Château de Bosc

Transcription

Château de Bosc
Château de Bosc
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☺ Musée des enfants
Présentation………………………………………………………… page.4
Les modules et les vitrines…………………………………………. page.5
☺ Jean de la Fontaine
L’homme…………………………………………………………….page.7
Ses années de formations (1641 – 1658)….………………………...page.8
Ses activités littéraires (1664 – 1679) ………………………………page.9
Ses dernières années (1689 – 1695) ...………………………………page.10
Chronologie…………………………………………………………page.11
Conclusion…………………………………………………………..page.13
☺ Les fables
Présentation…………………………………………………………page.15
Les personnages des fables…………………………………………page.16
Liste par ordre alphabétique des fables……………………………..page.17
Quelques fables
L’araignée et l’hirondelle……………………………………page.24
La belette entrée dans un grenier…………...…………….…page.25
Le chat, la belette et le petit lapin…………………………..page.26
La chauve-souris et les deux belettes.………………………page.27
Le lièvre et la tortue…………………………………………page.28
Le lion et le rat………………………………………………page.29
Le loup et l’agneau…………………………………………..page.30
Le rat et l’huître……………………………………………...page.31
Le renard et les raisins……………………………………….page.32
Fables en anglais
La cigale et la fourmi………………………………………..page.34
Le corbeau et le renard……………………………………...page.35
Quelques méthodes de travail
Atelier de lecture……………………………………………page.37
Travail de compréhension…………………………………..page.38
Fiche de lecture……………………………………………...page.39
Illustration d’une fable………………………………………page.40
Créer une poésie……………………………………………..page.41
La Fontaine moraliste………………………………………………..page.42
Des vers devenus proverbes…………………………………………page.43
☺ Bibliographie…………………………………………………………page.44
☺ Coordonnées………………………………………………………… ;page.45
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Situé dans six salles du Château de Bosc, le Musée des Enfants n’est pas un musée comme les autres.
C’est un lieu singulier qui leur est réservé.
Créé et pensé pour les garçons et les filles de 4 à 12 ans, il les plonge dans un monde imaginaire destiné à
l’éveil et à la réflexion autour de nombreux modules interactifs et ludo-éducatifs.
Grâce à cette interactivité et à un parcours « questions-réponses » l’enfant accompagné par ses parents
(ou par un guide pour les groupes) devient acteur et se plonge dans un univers réalisé spécialement pour
lui par des spécialistes de la culture et de l’enseignement. Le but est d’apprendre en s’amusant.
Le sujet choisi : Jean de La Fontaine n’est pas anodin. Plus d’actualité que jamais, ses fables n’ont pas
pris une ride malgré les siècles et on peut oser le mot « modernité » pour les définir.
Le Musée des Enfants est une façon de toucher du doigt les fables apprises à l’école et de mieux faire
connaître ce grand personnage autour d’une muséographie créée à cet effet. Tous les décors ont été
imaginés par l’illustratrice Ursi Schmidt, auteure à succès de livres pour enfants.
A ce côté pédagogique s’ajoute le côté ludique du « grenier magique », avec plus de 40 (!) mètres de
vitrines (interactives également) d’objets divers liés à l’enfance : jeux, miniatures, jouets, etc…
Le Musée des Enfants est surtout un beau prétexte culturel à la découverte d’un des plus grands auteurs
français dans un cadre magnifique.
« Ziboulon, Ziboulie et la belette »
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Le Musée des Enfants est un nouveau concept. Lieu unique d’expérimentation et d’exploration active, il
propose de multiples activités ludique et éducatives qui contribuent au développement de l’enfant et
encourage sa curiosité.
Le musée est structuré en 17 modules et 16 vitrines interactifs qui abordent une thématique sur Jean de la
Fontaine.
L’enfant sera amené à :
répondre à des questions
déplacer des objets
construire des puzzles
découvrir ou redécouvrir des animaux
faire un lien avec sa vie de tous les jours
écouter et parler une langue étrangère
revoir des fables vues en classe et apprendre de nouvelles fables
comprendre une morale
lier un dessin avec une phrase
travailler son imagination et sa réflexion
Tous ces modules apporteront à l’enfant une vision nouvelle sur Jean de la Fontaine, tout en le stimulant
sur des points essentiels dans son développement.
La réflexion
La compréhension
La découverte
La patience
Le Musée des Enfants met en éveil 3 sens de l’enfant :
Le toucher
L’écoute
Le regard
Dans Le Musée des Enfants, les enfants entrent dans un monde imaginaire plus proche de la réalité que ce
que l’on pense.
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Jean de la Fontaine est né à Château-Thierry le 8 juillet 1621. Il est mort le 13 avril 1695 à Paris.
Son père Charles, alors âgé de 27 ans, était maître des Eaux et Forêts et Capitaine des Chasses.
Sa mère, née Françoise Pidoux, était originaire de Coulommiers dans le Poitou. Elle avait 12 ans de plus
que son époux et était déjà mère d'une fille d'un premier mariage.
Jean de La Fontaine est un poète, moraliste, dramaturge, librettiste et romancier français.
En 1647, poussé par son père, il se marie à Marie Héricart, à la Ferté-Milon ;
Jean a 26 ans et Marie en a 14. Mais ce mariage de complaisance ne fut pas un mariage heureux.
Malgré la naissance d'une enfant, Charles, en 1653, La Fontaine ne fut jamais ni un bon mari, ni un bon
père.
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On ne connaît que peu les premières années de La Fontaine. On sait néanmoins qu'il étudia au collège de
Château-Thierry jusqu'en troisième. Il y apprit surtout le latin, mais, soit par négligence, soit par paresse,
ne s'intéressa pas au grec. Il le regrettera plus tard quand il aura besoin de certains textes anciens dont il
ne pourra lire que les traductions latines. C'est à cette époque qu'il fit la connaissance des frères
Maucroix: Louis et François qui restera son plus fidèle ami et son confident.
En 1641, il entra à l'Oratoire, rue St Honoré, à Paris. Mais la vie monacale ne l'intéressait pas plus que le
travail scolaire. Dans cette école, il appréciait surtout le calme et la tranquillité qui lui permettait de
s'adonner à la lecture, son passe-temps préféré. Malheureusement pour ses maîtres, ses lectures n'étaient
pas celles prônées par l'Oratoire. Il quitta cet établissement 18 mois plus tard. Il se remit alors aux études
de droit et décrocha, en 1649, un diplôme d'avocat au parlement de Paris.
