LA PRESSE ET L`ÉCOLE
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LA PRESSE ET L`ÉCOLE
L A P R E S S E E T L’ É C O L E La presse et l’école ont ceci de commun qu’elles sont l’une et l’autre de puissants moyens de diffusion culturelle, capables d’atteindre l’ensemble d’un territoire et d’une population. Toutes deux connaissent une expansion considérable au XIXe siècle et se généralisent au siècle suivant. Avec ce dossier, il s’agit d’étudier leurs relations réciproques. En premier lieu, la presse vue de l’école à travers des exemples de projets pédagogiques originaux, et ensuite l’école vue de la presse, comme un sujet d’actualité, avec ses marronniers, ses nouvelles exclusives... Mais alors qu’internet vient les concurrencer sur le champ de la diffusion des savoirs, nous envisagerons aussi comment celui-ci permet d’entretenir et de renouveler les correspondances entre l’univers journalistique et le monde scolaire. Dossier coordonné par François Salaün DR Sgen-CFDT - Profession Éducation n° 217, janvier 2013 DOSSIER L A P R E S S E E T L’ É C O L E LA COMMUNICATION LIBERTÉ D’EXPRESSION ET SCOLARITÉ OBLIGATOIRE, MÊME COMBAT ! 6 ET L’ÉCHANGE À L’ÉCOLE Depuis Célestin Freinet, l’utilisation de la presse en classe suscite de nombreux projets originaux. À l’heure du numérique, les pratiques se renouvellent. À l’origine du mot presse, on trouve le nom bien concret de l’outil qu’utilisa Gutemberg, pour sa machine à imprimer qui permettait de « presser » les feuilles de papier sur les caractères encrés. Par un déplacement métonymique, figure de contigüité bien connue des linguistes, le mot en est venu à désigner les textes mis sous presse pour être imprimés et permettre la diffusion de l’information. Le rythme de leur parution s’organisa pour donner naissance à nos quotidiens, hebdomadaires et autres mensuels et magazines. Au fil des inventions technologiques : radio, télévision, numérique, les moyens d’information se sont multipliés et le sens du mot presse s’est élargi : on parle de presse « écrite » et de presse « audiovisuelle ». LES ANCIENS ET LES MODERNES Face à ces nouveautés qui bouleversent les schémas établis, on retrouve le clivage humain classique entre pionniers enthousiastes, conservateurs réticents et partisans du juste milieu. Qui dit presse pense évidemment à Célestin Freinet et à sa pédagogie novatrice fondée sur l’activité créatrice des élèves. Il considérait l’école comme un authentique lieu de production et d’utilisation des textes et institua pour ses élèves la pratique du texte libre et le Sgen-CFDT -- Profession Sgen-CFDT ProfessionÉducation Éducationn°217, n° 217, janvier janvier 2013 2013 © Association Amis de Freinet - www.amisdefreinet.org Dans son premier discours de président, François Hollande a rendu hommage à Jules Ferry, ou plutôt aux lois sur l’obligation scolaire qui portent son nom. Or, par un effet de coïncidence, la même année que les textes de Jules Ferry, en 1881, est publiée la loi sur la liberté de la presse qui supprime les freins aux pratiques journalistiques, et entraine un formidable essor de « l’imprimé périodique ». Si la III e République est bien proclamée le 4 septembre 1870, sa première décennie est dominée par une majorité conservatrice à la Chambre qui rêve d’une restauration de la monarchie. Ce n’est qu’en 1879 que les républicains s’imposent véritablement, et ils remporteront par la suite toutes les élections jusqu’à la fin du siècle. Avec les lois sur l’école et la scolarité obligatoire, il s’agit, pour beaucoup d’entre eux, de répandre l’idéologie des Lumières, opposée au catholicisme ultramontain, jugé obscur et principal fondement intellectuel des conservateurs. Aujourd’hui, on peut douter que la presse et l’école constituent des moyens d’influencer l’opinion, d’autant que les lois Falloux donnant un poids considérable à l’Église sous Napoléon III n’ont empêché ni la chute du Second Empire, ni la création d’un État laïc. Les lois de 1881 sont surtout emblématiques des valeurs de liberté et d’égalité qui fondent le régime républicain : égalité d’accès à l’école, au droit de publier, liberté de ses opinions, grâce à l’alphabétisation, et de leur expression. Voilà bien des transformations sociales qui ont permis à la démocratie de perdurer. Comme le montre ce dossier, la presse et l’école restent complémentaires et entretiennent toujours des relations fructueuses. À l’école Freinet de Vence (1936-1940). journal de classe rédigé et imprimé par les élèves euxmêmes. Il introduisit dans sa classe une presse à imprimer et créa « l’Imprimerie à l’école ». La rédaction du journal scolaire mobilise et croise dans une tâche complexe de nombreux savoirs et compétences. En 1927, il publia la première revue de textes d’enfants, La Gerbe. Puis ce fut La Bibliothèque