Dossier : les emballages alimentaires (2)
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Dossier : les emballages alimentaires (2)
2000 N° 17 DÉCEMBRE u Bulletin du résea artenariat Technologie et p e en agroalimentair ) 2 ( s e r i a t n e m i l a s e g a l l a b m e s e l : r Dossie ! Coût Composantes économiques s Coût des sachet plastiques ! Conditionnement ordiale L’hygiène est prim treprise Parcours d’une en ! Marketing oduits Étiquetage des pr que Par tager une mar ! Réglementation le Qualité et contrô des emballages ! Environnement Les plastiques se recyclent risation Pollution ou valo s Matières végétale au Bénin Adresses utiles E n Afrique francophone, il n'existe pas de centres spécialisés dans le conseil en conditionnement et dans le contrôle des emballages. Nous dressons ici une liste (non exhaustive) d'organismes qui peuvent aider les entreprises dans leur recherche de mise au point du couple produit /emballage. Nous avons complété cette liste avec des adresses de laboratoires assurant des contrôles et des analyses de produits alimentaires et/ou pouvant donner des informations sur les normes requises à l’exportation. Bénin Cebenor, Centre béninois de normalisation et de gestion de la qualité Information sur les normes. Email : [email protected] Appui-conseil aux promoteurs sur les problèmes d'emballages et sur la qualité des produits transformés. Formation. CEAS/SAPE, Centre écologique Albert Schweitzer, Service appui aux petites entreprises, Laboratoire de qualité des produits alimentaires 01 BP 3306, Ouagadougou 01. Tél. : 226 30 23 93. Fax : 226 34 10 65. Email : [email protected]. Appui-conseil aux entreprises. CRSBAN-DBM-FAST, Centre de recherche en sciences biologiques alimentaires et nutritionnelles, Département de Biochimie microbiologie, Faculté des sciences et techniques, Université de Ouagadougou 03 BP 7021, Ouagadougou 03. Tél./Fax : 226 36 06 50. Analyses qualité des produits alimentaires. Dana, Direction de l'alimentation et de la nutrition appliquée, Ministère du Développement rural BP 295, Bd Lagunaire, Porto Novo Tél. : 229 21 26 70. Fax : 229 21 39 63. Email : [email protected] Analyses et contrôle qualité des aliments. Elaboration de normes suivant codex alimentaire. Appui aux transformateurs de produits alimentaires. DNSA, Département de nutrition et des sciences alimentaires, Faculté des sciences agronomiques, Université nationale du Bénin 01 BP 526, Cotonou. Tél. : 229 36 00 74 / 36 01 26 / 36 01 82. Fax : 229 31 35 59 / 30 02 76. Analyses qualité de produits et conseils, mise au point produits nouveaux. DPQC, Direction de la promotion de la qualité et du conditionnement des produits agricoles 01 BP 362, Cotonou. Tél. : 229 31 22 89 / 31 29 96. Fax : 229 31 53 76. Normalisation des produits agricoles et de leur conditionnement. Contrôle de la qualité et du conditionnement des denrées alimentaires d'origine végétale. Analyses physiques, chimiques et sensorielles des produits à l'exportation et à l'importation. Appui-conseil aux producteurs, aux transformateurs et aux négociants des produits agricoles sur les emballages et leur marquage. Burkina Faso Abac-Géres, Cellule agro-artisanale 01 BP 4071, Ouagadougou 01. Tél. : 226 36 26 30. Fax : 226 36 02 18. 2 DPVC, Service de la protection des végétaux et du conditionnement, Ministère de l'Agriculture 03 BP 7089, 03 Ouagadougou. Tél. : 226 32 47 46. DTA IRSAT, Département de technologie alimentaire, Institut de recherche en sciences appliquées et technologies 03 BP 7047 Ouagadougou 03. Tél. / Fax : 226 31 53 21. E-mail : [email protected] Appui-conseil sur le choix des emballages. Analyses sur la qualité et la stabilité des produits conditionnés (emballage et produit). CNTA, Centre national de technologie alimentaire BP 557, Zone industrielle, avenue Nyuminkwi, Bujumbura. Tél. : 257 23 25 85 / 23 25 86. Fax : 257 22 24 45. E-mail : [email protected] Conseil aux entreprises. Laboratoire d’analyses microbiologiques et biochimiques. Laboratoire de microbiologie alimentaire, Faculté d’agronomie, Université du Burundi BP 2940 Bujumbura. Tél. : 257 22 43 57 / 22 64 62. Fax : 257 22 64 62 / 22 25 00. E-mail : [email protected] Analyses microbiologiques. Contrôle de la qualité. Cameroun Agro-PME, Promotion des activités du système agroalimentaire et des PME BP 10087, Immeuble les Galeries, 114 avenue Kennedy, Yaoundé. Tél. : 237 22 16 57. Fax : 237 23 96 92. Email: [email protected] Appui-conseil. Apica, Association pour la promotion des initiatives communautaires africaines BP 2003, 4 rue des Écoles, Douala Akwa. Tél. : 237 37 04 04 / 37 43 24. Fax : 237 37 04 02. Email : apica.prodoc@camnet. Appui-conseil. Inspection de la qualité et de la métrologie, Ministère de l'Industrie CCET, Centre de contrôle et d'expertises techniques BP 3994, Douala. Tél. : 237 42 77 87. Fax : 237 42 77 87 Vérification de la qualité des produits. Conseil en qualité alimentaire. Relais national Procelos, s/c Coordination régionale Procelos/Cilss 03 BP 7049, Ouagadougou 03. Tél. : 226 33 31 73. Fax : 226 30 71 21. CPC, Centre Pasteur du Cameroun BP 1274, Yaoundé. Tél. : 237 23 10 15 / 18 03. Fax : 237 23 15 64. Email : [email protected] Burundi BBN, Bureau burundais de normalisation et contrôle de la qualité BP 3535, Bujumbura. Tél. : 257 22 15 77. Fax : 257 22 18 15. Élaborations des normes, contrôle de la qualité, certification, assistance aux entreprises. Documentation et information. Contrôles, analyses qualité des produits alimentaires. Faculté des sciences, Université de Yaoundé I BP 812, Yaoundé. Tél. : 237 31 92 87. Email : [email protected] Conseil. Analyses biochimiques et microbiologiques. Institut camerounais de normalisation BP 8707, Douala. Tél. : 237 40 29 81. Fax : 237 40 29 81 Suite de la liste des adresses utiles pages 42 et 43. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 Si vous écrivez à un membre du réseau pour demander conseil, soyez très précis dans vos questions. Indiquez clairement : " votre nom, celui de votre organisme ou de votre entreprise et vos coordonnées postales ; " les objectifs et le publiccible de votre organisme ; " l’activité principale de votre organisme ou entreprise ; " le problème spécifique pour lequel vous demandez conseil. Le cas échéant, donnez le maximum d’informations techniques sur l’activité en cours ou prévue : matières premières (quantité), produits finis, main-d’oeuvre, équipement (type et capacité), financements, marchés… ! Réseau TPA, c/o Gret 211-213 rue La Fayette F-75010 Paris. Tél. : 33 (0)1 40 05 61 69. Fax : 33 (0)1 40 05 61 10. E-mail : [email protected] ! Bulletin du réseau TPA décembre 2000, n° 17 Ce bulletin est financé par le ministère délégué à la Coopération et à la Francophonie. Responsable de la publication : Danièle Ribier. Dossier réalisé par Christiane Dardé. Ont participé à ce numéro : Cécile Broutin, Crépin Hilaire Dadjo, Aly Saleh Diop, Philippe Dudez, Didier de Failly, Farid Fnaiche, Joseph Hounhouigan, Vincent Nana, François Protte, J.-J. Robin, Khanata Sokona, Michel Taquet, Marie-Dominique Toé. Maquette créée par Solange Münzer. Mise en page : Hélène Gay. Assistante : Mariana Vincenti. Imprimé par Dumas, décembre 2000. Éditorial Tout vient à point à qui sait attendre ! De la patience vous avez du en faire preuve : depuis mars 1999, ce bulletin était annoncé comme complément au précédent bulletin n°16 consacré également aux emballages alimentaires. La plupart des articles étaient prêts dès cette époque, mais le secrétariat technique du réseau a dû faire face à diverses contraintes et n'a pu éditer ce bulletin comme prévu l'an dernier. C'est enfin chose faite maintenant et nous prions tous les auteurs de bien vouloir nous excuser pour ce retard dans la publication de leurs articles. Quant aux lecteurs, ils seront vigilants au fait que les articles datent de plus d'un an et que certains coûts mentionnés dans les premiers articles ne sont plus d'actualité. Ils demeurent par contre toujours intéressants en mesure relative. Le précédent bulletin présentait les différents types d'emballage, les contraintes liées au couple emballage/produit alimentaire, la demande exprimée par des entrepreneurs et l'offre en emballage dans les pays d'Afrique de l'Ouest et centrale. Il a été accueilli très favorablement par les membres du réseau TPA et son tirage est aujourd’hui épuisé. Nous avons reçu diverses remarques sur les sujets non encore traités : le conditionnement, l'étiquetage, la réglementation… Certains membres ont aussi manifesté leur préoccupation pour l'environnement et les incidences néfastes de la consommation croissante des emballages. Tous ces sujets sont abordés dans ce numéro. Pour prolonger les informations contenues dans ce dossier, nous avons inséré une liste, non exhaustive, d'organismes nationaux pouvant apporter des conseils sur les normes et la qualité des produits alimentaires emballés ; ainsi qu’une liste de laboratoires de contrôle et d’analyses. Nous invitons les membres du réseau à compléter ces adresses et à nous faire part de leurs réactions. Le Secrétariat du Réseau dossier Conditionner, étiqueter, recycler Choisir l’emballage adéquat pour vendre ses produits n’est pas une mince affaire. Outre les aspects techniques vus précédemment, il faut prendre en compte les considérations économiques, à savoir le coût des emballages eux-mêmes mais également des machines et équipements nécessaires pour assurer le conditionnement. Ensuite, tout l’art est de présenter son produit pour attirer le client et le fidéliser. 4 Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 Madame Dème, FWS. Pas facile, le parcours du « combattant » Emballer des confitures au milieu de l’Afrique Cette expérience congolaise date d'une quinzaine d'années mais le problème qu'elle soulève reste toujours d'actualité : Comment trouver l'emballage qui réponde à toutes les contraintes ? Il faut souvent faire preuve d'observation et de patience. A u milieu des années 80, le Centre Olame à Bukavu (SudKivu, R.D.Congo) a aidé un groupe de femmes à monter une petite entreprise de confiturerie, Arafruits. Le Kivu est en effet connu pour la qualité de ses fruits : maracujas, prunes du Japon, goyaves... et même fraises ! Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 Les marchés locaux de Bukavu et Goma étant assez réduits, les marchés à conquérir se trouvaient dans les grandes villes : Lubumbashi et Kinshasa. Le tout n'était pas de parvenir à produire une confiture de qualité à un prix compétitif, encore fallait-il trouver un emballage approprié pour transporter ces produits par avion sur de grandes distances. A cette époque, l'Unicef souhaitait aider des associations féminines à organiser des activités génératrices de revenus. Cette organisation internationale fit venir gratuitement d’Europe, un lot de ravissants pots en plastique « Tupperware » en forme de bol. 5 Des pots haut de gamme attirants ! Chacun connaît les qualités de ces pots : solidité, rigidité, fermeture parfaites. Seul inconvénient : ni la paroi ni le couvercle ne sont transparents, cela ne permettait donc pas aux client(e)s de voir la marchandise dans les magasins, et les incitait même plutôt à ouvrir les pots pour examiner ces confitures et humer leur parfum ! De plus, l'étiquetage étant encore fort artisanal à cette période des débuts, ce produit de qualité, aligné sur les étagères des alimentations à côté des jolis pots de confiture importés d'Europe, était franchement défavorisé. Mais il y eut un autre inconvénient : pour s'implanter sur le marché, Arafruits avait fixé les prix aussi bas que possible. Quelle ne fut pas la surprise des confiturières lorsqu'elles découvrirent que certaines clientes, souvent des femmes expatriées, achetaient leurs pots de confiture non pour le contenu mais pour le contenant : pour avoir à bon compte des pots « Tupperware » si difficiles à trouver à Lubumbashi ou à Kinshasa ! Certaines même jetaient carrément la confiture à la poubelle ! A ce train, le stock de pots « Tupperware » fut rapidement épuisé. Un enjeu pour les emballages : résister au transport aérien Les confiturières découvrirent alors à Kinshasa une usine qui produisait une large gamme de pots en plastique transparent. Elles choisirent un modèle en forme de ravier, très bon marché, et firent produire des étiquettes en quadrichromie illustrées de vues du Kivu. Ces raviers, très légers, s'emboîtaient parfaitement pour leur transport par avion de Kinshasa à Bukavu. Ainsi elles disposèrent d'emballages économiques et transparents, tandis que les étiquettes en couleurs mettaient les confitures en valeur. Ces raviers en plastique léger ne pouvant être stérilisés une fois pleins, ils étaient 6 remplis lorsque la confiture était encore très chaude. Une nouvelle difficulté survint pourtant : les raviers en plastique n'étaient pas assez rigides pour résister aux chocs des diverses manipulations dans les hangars d'aéroports et les soutes d'avions. Ainsi, quand les alimentations ouvraient les cartons, elles découvraient qu'un bon nombre de raviers avaient laissé couler confitures et miels. Plusieurs systèmes d'emballage furent expérimentés : les dégâts diminuèrent, mais ne purent jamais être totalement maîtrisés. Il n'est pas évident qu'un manutentionnaire dans un aéroport africain prête beaucoup d'attention à un logo indiquant le haut et le bas d'un carton ! Le verre, enfin la solution adaptée ! Une nouvelle prospection pour trouver des emballages adéquats, permit alors de découvrir qu'à Bujumbura, la capitale du Burundi voisin, une verrerie avait commencé à produire des pots à confiture et fournissait les couvercles métalliques. Ces pots en verre ne s'emboîtaient évidemment pas pour le transport, mais la distance à couvrir entre la capitale et l'atelier était assez courte (180 km); d'autre part une cartonnerie à Bujumbura produisait des cartons adaptés, avec 24 logettes en deux étages séparés par une plaque de carton. Mais cette verrerie, appartenant à un groupe brassicole néerlandais puissamment installé dans les pays des Grands Lacs, était habituée aux énormes commandes de bouteilles, et exigeait que les achats portent sur 50 000 pots au minimum ! Au prix d'un emprunt consenti par le Centre Olame, Arafruits parvint effectivement à commander 50 000 pots et un bon nombre de cartons. Il fut même possible de réduire les taxes d'importation à une dizaine de pour cents en recourant à une interprétation souple de certains paragraphes du tarif douanier national (cela exigea d'obtenir l'accord du gouverneur de province pour court-circuiter une procédure Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 complexe entre plusieurs ministères à Kinshasa, qui aurait pris au moins une année entière !). Par la suite, cette verrerie connut de sérieuses difficultés financières, qui la poussèrent à proposer ses pots en verre par lots de 1 000 pièces seulement. Nanti de son étiquette, et parfois même d'une bande de sécurité entre verre et couvercle métallique, un tel pot vide revenait à l'époque à Bukavu à 1,6 FF environ. Ces pots étant évidemment plus lourds que les pots en plastique, ils entraînèrent une incidence accrue du coût du fret aérien sur le prix de vente à destination. Mais supportant parfaitement la stérilisation et le transport, et étant complètement transparents, ils avaient bonne allure : des clients à Kinshasa et à Lubumbashi ont acheté ces pots de confiture Arafruits en pensant acheter des confitures importées ! Pendant plusieurs années, la confiturerie put ainsi expédier ses produits par avion et prospérer. D'autres confituriers, à Goma (NordKivu), se lancèrent d'ailleurs dans cette filière. Malheureusement les pillages de Kinshasa en 1991 virent s'enfuir beaucoup de familles européennes et s'envoler ainsi la clientèle. Les expéditions se réduisirent. Puis vinrent les guerres à répétition de 1996-1997 et mi-1998 : la confiturerie perdit une grande partie de ses stocks de matières premières (sucre) et de produits finis, ainsi qu'une partie de ses équipements. Les liaisons aériennes furent interrompues et le marché fut complètement bouleversé. Au Kivu même, les récoltes et les livraisons de fruits devinrent de plus en plus difficiles. Pour le moment, la filière est quasiment interrompue, en attendant des jours meilleurs... I Didier de Failly s.j., directeur du BEST N Contact : BEST (Bureau d'études scientifiques et techniques), Bukavu, Sud-Kivu, R.D. Congo. Adresse postale : c/o BP 3,Cyangugu, Rwanda. Fax (en Belgique): 32 (0)16 22 22 56. Email: [email protected] coût T Comme le produit, l’emballage a un prix enir compte des diverses composantes économiques Choisir tel ou tel emballage pour présenter ses produits a des répercussions sur le développement économique de l'entreprise. Le coût de l'emballage ne se limite pas à son seul prix d'achat. En effet, l'emballage, comme le produit, induit à chaque étape, depuis le conditionnement jusqu'à la bouche du consommateur, une série de dépenses qu'il faut prendre en compte dans le calcul du prix de revient du produit. L e coût de l'emballage pèse fortement sur le prix de revient du produit. On estime qu'il représente en moyenne environ un tiers du prix du produit, proportion pouvant aller jusqu'à 50 % selon les emballages. Ceci expliquerait le succès du polyéthylène qui reste l'emballage le moins cher (environ 620 Fcfa/kg de granulés au cours international). De nombreuses composantes entrent dans le calcul du coût d'utilisation d'un emballage : le coût de l'emballage lui-même, celui des machines utilisées (achat, amortissement et fonctionnement), celui des pertes en emballages et en produits alimentaires. La somme des coûts liés à l'ensemble des étapes de conditionnement permet de connaître le coût réel de l'utilisation d'un emballage. Emballage et étiquetage, coûts variables selon les matériaux Le coût d'un emballage proprement dit est celui de son acquisition. Ce prix d'achat varie selon divers paramètres : les caractéristiques des matériaux entrant dans sa composition, (par exemple, l'épaisseur en microns du sachet en PE1, la contenance de la bouteille en verre blanc et son mode de fermeture, etc.), le circuit d'approvisionnement utilisé (neuf ou récupération, importation Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 ou fabrication locale) qui influe aussi sur sa qualité, la technologie employée par le fabricant et les coûts de production liés à celle-ci, les quantités commandées (au-delà d'un seuil commandé, le fabricant peut baisser ses prix), les taxes à l'importation ou à la production qui varient selon les pays... À titre d'exemple, les prix en Fcfa d'emballages plastiques fabriqués au Sénégal sont de 145 F pour une bouteille en PE de 1 litre, 85 F pour une bouteille en PE de 33 cl et 18 F pour un bouchon de bouteille en PP2 ou PE. Les emballages verre importés sont de 250 F pour un bocal de confiture et 150 F pour une bouteille. À ce prix d'achat s'ajoutent les frais d'étiquetage. Que l'impression soit faite directement sur l'emballage (boîte métallique ou cartonnée, sachets plastiques ou papier) ou qu'il s'agisse d'un étiquetage séparé (étiquette collée sur l'emballage ou insérée dans celui-ci), cette composante représente pour les entreprises africaines des frais non négligeables. Le coût de préparation du cliché initial est assez élevé et il varie selon les matériaux d'emballage et la technique d'impression choisie (sérigraphie, typographie...). Selon les fournisseurs, il peut varier de 200 000 à 400 000 Fcfa pour une impression 1 2 Polyéthylène. Polypropylène. 7 coût Quelques prix hors taxes en francs CFA de sachets et bouteilles avec et sans impression au Sénégal Matériau Sachet PEBD (500 g) Bouteille plastique avec bouchon Caractéristiques Non imprimé Impression une couleur Impression deux couleurs 60 microns 70 microns 80 microns 6,36 4,60 8,65 7,50 − 9,98 7,20 à 7,98 9,50 8 à 10,65 1 litre 113 - 240 14 Source : Cepic, « Étude sur le conditionnement des produits agroalimentaires locaux. Rapport final », PPPL - Procelos, Sénégal, 1997. sur des sachets plastique. En plus, il faut calculer le prix de l'impression, variable également selon les supports. (Cf. tableau ci-dessus). Contrôles, stockage et conditionnement Viennent ensuite les coûts du contrôle de la qualité de l'emballage à sa réception et ceux liés au stockage des emballages vides et des produits finis (frais de local, matériel de stockage, éventuellement palettisation, main-d'œuvre et dans certaines entreprises, conditionnement de l'atmosphère). Pour le conditionnement, il faut tenir compte de la main d'œuvre employée, des charges de fonctionnement du matériel utilisé (électricité, gasoil, entretien et réparation) ainsi que de l'amortissement de l'investissement réalisé. Il ne faut pas oublier également les coûts indirects liés aux pertes : dégradations éventuelles de la qualité de l'emballage, pertes en emballages et en produits alimentaires conditionnés. Transport et distribution Ce coût inclut les charges aux différentes étapes de la vie de l'emballage : le chargement, le transport (lié au pourcentage d'occupation du volume disponible), la réception, l'entreposage et la mise en vente. 