De Rubens à Delacroix - Art-Culture

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De Rubens à Delacroix - Art-Culture
DOSSIER DE PRESSE
Exposition
De Rubens à Delacroix
100 dessins du musée des Beaux-Arts d’Angers
21 mars - 29 juin 2014
Contact presse
Conseil général des Hauts-de-Seine
Grégoire Lebouc
Tél. : 01 47 29 32 32• [email protected]
Château et Petit Château
du Domaine départemental de Sceaux
www.hauts-de-seine.net
Sommaire
• Communiqué de presse ...............................................................................................................................................p. 3
• 50 dessins français au Petit Château ..........................................................................................................p. 5
• Liste des œuvres exposées ...................................................................................................................................p. 8
• 50 dessins étrangers au Château .....................................................................................................................p. 9
• Liste des œuvres exposées ....................................................................................................................................p. 12
• La programmation autour de l’exposition .................................................................................................p. 13
• Le Domaine de Sceaux et ses lieux d’exposition ..............................................................................p. 15
• Les collections du musée des Beaux-Arts d’Angers ......................................................................p. 17
• Visuels tirés de l’exposition à disposition de la presse .............................................................p. 19
> 5 dessins français
> 5 dessins étrangers
• Informations pratiques .................................................................................................................................................p. 22
Cette marque dans le coin supérieur des images signale au fil du texte les
photographies à disposition de la presse. Elles sont réunies à la fin du dossier.
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Communiqué de presse
Exposition
DE RUBENS À DELACROIX
100 dessins du musée des Beaux-Arts d’Angers
Du 21 mars au 29 juin 2014
Au Château et au Petit Château du Domaine départemental de Sceaux
Le Conseil général des Hauts-de-Seine présente, au Château et au Petit Château du Domaine départemental de
Sceaux, 100 dessins provenant du musée des Beaux-Arts d’Angers. Parmi les feuilles exposées, certaines sont d’une
importance historique majeure et d’une qualité esthétique exceptionnelle : La Guérison des malades de Parmesan,
Réunion des dieux de Nicoló dell’Abate, La Vierge à l’Enfant du Guerchin, Deux prisonniers enchaînés de Pierre
Paul Rubens, deux Etudes pour le Serment des Horaces de Jacques-Louis David, Paysage de montagne de
Caspar David Friedrich, Odalisque d’Achille Devéria, Arabe couché d’Eugène Delacroix, L’Appareillage d’Eugène
Boudin…
Les dessins exposés donneront un aperçu très généreux de l’évolution des styles entre les XVIe et XIXe siècles ainsi
que des différentes techniques graphiques utilisées par des artistes français de renom, tels que Fragonard, Vernet,
Vouet, Le Sueur, Poussin, Greuze, Gérard, Ingres, Lagneau, Devéria, Boudin, Blanchet… Et, pour les écoles étrangères :
Parmesan, Rubens, Rembrandt, Van Dyck, Guerchin, Friedrich, Maratta, Romano, Solimena…
Le commissariat de cette exposition est assuré par Dominique Brême, directeur du Domaine départemental de
Sceaux et Ariane James-Sarazin, directrice des musées d’Angers.
De Rubens à Delacroix : une leçon d’histoire de l’art…
Cette exposition de dessins contribue à conforter la nouvelle vocation du Petit Château du Domaine départemental de
Sceaux, devenu depuis trois ans un lieu de rendez-vous désormais clairement identifié par les amateurs d’arts graphiques,
qu’ils soient connaisseurs soucieux d’étendre leurs connaissances ou néophytes désireux de faire de nouvelles rencontres.
Depuis 2011 en effet, chaque exposition présentée au Petit Château – il y en eut déjà quatre – constitue comme l’ouverture
symbolique d’un carton de dessins ou d’estampes, depuis trop longtemps fermé, soudainement retrouvé et qui occasionnerait, le temps d’une calme respiration, de belles découvertes et de gratifiantes émotions.
La fin de la Renaissance
On désigne, sous le nom de « maniérisme », un ensemble de tendances ayant émergé en Italie, au lendemain de la mort de
Raphaël (1520), et dont le dénominateur commun est d’avoir pris le contrepied systématique de tous les grands systèmes
régulateurs ou normatifs patiemment constitués durant le XVe siècle, systèmes ayant visé à créer l’illusion efficace de la
réalité sensible : perspective, anatomie, proportion, coloris… Durant tout le XVIe siècle, les artistes italiens s’ingénièrent
ainsi à destructurer l’ordre du visible de la Renaissance classique, au profit d’expériences diverses où la subjectivité avait
beaucoup à voir : dessin convulsif, proportions aberrantes, surabondance de formes réunies dans un espace inconsistant,
coloris acidulés, délavés ou stridents, écriture coulante ou déchiquetée… La modernité interrogea ainsi pour la première fois
« l’imagination en soi » et fit l’exercice immédiat de la part la plus mystérieuse de l’acte de création, celle d’un flux poétique
indifférencié se dérobant au contrôle de la raison et réduisant à sa confusion originelle le champ de la représentation. Cette
époque de grande expérimentation, en laquelle certains ont vu la décadence de la Renaissance et d’autres les premières
manifestations de l’art baroque, est particulièrement bien représentée dans le fonds du musée des Beaux-Arts d’Angers.
Les suiveurs immédiats de Raphaël ou les admirateurs de Michel-Ange y brillent par des œuvres d’une rare puissance et
d’une grande originalité (Giulio Romano, Perino del Vaga, Nicoló dell’Abate), comme aussi celles des maniéristes de seconde
génération (Pellegrino Tibaldi, Taddeo Zuccaro). Une mention particulière doit être réservée à trois dessins de Parmesan,
dont une Guérison des malades peut être considérée comme un absolu chef-d’œuvre.
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La réaction classique et l’élan baroque
L’ivresse suscitée par la gratuité de l’extravagance maniériste, pour enrichissante qu’elle fût, ne pouvait satisfaire longtemps des artistes qui, désormais reconnus comme responsables du contenu de leurs œuvres, voulaient participer à l’édification du monde et agir en raison sur la vie des formes. Certains, comme Annibal Carrache, redéfinirent donc l’esthétique
classique du divin Raphaël, en l’habitant d’une puissance physique et d’un naturel qui, en quelque sorte, l’humanisaient,
tandis que d’autres, tel Caravage, faisaient le choix de pousser à l’extrême, sous les apparences d’un réalisme cru mais
purement compensatoire, le trouble subjectif introduit par l’époque qui s’achevait. De courte durée (1600-1630), l’épisode
caravagesque devait être absorbé par les tenants du classicisme et les adeptes du baroque naissant, ce dernier transformant à son tour, en énergies régulées, la part supposée incontrôlée du geste créateur. On le sait, la tension entre classicisme
et baroque fut, dès lors, l’un des ressorts essentiels de l’esthétique européenne durant trois siècles (jusqu’à la révolution
cubiste) et les collections d’Angers, par leur diversité, permettent d’illustrer efficacement les enjeux de ce débat : avec
l’Italie à nouveau, représentée par Lanfranco, le Guerchin ou Carlo Maratta puis, au XVIIIe siècle, par Solimena, Pannini ou
Batoni ; avec la France baroquisante de Vouet, de Perrier, de Chaperon, de Blanchet, ou sagement classique de Poussin, de
Le Sueur, de Boullogne ; avec les Flandres et les Pays-Bas, bien sûr, de Rubens – à qui l’on doit l’un des chefs-d’œuvre de
l’exposition –, de Van Dyck, de Rembrandt…
Les grands « ismes » du XIXe siècle
Les dessins du XIXe et XXe siècles – presque exclusivement français – constituent donc 94,5 % du fonds du musée d’Angers
(pourcentage, il est vrai, artificiellement grossi par les fonds Turpin de Crissé, Bodinier et surtout David d’Angers…) et cette
époque de grande émulation s’y exprime à travers les tendances dominantes qui se développèrent et souvent se combinèrent en mouvements plus ou moins identifiés, auxquels l’histoire de l’art a tenté de donner un nom : néoclassicisme,
romantisme, orientalisme, réalisme… Après les derniers feux du Siècle des Lumières, portés par Fragonard ou Greuze, un
néoclassicisme épique – qui alimentera aussi bien l’illustration de l’épopée impériale que, par la suite, la mélancolie passionnelle du romantisme ou l’imagerie colonialiste – se cristallise autour de Jacques-Louis David, représenté dans l’exposition par deux grandes feuilles, magistrales, préparatoires au fameux Serment des Horaces (1784). L’influence du maître
a conditionné tout l’art français de la première moitié du XIXe siècle et les dessins de Meynier, Guérin, Girodet ou Ingres
permettront d’en juger efficacement, de même que ceux des sculpteurs Moitte et David d’Angers. L’inflexion romantique
se fera avec Géricault, Delacroix et – pour l’Ecole allemande – Caspar David Friedrich, dont le musée d’Angers a le privilège
rare de posséder trois feuilles admirables. Delacroix jouera aussi son rôle dans la cristallisation de l’orientalisme, parenthèse
exotique de l’exposition où se rencontrent les noms de Gérard, Vernet, Decamps, Clairin et Devéria. Enfin, le seul Eugène
Boudin – représenté par deux dessins – annoncera les temps nouveaux de l’impressionnisme…
À noter ! Au printemps 2014, le dessin sera mis à l’honneur à Paris et dans les Hauts-de-Seine. L’exposition aura lieu
à la même période que le Salon du dessin au Palais Brongniart, du 26 au 31 mars 2014, que le Salon international de
l’Estampe et du Dessin au Grand Palais, du 11 au 13 avril 2014, et que Drawing Now, le Salon du dessin contemporain,
qui aura lieu du 26 au 30 mars 2014, au Carreau du Temple.
