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1 de Virginie Barreteau Mise en scène Louise Dudek Collaborateur artistique Anthony Thibault Création sonore et jeu Elisa Monteil Création vidéo Boris Carré Création lumière Lila Meynard Scénographie Charlène Dubreton Création à La Loge (Paris) du 13 au 21 décembre 2016 avec le soutien de La Chapelle Saint-Louis (Rouen), du Théâtre des Bains-Douches (Le Havre), de Lilas en Scène et de La Fabrique Éphéméride (Val-de-Reuil) Avec Marie Doreau Antoine Formica Céline Langlois Miglen Mirtchev en alternance avec Xavier Tchili INTRODUCTION Un théâtre traversé d’échos du monde contemporain Tout d’abord c’est l’écriture de Virginie Barreteau, son style sec et implacable où chaque mot est choisi et prend plusieurs sens au fur et à mesure que l’on avance dans la tragédie. C’est cet univers qui flirte avec le fantastique pour échapper au réel trop brut, trop dur. C’est ce mélange très particulier qui donne une pièce qui reste au fond de soi, après sa lecture, qui remue et qui questionne l’organisation de notre société, l’organisation sociale, l’accès à la culture, au savoir. Pas un mot de trop, pas un silence de trop. Et le manque de mots qui mène à la violence, au sang, comme si là où les mots manquent, ce que l’on y trouve, c’est la mort. Ce sont des personnages dont l’humanité est flagrante et dont la trajectoire glissante les emmène là où, bien sûr, on rêverait qu’ils n’aillent pas. Mais la tragédie les y emmène malgré nous et nous les regardons. C’est une histoire qui se dit entre les mots, dans les corps. C’est une histoire de gens qui n’ont pas les mots. Mais qui ont les corps qui crient. La mère étire les mots, les allonge, ils sortent de sa bouche et elle s’en étonnerait presque, elle tente de les retenir mais ne peut pas et c’est en gestes, en violence qu’ils se transforment. La mère qui est toujours là, toujours dans l’appartement, presque comme une ombre. Qui ne bouge que très peu, par peur. Mais qui chantonne. La fille qui parle et parle et n’arrête pas, la fille qui chante à voix haute car elle est la petite dernière, qu’elle comprend tout et sait mieux que les autres la légèreté nécessaire à la vie, mais trop petite, et personne ne veille sur elle. Le frère et la sœur qui se ressemblent, la relation fraternelle amour-fascination-haine, l’un finit les phrases de l’autre, dans les gestes, dans les regards, ils sont pareils. Le frère qui rêve, ne s’intéresse pas aux filles mais à autre chose, le frère qui disparait, qui passe des heures à observer, à rêver. Et au milieu l’absence du père, ou, plutôt, les lettres du père qui disent son absence. Le père qui envoie de l’argent et qui, malgré lui, à cause d’un retard de paiement, est à l’origine de la catastrophe, l’incendie. Louise Dudek « La Centrale fait place à des répliques sèches, taillées à la serpe. [ ... ] L’onirisme cède place à une réalité blafarde. Crue. [ ... ] Glauques, les personnages de Virginie Barreteau ? Leur vie l’est certainement. Mais eux vont, viennent, impuissants. Dans ce monde qui semble fait pour les autres. » Marion Aubert 2 3 RÉSUMÉ Un endroit en France. Un frère et une soeur, une mère massive et un père absent. Et au milieu de tout ça, un endroit mystérieux, une centrale abandonnée. Un lieu qui attire, qui aspire, et dont on ressort transformé, quand on a eu le courage d’y entrer. La Centrale, c’est une tragédie contemporaine aux phrases ciselées, qui parle des oubliés de notre société. C’est aussi un parcours initiatique dont l’univers flirte avec le fantastique. GENÈSE J’ai découvert ce texte lors de ma formation en master mise en scène et dramaturgie à l’université de Poitiers. J’ai eu l’occasion, avec un groupe d’étudiants, de