de travail, première encyclopédie pour enfants. Moins loin de nous et dans un autre domaine, certains se souviennent d’avoir vu en direct dans leur école, assis autour d’un poste de télévision, Youri Gagarine accomplir son exploit ou appris à chanter la Complainte du petit cheval blanc de Paul Fort aussi bien que « L’Amour de moy » avec la radio scolaire. Mais il est aussi beaucoup d’écoles et d’établissements où les appareils audiovisuels ne quittaient pas l’armoire du fond de la classe. À l’heure d’internet, la question se pose à nouveau du bon usage des technolo- gies de l’information et de la communication. Plutôt que prohiber ces outils, il est utile d’en apprendre le maniement car s’informer, échanger, communiquer, sont à la base des relations humaines. Si l’enfant est un récepteur, il est aussi une personne capable de penser et d’être « émetteur ». En offrant des interactions qui « socialisent » le savoir scolaire, on favorise les apprentissages. L’élève doit être accompagné sur les chemins de la connaissance et de la communication. En ouvrant l’école à des partenariats, on instaure un va-etvient dynamique et fécond entre l’école et le monde. Lorsque l’école s’ouvre aux pratiques sociales de référence, elle joue pleinement son rôle éducatif en préparant la personne de l’élève à sa vie future pour qu’il devienne un adulte lucide, éduqué et autonome, acteur de sa vie, conscient et solidaire du monde qui l’entoure. Anne-Marie Martin DOSSIER L A P R E S S E E T L’ É C O L E JOURNALISME ET ÉDUCATION MARIE-CAROLINE MISSIR Quelle est la place de l’école dans les rédactions de presse ? La plupart des rédactions ont des journalistes spécialisés dans le domaine de l’éducation. L’éducation est malheureusement perçue comme un sujet mineur par les rédacteurs en chef, et qu’il suffirait d’être mère de famille pour en assurer le suivi… Vous remarquerez d’ailleurs que la plupart des journalistes éducation sont des jeunes femmes. Or, c’est un sujet très politique, très clivant dans la société française et qui fait régulièrement la une de l’actualité. C’est une des raisons qui a motivé la création de l’association des journalistes éducation en juin 2011 : sensibiliser les rédactions et fédérer la profession. Nous faisons actuellement le tour des écoles de journalisme, pour sensibiliser les étudiants et leurs professeurs à la nécessaire spécialisation dans ce domaine. Quand l’école fait-elle la une ? Comme les syndicats et les observateurs le déplorent, le sujet qui revient régulièrement est celui des violences scolaires. Cette forte présence tient bien sûr au tropisme de la presse pour les sujets sensationnels : la violence scolaire est en passe de devenir un marronnier, particulièrement au moment de la rentrée, provoquant polémiques et débats, et bien souvent un sursaut de l’opinion. Les ministres successifs s’en emparent, élaborent des plans contre la violence, sans inverser la tendance. Mais lorsque l’on se penche sur les chiffres, on s’aperçoit que la violence scolaire n’augmente pas dans les faits. C’est son traitement qui grossit. À ce propos, il est important pour les journalistes que les données du ministère sur ce thème, et sur d’autres, soient publiées, car elles sont un outil indispensable d’analyse de l’actualité. Plusieurs rapports de la Depp (direction de l’évaluation et de la prospective) et autres rapports d’inspections générales n’ont pas été rendus publics par le précédent gouvernement. Il faut rester vigilants pour qu’ils le soient désormais, comme s’y est engagé le nouveau ministre Vincent Peillon. Quelles sont les évolutions récentes ? Les choses ont beaucoup changé avec l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, en 2007. On a vu alors des « spin doctors » (professionnels de la communication) prendre les commandes pour imposer un agenda médiatique soutenu et provoquer une accélération de l’actualité et des réformes : annonce dès le week-end dans le JDD, reprises sur les radios et dans les matinales du lundi, conférences de presses calées le mardi ou le jeudi, et un à deux déplacements « d’illustration » par semaine. Une stratégie de communication offensive, qui ne laissait guère de répit aux rédacteurs. Xavier Darcos a été un ministre particulièrement actif dans ce domaine, à ses risques et périls. L’effet de cette accélération de la « com » éducative a été de remettre l’éducation au cœur de l’agenda médiatique. Les sujets éducatifs, comme les rythmes scolaires par exemple, sont devenus des sujets brulants. Parallèlement, avec la montée en puissance des médias en ligne, des réseaux sociaux comme Twitter, très utilisé par les journalistes, le rythme de l’information s’est considérablement accéléré. Enfin, et ce n’est pas nouveau, le vécu scolaire est partagé par tous. Une large partie