La Béatification du Père Jean

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La Béatification du Père Jean
IDI n. 503
Juin 2012
La Béatification du Père Jean-Joseph Lataste
Fait unique et exceptionnel dans les anales de notre diocèse : le 3 juin 2012 sera célébrée à Besançon, la
béatification du frère dominicain Marie, Jean, Joseph LATASTE. Que nous vaut un tel privilège ? Très
simplement qu’il repose en terre comtoise depuis sa mort le 10 mars 1869 entouré des toutes premières
dominicaines de l’ordre de Béthanie, au couvent de Frasne le Château près de Gy en Haute Saône .
Quelques années plus tard, les sœurs trouveront refuge à Grandfontaine, près de Besançon ; elles
emporteront avec elle la dépouille de leur fondateur.
Peu de franc-comtois connaissent ce futur bienheureux : il ne faut pas s’en étonner ! Une des grandes
caractéristiques ou qualités des dominicaines de Béthanie est de se faire le plus discrètes possible ! Cette
discrétion est liée à leur histoire, celle de leur Fondation.
Tout commence dans une prison de femmes en septembre 1864 à Cadillac en Gironde. Tout jeune
dominicain, ordonné prêtre à Marseille le 8 février 1863 et assigné au couvent de Bordeaux, Le frère
LATASTE est envoyé prêcher une retraite à 400 femmes condamnées au silence absolu dans cette centrale
qu’il connait bien ; Alcide Lataste est né dans cette bourgade le 5 septembre 1832, dernier des 7 enfants de
Vital et Jeanne Grassiet. Comme prédicateur, Il franchit le seuil de cet établissement pénitencier avec
appréhension.
Les détenues travaillent en silence toute la journée. Pour suivre la retraite, elle rognent sur leur temps de
repos, se lèvent à 4 heures du matin et se couchent deux heures plus tard qu’à l’ordinaire. Le Père leur
propose une nuit d’adoration : il imagine un tour de présence de deux ou trois détenues se relayant devant le
Saint Sacrement. Elles seront 400 à passer la nuit en adoration dans cette chapelle qui devient pour le Père
LATASTE le lieu d’une révélation déterminante pour lui : « j’ai vu cette prison, objet de tristesse et d’effroi
pour les hommes transformée cette nuit en un lieu de délices, en un séjour de gloire et de bonheur ».
Saisi par la foi de certaines de ses recluses à la très mauvaise réputation, s’impose à lui le projet de leur
offrir une famille religieuse : « Quelque soit votre passé, ne vous considérez plus comme des prisonnières
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mais comme des âmes vouées à Dieu, vous aussi. A la suite des âmes religieuses, dites à Dieu : les hommes
me retiennent ici de force, je me donne à vous de plein gré, pendant dix, pendant vingt ans ; Je veux être
uniquement à vous, je veux être à vous pour la vie ».
A leur sortie de prison, après avoir purgé leur peine, Marie Jean Joseph propose à celles qui le désirent de
vivre leur idéal de consécration à Dieu, dans un même couvent que des religieuses vierges, sous le même
genre d’habit, celui de ST Dominique, afin que rien ne distingue jamais les unes des autres, qu’elles
s’accueillent mutuellement et avec miséricorde comme sœurs sans tenir compte du passé, sans jugement,
dans la discrétion : un projet courageux et audacieux pour l’époque qui prend corps en 1866 avec la
collaboration d’une religieuse de la Présentation de Tours, Sœur Henri-Dominique ( 1822-1907). Le Père
Lataste reçoit une maison adaptée à son œuvre à Frasne le Château : c’est ainsi que sa fondation prend racine
chez nous avant d’étendre ses ramifications en Italie, Suisse, Allemagne, Pays bas, Etats-unis dans la prison
de Norfolk, Massachusetts, où une fraternité laïque Notre Dame de Miséricorde est née dans le couloir de la
mort de ce pénitencier.
(Tiré des magazines du doyenné du Haut-Doubs Forestier, décembre 2011)
Les célébrations de la béatification du Père Lataste auront lieu à Besançon les 2 et 3 juin 2012.
■ Samedi 2 juin, 20 h 30 Veillée de prière à la cathédrale Saint-Jean de Besançon.
Lecture de textes du P. Lataste
Prédication : fr. Jean Marie Gueullette, o.p., vice-postulateur de la cause de béatification du P. Lataste.
Méditation à l’orgue par le fr. Jean-Dominique Abrell, o.p., directeur artistique de l’ensemble Energeia.
Également
à
l’orgue,
une
sœur
dominicaine
de
Béthanie
Venlo.
■ Dimanche 3 juin, à partir de 9 h 30. Marche des jeunes, du couvent des sœurs dominicaines de Béthanie à
Montferrand
le
château
jusqu’au
parc
des
expositions
Micropolis,
Besançon.
■ Dimanche 3 juin, 15 h
Célébration de la béatification au cours de la messe, Parc des expositions Micropolis, 3 boulevard Ouest,
Besançon.
Messe présidée par le cardinal Amato, préfet de la congrégation pour la cause des saints et délégué du Pape.
Prédication : fr. Bruno Cadoré, o.p., Maître de l’Ordre des Prêcheurs.
Si vous ne pouvez être présents à la cérémonie à Besançon, vous avez la possibilité, si vous le souhaitez, de
vous unir à la béatification du père Lataste grâce aux retransmissions prévues :
1. la veillée de prière à la cathédrale, samedi 2 juin à 20 h 30 en direct sur RCF
2. la célébration de la béatification sera retransmise dimanche 3 juin à 15 h en direct sur KTO ou sur son
site internet
Plus d'informations sur le site http://lataste2012.org/
Célébrons la Visitation avec nos sœurs moniales
Célébrer le jour de la Visitation, tous les 31 mai, en rendant visite à un monastère de moniales dominicaines
Célébrons la Visitation avec nos sœurs moniales. Je suis convaincue que les idées les meilleures surgissent
des rencontres avec les personnes. Cette idée que je vais vous partager est née elle aussi d’une rencontre, une
rencontre de femmes: les Moniales dominicaines et les Dominicaines de Vie Apostolique. Célébrer le jour de
la Visitation, tous les 31 mai, en rendant visite à un monastère de moniales dominicaines dans notre ville ou
notre pays. “Visiter” nos sœurs pour alimenter notre conscience d’être Famille, pour que personne ne se
sente seule et isolée, pour que nous partagions notre mission de l’évangélisation dans la richesse de nos
différents charismes.
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Un jour une moniale me dit que “être famille dominicaine c’est sentir que nous sommes toujours en
compagnie de quelqu’un”. Cette image fut source de grande inspiration et je vous la partage pour qu’elle
nous encourage à chercher la rencontre avec nos sœurs contemplatives: nous vous proposons cette date du 31
mai pour le symbole que la Visitation représente pour les DSI. Mais nous vous encourageons à chercher avec
créativité, des formes et des chemins pour renforcer notre soutien mutuel tout au long de l’année. Cela peut
être un téléphone de temps à autre, une prière partagée, une prédication commune, une demande
d’accompagnement et de prière pour les sœurs plus jeunes ou pour quelqu’un qui en a besoin, en valorisant
les moyens de communication que nous avons. Quand il nous arrive également de visiter d’autres pays,
n’oublions pas nos sœurs contemplatives, qui dans leur SILENCE ORANT, accompagnent la Famille
dominicaine dans sa marche.
Joyeuse fête de la Visitation à toutes. Sœur Fabiola, OP
Mgr Pieronek: l’appel à la vocation n’est pas un risque !
12 nouveaux diacres pour la Province de Pologne
Avant de parler de l’appel à la vocation comme d’un choix risqué, Mgr Tadeusz Pieronek s’est adressé aux
douze frères de la fraternité dominicaine de la Province de Pologne qui ont été ordonnés diacres le 26 mai à
Cracovie.
Dans son homélie, l'évêque a exprimé sa reconnaissance aux diacres qui ont choisi une voie particulièrement
belle et ont répondu à ‘l’appel du Christ, afin que, comme Lui, ils aillent baptiser et annoncer l’Evangile à
toute la terre’. Il a ajouté que ‘bien que la route soit belle’, certains peuvent y voir quelque chose de
‘risqué’.
Mgr Pieronek a réconforté les diacres dominicains en ajoutant : ‘Il ne faut pas que vous voyiez cette route
comme une route risquée’. Dieu est avec vous et Il est votre force. Il vous donne l’assurance de chacun de
vos pas en accord avec la volonté de Dieu’.
Dans la seconde partie de son homélie, l’évêque a lu le texte de la bénédiction diaconale, selon lequel les
diacres sont ‘les élèves et les serviteurs du Christ’ et doivent conformer leur ‘service avec une vie de célibat’
qui est un signe et un support de l’amour pastoral, ainsi que la source privilégiée d’une activité dans le
monde emplie de fruits.
‘Soyez fermement ancrés dans la foi, sans taches et parfaits vis-à-vis de Dieu et des hommes, comme il
convient aux serviteurs du Christ et aux ministres des mystères de Dieu. Ne permettez pas qu’on vous enlève
l’espérance qui découle de l’Évangile. Il vous faut donc d’abord être à Son écoute mais aussi être Sa voix’, a
lancé Mgr Pieronek.
Les frères qui ont reçu l’ordination diaconale sont : Tomasz Biłka, Łukasz Detmer, Marek Domaradzki,
Artur Karkoszka, Wiktor Komarnicki, Paweł Koniarek, Paweł Pawlikowski, Arnold Pawlina, Erik Ross,
Jacek Szymczak, Rafał Wędzicki et Andrzej Nakonieczny.
