Le mi-temps thérapeutique
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Le mi-temps thérapeutique
061 – Le mi-temps thérapeutique Le mi-temps thérapeutique modifie le contrat de travail, mais la jurisprudence ne s’est toujours pas prononcée sur le point de savoir si le contrat de travail demeure suspendu (c’est-à-dire temporairement interrompu) ou s’il y a reprise effective de ce dernier. Quoi qu’il en soit, l’employeur doit poursuivre le versement du salaire. La baisse du montant de ce dernier est alors compensée par la poursuite du versement des indemnités journalières par la Sécurité sociale. Le cumul du salaire et de ces indemnités est cependant plafonné. Par ailleurs, les droits sociaux du salarié et sa position dans l’entreprise ne doivent pas être affectés par le mi-temps thérapeutique. I - Les conditions requises pour le mi-temps thérapeutique Le mi-temps thérapeutique est une forme particulière de reprise du travail après un arrêt maladie, destinée à améliorer l’état de santé du salarié ou lorsque le salarié fait l’objet d’une rééducation ou d’une réadaptation professionnelle pour retrouver un emploi compatible avec son état de santé. 1/ L’exigence d’une reprise de travail de nature à améliorer la santé du salarié Attention : lorsque le mi-temps thérapeutique intervient après une reprise de travail à temps complet, la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) est seule compétente pour apprécier le maintien et la durée du versement des indemnités journalières. Jurisprudence : l’impossibilité de poursuivre l’activité à temps complet doit être médicalement constatée et doit avoir pour origine l’affection ayant donné lieu à l’arrêt de travail (Cass. soc., 29 mars 2001). II - La mise en œuvre du mi-temps thérapeutique La reprise du travail n’est pas forcément à temps partiel, bien que ce soit la solution la plus courante. Il s’agit de permettre au salarié, qui est encore malade, de reprendre son activité professionnelle en lui proposant un travail léger, aménagé et adapté à son état de santé. Cet aménagement consiste généralement en une réduction du temps de travail, mais il peut également résider dans un agencement de son poste de travail. La mise en œuvre du mi-temps thérapeutique peut être sollicitée par le salarié ou proposée par le médecin du travail. 2/ La portée de l’exigence d’une reprise de travail après un arrêt maladie A) Le mi-temps thérapeutique sollicité par le salarié Le mi-temps thérapeutique peut être mis en œuvre : • soit dès le retour du salarié après une absence pour maladie ou accident, professionnel ou non ; La mise en œuvre du mi-temps thérapeutique est subordonnée à l’accomplissement de démarches par le salarié auprès de la Sécurité sociale et de l’employeur, nécessitant préalablement une attestation médicale du médecin traitant. • soit après une reprise de l’activité professionnelle (Cass. Ass. plén., 15 juin 1984). 1/ Le certificat médical du médecin traitant Il doit être en relation avec l’arrêt de travail qui précède la reprise normale de l’activité. Le salarié doit s’adresser, dans un premier temps, à son médecin traitant afin qu’il lui délivre un certificat médical dans lequel il atteste que la reprise de travail envisagée a un caractère thérapeutique. L’article L. 323-3 du Code de la Sécurité sociale faisant référence « à la reprise du travail », la mise en place d’un mi-temps thérapeutique devrait en principe succéder à une période d’arrêt complet du travail, indemnisée par la Sécurité sociale. 2/ Les démarches du salarié auprès de la Sécurité sociale Jurisprudence : cependant, la reprise du travail à temps partiel peut ne pas succéder à une période d’arrêt total de travail indemnisée par la Sécurité sociale. Elle peut intervenir après une reprise de l’activité à temps plein, à la condition que l’impossibilité, médicalement constatée, de poursuivre l’activité à temps complet procède de l’affection ayant donné lieu à l’arrêt de travail initial (Cass. Ass. plén., 15 juin 1984). Lorsque le mi-temps thérapeutique suit une reprise du travail à temps complet, peu importe la durée de la reprise à temps complet. Jurisprudence : l’élément essentiel retenu par les juges pour contraindre la Sécurité sociale