Rennes, le 8 mars 2014 Dominique PEUDENIER

Transcription

Rennes, le 8 mars 2014 Dominique PEUDENIER
Rennes, le 8 mars 2014
Dominique PEUDENIER-LEBOSSÉ
Jean-Michel RIGAUD
Délégués départementaux
à Monsieur DELAVEAU
Maire de Rennes
Monsieur le Maire,
Vous le savez, notre organisation syndicale a soutenu et soutient la réforme des rythmes
scolaires. Pour favoriser la qualité des apprentissages, la semaine de l'écolier doit être mieux
équilibrée et ses journées raccourcies.
Vous le savez aussi, puisque nous nous sommes publiquement exprimés en ce sens (lors du
Conseil Municipal du 18 mars 2013, dans le communiqué de presse du 28 mars 2013 ainsi que lors
de l'audience que vous nous aviez accordée le 22 avril 2013), nous avons été en profond désaccord
avec la méthode employée par la municipalité rennaise dans la phase initiale. Méthode qui s'est
résumée à une consultation à marche forcée, sans concertation des conseils d'école, et une
décision d'organisation arrêtée brutalement bien avant le terme prescrit par les autorités
académiques pilotant le dispositif.
Très critiques, nous sommes restés constructifs et lors des différentes audiences que nous
avons obtenues auprès de Madame l'Adjointe à l'Education (audiences communes avec le SE-Unsa
du 3 juillet 2013, du 2 octobre 2013 et du 12 février 2014), nous avons pu rappeler et développer
nos revendications d'espace de dialogue permettant l'expression des différents acteurs. La mise en
place des comités de suivi (comité de suivi dit inter-partenarial et comités de secteurs) a répondu
à nos demandes.
Car si la mise en œuvre de cette réforme révèle déjà des réussites (2/3 des temps
d'apprentissage le matin, augmentation des ateliers), c'est aussi un chantier complexe aux
multiples écueils, désormais bien identifiés par les premiers retours d'expérience : organisation et
durée de la pause méridienne, transition entre temps scolaires et périscolaires, coordination et
formation des personnels, amplitude du temps de présence dans l'école,... etc.
Ce qui irrite aujourd'hui, c'est l'incapacité à faire prendre en compte, des demandes qui
pourtant rencontrent un très large écho dans les écoles: en premier lieu, une pause méridienne
raccourcie qui diminuerait également l'amplitude de la journée.
Les comités de suivi ne peuvent se réduire à des espaces de témoignages mais doivent bien
participer à la construction concertée des nouveaux équilibres. Nous l'avions déclaré, déjà, lors du
conseil municipal du 18 mars 2013: «Une concertation authentique suppose à la fois des marges
de choix réelles et des structures de débat». Les structures de débat existent mais où sont les
marges de choix?
Dès l'audience du 22 avril 2013, nous avions demandé la possibilité d'horaires différents à
l'intérieur de la Ville, sur des unités territoriales à définir: écoles, secteur, quartier, …. Vous nous
aviez alors répondu que vous accepteriez de mener des expérimentations si le DASEN donnait son
accord au projet et si le projet était matériellement réalisable. Pourquoi ces expérimentations ne
voient-elles pas le jour? Une des hypothèses est que vous demandez aux enseignants de fournir un
projet pédagogique très fouillé et détaillé sur un temps qui n'est pas du temps scolaire. Ils ne se
sentent pas la légitimité d'intervenir sur ce temps et ne le souhaitent pas. Ils demandent
simplement que la ville réoriente les ateliers du midi qui ne peuvent être fréquentés par les élèves
qui rentrent manger chez eux vers les ateliers du soir qui sont très fréquentés par tous les élèves.
Pourquoi ne peut-on avancer sur ces sujets?
Monsieur le Maire, la Ville de Nantes a permis à ses écoles une souplesse relative dans des
fourchettes horaires qu'elle avait définies. Elle expérimente également des alternatives avec une
après-midi différenciée. Si ce n'est pas un modèle, c'est en tout cas un gage de faisabilité pour une
ville de très grande taille comme le sont Rennes et Nantes.
Le 19 mars prochain, des enseignants du secteur Sud-Est pique-niqueront sous vos fenêtres
pour être entendus. Ils sont porteurs d'une proposition d'organisation et revendiquent davantage
de souplesse dans le dispositif afin de le mettre en adéquation avec les spécificités de chaque
quartier.
Par la date à laquelle elle est formulée, leur proposition est à la fois un bilan des six mois
passés et une façon d'en tirer les leçons. Par son contenu, elle est aussi une proposition
constructive et un engagement à mettre en œuvre la semaine de cinq matinées dans les meilleures
conditions. A ce double titre, elle mérite considération et examen, s'il le faut par un débat
contradictoire.
Vous avez là l'occasion de montrer que la ville de Rennes pratique une réelle écoute où les
acteurs de terrain auront leur mot à dire pour la réussite de cette évolution majeure de notre
système scolaire.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Maire, nos respectueuses salutations.
Dominique PEUDENIER-LEBOSSÉ
Représentante Sgen-CFDT
Jean-Michel RIGAUD
Représentant Sgen-CFDT au CDEN
au Comité de Suivi départemental
Conseil Départemental de l'Education Nationale
de l'aménagement des rythmes scolaires
Sgen-CFDT Bretagne Antenne d'Ille et Vilaine 10 Bd du Portugal 35200 RENNES
02.99.86.34.61 [email protected]