participer en tant que dramaturge et assistante à la mise en scène, à la mise en espace de ce texte au CDN d’Orléans. Le texte avait été selectionné l’année précédente par le comité de lecture du CDN. Depuis, l’envie de le mettre en scène ne m’a pas quittée. SCÉNOGRAPHIE 4 Sur scène, les lieux s’enchaînent et se répètent : de l’appartement au seuil, à la centrale puis au chantier. Le frère et la soeur sont habillés d’une façon similaire, simple. La mère attend, souvent dans la pénombre, clouée sur sa chaise. Les corps des comédiens et le texte, font apparaitre la maison, le seuil. La lumière, la vidéo et le son les accompagnent. L’appartement est presque vide : un tabouret, un panier, peu de choses. La lumière de la fenêtre l’éclaire. La Centrale est un amas de matière qui grossit et qui va contaminer peu à peu l’appartement, avec les allers et venus du fils. Lieu de l’imaginaire et du fantastique, la centrale est matérialisée en vidéo, par une projection au sol et au lointain. C’est lorsque l’imaginaire du garçon s’active que la vidéo se déclenche. Les espaces disparaissent et réapparaissent, c’est un ballet de fantômes, à la fois quotidien et étrange. La lumière sera parfois diffuse et poreuse, sur la centrale, par exemple, laissant place à la vidéo. Et parfois très dessinée, dans la maison ou sur le seuil. Elle sera électricité ou lumière du jour, projecteurs de chantier qui aveuglent ou lumière de la bougie, Nous irons jusqu’à l’entremêlement des espaces, jusqu’à la contamination ultime de la maison et du seuil par la centrale. Récolter des sons et des images in situ et les utiliser pour LA CRÉATION SONORE et pour la CRÉATION VIDÉO 5 Note d’intention création sonore À la lecture du texte de La Centrale, j’ai entendu les grondements de l’usine, les rythmes mécaniques, les respirations humaines et la vivacité des gestes, les voix noyées dans le bruit des machines. Puis le silence. L’absence des humains. Et les fantômes de ce qu’il reste d’une industrie désertée. Les souvenirs rôdent, ce sont des spectres, la centrale est un monstre endormi, une ombre. Le paysage qui la cerne m’apparaît triste et tranquille, à peine quelques oiseaux, quelques voitures au loin, à peine le vent. Le projet sonore pour cette mise en scène n’est pas de reconstituer de façon réaliste la centrale. Mais de travailler sa présence comme un lieu fantastique, à la fois intrigant et effrayant. Le son, dans ses récurrences, dans ses transformations, doit exister comme un lien entre le réel palpable, et un espace plus trouble, celui du personnage du garçon, de ses émotions, de ses fantasmes, de ses souvenirs. Élisa Monteil Récolter des sons et des images in situ et les utiliser pour LA CRÉATION SONORE et pour la CRÉATION VIDÉO 6 // ... le centre est partout, la circonférence nulle part... // J-L. Borges Note d’intention vidéo La Centrale appelle des images géométriques. De quel centre est-il question ? De quoi est-elle entourée ? Peut-être de vide. D’absences en tout cas. L’absence de repères, de père, de perspectives. Elle m’évoque en tout cas un espace un peu achronique, tendu entre la bougie et le charbon de l’ère industrielle et notre modernité nucléaire et mondialisée. La vidéo ne saurait être illustrative. Elle devra chercher à suggérer. Donner puis retirer. Soustraire. Abstraire. De fil en aiguille, elle s’impose liquide, fuyante et abyssale. Le rêve-cauchemar du garçon tend vers l’intra-utérin ou vers les marécages de Stalker. Le mapping vidéo permet d’utiliser l’image de manière inattendue, hors d’un cadre figé. Elle peut ainsi envahir tout le plateau ou bien n’en utiliser qu’une infime partie. Elle peut se révéler sur n’importe quel support. Elle peut être ténue, surprenante