des citoyens se sentent concernés par les sujets éducatifs. Nous DR Après avoir été journaliste à l’AEF, Marie-Caroline Missir est aujourd’hui rédactrice en chef adjointe de L’Express.fr. Elle préside aussi l’Association des journalistes éducation (Ajé). avons tous une relation personnelle à l’école, au moins de l’ordre du souvenir ou de l’expérience, et une « pensée » sur ce sujet. Nous le voyons notamment sur le web, où tous les sujets éducation sont largement commentés par les internautes. L’actualité est en effet de plus en plus « partagée », commentée. Elle se construit aussi avec l’expertise et les réactions des lecteurs. C’est la nouvelle donne du journalisme « participatif », un enjeu passionnant, avec lequel nous devons désormais compter. Propos recueillis par François Salaün Pour aller plus loin : Marie-Caroline Missir nous demande d’indiquer que ses propos n’engagent pas les membres de l’Association des journalistes éducation. Retrouvez sur le site de l’Ajé (journalistes-education.net / archives/919) de nombreux témoignages sur les relations entre les medias et l’école, notamment de Nathalie Mons, Marie Duru-Bellat, Antoine Prost, Yves Fournel, Philippe Meirieu, Philippe Watrelot, ou encore de Nicolas Demorand. LA PRESSE SPÉCIALISÉE DANS LE DOMAINE DE L’ÉDUCATION Pour remplacer Le Monde de l’éducation, revue de référence disparue en 2008, le pôle éducation du Monde anime une « chaine éducation » sur le site du quotidien et publie trois supports hebdomadaires : La lettre de l’éducation (4 pages destinées aux professionnels), une newsletter électronique (La Toile de l’éducation, sur l’actualité du web enseignant) et un supplément Universités & grandes écoles. D’autres revues existent, plus destinées aux professionnels de l’éducation et dont les articles sont souvent écrits par des enseignants investis, des cadres éducatifs ou des chercheurs. On peut citer le mensuel Cahiers de l’éducation, attentif aux aspects pratiques ou réglementaires. Autre exemple, VEI-Diversité (édité par le CNDP) réfléchit au croisement des problèmes sociaux, urbains et éducatifs. Les nouveaux médias ont également investi le champ éducatif. L’AEF, agence d’information spécialisée, est aujourd’hui un acteur essentiel (mais accessible uniquement sur abonnement). Le Café pédagogique (cafepedagogique.net) s’est imposé comme un espace central pour suivre l’actualité éducative, à l’instar du site vousnousils.fr qui se présente comme l’e-mag de l’éducation. Sgen-CFDT Sgen-CFDT--Profession ProfessionÉducation Éducationn° n°217, 217, janvier 2013 7 DOSSIER PROJETS INTERDISCIPLINAIRES AU LYCÉE LOUISE MICHEL Enseignante à mi-temps d’une classe de CM1CM2 en campagne et d’une classe de CE2-CM1 en ÉCLAIR, dans le quartier Nord d’Amiens, j’ai eu envie de participer à la semaine de la presse pour amener mes élèves à découvrir les médias, multiplier les lectures et les inciter à la critique constructive. Cette semaine a été source de multiples activités : réception de journaux variés d’où de multiples activités de tri, découverte de la première de couverture, de la une, des annonces... Dès la première séance, nous avons rencontré de nombreuses difficultés, tant à la campagne qu’en Zep : les élèves, néophytes, devaient rapporter des journaux, et la majeure partie de la classe a apporté des tracts publicitaires... Il a donc fallu travailler les différents supports écrits, les sensibiliser à la périodicité, au public visé par telle ou telle presse... Les élèves ont tous été intéressés malgré la technicité du vocabulaire ! Cependant, de nombreux points négatifs ont été soulevés : cela m’a semblé difficilement évaluable, le réinvestissement étant inexistant s’ils ne manipulent pas ce support. C’est un travail de longue haleine, il ne peut se cantonner à une semaine ! La presse est 8 étrangère aux élèves et cela demande au moins un abonnement de la classe sur l’année scolaire afin d’approfondir le travail abordé lors de ce temps fort qu’est la semaine de la presse. Stéphanie Watel Aude Paul enseigne les lettres modernes en Seine-Saint-Denis. Titulaire de zone de remplacement depuis cinq ans, elle est engagée dans plusieurs projets qui reposent sur la presse. A ude a d’abord travaillé avec et sur la presse dans le cadre de l’Atelier sciences-po à Bondy, fruit d’une convention éducation prioritaire de sciences-po : les élèves devaient réaliser un dossier de presse pour entrer dans une logique de sélection élitiste. Mais localement, les professeurs ont fait le choix d’utiliser ce dispositif pour amener des élèves à se confronter de manière interdisciplinaire à des enjeux multiples. Le lycée Louise Michel, où elle exerce maintenant, utilise son autonomie pour faire vivre des projets conçus par les professeurs. En fonction des projets et des équipes