DOSSIER: Le dépistage parce que c`est important de savoir… On

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DOSSIER: Le dépistage parce que c`est important de savoir… On
1x20, 2x20 ou 3x20 ans, quel que soit votre
âge, informez-vous et protégez-vous !
LeS IST ET LE sida en chiffreS. Trois personnes
infectées par le VIH chaque jour en Belgique.
Test «Connaissez-vous les modes
de transmission du VIH ?»
Comment choisir ses préservatifs : les astuces !
DOSSIER : Le dépistage parce que c’est
important de savoir… On vous explique tout !
Visite au Centre Elisa...
SOMMAIRE
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p ro t E g E s.
Edito. Les adultes, nouvelle cible des campagnes de prévention ................... p. 4
Séropositif, VIH, sida, Késako ?............................................................................ p. 8
Le sida En chiffreS ........................................................................... p. 12
Connaissez-vous les modes de transmission du VIH ? .................... p. 14
DOssier : se protéger en 2012 ................................................................ p. 16
le préservatif, votre ange gardien au 7ème ciel ......................................... p. 18
le dépistage ...................................................................................... p. 24
le safe sex en toutes circonstances ..............................................................p. 28
Que faire si j’ai pris un risque ? ........................................................................p. 30
Vivre avec le VIH ............................................................................................. p. 31
Contacts utiles ..............................................................................p. 33
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édito
Les adultes, nouvelle cible des campagnes de prévention
Depuis très longtemps, les campagnes de prévention du sida visent fortement les jeunes. Avec pour
conséquence que les adultes ont quelque peu été oubliés par les messages de prévention, jusqu’à
laisser planer l’idée qu’ils ne seraient pas concernés par les infections sexuellement transmissibles.
En effet, lorsqu’on les interroge, bon nombre d’entre eux ne pensent pas qu’ils pourraient avoir des
comportements à risque par rapport aux IST/sida. «Les IST, c’est pour les jeunes, non ?» Or, force est
de constater que les adultes présentent aussi des vulnérabilités particulières par rapport aux IST/sida.
D’une part, au niveau épidémiologique, les groupes d’âges les plus représentés pour l’infection par le VIH sont
les 30-39 ans pour les hommes et les 25-34 ans pour les femmes. Au niveau des IST, l’âge moyen des infections
à chlamydia est de 34 ans, alors qu’il est de 41 ans pour la syphilis et de 36 ans pour la gonorrhée. Les groupes
des personnes homosexuelles et des personnes migrantes sont aussi fortement touchés par l’épidémie du VIH en
Belgique et il est donc important de les intégrer aux programmes généralistes de prévention des IST/Sida.
D’autre part, les connaissances des adultes sur le sida sont parfois imparfaites. Beaucoup pensent savoir si
un comportement est risqué, et connaître les modes de transmission du sida et/ou comment s’en protéger. Mais
lorsqu’on leur demande plus de détails, force est de constater que les informations qu’ils ont, sont souvent très
globales. Ceci est confirmé par l’enquête de santé belge par interviews de 2008 qui montre, en effet, que seulement
40% de la population belge reconnaît les 4 contacts proposés comme non contaminant pour le VIH ; et qu’à peine
5% de la population a une connaissance étendue sur la transmission du VIH.
Enfin, les adultes peuvent être confrontés à des vulnérabilités et des moments de fragilités spécifiques, à
différentes périodes de leur vie, qui peuvent parfois engendrer des prises de risques.
Après une rupture par exemple, on peut être mal dans sa peau, et donc pour certains, moins enclin à prendre soin
de soi, ce qui peut se traduire par l’oubli du préservatif lors d’une nouvelle rencontre… renforcé par le sentiment
que le sida, c’est une affaire de jeunes... Parfois, on peut avoir des relations sexuelles avec son ancien(ne) partenaire,
sans préservatif alors que chacun a peut-être eu d’autres aventures... Et comme on était en couple depuis plusieurs
années, on ne s’est jamais senti concerné par les messages de prévention et par l’utilisation du préservatif… Parfois
même, on n’a pas fait de test de dépistage VIH depuis des années…
Quand on est célibataire, et lors de nouvelles rencontres, on ne se protège peut être pas toujours...
Le plaisir, le coup de foudre, l’envie, le fait de se sentir amoureux, de connaître son partenaire, l’alcool, peuvent parfois
faire en sorte qu’on oublie le préservatif... Tout en ayant, parfois, plusieurs partenaires sexuels durant la même période.
Après 30 ans, on n’est pas immunisé contre le sida, mais en parler, c’est prendre le risque que le/la partenaire s’en aille...
Quand on a le sentiment d’avoir rencontré, enfin, un ou une partenaire «pour la vie» avec qui on a envie de
faire un bout de chemin, on a parfois tendance à abandonner le préservatif un peu trop vite... parce qu’on est
amoureux, parce que ça fait si longtemps qu’on ne voulait plus être seul dans la vie,... sans nécessairement avoir
passé ensemble un test de dépistage VIH.
caoutchouc... Pour d‘autres par contre, c’est plus facile d’utiliser le préservatif avec quelqu’un qu’on ne connaît pas...
Quand on a dépassé la cinquantaine et que le préservatif n’a jamais fait partie de sa culture... pourtant il n’y
a pas d’âge pour être contaminé par le VIH.
Il peut aussi arriver, après plusieurs années en couple, que la routine s’installe et que les hasards de la vie conduisent
à des relations extraconjugales, lors desquelles le préservatif peut être oublié vu l’intensité du moment.
Ceci conduit à faire courir un risque à la personne avec qui on est en couple, le stress peut alors devenir très difficile
à surmonter.
On peut aussi, pour diverses raisons, fréquenter des clubs libertins ou encore pratiquer l’échangisme. Ce sont
aussi des occasions où des prises de risques peuvent avoir lieu...
Mais aussi... un deuil, la perte d’un emploi, les problèmes financiers peuvent avoir un impact sur l’estime de soi,
et il y a un risque de sombrer dans la dépression... Autant de freins pour prendre soin de sa santé et pour adopter
un comportement préventif adéquat.
Connaître son statut sérologique permet aussi de savoir si l’on est infecté par le virus VIH ou pas et de mieux
prendre soin de soi et adopter un comportement préventif adéquat. Trop de personnes aujourd’hui, en Belgique,
ne connaissent pas leur statut sérologique et sont peut-être infectées sans le savoir...
Ces constats montrent que, même quand on est plus âgé, on peut aussi être vulnérable et malheureusement, les
IST et le sida pourraient venir chambouler les projets d’avenir... Il faut donc répéter qu’il est important
de se protéger et de se faire dépister quel que soit son âge.
C’est pourquoi, la Plate-Forme Prévention Sida propose aux adultes une nouvelle campagne de prévention «C’est
où, avec qui et comme vous voulez, mais toujours protégés. Sida & IST. Utilisez un
préservatif et faites-vous dépister».
Celle-ci invite les adultes à se protéger en toutes circonstances, que la relation ait lieu… sur un parking,
à l’hôtel, dans la nature, ou dans l’ascenseur, dans les toilettes, sur une aire d’autoroute, dans un parc, une backroom, un club ou tout simplement dans un lit, sous la douche, au sauna, avec ou sans rendez-vous, tarifée ou pas,
amoureux ou pas,…
Se protéger et se faire dépister sont essentiels pour éviter au mieux une infection au VIH et/ou aux IST. C’est le
message de la Plate-Forme Prévention Sida auprès des adultes à travers cette campagne de prévention.
Thierry Martin
Directeur de la Plate-Forme Prévention Sida
Lors de relations sexuelles d’un soir, comme on n’a pas de préservatif sur soi, qu’on est convaincu qu’on n’est
pas contaminé, et que le/la partenaire a l’air en bonne santé, on ne va pas se compliquer la vie avec un bout de
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«Après 15 ans de mariage avec Eric, on s, est séparé, on ne s, entendait
plus... Il m’a fallu beaucoup de temps avant d’aller de nouveau vers les
hommes, et je suis restée seule pendant de longues années. Quand j, ai
rencontré Philippe, et qu, on a fait l’amour, je n’ai pas pensé un seul
,
instant au VIH. J avais pensé à reprendre un moyen de contraception,
mais je n, ai pas pensé aux maladies... Depuis le temps... Et puis j, ai
toujours pensé que le préservatif est une histoire de jeunes...»
Monique
Monique, 44 ans, célibataire, divorcée
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Marc, séropositif de
puis 6 ans.
«Je fais partie de la génération pour qui le sida a toujours existé,
et même si je pense n, avoir jamais vraiment eu de comportement
dit ˮ à risqueˮ, cette maladie n’en reste pas moins quelque chose
d, angoissant pour moi. Je sors d, une relation de plus de dix ans et
cette peur s’est encore accentuée à cette occasion : et si mon ex
partenaire n, avait pas été fidèle ? Le cas échéant, s, est-il protégé ?
Il faut que je lui en parle…»
Sophie, 35 ans
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Quels sont les signes de la séropositivité ?
Les premières semaines
Séropositif, VIH,
sida, kesako ?
Beaucoup de confusion existe autour de ces termes pourtant bien connus… alors
pour commencer, nous vous proposons de faire la lumière sur ce jargon !
Le sida ou Syndrome de l’Immuno-Déficience Acquise est une maladie qui s’attaque
au système immunitaire. Elle est provoquée par le virus VIH (Virus de l’ImmunoDéficience Humaine). Notre système immunitaire nous protège contre les attaques
extérieures (virus, bactéries,…). Il agit comme un bouclier contre les agressions dont
notre corps peut faire l’objet. Le VIH attaque le système immunitaire et l’affaiblit
progressivement.
être séropositif
être séropositif signifie que l’on est infecté par le virus, qu’il est rentré dans l’organisme et qu’il a
commencé à se multiplier. Une fois que l’on est séropositif, on le reste à vie sans pour autant présenter
de symptômes (signes de la maladie).
Quelques semaines après la contamination par le VIH, la personne séropositive peut ressentir des symptômes faisant
penser à une grippe : fièvre, douleurs musculaires, fatigue, ganglions, éruption cutanée ou diarrhées. Après une ou deux
semaines, ces symptômes finissent par disparaître. Cependant, le virus, lui, est toujours présent.
Phase sans symptômes
Passée cette première phase, le virus se multiplie partout dans l’organisme. Mais aucun signe extérieur n’apparaît. Cette phase
peut durer de quelques mois à plusieurs années. Pourtant, le virus continue à détruire progressivement le système immunitaire.
«A ve c m o n ex copa in ,
j’étais très amoureux, je ne
mettais pas de préservatif.
L à, j , a i fa it un e g ra ve
erreur. J, ai eu des petits
boutons, des plaques,
j, ai pensé que c, était une
allergie. Une amie m, a dit
qu, elle allait faire une
prise de sang. Je lui ai
dit que moi aussi ça
o
é
t
Mat
faisait deux ans que j, en
avais plus fait, je sentais qu, il y avait
quelque chose qui n, allait pas. J, étais fatigué,
je me suis dit que je devais faire la prise de
sang chez un médecin. Je sentais que j, allais
avoir une mauvaise nouvelle et cela s, est
confirmé malheureusement.» Mattéo, 28 ans
«Oui mais... Quand même : vous vivez en permanence
avec le sentiment de sortir d’une mauvaise grippe...