et presque imperceptible. Liée intimement à la création sonore, qu’elle contredira ou soutiendra, la vidéo sera une matière à part entière, lumineuse, qui texturera les éléments de l’espace scénique. Elle pourra évoquer un hors champ indistinct autant qu’elle viendra teinter les espaces mentaux des personnages. Concentrée sur le jeune homme, elle en extériorise l’inconscient et devient une représentation de son douloureux parcours initiatique. Boris Carré EXTRAIT DE TEXTE Debouts essouflés face à la Centrale. Fille - C’est ça ! ? Garçon - … Fille - C’est tout.. ? Garçon - … Fille - C’est là que tu viens.. ? Garçon - … Fille - La centrale. Garçon - Oui. Fille - Pourquoi ? Il hausse les épaules. Tu connaissais quelqu’un ? Garçon - Pourquoi ? Fille - Comme elle a fermé. Garçon - C’est pas vrai. Fille - Depuis longtemps. Garçon - C’est pas vrai. Fille - Si. Elle est fermée depuis longtemps. Garçon - Non. Fille - Si ! Un matin les ouvriers sont venus comme d’habitude mais il n’y avait plus rien. C’était vide. Garçon - C’est impossible. Fille - Je l’ai lu dans les journaux. Garçon - Tu les crois ? Elle hausse les épaules. Temps. Tu n’entends pas le bruit des machines ? Elle hausse les épaules. Temps. Il la regarde. La plaque au sol. Tu sens pas comme ça vibre ? Elle fait non de la tête. Il la lâche. Sont assis tous deux. Face à la centrale. Fille - Je te dis qu’elle est vide. Il hausse les épaules. Elle est fermée depuis longtemps. Il hausse les épaules. Tu pouvais pas savoir. Tu entendais. Le vent qui siffle. Une vraie passoire. Ça fait longtemps tu sais. Temps. Il fait non de la tête. Garçon - C’est impossible. Fille - Je l’ai lu. Temps. Il surgit debout avec tous ses membres impuissants il frappe. Le ciel de ses poings. Sa sœur de ses pieds. Il arrête. Semble calmé. Ou se contient. La fille resurgit à nouveau. Assise. Des ecchymoses sur la figure et le corps. 7 Je vais voir. Garçon - Non ! Fille - Seul moyen de savoir. Se lève. Va lentement mais droit à la centrale pendant tout le dialogue qui suit. Jusqu’à y disparaître complètement. Garçon - De quoi je me mêle ? Fille - Tu veux pas me croire ! Garçon - Ça te regarde pas. Fille - Ça nous regarde. Elle est vide. Garçon - N’y va pas. Elle fonctionne ! Fille - Plus. Elle est vide… Garçon - Arrête ! Fille - Tu peux venir avec moi… Garçon - C’est dangereux ! Fille - C’est vide. Garçon - Arrête ! Fille - Quand tu verras tu auras des raisons de frapper. Garçon - Je reste là. Fille - Quand tu verras… Garçon - Arrête ! Fille - Tu veux pas savoir… Garçon - Reviens ! Fille - Quand tu sauras tu auras des raisons de frapper… Garçon - Arrête ! Fille - Je veux voir… Garçon - Mais puisqu’il n’y a plus rien à voir ! Fille - Tu vois tu admets… Garçon - Rien du tout. Reviens ! C’est dangereux ! Fille - Mais puiqu’il n’y a plus rien… Garçon - Elle fonctionne je te dis ! Fille - Elle est vide je te dis… Garçon - Pourquoi j’entends.. ? Fille - Quand tu viendras… Garçon - Elle fonctionne je te dis ! Fille - Dans ta tête… Garçon - Reviens ! Elle a disparu. Reviens ! Oh ! Oh ! Temps. Viens ! Oh ! Il frappe de tous ses membres impuissants la terre et le ciel. Il arrête. Semble calmé. Ou se contient. Reste longtemps à attendre. Face à la centrale. Le jour tombe… L’AUTEURE 8 Virginie Barreteau Virginie Barreteau est comédienne, auteure et metteure en scène. Formée au Conservatoire National de Région de Bordeaux puis à l’Atelier Volant au Théâtre de la Cité à Toulouse, elle joue sous la direction de Jacques Nichet, Jérôme Hankins, Richard Mitou... En tant qu’auteure, elle écrit en 2002 Le Crachoir qu’elle met en scène à Gaillac. Puis Le Geste des endormis ( 1er prix au Concours d’Écriture Dramatique de Guérande ) qu’elle crée trois ans