construits par les collègues, la direction de l’établissement regroupe des moyens horaires (enseignement d’exploration, accompagnement personnalisé, heures supplémentaires données via le CLEMI ou au titre de l’expérimentation), et compose des emplois du temps qui permettent le travail en équipe et la coanimation. Ainsi, Aude participe à deux projets interdisciplinaires qui utilisent tout au long de l’année la presse. REVUES DE PRESSE Dans le cadre des « méthodes et pratiques scientifiques », des élèves de seconde réalisent des revues de presse sur la biodiversité et le changement climatique. Ils repèrent l’information, la structure de l’argumentation. Ils produisent des synthèses, doivent faire le lien avec leurs Sgen-CFDT - Profession Éducation n° 217, janvier 2013 connaissances scientifiques. Ils réalisent des comptes rendus écrits ou sous forme d’exposés et de jeux de rôle (rejouer la conférence de Cancun par exemple). Depuis deux ans, avec des professeurs de sciences économiques et sociales, de documentation, d’espagnol, d’histoire-géographie et de mathématiques, Aude participe à un projet qui dispose d’une demi-journée par semaine en regroupant les heures de « littérature et société », celles d’accompagnement personnalisé et la dotation du CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information). DR SEMAINE DE LA PRESSE DANS DEUX ÉCOLES L A P R E S S E E T L’ É C O L E qu’ils peuvent situer le point de vue, les ficelles de l’argumentation. Ils apprennent ainsi à repérer les différences entre la presse gratuite et d’autres quotidiens comme Le Monde ou Libération, mais ils repèrent aussi les positionnements politiques des médias. DIVERSITÉ DES SUJETS INTÉRÊT DES ÉLÈVES Sur un thème (l’immigration, le Paris de la découverte, par exemple), les élèves réalisent des revues de presse, une émission de radio, des articles, des unes... les professeurs dans ce cadre organisent des visites (Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Bibliothèque Elsa Triolet, exposition Dali...) des rencontres avec des professionnels des médias, au lycée ou sur leur lieu de travail. À l’occasion de ce travail, les élèves déconstruisent successivement plusieurs représentations : tout ce qui est écrit n’est pas neutre, mais ce n’est pas parce que l’auteur a des opinions politiques marquées qu’il manipule son lecteur, et finalement ils comprennent que c’est en confrontant les sources et les connaissances Si Aude ne perçoit pas d’évolution radicale des écrits scolaires de ses élèves, elle trouve qu’au fil de l’année, ils sont plus autonomes, se mettent plus vite au travail écrit et s’organisent plus facilement en groupe. Interrogés sur ce que leur apporte cette expérience, ils soulignent le plaisir à travailler dans la durée, sur un projet, avec la confiance de leurs professeurs. Catherine Nave-Bekhti, Sgen-CFDT 9-3-4 Pour en savoir plus. Fréquences school : reporterdunjour.fr L’émission de radio sur le site du lycée Louise Michel : llmb93.ac-creteil.fr/spip. php?article118 L A P R E S S E E T L’ É C O L E DOSSIER LA RADIO DES ÉLÈVES, UNE EXPÉRIENCE PÉDAGOGIQUE En 2012, le lycée Jean d’Alembert d’Issoudun a accueilli l’opération « Radio lycée » financée par la région Centre. Valérie Mottu, professeuredocumentaliste témoigne de cette expérience et de son intérêt pour les élèves. A lors que l’oral est toujours le moyen d’enseignement le plus prisé des professeurs, la radio, le média oral par excellence, entre très rarement dans les établissements scolaires, et encore moins dans les Centres de documentation et d’information, qui ont hérité de leurs ainées bibliothèques une certaine culture du silence. En 2012, le lycée professionnel Jean d’Alembert d’Issoudun a accueilli l’opération « radio lycée » financée depuis dix ans par le Conseil régional du Centre. C’est une opération lourde qui mobilise un établissement dans son ensemble, même si dans notre cas peu de professeurs ont saisi la chance de l’insérer dans leurs cours. Il s’agit en effet de produire trente-cinq heures d’émissions en direct, de mobiliser des élèves pour devenir animateurs, journalistes, techniciens radios. Nous avons choisi le volontariat, avec peu d’encadrement. La parole était libre dans le cadre des lois sur la presse (avec une restriction sur la po- litique, car nous avons diffusé en période électorale, et les règles du CSA sont alors trop contraignantes). Les élèves devaient travailler sur le projet en dehors des cours et sans compromettre leurs études. 