes.
Avec les emballages métalliques,
le produit est d'abord conditionné
puis stérilisé.
G Laver systématiquement les
emballages à l'eau très chaude avant
leur utilisation. Vérifier la correspondance du corps et du couvercle.
Vérifier que les boîtes ne soient pas
cabossées.
G Remplir les boîtes métalliques
puis les sertir immédiatement. L'étanchéité de l'emballage est garantie
par le sertissage qui consiste à
conditionnement
assembler mécaniquement le couvercle au corps de la boîte. Le sertissage est une opération délicate, réalisé à l'aide d'une sertisseuse. Il doit
assurer une étanchéité totale aux
liquides, aux gaz et aux micro-organismes. La sertisseuse doit donc être
parfaitement réglée à chaque utilisation en fonction du diamètre des
boîtes métalliques et de leur hauteur.
G Après le sertissage des boîtes, les
produits sont stérilisés dans de l'eau
ou de la vapeur dans des autoclaves.
G Les étiquettes sont collées sur la
boîte manuellement ou à l'aide de
machines adaptées. Les boîtes peuvent aussi être pré-imprimées, mais
dans ce cas, la production doit être
importante pour rentabiliser le coût
d'impression de ces boîtes. La date
limite de consommation est généralement poinçonnée dans le couvercle
de la boîte à l'aide d'une marqueuse.
Sertisseuse
pour boîte
ronde
L'un des principaux inconvénients
des emballages métalliques est la
corrosion. Les conditions climatiques des pays tropicaux avec des
températures ambiantes élevées et
une forte humidité sont des facteurs
favorisant la rouille. Les brusques
changements de température sont
également à l'origine de condensa-
Contrôle d’étanchéité des boîtes métalliques
Avant de commencer une fabrication, il est fortement recommandé de vérifier l'étanchéité des sertis sur une boîte d'essai afin de contrôler les réglages
de la sertisseuse. Le test le plus complet consiste à décortiquer le serti (en
faisant une coupe longitudinale) et à vérifier la dimension des crochets ainsi
que leurs engagements. Ce test est très efficace mais demande une certaine habitude. Il peut être réalisé par un laboratoire.
Il existe par ailleurs un contrôle peu coûteux et plus simple que le décorticage,
mais qui s'avère moins fiable car les micro fuites sont difficilement détectables
avec ce procédé. Il s'agit du test de mise en pression. On introduit, par l'envers
de la boîte sertie, à l'aide d'un dispositif très simple (une pompe à vélo) de l'air
sous pression à 2 bars. Puis on plonge la boîte dans l'eau. On peut alors
détecter d'éventuelles bulles d'air révélatrices de la non-étanchéité du serti. Les
fabricants de matériels vendent de tels systèmes à des prix très abordables.
Le test
de mise
en pression
tion de l'humidité sur les boîtes et
favorisent la corrosion. Pour limiter
ces problèmes, les boîtes doivent
être essuyées après la stérilisation,
puis stockées dans un endroit sec,
aéré et à température constante.
Les boîtes métalliques présentent
des formes très variées : boîtes rondes,
ovales, rectangulaires expansées, tronconiques... Le modèle le plus répandu
est la boîte métallique ronde. Les
formes particulières nécessitent l'emploi de sertisseuses adaptées.
Il existe des sertisseuses manuelles
et des modèles automatisés depuis le
dosage jusqu'au sertissage.
Les opérations de conditionnement présentées dans cet article correspondent au conditionnement primaire des produits. Il ne faut pas
oublier les opérations de conditionnement secondaire ou tertiaire qui
correspondent par exemple à la mise
en carton puis en palette des produits en vue de leur transport. Dans
la grande majorité des entreprises
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
africaines, ces opérations sont
manuelles car les équipements existants sont très coûteux. I
Philippe Dudez avec les
contributions de Christiane Dardé,
Michel Taquet et Cécile Broutin (Gret).
Sources :
Matériels et matériaux spécifiques
aux industries agroalimentaires
(chapitre 5 : « Techniques d'emballages »). Document de cours. Enitiaa, Ensia-Siarc, CNAM de Nantes,
sous la responsabilité scientifique de
F. Giroux, 1997.
G Étude sur le conditionnement des
produits agroalimentaires locaux,
Cepic, Relais national du programme
Procelos/Cilss, Sénégal, juin 1997.
G Dossier d'information technique
aux entreprises agroalimentaires,
CTA, Réseau TPA, Gret, 1999.
G Conserves traditionnelles et fermières, DGER, Gret, Éducagri Édition, 1998.
G Documentation Franco Pack.
G
17
conditionnement
S
Parcours d’une industrie au Burkina Faso
urmonter les contraintes
liées au conditionnement
La Savana, société anonyme
d'économie mixte de
transformation de fruits et
légumes, est installée à
Bobo Dioulasso au Burkina
Faso. Sa gamme étendue de
produits nécessite une
variété d'emballages
adaptés qui posent chacun
un certain nombre de
problèmes. L'entreprise doit
sans cesse surmonter des
contraintes liées au
conditionnement et innover
pour aller de l'avant.
C
réée en 1977 dans le cadre de
la coopération avec les PaysBas, l'entreprise d'État Savana produisait des jus de fruits en sachet
« Doypack », du sirop de fruits en
bouteille, du double concentré de
tomates et de la pulpe de concentré
de fruits en boîte de format 5/1. Son
capital était de 150 millions de Fcfa.
Sa restructuration en 1986-87 s'est
traduite par la construction d'une
unité complète de transformation de
tomates et l'installation d'une ligne
de conditionnement de jus de fruits
en bouteilles verre et en boîtes
métalliques. Le capital a été porté à
420 millions de Fcfa.
Du fait du désengagement de l'État des secteurs productifs, la Savana
est en voie de privatisation totale.
Elle emploie actuellement 1 une
soixantaine de personnes et représente un investissement de plus de
1,2 milliards de Fcfa. Par une opération « coup d'accordéon » (augmentation puis diminution de capital),
son capital a été ramené à 104 millions de Fcfa.
Une gamme variée d'emballages
Sa gamme de produits est étendue : double concentré de tomate, jus
de fruits (mangue, tamarin, ananas,
mangue grenadille), concentré de
fruits (mangue, goyave, papaye),
sirop de fruits (tamarin, citron,
18
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
menthe), confiture de fruits (mangue,
goyave, papaye).
Pour le conditionnement de ses
produits, la Savana utilise cinq types
d'emballages. Les emballages en
métal et en verre sont dominants.
Les emballages en fer blanc proviennent d'Italie, de Côte d'Ivoire et
d'Espagne. Divers formats de boîtes
sont nécessaires :
− format 1/6, 1/2, 4/4, 2,5/1, 5/1
pour le conditionnement du double
concentré de tomates ;
− format 1/5, 1/4, 1/3 pour les jus
de fruits (tamarin, mangue, manguegrenadille, pomme, ananas..) ;
− boîtes de 5/1 pour la pulpe et le
concentré de fruit (mangue, papaye,
goyave).
Les emballages en verre blanc
ont été achetés par containers en
France (et en ex-Tchécoslovaquie),
mais actuellement, la Savana pourrait aussi s'approvisionner au Ghana,
au Nigeria et au Cameroun.
Trois formats de bouteilles sont
utilisés : 30 cl pour le jus de fruit
(mangue, tamarin, mangue-grenadille, ananas, pomme), 70 cl pour le
conditionnement du sirop de tamarin
et 100 cl pour divers sirops (tamarin,
citron, menthe, bissap). Les pots de
37 cl contiennent la confiture de
fruits (manque, papaye, goyave).
1 Les informations contenues dans cet article
datent de septembre 1998 et peuvent s'avérer
actuellement obsolètes (NDLR).
conditionnement
Les emballages plastiques sont
achetés en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso :
− casiers plastiques pour collecter
la matière première (tomate, papaye,
goyave, grenadille, liane goyine2) ;
− casiers plastique avec séparation pour ranger les bouteilles en
verre de jus de fruits ;
− sacs polypropylène pour transporter la matière première (tamarin,
oseille de Guinée) ;
− fûts plastiques pour conditionner divers concentrés (citron, orange, tangelo − hybride pamplemousse/mandarine −, tomate, mangue).
Les emballages en carton ondulé
proviennent du Burkina Faso et du
Mali. Ils servent pour le transport
des produits finis en boîtes, pots et
bouteilles.
Les emballages multiples (style
« Doypack ») ne sont plus utilisés
actuellement.
Difficultés techniques et accès
difficile aux marchés occidentaux
Sur le plan technique, la Savana
rencontre quelques problèmes liés
aux emballages : approvisionnement,
étiquetage, matériel de conditionnement et conservation des produits.
À cause de la cherté des emballages fabriqués localement et du
niveau très élevé des quantités minimales de commande exigées par les
fournisseurs, l'entreprise a dû trouver des sources d'approvisionnement
éloignées en Italie, en France ou en
Espagne. Les imprimeries locales
produisent difficilement des étiquettes standardisées (couleur, format, grammage). Les sachets plastique ne sont pas étanches et, en
outre, il est impossible de leur appliquer un traitement thermique sévère.
Pour ce qui est des boîtes métalliques, les agrafes se détériorent. Le
consommateur final utilise avec difficultés la boîte de jus sertie-sertie.
En outre, la détérioration du vernis
2
Nom local du fruit de Saba senegalensis, à gros
noyaux pulpeux.
intérieur provoque le bombage de
certaines boîtes de jus, double
concentré de tomate et de fruits.
Enfin, dans certains pots de confiture en verre, des moisissures se développent, à cause de l'écrasement
excessif du joint de la capsule,
notamment en cas de réutilisation de
celle-ci.
L'entreprise déplore l'absence de
structure nationale de contrôle de 1a
qualité des emballages.
Concernant la vente de ses produits, l'entreprise a des difficultés
pour accéder aux marchés européen
et canadien. Pour le concentré de
mangue conditionné en boîtes métalliques de format 5/1, les acheteurs
exigent un conditionnement en fûts
aseptiques de 200 kg environ chacun. De plus, les normes canadiennes relatives aux dimensions des
diamètres des emballages étant totalement différentes des normes
Coût des différents types d’emballages (juin 1998)
Nature
des emballages
Coût de
revient/unité
en Fcfa
Origine
Observations
Boîtes métalliques
5 kg format 5/1
550
Côte d'Ivoire
Pour double concentré
de tomates
2000 g 2,5/1
800 g 4/4
400 g 1/2
250 cl 1/4
451,18
206,42
129,89
130
Bouteilles verre
30 cl
100 cl
200
500
Ghana
France
Casiers plastique
De récupération
8 000
Neufs
10 000
Côte d'Ivoire
Burkina Faso
Côte d'Ivoire
Burkina Faso
Pour collecte de
matière première
Pour collecte
de matière première
Burkina Faso
Pour jus fruits
Pour jus fruits
Étiquettes
Bouteille 30 cl
Boîte 250 cl
Sirop de fruits
Double concentré
de tomate
Concentré de mangue
17
8
Capsules
Ordinaires
5
Imprimées
7
Cartons
Double concentré
de tomate
Jus en boîtes
Sirop de fruits (verre)
Concentré de mangue
5-8
10
10
Pour jus de fruits
Pour carton
Pour carton
Ghana
Côte d'Ivoire
Ghana, France
État neuf
État neuf
Livrés avec boîtes vides
205
250
Burkina Faso
Burkina Faso
Livrés avec boîtes vides
Source : Société Savana, Bobo Dioulasso
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
19
conditionnement
Conditionnement du double concentré de tomate. La Savana.
européennes utilisées (Carnaud
Metalbox), la Savana ne peut vendre
sa tomate biologique au Canada.
Les solutions résident dans
l'investissement
La Savana a finalement réussi à
surmonter ses principales contraintes
techniques en investissant dans des
équipements et en adoptant des innovations. Pour éviter les problèmes liés
à l'impression des étiquettes, elle a
adopté la lithographie pour les boîtes
de jus de fruits et de concentré de
tomate. Afin de faciliter l'utilisation
des boîtes de jus par le consommateur,
un emballage de type « Easy Open »
est désormais utilisé. Concernant les
problèmes de fermeture des boîtes en
métal, l'usage de la soudure électronique permet de contourner les difficultés liées aux boîtes agrafées. En
outre, un analyseur semi-automatique
de l'étanchéité des emballages métalliques a été acheté. Enfin, une ligne de
reformage de boîtes 4/4, 2,5/1 et 5/1 a
été installée, afin de réduire les coûts
de transport. Par exemple, un carton
de format 5/1 peut contenir plus de
cinquante boîtes 5/1 aplaties mais seulement six boîtes 5/1 redressées. Pour
limiter les pertes de distribution dues à
la qualité des sachets Doypack, une
ligne de conditionnement en bouteilles
en verre a aussi été montée et l'emballage Doypack a été abandonné.
20
Malgré tout, la Savana a encore
devant elle des obstacles pour lesquels existent déjà des pistes de
solutions :
− conditionner des jus de fruits en
carton Tetra Pack®, en complément
des bouteilles en verre pour diminuer le coût de l'emballage et aborder les marchés étrangers ;
− conditionner les pulpes et
concentrés de fruits en fûts aseptiques pour répondre aux exigences
du marché d'aujourd'hui ;
− conditionner le double concentré de tomate en emballage plastique
souple pour diminuer le coût du produit fini ;
− installer des tampons de bordage conformes aux normes canadiennes pour les boîtes 5/1.
Des défis à relever
Pour Monsieur Nana, directeur
technique de la Savana, trois innovations ont été essentielles dans la
résolution des contraintes posées à
l'entreprise par les emballages de ses
produits.
L'utilisation de la lithographie
présente plusieurs avantages : économie en main-d'œuvre (12 ouvriers),
élimination des rebuts d'étiquetage,
réduction du temps de production,
obtention d'un emballage beaucoup
plus attrayant que celui avec l'étiquette, réalisation du film une fois
pour toutes, suppression de l'achat de
colle. Ce qui signifie que la Savana
dispose d'une machine spéciale et
qu'au niveau du coût de l'emballage,
des économies sont réalisées.
L'installation de l'unité de reformage des boîtes en métal permet de
commander des boîtes vernies,
soudées et aplaties occupant moins
de place dans les containers, d'où
une économie importante réalisée au
niveau du transport.
