avignon - Musée du Petit Palais
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avignon - Musée du Petit Palais
Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 Présentation et informations pratiques AVIGNON dossier documentaire carnet de visite CMJN négatif avec le titre Présentation et informations pratiques Parcours de visite en autonomie cycle 3 Présentation Contenu éducatif Ce parcours, permettant de mener une visite en autonomie du musée du Petit Palais, se compose de trois documents : Programmes concernés : Socle commun des connaissances/ culture humaniste– pratiques artistiques/histoire des arts histoire/géographie – français. Un document « Présentation et informations pratiques », qui sera utile à l’enseignant pour la préparation de sa visite. Périodes historiques : Moyen Âge et Temps modernes (du XIIIe au XVIe siècles) : peintures Italiennes, peintures et sculptures provençales, bâtiment.. un carnet de visite individuel à destination des élèves qui leur permettra de se familiariser avec le musée, d’explorer ses collections et de prendre la mesure de leur grande richesse. Domaines des arts : Arts du langage (comment mettre en image un récit, celui de la Bible) Arts du visuel (collection de peintures et de sculptures) Arts de l’espace (un bâtiment du Moyen Âge remanié au cours des siècles) un document à destination des enseignants ( à utiliser au cours de la visite ) avec les réponses aux questions posées aux élèves et des informations supplémentaires qui pourront être données au cours de la visite Durée du parcours : 1h30 Art du quotidien (vie quotidienne et vie religieuse, cadre urbain, aspects de la civilisation médiévale, scènes de la vie de cour) Les collections et l’enseignement de l’histoire des arts D’après le bulletin officiel n°32 du 28 août 2008 sur l’organisation de l’enseignement de l’histoire des arts à l’école, au collège et au lycée. Liste de référence à découvrir au Musée du Petit Palais Le Moyen Âge Un bâtiment civil L’exemple d’une livrée cardinalice. Une sculpture romane Ensemble de chapiteaux provenant des cloîtres de l’abbaye de St Ruf et de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms (chapiteaux historiés, à l’antique, avec des animaux fantastiques…). Une sculpture gothique Ensemble de sculptures funéraires du XIVe siècle, gisants de papes, de cardinaux, éléments de décor de tombeaux. Les Temps Modernes Une peinture de la Renaissance La collection de peintures italiennes permet de sentir les bouleversements qui marquent le passage du Moyen Âge à la Renaissance, à travers l’apparition de la représentation de l’espace et la maîtrise de la perspective entre autres. Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 1 Objectifs Œuvres choisies Appréhender quelques œuvres du musée ainsi que l’histoire du lieu et des ses collections. La salle 1 est consacrée aux collections de sculptures romanes et gothiques, et présente un ensemble de fresques illustrant des thèmes profanes (fin XIVe siècle) et qui ornaient deux salles d’une maison de Pont de Sorgues. Faire connaissance avec des formes d’expression, des matériaux, des techniques et des outils. Etablir un contact direct avec les œuvres pour conduire les élèves à observer, écouter, décrire et comparer. Donner des repères permettant aux élèves de situer les œuvres dans le temps et dans l’espace, d’identifier les domaines artistiques dont elles relèvent, en détailler certains éléments constitutifs en utilisant quelques termes d’un vocabulaire spécifique. Les différents éléments présentés dans la chapelle (salle 2) proviennent tous du tombeau que le cardinal Jean de Lagrange s’était fait élever, à partir des années 1388-1389, dans le chœur de l’église du collège bénédictin de Saint-Martial d’Avignon. Le parcours de la collection de peintures italiennes suit un ordre chronologique (de la salle 3, avec les peintures les plus anciennes, datant du XIIIe siècle, à la salle 16, avec les peintures plus récentes, datant du XVIesiècle) et géographique en fonction des régions italiennes pour chaque époque. Les