8 En Afrique, le transport des emballages n'est pas aisé du fait du mauvais état des routes et des véhicules. L'acheminement des emballages fabriqués dans la région ouestafricaine se fait par camion ou par train (par exemple, d'Abidjan à Ouagadougou). Les emballages importés des pays non africains arrivent par bateau dans les ports de Lomé, Abidjan, Accra, Cotonou… Leur transport vers les lieux de production est assuré ensuite dans les mêmes conditions que pour les emballages locaux. La tarification diffère d'un pays à l'autre. Pour le Burkina Faso, elle est calculée à la tonne et au kilomètre parcouru. Le coût moyen, hors taxes, par tonne et kilomètre varie de 19 à 46 Fcfa. Il faut y ajouter la TVA de 15 %. D'autres éléments de coût entrent en jeu : les frais d'assurance, le paiement des transitaires, ainsi que le crédit octroyé par le fournisseur qui peut s'accompagner du paiement d'intérêts. Si lors de son transport et de sa distribution, le produit fini est endommagé, cette perte peut peser lourdement sur l'entreprise, surtout si le produit est à forte valeur ajoutée. L'absence de retours pour cause d'avaries du produit est un indicateur du rapport qualité/prix de l'emballage ; à l'inverse, leur abondance est un signe que l'entreprise n'a pas choisi l'emballage le Les tarifs douaniers Les taxes appliquées par les services des douanes peuvent affecter fortement le prix des emballages, par deux voies : G les emballages produits localement à partir de matières premières importées (plastique, métal notamment) ; G les emballages importés par les transformateurs ou les revendeurs d'emballages peuvent grever fortement le prix de revient de l'emballage et du produit fini, ce d'autant que souvent ceux-ci importent en petites quantités. Au Burkina Faso, les emballages sont en principe taxés au taux de 56,65 % de leur valeur Caf (prix comprenant le coût de la marchandise, de l'assurance et du fret) selon la réglementation sur la taxation des produits importés. Il faut ajouter à cela la TVA de 15 % sur les emballages destinés à la consommation nationale alors que les exportations d'emballages ne sont pas taxées. Au Mali, les emballages plastiques importés sont taxés à 56,40 % de leur valeur Caf, les pots en verre à 27,65 % et les sacs en juste à 39,15 %. Au Sénégal par contre, les taxes sont moins élevées : 15 % pour les matières premières servant à fabriquer les films plastiques et 26 % de leur valeur Caf pour les films importés. Source : Ba, 1997. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 coût mieux adapté et a sans doute privilégié un emballage à prix réduit au détriment de sa qualité. Éliminer les déchets dus aux emballages Le problème de l'accumulation des déchets, provenant notamment des emballages, se pose de plus en Exemples de part du coût de l'emballage dans le prix de revient des produits sénégalais en % G G G G couscous : 4 % thiacry : 4 % arraw : 5 % sankhal et farine : 6 % plus. Le coût de leur élimination n'est pas encore pris en compte en Afrique, ni de façon systématique dans les pays du Nord. Quand il est considéré, il incombe aux fabricants d'emballages et aux conditionneurs, c'est-à-dire, entre autres, aux transformateurs de produits agroalimentaires. Mais bien souvent, cela provoque une augmentation du prix payé par le consommateur au bout de la chaîne. L'intégration de ce problème environnemental passe par la mise en place de règles et de législations nationales. En France, la loi impose aux conditionneurs qui mettent sur le marché des produits emballés, de reprendre leurs emballages ou bien de payer leur cotisation à ÉcoEmballages. I Christiane Dardé Cet article a été rédigé à partir de divers documents : G A. Ba, Étude sous-régionale sur l'emballage et le conditionnement des produits agroalimentaires locaux transformés. Projet régional de promotion des produits locaux du Sahel. Ministère du Développement rural et de l'Eau du Mali, CILSS-Procelos, novembre 1997, 28 p. G J. Boulanger, « Le rapport qualité/prix de l'emballage et son incidence sur la qualité du produit fini », in L'emballage des denrées alimentaires de grande consommation (Bureau et Multon, dir.), 1989, p. 708-719. G J.-B. Ouédraogo, Étude sur les alternatives d'un meilleur conditionnement des produits agroalimentaires au Burkina Faso. Comité national Cilss/Relais Procelos, 1996, p. 38. Quelques exemples de prix de l’emballage par rapport au prix de revient du produit (Burkina Faso, Mali et Sénégal) Matériau d’emballage Type d'emballage Produits Plastique Sachet 100 g Sachet en PE Sachet en PP Bouteille 1 l Barquette 100 g Boisson à base de fruits Lait et produits laitiers Céréales Fruits, légumes, viande Boissons, jus Miel Lait caillé Miel Lait caillé Pâte d'arachide Céréales et produits céréaliers Sirop Fruits séchés 10 1 à 25 4 à 25 25 30 à 40 25 25 20 25 à 30 30 17 à 25 15 50 Verre Bocal récupéré Bocal neuf Bouteille récupérée Bouteille neuve Confiture, pâte, conserve Confiture Sirop, jus et nectar Sirop 30 à 40 13 à 50 30 à 40 20 à 50 Métal Boîte divers formats Boîte divers formats Boîte de 5 kg (5/1) Concentré de tomates Jus de fruits Concentré de mangues jusqu'à 32 jusqu'à 33 30,5 Carton Carton pack importé Carton ondulé Boisson à base de fruits Fruits, légumes 71 14 à 22 Papier Sachet Farine sevrage 30 à 45 Rônier Barquette 100 g Fruits séchés Flacon en PVC Pot en PVC Prix de l'emballage / prix de revient du produit en % 50 Source : A. Ba, « Étude sous-régionale sur l'emballage et le conditionnement des produits agroalimentaires locaux transformés », ministère du Développement rural et de l'Eau, Mali / CILSS - Procelos, 1997. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 9 coût Point de vue du fabricant Coût des sachets en polyéthylène : éléments de calcul Le choix d'un emballage dépend de plusieurs critères dont le plus important est sans conteste la conservation qu'il offre au produit. Mais le coût est aussi un critère de choix important, surtout pour les petites entreprises des pays du Sud. L'emballage en polyéthylène est un bon compromis entre ces deux facteurs. L a fabrication d'un sachet polyéthylène imprimé se déroule en trois étapes : l'extrusion de la gaine, l'impression de la gaine préalablement traitée et le façonnage (mise en forme des sachets). Le prix d'un sachet en PEBD ou PEHD 1 est constitué du prix des résines, colorants, encres entrant dans sa fabrication et du coût de sa mise en œuvre. Cependant, ce prix évolue sensiblement selon qu'il s'agit de fabrication de séries importantes ou d'une fabrication limitée ou ponctuelle d'emballages personnalisés. Dans ce dernier cas, le coût est grevé par plusieurs facteurs, qui sont principalement : − la répercussion des frais de réalisation des typons (négatifs généralement fournis par celui qui fait la maquette du sachet) et des clichés photopolymères nécessaires à l'impression des sachets ; − les déchets matières au début de chaque étape de fabrication ; − les temps de préparation et de réglage. Ces frais, rapportés à un tirage limité, constituent un facteur important de hausse du coût total. Augmenter le volume de commande contribuerait à réduire significativement ces coûts, mais cette solution dépasse souvent les besoins et les moyens, limités, des petites entreprises. Le fabricant d'emballages pourra cependant, s'il préjuge favorablement de la solvabilité future de son client, lancer une fabrication conforme à son cahier des charges et autoriser des enlèvements partiels, c'est-à-dire parier sur la capacité de développement du produit et la fidélité de l'acheteur. Dans ce cas, il déterminera son prix de vente en répartissant les coûts (amortissement des clichés notamment) sur plusieurs commandes et prendra en charge les modifications ou le remplacement des clichés usés. Inversement, s'il estime que le risque est important (commande non renouvelée, faillite), il aura tendance à Structure du prix de revient d’un sachet léger (5 à 6 g) en PEBD Postes Matières mises en œuvre Coûts de production Clichés Total 10 Lancement 30 000 unités Lancement 300 000 unités 32 % 28 % 40 % -4% -7% - 37 % 100 % - 48 % Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 répercuter la totalité des coûts de départ sur la première opération. Cet élément est bien sûr déterminant dans le prix du sachet proposé à l'entrepreneur et peut expliquer les variations importantes entre plusieurs offres. L'exemple présenté dans le tableau montre la structure du prix de revient d'un sachet léger (5 à 6 g)2 en PEBD imprimé en deux ou trois couleurs et les économies susceptibles d'être réalisées en portant la quantité fabriquée de 30 000 unités (commande minimale de la plupart des industries plastiques) à 300 000 (quantité correspondant à peu près à l'amortissement du coût du cliché initial). Les coûts sont, on le voit, réduits de 48 % dans la seconde hypothèse, dont 37 % pour les seuls clichés. C'est dire si l'amortissement de ceux-ci est prépondérant dans la structure des coûts et son incidence forte sur la fixation du prix d'offre. En conclusion, à partir de cet exemple, on peut estimer que le prix d'achat par des petites entreprises de transformation de céréales de sachets, qui ont à peu près les mêmes dimensions et épaisseur, varie entre 9 et 11 Fcfa (2 000 et 2 500 Fcfa/kg) selon le fournisseur et même selon l'entrepreneur-client. I Farid Fnaiche N Contact : Simpa (Société industrielle moderne des plastiques africains), Km 18, Route de Rufisque, BP 977, Dakar. Tél. : 221 834 06 78. Fax : 221 834 41 90. 1 PEBD : Polyéthylène basse densité. PEHD : Polyéthylène haute densité. 2 À titre d'exemple, un sachet de 5 à 6 grammes correspond à peu près à un sachet de 15 cm sur 25 cm et d'épaisseur 70 à 80 microns. conditionnement U La mise sous emballage ne étape délicate où l’hygiène est primordiale Les opérations de conditionnement correspondent au nettoyage des emballages, au dosage, au remplissage, à la fermeture, à l'étiquetage et au stockage du produit. Elles se raisonnent en fonction d'un couple produit/emballage et il est difficile d'envisager ici tous les cas de figures. Cet article propose donc une présentation rapide des principales opérations avec quelques exemples détaillés. S elon qu'il s'agit de conserver des produits liquides, pâteux, pulvérulents ou solides, et selon le choix des emballages (sachets ou pots plastiques, bocaux ou bouteilles de verre, boîtes métalliques), les techniques de conditionnement utilisées seront différentes. Toutefois, un certain nombre de règles sont communes et il est nécessaire de les rappeler avant d'entrer dans les détails techniques. Les opérations de conditionnement constituent les dernières étapes des procédés de transformation. Leur déroulement doit se passer dans des conditions d'hygiène minimales. Des précautions sont à prendre dans l'utilisation des emballages, leur fermeture et leur stockage. La qualité du produit fini en dépend. Il serait regrettable d'annuler, par un manque de soins, tous les efforts mis en œuvre au cours de la fabrication du produit. Préserver la qualité sanitaire : une priorité Les produits liquides ou pâteux (lait, crème, jus de fruits, sirops, confitures, sauces, coulis de tomate…) sont particulièrement sensibles aux attaques microbiennes. Ils ont besoin de subir un traitement thermique (pasteurisation ou stérilisation) pour assurer leur conservaBulletin du réseau TPA, décembre 2000 tion. Ce traitement détruit par la chaleur les micro-organismes contenus dans le produit, afin d'en prolonger la conservation durant plusieurs jours voire plusieurs mois. Il a lieu généralement avant le conditionnement1. Les opérations de conditionnement qui suivent, doivent se dérouler dans des conditions d'hygiène strictes et garantir l'étanchéité de l'emballage, pour préserver les effets du traitement thermique. La plupart des problèmes de conservation de produits liquides ou pâteux, observés dans des entreprises, mettent en cause les opérations de conditionnement. Les sources de contaminations y sont nombreuses : mauvaise hygiène du personnel, nettoyage insuffisant des équipements, absence de nettoyage des emballages…Par contre, les produits à faible teneur en humidité (farines, fruits ou légumes séchés, biscuits) posent moins de problèmes au conditionnement car ils sont stables. Quelques règles simples permettent de limiter les risques de contamination au moment du conditionnement. Tout d'abord, il faut s'assurer du respect des règles d'hygiène par le personnel, qui doit porter une tenue de travail adaptée, une blouse, des 1 Selon les équipements et le procédé de fabrication, le conditionnement peut précéder le traitement thermique. C’est le cas par exemple des pasteurisateurs par immersion ou par aspersion de bouteilles en verre. 11 conditionnement Zones sensibles au développement des moisissures dans les pots à fermeture métallique gants et un masque. Ensuite, il faut veiller à la propreté de l'aire de conditionnement. Il faut s'assurer également que les surfaces de contact des points de fermetures des emballages soient parfaitement propres. Par exemple, pour les pots de confitures, il convient d'essuyer les bords des pots en plastique ou en verre, afin qu'il ne reste pas de produit entre le bord du pot et la capsule. La présence de produit à ce niveau représente, en effet, une véritable porte d'entrée pour les micro-organismes et l'emballage n'assure plus sa fonction protectrice. Enfin, il est nécessaire d'organiser les postes de travail dans le temps et dans l'espace. Il est particulièrement important de bien synchroniser les opérations de conditionnement et de pasteurisation (ou de stérilisation). Par exemple, pour les produits liquides ou pâteux, le poste de conditionnement doit être proche du poste de pasteurisation et du point de stockage des emballages vides. Les emballages doivent être nettoyés pendant le traitement thermique, juste avant leur remplissage et leur fermeture. Nettoyés trop longtemps à l'avance, les emballages risquent d'être à nouveau salis ; par contre s'ils sont nettoyés trop tardivement, le remplissage et la fermeture sont ralentis ce qui multiplient les risques de contamination durant le temps d'attente. Pour contrôler la qualité de ses produits et assurer un suivi de sa production, il est indispensable de conserver, à chaque fabrication, un ou plusieurs échantillons de produit 12 conditionné. L'observation de ces échantillons, quelques jours après la fabrication, permet de vérifier la bonne stabilité du produit. Il faut guetter l'apparition de moisissures sur les produits secs (farines, fruits séchés...), le gonflement des sachets ou bouteilles plastiques contenant des liquides (jus de fruits), les modifications de couleurs et d'aspects du produit (caillage du lait…). En cas de problèmes de conservation, dans le cas des liquides par exemple, une analyse microbiologique en laboratoire permet généralement de déterminer si le problème provient de la stérilisation ou de contaminations au conditionnement. lavés avec un détergent et de l'eau de Javel. Si les emballages sont achetés directement chez un revendeur, il est préférable d'adjoindre de la soude caustique, de laisser tremper au moins 24 heures, puis de rincer abondamment au moins deux fois avant utilisation. Une attention particulière doit être portée à l'état des goulots des bouteilles et des cols des pots en verre. Ecaillés ou endommagés, ils n'assurent plus une fermeture étanche des emballages. Ils ne doivent donc pas être utilisés. Avant le conditionnement, il faut encore rincer à l'eau, puis faire bouillir les emballages et les capsules pour les stériliser. Il faut également vérifier que les bouchons et capsules utilisés par l'entreprise s'adaptent parfaitement aux emballages de récupération. La solution parfois adoptée est d'importer des bouchons neufs. Les bouteilles et pots en plastique de récupération doivent être désinfectés à l'eau de Javel selon la même procédure. Changer les bouchons systématiquement. Utilisez de préférence des bouchons avec une languette « d'inviolabilité ». La languette se déchire lors de la première ouverture. Ce système garantit au consommateur que le produit n'a pas été ouvert auparavant. Emballages de récupération, précautions redoublées Les emballages neufs en verre sont chers et peu disponibles en Afrique, les emballages de récupération sont plus économiques. C'est pourquoi des circuits de collecte se sont mis en place un peu partout pour récupérer et réutiliser les bouteilles (bières) et les pots (confitures). De même, des bouteilles, des pots et des seaux plastiques sont réutilisés. Des précautions particulières sont à prendre au moment du nettoyage car l'entreprise ne sait pas quels produits a pu contenir l'emballage auparavant. En cas de doute sur le contenu précédent, il faut s'abstenir d'utiliser des emballages récupérés. Pour les emballages en verre, les bouteilles ou bocaux doivent être Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 LE PLASTIQUE Les emballages en plastique, en particulier en polyéthylène, faciles à fabriquer, sont les plus utilisés en Afrique en raison de leur coût peu élevé. Ils permettent de conditionner tous les types de produits liquides, pâteux ou secs. Ils se présentent sous forme de bouteilles, de pots ou de sachets. Conditionner en bouteilles ou en pots plastiques Les produits le plus couramment emballés dans les bouteilles et les pots plastiques sont les boissons aux conditionnement Pots plastique : comment éviter les moisissures sur les confitures ? Le défaut le plus courant des confitures emballées dans des pots plastiques est l'apparition de moisissures en surface. Lors du conditionnement, le pot se dilate sous l'effet du produit chaud. Le diamètre du pot devient alors légèrement supérieur à celui du couvercle. L'étanchéité n'est pas parfaite et les micro-organismes pénètrent à l'intérieur de l'emballage. Pour éviter ce problème, on peut déposer un papier de paraffine au dessus de la confiture avant de mettre le couvercle. Une deuxième solution plus sure, mais plus onéreuse, consiste à thermosceller un opercule d'aluminium ou plastique sur le pot avant de poser le couvercle. G Étiqueter en prenant soin de coller l'étiquette droite et proprement. Il est possible d'utiliser des bouteilles ou des pots pré-imprimés, mais ils reviennent plus chers à l'achat et nécessitent un volume de production important. G Stocker les pots et les bouteilles dans un endroit frais et sec, à l'abri de la lumière. Espacer les pots pour faciliter leur refroidissement Remplissage de pots de miel, Congo. Daniel Fra. Conditionner en sachets plastiques fruits, les sirops, les confitures et les produits laitiers (lait, yaourts). Les opérations à suivre sont les suivantes : G Laver les bouteilles ou pots et leurs bouchons à l'eau claire pendant que le produit subit le traitement thermique (désinfection à l'eau de Javel pour les emballages de récupération). G Remplir les emballages dès la fin du traitement thermique lorsque le produit est encore brûlant (fin de pasteurisation pour les jus de fruits ou le lait, fin de cuisson pour les confitures) La température du produit est alors supérieure à 85°C. A cette température, le produit est suffisamment chaud pour auto-stériliser l'emballage au cours du remplissage. Mais attention, les bouteilles et les pots plastiques se déforment sous l'effet de la chaleur. Pour empêcher ces déformations, le remplissage peut se réaliser dans des emballages maintenus dans une bassine d'eau glacée. G Fermer les emballages aussitôt remplis. Veiller à essuyer les goulots ou bords des pots pour éliminer toute éclaboussure de produit avant la fermeture. Les bouteilles et les pots sont fermés soit par une capsule ou un bouchon qui s'enfonce ou se visse sur le goulot de la bouteille, soit par un opercule en plastique ou en aluminium qui se soude ou se sertit. G Les pots ou bouteilles, dont le bouchon ou couvercle sont vissés ou qui ont un opercule soudé, peuvent être retournés ou couchés pendant 3 à 5 minutes afin que le produit chaud pasteurise le couvercle ou le bouchon. G Pour éviter la sur-cuisson, refroidir rapidement les bouteilles et pots dans de l'eau à température ambiante jusqu'à ce que les produits atteignent une température modérée (30 à 40°C). G Laver et essuyer les pots et les bouteilles. Thermoscellage d’opercules aluminium sur pots plastique (MLB) Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 L'utilisation des sachets plastiques concerne deux catégories de produits très différents : les produits secs comme les farines ou les semoules ; et les produits pâteux ou liquides comme la confiture, les yaourts ou le lait et les jus de fruits. Si, quelque soit le produit, certaines opérations du conditionnement sont identiques, d'autres sont à considérer de façon distincte. Les sachets plastiques s'utilisent directement sans nettoyage ou lavage. Il est cependant nécessaire de prendre des précautions pour l'entreposage des sachets vides. Ils doivent être conservés dans leurs cartons d'origine et protégés contre la poussière et l'humidité. Dans le cas des produits pâteux ou liquides, le conditionnement suit immédiatement le traitement thermique. La principale difficulté est la déformation des sachets plastiques sous l'effet de la chaleur. Les sachets se déforment lors du remplissage à chaud car l'épaisseur des sachets couramment employée est faible (généralement 60 microns). La fermeture devient alors difficile et la présentation du produit se dégrade. Les sachets en polyéthylène épais (80 à 100 microns d'épaisseur) résistent mieux à la chaleur à condition d'être manipulés avec précaution. Certaines matières plastiques multicouches sont spécialement étudiées pour résister jusqu'à 120°C, mais ces matières sont rarement disponibles en Afrique et doivent être importées. 