C'est en 1652, il a alors 31 ans, que La Fontaine devient Maître particulier des Eaux et Forêts du canton
de Château-Thierry. Il avait un rôle de surveillance et de contrôle. Une fois par semaine, il présidait
l'audience où il jugeait souverainement. Il siégeait l'épée au côté, assisté d'autres officiers en robe. Jean
devient maître triennal des eaux et Forêts le 27 Janvier 1652 exactement. Il ne succède pas à son père,
comme on pourrait le penser, mais au mari de sa demi-soeur Anne de Jouy. La Fontaine paya cette charge
1250 livres. Pour l'exercer, il était lui même rémunéré à hauteur de 375 livres par an.
Mais, en tant que maître des eaux et forets, il avait un certain nombre de droits et avantages: il recevait un
tiers du produit de la vente du bois, il avait l'autorisation de mener paître ses troupeaux où bon lui
semblait, il avait le droit de ramassage et de revente du bois mort, il pouvait chasser et pêcher sur
l'ensemble de sa maîtrise, il pouvait commander des coupes de bois pour ses besoins personnels. Jean
n'abusa pas de ces droits, mais il en usa néanmoins.
A la mort de son père, en 1658, Jean héritera de la charge de capitaine des Chasses qu'il n'exerça d'ailleurs
jamais.
Il s'occupait donc de la chasse, des forêts, mais aussi, comme son titre l'indique, de tout le réseau
hydrographique de sa maitrise. Il devait s'occuper "de l'état des pêcheries, étangs, rivières, péages,
passages, îles et atterrissements, et les baux et adjudications d'iceux.".
Il était donc responsable de tout le réseau hydrographique, devait veiller au bon entretien des douves, des
rivières, ruisseaux, étangs et mares, il faisait supprimer les barrages non autorisés, et jugeait les
contrevenants. Mais, et ceci est moins connu, il était aussi responsable de la pêche et des poissons de
rivières. Le maître des eaux et forêts devait surveiller la pêche et la commercialisation du poisson,
notamment à la période de carême où la religion interdisait la viande.
Il essaya du mieux qu'il pût d'exercer ces lourdes tâches. On retrouve sa signature jusqu'en 1671 sur
certains écrits du canton de Château-Thierry. En 1672, il vendra l'intégralité de ces charges.
Lorsque le travail lui en laissait le temps, il partait à Paris rencontrer ses amis. Là, il se mêlait aux sociétés
précieuses et surtout libertines de l'époque. Il y rencontrait Maucroix, Furetière, les frères Tallemant,
Antoine de la Sablière.
Sa vocation poétique s'éveillait de plus en plus. Il passait de longues heures à lire Malherbe, son préféré,
mais il admirait aussi les écrits de Benserade et Voiture, Rabelais et Boccace.
C'était pour lui le moment des petits vers, épîtres, épigrammes, ballades à la façon de Marot. Il traduisit
l'Eunuque de Térence (1654), composa une comédie Clymène vers 1659, et un poème: Adonis qu'il offrit
à Nicolas Fouquet, alors surintendant des finances.
Il entra à cette époque au service de Fouquet. Il lui dédia 'le Songe de Vaux', ainsi qu'une trentaine de
poèmes qu'il devait donner, par contrat, au surintendant. Au moment de la chute de Fouquet, La Fontaine
resta son plus fidèle défenseur. Il écrivit à cette occasion 'l'ode au roi' et surtout l'admirable 'Élégie aux
nymphes de Vaux. Cette fidélité à Fouquet lui valut rapidement la haine de Colbert, puis celle de Louis
XIV lui-même.
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En 1664, il passe au service de la duchesse de Bouillon et de la duchesse d’Orléans. La Fontaine partage
alors son temps entre Paris et Château-Thierry en qualité de gentilhomme, ce qui assure son
anoblissement. C'est le moment où La Fontaine fait une entrée remarquée sur la scène littéraire publique
avec un premier conte, tiré de l'Arioste, Joconde. Cette réécriture suscite en effet une petite querelle
littéraire, sous forme d'une compétition avec la traduction qu'en a proposée Bouillon peu de temps avant ;
le débat porte sur la liberté dont peut disposer le conteur par rapport à son modèle : là où le texte de
Bouillon est extrêmement fidèle, voire parfois littéral, celui de La Fontaine s'écarte à plusieurs reprises du
récit du Roland furieux. La Dissertation sur Joconde, qu'on attribue traditionnellement à Boileau, tranche
le débat magistralement à l'avantage du conte de La Fontaine.
Deux recueils de contes et nouvelles en vers se succèdent alors, en 1665 et 1666, dont les canevas
licencieux sont tirés notamment de Boccace et des Cent nouvelles nouvelles. Continuation de cette
expérience narrative mais sous une autre forme brève, cette fois de tradition morale, les Fables choisies et
mises en vers, dédiées au Grand Dauphin, paraissent en 1668.
En 1669, La Fontaine ajoute un nouveau genre à son activité en publiant le roman Les amours de Psyché
et de Cupidon, qui suscite une relative incompréhension au vu de sa forme inédite : mélange de prose et
de vers, de récit mythologique - cette fois tiré d'Apulée - et de conversations littéraires, le texte
contrevient à des principes élémentaires de l'esthétique classique.
C'est à partir de la fiction des "quatre amis" que met en scène ce roman qu'on a spéculé sur l'amitié qui
unirait La Fontaine, Molière, Boileau et Racine, sans grande preuve : si La Fontaine est lié de façon
éloignée à la famille de Racine, leurs relations sont épisodiques ; les rapports avec Molière ne sont pas
connus si tant est qu'ils existent ; quant à Boileau, il n'y a guère de trace d'une telle amitié.
Après sa participation à un Recueil de poésies chrétiennes et diverses édité en 1670 par Port-Royal, La
Fontaine publie successivement, en 1671, un troisième recueil de Contes et nouvelles en vers, et un
recueil bigarré, contenant des contes, des fables, des poèmes de l'époque de Fouquet, des élégies, sous le
titre de Fables nouvelles et autres poésies.
En 1672 meurt la Duchesse d’Orléans : La Fontaine connaît alors de nouvelles difficultés financières ;
Marguerite de La Sablière l'accueille et l'héberge quelques mois après, probablement en 1673.
En 1674, La Fontaine se lance dans un nouveau genre : l'opéra, avec un projet de collaboration avec JeanBaptiste Lully, qui avorte. C'est l'occasion d'une violente satire de La Fontaine contre Lully, registre rare
dans son œuvre, mais où il excelle en ce poème intitulé Le Florentin.
La même année, un recueil de Nouveaux Contes est publié - mais cette fois-ci, sans qu'on sache très bien
pourquoi, l'édition est saisie et sa vente interdite : si La Fontaine avait chargé le trait anticlérical et la
licence, reste que ces contes demeuraient dans la tradition du genre et dans une topique qui rendait
relativement inoffensive leur charge.
Après deux recueils de Contes, c'est à nouveau un recueil de Fables choisies et mises en vers que publie
La Fontaine en 1678 et 1679, cette fois-ci dédié à Madame de Montespan, maîtresse du Roi.