La fatigue devient votre compagne... Passé 17 ou 18 heures,
le “régime” baisse... Alors plus aussi performant... Comment
expliquer cela à son employeur? Vous vous faites amputer,
vous n’avez pas besoin de justifier à votre médecin ou à
votre employeur que vous devez tout réapprendre: votre
nouveau corps, nouer des liens sociaux, se refaire des amis,
réapprendre à vivre avec, à croire en l’amour avec votre
jambe en moins. Pour tout le monde c’est évident: ça se
voit tellement que vous êtes en chaise roulante! Mais là,
on ne voit rien. Si, que vous êtes un peu trop souvent
“ailleurs”... Que vous n’êtes plus très “rentable”... Que l’on ne
peut plus “compter” sur vous, parce que un jour ça va, un
jour ça va pas... Que vous promettez, mais qu’il vous arrive
maintenant de ne plus tenir vos engagements... Parce que
vous ne pouvez pas, vous ne pouvez plus. Enfin, pas ce jour là.
Soudain, vous apprenez la différence entre deux verbes,
différence qui vous échappait jusqu’à présent totalement,
jusqu’à les intervertir fréquemment : Vouloir et Pouvoir.»
Dominick, 47 ans, a appris sa séropositivité il y a 2 ans.
être séronégatif
être séronégatif signifie que le VIH n’est pas présent dans le corps. Pour le savoir, il y a lieu de
faire un test de dépistage tenant compte des délais nécessaires pour qu’il soit fiable à 100%. Ce délai
est de trois mois avec les tests classiques (dits de 3ème génération) ainsi que pour les tests rapides.
Ce délai est réduit avec les nouveaux tests (dits tests de 4ème génération) qui permettent de détecter
la présence du virus après 4 à 6 semaines avec un haut degré de certitude.
Voir p.24 – Dossier dépistage.
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Avoir le sida
Au fil des années, le virus se multiplie et affaiblit
progressivement le système immunitaire en atteignant
les chefs d’orchestre de l’immunité que sont les cellules
CD4 ou T4. Lorsque le corps ne peut plus combattre
efficacement les agressions extérieures, des maladies
opportunistes (des infections ou des cancers) se
déclarent. C’est ce qu’on appelle le stade sida.
Les traitements
Les traitements (appelés trithérapies car ils combinent
plusieurs médicaments) ont pour effet d’empêcher ou de
retarder l’apparition du stade sida, d’éviter les maladies
opportunistes en bloquant la multiplication du virus et
en restaurant le système immunitaire. Ces traitements
entraînent donc une augmentation de l’espérance de vie
des personnes séropositives.
ré,
«Le sida s’est donc décla
monies.»
et j’ai fait plusieurs pneu
Sylvie
«Certaines personnes séropositives rencontrent des
difficultés à prendre leur traitement régulièrement
car cela leurs rappellent tous les jours qu’elles sont
malades. D’autres, au contraire, n’ont trouvé un
certain apaisement qu’après avoir commencé
le traitement car elles prennent une part active
dans la lutte contre la maladie. Que l’on soit sous
traitement ou pas, des contrôles sanguins sont
nécessaires régulièrement.»
Comment se transmettent les IST ?
Les IST peuvent se transmettre lors des rapports sexuels
avec un(e) partenaire contaminé(e), et cela, qu’il y ait ou
non pénétration. Certaines IST se transmettent aussi par
les caresses sexuelles (herpès ou condylome), par le
baiser (hépatite B) ou encore par le contact avec la peau
(en cas de syphilis avec éruption). Mais, pour la plupart,
les IST ne se transmettent pas par les gestes de la
vie quotidienne.
Enfin, les IST augmentent considérablement le risque
de contamination par le VIH/sida, et vice versa.
Chéril Adant, CETIM (Centre d’étude et de traitement
de l’immunodéficience).
«Le lendemain du jour où j, ai appris ma séropositivité,
j, ai fait encore une prise de sang et on m, a annoncé
après une semaine que j, avais une syphilis à un stade
très grave. Si je n, étais pas rentré à l, hôpital, j, aurais pu
être paralysé. En deux ans, j, ai eu le sida et la syphilis.»
Et les autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ?
Le VIH se transmet notamment par voie sexuelle, mais d’autres maladies aussi. On les appelle les infections sexuellement
transmissibles (IST) : elles sont contagieuses et se propagent essentiellement par voie sexuelle. Elles sont dues à des
agents infectieux : bactéries, virus, parasites.
Mattéo
Mattéo, 28 ans
Outre le sida, les plus répandues sont la syphilis, la blennorragie (gonococcie ou chaude-pisse), les infections à chlamydia,
l’herpès génital, les hépatites B et C, les mycoses, les trichomonases, les condylomes et le virus du cancer du col de
l’utérus lié aux virus HPV.
Comment se protéger ?
Dès qu’une personne est infectée, elle peut être contaminante, même en l’absence de tout symptôme. En cas de doute
ou après avoir pris un risque (rapport sexuel sans préservatif), il convient de consulter un médecin. L’hygiène génitale
ne suffit pas pour se protéger des IST. Le préservatif est un bon moyen de prévention mais ce n’est parfois pas suffisant
(voir p.11). La fidélité et la stabilité dans le couple est aussi un bon moyen de prévention si aucun des deux partenaires
n’est porteur d’une IST.
Quels sont les symptômes ?
Des pertes vaginales inhabituelles, des écoulements
génitaux et /ou anaux, des odeurs, des boutons, des
sensations de brûlure, des douleurs durant les rapports
sexuels, des démangeaisons ou des lésions dans la
région génitale et/ou anale sont les symptômes les plus
courants. Mais il arrive aussi souvent que l’on soit porteur
d’une infection sans avoir de symptômes, on peut donc
transmettre une IST sans le savoir.
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La plupart des IST sont faciles à soigner. Le traitement
doit commencer suffisamment tôt car un traitement
tardif peut avoir des conséquences très graves : stérilité,
infections transmises au nouveau-né, bébé mort-né,
affections nerveuses, cancers et parfois même la mort.
Tout symptôme justifie donc la consultation rapide d’un
médecin.
Le meilleur moyen est d’utiliser un préser vatif
(accompagné, si nécessaire, d’un lubrifiant à base d’eau ou
de silicone). Cependant, le préservatif ne suffit pas toujours
à se protéger contre toutes les IST, car certaines peuvent
aussi se transmettre par le sang, la salive…
Les
IST
(infections
sexuellement
transmissibles)
› Pour plus d’informations sur
les IST, nous vous invitons
à consulter le site de la
Plate-Forme Prévention Sida :
www.preventionsida.org ou
à commander la brochure
«Les IST».
Il est très important de savoir qu’il existe un vaccin contre
l’hépatite B et contre l’HPV (Human Papilloma Virus,
responsable de 70% des cancers du col de l’utérus).
Le vaccin contre l’hépatite B est repris dans le calendrier
vaccinal des nourrissons et des enfants. Le vaccin contre
le papillomavirus est recommandé chez les jeunes filles
avant leur première relation sexuelle et, en Belgique,
il est remboursé chez les filles qui lors de la première
administration ont atteint l’âge de 12 ans mais pas encore
l’âge de 19 ans. Par contre, il n’existe pas de vaccin
contre le sida.
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Le sida en chiffres
Dans le monde...
34 millions de
personnes vivent avec le VIH.
En 2010,
Depuis le début de l’épidémie, environ
30 millions de personnes
sont décédées à cause du sida.
En Belgique...
Rencontre avec le docteur André Sasse, de l’Institut Scientifique de Santé Publique.
«Avec 1.196 nouveaux cas diagnostiqués en Belgique, le nombre de contaminations par le VIH a atteint en 2010 le
niveau le plus élevé depuis le début de l’épidémie. Quant au nombre de diagnostics d’infections sexuellement
transmissibles (IST), il se maintient à un niveau élevé. Des chiffres qui confirment l’évolution des dernières années :
on se protège moins lors des rapports sexuels.
Sur l’ensemble des nouveaux cas de contamination par le VIH diagnostiqués en Belgique en 2010, on constate une
confirmation de la proportion élevée d’homo/bisexuels masculins. Elle est égale à 45,6% (contre 23,6% en
2002), ce qui est disproportionné si l’on considère la taille de ce groupe par rapport à l’ensemble de la population
en Belgique. Ceci dit, avec 49,5%, la transmission par contacts hétérosexuels reste le premier mode de
contamination en Belgique. On constate aussi que les personnes migrantes, en provenance de pays où l’épidémie
est importante, sont particulièrement touchées par le VIH.
Mais le VIH/sida et les IST nous concernent tous : hommes ou femmes, jeunes et moins jeunes, homo, bi ou
hétérosexuel/les, belges ou étrangers. Il faut donc continuer à mettre l’accent sur l’information, la prévention à
l’égard de la contamination par le VIH et les IST et sur le dépistage précoce de l’infection.
Les autres voies de transmission du VIH, bien que toujours existantes, sont en diminution. L’utilisation de drogues en
injection intraveineuse est rapportée par moins de 2% des personnes diagnostiquées récemment ; cette proportion
avoisinait les 8% en début d’épidémie.» Dr. André Sasse, Institut Scientifique de Santé Publique.
Nouveaux diagnostics VIH/année en Belgique (1985-2010)
En 2010, 1.196
800
600
400
503
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1998
1997
1996
1995
1994
1993
1992
1991
1990
1989
1988
Et les IST ?
1987
200
0
› 6 0% des laboratoires de microbiologie de la Belgique ont diagnostiqué 4.687 cas d’IST (dont 3.314 cas
952
1.000
1986
Depuis le début de l’épidémie et ce jusqu’à fin
2010, 24.646 personnes ont été reconnues
infectées par le VIH en Belgique et 4.130
d’entre elles ont été diagnostiquées malades du
sida. Parmi celles-ci, 1.942 sont décédées.
1196
1.200
1985
depuis l’apparition de l’épidémie en Belgique.
1.400
Nombre de nouveaux diagnostics VIH
nouveaux cas de conta­
mination au VIH ont été diagnostiqués.
Ce qui fait une moyenne de 3 nouvelles
infections par jour ! Ce chiffre est le plus élevé
Répartition par sexe et âge des personnes infectées diagnostiquées (2008-2010)
de Chlamydia, 872 cas de Gonorrhée et 501 cas de syphilis).
d’augmentation du nombre de cas se confirme en 2011, avec 3.762 cas. Le groupe le plus touché se
compose de jeunes femmes entre 15 et 25 ans.
› L a syphilis est diagnostiquée chez des hommes dans 79% des cas(1) ; presque tous ont une orientation
homo/bisexuelle(2).
