Aide-soignant

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Aide-soignant
MARCHÉ DE L’EMPLOI
ANALYSE Septembre 2014
Un ZOOM sur le métier…
AU SOMMAIRE
Description et conditions de travail ....................................... 2
« AIDE-SOIGNANT »
La situation de l’emploi ........................................................... 2
La réserve de main-d’œuvre ................................................... 3
Les opportunités d’emploi ...................................................... 3
L’appariement entre la demande et les offres d’emploi ....... 4
Comment se former au métier ? ............................................. 4
Dans le cadre du plan Marshall 2.vert, Plan Stratégique Transversal pour la
Wallonie, le Forem poursuit la mise en œuvre de « Job Focus », un dispositif intégré d'analyse et de suivi des métiers. Ce dispositif couvre à présent un domaine
plus large que les métiers dits en pénurie et vise plus généralement des métiers
en demande de main-d’œuvre.
Cette synthèse présente le métier d’« aide-soignant » ainsi que ses caractéristiques sur le marché de l’emploi wallon tout en faisant le point sur les enseignements tirés tout au long de l’action d’analyse, de traitement et de suivi de ce
métier.
LE FOREM, SERVICE DE L’ANALYSE DU MARCHÉ DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION
1
DESCRIPTION ET CONDITIONS DE TRAVAIL
62 % des aides-soignants belges sont âgés entre 25 et 49 ans ; 27 % ont 50 ans et
plus. En Wallonie, ces proportions sont respectivement de 72 % et 20 %.
L’aide-soignant travaille dans des établissements de soins (hôpitaux, maisons de
repos, maison de repos et de soins…). Il n’est actuellement pas autorisé à travailler au domicile des patients. Un projet pilote est cependant en cours testant
l’intégration d’aide-soignant au sein des équipes de soins à domicile.
C’est dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale qu’œuvrent le plus
grand nombre d’aides-soignants (neuf personnes sur dix).
L’aide-soignant assiste l’infirmier, sous son contrôle, en matière de soins,
d’éducation et de logistique, dans le cadre des activités coordonnées par
l’infirmier dans une équipe structurée. Il donne des soins globaux (soignants,
infirmiers et psychosociaux) à un groupe de patients afin de maintenir,
d’améliorer ou de rétablir leur santé et leur bien-être.
Il est ainsi amené à :
accueillir les personnes ;
effectuer des actes techniques (ex : soins de bouche, observer le fonctionnement des sondes...) ;
surveiller l’état de santé du patient sur les plans physique, psychique et
social ;
dispenser des soins d’hygiène et de confort ;
transporter le patient, conformément aux plans de soins ;
participer au soutien psychosocial des patients et de leur famille ;
informer et conseiller le patient et/ou sa famille ;
participer à la continuité et à la qualité des soins (ex : informer l’infirmier sur
l’état de santé du patient, participer à des réunions...).
Selon le SPF santé publique2, le nombre d’aides-soignants enregistrés au
31/12/2013 et résidant en Belgique est de 91.857 personnes : 53.782 résident en
Flandre (59 %) ; 31.799 en Wallonie (35 %) et 6.276 à Bruxelles (7 %). La toute
grande majorité reste des femmes (neuf travailleurs sur dix).
Selon les dernières données disponibles de l’ONSS3, la Wallonie comptait fin 2012
plus de 73.000 postes de travail salarié dans la santé ; ce qui représente un peu plus
de 7 % de l’emploi wallon. 62 % de ces emplois sont occupés dans le secteur privé
(dont 73 % concernent les activités hospitalières) contre 38 % dans le secteur public
(dont 98 % concernent les activités hospitalières).
Aides-soignants résidant en Wallonie selon le genre et l'âge
Source : SPF Santé publique au 31/12/2013
65+
60-64
55-59
50-54
45-49
LA SITUATION DE L’EMPLOI
40-44
Ce point présente dans un premier temps, la situation de l’emploi au travers des
données issues des Enquêtes sur les Forces de Travail (EFT) et les données du SPF
santé publique qui proposent une approche par le « métier » et dans un second
temps, la situation de l’emploi envisagée selon le secteur et basée sur les données de l’ONSS.
35-39
30-34
25-29
20-24
-20
1
Selon les E.F.T. , la Belgique compte près de 103.000 « aides-soignants », dont
quelque 29.000 habitent en Wallonie. Parallèlement, 27.525 travailleurs exercent
cette profession en Wallonie.