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Des fables sont publiées en revue entre 1689 et 1692, puis sont rassemblées en 1693, avec des inédites et
celles de 1685, dans un ultime recueil, notre actuel livre XII, dédié au duc de Bourgogne, fils aîné du
Grand Dauphin et à ce titre héritier présomptif de la Couronne.
Entre temps, La Fontaine tombe gravement malade ; on dispose d'un récit de 1718 du Père Pouget,
confesseur de La Fontaine, qui assure d'une conversion de La Fontaine lors de cette maladie et d'un
reniement public de ses contes devant une délégation de l'Académie. Néanmoins, cet événement ne figure
aucunement sur les registres de l'Académie.
La Fontaine est enterré au cimetière du Père-Lachaise, depuis le transfert de sa dépouille en 1817, en
même temps que celle de Molière.
La vieillesse et la maladie amenèrent sa conversion (1692). Il fut obligé de renier ses écrits licencieux. Il
mourut en 1695.
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1621 : Le 8 juillet, Jean de La Fontaine est baptisé à Château-Thierry, où il est né le jour même ou la
veille. Son père porte le titre de "Conseiller du Roi et Maître des Eaux et Forêts du duché de Chaury"
(Château-Thierry). Il est aussi capitaine des chasses.
Vers 1630 : Les études de La Fontaine restent mal connues. Probablement les commence-t-il au collège
de Château-Thierry, établissement réputé, pour aller vers 1635 les achever dans un collège parisien, où il
a Furetière pour condisciple.
1641 : La Fontaine entre à la maison mère de l'Oratoire à Paris le 27 avril, puis se rend peut-être à Juilly
et revient à Paris à la maison de Saint-Magloire pour étudier la théologie.
1642 : La Fontaine quitte l'Oratoire, au bout de 18 mois.
1643 : La Fontaine est rentré à Château-Thierry. Sa vocation poétique s'éveille alors, semble-t-il.
Vers 1646 : La Fontaine vient étudier le Droit à Paris ; il acquiert le titre d'avocat en la Cour du
Parlement. Avec d'autres jeunes poètes, habitués du Palais, il fait partie d'une petite académie littéraire et
amicale dite de la "Table Ronde".
1652 : La Fontaine achète la charge de Maître particulier triennal des Eaux et Forêts.
1653 : Le 30 octobre, baptême à Château-Thierry du fils de La Fontaine, Charles, qui a Maucroix pour
parrain. Le père ne s'occupera jamais beaucoup de son fils. Fin de la Fronde.
1654 : En août, première œuvre publiée de La Fontaine : l'Eunuque, comédie en vers imitée de Térence.
1659 : Jusqu'en 1661, La Fontaine va recevoir de Fouquet une pension en espèces, moyennant une
"pension poétique". Il doit aussi composer un ouvrage en l'honneur de Vaux-le-Vicomte : il entreprend le
Songe de Vaux. Il habite tantôt à Paris, chez Jannart l’oncle de sa femme, avec sa femme, tantôt à
Château-Thierry pour les devoirs de ses charges, mais il fréquente le château de Fouquet, se lie avec
Charles Perrault, Saint-Evremond, Madeleine de Scudéry.
En 1660-1661, La Fontaine se lie avec Racine débutant.
1662 : En mars (?), publication anonyme de l'Elégie aux Nymphes de Vaux. La Fontaine devient
"gentilhomme servant" de la Duchesse Douarière d'Orléans au Luxembourg, mais il loge toujours chez
Jannart. Le 10 décembre, achevé d'imprimer les Nouvelles en vers, contenant les deux premiers Contes de
La Fontaine.
1665 : Le 10 janvier, achevé d'imprimer des Contes et Nouvelles en vers. Le 30 juin, achevé d'imprimer
d’une traduction de la Cité de Dieu de Saint Augustin, dont les citations poétiques ont été rendues en vers
français par La Fontaine ; le deuxième tome paraîtra en 1667.
1669 : Les Amours de Psyché et Cupidon, roman suivi de l'Adonis, imprimé pour la première fois.
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1671 Publication du Recueil de Poésies Chrétiennes et Diverses, dédié à Monseigneur le Prince de Conti.
Le 27 janvier, Troisième partie des Contes. Le 12 mars : Fables nouvelles et autres poésies (huit fables).
1672 : Publication séparée de deux fables Le Soleil et les Grenouilles, Le Curé et le mort.
1673 : Publication du Poème de la Captivité de Saint Malc, sujet sans doute suggéré par des amis
jansénistes. Le 17 février, mort de Molière, pour qui La Fontaine rédige une épitaphe.
1674 : Publication des Nouveaux Contes, très licencieux.
1675 : Interdiction de la vente des Nouveaux Contes par ordonnance de La Reynie, lieutenant de police.
1678-1679 : Nouvelle édition des Fables choisies, dédiées à Madame de Montespan. La paix de Nimègue
(août 1678) est célébrée par La Fontaine dans plusieurs pièces.
1682 : En janvier, Poème du Quinquina, dédié à la Duchesse de Bouillon, suivi de deux contes, de
Galatée, et de Daphné, livrets d'opéra. Vers cette époque, La Fontaine entreprend un tragédie, Achille,
restée inachevée.
1683 : La Fontaine brigue son siège à l'Académie française, alors que Louis XIV souhaite voir élire
Boileau, son historiographe.
1684 : Le 17 avril, Boileau est élu à l'unanimité ; le roi accorde l'autorisation de recevoir La Fontaine. La
Fontaine écrit La Comparaison d'Alexandre, de César et de Monsieur le Prince (de Condé), à la demande
du Prince de Conti. Condé lui-même estime La Fontaine et le voit volontiers à Chantilly.
1685 : Le 28 juillet, achevé d'imprimer des Ouvrages de Prose et de Poésie des Seigneurs de Maucroix et
de La Fontaine en deux volumes, dont le premier contient de nouveaux contes, et le second de nouvelles
fables et d'autres pièces.
1686 : En février, l'Epître à Huet est imprimé en plaquette à tirage restreint.
1691 : Le 28 novembre, première représentation à l'Opéra d'Astrée, tragédie lyrique de La Fontaine, avec
musique de Colasse, gendre de Lulli : échec complet.
1692 : En décembre, gravement malade, La Fontaine est converti par l'abbé Pouget, jeune vicaire de St
Roch.
1693 : Le 12 février, il renie les Contes devant une délégation de l'Académie et reçoit le viatique. Le 1er
septembre, achevé d'imprimer des Fables choisies, portant la date de 1694, et constituant le livre XII.