› L a plupart des cas de gonorrhée ont été diagnostiqués chez des hommes (82,4%)(1). Il s’agit principalement
d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes(2).
Sources du nombre des enregistrements : Labo vigie
Sources sur le comportement : Réseau sentinelle des cliniciens
Ref : intro de https://www.wiv-isp.be/Documents/RapportAnnuel%20IST2010.pdf
(1)
(2)
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Groupe d’âge
› L ’infection à la chlamydia est l’IST la plus fréquemment diagnostiquée et la tendance épidémiologique
60
55-59
50-54
45-49
40-44
35-39
30-34
25-29
20-24
15-19
10-14
5-9
0-4
Hommes N=2274
Femmes N=1117
500 400 300 200 100 0 100 200 300 400 500
Nombre d’infectés - VIH confirmés
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Connaissez-vous les modes
de transmission du VIH ?
Les idées reçues
«Contrairement à une idée répandue, la piqûre
1 - Je risque d’être infecté par le VIH lorsque j’embrasse
(french kiss) une personne séropositive. VRAI - FAUX
2 - Je ne prends aucun risque de transmission du VIH
lorsqu’avec mon/ma partenaire nous pratiquons le coït
interrompu (s’arrêter avant l’éjaculation). VRAI - FAUX
3 - L a pénétration vaginale est plus contaminante
que la pénétration anale. VRAI - FAUX
4 - En Belgique, un couple dont l’un des deux
partenaires est séropositif donnera nécessairement
naissance à un enfant séropositif. VRAI - FAUX
5 - Je peux être infecté par le VIH si je reçois du sperme
d’une personne séropositive dans l’œil. VRAI - FAUX
réponses
Où se trouve le VIH ?
Comment se transmet le VIH ?
Chez une personne séropositive, le virus est présent dans
l’ensemble des sécrétions corporelles. Mais seuls cinq de
ces liquides biologiques sont susceptibles de contenir
suffisamment de virus pour permettre une transmission :
le sang, le sperme, le liquide pré-éjaculatoire chez
l’homme, les secrétions vaginales chez la femme et le
lait maternel. Pour qu’il y ait transmission du VIH, il faut
la présence à la fois d’une porte d’entrée, d’une porte de
sortie et d’un véhicule pour le VIH (un liquide contaminant).
Cependant, un contact direct de muqueuse à muqueuse
peut suffire pour transmettre le VIH. Les portes d’entrée
et de sortie sont des muqueuses du vagin ou du col de
l’utérus, le méat (l’ouverture du pénis), les muqueuses
anales, rectales, buccales, nasales ou des yeux, mais aussi
toute plaie ouverte. La peau saine, étant imperméable,
offre une excellente protection contre le VIH.
Concrètement, la contamination d’une autre personne peut
se faire uniquement par trois voies !
accidentelle avec une seringue qui traîne dans un
parc ou sur un siège de cinéma ne constitue pas un
1 - FAUX , car la salive n’est pas un liquide biologique
risque de transmission du VIH en raison de la survie
contaminant. Par contre, si un partenaire séropositif
saigne de la bouche et que celui qui l’embrasse
à une blessure en bouche, il y a un risque.
2 - FAUX , car il y a une porte de sortie et une porte
d’entrée (pénis et vagin ou anus) pour le virus,
ainsi qu’un liquide porteur du VIH qui passe de
l’un à l’autre, à savoir, le liquide pré-éjaculatoire.
Néanmoins, le risque est plus faible que lors d’une
pénétration vu que le liquide pré-éjaculatoire
est moins contaminant que le sperme.
3 - FAUX , car les muqueuses de l’anus sont
plus fragiles.
4 - FAUX , lorsque l’infection est connue, que la
mère bénéficie d’un traitement antirétroviral
et qu’elle n’allaite pas son enfant, le risque de
transmission se situe en dessous de 1%.
5 - VRAI , car le sperme est un liquide
contaminant et l’œil est une muqueuse et
donc une porte d’entrée pour le virus.
brève du virus dans le milieu extérieur (à l’air libre le
virus meurt en quelques minutes), mais également en
raison du bref temps de coagulation du sang. Le virus,
ne peut pas non plus être transmis par un moustique
car il ne survit pas dans les glandes salivaires de
celui-ci.
Le virus ne se transmet pas dans les situations
quotidiennes suivantes : cotoyer une personne
séropositive, partager son repas, sa vaisselle, son
linge, utiliser sa toilette ou sa salle de bains.
Enfin, il n’y pas non plus de contamination par
la salive, les baisers, les caresses non sexuelles, la
masturbation, les larmes et la sueur.»
Dr. J-C Goffard,
Centre de référence sida de l’hôpital Erasme.
14 Safe Sex Mag
Scores
Vous avez entre 0 et 2 bonnes réponses
› Aïe, les modes de transmission ne sont pas votre
fort ! Nous vous conseillons de les réviser un peu
car une bonne protection contre l’infection au VIH
commence par une bonne connaissance des modes
de transmission. En effet, comment puis-je savoir
quand et comment me protéger si je ne sais pas
à partir de quel moment je prends un risque ?
1. Les rapports sexuels
- à haut risque : les rapports sexuels avec pénétration
vaginale et/ou anale sans préservatif, même si l’on se
retire avant l’éjaculation. Le risque est considérablement
augmenté s’il y a présence de sang (provenant de lésions
ou des règles). Bien que tous les rapports sexuels avec une
personne infectée n’entraînent pas une contamination, il
existe des cas où des personnes ont été contaminées à la
suite d’un unique rapport sexuel.
- à moindre risque : la fellation (contact bouche-pénis), avec
un risque plus élevé quand il y a du liquide pré-éjaculatoire
ou sperme dans la bouche du partenaire.
- à très faible risque : le cunnilingus (contact bouche-vagin)
et l’anulingus (contact bouche-anus). Le risque est fortement
augmenté pendant les règles ou en cas de lésions.
2. Le contact sanguin
- Partage de seringues et/ou autre matériel d’injection par
voie intraveineuse (coton, cuillère, garrot, ...)
- Du sang contaminé sur une peau blessée.
Le VIH est un virus très fragile quand il se retrouve à l’air libre. Celui-ci
meurt en effet après quelques minutes, une fois sorti de l’organisme !
Du sang se trouvant dans une seringue n’est pas à l’air libre !
3. La grossesse, l’accouchement, l’allaitement
Vous avez entre 3 et 4 bonnes réponses
Il y a risque de contamination entre la mère infectée par le VIH et
son enfant durant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement.
› Pas mal, vous avez une connaissance des modes de
transmission bonne mais partielle. Continuez de vous
informer, vous serez ainsi paré en toutes circonstances.
«Un traitement antiviral doit être administré à la femme enceinte
pendant la grossesse, au moment de l’accouchement et au nourrisson.
Lorsqu’il est bien conduit, le risque de transmission est proche de 0 %».
Anne-Françoise Gennotte, médecin au CETIM
Vous avez 5 bonnes réponses
› Bravo, les modes de transmission du VIH n’ont plus
aucun secret pour vous. N’hésitez pas à partager
votre savoir avec vos partenaires, amis, famille, etc.
Cela ne pourra que leur être utile et qui sait,
peut-être sauver des vies !
de transmission du VIH
Primo-infection = risque important
VIH (la
suivent l’infection au
Dans les premières semaines qui
tité de virus dans le sang et
période de «primo-infection»), la quan
élevée : on est donc fortement
le sperme (la charge virale) est très
ositivité le plus tôt possible
contaminant. Connaître sa sérop
ents pour ne pas contaminer
permet d’adapter ses comportem
séropositif sur trois ne sait pas
l’autre. Mais aujourd’hui, encore un
fections avec d’autres IST/
qu’il est infecté. Les infections ou co-in
le niveau de la charge virale.
hépatites peuvent modifier également
Safe Sex Mag 15
important d’en parler avec son
Si l’un des partenaires est séropositif, il est
ntion la plus adéquate, en
préve
la
ager
envis
pour
liste
médecin spécia
antirétroviral ou non, d’une
ment
traite
fonction notamment de la prise d’un
d’autres IST, du fait d’être
nce
prése
la
de
non,
ou
le
ectab
charge virale indét
abandon du préservatif
uel
évent
d’un
en couple ouvert ou pas. La décision
re éclairée, par les
maniè
de
un,
comm
en
prise
être
devra
e
au sein du coupl
deux partenaires, avec le médecin.
1. Le traitement antirétroviral, un outil de prévention ? En 2008, une équipe de médecins suisses affirmait que,
sous certaines conditions, le traitement bien suivi réduisait fortement le risque de transmission du VIH. Cette affirmation a suscité
beaucoup de débats. Aujourd’hui, il y a un consensus à ce sujet. Pour que le risque de transmission soit effectivement réduit de
manière significative, il faut :
- que la personne séropositive prenne correctement son traitement ;
- que sa charge virale soit indétectable depuis au moins 6 mois ;
- qu’elle n’ait pas d’IST.
Ces trois conditions ne peuvent être certaines que dans le cadre d’un couple stable sans partenaires occasionnels. Lorsqu’elles sont
remplies, le niveau de protection est proche de celui assuré par le préservatif. Ainsi, à côté du préservatif (féminin ou masculin), le
traitement est désormais aussi considéré comme un outil de prévention. Ces outils peuvent se combiner en fonction des besoins
des personnes et des couples. Il est recommandé d’en parler en couple avec son médecin spécialiste du VIH afin d’adopter la
prévention qui répond le mieux à vos besoins et qui vous assure un maximum de protection, en toute connaissance de cause.
2. L’utilisation d’un vaccin quand il existe. C’est le cas pour l’hépatite B et l’HPV (Human Papilloma Virus) qui peut
provoquer le cancer du col de l’utérus. Ce dernier est remboursé chez les jeunes filles avant leur premier rapport sexuel. Votre
médecin pourrait vous le proposer en dehors de cette indication. Pour rappel, il n’existe pas de vaccin contre le VIH/sida !
3. Le traitement post exposition (TPE). (voir p.30) Il tente d’empêcher une éventuelle contamination après une
prise de risque.
4. La circoncision. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a établi, il y a plusieurs années déjà, le rôle que jouait la
circoncision dans la prévention du sida. Toutefois, ce n’est pas une protection totale et les hommes circoncis peuvent tout de
même contracter l’infection. Des études ont montré qu’elle réduit de 60% le risque de transmission du VIH, entre l’homme et à
la femme. La circoncision ne remplace pas les autres méthodes connues de prévention. Elle peut être considérée comme faisant
partie d’une stratégie de prévention complète qui inclue toujours le préservatif.
Qu’en est-il du traitement préventif pris par les
personnes séronégatives ?
DOSSIER
Se protéger en 2012
Depuis plusieurs années, les avancées thérapeutiques en matière de traitement
de l’infection par le VIH ont été importantes et invitent à une adaptation des
stratégies de prévention. Il s’agit de combiner tous les moyens de prévention
disponibles pour renverser la tendance de l’épidémie et donner à chacun plus
de moyens de prévenir la transmission du virus.