salles 17 à 19 sont réservées à la présentation de la peinture et de la sculpture d’Avignon au XVe siècle. Salle 1 : Enroulements de feuillages, chapiteau du cloître de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms, Avignon Salle 2 : Gisant du tombeau du cardinal Jean de Lagrange, église Saint-Martial, Avignon Salle 3 : Maître de 1310, La Vierge de Majesté avec six anges et les donateurs Paci Salle 4 : Taddeo di Bartolo, La Vierge et l’Enfant Salle 5 : Lorenzo di Bicci, Crucifix Salle 11 : Bartolomeo della Gatta, L’Annonciation. Salle 15 : Maître des Cassoni Campana, Thésée et le Minotaure Salle 17 : Josse Lieferinxe, Saint Michel 2 Avant la visite La visite en autonomie Venir au musée avec son groupe Accueil du groupe au musée - L’entrée au musée est gratuite pour les groupes scolaires. - Les visites en autonomie, se font uniquement sur réservation aux horaires d’ouverture du musée, au minimum deux semaines avant la date souhaitée Contact : Stéphanie Planchon Tél: 04 90 86 44 58 serviceeducatif.museepetitpalais@mairie- avignon.com Une fiche de confirmation de visite ainsi que le règlement intérieur du musée (à signer) vous seront envoyés par mail. Ces documents seront nécessaires et seront à présenter à l’accueil du musée lors de votre venue. En fonction de l’affluence, les groupes se présentant sans réservation peuvent se voir refuser l’accès aux salles. En cas de retard ou d’annulation, merci de prévenir le plus rapidement possible. Lors de votre réservation merci de nous indiquer le nombre d’élèves et d’accompagnateurs, ainsi que le ou les créneaux horaires qui vous intéressent. - Pour les classes de plus de 25 élèves, il sera nécessaire de scinder le groupe. Préparer sa visite Le temps de préparation au musée est important afin de bien repérer l’emplacement des œuvres et la configuration des salles, ce qui permet d’anticiper au mieux les déplacements du groupe. Pour les temps d’observation devant les œuvres, il est important d’anticiper les conditions d’installation des élèves (place pour les élèves assis et pour le déplacement des autres visiteurs). Pour les enseignants préparant une visite avec leur classe, l’accès aux collections est gratuit, sur rendez-vous. La bibliothèque du musée : le fonds de la bibliothèque compte plus 6500 ouvrages spécialisés dans l’histoire de l’art du Moyen Âge et de la Renaissance, de nombreuses monographies de peintres et d’ouvrages de référence sur l’iconographie religieuse et profane et un fonds local concernant l’histoire d’Avignon et du Comtat Venaissin. Lundi, mardi, jeudi, vendredi de 10h à 13h et de 14h à 17h. Consultation sur place Contact : [email protected] Tél. 04 90 86 44 58 Le service éducatif vous accueille et vous accompagne dans l’élaboration de vos projets pédagogiques spécifiques, sur rendez-vous, les mercredis de 14h à 16h. Conduite de la visite Répartis en groupes (en fonction du nombre d’adultes accompagnateurs dont vous disposerez, il est préférable de constituer au minimum deux groupes), les élèves munis de leur livret partent à la découverte des salles du musée. Pour une occupation harmonieuse du musée, prévoyez de répartir les groupes dans le musée. Faites débuter un groupe en salle 1, puis un autre groupe en salle 3, puis en salle 5, puis en salle 8, puis en salle 11, etc. Le déplacement de salle en salle se fait uniquement en groupe sous la conduite et la responsabilité des accompagnateurs. Pour que la visite se déroule dans les meilleures conditions possibles, merci d’avertir les enfants des consignes de sécurité. Dans le cas de conduite irrespectueuse envers le personnel du musée ou les autres visiteurs, la direction du musée se verra dans l’obligation d’interrompre la visite. Gérer le temps de visite : prévoir environ 20 minutes pour les phases de présentation, le déplacement et de conclusion. Le rôle des accompagnateurs - Ils veillent au respect des règles de sécurité et gèrent les déplacements. - Si l’enseignant le souhaite, ils pourront également se servir du document « réponses ». A charge de l’enseignant de préparer