5000
4000
3000
2000
1000
0
1000
2000
3000
4000
2
1
Source : Direction générale Statistique et Information économique - Enquête sur les forces de travail
2012
LE FOREM, SERVICE DE L’ANALYSE DU MARCHÉ DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION
Source : Service public fédéral Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement Statistiques annuelles des professionnels des soins de santé en Belgique 2013
3
ONSS – Postes de travail – statistiques décentralisées
2
LA RESERVE DE MAIN-D’OEUVRE
Fin juin 2014, 2.122 demandeurs d’emploi inoccupés étaient inscrits au Forem sur
le profil d’aide-soignant. Parmi ceux-ci, sept sur dix se sont positionnés sur cette
profession comme étant leur métier principal.
Concernant le niveau de qualification, il apparaît que 44 % des demandeurs
d’emploi candidats à l’exercice du métier sont diplômés de l’enseignement seème
condaire 3 degré ou professionnel complémentaire aide-familial et sanitaire ;
ème
5 % de l’enseignement secondaire 3
degré ou professionnel complémentaire
aspirant nursing / assistant gériatrie ; 5 % disposent d’un diplôme d’infirmier et
ème
5 % sont diplômés de l’enseignement secondaire 3 degré puériculture. Toutes
ensembles, les personnes ainsi formées constituent 59 % des demandeurs
d’emploi inoccupés inscrits dans le métier ; soit plus de 1.200 personnes.
Parmi ces quelque 1.200 personnes, les moins de 30 ans constituent 39 % de
cette population (contre 34 % au sein de la demande d’emploi globale). Les plus
de 45 ans sont 23 % (contre 34 % au sein de la demande d’emploi globale). Cette
réserve de main-d’œuvre est donc plus jeune que ce qui est constaté dans la
réserve de main-d’oeuvre globale. Parallèlement, il faut noter que plus de 40 %
de cette population ne déclare aucune expérience professionnelle sur le métier
dans les 5 dernières années.
Ainsi, parmi les quelque 870 personnes inscrites comme candidates à l’exercice
du métier d’aide-soignant à fin juin 2014 sans toutefois avoir déclaré l’un des
diplômes cités ci-dessus, on estime à 550 celles disposant d’un visa du SPF.
LES OPPORTUNITES D’EMPLOI
En 2013, environ 970 propositions de recrutement pour un emploi en Wallonie
ont été communiquées au Forem contre 1.150 en 2012 et plus de 1.200 en 2011.
15 % de ces propositions émanent de l’arrondissement de Liège ; 11 % de
l’arrondissement de Nivelles et 10 % de l’arrondissement de Mons.
Près de trois quarts des contrats proposés sont des temps partiels (79 %).
L’analyse de ces opportunités indique que plus de six sur dix proposent un contrat de remplacement ou à durée déterminée. Les CDI représentent 22 % des
propositions et l’intérim 5 %.
Aide-Soignant, nombre d'opportunités de recrutement connues du Forem
depuis janvier 2011, selon le lieu de travail
450
400
LE FOREM, SERVICE DE L’ANALYSE DU MARCHÉ DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION
250
200
150
Flandre
100
Wallonie
50
Bruxelles
201407
201405
201403
201401
201311
201309
201307
201305
201303
201301
201211
201209
201207
201205
201203
201201
201111
201109
201107
0
201105
Cependant, la réserve en personnel d’aides-soignants ne se limite pas aux personnes déclarant un des diplômes repris ci-dessus. En effet, des personnes peuvent être enregistrées auprès du SPF Santé publique comme autorisées à exercer
le métier d’aide-soignant sur base de leurs expériences passées et d’un complément de formation.
300
201103
Comme dans beaucoup de métiers de la sphère non marchande, la demande
d’emploi d’aides-soignants est très majoritairement féminine. En effet, 94 % des
quelque 1.200 demandeurs d’emploi formés inscrits dans le métier sont des
femmes contre 48 % pour l’ensemble de la demande d’emploi.
350
201101
Par ailleurs, 55 % d’entre eux sont inoccupés depuis moins d’un an et la part des
chômeurs de très longue durée (inscrits au Forem depuis au moins 2 ans) s’élève
à 25 %. A titre de comparaison, la proportion des personnes inoccupées depuis au
moins 2 ans pour l’ensemble de la demande wallonne est d’environ 37 %.
3
Plus de la moitié des propositions émanent du secteur des
maisons de repos pour personnes âgées (MRPA).
En 2013, le Forem a
reçu quelque 970
opportunités d’emploi
pour le métier d’aidesoignant, en Wallonie
L’exercice du métier étant réglementé, les entreprises
sont à la recherche de candidats disposant de
l’enregistrement ou, à tout le moins, des diplômes y donnant accès. Bien qu’une formation ait dû être suivie,
l’expérience est un critère de recrutement pour plus d’un
quart des opportunités d’emploi.
Le métier d’aide-soignant est difficile psychologiquement : il implique d’être confronté à une population en souffrance et à des situations de vie parfois très difficiles.