13 Le dosage est une opération très longue. La pesée individuelle de chaque sachet sur une balance est fastidieuse. Pour les produits secs pulvérulents (farines), la solution, adoptée par certaines entreprises, est de se fabriquer une « dose », mesure correspondant au poids de chaque produit à emballer dans une taille de sachet donnée. On gagne ainsi en rapidité et en précision. Pour les produits liquides et pâteux, le dosage peut se réaliser manuellement. Il existe des thermosoudeuses de petite capacité qui intègrent une doseuse. Les produits pâteux dont l'écoulement est plus lent que les produits liquides nécessitent des doseuses spécifiques. Elles sont plus onéreuses car elles comportent un piston puissant pour l'aspiration et le refoulement du produit. Pour fermer un sachet plastique, on soude les deux côtés du sachet par chauffage. La soudure doit être parfaitement étanche pour assurer la bonne conservation du produit. On vérifie la qualité d'une thermosoudure par une inspection visuelle. La largeur de la soudure doit être bien régulière, sans interruption et solide (en tirant dessus, on ne la décolle pas). Les sachets polyéthylène standard, que l'on trouve le plus fréquemment en Afrique, sont de faible épaisseur (40 à 60 microns). Il est souvent conseillé de réaliser deux soudures l'une à côté de l'autre afin 14 de garantir l'étanchéité de ces sachets. Plus le sachet est épais, plus la durée de chauffe doit être importante. Les thermosoudeuses possèdent généralement un bouton pour réguler la température et le temps de soudure. Pour les épaisseurs supérieures à 80 microns, il est conseillé d'utiliser une barre de soudure biactive qui chauffent les deux faces du sachet en même temps. Dans le cas des produits secs, la garantie de l'étanchéité de la soudure constitue le point sensible. En cas de soudure non étanche, il y a risque de réhumidification du produit et apparition de moisissures. Plusieurs solutions permettent de maîtriser ce risque. Si l'entreprise s'approvisionne uniquement en sachet en polyéthylène, il est préférable de prendre des sachets épais (100 microns). Par précaution, on pourra aussi conditionner le produit dans deux emballages plastiques, l'un contenant l'autre. Le produit sera ainsi protégé par une double épaisseur. La deuxième solution consiste à s'approvisionner en sachets plastique multicouches constitués de plusieurs films plastiques très fins superposés. Ces sachets présentent une meilleure étanchéité à la vapeur d'eau et une plus grande résistance mais ils sont parfois difficiles à trouver, et plus onéreux. L'étiquetage peut s'effectuer de trois façons. Les étiquettes papier glissées entre deux soudures ou entre deux sachets superposés représente la solution la plus économique. Les étiquettes autocollantes sont relativement coûteuses. Les sachets pré-imprimés améliorent considérablement la présentation du produit, même s'ils sont plus chers à l'achat (réalisation d'une maquette par l'imprimeur) et demandent des volumes de production importants. Les imprimeurs proposent cette prestation sous réserve d'une commande minimum (cf. article page 10). L'impression directe sur les sachets peut poser quelques problèmes techniques (voir encadré ci-dessous). Une fois remplis et soudés, les sachets plastiques sont fragiles, ils se percent et se déchirent facilement. Ils doivent être manipulés avec précaution. De plus, ils sont facilement attaquables par les rongeurs et les Thermosoudeuse manuelle. Dosage farine, Sodepal, Burkina Faso. Danièle Ribier. conditionnement L’encrage sur les sachets plastique Les sachets plastique imprimés posent deux types de problème. Soit l'encre n'adhère pas au sachet et s'efface, soit elle pénètre à l'intérieur de l'emballage. Pour favoriser la liaison encre/film, les films en PEBD et PEHD doivent subir, préalablement à l'impression, un traitement de surface. L'absence ou l'insuffisance de ce traitement favorise la migration en surface d'agents glissants (additifs incorporés au PE pour faciliter son extrusion) qui affectent son imperméabilité et l'adhérence de l'encre. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 conditionnement insectes. Ils doivent donc être stockés dans une pièce, réservée à cet usage, fraîche et peu humide. Il est recommandé de les stocker dans des boîtes ou bidons étanches. LE VERRE Équipements : des solutions à tous les prix À l'échelle artisanale, toutes les opérations sont manuelles. Le dosage se fait avec une mesure (verre, broc...) et le sachet est soudé avec une petite thermosoudeuse. Thermosoudeuse à pédale pour l’emballage des céréales en sachets plastiques Conditionneuse pour produits en sachets plastiques. Les thermosoudeuses pour les sachets en polyéthylène et les matériaux complexes (plastique/aluminium ou plastique/carton...) ne sont pas identiques. Les matières plastiques (polyéthylène, polypropylène...) fondent et collent. La barre de chauffe doit être protégée par un tissu Téflon. À l'inverse, les sacs complexes à base de papier, d'aluminium, de carton ne fondent pas, aucune isolation est nécessaire. Ils peuvent être directement en contact avec la barre de chauffe. Les soudeuses classiques fonctionnent avec une résistance chauffante restant en permanence à température de travail. Elles nécessitent un temps de préchauffage et consomment beaucoup d'électricité. La soudure par impulsion apporte des améliorations techniques. En effet, les soudeuses sont toujours prêtes à l'emploi, elles ne nécessitent aucun temps de préchauffage et ne consomment de l'électricité que pendant le temps effectif de la soudure. La soudure obtenue est parfaitement étanche, inviolable, discrète et ne nuit pas à l'esthétique de l'emballage. Dès la réouverture des mâchoires, aucun risque de brûlure accidentelle, la barre de soudure étant refroidie. L'opération ne dégage ni fumée, ni d'odeur. Quand la production devient plus importante, on peut utiliser de petits doseurs qui permettent de remplir plus rapidement les sachets. Des machines fabriquées localement commencent à apparaître. Les fabricants de sachets multicouches proposent des machines de conditionnement adaptées à leur emballage. C'est le cas de Doy pack, Prepack ou Tetra Pack par exemple. Ces équipements restent cependant assez coûteux à l'achat et en maintenance. Les bouteilles et les bocaux en verre s'utilisent pour emballer des produits liquides ou pâteux : jus de fruits, sirops, confitures, pickles, sauces, chutney, coulis de tomate … La principale caractéristique technique du verre par rapport aux autres emballages est sa sensibilité aux chocs thermiques. Les changements brusques de température provoquent l'éclatement du verre. Il convient donc de prendre des précautions tout au long des opérations de conditionnement (nettoyage, remplissage, refroidissement) pour limiter ce risque. Quel que soit le produit, la succession des étapes du conditionnement sont semblables : G Laver les emballages et leurs couvercles. Pour éviter les chocs thermiques, le nettoyage manuel ou mécanique doit respecter une progression dans la température de l'eau de lavage, la dernière étape se faisant avec de l'eau bouillante. Le chauffage à préalable des bocaux ou bouteilles évite les bris de verre lors du remplissage avec le produit brûlant. G Remplir les bocaux ou les bouteilles avec le produit encore en cuisson (température supérieure à 90°C, vérifiée à l'aide d'un thermomètre). À cette température, le produit est suf- Remplisseuse 6 becs. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 15 conditionnement bocaux retournés plus longtemps, la confiture pouvant prendre en masse. G Laver et essuyer les pots ou les bouteilles et les refroidir rapidement dans de l'eau à température ambiante jusqu'à ce que les produits atteignent une température modérée (30 à 40°C) pour éviter la sur-cuisson. Attention, ne pas utiliser une eau froide qui provoquerait un choc thermique. G Étiqueter en prenant soin de coller l'étiquette droite et proprement. G Stocker les pots ou bouteilles dans un endroit frais et sec, à l'abri de la lumière. Les espacer pour faciliter leur refroidissement Capsuleuse. fisamment chaud pour auto-stériliser l'emballage au cours du remplissage. Les micro-organismes qui peuvent rester, même après un nettoyage, sont alors détruits. G Peser un pot ou une bouteille remplis pour respecter le poids inscrit sur l'étiquette. Par la suite, on se repère au niveau de remplissage du premier échantillon pesé. Fermer les bocaux ou les bouteilles aussitôt pleins. G Retourner les emballages pendant 3 à 5 minutes afin que le produit chaud pasteurise le couvercle. Pour les confitures, ne pas laisser les Équipements : des solutions adaptées à toutes les capacités de production LES BOÎTES METALLIQUES Les opérations de conditionnement sont particulièrement longues, fastidieuses et mobilisatrices en main d'œuvre. À l'échelle artisanale, le lavage, le dosage, le remplissage et la fermeture sont manuels. Dès lors que la production devient importante, il est souhaitable de mécaniser certaines tâches. Par exemple, le lavage, le dosage/remplissage et l'étiquetage sont mécanisables avec des investissements modérés. Il existe des laveuses auto- Étiqueteuse. 16 matiques, des remplisseuses pour les liquides à 6, 8, 12 becs, des verseurs/doseurs pour les pâtes (confitures, pâte d'arachide), des étiqueteuses semi-automatiques qui permettent de gagner du temps et rendent le travail moins pénible. Enfin, pour les unités industrielles, des chaînes complètes prennent en charge le nettoyage, le dosage, le remplissage, la fermeture et l'étiquetage. Ces équipements travaillent à des cadences très rapides (plus de 5 000 bouteilles/heure). L'investissement est très important (plusieurs dizaines de millions de Fcfa) et ne se justifie que pour des unités de production de grandes capacités. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 Les boîtes métalliques servent essentiellement pour l'emballage des conserves stérilisées de poissons et de légumes. Les boîtes métalliques sont également utilisées pour l'emballage des produits liquides en particulier les boissons aux fruits, les fruits aux sirops (tranches d'ananas). Le choix des boîtes métalliques est important. Pour les grosses capacités, supérieures à 1 kg, il faut préférer les boîtes moulurées qui supportent mieux les fortes pressions au cours de la stérilisation. En cas de produit acide (cas très fréquent pour les jus de fruits et la tomate ), il est important de choisir un verni protecteur interne adapté pour éviter la corrosion des boîtes. Avec les emballages métalliques, le produit est d'abord conditionné puis stérilisé. G Laver systématiquement les emballages à l'eau très chaude avant leur utilisation. Vérifier la correspondance du corps et du couvercle. Vérifier que les boîtes ne soient pas cabossées. G Remplir les boîtes métalliques puis les sertir immédiatement. L'étanchéité de l'emballage est garantie par le sertissage qui consiste à conditionnement assembler mécaniquement le couvercle au corps de la boîte. Le sertissage est une opération délicate, réalisé à l'aide d'une sertisseuse. Il doit assurer une étanchéité totale aux liquides, aux gaz et aux micro-organismes. La sertisseuse doit donc être parfaitement réglée à chaque utilisation en fonction du diamètre des boîtes métalliques et de leur hauteur. G Après le sertissage des boîtes, les produits sont stérilisés dans de l'eau ou de la vapeur dans des autoclaves. G Les étiquettes sont collées sur la boîte manuellement ou à l'aide de machines adaptées. Les boîtes peuvent aussi être pré-imprimées, mais dans ce cas, la production doit être importante pour rentabiliser le coût d'impression de ces boîtes. La date limite de consommation est généralement poinçonnée dans le couvercle de la boîte à l'aide d'une marqueuse. Sertisseuse pour boîte ronde L'un des principaux inconvénients des emballages métalliques est la corrosion. Les conditions climatiques des pays tropicaux avec des températures ambiantes élevées et une forte humidité sont des facteurs favorisant la rouille. Les brusques changements de température sont également à l'origine de condensa- Contrôle d’étanchéité des boîtes métalliques Avant de commencer une fabrication, il est fortement recommandé de vérifier l'étanchéité des sertis sur une boîte d'essai afin de contrôler les réglages de la sertisseuse. Le test le plus complet consiste à décortiquer le serti (en faisant une coupe longitudinale) et à vérifier la dimension des crochets ainsi que leurs engagements. Ce test est très efficace mais demande une certaine habitude. Il peut être réalisé par un laboratoire. Il existe par ailleurs un contrôle peu coûteux et plus simple que le décorticage, mais qui s'avère moins fiable car les micro fuites sont difficilement détectables avec ce procédé. Il s'agit du test de mise en pression. On introduit, par l'envers de la boîte sertie, à l'aide d'un dispositif très simple (une pompe à vélo) de l'air sous pression à 2 bars. Puis on plonge la boîte dans l'eau. On peut alors détecter d'éventuelles bulles d'air révélatrices de la non-étanchéité du serti. Les fabricants de matériels vendent de tels systèmes à des prix très abordables. Le test de mise en pression tion de l'humidité sur les boîtes et favorisent la corrosion. Pour limiter ces problèmes, les boîtes doivent être essuyées après la stérilisation, puis stockées dans un endroit sec, aéré et à température constante. Les boîtes métalliques présentent des formes très variées : boîtes rondes, ovales, rectangulaires expansées, tronconiques... Le modèle le plus répandu est la boîte métallique ronde. Les formes particulières nécessitent l'emploi de sertisseuses adaptées. Il existe des sertisseuses manuelles et des modèles automatisés depuis le dosage jusqu'au sertissage. Les opérations de conditionnement présentées dans cet article correspondent au conditionnement primaire des produits. Il ne faut pas oublier les opérations de conditionnement secondaire ou tertiaire qui correspondent par exemple à la mise en carton puis en palette des produits en vue de leur transport. Dans la grande majorité des entreprises Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 africaines, ces opérations sont manuelles car les équipements existants sont très coûteux. I Philippe Dudez avec les contributions de Christiane Dardé, Michel Taquet et Cécile Broutin (Gret). Sources : Matériels et matériaux spécifiques aux industries agroalimentaires (chapitre 5 : « Techniques d'emballages »). Document de cours. Enitiaa, Ensia-Siarc, CNAM de Nantes, sous la responsabilité scientifique de F. Giroux, 1997. G Étude sur le conditionnement des produits agroalimentaires locaux, Cepic, Relais national du programme Procelos/Cilss, Sénégal, juin 1997. G Dossier d'information technique aux entreprises agroalimentaires, CTA, Réseau TPA, Gret, 1999. G Conserves traditionnelles et fermières, DGER, Gret, Éducagri Édition, 1998. G Documentation Franco Pack. G 17 conditionnement S Parcours d’une industrie au Burkina Faso urmonter les contraintes liées au conditionnement La Savana, société anonyme d'économie mixte de transformation de fruits et légumes, est installée à Bobo Dioulasso au Burkina Faso. Sa gamme étendue de produits nécessite une variété d'emballages adaptés qui posent chacun un certain nombre de problèmes. L'entreprise doit sans cesse surmonter des contraintes liées au conditionnement et innover pour aller de l'avant. C réée en 1977 dans le cadre de la coopération avec les PaysBas, l'entreprise d'État Savana produisait des jus de fruits en sachet « Doypack », du sirop de fruits en bouteille, du double concentré de tomates et de la pulpe de concentré de fruits en boîte de format 5/1. Son capital était de 150 millions de Fcfa. Sa restructuration en 1986-87 s'est traduite par la construction d'une unité complète de transformation de tomates et l'installation d'une ligne de conditionnement de jus de fruits en bouteilles verre et en boîtes métalliques. Le capital a été porté à 420 millions de Fcfa. Du fait du désengagement de l'État des secteurs productifs, la Savana est en voie de privatisation totale. Elle emploie actuellement 1 une soixantaine de personnes et représente un investissement de plus de 1,2 milliards de Fcfa. Par une opération « coup d'accordéon » (augmentation puis diminution de capital), son capital a été ramené à 104 millions de Fcfa. Une gamme variée d'emballages Sa gamme de produits est étendue : double concentré de tomate, jus de fruits (mangue, tamarin, ananas, mangue grenadille), concentré de fruits (mangue, goyave, papaye), sirop de fruits (tamarin, citron, 18 Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 menthe), confiture de fruits (mangue, goyave, papaye). Pour le conditionnement de ses produits, la Savana utilise cinq types d'emballages. Les emballages en métal et en verre sont dominants. Les emballages en fer blanc proviennent d'Italie, de Côte d'Ivoire et d'Espagne. Divers formats de boîtes sont nécessaires : − format 1/6, 1/2, 4/4, 2,5/1, 5/1 pour le conditionnement du double concentré de tomates ; − format 1/5, 1/4, 1/3 pour les jus de fruits (tamarin, mangue, manguegrenadille, pomme, ananas..) ; − boîtes de 5/1 pour la pulpe et le concentré de fruit (mangue, papaye, goyave). Les emballages en verre blanc ont été achetés par containers en France (et en ex-Tchécoslovaquie), mais actuellement, la Savana pourrait aussi s'approvisionner au Ghana, au Nigeria et au Cameroun. Trois formats de bouteilles sont utilisés : 30 cl pour le jus de fruit (mangue, tamarin, mangue-grenadille, ananas, pomme), 70 cl pour le conditionnement du sirop de tamarin et 100 cl pour divers sirops (tamarin, citron, menthe, bissap). Les pots de 37 cl contiennent la confiture de fruits (manque, papaye, goyave). 