Le récit que je narre n`a pas pour vocation de refaire l`histoire

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Le récit que je narre n`a pas pour vocation de refaire l`histoire
A.Depuis fort longtemps j’éprouvais l’impérieux besoin de laisser un écrit de ma vie à ma
descendance pour qu’ils apprennent à quel peuple j’appartenais et ce j’ai estimé bon de faire durant
une époque difficile mais pour laquelle je ne regrette rien.
En écrivant ma vie, en Algérie Française, je ne pouvais manquer de taire les évènements qui se sont
produits et auxquels j’ai assisté pendant 8 ans de mon adolescence ; évènements tragiques qui m’ont
conduit tout naturellement à y participer.
L’approche de faits passés, la proche histoire, comme l’Histoire en général souffre du décalage, dans
le temps. C’est, ce qu’il est convenu de nommer l’anachronisme. En outre, l’erreur fréquente, toujours
dans le domaine incriminé, est le manichéisme. Tout n’est pas aussi tranché. Ce serait trop simpliste.
Enfin ceux qui ont découvert l’Algérie en 1962 ne peuvent avoir la même opinion que ceux qui l’ont
connue après 1954, qui eux-mêmes ne peuvent avoir une idée de ce qu’était l’Algérie avant cette
date.
En outre selon le lieu les évènements, la vie était différente, parfois diamétralement opposée.
La vie dans le Bled ne correspondait en rien à celle des villes qui, elles-mêmes, possédaient des
nuances pour peu que les différentes couches de la Société vivent ensemble ou séparées.
Hélas ! La vie est très compliquée et, vouloir citer un événement en donnant plus ou moins raison à
l’un, c’est implicitement, vouloir donner tort à l’autre. Eviter la simplicité, c’est s’exposer à la critique. Si
cette dernière est constructive, alors allons-y franchement et le plus honnêtement possible !
Le récit que je narre n’a donc pas pour vocation de ref aire l’histoire de l’Algérie
durant ces huit années de guerre ; de cet te tragique nuit du 31 octobre 1954 au
cours de laquelle f ût assassi né le pr emier Européen de 22 ans Laurent Fr ançois t ué
alors qu’il prévenait la gendarmer ie de Cassaigne (Région de Mostaganem) d’une
attaque de rebelles.
Car contrairement à tout ce qui s’est dit et écrit ce f ut bien Laurent François la
première vict ime d u terrorisme et non l’enseignant Guy Monnero t.
A l’époque la mort du jeune Pieds -Noirs f aisait moins d’éclat médiat ique que celle du
malheureux enseignant venu tout droit de Métropole pour exercer sur cette terre
algérienne ; c’est bien l’unique raison de médiat isat ion qui ont conduit les autor ités
et les médias de f aire de Guy Monner ot la premièr e vict ime du FLN.
Voici une vér ité non contestable qui dém ontre bien , pour autant qu’il le f aille, que la
réalité de la gu erre d’Algérie a été f alsif iée ; de même que l’incompréhension
d’abandonner cette t erre, rappelons -le Française, alors que la rébellion ét ait
vaincue.
D’autres que moi ont écrit l’épopée algérienne, je devrais dir e le drame algérien,
tant au niveau de notre communauté contrainte à l'exode que de celle des
Musulmans, avec plus ou moins de succès et/ou d’authenticit é.
Un constat s’impose néanmoins.
Depuis l’indépendance et l’exode de notr e peuple en 1962 la quasi -totalité des
propos ou écr its sur notre communauté par les médias ou pseudos journa listes ont
été du dénigrement, de la désinf ormation souvent f aite par des gens qui n’avaient
jamais vécu en Algér ie et qui ne se sont satisf aits que des versions et récits d’une
certaine f range d’Algériens (tant Musulmans qu’Eur opéens).
Aussi hormis l’évo cation de ma vie qui fut tout à f ait banale et identique à tous les
jeunes de mon âge, ce récit se veut un t émoignage vécu de la période de l’Algérie
Française.