La réutilisation des cartons, dans
lesquels sont conditionnées les boîtes
vides 1/2 et 4/4 qui arrivent à l'usine,
permet une économie de cartons
d'emballage. Conçus initialement
pour contenir des boites vides, ils sont
réutilisés pour conditionner le produit
fini. L'investissement se limite à la
confection d'une étiquette d'identification du produit et d'un intercalaire
prévu dans la conception initiale du
carton pour améliorer la stabilité de
celui-ci. I
Vincent Nana,
directeur technique,
Société Savana
N Contact : Société Savana, zone
industrielle, 1128 route de Banfora,
01 BP 492, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Tél. : 226 97 14 25. Fax :
226 97 20 90.
Part de l’emballage dans le prix des produits finis
(étiquettage inclus)
Jus de fruits (verre) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26,2 %
Jus de fruits (fer blanc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33,3 %
Double concentré de tomate (fer) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32,2 %
Concentré de mangue (boîte fer blanc 5/1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30,5 %
Sirops de fruits (verre) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56,9 %
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
marketing
A
Étiquetage des produits
ttirer, séduire et informer
le consommateur
La présentation et
l'emballage des produits ont
évolué. Bon nombre
d'entrepreneurs africains
sont maintenant conscients
que l'emballage n'a pas
seulement le rôle de
conserver et protéger le
produit. Sa fonction
marketing est de plus en
plus importante et son
ampleur va probablement
s'accroître au rythme des
besoins des consommateurs
urbains. L'étiquetage est le
moyen essentiel pour
communiquer avec le client.
P
eu d'études en Afrique se sont
intéressées à l'incidence de
l'emballage sur l'acte d'achat et le
comportement du consommateur
face au surcoût lié à l'emballage.
Toutefois on peut tirer diverses
observations à partir des expériences
d'entrepreneurs. Ainsi, l'emballage
influence fortement la perception
que peuvent avoir les consommateurs de l'aliment.
Pour beaucoup, un bel emballage
est synonyme de produit de bonne
qualité. Or, cette notion est associée
aux produits importés d'Europe, en
particulier grâce aux emballages.
Pour cette raison, les transformateurs cherchent à adopter les standards d'emballages de produits
importés. Les consommateurs sont
très sensibles à la qualité des produits. Le surcoût lié à l'emballage
serait accepté à partir du moment où
le produit est de bonne qualité (ces
critères de définition restant à définir), même si les consommateurs
recherchent naturellement le
meilleur prix.
L'emballage vise donc à séduire
le consommateur. Matière utilisée,
forme, couleur, graphisme sont
autant de moyens de personnaliser
l'emballage et d'attirer le client. La
marque, nom sous lequel est vendu
le produit ou un groupe de produits,
doit être simple et facile à retenir (il
s'agit en fait souvent du nom de l'entreprise). Pour exprimer la personnaBulletin du réseau TPA, décembre 2000
lité du produit et son individualité,
ce nom sera présenté sous une forme
graphique originale (le logo). Le
langage graphique utilisé doit montrer les différents avantages, économiques, matériels ou psycho-sociaux
dont le consommateur bénéficiera en
achetant le produit, tout en l'informant sur les qualités spécifiques du
produit.
Des informations indispensables
Quels que soient les pays, certaines mentions doivent figurer obligatoirement sur l'emballage (ou l'étiquette qui lui est associée) :
− La dénomination de vente,
information essentielle car elle permet au consommateur d'identifier le
produit. Elle doit être la plus précise
possible et ne doit pas être confondue avec la marque. Elle indique la
nature de l'aliment contenu dans
l'emballage (confiture de fruits, lait
caillé sucré, sirop de tamarin...) et
doit mentionner le traitement qu'il a
subi (jus d'ananas pasteurisé,
mangues séchées, etc.) ou l'état physique dans lequel il se trouve (en
poudre, décongelé…) pour ne pas
créer de confusion dans l'esprit du
consommateur. Cette dénomination
de vente peut être accompagnée
d'une dénomination de fantaisie
(« café de Niaouli », « confiture
Grand-mère »…).
21
marketing
− La liste des ingrédients indique
tous les composants entrant dans la
fabrication de l'aliment (matières premières, épices, additifs…) et présents
dans le produit fini. Ces ingrédients
sont énumérés dans l'ordre décroissant d'importance. Des exceptions
existent essentiellement pour les boissons alcoolisées ou non.
− La quantité nette indique la part
consommable du produit (poids net
égoutté pour les conserves, poids net
de jus de fruit…). Elle est exprimée
en unité de volume (litre ou ml)
pour les produits liquides et les
glaces, crèmes ou sorbets et en unité
de masse (kg ou g) pour les autres
produits. Elle n'est pas obligatoire
quand elle est inférieure à 5 g (sauf
pour les épices) ou à 20 g dans le
cas des confiseries.
− Les dates de consommation sont
en principe sous la responsabilité du
fabricant mais elles peuvent être
fixées par décret (cas des laits,
crèmes, œufs par exemple). Elles
donnent la période durant laquelle le
produit conserve ses propriétés (en
rapport avec sa durée de vie ) et doivent aussi préciser ses conditions de
conservation. La date limite de
consommation (DLC) est nécessaire
pour les denrées périssables (produits
laitiers frais, viande, poisson, œufs,
fruits en sachets…). Au-delà de cette
date, leur consommation est dangereuse pour la santé humaine et le distributeur n'est plus autorisé à vendre
l'aliment. La date limite d'utilisation
optimale (DLUO) indique le délai
au-delà duquel les qualités gustatives
ou nutritionnelles du produit risquent
de s'altérer, avec la mention : « à
consommer de préférence avant
fin… » ou « à consommer de préférence avant le… jour/mois/année ».
Ce délai est l'année (produits dont la
durabilité est supérieure à 18 mois),
le mois et l'année (durabilité de 3 à
18 mois) et le jour et le mois (durabilité inférieure à 3 mois). Cette mention est notamment nécessaire dans le
cas de produits se conservant beaucoup plus longtemps (conserves
appertisées, céréales pour petit déjeuner, pâtes…).
22
Étiquette pour pot de pâte d’arachide. Société Agrifa, Sénégal.
− Le numéro du lot de fabrication
permet d'identifier facilement le produit (au sein d'un ensemble de
denrées regroupées sous le même
lot) en cas de défaut, recherche ou
réclamation, selon un système mis
en place par l'entrepreneur. Le lot
définit la période de fabrication, le
lieu, le processus de fabrication et le
produit. Son numéro contribue à
mettre en place un système de traçabilité et il peut être envoyé au fabricant en cas de problème.
− Les coordonnées du fabricant
ou du vendeur (transformateur,
conditionneur ou importateur) peuvent être données en clair (nom et
adresse) ou sous la forme d'un code
ou d'une adresse précédé de « Emb »
s'il s'agit du responsable du conditionnement.
Se conformer aux législations
de chaque pays
Selon les législations nationales,
d'autres mentions complémentaires
peuvent être nécessaires :
− l'estampille vétérinaire ou la
marque de salubrité prouvant que le
produit a été contrôlé par les services vétérinaires ou sanitaires du
pays. Elle est obligatoire en France
pour les produits animaux (viande,
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
lait, œufs, poissons, charcuterie…) ;
− le degré alcoolique est obligatoire quand il est supérieur à 1,2 %
d'alcool en volume ;
− le lieu d'origine ;
− le mode d'emploi si cette omission peut créer une confusion pour le
consommateur (mauvais usage du
produit par exemple).
Enfin, les transformateurs souhaitant exporter, en Europe notamment,
doivent connaître les mentions
nécessaires, qui sont strictement
définies par les textes réglementaires
européens ou nationaux. Ne sont
mentionnées ici que les plus importantes :
− le code barre, très utilisé parmi
la grande distribution, comporte treize chiffres (dans l'ordre : deux pour
le pays, cinq pour le code fabricant
ou distributeur, cinq pour identifier
le produit et le dernier pour le
contrôle), tous exprimés par une
barre verticale d'épaisseur variable.
Ces mini-étiquettes, lues par un
appareil optique relié à la caisse du
magasin, facilitent la tenue de la
comptabilité et le calcul du chiffre
d'affaires.
− les signes officiels de qualité
correspondent à un cahier des
charges précis et régulièrement
contrôlé par des organismes indépen-
marketing
dants. Ainsi en France, le logo
« AB », agriculture biologique, s'applique à tous les produits contenant
au moins 95 % d'ingrédients issus
d'un mode de production utilisant
des substances non synthétiques,
c'est à dire sans produits chimiques
ou de synthèse, que ce soit pour le
travail du sol, les semences, les traitements, mais aussi au cours du processus de transformation. Par
ailleurs, la certification de conformité aux normes internationales (Iso,
International standard organisation)
garantit que le fabricant respecte les
règles d'hygiène et de qualité dans
son processus de fabrication et qu'il
se soumet à un contrôle régulier à cet
effet. Le mode de fabrication peut
être précisé (fabrication artisanale,
industrielle) et peut être un signe de
qualité (la confiture artisanale par
exemple).
− le logo « point vert », enfin,
atteste que le fabricant participe à un
programme de collecte et de tri des
déchets d'emballage en vue du recyclage (exemple en France : Ecoemballages).
Etiquetage et impression
L'étiquette des aliments emballés
est le support habituel de l'étiquetage,
c'est à dire de l'ensemble des mentions réglementaires ou optionnelles.
La plupart du temps, les entrepreneurs font fabriquer des étiquettes en
papier par les imprimeurs de la place
ou les réalisent eux-mêmes avec les
moyens du bord (étiquette dactylographiée puis photocopiée).
Dans d'autres cas, les mentions
nécessaires sont imprimées directement sur l'emballage par le fabricant,
selon les instructions données par
l'entrepreneur. Mais cette solution
Un suremballage
qui informe le client
Le marquage est également
nécessaire si le produit doit être
transporté. Il doit figurer sur les
emballages de transport ou de
groupage, avec les mentions
suivantes : l'identification de
la marchandise ; les indications légales pour les services
de douane (origine et nature
des produits, nom de l'expéditeur, poids net, etc.) ; le nom du
commissionnaire en douane ; le
port de débarquement et l'adresse de
destination pour permettre l'acheminement du produit ; les symboles de
sécurité, le système de préhension,
les symboles de manutention et de
stockage pour assurer la sécurité du
transporteur et des intermédiaires.
Ces indications doivent être facilement compréhensibles (dessins,
symboles).
paraît onéreuse au premier abord, le
cliché initial étant très cher, ce qui
décourage souvent les petites entreprises de recourir à cette technique
pourtant avantageuse à moyen terme.
Les principales techniques d'impression sont :
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
− la typographie ou offset (report)
sec qui consiste à déposer la couleur
sur le relief des caractères ou des clichés ;
− la flexographie, variante de la
typographie, qui a l'avantage de permettre l'impression sur n'importe
quel support (polyéthylène, métal,
carton, etc.) ;
− l'héliogravure consiste à imprimer sur des supports peu ou pas
absorbants (combinés aluminium et
PE, etc.) ;
− la sérigraphie permet d'imprimer sur tous les supports (bois, jute,
verre, plastique ou carton).
Les procédés d'impression s'améliorent dans les pays africains, même
pour des tirages limités. Mais ils
sont encore soumis aux aléas des
productions (temps de séchage, qualité des encres) et des différences
notoires subsistent entre les impressions réalisées sur place et celles des
emballages importés. En effet, les
étiquettes « locales » peuvent présenter de nombreux défauts : forme
et graphisme peu visibles et non
conçus pour la clientèle visée par le
produit, nom du fabricant absent,
dates de fabrication et de limite
d'utilisation omises ou peu lisibles,
impression de mauvaise qualité
(l'encre s'efface en cas de stockage
prolongé et après plusieurs
manipulations ou, au contraire,
salit les mains du consommateur par exemple dans le cas
des boissons conditionnées en
sachets plastiques).
Finalement, l'emballage
doit former un tout, qui permet
à la fois de protéger, conserver
et transporter le produit tout en
informant et séduisant le consommateur. Désormais, l'un ne va pas
sans l'autre : les consommateurs
urbains attachent de plus en plus
d'importance à la présentation du
produit tout en recherchant une
garantie sur sa qualité et son prix.
L'emballage quel qu'il soit, a donc
un avenir assuré. I
Christiane Dardé
23
marketing
D
Céréales transformées au Sénégal
ifficultés et risques de
partager une marque commune
L'emballage joue un rôle
important car il est le
support et le vecteur de la
marque, c'est-à-dire de
l'image du produit et de
l'entreprise. Sans emballage,
comment diffuser une
marque ? Cette question se
pose lorsque l'entrepreneur
souhaite commercialiser ses
produits à grande échelle.
Pour cela, il faut des moyens
qui dépassent souvent les
potentialités d'une seule
entreprise. Une solution : se
regrouper pour vendre sous
une étiquette et une marque
commune, des produits de
même catégorie transformés
par plusieurs entreprises.
Mais ceci ne va pas sans
poser de problèmes, comme
le montre l'exemple
des céréales transformées
au Sénégal.
24
E
n principe, les entreprises mettent au point des produits qui
satisfont les besoins des consommateurs tout en répondant à leurs capacités financières. Devant une offre
de produits multiples, les acheteurs
choisissent selon certains critères
tels que la qualité, le prix, le prestige, etc., qui ne sont pas forcément
perceptibles à leurs yeux. Aussi, les
entreprises éprouvent-elles le besoin
de faire reconnaître leurs produits
par une marque.
La marque se définit comme un
moyen d'identification visuelle ou
sonore d'un produit. Généralement,
elle le met en valeur à partir d'évocations favorables pouvant être d'ordre
linguistique (moyen de communication, familiarité accrue), sonore
(mémorisation facile, choix d'un mot
mais qui plaît) ou sécuritaire (garantie sur la qualité, le poids/volume,
l'hygiène, le prix, etc..). L'ordre de
priorité de ces critères dépend pour
une large part de la stratégie adoptée
par l'entreprise pour commercialiser
ses produits. Il s'agira par exemple de
décliner la racine d'un nom choisi
pour de nouveaux produits afin d'élargir la gamme, ou bien de différencier le produit d'autres produits de
même nature. La marque, mais surtout le visuel, est incontestablement
le premier signe distinctif perceptible
par le consommateur et le distributeur (particulièrement pour le marché
populaire, du fait de l'analphabétisBulletin du réseau TPA, décembre 2000
me) et elle constitue, par ce fait, le
premier lien entre le produit − via
l'emballage − et ses utilisateurs.