Depuis 2010, le Petit Château du Domaine départemental de Sceaux est devenu un espace d’exposition consacré à
la présentation d’ensembles d’arts graphiques, issus soit du fonds propre du musée (De Paris à Barbizon, estampes
d’Auguste Lepère, 2012), soit de fonds provinciaux ou privés difficilement accessibles au public francilien (Le Dessin
français de paysage aux XVIIe et XVIIIe siècles, 2010 ; Ingres en miroir, 2011). Le Domaine départemental de Sceaux
fait partie de la Vallée de la culture des Hauts-de-Seine.
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©CG92/Willy Labre
50 dessins français au Petit Château
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Au carrefour des influences nordique et italienne, la Renaissance française a généré quelques très bons dessinateurs,
comme Jean Cousin, Etienne Delaune ou Antoine Caron. Du premier, le musée d’Angers conserve un magnifique projet de
vitrail, surmonté d’un arc trilobé, dont le Louvre possède un dessin manifestement destiné au même cycle de verrières.
Le tracé anguleux et les hachures croisées appartiennent encore à la tradition médiévale, mais le canon longiligne, la
grâce et la spontanéité de l’écriture trahissent l’inflexion renaissante, tout comme l’attention portée au paysage. La
feuille donnée à Delaune présente un lavis d’encre plus moderne, permettant l’évocation sensible des volumes. Quant
aux Funérailles de l’Amour, traditionnellement attribué à Caron, il se pourrait qu’il faille le rendre à Henri Lerambert, à
qui l’on donne aujourd’hui le tableau de même composition conservé au Louvre.
Achille Devéria (1800-1857), Odalisque, 23,4 x 22,3 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Pierre Révoil (1776-1842), Lecture en famille, 21,4 x 30,1 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Le XVIIe siècle s’ouvre sur trois feuilles illustrant parfaitement la
transition entre deux époques, l’une vouée encore à l’exaltation de
la fantaisie (Le Grand rocher d’Israël Henriet, d’après Jacques Callot) et l’autre déjà soucieuse d’un retour du réel dans la représentation : L’Homme debout attribué à Callot lui-même, et un Homme
barbu de Lagneau, portrait sans concession d’un vieillard inconnu.
L’Ecole française – cela a souvent été dit – prit son essor avec le retour de Simon Vouet en France, en 1627. Pour symbolique que soit
ce repère, force est de constater que le maître sut en effet imposer
un style baroque assagi, d’une parfaite maturité et particulièrement original, dont le grand décor parisien tira le meilleur profit.
Vouet est représenté dans l’exposition par une superbe Étude d’un
Triton et de putti dont la mise en page, soutenue par une longue
diagonale, est tout à fait remarquable. Beaucoup suivirent le sillage
de ce peintre à la manière claire et onctueuse, tels François Perrier
(Jupiter), Nicolas Chaperon (Ménade et satyre distrayant un jeune
faune) ou, durant la première partie de sa courte carrière, Eustache
Le Sueur (Étude d’homme) qui, à la suite du séjour de Poussin à
Paris (1640-1642), adopta une esthétique beaucoup plus sobre.
Père du classicisme français, Poussin a laissé quelques paysages
dessinés, d’une grande économie de moyens, parmi lesquels deux Jacques-Louis David (1748-1725), Étude pour la figure de la mère
feuilles conservées à Angers : un Paysage panoramique avec au d'Horace, 46,5 x 51 cm - © Musées d’Angers, photo P. David
centre un château au pied d’une montagne et un autre avec une
rivière et des collines. L’élan baroque marquant l’évolution du dernier tiers du siècle trouve son expression en trois
œuvres significatives : une feuille préparatoire à quelque grand décor, La Justice terrassant le Crime, de thomas Blanchet, dont la tension expressionniste est caractéristique de l’artiste ; un projet attribué à Pierre Puget pour la poupe
du vaisseau Le Sceptre, d’une telle richesse décorative et sculpturale que l’évolution prochaine des grands bateaux de
guerre, vers plus de légèreté, semble alors inéluctable ; un ricordo d’Antoine Coypel, Suzanne condamnée par les deux
vieillards, grande gouache virtuose tirant vers la peinture une technique auxiliaire du dessin.
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La première moitié du XVIIIe siècle n’offre pas la même richesse, mais quelques œuvres se distinguent toutefois, tel
un Portrait équestre attribué à Charles Parrocel, sanguine manifestement inspirée par les modèles van dyckiens, ou
l’Étude d’un jeune faune de Jean Restout, œuvre tardive dans la carrière du peintre (1757), exprimant efficacement
toute la grâce et la sensualité que partageaient alors Charles-Joseph Natoire ou François Boucher. De ce dernier, l’on
voit une Annonciation copiant – dans une manière infiniment plus voluptueuse – un tableau de même sujet d’Augustin
Carrache, conservé au musée du Louvre. La grande peinture d’histoire est représentée par Gabriel-François Doyen, dont
on appréciera l’esquisse très dynamique du Saint Grégoire faisant construire l’église Saint-Pierre de Rome, destiné à la
chapelle Saint-Grégoire de l’église Saint-Louis-des-Invalides. Deux minuscules sanguines d’Edme Bouchardon, d’après
une agate et un jaspe antiques gravés, serviront de contrepoint à l’ambitieux Paysage italien avec deux promeneurs
de Jean-Honoré Fragonard, dessin à la sanguine, traité avec une science consommée du clair-obscur, ainsi qu’à la Jeune
fille de Jean-Baptiste Greuze, l’artiste ayant fixé d’une main puissante, comme à son habitude, un visage à l’expression
volontairement ambiguë.
La réaction aux grâces ostentatoires du milieu du
siècle – réaction amorcée par Greuze lui-même et
saluée par Diderot – prend toute sa puissance avec la
cristallisation du néoclassicisme, autour de JacquesLouis David. De son œuvre manifeste, le Serment
des Horaces (1784), le musée d’Angers conserve, par
chance, deux grands et impressionnants dessins préparatoires : une Étude pour la figure de Sabine et une
Étude pour la figure de la mère des Horaces, deux
pages d’une exceptionnelle gravité historique , sonnant le glas de toute une époque. David traversa
la Révolution, à laquelle il prit une part active, puis
l’Empire, qui lui fut l’occasion de donner toute sa
mesure. Aussi fut-il suivi dans sa leçon par toute une
génération d’artistes qui donnèrent à l’art français
une ambition historique et même sociale sans précédent. L’apprentissage des éléments fondamentaux
du dessin – notamment anatomique – fut plus que
Théodore Géricault (1791-1824), Cheval, 18,8 x 24,9 cm
jamais un passage obligé, comme en témoignent les © Musées d’Angers, photo P. David
Deux académies d’hommes de Charles Meynier qui,
quoique contraint par l’exercice, sut développer une troublante poésie virile mêlée de grâce. Jean-Auguste-Dominique
Ingres sera assurément le plus parfait vecteur de ce mixte auquel se nourrira tout le XIXe siècle, ou plus justement tout
le XIXe siècle de la peinture officielle. L’Étude pour la Foi, réalisée en 1842 par le maître montalbanais pour l’un des
vitraux de la chapelle Saint-Ferdinand à Paris, en est un parfait exemple.