1 Les informations contenues dans cet article datent de septembre 1998 et peuvent s'avérer actuellement obsolètes (NDLR). conditionnement Les emballages plastiques sont achetés en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso : − casiers plastiques pour collecter la matière première (tomate, papaye, goyave, grenadille, liane goyine2) ; − casiers plastique avec séparation pour ranger les bouteilles en verre de jus de fruits ; − sacs polypropylène pour transporter la matière première (tamarin, oseille de Guinée) ; − fûts plastiques pour conditionner divers concentrés (citron, orange, tangelo − hybride pamplemousse/mandarine −, tomate, mangue). Les emballages en carton ondulé proviennent du Burkina Faso et du Mali. Ils servent pour le transport des produits finis en boîtes, pots et bouteilles. Les emballages multiples (style « Doypack ») ne sont plus utilisés actuellement. Difficultés techniques et accès difficile aux marchés occidentaux Sur le plan technique, la Savana rencontre quelques problèmes liés aux emballages : approvisionnement, étiquetage, matériel de conditionnement et conservation des produits. À cause de la cherté des emballages fabriqués localement et du niveau très élevé des quantités minimales de commande exigées par les fournisseurs, l'entreprise a dû trouver des sources d'approvisionnement éloignées en Italie, en France ou en Espagne. Les imprimeries locales produisent difficilement des étiquettes standardisées (couleur, format, grammage). Les sachets plastique ne sont pas étanches et, en outre, il est impossible de leur appliquer un traitement thermique sévère. Pour ce qui est des boîtes métalliques, les agrafes se détériorent. Le consommateur final utilise avec difficultés la boîte de jus sertie-sertie. En outre, la détérioration du vernis 2 Nom local du fruit de Saba senegalensis, à gros noyaux pulpeux. intérieur provoque le bombage de certaines boîtes de jus, double concentré de tomate et de fruits. Enfin, dans certains pots de confiture en verre, des moisissures se développent, à cause de l'écrasement excessif du joint de la capsule, notamment en cas de réutilisation de celle-ci. L'entreprise déplore l'absence de structure nationale de contrôle de 1a qualité des emballages. Concernant la vente de ses produits, l'entreprise a des difficultés pour accéder aux marchés européen et canadien. Pour le concentré de mangue conditionné en boîtes métalliques de format 5/1, les acheteurs exigent un conditionnement en fûts aseptiques de 200 kg environ chacun. De plus, les normes canadiennes relatives aux dimensions des diamètres des emballages étant totalement différentes des normes Coût des différents types d’emballages (juin 1998) Nature des emballages Coût de revient/unité en Fcfa Origine Observations Boîtes métalliques 5 kg format 5/1 550 Côte d'Ivoire Pour double concentré de tomates 2000 g 2,5/1 800 g 4/4 400 g 1/2 250 cl 1/4 451,18 206,42 129,89 130 Bouteilles verre 30 cl 100 cl 200 500 Ghana France Casiers plastique De récupération 8 000 Neufs 10 000 Côte d'Ivoire Burkina Faso Côte d'Ivoire Burkina Faso Pour collecte de matière première Pour collecte de matière première Burkina Faso Pour jus fruits Pour jus fruits Étiquettes Bouteille 30 cl Boîte 250 cl Sirop de fruits Double concentré de tomate Concentré de mangue 17 8 Capsules Ordinaires 5 Imprimées 7 Cartons Double concentré de tomate Jus en boîtes Sirop de fruits (verre) Concentré de mangue 5-8 10 10 Pour jus de fruits Pour carton Pour carton Ghana Côte d'Ivoire Ghana, France État neuf État neuf Livrés avec boîtes vides 205 250 Burkina Faso Burkina Faso Livrés avec boîtes vides Source : Société Savana, Bobo Dioulasso Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 19 conditionnement Conditionnement du double concentré de tomate. La Savana. européennes utilisées (Carnaud Metalbox), la Savana ne peut vendre sa tomate biologique au Canada. Les solutions résident dans l'investissement La Savana a finalement réussi à surmonter ses principales contraintes techniques en investissant dans des équipements et en adoptant des innovations. Pour éviter les problèmes liés à l'impression des étiquettes, elle a adopté la lithographie pour les boîtes de jus de fruits et de concentré de tomate. Afin de faciliter l'utilisation des boîtes de jus par le consommateur, un emballage de type « Easy Open » est désormais utilisé. Concernant les problèmes de fermeture des boîtes en métal, l'usage de la soudure électronique permet de contourner les difficultés liées aux boîtes agrafées. En outre, un analyseur semi-automatique de l'étanchéité des emballages métalliques a été acheté. Enfin, une ligne de reformage de boîtes 4/4, 2,5/1 et 5/1 a été installée, afin de réduire les coûts de transport. Par exemple, un carton de format 5/1 peut contenir plus de cinquante boîtes 5/1 aplaties mais seulement six boîtes 5/1 redressées. Pour limiter les pertes de distribution dues à la qualité des sachets Doypack, une ligne de conditionnement en bouteilles en verre a aussi été montée et l'emballage Doypack a été abandonné. 20 Malgré tout, la Savana a encore devant elle des obstacles pour lesquels existent déjà des pistes de solutions : − conditionner des jus de fruits en carton Tetra Pack®, en complément des bouteilles en verre pour diminuer le coût de l'emballage et aborder les marchés étrangers ; − conditionner les pulpes et concentrés de fruits en fûts aseptiques pour répondre aux exigences du marché d'aujourd'hui ; − conditionner le double concentré de tomate en emballage plastique souple pour diminuer le coût du produit fini ; − installer des tampons de bordage conformes aux normes canadiennes pour les boîtes 5/1. Des défis à relever Pour Monsieur Nana, directeur technique de la Savana, trois innovations ont été essentielles dans la résolution des contraintes posées à l'entreprise par les emballages de ses produits. L'utilisation de la lithographie présente plusieurs avantages : économie en main-d'œuvre (12 ouvriers), élimination des rebuts d'étiquetage, réduction du temps de production, obtention d'un emballage beaucoup plus attrayant que celui avec l'étiquette, réalisation du film une fois pour toutes, suppression de l'achat de colle. Ce qui signifie que la Savana dispose d'une machine spéciale et qu'au niveau du coût de l'emballage, des économies sont réalisées. L'installation de l'unité de reformage des boîtes en métal permet de commander des boîtes vernies, soudées et aplaties occupant moins de place dans les containers, d'où une économie importante réalisée au niveau du transport. La réutilisation des cartons, dans lesquels sont conditionnées les boîtes vides 1/2 et 4/4 qui arrivent à l'usine, permet une économie de cartons d'emballage. Conçus initialement pour contenir des boites vides, ils sont réutilisés pour conditionner le produit fini. L'investissement se limite à la confection d'une étiquette d'identification du produit et d'un intercalaire prévu dans la conception initiale du carton pour améliorer la stabilité de celui-ci. I Vincent Nana, directeur technique, Société Savana N Contact : Société Savana, zone industrielle, 1128 route de Banfora, 01 BP 492, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Tél. : 226 97 14 25. Fax : 226 97 20 90. Part de l’emballage dans le prix des produits finis (étiquettage inclus) Jus de fruits (verre) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26,2 % Jus de fruits (fer blanc) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33,3 % Double concentré de tomate (fer) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32,2 % Concentré de mangue (boîte fer blanc 5/1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30,5 % Sirops de fruits (verre) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56,9 % Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 marketing A Étiquetage des produits ttirer, séduire et informer le consommateur La présentation et l'emballage des produits ont évolué. Bon nombre d'entrepreneurs africains sont maintenant conscients que l'emballage n'a pas seulement le rôle de conserver et protéger le produit. Sa fonction marketing est de plus en plus importante et son ampleur va probablement s'accroître au rythme des besoins des consommateurs urbains. L'étiquetage est le moyen essentiel pour communiquer avec le client. P eu d'études en Afrique se sont intéressées à l'incidence de l'emballage sur l'acte d'achat et le comportement du consommateur face au surcoût lié à l'emballage. Toutefois on peut tirer diverses observations à partir des expériences d'entrepreneurs. Ainsi, l'emballage influence fortement la perception que peuvent avoir les consommateurs de l'aliment. Pour beaucoup, un bel emballage est synonyme de produit de bonne qualité. Or, cette notion est associée aux produits importés d'Europe, en particulier grâce aux emballages. Pour cette raison, les transformateurs cherchent à adopter les standards d'emballages de produits importés. Les consommateurs sont très sensibles à la qualité des produits. Le surcoût lié à l'emballage serait accepté à partir du moment où le produit est de bonne qualité (ces critères de définition restant à définir), même si les consommateurs recherchent naturellement le meilleur prix. L'emballage vise donc à séduire le consommateur. Matière utilisée, forme, couleur, graphisme sont autant de moyens de personnaliser l'emballage et d'attirer le client. La marque, nom sous lequel est vendu le produit ou un groupe de produits, doit être simple et facile à retenir (il s'agit en fait souvent du nom de l'entreprise). Pour exprimer la personnaBulletin du réseau TPA, décembre 2000 lité du produit et son individualité, ce nom sera présenté sous une forme graphique originale (le logo). Le langage graphique utilisé doit montrer les différents avantages, économiques, matériels ou psycho-sociaux dont le consommateur bénéficiera en achetant le produit, tout en l'informant sur les qualités spécifiques du produit. Des informations indispensables Quels que soient les pays, certaines mentions doivent figurer obligatoirement sur l'emballage (ou l'étiquette qui lui est associée) : − La dénomination de vente, information essentielle car elle permet au consommateur d'identifier le produit. Elle doit être la plus précise possible et ne doit pas être confondue avec la marque. Elle indique la nature de l'aliment contenu dans l'emballage (confiture de fruits, lait caillé sucré, sirop de tamarin...) et doit mentionner le traitement qu'il a subi (jus d'ananas pasteurisé, mangues séchées, etc.) ou l'état physique dans lequel il se trouve (en poudre, décongelé…) pour ne pas créer de confusion dans l'esprit du consommateur. Cette dénomination de vente peut être accompagnée d'une dénomination de fantaisie (« café de Niaouli », « confiture Grand-mère »…). 21 marketing − La liste des ingrédients indique tous les composants entrant dans la fabrication de l'aliment (matières premières, épices, additifs…) et présents dans le produit fini. Ces ingrédients sont énumérés dans l'ordre décroissant d'importance. Des exceptions existent essentiellement pour les boissons alcoolisées ou non. − La quantité nette indique la part consommable du produit (poids net égoutté pour les conserves, poids net de jus de fruit…). Elle est exprimée en unité de volume (litre ou ml) pour les produits liquides et les glaces, crèmes ou sorbets et en unité de masse (kg ou g) pour les autres produits. Elle n'est pas obligatoire quand elle est inférieure à 5 g (sauf pour les épices) ou à 20 g dans le cas des confiseries. − Les dates de consommation sont en principe sous la responsabilité du fabricant mais elles peuvent être fixées par décret (cas des laits, crèmes, œufs par exemple). Elles donnent la période durant laquelle le produit conserve ses propriétés (en rapport avec sa durée de vie ) et doivent aussi préciser ses conditions de conservation. La date limite de consommation (DLC) est nécessaire pour les denrées périssables (produits laitiers frais, viande, poisson, œufs, fruits en sachets…). Au-delà de cette date, leur consommation est dangereuse pour la santé humaine et le distributeur n'est plus autorisé à vendre l'aliment. La date limite d'utilisation optimale (DLUO) indique le délai au-delà duquel les qualités gustatives ou nutritionnelles du produit risquent de s'altérer, avec la mention : « à consommer de préférence avant fin… » ou « à consommer de préférence avant le… jour/mois/année ». Ce délai est l'année (produits dont la durabilité est supérieure à 18 mois), le mois et l'année (durabilité de 3 à 18 mois) et le jour et le mois (durabilité inférieure à 3 mois). Cette mention est notamment nécessaire dans le cas de produits se conservant beaucoup plus longtemps (conserves appertisées, céréales pour petit déjeuner, pâtes…). 22 Étiquette pour pot de pâte d’arachide. Société Agrifa, Sénégal. − Le numéro du lot de fabrication permet d'identifier facilement le produit (au sein d'un ensemble de denrées regroupées sous le même lot) en cas de défaut, recherche ou réclamation, selon un système mis en place par l'entrepreneur. Le lot définit la période de fabrication, le lieu, le processus de fabrication et le produit. Son numéro contribue à mettre en place un système de traçabilité et il peut être envoyé au fabricant en cas de problème. − Les coordonnées du fabricant ou du vendeur (transformateur, conditionneur ou importateur) peuvent être données en clair (nom et adresse) ou sous la forme d'un code ou d'une adresse précédé de « Emb » s'il s'agit du responsable du conditionnement. Se conformer aux législations de chaque pays Selon les législations nationales, d'autres mentions complémentaires peuvent être nécessaires : − l'estampille vétérinaire ou la marque de salubrité prouvant que le produit a été contrôlé par les services vétérinaires ou sanitaires du pays. Elle est obligatoire en France pour les produits animaux (viande, Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 lait, œufs, poissons, charcuterie…) ; − le degré alcoolique est obligatoire quand il est supérieur à 1,2 % d'alcool en volume ; − le lieu d'origine ; − le mode d'emploi si cette omission peut créer une confusion pour le consommateur (mauvais usage du produit par exemple). Enfin, les transformateurs souhaitant exporter, en Europe notamment, doivent connaître les mentions nécessaires, qui sont strictement définies par les textes réglementaires européens ou nationaux. Ne sont mentionnées ici que les plus importantes : − le code barre, très utilisé parmi la grande distribution, comporte treize chiffres (dans l'ordre : deux pour le pays, cinq pour le code fabricant ou distributeur, cinq pour identifier le produit et le dernier pour le contrôle), tous exprimés par une barre verticale d'épaisseur variable. Ces mini-étiquettes, lues par un appareil optique relié à la caisse du magasin, facilitent la tenue de la comptabilité et le calcul du chiffre d'affaires. − les signes officiels de qualité correspondent à un cahier des charges précis et régulièrement contrôlé par des organismes indépen- marketing dants. Ainsi en France, le logo « AB », agriculture biologique, s'applique à tous les produits contenant au moins 95 % d'ingrédients issus d'un mode de production utilisant des substances non synthétiques, c'est à dire sans produits chimiques ou de synthèse, que ce soit pour le travail du sol, les semences, les traitements, mais aussi au cours du processus de transformation. Par ailleurs, la certification de conformité aux normes internationales (Iso, International standard organisation) garantit que le fabricant respecte les règles d'hygiène et de qualité dans son processus de fabrication et qu'il se soumet à un contrôle régulier à cet effet. Le mode de fabrication peut être précisé (fabrication artisanale, industrielle) et peut être un signe de qualité (la confiture artisanale par exemple). − le logo « point vert », enfin, atteste que le fabricant participe à un programme de collecte et de tri des déchets d'emballage en vue du recyclage (exemple en France : Ecoemballages). Etiquetage et impression L'étiquette des aliments emballés est le support habituel de l'étiquetage, c'est à dire de l'ensemble des mentions réglementaires ou optionnelles. La plupart du temps, les entrepreneurs font fabriquer des étiquettes en papier par les imprimeurs de la place ou les réalisent eux-mêmes avec les moyens du bord (étiquette dactylographiée puis photocopiée). Dans d'autres cas, les mentions nécessaires sont imprimées directement sur l'emballage par le fabricant, selon les instructions données par l'entrepreneur. Mais cette solution Un suremballage qui informe le client Le marquage est également nécessaire si le produit doit être transporté. Il doit figurer sur les emballages de transport ou de groupage, avec les mentions suivantes : l'identification de la marchandise ; les indications légales pour les services de douane (origine et nature des produits, nom de l'expéditeur, poids net, etc.) ; le nom du commissionnaire en douane ; le port de débarquement et l'adresse de destination pour permettre l'acheminement du produit ; les symboles de sécurité, le système de préhension, les symboles de manutention et de stockage pour assurer la sécurité du transporteur et des intermédiaires. Ces indications doivent être facilement compréhensibles (dessins, symboles). paraît onéreuse au premier abord, le cliché initial étant très cher, ce qui décourage souvent les petites entreprises de recourir à cette technique pourtant avantageuse à moyen terme. Les principales techniques d'impression sont : Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 − la typographie ou offset (report) sec qui consiste à déposer la couleur sur le relief des caractères ou des clichés ; − la flexographie, variante de la typographie, qui a l'avantage de permettre l'impression sur n'importe quel support (polyéthylène, métal, carton, etc.) ; − l'héliogravure consiste à imprimer sur des supports peu ou pas absorbants (combinés aluminium et PE, etc.) ; − la sérigraphie permet d'imprimer sur tous les supports (bois, jute, verre, plastique ou carton). Les procédés d'impression s'améliorent dans les pays africains, même pour des tirages limités. Mais ils sont encore soumis aux aléas des productions (temps de séchage, qualité des encres) et des différences notoires subsistent entre les impressions réalisées sur place et celles des emballages importés. En effet, les étiquettes « locales » peuvent présenter de nombreux défauts : forme et graphisme peu visibles et non conçus pour la clientèle visée par le produit, nom du fabricant absent, dates de fabrication et de limite d'utilisation omises ou peu lisibles, impression de mauvaise qualité (l'encre s'efface en cas de stockage prolongé et après plusieurs manipulations ou, au contraire, salit les mains du consommateur par exemple dans le cas des boissons conditionnées en sachets plastiques). Finalement, l'emballage doit former un tout, qui permet à la fois de protéger, conserver et transporter le produit tout en informant et séduisant le consommateur. Désormais, l'un ne va pas sans l'autre : les consommateurs urbains attachent de plus en plus d'importance à la présentation du produit tout en recherchant une garantie sur sa qualité et son prix. L'emballage quel qu'il soit, a donc un avenir assuré. I Christiane Dardé 23 marketing D Céréales transformées au Sénégal ifficultés et risques de partager une marque commune L'emballage joue un rôle important car il est le support et le vecteur de la marque, c'est-à-dire de l'image du produit et de l'entreprise. Sans emballage, comment diffuser une marque ? Cette question se pose lorsque l'entrepreneur souhaite commercialiser ses produits à grande échelle. Pour cela, il faut des moyens qui dépassent souvent les potentialités d'une seule entreprise. Une solution : se regrouper pour vendre sous une étiquette et une marque commune, des produits de même catégorie transformés par plusieurs entreprises. Mais ceci ne va pas sans poser de problèmes, comme le montre l'exemple des céréales transformées au Sénégal. 