Le provincial de la Province dominicaine de Pologne, fr. Krzysztof Popławski, a souhaité aux nouveaux
ordonnés ‘une expérience de service et d’amitié du Seigneur Jésus et des frères’, car, comme il l’a souligné,
‘être serviteur du Christ, c’est aussi être Son ami’.
Le provincial des dominicains polonais a également ajouté : ‘La grâce de l’ordination est celle de la
miséricorde de Dieu pour vous et pour tous ceux qui seront sur votre route, ainsi que pour vos familles’. Il a
également remercié pour ‘la prière continuelle de nos frères et de notre communauté’ qui les a entourés.
Les frères de plusieurs couvents ainsi que les prêtres diocésains qui se sont liés d’amitié avec eux au cours
des années, étaient présents à l’ordination dans la basilique dominicaine de la Sainte Trinité, aux côtés des
familles et des amis des diacres. Le prieur de Cracovie, fr. Paweł Kozacki, a également encouragé les
nouveaux diacres par sa prière.
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Les nouveaux ordonnés peuvent désormais baptiser, donner la communion, lire l’Évangile, bénir et célébrer
les enterrements. Dans un an, ils recevront l’ordination sacerdotale.
Environ 450 frères, dont la majorité sont ordonnés prêtres, font partie de la Province dominicaine de
Pologne. Ils ont suivi six années d’études au Collège de Philosophie et de Théologie des Pères Dominicains
de Cracovie.
Ordinations de Pologne
Le samedi 12 mai 2012, à Cracovie, huit frères de la province dominicaine de Pologne ont été ordonnés
prêtres par Monseigneur Grzegorz Ryś, en présence du frère Krzysztof Popławski, Prieur provincial.
L’Évêque auxilaire de Cracovie a exhorté les huit ordinants à avoir confiance en l’Esprit Saint : „Dans
l’Église, il ne s’agit pas de vouloir avoir le dernier mot, même si vous avez raison. Tischner disait souvent :
peut-être que tu as raison, mais quel bien ça apporte ? ”. Il a évoqué l’expérience de saint Paul qui – disait-il
– „est absolument sans compromis pour ce qui est du principe, mais qui comprend qu’il doit en lui-même
surmonter tout obstacle afin de pouvoir aller au-devant des autres.” „Je vous souhaite d’avoir en vous-même
cette faculté” a dit Monseigneur Ryś aux frères qu'il ordonnait prêtre. Il leur a ainsi souhaité, à l’exemple de
l’apôtre Paul, „d’avoir confiance en l’Esprit Saint dans l’Église.”
„Dans votre vie de prêtre il y aura beaucoup de situations que vous n’arriverez pas du tout à saisir." leur a-t-il
dit "Bien sûr, vous vous sentirez désemparés de vouloir faire quelque chose mais de ne pas en avoir la
possibilité”. Il les a avertis „qu’il y a beaucoup de situations dans la vie, pas seulement celle de prêtre, où on
ne commence à comprendre qu’après coup.”
Concernant l'aptitude au sacerdoce, Monseigneur Ryś a affirmé : “Comment la mesurer, la peser, jusqu’à
quelle generation vous sonder pour savoir si vous êtes aptes à la prêtrise ? Il vaut mieux croire que vous n’y
êtes pas aptes. Et que tout compte fait, c’est le Seigneur qui vous choisit”.
Ont été ordonnés prêtres les frères : Paweł Adamik, Vitaliy Sadvari, Krzysztof Lorczyk, Tomasz Pękala,
Mateusz Lipnicki, Krzysztof Frąckiewicz, Dominik Jarczewski i Marcin Karwacki.
Quelques
photos:
http://www.facebook.com/media/set/?set=a.10150882753809547.435852.155676194546&type=3&l=41731c
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Réunion des Frères Coopérateurs à Lima
Le 6 mai, l’Ordre Dominicain a célébré avec l’Eglise tout entière le 50ème anniversaire de la canonisation
de St Martin de Porres , un frère coopérateur Dominicain de Lima, au Pérou. Les frères Dominicains du
Pérou dirigent cette célébration au nom de l’Ordre. Elle a démarré le 6 mai et continuera jusqu’à la fête de
St. Martin le 3 novembre et se clôturera le jour de son anniversaire le 9 décembre 2012.
Pendant ces célébrations, le Maître de l’Ordre, Fr Bruno Cadoré, OP appelle tous les Provinciaux, Vice
Provinciaux et Vicaires Généraux de l’Ordre à envoyer des représentants à une réunion des frères
Coopérateurs à Lima. Le Chapitre avait demandé au Maître de nommer “un comité de frères coopérateurs
pour organiser un congrès international de frères coopérateurs en vue de mieux valoriser et de renouveler la
vocation et le ministère des frères coopérateurs dominicains pour notre temps” (ACG Rome, 218). Un comité
a commencé à travailler pour la préparation du Congrès International, sous la direction de fr. Ignatius
Perkins, OP. Il a déjà organisé des réunions préliminaires aux U.S.A, au Canada et au Vietnam.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre du 50ème anniversaire de la canonisation de St Martin de Porres
organisé par la Province du Pérou. Il aura lieu du 31 Octobre au 3 Novembre 2012. Le Maître souhaite que
toutes les entités Dominicaines soient représentées à cette réunion. Les supérieurs de ces différentes entités
devraient indiquer immédiatement leur intention d’envoyer des représentants à cette réunion. Cette
intention devrait être communiquée à Fr. Juan Jose Salaverry, OP, le Provincial du Pérou, afin qu’il puisse
préparer de façon adéquate la venue des frères à cette occasion.
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Les frères coopérateurs auront l’opportunité de discuter de questions cruciales concernant leur vocation dans
l’Ordre. Le Maître sera présent et il se réjouit de rencontrer les frères coopérateurs du monde entier.
Début des célébrations pour le Jubilée de la canonisation de St Martin de Porres
Cette semaine, dans les mêmes rues de Lima où St. Martin de Porres avait exercé son inépuisable charité, un
grand hommage a été rendu à cet humble frère Dominicain, pour le 50ème anniversaire de sa canonisation.
Lors de sa canonisation, il avait été aussi proclamé le Patron International de la Justice Sociale et il est aussi
affectueusement appelé “St Martin de la Charité”.
Le 5 mai, à 15h00, le beau Couvent Dominicain du Saint Rosaire a accueilli des milliers de personnes. Les
frères Dominicains du Pérou avaient donné le meilleur d’eux-mêmes pour que l’organisation soit parfaite. Ils
ont porté la relique de St. Martin et l’image du Saint. La foule des fidèles a rempli l’église et de joyeuses
fanfares étaient aussi présentes. Il y avait une atmosphère d’excitation encouragée par les vivats et les
applaudissements des fidèles.
Bien que la distance entre le Couvent et la Cathédrale soit brève, les frères ont décidé délibérément de la
parcourir lentement, afin de cette saisir cette opportunité d’effectuer un pèlerinage avec les fidèles, et faire en
sorte que la journée toute entière soit remplie d’une profonde charité. Cela a été un temps de prière et de
méditation. La foule est venue au sanctuaire des reliques et a demandé aux frères de toucher leurs images et
leurs chapelets. Tout au long du chemin, de jeunes frères de différents ordres mendiants religieux
(Miséricorde, Augustiniens, Camilliens, Franciscains) ont porté chacun leur tour sur leurs épaules, la très
belle et artistique urne contenant les reliques.
Quand ils sont arrivés à la Cathédrale, les frères ont célébré les Vêpres Solennelles du V° dimanche de
Pâques avec l’Evêque Auxiliaire de Lima William Abanto. Après le chant des psaumes et la lecture de la
parole de Dieu, L’Evêque Abanto a prononcé une homélie dans laquelle il a évoqué le Fils de Lima comme
étant la fierté de tout le Pérou. Il a mis en lumière les différentes façons qu’avait St. Martin de Porres pour
montrer la sainteté de Dieu dans la vie de tous les jours.
Le lendemain, les jardins publics qui entourent la ville de Lima de tous côtés ont été décorés avec des tapis
multicolores. Vers 11h00, le Cardinal Juan Luis Cipriani a célébré la Messe dans la Cathédrale. Six évêques
et de nombreux prêtres et religieux ont concélébré cette Messe. Il y avait aussi la participation massive des
enfants des écoles, des autorités civiles, des fidèles de différentes paroisses, des mouvements laïcs et des
fraternités de St Martin de Porres (Martiniennes) de tout le Pérou.
Il y avait une très longue queue de fidèles qui voulaient toucher la relique de st. Martin. Le cardinal a les a
tous invités à une prière et une contemplation profonde de Saint Martin de Porres qui avait vraiment compris
le message du Christ et l’a exprimé dans sa sainteté et sa charité. Il a exhorté aussi les participants à
exprimer au jour le jour la même expérience profonde de l’Evangile. Au début et à la fin de la célébration,
l’hymne de St. Martin a été chanté dans la joie.
Avant la bénédiction finale, Fr. Juan José Salaverry OP, Prieur Provincial de la Province of St. Jean-Baptiste
du Pérou, a remercié les autorités civiles et religieuses ainsi que le Peuple de Dieu. Il a déclaré que St.
Martin de Porres représente un modèle et un défi pour l’Ordre tout entier et pour sa nouvelle génération.
Après l’Eucharistie, il y a eu une procession pour retourner au Couvent avec la statue de St. Martin. Les
frères ont partagé un repas fraternel dans le très beau cloître du couvent, tout près de l’endroit où St. Martin
distribuait son pain quotidien de charité : une véritable action de grâces à Dieu pour cette expérience de foi
et cette manifestation toujours présente du Seigneur chez les humbles et les simples.