Ce néoclassicisme exigeant, de nature académique, devait s’adapter avec une réelle facilité à la poussée romantique
qui, pour se donner à voir et contrairement aux idées reçues, avait besoin pour s’exprimer d’une solide syntaxe figurative. Que l’on s’en tienne au sentimentalisme des Funérailles d’Atala ou au caractère épique de l’Étude pour Les
Ombres des héros français reçus par Ossian dans le paradis d’Odin, deux feuilles d’Anne-Louis Girodet-Trioson, ou à
la spontanéité savante du Jeune homme tenant dans ses bras une femme qu’il vient de retirer des flots de Théodore
Géricault – ou encore à l’anatomie descriptive d’un Cheval, du même –, il apparaît évident que leurs auteurs avaient
reçu une formation des plus rigoureuses. Le rembranesque Moine faisant le portrait d’un religieux dans un couvent, de
François-Marius Granet, ou la Lecture en famille, traitée par Pierre-Henri Révoil dans un style miniaturiste rappelant le
XVe siècle, ajoutent au savoir-faire l’érudition de références ancrées dans une histoire de l’art en cours de constitution.
Autre forme de mélancolie romantique – en tant qu’absence à soi –, le rêve de l’Orient pousse les artistes au voyage,
de l’Egypte au Maroc. Dans un souci évident de vraisemblance vestimentaire et décorative, le baron Gérard illustre,
vers 1800, le Bajazet de Racine. Les peintres de la génération suivante feront le voyage. En quelques coups de plume
furtifs, ombrés de lavis, Eugène Delacroix fixe le repos d’un cavalier arabe couché sous son cheval ; renouant avec le
tachisme de Goya, Horace Vernet trouve de subtiles modulations à la représentation du même animal ; AlexandreGabriel Decamps caricature avec esprit un Oriental coiffé d’un turban ; Georges Clairin livre son crayon à l’étude d’un
Porte-étendard marocain, tandis qu’Achille Devéria s’abîme dans la contemplation d’une odalisque nue, fragile, mais
d’une intangible et paralysante beauté.
Riche entre tous, le XIXe siècle trouve encore à s’exprimer au travers d’œuvres de Nicolas-Toussaint Charlet, Constantin
Guys, Jules-Elie Delaunay, sans oublier bien sûr le sculpteur Pierre-Jean David, dit David d’Angers. Quelques jours avant
de mourir, Charlet offrit à ce dernier une Étude de cavalier d’une grande intensité expressive ; avec Le Vengeur, David
d’Angers évoque quant à lui le naufrage d’un vaisseau révolutionnaire coulé par les Anglais au large d’Ouessant, en
1794, et sur lequel les marins auraient chanté la Marseillaise jusqu’au dernier moment ; Guys plagie Goya par la représentation de Trois femmes espagnoles en promenade, mais l’ambiance est celle des grands boulevards parisiens et la
feuille se ressent de l’éclectisme bavard du Second Empire. Quant à Delaunay, il propose une étude pour La Folie, grande
figure nue affectant une étrange démarche et dont le visage est barré d’un rictus inquiétant. Entièrement gouaché de
blanc, le corps se détache sur un papier jaune hépatique exacerbant le malaise introduit par la jeune femme égarée.
Cette section se ferme sur deux feuilles d’Eugène Boudin, l’une aquarellée et descriptive, l’autre – L’Appareillage – toute
agitée de vibrations impressionnistes.
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Liste des œuvres exposées
1 - Cousin, Jean (v. 1490-v. 1560), Projet de vitrail avec une crucifixion, 36,1 x 18 cm, MTC 4802
2 - Delaune, Etienne (1518/20-1583), Le Songe des gerbes et des étoiles, 19,8 x 26,4 cm, MTC 4941
3 - Caron, Antoine (1521-1591), attribué à, Les funérailles de l’Amour, 37,8 x 48 cm, MTC 4139
4 - Henriet, Israël (vers 1590-1661), Le Grand rocher, 17 x 25,2 cm, MTC 62
5 - Callot, Jacques (1592-1635), Homme debout, vers 1620, 17 x 10 cm, MTC 4821
6 - Lagneau (vers 1620), Portrait d’un homme barbu, 13,9 x 10,3 cm, MTC 4877
7 - Mosnier, Pierre (1641-1703), attribué à, Musique, 51,8 x 35,5 cm, MTC 296
8 - Vouet, Simon (1590-1649), Étude d’un triton et de putti, 26,8 x 40,7 cm, MTC 284
9 - Perrier, François (1594-1649), Jupiter, 30,5 x 26 cm, MBA 670
10 - Chaperon, Nicolas (1612-1652/53), Ménade et satyre distrayant un jeune faune, 19,4 x 24,4 cm, MTC 4146
11 - Le Sueur, Eustache (1616-1655), Étude d’homme, 18,6 x 23,3 cm, MBA 668
12 - Poussin, Nicolas (1594-1665), Paysage panoramique avec au centre un château au pied d’une montagne, 12,1 x 36,1 cm, MBA 669.1
13 - Poussin, Nicolas (1594-1665), Paysage panoramique avec une rivière à gauche et des collines, 10,3 x 36,4 cm, MBA 669.2
14 - Boullogne, Louis de, le père (1609-1674), Sainte Famille, 14,7 x 11,2 cm, MTC 5079
15 - Blanchet, Thomas (1614-1689), La Justice terrassant le Crime, 26,4 x 20,1 cm, MTC 5076
16 - Puget, François (1620-1694), attribué à, Étude de la poupe du vaisseau Le Sceptre, 36,1 x 51,2 cm, MTC 125
17 - Coypel, Antoine (1661-1722), Suzanne condamnée par les deux vieillards, 48 x 70 cm, MTC 4830
18 - Parrocel, Charles (1688-1752), attribué à, Portrait équestre, 23,9 x 20,2 cm, MTC 4913
19 - Restout, Jean II (1692-1768), Étude d’un jeune faune, 48,7 x 35 cm, MTC 4889
20 - Bouchardon, Edme (1698-1762), Athlète célébrant son triomphe, 7 x 8,3 cm, MTC 56 bis
21 - Bouchardon, Edme (1698-1762), Triomphe de Silène, 7 x 9,5 cm, MTC 58
22 - Boucher, François (1703-1770), Annonciation, 29,9 x 18,2 cm, MTC 4814
23 - Doyen, Gabriel-François (1726-1806), Saint Grégoire fait construire l’église Saint-Pierre de Rome, 22,8 x 30,9 cm, MTC 4118
24 - Casanova, Francesco (1727-1802), attribué à, Cavalier pandour, 22,4 x 29 cm, MTC 4942
25 - Fragonard, Jean-Honoré (1732-1806), Paysage italien avec deux promeneurs, 36,5 x 45,8 cm, MTC 83
26 - Greuze, Jean-Baptiste (1725-1805), Jeune fille, 39,2 x 34,6 cm, MBA J 785
27 - David, Jacques-Louis (1748-1825), Étude pour la figure de Sabine, 54,5 x 45,3 cm, MBA 846.1
28 - David, Jacques-Louis (1748-1825), Étude pour la figure de la mère des Horaces, 46,5 x 51 cm, MBA 846.2
29 - Meynier, Charles (1768-1832), Deux académies d’hommes, 19,9 x 22,1 cm, MTC 117
30 - Guérin, Pierre-Narcisse (1774-1833), Rideau du lit d’Agamemnon, 60 x 42,9 cm, MBA 82.1130
31 - Ingres, Jean-Auguste-Dominique (1780-1867), Étude pour l’Espérance, 23 x 21 cm, MBA 666.2
32 - Moitte, Jean-Guillaume (1746-1810), Allégorie de la création de l’Ecole polytechnique, 16,2 x 31,5 cm, MBA 364.40.54
33 - Girodet, Anne-Louis (1767-1824), Les Funérailles d’Atala, 13,2 x 15,7 cm, MTC 88
34 - Girodet, Anne-Louis (1767-1824), Étude pour Les Ombres des héros français reçus par Ossian dans le paradis d’Odin, 25 x 28 cm, MTC 89
35 - Géricault, Théodore (1791-1824), Cheval, 18,8 x 24,9 cm, MTC 87
36 - Géricault, Théodore (1791-1824), Jeune homme tenant dans ses bras une femme qu’il vient de retirer des flots, 13,4 x 17,4 cm
37 - Granet, François-Marius (1775-1849), Moine faisant le portrait d’un religieux dans un couvent, 18,4 x 22,6 cm, MBA 734
38 - Révoil, Pierre (1776-1842), Lecture en famille, 21,4 x 30,1 cm, MTC 127
39 - Gérard, François-Pascal-Simon, baron (1770-1837), Bajazet : le départ de l’esclave d’Amurat, 26,2 x 20 cm, MTC 86 D
40 - Vernet, Horace (1789-1863), Étude de cheval, 27 x 20,9 cm, MBA 364.40.16
41 - Delacroix, Eugène (1798-1863), Arabe couché, 21,2 x 11,2 cm, MTC 4836
42 - Decamps, Alexandre-Gabriel (1803-1860), Oriental coiffé d’un turban, 12 x 12 cm, MTC 4833
43 - Clairin, Georges (1843-1919), Porte-étendard marocain, 30 x 20,5 cm, MTC 4824
44 - Devéria, Achille (1800-1857), Odalisque, 23,4 x 22,3 cm, MTC 4842
45 - Charlet, Nicolas-Toussaint (1792-1845), Étude de cavalier, 24,2 x 30,5 cm, MBA 647.C.5
46 - Guys, Constantin (1802-1892), Trois dames espagnoles en promenade, 21 x 18,2 cm, PTC 4858
47 - David d’Angers, Pierre-Jean (1788-1856), Le Vengeur, 42,7 x 56,2 cm, MBA 364.4.48
48 - Delaunay, Jules-Elie (1828-1891), La Folie, 32,7 x 23,7 cm, MBA 83
49 - Boudin, Eugène (1824-1898), L’Appareillage, 23,1 x 31 cm, MTC 4815
50 - Boudin, Eugène (1824-1898), La Plage de Scheveningen, 22,5 x 29 cm, MTC 4816
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© CG92 Willy Labre
50 dessins étrangers au Château
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L’École maniériste italienne est parmi les mieux représentées dans le fonds ancien du musée des Beaux-Arts d’Angers.
