Duel Quiz : La culture G à la mode

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Duel Quiz : La culture G à la mode
La Gazette de Berlin
Unique et francophone des Alpes à la Baltique
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Duel Quiz : La culture G à la mode
Le nouveau jeu pour smartphone suédois Duel Quiz fait un tabac en Allemagne : on
compte aujourd’hui 17 millions d’utilisateurs, soit presque un quart de la population.
Comment une application parmi des milliers a-t-elle pu se démarquer aussi radicalement
?
Karl Landin, Olof Landin et Robert Wilstedt, trois des quatre créateurs de « Quizkampen »
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Stockholm, 2011. Trois amis trentenaires, fans de jeux de société et développeurs amateurs,
décident de créer leur propre jeu pour smartphone. Robert Wilstedt, l’un des fondateurs,
raconte : « C’était en 2011, et à cette époque, il y avait un jeu de société pour smartphones très
populaire en Suède, un jeu de lettres. Nous nous sommes dit que ce genre de jeu avait un vrai
potentiel, et nous avons voulu créer quelque chose de similaire, mais avec nos propres idées et
nos propres règles. Nous avons donc pensé à un quiz. ». « Quizkampen » (version originale
suédoise) est disponible en juillet 2012 en Suède, où elle devient numéro un des
téléchargements en deux semaines seulement. Aujourd’hui, cette « petite » entreprise compte
50 employés venant de toute l’Europe.
Le principe : 1 partie, 6 rounds. Chaque round est composé de 3 questions sur un thème,
qu’un des deux candidats choisi (« Arts & Culture », « Technologie », « Séries TV », etc.). Le
candidat qui remporte le plus de rounds au total gagne la partie.
Carton plein en Allemagne
La version allemande, « Quizduell » rencontre un succès fulgurant. Après sa sortie en juin 2013,
l’application devient numéro un des téléchargements de l’App Store et numéro trois du Play
Store de Google en novembre. En janvier, le nombre d’utilisateurs allemands dépasse la barre
des 5 millions, et aujourd’hui, il s’élève à 17 millions (soit presque un quart de la population).
La folie Quizduell envahit les rues…
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Après Candy Crush, Ruzzle, et autres 2048, comment Quizduell a-t-il réussi à se démarquer ?
Selon Martin Gardt, addict du jeu et parmi les 30 000 premiers en Allemagne, « c’est
typiquement allemand de vouloir gagner et de vouloir montrer son intelligence et ses
connaissances. » Pour lui, c’est « la raison pour laquelle Quizduell a un si grand nombre
d’utilisateurs ». En effet, le jeu regorge de paramètres pour pouvoir se mesurer aux autres et se
situer dans le classement : en plus de seulement gagner une partie contre son adversaire, on
peut voir son score moyen, sa position dans le classement national, son taux de réussite (en
général et dans chaque catégorie), l’historique des résultats contre chaque ami…. Le jeu
devient alors un véritable « combat de coq », un moyen d’étaler sa culture et ses
connaissances, et ainsi, de taquiner ses amis perdants. C’est d’ailleurs la principale utilisation
de la fonction « Chat » dont le message type serait : « Quoi?? Tu ne sais pas qui a gagné la
dernière Ligue des Champions??? » Le jeu serait-il alors uniquement un outil social, utilisé pour
briller en société ? Pas sûr.
En effet, pour d’autres, Quizduell est un jeu qui attise la curiosité et ouvre l’esprit. C’est ainsi
que le voit Lotte, 15 ans et addict depuis quelques mois : « J’aime jouer à Quizduell, parce
qu’en dehors du côté amusant et compétitif, il y a aussi beaucoup de découvertes. J’apprends
plein de choses dans ce jeu, et je vais parfois même faire des recherches pour en savoir plus
sur une question qui a été posée ! » Pour Julia, 45 ans et mère de famille très active, Quizduell
est le moment de décontraction de la journée. « J’aime jouer à Quizduell pour faire un break
dans ma journée, mais aussi pour me cultiver : la dernière fois, j’ai passé 30 minutes sur la
page de Wikipédia de Buddha après y avoir joué ! »
D’autre part, les parents s’inquiètent souvent du temps que leurs enfants passent devant les
écrans, de peur qu’ils ne « s’abrutissent ». Ce genre de jeu serait-il une alternative ? Très
certainement, car bien que Quizduell rende les gens accros et leur fasse passer beaucoup de
temps avec leur téléphone, il nécessite un effort de réflexion et stimule la mémoire. Quizduell
est aussi un jeu tactique : il s’agit en effet de bien connaître ses amis afin d’éviter leurs sujets
favoris et de les coincer sur leurs faiblesses.
C’est donc pour toutes ces raisons que Quizduell caracole en tête des téléchargements en
Allemagne depuis des mois. Un succès si fulgurant que même la télévision s’en est inspiré…
Quizduell : l’émission
En Allemagne, Quizduell bénéficie d’un tel triomphe qu’il a été adapté à l’écran. L’émission
est donc diffusée pour la première fois le 12 mai 2014 sur la première chaîne publique (ARD) :
la compétition est lancée entre 4 candidats en studio et la « Team Deutschland », c’est-à-dire
tous les utilisateurs de l’application qui jouent en direct. Nouveauté : de l’argent est en jeu,
dont le montant est défini par les candidats présents en studio dans une première manche (plus
ils ont de bonnes réponses, plus le montant est élevé). Ensuite, le match commence. Comme
pour l’application, la partie comporte 6 rounds dans lesquels vont s’affronter la « Team
Deutschland » et les candidats. Si les candidats remportent la partie, le montant défini au début
est réparti entre les quatre. Si la « Team Deutschland » gagne, alors 10 personnes, parmi celles
qui ont donné le plus de bonnes réponses, sont sélectionnées pour partager le butin.
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Jörg Pilawa pendant l’émission de lancement de Quizduell
Mais dès la première émission, des problèmes techniques surviennent : les serveurs sont
surchargés, et il est donc impossible que la « Team Deutschland » participe. Jörg Pilawa, le
présentateur, improvise et demande au public de participer à la place des utilisateurs de
l’application. Le public remporte cette première partie avec une légère avance, et se partage
donc la somme de 22 000 euros. A la fin de l’émission, Jörg Pilawa explique que les serveurs
ont été hackés par une seule personne, et ironise en demandant à celle-ci de venir en tant que
candidat à la prochaine émission, en lui laissant savoir qu’on ne l’attaquerait pas en justice.
Cependant, les problèmes techniques ne se résolvent pas dans les semaines qui suivent. Le
présentateur explique que l’équipe de Quizduell a également une part de responsabilité. En
effet, les utilisateurs de l’application devaient s’enregistrer en donnant leur âge, sexe et région
pour des études statistiques, mais les serveurs n’étaient pas assez puissants pour pouvoir
contenir autant d’informations. Finalement, la chaîne annonce l’arrêt de l’émission le 1er juin.
Jörg Pilawa affirme : « L’essai a complètement foiré ! »
Dernier rebondissement : le 18 juin, l’ARD aurait pris la décision de relancer le programme
début 2015. Futur succès ou nouvel échec ? Rendez-vous en 2015 pour avoir la réponse !
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