Je porte cependant une attent ion tout à fait part iculière aux Partisans de l’Algér ie
Française qui ont ét é tant décr iés, blâ m és. Car ces hommes et f emmes engagés ne
le f urent que pour maintenir le Drapeau Tricolor e dans ce département Français.
Ce récit n’a pas la prétention de convaincre ceux qui ne veulent pas être convaincus,
mais seulement d’é clairer les hommes libres par des documents, des témoignages,
des f aits authentiques vécus à une époque des plus tragiques, des plus
bouleversantes de cette « pacif ication algérienne ».
La chronique des évènements, établie sur documents of f iciels, sur jour naux, sur
témoignages, a la volonté de rétablir des f aits systémat iquement déf ormés et
d’apporter une vue d’ensemble sans laquelle il est impossible de se f aire une opinion
sur le chaos génér alisé qui s’était installé en Algér ie.
On nous a traité de colon ialist es ? Pauvr e peuple, se retranchant derr ière les propos
malveillants de ces pseudo écr ivains, de ces syndicats radicalisés, de ces
intellectuels qui n’ont pas hésité à armer le bras du terrorisme contre leurs propr es
f rères.
Répondez à ma question :Un maçon, un électr icien, un épicier , un boucher, un
ouvrier, etc. sont -ils des colons ? Tout au moins au sens péjor atif du terme.
En Algérie sur une population de 1.200. 000 Français, on com ptait à peine 25.500
colons dont seulement 120 possédaient des prop r iétés de plus de 200 hectares.
Alor s où sont donc t ous ces colons tant décriés ? Serait-ce ces malheureux
débarquant à Marseille où ailleurs avec pour tout bagage une simple valise ?
Il serait grand temps que l’on ouvre les yeux, mais la vér ité serait san s aucun doute
trop cruelle.
Et puis comment ne pas s’interroger sur tous ces Métropolitains qui au cours de
l’exode de 1939 - 1940 sont venus se réf ugier en Algérie, y ont f ait souche, s’y sont
mariés, ont eu des enf ants, des petits -enf ants ; eux aussi son t des Colonialistes ?
De même, au cours de la guerre d’Algérie, des centaines appelés se sont unis avec
nos f illes et nos sœurs et sont restés sur le sol algérien.
Les a-t’on trait é de sâles colonialistes ?
Curieusement en France le peuple a accordé plus de crédit aux af f abulations d’une
minor ité d’appelés, dont il f aut savoir que la majorité ét ait bien planquée loin des
évènements, que de croire en la parole de tous ces métropolit ains s’étant installés
tant au cours de la guerre de 1940 qu’au cours de la guerre d’Algérie.
C’est du reste cette même France qui, à peine 20 ans auparavant, acclamait ces soi disant colons, cette Armée d’Af rique venue délivrer la France du joug nazi. A -t-on
pensé à tous ces malheureux soldats d’Af rique qui reposent dans les ci met ièr es de
France, d' Allemagne et d'Italie, à ceux qui ont lutté pour que le drapeau f rançais
f lotte f ièrement sur les monuments aux Morts?
A cette époque nous n'étions pas des colonialistes, nous ét ions des libérateurs.
C’est avec amertum e que je me so uviens lorsque j’ai débarqué à Marseille de
l'accueil anti-raciste que m’ont réser vé ces mêmes Français ou leurs descendants.
Tout juste 20 ans auparavant nous ét ions accueillis en libér ateurs.
Hélas! La mémoire est courte et la vue f aible.
Puisse qu'un j our leurs descendants n'aient pas à regretter que leurs parents n'aient
pas su garder l' Algér ie f rançaise.
Ce que j'écris de ma vie c'est tout simplement ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu, en
un mot ce que j'ai vécu, AVANT ce que l’on a appelé les « événements », joyeuse
époque d’une vie sans soucis, sans haine où nos communaut és – quoique aient pu
dire certains hommes polit iques ou médias – vivaient en parfaite harmonie.