D’une grande variété de partis pris, les quelques feuilles présentées dans le cadre de l’exposition expriment très bien le
caractère expérimental des œuvres produites durant les années 1520 à 1580. Le classicisme renaissant avait atteint
son apogée avec Raphaël (mort en 1520), que la démesure de Michel-Ange (mort en 1564) était venue très vite perturber. Divers facteurs historiques, comme la découverte des Amériques (1492), la Réforme protestante (1517) ou le
développement de la théorie héliocentrique de Nicolas Copernic (publiée après sa mort, en 1543, mais connue antérieurement par les savants) avaient, entre autres phénomènes, ébranlé un édifice intellectuel millénaire et généré des
interrogations profondes sur l’ordre du monde, que les artistes ne pouvaient manquer d’exprimer avec éclat. De là un
langage du désordre et de l’extravagance, propre à déstabiliser le spectateur dans son appréhension de l’espace, de la
proportion et de tous les repères qui lui étaient devenus familiers sur le champ artistique en général.
Francesco Barbieri, dit le Guerchin (1591-1666), Vierge à
l’Enfant, 16,5 x 12,5 cm - © Musées d’Angers, photo P. David
Adriaen Van de Velde (1636-1672), Le Départ pour la chasse, 18,4 x 22,1 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Le premier dessin de cette section représente L’Éléphant Hanno et son cornac, description faussement naïve, par un
artiste anonyme romain vers 1515-1520, de l’animal offert en 1511 – il n’y en avait pas eu en Europe depuis 1260 ! –
par le roi du Portugal au pape Léon X. Vient ensuite une feuille de timoteo Viti, portant des Études pour la Crucifixion
où se ressent déjà, dans l’attention portée aux corps disloqués des larrons, vers 1505-1510, un réel besoin d’échapper
à l’équilibre classique. Avec Giulio Romano, le collaborateur zélé de Raphaël, s’ouvre la grande dramaturgie maniériste.
Par la picturalité de sa technique, ses contrastes saisissants et son dynamisme puissant, le Saint Roch ou saint Jacques
donne le ton à la génération suivante. La Course de chars de Perino del Vaga, autre élève de Raphaël, se refuse paradoxalement à la perspective et se déploie en un plan unique saturé de formes souples, dont l’élégance du tracé trahit l’origine florentine de l’auteur. Giulio Campi donne un Saint Grégoire aux modelés michelangelesques. L’artifice touche au
sublime avec Parmesan, dont le musée d’Angers conserve trois feuilles. L’une est la copie – on ne saurait mieux illustrer
ce qu’est le « maniérisme », déclinaison de la maniera moderna – d’une composition de Raphaël représentant Salomon
devant le reine de Saba ; une deuxième, à la sanguine, montre un Homme se déshabillant, sans doute préparatoire à
quelque scène de baptême. Prostré sur un effort quasi prométhéen, ce personnage étrange semble vouloir sortir de sa
propre peau, tel une préfiguration du saint Barthélemy que Michel-Ange peindra bientôt dans son Jugement dernier,
sur le mur de chevet de la chapelle Sixtine. Le maître de Parme atteint la perfection avec La Guérison des malades : le
recto porte l’ensemble de la composition et le verso présente plusieurs petites études d’une liberté et d’une virtuosité
constituant une sorte de métaphysique en acte de ce que serait l’essence même du dessin. Il s’agit d’un authentique
chef-d’œuvre et, assurément, de l’un des piliers de l’exposition. Nicoló dell’Abate prolonge cette science des formes
avec une Réunion des dieux d’un graphisme quasi scriptural, tandis que Giovanni Battista Franco, dans son Adoration
des mages, joue habilement du lavis pour saturer de formes emmêlées toute la surface de son œuvre. Pellegrino tibaldi
(L’Archange saint Michel) et taddeo Zuccaro (Prophète dans une niche), enfin, font écho à la terribilatà fameuse de
Michel-Ange en déployant des formes rocailleuses, pour le premier, ou puissamment charpentées, pour le second.
une période de transition s’amorce avec des artistes comme Giovanni Battista Ricci, Andrea di Mariotto del Minga ou
Guglielmo Cacchia dit Il Moncalvo, dont les compositions se calment et s’ordonnent à nouveau. une même recherche
de lisibilité marque d’ailleurs la Vierge à l’Enfant avec des saints de Giuseppe Cesari, dit le Cavalier d’Arpin, chez qui
travailla le jeune Caravage…
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L’époque baroque apparaît enfin et s’ouvre sur un
Portrait d’homme d’Ottavio Leoni, spécialiste du
genre, qui appliqua aux petits formats dessinés le
réalisme qui venait contrarier enfin les débordements
maniéristes, sublimes mais appelés à s’épuiser d’euxmêmes. Autour d’Annibal Carrache, grand réformateur
appelant à la mesure, se presse une génération d’artistes également tentés par le réalisme cru du Caravage. Parmi eux se distinguent Guido Reni, Giovanni
Lanfranco, dont l’exposition dévoile un Père éternel à
l’assise autoritaire, ou le Guerchin. De ce dernier l’on
peut voir deux feuilles particulièrement fortes : une
Vierge à l’Enfant combinant un graphisme totalement
libéré avec deux accroches visuelles – les visages de
la Vierge et de l’Enfant – d’une présence saisissante
Harmensz. van Rijn (1606-1669), Isaac promettant sa bénédiction à
dans leur beauté toutefois idéale, ainsi qu’un Christ Rembrandt
Jacob, 11,1 x 17,1 cm. © Musées d’Angers, photo P. David
apparaissant à sainte Thérèse, préparatoire à un
grand tableau et, pour cela, d’une technique moins fougueuse. Un Saint-Jean Baptiste, attribué à Pietro Testa, illustre le
parti pris classique de Carrache, comme aussi un Paysage avec une forteresse, de Giovanni Francesco Grimaldi, tandis
qu’une Apparition du Christ à saint Charles Borromée, donné à Carlo Maratta, et un Monogramme du Christ, de Domenico
Piola, obéissent à des rythmes baroques.
Comme pour l’Ecole française, le XVIIIe siècle italien est
moins bien représenté dans les collections d’Angers. Il
convient toutefois d’y noter des feuilles de Francesco
Solimena ou de Giovanni Paolo Pannini (une gouache à
sujet de ruines, de belle écriture) et, particulièrement,
une Remise des clés à saint Pierre de Pompeo Batoni
marquant la fin de l’ère baroque et l’émergence, à travers un retour significatif à Raphaël, d’un néoclassicisme contemporain de celui de David.