40 sur 350 se sont lancés dans l’aventure. APPRENDRE SUR LE TAS En matière d’éducation aux médias, rien ne vaut l’apprentissage sur le tas. C’est quand les élèves se sont trouvés devant un micro (un petit micro enregistreur pour les essais) qu’ils ont compris toute l’ampleur du travail à fournir et surtout l’impossibilité d’improviser. Ils ont donc écrit. Un quart d’heure d’émission revient à écrire trois à quatre pages de texte. Si l’orthographe n’est pas primordiale, le style doit être rigoureux et simple afin d’obtenir un discours fluide. Et pour écrire, il leur faut chercher la matière de leur discours ou de leur interview, donc faire des recherches documentaires, au CDI, auprès de leur entou- rage, chez eux. Et ils ont appris à parler, ce qui signifie moduler son débit, poser sa voix, trouver le ton juste, éviter le blanc, raccrocher après une réponse. Ils ont aussi appris à gérer le stress et la poussée d’adrénaline quand il faut prendre l’antenne, ou de l’autre côté de la table de mixage, rattraper une fin d’émission un peu abrupte. Il a aussi fallu travailler en équipe : se connaitre, se reconnaitre, ne pas juger mais jauger ses partenaires, accepter les critiques mais aussi savoir se rassurer les uns les autres. Pendant la semaine de diffusion, une incomparable fraternité est née dans cette équipe, et c’est peutêtre, avant toute chose, ce qu’ont retenu les aventuriers de la radio. Certes, la radio n’a pas été aussi aboutie que nous l’aurions voulu, certes, elle n’a pas été accompagnée d’une réflexion en profondeur sur les médias. Mais elle a permis à plus de quarante élèves de toucher du doigt la réalité d’un média. Elle leur a fait prendre conscience de leurs possibilités en termes de communication, de discipline et d’investissement personnel. Valérie Mottu, professeure-documentaliste Lycée Jean d’Alembert, Issoudun (36) CLASSES PRESSE ET CLASSES À PEM (PROJET ÉDUCATION MÉDIAS) Les projets faisant intervenir la presse et, plus largement, l’ensemble des médias sont susceptibles de s’inscrire dans des dispositifs institutionnels qui apportent un soutien dont on aurait tort de se priver ! Les « classes presse » sont reconduites chaque année dans les départements du grand ouest (académies de Caen, Nantes, Poitiers et Rennes). Centrées sur l’utilisation de la presse en classe, elles donnent lieu le plus souvent à des appels d’offre lancés à l’automne qui permettent de sélectionner plusieurs établissements. Les projets retenus bénéficient de partenariat avec différents journaux et des soutiens des conseils généraux, inspections académiques et des équipes locales du CLEMI. Les académies de Bordeaux, Créteil et Poitiers proposent par ailleurs des « classes à PEM » destinées aux équipes s’engageant dans des projets qui associent les pratiques médiatiques et pédagogiques. Sur la base de projet, les classes retenues disposent d’un appui du CLEMI et de moyens supplémentaires. Enfin, l’académie de Paris a mis en place des « classes médias » dans des collèges et des lycées professionnels qui se donnent des objectifs similaires. Pour tout connaitre des dispositifs mis en place dans les académies, consultez le site de votre rectorat ou contactez l’antenne du CLEMI dans votre académie (coordonnées sur le site du CLEMI : clemi.org). Sgen-CFDT - Profession Éducation n° 217, janvier 2013 9 DOSSIER RESSOURCES ÉDUCATIVES DANS LA PRESSE UNE JOURNALISTE La presse classique se décline parfois dans des formats uti- À L’ÉCOLE Dossiers et documents du Monde. On doit aussi saluer l’initiative du site presseurop. eu, financé par l’Union eurpéenne et qui traduit quotidiennement une sélection d’articles de la presse internationale. La presse jeunesse offre parallèlement des supports utiles lorsqu’elle s’efforce de vulgariser depuis longtemps les sciences (La Hulotte) ou l’histoire, et, plus récemment, l’actualité (Mon quotidien des éditions Play-bac, Le journal des enfants, hebdomadaire) et même l’éducation civique (Citoyens junior, éditions Faton). Les médias télévisuels deviennent aussi accessibles grâce aux sites internet : lesite. tv (piloté par le CNDP) ou le nouveau Francetv éducation (education.francetv.fr). On peut y retrouver des extraits d’émissions ou même de journaux télévisés, et l’accès n’est pas limité aux enseignants. La presse est une ressource pour les enseignants aussi grâce aux nombreux titres tournés vers la pédagogie sans s’y limiter. Les plus connus sont sans aucun doute les Cahiers pédagogiques, inlassables promoteurs de la transformation de l’école. On trouve aussi dans cette presse militante Dialogue (des GFEN) et Le Nouvel Éducateur (de l’ICEM-Freinet). Plus neutres, les éditions Nathan ont regroupé leurs publications sous un titre unique L’École aujourd’hui, avec des cahiers spécialisés (maternelle, élémentaire, images & son). Le CNDP continue l’édition de plusieurs revues dont les célèbres TDC (un numéro thématique par quinzaine) ou le récent bimensuel L’École numérique au titre explicite. Vincent Soulage Christelle Ploquin est journaliste à la télévision. Elle est intervenue à plusieurs reprises dans