ses accompagnateurs et de voir ensemble les modalités de son utilisation. Le matériel nécessaire - Crayon à mine de plomb uniquement (non fourni) - Supports (sur demande lors de la réservation auprès du service éducatif) - Le carnet de visite pour chaque élève* - Le document à destination des enseignants * sur demande auprès du service éducatif ou téléchargeable sur le site internet du musée/photocopies à la charge de l’utilisateur 3 Histoire du musée du Petit Palais Le musée du Petit Palais doit son nom à l’appellation familière du Palais des archevêques dans lequel il est installé, appellation qui lui fut attribuée par référence au grand palais voisin : le Palais des Papes. Ce « Petit Palais » de près de 3000 m2 organisés autour de deux cours intérieures, n’en constitue pas moins un important témoignage de l’installation pontificale à Avignon au XIVe siècle puis de la transformation de la cité du XVe au XVIIIe siècle, devenue une légation puis une vice-légation du pape régnant à Rome. Enfin, cet édifice est également emblématique du destin contemporain des monuments médiévaux après la Révolution française. Lors de l’installation de la cour pontificale, vingt-quatre maisons situées à l’emplacement du musée actuel, furent attribuées (« livrées ») au cardinal Bérenger Fredol dit l’Ancien (1317-1320), grand pénitencier de Clément V. Après en avoir acheté d’autres dans le voisinage, il fit procéder à des démolitions et remodela l’ensemble pour y établir sa demeure. En 1323, Arnaud de Via, neveu du pape Jean XXII, acheta cet ensemble aux héritiers de Bérenger Fredol pour quatre mille florins, ce qui était une somme très importante. Il s’y installa et y établit une demeure qu’il ne cessa d’agrandir jusqu’à sa mort en 1335. Cependant, le pape Benoît XII décida assez vite après son élection de rester à Avignon plutôt que de ramener le Saint-Siège à Rome. Il convenait dès lors qu’il résidât dans un véritable palais pontifical et non plus au sein de l’ancien palais épiscopal. C’est pourquoi il acheta le palais d’Arnaud de Via pour y transférer le siège épiscopal : la livrée cardinalice devint donc palais épiscopal en 1336 au terme d’un échange de propriétés. 4 Le 14 septembre 1791 fut promulguée une loi portant réunion à la France des États d’Avignon et du Comtat Venaissin, qui jusque là étaient demeurés la propriété de l’Église. Dès 1791, le palais archiépiscopal fut déclaré bien national. Après avoir été utilisé comme lieu de détention comme beaucoup d’autres édifices, il devint un dépôt pour les œuvres saisies chez les émigrés et dans les édifices religieux avignonnais. Près d’un millier de tableaux y furent entreposés avant d’être mis en vente ou transférés dans le nouveau muséum aménagé dans l’ancien couvent de Saint-Martial. Durant le premier quart du XIXe siècle, le bâtiment fut divisé en lots loués à un cabaretier, des artisans et des négociants. Il fut aussi transformé en caserne pour les troupes étrangères pendant une décennie. Il était dans un état déplorable lorsqu’il fut acheté par l’archevêque d’Avignon, Mgr. de Mons, pour y établir le Petit séminaire. Il conserva cette fonction jusqu’à la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905. De 1905 à 1960, le Petit Palais devint une école primaire supérieure de garçons puis un collège moderne et technique. La restauration du Petit Palais, édifice classé appartenant à la Ville d’Avignon, fut entreprise en 1961 et confiée à l’Architecte en Chef des Monuments Historiques Jean Sonnier. L’objectif consistait à restaurer l’édifice pour y installer un nouveau musée. Une fois supprimés les aménagements imposés par les fonctions antérieures, Sonnier dégagea le plus possible le bâtiment de la fin du Moyen Âge, en laissant visibles les traces des diverses phases de la construction. Dossier documentaire Parcours de visite en autonomie Avec tout le groupe, prévoir une introduction à la visite. Les réponses sont signalées par un symbole et indiquées en gras dans le corps du texte. Si les enseignants souhaitent faire des commentaires durant la visite, ils