plus tard à Bordeaux pour le festival Prémisses en Scène. Elle travaille régulièrement en tant que comédienne et/ou assistante à la mise en scène avec la Cie Tire pas la Nappe ( Marion Aubert et Marion Guerrero ). En 2006, elle fonde, avec les comédiens Yves Arcaix et Sophie Merceron, le café littéraire L’Ogre à Plumes ( Paris xie ). Éditée chez Quartett, elle écrit une dizaine de pièces. Elle crée Machine au Glob Théâtre à Bordeaux en décembre 2012, avec la Cie La Nageuse au Piano. EXTRAIT D’UN ENTRETIEN / PORTRAIT DE VIRGINIE BARRETEAU DANS LA REVUE AGON, PAR SYLVAIN DIAZ La famille en catastrophe S.D. On va précisément essayer de déterminer ce que raconte ton théâtre. Une question que je me suis posé en préparant l’entretien, c’était de savoir si un motif thématique traversait toutes tes pièces. Il y a un élément constant, c’est celui de la famille, tant celle dont on hérite que celle que l’on choisit, comme le dit Lagarce dans Le Pays lointain ( 1995 ). V.B. Effectivement, il y a toujours une famille — une famille tronquée : il y a toujours la mère et les enfants ; et pas de père, rarement là. Dans La Centrale ( 2005 ), il est absent ; dans Plage ( 2010 ), on n’en parle pas ; dans Hinterland ( 2006 ), les hommes sont absents mais ils sont en train d’arriver. L’autre motif c’est celui de l’enfermement. Mes personnages sont souvent comme emprisonnés, pris au piège de leur condition humaine. Mais ils ont la volonté de s’arracher à une situation, à une communauté, à une maison ... Dans Plage, la Mère et le Fils sont censés trouver le bonheur dans un espace qui lui est dédié, un espace factice, recomposé, mais même là, ils ne peuvent pas rester en place. Il y a l’impuissance aussi, l’empêchement. L’impossibilité d’aller au-delà, de faire un pas, de sortir de soi. Mes personnages vont à la découverte d’eux-mêmes ; ils ne savent pas qu’ils vont devoir faire un pas pour comprendre quelque chose. EXTRAIT D’UN ENTRETIEN / PORTRAIT DE VIRGINIE BARRETEAU DANS LA REVUE AGON, PAR SYLVAIN DIAZ 9 S.D. C’est particulièrement vrai du Fils dans La Centrale confronté à la mort de sa mère et de sa sœur, contraint de quitter le lieu où il vit pour aller retrouver son père. V.B. Oui. Dès le début de la pièce, le fils apparaît fasciné par la centrale qui se trouve près de chez lui, espace protégé, espace interdit. Est-ce qu’il rêve d’un ailleurs ? Est-ce que c’est l’endroit du père? Est-ce qu’il est face à une construction, une architecture qui lui échappe, comme un mystère qu’il veut comprendre ? Il se tient immobile face à cette centrale. Il reste immobile longtemps, avec cette tension, et quand il part retrouver le père, il marche comme s’il n’allait plus s’arrêter ( mais c’était à l’œuvre avant, il fallait un déclencheur ). Dans La Geste des endormis aussi, il y a comme un rite de passage. Dans Hinterland aussi. Cette fois-ci on le met en place, on le cherche, à la manière de somnambules, on tâte pour voir où ça va flancher, s’ouvrir, changer. S.D. Autre motif majeur de ton œuvre, la catastrophe — terme qui, dans la poétique classique, désigne le dénouement. Ton théâtre est traversé de catastrophes qui n’arrivent pas nécessairement au dénouement. V.B. Non souvent, ça commence avec une catastrophe. S.D. C’est vrai dans Hinterland qui s’ouvre sur le malaise de Madeleine. Dans La Centrale, la catastrophe est surtout prégnante à la fin : c’est à ce moment-là qu’on la comprend même si elle est convoquée dès le début, dans une scène de flashback. Le Geste des endormis se referme sur un triple meurtre. Pourquoi cette présence de la catastrophe ? V.B. C’est vrai que dans toutes les pièces il y a des meurtres, des morts, des gens qui s’évanouissent ... Il y a toujours ça : des gens