L’Ecole flamande offre quelques dessins majeurs et
particulièrement une grande feuille de Pierre Paul Rubens représentant, d’après une fresque de Francesco
Salviati, Deux prisonniers enchaînés, expression pure
et magistrale du grand baroque européen que le maître
anversois, voyageur impénitent et travailleur infatigable, avait lui-même, plus qu’aucun autre, contribué à Pietro Testa (1617-1650), Saint Jean-Baptiste, 11 x 14,9 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
formaliser. Une Tête de femme, du même artiste, précède une belle esquisse à la plume et au lavis d’encre
brune, Laissez venir à moi les petits enfants, du jeune Antoon van Dyck. Un Portrait de Rubens de Cornelis Schut,
d’après un autoportrait conservé à Cambera, montre jusqu’où la sophistication du dessin peut aller dans la transcription
d’une œuvre picturale. À l’opposé, une composition de Pieter Bout, représentant Le Christ entouré d‘une foule, poursuit
les recherches miniaturistes menées par Jan Bruegel l’Ancien, recherches non dénuées parfois d’humour : ici le Christ est
à l’arrière plan, debout sur une barque d’où il appelle les apôtres, et n’est repérable que par une auréole assez dérisoire
qui le signale plus qu’elle n’exprime sa lumière intérieure… L’attention portée par l’artiste au seul premier plan, envahi de
gueux se désintéressant complètement de l’appel du Christ, confère à l’ensemble un caractère fortement anecdotique
et dénonciateur, sur un mode populaire, d’une condition désespérément commune.
Les Pays-Bas du nord sont également représentés et tout d’abord par une feuille d’études à la sanguine d’Abraham
Bloemaert, peintre de transition entre maniérisme et baroque. Rembrandt impose son autorité de vénérable au travers
d’un Isaac promettant sa bénédiction à Esaü, dont il existe deux autres versions, très inférieures, mais qui ont suffi
à jeter le trouble sur le caractère autographe du dessin présenté. Pressé par le maître d’Amsterdam, Barent Fabritius
adopte sa manière et trace une Décollation de saint Jean-Baptiste d’une belle poésie rustique. Cette modestie apparente, forgée au goût de la petite bourgeoisie néerlandaise, marque encore un Paysan assis d’Isaac van Ostade, ou les
deux paysages animés de patineurs, de Jan van Goyen. Au regard de ces œuvres, la petite feuille représentant de lourds
vaisseaux de guerre, de Willem van de Velde, apparaît de nature plus aristocratique, tout comme l’étude – ou la copie ? –
du très célèbre Coup de canon, du même artiste. Un sentiment identique anime une feuille de son jeune frère, Adriaen
van de Velde, Le Départ pour la chasse, où se voient, au sortir d’un palais, d’humbles pèlerins sollicitant un couple,
richement vêtu et s’apprêtant à monter à cheval.
Deux rares dessins de Caspar David Friedrich – le musée d’Angers en compte trois – permettront de clore l’exposition sur
une belle méditation autour du romantisme allemand.
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Liste des œuvres exposées
51 - Anonyme, vers 1515-1520, L’Éléphant Hanno et son cornac, 20,8 x 20,7 cm, MTC 5032
52 - Viti, Timoteo (1469-1523), Crucifiés, 31,9 x 21,1 cm, MTC 5051
53 - Romano, Giulio (1499-1546), Saint Jacques ou saint Roch, 24,7 x 19,2 cm, MTC 4162
54 - Romano, Giulio (1499-1546), Le Père éternel, 11,5 x 9,4 cm, MTC 5014
55 - Vaga, Perino del (1501-1547), Course de chars, diam. 31,7 cm, MTC 5023
56 - Campi, Giulio (1502-1572), Saint Grégoire, 29,1 x 28 cm, MTC 292
57 - Parmesan, Girolamo Francesco Maria Mazzola dit le (1503-1540), Homme se déshabillant, 22,6 x 13,7 cm, MTC 77.1.1
58 - Parmesan, Girolamo Francesco Maria Mazzola dit le (1503-1540), Salomon et la reine de Saba, 23 x 34,9 cm, MTC 5042
59 - Parmesan, Girolamo Francesco Maria Mazzola dit le (1503-1540), Guérison des malades, 17,2 x 22 cm, MTC 5045
60 - Abate, Nicoló dell’ (1509-1571), Réunion des dieux, 22,9 x 38,8, MTC 5040
61 - Franco, Giovanni Battista (1510-1561), Adoration des mages, 23,9 x 33,6 cm, MTC 4915
62 - Tibaldi, Pellegrino (1527-1596), L’Archange saint Michel, 27,4 x 42,8 cm, MTC 5037
63 - Zuccaro, Taddeo (1529-1566), Prophète dans une niche, 41,2 x 18,2 cm , MTC 290
64 - Ricci, Giovanni Battista (1537-1627), Canonisation de saint Charles, 34,6 x 46,2 cm, MTC 5019
65 - Ricci, Giovanni Battista (1537-1627), Couronnement d’un pape, 24,6 x 27,8 cm, MTC 5020
66 - Minga, Andrea di Mariotto del (1540-1596), Le Christ au jardin des oliviers, 48,9 x 39,4 cm, MTC 5055
67 - Moncalvo, Guglielmo Cacchia dit Il (1568-1625), La Présentation au Temple, 18 x 22 cm, MTC 5058
68 - Arpin, Giuseppe Cesari dit le Cavalier d’ (1568-1640), Vierge à l’Enfant avec des saints, 22,9 x 20,6 cm, MTC 5048
69 - Leoni, Ottavio (1578-1630), Portrait d’homme, 23,5 x 16,6 cm, MTC 294
70 - Napoletano, Filippo (1587-1629), Voilier, 18 x 11,7 cm, MTC 5029
71 - Lanfranco, Giovanni (1582-1647), Le Père éternel, 22,1 x 25,1 cm, MTC 5654
72 - Guerchin, Francesco Barbieri dit le (1591-1666), Vierge à l’Enfant, 16,5 x 12,5 cm, 1999.0.114
73 - Guerchin, Francesco Barbieri dit le (1591-1666), Le Christ apparaissant à sainte Thérèse, 30,6 x 17,4 cm, MTC 5028
74 - Grimaldi, Giovanni Francesco (1606-1680), Paysage avec une forteresse, 27,3 x 31,6 cm, MTC 5036
75 - Testa, Pietro (1617-1650), Saint Jean-Baptiste, 11 x 14,9 cm, MTC 5017
76 - Maratta, Carlo (1625-1713), Apparition du Christ à saint Charles Borromée, 17,4 x 24,4 cm, MTC 5015
77 - Piola, Domenico (Gênes, 1624-1703), Monogramme du Christ, 21 x 20 cm, MTC 295
78 - Solimena, Francesco (1657-1747), Les Pèlerins d’Emmaüs, 53 x 43 cm, MTC 5046
79 - Ricci, attr. à Sebastiano (1659-1734), Didon faisant bâtir Carthage, 17 x 26 cm, MTC 5031
80 - Pannini, Giovanni Paolo (1691-1765), Trois colonnes, 34,5 x 25,7 cm, 2001.97.1
81 - Batoni, Pompeo (1708-1787), La Remise des clés à saint Pierre, 9,4 x 39,7 cm, MTC 289
82 - Bry, Théodore de (1528-1598), Adam et Eve, 15,1 x 15,1 cm, MTC 5002
83 - Rubens, Pierre Paul (Siegen, 1577-1640), Deux prisonniers enchaînés, 48,5 x 35 cm, MTC 212 bis
84 - Rubens, Pierre Paul (1577-1640), Tête de femme, 28 x 23,9 cm, MTC 4999
85 - Schut, Cornelis (1597-1655), Portrait de Rubens, 26 x 20 cm, MTC 5000
86 - Van Dyck, Antoon (1599-1641), Laissez venir à moi les petits enfants, 17,7 x 19,5 cm, MTC 4993
87 - Bout, Pieter (1658-1719), Le Christ entouré d’une foule, 38,7 x 25,4 cm, MTC 4992
88 - Anonyme (début XVIIe), Tête de jeune femme, 17,5 x 12,9 cm, MTC 4976
89 - Bloemaert, Abraham (1566-1651), Homme debout, 26,1 x 11,2 cm, MTC 4965
90 - Van Goyen, Jan (1596-1656), Paysage avec traîneau à bras et patineurs, 11,5 x 19,8 cm, MTC 4971
91 - Van Goyen, Jan (1596-1656), Paysage avec traîneau tiré par un cheval et patineurs, 11,4 x 19,6 cm, MTC 4972
92 – Rembrandt, Rembrandt Harmensz. van Rijn dit (1606-1669), Isaac promettant sa bénédiction à Jacob, 11,1 x 17,1 cm, MTC 4981
93 - Fabritius, Barent (1624-1673), Décollation de saint Jean-Baptiste, 17,9 x 24 cm, MTC 4970
94 - Van Ostade, Isaac (1621-1649), Paysan assis, 11,8 x 7,2 cm, MTC 4979
95 - Van de Velde, Willem (1633-1707), Le Coup de canon, 14,3 x 18,8 cm, MTC 4985
96 - Van de Velde, Willem (1633-1707), Vaisseaux, 6,7 x 12 cm, MTC 4987
97 - Van de Velde, Adriaen (1636-1672), Le Départ pour la chasse, 18,4 x 22,1 cm, MTC 4983
98 - Anonyme (ap. 1512), La Flagellation, 21,7 x 18,3 cm, MTC 211 bis
99 - Friedrich, Caspar David (1774-1840), Ruines de la porte d’Heiligen Kreutz à Meissen, 21 x 14,9 cm, MBA 364.40.42
100 - Friedrich, Caspar David (1774-1840), Paysage de montagne, 22,8 x 30,7 cm, MBA 647.B.7
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La programmation autour de l’exposition
Visites guidées
Tous les dimanches d’avril, mai et juin :
6, 13, 20 et 27 avril
4, 11, 18 et 25 mai
1er, 8, 15, 22 et 29 juin
Tous les jeudis :
27 mars
3, 10, 17 et 24 avril
8, 15, 22 et 29 mai
5, 12, 19 et 26 juin
De 15h à 16h30 - Rendez-vous au Petit Château
Tarif : 6 € - Tarif réduit : 4,50 €
Ateliers multimédia
Le dessin disparu : un atelier ludique qui associe la création à la recherche documentaire.
