foyers ameliores au burkina faso
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foyers ameliores au burkina faso
APERÇU DU PROJET FOYERS AMELIORES AU BURKINA FASO Le 11 septembre 2015 Porteur du Projet : SNV-Burkina Faso Sommaire Ce projet vise à réduire les émissions de gaz-à-effet-de-serre (GES) par une réduction de la consommation en bois de chauffe et en charbon de bois des ménages Burkinabé et des unités de transformation de produits agricoles. Ces réductions de GES pourront être certifiées par la Fondation Gold Standard dans le cadre du marché volontaire du carbone et vendues sur le marché mondial sous forme d’Unités de Réduction Vérifiées d’Emission (URVE). Les recettes de la vente des URVE serviront à assurer la formation des maçons dans les zones qui n’ont, jusque là, pas encore bénéficié des différents programme de promotion de foyers améliorés institutionnels ; mener des campagnes de sensibilisation; assurer des microcrédits aux unités de production qui n’ont pas les moyens immédiats pour installer un foyer institutionnel amélioré ; et enfin, financer des forêts communautaires destinées à la production du bois énergie pour alléger la pression de la coupe du bois sur les forêts naturelles. Problématique A l’image des pays de l’Afrique Sub-Saharienne, les combustibles ligneux constituent les principales sources d’énergie pour la cuisson des aliments au Burkina Faso, aussi bien dans les ménages que dans les unités de transformation. Au Burkina Faso, la biomasse en général et le bois en particulier demeure la principale source d’énergie domestique des populations urbaines et rurales. En effet, plus de 87% des ménages du Burkina Faso utilisent toujours le bois comme principale source d'énergie pour la cuisine -Troisieme Rapport sur l’Etat de l’Environnement au Burkina Faso (SP/CONEDD) L’utilisation du bois dans la transformation des produits agricoles et forestiers tels que le sorgho en dolo, l’amande de Karité en beurre de Karite et le néré en Soumbala exacerbent la pression sur les combustibles ligneux. On estime que la production de « dolo » à elle seule, compte pour 10 à 20% de la consommation totale de bois en milieu urbain. Projet Proposé Le projet est un projet volontaire Programmatique couvrant l’étendu du territoire Burkinabé, qui sera enregistré avec la Fondation Gold Standard. La Gold Standard est un organisme de certification de crédits carbone qui appose son label sur les projets qui, non seulement réduisent les émissions de gaz-à-effet-de-serre, mais aussi présentent des avantages sociaux et économiques aux communautés locales. Un projet programmatique permet de regrouper multiples sous-projets ayant des critères similaires sous un seul « programme ». Son avantage est de réduire les coûts liés au développement de plusieurs projets parallèles et de permettre aux petits projets d’avoir accès au marché du carbone. Le programme sera conçu de sorte à inclure plusieurs type de sous-projets, y compris ceux qui font la promotion des foyers améliorés domestiques et ceux qui soutiennent les foyers améliorés institutionnels (production de dolo, beure de karite, noix d’acajou, etc.) Le premier sous-projet aura lieu dans la région de la Boucle du Mouhoun où la SNV s’est engagée depuis 2012 dans formation de maçons pour construire les foyers dolo et dans la sensibilisation des productrices de dolo (dolotières). La SNV, Organisation Neerlandaise de Développement, sera le porteur de projet du premier sous-projet (VPA) et l’Entité de Coordination du Programme (PoA). Cependant le programme est ouvert à tout organisme qui œuvre dans la promotion des foyers améliorés au Burkina Faso. L’engagement de la SNV a permis la formation de plus de maçons et l’installation d’au moins 700 foyers améliorés depuis 2012. Ces efforts, bien que remarquables, ne suffisent pas à entrainer une adoption rapide car le prix du foyer dolo amélioré est toujours hors de portée pour majorité des dolotières et le nombre de maçons formés reste insuffisant. De même, seuls