Tout produit est soumis au jugement de ceux qui le distribuent et de
ceux qui le consomment. La marque
est une manifestation de sa personnalité vis à vis des utilisateurs. Préserver l'autorité de la marque n'est
finalement rien d'autre que conserver la meilleure image possible du
produit concerné. La gestion de
l'image est un processus : c'est un
contrat passé entre le producteur et
les utilisateurs d'un produit, mais sur
des bases souvent variables (la qualité, le prix, etc.).
Une entreprise seule n'a pas toujours les moyens de diffuser et de
faire reconnaître une marque. Aussi,
certaines entreprises se regroupent
pour vendre, sous une étiquette et
une marque commune, des produits
de même catégorie.
Une marque commune impulsée par
un programme d'appui
L'expérience au Sénégal de la
marque de produits céréaliers Wowkong donne une idée des difficultés
posées par ce partage d'une même
marque par diverses entreprises.
Au Sénégal en 1989, le Commissariat à la sécurité alimentaire, CSA,
met en place un programme de
transformation semi-industrielle de
marketing
céréales locales financé par la
Coopération allemande. L'objectif
est de proposer aux populations
urbaines un produit de transformation primaire élaboré à partir de
céréales locales, de bonne qualité,
de longue durée de conservation et à
un prix compétitif. Sur cette base, ce
programme apporte un appui à plusieurs unités de transformation de
céréales locales (quatre en 1989/90,
puis dix en 1994, avec des financements d'autres bailleurs) pour fabriquer une gamme de produits distribuée sous la marque Wow-kong.
Ainsi, distributeurs et consommateurs doivent percevoir les produits
Wow-kong - mil décortiqué, semoule (sankhal), farine de mil (soungouf), un peu de maïs - comme un et
indivisibles, c'est à dire présentant
les mêmes dispositions commerciales.
Au démarrage, l'approche du programme est technique ; elle porte sur
la mise au point et la faisabilité de
vente de produits secs en sachets et
n'aborde pas le problème de leur
développement. Pendant deux ans, il
n'y a pas d'emballage spécifique, ni
aucun support commercial. La troisième année, les entreprises ressentent le besoin de personnaliser leurs
produits. Le choix de la marque se
fait sans étude précise (le nom
« Wow-kong » est d'ailleurs assez
mal perçu car il a une connotation
de « dureté ») et sans analyser non
plus les avantages et inconvénients
d'une marque commune.
En 1994, le CSA commandite une
étude pour comprendre les difficultés
de pénétration du marché. Les pro-
duits sont alors emballés dans des
sachets en polyéthylène de 50
microns et conditionnés avec des
volumes variables. Il existe au moins
sept types de présentation du sachet
Wow-kong. Le visuel adopté par
toutes les unités est dominé par la
couleur jaune. Le graphisme est
composé d'une femme qui fabrique
des granulés et tient un sachet à la
main. Des inscriptions généralement
manuscrites indiquent le nom de
l'unité de production et le poids du
sachet. Ces indications sont parfois
illisibles ou tout simplement omises.
Une qualité variable :
la marque est dépréciée
La présentation initiale a subi
depuis de profondes modifications
de la forme du dessin, des couleurs,
de la présentation d'ensemble de l'étiquette et de la qualité de l'impression. Ainsi, il n'est pas rare de rencontrer sur un même marché des
produits de même nature se présentant sous des aspects visuels légèrement différents et se prévalant chacun d'être porteur de la marque
Wow-kong. Pour mieux connaître
les opinions des acheteurs potentiels
des produits Wow-kong et les raisons des changements au niveau du
produit, le programme a mené des
enquêtes auprès des consommateurs
et des unités de fabrication.
Ces tentatives de personnalisation
des sachets, tout en gardant une partie du visuel selon l'engagement pris
avec le CSA, sont liées au fait que
les entrepreneurs essayent de se
démarquer les uns
des autres. En effet, la mauvaise
qualité de certains
lots de produits a
affecté négativement tout l'environnement marketing
des produits Wowkong. Une consommatrice dé-clare :
« Quand j'achète
des produits céréaBulletin du réseau TPA, décembre 2000
liers, je rejette d'emblée tous ceux
emballés dans des sachets Wowkong car je sais que leur qualité n'est
pas bonne. » Ainsi, le manque de
sérieux de certaines unités de fabrication a rejailli sur l'ensemble des
produits. Par voie de conséquence,
l'étiquette qui symbolise les produits
Wow-kong est devenue synonyme
de mauvaise qualité et la marque
s'est dépréciée aux yeux des
consommateurs et des distributeurs
au point d'être un facteur de rejet.
De fait, les fabricants ont ressenti le
besoin de se dégager de cette
contrainte liée au nom de la marque
qui freine la croissance de leurs
ventes. Chaque unité a cherché à se
particulariser pour éviter la sanction
des consommateurs et des distributeurs. L'unicité de la marque a été
rompue. Celle-ci suppose que les
produits vendus ont les mêmes
caractéristiques (présentation, goût,
propreté) et un prix identique ou peu
différent. Elle ne peut exister sans
un processus de production identique (taux de décorticage, taux
d'impuretés), une même attention à
la qualité et une entente sur les prix.
Une production uniforme difficile
Dans le cas des produits Wowkong, on ne peut parler d'unicité du
processus de fabrication. Plusieurs
variables entravent l'uniformisation
de ce processus au sein des différentes unités :
− la qualité des matières premières : pour une même période, les
opérateurs peuvent se retrouver avec
des matières premières d'âges et de
taux d'impuretés différents (approvisionnement individuel) ;
− l'état parfois mauvais des outils
de production dans certains ateliers ;
− l'état des disques des décortiqueurs utilisés qui, avec le temps, aux
dires des opérateurs, présentent rapidement des rendements décroissants.
Neufs, ils décortiquent proprement en
deux minutes ; au bout de quinze
jours, il faut cinq minutes pour avoir
le même niveau de décorticage et au
25
marketing
bout d'un mois, le temps requis est de
sept minutes. Aussi, pour gagner du
temps et de l'énergie, certains fabricants n'hésitent pas à décortiquer toujours en deux minutes, au risque de
faire du mauvais travail. Les produits
décortiqués renferment alors du son,
qui se retrouve finalement dans le
produit moulu ;
− l'inadéquation entre le rythme
du moulin et du décortiqueur : souvent le décortiqueur a un débit plus
faible et les opérateurs ont tendance
à décortiquer moins pour gagner du
temps.
Dans l'ensemble, les soins
accordés au processus de fabrication
par les opérateurs varient d'une unité
à une autre (variation notamment
dans l'attention donnée au pré-nettoyage et au tamisage).
Les consommatrices ne s'y trompent pas : « D'une semaine à l'autre,
le sankhal Wow-kong que j'achète
au marché de notre quartier change
de qualité ; tantôt il est propre, tantôt
il renferme beaucoup de son et de
petites pierres » affirme une femme.
Cette appréciation montre clairement qu'il y a un manque d'homogénéité dans le processus de
fabrication des produits Wow-kong.
D'ailleurs, un opérateur avoue que
cette distorsion peut même se rencontrer à l'intérieur d'une unité.
Les caractéristiques techniques
d'un produit donné, le sankhal par
exemple, ont subi des mutations
d'une unité à l'autre. Or, la marque
Wow-kong étant commune à tous les
produits sankhal des différentes
unités, les consommateurs et les distributeurs se sont retrouvés avec un
produit jugé techniquement instable.
Le doute, la méfiance et finalement
le rejet de l'ensemble des produits
distribués sous la marque Wow-kong
se sont installés. Dès lors qu'il s'agit
de partager la marque, les produits
de toutes les unités doivent être au
même niveau qualitatif de production. Or, en réalité, les opérateurs ne
sont pas en mesure de garantir cette
unicité de la qualité des produits.
Même la particularisation des étiquettes par le nom des différentes
unités ne semble pas apporter la
solution idoine.
Absence de politique commune de prix
Par ailleurs, sur le plan de la distribution, il est apparu un enchevêtrement entre les divers réseaux, de
sorte que les produits Wow-kong se
dressent les uns contre les autres,
présentant l'image de produits
concurrents. Dans un même quartier,
le sachet d'un produit Wow-kong
Marque commune : autres exemples sénégalais
Au Sénégal, en 1995, un autre programme de promotion des céréales
locales, le PPCL, financé par l'Union européenne, a adopté une autre
démarche concernant la marque des nouveaux produits céréaliers commercialisés. Des réunions de consommateurs ont été organisées par le bureau
d'études Iris pour réagir sur un ensemble de noms et de couleurs possibles
et faire ressortir leurs préférences. Les résultats de ces consultations ont été
proposés aux entrepreneurs de la transformation. Le projet les a ensuite
laissé choisir leur marque, a financé la recherche de design pour chaque
entreprise (par collaboration entre le bureau d'étude et l'entrepreneur) et a
ensuite opté pour une promotion générique des produits céréaliers en
sachets, en montrant les divers sachets des entreprises.
À Dakar également, le GIE Safna, de productrices de sirop de gingembre et
bissap, a opté depuis plusieurs années pour une marque commune. Les
femmes voient dans l'adoption d'une marque commune un avantage pour
promouvoir leurs produits et pour l'achat groupé de l'emballage qui permet
d'en diminuer le coût. Elles rencontrent moins de problèmes que les unités
de produits Wong-kong car la demande est très importante par rapport à leur
volume de production. De plus, les marchés visés par les différentes unités
sont géographiquement distincts.
26
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
peut se vendre à des prix variables
d'une boutique à une autre. En effet,
les opérateurs ont des coûts d'approvisionnement en matières premières
généralement différents et ceux qui
bénéficient des coûts les plus bas
n'hésitent pas à vendre leurs produits
à un prix inférieur à celui des autres.
Là où certains opérateurs font de la
distribution en gros, d'autres procèdent à des ventes aux commerçants
détaillants. Cette situation est allée
jusqu'à créer des relations conflictuelles entre opérateurs qui auraient
dû plutôt travailler ensemble.
Aujourd'hui, beaucoup d'unités
ont disparu ou sont en reconversion
vers de la prestation de services. De
dix entreprises présentes en 1996,
seules quatre fonctionnent encore,
dont deux avec des niveaux importants de vente et deux avec des
niveaux très faibles. Certaines ont
gardé le visuel des produits Wowkong, d'autres l'ont complètement
changé. Mais le problème est moins
aigu maintenant car les unités restantes ne sont pas en concurrence,
elles sont positionnées sur des marchés différents en terme de produit
ou géographiquement.
Dans cet exemple sénégalais, les
individualités des opérateurs, travaillant chacun selon leurs convenances, ont contrecarré les objectifs
du programme. La solution à moyen
et à long terme serait l'abandon de la
marque commune. Chaque opérateur
devra alors disposer d'une marque qui
lui sera propre. Tout opérateur qui
manquera de soins verra sa marque
désavouée par les consommateurs et
les distributeurs. Il se créera ainsi un
marché sélectif du point de vue de la
qualité des produits offerts. Une telle
mesure peut contribuer à stimuler les
transformateurs pour fournir une production de qualité. I
Aly Saleh Diop, Cabinet Iris
Cécile Broutin, Gret Sénégal
Contact : Institut de recherches
et d'investigations par sondage, BP
1757, Dakar, Sénégal. Tél. : 221 822
10 78. Fax : 221 822 37 91. E-mail :
[email protected]
N
marketing
Commercialisation sous une marque commune au Burkina Faso.
Les avis sont partagés...
G Voici ce qu'en pense Mme Toé de Djigui Espoir,
entreprise burkinabè, qui a répondu à nos questions :
Vos produits ont-ils une marque ? Utilisez-vous un
logo reproduit sur vos emballages ?
Nous n'avons pas de logo sur nos emballages. Nous utilisons des étiquettes imprimées que nous découpons et
plaçons nous-mêmes dans les sachets. Elles sont saisies à l'ordinateur au prix de 500 Fcfa (il y a une série de
quatre étiquettes par feuille A4 qu'on fait photocopier
chaque fois). Avec la thermo-soudeuse, on différencie la
partie étiquetage de la marchandise : l'étiquette est
placée en haut du sachet, entre deux soudures.
Il nous arrive d'utiliser des sachets de 500 g Palsec (Produits alimentaires séchés), le logo d'Abac-Geres, à l'occasion de notre participation à des foires. Mais en vérité,
nous emballons rarement dans Palsec, car le logo des
sachets est trop voyant par rapport au nom Djigui, qui
est porté de façon minuscule sur l'étiquette. Chaque
association utilisatrice du logo en fait autant. C'est
davantage pour bénéficier de la subvention d'Abac, car
le prix du stand d'exposition nous coûte moins cher, que
pour économiser sur le prix des emballages, qui reviennent dans ce cas deux fois plus cher (3 000 Fcfa les 100
sachets Palsec contre 1 600 Fcfa pour ceux de Fasoplast. L'avantage, c'est tout de même que Palsec est un
label connu du grand public : tout de suite, on sait qu'on
a affaire à des produits séchés et certifiés bons. Le
public est intéressé.
G Abac-Geres répond maintenant à nos questions :
Comment est organisée l'utilisation du logo Palsec ?
Y a-t-il un contrôle des produits vendus sous le logo
Palsec par les groupements ?
Chaque groupement achète le sachet Palsec au prix coûtant chez nous au même prix d'achat que chez Fasoplast.
Il y a en réalité deux types de sachets Palsec : ceux avec
le logo "céréales" imprimé dessus en noir-blanc pour les
céréales, en polyéthylène, allant de 500 à 1 000 g coûtent
21 Fcfa et 28 Fcfa. La différence de prix avec les emballages de Djigui s'explique par l'épaisseur du sachet, le
coût de l'impression, la taille du sachet. Le sachet Fasoplast à 16 Fcfa qu'elle utilise est en PE simple non
imprimé. Les sachets polyéthylène sont assez satisfaisants pour la conservation des céréales transformées, ce
d'autant que l'écoulement du produit est rapide. Sa
consommation va de quelques jours à trois maximum.
