info bio franche comte - Chambres d`agriculture
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INFO BIO FRANCHE COMTE Numéro 8 – avril 2012 APRES LES CAMPAGNOLS : Comment organiser sa production fourragère ? Cette année 2012 sera dans certains secteurs une année difficile sur le plan fourrager, les dégâts sur prairies étant importants sur le plateau central et plus localisés sur les plateaux supérieurs. Face à cette situation, nous présentons une méthode pour approcher ce problème et avancer quelques solutions court terme, au-delà des anticipations possibles (achat de fourrage, mise en pension d’animaux...). Adapter la gestion du troupeau En premier lieu, voir s’il est possible de limiter les besoins fourragers du troupeau : en privilégiant l’effectif de vaches laitières nécessaire à la réalisation du quota. Situation à analyser selon l’importance du troupeau sortie hiver et selon ses objectifs de production de lait « d’été » à l’herbe en limitant la taille du troupeau (élevage) dans la mesure du possible. L’objectif est de prévoir plus précisément les besoins en fourrage du troupeau à nourrir (3 T/UGB minimum pour l’hiver) Avant tout, faire un état des lieux 1. Classer les parcelles en fonction du potentiel de production, de l’importance des dégâts et de l’état du cycle campagnols (à faire 8 à 10 j après le 1er passage de la herse à prairie pour pouvoir estimer l’activité des rongeurs par l’observation des tumuli frais) Dégâts Evaluation sur le terrain Niveaux % % herbe terre Actions à envisager Très élevé 20 80 Resemis ou sursemis généralisé Important 40 60 Sursemis généralisé Moyen 60 40 Sursemis localisé Faible 80 20 Pas de semis Fertilisation azotée conseillée (favorise graminées restantes) Renforcer tallage (rouleau, pâturage si ressuyé) Remarques Cibler les parcelles à bon potentiel. Choisir entre : - Ray Grass Italien (20 à 25 kg/ha) : productif à court terme, mais exploitation délicate Mélange longue durée (av légumineuses) : si fin de cycle, 25 à 30 kg/ha Sursemis d’avoine : 60 à 80 kg/ha dès sol ressuyé, implantation facile, pâturage rapide et appétant, espèce annuelle, séchage difficile si fauche 2. Adapter les actions au cas par cas Les stratégies à mettre en œuvre : Plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre, y compris celle de ne rien faire (la nature ayant horreur du vide, elle va le combler avec des bonnes plantes, mais aussi et surtout des indésirables : rumex, chardons) Avant toute intervention de resemis/sursemis, s’assurer de la diminution des populations de campagnol terrestre - Rénover uniquement les parcelles à bon potentiel et les plus dégradées (+ de 50 % de terre) - Une bonne prairie (> 50 % de graminées) se régénère naturellement bien - Plus il y a de dégâts, plus les chances de réussite en sursemis sont importantes. Sinon un travail superficiel du sol plus poussé est impératif, surtout en condition séchante - Intensifier l’exploitation (pâturage, nombre coupes) des parcelles peu touchées - Faucher à 6-7 cm de hauteur (terre, matériel, respect zone de réserves) - Gérer la fertilisation : épandages sur prairies dévastées à limiter (sol non porteur) ou à différer (stockage fumier bout de champs…). Attention aux dégâts au sol (ornières, tassement) Attention ! S’assurer du respect des engagements sur prairies (PHAE, MAE) /fertilisation, travail du sol. Labour interdit en prairie permanente ; seul un renouvellement par travail superficiel du sol est autorisé au cours des 5 ans En cas de pullulation campagnols, une dérogation avant tout travail du sol autre que superficiel est à demander à la DDT. Les règles d’implantation (pour assurer des bonnes conditions de levées) : 1. Préparation de sol simplifiée : herse à prairie, émousseuse pour un travail en surface 2. Lit de semences : terre fine et rappuyée par un passage de rouleau (type cultipacker) avant semis (en sol hétérogène ou « soufflé ») 3. Semis en ligne de préférence si période sèche (profondeur maxi = 1 cm), ou « à la volée » (avancer les tubes de descente). Un épandeur à engrais peut être utilisé (dosage plus délicat). Préférer le semoir à céréales (précision) 4. Bien régler le semoir, et mélanger régulièrement les semences (Graminées + Légumineuses) 5. Passer le rouleau après le semis 6. Toujours travailler en conditions de sol ressuyé La jeune plantule reste vulnérable tant qu’elle n’a pas atteint le stade 2 à 3 feuilles chez la graminée (3 feuilles trifoliées pour la légumineuses) en particulier face au coup de sec ou au risque de gel tardif. Les interventions de préparation du sol peuvent être limitées après des dégâts importants avec du matériel classique (herse à prairie, émousseuse, rouleau…) Coût indicatif des façons culturales - Travail du sol simplifié (superficiel) : environ 80 €/ha (125 €/ha avec disques lourds) - Semis après labour : 140 à 160 €/ha - Implantation en Semis direct (matériel spécifique..) : 70 à 85 €/ha (Barème tarif d’entraide 2010/11 : Traction + matériel hors semences et M.O) Principaux critères de choix des espèces fourragères - Choisir des espèces agressives qui vont couvrir rapidement le sol (R.Grass). - Les espèces plus lentes d’implantation pouvant assurer la pérennité de la prairie (ex : Dactyle) sont moins productives à court terme. - Le choix des mélanges longues durées comportant des légumineuses est à réserver aux secteurs en fin de cycle. D’après Jean Marie Curtil (CA25) Comité de rédaction : le groupe technique bio Franche Comté Pour toute information, contactez la chambre régionale au 03 81 54 71 53 Action réalisée avec l’appui financier du ministère en charge de l’agriculture – CAS DAR