Par Fr. Carlos Caceres OP (Province de St. Vincent Ferrer)
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Resurexit: la retraite en ligne des frères de Liège
Interview du fr Didier Croonenberghs op
Une retraite pour le Carême, d’accord, mais après Pâques, cela est moins fréquent, non ?
Effectivement. Nous, c’est-à-dire l’équipe de la pastorale des étudiants et notre communauté dominicaine
liégeoise Liège, nous sommes rendus compte qu’il y avait énormément de propositions de retraites et de
méditations pendant le temps du Carême. La « Retraite dans la Ville » organisée par les dominicains de Lille
compte 67.000 participants. Mais il y avait assez peu de propositions entre Pâques et la Pentecôte, alors qu’à
notre avis, c’est quand même le cœur de notre foi, cet événement de Pâques que nous célébrons chaque
dimanche. Nous nous sommes dit : « Pourquoi pas ne pas lancer quelque chose ? » Le mot « retraite » est
peut-être un peu exagéré. Ce que nous proposons, c’est un temps de méditation, de réflexion sur le cœur de
notre foi qu’est l’événement de Pâques.
Avez-vous choisi le même style que « Retraite dans la Ville », avec inscription en ligne et envoi de textes et
de vidéos ?
Tout à fait. Nous avons monté 50 vidéos et chaque jour nous en proposons une aux personnes inscrites. Il y a
également un lien pour des documents audio via le podcast, un texte biblique quotidien et un texte de
méditation en lien avec ce texte biblique. Et c’est absolument gratuit !
Que peut-on voir sur les vidéos de la retraite ?
On peut voir les frères dominicains en images, mais pas seulement les frères de notre communauté puisqu’il
y aussi d’autres membres de la grande famille dominicaine, notamment les sœurs et les laïques dominicains
qui proposent des méditations. Chaque méditation ne dure pas plus de trois minutes. On y parle de la
résurrection dans l’art, en philosophie, en théologie, dans la vie quotidienne…
Vous avez plus de 600 inscrits pour cette retraite. Comment les avez-vous trouvés ?
Nous avons commencé de manière très sobre par quelques petits mails à des amis, à des proches pour leur
soumettre ce projet. La réaction était tout de suite enthousiaste. Nous avons créé quelques affiches et un
grand quotidien de notre région est venu frapper à notre porte pour faire un petit article. Et puis le nom «
resurrexit.be » sonne assez bien. J’ai l’impression que comme tout bon projet, il ne faut pas commencer avec
une trop grande diffusion.
Pour ceux qui ne connaissent pas le latin, que signifie « resurrexit » ?
« Resurrexit sicut dixit » veut dire « Il est ressuscité comme il l’a dit ». C’est évidemment de Jésus qu’on
parle. Le nom sonnait bien…
Votre présence sur le web, le reste de l’année, n’est pas négligeable non plus…
Certainement ! Depuis 1996, nous proposons chaque semaine une, voire plusieurs homélies. Depuis trois ans
nous publions également des homélies audio. Il y en a déjà plus de 1200 dans notre base de données. On y
trouve également des textes pour méditer le mariage, le baptême… Et puis, n’oublions pas les informations
sur nos trois communautés dominicaines en Belgique.
Pourquoi est-il important d’être à présent sur internet ? Est-ce pour donner une image plus moderne, plus
positive de l’Eglise ?
J’ai eu l’occasion de vivre trois ans en Angleterre où l’immense majorité des sites sont plus que traditionnels.
Et c’est vrai que si l’on veut avoir une parole qui touche un petit peu tout le monde, il faut que la parole
circule et puisse toucher tout le monde. Donc l’outil internet est inévitable actuellement. Et il faut peut-être
qu’une parole un peu décalée puisse y circuler. Mais nous sommes toujours en retard par rapport à pas mal
de fondamentalistes sur internet.
Les frères Dominicains Irlandais développent l’ « app » lors du 50ème Congrès eucharistique
– Dublin 2012
Le 24 Janvier 2011, le Pape Benoît XVI a prononcé un message pour la 45ème journée Mondiale de la
Communication. Il rappelait à tous les Catholiques la nécessité de témoigner de la vérité dans cette nouvelle
ère digitale de la communication Internet et des réseaux sociaux. Il insistait sur le fait qu’il “existe une façon
chrétienne d’être présent dans le monde digital: elle prend la forme d’une communication qui est honnête et
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ouverte, responsable et respectueuse des autres." L’ordre Dominicain a en effet relevé le défi et c’est ce qui
relie le relie avec le monde de la conception d’apps.
En Irlande, l’Eglise se prépare à la célébration du plus grand événement religieux depuis la visite
Apostolique de Jean Paul II en 1979. Le compte à rebours a commencé pour le 50ème Congrès Eucharistique
International 2012 (CEI 2012), et la Messe Spéciale a été célébrée par le Nonce du Pape, l’Archevêque
Charles Brown, le dimanche 6 Mai. Le Congrès se tiendra a Dublin du 10 au 17 juin 2012.
En relation avec le CEI 2012, les organisateurs ont aussi lance un “App” iPhone et iPad gratuit. En utilisant
les technologies du 21° siècle, l’App CEI 2012 donne aux pèlerins du monde entier l’opportunité de
participer au Congrès. L’App a été conçu exclusivement pour les pèlerins du Congrès par le Frère
Dominicain Hollandais Luuk Dominiek Jansen, OP.
Fr. Luuk Jansen qui étudie actuellement dans la Province Irlandaise est spécialisé dans la création
d’applications ou « Apps » pour iPad, iPhone et appareils similaires. Selon lui,
“J’ai le sentiment qu’en tant que membre de l’Ordre Dominicain t, même si je ne suis encore qu’un étudiant,
il faut s’intéresser aux nouvelles façons de communiquer, car la façon traditionnelle de transmettre
l’Evangile au gens, est devenue plus difficile, surtout ici en Irlande, où moins de gens vont à la Messe, ou
sont engagés dans les réunions de prière, bien que nombreux sont ceux qui s’intéressent à leur foi. Il me
semble qu’il est important de changer avec le reste de la société en utilisant les moyens modernes de
communiquer. L’app n’est qu’un véhicule pour apporter le contenu aux gens et les aider à découvrir leur
foi”.
Fr. Luuk, un ancien agnostique, a révélé qu’il espère que le Congrès Eucharistique aidera les gens à
découvrir Dieu , comme lui il a 9 ans alors qu’il travaillait comme ingénieur à Galway, au cours de sa
rencontre avec un collègue Catholique qui a remis en question sa certitude de l’inexistence de Dieu. Une
rencontre qui a changé sa vie et l’a conduit a prendre une décision radicale. Il étudie actuellement la
philosophie et la théologie dans l’espoir d’être un jour ordonné prêtre. Il organisera un séminaire dans
l’Espace Jeunes du Congrès au sujet de son parcours d’agnostique devenu un frère catholique e l’ordre des
Dominicains.
L’App fournit un guide général pour les Pèlerins au programme du Congrès comprenant des outils
concernant les ressources pastorales, des nouvelles et des circuits multimédia. Les fonctions supplémentaires
de l’App comprennent un guide quotidien pour les pèlerins sur les événements du Congrès en RDS; sur les
lieux où se déroulent : le programme principal du Congrès, le programme des jeunes, le programme de
l’espace prière, celui des enfants. L’App donne aussi des informations sur le programme des 34 églises de
Dublin qui organisent des initiatives et la Station Orbis de Croke Park. L’ App fournir aussi une carte et des
adresses GPS pour chaque événement programmé. Les pèlerins seront en mesure de situer les endroits où ils
veulent se rendre et comment y aller.
Il est important de noter que les Dominicains ont déjà une App gratuite sur le marché, connue sous le nom de
« iDoms Portal ». Cette app a été créée avec les frères de St. Joseph Province de la Province of Ireland et elle
s’applique aussi bien à l’iPhone/iTouch qu’à l’iPad.
L’ App est une façon de continuer l’évangélisation à l’ère digitale et elle permet d’avoir accès aux articles,
vidéos et supports à partir de différents sites web de l’Ordre Dominicain. Les prochaines mises à jour de
l’application fourniront un contenu plus varié et ajouteront des fonctions supplémentaires. Les frères ont
aussi créé une App, l’ iDoms Vocab, qui peut être utilisée comme un Dictionnaire/Flashcard (carte de
support visuel) en tant qu’outil de formation pour le Grec, le Latin et l’Hébreu. Pour en savoir plus: the
iTunes store
Donc, si vous avez un iPhone/iTouch ou un iPad, consultez la page iDoms Portal App ou déchargez l’
iDoms Portal app à partir de iTunes.
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Egypte : l'avenir incertain des Coptes
Témoignage du fr Jean Jacques Pérennès
Début 2011, les Egyptiens ont tourné en dix-huit jours la page de trente années du régime de Hosni
Moubarak, mais il est encore difficile de mesurer la portée de ce changement qui ébranle la société
égyptienne. La situation des Coptes fait partie de ce bouleversement, mais on ne sait pas encore s’ils en
tireront bénéfice.
Rappelons d’abord que les Coptes représentent environ 10 % de la population totale, soit environ 8 millions
d’Égyptiens, ce qui fait d’eux et de loin le plus gros groupe des chrétiens d’Orient. Ils sont ici chez eux,
depuis toujours et ne manquent pas de le rappeler aux musulmans extrémistes qui voudraient les faire revenir
au statut de dhimmi (citoyen de seconde zone) qui leur fut imposé au cours des siècles passés.