Les sachets Palsec avec le logo "fruits et légumes"
imprimé dessus, en noir-blanc sont en polypropylène ;
leur taille est plus petite car les quantités par sachet
varient de 25-50 à 300-400 g. Ce type de sachet
convient mieux que le polyéthylène pour ce type de produit car la durée du stockage peut facilement atteindre
plusieurs mois (voire six ou neuf) pour certains produits.
Le coût du sachet est effectivement de 30 Fcfa, voire 35
Fcfa s'il est plus grand.
Dans le passé, nous avions également fait des sachets
en polypropylène, avec une impression du logo Palsec
en quatre couleurs plus attrayant que le noir-blanc mais
qui revenait plus cher (de l'ordre de 2 Fcfa par couleur).
Mais l'impression s'abîmait assez facilement après
quelques manipulations (en noir et blanc, le problème
est moindre) par les producteurs ou les clients, ce qui
donnait très vite une mauvaise impression du produit et
n'attirait plus le client. D'ailleurs, ce problème est accentué par les transformateurs eux-mêmes… En effet, pour
stocker et transporter leurs sachets sur les points de
vente, ceux-ci utilisent le plus souvent des cartons de
récupération de tailles diverses ou des sacs de 100 kg
ayant contenu des céréales. Les produits sont empilés
sur une hauteur trop importante, ce qui accentue ce problème. Les raisons sont d'ordre économique car les cartons fabriqués par la Sonaceb doivent coûter aujourd'hui
plus de 500 Fcfa l'unité. Ceci, il ne faut pas tout mettre
sur le dos de l'emballage. Il y a un effort à faire à ce
niveau pour la plupart des petits promoteurs.
Pour différencier ses produits, chaque entreprise utilise
une étiquette qu'elle insère dans le sachet en haut entre
deux soudures. Nous ne faisons pas pour le moment un
contrôle régulier des produits utilisant le logo Palsec.
Cependant, si nos animatrices constatent des produits
Palsec de mauvaise qualité, nous incitons l'entreprise
concernée à retirer ces produits pour les conditionner
dans un autre emballage. Si celle-ci ne change pas,
nous ne lui fournissons plus de sachets Palsec.
Pour ce qui est de l'étiquette Djigui, l'association a la
réputation d'avoir de bons produits et devrait faire un
effort pour améliorer la présentation de ses étiquettes
afin que le nom Djigui soit plus visible avec, peut-être, un
logo qui attirerait plus facilement l'œil des clients. Il faut
savoir que dans les points de vente, il y a une demi-douzaine de produits similaires provenant de différents producteurs, plus ou moins bien rangés, voire empilés les
uns sur les autres, et dont la qualité est parfois moindre
que celle des produits Djigui. Le client n'a pas toujours le
temps de tous les regarder et de chercher le produit Djigui ; parfois, il achète un dégué par exemple, en pensant
que c'est un produit Djigui et il est déçu car le produit originaire d'une autre unité n'a pas les qualités attendues.
Interview mené par Crépin Hilaire Dadjo, Jade/Syfia,
Burkina-Faso.
N Contact :
Mme Toé, Djigui Espoir, 01 BP 193, Ouagadougou 01,
Burkina-Faso. Tél. : 226 34 05 75.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
27
Boissons artisanales au Sénégal
marketing
produire
La petite histoire d’une étiquette
Tout commence en 1989,
lorsqu'une campagne dans les
journaux sénégalais dénonce la
mauvaise qualité de l'eau et des
boissons traditionnelles − bissap,
tamarin, jus de pain de singe… −
vendues par des femmes dans la
rue, dans des sachets plastiques
simplement noués. Le Gret et Enda
Graf décident alors de s'associer
pour étudier dans le détail ce
secteur et tenter d'en améliorer et
diversifier la production.
L
' enquête auprès des produc-
trices de boissons débouche sur
la formation de huit femmes en
1991, assurée par l'ITA (Institut de
technologies alimentaires). L'approche est essentiellement technique
(règles d'hygiène, amélioration des
procédés, fabrication de sirops et
confitures) et la formation ne
concerne que des femmes alphabétisées, qui ne sont pas toujours celles
qui produisent directement.
Deux ans plus tard, le bilan n'est
pas très positif : deux femmes seule-
28
ment produisent régulièrement des
«jus », mais en petites quantités.
L'approche initiale est alors remise
en question et il est décidé de mettre
l'accent sur les aspects commerciaux. L'ITA forme à nouveau neuf
femmes, cette fois toutes productrices de jus, et celles-ci forment
elles-mêmes seize autres transformatrices de leurs quartiers.
Avec ce groupe, commence une
réflexion sur la commercialisation :
on discute présentation, marque et
étiquette. Un nom est choisi :
« Safna » (« bon goût » en wolof).
Un graphisme simple est retenu et
l'étiquette est réalisée avec les
moyens limités du programme. Photocopiée, elle sera collée sur les bouteilles en plastique et les bocaux en
verre de récupération, ou insérée en
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
haut du sachet de jus, entre deux
soudures.
Au bout d'un an, de nouveaux
moyens sont mobilisés et permettent,
dans un premier temps, d'organiser
des réunions de consommateurs.
Quelques critiques sont portées sur le
goût de certains produits (trop sucré,
un peu amer…) qui sont cependant
dans l'ensemble bien appréciés. Mais
c'est surtout l'emballage qui est remis
en question.
Les critères de choix des produits
évoqués par les consommateurs sont
d'abord l'hygiène et la conservation,
ensuite, le prix et la présentation.
L'emballage est un indicateur de ces
critères. Or, l'emballage actuel ne rassure pas les consommateurs et n'est
guère attrayant. Ceux-ci font de nombreuses remarques : « la présentation
est importante parce qu'elle informe
sur les soins apportés à la réalisation
du produit », « l'emballage me fait
penser à un travail artisanal et j'ai des
doutes sur la qualité des produits »,
« une étiquette en couleur qui m'informerait sur les produits utilisés
donnerait un caractère plus moderne
et sérieux », « les coordonnées du
producteur devraient être indiquées ».
Le nom du produit est apprécié, mais
pas l'image du pouce levé, ni celle
,,du verre (sur les étiquettes de jus),
qui ne signifient rien pour les
consommateurs.
Les problèmes techniques ont été
résolus grâce au suivi d'un agent de
l'ITA. Mais une enquête auprès de
distributeurs confirme l'avis des
consommateurs : il faut revoir l'emballage ainsi que le prix. De nouvelles étiquettes sont alors conçues,
toujours réalisées avec les moyens
disponibles : dessin, ordinateur et
photocopies noir et blanc. Certaines
productrices colorent manuellement
les étiquettes de sirops et de confi-
marketing
produire
tures. Les bouteilles de récupération
sont abandonnées au profit de bouteilles en plastique neuves achetées
en gros (voir encadré) auprès d'une
société de la place.
Le produit semble mieux
répondre aux attentes des distributeurs et des consommateurs mais les
femmes ont encore du mal à vendre
de grande quantités.
En 1996, un programme de valorisation des savoir-faire agroalimentaires locaux (Aval), piloté par le
Cirad et la Faculté des sciences
agronomiques du Bénin et financé
par la Coopération française, permet
d'engager la formation d'un nouveau
groupe de femmes à Kaolack (200
km de Dakar). Elle est assurée par
les femmes du GIE Safna de Dakar.
Dans ce cadre, un consultant spécialisé délivre une formation « marketing » pour l'ensemble des deux
groupes. Les femmes acquièrent
ainsi des techniques simples de
démarchage commercial et apprennent comment valoriser toutes les
occasions qui se présentent dans leur
quartiers : manifestations sportives
ou culturelles, cérémonies familiales
et religieuses.
La mise en œuvre du programme
Aval fournit l'occasion de revoir
encore les problèmes d'emballages.
Pour les jus, le consultant conseille
un sachet imprimé d'une seule cou-
leur : verte pour le groupement
Safna de Dakar, orange pour celui
de Kaolack. Cette solution réduit les
coûts de fabrication : un seul cliché
est nécessaire et il suffit de changer
les coordonnées des productrices ;
les femmes peuvent donc se regrouper pour réunir la commande minimale de 30 000 sachets réclamée par
le fournisseur. En effet, celui-ci
accepte de réaliser 15 000 sachets
orange et 15 000 sachets vert. Un
nouveau problème apparaît alors
mais il est rapidement surmonté. Au
départ, tout le sachet était coloré,
sauf le verre qui permettait de voir le
produit ; cependant, lors du remplissage avec la boisson chaude, l'encre
ne tenait pas sur le sachet. Par la
suite, seuls les contours des fruits et
du verre ont été colorés et le problème a disparu.
Quant aux confitures et sirops
conditionnés en bouteilles et flacons, les étiquettes sont redessinées
par un maquettiste et imprimées en
couleur. De cette façon, le produit a
une meilleure image. La commande
minimale est de 1 500 étiquettes et
les frais de typons sont beaucoup
plus faibles. Les femmes de Dakar
et de Kaolack décident donc d'avoir
deux étiquettes .
Il aura finalement fallu près de
quatre ans pour aboutir à la présentation actuelle des produits. Celle-ci
a évolué avec le développement des
activités de production et les possibilités de recours à des compétences
spécifiques et des techniques plus
coûteuses. Au démarrage, cette présentation aurait eu une incidence
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
Organisation de
l’approvisionnement
et de la distribution
des emballages
Une ligne de crédit a été mise en
place au niveau de la Mutuelle
des caisses d'épargne et de crédit des femmes de Dakar dont
sont membres les productrices
du GIE Safna.
La mutuelle commande les
sachets, les bouteilles et les étiquettes. Les produits sont répartis
entre les cinq caisses de Dakar,
auprès desquelles les productrices viennent s'approvisionner
en petites quantités, à un prix
légèrement supérieur pour couvrir
les intérêts et les frais divers. Ce
système est adapté aux capacités
financière des productrices qui ne
disposent que d'un petit fonds de
roulement.
trop forte sur les coûts de production
et donc sur les prix de vente. Le
petit nombre de femmes et leur
manque de préparation à une organisation collective de l'approvisionnement, la faiblesse de la production,
des produits méconnus et enfin, l'insuffisante attention accordée par le
programme à l'investissement commercial en faveur des micro-entreprises sont autant d'éléments explicatifs de ce long cheminement. Il
n'est sans doute pas terminé. I
Cécile Broutin, Gret Sénégal
Khanata Sokona, Enda Graf
29
réglementation
produire
R
Panorama africain et international
églementation, qualité
et contrôle des emballages
Dans la plupart des pays
africains, il n'existe
pratiquement pas
de réglementation sur la
qualité de l'emballage et de
l'étiquetage, ni de structure
spécialisée dans leur
contrôle. Mais au niveau
international, la
Commission du Codex
Alimentarius, créée en 1962,
a adopté un code de
déontologie du commerce
international des denrées
alimentaires.
Les transformateurs
devraient donc,
particulièrement en cas
d'exportation, se référer
aux normes établies par
ce Codex.
30
L
e plus souvent, en Afrique, les
textes en vigueur visent l'aliment
lui-même et son parcours, mais ne
parlent pas des matériaux en contact
avec celui-ci, autrement dit de l'emballage. Par contre, les services des
douanes effectuent un contrôle minimum des matières premières importées ou des emballages de produits
alimentaires (respect des normes
internationales, respect des poids
autorisés, aération de l'emballage), à
l'issue duquel est délivré un certificat
de contrôle phytosanitaire.
Afin de protéger les consommateurs des pays dépourvus de structures de contrôle contre les produits
dangereux et les fraudes et de leur
garantir des « aliments inoffensifs, de
qualité saine et loyale », plus de 200
normes ont été publiées au niveau
international dans le Codex Alimentarius. Ce codex est le fruit du travail
de comités horizontaux (additifs, étiquetage, échantillonnage...) et verticaux (par catégories de produits). Ces
règles générales et facultatives
concernent la compatibilité emballage/produit, l'inertie, la propreté ou la
solidité de l'emballage...
Pour l'Union européenne, l'établissement du marché unique génère un
double contrôle au niveau de chaque
État, basé à la fois sur les normes
nationales spécifiques et sur les textes
réglementaires européens qui sont peu
à peu adaptés aux législations nationales. Les emballages, assimilés aux
matériaux et objets pour contact aliBulletin du réseau TPA, décembre 2000
mentaire, doivent respecter les directives européennes (Joce) et les textes
réglementaires nationaux d'harmonisation avec la législation de chaque
pays (voir le tableau page suivante).
Contrôle qualité :
à chacun sa responsabilité
Les fabricants locaux d'emballages
peuvent se conformer aux normes
internationales (Iso) et américaines
mais seules les plus grosses industries
en ont les moyens. Les entrepreneurs
de l'agroalimentaire doivent donc être
vigilants et effectuer eux-mêmes un
contrôle visuel et qualitatif au moment
de l'achat de leurs emballages et de
leur utilisation. Quelques questions à
se poser, par exemple : les plastiques
utilisés proviennent-ils de matières
recyclées ? Avec quel matériau les
boîtes en métal ont-elles été soudées ?
(Les soudures au plomb sont très dangereuses.) Dans quelles conditions les
emballages fabriqués localement sontils stockés ? Cette vigilance est primordiale en ce qui concerne les
emballages de récupération.
Les opérateurs peuvent s'adresser
aux structures d'analyse et de contrôle des produits dans leur pays, rattachées le plus souvent aux services
techniques des différents ministères,
ou encore solliciter certains organismes de recherche et d'appuiconseil travaillant sur les emballages.