Concrètement, à côté de l’utilisation du préservatif, masculin ou féminin, d’autres stratégies de
prévention et de réduction des risques se sont imposées. Certaines nécessitent de connaître son
statut sérologique pour être efficaces. Une bonne raison pour se faire dépister régulièrement ! Citons :
le traitement antirétroviral, l’utilisation d’un vaccin, le traitement post exposition, la circoncision.
16 Safe Sex Mag
Depuis peu, une nouvelle idée a vu le jour : celle que les traitements
antirétroviraux puissent être utilisés de manière préventive par une
personne séronégative afin de tenter d’éviter sa contamination par le
VIH. Concrètement, la personne non infectée prendrait un traitement
afin d’éviter que son/sa partenaire séropositif/ve ne l’infecte lors de
relations sexuelles sans préservatif. C’est une nouvelle stratégie de
prévention qui, à priori, est réservé à des publics dit prioritaires. L’agence
américaine a autorisé la vente de ces médicaments en juillet 2012. Même
si la nécessité d’une telle stratégie de prévention n’est plus à
démontrer, la Prep soulève de nombreux débats et la validation
officielle par les autorités compétentes belge tarde : il n’est donc
pas possible, chez nous, de bénéficier de ce système qui permettrait aux
personnes séronégatives fortement exposées au VIH de bénéficier d’une
Prep de manière encadrée. Une des craintes exprimées par les autorités
compétentes est la compensation des risques, en clair un abandon massif
de l’utilisation du préservatif et une augmentation du nombre
de partenaires sexuels. Soyons clairs : rien de tout cela n’a jamais été
observé, ni dans les essais, ni dans les premiers projets pilotes aux EtatsUnis. Néanmoins, à l’heure actuelle, des recherches sont toujours en cours
mais elles ne pourront apporter de réponse avant quelques années. Au
regard de la dynamique de l’épidémie du VIH/sida, il serait inacceptable
de retarder l’accès à un outil de l’arsenal préventif. C’est pourquoi, il
serait utile d’interpeller les autorités de santé pour la mise en place d’un
accès précoce à la Prep au sein d’un dispositif cohérent de prévention
combinée. Aujourd’hui, les dernières données disponibles montrent
que cette stratégie est efficace à plus de 90% si le médicament est
pris correctement. Au-delà du coût de cette piste (plusieurs centaines
d’euros), des éventuels effets secondaires que provoquerait la prise de ces
traitements, les autorités médicales recommandent, qu’en cas d’utilisation
de la Prep, celle-ci soit réalisée en combinaison avec l’utilisation du
préservatif. Mais aujourd’hui, il est clairement reconnu que les stratégies
de prévention doivent obligatoirement être diversifiées, c’est-à-dire offrir
plusieurs outils pour répondre aux besoins préventifs des personnes.
Parmi ces outils, le préservatif bien sûr, qui reste la base de la prévention,
mais aussi le dépistage, l’accompagnement en réduction des risques,
les traitement des personnes vivant avec le VIH, dit TASP (treatment as
prevention), le TPE (Traitement Post Exposition), et maintenant la Prep.
Aux personnes ensuite de piocher dans cette boite à outils celui ou ceux
qui leur conviendront le mieux à un moment donné, avec un partenaire
donné, afin d’optimiser leur capacité à se protéger. Ce choix devrait en
tout cas être discuté avec son médecin spécialiste.
Pour rappel, pour que certaines de ces stratégies de prévention fonctionnent, il faut connaître son statut
sérologique. Dépistez-vous régulièrement ! En connaissant si l’on est infecté par le VIH, on peut avoir un suivi médical
efficace, éviter des complications au niveau de sa santé mais aussi faire ce qu’il faut pour éviter de contaminer
d’autres personnes. Connaître sa séropositivité le plus tôt possible permet d’adapter ses comportements. En cas
de prise de risque ou de doute, le dépistage permet de réduire les risques de transmission du VIH et des IST.
Ces différents types de stratégies de prévention, que l’on appelle prévention combinée, permettent à chacun
de choisir la ou les manières de se protéger en fonction de sa situation personnelle. Néanmoins, rappelons
quand même que le préservatif et le dépistage restent le socle de la prévention du VIH et des autres IST.
Safe Sex Mag 17
Le Préservatif
Votre ange gardien au 7ème ciel !
L VE
PARLER du préservatif et du dépistage avec
son/sa/ses partenaires permet souvent d’y
voir plus clair et d’adapter son comportement.
› Le préservatif reste un moyen efficace pour se protéger du VIH et des principales
IST lors de relations sexuelles. Cependant, dans bien des cas, on trouvera toujours
un prétexte, une excuse pour ne pas l’utiliser… «ça me fait débander», «ça casse
l’ambiance», «Je ne l’utilise plus depuis bien longtemps, c’est pour les jeunes ça !»,
«Je ne veux pas mettre de barrière entre moi et la personne que j’aime», «Le sida,
c’est pas pour moi et en plus je ne pense pas être infecté par le VIH», «Je lui fais
confiance, même si je ne le connais pas bien», «Je suis en bonne santé». Pourtant,
il peut suffire d’une fois pour être infecté par le VIH ou une IST !
Le préservatif masculin
Il est le plus connu et le plus utilisé. L’évolution
des technologies a permis de le rendre de
plus en plus attractif. Dorénavant, il est nervuré,
1
phosphorescent, avec gel chauffant, de petite taille, XXL,
très résistant, ou encore ultrafin… Ces technologies ont
aussi permis de produire des préservatifs de qualité. A ce
sujet, vérifiez toujours que vos préservatifs répondent aux
normes de l’Union Européenne (présence du sigle CE) et
qu’ils ne soient pas périmés.
«Je crois que certains ont tendance à oublier que le sida est
encore présent. (…) Peut-être parce qu, on en parle moins et qu’ils
se disent que ça ne les touche plus. C , est moins médiatique. Et
puis, il y a aussi les IST. Dans le passé, quand on commençait une
relation sérieuse, on faisait le test tandis que maintenant plus. Un
ami me disait : «Je connais ma nouvelle copine, donc ça va». Je lui ai
répondu : «Connais-tu tous les garçons avec qui elle a couché ?»
Laetitia
Laetitia
«J’ai eu la chance de toujours avoir des partenaires prudents et avec
lesquels j’étais sur la même longueur d’ondes en termes de protection. Mais en discutant autour
de moi, je me rends compte que les personnes qui ont tendance à croire que ¨ça n’arrive qu’aux
autres¨ sont encore beaucoup trop nombreuses et que certaines adoptent donc des comportements
que je considère inadéquats. Même si le préservatif a toujours été pour moi un réflexe, je ne peux
m’empêcher de rêver du jour où sida, IST et autres "joyeusetés" disparaîtront totalement. Mais, d’ici
là… l’eau coulera encore sous les ponts. Alors, n’oublions pas le parapluie !»
Hélène, 32 ans.
18 Safe Sex Mag
Le préservatif ressemble à un doigt en caoutchouc très fin
avec un petit réservoir qui sert à recueillir le sperme. Il faut
le mettre avant toute pénétration vaginale ou anale. Pour la
fellation, peu de gens ont le réflexe d’utiliser un préservatif.
Pourtant, même si le risque de transmission pour le VIH est
plus faible, la contamination est possible via la présence
de liquide pré-éjaculatoire ou de sperme dans la bouche.
Il est également possible de transmettre d’autres IST via la
fellation. Pensez à choisir des préservatifs aux goûts fruités !
Mode d’emploi
1 - Déchirez doucement l’emballage pour ne pas
abîmer le préservatif (attention au contact avec les dents,
les bijoux et les ongles, c’est fragile).
2 - Posez le préservatif sur l’extrémité du pénis en
érection. Pincez le petit réservoir entre deux doigts pour
en chasser l’air.
3 - Déroulez-le doucement sur le pénis en érection
(veillez à le dérouler dans le bon sens). Parfois utile, parfois
sympa : pour limiter les risques de rupture, enduisez
l’extérieur du préservatif de lubrifiant à base d’eau.
4 - Immédiatement après l’éjaculation, le garçon doit
se retirer en retenant le préservatif à la base du sexe
pour ne pas le perdre.
5 - Fermez le préservatif en le nouant et jetez-le dans
une poubelle.
2
«Quand un homme propose
d’utiliser le préservatif,
on se dit "Voilà quelqu’un
3
qui se respecte et qui me
respecte".» Catherine
4
5
ez un
› Pour chaque rapp ort sexu el, utilis
nouveau préservatif.
rvatifs
› Il ne sert à rien de mettre deux prése
à la fois.
ier
e mettez pas le préservatif au dern
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6
latoire
mom ent car du liqui de pré- éjacu
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avant l’éjac
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› Certaines personnes sont allergiqu
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pharmacie, dans
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en
i
auss
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pouv
Vous
ce.
surfa
lial.
dans les centres de planning fami
Si le préservatif se déchire ou reste dans
le vagin ou l’anus, il peut y avoir une fuite de
sperme et donc un risque de grossesse et/ou de
transmission d’une IST.
Safe Sex Mag 19
Le préservatif féminin
Le carré de latex
Encore trop peu connu et fort peu utilisé, le
préservatif féminin peut offrir une alternative
efficace face au VIH/sida. Comme son pendant
Le carré de latex est utilisé pour éviter le contact entre le
vagin ou l’anus et la bouche. Il est facile de s’en fabriquer
un en découpant un préservatif dans sa longueur et en le
déroulant, ou bien à partir d’un gant en latex.
masculin, c’est aussi un contraceptif. Le préservatif féminin
présente des avantages non négligeables, pour la femme
et l’homme !
Il peut être mis en place longtemps avant le rapport
(jusqu’à 8 h), ce qui n’interrompt pas les préliminaires.
Comme il épouse les formes du vagin, l’homme peut se
sentir plus à l’aise que dans un préservatif classique qui,
parfois, comprime son sexe.
Sa matière conduit mieux la chaleur.
Il peut même exciter le clitoris…
Il peut aussi prolonger l’intimité puisqu’il n’est pas
nécessaire de le retirer juste après l’éjaculation.
Et surtout, il offre aux femmes la maîtrise de leur moyen
de prévention.
, une fois fini,
«C’est pratique
l’enlève»
on tourne et on
Sophie
ifficulté d’utilisation (implique d’avoir
D
un peu d’expérience).
Peut faire du bruit lors de l’acte sexuel.
Difficulté de s’en procurer. Peu accessible.