1695 : Le 9 février, La Fontaine est pris de faiblesse en revenant de l'Académie. Il meurt le 13 avril, chez
les d'Hervart. En procédant à la toilette mortuaire, on trouve sur lui un cilice. La Fontaine est enterré le 14
avril au cimetière des Innocents. Par suite d'une erreur commise sur ce point par d'Olivet dans l'Histoire
de l'Académie, les commissaires de la Convention exhumeront en 1792, pour leur élever un mausolée, des
ossements anonymes dans un autre cimetière.
1696 : Œuvres posthumes, avec dédicace signée par Madame Ulrich.
1709 : Mort de Marie Héricart, veuve du poète.
1723 : Mort de Charles, fils unique du poète.
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Outre les contes, et surtout les fables qui constituent toute sa gloire, La Fontaine s'est essayé dans tous les
genres. Il faut citer Philémon et Baucis en 1685, et particulièrement les épîtres dans lesquelles il excelle:
'Epître à Huet', 'Discours à Madame de la Sablière'.
Il a laissé une énorme correspondance, notamment des lettres à Madame de La Fontaine (1663) écrites
lors de son exil volontaire dans le Limousin, mais aussi une importante série de lettres à son oncle
Jannard et à son ami Maucroix.
Ses contes sont divisés en cinq livres publiés en 1664, 1665, 1666, 1668, 1671, 1674 et 1682. Ecrits pour
la Duchesse de Bouillon, ils empruntent leurs sujets à Boccace, à l'Arioste et aux nouvellistes italiens.
Ses fables, au nombre de 243 restent son chef d'oeuvre. Certains considèrent la Fontaine comme un
copieur qui n'a rien inventé, mais il est certain que sans sa contribution, les noms d'Esope et de Phèdre,
entre autres, n'auraient pas le retentissement qu'ils ont maintenant.
La Fontaine s'est certes inspiré de ces fables anciennes, mais il les a considérablement améliorées et
écrites dans une langue belle et douce à lire. La fable n'est plus la sèche démonstration d'une morale. C'est
un court récit à l'intrigue rapide et vive. La souplesse et le naturel du style sont en réalité le fruit d'un
grand travail où le poète a manifesté sa parfaite maitrise de la langue et du vers.
Sensuel et aimant les chastes bergères, volage et célébrant la fidélité, courtisan mais ayant le culte de
l'amitié, sa vie est l'image même de la variété de son oeuvre, qui unit en une harmonie parfaite : l'art et le
naturel.
Plus de 12 000 vers, rien que pour les fables !!! Pas si mal pour un paresseux et un oisif !!!
«Deux cent quarante trois fables, soixante-quatre contes, un roman mêlé de prose et de vers, une idylle
héroïque, deux livrets d'opéra, deux tragédies, deux comédies, un ballet comique, les fragments d'un
songe, un poème scientifique, trois épîtres critiques en vers, un poème chrétien, deux paraphrases de
textes sacrés, une relation de voyage, six élégies, des satires, des odes, des ballades, des madrigaux, des
sonnets, des chansons, des épithalames et des épigrammes, un pastiche, des traductions de vers latins, des
lettres, beaucoup de vers de circonstance et de pièces perdues.»
Jean d’ Ormesson cite lors d’une interview : « La fontaine, l’immense poète, est là pour démentir Jules
Renard, qui disait, je crois : On cherchait en vain un poète entre Ronsard et Vigny. Quelques-uns des plus
beau vers de la langue française sont dans les fables. » Les fables de Jean de La fontaine ont été placées à
la deuxième place lors de la sélection des 25 volumes des chefs-d’œuvre du patrimoine littéraire français.
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Les premières fables de Jean de la Fontaine sont inspirées de l’écrivain grec Esope. L’origine des fables
était la Grèce ou l’Inde.
Plus tard les fables d’Esope ont été traduites en latin et mises en vers en latins par Phèdre. Les auteurs de
notre ère ont très souvent utilisé les fables d’Esope comme exemple pour leurs histoires en les modifiant
légèrement.
Au moyen âge les fables étaient étudiées dans la littérature latine des monastères.
C'est en 1668, le 31 mars que Jean de la Fontaine fait paraitre son premier ouvrage : « Les Fables
Choisies ». Ce recueil contient 124 fables réparties en 6 livres. Dédié au Dauphin, il obtient un succès
éclatant.
Jean
de
la
Fontaine
est
alors
âgé
de
47
ans
!
Il publiera ensuite régulièrement de nouvelles fables jusqu'à l'âge de 72 ans. Son dernier recueil parait en
1693, le 1er septembre. Il reprend des publications antérieures et dix fables inédites.
Sa dernière fable, « Le Juge arbitre, l'Hospitalier, et le Solitaire » s'achève non par une morale mais par
une sorte d'exhortation à tous les hommes et en particulier aux grands de ce monde :
Magistrats, Princes et Ministres,
Vous que doivent troubler mille accidents sinistres,
Que le malheur abat, que le bonheur corrompt,
Vous ne vous voyez point, vous ne voyez personne.
Quelle phrase fabuleuse pour signifier aux grands de ce monde que leur puissance, leur fortune et même
leur bonheur les poussent à se perdre.
Et que dire de ces ultimes vers :
Cette leçon sera la fin de ces Ouvrages :
Puisse-t-elle être utile aux siècles à venir !
Je la présente aux Rois, je la propose aux Sages :
Par où saurais-je mieux finir ?
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Un recensement des personnages des fables a été fait par Pierre BORNECQUE. Ces personnages, au
nombre incroyable de quatre cent soixante-neuf, peuvent être classés en plusieurs catégories :
Les animaux :
La fable prête au animaux les qualités ou défauts des hommes qui leur ressemblent. La Fontaine se
contente souvent de donner aux animaux le caractère qu’ils avaient traditionnellement (le lion :
monarques orgueilleux, le renard : courtisans rusé).Mais notre fabuliste a généralisé le procédé, il le fait
d’autant plus volontiers qu’il prête aux animaux une âme élémentaire et qu’il s’élève contre les animaux
machines.
Il attribue à toutes ses bêtes un caractère en harmonie avec leur aspect physique. S’il manque ainsi à la
réalité scientifique, il élabore une « vérité artistique » d’un effet saisissant.
La Fontaine enrichit considérablement, de sorte que le monde animal en vient à représenter la société des
hommes avec leur psychologie complexe, leurs passions et leurs vices.
Les animaux sont au nombre de cent vingt cinq.
Les forts et les puissants : le chat, le lion, la lionne, le loup, le renard, l’aigle, le milan et le vautour.
Les faibles et les victimes : le mouton, l’agneau, la brebis, le chevreau, l’âne, la souris, les poissons.
Le chien, les grenouilles, le serpent, l’éléphant, le rat, sont parfois forts, parfois faibles en fonction de
l’animal auquel ils sont confrontés.