qui tombent ou qui meurent. Il y a toujours un malaise physique. Dans Le Geste ..., la mort est un passage. Les enfants reviennent, ressuscitent dans l’histoire originale ( celle de saint Nicolas ) ; dans la pièce, ils sont là à nouveau comme s’ils se réveillaient, ouvraient les yeux, et chantaient la chanson ( d’origine ) et peut-être n’ont-ils fait que chanter et imaginer cette histoire. Il y a donc une sorte de renversement par lequel on se retrouve comme au début de la pièce, comme si rien n’avait bougé. Il s’agit de petites morts symboliques. Je ne crois pas être dans un théâtre réaliste : ce sont rarement de vraies morts. Elles servent à franchir quelque chose, une étape. Dans La Centrale, la mort de la Mère et de la Sœur permet au Garçon de franchir une étape. S.D. C’est aussi ça qui est surprenant : il y a une surprésence de la catastrophe — qui n’apparaît pas immédiatement : c’est en y repensant qu’elle m’a sauté aux yeux — et une volonté de travailler sur un refus de l’action, avec des personnages qui sont posés là et qui ne se racontent rien. C’est le cas dans Plage notamment, pièce qui est le fruit d’une commande. [...] EXTRAIT D’UN ENTRETIEN / PORTRAIT DE VIRGINIE BARRETEAU DANS LA REVUE AGON, PAR SYLVAIN DIAZ 10 L’individu et son environnement, le théâtre et le monde S.D. Il y a une autre thématique importante dans tes pièces, c’est l’individu et son environnement : le Fils et la centrale dans La Centrale, la fratrie et la forêt dans Le Geste ..., les hommes et la cuvette dans Hinterland. V.B. Écrire du théâtre pour moi, au départ, c’est écrire des voix dans un espace. Il y a donc d’abord un espace et le rapport des voix dans cet espace. Je ne sais pas si c’est lié. Dans mes pièces, il y a en effet un attachement au lieu, à l’environnement, un rapport sensible, et c’est là qu’on rejoint sans doute les Symbolistes. S.D. Dans tes pièces, il y a donc un rapport tendu, ambigu, entre des personnages fermés, repliés sur eux-mêmes — c’est particulièrement vrai dans Plage où la troisième voix pose, en ouverture de la pièce, une dissociation entre le monde et la scène : « Dans cette pièce, autrement appelée “ Plage ”, on préférera mettre de côté les affaires courantes » — et le monde. Seuls certains personnages font le pas et vont à la rencontre du monde, comme dans La Centrale. Aller vers le monde, c’est souvent faire surgir des problématiques contemporaines : le chômage, les délocalisations, etc. Quel rapport entre le théâtre et le monde pour toi ? V.B. À chaque pièce, je me pose cette question-là. Et j’ai toujours l’impression d’être en retard, de ne pas être suffisamment clairvoyante, de manquer de distance. Et puis on ne sait pas toujours comment ça resurgit dans l’écriture mais ça resurgit. Je ne me dis pas : « ah, je vais écrire une pièce sur le chômage », par exemple. Mais en tous les cas, comment parler du monde aujourd’hui, c’est une question évidemment que je me pose. Et pourquoi écrire ça aujourd’hui? Et comment ? Ça n’est pas très confortable, ça peut être aussi très décevant : on peut ne pas réussir, à dépasser une question, à comprendre de quoi on parle, à élucider un problème par la pièce. S.D. Tu n’écris donc pas un théâtre à vocation politique mais traversé d’échos au monde contemporain. V.B. Non, je n’écris pas un théâtre politique. Je n’ai pas la volonté de délivrer un discours, une pensée. Si c’était le cas, je n’écrirais pas du théâtre, je crois. [...] LOUISE DUDEK - Mise en scène 2016 / 2017 11 Maquette de La Rage de Fanchon Tortech, Scène Nationale de Dieppe, septembre 2016 Mise en lecture de Terres Closes, S.Grangeat, juin 2016, MC93 de Bobigny Collaboratrice artistique d’Anthony Thibault sur La loi de la gravité, Espace