Leur influence a, néanmoins, beaucoup diminué dans la société, depuis l’époque de Nasser dont l’idéologie
socialiste et panarabe a poussé à l’émigration une partie de l’élite chrétienne, celle-là même qui avait
contribué à la renaissance culturelle arabe du XIXe siècle, la Nahda. Ils sont restés les plus pauvres de
Haute-Égypte et des quartiers populaires du Caire. Trente ans d’islamisation du quotidien ont ensuite
aggravé leur marginalisation : accès difficile aux emplois de haut niveau, tracasseries continuelles, vexations
parfois. Dire que les Coptes sont « persécutés » est excessif ; il est indéniable qu’ils sont discriminés et
vivent dans une ambiance pesante. La tromperie des décennies écoulées consistait à faire croire que le
régime policier en place les protégeait. Ce mensonge est apparu dans toute son ampleur lorsqu’une
implication de certains services du ministère de l’Intérieur a été évoquée dans l’attentat meurtrier contre
l’église d’Alexandrie qui fit 21 morts et 79 blessés la nuit du Nouvel An 2011.
Inquiétudes légitimesPuis vint l’euphorie de la place Tahrir, le coude à coude où l’on se mit à rêver de
relations apaisées. Fait remarquable : il n’y a eu aucun incident interconfessionnel pendant cette période. Ils
ont vite réapparu hélas, partant souvent d’incidents de vie quotidienne : une querelle au sujet d’un terrain,
d’un mariage, d’une construction d’église non autorisée dégénère et cela fait la une de la presse : une église
incendiée à Sol, au sud du Caire, en mars 2011, puis deux autres églises incendiées à Imbaba en mai. Dans
les deux cas, les salafistes ont été pointés du doigt. Le laxisme du régime déchu vis-à-vis des extrémistes
révèle ici ses fruits amers. Il y a urgence à redresser la situation, dès l’enfance, dans les programmes
éducatifs, dans les médias publics, dans une éducation au respect de l’autre. Quels seront les choix en la
matière de la majorité islamiste que les Égyptiens ont portée au Parlement ? Les inquiétudes des chrétiens sur
ce point sont légitimes.
Cela dit, l’année écoulée a vu aussi des prises de position courageuses qui augurent d’un meilleur équilibre.
La prestigieuse institution d’al-Azhar, référence majeure pour l’islam sunnite, a publié, deux textes
importants : en juin 2011, le grand imam Dr Ahmed al-Tayyeb a rendu public et fait adopter par les
principaux partis politiques égyptiens un texte se déclarant favorable à « la création d’un État national
constitutionnel démocratique et moderne, basé sur une Constitution approuvée par la nation, qui assure la
séparation des pouvoirs et des différentes institutions dirigeantes ». La charia reste, certes, le référent
religieux des musulmans, mais on peut imaginer dans la pratique un statut personnel propre aux chrétiens. En
janvier 2012, la même instance a publié une déclaration sur les libertés fondamentales, destinée à mettre des
limites à ceux qui voudraient faire de l’Égypte un État religieux islamique. L’imam est également intervenu,
en lien avec les Églises chrétiennes, pour qu’une loi acceptable par tous soit adoptée concernant la
construction des églises et lieux de culte chrétiens. Rien n’est gagné.
Il sera difficile de faire rapporter la concession faite aux islamistes par Sadate, faisant de la charia « LA
source principale du droit » et non plus une des sources (article 2 de la Constitution). Mais on peut espérer
que, sous la forte contrainte des réalités économiques et sociales, la majorité islamiste maintenant au pouvoir
en Égypte soit obligée de modérer la surenchère idéologique au profit d’un certain réalisme qui permette à
tout Égyptien de vivre selon ses convictions. On retrouvera là l’Égypte de Taha Hussein et de Naguib
Mahfouz. La révolution de Tahrir a rouvert un débat trop longtemps fermé.
fr. Jean-Jacques Pérennès, OP
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Les Fraternités laïques dominicaines avant et après le Concile Vatican II
Conférence donnée au Conseil Européen des Fraternités Laïques Dominicaines
Il est évident que le Concile Vatican II marque un tournant décisif dans l'ecclésiologie, en particulier dans la
perception globale de l'Église Corps du Christ et des différentes fonctions des membres de ce Corps. Mais la
vie précède toujours la loi. Et ce qui a été discuté, puis promulgué par les Pères conciliaires de 1963 a 1965
avait déjà été expérimenté et vécu bien avant. De même le renouveau de l'ecclésiologie avait été préparé par
les études des théologiens. En ce qui concerne le laïcat et sa place dans l'Église, il faut rappeler les travaux
décisifs de notre frère Yves Congar, qui ont ouvert la voie a une nouvelle perception de la fonction du laïcat
dans l'Église. Nous pouvons affirmer que sans lui, nous ne serions probablement pas réunis ici, et si ce
rassemblement avait tout de même lieu, les thèmes traités seraient tout autrès.
Dans le laïcat dominicain, les grandes figures que nous avons présentées dans notre "Galerie des portraits"
montrent suffisamment que l'esprit apostolique de s. Dominique a de tous temps inspiré ses disciples laïcs et
les a poussés a l'action autant qu'a la contemplation et a la pénitence.
Les changements que nous constatons après le Concile, pour importants qu'ils soient, n'affectent en rien la
spiritualité, avec ses notes essentielles, du laïcat dominicain. En parlant du Concile, Jean XXIII souhaitait un
aggiornamento de l'Église. En révisant leurs constitutions, les différents Ordres et Congrégations religieuses
ont fait leur ce projet. Le laïcat dominicain a aussi réalisé sa mise a jour. Il faut toutefois souligner que ce
travail de révision n'est pas parti de la volonté d'appliquer les orientations du Concile, mais bien de s'adapter
a une nouvelle situation du monde et de l'Église. Et cela bien avant le Concile, puisque c'est au Chapitre
général de 1949, a Washington, qu'il est pour la première fois question de modifier la règle : S'il paraît
opportun d'apporter quelques innovations dans la règle de notre Tiers- Ordre, que celles-ci soient proposées
en termes clairs, avec leurs motivations, afin que nous puissions en demander auprès du Saint-Siège
l'introduction (139.5). Cependant la première refonte de la règle ne verra le jour qu'en 1964, et la règle
définitive sera approuvée a Montréal en 1985. C'est ce souci de réalisme qui explique, me semble-t-il, les
étapes multiples de ce labeur, qui aura ainsi duré plus de vingt ans, et qui - suivant l'exemple des
Constitutions des Frères - ne sera jamais achevé.
L'intention de cet exposé est de mettre en évidence quelques éléments plus importants du changement, ou
plus exactement de l'évolution dont nous sommes les témoins.
Une réalité renferme toutes les autrès : la découverte et la reconnaissance par l'Église de la participation
entiere des laïcs comme tels a sa mission, en vertu de leur baptême et de leur confirmation, par lesquels ils
participent au triple pouvoir du Christ prêtre, prophète et roi. De même, comme laïcs, ils participent
pleinement non seulement a la spiritualité, mais aussi a la mission de l'Ordre et a son charisme spécifique de
prédication.
Je voudrais développer cette reconnaissance et ses conséquences sur trois points: 1. Les laïcs dominicains
sont de vrais laïcs. - 2. Ils sont autonomes. - 3. Ils sont apôtrès et prêcheurs. J'y ajouterai quelques
considérations sur la Famille dominicaine.
1. Les laïcs dominicains sont de vrais laïcs.
Il est notable que le principal grief fait a la première rédaction d'une nouvelle règle (1964) soit d'être "trop
religieuse et monastique, insuffisamment adaptée a la vie de nos tertiaires et des laïcs" (rapport du Promoteur
général au Chapitre général de 1968).
Il est vrai que l'idéal proposé par les règles précédentes ressemblait très fort a l'idéal des religieux, et que ces
règles étaient très semblables aux constitutions des Ordres religieux. Le P. Dupuy, O.P., dans l'encyclopédie
"Catholicisme", art. "Laïc", écrit ceci : Par suite de ces différents facteurs historiques, le droit des laïcs est
demeuré au Moyen-Âge embryonnaire, et leur spiritualité a été dans son ensemble une spiritualité de moines
plutôt que de laïcs. (t. VI, c. 1636)
Il suffit d'un regard sur les règles anciennes pour se rendre compte de cette similitude. Le langage employé :
prieur, maître ou maîtrèsse des novices, profession; la règle de Munio traite des heures canoniales, du lever
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de nuit, du silence a observer a l'église, des jeunes, de l'habit. Celle de Theissling en reste très proche; ne sont
supprimés que les deux chapitrès concernant le lever de nuit et le silence a l'église (plus un autre qui
interdisait le port d'armes).
La nouvelle règle de 1964 parle encore d'une certaine participation a la vie religieuse et apostolique de
l'Ordre (n. 1). Mais le chapitre 13 (n. 48) souligne le caractère séculier des tertiaires : Les Tertiaires auront
conscience d'être appelés a professer la perfection chrétienne dans la vie séculière et a travailler a la
rénovation du monde. C'est pourquoi, tout en rejetant l'esprit du monde, ils rempliront parfaitement leurs
devoirs d'état séculiers et leurs obligations professionnelles.
La règle de 1968 introduit un nouveau langage : il y est question des laïcs de saint Dominique. La référence
au décret conciliaire est explicite des le prologue. Leur premier engagement est ainsi défini dans l'article 1,
intitulé "De vrais laïcs, avec une sainteté de laïcs" : Toutes les affaires temporelles, auxquelles ils sont
étroitement mêlés, ils s'emploieront a les entreprendre, a les éclairer et les ordonner selon l'évangile, en sorte
que, devenus de vrais signes de foi, d'espérance et de charité, ils entraînent les autres laïcs a remplir les
devoirs de la vie chrétienne.