ont à leur disposition des observations et des approfondissements (Zoom sur une œuvre). Cour du musée ou salle 1 ➜ Pour que la visite que vous allez effectuer au musée du Petit Palais se déroule dans les meilleures conditions possibles, il est important de rappeler aux élèves les consignes de sécurités : —ne pas toucher les œuvres, —ne pas marcher sur les estrades, —ne pas s’appuyer sur les murs pour écrire, —tenir compte des observations éventuelles des surveillants de salle qui sont là pour faire respecter les consignes et pour accompagner le visiteur dans sa visite. —Il est interdit de courir, crier par respect pour les autres visiteurs. ➜ Histoire du musée et de ses collections ➜ Un art essentiellement religieux – Outil de diffusion de la foi chrétienne Les collections du musée du Petit Palais sont très riches en œuvres d’inspiration religieuse. Elles sont à la fois des références pour comprendre les textes fondateurs contenus dans la Bible et des repères pour mieux connaître l’histoire de la peinture. Les tableaux italiens rassemblés ici viennent presque tous d’églises, couvents, chapelles d’Italie et datent des XIVe et XVe siècles. Les élèves doivent savoir que toutes ces images n’ont pas été produites pour orner les murs des musées. Elles avaient une mission bien précise à remplir : transmettre le message de la Bible à ceux qui ne savent pas lire – et ils étaient nombreux au Moyen Âge. A l’époque où les peintures et les sculptures du musée ont été faites, au Moyen Âge, la religion occupait une place très importante dans la vie des gens et la plupart des images que les gens pouvait voir était des œuvres religieuses (pas de télé, pas de journal, peu de livres, pas d’ordinateur…). Aujourd’hui, les histoires que racontent ces œuvres peuvent nous sembler mystérieuses mais au Moyen Âge, les gens qui les voyaient les comprenaient très bien. Pour que ce message soit le plus clair possible, le peintre utilisait des codes compréhensibles de tous. ➜ Remise des carnets de visite —chaque page porte le numéro de la salle concernée et une reproduction de l’œuvre à partir de laquelle une activité est proposée —en bas des pages, ils trouveront un texte qui pourra leur donner des indices pour répondre aux questions, ainsi que certaines définitions « Vocabulaire ». Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 1 Dossier documentaire Salle 1 Fragments Enroulements de feuillages, chapiteau du cloître de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms, Avignon. 2nde moitié du XIIe siècle Les chapiteaux présentés proviennent de bâtiments monastiques aujourd’hui détruits comme l’abbaye de Saint-Ruf, une des premières communautés chrétiennes d’Avignon ou le cloître de la cathédrale Notre-Damedes-Doms. La qualité des sculptures, tout particulièrement celles provenant de Notre-Dame-des-Doms, montre la grande maîtrise des sculpteurs provençaux qui n’ont pas cessé pendant tout le Moyen Âge de regarder les réalisations antiques encore visibles dans notre région à cette époque. Contre le mur de l’escalier, trois chapiteaux du cloître de pilastre de l’ancienne abbaye de Saint-Ruf témoignent, vers 1140, les débuts de la sculpture romane à Avignon. L’ architecture d’un cloître reflète comme sa décoration la pensée religieuse et porte un message. On sait que dès le Xe siècle, des moines se réunissent pour vivre autour d’une église sur le rocher des Doms à Avignon. La vie des moines se déroule alors autour d’un cloître, sorte de cour entourée d’une galerie couverte : les voûtes de la galerie sont soutenues par des colonnettes et des chapiteaux. La sculpture médiévale a les mêmes fonctions que les vitraux et les peintures : raconter des histoires. Il y a plusieurs types de décor sur les chapiteaux : - des chapiteaux inspirés de l’art antique avec des décors végétaux, - des masques fantastiques, - des chapiteaux historiés (qui racontent des histoires). Zoom sur une œuvre Outre les collections de sculptures romanes et gothiques, la première salle présente un ensemble de fresques (vers 1380-1390). Elles ornaient