des classes pour l’éducation aux médias. Quelles sont les relations entre la presse et l’école dans ton parcours professionnel ? Ça a commencé grâce à mon instit de CM1, qui nous faisait débattre de l’actu. C’était passionnant... Puis, journaliste à Arrêt sur Images, j’ai été sollicitée par le documentaliste d’un collège parisien. Première intervention, première découverte de la capacité critique des élèves... C’est en parlant avec une amie de cette expérience que nous avons pensé une intervention dans sa classe, un CM1 d’un quartier défavorisé de Marseille. Elle m’a beaucoup aidée à élaborer un programme donnant les bases de la presse, sur trois jours, adapté au niveau des élèves. J’ai réitéré dans un collège de Rennes, puis à l’IUT de Cachan, en réadaptant les exercices et les exemples d’actualité. Lorsque je travaillais à À toi l’@ctua (journal télévisé quotidien pour les enfants) il m’est arrivé de faire des tournages en classe. J’aimais beaucoup : c’était l’occasion de faire de la pédagogie sur les médias. Les Mikaëlle Fresneau lisables par les enseignants, sur le modèle des célèbres 10 L A P R E S S E E T L’ É C O L E enfants avaient toujours des questions sur notre métier, son fonctionnement. Peux-tu nous préciser le déroulement de tes interventions en classe ? Je commence par leur parler des médias en général, en partant de ce que savent les élèves. J’aborde les différents supports, la fréquence de parution, la presse d’information générale ou spécialisée... On fait du vocabulaire ! Puis, je rentre dans le contenu, les bases de l’écriture, le QQOQCP (qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi), réaliser une interview... La troisième phase est l’analyse d’une une, puis je leur propose de réaliser la leur en distribuant une quinzaine d’informations. Ensuite, on LES MÉDIAS RÉGIONAUX SE MOBILISENT Les éditeurs régionaux ont fondé l’Association région presse enseignement jeunesse (Arpej) en 1977. Trenteet-un journaux participent à des actions au sein du système éducatif et confortent le travail du CLEMI. Des opérations nationales (Les jeunes écrivent la France) ou internationales Sgen-CFDT - Profession Éducation n° 217, janvier 2013 (Les jeunes écrivent l’Europe) ont été mises en place aux côtés d’opérations locales (Journalistes d’un jour en Alsace et Rhône-Alpes ou Classes presse en Bretagne). L’Arpej met également à disposition des écoles du matériel pédagogique et des lots de journaux. pressealecole.fr/larpej regarde leurs unes, on critique, on compare... Quel bilan en tires-tu ? Je retiens un grand intérêt de la part des élèves, et à chaque fois, beaucoup de créativité. Je suis surprise de tout ce qu’ils savent, mais qu’ils n’arrivent pas à trier. La comparaison des unes qu’ils ont réalisées créait toujours de vrais débats sur la hiérarchisation de l’information dont l’ambiance n’a rien à envier aux conférences de rédaction professionnelles. (« On ne va quand même pas mettre les résultats du foot sur la une ? – Pourquoi pas ? C’est quand même plus important que le mariage de Kate et William ! – N’importe quoi ! Je vous rappelle qu’il y a eu un tremblement de terre en Haïti ! ») C’est vraiment passionnant. J’ai la conviction que ce n’est pas assez fait dans les écoles, qu’il n’y a pas assez d’éducation aux médias, alors qu’on sait que les enfants passent plus de temps devant la télévision qu’en classe ! Propos recueillis par Matthieu Ploquin L A P R E S S E E T L’ É C O L E DOSSIER VALORISER, INNOVER, CONCILIER... PASCAL FAMERY ET CAROLE HOURT Que représente en volume la presse écrite par les élèves ? Carole Hourt - Dans le cadre du dépôt pédagogique dont il est responsable, le CLEMI a reçu en 2011-2012, 244 journaux lycéens, 391 journaux collégiens et 240 journaux d’école, soit près de 900 titres au total. Le CLEMI publie chaque année, La Revue de presse des journaux scolaires et lycéens (clemi.org). Pascal Famery - Mais cette formalité est peu connue et on peut estimer qu’il existe deux à trois fois plus de journaux. Quelles sont ses qualités ? CH - La presse scolaire est un support de valorisation de la parole des élèves. Libre ou élaborée avec des enseignants, elle rencontre un public immédiat : enseignants, parents et, bien sûr, les autres élèves. PF - La réalisation d’un journal favorise l’acquisition de plusieurs compétences du socle commun (maitrise de la langue française, techniques usuelles de l’information et de la communication, compétences sociales et civiques) ainsi que l’au- tonomie et l’initiative. C’est un aspect essentiel de l’éducation aux médias : produire implique de décrypter les langages médiatiques. Cela permet aussi d’instaurer des relations différentes avec les enseignants. CH - Les élèves peuvent ainsi s’exprimer sur des questions de vie scolaire, sur l’état