La règle de Montréal s'ouvre (n. 1) par l'affirmation du concile sur la place des laïcs dans l'Église : Parmi les
disciples du Christ, les hommes et les femmes qui vivent dans le monde participent par leur baptême et leur
confirmation a la mission royale, sacerdotale et prophétique de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ils ont comme
vocation de répandre dans le coeur de l'humanité la présence du Christ, pour que le message divin du salut
soit connu et accepté par tous les hommes (AA §3).
Le Chapitre général d'Avila (1986) instituait une commission pour étudier la place des laïcs dans notre
apostolat. Il déclare : C'est plus spécifiquement par leur engagement dans les affaires du monde que les laïcs
jouent leur rôle indispensable dans la mission de salut de l'Église (83 d).
Et l'année suivante, le Maître de l'Ordre, fr. Damian Byrne, dans la lettre qu'il adresse au laïcat dominicain,
commente longuement et théologiquement tant la nouvelle règle que les orientations du Chapitre d'Avila. Je
me permets de le citer. D'abord un constat : Le Concile Vatican II s'est fait l'écho d'un nouveau signe
ecclésial: le réveil du laïcat pour une nouvelle étape de coresponsabilité et de sens communautaire... Le
réveil des laïcs au ministère et a la coresponsabilité ecclésiale est un signe des temps qui revet une profonde
signification théologique. ... Ce n'est pas seulement un substitut a l'absence d'un prêtre ni la mise a l'écart de
celui-ci. C'est plutôt le fait que de nombreux laïcs, par vocation ou par un charisme spécial, se sentent
appelés a devenir animateurs de la communauté chrétienne dans la prière, le partage de la Parole, dans les
engagements sociaux et politiques, dans les oeuvres de charité et de justice.
Et le fr. Damian de souligner une dimension particulière - et particulièrement importante - de cette évolution
: Dans ce réveil du laïcat, la présence des femmes, après des siècles de silence et de marginalisation, acquiert
une attention et une importance singulières. Les dons naturels et les charismes spécifiques de la femme
infusent une vitalité nouvelle dans la communauté chrétienne et révèlent une nouvelle face de l'expérience
chrétienne.
Il voit la source de ce changement dans la nouvelle ecclésiologie proposée par Vatican II, qui définit l'Église
comme Peuple de Dieu, dans lequel tous les baptisés participent de plein droit a sa vocation et a sa mission.
Mais je n'insiste pas davantage : vous avez étudié les Actes du Chapitre d'Avila et la lettre du fr. Damian
pour préparer notre présent rassemblement. Je voudrais seulement conclure ce point par cette formule très
expressive du Chapitre de Mexico (1992) : Nous exhortons nos frères et soeurs laïcs a approfondir leur
spécificité de laïcs en étant a la fois présence de l'Église dans le monde et présence du monde dans l'Église
(n.128 a).
2. Les laïcs dominicains sont autonomes.
Je veux dire par la que l'autorité et le pouvoir de décision ne sont plus entre les mains des frères - étant sauve
l'autorité du Maître de l'Ordre et celle des Chapitres généraux, qui assurent l'unité de tout l'Ordre dans sa
dimension de Famille dominicaine - mais ont passé aux mains des laïcs.
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Reprenons quelques textes anciens et récents, pour vérifier le changement. Je lis dans la règle de 1923 :
L'institution du Directeur de Fraternité, dans les églises de l'Ordre, est exclusivement réservée au Maître
général ou au Prieur provincial (n.53). Le Directeur, durant sa charge, peut d'office accomplir tout ce qui a
rapport a la direction et a la formation spirituelle des Frères (n.55). Chaque année le Directeur avec les
membres restants du conseil renouvelleront la troisième partie des conseillers... Avec le conseil ainsi
complété, le Directeur instituera le prieur et les autres dignitaires (n.60).
Le titre de Directeur exprime bien la réalité : c'est lui qui a la responsabilité principale, c'est lui qui, avec le
conseil, décide de tout ce qui est important.
Que dit la règle de 1964? Nous y lisons au n.54 : Les supérieurs officiels du T.-O. sont... c) le directeur local
dans sa fraternité. Le chapitre XVII est consacré au directeur de fraternité. Ce sera un prêtre (62). Son rôle:
convoquer le conseil de la fraternité et le présider, proposer aux tertiaires la Parole de Dieu, admettre dans la
fraternité les nouveaux membres, les corriger, avertir, dispenser et absoudre, conformément a la règle. Tout
ce qui concerne la formation spirituelle et l'orientation de l'action tant des membres que des responsables le
regarde d'office (63). On ne peut guère trouver formule plus absolue pour exprimer son pouvoir.
La règle de 1968 introduit une nouvelle terminologie, qui exprime une réforme profonde de structure. Il n'y a
plus de directeur, mais un assistant religieux, a qui il appartient d'aider, d'enseigner et de faire progresser les
membres de la fraternité dans la vie évangélique et apostolique, selon l'esprit et la tradition de l'Ordre. Il lui
revient aussi de célébrer le rite liturgique d'admission et de recevoir les professions conjointement avec le
président (ou prieur) de la fraternité (n.17, a et b).
Quant a la règle de Montréal, elle déclare que l'assistant religieux (frère ou soeur) a une fonction d'assistance
doctrinale et spirituelle. Il est nommé par le prieur provincial, après avis du promoteur provincial et du
conseil local des laïcs (n.21 c). Les articles 16 et 17 précisent que c'est le ou la responsable laïc de la
fraternité qui procède, avec l'assistant religieux, a la réception du candidat ou qui recevra, également avec
l'assistant religieux, son engagement temporaire ou définitif.
Ainsi voyons-nous le pouvoir passer des mains d'un directeur prêtre a celles des responsables laïcs, avec un
assistant religieux qui n'est plus forcément un prêtre, mais qui peut aussi être une soeur ou un frère
coopérateur, et même un ou une laïc formé/e (Avila n.92).
Relevons, dans cette perspective, une recommandation faite aux frères par le Chapitre général de Madonna
dell'Arco, en 1974, citant largement la constitution Lumen Gentium (n.37) : Qu'ils reconnaissent et
promeuvent la dignité et la responsabilité des laïcs dans l'Église et dans l'Ordre, ayant volontiers recours a la
prudence de leurs conseils; qu'ils leur confient des charges et leur laissent la liberté d'action, stimulant même
leur courage pour entreprendre de leur propre initiative; qu'ils respectent et reconnaissent la juste liberté qui
appartient a tous dans la cité terrestre (n.232).
Au terme de cette évolution, il n'y a plus un Tiers-Ordre dépendant du premier Ordre, mais au sein de ce
qu'on nomme désormais la Famille dominicaine, diverses branches correspondant a des états de vie
différents; le Chapitre général de Quezon City (1977) relève que l'acceptation très large de la notion de
famille dominicaine par toutes les branches de l'Ordre semble être un signe particulier de l'Esprit Saint qui
travaille en chacun de ceux qui veulent être fils et filles de saint Dominique (n.64).
Poursuivant cette analyse, il continue: La participation a une vocation commune entraîne la solidarité de tous
et lie chacun au service de la mission de l'Ordre selon une réciprocité nécessaire. La diversité n'est donc pas
fondée sur quelque inégalité entre les membres des diverses branches de la famille, mais plutôt sur le fait que
la mission de l'Ordre est remplie grâce a des ministères différents et réciproques qui s'accomplissent grâce a
une collaboration mutuelle et complémentaire (65).
3. Les laïcs dominicains sont apôtres et prêcheurs.
a) Les règles successives
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Il est notable que, dans la règle de Munio, aucun paragraphe ne parle de l'apostolat au sens moderne du
terme, sauf de la visite des malades et de l'assistance aux nécessiteux, mais de défense et de propagation de la
foi (ch. 15). La règle de 1923 comporte un chapitre intitulé "Des oeuvres de l'apostolat et de la charité".
Suivant sur ce point les traces de l'apostolique Patriarche s. Dominique et de la séraphique vierge sainte
Catherine de Sienne, tous les tertiaires emploieront et dépenseront sans mesure, d'un coeur ardent et
généreux, leur vie pour la gloire de Dieu et le salut du prochain. - Se souvenant des traditions de nos pères,
ils travailleront fortement, par la parole et les oeuvres, pour la vérité de la foi catholique, pour l'Église et le
Pontife romain... ils s'adonneront aux oeuvres de charité et de miséricorde... ils aideront le clergé de la
paroisse dans ses oeuvres pieuses, et surtout, la ou la nécessité l'exige, en instruisant les enfants des vérités
chrétiennes. (Ch. XI)
La règle de 1964 reprend presque textuellement ce passage, y ajoutant une note actualisante: militant de
préférence dans les rangs de l'Action catholique (n. 49). Ce qui est nouveau et qui mérite d'être souligné, c'est
ce qui précède immédiatement : Les tertiaires auront conscience d'être appelés a professer la perfection
chrétienne dans la vie séculière et a travailler a la rénovation du monde. C'est pourquoi tout en rejetant
l'esprit du monde, ils rempliront parfaitement leurs devoirs d'état séculiers et leurs obligations
professionnelles (n. 48). On pressent déjà l'apport du concile sur la mission spécifique du laïcat.
La règle de 1968 intitule le chapitre consacré a l'apostolat la mission apostolique. Les laïcs sont invités a
assimiler le mieux possible la doctrine si féconde du sacerdoce commun des fidèles, a se dévouer sans
compter au service prophétique qui est aussi confié aux laïcs, afin de devenir des hérauts de la foi vraiment
compétents. Ils participeront activement a l'oeuvre oecuménique. Enfin, adhérant profondément a la doctrine
sociale de l'Église, ils s'efforceront d'exercer une influence chrétienne dans leur entourage social et d'affermir
le règne de la justice, de l'amour fraternel et de la paix sur la terre (n. 5).