Une visite libre de l’exposition est proposée aux participants à l’issue de l’atelier
Les dimanches 13 avril, 25 mai, 22 juin
Pour adultes
De 14h30 à 16h30 - À l’Espace multimédia, dans les Écuries (entrée par la boutique du musée).
Tarif : 6,50 € la séance - Tarif réduit : 4,50 € la séance
Sur réservation uniquement. Nombre de places limité.
Tél. : 01 41 87 29 71
Propositions jeune public
Ateliers d’arts plastiques
Jeudi 17 avril : initiation au dessin au fusain
Vendredi 18 avril : initiation au dessin aux trois crayons
De 14h30 à 16h30 - Salle d’atelier du Petit Château
Tarif – 12 ans : 5 € la séance - Tarif réduit : 3,50 € la séance
Tarif + 12 ans : 6,50 € la séance - Tarif réduit : 4,50 €
Sur réservation uniquement. Nombre de places limité.
Tél. : 01 41 87 29 71
Visite-atelier (enfants de 6 à 12 ans)
À l’issue d’une visite de 30 mn de l’exposition, les enfants sont invités à réaliser un ou plusieurs
dessins s’inspirant des œuvres présentées
Les mercredis 2 avril, 7 mai, 4 juin de 14h30 à 16h30
Le samedi 17 mai de 16h à 18h
Salle d’atelier du Petit Château
Tarif : 5 € la séance - Tarif réduit : 3,50 € la séance
Sur réservation uniquement. Nombre de places limité.
Un parcours-jeu gratuit est à disposition du public familial.
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Cours d’histoire de l’art au Petit Château
Les grandes écoles européennes de dessin, du XVe au XIXe siècle
Les mercredis à 18h, au Petit Château, par Dominique Brême,
directeur du Domaine départemental de Sceaux
14 mai : L’École française, de Fouquet à Fragonard
21 mai : L’École française, de David à Monet
4 juin : La Renaissance italienne
11 juin : L’Âge baroque en Italie
18 juin : Les Écoles du nord : Flandres et Pays-Bas
25 juin : Les Écoles anglaise, allemande et espagnole
Tarif : 30 € - Tarif réduit : 20 €
À l’unité : Tarif : 6 € - Tarif réduit : 4 €
Sur réservation uniquement. Nombre de places limité.
Tél. : 01 41 87 29 71
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LE DOmAINE DéPARtEmENtAL DE SCEAUX
Et SES LIEUX D’EXPOSItION
Depuis 2008, le Conseil général des Hauts-de-seine met en place une politique culturelle autour du projet
de la Vallée de la culture, qui vise à développer tout au long de la vallée de la Seine les grands lieux culturels gérés
par le Département. Le Domaine de Sceaux, bien qu’éloigné géographiquement de la vallée de la Seine, est pleinement
inscrit dans le patrimoine historique, culturel et naturel du département et profite à ce titre de cette volonté de mise en
valeur du patrimoine des Hauts-de-Seine.
Ce site de 180 hectares est un savant mélange de passé et de présent, de tradition et de modernité, de nature et de
culture.
uN DoMAINE HIStoRIQuE PREStIGIEuX
Le Domaine de sceaux, créé par Jean-Baptiste Colbert, illustre ministre du roi Louis XIV, est composé d’un
vaste parc et de bâtiments qui sont pour la plupart classés monuments historiques. Les collections du musée
se déploient dans certains de ces bâtiments, notamment le Château, mais aussi les Ecuries et le Petit Château qui accueillent des expositions temporaires. Ces collections transmettent la mémoire des propriétaires successifs du domaine
et la mettent en perspective dans l’histoire de la région parisienne.
© CG92 Willy Labre
Dessiné au XVIIe siècle par Le nôtre, le parc de sceaux témoigne de la beauté des jardins « à la française ».
Lorsque Colbert acheta le Domaine en 1670, il y fit construire un château et des dépendances, en lieu et place d’un
ancien manoir, et fit aménager le parc en sollicitant les meilleurs artistes de son temps : André Le Nôtre, Charles Le
Brun, Jules Hardouin-Mansart, qui construisit un peu plus tard l’orangerie pour le fils de Colbert.
Deux grands axes traversent aujourd’hui encore le parc avec, d’est en ouest, l’allée d’honneur, les parterres du Château
et la terrasse des Pintades, et, du nord au sud, les cascades, le bassin de l’octogone et, parallèlement, le Grand canal.
Les deux axes se croisent au niveau du bassin central du parterre bas de la « perspective Le Nôtre » structurée par
l’étagement du terrain en terrasses et vertugadins.
Le Conseil général des Hauts-de-Seine a entrepris depuis plusieurs années la restauration des bâtiments et des jardins
qui composent le Domaine de Sceaux. Le Château, le Pavillon de l’Aurore, les Écuries, ainsi que certaines parties du parc
ont fait l’objet de travaux d’envergure. En 2014, l’orangerie sera également rénovée. La réintroduction récente des parterres de broderies et de gazon dans le parc, à l’occasion de l’année Le Nôtre célébrée en 2013, a renforcé la dimension
historique du domaine en valorisant la grande perspective paysagère, appelée « perspective Le Nôtre », qui se déroule
sur plus d’un kilomètre depuis la façade ouest du Château jusqu’aux limites du parc vers Châtenay-Malabry.
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© CG92 Willy Labre
LE ChâtEAU
si le parc a conservé des structures datant du XVIIe siècle, comme le Grand canal, le pavillon de l’Aurore ou le bassin de l’octogone, le château de Colbert, démoli vers 1803, fut remplacé par un château de style néo Louis XIII,
construit entre 1856 et 1862, par l’architecte Le soufaché. En 1937, il est devenu le musée de l’Île-de-France,
propriété du Département de la seine, puis dévolu au Département des Hauts-de-seine.
Situé au cœur de l’ancien domaine de Colbert, le musée abrite des collections de Beaux-Arts consacrées à l’histoire des
propriétaires du domaine, ainsi qu’à l’évocation des résidences et des sites remarquables du territoire francilien, du XVIIe
au XXe siècle. Précieux témoignages du Grand Siècle, le Pavillon de l’Aurore, orné d’une coupole peinte par Le Brun, et
l’orangerie édifiée par Jules Hardouin-Mansart, peuvent se visiter sur réservation.
Le Château accueillera au printemps 2014 cinquante dessins étrangers, dans la salle des résidences.
© CG92 Willy Labre
LE PEtIt ChâtEAU
ouvert sur le centre-ville de sceaux côté cour, le petit Château du Domaine de sceaux complète depuis 2010
les espaces du musée accessibles au public. Il est devenu aujourd’hui le lieu de rendez-vous des amateurs d’arts
graphiques.