1 Femidon
2
3
1
2
3
2 Mise en place
«Sophie a 57 ans et vit dans la province du Hainaut. Elle a connu le préservatif féminin dans un planning familial proche
de chez elle. Elle l’a adopté tout de suite. “C’est mieux pour l’homme car ainsi il n’a pas besoin de mettre un préservatif,
et “une fois qu’on l’a mis, eux cela ne les gêne pas”. Elle le pose avant ou pendant le rapport. “Mais je préfère le poser
avec eux, sinon ils croient qu’on ne veut pas en mettre. Au début, ce n’est pas facile à mettre, mais après quelques essais,
si on fait bien le 8 et qu’on tient bien, l’anneau se met tout seul. Elle reconnaît cependant qu’il est parfois difficile de le
faire admettre par les hommes qui lui ont parlé “d’entonnoir” et à qui “voir ce truc qui dépasse coupe tout”.» Sophie
© Stan Arte
1
«Je suis un inconditionnel du
préservatif féminin ! Le vrai
problème, c’est de passer outre
l’esthétique qui peut rebuter,
donc à ne pas sortir à la
première relation avec une fille
qui pourrait prendre peur ! Il
Fra n ço is
peut être posé par l’homme,
lors de jeux sexuels pour que ce ne soit pas
rebutant pour la femme. Niveau sensation, ça n’a rien à
voir avec un préservatif, ça évite beaucoup de désavantages
du préservatif masculin. A comparer, on est très proche
du rapport sans préservatif. En plus, il est beaucoup plus
résistant. Pour les hommes avantagés par la nature, fini la
sensation de compression ! L’ essayer c’est l’adopter, même si
ça coûte un peu plus cher ! Protégez-vous et amusez-vous.»
Ce qui ne protège pas...
- Le coït interrompu. Il ne protège pas, le contact entre
les muqueuses génitales étant suffisant pour être infecté
par une IST.
- L es moyens de contraception comme la pilule,
l’implant, etc. ne protègent pas du VIH. Ils permettent
d’éviter une grossesse non désirée.
- Spermicide, éponge vaginale. L’éponge contra­
ceptive contient de la mousse spermicide qui détruit les
sperma­tozoïdes. Attention, les spermicides qu’elle contient
peuvent accroître les risques de transmission, car ils peuvent
créer des lésions vaginales susceptibles de constituer des
points d’entrée pour le VIH et pour d’autres IST.
- Se laver à la poire ou au jet d’eau ne protège pas
contre le VIH et les IST. La pression du jet d’eau risquerait
d’emmener des bactéries plus loin dans l’utérus pour les
douches vaginales, et pour les douches anales, la pression
de l’eau risquerait d’endommager les muqueuses fragiles
de l’anus.
Le lubrifiant
Il arrive parfois que la pénétration soit difficile ou
inconfortable. Un lubrifiant intime peut alors devenir un
allié précieux. En cas de pénétration anale ou de sécheresse
vaginale, il est conseillé d’utiliser un lubrifiant à base d’eau
ou de silicone (on emploie aussi le terme «gel intime»).
Celui-ci peut se trouver facilement en pharmacie, dans
les sex-shops ou en grande surface. Le lubrifiant à base
d’eau est le seul lubrifiant qui ne présente aucun risque !
La vaseline, le savon et l’huile fragilisent le préservatif, qui
peut alors se déchirer pendant le rapport.
tif ou de carré de
le sexe oral sur
ique
prat
qui
re
latex , le part enai
ndre au moins
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faire
le
de
t
avan
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l’autre devr
s ou s’être
dent
les
deux heures après s’être brossé
› Si vous n’utilisez pas de préserva
servi de fil dentaire.
du préservatif peut
protégé à 100%,
être
pour
e
sant
suffi
ne pas être
smettre par le sang
car certaines IST peuvent se tran
› Pour certaines IST, l’utilisation
ou la salive.
Comment choisir ses
préservatifs ?
Trop petit, c’est très désagréable et difficile
à enfiler. Trop grand, il y a risque de plis
voire de déchirement lors des mouvements
de pénétration. Pas toujours facile de trouver
chaussure à son pied ! Rien d’étonnant
puisque chaque pénis a une taille et une
forme différente. Comment choisir pour sortir
bien couvert ?
Trouvez la taille qui correspond le mieux est primordial !
Comment faire ? Vous mesurez le périmètre de votre sexe
en érection. Ensuite, vous divisez la valeur obtenue par deux
et vous obtenez la taille idéale de vos préservatifs marquée
sur les boîtes, à savoir la largeur nominale. Ainsi, la largeur
nominale («52 ou 54 mm» en standard), ne correspond
pas au diamètre mais au demi-périmètre du pénis. Tenezvous en à cette mesure car le préservatif «standard»
d’un fabricant peut être le «grande taille» de l’autre !
La moyenne mondiale de la longueur du pénis est de
14,9 cm, en mesurant du haut de la base, et les préservatifs
standards mesurent de 18 cm à 20 cm de long.
François
20 Safe Sex Mag
Safe Sex Mag 21
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Julie, prostituée
if. Je leur dis que j’en
t souvent sans préser vat
le savoir ! "T’es pas
«Les clients demanden
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me s’ils ne voulaient
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peut bien faire sans !"
risques, toi ! Alo rs on
ont des diplômes !
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qu’ils sont clients … En
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ils sont clients ! Ils che
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de nous que le sexe.»
amie, un autre morceau
Anne, prostituée
22 Safe Sex Mag
Safe Sex Mag 23
Le Dépistage
de dou te, le
En cas de pris e de risq ue ou
les risq ues de
dép istage per met de réduire
IST.
transmission du VIH et des
En Belgique, fin 2010, il y avait environ
12.000 patients infectés par le VIH suivis médicalement dans un Centre de référence sida.
Malheureusement, dans la réalité, il y a beaucoup plus de personnes séropositives... En
effet, un bon nombre de personnes ne connaissent pas leur statut sérologique et peuvent
donc être infectées sans le savoir.
Réduire le dépistage tardif doit être une priorité.
Un test de dépistage est tardif lorsque la personne apprend son statut sérologique quand le VIH a déjà
endommagé le système immunitaire de façon importante ou quand le sida est déclaré. Cela arrive
en général plusieurs années après avoir été infecté par le VIH. Chez certains patients cela survient
beaucoup plus rapidement. En 2010, en Belgique, 39% des diagnostics sont des dépistages
tardifs. Aujourd’hui, il est très important de savoir si on est infecté par le VIH. En effet, un diagnostic
posé plus précocement permet une meilleure prise en charge thérapeutique. Il permet aussi à la
personne d’adapter plus tôt son comportement de manière à éviter la transmission de l’infection à
son partenaire. Il est en effet clairement prouvé qu’une personne séropositive qui prend un traitement
sans interruption, qui a une charge virale indétectable en continu, et qui n’est pas infectée par d’autres
IST, risque beaucoup moins de transmettre le virus à une autre personne.
Prendre l’initiative de se faire dépister suppose que l’on se sente concerné : une personne qui ne pense
pas avoir pris un risque vis-à-vis des IST/sida ne verra pas forcément l’intérêt de faire le test. De nombreux
autres freins au dépistage existent par ailleurs. Ils peuvent relever de la crainte de l’exclusion et de la stigmatisation, de la rupture
redoutée avec son partenaire, de la confidentialité, de la méconnaissance de l’existence de traitements gratuits et accessibles…
on préfère donc parfois ne pas savoir... Mais c’est jouer avec sa santé et la santé de son/sa/ses partenaire(s).
«Il y a 14 ans, j, avais 34 ans
et j, étais célibataire depuis
5 ans. Je savais que le sida
existait, on en parlait et,
malgré tout, je ne prenais
pas de précautions. Je me
doutais aussi qu, en tant
Sylvie
que célibataire, j, étais dans
une catégorie à risque, mais je n, arrivais
pas à faire le test. Je suis allée voir mon médecin
traitant pour des problèmes digestifs et, un jour,
il m, a dit qu’il avait fait le test de dépistage VIH
et que j, étais séropositive. Cela a été un grand
bouleversement, évidemment. Ma première réaction
a été : pourquoi n, ai-je pas fait le test plus tôt ?
,
J aurais dû, pour éviter, justement, de contaminer
quelqu, un d, autre. C, est ce qui m, a touché le
plus à ce moment-là.» Sylvie
«à 34 ans, je suis tombée enceinte
pour la première fois… Lors de ma
visite chez le gynécologue, il m’a
informée qu’il faudrait que je fasse
un test de dépistage du VIH par
sécurité. Je ne comprenais pas très
bien, j’étais en couple depuis de
longues années et j’avais toujours été Sophie
très fidèle. Les résultats sont arrivés :"séropositive" était écrit
en gras sur le papier ! ça a été très dur, mais maintenant
que mon enfant est venu au monde, je suis heureuse d’avoir
fait ce test. Cela m’a permis non seulement de pouvoir
bénéficier d’un traitement, et d’être informée de façon
à protéger mon partenaire en adoptant les moyens de
prévention nécessaires, mais aussi et surtout de donner
naissance à un enfant séronégatif grâce au suivi des
médecins.» Sophie, 42 ans, séropositive depuis 9 ans,
maman d’une petite fille.
«Un diagnostic tardif est plus fréquent chez les personnes ne se percevant pas comme à risque, notamment,
parce qu’elles vivent selon le modèle d’une relation de couple exclusive/fermée et pensent que leur partenaire
est fidèle. D’autres ont des craintes à demander un dépistage parce qu’elles sont persuadées qu’elles sont
séropositives et qu’elles seront rejetées par leur communauté ou leur entourage. D’autres encore pensent que
"cela n’arrive qu’aux autres".» Chéril Adant, assistante sociale au CETIM
24 Safe Sex Mag
Où faire le test ?
Et les autres IST ?
Il est possible de faire le dépistage dans plusieurs endroits :
chez son médecin traitant, dans un centre de planning familial,
dans une maison médicale, dans un Centre de référence sida, à
l’hôpital et/ou dans un centre de dépistage anonyme et gratuit.
Le dépistage des autres IST peut s’effectuer chez un
médecin, dans un centre de dépistage, dans des centres
de planning, à la Clinic S (voir adresses utiles). Selon l’IST
recherchée, plusieurs types de dépistage peuvent être
proposés :
1 -Une prise de sang : c’est le cas pour la syphilis notamment.
2 -Un frottis vaginal chez la femme ou un prélèvement
urétral chez l’homme.
3 -Un prélèvement urinaire.
4 -Un frottis de gorge.
Même si parfois les symptômes sont difficiles à identifier, il
est important de se faire dépister à temps afin d‘éviter des
complications qui peuvent être graves dans certains cas
(stérilité, attaque du système nerveux,…).
Quand faire un test ?
Après une prise de risque, si la transmission du VIH a eu lieu, il
faut un certain temps pour que les tests de dépistage puissent
détecter la présence d’une infection. Ce délai est appelé
«période-fenêtre». Cette période-fenêtre était de trois mois
avec les tests classiques (dits de 3ème génération) mais les
nouveaux tests (dits tests de 4ème génération) permettent de
détecter la présence du virus après 4 à 6 semaines avec un
haut degré de certitude. Ils sont utilisés dans les centres de
dépistages, dans les Centres de référence sida et dans un
nombre croissant de laboratoires. Par conséquent, si vous
pensez avoir pris un risque, vous pouvez faire une demande
de test 4 à 6 semaines après cette prise de risque. Si ce test est
négatif, il est recommandé d’en refaire un trois mois après la
prise de risque pour que le résultat soit sûr à 100%. Parlez-en
avec votre médecin.