Voir adresses d’organismes page 2.
réglementation
produire
Matériaux et objets pour contact alimentaire
Textes réglementaires Cee et français
DGCCRF - C2 - TELEDOC 051 - 75703 Paris Cedex 13 - tél. : 01 44 97 32 00 - fax : 01 44 97 30 43
OBJET
Généralités
Matières
plastiques
DIRECTIVES EUROPÉENNES
Numéro
Adoption
Joce
Texte
Jorf
76/893/CEE
(abrogé)
89/109/CEE
23/09/1976
Symbole
80/590/CEE
09/06/1980
Titre I du décret n°73-138
du 12/02/1973 abrogé par
Décret n°92-631 du
08/07/1992
Arrêté du 28/01/1983
15/02/1973
21/12/1988
L.340
09/12/1976
L.40
11/02/1989
L.151
19/06/1980
Conditions d'essai
(Annexe I)
90/128/CEE
23/02/1990
L.75
21/03/1990
Arrêté du 14/09/1992
(abrogé par arrêté du
16/05/94) et
Arrêté du 14/09/1992
13/10/1992
Arrêté du 14/09/1992
13/10/1992
Arrêté du 20/01/1994
16/02/1994
Arrêté du 30/09/97
19/10/97
Arrêté du 30/09/97
19/10/97
Arrêté du 19/12/1988
abrogé par
Arrêté du 16/05/1994
27/12/1988
26/05/1994
Arrêté du 20/04//1998
-
Arrêté du 19/12/1988
(abrogé)
27/12/1988
Arrêté du 30/01/1984
12/02/1984
Arrêté du 30/01/1984
12/02/1984
Arrêté du 30/01/1984
12/02/1984
L.123
11/05/1983
L.228
14/08/1986
L.102
16/04/1992
Arrêté du 18/7/1986
(abrogé)
Arrêté du 18/08/1987
(abrogé)
10/08/1986
02/12/1993
Directive cadre
Listes de monomères
et substances de départ
Limites de migrations
globales et spécifiques
- 1re modification de la
directive 90/128/CEE
- 2e modification
92/39/CEE
14/05/1992
93/9/CEE
15/03/1993
- 3e modification
95/3/CE
14/02/1995
- 4e modification
96/11/CE
05/03/1996
82/711/CEE
modifié par
93/8/CEE
18/10/1982
15/03/1993
97/48/CE
29/07/97
Liste des simulateurs
85/572/CEE
19/12/1985
Limites en Chlorure
de vinyle (C.V.M.)
- Méthode d'analyse du
C.V.M. dans les objets
- Méthode d'analyse du
C.V.M. dans les denrées
alimentaires
78/142/CEE
30/01/1978
80/766
08/07/1980
81/432/CEE
29/04/1981
Définition, liste positive
de constituants et
restrictions d'emploi
83/229/CEE
(abrogée)
86/388/CEE
(abrogée)
92/15/CEE
(abrogée)
25/04/1983
Règles de base pour le
contrôle de la migration
Pellicules
de cellulose
régénérée
RÉGLEMENTATION FRANÇAISE
23/07/1986
11/03/1992
L.168
23/06/1992
L.90
14/04/1993
L.41
23/02/1995
L.61
12/03/1996
L.297
23/10/1982
L.90
14/04/1995
L.222
12/08/97
L.372
31/12/1985
L.44
15/02/1978
L.213
16/08/1980
L.167
24/06/1981
10/07/1992
25/02/1983
25/09/1992
06/09/1987
Remplace les directives
précédentes
93/10/CEE
15/03/1993
L.93
17/04/1993
Arrêté du 04/11/1993
Modification de la
directive 93/10
93/111/CEE
10/12/1993
L.310
14/12/1993
Application sans
transcription
Céramiques
Rapprochement des
législations des États
membres
84/500/CEE
15/10/1984
L.227
20/10/1984
Arrêté du 07/11/1985
01/12/1985
Caoutchoucs
et élastomères
N-Nitrosamines et
substances N-Nitrosables
dans les tétines et sucettes
93/11/CEE
15/03/1993
L.93
17/04/1993
Arrêté du 09/11/1994
02/12/1994
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
31
environnement
L
Expérience en France
es plastiques se recyclent !
La production et la
consommation d’emballages
plastiques vont en
augmentant ce qui pose un
problème croissant pour
l’environnement. Pour limiter
la pollution, des technologies
ont été mises au point
pour recycler les matières
contenues dans les déchets
plastiques. Questions au
directeur d’un centre de
recherche sur les matières
plastiques en France...
32
L
e Ceremap, Centre de recherche
et de développement sur les
matières plastiques de Mèze, dans le
Sud de la France, existe depuis 1994
et fonctionne avec sept personnes. Sa
halle technologique comprend tous
les équipements constituant la chaîne
de traitement des matières plastiques
(ligne de lavage, extrudeuse...).
Son activité principale concerne
la valorisation « matière » des
déchets plastiques, c'est-à-dire qu'elle ne concerne pas les procédés
énergétiques. Il s'agit de trouver une
seconde vie aux matières contenues
dans les déchets : la matière est
retraitée pour en faire une « matière
première secondaire » qui sera réintroduite dans le circuit des plasturgistes. Tous les types de déchets sont
travaillés, industriels, agricoles et
ménagers, avec des procédés conventionnels ou innovants.
Ses partenaires sont, en majorité,
des industriels, mais aussi des collectivités locales, les agences des
administrations centrales et des
équipes de recherche (Université de
Montpellier II et École de chimie de
Montpellier).
Jusqu'à présent, les activités du
Ceremap ont été axées sur les technologies de recyclage « matière »,
mais de nouveaux modes de traitement des matières plastiques apparaissent : par exemple, le traitement
chimique des déchets pour fabriquer
de nouveaux monomères réutilisés
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
dans la fabrication des matières
plastiques ou, plus récemment, la
fabrication de pseudo-carburants.
Nous avons rencontré le directeur
du Ceremap, Monsieur Robin, pour
en savoir plus sur le recyclage des
plastiques.
Les sachets plastiques envahissent le paysage de nombreux pays
africains. Les matières plastiques
d'emballages sont-elles sans danger pour l'environnement ?
Tout dépend de ce que l'on entend
par « dangereux pour l'environnement ». Les plastiques ne sont pas
toxiques au sens propre du terme :
ce n'est pas une pollution comme
celle engendrée par les métaux
lourds par exemple, mais, en
revanche, ils sont polluants sur le
plan visuel. Ils peuvent avoir des
effets secondaires, sur l'élevage
notamment, du fait de l'ingestion de
sachets plastiques par les animaux
entraînant leur mort. C'est un problème que l'on rencontre dans beaucoup de pays africains.
Les entrepreneurs de l'agroalimentaire utilisent parfois des emballages plastique de seconde main.
Quelle est la différence entre recyclage et réutilisation de ces emballages
et quels sont les dangers de celle-ci ?
La réutilisation est basée sur le
vieux principe de la consigne :
l'emballage est réintroduit dans le
environnement
jamais sûr que quelqu'un n'aura pas
mis dans une bouteille de PVC ou
de PET un produit toxique qui pourra par la suite être relargué dans les
produits alimentaires conditionnés.
En quoi consiste le recyclage des
emballages plastiques et quelles
sont les utilisations possibles de ces
emballages ?
Les étapes d'une chaîne de recyclage sont communes aux différents
types de déchets traités. Dans le
procédé classique, la première étape
est le broyage en copeaux, pour
réduire la dimension de l'emballage
ou du matériau. Ensuite, ces produits sont lavés et, au cours de cette
phase, on sépare les corps étrangers
(cailloux, verre, papier, bois, mé-
Ceremap (France).
circuit commercial, il a donc une
deuxième vie.
Le recyclage est souvent confondu avec la réutilisation. Dans le cas
du recyclage, on détruit la bouteille,
on lui enlève sa forme et, par une
série de traitements en cascade, on
aboutit à une nouvelle matière qui
pourra donner une nouvelle vie au
produit. Si on prend une bouteille de
PVC, on peut très bien la recycler
pour en fabriquer une feuille de
PVC. C'est totalement différent de la
réutilisation.
Ce qui est sûr, c'est qu'en cas de
réutilisation, il peut y avoir des problèmes car les matières plastiques,
notamment celles utilisées dans le
domaine de l'emballage, ont la particularité d'absorber certaines sub-
stances contenues dans les produits.
Si vous avez conditionné du désherbant, des pesticides ou un herbicide
dans une bouteille, même si vous la
rincez parfaitement ultérieurement,
il y aura toujours des molécules
toxiques qui seront imprégnées dans
la matière plastique Alors, si vous y
mettez un produit alimentaire, cela
peut être très dangereux. Dans la
réutilisation, il faut être très méticuleux... et pour le recyclage aussi.
En Europe, il est interdit de fabriquer des emballages destinés à des
produits alimentaires à partir de
matières recyclées, justement à
cause de ce problème-là. On n'est
taux...) et les résidus de produits
contenus dans l'emballage (détergents, restes de lait...). Après cette
purification et le séchage, on aboutit
à une matière régénérée. On la met
en forme par des procédés classiques de plasturgie.
Il existe aussi des procédés non
conventionnels au cours desquels on
purifie moins cette matière car on
veut lui donner une utilisation moins
noble (matériaux pour l'agriculture
ou le bâtiment, etc.) : certaines
étapes sont supprimées, comme le
lavage par exemple. En France et en
Europe, la loi interdit d'utiliser ces
matières pour l'alimentaire. Mais des
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
évolutions dans la recherche ont
abouti à la mise au point de nouveaux procédés qui pourraient franchir cet obstacle.
En dehors de l'agroalimentaire, les
matières recyclées peuvent être utilisées dans tous les secteurs envisageables, mais à condition, bien sûr,
de respecter les cahiers des charges
des secteurs d'application (pièces
automobiles, matériaux du bâtiment...). En théorie, toutes les
matières sont recyclables mais avec
des coûts plus ou moins importants.
C'est pourquoi on a adopté des prescriptions techniques minimales qui
écartent les matériaux dont le recyclage est trop onéreux, par exemple
les emballages ayant contenu des
corps gras. Techniquement, on peut
le faire, mais éliminer des corps gras
coûte très cher. Des industriels ont
réussi à fabriquer des tuyaux à partir
de bidons plastiques ayant contenu
des huiles de moteur. Cela ne pose
pas de problème, mais il faut toujours
mettre en adéquation le gisement,
l'application finale et les procédés.
Quels types d'emballages plastiques traitez-vous et pourquoi ?
Nous travaillons sur tous les types
d'emballages plastiques, quelles que
soient leurs compositions, leurs origines, sauf les déchets toxiques.
Pour les sachets plastiques, notre
programme de recherche prend en
compte tout ce qui n'est pas inclus
dans le dispositif Éco-emballages1.
Au Maroc, où nous avons fait des
missions d'étude, les commerçants
utilisent des sachets plastiques noirs,
qui posent de nombreux problèmes.
Nous avons proposé de valoriser ces
produits, par exemple pour fabriquer
des pièces injectées, car nous avons
la technique pour valoriser ce type
1
En France, la société Éco-emballages prélève
chez les transformateurs 1 Fcfa sur chaque emballage utilisé, ce qui permet de financer le rachat des
emballages triés aux collectivités locales et de les
introduire dans le circuit du recyclage. Mais les
sachets plastique, eux, ne sont pas considérés
comme emballages et ils sont surtout distribués
par les grandes surfaces, qui ne cotisent pas à Écoemballages. Il reste encore beaucoup à changer, au
Nord aussi...
33
Ceremap (France).
environnement
de produits sans lavage. L'application peut être faite dans ce pays, il
existe des industriels intéressés par
cette matière. Mais cela suppose de
mettre en place au préalable une
organisation de la collecte.
Quels sont les impacts de l'activité de recyclage des matières plastiques en matière d'environnement,
de création d'emploi, de santé
publique... ?
Il n'y a pas de statistiques claires
à ce niveau. En France et en Allemagne, le recyclage et la collecte
ont été créateurs d'emplois ; ils ont
permis de développer des produits et
une activité commerciale. Sur le
plan de la santé, c'est difficile à estimer... Quant à l'environnement, c'est
évident ! S'il y a recyclage, avec des
mécanismes financiers adaptés pour
la collecte, il y a un impact direct
sur l'environnement qui se trouve
ainsi débarrassé de ces produits
générés par notre consommation.
chaque pays. Mais en termes de
conception des emballages, il n'y a
pas toujours de cohérence entre les
actions des gens du marketing et
ceux de la technique.
Ceci dit, si au cours des dix dernières années, l'épaisseur des emballages alimentaires a diminué (par
exemple, les bouteilles d'eau minérale sont passées de 50 à 32 g), le
nombre d'emballages mis sur le marché a par ailleurs augmenté. Quant
aux emballages biodégradables, Ferruzi s'était lancé dans cette voie il y
a quelques années, mais sans succès.
Depuis, des chimistes s'intéressent à
ces produits dégradables sous l'action de divers mécanismes (UV,
micro-organismes...). Ensuite, on
peut citer la campagne de Mac Do
sur les emballages comestibles. Si
les grands groupes mondiaux se lancent sur ce secteur, c'est qu'il y a un
intérêt et que cela va se développer
rapidement...
Avez-vous des pistes à donner
aux opérateurs économiques et
politiques africains pour organiser
autrement la production et l'utilisation d'emballages ?
Ces pays utilisent les matières les
plus disponibles : PE, PVC ou PP.
Les critères économiques (cours des
matières) priment. Fort heureusement, ces matériaux sont facilement
recyclables à condition que l'on
mette en place les mécanismes
financiers manquants (destinés à la
collecte et aux investissements...). À
partir de ces matières régénérées, on
34
Interview mené par C. Dardé,
novembre 1998.
N Contact : J.-J. Robin, directeur
du Ceremap, Écosite de Mèze, BP
118, Mèze, France. Fax : 33 (0)4 67
43 71 81.
Ceremap (France).
Quelles sont les perspectives
concernant les emballages plastiques (recyclage, emballages bio,
suppression des sur-emballages...) ?
Les capacités de recyclage augmentent en Europe car les législations nationales récentes et les directives européennes imposent un
certain taux de recyclage dans
pourrait fabriquer divers types de
produits (bassines, seaux, tuyaux...).
Il faut utiliser ce gisement qui existe
sur place, avec toutes les contraintes
que cela suppose au niveau de son
recyclage, par exemple, le manque
d'eau, nécessaire au cours du traitement pour laver ces emballages.
Les pays africains sont tous
conscients que le plastique pose un
problème d'environnement, mais ils
en sont au démarrage. La production
et la consommation augmentent, ce
qui va poser de manière exponentielle un problème d'environnement...