La règle actuelle spécifie que les laïcs dominicains se caractérisent ... par l'engagement au service de Dieu et
du prochain dans l'Église, et qu'ils participent a la mission apostolique de l'Ordre par la prière, l'étude et la
prédication selon leur condition de laïcs (n. 4). Le paragraphe suivant reprend le titre de 1968 : Mission
apostolique, pour affirmer que les laïcs donnent le témoignage de leur foi, qu'ils sont a l'écoute des nécessités
de leur époque et qu'ils se mettent au service de la vérité. Ils sont attentifs aux principaux objectifs de
l'apostolat contemporain dans le sein de l'Église et très spécialement préoccupés de l'authentique miséricorde
envers toutes les formes de souffrance, dans la défense de la liberté, de la justice et de la paix. Ils savent,
conclut la règle, que leur action apostolique doit découler de l'abondance de leur contemplation (n. 5-7).
Voila pour les textes législatifs de l'Ordre, qui sont par définition des textes sobres et brefs. Ils ont besoin
d'être explicités d'une part par ce qu'a dit le Concile Vatican II et d'autre part par les Chapitres généraux et les
lettres des Maîtres de l'Ordre.
b) La sanctification du monde
Je rappellerai d'abord quelques affirmations du Concile. Comme nous le disions déjà, le caractère séculier est
le caractère propre et particulier des laïcs ... Leur vocation propre consiste a chercher le règne de Dieu
précisément a travers la gérance des choses temporelles qu'ils ordonnent selon Dieu... Ils sont appelés par
Dieu pour travailler comme du dedans a la sanctification du monde, a la façon d'un ferment, en exerçant
leurs propres charges sous la conduite de l'esprit évangélique... C'est a eux qu'il revient d'une manière
particulière, d'éclairer et d'orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, afin
qu'elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ (LG 31). Il ajoute : Les laïcs sont appelés tout
spécialement a assurer la présence et l'action de l'Église dans les lieux et les circonstances ou elle ne peut
devenir autrement que par eux le sel de la terre. Et il conclut : La voie doit donc leur être ouverte de toutes
parts pour que, selon leurs forces et les nécessités des temps, ils puissent activement participer, eux aussi, a
l'oeuvre du salut qui est celle de l'Église (33).
Que cela ne soit pas encore pleinement réalisé ressort de cette toute récente demande de Jean-Paul II
"d'intégrer davantage les laïcs dans la pastorale" (aux évêques polonais en visite ad limina, 2 fév. 1998).
Ce que le Concile affirmait ainsi pour tous les laïcs s'applique a fortiori aux laïcs dominicains, comme le
déclare le Chapitre d'Avila (n. 85). C'est plus spécifiquement par leur engagement dans les affaires du monde
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que les laïcs jouent leur rôle indispensable dans la mission de salut de l'Église (n. 83, d). Et de citer Paul VI,
dans Evangelii nuntiandi, qui déclare: "Leur champ propre d'activité dans la tâche de l'évangélisation est le
monde vaste et complexe de la politique et des affaires sociales, de l'économie et de la culture, de la science
et des arts, de la vie internationale et des mass médias" (70).
L'accomplissement d'une telle mission requiert absolument la compétence, et par conséquent une formation
tant dans les domaines profanes qu'en doctrine chrétienne. Cette compétence dans les domaines séculiers est
indispensable pour assurer la crédibilité de la parole des frères, affirment deux Chapitres généraux. Voici ce
que déclare celui de Tallaght, en 1971 : La mission doctrinale de l'Ordre des prêcheurs ne peut être
pleinement exercée aujourd'hui sans la participation et l'aide active des laïcs qui étudient les problemes du
monde actuel et les questions posées par la recherche scientifique contemporaine, et qui en même temps
participent a l'esprit de notre Ordre (n. 173.1).
c) Le ministère de la parole
Ce rappel et ce recentrage sur la dimension séculière de l'apostolat des laïcs me paraissaient importants avant
de parler de la note spécifique de notre Ordre : la prédication. Le texte de l'Instruction romaine parue en
novembre dernier (1997) "sur quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs au ministère
des prêtres" a troublé certains esprits et provoqué une certaine confusion. L'équipe chargée de la préparation
de notre présente rencontre se trouvait a Rome en novembre, lors de la publication de ce texte; nous avons
exprimé nos craintes devant le Conseil généralice. Le Maître de l'Ordre et son conseil ont chargé notre
groupe de travail francophone d'analyser ce document, avec l'aide du fr. Guido Vergauwen, assistant pour la
vie intellectuelle, et de fournir un rapport. Nous nous mettrons au travail lors de la prochaine rencontre du
groupe, du 22 au 24 mai. Mais il me semble que nos craintes étaient excessives. Regardons maintenant notre
tradition et les orientations récentes reçues de la direction de l'Ordre.
Le Concile ouvre largement la voie au ministère de la parole pour les laïcs, lorsqu'il affirme leur participation
a la fonction prophétique du Christ. Le Christ, grand prophète ...accomplit sa fonction prophétique... non
seulement par la hiérarchie qui enseigne en son nom et avec son pouvoir, mais aussi par les laïcs dont il fait
pour cela également des témoins en les pourvoyant du sens de la foi et de la grâce de la parole (cf. Ac 2.2718; Ap. 19.10) afin que brille dans la vie quotidienne, familiale et sociale, la force de l'Évangile. Un peu plus
loin, le texte continue : Les laïcs deviennent les hérauts puissants de la foi en ce qu'on espère... Cette action
évangélisatrice... faite et par le témoignage de la vie et par la parole, prend un caractère spécifique et une
particulière efficacité du fait qu'elle s'accomplit dans les conditions communes du siècle (LG 35).
Ailleurs, dans le Décret sur l'apostolat des laïcs, nous trouvons cette assertion très forte : Par son apostolat
l'Église et tous ses membres doivent d'abord annoncer au monde le message du Christ par leurs paroles et
leurs actes et lui communiquer sa grâce. Cela s'accomplit principalement par le ministère de la parole et des
sacrements. Confié spécialement au clergé, il comporte pour les laïcs un rôle propre de grande importance,
qui fait d'eux les "coopérateurs de la vérité" (3 Jn 8)... Cet apostolat ne consiste pas dans le seul témoignage
de la vie; le véritable apôtre cherche les occasions d'annoncer le Christ par la parole... Et de conclure : C'est
dans les coeurs de tous que doivent résonner ces paroles de l'Apôtre: "Malheur a moi si je n'évangélise pas"
(1 Co 9.16) (AA 6).
Le ministère de la parole exercé par les laïcs dominicains a donc un fondement ecclésial solide. Les
documents émanant de l'Ordre insistent sur cet aspect de notre apostolat. Le "document de Bologne", qui sert
de base pour toute la Famille dominicaine, a des paroles très fortes a ce sujet : La mission particulière que
nous recevons est la proclamation de la parole de Dieu... Prêcher sous des formes variées, en accord avec la
tradition dominicaine, c'est la force créatrice indispensable au monde contemporain (n. 4.1). Il souligne la
nécessité de la formation permanente pour que la prédication soit efficace. Et il apporte cette remarque assez
inattendue ici : Dans un monde qui change rapidement, les dominicains écoutent et accueillent la parole de
Dieu déjà présente dans les cultures de nos milieux de vie. Nous devons être a l'avant-garde en annonçant la
bonne nouvelle libératrice aux différentes cultures (4.3 ).
Peu après, le Chapitre de Rome (1983) se félicite de la collaboration entre tous les groupes de la famille
dominicaine dans les tâches d'évangélisation. Il exhorte les frères a poursuivre ou a commencer cette
collaboration avec d'autres membres de la famille dominicaine, par exemple dans le ministère de la Parole,
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dans l'animation d'exercices spirituels... dans la catéchèse, les programmes de formation, la promotion des
vocations, dans les activités de Justice et Paix (n. 279).
La règle de Montréal déclare qu'un dominicain doit être préparé a prêcher la Parole de Dieu... Cela implique
spécialement la défense de la dignité humaine, de la vie et de la famille. Le souci de promouvoir l'unité des
chrétiens, le dialogue avec les non-chrétiens et les non-croyants fait partie de la vocation dominicaine (n.12).
Le Chapitre d'Oakland (1989) rappelle que le charisme de la prédication s'étend a toute la famille
dominicaine pour le bien de l'Église. La collaboration entre frères, soeurs et laïcs doit donc apparaître comme
le signe de leur participation a ce même charisme (n.47).
La réflexion pourrait se poursuivre a travers les lettres et autres interventions des Maîtres de l'Ordre, en
particulier des deux lettres du fr. Damian Byrne dont la lecture a servi de base a votre réflexion préparatoire.
Il serait trop long de les citer encore. Vous aurez encore l'occasion de vous y référer dans vos travaux de ces
prochains jours.
d) Un vrai ministère
Je voudrais seulement, pour introduire la réflexion de demain, rappeler ce qu'écrivait le fr. Damian dans sa
lettre de novembre 1987. Nous sommes invités a réviser nos théologies traditionnelles du ministère... Le
caractère très sacré des actes liturgiques et le lien très fort entre ministère sacerdotal et autorité dans l'Église
nous ont accoutumés a un point de vue sacré et liturgique donnant la préférence a ces ministères. Dans cette
forme, les fonctions et les ministères associés au culte occupent la première place dans notre système de
valeurs théologiques, tandis que les ministères plus laïques sont relégués au second rang. Ceci doit changer.