Les personnages naturels :
Dans les fables, la nature n’intervient jamais pour elle-même, elle est le décor de la « comédie » parfois
même une sorte de personnage muet, élément indispensable de l’action.
La Fontaine sympathise avec les plantes comme avec les animaux, il leur prête une âme. La nature qu’il
aime peindre est frémissante de vie et de mouvement.
Les personnages naturels sont : la lune, le soleil, le vent, le pot, l’eau, les torrents, la mer, les jardins, les
citrouilles, le gland.
Les personnages humains :
C’est sur le personnage humain que porte essentiellement l’observation de La Fontaine, même lorsqu’il
met en scène des animaux. Les fables ont une place de choix dans une enquête sur l’homme qui fait la
valeur de notre littérature classique. La Fontaine note les différences de caractères qui tiennent à l’âge et
au sexe.
La peinture de l’homme est plus complète chez La Fontaine que celle de Molière et Bruyère (ces grands
observateurs ont été entraînés par leur génie satirique à donner plus de relief à nos défauts qu’à nos
qualités), tandis qu’il est arrivé à La Fontaine de nous montrer aussi l’honnêteté, la modération, la
générosité, le désintéressement et l’amitié, qui fort heureusement, sont aussi des traits permanents de la
nature humaine.
Cent vingt trois hommes, de toutes classes sociales, du pauvre au plus illustre de tous : le roi qui apparaît
trente deux fois dans les fables. On trouve des paysans, des juges, des médecins, des riches et des
bourgeois, des curés, des métayers et des seigneurs. Ils ont bien sûr les qualité et les défauts des hommes :
ivrognes, cupides, avares distraits, égoïstes, méchants, courtisans et serviles.
Quinze femmes pas sur leur meilleur jour : bavardes, mauvaises épouses…
Les personnages mythologiques :
Quatre vingt cinq : ils apparaissent souvent pour rendre compte de leur puissance aux hommes. Ils
arrivent parfois comme juges et parfois en personnages de fables à part entière.
Les personnages historiques, littéraires, légendaires et philosophiques :
Quatre vingt fois.
La mort : elle tient une place importante et à part dans l’œuvre de La Fontaine.
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Ces fables contiennent une morale, mettant en scène des animaux personnages, de façon à corriger les
défauts humains. Au départ elles ont été écrites au dauphin pour l'enseigner, pour qu'il ne fasse pas la
même chose que les autres gouvernements. Les 243 fables de Jean de La Fontaine :
A (21 fables)
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À Madame de Montespan
À Monseigneur le Dauphin
À Monseigneur le Duc de Bourgogne
L’Aigle et l’Escargot
L’Aigle et la Pie
L’Aigle et le Hibou
L’Aigle, la Laie et la Chatte
L’Alouette et ses petits avec le Maître d’un champ
L’Amour et la Folie
L’Âne chargé d’éponges et l’Âne chargé de sel
L’Âne et le Chien
L’Âne et le petit Chien
L’Âne et ses maîtres
L’Âne portant des reliques
L’Âne vêtu de la peau du lion
Un Animal dans la Lune
Les Animaux malades de la Peste
L’Araignée et l’Hirondelle
L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits
L’Avantage de la science
L’Avare qui a perdu son trésor
B (8 fables)
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Le Bassa et le Marchand
La Belette entrée dans un grenier
Belphégor
Le Berger et la Mer
Le Berger et le Roi
Le Berger et son troupeau
La Besace
Le Bûcheron et Mercure
C (39 fables)
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Le Cerf et la Vigne
Le Cerf se voyant dans l’eau
Le Chameau et les bâtons flottants
Le Charlatan
Le Chartier embourbé
Le Chat, la Belette et le petit Lapin
- 17 -
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Le Chat, le loup et le chien
Le Chat et un vieux Rat
La Chatte métamorphosée en Femme
La Chauve-souris et les deux Belettes
La Chauve-souris, le Buisson et le Canard
Le Chêne et le Roseau
Le Cheval et l’Âne
Le Cheval et le Loup
Le Cheval s’étant voulu venger du Cerf
Le Chien à qui on a coupé les oreilles
Le Chien qui lâche sa proie pour l’ombre
Le Chien qui porte à son cou le dîné de son maître
Le Cierge
La Cigale et la Fourmi
Le Coche et la Mouche
Le Cochet, le Chat et le Souriceau
Le Cochon, la Chèvre et le Mouton
La Colombe et la Fourmi
Le Combat des Rats et des Belettes
Les Compagnons d’Ulysse
Conseil tenu par les Rats
Contre ceux qui ont le goût difficile
Le Coq et la Perle
Le Coq et le Renard
Le Corbeau et le Renard
Le Corbeau voulant imiter l’Aigle
Le Corbeau, la Gazelle, la Tortue et le Rat
La Cour du lion
Le Curé et le mort
Le Cygne et le Cuisinier
Le cerf malade
Le Chat et les deux Moineaux
Le Chat et le Renard
Le Chat et le Rat
D (20 fables)
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Daphnis et Alcimadure
Dédicace à Monseigneur le Duc de Bourgogne
Démocrite et les Abdéritains
Le Dépositaire infidèle
Les Deux Amis
Les Deux Aventuriers et le Talisman
Les Deux Chèvres
Les Deux Chiens et l’Âne mort
Les Deux Coqs
Les Deux Mulets
Les Deux Perroquets, le Roi et son fils
Les Deux Pigeons
Les Deux Rats, Le Renard et L'Oeuf
Les Deux Taureaux et une Grenouille
Les Devineresses
Les Dieux voulant instruire un fils de Jupiter
- 18 -
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La Discorde
Le Dragon à plusieurs têtes et le Dragon à plusieurs queues
Les Discours à Monsieur le Duc de La Rochefoucauld
Discours à Madame de la Sablière
E (8 fables)
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L’Écolier, le Pédant et le Maître d’un jardin
L’Écrevisse et sa fille
L’Éléphant et le Singe de Jupiter
L’Enfant et le Maître d’école
L’Enfouisseur et son Compère
Épilogue Livre VI
Épilogue Livre XI
L' Education
F (11 fables)
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Le Faucon et le Chapon
La Femme noyée
Les Femmes et le Secret
Le Fermier, le Chien et le Renard
La Fille
Les Filles de Minée
La Forêt et le Bûcheron
La Fortune et le jeune Enfant
Un Fou et un Sage
Le Fou qui vend la sagesse
Les Frelons et les Mouches à miel
G (7 fables)
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Le Geai paré des plumes du paon
La Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion
Le Gland et la Citrouille
La Goutte et l’Araignée