deux salles d’une maison de Pont de Sorgues, petite ville située à 10 km d’Avignon où le pape Jean XXII avait fait construire un important château. Illustrant des thèmes profanes : trois scènes de chasse, cinq scènes courtoises, deux fragments décoratifs, elles apportent le témoignage précieux d’un type de décor du XIVe siècle qui devait être fréquent en particulier dans les livrées cardinalices, sur le modèle des scènes de chasse de la Chambre du Cerf du Palais des Papes (vers 1343), mais dont très peu d’exemples sont parvenus jusqu’à nous. Scène courtoise : la Carole. Avignon, fin XIVe siècle Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 2 Dossier documentaire Salle 2 Dis-moi comment tu es coiffé et je te dirai qui tu es. Gisant du tombeau du cardinal Jean de Lagrange. Fin XIVe – début XVe siècles La coiffe, mutilée, portée par Jean de Lagrange est une mitre. Insigne des hauts dignitaires de l’Église, elle marque la fonction d’abbé, d’évêque ou de cardinal. élevé à partir de 1388, le tombeau du cardinal Jean de Lagrange est un des plus importants tombeaux de son époque. La salle 2 présente les éléments sculptés de ce tombeau que l’on a pu sauvegarder après les destructions opérées lors de la Révolution française. Un dessin du XVIIe siècle, dont une copie est présentée près des fenêtres, permet de reconstituer ce tombeau qui atteignait 15m de haut. Zoom sur une œuvre S’approcher du transi et faire observer la représentation macabre d’un réalisme et d’une précision anatomique étonnants (cage thoracique saillante, visage creusé…). Qui peut être ce personnage ? C’est toujours Jean de Lagrange mais cette fois c’est son cadavre que le sculpteur a montré. Pourquoi ces deux représentations étaient-elles sur le tombeau l’une au-dessus de l’autre ? Quelles impressions la juxtaposition des deux crée-t-elle ? Cela nous dit que l’on a beau être riche et puissant sur terre, la mort nous rend tous égaux. D’ailleurs un phylactère qui flotte au-dessus du cadavre nous indique « que tous voient, grands et petits, à quel état ils seront réduits… pourquoi l’orgueil ? car tu es poussière et comme moi tu redeviendras cadavre fétide, nourriture des vers et cendre ». Cette époque est grandement préoccupée par la question du salut ce qui a une incidence sur la représentation de la mort, après quelques grands traumatismes comme la Grande Peste de 1348, la Guerre de Cent Ans. Transi du tombeau du cardinal Jean de Lagrange. Fin XIVe – début XVe siècles Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 3 Dossier documentaire Salle 3 La collection de peinture italienne L’observation générale des panneaux de cette salle et de leurs points communs permet de mettre en évidence et de comprendre quelques grands principes régissant la peinture médiévale. · Point commun au niveau des thèmes : c’est une peinture religieuse. L’objectif de ces images est de transmettre un message chrétien (histoires tirées des textes fondateurs contenus dans la Bible). · Point commun au niveau des couleurs : recours au fond d’or qui évoque la présence de Dieu sur le panneau et confère un caractère divin aux représentations. Les peintres de l’époque, il y a presque 700 ans, utilisaient tous cette technique. Puis au fil du temps, ils ajouteront un arbre, un bâtiment et finiront par peindre des paysages entiers. · Point commun au niveau du support utilisé pour ces panneaux peints ou de leurs formes : c’est une peinture sur bois dont les ornements peuvent rappeler les formes de l’architecture gothique. Zoom sur une œuvre Une dame habillée d’un manteau bleu tient un enfant sur ses genoux, elle est assise sur un trône, elle est entourée de 6 anges qui ont le regard tourné vers eux. En bas du trône un homme et une femme de taille beaucoup moins importante sont agenouillés et lèvent leurs mains en prière vers eux. Entre eux un texte figure : il nous apprend que Filippo Paci et sa femme Jacoba ont commandé ce tableau au peintre en 1310. Par contre, on ne connaît pas le nom du peintre car il n’a pas signé le tableau c’est pourquoi on l’a baptisé “Maître de 1310”. Est-ce que des personnages semblent plus importants que d’autres dans ce tableau ? La femme et l’enfant qui sont placés au centre et qui ont une taille plus importante que les autres, de plus tous les personnages du tableau ont le regard tourné vers eux. Le peintre a choisi de les mettre en valeur car ce sont l’enfant Jésus et sa mère Marie. Mais comment le sait-on ? Pour les gens du Moyen Âge, ça ne faisait aucun doute : un personnage féminin assis sur un trône et qui tient un enfant sur ses genoux, ça ne peut être que Marie et Jésus. Pour être sûr que tout le monde les reconnaisse, le peintre utilise des codes communs à tous les peintres : la Vierge est par exemple le plus souvent habillée d’un manteau bleu. Maître de 1310. La Vierge de Majesté avec six anges et les donateurs Paci. 1310 Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 4 Dossier documentaire Salle 4 Peindre au Moyen Âge Grâce à l’observation des tableaux de cette salle, les élèves ont entouré les outils et matières servant au peintre: la feuille d’or, l’œuf, le panneau de bois, le mortier et les pigments. Zoom sur une œuvre Regardez bien ce panneau peint par Taddeo di Bartolo : on peut voir comment il a été peint car le peintre a laissé des traces de son travail et le tableau un peu abîmé laisse apparaître les différentes étapes de sa réalisation. Taddeo di Bartolo. La Vierge et l’Enfant. Vers 1393 Est-ce que le maître a pu peindre directement sur le bois ? Non, car la surface du bois, peut-être irrégulière, en plus on ne veut pas que les veines ou les nœuds du bois se voient par transparence. Il faut préparer le panneau de bois avant de peindre : - Le peintre passe plusieurs couches de gesso (préparation blanche de gypse et colle de peau) pour avoir une surface bien régulière (dans lequel on aperçoit, sur la droite, la toile de lin noyée dans la préparation), - puis il dessine alors les contours de son personnage avec un stylet (un stylo sans mine) ; - le peintre pose ensuite le fond d’or : là, une nouvelle préparation est nécessaire : pour que l’or s’accroche bien sur le tableau, il faut passer une couche de bol d’Arménie (un mélange de terre rouge et de blanc d’œuf ou de colle). - La pose du décor poinçonné pour les auréoles et les bordures à l’aide de divers poinçons, - ensuite le peintre peut poser les feuilles d’or. Parfois les feuilles d’or qui sont très fines se sont usées : on voit parfois réapparaître le bol d’Arménie. - La couche de verdaccio sous les visages et autres carnations : souscouche de terre verte mêlée de blanc. - Il peut enfin poser les couleurs. Quelle peinture utilisaient les peintres du Moyen âge ? Les tubes de peinture n’existaient pas à cette époque : le peintre devait fabriquer lui-même ses couleurs. La peinture est un mélange de pigments qui donne la couleur et de liant qui permet d’étaler les pigments. Il faut broyer très finement les pigments puis les mélanger au liant. Pour les pigments, on utilise toutes sortes de choses : des insectes, des plantes, des pierres, de la terre, des ocres… Pour le liant, les peintres italiens du Moyen Âge utilisaient le jaune d’œuf, plus tard, les peintres utiliseront l’huile, on peut aussi se servir de l’eau comme liant. Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 5 Dossier documentaire Salle 5 Suspendu ! La présentation du crucifix de Lorenzo di Bicci évoque la manière dont était vu ce type d’œuvres dans les églises. A partir du XIIIe siècle, la décoration des églises qui semble-t-il était cantonnée jusque-là aux fresques et mosaïques sur les murs, s’enrichit de tableaux indépendants placés devant l’autel ou suspendus dans la nef comme les crucifix. Lorenzo di Bicci. Crucifix. Dernier quart du XIVe siècle Les découvertes réalisées lors de l’étude radiographique des panneaux ont parfois été surprenantes comme cela a été le cas pour ce Crucifix dont l’image aux rayons X révèle la présence de quatre bras : deux en croix, deux descendant le long du corps. Si l’on observe le haut de ces bras verticaux, on s’aperçoit qu’ils correspondent aux