à indemniser le mi-temps thérapeutique d’un salarié est en effet le fait que le nouvel arrêt de travail à temps partiel procède bien de l’affection initiale (Cass. soc., 1er mars 1989). Il convient cependant de ne pas tomber dans l’excès, c’est ainsi par exemple que la Cour de cassation a considéré qu’il n’y avait pas lieu de mettre en place un mi-temps thérapeutique lorsque le salarié, après une interruption totale de travail, a travaillé à temps complet pendant au moins 7 ans avant de se voir prescrire un arrêt de travail à mi-temps (Cass. soc., 25 mai 1988). Le salarié doit produire le certificat de son médecin traitant au centre de Sécurité sociale dont il dépend. Il doit également lui adresser une attestation de l’employeur précisant la nature de l’emploi occupé pendant le mi-temps thérapeutique et la rémunération correspondante. Remarque : l’employeur doit signaler à la Caisse primaire d’assurance maladie les éventuelles modifications ultérieures de l’emploi ou du salaire en lui adressant une nouvelle attestation. Le médecin-conseil de la caisse de Sécurité sociale doit reconnaître que la reprise est de nature à favoriser la guérison ou la consolidation de blessures. La décision d’accord ou de refus de la caisse de Sécurité sociale est communiquée au salarié par lettre recommandée. En cas d’accord, la caisse de Sécurité sociale fixe la durée et le montant des indemnités journalières maintenues. 615 TISSOT SOCIAL ENTREPRISE - 061 3/ Les démarches du salarié auprès de son employeur Le salarié doit justifier auprès de son employeur de la finalité thérapeutique d’une reprise réduite d’activité. Pour ce faire, il doit lui fournir le certificat médical de son médecin traitant ou l’avis du médecin-conseil de la caisse de Sécurité sociale. Pour que la mise en place du mi-temps thérapeutique soit possible, il faut que l’employeur donne son accord. L’employeur est, en principe, lié par l’avis médical. Il peut cependant opposer un refus légitime, c’est-à-dire justifié par l’intérêt de l’entreprise. En réalité, l’employeur doit tout faire pour permettre de suivre l’avis médical sans être soumis en la matière à une obligation de résultat. Son refus sera ainsi justifié si, par exemple, le poste occupé par le salarié ne se prête pas à un aménagement ou à un temps partiel ou, si l’entreprise ne dispose pas d’autres postes compatibles avec l’état de santé du salarié ou bien encore lorsque l’employeur est confronté à des contraintes organisationnelles. Une fois que l’employeur a adapté l’emploi à la mise en place du mi-temps thérapeutique, le salarié ne peut pas en principe refuser ces modifications temporaires du contrat de travail. A défaut, il risquerait d’être licencié. B) Le mi-temps thérapeutique proposé par la demande du médecin du travail III - Les conséquences du mi-temps thérapeutique Le mi-temps thérapeutique a des conséquences sur le contrat de travail, pour l’employeur et pour le salarié. A) Les conséquences du mi-temps thérapeutique sur le contrat de travail 1/ Le contrat de travail est-il suspendu ? Il existe un débat sur le point de savoir si le mi-temps thérapeutique constitue une modalité de l’arrêt de travail initial ou une reprise effective du travail. La question est importante pour deux raisons principales : • d’une part, si l’on adopte la seconde solution, le salarié est obligatoirement soumis à la visite médicale de reprise effectuée par le médecin du travail. Ce dernier se prononcera alors sur l’aptitude physique du salarié ou plus exactement sur son inaptitude physique partielle temporaire et sur la nécessité d’adapter les conditions de travail et/ou de réadapter le salarié en mettant en place un mi-temps thérapeutique ; Le médecin du travail peut envisager la mise en place d’un mi-temps thérapeutique. L’employeur doit alors suivre l’avis médical et proposer un reclassement au salarié qui peut le refuser. • d’autre part, si l’on considère que le contrat demeure suspendu (c’est-à-dire interrompu) pendant la durée du mi-temps thérapeutique, le salarié, dont l’inaptitude physique partielle résulte d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, ne pourra pas être licencié. 