Intermonde (La Rochelle), La Loge (Paris) création aux francophonies en Limousin en septembre 2016 Collaboratrice artistique de Yan Allegret sur La collecte de rêve, Lilas en scène Participation au comité de lecture Jeunes Textes en Liberté, compagnie La Nuit te soupire 2015 / 2014 Je vais te donner une bonne raison de crier m.e.s Rebecca Chaillon. Assistante à la m.e.s L’Estomac dans la peau m.e.s Rebecca Chaillon Dramaturgie et assistante à la m.e.s Stage AFDAS avec Jean-Yves Ruf, mettre en scène : diriger ou accompagner, TNS 2013 Et je resterai la toute la nuit sans faillir m.e.s L. Dudek et A. Lameda-Waksmann 2012 La Fabuleuse histoire de la jeune fille qui cherchait la mer m.e.s Louise Dudeket Alexis Lameda-Waksmann 2011 Jours souterrains. m.e.s Jacques Vincey. Assistante à la m.e.s L’Entêtement. m.e.s E.Vigier, M. Di Fonzo Bo. Assistante à la m.e.s 2010 La Centrale. Mise en espace CDN d’Orléans. Dramaturgie et assistanat Participation au comité de lecture du CDN d’Orléans Stage avec Elise Vigier et Nanténée Traoré sur Louise, elle est folle ANTHONY THIBAULT - Collaboration artistique Diplômé d’un master professionnel dramaturgie et mise en scène à l’université de Poitiers, et d’un master recherche Etudes théâtrales à l’université de Paris 3 – Sorbonne Nouvelle. 2016 Création de Jeunes textes en liberté, label d’écriture contemporaine 2015 International Community Arts Academy - Berliner Philarmoiker, London Symphony Orchestra et Festival d’Aix en Provence Affabulation de Pasolini, mise en scène de Stanislas Nordey 2014 Atelier classe preparatoire conduit par Stanislas Nordey à La Colline. Assistant de Valérie Dréville, Jean-François Sivadier, Nicolas Bouchaud, Emmanuelle Huynh, Agnès Godard. Kojiki m.e.s Yan Allegret. Assistant m.e.s et dramaturge. Collecte de rêves m.e.s Yan Allegret. Collaborateur artistique. St Ouen. La Réunion. Maison d’arrêt Fleury-Merogis. 2013 Lucia di lammermoor, m.e.s Stanislas Nordey. Assistant m.e.s Par les villages, m.e.s Stanislas Nordey. Festival d’Avignon 2013. Assistant m.e.s 2012 Neiges m.e.s Yan Allegret. Assistant m.e.s 2013 / 2011 Atelier d’ecriture et de jeu à La Colline, théâtre national, assistant dramaturge et assistant m.e.s. de Stanislas Nordey, Leslie Six, et Thierry Parret. 2011 Trois folles journees, m.e.s Sophie Lecarpentier. Assistant m.e.s 2010 Mary mother of Frankenstein m.e.s Claude Schmitz, Le Groupov. Assistant m.e.s, dramaturge. CÉLINE LANGLOIS - Comédienne - La Mère 12 2015 À ce projet personne ne s’opposait – d’après Eschyle, mise en scène et adaptation Alexis Armengol / Théâtre à Cru / Théâtre national de La Colline, Centre Dramatique de Tours 2013 Hiver – de Jon Fosse mise en scène Sophie Langevin, Grand Théâtre de Luxembourg 2012 Platonov, mais… - tournée 2011 Platonov, mais…. - d’après Tchekhov, mise en scène et adaptation Alexis Armengol / Théâtre à Cru, Scènes Nationales de Evry, Blois, Petit Quevilly, Saint-Nazaire. 2010 Les larmes amères de Petra von Kant - de R. W. Fassbinder, mise en scène Yvon Lapous Le Grand T, scène conventionnée de Nantes 2009 Je ne suis jamais allé à Bagdad - de Abel Neves mise en scène de Sophie Langevin Théâtre du Centaure / Luxembourg 2008 Nathan le sage - de Lessing, mise en scène Laurent Hatat - Centres Dramatiques Nationaux de Lille, d’Aubervilliers, de Besançon MARIE DOREAU - Comédienne- La Fille, La Femme Formée au conservatoire du xiiie arr. de Paris puis au studio d’Asnières, CFA des comédiens. 