Une aide est nécessaire sur ce point,
en plus de celles concernant l'eau,
l'alimentation ou la santé. Le problème de l'environnement doit être traité
dès maintenant ! Nos propositions
aux pays du Sud n'ont pas été suivies
d'effets, uniquement pour des raisons
économiques. On traite actuellement
les problèmes d'assainissement,
d'eau potable, d'alimentation ou de
santé... Par exemple, au Maroc, où il
y a une prise de conscience de ce
problème, des entrepreneurs sont
prêts à recycler et utiliser les
matières plastiques recyclées et
d'autres peuvent réaliser la collecte
des déchets. Mais il manque les
financements nécessaires pour faire
aboutir ce projet. I
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
environnement
P
Matières plastiques
ollution, élimination,
recyclage ou rénovation ?
On n'a encore rien trouvé
de mieux que le plastique
pour emballer les produits :
léger, résistant, étanche,
propre, il s'adapte à
de multiples emplois et ne
coûte pas cher. Mais son
usage, de plus en plus
répandu, occasionne une
quantité très importante de
déchets, qu'il est difficile
d'éliminer aujourd'hui. Des
solutions existent pourtant :
incinération avec ou sans
récupération d’énergie,
recyclage après tri sélectif et
rénovation ou réutilisation
des emballages.
C
ent millions de tonnes ! C'est la
production annuelle mondiale
de matières plastiques dont le principal emploi a un caractère éphémère :
l'emballage des produits. Ils fournissent des quantités considérables de
déchets, dont les deux tiers ne
connaissent aucune valorisation. À
l'échelle mondiale, environ 40 millions de tonnes de déchets plastiques
sont déversés dans la nature chaque
année, sans qu'ils disparaissent
jamais complètement. Ils ont en
effet pour caractéristiques de ne pas
se décomposer mais de se morceler
en fragments de plus en plus petits.
La très forte progression de la
consommation de ces produits rend
urgente la mise en place d'une politique de gestion de ces déchets.
L'élimination est possible
Pratiquement toutes les industries
de transformation de matières plastiques recyclent leurs propres déchets
dont l'existence est inhérente aux
procédés de fabrication quels qu'ils
soient. La qualité de ces déchets
après recyclage est très proche de
celle des matières plastiques vierges.
Les industries utilisent donc ces
« déchets de première catégorie » tels
quels ou, le plus souvent, mélangés à
de la matière vierge.
Concernant les déchets plastiques
autres que ceux des industries de
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
transformation ou « déchets de
deuxième catégorie », il existe des
filières traditionnelles d'élimination.
L'élimination non sélective, tout
d'abord, est la voie de la mise en
décharge et de l'incinération. Elle
concerne les plastiques mélangés
avec les autres déchets ménagers ou
industriels. Cette filière comprend la
non-valorisation, par mise en
décharge ou incinération sans
récupération d'énergie, et la valorisation thermique par incinération avec
récupération d'énergie (le plastique
est un véritable pétrole solide).
En Europe, où la production
annuelle de matières plastiques est
de 25 millions de tonnes, 17 % des
déchets plastiques valorisés, sont
traités de cette manière. Les améliorations attendues dans la maîtrise du
procédé (piégeage des effluents
gazeux, traitement des résidus) permettront vraisemblablement d'accroître l'importance de cette filière.
Cependant, les déchets en mélange
ont rarement une valeur commerciale et chaque étape, de la collecte jusqu'à l'incinération, ajoute au coût
sans ajouter à la valeur du produit.
L'élimination sélective, par
contre, nécessite une séparation des
plastiques des autres matériaux présents dans les déchets. Deux circuits
sont alors possibles : le recyclage et
la rénovation.
La valorisation par recyclage
comporte une sélection des déchets
35
environnement
plastiques collectés. Triés par type et
par couleur, ils sont ensuite broyés
pour obtenir un produit dont la granulométrie est calibrée par une grille.
Enfin, ils subissent, soit une micronisation, c'est-à- dire une réduction en
poudre d'une granulométrie de
quelques centaines de microns, soit
une granulation (granulés de forme
cylindrique ayant une granulométrie
de 2 à 3 mm). La matière ainsi produite (granulés ou poudre) concurrence directement la matière vierge
et peut être utilisée pour fabriquer de
nouveaux produits à usage non alimentaire. Cette voie concerne essentiellement les thermoplastiques
(films ou plastiques durs).
La valorisation par rénovation
ramène le produit usagé (bidons,
bouteilles, fûts, conteneurs) à un
niveau de qualité compatible avec
une nouvelle utilisation qui exclut le
conditionnement de produits alimentaires. Dans ce procédé, on identifie
tout d'abord le contenu antérieur,
afin d'écarter les emballages ayant
servi pour des produits dangereux.
Les emballages retenus sont ensuite
prélavés, lavés sous pression à l'eau
chaude additionnée de détergent,
rincés et enfin séchés.
La valorisation par recyclage et
rénovation concerne environ 8 %
des déchets plastiques valorisés en
Europe (500 000 tonnes). Dans ces
deux cas, les déchets plastiques ne
sont collectés que lorsqu'ils ont une
valeur marchande. Chaque opérateur
est payé par celui qui le suit dans la
filière. L'équilibre économique de
l'ensemble implique qu'à chaque
étape, la valeur du produit augmente
plus vite que les coûts nécessaires à
sa transformation.
Chaque pays a sa méthode
de recyclage
Dans les pays industrialisés, la
faisabilité économique du recyclage
des déchets de deuxième catégorie
reste encore à prouver. En dépit des
progrès réalisés dans ce domaine,
beaucoup reste encore à faire et la
36
quantité de matières plastiques produite est largement supérieure à
celle qui est recyclée. Les débouchés
les plus importants pour les déchets
plastiques recyclés sont des produits
multicouches à usage non alimentaire (une couche de matière recyclée
entre deux couches de matière vierge). Ce procédé permet de masquer
les éventuelles imperfections de la
matière recyclée tout en économisant de la matière vierge (économie
relative, fonction du cours du pétrole
utilisé pour sa fabrication). Divers
produits sont fabriqués : tuyaux d'assainissement, bouteilles et flacons,
profilés (encadrement de portes et
de fenêtres), etc.
Dans les pays moins industrialisés,
la distinction entre déchets plastiques
de première et deuxième catégorie est
moins prononcée. Bien que les industries de transformation recyclent également leurs propres déchets, il existe
aussi de nombreuses filières artisanales impliquées dans le recyclage
des déchets plastiques, de la collecte
jusqu'à la fabrication de biens de
consommation. À Manille, aux Philippines, environ 7 000 personnes
tirent leurs revenus de la valorisation
des déchets plastiques à travers les
activités de tri, lavage et séchage ; il
existerait plus de 450 petites et
moyennes entreprises utilisant des
plastiques recyclés dans leur production. Au Caire également, 450 à 500
ateliers et petites entreprises de trans-
formation utilisent des plastiques
recyclés comme matière première. À
Istanbul en Turquie, 200 à 300 unités
produisent des granulés à partir des
déchets plastiques et les revendent à
des ateliers de transformation1.
À partir de la matière recyclée,
ces ateliers fabriquent toutes sortes
de produits à usage non alimentaire : tuyaux pour l'irrigation ou l'assainissement, chaussures et semelles,
sachets plastiques, bobines pour l'industrie textile, articles de ménage
(bassines, seaux, poubelles), gaines
pour fils électriques, manches d'outils, etc. En général, la couleur des
produits fabriqués ainsi est plutôt
sombre. La matière recyclée est en
effet obtenue à partir de plastiques
ayant les mêmes caractéristiques
mais de couleurs parfois variables et
c'est ce mélange qui détermine cette
teinte. Il est cependant possible d'obtenir des produits de couleur plus
claire si les déchets plastiques destinés à être recyclés sont de couleur
blanche et si l'on ajoute un colorant
lors de la transformation. La qualité,
les propriétés physiques et donc le
prix de vente des produits fabriqués
dépendront du pourcentage de matière vierge utilisé en mélange, ainsi
que du degré de pureté de la matière
recyclée.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce développement du recyclage
des déchets plastiques dans ces
pays :
Glossaire
Collecte sélective : collecte spécifique qui isole les plastiques des autres
matériaux.
Valorisation : traitement qui produit un débouché (produit recyclé ou
rénové, récupération d'énergie).
Incinération avec récupération d'énergie : valorisation dont le débouché
est la production d'énergie.
Recyclage : valorisation dont le débouché est un granulé ou une poudre
plastique pouvant servir de matière première.
Rénovation : valorisation dont le débouché est un produit usagé réutilisable.
Thermoplastiques : types de plastiques qui deviennent mous chaque fois
qu'on les chauffe et se refondent facilement ; ils sont aisément recyclables
(80 % de la production mondiale).
Thermodurcissables : types de plastiques ne pouvant être fondus qu'une
seule fois, au moment de leur fabrication.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
environnement
− les coûts relativement élevés de
la matière première vierge (granulé
ou poudre) qui doit être importée ;
− le faible pouvoir d'achat de la
majorité des consommateurs suscite
un vaste marché pour des produits
moins chers, même si leur qualité
n'est pas comparable à celle des produits fabriqués à partir de matière
vierge ;
− le faible coût de la maind'œuvre et le taux de chômage élevé,
ajoutés au fait que le travail de valorisation des déchets plastiques est
essentiellement manuel (collecte,
lavage, triage), font que cette activité est rentable ;
− il n'y a pas ou peu de législation
ou de standards de qualité pour les
produits fabriqués à partir de matière recyclée.
Un recyclage quasi inexistant
en Afrique
À de rares exceptions près (cf.
article suivant), le secteur du recyclage des déchets plastiques est
encore à l'état embryonnaire en
Afrique. Pourtant, comme dans la
plupart des pays en développement,
la consommation de matières plastiques y a connu un accroissement
considérable, entraînant implicitement une augmentation du volume
de déchets. Au Sénégal par exemple,
les importations de matières plastiques (matière première et produits
finis) sont passées de 27 000 tonnes
en 1994 à plus de 40 000 tonnes
aujourd'hui. Si la valorisation par
rénovation existe déjà, la plupart des
déchets générés ne font l'objet d'aucune valorisation. Dans de nombreux pays, les effets de la mise en
décharge anarchique de ces déchets
commence à se faire sentir :
imperméabilisation des sols, empoisonnement des animaux, pollution
visuelle.
L'existence de centaines de petites
unités de valorisation de déchets
plastiques aux Philippines, en Égypte et en Turquie par exemple tend à
prouver la viabilité d'une telle filière.
L'Afrique dispose pourtant d'un
secteur informel très dynamique et
tout ce qui a une valeur marchande
est valorisé. Même si le développement de petites entreprises de production de biens de consommation
est un processus à plus ou moins
long terme, des actions pourraient
déjà être engagées, avec par exemple
la collecte, le lavage et le tri des
déchets plastiques2. Un déchet plastique propre et trié a une valeur marchande plus grande.
Dans la mesure où une attention
toute particulière est donnée à la
qualité des produits proposés, ils
pourraient être vendus aux industries
existantes qui disposent déjà des
équipements pour recycler leurs
propres déchets. En dehors du respect de l'environnement et de la
création d'emplois, les acteurs intervenant dans cette filière ont tout
intérêt à développer et consolider
des relations commerciales. Aussi,
le secteur artisanal pourra trouver
auprès des industriels l'expérience et
le conseil lui permettant d'adapter le
produit à la demande ; l'industrie
pourra disposer d'un gisement de
matière qu'elle ne peut pas utiliser
actuellement et qui représente une
source de pollution.
Il s'agit là du premier stade indispensable à la mise en place d'une
filière de valorisation des déchets
plastiques pouvant conduire, à
terme, à la création d'unités artisanales de production de biens de
consommation.
Une révolution à mener
Compte tenu du taux important
de croissance de la consommation
de matières plastiques dans le
monde, il devient urgent de mettre
en place une politique de gestion de
ces déchets. Le développement de la
valorisation des déchets plastiques
impose une véritable révolution de
l'ensemble de la filière3.
Des solutions techniques existent,
mais elles doivent impérativement
être accompagnées par des mesures
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
économiques, structurelles et réglementaires :
− harmonisation et simplification
des matières employées, notamment
dans certains secteurs gros consommateurs (emballage, automobile) ;
− systématisation de la sélection
des déchets qui devrait se faire le
plus près possible de la source ;
− correction des mécanismes du
marché par des subventions pour favoriser spécifiquement le recyclage ;
− promotion de l'emploi de
matières recyclées partout où cela
est possible.
Les marchés ne se créeront que si
l'on favorise l'utilisation des matières
recyclées, d'où la nécessité d'une
normalisation, d'appels d'offres (marchés publics) et d'incitations.
Les secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'aménagement
des espaces publics (jardins, écoles,
parcs) peuvent être de gros consommateurs de matières recyclées.
Tous les acteurs concernés doivent
être impliqués dans cette dynamique :
populations, secteur artisanal, industriels, PME, organismes de recherche,
pouvoirs publics, ONG et associations de la société civile. La gestion
des déchets en général et le recyclage
des déchets plastiques en particulier
deviennent un impératif. Selon les
critères de rentabilité économique
communément répandus, ce domaine
coûterait plus qu'il ne rapporte. Pourtant, la protection de l'environnement,
la gestion des ressources naturelles et
surtout le bien-être des générations
présentes et à venir devraient être une
priorité pour tous. I
François Protte
N Contact : Praxis, BP 2601,
Dakar, Sénégal. Tél./Fax : 221 832 27
18. Email : [email protected]
1 Source : Plastic Waste, Options for small-scale
resource recovery. Waste Consultants, Gouda The
Netherlands.
2
C'est l'objectif du programme « ValoriPlast » au
Sénégal, élaboré par le bureau d'études Praxis en
partenariat avec l'Entente intercommunale ValoriPlast (EIC ValoriPlast) et dont la phase test a
démarré début 1999.
3
Voir : Yves Pietrasanta, Livre blanc sur le recyclage des matières plastiques, Erec, 1994, 209 p.
37
environnement
Recyclage du plastique au Cameroun
Un projet particulièrement innovant
Le projet Cité Propre, Promotion
du recyclage des ordures
plastiques et de la récupération
des emballages, à Yaoundé au
Cameroun, est une expérience à
bien des égards novatrice en
Afrique. Il est sans doute le
premier projet qui, dans un souci
écologique, impulse une démarche
systématique de collecte et de
retraitement, tout en conservant
une dimension modeste et des
méthodes adaptées aux modes de
vie locaux.