Pourquoi des délais différents
selon les tests ?
Les tests de 3ème génération, ainsi que les tests rapides
(voir p.26), permettent de détecter les anticorps fabriqués
par l’organisme en réponse à la présence du VIH. Ils sont
détectables dans le sang 3 à 12 semaines après l’infection par
le virus, d’où un délai de trois mois après la prise de risque
pour faire ce type de tests. Les tests de 4ème génération,
quant à eux, permettent de détecter les anticorps, mais
aussi l’antigène P24, qui apparaît plus précocement que les
anticorps dans le sang, le plus souvent au bout de 2 à 3
semaines, mais disparaît quelques semaines plus tard.
Que faire en attendant de faire le test ?
Pendant cette période d’incertitude, il est important
de se protéger et de protéger son ou sa partenaire car
il est possible d’être porteur/porteuse du virus et il y a
donc un risque de le transmettre. Ce risque est d’autant
plus important que, durant cette période (juste après la
contamination), la réplication virale est très intense et le
porteur/la porteuse du virus peut être très contaminant(e).
En parler peut parfois soulager, n’hésitez pas à contacter
votre médecin, le planning familial, ou un hôpital.
Pourquoi faire un dépistage ?
1 - Pour savoir, tout simplement, et peut-être se rassurer.
2 - Après une prise de risque pour savoir si on a été infecté.
Pour bien évaluer une prise de risque, il est important de
bien connaître les modes de transmission du virus (voir p.15).
3 - Lors d’une nouvelle relation, pour savoir où on en est
par rapport au VIH.
4 - Quand on a une relation stable et régulière avec le/la même
partenaire et qu’on ne veut plus mettre de préservatif. Les
deux partenaires doivent réaliser un test et le résultat doit être
négatif pour les deux. Attention de bien respecter les délais
nécessaires pour que le test soit fiable à 100%. Ce délai est
de trois mois avec les tests classiques (dits de 3ème génération)
ainsi que pour les tests rapides. Ce délai est réduit avec les
nouveaux tests (dits tests de 4ème génération) qui permettent
de détecter la présence du virus après 4 à 6 semaines avec
un haut degré de certitude. (Voir Quand faire le test ?)
5 -Lors d’un check-up.
6 -Lorsqu’une grossesse est envisagée.
Les recommandations internationales invitent à faire un test
de dépistage du VIH/sida au moins une fois par an :
- c hez les gays et autres hommes ayant des relations
sexuelles entre eux, et étant multipartenaires ;
- chez les usagers des drogues ;
- chez les personnes multipartenaires ;
- chez les personnes originaires des pays à forte endémie
(les pays de l’Afrique subsaharienne,
l’Europe orientale et d’Asie
centrale, du sud et du sud-est,
mais aussi l’Amérique du sud).
Safe Sex Mag 25
Du changement au centre Elisa, centre de
dépistage anonyme et gratuit du VIH/sida.
Rencontre avec le docteur Gennotte du Centre Elisa.
e
ott
Dr Genn
Les résultats du test
La plupart du temps, il faut attendre une semaine avant de
connaître les résultats de la prise de sang. Il est recommandé
aux médecins de ne pas communiquer les résultats du test
par courrier (papier/électronique) ou téléphone. Chaque
résultat est donc en théorie donné de vive voix par un
médecin, mais en pratique ce n’est pas toujours le cas.
C’est très important pour le suivi des personnes et pour
l’éventuel accompagnement qu’il faut mettre en place en
cas de résultats positifs. Il faut donc retourner là où le test a
été réalisé, généralement après une semaine, pour connaître
les résultats.
Dépistages rapides ?
De plus en plus, on parle de «tests VIH rapides». On devrait
en fait parler de test à résultat rapide car, en cas d’utilisation
de ces tests rapides, il faut toujours respecter un délai
minimum de trois mois entre la prise de risque potentielle
et le moment du test, comme pour les tests classiques de
3ème génération (voir p.25). Sans besoin de faire une prise
de sang, ils permettent d’obtenir en quelques minutes le
résultat avec une seule goutte de sang recueillie au bout
du doigt ou via de la salive. En Belgique, à l’heure actuelle,
certains de ces tests sont utilisés au Help Centre d’Anvers et
au Centre Elisa. Ils ne sont pas encore généralisés dans les
autres centres de dépistage mais ils y sont de plus en plus
utilisés. Ces tests sont aussi de plus en plus employés lors
d’actions de dépistages délocalisés au sein d’asbl travaillant
avec certains publics prioritaires.
26 Safe Sex Mag
Ouvert depuis janvier 2006, le Centre Elisa est le seul centre
bruxellois subventionné par l’INAMI et offrant un dépistage
anonyme et gratuit du VIH et, dans certains cas particuliers,
d’autres IST (hépatite B et C, syphilis, gonorrhée, chlamydia). Mais,
suite à une réduction des budgets alloués par l’Etat, les modalités
de fonctionnement du centre vont être modifiées. Le docteur
GENNOTTE nous explique.
«En effet, pour des raisons d’économies, l’INAMI a pris la décision de n’accorder la gratuité qu’aux
personnes faisant partie d’un public cible prioritaire. Pour les autres, le test sera payant et ne sera plus
anonyme. Ceci pourrait compliquer la situation car certaines personnes pourraient ne pas comprendre
ces distinctions faites par l’INAMI mais nous prendrons le temps nécessaire pour leur expliquer.» Ces
restrictions sont également d’application dans les Centres flamands et wallons subventionnés par l’INAMI.
Pour les personnes sans mutuelle et sans assurance, la situation ne va pas changer puisqu’elles pourront
toujours bénéficier du test anonyme et gratuit. Pour les personnes qui veulent être reçues à une heure
précise, il sera possible, à partir de septembre 2012, de prendre un rendez-vous pour une consultation
médicale de dépistage. Dans ce cas, le test se fera dans un contexte payant et nominatif.
Des tests VIH à résultat rapide qui permettent d’avoir un résultat après quelques minutes peuvent aussi
être fait au Centre Elisa. Ces tests à résultat rapide consistent en un prélèvement de sang au bout du doigt.
En cas de réactivité, le test est immédiatement suivi par un test de 4ème génération réalisé à partir d’une
prise de sang habituelle. Les tests à résultat rapide peuvent être réalisés dans un cadre anonyme ou
nominatif. Dans ce dernier cas, ils sont payants (environ 5 €).
Le docteur Gennotte précise encore que «le Centre ELISA offre également un soutien psychologique
gratuit (problèmes d’angoisse liés aux raisons du test, comment gérer l’annonce d’un résultat positif,...)».
Le Centre Elisa a également l’avantage d’être proche de la S Clinic qui propose le dépistage et le
traitement des autres IST. Pour les horaires du Centre ELISA et les adresses d’autres centres de dépistages,
voir «les contacts» en fin de magazine.
«Pour moi, Jean-Marc, c, était vraiment un coup de foudre, et je
n, avais pas envie de l’embêter avec des histoires de dépistage… Par la
suite, j, ai quand même eu des petits doutes. Mais, heureusement, une
prise de sang a montré qu, il n,y avait pas de problème. Là, je peux
dire que j, ai été soulagée même si j, avais confiance… On aurait dû le
faire plus tôt. Il n,y a pas d’excuse, car j, étais déjà allée au Centre
Elisa auparavant, et j, avais vu que c, était très bien, que les médecins
n’étaient pas trop inquisiteurs. Mais ce n, est pas si facile ; pendant la
semaine entre la prise de sang et les résultats, c, est quand même
stressant. On n, est pas bien, même si l, on se dit qu, on n, a rien à
se reprocher. Beaucoup de gens réagissent comme ça : ils rencontrent
quelqu, un, c, est le coup de foudre et ils ne font pas attention.»
Vanessa
& JeanMarc
Safe Sex Mag 27
LE SAFE SEX
en toutes circonstances
Penser à se protéger et à protéger son/sa partenaire au moment où il le faudrait, ce n’est pas toujours facile ! On trouve
une excuse ou l’autre pour ne pas utiliser le préservatif... On ne connaît pas toujours son statut sérologique et celui de
son/sa partenaire... ça fait longtemps que l’on n’a pas fait un test de dépistage... Pourtant, que l’on commence
une relation amoureuse et/ou que l’on veuille s’épanouir sexuellement, la prévention reste
de rigueur !
Il arrive, lors d’une période de célibat qu’on ait plusieurs partenaires, à la suite l’un de l’autre, ou en même temps, que
l’on connaît ou pas, sans se «fixer» réellement avec l’un d’entre eux. Ces périodes peuvent représenter un plus gros risque
par rapport à l’infection au VIH. Il est donc important d’utiliser le préservatif et de faire un dépistage pour connaître son
statut sérologique et éviter d’infecter d’autres personnes. Si le test est positif, l’utilisation de préservatifs sera le moyen
le plus efficace de se protéger lors de ces relations multipartenaires et ce en toutes circonstances. Parfois aussi, le célibat
n’est pas voulu (après un divorce ou une rupture par exemple), ce qui peut parfois nous rendre plus vulnérable lors
d’éventuelles rencontres avec son ancien ou un nouveau partenaire… Ces moments de dépression, d’image de soi plus
négative ou de difficultés à vivre seul peuvent parfois être un frein à l’utilisation du préservatif et au recours au dépistage.
Lorsque l’on rencontre quelqu’un avec qui on a envie d’entamer une relation durable, il est important aussi d’avoir
les gestes adéquats pour ne pas être infecté par les IST/sida.
28 Safe Sex Mag
Safe Sex Mag 29
Que faire si j’ai
pris un risque ?
Vivre avec
LE VIH
Qu’est-ce qu’une
prise de risque ?
Où en sont les traitements
contre le sida ?
Une prise de risque est un moment où vous avez pu
être directement en contact avec une ou des IST. Vous
prenez un risque en ayant des rapports sexuels sans
préservatif, en ne connaissant pas le statut sérologique
de votre partenaire, en partageant une seringue usagée
ou du matériel de sniff, en ayant un contact direct avec
une lésion, etc. Les prises de risque sont souvent plus
fréquentes lorsque l’on est sous l’influence de certaines
substances telles que la drogue ou l’alcool. Pratiquer le
coït interrompu (s’arrêter avant l’éjaculation) consiste
aussi en une prise de risque. En effet, il ne protège ni
des grossesses, ni de l’infection au VIH/IST car le liquide
pré-éjaculatoire peut être porteur de sperme, de VIH ou
d’autres infections.
Que faire en cas de
prise de risque ?
- Contactez au plus vite un médecin , un centre de
dépistage ou un planning familial afin d’évaluer les risques
encourus avec un professionnel. Il pourra éventuellement
vous proposer un dépistage adéquat.