Nous souvenant du conseil de s. Paul aux Corinthiens, il est nécessaire de retrouver le critère communautaire
pour valider et donner la préférence au charisme et au ministère. Le charisme et les ministères prennent plus
d'importance dans la mesure ou ils bâtissent la communauté chrétienne... Ceci nous aide a accepter la
signification profondément chrétienne des ministères exercés par les baptisés dans la recherche d'une société
plus humaine, plus aimante, plus juste : promotion, assistance, défense des droits de l'homme etc. (2 c).
e) Deux faits importants
Avant de conclure, je voudrais mentionner deux faits importants qui accompagnent cette évolution du laïcat
dominicain et de sa participation a la mission de l'Ordre et de l'Église :
- d'une part l'apparition de cette réalité de la Famille dominicaine, qui a pour conséquence un nouveau type
de relations entre les différentes branches de l'Ordre, participant toutes, chacune a sa manière, a l'unique
charisme et mission de l'Ordre qui est la prédication, sur la base de la spiritualité dominicaine : collaboration
dans l'apostolat comme dans des projets de formation commune en vue d'une meilleure efficacité et d'une
plus grande unité. Désormais, tout ce qui est dit de la Famille dominicaine dans les documents officiels
concerne directement le laïcat.
- d'autre part l'émergence d'une nouvelle place de la femme dans la société et dans l'Église, ce qui représente
une nouvelle manière d'aborder toutes les grandes questions, même théologiques, du monde d'aujourd'hui, en
y apportant toute la richesse de perception et d'analyse moins purement rationnelle de la personnalité
féminine.
Oser, pour être fidèles
Que nous apprend ce survol de la législation des Fraternités a travers les règles successives avant et après le
Concile Vatican II ?
1. Chez les frères, le livre des Constitutions est en perpétuelle évolution : chaque Chapitre général y apporte
des changements. Il me semble que les Fraternités laïques sont en train de suivre cet exemple. Il avait été
demandé que la nouvelle règle ait le caractère d'une loi fondamentale, et que pour cela elle soit brève et
simple, ne contenant que les normes plus générales, afin de mieux pouvoir s'adapter aux temps et aux lieux
(Bologne 1961, n. 271). Cette souplesse, cette capacité d'adaptation sont requises pour un apostolat capable
de répondre a des situations et des besoins toujours nouveaux. L'essentiel est la fidélité a l'esprit qui nous
anime et a la mission qui nous est confiée.
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2. L'Église s'est redéfinie a travers le Concile, et les laïcs y ont retrouvé leur vraie place et la reconnaissance
de leur participation a sa mission. Ils ont été reconnus dans leur identité propre de laïcs; leur champ d'action
a été défini : le monde a transformer selon l'esprit de l'Évangile. Ne pas suivre cette ligne de conduite serait
une infidélité a notre vocation de laïcs et a ce qu'a voulu s. Dominique. Réjouissons- nous plutôt de cette
évolution. Qu'elle soit pour nous source de dynamisme.
3. L'Église et l'Ordre reconnaissent une diversité de charismes suscités par l'Esprit. Chacun et chacune doit
faire fructifier le sien pour le bien de la communauté, pour le bien de l'humanité. Il y a la une invitation a
l'écoute : écoute du monde dans lequel nous vivons, pour en percevoir les appels et y discerner les signes que
le Seigneur nous adresse; écoute de soi, pour reconnaître nos charismes propres et les mettre en oeuvre.
Invitation aussi a nous réjouir de la diversité et de la pluralité des talents et des initiatives, qui sont une
richesse.
4. Dans cette diversité, les ministères sont différents, "mais c'est le même Esprit", dit s. Paul. Ministres
ordonnés et laïcs ont a travailler ensemble et a se former mutuellement. Si les laïcs doivent recevoir des
frères ou des soeurs, une formation spirituelle, biblique et théologique, il leur appartient d'apporter aux
théologiens leurs compétences profanes et leur connaissance du monde. Je crois qu'il y a à créer des lieux
pour que ces échanges deviennent réalité.
5. Lorsqu'on est en route, les haltes permettent de regarder le chemin parcouru et de s'orienter pour continuer
dans la bonne direction. Pour l'Église, le Concile a été une de ces haltes importantes. Il a esquissé un
itinéraire a suivre, une mission a accomplir, et proposé des moyens pour y parvenir. L'Ordre a fait de même.
Notre halte-rencontre de ces jours a le même objectif : ayant regardé le chemin parcouru, nous voulons tracer
les grandes lignes de la route a parcourir et des objectifs a poursuivre, et cela a la lumière des documents qui
nous ont été donnés par les responsables de l'Église et de l'Ordre pour nous orienter. Engageons-nous avec
confiance et sans réticences.
6. L'Ordre est vivant; l'esprit de Dominique continue de toucher des hommes et des femmes, jeunes et moins
jeunes, et a susciter de nouvelles manières de mettre en oeuvre son dynamisme profond. N'ayons pas peur
des nouvelles formes de réalisation de l'idéal dominicain. "Il y a de multiples demeures dans la maison du
Pere."
J'emprunte ma dernière parole a la lettre du fr. Damian sur "le ministère de la prédication": Saint Dominique
n'avait aucun doute sur sa mission. Il se savait prêcheur. Nous devons remettre en valeur cette certitude de
Dominique. Aujourd'hui nous devons nous voir nous-mêmes pas tant comme "Dominicains" que comme
"Prêcheurs".
fr. Jean-Bernard Dousse, o.p.
Deux Dominicains Espagnols béatifiés
Parmi les fidèles serviteurs du Christ, qui ont professé des conseils évangéliques dans l’Ordre Dominicain,
qui ont été persécutés et ont donné leur vie plutôt que de renier le Christ, il y a deux prêtres espagnols :
Raimundo Joaquìn Gonzàlez Castano,OP et José Marìa Gonzàlez Solìs,OP. Lors des persécutions religieuses
en Espagne dans les années 1936-1939, ils ont subi la torture, la persécution, l’humiliation et même la mort
au nom de leur foi. Ils la défendirent et la proclamèrent ouvertement devant leurs persécuteurs. Ils
transformèrent leur lieu d’emprisonnement en un lieu d’apostolat, exercé sans relâche et avec sérénité aux
autres détenus. Unis dans la même vocation chrétienne en tant que religieux et prêtres, ils se réconfortèrent
mutuellement jusqu’à ce qu’ils reçoivent la couronne du martyre.
RAIMUNDO JOAQUÍN GONZÁLEZ CASTAÑO
Il est né le 20 août 1865 dans la région d’Onon, dans la ville de Mieres, Asturias (Espagne) et il fut baptisé le
même jour, tout de suite après sa naissance. Dès l’enfance, il donna la preuve de ses talents et de sa dévotion.
Son éducation commença à l’école de la ville de Oviedo. Il entra au séminaire diocésain et compléta ses
études de Lettres. Il demanda plus tard d’entrer au noviciat Dominicain à Corias, toujours dans la région
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d’Asturias. Après son noviciat, il fit sa profession religieuse le 5 novembre 1881. Il étudia la philosophie et
la théologie et fut ordonné prêtre environ en 1889. Les documents concernant son ordination furent perdus
lors des persécutions, et nous ne connaissons donc pas sa date exacte.
Pour continuer ses études, il fut envoyé à l’école de San Jose Vergara (Guipùzcoa) où il fut formé pour
l’éducation des jeunes. Il fut ensuite assigné à Palencia pour la prédication, une mission qui lui tenait
vraiment à cœur. Il rejoignit la Province d’Andalousie en 1897 quand elle fut restaurée, et il fut envoyé à la
communauté d’Almagro (Ciudad Real). En 1900, il était déjà Lecteur et cela lui permit d’enseigner dans les
centres d’étude de l’Ordre. En 1902, il fut assigné au Couvent de Cuevas de Almeria. Au nom du Provincial,
il reçut la charge de l’église de San Agustin de Còrdoba en 1903 et en 1905 il alla à Almeria. En 1907, il fut
nommé prieur du couvent de Jerez de la Frontera et, au cours de la même année, Vice Régent des Etudes à
Almagro où il commença à enseigner la théologie – Ecritures et Histoire de l’Eglise – en particulier.
Lors de la restauration de la Province du Portugal, il fut envoyé à Viana do Castello en 1910 avec deux
autres frères. Puis il rentra dans sa Province espagnole, et au sanctuaire de Notre Dame de Caldas de Besaya
(Santander). A partir de 1915, il fit partie de la communauté de San Pablo Valladolid et il y resta jusqu’à son
élection comme prieur de la communauté de San Pablo de Palencia en 1922. La même année, le titre de
Prêcheur Général lui fut accordé. En 1927, il vivait au couvent de Notre Dame d’Atocha à Madrid et l’année
suivante, il devint le vicaire du monastère de Ste. Catherine, Calle Meson de Paredes à Madrid. En 1930, il
était au couvent de St Dominique d’Oviedo et fut nommé vicaire des moniales Dominicaines à Quejana
(Alava) où il rencontra le fr. Jose Maria Gonzalez Solis. Il y vécut jusqu’à son arrestation.
Son ministère, souvent consacré aux prêtres, se fondait sur la prière, l’étude, une vie régulière et de
pénitence. Il était un directeur spirituel dévoué et beaucoup le consultaient pour lui demander un soutien
spirituel. Il était très gentil avec les gens, optimiste, affectueux, très dévoué à l’Eucharistie, au Sacré Cœur de
Jésus et au Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie. Il publia un livret sur l’oratoire sacré, les sermons et la
biographie de St. Dominique. Il traduisit et publia aussi à Madrid les œuvres complètes du Dominicain
Français, Henri Dominique Lacordaire. C’était un travailleur infatigable qui priait plus qu’il ne parlait.