les chefs-lieux des provinces sont couverts à l’exception d’une province. Les communes rurales de la région n’ont pas encore été touchées. A cela s’ajoute l’arrêt imminent du financement de la SNV qui risque de causer un retour aux foyers traditionnels et une perte de compétence sur la fabrication des foyers. La finance carbone présente une opportunité de pérenniser le projet en remplaçant le financement de la SNV par les recettes de la vente des URVE et d’offrir à d’autres projets de foyers améliorés la possibilité de monétiser leur réduction de CO2 pour servir un plus grand nombre de bénéficiaires. Spécifiquement, les recettes carbones du premier VPA serviront à former plus de maçons ; à octroyer aux dolotières un crédit pour le remplacement de leurs foyers et éventuellement à créer des forêts communautaires pour la production du bois-énergie. Historique du projet L’utilisation durable du bois-énergie a toujours été un élément clé de la politique énergétique du Burkina Faso et les foyers améliorés font objet de promotion dans le pays depuis plusieurs décennies. Cependant, une enquête menée pour la CILSS, la GIZ et le Gouvernement Néerlandais en 2005 montrait déjà que, malgré la connaissance des foyers améliorés (plus de 80%), le taux de pénétration restait faible (21%). Une enquête plus récente estime de taux de pénétration des foyers améliorés domestiques à moins de 10% dans les zones urbaines de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso1. Les foyers institutionnels connaissent un taux de pénétration encore plus faible du fait que l’intervention dans ce domaine est plus récente ; la main d’œuvre pour l’installation des foyers est plus difficile à trouver et leur cout est plus élevé. Une enquête faite en 2012 avait estimé que sur 5,009 dolotieres dans la Boucle du Mouhoun, le Centre Sud, Centre Sud et Centre Nord, seules 3,7% avaient un foyer amélioré2. Le reste utilisait pour la plupart des foyers dolo en banco, qui sont certes plus efficaces que les foyers 3-pierres, mais toujours très vorace en combustible. Ce projet est né d’une initiative de la SNV pour faciliter l’adoption des foyers améliorés en général et les foyers améliorés « dolo » en particulier. En effet, depuis 2008 le programme Foyers Améliorés Burkina Faso (FAFASO) de la GIZ (organisme allemand d’aide au développement) a pu créer un cadre favorable pour l’émergence d’un marché de foyers améliorés dolo dans la zone de Ouagadougou et Bobo Dioulasso par la formation de maçons pour installer les foyers et un support marketing. La même approche a été adoptée par la SNV dans la région de la Boucle du Mouhoun en 2012. Cependant, la SNV s’est rendu à l’évidence que la création du marché seule 1 Impact Evaluation of Improved Cooking Stoves in Burkina Faso – IOB Evaluation no: 388, November 2013 2 Rapport d’Etude pour les Besoins en Foyers Ameliores des Dolotieres dans les Regions de la Boucle du Mouhoun, du Centre Sud, du Centre Ouest et du Centre Nord du Burkina Faso - ne peut entrainer l’adoption à grande échelle des foyers surtout si le programme est financé par des dons qui ne sont pas souvent durables. De plus, même si la compétence pour construire ces foyers est développée, il n’en demeure pas moins que l’accès au crédit pour les dolotières reste le maillon faible dans l’atteinte des objectifs visés. La technologie proposée dans le premier VPA est le foyer dolo amélioré conçu par l’Institut de Recherches en Sciences Appliquées (IRSAT) du Burkina Faso qui a fait ses preuves dans les zones urbaines de Ouagadougou et Bobo Dioulasso sous le programme FAFASO. Le foyer dolo amélioré est un foyer fixe fait de briques réfractaires avec une ouverture pour l’entrée du combustible et une ou deux cheminées pour la sortie de la fumée. Le foyer peut être construit pour 2, 3 ou 4 marmites en aluminium ou en céramique, cependant seuls les foyers avec 3 ou 4 marmites aluminium seront retenus pour le projet. En effet, des tests d’ébullition d’eau menés sur un large échantillon de foyers « dolo » améliorés ont révélé que les foyers avec marmites en céramique et les foyers avec 2 marmites en aluminium ne répondent pas aux exigences d’efficacité thermique requis par la méthodologie appliquée par le projet. Ils ont tous enregistrés des efficacités thermiques inferieures à 20%. Les foyers retenus consomment 60 et 90% moins de bois que les foyers dolo traditionnels. En plus de réduire significativement les émissions de GES, les foyers offrent des avantages à ses usagers, sous forme d’économie d’argent, de réduction d’émission de monoxyde de carbone et de particules fines qui sont nocifs à la santé, d’une protection contre la chaleur émanant du foyer, d'une cuisson plus rapide (d'où, des économies de temps), d'une meilleure propreté et d'un usage plus commode. Figure 1: Foyer Dolo Amélioré Figure 2 : Exemples de foyer traditionnel On estime que chaque foyer dolo amélioré peut réduire 27 tonnes de CO2e par année. Le premier VPA compte installer prêt de 3,500 foyers sur 10 ans. Les estimations des réductions d’émissions annuelles sont présentées dans le tableau ci-dessous. Année 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 Réduction Totale (tonnes de CO2eq) Nombre d’années de comptabilisation Moyenne Annuelle (tonnes de CO2eq) Estimation des Réductions d'Emissions en Tonnes de CO2eq 705 9 882 17 384 27 836 32 439 32 439 32 439 32 439 32 439 32 439 250 439 10 25 044 Comme mentionné plus haut, d’autres types de foyers peuvent joindre le PoA tant qu’ils sont des foyers à bois ou charbon de bois ayant une efficacité thermique d’au moins 20%. Impacts Sociaux et Environnementaux 1. Qualité de l’air Les foyers réduiront l’exposition à la fumée et à certains polluants tels que le monoxyde de carbone et les particules fines grâce à la combustion efficace du bois et du charbon de bois. L’exposition à la fumée cause des infections respiratoires (telles que la pneumonie) et des maladies cardiovasculaires et oculaires surtout chez les femmes et les enfants. Dans une enquête de terrain menée en 2013 dans la région de la Boucle du Mouhoun pour la SNV, 91,1% des dolotieres enquêtées ont indiqué que l’utilisation de leurs foyers traditionnels provoquent des maux de tête, toux, rhume, brûlures des mains et des pieds, etc. 2. Amélioration de la biodiversité Ce programme va améliorer la biodiversité au Burkina Faso grâce à l’atténuation de la pression mise sur les ressources forestières. Ceci est d’autant plus important pour le pays étant donné que le taux de déboisement est près de 60,000 hectares par année3 3. Lutte contre la désertification L’un des avantages clés de ce programme est la lutte contre la désertification. Selon la Direction de l’Energie, le bois-énergie représente 82% du bilan énergétique du pays4. La coupe abusive du bois, couplée à une production peu efficace de charbon de bois épuise les ressources forestières du pays. Ce Programme d’Activités réduira la demande en bois énergie ce qui entrainera une atténuation du déboisement. 4. Atténuation de la pauvreté L’adoption des foyers dolo améliorés permettra aux productrices de dolo de réduire leur dépense en bois 30 à 40%. Ceci entrainera une économie d’argent qui peut satisfaire d’autres besoins tels que les besoins de nutrition, d’éducation et de santé. 5. Création d’emplois et amélioration de revenus Le projet compte former plusieurs maçons pour la construction des foyers dolo. Chaque foyer construit leur apporte entre 10000 et 20000 F CFA selon la localité. Suivi du projet Pour générer des URVE, le projet doit se soumettre à un contrôle continu rigoureux approuvé par la Gold Standard. En plus de la traçabilité des fourneaux, leur durée de vie et leur efficacité doivent être suivi durant tout le projet. Ce contrôle sera assuré par une partie tierce et indépendante au projet. 3 4 FAO-Global Forest Resources Assessment 2010 http://www.energyafrica.de/fileadmin/user_upload/EnergyAfrica__12/Presentation_Ministry%20of%20Mines%20Career%20and%20Energy%20Burkina%20Faso.p df (accessed October 28, 2014)