La Grenouille et le Rat
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf
Les Grenouilles qui demandent un Roi
H (10 fables)
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Le Héron
L’Hirondelle et les petits Oiseaux
L'Homme entre deux âges et ses deux Maîtresses
L’Homme et l’idole de bois
L’Homme et la Couleuvre
L’Homme et la Puce
L'Homme et son image
L'Homme qui court après la fortune et l'Homme qui l'attend dans son lit
L’Horoscope
L’Huître et les Plaideurs
- 19 -
I (2 fables)
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L’Ingratitude et l’Injustice des hommes envers la fortune
L’Ivrogne et sa Femme
J (6 fables)
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Le Jardinier et son Seigneur
La Jeune Veuve
Le Juge arbitre l’Hospitalier et le Solitaire
Jupiter et le Métayer
Jupiter et le Passager
Jupiter et les Tonnerres
L (32 fables)
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Le Laboureur et ses Enfants
La Laitière et le pot au lait
La Lice et sa Compagne
Le Lièvre et la Perdrix
Le Lièvre et la Tortue
Le Lièvre et les Grenouilles
Le Lion
Le Lion abattu par l’Homme
Le Lion amoureux
Le Lion devenu vieux
Le Lion et l’Âne chassant
Le Lion et le Chasseur
Le Lion et le Moucheron
Le Lion et le Rat
Le Lion, le Singe et les deux Ânes
Le Lion malade et le Renard
Le Lion s’en allant en guerre
Le Lion, le Loup et le Renard
La Lionne et l’Ourse
Le Loup devenu Berger
Le Loup et l’Agneau
Le Loup et la Cigogne
Le Loup et le Chasseur
Le Loup et le Chien
Le Loup et le Chien maigre
Le Loup et le Renard
Le Loup et les Bergers
Le Loup, la Chèvre et le Chevreau
Le Loup, la Mère et l’Enfant
Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe
Les Loups et les Brebis
M (15 fables)
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Le Mal Marié
Le Marchand, le Gentilhomme, le Pâtre et le Fils du roi
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Le Mari, la Femme et le Voleur
Les Médecins
Les Membres et l’Estomac
Le Meunier, son Fils et l’Âne
Le Milan et le Rossignol
Le Milan, le Roi et le Chasseur
La Montagne qui accouche
La Mort et le Bûcheron
La Mort et le Malheureux
La Mort et le Mourant
La Mouche et la Fourmi
Le Mulet se vantant de sa généalogie
La Matrone d'Ephèse
O (8 fables)
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Les Obsèques de la lionne
L’Œil du maître
L’Oiseau blessé d’une flèche
L’Oiseleur, l’Autour et l’Alouette
L’Oracle et l’Impie
Les Oreilles du Lièvre
L’Ours et l’Amateur des jardins
L’Ours et les deux Compagnons
P (15 fables)
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Le Paon se plaignant à Junon
Parole de Socrate
Le Pâtre et le Lion
Le Paysan du Danube
La Perdrix et les Coqs
Le Petit Poisson et le Pêcheur
Phébus et Borée
Philémon et Baucis
Philomèle et Progné
Le Philosophe scythe
Les Poissons et le Berger qui joue de la flûte
Les Poissons et le Cormoran
Le Pot de terre et le Pot de fer
La Poule aux œufs d’or
Le Pouvoir des Fables
Q (1 fable)
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La Querelle des chiens et des chats et celle des chats et des souris
R (16 fables)
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Le Rat de ville et le Rat des champs
Le Rat et l’Éléphant
Le Rat et l’Huître
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Le Rat qui s’est retiré du monde
Le Renard anglais
Le Renard ayant la queue coupée
Le Renard et la Cigogne
Le Renard et le Bouc
Le Renard et le Buste
Le Renard et les poulets d’Inde
Le Renard et les Raisins
Le Renard, le Singe et les Animaux
Le Renard, les Mouches et le Hérisson
Le Renard, le Loup et le Cheval
Rien de trop
Le Rieur et les Poissons
S (14 fables)
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Le Satyre et le Passant
Le Savetier et le Financier
Le Serpent et la Lime
Simonide préservé par les dieux
Le Singe
Le Singe et le Chat
Le Singe et le Dauphin
Le Singe et le Léopard
Le Soleil et les Grenouilles
Le Songe d’un habitant du Mogol
Les Souhaits
Les Souris et le Chat-huant
La Souris métamorphosée en fille
Le Statuaire et la statue de Jupiter
T (8 fables)
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Testament expliqué par Esope
La Tête et la queue du Serpent
Le Thésauriseur et le Singe
Tircis et Amarante
Le Torrent et la Rivière
La Tortue et les deux Canards
Le Trésor et les deux Hommes
Tribut envoyé par les animaux à Alexandre
V (8 fables)
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Les Vautours et les Pigeons
Le Vieillard et l’Âne
Le Vieillard et les trois jeunes Hommes
Le Vieillard et ses Enfants
La Vieille et les deux Servantes
Le Vieux Chat et la jeune Souris
Le Villageois et le Serpent
Les Voleurs et l’Âne
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- 23 -
O Jupiter, qui sus de ton cerveau,
Par un secret d'accouchement nouveau,
Tirer Pallas, jadis mon ennemie,
Entends ma plainte une fois en ta vie.
Progné me vient enlever les morceaux ;
Caracolant, frisant l'air et les eaux,
Elle me prend mes mouches à ma porte :
Miennes je puis les dire ; et mon réseau
En serait plein sans ce maudit oiseau :
Je l'ai tissu de matière assez forte.
Ainsi, d'un discours insolent,
Se plaignait l'Araignée autrefois tapissière,
Et qui, lors étant filandière,
Prétendait enlacer tout insecte volant.
La soeur de Philomèle, attentive à sa proie,
Malgré le bestion happait mouches dans l'air,
Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie,
Que ses enfants gloutons, d'un bec toujours ouvert,
D'un ton demi-formé, bégayante couvée,
Demandaient par des cris encore mal entendus.
La pauvre Aragne n'ayant plus
Que la tête et les pieds, artisans superflus,
Se vit elle-même enlevée.
L'Hirondelle, en passant, emporta toile, et tout,
Et l'animal pendant au bout.
Jupin pour chaque état mit deux tables au monde.
L'adroit, le vigilant, et le fort sont assis
A la première ; et les petits
Mangent leur reste à la seconde.
- 24 -
Damoiselle Belette, au corps long et flouet,
Entra dans un Grenier par un trou fort étroit :
Elle sortait de maladie.
Là, vivant à discrétion,
La galante fit chère lie,
Mangea, rongea : Dieu sait la vie,
Et le lard qui périt en cette occasion !
La voilà, pour conclusion,
Grasse, mafflue et rebondie.