des bâtiments, le règlement intérieur… Le journal est un facteur de régulation. Quelles sont ses difficultés ? CH - Les rédactions manquent souvent de moyens de reproduction pour leurs tirages en nombre. L’accès à la photocopieuse est difficile si le journal ne figure pas dans le projet d’établissement. PF - La place que l’on accorde à la parole des élèves ne va pas de soi. Les pratiques de presse au lycée sont réglementées par la circulaire de 1991, mais ce n’est pas le cas au collège, ce qui pose parfois des problèmes. À partir du moment où les élèves expriment des opinions, un point de vue sur le collège, il peut y avoir des incompréhensions. Le principal, François Salaün Carole Hourt et Pascal Famery animent le secteur des journaux scolaires et lycéens et de l’expression des jeunes au CLEMI. directeur de publication par défaut, peut craindre les réactions des parents, une détérioration de l’image de son établissement et souhaiter contrôler ce qui est dit. Les élèves s’engagent parfois dans des projets, travaillent pour élaborer une expression publique et, au final, leur publication pose problème parce que la place des uns et des autres n’a pas été clairement définie. Pour éviter ces difficultés, il faut instituer un véritable dialogue entre les adultes concernés. Quelle est la place du numérique ? PF - Avec la révolution des médias, chacun aujourd’hui produit des expressions publiques et ne se contente plus d’en recevoir. Le besoin est réel de sensibiliser les enseignants pour développer l’apprentissage d’une expression maitrisée. CH - Le journal imprimé que l’on distribue dans la cour de récréation permet un contact direct avec son public. Une des difficultés rencontrées par les élèves tenant un blog réside peut-être dans l’identification de leur lectorat, surtout en l’absence de commentaires sur leurs billets. Qui les lit ? Et donc pour qui écrivent-ils ? Le CLEMI propose un magazine en ligne, Des Nouvelles des élèves (scoop. it/t/des-nouvelles-des-eleves), où sont publiés des extraits de blogs et de sites d’information scolaires, afin que les différentes équipes enrichissent mutuellement leurs médias de commentaires. PF - La presse scolaire et lycéenne en ligne est aussi un véritable casse-tête juridique. La circulaire sur la presse lycéenne délimite la diffusion des journaux au sein des établissements, ce qui n’est pas le cas des blogs. Un modèle de fonctionnement pour la presse numérique reste à inventer. Propos recueillis par François Salaün L’ASSOCIATION JETS D’ENCRE ET LA PRESSE D’INITIATIVE JEUNE Avec ou sans moyens, avec ou sans aide, mais toujours avec la rage et le plaisir de s’exprimer, les jeunes prennent la parole et créent des journaux dans les lieux de vie qui sont les leurs. Souvent porteurs d’un regard différent ou décalé sur la société dans laquelle ils évoluent, conscients de l’importance de ce droit à l’expression, les jeunes créent des journaux qui leur ressemblent. Phénomène unique et majeur, cette presse originale reste néanmoins confrontée à de nombreuses barrières, de l’indifférence à la censure, qui sont autant d’atteintes au droit d’expression des jeunes. C’est pour cela que Jets d’encre consacre son activité à la reconnaissance et à la défense des expériences de presse écrite réalisées par les jeunes de 12 à 25 ans, qu’elles aient pour origine le cadre scolaire et universitaire, ou non (conseil d’enfants et de jeunes, maison de quartier, association). L’association fédère depuis 2004 les journalistes jeunes grâce à plusieurs réseaux régionaux et organise de nombreux évènements à dimension nationale ou locale pour encourager la création de nouveaux journaux et valoriser les publications déjà existantes. Jets d’encre anime l’Observa- toire des pratiques de presse lycéennes, organisation composite, groupe de réflexion et de médiation formé par dix-huit acteurs de la presse lycéenne. Anna Lentzner, déléguée à la communication de l’association Jets d’encre En savoir plus : jetsdencre.asso. fr ; creerunjournallyceen.fr ; obs-presse-lycenne.org Sgen-CFDT - Profession Éducation n° 217, janvier 2013 11 11 DOSSIER L A P R E S S E E T L’ É C O L E John-Paul Lepers reporter citoyen DR John-Paul Lepers participe au projet TéléLibre dont le but est de former des « reporters citoyens ». J ournaliste impertinent pour Canal, John-Paul Lepers a quitté les grandes chaines pour l’aventure de la TéléLibre et la formation de reporters citoyens ouverte aux jeunes des quartiers populaires. Ils sont venus de BoulogneBillancourt, Créteil et Stains, en banlieue parisienne, loin des paillettes et du strass des plateaux télé, en 2010, pour la première promotion de l’École des métiers de l’information. Une action menée par des journalistes professionnels regroupés au sein d’un mouvement coopératif et soutenue