C
'est en fin 1996 que l'ONG
camerounaise CIPRE (Centre
international de promotion de la
récupération) a approché la mission
française de coopération avec son
projet de récupération et de retraitement des déchets plastiques à
Yaoundé. Par son aspect novateur et
original et par son montage rigoureux, le concept a paru tout de suite
intéressant.
Jusqu'à présent, les déchets biodégradables avaient été à peu près les
seuls à faire l'objet de retraitements
divers (déversement dans les champs
de culture, transformation en compost). Les déchets à longue durée de
vie (métaux, verres, plastiques…) faisaient essentiellement l'objet de réutilisations artisanales et ponctuelles. Le
projet a reçu la caution de la commune urbaine d'arrondissement de
Yaoundé VI et un soutien financier
du Fond social de développement de
la mission française de coopération
qui couvre environ 70 % du budget
de la phase pilote dont la durée a été
fixée à 20 mois.
Le CIPRE a mis en place un
système de collecte sélective. La
collecte des déchets, récupérés ou
achetés, est organisée dans des
points de regroupement répartis à
38
travers la ville ou encore à l'occasion
de porte à porte. Le réseau de circuits pour la collecte a été défini de
façon à couvrir la plus grande partie
de la ville de Yaoundé (1 million
d'habitants). L'implantation des 50
points de collecte a été choisie en
ciblant les quartiers où le rendement
de la collecte est susceptible d'être le
plus grand, par exemple à proximité
des marchés ou des carrefours.
Des agents sont chargés de réceptionner les déchets plastiques, de les
trier par type1, de les peser, de les
conditionner et de rétribuer la personne qui les apporte en fonction de
la matière et de son poids. Les
chaussures en PVC sont ainsi rétribuées à 100 FCFA/kg alors que le
petit flaconnage en PE n'est rétribué
qu'à 25 FCFA/kg.
Ce mode de collecte s'avère bien
adapté à une ville en développement
dans la mesure où le service municipal est déficient et où une majorité
de la population vit pour sa subsistance à court terme. Sans la motivation financière, la population ne trierait pas ses déchets à la source et ne
les apporterait pas aux points de collecte. Néanmoins la motivation
serait plus durable si elle s'accompagnait du sentiment de faire une
action en faveur de l'environnement.
Le CIPRE travaille également à
cette sensibilisation de fond.
Le recyclage : une source d’emploi
Pour effectuer ce travail de collecte et tri, le CIPRE a embauché 44
permanents, auxquels vient s'ajouter
du personnel temporaire. La formation et la sensibilisation des populations ont été fondamentales dans la
phase de lancement. L'ONG française GRET, Groupe de recherche et
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
d'échanges technologiques, a apporté
une expertise technique et concouru
au transfert de compétences.
Les déchets récupérés (une dizaine de tonnes par mois) sont transportés au CIPRE, où ils subissent un
second tri, sont lavés et découpés ou
broyés. L'intérêt du broyage est de
réduire le volume des déchets lors
du transport et de favoriser l'utilisation industrielle sans regranulation,
il donne de la valeur ajoutée aux
déchets. Des activités artisanales
permettent de valoriser un cinquième du volume total collecté (chaussures, sandales, visières…). Un tiers
des déchets est racheté par une
entreprise locale de plasturgie qui
possède une ligne de régénération de
matières plastiques (broyeur et
extrudeuse). Le CIPRE prépare
aussi au coup par coup des déchets
pour une utilisation directe par des
industriels du recyclage. Mais près
de 10% des déchets collectés restent
actuellement sans valorisation. Le
CIPRE recherche des nouvelles
technologies appropriées à la situation du Cameroun pour une meilleur
valorisation des déchets plastiques.
L'emballage alimentaire représente une faible part des déchets collectés à Yaoundé (flacons, bidons,
seaux), mais cette expérience ouvre
des pistes pour mieux gérer utilisation d'emballages plastiques et protection de l'environnement. I
Source : La valorisation des déchets plastiques
de Yaoundé (Cameroun), CIPRE, 1999.
Contact : CIPRE, Centre international de promotion de la récupération, BP 14180 Yaoundé, Cameroun.
Tél. : 237 31 94 90. Fax : 237 31 90 93.
N
1
Les trois grands types de déchets récupérés sont :
les chaussures et les sandales, les tuyaux PVC, les
seaux et les flacons. Seuls ces derniers ont leur
origine dans l'emballage agroalimentaire.
environnement
U
Matières végétales au Bénin
n potentiel d’emballages
biodégradables
L
es problèmes fondamentaux que
pose l'emballage dans les pays en
développement sont de deux ordres.
Leur coût trop important entraîne
l'utilisation d'emballages de qualité
insuffisante, un taux de réutilisation
élevé pour certains emballages (verre,
plastique, métal), avec de nombreux
accidents d'utilisation (emballages
défectueux, non étanches, mal nettoyés et contaminant leur contenu, ce
qui provoque la détérioration des aliments qu'ils contiennent) et notamment des problèmes de toxicité. L'élimination des déchets d'emballages
commence à devenir une préoccupation, en particulier au Bénin, et principalement dans les villes où les emballages non biodégradables − plastique
surtout − s'accumulent dans les rues et
les dépôts d'ordures.
Pourtant, ces pays disposent d'immenses potentialités en matière
d'emballages biodégradables. Au
Bénin comme dans d'autres pays, les
emballages habituellement utilisés
dans l'artisanat alimentaire sont
principalement des emballages
biodégradables, issus de produits
végétaux ou des résidus des produits
de récolte. La pression démographique, l'urbanisation effrénée, la
déforestation et la nécessité d'une
prise de conscience pour un développement plus équilibré et moins
nuisible à l'environnement nous
imposent de revaloriser ces emballages traditionnels.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
Un diagnostic rapide de l'offre en
emballages végétaux révèle qu'il
existe une multitude d'emballages
alimentaires naturels obtenus à partir
des matières premières locales, végétales pour la plupart (branches de
palmier, de raphia, feuilles végétales,
parties de fruits, etc). Traditionnellement, ces emballages sont cultivés et
Pâte de maïs Kenkey, emballée dans des feuilles. Ghana.
Pour pallier les effets
néfastes des emballages
« perdus » sur
l'environnement, les pays
riches ont développé des
emballages recyclables et
biodégradables. La
production d'emballages en
Afrique ne représente que
0,5 % de la production
mondiale, contre 45 % pour
l'Europe. Cependant, la
consommation d'emballages
synthétiques non
dégradables y prend de
l'ampleur. Ces pays n'ont
parfois aucune législation
pour réglementer leur
consommation car ils sont
surtout préoccupés par la
satisfaction des besoins
économiques et sociaux des
populations.
récoltés ou cueillis dans la forêt et
traités pour servir dans la conservation, le transport, la distribution et la
promotion des produits de récolte ou
des aliments en milieu rural. Le
développement économique et ses
conséquences ont entraîné leur transfert en milieu urbain où ils se retrouvent en compétition permanente avec
39
Pâte de maïs Ablo. Bénin.
Pâte de manioc Chikwangue. Brazzaville, Congo. J.-J. M. Bazabana.
environnement
les emballages synthétiques importés
des pays développés ou fabriqués
localement.
Une grande variété d'emballages
végétaux
Une dizaine de feuilles végétales
sont généralement utilisées comme
emballage dans les trois départements du sud du Bénin ; on peut
citer l'« aflema » (Fon) ou Thalia
welwitschii, le « plokissa » (Fon) ou
Malacantha alnifolia, le « Kokwoema » (Fon) ou Musa sisensis, etc.
Certains de ces emballages feuilles
sont cultivés (Thalia welwitschii)
alors que d'autres sont simplement
40
cueillis dans les brousses ou dans les
bas-fonds. Ils sont surtout utilisés
dans le secteur artisanal agroalimentaire pour emballer divers produits
comme les différentes pâtes de maïs
ou de manioc (akassa, « lio »,
« akpan », « gowé », « abla »,
« ablo », « kandji »), la moutarde
des graines de néré (« afitin »), les
poissons fumés, frits ou séchés, les
beignets, les légumes cuits ou la
viande... mais aussi des produits non
alimentaires (savon traditionnel,
etc.). Selon la région ou le produit,
certaines de ces feuilles sont
préférées pour l'emballage (Thalia
welwitschii pour l'akassa à Cotonou,
Musa sinensis pour le même produit
à Porto-Novo). Initialement liées à
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
la disponibilité de ces emballages
dans les régions de consommation,
ces spécificités sont actuellement
autant, sinon plus, maintenues par
les habitudes alimentaires que par la
disponibilité de ces emballages.
Les techniques de production et
de conservation des emballages
feuilles varient avec le type de
feuilles alors que les traitements
d'utilisation varient selon les produits
à emballer et parfois selon les saisons. Des études de propriétés fonctionnelles sur quelques feuilles −
Thalia welwitshi (Afléma), Tectoma
grandis (Teckima), Musa simensis
(kokwoema) et Cyrtosperma senegalensis (Toungoma) −, ont montré une
grande diversité dans leurs caractéristiques1, qui justifie certainement la
variété des traitements appliqués par
les opérateurs du secteur artisanal
avant leur utilisation (cuisson, flambage, etc). Pour la plupart des
feuilles, les opérations de prétraitement ont pour effet de réduire leur
teneur en eau et leur épaisseur, de les
rendre plus souples et plus
malléables, plus perméables et plus
résistantes au déchirement. Ces qualités sont recherchées pour certains
aliments. Ces traitements permettent
aussi de réduire la charge microbienne à la surface des feuilles.
À côté des emballages feuilles,
une grande variété d'emballages
végétaux sont tirés des ressources
naturelles disponibles. Ce sont les
paniers ou les sacs tissés à partir des
branches de palmiers (Elaeis guineensis), de feuilles de raphia
(Raphia hookeri) connus sous différents noms (adjagodoé, adokpo,
adjahou, kenvi, etc.).
Avantages et limites
des emballages feuilles
L'utilisation des feuilles ou
d'autres parties de plantes pour
emballer les aliments présente beau1 La feuille de papayer qui sert à envelopper la
viande permettrait de l’attendrir grâce à une enzyme qu’elle sécrète, la papaïne.
coup d'avantages, aussi bien du point
de vue économique qu'écologique.
Elle est une alternative aux emballages synthétiques, presque tous
importés. Leur production est une
source de revenus non négligeable
pour beaucoup de gens et pourrait
permettre d'économiser des devises.
femmes pour qui cette activité constitue la principale source de revenus.
Cependant, l'utilisation de ces
feuilles régresse dans les zones
urbanisées, pour plusieurs raisons :
la pression démographique, une
demande plus forte que l'offre et la
déforestation. Par conséquent, ces
emballages deviennent rares et chers
sur les marchés, et fortement
concurrencés par les emballages
synthétiques de qualité médiocre,
mais bon marché et disponibles.
Au niveau écologique, l'utilisation des emballages feuilles est une
alternative à l'utilisation des matières plastiques et autres substances
non biodégradables.
Mais les emballages feuilles présentent aussi des inconvénients : les
feuilles ne sont pas disponibles toute
l’année et elles se conservent difficilement au-delà de dix jours, ce qui
constitue un frein à l’approvisionnement régulier pour une utilisation
prolongée. Certains reprochent aux
emballages naturels de ne pas remplir toutes les conditions d’hygiène
nécessaires. Ils sont perméables et
ne garantissent pas toujours l'intégrité du produit emballé. Ils sont très
rarement présentables et ne peuvent
pas, en l'état, assurer les autres fonctions reconnues aux emballages
modernes, à savoir informer le
consommateur et faire la publicité du
produit qu'ils contiennent. Malgré
tout, ces limites sont acceptables.
Le Bénin pourrait s'inspirer des
innovations introduites dans ce
domaine en Inde ou au Pakistan, où
de petites industries de production
d'emballages moulés à base de
matières végétales se développent
pour satisfaire les besoins des vendeurs d'aliments de rue.
Actuellement, les emballages
feuilles ne sont pas considérés
comme cruciaux dans les programmes de développement. Les
plantes dont les feuilles servent d'emballages poussent pour la plupart
dans des zones marécageuses pour
lesquelles on note de plus en plus un
intérêt marqué, excepté pour produire
des emballages. Cette tendance aura
pour conséquence la recrudescence
de l'utilisation des plastiques pour
emballer l'akassa, désormais appelé
gobli lorsqu'il est emballé sous plastique, ou pour cuire le ablo. Ces pratiques risquent de faire disparaître
toute l'activité économique autour de
ces emballages feuilles et de se répercuter, à terme, sur la sécurité alimentaire de ces populations. I
Joseph Hounhouigan
N Contact : Cerna, Faculté des
sciences agronomiques, Université
nationale du Bénin, 01 BP 526,
Cotonou, Bénin. Tél. : 229 33 26 98.
Fax: 229 31 35 59. Email : [email protected]
Savons à base de karité. Burkina Faso. CEAS.
Pâte de manioc Chikwangue. Brazzaville, Congo. Danièle Ribier.
environnement
Une activité rémunératrice
en perte de vitesse
La filière des emballages feuilles
mobilise plusieurs personnes qu'on
peut regrouper en trois catégories
d'acteurs : les producteurs ou
cueilleurs d'emballages feuilles, les
revendeurs et les transporteurs. Dans
l'activité de vente d'emballages
feuilles sur les marchés et les points
de ventes des grands centres urbains
des trois départements du Sud-Bénin,
plus de 600 personnes interviennent,
sans compter les vendeurs ambulants
et ceux exerçant l'activité dans les
zones rurales. La majorité sont des
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
41
Adresses utiles
Congo
Agricongo, Département Recherche
sur la transformation des produits
agricoles
BP 14574, Centre de ressources
de Kombé, Km 17 route nationale 1,
Brazzaville.
Tél. : 242 81 03 34.
Fax : 242 81 03 34.
Email : [email protected]
FRI, Food research institute
4th Rangoon Close, Josif Broz Tito
Avenue, PO Box M 20, Accra.
Tél. : 233 777 330 / 761 209 / 777 646.
Fax : 21 777 647 / 21 772 033.
Email : [email protected]
Appui-conseil. Contrôle qualité.
Gratis, Ghana regional appropriate
technology industrial service
Opposite Cocoa processing company,
PO Box 151, Tema.