Au bout de la semaine, ayant dîné son soû,
Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou,
Ne peut plus repasser, et croit s'être méprise
Après avoir fait quelques tours,
"C'est, dit-elle, l'endroit : me voilà bien surprise ;
J'ai passé par ici depuis cinq ou six jours. "
Un Rat, qui la voyait en peine,
Lui dit : "Vous aviez lors la panse un peu moins pleine.
Vous êtes maigre entrée, il faut maigre sortir.
Ce que je vous dis là, l'on le dit à bien d'autres ;
Mais ne confondons point, par trop approfondir,
Leurs affaires avec les vôtres. "
- 25 -
Du palais d'un jeune Lapin
Dame Belette un beau matin
S'empara ; c'est une rusée.
Le Maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates un jour
Qu'il était allé faire à l'Aurore sa cour,
Parmi le thym et la rosée.
Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Janot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La Belette avait mis le nez à la fenêtre.
O Dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ?
Dit l'animal chassé du paternel logis :
O là, Madame la Belette,
Que l'on déloge sans trompette,
Ou je vais avertir tous les rats du pays.
La Dame au nez pointu répondit que la terre
Etait au premier occupant.
C'était un beau sujet de guerre
Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant.
Et quand ce serait un Royaume
Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l'octroi
A Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi.
Jean Lapin allégua la coutume et l'usage.
Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis
Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils,
L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
Le premier occupant est-ce une loi plus sage ?
- Or bien sans crier davantage,
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas.
Jean Lapin pour juge l'agrée.
Les voilà tous deux arrivés
Devant sa majesté fourrée.
Grippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez,
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.
L'un et l'autre approcha ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud le bon apôtre
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.
Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
Les petits souverains se rapportants aux Rois.
- 26 -
Une Chauve-Souris donna tête baissée
Dans un nid de Belette ; et sitôt qu'elle y fut,
L'autre, envers les souris de longtemps courroucée,
Pour la dévorer accourut.
"Quoi ? vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire!
N'êtes-vous pas Souris ? Parlez sans fiction.
Oui, vous l'êtes, ou bien je ne suis pas Belette.
- Pardonnez-moi, dit la pauvrette,
Ce n'est pas ma profession.
Moi Souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles.
Grâce à l'Auteur de l'Univers,
Je suis Oiseau ; voyez mes ailes :
Vive la gent qui fend les airs! "
Sa raison plut, et sembla bonne.
Elle fait si bien qu'on lui donne
Liberté de se retirer.
Deux jours après, notre étourdie
Aveuglément se va fourrer
Chez une autre Belette, aux oiseaux ennemie.
La voilà derechef en danger de sa vie.
La Dame du logis avec son long museau
S'en allait la croquer en qualité d'Oiseau,
Quand elle protesta qu'on lui faisait outrage :
"Moi, pour telle passer! Vous n'y regardez pas.
Qui fait l'Oiseau ? c'est le plumage.
Je suis Souris : vivent les Rats !
Jupiter confonde les Chats ! "
Par cette adroite repartie
Elle sauva deux fois sa vie.
Plusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeants
Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue.
Le Sage dit, selon les gens :
"Vive le Roi, vive la Ligue. "
- 27 -
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. - Sitôt ? Etes-vous sage ?
Repartit l'animal léger.
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
- Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait : et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire ;
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint
Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux Calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la Tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s'évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. A la fin quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi, l'emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?
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Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d'un Lion
Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu'un aurait-il jamais cru
Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu'au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.
- 29 -
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
- 30 -
Un Rat hôte d'un champ, Rat de peu de cervelle,
Des Lares paternels un jour se trouva sou.
Il laisse là le champ, le grain, et la javelle,
Va courir le pays, abandonne son trou.
Sitôt qu'il fut hors de la case,
Que le monde, dit-il, est grand et spacieux !
Voilà les Apennins, et voici le Caucase :
La moindre taupinée était mont à ses yeux.
Au bout de quelques jours le voyageur arrive
En un certain canton où Thétys sur la rive
Avait laissé mainte Huître ; et notre Rat d'abord
Crut voir en les voyant des vaisseaux de haut bord.
Certes, dit-il, mon père était un pauvre sire :
Il n'osait voyager, craintif au dernier point :
Pour moi, j'ai déjà vu le maritime empire :
J'ai passé les déserts, mais nous n'y bûmes point.
D'un certain magister le Rat tenait ces choses,
Et les disait à travers champs ;
N'étant pas de ces Rats qui les livres rongeants
Se font savants jusques aux dents.
Parmi tant d'Huîtres toutes closes,
Une s'était ouverte, et bâillant au Soleil,
Par un doux Zéphir réjouie,
Humait l'air, respirait, était épanouie,
Blanche, grasse, et d'un goût, à la voir, nonpareil.
D'aussi loin que le Rat voir cette Huître qui bâille :
Qu'aperçois-je ? dit-il, c'est quelque victuaille ;
Et, si je ne me trompe à la couleur du mets,
Je dois faire aujourd'hui bonne chère, ou jamais.
Là-dessus maître Rat plein de belle espérance,
Approche de l'écaille, allonge un peu le cou,
Se sent pris comme aux lacs ; car l'Huître tout d'un coup
Se referme, et voilà ce que fait l'ignorance.
Cette Fable contient plus d'un enseignement.
Nous y voyons premièrement :
Que ceux qui n'ont du monde aucune expérience
Sont aux moindres objets frappés d'étonnement :
Et puis nous y pouvons apprendre,
Que tel est pris qui croyait prendre.
- 31 -
Certain Renard Gascon, d'autres disent Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d'une peau vermeille.
Le galand en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n'y pouvait atteindre :
"Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. "
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?
- 32 -
- 33 -
La cigale et la fourmi
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
"Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'Oût, foi d'animal,
Intérêt et principal. "
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.
The Cicada and the Ant
The Cicada, having sung
All summer long,
Found herself wanting
When the north wind came.
Not a single morsel
Of fly or tiny worm.
She went begging for food
To her neighbour the Ant,
Asking her to lend her
Just a few grains to get by
Until the next season.
"I will pay you back, she said,
Before August, animal's honor,
Interest and principal."
The Ant is no lender:
This is the least of her faults.
"What were you doing during the warm days?
She said to this borrower.
--Night and day no matter what
I was singing, like it or not.
--You were singing? I'm very glad:
Very well, start dancing now."
- 34 -
Le corbeau et le renard
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
The Crow and the Fox
Master Crow perched on a tree,
Was holding a cheese in his beak.
Master Fox attracted by the smell
Said something like this:
"Well, Hello Mister Crow!
How beautiful you are! how nice you seem to me!
Really, if your voice
Is like your plumage,
You are the phoenix of all the inhabitants of these woods."
At these words, the Crow is overjoyed.
And in order to show off his beautiful voice,
He opens his beak wide, lets his prey fall
The Fox grabs it, and says: "My good man,
Learn that every flatterer
Lives at the expense of the one who listens to him.