Le Petit Château du Domaine de Sceaux fut bâti en 1661 à la demande de Nicolas Boindin, conseiller du roi, chargé
des affaires immobilières de la ville de Paris. Acquis par Colbert au tout début des années 1680 pour être intégré à son
domaine, le Petit Château devint le lieu de résidence des hôtes des Colbert (Colbert de Seignelay devint propriétaire de
Sceaux à la mort de son père, en 1683). Les enfants du duc et de la duchesse du Maine y furent logés au XVIIIe siècle.
Bibliothèque municipale de la ville de Sceaux pendant un temps, le Petit Château fut le siège du C.A.u.E. des Hauts-deSeine jusqu'à la fin de l'année 2009. Il réintégra alors le giron du musée de l'Île-de-France.
Le Département a décidé de faire du Petit Château de Sceaux un lieu exclusivement consacré aux arts graphiques. À ce
titre, au printemps 2014, il dévoilera au public cinquante dessins de grands artistes français des XVIe, XVIIe,
XVIIIe et XIXe siècles, du musée des Beaux-Arts d'Angers.
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LES COLLECtIONS DU mUSéE
DES BEAUX-ARtS D’ANgERS
Regroupés sous une même et seule direction, les musées d’art, d’histoire et d’archéologie d’Angers comptent cinq
établissements : le musée des Beaux-Arts, la galerie David d’Angers, le musée Pincé, le musée Jean-Lurçat et de la
tapisserie contemporaine, le musée-château de Villevêque. Riches de près de 50 000 pièces, les collections des musées
d’Angers vont de la protohistoire à l’époque contemporaine, embrassant tous les arts, de nombreux domaines et des
civilisations diverses. tous ces musées sont installés dans des Monuments Historiques d’exception. Chaque année,
grâce à leur politique de médiation attentive à tous les publics, leur offre culturelle et éducative diversifiée et leurs
expositions, les musées d’Angers accueillent près de 160 000 visiteurs.
FoCuS SuR LE MuSÉE DES BEAuX-ARtS
Installé depuis 1796 dans l’hôtel particulier, chef-d’œuvre de l’architecture civile gothique, édifié entre 1486 et 1493
pour olivier Barrault, vicomte de Mortain, trésorier de Bretagne et maire d’Angers, le musée des Beaux-Arts a rouvert
ses portes en juin 2004 après cinq années de travaux de rénovation et d’extension des bâtiments.
Vaste et fonctionnel, le musée offre 3 000 m² d’exposition selon deux parcours permanents : « Beaux-Arts » (350
peintures, sculptures et objets d’art du XIVe siècle à nos jours dont 150 ont reçu une restauration fondamentale) et
« Histoire d’Angers » (550 pièces archéologiques, ethnographiques et objets d’art, du néolithique à nos jours). Le
musée s’est doté également d’un espace d’exposition temporaire de 550 m², d’un auditorium de 100 places, d’une salle
d’ateliers pour le jeune public, d’une librairie boutique et d’un café. Initialement très orientée vers l’art contemporain, la
programmation des expositions, dans et hors les murs, privilégie désormais l’alternance et la diversité des approches,
en faisant, notamment, une place nouvelle à l’art ancien.
L’un des fleurons du musée des Beaux-Arts est son cabinet d’arts graphiques qui conserve plus de 13 500 feuilles, fruit
de la générosité de prestigieux collectionneurs tels que Pierre Louis Éveillard de Livois, le comte Étienne de Saint-Genys
ou Henri Jouin, et d’artistes angevins de premier plan (Pierre Jean David d’Angers, Lancelot théodore turpin de Crissé,
Jules Eugène Lenepveu).
©Musées d’Angers, photo P. David
Le parcours « Beaux-Arts »
La visite commence au premier étage par deux salles consacrées aux Primitifs des XIVe et XVe siècles, italiens, français
et flamands (Segna du Buonaventura, Pisano, école d’Avignon, Jean Bellegambe, Maître de Hoogstraeten, Rogier van
der Weyden…) et aux objets d’art de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance (ivoires, émaux, majoliques et bronzes). Il
se poursuit par quatre salles présentant les écoles du Nord (Jordaens, Van Balen, Ruysdael…), françaises (Champaigne,
Mignard, Le Brun, Loir, La Fosse, de troy…) et italiennes (Lippi, Solimena, Giordano, tiepolo…) des XVIIe et XVIIIe siècles.
Au deuxième étage, la grande galerie accueille le joyau de la collection : l’ensemble de peintures françaises du XVIIIe
siècle, provenant du collectionneur angevin Pierre Louis Éveillard de Livois (1736-1790), homme des Lumières et amateur distingué, où se côtoient des œuvres majeures de Watteau, Fragonard, Chardin, Greuze, Hubert Robert, Élisabeth
Vigée-Lebrun, etc. et qu’est venue tout récemment enrichir l’acquisition du chef-d’œuvre de Jean-Baptiste Leprince,
L’Amour à l’espagnole (1773). Grâce à l’entremise d’un des membres du Directoire, Louis Marie de La Révellière-Lépeaux, dont Gérard nous a laissé un admirable portrait, le musée des Beaux-Arts est un des mieux dotés par des envois
conséquents de l’État qui enrichissent ses collections d’œuvres majeures du néoclassicisme et de la première moitié du
XIXe siècle. Le parcours chronologique se poursuit avec les scènes historicistes, les paysages et les portraits de la fin
du XIXe siècle où dominent trois figures de peintres angevins, turpin de Crissé, Bodinier, Lenepveu, puis se clôt avec
quelques salles consacrées à l’art moderne et contemporain (Maurice Denis, Mérodack-Jeaneau, Morellet, tremblay…).
En marge du parcours principal, la salle dite Gumery abrite de très grands formats dont deux monumentales toiles de
Guérin, et des sculptures académiques du XIXe siècle.
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Le parcours « Histoire d’Angers »
Grâce aux collections de l’ancien musée d’antiquités Saint-Jean, aux fouilles réalisées à Angers et à de nombreuses
acquisitions, le parcours, qui s’étend au rez-de-chaussée du logis Barrault, témoigne de l’activité des Angevins au fil
des siècles.
Des origines aux projets d’urbanisme contemporains, le développement de la ville d’Angers est jalonné de plans permettant d’appréhender les transformations du tissu urbain. Les découvertes archéologiques anciennes et récentes
révèlent les premières traces d’occupation du site au néolithique et la création de la ville gallo-romaine : Juliomagus. Des
fragments lapidaires et des éléments en bois évoquent le décor sculpté des églises et des maisons à pans de bois. La
vie politique, sociale, économique et culturelle est illustrée par une importante iconographie : portraits, vues de la ville,
paysages, sculptures, objets domestiques et d’art décoratif, outils, documents d’archives, affiches, photographies, etc.
le musée des beaux-arts d'angers
14, rue du musée, 49 100 Angers
www.musees.angers.fr
Horaires :
Jusqu’au au 1er mai 2014 : exposition temporaire en continu de 10h à 18h ; du mardi au dimanche 10h-12h / 14h-18h ;
(à partir du 1er janvier 2014 en continu de 10h à 18h)
Du 2 mai aux Journées du patrimoine : tous les jours de 10h à 18h
Expositions temporaires 2014
Musée des Beaux-Arts
- Trésors enluminés des musées de France. Pays de la Loire et Centre
16 novembre 2013 - 16 mars 2014
- Laurent Millet, photographies
17 mai - 21 septembre 2014
- Curiosité(s). Un certain goût pour l’Ailleurs
Automne 2014
Galerie David d’Angers
Le panthéon littéraire de l’Odéon : dessins de David d’Angers de la collection Louis Aragon
Printemps 2014
Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine
- Angers / Artapestry 3 : allers-retours
25 janvier - 18 mai 2014
- Asie Europe
Automne 2014
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Visuels tirés de l’exposition
à disposition de la presse
Eugène Delacroix (1798-1863)
Arabe couché
Vers 1832
Plume et lavis brun, 21,2 x 11,2 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Etude spontanée, ce dessin fut sans doute réalisé sur le motif, par Eugène Delacroix, lors de
son séjour au Maroc en 1832. L’artiste manifeste ici sa grande capacité à saisir les rythmes
principaux et les formes essentielles propres à fixer un moment fugace, parmi d’autres nombreux, de son périple. La présence de sa signature, au bas de chacune des deux études,
pourrait néanmoins faire penser à des dessins exécutés de mémoire et destinés à être séparés pour satisfaire les amateurs désireux d’obtenir un petit morceau orientaliste de sa main.