1/ L’avis du médecin de travail Le salarié n’est pas considéré comme étant malade, y compris dans le cas de figure où il perçoit des indemnités journalières. La proposition d’un mi-temps thérapeutique par le médecin du travail peut se faire lors de la visite médicale de reprise à la suite d’un arrêt de travail, s’il constate l’inaptitude physique partielle temporaire du salarié. L’avis du médecin du travail peut être contesté devant l’inspecteur du travail par le salarié ou l’employeur. 2/ Le rôle de l’employeur L’employeur doit, en principe, suivre l’avis du médecin du travail et organiser la mise en œuvre du mi-temps thérapeutique en vertu de son obligation de reclassement. En effet, cette obligation pèse sur l’employeur, même si le salarié est jugé seulement partiellement et temporairement inapte à son poste de travail. Le contrat de travail, quant à lui, n’est plus suspendu puisque la visite de reprise se traduit par la mise en place du mi-temps thérapeutique. Jurisprudence : le mi-temps thérapeutique est caractérisé par la reprise d’une activité à temps réduit. L’aménagement du poste de travail peut revêtir diverses formes : activité à mi-temps, activité à temps partiel le plus souvent, allègement du rythme ou de la charge de travail (Cass. soc., 5 mars 1987). Jurisprudence : le débat n’est pas encore tranché et les juges se contentent de souligner que la reprise du travail dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique ne marque la fin de la suspension du contrat de travail que si elle est décidée par le médecin du travail à l’occasion de la visite de reprise (Cass. soc., 26 oct. 1999). 2/ Le contrat de travail est modifié 3/ Le refus par le salarié des mesures proposées par l’employeur L’employeur peut licencier le salarié qui refuse les mesures proposées. Il convient cependant de distinguer le refus légitime du refus illégitime. La modification de fait du contrat de travail doit être effectuée dans un avenant (complément) au contrat de travail, qui doit préciser la nature des modifications apportées au contrat initial, leur durée et les nouvelles modalités de la rémunération. Jurisprudence : le refus du salarié est jugé légitime lorsque les propositions de l’employeur ne correspondent pas à l’avis du médecin du travail ou que la mise en place du mi-temps thérapeutique entraîne des contraintes auxquelles le salarié ne veut pas se plier (Cass. soc., 2 févr. 1994) ou un changement de catégorie professionnelle (Cass. soc., 4 oct. 1978). B) Les conséquences du mi-temps thérapeutique pour l’employeur Jurisprudence : en revanche, le refus du salarié est jugé abusif lorsque la proposition de l’employeur est conforme à l’avis du médecin du travail (Cass. soc., 19 juill. 1994). Le salarié qui est en mi-temps thérapeutique bénéficie d’une prescription médicale. Celle-ci l’autorise à reprendre son activité professionnelle à temps partiel. En cas de refus légitime, le salarié aura droit : Par conséquent, le salarié perçoit : • à l’indemnité spéciale de licenciement, prévue par l’article L. 122614 du Code du travail, s’il a été victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ; • une rémunération qui correspond à son activité professionnelle ; • à l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement, prévue par l’article L. 1234-9 du Code du travail, s’il a été victime d’une maladie non professionnelle ou d’un accident survenu en dehors de l’entreprise. En cas de refus abusif, le salarié aura uniquement droit à l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement prévue par l’article L. 1234-9 du Code du travail. 616 1/ La rémunération du salarié • les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale. En tout état de cause, la somme représentée par sa rémunération et les indemnités journalières ne peut pas excéder son salaire net. La question se pose de savoir si le salarié doit continuer à bénéficier du maintien de salaire pour la partie non travaillée, comme lorsqu’il était en maladie. Selon les juges, le salarié en mi-temps thérapeutique n’est pas en arrêt maladie pour la partie de son mi-temps qui n’est pas travaillée. Tissot Social Entreprise Vos avantages Toutes les nouvelles données chiffrées 2008 incluses. 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