Et puis, PENDANT ces événements tragiques au cours desquels les relat ions
amicales entre toutes les communautés passèrent de l’indif férence à la méf iance,
pour s’achever dans la haine.
Aujourd’hui, en 2011 , Je suis las, harassé, meurtri d’entendre, de lir e depuis
presque un demi-siècle après notre exode des propos, des aff irmations d e gens qui
parlent en « notre nom », des contrevér it és voir e de la diff amation sur ce qu’était
notre communauté.
Tous les f aits rappor tés sont des événements dont j’ai été témoin au cours de ces
huit années de guerr e ; des témoignages et articles de dépê ches f rançaises ou
étrangères étayent également mon récit et son authenticité.
Ma seule volonté est de rétablir quelques vér ités sur des f aits systémat iquement
déf ormés et d’apport er une vue d’ensemble sans laquelle il est impossible de se
f aire une opini on sur le chaos généralisé qui s’était instaur é en Algér ie.
Je pense que la lect ure de ce texte rappellera à beaucoup d' amers souvenir s et
regrets mais mon seul but est de garder sauf et intact le souvenir de notre belle
Algérie f rançaise, conçue par nos ancêtr es à partir de 1830 af in qu’il reste à jamais
gravé dans nos mémoires et, qu'à la veillée, nous puissions encore rappeler à nos
enf ants, à nos pet its -enf ants ce qu’était notre pays, qui ét aient nos ancêtres et les
sacrif ices subis par t ant d’années ; pouvoir encor e dir e : Moi, j'y étais.
Enf in, en écr ivant ces lignes, je tiens à honorer mes aïeux et tous ceux qui, par leur
travail, leur courage et leur acharnement, ont contribué à f aire de ce pays inculte en
1830 un département f rançais r iche, digne prospèr e, si beau en son temps, qu’ils
croyaient avoir réussi à en f aire un havre de paix puisque nous vivions cordialement
avec toute la populat ion sans dist inct ion de race ni de religion ; je répète cet état de
f ait car c’est une réalit é que nous vivions dans notre grande majorité.
On a trop tendance à ne cit er que des cas isolés sur le racisme entre communaut és.
Certes il a existé et depuis le f ondement de l’Algérie Française et ceci même entre
communautés européennes.
Souvenons nous que les prem iers colons Alsaciens considér aient avec mépr is les
autres communautés européennes et part iculièrement les immigrés Espagnols et
Italiens qu’ils considéraient et traitaient avec mépr is, dédain en esclaves au mêm e
titre d’ailleurs que les Musulmans.
Enf in je citerais deux citations de deux illustres personnages qui répondent sans
équivoque aux interrogations que quiconque pourrait avoir sur le bien f ondé de m on
récit.
Le Bachaga Boualam :
« Montrer aux Français d ’aujourd ’hui qui l’ignorent, à ceux de demain q ui pourraient
ne pas le lire dans les manuels d ’histoir e, l’Algér ie telle qu ’elle fût, telle qu ’elle était
hier, celle que ses Pieds -Noirs ont bâtie sans contrainte, avec des erreurs parfois,
des retouches souvent, mais avec amour dans la fraternisat ion ».
Le grand off icier, le Commandant Hélie de Saint Marc :
» C’est la dernière r esponsabilité qui nous incombe : éviter que nos enfants aient un
jour les dents gâtées par les raisins verts de l ’oubli. Ecr ire et raconter
inlassablement , non pour juger mais po ur expliquer. Ouvrir la porte à ceux qui
cherchent une trace du passé et qui refusent le silence, repiquer cheque matin le ri z
de nos souvenirs…ne pas lâcher prise, jamais, pour celui qui est demeuré dans le
Bien et dont l ’amour est resté là - bas dans une c olline de l ’Alma… »
Les prem iers évènements de 1954 n’altérèrent en rien les relations entre
communautés, le f ossé commença à se creuser avec les prem iers attent ats
terroristes sur des personnes sans déf ense ; il s’accentua un peu plus lorsque les
atrocit és touchaient les personnes âgées et les enf ants.