Mais ces signatures pourraient tout aussi bien avoir été apposées plus tard, pour les mêmes
raisons, sur une feuille de croquis parfaitement contemporaine du séjour marocain
Jacques-Louis David (1748-1825)
Étude pour la figure de la mère des Horaces
1784
Pierre noire, estompe, lavis brun et rehauts de craie blanche, 54,5 x 45,3 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Il s’agit ici de l’une des deux grandes feuilles de David préparatoires au Serment des
Horaces, conservées à Angers. Le dessin – mis au carreau – fixe l’aspect définitif de la
figure de la mère qui, voyant partir ses trois fils pour une mort probable, protège ses
petits-enfants. L’arc du corps, soutenu par le grand pli courbe du manteau, exprime à
la fois le poids de la douleur et le renfermement quasi animal de l’être autour de son
prolongement organique.
Eugène Boudin (1824-1898)
L’Appareillage
1884-1885
Crayon noir, 23,1 x 31 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Connu pour ses vues de plages animées de petits personnages colorés, Boudin choisit ici de se laisser aller au dessin d’ambiance. Cet appareillage a très
vraisemblablement lieu à Berck. L’œuvre peut en effet être mise en relation
avec un tableau de composition très voisine (collection particulière), situé
aux abords de la station balnéaire où le peintre avait ses habitudes. Jouant
de réseaux de hachures diversement orientés, Boudin rend parfaitement les
effets météorologiques incertains accompagnant les caprices de la mer.
Horace Vernet (1789-1863)
Étude de cheval
Vers 1820
Plume et lavis d’encre brune, 27 x 20,9 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Inattendue sous le pinceau habituellement fougueux de Vernet, cette étude montre
un cheval sous un angle peu flatteur, valorisant le volume et le poids de l’animal qui,
la tête baissée, semble épuisé par sa course ou plus simplement par l’âge. La technique très virtuose du lavis, qui souligne la moindre inflexion de lumière sur le crin,
montre que l’artiste était rompu à l’observation des chevaux qui, il est vrai, furent le
fil conducteur de l’ensemble de son œuvre. Tenant de Rembrandt et de Goya, cette
feuille, servie par une technique graphique économique mais éprouvée, est d’un pouvoir poétique particulièrement puissant.
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Simon Vouet (1590-1649)
Étude d’un triton et de putti
Vers 1643-1644
Pierre noire et traces de rehauts de craie blanche, 26,8 x 40,7 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Grand décorateur parisien et premier peintre de Louis XIII, Simon Vouet
est l’auteur de dessins à la pierre noire très recherchés des amateurs. Ses
feuilles combinent en effet, en général, une science accomplie de la mise
en page, une belle élégance des formes et une onctuosité sensible des
matières, en l’occurrence suggérée par la pierre noire, véhicule favori de
Vouet qui en maîtrisait parfaitement toutes les inflexions possibles : du trait noir, puissant et opaque au voile gris,
délicat et transparent. Ce dessin, construit sur une belle diagonale, est préparatoire à un tableau décoratif représentant
Le Triomphe de Galatée (Paris, collection particulière).
Francesco Barbieri, dit le Guerchin (1591-1666)
Vierge à l’Enfant
Vers 1620
Plume et encre brune, 16 x 12,5 cm
Musée des Beaux-Arts d’Angers
© Musées d’Angers, photo P. David
Caractéristique des dessins exécutés par les artistes nés à la transition des XVIe
et XVIIe siècles, cette feuille combine un graphisme d’une absolue liberté, comme
pour habiter l’espace, et une étude pointue des traits essentiels du visage de
la Vierge et de l’Enfant. De ce point de vue, le parallèle – mais non la comparaison – s’impose avec certaines œuvres de Rembrandt ou de Poussin. Éminemment
plastique, ce dessin laisse justement augurer de la belle picturalité déployée par
l’artiste sur ses toiles, vigoureusement brossées. Un mélange savant de beauté
idéale et de réalisme presque caravagesque confère à cette feuille un charme particulièrement efficace.
Caspar David Friedrich (1774-1840)
Paysage de montagne
Vers 1820
Mine de plomb, plume et lavis d’encre brune, 22,8 x 30,7 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Véritable méditation sur la puissance éternelle de la nature, cette feuille
est caractéristique de l’esthétique romantique de Friedrich qui, durant
toute sa carrière, s’est fait l’écho de la mélancolie éprouvée par le promeneur atteint par l’infinité grandiose d’un paysage. Haut placé, tel son
très célèbre Voyageur contemplant une mer de nuages, l’artiste rend
avec génie la modulation nuancée des brumes légères portant comme
un souffle divin.
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Filippo Napoletano (1587-1629)
Voilier
Vers 1620
Plume et lavis d’encre brune, 18 x 11,7 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
L’intérêt de ce dessin tient en la coïncidence heureuse d’une description économique
du motif et de la suggestion du glissement silencieux du voilier sur les eaux. Par effet
de contraste simultané, le contrejour de l’embarcation donne une véritable lumière à
la surface de la mer qui paraît ainsi trouver sa substance et sa spatialité. L’amateur
appréciera la mise en page de cette feuille, soutenue par quelques lignes directrices
majeures lui conférant presque le caractère harmonieux d’un paysage japonais.
Pierre Paul Rubens (1577-1640)
Deux prisonniers enchaînés
Vers 1600-1608
Pierre noire, lavis brun, rehauts de gouache blanche, 48,5 x 35 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
S’inspirant de deux figures issues d’une fresque de Francesco Salviati (Rome, palais
Farnèse), ce dessin pourrait être, selon certains auteurs, de l’artiste italien lui-même
et avoir été simplement enrichi de variantes et de retouches par le maître d’Anvers.
Une analyse plus précise de la feuille montrera qu’elle revient en fait au seul Rubens.
A l’occasion d’un sujet particulièrement adapté, la puissance et la virtuosité de l’artiste
trouvent ici à s’exprimer pleinement. Le mélange de gouache blanche et de pierre noire,
sur un papier beige, rappelle les tonalités des esquisses du maître, peintes à l’huile sur
panneau de chêne, et confère à l’œuvre une monumentalité impressionnante.
Antoon Van Dyck (1599-1641)
Laissez venir à moi les petits enfants
Vers 1617-1618
Pierre noire, lavis brun, plume, pinceau, lavis gris, sanguine,
lavis de sanguine, 17,7 x 19,5 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
Van Dyck n’avait pas encore vingt ans lorsqu’il jeta sur le papier cette esquisse
virtuose. S’il ne semble pas préparatoire à un tableau aujourd’hui connu, ce
dessin peut néanmoins être mis en relation avec des toiles de même sujet,
conçue pour évoquer – en y mêlant, donc, des portraits – de grandes familles
aristocratiques ou bourgeoises en cours de formation. « Laissez venir à moi
les petits enfants » fait alors allusion à la prospérité et à la fécondité d’une
union honnête, soucieuse de donner à l’Eglise les serviteurs dont elle ne peut cesser d’avoir besoin. L’époque était à la
Contre-réforme et une guerre de religion faisait rage entre les Pays-Bas du sud et ceux du nord…
Commissaires de l'exposition
Dominique Brême, directeur du Domaine départemental de Sceaux
Ariane James-Sarazin, directrice des musées d’Angers
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Informations pratiques
Exposition ouverte du 21 mars au 29 juin 2014, tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 13h
et de 14h à 18h.
Ouverture en continu le week-end et jusqu’à 18h30 le dimanche.
Fermeture le jeudi 1er mai.
Billet d’entrée :
Plein tarif : 4 €
Tarif réduit : 2, 50 €
Château
Avenue Claude Perrault - 92330 Sceaux
Petit Château
9, rue du Docteur Berger - 92330 Sceaux
Renseignements :
Tél. : 01 41 87 29 50
Site internet : domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.net
Accès :
> RER B depuis Paris : arrivée en gare de Bourg-la-Reine, Sceaux ou Parc de Sceaux ;
> Bus : ligne 192, arrêt église de Sceaux ;
> Voiture : par la RD920, depuis la porte d’Orléans ; par l'A86, sortie en direction de Sceaux.
Pour le public en situation de handicap :
Les deux bâtiments sont accessibles aux personnes à mobilité réduite ; 2 boucles auditives, 60 audiophones,
et des livrets de visite en gros caractères sont mis à disposition.
Consultez l’actualité du musée sur le site :
domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.net
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PLAN DU DOmAINE DéPARtEmENtAL DE SCEAUX
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Conseil général des Hauts-de-Seine - Pôle Communication - nov 2013 - KA
Eugène Delacroix (1798-1863) - Arabe couché (détail), 21,2 x 11,2 cm
© Musées d’Angers, photo P. David
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