2016 / 2017 2013 / 2014 2012 / 2014 2011 / 2013 2011 / 2012 Fais de ta vie un rêve ! , chorégraphie Célia Chauvière, Cie des Corps Bruts 2010 / 2011 Le Nerf de la guerre, m.e.s Hervé Van Der Meulen L’île des esclaves de Marivaux, m.e.s Chantal Déruaz La Dame de chez maxim de Feydeau, m.e.s Hervé Van Der Meulen 2009 / 2010 La Savetière prodigieuse de Garcia Lorca, m.e.s Nathalie Texier La Caravane, m.e.s Véronique Widock et Elisabetta Barucco 2007 / 2008 2006 / 2009 Le Collier d’Hélène de C. Fréchette, m.e.s Célia Chauvière Je vous demande la route, texte et m.e.s Christine Deroin Ana, chorégraphie Célia Chauvière et Marie Doreau L’Échange de Claudel, m.e.s Grégory Benoit Amerika, suite de Biljana Srbjanovic, m.e.s Christophe Lemaitre Un bon petit diable, d’après la Comtesse de Ségur, m.e.s Yveline Hamon et Jean-Louis Martin-Barbaz La Mouette de Tchekhov, m.e.s Grégory Benoit ANTOINE FORMICA - Comédien - Le Fils 13 Formé à l’ERAC et à la Comédie Française. 2015 Navire Night - m.e.s Armel Veillan Merlin de Tankred Dorst m.e.s Paul Balagué Tout ce que je dis est faux...joie! - m.e.s. Magalie Dupuis et Antoine Formica 2014 La fabuleuse histoire de la jeune fille qui cherchait la mer - m.e.s L. Dudek et A. Lameda 2013 / 2014 2012 / 2013 Norma Jeane m.e.s John Arnold ( Théâtre 13 ) 2011 / 2012 Le malade imaginaire de Molière m.e.s Claude Stratz ( Tournée Officielle en ASIE de la Comédie Française ) Norma Jeane m.e.s John Arnold ( Théâtre des Quartiers d’IVRY et tournée 2012-2014 ) Amphitryon de Molière m.e.s Jacques Vincey ( Comédie Française ) 2010 / 2011 Elève-comédien de la Comédie Française : L’Avare de Molière m.e.s Catherine Hiegel - Les Oiseaux d’Aristophane, m.e.s Alfredo Arias - Les Habits neufs de l’Empereur d’Andersen, m.e.s Jacques Allaire - Un Fil à la patte de Feydeau m.e.s Jérôme Deschamps - L’Opéra de Quat’sous de Brecht m.e.s Laurent Pelly Lecture de textes d’Antonin Artaud m.e.s Jerome Pouly - Peanuts de Fautso Paravidino, m.e.s Marie-Sophie Ferdanne - Pauvre Julien de Jehan Rictus m.e.s Felicien Juttner 2010 Le Journal d’un fou Nikolai Gogol , m.e.s Mikael Teyssié 2008 La Cantatrice chauve Ionesco, m.e.s Alain Terrat.-Joël Collin - La Fémis 2016 Mère Courage et ses enfants de Brecht m.e.s Gerold Schuman La farce de maître Pathelin m.e.s J-M Alloche Quelque chose de commun écriture collective m.e.s Juliette Peytavin MIGLEN MIRTCHEV - Comédien - Le Père Formé au CNSAD de Sofia. Lulu de Frank Wedekind, msc de Thomas Matalou Mère Courage de B. Brecht, msc Jean Boillot Le Roi de la Tour du grand horloge de W.B.Yeats, msc Eram Sobhani Mais n’te promène donc pas toute nue de G.Feydeau, msc Sandrine Lanno AII Rh+ de Nicoletta Esinencu, msc Michèle Harfaut Demain la belle msc Jérôme Savary Le Manteau adaptation et msc Laurent Maklès Café noir pour rose rouge texte et msc Igor Futterer Irma la douce msc Jérôme Savary La dernière nuit de Socrate de Stéphane Tsanev, msc Alexandre Tchobanov La Périchole msc Jérôme Savary Le Jardin des délices texte et msc Jacques Roux American Buffalo de David Mamet, msc Gilbert Tiberghien Oedipe – Oedipe msc Jacques Roux La Mort véridique de Jeanne D’arc de Stéphane Tsanev, msc Gilbert Tiberghien Jeunes Filles seules ... de Enzo Moscatto, msc Arturo Caruso Opera Nostra msc Gilbert Tiberghien La Nuit au cirque et Amphitryon msc François Rancillac La Cerisaie msc Jean-Yves Simon L’éloge de la chose de Jean-Daniel Magnin, msc Norma Guevara La Route des épices msc Claire Benjamin RADIX msc Jean-Michel Bruyère La Taverne du diable msc Claire Benjamin ELISA MONTEIL - La Femme - Création sonore 13 2016 Monstres d’amour, m.e.s. Rébecca Chaillon, exploitation : Théâtre Paris Villette, Emmetrop Bourges, Carreau du Temple Paris, Friche Belle de Mai Marseille… (interprétation) Lecture pour le label Jeunes textes en liberté, texte de G. de Richaud, mise en espace de Rébecca Chaillon (interprétation) Pourvu que ça se passe sans spectateurs (interprétation, création sonore), Cie Dans le Ventre, Mains