This lesson, without doubt, is well worth a cheese."
The Crow, ashamed and embarrassed,
Swore, but a little late, that he would not be taken again.
- 35 -
- 36 -
Objectifs :
Faire lire différents types de textes : des fables et des documents sur La Fontaine, afin d’évaluer ce que
l’enfant a retenu.
L’enfant lit plusieurs fables.
L’enfant évalue ce qu’il vient de lire en remplissant le tableau ci-dessous :
Titre de la fable
…
…
…
…
Ma fable préférée est … car …….
Ce qui m’a le plus marqué dans cette fable
…
…
…
…
L’enfant découvre l’auteur de ces fables en lisant des documents sur Jean de la Fontaine et essaye de
répondre aux questions ci-dessous en recherchant les réponses dans les documents fournis.
Questions
Quelle est la date de naissance de La
Fontaine ? Quel est son lieu de naissance ?
Quelle est la seule chose qui semble vraiment
l’intéresser ?
Dans quelle matière fait-il des études ?
En quelle année décide t-il de se consacrer à
la littérature ?
En quelle année publie-t-il ses premières
fables ?
En quelle année publie-t-il son dernier
recueil de fables ?
Quelle est la date de son décès ? Quel âge
avait-il ?
- 37 -
Réponses
…
…
…
…
…
…
…
…
…
Objectifs :
Aider l’enfant à développer la compréhension de texte, enrichir son vocabulaire, travailler les notions de
synonymes et faire des recherches de mots dans le dictionnaire.
Titre de la fable :
Vocabulaire :
Explique les mots qui suivent selon le contexte de la fable et recherche la définition de ces mêmes mots
dans le dictionnaire :
Mot
Ta définition
Définition du dictionnaire
Synonymes :
Trouve un synonyme pour chacun de ces mots :
Mot
Synonyme
- 38 -
Objectifs :
Etudier une fable de Jean de la Fontaine.
L’enfant répond à des questions afin d’évaluer sa compréhension envers la fable.
Fiche de lecture
Nom, prénom
Nom de l’auteur
Titre de l’ouvrage
Genre
Ton
Personnages
fable
aventure
policier
fantastique
autre : ………………
comique
réaliste
familier
descriptif
poétique
ironique
autre : ………………
Nom
Résumé
Lieu
Milieu de l’action
Commentaire
personnel
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Fonction
Caractère
Objectifs :
Amener l’enfant à découvrir une fable au travers d’un dessin et en faire ressortir le passage le plus
révélateur pour l’enfant.
Travaux à réaliser :
Lis la fable « LE LION ET LE RAT » de Jean de la Fontaine, puis illustre la.
LE LION ET LE RAT
Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Entre les pattes d'un Lion
Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu'un aurait-il jamais cru
Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?
Cependant il advint qu'au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.
Dessin de l’enfant
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Objectifs :
Observation du fonctionnement du jeu métaphorique en poésie.
Réinvestissement des ces observations.
Produire d’écrits poétiques.
Lecture à voix haute par un élève, puis relecture par l’enseignant d’une fable choisie.
Poser des questions sur la fable :
Questions
Réponses
Ex : quels sont les animaux de cette fable ?
…
…
…
…
…
…
…
Faire chercher les transformations aux élèves.
Ex : le lion : griffe, fourrure, rapide, discret, ….
Préparer une production.
Produire un poème : réalité uniquement dans le titre, corps du poème en utilisant que des formes
transformés de ce qui renvoie au titre. Puis établir un tableau de transformation avec les élèves après avoir
choisi un titre.
Thème choisi : LE LION
Forme réelle
Forme transformée
Sa couleur
Ecureuil, feu
Ses griffes
Couteau, poignard
Ses dents
Couteau, poignard
Sa fourrure
Pyjama, habit
Sa rapidité
Foudre, éclair
Sa discrétion
Espion, commando
Son ouï, son flaire
Radar, espion
Sa queue
Fouet, lasso (lent)
La prédation
Assassinat, mission secrète
(Choisir un thème qui peut décliner de nombreux détails, le travail sera plus simple).
Proposition de production collective
LE LION
Grand écureuil en pyjama,
Aux couteaux pointus,
Tu vas foudroyer ta proie
Qui n’a pas vu le lent fouet enflammé s’approcher
Discrètement.
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Définition :
Ensemble de règles d’action et des valeurs qui fonctionnent comme normes dans une société. Conclusion
morale d’une fable, d’un récit.
La morale d’une fable n’est jamais claire, jamais unique. De plus, cette morale n’exprime pas une vérité
générale mais plutôt une multitude d’observations, de jugements tirés d’expériences diverses.
Bien qu’il s’intéresse avant tout au récit, La Fontaine conserve généralement une moralité. Il nous laisse
parfois le soin de la découvrir nous-même : c’est, en effet, du récits et des sentiments qu’il nous inspire
que se dégage le mieux la morale des fables.
La leçon morale des fables :
Selon la tradition des fabulistes, cette morale n’est pas dogmatique, mais familière et tirée de
l’expérience. Le but de La Fontaine est de nous mettre en garde contre l’oubli des lois de la nature, dont il
a bien des fois souligné la puissance.
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Nombreux sont les vers de JEAN DE LA FONTAINE
devenus des proverbes :
Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute.Le Corbeau et le Renard
La raison du plus fort est toujours la meilleure.Le Loup et l’Agneau
Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.Le Loup et l’Agneau
Plutôt souffrir que mourir, c’est la devise des hommes.La Mort et le Bûcheron
Je plie et ne romps pas.Le Chêne et le Roseau
On a souvent besoin d’un plus petit que soi.Le Lion et le Rat
Ils sont trop verts, et bons pour des goujats.Le Renard et le Raisin
La méfiance est mère de la sûreté.Le Chat et un vieux Rat
Petit poisson deviendra grand.Le Petit Poisson et le Pêcheur
Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.Le Petit Poisson et le Pêcheur
Le travail est un trésor.Le Laboureur et ses Enfants
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.Le Lièvre et la Tortue
Aide-toi, le ciel t’aidera.Le Chartier embourbé
Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.Les
Animaux malades de la peste
Tel est pris qui croyait prendre.Le Rat et l’Huître
Amour, amour, quand tu nous tiens / on peut bien dire adieu prudence.Le Lion amoureux
Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours / Qu’on ne l’ait mis par terre. L’Ours et les deux Compagnons
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Jean de la fontaine
http://fr.wikipedia.org
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Fables
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http://www.lafontaine.net
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http://aariciafables.skyblogs.be
http://www.intelligo.fr
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http://www.momes.net
http://crdp.ac-lille.fr
Le livre : XVIIe siècle (collection littéraire Lagarde et Michard)
Jeux
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Château de Bosc
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