Contrôle du circuit de tir lors du tir électrique
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Contrôle du circuit de tir lors du tir électrique
Fiche Prévention - D5 F 02 11 Contrôle du circuit de tir lors du tir électrique Cette fiche est entièrement consacrée au contrôle systématique, avant le tir, de la bonne réalisation du tir. Lors de l’utilisation des explosifs, il convient de tout mettre en œuvre pour lutter contre les risques de ratés. Ces derniers sont, en effet, une source importante d’accidents. Dans le cas du tir électrique, ils seront pratiquement éliminés si l’on prend les deux précautions suivantes : •• emploi d’exploseurs en bon état et d’une puissance adaptée au nombre de mines à tirer ; •• contrôle systématique, avant le tir, de la bonne réalisation du tir. Fig. 1 Vérification du bon fonctionnement de l’ohmmètre Principe du contrôle Il s’agit de vérifier que le circuit de tir est correctement réalisé, c’est-à-dire qu’il ne présente pas d’anomalies risquant de provoquer des ratés. Pour ce faire, on compare la valeur de la résistance d’un circuit correct à celle du circuit réellement réalisé sur le terrain. Ce contrôle est obligatoire dès que le circuit de tir comporte plus d’un détonateur. a. Bornes libres : le cadran doit afficher l’infini Il comprend quatre phases bien distinctes : 1. Vérification du bon fonctionnement de l’ohmmètre ; 2. Calcul de la résistance que devrait présenter le circuit s’il était correctement réalisé ; 3. Mesure, avant le tir, de la résistance effective du circuit de tir ; 4. Comparaison des valeurs résultant du calcul et de la mesure. Vérification du fonctionnement de l’ohmmètre On doit utiliser un ohmmètre d’un modèle agréé par le ministère chargé des Mines. Il en existe 2 types : •• l’ohmmètre à pile (appareil ancien) où la résistance est indiquée par une aiguille se déplaçant devant un cadran gradué. Cet appareil contient une fiche qui, lors de la mesure, envoie du courant dans le circuit de tir. Il ne doit donc être utilisé qu’au poste de tir. •• l’ohmmètre à affichage digital qui peut être utilisé à proximité immédiate des mines. b. Bornes courtcircuitées : le cadran doit afficher zéro La vérification du bon fonctionnement consiste à vérifier que les indications fournies par l’appareil sont correctes lorsque l’appareil est au repos et lorsque ses bornes sont court circuitées. Dans le 1er cas, il doit indiquer une résistance infime (Fig. 1a). Dans le 2e cas, il doit indiquer une résistance nulle (Fig. 1b). Excepté le changement de pile, toute intervention sur l’ohmmètre est interdite. En cas de mauvais fonctionnement l’appareil doit être renvoyé au fabricant pour réparation. Calcul de la résistance du circuit Les différents éléments du circuit de tir (ligne de tir et détonateur) doivent être montés en série, c’est-à-dire être branchés les uns à la suite des autres. Dans ce cas, la résistance totale du circuit est égale à la somme des résistances de chacun des éléments. Le calcul de la résistance du circuit est donc très simple. Elle s’obtient en ajoutant à la résistance de la ligne de tir la résistance des détonateurs reliés à cette ligne. •• Pour mesurer la résistance de la ligne, il suffit de brancher l’ohmmètre à l’extrémité de celle-ci et de connecter les deux conducteurs à l’autre extrémité. L’aiguille indique directement la valeur sur le cadran. •• Pour calculer la résistance totale des détonateurs, il faut multiplier la résistance d’un détonateur par le nombre de détonateurs compris dans la volée et ajouter la résistance des épissures. Le tableau cidessous donne la résistance de différents types de détonateurs, en fonction de leur intensité et de la longueur des fils utilisées : Résistance du détonateur en ohms (Ω) Résultats du contrôle Si les valeurs obtenues par le calcul et par la mesure sont identiques ou sensiblement identiques (à 5 % près), le circuit peut être considéré comme correct et la mise à feu peut être exécutée. Dans le cas contraire, le circuit présente un défaut qu’il convient d’éliminer avant de tirer. Défauts possibles dans le circuit Pour bien interpréter les résultats du contrôle, il faut toujours se référer au principe suivant : plus la résistance du circuit est grande, plus le courant a de difficulté à le parcourir ; inversement, plus la résistance du circuit est faible, plus le courant circule facilement. Trois types d’anomalies dans le circuit de tir peuvent être détectés. 1. La valeur de la résistance effective est inférieure à la valeur calculée. Le courant circule alors plus facilement que prévu. Cela peut provenir : •• de l’oubli dans la réalisation du circuit d’un certain nombre de mines qui n’ont pas été raccordées à l’ensemble de la volée ; •• dans le cas d’une résistance très faible, de la présence d’un court-circuit dans la ligne de tir. Un examen minutieux de l’ensemble du circuit permet de déceler l’anomalie et d’y remédier. 2. La valeur de la résistance effective est supérieure à la Haute intensité Moyenne intensité 4 0,7 1,1 valeur calculée. Dans ce cas, il s’agit de connexions mal réalisées, pas assez serrées ou effectuées avec des fils recouverts d’impuretés. Il faut alors resserrer et nettoyer l’ensemble des connexions. 6 1,1 1,4 3. La valeur de la résistance effective est infinie et l’ai- 10 1 1,4 Longueur des fils (m) Exemple de calcul On utilise une ligne de tir d’une résistance de 6 Ω pour tirer une volée de 50 détonateurs moyenne intensité. La résistance totale du circuit est : R = 6 + (50 x 1) = 56 Ω + résistance des épissures S’il s’agissait de détonateurs haute intensité avec des fils de 3 m de longueur, la résistance du circuit serait : R = 6 + (50 x 0.5) = 31 Ω + résistance des épissures Mesure de la résistance effective du circuit Elle est lue directement sur le cadran de l’ohmmètre, après branchement des extrémités de la ligne de tir sur les bornes de cet appareil. Cette mesure se fait au poste de tir. guille de l’ohmmètre ne bouge pas. Cela est dû à une coupure dans le circuit. Si cette coupure se situe le long de la partie visible du circuit, un examen minutieux de celui-ci permet de la découvrir et de la supprimer. Par contre, si elle est localisée à l’intérieur d’un trou de mine, son repérage est plus laborieux. La meilleure méthode, dans ce cas, est de procéder par fractionnements successifs de la volée (Fig. 2) : •• on divise d’abord la volée en deux parties sensiblement égales et l’on contrôle l’une des deux pour découvrir, par élimination, la mauvaise ; •• on divise ensuite la fraction du circuit présentant l’anomalie en deux nouvelles parties, ce qui permet de localiser le quart défectueux ; •• en procédant ainsi, par divisions successives, on finit par découvrir la mine qui recèle la coupure. Cette mine doit alors être isolée de l’ensemble du circuit et traitée comme s’il s’agissait d’un raté. 2 Fiche Prévention - D5 F 02 11 - © oppbtp 2011 2 Fig. 2 Principe de la recherche d’une coupure dans un trou de mine 1 2 A 3 4 1 2 3 4 B 1 2 3 4 C RéGLEMENTATION •• Décret n°87-231 du 27 mars 1987 et sa circulaire d’application du 2 novembre 1987 DOCUMENTS À CONSULTER •• Tir électrique Fiche Prévention D5 F 04 11 - Édition OPPBTP •• Détonateurs électriques Fiche Prévention D5 F 01 10 - Édition OPPBTP OPPBTP 25, avenue du Général Leclerc - 92660 Boulogne-Billancourt Cedex - 01 46 09 27 00 - www.preventionbtp.fr Fiche Prévention - D5 F 02 11 - © oppbtp 2011 3 3