d’oeuvres (St Ouen), 232 U, Carreau du Temple Performance Cannibales, avec Rébecca Chaillon (interprétation), Festival Transform, Jerk Off, Only Porn, (interprétation) 2015 Rage dedans (32 fois), Cie Dans le Ventre, création théâtrale, festival Brouillage (mise en scène, interprétation, conception sonore) 20112016 20122013 L’estomac dans la peau, Cie Dans le Ventre, théâtre (co-conceptrice sonore, et régie son) 20122016 Je vous aime bien mais je me préfère, Cie Dans le Ventre, théâtre performance (mise en scène, interprétation, conception sonore) Réalisatrice de documentaires sonores pour Arte Radio, Jeff Klak, France culture La Machinajouer, Cie L’Immédiat, spectacle de cirque actuel (présentation et conception sonore) BORIS CARRÉ - Création vidéo 2016 Ruy Blas, m-e-s Malik Rumeau, Scène Nationale de Corbeil-Essonnes, création avril 2016 Les lettres Persanes, m-e-s Guillaume Clayssen, création décembre 2015 + tournée 2015 / 2016 Monstres d’amour, m-e-s Rebecca Chaillon, création Théatre de la Friche (Marseille), nov 2016 + tournée Ô ma méMoire, m-e-s Kévin Keiss, Centre Dramatique National de Caen, création sept 2014 / 2015 AffaBulazione, m-e-s Lucas Bonnifait, Théâtre de Vanves, nov 2014 + tournée L’effet W, m-e-s Laurent Bazin, maquette à l’Ecole nationale de l’Opéra de de Pékin, avril (création 2017) Un Captif amoureux, m-e-s Guillaume Clayssen, Théâtre de l’Etoile du Nord (Paris) + tournée Vous dansez ?, m-e-s Emmanuelle Rigaud, Théâtre de Sevran Monsieur Belleville, m-e-s Thibault Amorfini, Théâtre de Belleville Le rêve d’un homme ridicule, m-e-s Sergueï Ryschenkov, Théâtre des Halles LA COMPAGNIE M42 14 M42 vient de la nécessité de créer, de raconter des histoires, d’en écrire, d’en jouer, d’en mettre en scène, d’en voir et d’en discuter. Au centre de notre travail, il y a l’écriture contemporaine, sous toutes ses formes : pièces ou adaptations de textes, écritures de plateau, pour le jeune et le tout public. Les créations sont issues d’un travail collaboratif, de recherche, nous souhaitons donc avoir le temps de l’expérimentation avec les équipes techniques et artistiques. Recherche esthétique, formelle, dramaturgique, technologique. Recherche au plateau, avec des auteurs et autrices, avec des comédiens et comédiennes, avec des créateurs et créatrices de tous horizons. Voilà ce qui nous intéresse : les chemins multiples qui font notre humanité commune, les miroirs tendus et les prismes à travers lesquels nous pouvons nous entrevoir et interroger notre place, notre manière de faire et de prendre part à un même mouvement. Et grâce à l’acteur et au plateau, nous voulons partager ce qui nous traverse, le remettre constamment en jeu et en commun. C’est également dans cette idée que nous envisageons le théâtre comme un art permettant d’inclure le public dès les prémices de la création, à travers l’action culturelle et la médiation. www.compagniem42.com CALENDRIER Périodes de résidence Du 2 au 7 avril 2016 au Théâtre des Bains-Douches, Le Havre Du 29 février au 10 mars 2016 à La Fabrique Éphéméride, Val-de-Reuil Présentation de maquette Le 10 mars 2016 à La Fabrique Éphéméride à Val-de-Reuil. Une captation de la lecture du 12 juin 2015 à la Chapelle Saint-Louis est disponible sur demande. Présentation de maquette à Lilas en Scène (Les Lilas) le vendredi 20 mai 2016. Représentations 13-14-15-16 & 19-20-21 Décembre 2016 au théâtre de La Loge (Paris, 11e) INFORMATIONS PRATIQUES Administration / production Alice Brun-Caratini [email protected] Artistique Louise Dudek 06 45 51 69 51 [email protected] Siège social 8 rue du Fort-Châtillon 76200 Dieppe SIRET: 527 541 767 00028 Licence d’entrepreneur de spectacles n° 2-1051115 Graphisme & mise en page Alice Saey 15