par la Région Ile-de-France et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances. Pendant trois ans, ils se sont initiés aux subtilités de l’audiovisuel en vue de devenir « reporters citoyens ». GRAMMAIRE DE L’IMAGE 12 John-Paul Lepers, l’un des initiateurs du projet, souhaite ainsi « ouvrir la porte de la profession de journaliste à ceux qui n’ont pas de réseau professionnel ou qui ne sont pas dans l’excellence scolaire. Aujourd’hui, parmi les journalistes, on ne trouve presque que des « bons élèves » et je pense que la profession de journaliste, plus qu’une autre, a besoin de « mauvais élèves » pour avoir un regard différent. Nous ne prenons pas que des « mauvais élèves » mais je pense qu’il faut avoir des gens d’origines sociales différentes, des gens qui sont en décalage avec cette société, qui sont critiques ». Selon lui, « un caméraman, un monteur, ne vont pas avoir à écrire avec l’orthographe et la grammaire française mais ils peuvent comprendre la grammaire de l’image et du son. En France, la plupart des métiers sélectionnent sur la base de la grammaire et l’orthographe, sauf la musique, le sport et l’humour. Dans les banlieues, il n’y a pas que des gens qui peuvent s’en sortir par le sport, la musique ou l’humour, ces métiers-là ont aussi cette qualité ». VIVRE ENSEMBLE Au delà des acquis techniques, ajoute John-Paul Lepers, « la promesse de « reporters citoyens », c’est d’abord de favoriser l’éclosion de citoyens actifs qui maitrisent les outils modernes de communication qu’on rencontre dans l’audiovisuel ». Plongés dans l’action, ces jeunes, souvent à la recherche de repères, découvrent les règles du « vivre ensemble » que l’école a du mal à leur faire partager car elles y restent trop souvent abstraites. « Ces mêmes règles, qui peuvent être abstraites en théorie, deviennent très concrètes pour le journalisme, assure-t-il. Il y a des règles de respect : on ne filme pas quelqu’un à son insu, on ne diffuse pas son image sans lui demander son avis. Si on veut qu’une personne vous parle, il faut la respecter, lui dire bonjour, lui expliquer ce qu’on fait, la convaincre de s’exprimer. Au plan technique, c’est la même chose, il faut être bien préparé : si vous appuyez sur le bouton de la caméra et qu’il n’y a pas de batterie, ce n’est pas sérieux. Pour le son, le montage, il faut être précis... Toutes ces règles, qui sont contraignantes, sont des règles de vivre ensemble. Elles sont ici appliquées parce qu’elles sont nécessaires et on les apprend parce qu’on en a besoin ». PARTAGE SUR INTERNET L’équipe de la TéléLibre accueille aussi des groupes d’enseignants et intervient, dans un collège de Gennevilliers, à l’occasion de la semaine de la presse à l’école. « C’est l’occasion de donner aux jeunes des clés critiques pour se rendre compte de la manière dont on peut manipuler une image et combien il faut être vigilant pour ne pas se faire abuser », explique John-Paul Lepers. « Eux-mêmes font des images avec leurs téléphones portables. Il est important qu’ils sachent que, si le partage sur internet est une richesse, il y a des règles, celles de la démocratie : respect de la personne, droit à l’image, à la vie privée. Tout le monde, aujourd’hui, peut être médiateur mais il y a des cadres à respecter ». Pierre Frustier SEMAINE DE LA PRESSE À L’ÉCOLE Du 25 au 30 mars aura lieu la 24e semaine de la presse à l’école. Le CLEMI qui organise l’évènement définit ainsi ses ambitions : « aider les élèves, de la maternelle aux classes préparatoires à comprendre le système des médias, à former leur jugement critique, à développer leur gout pour l’actualité et à forger leur identité de citoyen. » Comme le montre ce dossier, le travail avec la presse est aussi l’occasion d’innovation pédagogique, d’un apprentissage par l’action, pourrait-on dire, et de projets interdisciplinaires. Sgen-CFDT - Profession Éducation n° 217, janvier 2013 Le thème retenu cette année est le suivant : « Des images pour informer ». Il peut bien entendu donner lieu à un travail d’analyse sur le statut et le rôle de l’image vis-à-vis du texte qu’elle illustre, ou encore à des exercices de création visuelle, aujourd’hui facilités par les nouveaux outils numériques. En inscrivant sa participation sur le site du CLEMI, il est possible de bénéficier de journaux gratuits, de documents d’accompagnement pédagogique, ou encore d’organiser une rencontre avec des journalistes. Attention cependant, les inscriptions seront closes le 9 février 2013. Mais le travail avec la presse peut aller bien au-delà de la seule semaine où elle est fêtée. Le CLEMI et ses antennes régionales proposent quantité de formations, de ressources multiples, qui peuvent être très utiles à celles et ceux qui souhaitent utiliser la presse comme un levier de réussite éducative.