24 E n principe, les entreprises mettent au point des produits qui satisfont les besoins des consommateurs tout en répondant à leurs capacités financières. Devant une offre de produits multiples, les acheteurs choisissent selon certains critères tels que la qualité, le prix, le prestige, etc., qui ne sont pas forcément perceptibles à leurs yeux. Aussi, les entreprises éprouvent-elles le besoin de faire reconnaître leurs produits par une marque. La marque se définit comme un moyen d'identification visuelle ou sonore d'un produit. Généralement, elle le met en valeur à partir d'évocations favorables pouvant être d'ordre linguistique (moyen de communication, familiarité accrue), sonore (mémorisation facile, choix d'un mot mais qui plaît) ou sécuritaire (garantie sur la qualité, le poids/volume, l'hygiène, le prix, etc..). L'ordre de priorité de ces critères dépend pour une large part de la stratégie adoptée par l'entreprise pour commercialiser ses produits. Il s'agira par exemple de décliner la racine d'un nom choisi pour de nouveaux produits afin d'élargir la gamme, ou bien de différencier le produit d'autres produits de même nature. La marque, mais surtout le visuel, est incontestablement le premier signe distinctif perceptible par le consommateur et le distributeur (particulièrement pour le marché populaire, du fait de l'analphabétisBulletin du réseau TPA, décembre 2000 me) et elle constitue, par ce fait, le premier lien entre le produit − via l'emballage − et ses utilisateurs. Tout produit est soumis au jugement de ceux qui le distribuent et de ceux qui le consomment. La marque est une manifestation de sa personnalité vis à vis des utilisateurs. Préserver l'autorité de la marque n'est finalement rien d'autre que conserver la meilleure image possible du produit concerné. La gestion de l'image est un processus : c'est un contrat passé entre le producteur et les utilisateurs d'un produit, mais sur des bases souvent variables (la qualité, le prix, etc.). Une entreprise seule n'a pas toujours les moyens de diffuser et de faire reconnaître une marque. Aussi, certaines entreprises se regroupent pour vendre, sous une étiquette et une marque commune, des produits de même catégorie. Une marque commune impulsée par un programme d'appui L'expérience au Sénégal de la marque de produits céréaliers Wowkong donne une idée des difficultés posées par ce partage d'une même marque par diverses entreprises. Au Sénégal en 1989, le Commissariat à la sécurité alimentaire, CSA, met en place un programme de transformation semi-industrielle de marketing céréales locales financé par la Coopération allemande. L'objectif est de proposer aux populations urbaines un produit de transformation primaire élaboré à partir de céréales locales, de bonne qualité, de longue durée de conservation et à un prix compétitif. Sur cette base, ce programme apporte un appui à plusieurs unités de transformation de céréales locales (quatre en 1989/90, puis dix en 1994, avec des financements d'autres bailleurs) pour fabriquer une gamme de produits distribuée sous la marque Wow-kong. Ainsi, distributeurs et consommateurs doivent percevoir les produits Wow-kong - mil décortiqué, semoule (sankhal), farine de mil (soungouf), un peu de maïs - comme un et indivisibles, c'est à dire présentant les mêmes dispositions commerciales. Au démarrage, l'approche du programme est technique ; elle porte sur la mise au point et la faisabilité de vente de produits secs en sachets et n'aborde pas le problème de leur développement. Pendant deux ans, il n'y a pas d'emballage spécifique, ni aucun support commercial. La troisième année, les entreprises ressentent le besoin de personnaliser leurs produits. Le choix de la marque se fait sans étude précise (le nom « Wow-kong » est d'ailleurs assez mal perçu car il a une connotation de « dureté ») et sans analyser non plus les avantages et inconvénients d'une marque commune. En 1994, le CSA commandite une étude pour comprendre les difficultés de pénétration du marché. Les pro- duits sont alors emballés dans des sachets en polyéthylène de 50 microns et conditionnés avec des volumes variables. Il existe au moins sept types de présentation du sachet Wow-kong. Le visuel adopté par toutes les unités est dominé par la couleur jaune. Le graphisme est composé d'une femme qui fabrique des granulés et tient un sachet à la main. Des inscriptions généralement manuscrites indiquent le nom de l'unité de production et le poids du sachet. Ces indications sont parfois illisibles ou tout simplement omises. Une qualité variable : la marque est dépréciée La présentation initiale a subi depuis de profondes modifications de la forme du dessin, des couleurs, de la présentation d'ensemble de l'étiquette et de la qualité de l'impression. Ainsi, il n'est pas rare de rencontrer sur un même marché des produits de même nature se présentant sous des aspects visuels légèrement différents et se prévalant chacun d'être porteur de la marque Wow-kong. Pour mieux connaître les opinions des acheteurs potentiels des produits Wow-kong et les raisons des changements au niveau du produit, le programme a mené des enquêtes auprès des consommateurs et des unités de fabrication. Ces tentatives de personnalisation des sachets, tout en gardant une partie du visuel selon l'engagement pris avec le CSA, sont liées au fait que les entrepreneurs essayent de se démarquer les uns des autres. En effet, la mauvaise qualité de certains lots de produits a affecté négativement tout l'environnement marketing des produits Wowkong. Une consommatrice dé-clare : « Quand j'achète des produits céréaBulletin du réseau TPA, décembre 2000 liers, je rejette d'emblée tous ceux emballés dans des sachets Wowkong car je sais que leur qualité n'est pas bonne. » Ainsi, le manque de sérieux de certaines unités de fabrication a rejailli sur l'ensemble des produits. Par voie de conséquence, l'étiquette qui symbolise les produits Wow-kong est devenue synonyme de mauvaise qualité et la marque s'est dépréciée aux yeux des consommateurs et des distributeurs au point d'être un facteur de rejet. De fait, les fabricants ont ressenti le besoin de se dégager de cette contrainte liée au nom de la marque qui freine la croissance de leurs ventes. Chaque unité a cherché à se particulariser pour éviter la sanction des consommateurs et des distributeurs. L'unicité de la marque a été rompue. Celle-ci suppose que les produits vendus ont les mêmes caractéristiques (présentation, goût, propreté) et un prix identique ou peu différent. Elle ne peut exister sans un processus de production identique (taux de décorticage, taux d'impuretés), une même attention à la qualité et une entente sur les prix. Une production uniforme difficile Dans le cas des produits Wowkong, on ne peut parler d'unicité du processus de fabrication. Plusieurs variables entravent l'uniformisation de ce processus au sein des différentes unités : − la qualité des matières premières : pour une même période, les opérateurs peuvent se retrouver avec des matières premières d'âges et de taux d'impuretés différents (approvisionnement individuel) ; − l'état parfois mauvais des outils de production dans certains ateliers ; − l'état des disques des décortiqueurs utilisés qui, avec le temps, aux dires des opérateurs, présentent rapidement des rendements décroissants. Neufs, ils décortiquent proprement en deux minutes ; au bout de quinze jours, il faut cinq minutes pour avoir le même niveau de décorticage et au 25 marketing bout d'un mois, le temps requis est de sept minutes. Aussi, pour gagner du temps et de l'énergie, certains fabricants n'hésitent pas à décortiquer toujours en deux minutes, au risque de faire du mauvais travail. Les produits décortiqués renferment alors du son, qui se retrouve finalement dans le produit moulu ; − l'inadéquation entre le rythme du moulin et du décortiqueur : souvent le décortiqueur a un débit plus faible et les opérateurs ont tendance à décortiquer moins pour gagner du temps. Dans l'ensemble, les soins accordés au processus de fabrication par les opérateurs varient d'une unité à une autre (variation notamment dans l'attention donnée au pré-nettoyage et au tamisage). Les consommatrices ne s'y trompent pas : « D'une semaine à l'autre, le sankhal Wow-kong que j'achète au marché de notre quartier change de qualité ; tantôt il est propre, tantôt il renferme beaucoup de son et de petites pierres » affirme une femme. Cette appréciation montre clairement qu'il y a un manque d'homogénéité dans le processus de fabrication des produits Wow-kong. D'ailleurs, un opérateur avoue que cette distorsion peut même se rencontrer à l'intérieur d'une unité. Les caractéristiques techniques d'un produit donné, le sankhal par exemple, ont subi des mutations d'une unité à l'autre. Or, la marque Wow-kong étant commune à tous les produits sankhal des différentes unités, les consommateurs et les distributeurs se sont retrouvés avec un produit jugé techniquement instable. Le doute, la méfiance et finalement le rejet de l'ensemble des produits distribués sous la marque Wow-kong se sont installés. Dès lors qu'il s'agit de partager la marque, les produits de toutes les unités doivent être au même niveau qualitatif de production. Or, en réalité, les opérateurs ne sont pas en mesure de garantir cette unicité de la qualité des produits. Même la particularisation des étiquettes par le nom des différentes unités ne semble pas apporter la solution idoine. Absence de politique commune de prix Par ailleurs, sur le plan de la distribution, il est apparu un enchevêtrement entre les divers réseaux, de sorte que les produits Wow-kong se dressent les uns contre les autres, présentant l'image de produits concurrents. Dans un même quartier, le sachet d'un produit Wow-kong Marque commune : autres exemples sénégalais Au Sénégal, en 1995, un autre programme de promotion des céréales locales, le PPCL, financé par l'Union européenne, a adopté une autre démarche concernant la marque des nouveaux produits céréaliers commercialisés. Des réunions de consommateurs ont été organisées par le bureau d'études Iris pour réagir sur un ensemble de noms et de couleurs possibles et faire ressortir leurs préférences. Les résultats de ces consultations ont été proposés aux entrepreneurs de la transformation. Le projet les a ensuite laissé choisir leur marque, a financé la recherche de design pour chaque entreprise (par collaboration entre le bureau d'étude et l'entrepreneur) et a ensuite opté pour une promotion générique des produits céréaliers en sachets, en montrant les divers sachets des entreprises. À Dakar également, le GIE Safna, de productrices de sirop de gingembre et bissap, a opté depuis plusieurs années pour une marque commune. Les femmes voient dans l'adoption d'une marque commune un avantage pour promouvoir leurs produits et pour l'achat groupé de l'emballage qui permet d'en diminuer le coût. Elles rencontrent moins de problèmes que les unités de produits Wong-kong car la demande est très importante par rapport à leur volume de production. De plus, les marchés visés par les différentes unités sont géographiquement distincts. 26 Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 peut se vendre à des prix variables d'une boutique à une autre. En effet, les opérateurs ont des coûts d'approvisionnement en matières premières généralement différents et ceux qui bénéficient des coûts les plus bas n'hésitent pas à vendre leurs produits à un prix inférieur à celui des autres. Là où certains opérateurs font de la distribution en gros, d'autres procèdent à des ventes aux commerçants détaillants. Cette situation est allée jusqu'à créer des relations conflictuelles entre opérateurs qui auraient dû plutôt travailler ensemble. Aujourd'hui, beaucoup d'unités ont disparu ou sont en reconversion vers de la prestation de services. De dix entreprises présentes en 1996, seules quatre fonctionnent encore, dont deux avec des niveaux importants de vente et deux avec des niveaux très faibles. Certaines ont gardé le visuel des produits Wowkong, d'autres l'ont complètement changé. Mais le problème est moins aigu maintenant car les unités restantes ne sont pas en concurrence, elles sont positionnées sur des marchés différents en terme de produit ou géographiquement. Dans cet exemple sénégalais, les individualités des opérateurs, travaillant chacun selon leurs convenances, ont contrecarré les objectifs du programme. La solution à moyen et à long terme serait l'abandon de la marque commune. Chaque opérateur devra alors disposer d'une marque qui lui sera propre. Tout opérateur qui manquera de soins verra sa marque désavouée par les consommateurs et les distributeurs. Il se créera ainsi un marché sélectif du point de vue de la qualité des produits offerts. Une telle mesure peut contribuer à stimuler les transformateurs pour fournir une production de qualité. I Aly Saleh Diop, Cabinet Iris Cécile Broutin, Gret Sénégal Contact : Institut de recherches et d'investigations par sondage, BP 1757, Dakar, Sénégal. Tél. : 221 822 10 78. Fax : 221 822 37 91. E-mail : [email protected] N marketing Commercialisation sous une marque commune au Burkina Faso. Les avis sont partagés... G Voici ce qu'en pense Mme Toé de Djigui Espoir, entreprise burkinabè, qui a répondu à nos questions : Vos produits ont-ils une marque ? Utilisez-vous un logo reproduit sur vos emballages ? Nous n'avons pas de logo sur nos emballages. Nous utilisons des étiquettes imprimées que nous découpons et plaçons nous-mêmes dans les sachets. Elles sont saisies à l'ordinateur au prix de 500 Fcfa (il y a une série de quatre étiquettes par feuille A4 qu'on fait photocopier chaque fois). Avec la thermo-soudeuse, on différencie la partie étiquetage de la marchandise : l'étiquette est placée en haut du sachet, entre deux soudures. Il nous arrive d'utiliser des sachets de 500 g Palsec (Produits alimentaires séchés), le logo d'Abac-Geres, à l'occasion de notre participation à des foires. Mais en vérité, nous emballons rarement dans Palsec, car le logo des sachets est trop voyant par rapport au nom Djigui, qui est porté de façon minuscule sur l'étiquette. Chaque association utilisatrice du logo en fait autant. C'est davantage pour bénéficier de la subvention d'Abac, car le prix du stand d'exposition nous coûte moins cher, que pour économiser sur le prix des emballages, qui reviennent dans ce cas deux fois plus cher (3 000 Fcfa les 100 sachets Palsec contre 1 600 Fcfa pour ceux de Fasoplast. L'avantage, c'est tout de même que Palsec est un label connu du grand public : tout de suite, on sait qu'on a affaire à des produits séchés et certifiés bons. Le public est intéressé. G Abac-Geres répond maintenant à nos questions : Comment est organisée l'utilisation du logo Palsec ? Y a-t-il un contrôle des produits vendus sous le logo Palsec par les groupements ? Chaque groupement achète le sachet Palsec au prix coûtant chez nous au même prix d'achat que chez Fasoplast. Il y a en réalité deux types de sachets Palsec : ceux avec le logo "céréales" imprimé dessus en noir-blanc pour les céréales, en polyéthylène, allant de 500 à 1 000 g coûtent 21 Fcfa et 28 Fcfa. La différence de prix avec les emballages de Djigui s'explique par l'épaisseur du sachet, le coût de l'impression, la taille du sachet. Le sachet Fasoplast à 16 Fcfa qu'elle utilise est en PE simple non imprimé. Les sachets polyéthylène sont assez satisfaisants pour la conservation des céréales transformées, ce d'autant que l'écoulement du produit est rapide. Sa consommation va de quelques jours à trois maximum. Les sachets Palsec avec le logo "fruits et légumes" imprimé dessus, en noir-blanc sont en polypropylène ; leur taille est plus petite car les quantités par sachet varient de 25-50 à 300-400 g. Ce type de sachet convient mieux que le polyéthylène pour ce type de produit car la durée du stockage peut facilement atteindre plusieurs mois (voire six ou neuf) pour certains produits. Le coût du sachet est effectivement de 30 Fcfa, voire 35 Fcfa s'il est plus grand. Dans le passé, nous avions également fait des sachets en polypropylène, avec une impression du logo Palsec en quatre couleurs plus attrayant que le noir-blanc mais qui revenait plus cher (de l'ordre de 2 Fcfa par couleur). Mais l'impression s'abîmait assez facilement après quelques manipulations (en noir et blanc, le problème est moindre) par les producteurs ou les clients, ce qui donnait très vite une mauvaise impression du produit et n'attirait plus le client. D'ailleurs, ce problème est accentué par les transformateurs eux-mêmes… En effet, pour stocker et transporter leurs sachets sur les points de vente, ceux-ci utilisent le plus souvent des cartons de récupération de tailles diverses ou des sacs de 100 kg ayant contenu des céréales. Les produits sont empilés sur une hauteur trop importante, ce qui accentue ce problème. Les raisons sont d'ordre économique car les cartons fabriqués par la Sonaceb doivent coûter aujourd'hui plus de 500 Fcfa l'unité. Ceci, il ne faut pas tout mettre sur le dos de l'emballage. Il y a un effort à faire à ce niveau pour la plupart des petits promoteurs. Pour différencier ses produits, chaque entreprise utilise une étiquette qu'elle insère dans le sachet en haut entre deux soudures. Nous ne faisons pas pour le moment un contrôle régulier des produits utilisant le logo Palsec. Cependant, si nos animatrices constatent des produits Palsec de mauvaise qualité, nous incitons l'entreprise concernée à retirer ces produits pour les conditionner dans un autre emballage. Si celle-ci ne change pas, nous ne lui fournissons plus de sachets Palsec. Pour ce qui est de l'étiquette Djigui, l'association a la réputation d'avoir de bons produits et devrait faire un effort pour améliorer la présentation de ses étiquettes afin que le nom Djigui soit plus visible avec, peut-être, un logo qui attirerait plus facilement l'œil des clients. Il faut savoir que dans les points de vente, il y a une demi-douzaine de produits similaires provenant de différents producteurs, plus ou moins bien rangés, voire empilés les uns sur les autres, et dont la qualité est parfois moindre que celle des produits Djigui. Le client n'a pas toujours le temps de tous les regarder et de chercher le produit Djigui ; parfois, il achète un dégué par exemple, en pensant que c'est un produit Djigui et il est déçu car le produit originaire d'une autre unité n'a pas les qualités attendues. Interview mené par Crépin Hilaire Dadjo, Jade/Syfia, Burkina-Faso. N Contact : Mme Toé, Djigui Espoir, 01 BP 193, Ouagadougou 01, Burkina-Faso. Tél. : 226 34 05 75. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 27 Boissons artisanales au Sénégal marketing produire La petite histoire d’une étiquette Tout commence en 1989, lorsqu'une campagne dans les journaux sénégalais dénonce la mauvaise qualité de l'eau et des boissons traditionnelles − bissap, tamarin, jus de pain de singe… − vendues par des femmes dans la rue, dans des sachets plastiques simplement noués. Le Gret et Enda Graf décident alors de s'associer pour étudier dans le détail ce secteur et tenter d'en améliorer et diversifier la production. L ' enquête auprès des produc- trices de boissons débouche sur la formation de huit femmes en 1991, assurée par l'ITA (Institut de technologies alimentaires). L'approche est essentiellement technique (règles d'hygiène, amélioration des procédés, fabrication de sirops et confitures) et la formation ne concerne que des femmes alphabétisées, qui ne sont pas toujours celles qui produisent directement. Deux ans plus tard, le bilan n'est pas très positif : deux femmes seule- 28 ment produisent régulièrement des «jus », mais en petites quantités. L'approche initiale est alors remise en question et il est décidé de mettre l'accent sur les aspects commerciaux. L'ITA forme à nouveau neuf femmes, cette fois toutes productrices de jus, et celles-ci forment elles-mêmes seize autres transformatrices de leurs quartiers. Avec ce groupe, commence une réflexion sur la commercialisation : on discute présentation, marque et étiquette. Un nom est choisi : « Safna » (« bon goût » en wolof). Un graphisme simple est retenu et l'étiquette est réalisée avec les moyens limités du programme. Photocopiée, elle sera collée sur les bouteilles en plastique et les bocaux en verre de récupération, ou insérée en Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 haut du sachet de jus, entre deux soudures. Au bout d'un an, de nouveaux moyens sont mobilisés et permettent, dans un premier temps, d'organiser des réunions de consommateurs. Quelques critiques sont portées sur le goût de certains produits (trop sucré, un peu amer…) qui sont cependant dans l'ensemble bien appréciés. Mais c'est surtout l'emballage qui est remis en question. Les critères de choix des produits évoqués par les consommateurs sont d'abord l'hygiène et la conservation, ensuite, le prix et la présentation. L'emballage est un indicateur de ces critères. Or, l'emballage actuel ne rassure pas les consommateurs et n'est guère attrayant. Ceux-ci font de nombreuses remarques : « la présentation est importante parce qu'elle informe sur les soins apportés à la réalisation du produit », « l'emballage me fait penser à un travail artisanal et j'ai des doutes sur la qualité des produits », « une étiquette en couleur qui m'informerait sur les produits utilisés donnerait un caractère plus moderne et sérieux », « les coordonnées du producteur devraient être indiquées ». Le nom du produit est apprécié, mais pas l'image du pouce levé, ni celle ,,du verre (sur les étiquettes de jus), qui ne signifient rien pour les consommateurs. Les problèmes techniques ont été résolus grâce au suivi d'un agent de l'ITA. Mais une enquête auprès de distributeurs confirme l'avis des consommateurs : il faut revoir l'emballage ainsi que le prix. De nouvelles étiquettes sont alors conçues, toujours réalisées avec les moyens disponibles : dessin, ordinateur et photocopies noir et blanc. Certaines productrices colorent manuellement les étiquettes de sirops et de confi- marketing produire tures. Les bouteilles de récupération sont abandonnées au profit de bouteilles en plastique neuves achetées en gros (voir encadré) auprès d'une société de la place. Le produit semble mieux répondre aux attentes des distributeurs et des consommateurs mais les femmes ont encore du mal à vendre de grande quantités. En 1996, un programme de valorisation des savoir-faire agroalimentaires locaux (Aval), piloté par le Cirad et la Faculté des sciences agronomiques du