Y faire face tout en restant professionnel demande, selon les employeurs, un
certain niveau de maturité et un recul que ne possèdent pas forcément les jeunes
à la sortie des études, peu préparés à affronter le métier. Il est également difficile
physiquement. Le travail s’effectue le plus souvent debout ; il nécessite la mobilisation de charges parfois importantes ; le travail doit parfois s’effectuer de nuit
ou le week-end. A cela s’ajoute la diversité des parcours de formation.
Le permis de conduire n’est demandé que dans moins d’un tiers des cas.
Pour les emplois à pourvoir en Wallonie, les employeurs ne souhaitent généralement pas de connaissances particulières en langues. Un certain nombre
d’opportunités d’emploi (plus de 2.500 en 2013) sont cependant également reçues en provenance de Flandre. Il apparaît alors clairement que les connaissances
en néerlandais sont un atout significatif pour maximiser les chances d’intégrer le
marché du travail en dehors du territoire wallon.
La liste des opportunités d’emploi actuellement diffusées par le Forem peut être
consultée via la page d’accueil du Forem : https://www.leforem.be/ ou encore via
la plateforme « Horizons emploi » aussi accessible par le site du Forem.
COMMENT SE FORMER AU METIER ?
L’exercice salarié de cette profession nécessite un enregistrement auprès du SPF
Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement (Arrêté Royal
du 14/12/2006).
Différents parcours de formation mènent aux métiers d’aide-soignant :
Enseignement secondaire professionnel 7ème année « aide-soignant » (CQ7) –
plein exercice ou alternance.
Enseignement de promotion sociale « aide-soignant ».
L’APPARIEMENT ENTRE LA DEMANDE ET L’OFFRE
D’EMPLOI
Analysé dans le cadre de Job Focus, le métier d’aide-soignant ne fait pas partie de
la liste des fonctions critiques du Forem ; mais des difficultés semblent exister au
regard des compétences portées par l’importante réserve en personnel a priori
disponible au sein de la demande d’emploi.
Si le métier n’est pas en pénurie de main-d’œuvre en Wallonie et que les tensions
dans le recrutement sont faibles dans l’ensemble des sous-régions (le taux de
satisfaction des offres d’emploi est de 96 % pour une durée de satisfaction de 26
jours), les représentants sectoriels évoquent des difficultés liées à la motivation
et aux compétences des candidats travailleurs. Plusieurs éléments sont avancés
pour expliquer cette situation.
Attestation de réussite :
1ère année du Bac en soins infirmiers ;
1ère année du Brevet en soins infirmiers (4ème degré de l’enseignement professionnel-complémentaire).
Des passerelles existent également pour des personnes porteuses d’autres titres
et diplômes :
les personnes disposant d’un CQ6 « aide-familial » ou « aide-familial et sanitaire » ou « auxiliaire polyvalent des services à domicile et en collectivité »
peuvent suivre :
la 7ème année de l’enseignement secondaire professionnel « aidesoignant » (plein exercice, alternance ou promotion sociale) ;
LE FOREM, SERVICE DE L’ANALYSE DU MARCHÉ DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION
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une 1ère année du brevet en soins infirmiers (4ème degré de l’enseignement
professionnel-complémentaire).
les personnes disposant d’un CESS « aspirant en nursing » peuvent suivre :
la 7ème année de l’enseignement secondaire professionnel « aidesoignant » (plein exercice, alternance ou promotion sociale) ;
une 1ère année du brevet en soins infirmiers (4ème degré de l’enseignement
professionnel-complémentaire) ;
une 1ère année du Bac en soins infirmiers (plein exercice ou promotion sociale ou jury d’état).
les personnes disposant d’un certificat d’enseignement secondaire supérieur
acquis en fin de 6ème dans les filières du général et du technique de
l’enseignement peuvent suivre :
une 1ère année du brevet en soins infirmiers (4ème degré de l’enseignement
professionnel-complémentaire) ;
une 1ère année du Bac en soins infirmiers (plein exercice ou promotion sociale ou jury d’état).
les personnes disposant d’un diplôme du 3ème degré de toute option de la
filière générale, technique de transition ou de qualification, professionnelle
(autre qu’aide-familial ou aide-familial et sanitaire) peuvent suivre :
une 1ère année du brevet en soins infirmiers (4ème degré de l’enseignement
professionnel-complémentaire) ;
les détenteurs du certificat de qualification « aide-familial » ou « auxiliaire
polyvalent des services à domicile et en collectivité », obtenu dans la filière de la promotion sociale doivent suivre un complément de formation
générale de 160 périodes (2 modules en 2 jours) pour accéder à
l’enseignement de plein exercice.
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