cassures latérales des épaules du Christ et qu’ils sont les membres originaux, accidentés, fracturés en plusieurs endroits et dont les extrémités des mains ont été coupées. Il faut donc admettre que cet ouvrage, accidenté dans des conditions que nous ignorons, a été restauré à une date ancienne et que, pour des raisons sans doute religieuses, il n’était pas concevable que les bras du Christ puissent être supprimés. Ils ont donc été incrustés dans le fond du crucifix, recouverts de pièce de toile et d’enduit afin de consolider l’ensemble et d’aplanir la surface, puis recouverts d’or et d’un nouveau décor. D’autres bras ont été conçus, peints et inclus dans le crucifix Ce Crucifix portait également des traces d’usure particulièrement marquée au niveau des pieds du Christ qui à n’en pas douter devaient être régulièrement à portée des fidèles. Ces usures témoignant de la dévotion particulière autour de cette image religieuse ont été conservées. Radiographie du Crucifix Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 6 Dossier documentaire Salle 11 De la profondeur, enfin ! Le point de fuite de la perspective est situé au fond du tableau au milieu, il passe à travers l’ouverture par laquelle on peut apercevoir une tour au loin. Jusqu’au début du XVe siècle, les images produites par les peintres sont jugées en fonction de leur qualité narrative plutôt que de leur degré de réalisme. Ces images, devant insister sur la divinité des scènes peintes, utilisent fond d’or et perspective hiérarchique qui sont difficilement compatibles avec le souci du réel ! Les mentalités changent pourtant et le courant humaniste va placer l’homme, et non plus Dieu, au centre de tout. Dans le domaine de la peinture, ce changement aboutit à un intérêt de plus en plus grand pour la représentation du monde tel que le voit le peintre et non pas tel qu’il le conçoit intellectuellement. Le souci de la représentation de la profondeur sur une surface en deux dimensions entraîne les peintres florentins à mettre au point au début du XVe siècle la perspective centrale à point de vue unique : la position du peintre détermine la représentation de l’espace au moyen de droites parallèles convergeant à l’infini vers un point du tableau. De nombreux traités théoriques sur la perspective voient le jour, donnant lieu à de nombreux débats et interprétations : la peinture devient une discipline intellectuelle, et non plus une activité manuelle, qu’il faut placer aux côtés de la grammaire, de la rhétorique ou de l’arithmétique parmi les arts libéraux. Bartolomeo della Gatta. Annonciation. Fin XVe – début XVIe siècles Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 7 Dossier documentaire Salle 15 Mythologique ! Maître des cassoni Campana. Thésée et le Minotaure. Vers 1510-1515 1 2 3 Histoire à lire aux élèves avant de répondre aux questions : La prise d’Athènes par Minos, roi de Crète Pour venger l’assassinat par Egée de son fils Androgée, Minos s’empare d’Athènes et impose un traité à la ville qui l’oblige à livrer régulièrement sept jeunes gens et sept jeunes filles en pâture au Minotaure. Ici un premier lot de prisonniers est emmené en Crète. Thésée et le Minotaure Thésée fils d’Egée, roi d’Athènes, fait partie du convoi de jeunes gens destinés au minotaure. Il rencontre les deux jeunes filles de Minos, Phèdre et Ariane. Celle-ci lui remet une pelote de fil grâce à laquelle il pourra retrouver son chemin dans le labyrinthe du minotaure. Il s’enfuit avec les deux jeunes filles. 