Bénin et financé par la Coopération française, permet d'engager la formation d'un nouveau groupe de femmes à Kaolack (200 km de Dakar). Elle est assurée par les femmes du GIE Safna de Dakar. Dans ce cadre, un consultant spécialisé délivre une formation « marketing » pour l'ensemble des deux groupes. Les femmes acquièrent ainsi des techniques simples de démarchage commercial et apprennent comment valoriser toutes les occasions qui se présentent dans leur quartiers : manifestations sportives ou culturelles, cérémonies familiales et religieuses. La mise en œuvre du programme Aval fournit l'occasion de revoir encore les problèmes d'emballages. Pour les jus, le consultant conseille un sachet imprimé d'une seule cou- leur : verte pour le groupement Safna de Dakar, orange pour celui de Kaolack. Cette solution réduit les coûts de fabrication : un seul cliché est nécessaire et il suffit de changer les coordonnées des productrices ; les femmes peuvent donc se regrouper pour réunir la commande minimale de 30 000 sachets réclamée par le fournisseur. En effet, celui-ci accepte de réaliser 15 000 sachets orange et 15 000 sachets vert. Un nouveau problème apparaît alors mais il est rapidement surmonté. Au départ, tout le sachet était coloré, sauf le verre qui permettait de voir le produit ; cependant, lors du remplissage avec la boisson chaude, l'encre ne tenait pas sur le sachet. Par la suite, seuls les contours des fruits et du verre ont été colorés et le problème a disparu. Quant aux confitures et sirops conditionnés en bouteilles et flacons, les étiquettes sont redessinées par un maquettiste et imprimées en couleur. De cette façon, le produit a une meilleure image. La commande minimale est de 1 500 étiquettes et les frais de typons sont beaucoup plus faibles. Les femmes de Dakar et de Kaolack décident donc d'avoir deux étiquettes . Il aura finalement fallu près de quatre ans pour aboutir à la présentation actuelle des produits. Celle-ci a évolué avec le développement des activités de production et les possibilités de recours à des compétences spécifiques et des techniques plus coûteuses. Au démarrage, cette présentation aurait eu une incidence Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 Organisation de l’approvisionnement et de la distribution des emballages Une ligne de crédit a été mise en place au niveau de la Mutuelle des caisses d'épargne et de crédit des femmes de Dakar dont sont membres les productrices du GIE Safna. La mutuelle commande les sachets, les bouteilles et les étiquettes. Les produits sont répartis entre les cinq caisses de Dakar, auprès desquelles les productrices viennent s'approvisionner en petites quantités, à un prix légèrement supérieur pour couvrir les intérêts et les frais divers. Ce système est adapté aux capacités financière des productrices qui ne disposent que d'un petit fonds de roulement. trop forte sur les coûts de production et donc sur les prix de vente. Le petit nombre de femmes et leur manque de préparation à une organisation collective de l'approvisionnement, la faiblesse de la production, des produits méconnus et enfin, l'insuffisante attention accordée par le programme à l'investissement commercial en faveur des micro-entreprises sont autant d'éléments explicatifs de ce long cheminement. Il n'est sans doute pas terminé. I Cécile Broutin, Gret Sénégal Khanata Sokona, Enda Graf 29 réglementation produire R Panorama africain et international églementation, qualité et contrôle des emballages Dans la plupart des pays africains, il n'existe pratiquement pas de réglementation sur la qualité de l'emballage et de l'étiquetage, ni de structure spécialisée dans leur contrôle. Mais au niveau international, la Commission du Codex Alimentarius, créée en 1962, a adopté un code de déontologie du commerce international des denrées alimentaires. Les transformateurs devraient donc, particulièrement en cas d'exportation, se référer aux normes établies par ce Codex. 30 L e plus souvent, en Afrique, les textes en vigueur visent l'aliment lui-même et son parcours, mais ne parlent pas des matériaux en contact avec celui-ci, autrement dit de l'emballage. Par contre, les services des douanes effectuent un contrôle minimum des matières premières importées ou des emballages de produits alimentaires (respect des normes internationales, respect des poids autorisés, aération de l'emballage), à l'issue duquel est délivré un certificat de contrôle phytosanitaire. Afin de protéger les consommateurs des pays dépourvus de structures de contrôle contre les produits dangereux et les fraudes et de leur garantir des « aliments inoffensifs, de qualité saine et loyale », plus de 200 normes ont été publiées au niveau international dans le Codex Alimentarius. Ce codex est le fruit du travail de comités horizontaux (additifs, étiquetage, échantillonnage...) et verticaux (par catégories de produits). Ces règles générales et facultatives concernent la compatibilité emballage/produit, l'inertie, la propreté ou la solidité de l'emballage... Pour l'Union européenne, l'établissement du marché unique génère un double contrôle au niveau de chaque État, basé à la fois sur les normes nationales spécifiques et sur les textes réglementaires européens qui sont peu à peu adaptés aux législations nationales. Les emballages, assimilés aux matériaux et objets pour contact aliBulletin du réseau TPA, décembre 2000 mentaire, doivent respecter les directives européennes (Joce) et les textes réglementaires nationaux d'harmonisation avec la législation de chaque pays (voir le tableau page suivante). Contrôle qualité : à chacun sa responsabilité Les fabricants locaux d'emballages peuvent se conformer aux normes internationales (Iso) et américaines mais seules les plus grosses industries en ont les moyens. Les entrepreneurs de l'agroalimentaire doivent donc être vigilants et effectuer eux-mêmes un contrôle visuel et qualitatif au moment de l'achat de leurs emballages et de leur utilisation. Quelques questions à se poser, par exemple : les plastiques utilisés proviennent-ils de matières recyclées ? Avec quel matériau les boîtes en métal ont-elles été soudées ? (Les soudures au plomb sont très dangereuses.) Dans quelles conditions les emballages fabriqués localement sontils stockés ? Cette vigilance est primordiale en ce qui concerne les emballages de récupération. Les opérateurs peuvent s'adresser aux structures d'analyse et de contrôle des produits dans leur pays, rattachées le plus souvent aux services techniques des différents ministères, ou encore solliciter certains organismes de recherche et d'appuiconseil travaillant sur les emballages. Voir adresses d’organismes page 2. réglementation produire Matériaux et objets pour contact alimentaire Textes réglementaires Cee et français DGCCRF - C2 - TELEDOC 051 - 75703 Paris Cedex 13 - tél. : 01 44 97 32 00 - fax : 01 44 97 30 43 OBJET Généralités Matières plastiques DIRECTIVES EUROPÉENNES Numéro Adoption Joce Texte Jorf 76/893/CEE (abrogé) 89/109/CEE 23/09/1976 Symbole 80/590/CEE 09/06/1980 Titre I du décret n°73-138 du 12/02/1973 abrogé par Décret n°92-631 du 08/07/1992 Arrêté du 28/01/1983 15/02/1973 21/12/1988 L.340 09/12/1976 L.40 11/02/1989 L.151 19/06/1980 Conditions d'essai (Annexe I) 90/128/CEE 23/02/1990 L.75 21/03/1990 Arrêté du 14/09/1992 (abrogé par arrêté du 16/05/94) et Arrêté du 14/09/1992 13/10/1992 Arrêté du 14/09/1992 13/10/1992 Arrêté du 20/01/1994 16/02/1994 Arrêté du 30/09/97 19/10/97 Arrêté du 30/09/97 19/10/97 Arrêté du 19/12/1988 abrogé par Arrêté du 16/05/1994 27/12/1988 26/05/1994 Arrêté du 20/04//1998 - Arrêté du 19/12/1988 (abrogé) 27/12/1988 Arrêté du 30/01/1984 12/02/1984 Arrêté du 30/01/1984 12/02/1984 Arrêté du 30/01/1984 12/02/1984 L.123 11/05/1983 L.228 14/08/1986 L.102 16/04/1992 Arrêté du 18/7/1986 (abrogé) Arrêté du 18/08/1987 (abrogé) 10/08/1986 02/12/1993 Directive cadre Listes de monomères et substances de départ Limites de migrations globales et spécifiques - 1re modification de la directive 90/128/CEE - 2e modification 92/39/CEE 14/05/1992 93/9/CEE 15/03/1993 - 3e modification 95/3/CE 14/02/1995 - 4e modification 96/11/CE 05/03/1996 82/711/CEE modifié par 93/8/CEE 18/10/1982 15/03/1993 97/48/CE 29/07/97 Liste des simulateurs 85/572/CEE 19/12/1985 Limites en Chlorure de vinyle (C.V.M.) - Méthode d'analyse du C.V.M. dans les objets - Méthode d'analyse du C.V.M. dans les denrées alimentaires 78/142/CEE 30/01/1978 80/766 08/07/1980 81/432/CEE 29/04/1981 Définition, liste positive de constituants et restrictions d'emploi 83/229/CEE (abrogée) 86/388/CEE (abrogée) 92/15/CEE (abrogée) 25/04/1983 Règles de base pour le contrôle de la migration Pellicules de cellulose régénérée RÉGLEMENTATION FRANÇAISE 23/07/1986 11/03/1992 L.168 23/06/1992 L.90 14/04/1993 L.41 23/02/1995 L.61 12/03/1996 L.297 23/10/1982 L.90 14/04/1995 L.222 12/08/97 L.372 31/12/1985 L.44 15/02/1978 L.213 16/08/1980 L.167 24/06/1981 10/07/1992 25/02/1983 25/09/1992 06/09/1987 Remplace les directives précédentes 93/10/CEE 15/03/1993 L.93 17/04/1993 Arrêté du 04/11/1993 Modification de la directive 93/10 93/111/CEE 10/12/1993 L.310 14/12/1993 Application sans transcription Céramiques Rapprochement des législations des États membres 84/500/CEE 15/10/1984 L.227 20/10/1984 Arrêté du 07/11/1985 01/12/1985 Caoutchoucs et élastomères N-Nitrosamines et substances N-Nitrosables dans les tétines et sucettes 93/11/CEE 15/03/1993 L.93 17/04/1993 Arrêté du 09/11/1994 02/12/1994 Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 31 environnement L Expérience en France es plastiques se recyclent ! La production et la consommation d’emballages plastiques vont en augmentant ce qui pose un problème croissant pour l’environnement. Pour limiter la pollution, des technologies ont été mises au point pour recycler les matières contenues dans les déchets plastiques. Questions au directeur d’un centre de recherche sur les matières plastiques en France... 32 L e Ceremap, Centre de recherche et de développement sur les matières plastiques de Mèze, dans le Sud de la France, existe depuis 1994 et fonctionne avec sept personnes. Sa halle technologique comprend tous les équipements constituant la chaîne de traitement des matières plastiques (ligne de lavage, extrudeuse...). Son activité principale concerne la valorisation « matière » des déchets plastiques, c'est-à-dire qu'elle ne concerne pas les procédés énergétiques. Il s'agit de trouver une seconde vie aux matières contenues dans les déchets : la matière est retraitée pour en faire une « matière première secondaire » qui sera réintroduite dans le circuit des plasturgistes. Tous les types de déchets sont travaillés, industriels, agricoles et ménagers, avec des procédés conventionnels ou innovants. Ses partenaires sont, en majorité, des industriels, mais aussi des collectivités locales, les agences des administrations centrales et des équipes de recherche (Université de Montpellier II et École de chimie de Montpellier). Jusqu'à présent, les activités du Ceremap ont été axées sur les technologies de recyclage « matière », mais de nouveaux modes de traitement des matières plastiques apparaissent : par exemple, le traitement chimique des déchets pour fabriquer de nouveaux monomères réutilisés Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 dans la fabrication des matières plastiques ou, plus récemment, la fabrication de pseudo-carburants. Nous avons rencontré le directeur du Ceremap, Monsieur Robin, pour en savoir plus sur le recyclage des plastiques. Les sachets plastiques envahissent le paysage de nombreux pays africains. Les matières plastiques d'emballages sont-elles sans danger pour l'environnement ? Tout dépend de ce que l'on entend par « dangereux pour l'environnement ». Les plastiques ne sont pas toxiques au sens propre du terme : ce n'est pas une pollution comme celle engendrée par les métaux lourds par exemple, mais, en revanche, ils sont polluants sur le plan visuel. Ils peuvent avoir des effets secondaires, sur l'élevage notamment, du fait de l'ingestion de sachets plastiques par les animaux entraînant leur mort. C'est un problème que l'on rencontre dans beaucoup de pays africains. Les entrepreneurs de l'agroalimentaire utilisent parfois des emballages plastique de seconde main. Quelle est la différence entre recyclage et réutilisation de ces emballages et quels sont les dangers de celle-ci ? La réutilisation est basée sur le vieux principe de la consigne : l'emballage est réintroduit dans le environnement jamais sûr que quelqu'un n'aura pas mis dans une bouteille de PVC ou de PET un produit toxique qui pourra par la suite être relargué dans les produits alimentaires conditionnés. En quoi consiste le recyclage des emballages plastiques et quelles sont les utilisations possibles de ces emballages ? Les étapes d'une chaîne de recyclage sont communes aux différents types de déchets traités. Dans le procédé classique, la première étape est le broyage en copeaux, pour réduire la dimension de l'emballage ou du matériau. Ensuite, ces produits sont lavés et, au cours de cette phase, on sépare les corps étrangers (cailloux, verre, papier, bois, mé- Ceremap (France). circuit commercial, il a donc une deuxième vie. Le recyclage est souvent confondu avec la réutilisation. Dans le cas du recyclage, on détruit la bouteille, on lui enlève sa forme et, par une série de traitements en cascade, on aboutit à une nouvelle matière qui pourra donner une nouvelle vie au produit. Si on prend une bouteille de PVC, on peut très bien la recycler pour en fabriquer une feuille de PVC. C'est totalement différent de la réutilisation. Ce qui est sûr, c'est qu'en cas de réutilisation, il peut y avoir des problèmes car les matières plastiques, notamment celles utilisées dans le domaine de l'emballage, ont la particularité d'absorber certaines sub- stances contenues dans les produits. Si vous avez conditionné du désherbant, des pesticides ou un herbicide dans une bouteille, même si vous la rincez parfaitement ultérieurement, il y aura toujours des molécules toxiques qui seront imprégnées dans la matière plastique Alors, si vous y mettez un produit alimentaire, cela peut être très dangereux. Dans la réutilisation, il faut être très méticuleux... et pour le recyclage aussi. En Europe, il est interdit de fabriquer des emballages destinés à des produits alimentaires à partir de matières recyclées, justement à cause de ce problème-là. On n'est taux...) et les résidus de produits contenus dans l'emballage (détergents, restes de lait...). Après cette purification et le séchage, on aboutit à une matière régénérée. On la met en forme par des procédés classiques de plasturgie. Il existe aussi des procédés non conventionnels au cours desquels on purifie moins cette matière car on veut lui donner une utilisation moins noble (matériaux pour l'agriculture ou le bâtiment, etc.) : certaines étapes sont supprimées, comme le lavage par exemple. En France et en Europe, la loi interdit d'utiliser ces matières pour l'alimentaire. Mais des Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 évolutions dans la recherche ont abouti à la mise au point de nouveaux procédés qui pourraient franchir cet obstacle. En dehors de l'agroalimentaire, les matières recyclées peuvent être utilisées dans tous les secteurs envisageables, mais à condition, bien sûr, de respecter les cahiers des charges des secteurs d'application (pièces automobiles, matériaux du bâtiment...). En théorie, toutes les matières sont recyclables mais avec des coûts plus ou moins importants. C'est pourquoi on a adopté des prescriptions techniques minimales qui écartent les matériaux dont le recyclage est trop onéreux, par exemple les emballages ayant contenu des corps gras. Techniquement, on peut le faire, mais éliminer des corps gras coûte très cher. Des industriels ont réussi à fabriquer des tuyaux à partir de bidons plastiques ayant contenu des huiles de moteur. Cela ne pose pas de problème, mais il faut toujours mettre en adéquation le gisement, l'application finale et les procédés. Quels types d'emballages plastiques traitez-vous et pourquoi ? Nous travaillons sur tous les types d'emballages plastiques, quelles que soient leurs compositions, leurs origines, sauf les déchets toxiques. Pour les sachets plastiques, notre programme de recherche prend en compte tout ce qui n'est pas inclus dans le dispositif Éco-emballages1. Au Maroc, où nous avons fait des missions d'étude, les commerçants utilisent des sachets plastiques noirs, qui posent de nombreux problèmes. Nous avons proposé de valoriser ces produits, par exemple pour fabriquer des pièces injectées, car nous avons la technique pour valoriser ce type 1 En France, la société Éco-emballages prélève chez les transformateurs 1 Fcfa sur chaque emballage utilisé, ce qui permet de financer le rachat des emballages triés aux collectivités locales et de les introduire dans le circuit du recyclage. Mais les sachets plastique, eux, ne sont pas considérés comme emballages et ils sont surtout distribués par les grandes surfaces, qui ne cotisent pas à Écoemballages. Il reste encore beaucoup à changer, au Nord aussi... 33 Ceremap (France). environnement de produits sans lavage. L'application peut être faite dans ce pays, il existe des industriels intéressés par cette matière. Mais cela suppose de mettre en place au préalable une organisation de la collecte. Quels sont les impacts de l'activité de recyclage des matières plastiques en matière d'environnement, de création d'emploi, de santé publique... ? Il n'y a pas de statistiques claires à ce niveau. En France et en Allemagne, le recyclage et la collecte ont été créateurs d'emplois ; ils ont permis de développer des produits et une activité commerciale. Sur le plan de la santé, c'est difficile à estimer... Quant à l'environnement, c'est évident ! S'il y a recyclage, avec des mécanismes financiers adaptés pour la collecte, il y a un impact direct sur l'environnement qui se trouve ainsi débarrassé de ces produits générés par notre consommation. chaque pays. Mais en termes de conception des emballages, il n'y a pas toujours de cohérence entre les actions des gens du marketing et ceux de la technique. Ceci dit, si au cours des dix dernières années, l'épaisseur des emballages alimentaires a diminué (par exemple, les bouteilles d'eau minérale sont passées de 50 à 32 g), le nombre d'emballages mis sur le marché a par ailleurs augmenté. Quant aux emballages biodégradables, Ferruzi s'était lancé dans cette voie il y a quelques années, mais sans succès. Depuis, des chimistes s'intéressent à ces produits dégradables sous l'action de divers mécanismes (UV, micro-organismes...). Ensuite, on peut citer la campagne de Mac Do sur les emballages comestibles. Si les grands groupes mondiaux se lancent sur ce secteur, c'est qu'il y a un intérêt et que cela va se développer rapidement... Avez-vous des pistes à donner aux opérateurs économiques et politiques africains pour organiser autrement la production et l'utilisation d'emballages ? Ces pays utilisent les matières les plus disponibles : PE, PVC ou PP. Les critères économiques (cours des matières) priment. Fort heureusement, ces matériaux sont facilement recyclables à condition que l'on mette en place les mécanismes financiers manquants (destinés à la collecte et aux investissements...). À partir de ces matières régénérées, on 34 Interview mené par C. Dardé, novembre 1998. N Contact : J.