Sanctions à l`école et-parentalité

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Sanctions à l`école et-parentalité
Sanctions à l'école et parentalité
A l'école, les sanctions peuvent créer des difficultés et des incompréhensions dans la relation école/famille. Il peut
arriver que les familles refusent toute sanction scolaire pour leur enfant. Souvent, sanctionner un élève fait ressurgir
de la mémoire des parents leur propre vécu d'élève puni, voire humilié. Cette fiche a pour but d'outiller les
enseignants pour prévenir les difficultés potentielles dans le domaine des sanctions lors de rencontres avec des
parents ou de trouver des arguments si les parents s'opposent aux sanctions.
Elle pourra servir de support pour une réflexion et des échanges de pratiques en conseils des maîtres.
Quelques principes généraux :
- La sanction devrait avoir un côté éducatif. Il est souhaitable qu’elle mène à un moment de réflexion pour
l'élève sur un comportement inapproprié (à moduler en fonction de l’âge de l’enfant) dans le cadre de la vie
scolaire. C’est ce caractère réflexif qui lui donnera une visée éducative.
- Etablir et faire respecter des règles de vie à l'école ne peut se faire qu'avec un système de sanctions qui
régule la vie en groupe d'apprentissage, mais aussi avec un système qui valorise des comportements
(tableau de félicitations, capacités des ceintures de comportement,...). Il faut en effet que l'élève parvienne
aussi à être reconnu parce qu'il a adopté un comportement adapté et non pas seulement en étant reconnu
par un non-respect des règles de vie à l'école.
- La sanction doit être proportionnée et progressive. Il faut rechercher cette progressivité qui va du simple
avertissement verbal au travail écrit. D'autres formes de sanctions peuvent exister : réparation d'un
dommage, aider la personne à qui on a fait du tort, s'isoler pour réfléchir avant de demander à réintégrer le
groupe, offrir un travail pour améliorer la vie en communauté,...
- Dans l'école, l'enseignant est à la fois détenteur du pouvoir de police (il constate les faits), du pouvoir
judiciaire (il énonce la sanction), du pouvoir d'application de la peine (il vérifie l'application de la sanction). Il
vaut mieux ne pas décider à chaud de la sanction, au risque d'être trop sévère. Laisser un temps de réflexion
entre le constat et le prononcé de la sanction permet d'être plus mesuré dans le choix de celle-ci.
- Après le constat d'un comportement inapproprié, la sanction pourra jouer un rôle de réintégration ou rôle
de dissuasion.
- La sanction est individuelle. Toute sanction collective est par essence injuste et marque une incapacité à
trouver effectivement le responsable.
- La sanction vise un comportement et non une personne. Un temps de réflexion est nécessaire avec des
élèves est souhaitable sur cette problématique de la sanction. Il faut comprendre qu'on est sanctionné non
pas par ce qu'on est, mais par ce qu'on a fait (un fait objectif)
- Certains élèves ne sont nommés qu'à l'occasion d'un rappel à l'ordre ou d'une sanction. Ceci est à éviter. La
sanction existe en parallèle avec un système réfléchi de valorisation des comportements positifs et des
progrès.
- Les règles de vie de la classe devraient être peu nombreuses (une dizaine au maximum) pour que l'élève
puisse s'y repérer. Elles gagneront à être affichées explicitement et commentées en classe en faisant
apparaître les valeurs sous-jacentes. (principe de sécurité, principe de respect des autres ou de soi, respect
de l'environnement). Il serait souhaitable de distinguer les règles (établies pour vivre et travailler ensemble
et les lois (Ne pas frapper)
- Le système de sanctions et félicitations est aussi à expliciter avec les élèves et à l'occasion de réunion avec
les parents.
Parents et problématique de la sanction :
Quand un parent refuse que son fils fasse une punition ou même qu'il dise ouvertement devant son fils qu'il n'a pas
à faire celle-ci, l'enseignant se trouve souvent en situation difficile.
Plusieurs pistes peuvent s'ouvrir pour éviter d'en arriver là.
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En amont, aborder le problème des sanctions lors de la réunion de parents d'élèves, en expliquer sa
cohérence, montrer qu'en contestant une sanction prise par l'enseignant, on encourage l'élève à poursuivre
dans le non-respect des règles de vie qui ont toutes une explication.
Si on reçoit un parent qui refuse la sanction, lui poser des situations de réflexion du type :
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-" Que feriez-vous si, après avoir privé votre enfant de télévision, votre conjoint disait qu'il peut regarder
quand même la télévision?"
"J'ai vu votre enfant faire ça. Quelle sanction lui donneriez-vous pour qu'il ne recommence pas?"
-"Donc, si je comprends bien, vous dites à votre enfant de continuer dans cette voie?"
Si effectivement un autre enfant est impliqué dans le fait, veillez à rappeler que lui aussi a été sanctionné.
Il s'agira toujours de montrer l'intérêt convergent de l'école et des parents dans la recherche d'un système de
sanctions cohérent et réfléchi. Il est possible également de montrer qu’un même fait peut être sanctionné
différemment et qu’il peut y avoir des circonstances atténuantes ou aggravantes (récidive, provocation,…)
Pour les élèves en collège, un texte réglementaire sur les sanctions est publié :
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Sanctions_disciplinaires/84/2/01-les-punitions-scolaires-et-lessanctions-disciplinaires_197842.pdf
Quelles sanctions éducatives :
- Réparer un tort, accompagner ou aider celui à qui on a fait du mal.
- Etre isolé pour réfléchir et faire part des ses réflexions après ce temps d'isolement. Le fait d'exclure
momentanément un élève des activités normales de la classe ou des responsabilités devra être ponctuel et ne peut
s'envisager sur le long terme. Après isolement, on cherche à réintégrer l'élève dans les activités normales.
- Travail écrit de réflexion autour du fait qui a provoqué la sanction. Cela peut être par exemple un petit texte qui dit
pourquoi le comportement a été dérangeant et perturbateur par rapport aux apprentissages et au bon
fonctionnement du groupe.
- Ecrire et recopier deux exemplaires d'une lettre d'excuses si on a fait du tort à quelqu'un.
Ce n'est pas la quantité qui compte, mais l'exécution effective de la sanction à travers une réflexion ou un rappel de
la règle. Il vaut mieux donner dix lignes qui seront faites et provoqueront la prise de conscience que 100 lignes qui ne
seront pas faites.
Si un enfant est toujours dans le conflit, ce qui souvent traduit un manque de repères, voir un mal-être plus profond,
il peut être pertinent d'interroger d'autres personnes : l'infirmière scolaire et/ou le médecin scolaire, la psychologue
scolaire,...