1 -après l’arrivée du bateau amenant en Crète les Athéniens et Thésée, Thésée rencontre Ariane et Phèdre 2 -Ariane donne à Thésée le fil qui lui permettra de retrouver son chemin dans le labyrinthe 3 -Ariane et Phèdre attendent Thésée devant le labyrinthe et Thésée tue le Minotaure 4 -Thésée part avec Ariane et Phèdre Si vous avez le temps, racontez la fin de l’histoire : Ariane à Naxos Le navire fait escale à Naxos, où ils dorment dans un lit sous les arbres, mais profitant du sommeil d’Ariane, Thésée s’enfuit avec Phèdre. Ariane reste seule, elle sera consolée par Bacchus avec son cortège de buveurs, faunes, bacchantes et musiciens sur un char tiré par deux chevaux à tête anguiforme. Au loin Thésée s’approche des rives d’Athènes mais il a oublié de hisser une voile blanche, signe convenu de la victoire. Son père le croyant mort se précipite dans la mer depuis les tours de son palais. La fonction exacte des quatre panneaux présentés en enfilade est discutée mais l’hypothèse la plus généralement admise est qu’il s’agit de panneaux provenant de cassoni, ces coffres peints allant généralement par paire qui faisaient partie du trousseau des mariées italiennes. L’imagerie que l’on rencontre sur ces coffres peints célèbre l’union entre deux familles ; par l’emploi de récits tirés d’abord de la Bible puis de textes antiques (sujets mythologiques) remis à l’honneur à la Renaissance, elle transmet un message au jeune couple. La présence des armoiries de huit grandes familles florentines accrochées sur le bateau au premier plan du panneau Thésée et le Minotaure renvoie peut-être à un événement lié à l’alliance de ces familles. 4 Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 8 Dossier documentaire Salle 17 Le Bien et le Mal Ce tableau montre le combat entre saint Michel, l’archange guerrier (armure, épée…) et le diable représenté sous les traits d’un monstre aux formes animales et composé de parties de divers animaux réels : - ailes de chauves -souris - pattes et bec d’oiseau de proie - corne de bovin - queue de lion Si la première École d’Avignon, autour de la cour pontificale, au cours du XIVe siècle est profondément marquée par les peintres italiens, la seconde École d’Avignon, pendant la seconde moitié du XVe siècle, montre une nette prédominance de l’influence flamande. L’instauration de la légation pontificale en 1432 aboutit à un rétablissement de l’ordre et de la sécurité à Avignon ; la Provence qui avait connu une grave crise à la suite des négligences de la Reine Jeanne (1343-1382) retrouve elle aussi le calme particulièrement avec l’accession au trône en 1434 du roi René. Les conditions sont réunies pour voir renaître à Avignon, une vie artistique florissante : les documents d’archives ont livré les noms de plus de 300 artistes établis ou de passage en Provence, dont les deux-tiers à Avignon, pour la seconde moitié du XVe siècle. Malheureusement de nombreuses personnalités qui semblent de premier ordre ne sont plus aujourd’hui que des noms sur ces documents et nous ne pouvons leur attribuer aucun panneau. Le peintre emblématique de cette seconde École d’Avignon, autant par son style que par son parcours, est Enguerrand Quarton présent dans cette salle avec le retable Requin. Venus très souvent de régions nordiques, les peintres de l’Ecole d’Avignon sont marqués par la lumière provençale, vive et crue. Le traitement de la lumière est en effet une des caractéristiques majeures de ces peintures : elle sculpte les personnages et les objets. Mêlant influences flamande et italienne à ce traitement particulier de la lumière, les artistes avignonnais créent une peinture empreinte de force et de monumentalité. Avignon est alors un des plus grands foyers de création picturale en Europe. Josse Lieferinxe. Saint Michel terrassant le démon. Fin du XVe siècle Zoom sur une œuvre Avec cette énigme faire retrouver un autre « monstre » dans la salle 18 : Je suis une bête monstrueuse qui terrorisait la région de Tarascon. Apprivoisée par une sainte femme qui m’a passé une laisse autour du cou, je suis devenue très sage ; les habitants de la région en ont profité pour me tuer. Je suis … la Tarasque Attribuée à Jean de la Huerta. Sainte Marthe. Vers 1446 La Tarasque répandait la terreur autour de Tarascon. Hantant le Rhône, la bête perturbait la navigation et se plaisait à faire chavirer les navires. Lors de ses incursions sur les rives du fleuve, au temps où la forêt était encore dense, elle dévorait moutons, enfants et bergers. C’est à sainte Marthe que revient l’honneur d’avoir dompté ce monstre. Découverte du musée du Petit Palais et de ses collections cycle 3 9