-J. Robin, directeur du Ceremap, Écosite de Mèze, BP 118, Mèze, France. Fax : 33 (0)4 67 43 71 81. Ceremap (France). Quelles sont les perspectives concernant les emballages plastiques (recyclage, emballages bio, suppression des sur-emballages...) ? Les capacités de recyclage augmentent en Europe car les législations nationales récentes et les directives européennes imposent un certain taux de recyclage dans pourrait fabriquer divers types de produits (bassines, seaux, tuyaux...). Il faut utiliser ce gisement qui existe sur place, avec toutes les contraintes que cela suppose au niveau de son recyclage, par exemple, le manque d'eau, nécessaire au cours du traitement pour laver ces emballages. Les pays africains sont tous conscients que le plastique pose un problème d'environnement, mais ils en sont au démarrage. La production et la consommation augmentent, ce qui va poser de manière exponentielle un problème d'environnement... Une aide est nécessaire sur ce point, en plus de celles concernant l'eau, l'alimentation ou la santé. Le problème de l'environnement doit être traité dès maintenant ! Nos propositions aux pays du Sud n'ont pas été suivies d'effets, uniquement pour des raisons économiques. On traite actuellement les problèmes d'assainissement, d'eau potable, d'alimentation ou de santé... Par exemple, au Maroc, où il y a une prise de conscience de ce problème, des entrepreneurs sont prêts à recycler et utiliser les matières plastiques recyclées et d'autres peuvent réaliser la collecte des déchets. Mais il manque les financements nécessaires pour faire aboutir ce projet. I Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 environnement P Matières plastiques ollution, élimination, recyclage ou rénovation ? On n'a encore rien trouvé de mieux que le plastique pour emballer les produits : léger, résistant, étanche, propre, il s'adapte à de multiples emplois et ne coûte pas cher. Mais son usage, de plus en plus répandu, occasionne une quantité très importante de déchets, qu'il est difficile d'éliminer aujourd'hui. Des solutions existent pourtant : incinération avec ou sans récupération d’énergie, recyclage après tri sélectif et rénovation ou réutilisation des emballages. C ent millions de tonnes ! C'est la production annuelle mondiale de matières plastiques dont le principal emploi a un caractère éphémère : l'emballage des produits. Ils fournissent des quantités considérables de déchets, dont les deux tiers ne connaissent aucune valorisation. À l'échelle mondiale, environ 40 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversés dans la nature chaque année, sans qu'ils disparaissent jamais complètement. Ils ont en effet pour caractéristiques de ne pas se décomposer mais de se morceler en fragments de plus en plus petits. La très forte progression de la consommation de ces produits rend urgente la mise en place d'une politique de gestion de ces déchets. L'élimination est possible Pratiquement toutes les industries de transformation de matières plastiques recyclent leurs propres déchets dont l'existence est inhérente aux procédés de fabrication quels qu'ils soient. La qualité de ces déchets après recyclage est très proche de celle des matières plastiques vierges. Les industries utilisent donc ces « déchets de première catégorie » tels quels ou, le plus souvent, mélangés à de la matière vierge. Concernant les déchets plastiques autres que ceux des industries de Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 transformation ou « déchets de deuxième catégorie », il existe des filières traditionnelles d'élimination. L'élimination non sélective, tout d'abord, est la voie de la mise en décharge et de l'incinération. Elle concerne les plastiques mélangés avec les autres déchets ménagers ou industriels. Cette filière comprend la non-valorisation, par mise en décharge ou incinération sans récupération d'énergie, et la valorisation thermique par incinération avec récupération d'énergie (le plastique est un véritable pétrole solide). En Europe, où la production annuelle de matières plastiques est de 25 millions de tonnes, 17 % des déchets plastiques valorisés, sont traités de cette manière. Les améliorations attendues dans la maîtrise du procédé (piégeage des effluents gazeux, traitement des résidus) permettront vraisemblablement d'accroître l'importance de cette filière. Cependant, les déchets en mélange ont rarement une valeur commerciale et chaque étape, de la collecte jusqu'à l'incinération, ajoute au coût sans ajouter à la valeur du produit. L'élimination sélective, par contre, nécessite une séparation des plastiques des autres matériaux présents dans les déchets. Deux circuits sont alors possibles : le recyclage et la rénovation. La valorisation par recyclage comporte une sélection des déchets 35 environnement plastiques collectés. Triés par type et par couleur, ils sont ensuite broyés pour obtenir un produit dont la granulométrie est calibrée par une grille. Enfin, ils subissent, soit une micronisation, c'est-à- dire une réduction en poudre d'une granulométrie de quelques centaines de microns, soit une granulation (granulés de forme cylindrique ayant une granulométrie de 2 à 3 mm). La matière ainsi produite (granulés ou poudre) concurrence directement la matière vierge et peut être utilisée pour fabriquer de nouveaux produits à usage non alimentaire. Cette voie concerne essentiellement les thermoplastiques (films ou plastiques durs). La valorisation par rénovation ramène le produit usagé (bidons, bouteilles, fûts, conteneurs) à un niveau de qualité compatible avec une nouvelle utilisation qui exclut le conditionnement de produits alimentaires. Dans ce procédé, on identifie tout d'abord le contenu antérieur, afin d'écarter les emballages ayant servi pour des produits dangereux. Les emballages retenus sont ensuite prélavés, lavés sous pression à l'eau chaude additionnée de détergent, rincés et enfin séchés. La valorisation par recyclage et rénovation concerne environ 8 % des déchets plastiques valorisés en Europe (500 000 tonnes). Dans ces deux cas, les déchets plastiques ne sont collectés que lorsqu'ils ont une valeur marchande. Chaque opérateur est payé par celui qui le suit dans la filière. L'équilibre économique de l'ensemble implique qu'à chaque étape, la valeur du produit augmente plus vite que les coûts nécessaires à sa transformation. Chaque pays a sa méthode de recyclage Dans les pays industrialisés, la faisabilité économique du recyclage des déchets de deuxième catégorie reste encore à prouver. En dépit des progrès réalisés dans ce domaine, beaucoup reste encore à faire et la 36 quantité de matières plastiques produite est largement supérieure à celle qui est recyclée. Les débouchés les plus importants pour les déchets plastiques recyclés sont des produits multicouches à usage non alimentaire (une couche de matière recyclée entre deux couches de matière vierge). Ce procédé permet de masquer les éventuelles imperfections de la matière recyclée tout en économisant de la matière vierge (économie relative, fonction du cours du pétrole utilisé pour sa fabrication). Divers produits sont fabriqués : tuyaux d'assainissement, bouteilles et flacons, profilés (encadrement de portes et de fenêtres), etc. Dans les pays moins industrialisés, la distinction entre déchets plastiques de première et deuxième catégorie est moins prononcée. Bien que les industries de transformation recyclent également leurs propres déchets, il existe aussi de nombreuses filières artisanales impliquées dans le recyclage des déchets plastiques, de la collecte jusqu'à la fabrication de biens de consommation. À Manille, aux Philippines, environ 7 000 personnes tirent leurs revenus de la valorisation des déchets plastiques à travers les activités de tri, lavage et séchage ; il existerait plus de 450 petites et moyennes entreprises utilisant des plastiques recyclés dans leur production. Au Caire également, 450 à 500 ateliers et petites entreprises de trans- formation utilisent des plastiques recyclés comme matière première. À Istanbul en Turquie, 200 à 300 unités produisent des granulés à partir des déchets plastiques et les revendent à des ateliers de transformation1. À partir de la matière recyclée, ces ateliers fabriquent toutes sortes de produits à usage non alimentaire : tuyaux pour l'irrigation ou l'assainissement, chaussures et semelles, sachets plastiques, bobines pour l'industrie textile, articles de ménage (bassines, seaux, poubelles), gaines pour fils électriques, manches d'outils, etc. En général, la couleur des produits fabriqués ainsi est plutôt sombre. La matière recyclée est en effet obtenue à partir de plastiques ayant les mêmes caractéristiques mais de couleurs parfois variables et c'est ce mélange qui détermine cette teinte. Il est cependant possible d'obtenir des produits de couleur plus claire si les déchets plastiques destinés à être recyclés sont de couleur blanche et si l'on ajoute un colorant lors de la transformation. La qualité, les propriétés physiques et donc le prix de vente des produits fabriqués dépendront du pourcentage de matière vierge utilisé en mélange, ainsi que du degré de pureté de la matière recyclée. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce développement du recyclage des déchets plastiques dans ces pays : Glossaire Collecte sélective : collecte spécifique qui isole les plastiques des autres matériaux. Valorisation : traitement qui produit un débouché (produit recyclé ou rénové, récupération d'énergie). Incinération avec récupération d'énergie : valorisation dont le débouché est la production d'énergie. Recyclage : valorisation dont le débouché est un granulé ou une poudre plastique pouvant servir de matière première. Rénovation : valorisation dont le débouché est un produit usagé réutilisable. Thermoplastiques : types de plastiques qui deviennent mous chaque fois qu'on les chauffe et se refondent facilement ; ils sont aisément recyclables (80 % de la production mondiale). Thermodurcissables : types de plastiques ne pouvant être fondus qu'une seule fois, au moment de leur fabrication. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 environnement − les coûts relativement élevés de la matière première vierge (granulé ou poudre) qui doit être importée ; − le faible pouvoir d'achat de la majorité des consommateurs suscite un vaste marché pour des produits moins chers, même si leur qualité n'est pas comparable à celle des produits fabriqués à partir de matière vierge ; − le faible coût de la maind'œuvre et le taux de chômage élevé, ajoutés au fait que le travail de valorisation des déchets plastiques est essentiellement manuel (collecte, lavage, triage), font que cette activité est rentable ; − il n'y a pas ou peu de législation ou de standards de qualité pour les produits fabriqués à partir de matière recyclée. Un recyclage quasi inexistant en Afrique À de rares exceptions près (cf. article suivant), le secteur du recyclage des déchets plastiques est encore à l'état embryonnaire en Afrique. Pourtant, comme dans la plupart des pays en développement, la consommation de matières plastiques y a connu un accroissement considérable, entraînant implicitement une augmentation du volume de déchets. Au Sénégal par exemple, les importations de matières plastiques (matière première et produits finis) sont passées de 27 000 tonnes en 1994 à plus de 40 000 tonnes aujourd'hui. Si la valorisation par rénovation existe déjà, la plupart des déchets générés ne font l'objet d'aucune valorisation. Dans de nombreux pays, les effets de la mise en décharge anarchique de ces déchets commence à se faire sentir : imperméabilisation des sols, empoisonnement des animaux, pollution visuelle. L'existence de centaines de petites unités de valorisation de déchets plastiques aux Philippines, en Égypte et en Turquie par exemple tend à prouver la viabilité d'une telle filière. L'Afrique dispose pourtant d'un secteur informel très dynamique et tout ce qui a une valeur marchande est valorisé. Même si le développement de petites entreprises de production de biens de consommation est un processus à plus ou moins long terme, des actions pourraient déjà être engagées, avec par exemple la collecte, le lavage et le tri des déchets plastiques2. Un déchet plastique propre et trié a une valeur marchande plus grande. Dans la mesure où une attention toute particulière est donnée à la qualité des produits proposés, ils pourraient être vendus aux industries existantes qui disposent déjà des équipements pour recycler leurs propres déchets. En dehors du respect de l'environnement et de la création d'emplois, les acteurs intervenant dans cette filière ont tout intérêt à développer et consolider des relations commerciales. Aussi, le secteur artisanal pourra trouver auprès des industriels l'expérience et le conseil lui permettant d'adapter le produit à la demande ; l'industrie pourra disposer d'un gisement de matière qu'elle ne peut pas utiliser actuellement et qui représente une source de pollution. Il s'agit là du premier stade indispensable à la mise en place d'une filière de valorisation des déchets plastiques pouvant conduire, à terme, à la création d'unités artisanales de production de biens de consommation. Une révolution à mener Compte tenu du taux important de croissance de la consommation de matières plastiques dans le monde, il devient urgent de mettre en place une politique de gestion de ces déchets. Le développement de la valorisation des déchets plastiques impose une véritable révolution de l'ensemble de la filière3. Des solutions techniques existent, mais elles doivent impérativement être accompagnées par des mesures Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 économiques, structurelles et réglementaires : − harmonisation et simplification des matières employées, notamment dans certains secteurs gros consommateurs (emballage, automobile) ; − systématisation de la sélection des déchets qui devrait se faire le plus près possible de la source ; − correction des mécanismes du marché par des subventions pour favoriser spécifiquement le recyclage ; − promotion de l'emploi de matières recyclées partout où cela est possible. Les marchés ne se créeront que si l'on favorise l'utilisation des matières recyclées, d'où la nécessité d'une normalisation, d'appels d'offres (marchés publics) et d'incitations. Les secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'aménagement des espaces publics (jardins, écoles, parcs) peuvent être de gros consommateurs de matières recyclées. Tous les acteurs concernés doivent être impliqués dans cette dynamique : populations, secteur artisanal, industriels, PME, organismes de recherche, pouvoirs publics, ONG et associations de la société civile. La gestion des déchets en général et le recyclage des déchets plastiques en particulier deviennent un impératif. Selon les critères de rentabilité économique communément répandus, ce domaine coûterait plus qu'il ne rapporte. Pourtant, la protection de l'environnement, la gestion des ressources naturelles et surtout le bien-être des générations présentes et à venir devraient être une priorité pour tous. I François Protte N Contact : Praxis, BP 2601, Dakar, Sénégal. Tél./Fax : 221 832 27 18. Email : [email protected] 1 Source : Plastic Waste, Options for small-scale resource recovery. Waste Consultants, Gouda The Netherlands. 2 C'est l'objectif du programme « ValoriPlast » au Sénégal, élaboré par le bureau d'études Praxis en partenariat avec l'Entente intercommunale ValoriPlast (EIC ValoriPlast) et dont la phase test a démarré début 1999. 3 Voir : Yves Pietrasanta, Livre blanc sur le recyclage des matières plastiques, Erec, 1994, 209 p. 37 environnement Recyclage du plastique au Cameroun Un projet particulièrement innovant Le projet Cité Propre, Promotion du recyclage des ordures plastiques et de la récupération des emballages, à Yaoundé au Cameroun, est une expérience à bien des égards novatrice en Afrique. Il est sans doute le premier projet qui, dans un souci écologique, impulse une démarche systématique de collecte et de retraitement, tout en conservant une dimension modeste et des méthodes adaptées aux modes de vie locaux. C 'est en fin 1996 que l'ONG camerounaise CIPRE (Centre international de promotion de la récupération) a approché la mission française de coopération avec son projet de récupération et de retraitement des déchets plastiques à Yaoundé. Par son aspect novateur et original et par son montage rigoureux, le concept a paru tout de suite intéressant. Jusqu'à présent, les déchets biodégradables avaient été à peu près les seuls à faire l'objet de retraitements divers (déversement dans les champs de culture, transformation en compost). Les déchets à longue durée de vie (métaux, verres, plastiques…) faisaient essentiellement l'objet de réutilisations artisanales et ponctuelles. Le projet a reçu la caution de la commune urbaine d'arrondissement de Yaoundé VI et un soutien financier du Fond social de développement de la mission française de coopération qui couvre environ 70 % du budget de la phase pilote dont la durée a été fixée à 20 mois. Le CIPRE a mis en place un système de collecte sélective. La collecte des déchets, récupérés ou achetés, est organisée dans des points de regroupement répartis à 38 travers la ville ou encore à l'occasion de porte à porte. Le réseau de circuits pour la collecte a été défini de façon à couvrir la plus grande partie de la ville de Yaoundé (1 million d'habitants). L'implantation des 50 points de collecte a été choisie en ciblant les quartiers où le rendement de la collecte est susceptible d'être le plus grand, par exemple à proximité des marchés ou des carrefours. Des agents sont chargés de réceptionner les déchets plastiques, de les trier par type1, de les peser, de les conditionner et de rétribuer la personne qui les apporte en fonction de la matière et de son poids. Les chaussures en PVC sont ainsi rétribuées à 100 FCFA/kg alors que le petit flaconnage en PE n'est rétribué qu'à 25 FCFA/kg. Ce mode de collecte s'avère bien adapté à une ville en développement dans la mesure où le service municipal est déficient et où une majorité de la population vit pour sa subsistance à court terme. Sans la motivation financière, la population ne trierait pas ses déchets à la source et ne les apporterait pas aux points de collecte. Néanmoins la motivation serait plus durable si elle s'accompagnait du sentiment de faire une action en faveur de l'environnement. Le CIPRE travaille également à cette sensibilisation de fond. Le recyclage : une source d’emploi Pour effectuer ce travail de collecte et tri, le CIPRE a embauché 44 permanents, auxquels vient s'ajouter du personnel temporaire. La formation et la sensibilisation des populations ont été fondamentales dans la phase de lancement. L'ONG française GRET, Groupe de recherche et Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 d'échanges technologiques, a apporté une expertise technique et concouru au transfert de compétences. Les déchets récupérés (une dizaine de tonnes par mois) sont transportés au CIPRE, où ils subissent un second tri, sont lavés et découpés ou broyés. L'intérêt du broyage est de réduire le volume des déchets lors du transport et de favoriser l'utilisation industrielle sans regranulation, il donne de la valeur ajoutée aux déchets. Des activités artisanales permettent de valoriser un cinquième du volume total collecté (chaussures, sandales, visières…). Un tiers des déchets est racheté par une entreprise locale de plasturgie qui possède une ligne de régénération de matières plastiques (broyeur et extrudeuse). Le CIPRE prépare aussi au coup par coup des déchets pour une utilisation directe par des industriels du recyclage. Mais près de 10% des déchets collectés restent actuellement sans valorisation. Le CIPRE recherche des nouvelles technologies appropriées à la situation du Cameroun pour une meilleur valorisation des déchets plastiques. L'emballage alimentaire représente une faible part des déchets collectés à Yaoundé (flacons, bidons, seaux), mais cette expérience ouvre des pistes pour mieux gérer utilisation d'emballages plastiques et protection de l'environnement. I Source : La valorisation des déchets plastiques de Yaoundé (Cameroun), CIPRE, 1999. Contact : CIPRE, Centre international de promotion de la récupération, BP 14180 Yaoundé, Cameroun. Tél. : 237 31 94 90. Fax : 237 31 90 93. N 1 Les trois grands types de déchets récupérés sont : les chaussures et les sandales, les tuyaux PVC, les seaux et les flacons. Seuls ces derniers ont leur origine dans l'emballage agroalimentaire. environnement U Matières végétales au Bénin n potentiel d’emballages biodégradables L es problèmes fondamentaux que pose l'emballage dans les pays en développement sont de deux ordres. Leur coût trop important entraîne l'utilisation d'emballages de qualité insuffisante, un taux de réutilisation élevé pour certains emballages (verre, plastique, métal), avec de nombreux accidents d'utilisation (emballages défectueux, non étanches, mal nettoyés et contaminant leur contenu, ce qui provoque la détérioration des aliments qu'ils contiennent) et notamment des problèmes de toxicité. L'élimination des déchets d'emballages commence à devenir une préoccupation, en particulier au Bénin, et principalement dans les villes où les emballages non biodégradables − plastique surtout − s'accumulent dans les rues et les dépôts d'ordures. Pourtant, ces pays disposent d'immenses potentialités en matière d'emballages biodégradables. Au Bénin comme dans d'autres pays, les emballages habituellement utilisés dans l'artisanat alimentaire sont principalement des emballages biodégradables, issus de produits végétaux ou des résidus des produits de récolte. La pression démographique, l'urbanisation effrénée, la déforestation et la nécessité d'une prise de conscience pour un développement plus équilibré et moins nuisible à l'environnement nous imposent de revaloriser ces emballages traditionnels. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 Un diagnostic rapide de l'offre en emballages végétaux révèle qu'il existe une multitude d'emballages alimentaires naturels obtenus à partir des matières premières locales, végétales pour la plupart (branches de palmier, de raphia, feuilles végétales, parties de fruits, etc). Traditionnellement, ces emballages sont cultivés et Pâte de maïs Kenkey, emballée dans des feuilles. Ghana. Pour pallier les effets néfastes des emballages « perdus » sur l'environnement, les pays riches ont développé des emballages recyclables et biodégradables. La production d'emballages en Afrique ne représente que 0,5 % de la production mondiale, contre 45 % pour l'Europe. Cependant, la consommation d'emballages synthétiques non dégradables y prend de l'ampleur. Ces pays n'ont parfois aucune législation pour réglementer leur consommation car ils sont surtout préoccupés par la satisfaction des besoins économiques et sociaux des populations. récoltés ou cueillis dans la forêt et traités pour servir dans la conservation, le transport, la distribution et la promotion des produits de récolte ou des aliments en milieu rural. Le développement économique et ses conséquences ont entraîné leur transfert en milieu urbain où ils se retrouvent en compétition permanente avec 39 Pâte de maïs Ablo. Bénin. Pâte de manioc Chikwangue. Brazzaville, Congo. J.-J. M. Bazabana. environnement les emballages synthétiques importés des pays développés ou fabriqués localement. Une grande variété d'emballages végétaux Une dizaine de feuilles végétales sont généralement utilisées comme emballage dans les trois départements du sud du Bénin ; on peut citer l'« aflema » (Fon) ou Thalia welwitschii, le « plokissa » (Fon) ou Malacantha alnifolia, le « Kokwoema » (Fon) ou Musa sisensis, etc. Certains de ces emballages feuilles sont cultivés (Thalia welwitschii) alors que d'autres sont simplement 40 cueillis dans les brousses ou dans les bas-fonds. Ils sont surtout utilisés dans le secteur artisanal agroalimentaire pour emballer divers produits comme les différentes pâtes de maïs ou de manioc (akassa, « lio », « akpan », « gowé », « abla », « ablo », « kandji »), la moutarde des graines de néré (« afitin »), les poissons fumés, frits ou séchés, les beignets, les légumes cuits ou la viande... mais aussi des produits non alimentaires (savon traditionnel, etc.). Selon la région ou le produit, certaines de ces feuilles sont préférées pour l'emballage (Thalia welwitschii pour l'akassa à Cotonou, Musa sinensis pour le même produit à Porto-Novo). Initialement liées à Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 la disponibilité de ces emballages dans les régions de consommation, ces spécificités sont actuellement autant, sinon plus, maintenues par les habitudes alimentaires que par la disponibilité de ces emballages. Les techniques de production et de conservation des emballages feuilles varient avec le type de feuilles alors que les traitements d'utilisation varient selon les produits à emballer et parfois selon les saisons. Des études de propriétés fonctionnelles sur quelques feuilles − Thalia welwitshi (Afléma), Tectoma grandis (Teckima), Musa simensis (kokwoema) et Cyrtosperma senegalensis (Toungoma) −, ont montré une grande diversité dans leurs caractéristiques1, qui justifie certainement la variété des traitements appliqués par les opérateurs du secteur artisanal avant leur utilisation (cuisson, flambage, etc). Pour la plupart des feuilles, les opérations de prétraitement ont pour effet de réduire leur teneur en eau et leur épaisseur, de les rendre plus souples et plus malléables, plus perméables et plus résistantes au déchirement. Ces qualités sont recherchées pour certains aliments. Ces traitements permettent aussi de réduire la charge microbienne à la surface des feuilles. À côté des emballages feuilles, une grande variété d'emballages végétaux sont tirés des ressources naturelles disponibles. Ce sont les paniers ou les sacs tissés à partir des branches de palmiers (Elaeis guineensis), de feuilles de raphia (Raphia hookeri) connus sous différents noms (adjagodoé, adokpo, adjahou, kenvi, etc.). Avantages et limites des emballages feuilles L'utilisation des feuilles ou d'autres parties de plantes pour emballer les aliments présente beau1 La feuille de papayer qui sert à envelopper la viande permettrait de l’attendrir grâce à une enzyme qu’elle sécrète, la papaïne. coup d'avantages, aussi bien du point de vue économique qu'écologique. Elle est une alternative aux emballages synthétiques, presque tous importés. Leur production est une source de revenus non négligeable pour beaucoup de gens et pourrait permettre d'économiser des devises. femmes pour qui cette activité constitue la principale source de revenus. Cependant, l'utilisation de ces feuilles régresse dans les zones urbanisées, pour plusieurs raisons : la pression démographique, une demande plus forte que l'offre et la déforestation. Par conséquent, ces emballages deviennent rares et chers sur les marchés, et fortement concurrencés par les emballages synthétiques de qualité médiocre, mais bon marché et disponibles. Au niveau écologique, l'utilisation des emballages feuilles est une alternative à l'utilisation des matières plastiques et autres substances non biodégradables. Mais les emballages feuilles présentent aussi des inconvénients : les feuilles ne sont pas disponibles toute l’année et elles se conservent difficilement au-delà de dix jours, ce qui constitue un frein à l’approvisionnement régulier pour une utilisation prolongée. Certains reprochent aux emballages naturels de ne pas remplir toutes les conditions d’hygiène nécessaires. Ils sont perméables et ne garantissent pas toujours l'intégrité du produit emballé. Ils sont très rarement présentables et ne peuvent pas, en l'état, assurer les autres fonctions reconnues aux emballages modernes, à savoir informer le consommateur et faire la publicité du produit qu'ils contiennent. Malgré tout, ces limites sont acceptables. Le Bénin pourrait s'inspirer des innovations introduites dans ce domaine en Inde ou au Pakistan, où de petites industries de production d'emballages moulés à base de matières végétales se développent pour satisfaire les besoins des vendeurs d'aliments de rue. Actuellement, les emballages feuilles ne sont pas considérés comme cruciaux dans les programmes de développement. Les plantes dont les feuilles servent d'emballages poussent pour la plupart dans des zones marécageuses pour lesquelles on note de plus en plus un intérêt marqué, excepté pour produire des emballages. Cette tendance aura pour conséquence la recrudescence de l'utilisation des plastiques pour emballer l'akassa, désormais appelé gobli lorsqu'il est emballé sous plastique, ou pour cuire le ablo. Ces pratiques risquent de faire disparaître toute l'activité économique autour de ces emballages feuilles et de se répercuter, à terme, sur la sécurité alimentaire de ces populations. I Joseph Hounhouigan N Contact : Cerna, Faculté des sciences agronomiques, Université nationale du Bénin, 01 BP 526, Cotonou, Bénin. Tél. : 229 33 26 98. Fax: 229 31 35 59. Email : [email protected] Savons à base de karité. Burkina Faso. CEAS. Pâte de manioc Chikwangue. Brazzaville, Congo. Danièle Ribier. environnement Une activité rémunératrice en perte de vitesse La filière des emballages feuilles mobilise plusieurs personnes qu'on peut regrouper en trois catégories d'acteurs : les producteurs ou cueilleurs d'emballages feuilles, les revendeurs et les transporteurs. Dans l'activité de vente d'emballages feuilles sur les marchés et les points de ventes des grands centres urbains des trois départements du Sud-Bénin, plus de 600 personnes interviennent, sans compter les vendeurs ambulants et ceux exerçant l'activité dans les zones rurales. La majorité sont des Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 41 Adresses utiles Congo Agricongo, Département Recherche sur la transformation des produits agricoles BP 14574, Centre de ressources de Kombé, Km 17 route nationale 1, Brazzaville. Tél. : 242 81 03 34. Fax : 242 81 03 34. Email : [email protected] FRI, Food research institute 4th Rangoon Close, Josif Broz Tito Avenue, PO Box M 20, Accra. Tél. : 233 777 330 / 761 209 / 777 646. Fax : 21 777 647 / 21 772 033. Email : [email protected] Appui-conseil. Contrôle qualité. Gratis, Ghana regional appropriate technology industrial service Opposite Cocoa processing company, PO Box 151, Tema. Tél. : 233 22 204 243. Fax : 22 204 374. Email : [email protected] Côte d’Ivoire Lanada, Laboratoire national d'appui au développement agricole 04 BP 612, Abidjan. Tél. : 225 22 58 38 / 22 58 39 / 22 58 42. Fax : 225 22 71 17. Email : [email protected] Analyses physico-chimiques et micro-biologiques des produits alimentaires. Laboratoire agréé pour les contrôles de produits destinés à l'exportation. Lanema, Laboratoire national d'essais de qualité de métrologie et d'analyses Boulevard de la Paix, BP V 174 Abidjan. Tél. : 225 20 21 12 38 / 21 08 74 / 21 06 58. Fax : 225 22 34 51. Contrôle de conformité et suivi de produits. Analyses physico-chimiques et microbiologiques de produits alimentaires. Assistance à la mise en place d'outils qualité. Conseil en entreprise. Laboratoire agréé pour les contrôles de produits destinés à l'exportation. Institut Pasteur 01 BP 490 Abidjan. Tél. : 225 44 33 46 / 44 91 00. Fax : 225 45 76 23. Analyses microbiologiques. Hygiène alimentaire. LPO, Lycée professionnel d'Odiénné BP 638, Odiénné. Tél./Fax : 225 07 80 02 03 / 80 00 64. Formation en transformation des produits agricoles, en contrôle de qualité. PPDEA Promexa, Projet de promotion et de diversification des exportations agricoles, Promotion des exportations agricoles non traditionnelles 16 BP 266, Résidence Nabil, Rue du Commerce, Abidjan 16. Tél. : 225 20 32 99 63. Fax : 225 20 32 87 36. Email : [email protected] Appui-conseil aux entreprises, recherche d'emballages adaptés, marketing. 42 Ghana Recherche appliquées sur la conservation des aliments. Appui technique aux entreprises. Analyses. Amélioration de la qualité. Marketing. Appui-conseil aux entreprises, amélioration de la qualité, marketing. GSB, Ghana standards board, Ministry of Trade and Industry PO Box MB 245, Accra. Tél. : 233 21 50 15 03. Fax : 233 21 77 60 92. Analyses de produits alimentaires. Institute of Industrial Research PO Box M 32, Accra. Tél. : 233 21 775 202 / 552 144 Amélioration de la qualité. Innovation. Marketing. Guinée Laboratoire central de diagnostic vétérinaire BP 559, Conakry. Tél. : 224 45 30 50. Fax : 224 45 20 47. Email : [email protected] Analyses de produits alimentaires. PCPEA, Projet cadre de promotion des exportations agricoles BP 583, Conakry. Tél. : 224 41 14 61. Fax : 224 41 12 97. Email: [email protected] Site web : Http://www.guinee-pcpea.com/ français/index.htm Madagascar CITE, Centre d'information technique et économique BP 74, Rue Samuel Rahamefy, Ambatonakanga, Antananarivo 101. Tél. : 261 20 22 253 86 / 22 630 71 Fax : 261 20 22 336 69. Email : [email protected] Documentation, appui-conseil. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 Laboratoire central d'analyse et de contrôle des aliments, Centre national de recherches sur l'environnement, Ministère de la Recherche scientifique 39 rue Rasamimanana, Fiadanana, Antananarivo 101. Tél. : 261 20 22 239 62 / 339 85. Fax : 261 1 240 75. Analyses organiques, minérales, de composition. Contrôle des différents produits alimentaires. Institut pasteur BP 1274, Antananarivo 101. Tél. : 261 2 264 92 / 401 64 / 401 65 / 415 34. Fax : 261 2 284 04. Analyse de produits alimentaires. Mali CAE, Centre agro-entreprise BP 34, Korofina Nord, rue 124, Bamako. Tél. : 223 24 11 09 / 24 11 10. Fax : 223 24 11 09. Email: [email protected] Site web : http://www.agromali.com Appui-conseil aux entreprises. Laboratoire alimentaire BP 1098, Bamako. Tél. : 223 22 39 14. Fax : 223 22 24 33. Analyses des produits alimentaires. LCV, Laboratoire central vétérinaire BP 2295, Km 8, Route de Koulikoro, Bamako. Tél. : 223 24 33 44. Fax : 223 24 98 09. Email : [email protected] Analyse de produits (viande, lait, fruits et légumes transformés). Bactériologie alimentaire. LNS, Laboratoire national de la santé BP 232, Bamako. Tél. : 223 22 47 70. Fax : 223 23 22 81. Contrôle de la qualité des aliments. Analyses. Maroc Département technologies alimentaires, INRA, Institut national de la recherche agronomique BP 415, Avenue de la Victoire, Rabat. Tél. : 212 7 77 26 39 / 18. Fax : 212 7 77 00 49. Contrôle de la qualité des produits. Mise au point de technologies de transformation et de conservation des produits alimentaires. Adresses utiles Laboratoire d'essai sur les emballages à Casablanca Mauritanie Cimdet, Centre d'information mauritanien pour le développement économique et technique BP 2119 Nouakchott. Tél./Fax : 222 29 28 82 / 25 87 38. Email : [email protected] Conseil en matière de choix d'emballages. Institut supérieur scientifique, Département de chimie BP 5026, Nouakchott. Tél. : 222 25 13 82. Fax : 222 25 39 97. Contrôle de qualité des produits. Tenmiya BP 757 , Ilot O N° 146, Nouakchott. Tél. : 222 25 19 01. Fax : 222 25 96 50. Email : [email protected] Conseil en matière de choix d'emballages. Niger Laboratoire de technologie alimentaire, INRAN BP 429, Niamey. Analyses, contrôles. Sénégal Enda-Graf/PPCL BP 13069. Dakar Grand-Yoff. Tél. : 221 827 20 25. Fax : 221 827 32 15. Email: [email protected] ; [email protected] Site web : http://www.enda.sn/graf Appui-conseil. Institut Pasteur BP 220. 36, avenue Pasteur, Dakar. Tél. : 221 839 92 01 / 8396 92 02 / 839 92 34. Fax : 221 839 92 10 / 822 70 52. Email : [email protected] ITA, Institut de technologie alimentaire BP 2765, Route des Pères Maristes, Dakar Hann. Tél. : 221 832 00 70. Fax : 221 832 82 95. Email: [email protected] Conseils sur le choix des emballages alimentaires. Contrôles de la qualité des produits alimentaires (aspects chimique, microbiologique et phytosanitaire). Conseils en qualité industrielle. Laboratoire HIDAOA, EISMV, École inter-États des sciences et médecines vétérinaires BP 5077, Km 9, Route du Centenaire, Dakar. Tél. : 221 834 33 54 / 834 04 45. Fax : 221 825 42 83. Analyse de la qualité des produits animaux. LAE, Laboratoire d'analyses et d'essais, École supérieure polytechnique, Université Cheikh Anta Diop BP 5085, Dakar Hann. Tél. : 221 825 08 94. Fax : 221 824 37 11. Email: [email protected] Analyses microbiologiques, chimiques. Formations. Tchad LRZV, Laboratoire de recherches vétérinaires et zootechniques de Farcha BP 433, N'Djamena. Tél. : 235 52 74 75 / 52 74 76. Fax : 235 52 74 76. Analyses de produits alimentaires. Togo DNTA ITRA, Division nutrition et technologie alimentaire, Institut togolais de recherche agronomique BP 1242 et BP 1163, Lomé. Tél. : 228 25 41 18 / 25 21 48. Fax : 228 25 15 59. Email : [email protected] Laboratoires de physico-chimie, mycotoxicologie et microbiologie. Informations et conseils dans le domaine des emballages. Contrôles et analyses des produits alimentaires. Centre technique de l'emballage et du conditionnement de Tunis, Packtec Cité El Khadhra, Rue Alain Savary, BP El Khadhra, 1003 Tunis. Tél. : 216 (1) 772 755. Fax : 216 (1) 772 681. Où s’informer sur la réglementation en matière d’emballages avant d'exporter vers la France ou l’Europe Secrétariat français du Codex Alimentarius Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) 59 boulevard Vincent Auriol, 75703 Paris Cedex 13, France. Tél. : 33 (0)1 44 97 32 00. Fax : 33 (0)1 44 97 30 43. CFCE, Centre français du commerce extérieur Direction des Produits agroalimentaires, 10 Avenue d'Iéna, 75783 Paris Cedex 16, France. Tél. : 33 (0)1 40 73 30 00 / 40 73 38 04. Fax : 33 (0)1 40 73 39 79. Email: [email protected] Postes d'expansion économique, auprès des services de l'Ambassade de France dans chaque pays. À consulter également Guide sur les exigences de l'Union européenne relatives à l'étiquetage et à l'emballage des aliments Guide très détaillé sur les aspects légaux ou pratiques de l'étiquetage . Etabli par le Service d'exportation du Canada destiné aux exportateurs canadiens, ce guide se révèle très utile pour tous ceux qui veulent exporter vers l’Europe. http://sea.agr.ca/public/htmldocs/f1429.htm Analyses. Hygiène. ISN, Institut sénégalais de normalisation BP 4017, 3 rue Blanc, Dakar. Tél. : 221 822 44 75. Fax : 221 822 55 94. Information sur les normes. Tunisie CTAA, Centre technique de l'agroalimentaire Conseil aux entreprises. Analyses microbiologiques, physico-chimiques, sensorielles. Bulletin du réseau TPA, décembre 2000 43 DANS CE NUMÉRO Appui-conseil sur les produits alimentaires et/ou les emballages. Analyse et contrôle des produits alimentaires. (et pages 42, 43) Dossier : Les emballages alimentaires 5. Emballer des confitures au milieu de l’Afrique 7. 10. 11. 18. 21. 24. 27. 28. 30. 32. 35. 38. 39. coût Comme le produit, l’emballage a un prix Coût des sachets en polyéthylène : éléments de calcul conditionnement La mise sous emballage : une étape où l’hygiène est primordiale Parcours d’une industrie au Burkina Faso : La Savana marketing Étiquetage des produits : attirer et informer le consommateur Difficultés et risques de partager une marque commune Commercialisation sous une marque commune au Burkina La petite histoire d’une étiquette au Sénégal réglementation Réglementation, qualité et contrôle des emballages environnement Les plastiques de recyclent Pollution, élimination, recyclage ou rénovation Recyclage du plastique au Cameroun : un projet innovant Matières végétales au Bénin : un potentiel d’emballages biodégradables ! n° 3, décembre 1990. La commercialisation des fruits tropicaux. ! n° 4, juillet 1991. La transformation des oléagineux (1). ! n° 5, avril 1992. La transformation des oléagineux (2). ! n° 6, août 1992. Boissons fraiches traditionnelles. ! n° 7, février 1993. Épices et condiments pour sauces. ! n° spécial, octobre 1993, en collaboration avec le réseau Femmes et développement. La transformation des produits agricoles, une affaire des femmes. Produits de cueillette au Sénégal. Mali : moulin à grain motorisé. FAO : un plan d’action pour l’intégration des femmes dans le développement. Mécanisation de la fabrication d’huile de palme au Bénin. Protéines végétales. Les laitières Fulani au Nigeria. Matériel reconditionné. ! n° 9, septembre 1994. Arbres africains et cosmétiques. Production de cosmétiques locaux. Huile de neem. Gamme au karité de l’Occitane. Les ligneux des zones sèches d’Afrique. Chercheurs et fabricants : liste d’adresses. n° 10, juillet 1995. La promotion des céréales africaines. Le séchage solaire au Burkina Faso. La production d’emballages en Côte-d’Ivoire. Exporter vers l’Europe. Le Fade : un fonds d’appui direct aux entreprises. Le Pame, au Cameroun : un programme d’appui aux micro-entreprises. ! n° 11, décembre 1995. Le lait et les produits laitiers. L'amidon aigre de manioc. Les Critt. Le coton glandless. Un fabricant de jus de fruit au Bénin. La marque, un outil de communication. Le Centre pour le développement industriel. ! n° 12, décembre 1996. Échanger les savoir-faire. Des « bros » à base de céréales locales. Production de chickwangue au Congo. Produire du vinaigre. Les indispensables études de marché. Des emballages « made in Sénégal ». Exporter des produits biologiques. L'association Max Havelaar. Le CCI. Des pistes pour financer un projet. ! n° 13, mai 1997. Les programmes d’appui aux entreprises. Financer les activités et les projets : du crédit à l’accompagnement de projets. Formation, appui technique et suivi-conseil : des aides à la réussite. La promotion des produits agricoles non traditionnels. La fabrication du beurre de karité : quelles technologies pour les femmes ? ! n° spécial, novembre 1997, compte rendu du séminaire de Ouagadougou. Le séchage des produits alimentaires à haute teneur en eau. L'analyse du marché et la promotion des produits. Choix technologiques. L’emballage des produits secs. La qualité des produits. ! n° 15, mai 1998. Les farines infantiles. Caractéristiques d’une bonne farine infantile. Mettre au point son produit, organiser sa production, garantir la qualité. Emballer pour vendre. Choisir ses circuits de distribution et assurer la promotion. ! n° 16, mars 1999. Les emballages alimentaires (1). Pourquoi emballer ? Les différents types d’emballages. Fournisseurs et importateurs d’emballages par pays et par type d’emballage. ! Photo de couverture : Produits transformés du Bénin. Christiane Dardé. 2. adresses utiles