JOSé MArìA GONZàLEZ SOLìS
Il est né le 15 janvier 1877 à Santibanez de Murias (Aller - Asturias) et baptisé le même jour à l’église de la
paroisse de Santa Maria. Il entra au noviciat Dominicain de Corias (Asturias) le 2 janvier 1893 et fit sa
profession religieuse le 3 janvier de l’année suivante. Il fut ordonné prêtre à l’église de San Esteban de
Salamanca le 10 mars 1900.
Après son ordination, il fut assigné au collège de San José de Vergara (Guipúzcoa) où il enseigna les
mathématiques pendant dix ans. En 1911 vivait au sanctuaire de Montesclaros (Santander) et en 1912 il fut
aumônier des moniales Dominicaines de San Sebastian. A partir de 1913 il retourna enseigner au Collège
Dominicain de Ségovie jusqu’en 1920 et il fut élu prieur de Census (La Coruna). En 1923 il fut assigné au
couvent de San Pablo de Valladolid où il était également professeur.
En Avril 1925 il fut élu prieur de San Esteban de Salamanca. Au Chapitre Provincial de 1926, il fut nommé
trésorier de la province et résida à Madrid. Il resta dans ce bureau jusqu’à la fin de ses jours. Il était au
couvent des moniales de Santa Catalina, rue Meson de Paredes et le plus souvent au couvent de Santo
Domingo, Claudio Coello dont il était le supérieur. Enfin, il vécut à Notre Dame d’Atocha à Madrid, où il fut
assigné jusqu’à sa mort. Il vécut sa vie consacrée avec une grande intensité, il était calme et ordonné dans sa
vie de travail et de prière, il préparait et célébrait la sainte Eucharistie avec une grande dévotion.
Le 1er juillet 1936, il vint au couvent des moniales Dominicaines de Quejana, où fr Raimundo Castano
exerçait son ministère, pour l’assister lors d’une maladie et prêcher pour une retraite de moniales. Ils
vécurent ensemble dans la communauté jusqu’au 25 août, date de leur arrestation et emprisonnement à
Bilbao. Ils furent ensuite amenés sur un bateau servant de prison, le “Cape Karat” ancré dans la baie de
Bilbao, entre Baracaldo et Erandio. C’est là qu’ils furent torturés, humiliés et tournés en dérision. La nuit du
2 octobre, ils furent amenés sur le pont du bateau et fusillés. Ils furent enterrés au cimetière municipal de
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Santruce et, le 18 novembre 1938, ils furent transférés au Sanctuaire de Vista Alegre à Derio où ils reposent
jusqu’à leur résurrection.
Dès leur mort, ces deux serviteurs de Dieu ont été considérés comme des martyrs de la foi. Leur renommée
n’a cessé de croître, et elle a été confirmée au fil des ans, par la documentation reçue à leur sujet. Certaines
de ces informations ont été transmises par des gens qui ont partagé la prison avec eux. Cela a conduit
l’Evêque de Bilbao, en 1960 à commencer une enquête sur leur vie, pour une éventuelle béatification ou
déclaration de martyre. L’enquête s’est conclue en 1961. Le 10 Octobre 1997, la Congrégation pour les
causes des Saints a reconnu la validité légale de ce processus. Elle a publié la Positio qui a été discutée à
différents niveaux comme de coutume. Le 10 mai 2012, au cours d’une audience accordée au Cardinal
Angelo Amato (le Préfet de la Congrégation pour les causes des Saints), le Saint Père, le Pape Benoît XVI a
donc autorisé la Congrégation à promulguer le décret du martyre des deux serviteurs de Dieu, qui les rend
Bienheureux. Par conséquent, nous sommes dans l’attente de leur date de béatification.
Fr. Vito Tomàs Gòmez Garcìa, OP (Postulateur Général de l’Ordre)
Actualités officielles
Fr. Kevin Saunders commencera son deuxième mandat
Lors du 15eme Chapitre Élective de la Province Dominicaine de la Assomption, les frères ont élu Fr. Kevin
Saunders comme leur Prieur Provincial, pour un deuxième mandat. Cette élection a été confirmée par le
Maitre de l’Ordre et acceptée par Fr. Kevin.
Il est né en 1948 à Melbourne et a vécu à Nathalia Victoria. Après avoir fini ses études secondaires dans le
Assumption College, Kilmore, Victoria, il est entré dans l’Ordre des Dominicains. Il y a fait sa profession en
1967. Après avoir fini ses études, entre autres, un Bachelor of Arts avec distinction, il a été ordonné prêtre en
1975.
Après son ordination, Fr. Kevin a été Promoteur des vocations (1977-1988), Prieur de Blackfriars, Prospect,
SA et aumônier du College St Albert à l’Université de New England, du College Mannix à l’Université
Monash et du College Aquinas à l’Université de Adelaide. Avant son première élection comme Provincial, il
a été le Socius de Prieur Provincial, Fr. Thomas Cassidy et Prieur de la Communauté Dominicaine de
Laurence en North Adelaide.
La Province Dominicaine de l’Assomption embrasse l’Australie, Nouvelle Zélande, Les Iles Salomon et
Papua Nouvelle Guinée.
Fr. Anto Gavric a été réélu en Croatie
Les frères du Chapitre Electif de la Province de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie, en Croatie,
viennent de réélire Fr. Anto Gavric comme Prieur Provincial pour les quatre prochaines années.
Fr Gavric est né en 1968 à Gornja Vrucica-Bezlja. Il a fait sa première profession dans l’Ordre en 1989 et sa
profession solennelle en 1994. Il a été ordonné prêtre en 1995 à Zagreb.
Il a un doctorat en théologie et il s’est consacré à l’enseignement. Il a été maître de conférences assistant
pour la Chaire de Théologie Morale et Ethique à la Faculté de Théologie, Université de Fribourg, en Suisse
et aussi maître de conférences en Philosophie à la Faculté Jésuite de Philosophie St Thomas d’Aquin à
Zagreb. Il est membre de la Société Internationale pour l’Etude de la Philosophie Médiévale (Louvain-laNeuve, Belgique), du Conseil Editorial du Journal Théologique International “Communio”, Directeur du site
web Dominicain en Croate sur St Thomas d’Aquin, et fait partie des Journalistes Croates Catholiques et du
Conseil Scientifique du magazine “Nova Prisutnost”.
De la Curie, nous lui envoyons nos meilleurs vœux pour son nouveau mandat.
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Nouveau Provincial pour l’Irlande
Fr Gregory Patrick Carroll, OP a été élu Provincial des frères dominicains Irlandais, le 8 juin 2012 lors du
Chapitre Provincial qui s’est tenu à Tallaght. Son élection a été confirmée le jour même par le Maître de
l’Ordre. Il remplace Fr Patrick Lucey, OP qui vient de terminer deux mandats complets.
Fr Gregory, est né à Naas, Co Kildare, en 1948, il est entré au noviciat de Cork en 1966, et a fait sa
profession l’année suivante. Après avoir étudié la philosophie et la théologie au studiorum de Tallaght, il a
été ordonné prêtre en1973.
Depuis lors, Fr Gregory a servi l’Ordre aussi bien en Irlande que dans la mission Dominicaine Irlandaise aux
Caraïbes (Trinidad & Tobago), en tant que supérieur, prêtre de paroisse, directeur de vocations, maître
d’étudiants, maître de novices, secrétaire du conseil provincial et économe. Il a été conseiller aussi lors de
préparations de retraites ou de mariage.
Au moment de son élection, il était le prieur et le prêtre de la paroisse de St Saviour, Dublin.
Fr Gregory a été élu pour un mandat de quatre ans. Nous lui envoyons nos meilleurs vœux pour son
importante mission à la province d’Irlande.
Promoteur de l’Histoire et de l’Héritage de l’Ordre
Le 22 Décembre 1216, le Pape Honorius III proclama une Bulle qui confirmait formellement la fondation de
l’Ordre des Prêcheurs. En 2016, l’Ordre fêtera le 800ème anniversaire de sa fondation. En 2009, le Maître
de l’Ordre, Fr. Carlos Azpiroz Costa inaugurait un programme de 6 ans pour la célébration du 800ème
Jubilée de l’Ordre.
Afin de mettre en lumière l’histoire de l’Ordre lors de la préparation de la célébration du Jubilée de 2016, le
Maître de l’Ordre, Fr. Bruno Cadoré a chargé le Fr. Augustin Laffay, en collaboration avec l’Institut
Historique de l’Ordre, de promouvoir la connaissance de l’Histoire de l’Ordre.
Fr. Laffay est né à Mulhouse en 1965. Il a rejoint l’Ordre dans la Province de Toulouse et a fait sa profession
en 1995. En 2001, il a été ordonné prêtre après sa formation. Il est titulaire d’une Licence en Théologie et
d’un Doctorat en Histoire. Nous pouvons constater à quel point il s’est engagé dans cette mission, aussi bien
par sa formation que par son travail. Dans sa province, il est archiviste et aussi promoteur du 800ème
centenaire de la fondation de l’Ordre. Il est également membre de l’Institut Historique de l’Ordre.
La mission de Fr Laffay, en vue du prochain Julibée, est de promouvoir l’Ordre en diffusant son histoire et
son héritage à toute la famille Dominicaine, à l’Eglise et à la société. Nous lui envoyons tous nos meilleurs
vœux pour cette mission.
Calendrier du Maître pour le mois de juin 2013
31 mai-juin 1: Rencontre avec les Moniales Espagnoles
2-4: France pour la Beatification de Fr. Lataste
5-12: Visite Canonique Vicariats des Etats Baltes et de Russie.
15-30: Visite Canonique Province de Colombie
www.op.org
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