- Dans les jours qui suivent et en attendant de pouvoir
renconter un professionnel, vous pouvez pratiquer un petit
auto examen. Munissez-vous d’un miroir et regardez
si vous trouvez des symptômes (rougeurs, verrues, plaies,
chatouillement, etc.) sur vos organes génitaux ou votre anus.
Sachez que certaines IST sont asymptomatiques ! L’autoexamen n’est donc pas suffisant, consultez un médecin.
- Le TPE, le traitement prophylactique post exposition.
› Aujourd’hui, il est possible d’avoir
un traitement d’urgence préventif
qui peut réduire fortement les risques
de contamination au VIH/sida.
30 Safe Sex Mag
Après une relation sexuelle à risque, une rupture, un
glissement de préservatif, un partage de seringue ou
de matériel de sniff, il faut se rendre en journée dans
un Centre de référence sida (adresses dans «contacts
utiles», p.33 ou sur www.preventionsida.org) et en
week-end ou la nuit dans une salle d’urgence rattachée à
un Centre de référence sida.
- Attention ! Le TPE est prescrit sous certaines conditions
par le médecin de la salle d’urgence ou du Centre de
référence sida. La prescription se fait après un entretien
avec le médecin qui lui permettra d’analyser le risque
de contamination par le virus. Le traitement est gratuit
mais les consultations et les frais médicaux divers (prise
de sang, éventuelle prise en charge psychologique, etc.)
restent à charge du patient.
- Ce traitement doit être pris le plus rapidement possible
et au maximum 72h après la prise de risque (idéalement
dans les 48h) : un rapport non protégé, une rupture ou
un glissement de préservatif par exemple. Plus vite le
traitement est pris, plus il a de chance d’être efficace.
- Ce traitement n’est indiqué que pour un risque isolé
et exceptionnel, non pour des risques répétés dans
le temps.
- Il s’agit d’un traitement lourd qui doit être pris durant
4 semaines, avec un suivi médical et des prises de sang
répartis sur une période de 3 mois.
- M ême si on présume qu’il peut fortement empêcher
une contamination, son efficacité n’a pas été démontrée
formellement.
Il peut encore malheureusement arriver que certains
professionnels ne soient pas au courant de l’existence
du TPE. Pour éviter tout problème, emportez cette
brochure afin de confirmer vos dires.
à l’heure actuelle, il n’existe pas de médicament susceptible
de guérir de l’infection par le VIH. Cependant, la médecine
fait des progrès et depuis quelques années, on dispose de
toute une série de médicaments qui arrêtent la multiplication
du VIH et rendent souvent le virus indétectable (entre 70 et
80% dans le cas d’un premier traitement) ; cela signifie qu’il
est toujours présent dans l’organisme, «caché» à l’intérieur
des cellules et circulant en très faible quantité non détectable
par les méthodes standards. Il n’est plus en mesure de
détruire le système immunitaire. Mais, il est toujours possible
de transmettre le virus à une autre personne même si, avec
la prise de traitements, il y a une diminution très importante
du risque de transmission. Ces traitements permettent d’une
part, aux personnes séropositives de rester plus longtemps
en bonne santé et, d’autre part, d’améliorer la qualité et
l’espérance de vie des personnes qui sont déjà malades du
sida en restaurant une immunité suffisante pour ne plus
développer d’infections opportunistes. De plus, l’évolution
médicale actuelle permet de réduire fortement le risque
d’avoir un enfant séropositif, pour autant que le suivi médical
soit régulier et que l’adhérence aux traitements (c’est-à-dire
la prise régulière, sans oubli, des médicaments selon la
prescription du médecin) de la future maman séropositive
soit excellente. C’est dans ce contexte que de plus en plus de
femmes et d’hommes décident d’avoir un enfant malgré leur
infection en utilisant la procréation médicalement assistée. En
Belgique, depuis quelques années, il n’y a pas eu de naissance
d’enfant séropositif chez les mamans suivies médicalement
dans un Centre de référence sida.
Bien que les traitements soient efficaces, ils peuvent être
complexes, en particulier chez les patients traités depuis
longtemps. Ils doivent être pris régulièrement, sans jamais
oublier une seule prise. La prise irrégulière du traitement
entraîne une mutation du virus. Le patient se trouve alors
en échec thérapeutique et le traitement doit alors être
modifié parfois par un traitement plus lourd.
est
«Même quand on oublie que l’on
ocs
méd
malade (si on peut l’oublier), les
s.
vous le rappellent tous les jour
s secondaires
effet
des
pas
e
Ne parlons mêm
ecins (ou rien
méd
les
n
qui n’existent pas selo
» M.L.
es).
qu’avec vous, pas chez les autr
En Belgique, les traitements antirétroviraux sont entièrement
pris en charge par la mutuelle et sont remboursés à 100%.
Par contre, ce remboursement à 100% ne couvre pas
nécessairement l’ensemble du traitement (consultations,
examens) que doit suivre un patient. C’est notamment le
cas lorsqu’apparaissent des maladies opportunistes ou
lorsqu’on veut les prévenir. Le coût du traitement peut alors
peser sur le budget des malades. Les patients touchés par
le VIH atteignent aujourd’hui un âge plus avancé, en raison
de la plus grande efficacité des traitements qui a fortement
fait baisser la mortalité précoce des malades du sida et
rapproche l’espérance de vie des personnes atteintes de
l’espérance de vie de la population générale.
Il est possible de trouver plus d’informations sur les traitements
dans la brochure «Vivre avec le VIH» disponible sur le site
internet www.preventionsida.org. Il est en tout cas important,
en cas d’annonce de séropositivité, de consulter rapidement
un Centre de référence sida afin d’organiser au mieux le suivi
médical.
«3 mois après avoir découvert
m a sé r o p o siti v ité , j, a i
commencé le traitement, je me
suis senti mieux, j, étais moins
fatigué. Je me disais que je
savais que je ne serais jamais
guéri mais que j, allais réduire
le risque de transmission.
Je prends mon traitement
tous les jours. Pour moi,
Mattéo
les médocs c, est un dégoût,
,
c est comme un poison, quelque chose de pas naturel
mais je me force, je suis obligé, j, ai peur de la mort,
de mourir. Si je les prends pas, j, ai peur de retourner
à l’hosto. Je dois réussir ma vie, avancer, accomplir
mes rêves. Je suis obligé de travailler beaucoup pour
réaliser ma passion, la musique. Parfois c, est difficile,
,
je me sens fatigué. C est important d, avoir une bonne
hygiène de vie. Avant je ne faisais pas attention, je
mangeais des saloperies. Maintenant j, ai appris à manger
des légumes, de la viande, etc., à prendre soin de moi.»
Mattéo, 28 ans
Safe Sex Mag 31
CONTACTS
UTILES
La discrimination, une autre
facette de l’infection au VIH
Aujourd’hui encore de nombreuses personnes séro­
positives sont victimes de discrimination à cause de leur
statut sérologique. Par exemple, pour contracter une
assurance, pour trouver un travail, pour s’intégrer dans un
club de sport, pour voyager… De fait, une étude montre
que 69% de la population belge témoigne d’attitudes
discriminatoires envers les personnes séropositives
(Enquête de Santé par interview - Belgique, 2004, ISSP).
La discrimination et la stigmatisation ont de nombreuses
conséquences : impact psychologique sur les personnes
atteintes (dépression, manque d’estime de soi...),
obstacles à la prévention (peur d’être dépisté, peur
d’être pris en charge, non adoption de comportements
de protection de peur d’être suspecté séropositif), autoexclusion...
En Belgique, une loi anti-discrimination est entrée en
vigueur depuis 2007. La loi a une portée très large.
Elle vise toutes les situations de discrimination fondées
notamment sur l’état de santé actuel ou futur, dans des
champs aussi divers que l’accès aux biens et aux services
(le logement, l’horeca, les assurances...), l’emploi dans
tous les secteurs ou la participation à toute activité,
qu’elle soit économique, sociale, culturelle ou politique,
pour autant qu’elle soit ouverte au public. Elle concerne
donc aussi les personnes séropositives.
© Jonathan Pauwels
Plus récemment, l’enquête* sur les conditions de vie des
personnes vivant avec le VIH en Belgique francophone,
initiée par le GRECOS** et réalisée en collaboration
avec l’Observatoire du Sida et des Sexualités, met en
avant des discriminations dans le monde professionnel
mais aussi dans le monde médical. En effet, 58,4% des
personnes sondées n’ont pas révélé leur séropositivité
dans leur milieu professionnel. Pour ceux l’ayant révélé,
6,5% déclarent avoir plutôt connu des difficultés à cause
de la révélation. De plus, près de 3% de l’ensemble des
répondants se sont vu refuser un emploi, un stage ou une
formation, près de 2% ont eu leur carrière bloquée, et
1,5% ont été licencié de leur emploi ou bien exclu de leur
formation professionnelle. Au niveau médical, 13,1% des
répondants ont déjà connu des refus de soins du fait de
leur séropositivité et 21,4% déclarent avoir ressenti de la
gêne de la part du personnel médical.
Les Centres Locaux de
Promotion de la Santé (CLPS)
Le Centre pour l’égalité des chances et
la lutte contre le racisme peut vous aider
dans vos démarches de lutte contre la
discrimination. Le Centre enregistrera
votre signalement et vous conseillera
après avoir analysé la situation. Vous
pouvez contacter le Centre via la ligne
verte au 0800/12.800 ou via le site
internet www.diversite.be
«Je ne suis pas parti physiquement ce jour-là. Mais,
dès cet instant, ma vie affective, ma relation aux
autres, ma vie amicale, ma vie sexuelle, ma vie…
tout a été changé, comme ça en un instant : le 25
mai 1985, j’ai appris que j’étais séropo.» M.L.
«Je ne parle pas des infirmières qui refusent de
rentrer dans votre chambre, de l’accès aux prêts,
aux assurances-vie, aux soins dentaires, aux soins
médicaux en général. «Vous devez passer en
dernier Monsieur, vous comprenez...» M.L.
Les Centres Locaux de Promotion de la Santé sont des
ASBL agréées par la Fédération Wallonie-Bruxelles
pour organiser la promotion de la santé dans leur
région. Les CLPS offrent un accompagnement
méthodologique aux organismes et aux acteurs de
terrain pour favoriser la réflexion et la conception
des projets et mettent à leur disposition de la
documentation, des formations et des outils adaptés.
Les CLPS développent également un réseau de
diffusion afin d’informer les intervenants de terrain
des brochures en matière de santé.