Tél. : 233 22 204 243. Fax : 22 204 374.
Email : [email protected]
Côte d’Ivoire
Lanada, Laboratoire national d'appui
au développement agricole
04 BP 612, Abidjan.
Tél. : 225 22 58 38 / 22 58 39 / 22 58 42.
Fax : 225 22 71 17.
Email : [email protected]
Analyses physico-chimiques et
micro-biologiques des produits alimentaires.
Laboratoire agréé pour les contrôles de produits
destinés à l'exportation.
Lanema, Laboratoire national
d'essais de qualité de métrologie et
d'analyses
Boulevard de la Paix, BP V 174 Abidjan.
Tél. : 225 20 21 12 38 / 21 08 74 / 21 06 58.
Fax : 225 22 34 51.
Contrôle de conformité et suivi de produits.
Analyses physico-chimiques et microbiologiques de produits alimentaires.
Assistance à la mise en place d'outils qualité.
Conseil en entreprise. Laboratoire agréé pour
les contrôles de produits destinés à l'exportation.
Institut Pasteur
01 BP 490 Abidjan. Tél. : 225 44 33 46 /
44 91 00. Fax : 225 45 76 23.
Analyses microbiologiques. Hygiène alimentaire.
LPO, Lycée professionnel d'Odiénné
BP 638, Odiénné. Tél./Fax : 225 07 80
02 03 / 80 00 64.
Formation en transformation des produits
agricoles, en contrôle de qualité.
PPDEA Promexa, Projet de promotion
et de diversification des exportations
agricoles, Promotion des
exportations agricoles non
traditionnelles
16 BP 266, Résidence Nabil,
Rue du Commerce, Abidjan 16.
Tél. : 225 20 32 99 63.
Fax : 225 20 32 87 36.
Email : [email protected]
Appui-conseil aux entreprises, recherche
d'emballages adaptés, marketing.
42
Ghana
Recherche appliquées sur la conservation des
aliments. Appui technique aux entreprises.
Analyses. Amélioration de la qualité. Marketing.
Appui-conseil aux entreprises, amélioration de la
qualité, marketing.
GSB, Ghana standards board,
Ministry of Trade and Industry
PO Box MB 245, Accra. Tél. : 233 21 50
15 03. Fax : 233 21 77 60 92.
Analyses de produits alimentaires.
Institute of Industrial Research
PO Box M 32, Accra. Tél. : 233 21 775
202 / 552 144
Amélioration de la qualité. Innovation. Marketing.
Guinée
Laboratoire central de diagnostic
vétérinaire
BP 559, Conakry. Tél. : 224 45 30 50.
Fax : 224 45 20 47.
Email : [email protected]
Analyses de produits alimentaires.
PCPEA, Projet cadre de promotion
des exportations agricoles
BP 583, Conakry. Tél. : 224 41 14 61.
Fax : 224 41 12 97.
Email: [email protected]
Site web : Http://www.guinee-pcpea.com/
français/index.htm
Madagascar
CITE, Centre d'information technique
et économique
BP 74, Rue Samuel Rahamefy,
Ambatonakanga, Antananarivo 101.
Tél. : 261 20 22 253 86 / 22 630 71
Fax : 261 20 22 336 69.
Email : [email protected]
Documentation, appui-conseil.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
Laboratoire central d'analyse et
de contrôle des aliments,
Centre national de recherches sur
l'environnement, Ministère de la
Recherche scientifique
39 rue Rasamimanana, Fiadanana,
Antananarivo 101.
Tél. : 261 20 22 239 62 / 339 85.
Fax : 261 1 240 75.
Analyses organiques, minérales, de
composition. Contrôle des différents produits
alimentaires.
Institut pasteur
BP 1274, Antananarivo 101.
Tél. : 261 2 264 92 / 401 64 / 401 65 /
415 34. Fax : 261 2 284 04.
Analyse de produits alimentaires.
Mali
CAE, Centre agro-entreprise
BP 34, Korofina Nord, rue 124, Bamako.
Tél. : 223 24 11 09 / 24 11 10.
Fax : 223 24 11 09.
Email: [email protected]
Site web : http://www.agromali.com
Appui-conseil aux entreprises.
Laboratoire alimentaire
BP 1098, Bamako. Tél. : 223 22 39 14.
Fax : 223 22 24 33.
Analyses des produits alimentaires.
LCV, Laboratoire central vétérinaire
BP 2295, Km 8, Route de Koulikoro,
Bamako. Tél. : 223 24 33 44.
Fax : 223 24 98 09.
Email : [email protected]
Analyse de produits
(viande, lait, fruits et légumes transformés).
Bactériologie alimentaire.
LNS, Laboratoire national de la santé
BP 232, Bamako. Tél. : 223 22 47 70.
Fax : 223 23 22 81.
Contrôle de la qualité des aliments.
Analyses.
Maroc
Département technologies
alimentaires, INRA, Institut national
de la recherche agronomique
BP 415, Avenue de la Victoire, Rabat.
Tél. : 212 7 77 26 39 / 18.
Fax : 212 7 77 00 49.
Contrôle de la qualité des produits.
Mise au point de technologies de transformation
et de conservation des produits alimentaires.
Adresses utiles
Laboratoire d'essai
sur les emballages à Casablanca
Mauritanie
Cimdet, Centre d'information
mauritanien pour le développement
économique et technique
BP 2119 Nouakchott.
Tél./Fax : 222 29 28 82 / 25 87 38.
Email : [email protected]
Conseil en matière de choix d'emballages.
Institut supérieur scientifique,
Département de chimie
BP 5026, Nouakchott.
Tél. : 222 25 13 82. Fax : 222 25 39 97.
Contrôle de qualité des produits.
Tenmiya
BP 757 , Ilot O N° 146, Nouakchott.
Tél. : 222 25 19 01. Fax : 222 25 96 50.
Email : [email protected]
Conseil en matière de choix d'emballages.
Niger
Laboratoire de technologie
alimentaire, INRAN
BP 429, Niamey.
Analyses, contrôles.
Sénégal
Enda-Graf/PPCL
BP 13069. Dakar Grand-Yoff.
Tél. : 221 827 20 25. Fax : 221 827 32 15.
Email: [email protected] ;
[email protected]
Site web : http://www.enda.sn/graf
Appui-conseil.
Institut Pasteur
BP 220. 36, avenue Pasteur, Dakar.
Tél. : 221 839 92 01 / 8396 92 02 / 839
92 34. Fax : 221 839 92 10 / 822 70 52.
Email : [email protected]
ITA, Institut de technologie
alimentaire
BP 2765, Route des Pères Maristes,
Dakar Hann.
Tél. : 221 832 00 70. Fax : 221 832 82 95.
Email: [email protected]
Conseils sur le choix des emballages
alimentaires. Contrôles de la qualité des produits
alimentaires (aspects chimique, microbiologique
et phytosanitaire). Conseils en qualité industrielle.
Laboratoire HIDAOA, EISMV,
École inter-États des sciences et
médecines vétérinaires
BP 5077, Km 9, Route du Centenaire,
Dakar. Tél. : 221 834 33 54 / 834 04 45.
Fax : 221 825 42 83.
Analyse de la qualité des produits animaux.
LAE, Laboratoire d'analyses et
d'essais, École supérieure
polytechnique, Université Cheikh
Anta Diop
BP 5085, Dakar Hann. Tél. : 221 825 08
94. Fax : 221 824 37 11.
Email: [email protected]
Analyses microbiologiques, chimiques.
Formations.
Tchad
LRZV, Laboratoire de recherches
vétérinaires et zootechniques de
Farcha
BP 433, N'Djamena.
Tél. : 235 52 74 75 / 52 74 76.
Fax : 235 52 74 76.
Analyses de produits alimentaires.
Togo
DNTA ITRA, Division nutrition et
technologie alimentaire, Institut
togolais de recherche agronomique
BP 1242 et BP 1163, Lomé.
Tél. : 228 25 41 18 / 25 21 48.
Fax : 228 25 15 59. Email : [email protected]
Laboratoires de physico-chimie, mycotoxicologie
et microbiologie. Informations et conseils dans le
domaine des emballages. Contrôles et analyses
des produits alimentaires.
Centre technique de l'emballage et du
conditionnement de Tunis, Packtec
Cité El Khadhra, Rue Alain Savary,
BP El Khadhra, 1003 Tunis.
Tél. : 216 (1) 772 755.
Fax : 216 (1) 772 681.
Où s’informer sur la réglementation
en matière d’emballages
avant d'exporter vers la France
ou l’Europe
Secrétariat français du Codex
Alimentarius
Direction générale de la Concurrence,
de la Consommation et de la Répression
des fraudes (DGCCRF)
59 boulevard Vincent Auriol, 75703
Paris Cedex 13, France. Tél. : 33 (0)1
44 97 32 00. Fax : 33 (0)1 44 97 30 43.
CFCE, Centre français du commerce
extérieur
Direction des Produits agroalimentaires,
10 Avenue d'Iéna, 75783 Paris Cedex 16,
France.
Tél. : 33 (0)1 40 73 30 00 / 40 73 38 04.
Fax : 33 (0)1 40 73 39 79.
Email: [email protected]
Postes d'expansion économique,
auprès des services de l'Ambassade
de France dans chaque pays.
À consulter également
Guide sur les exigences de l'Union
européenne relatives à l'étiquetage et
à l'emballage des aliments
Guide très détaillé sur les aspects
légaux ou pratiques de l'étiquetage .
Etabli par le Service d'exportation du
Canada destiné aux exportateurs
canadiens, ce guide se révèle très utile
pour tous ceux qui veulent exporter
vers l’Europe.
http://sea.agr.ca/public/htmldocs/f1429.htm
Analyses. Hygiène.
ISN, Institut sénégalais
de normalisation
BP 4017, 3 rue Blanc, Dakar.
Tél. : 221 822 44 75.
Fax : 221 822 55 94.
Information sur les normes.
Tunisie
CTAA, Centre technique
de l'agroalimentaire
Conseil aux entreprises. Analyses microbiologiques, physico-chimiques, sensorielles.
Bulletin du réseau TPA, décembre 2000
43
DANS CE NUMÉRO
Appui-conseil sur les produits
alimentaires et/ou les
emballages. Analyse et
contrôle des produits
alimentaires. (et pages 42, 43)
Dossier : Les emballages
alimentaires
5. Emballer des confitures
au milieu de l’Afrique
7.
10.
11.
18.
21.
24.
27.
28.
30.
32.
35.
38.
39.
coût
Comme le produit,
l’emballage a un prix
Coût des sachets en polyéthylène : éléments de calcul
conditionnement
La mise sous emballage :
une étape où l’hygiène
est primordiale
Parcours d’une industrie au
Burkina Faso : La Savana
marketing
Étiquetage des produits :
attirer et informer
le consommateur
Difficultés et risques de
partager une marque commune
Commercialisation sous une
marque commune au Burkina
La petite histoire d’une
étiquette au Sénégal
réglementation
Réglementation, qualité et
contrôle des emballages
environnement
Les plastiques de recyclent
Pollution, élimination,
recyclage ou rénovation
Recyclage du plastique au
Cameroun : un projet innovant
Matières végétales au Bénin :
un potentiel d’emballages
biodégradables
! n°
3, décembre 1990. La commercialisation des fruits tropicaux.
! n° 4, juillet 1991. La transformation des oléagineux (1).
! n° 5, avril 1992. La transformation des oléagineux (2).
! n° 6, août 1992. Boissons fraiches traditionnelles.
! n° 7, février 1993. Épices et condiments pour sauces.
! n° spécial, octobre 1993, en collaboration avec le réseau Femmes
et développement. La transformation des produits agricoles, une
affaire des femmes.
Produits de cueillette au Sénégal. Mali : moulin à grain motorisé. FAO :
un plan d’action pour l’intégration des femmes dans le développement.
Mécanisation de la fabrication d’huile de palme au Bénin. Protéines
végétales. Les laitières Fulani au Nigeria. Matériel reconditionné.
! n° 9, septembre 1994. Arbres africains et cosmétiques.
Production de cosmétiques locaux. Huile de neem. Gamme au karité
de l’Occitane. Les ligneux des zones sèches d’Afrique. Chercheurs et
fabricants : liste d’adresses.
n° 10, juillet 1995. La promotion des céréales africaines.
Le séchage solaire au Burkina Faso. La production d’emballages en
Côte-d’Ivoire. Exporter vers l’Europe. Le Fade : un fonds d’appui
direct aux entreprises. Le Pame, au Cameroun : un programme d’appui
aux micro-entreprises.
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n° 11, décembre 1995. Le lait et les produits laitiers.
L'amidon aigre de manioc. Les Critt. Le coton glandless. Un fabricant
de jus de fruit au Bénin. La marque, un outil de communication. Le
Centre pour le développement industriel.
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n° 12, décembre 1996. Échanger les savoir-faire.
Des « bros » à base de céréales locales. Production de chickwangue au
Congo. Produire du vinaigre. Les indispensables études de marché. Des
emballages « made in Sénégal ». Exporter des produits biologiques.
L'association Max Havelaar. Le CCI. Des pistes pour financer un projet.
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n° 13, mai 1997. Les programmes d’appui aux entreprises.
Financer les activités et les projets : du crédit à l’accompagnement de
projets. Formation, appui technique et suivi-conseil : des aides à la réussite. La promotion des produits agricoles non traditionnels. La fabrication du beurre de karité : quelles technologies pour les femmes ?
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n° spécial, novembre 1997, compte rendu du séminaire de Ouagadougou. Le séchage des produits alimentaires à haute teneur en eau.
L'analyse du marché et la promotion des produits. Choix technologiques. L’emballage des produits secs. La qualité des produits.
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n° 15, mai 1998. Les farines infantiles.
Caractéristiques d’une bonne farine infantile. Mettre au point son produit, organiser sa production, garantir la qualité. Emballer pour vendre.
Choisir ses circuits de distribution et assurer la promotion.
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n° 16, mars 1999. Les emballages alimentaires (1).
Pourquoi emballer ? Les différents types d’emballages. Fournisseurs et
importateurs d’emballages par pays et par type d’emballage.
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Photo de couverture : Produits transformés du Bénin. Christiane Dardé.
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adresses utiles