Bruxelles : rue Jourdan 151 - 1060 Bruxelles
www.clps-bxl.org - 02/639 66 88
Brabant Wallon : av. Einstein 4 (bât. Copernic) - 1300 Wavre
www.clps-bw.be - 010/62 17 62
Charleroi-Thuin : av. Général Michel 1b - 6000 Charleroi
www.clpsct.org - 071/33 02 29
Hainaut Occidental : rue des Cordes 9 - 7500 Tournai
www.clpsho.be - 069/22 15 71
Huy-Waremme : chaussée de Waremme 139 - 4500 Huy
www.clps-hw.be - 085/25 34 74
Liège : place de la République française 1 - 4000 Liège
www.clps.be - 04/349 51 44
Luxembourg : rue de la station 49 - 6900 Marloie
www.clps-lux.be - 084/31 05 04
Mons-Soignies : rue de la Loi 30 - 7100 La Louvière
www.clps-mons-soignies.be - 064/84 25 25
Namur : blvd Cauchy 16/18 (local C03) - 5000 Namur
www.clpsnamur.be - 081/75 00 46
Verviers : rue de la station 9 - 4800 Verviers
www.cvps.be - 087/ 35 15 03
Les organismes de prévention
et d’infor­mation grand
public, jeunes et adultes
Fédération Wallonie-Bruxelles
Plate-Forme Prévention Sida.
rue Jourdan 151 - 1060 Bruxelles
www.preventionsida.org - 02/733 72 99
Namur
Service de Santé affective, sexuelle et réduction
des risques. Accueil, écoute, expertise en matière
de sida, IST, assuétudes, aide aux malades.
Dépistage anonyme et gratuit.
rue Docteur Haïbe 4 - 5002 Saint-Servais.
http://pointsrelaissida.jimdo.com - 081/77 68 20
Liège
Sidasol
rue de Pitteurs 18 - 4020 Liège.
www.sidasol.be - 04/366 96 10
Charleroi
Sida-IST Charleroi-Mons.
Accueil, écoute, information, dépistage et suivi
psycho médico-social des patients VIH.
c / o Polyclinique CHU Charleroi,
boulevard Joseph II - 6000 Charleroi.
www.sida-charleroimons.be - 071/ 92 54 10
Mons
Place Nervienne, 33 (site CPAS)
Bloc Glépin n° 6 - 1er étage - 7000 MONS
www.sida-charleroimons.be - 065/82 27 55
Aide Info Sida
Pour toutes questions sur le sida et/ou un soutien
psychologique aux personnes séropositives, malades et
leurs proches. De 18h à 21h en semaine - 0800/20 120
Sida’sos
ASBL de prévention des IST/sida par les jeunes, pour
les jeunes - www.sidasos.be - 02/303 82 14
*p.16 et 19, C. Pezeril, Premier résultats de l’enquête «Les conditions de vie
des personnes séropositives en Belgique francophone (Wallonie et Bruxelles).
**GRECOS : Groupe de Réflexion et de Communication sur la Séropositivité.
32 Safe Sex Mag
Safe Sex Mag 33
Les organismes thématiques
SidAids Migrants / Sireas asbl
Prévention à l’attention des publics migrants et réfugiés.
rue de la Pépinière 6 - 1000 Bruxelles.
www.sidaids-migrants.be - 02/502 36 76
Ex-Aequo
Prévention à l’attention des personnes homosexuelles.
rue Locquenghien 41 - 1000 Bruxelles.
www.exaequo.be - 02/736 28 61
Modus Vivendi
Prévention à l’attention des usagers de drogues.
rue Jourdan 151 - 1060 Bruxelles.
www.modusvivendi-be.org - 02/644 22 00
Espace P
Prévention à l’attention des prostitués
(hommes & femmes) et de leurs clients.
rue des plantes 116 - 1030 Bruxelles.
www.espacep.be - 02/219 98 74
Antennes locales
- Liège : 04/221 05 09
- Charleroi : 071/ 30 98 10
- Namur : 081/77 68 21
- Mons : 065/84 70 09
- Arlon : 0479/36 24 33
Service éducation pour la santé
Prévention à l’attention des détenus.
chaussée de Waremme 139 - 4500 Huy.
www.ses-asbl.be - 085/21 25 76
où se faire dépister ?
Il est possible de faire un dépistage chez
son médecin, dans une maison médicale
ou un centre de planning familial !
3 centres sont subventionnés par l’INAMI.
Attention : L’INAMI a modifié les conditions
pour pouvoir bénéficier de la gratuité du test
et de la consultation médicale. En fonction de
votre profil de risque, le médecin pourra évaluer
si vous rentrez dans ces conditions. Si ce n’est
pas le cas, les consultations et les tests seront
payants et remboursés par la mutuelle selon
les modalités habituelles. Anonyme ou pas, les
résultats du test sont toujours confidentiels.
Bruxelles
Centre Elisa :
(sans rendez-vous) Tout public : le lundi de 08h à 13h15
et le jeudi de 16h30 à 19h15. Uniquement personnes
âgées de 15 à 25 ans : le mercredi de 12h30 à 15h15.
rue des Alexiens 11 - 1000 Bruxelles - 02/535 30 03
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Liège
Centre de référence du CHU de Liège :
quai Godefroid Kurth 45 - 4020 Liège
(sur rendez-vous 5ème étage) - 04/270 31 90
Anvers
Help Center :
du lundi au vendredi de 13h30 à 18h, fermé le jeudi
à 15h. Sans rendez-vous, le lundi de 17h à 19h et le
vendredi de 16h à 18h. Sur rendez-vous, du lundi au
vendredi (réservation téléphonique). Possibilité de se faire
dépister pour les IST. Renseignez-vous.
Sint-Andriesstraat 7 - 2000 Anvers
03/216 02 88 - [email protected]
Centre de référence du CHU de Liège
quai Godefroid Kurth 45 - 4020 Liège
(5ème étage) - 04/270 31 90
Clinique IST
S CLINIC - CHU Saint-Pierre (site César de Paepe),
rue des Alexiens 13 - 1000 Bruxelles - 02/535 37 32
dépistage et traitement des IST avec et sans rendezvous le mardi de 14h à 17h et le vendredi de 9h à 12h
UTI, Hôpital Erasme
rue de Lennik 808 - 1070 Bruxelles - 02/555 39 03
Pour le Traitement post exposition (TPE)
Centres reconnus par l’INAMI pour la prescription du traitement post- exposition non professionnelle au VIH
Lieu
CHU Saint-Pierre
Les autres centres de dépistage n’ont pas de
subvention de l’INAMI mais ont parfois la possibilité
d’offrir l’anonymat et la gratuité. Renseignez-vous.
En journée
Le mardi de 14h à 16h30 et le
vendredi de 9h à 11h30 avec et
sans rendez-vous la S Clinic
Nuits et week-ends
Salle des urgences
rue Haute 290
1000 Bruxelles
rue des Alexiens 11 - 1000 Bruxelles
Tél. : 02/535 37 32
En dehors de ces périodes :
à la salle des urgences
Liège/Verviers
- CHPLT Verviers, hôpital de jour :
(sans rendez-vous du lundi au vendredi de 10h à 16h)
rue du parc 29 - 4800 Verviers - 087/21 29 58
Cliniques Universitaires
Saint-Luc
Centre de prise en charge de l’UCL
Service des Urgences
-Clinique St-Joseph :
rue de Hesbaye 75 - 4000 Liège - 0800/24 124 (n° gratuit)
avenue Hippocrate 10 - 1200 Bruxelles
Tél. : 02/764 21 56 ou 02/764 11 11
avenue Hippocrate 10
1200 Bruxelles
Hôpital Erasme ULB
UTI - Consultation d’immunologie
Service des Urgences
route de Lennik 808 - 1070 Bruxelles
Tél. : 02/555 46 88 ou 02/555 31 11
route de Lennik 808
1070 Bruxelles
Aids Referentiecentrum
Service des urgences
rue Laarbeek 101 - 1090 Bruxelles
Tél. : 02/477 60 01
rue Laarbeek 101
1090 Bruxelles
Centre Arthur Rimbaud
CHU-Charleroi
boulevard Janson 92 - 6000 Charleroi
Tél. : 071/92.23.06
Service des urgences
CHU de Liège Polyclinique Brull
Centre de référence ULG
CHU de Liège
Service des Urgences
quai Godefroid Kurth 45 - 4020 Liège
Tél. : 04/270 31 90
Domaine du Sart Tilman
4000 Liège
Aids Referentiecentrum
UZ Gent
De Pintelaan 185 - 9000 Gent
Tél. : 09/332 26 81
Service des Urgences
Instituut voor Tropische
Geneeskunde U.Z. Antwerpen
Nationalestraat 155
2000 Antwerpen
Tél. : 03/247 64 65
Service des Urgences,
Aids Referentiecentrum
Leuven - K.U.L. Leuven
Herestraat 49 - 3000 Leuven
Tél. : 016/34 42 75
Service des Urgences
Hainaut
- CHUPMB - site Ambroise Paré :
boulevard Kennedy 2 - 7000 Mons - 065/39 25 59
(sans rendez-vous du lundi au vendredi de 7h30 à 17h30.
- Sida-IST Charleroi-Mons : c / o Centre de Référence Sida
du CHU de Charleroi, sur rendez-vous.
boulevard Joseph II - 6000 Charleroi.
071/92 54 10 ou 071/92 23 05
-Grand Hôpital de Charleroi Site Notre-Dame :
(sur rendez-vous) - Grand’rue 3 - 6000 Charleroi
071/10 38 00. Test gratuit mais la remise des
résultats est payante (non anonyme).
Les centres de référence sida
Pour le dépistage et/ou le suivi des personnes
séropositives et malades du sida.
Centre de référence SIDA - CHU Charleroi
boulevard Paul Janson 92 - 6000 Charleroi - 071/92 23 07
UZ Brussel VUB
Centre de référence de l’UCL
Hôpital St-Luc :
avenue Hippocrate 10 1200 Bruxelles - 02/764 21 55
Centre de référence de l’ULB (pas de dépistage)
CHU St-Pierre, CETIM :
rue Haute 322 - 1000 Bruxelles - 02/535 31 77
Pour trouver un centre de plaNNING
boulevard Jansson 92
6000 Charleroi
De Pintelaan 185
9000 Gent
Wilrijkstraat 10
2650 Edeghem
Herestraat 49
3000 Leuven
FAMILIAL proche de chez vous : www.loveattitude.be
Safe Sex Mag 35
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social (FCSS), Sida Sol Liège, Centre de référence sida CETIM, Centre Elisa, Aide Info Sida, CPLS de Namur, Sida/
IST Charleroi-Mons, Tels Quels / CVPS, CHU Liège, Question Santé, SidAids Migrants, Modus Vivendi, Maison
intergénérationnelle de Liège, Forest Quartier Santé, Ex Aequo, Levi’s, Maison de quartier Millénaire de Bruxelles,
Maison de quartier Buanderie, Service de Santé affective, sexuelle et réduction des risques de Namur, EFT le Plein
Air, Observatoire du sida et des sexualités, Sida’sos, Fédération Laïque des Centre de Planning Familial (FLCPF).
Merci à Stan Arte, Jonathan Pauwels et Frédéric Pauwels Huma pour leurs illustrations ainsi
qu’aux modèles des photos et aux personnes ayant participé aux focus groups.
Merci aussi aux docteurs J-C Goffard, A-F Gennotte et A. Sasse.
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www.preventionsida.org
Ed. resp. : Thierry Martin, Plate-Forme Prévention Sida - rue Jourdan 151 - 1060 Bruxelles.
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