A partir de là un clim at de méf iance s’inst alla mais les relations, au moins en
apparence, demeuraient identiques.
Avec l’arrivée en mai 1958 du Général De Gaulle et toutes ses promesses, les
communautés s e ressoudèr ent d’un seul élan derr ière le drapeau tricolore, d’autant
que l’armée sur le terrain avait gagné la bataille.
Puis ce f ût la désillusion lorsque le mêm e général renia tous ces engagements et
trahit de manièr e honteuse ses promesses.
Il f aut savoir que ce général sans qualif icatif f it mine d’accept er « la paix des
braves » qu’il avait lui-même instaur é et f it assassiner le principal chef FLN de
willaya – Si Salah – qu’il avait reçu clandestinement à l’Elysée.
Il f aut également savoir que ce mêm e général a pr éf éré traiter avec les assassins du
FLN plutôt qu’avec le MNA ( Mouvement Nationaliste Algérien) de Messali Hadj
partisan de l’int égration.
Dès lors le peuple Pieds -noirs et les Musulmans qui dans leur immense majorit é
étaient prof rançais en t irèrent des conclusions qui allaient séparer déf initivement les
2 communautés : L’Algér ie serait indépendante.
Les Eur opéens allaient se soulever pour t enter de maintenir l’Algérie dans la France,
les Musulmans prof rançais se sentant trahis a llaient épouse r la cause du FLN dès le
mois de Mars 1962 ; ils f urent ainsi désignés les « Marsiens ».
L'Algér ie devint ainsi, pendant l'année 1961 -1962 ( veille de l’indépendance), une
terre maudite ; et tous ceux qui y touchèrent se sâlirent les mains.
Les responsab les sont dans tous les camps : Le F.L.N., le pouvoir, les barbouzes,
les gendarmes, les autorités civiles ; personne ne s'est montré br illant, ni tout à f ait
honnête.
Je manquerais d'honnêteté si je n'incriminais pas également l'Organisation tant en
Métrop ole qu'en Algérie. En Métropole cette erreur grossière du plastiquage de
l'appartement Malr aux au cours duquel la petite Delphine f ut blessée ce qui
déclencha un véritable f ront anti -OAS qui réunit tous les cour ants polit iques; en
Algérie parmi la plus gra ve erreur: celle de Bab el Oued et de la mort de soldats
appelés.
Ce f ut une vaste f oire d'empoigne où non pas le plus f ort mais le plus rusé a gagné.
Michel Debré, f utur Premier ministre du général de Gaulle, écrivait le 2 décembre
1957 dans Le Courrier de la colère : « Que les Algériens sachent bien que l' abandon
de la souveraineté f rançaise en Algérie est un acte illégit ime qui met ceux qui le
commettent, ou s'en rendent complices, hors -la- loi et ceux qui s'y opposent, quel
que soit le moyen employé, e n état de légitime déf ense. »
C’est ce qu’une poignée d’hommes déter minés se décida à mettre en pratique au
tout début de 1961 en créant un mouvem ent qui serait un rem part contre l’abandon
de l’Algérie.
L’O.A.S. f ut ainsi le dernier espoir, le dernier rem part dressé contre l’abandon de
l’Algérie en cette pér iode 1961 -1962 ; née le 10 f évrier 1961 de promesses reniées,
de haines créées, d'abandons prépar és. Ce soulèvement s' inscrit dans la tragique
logique de la guerre d'Algér ie et d'aucuns l'ont préparé bi en avant son explosion.
L’OAS a pour but de rassembler toutes les organisat ions (Front Algérie Française,
Jeune Nat ion, Mouvement Populair e du 13 mai entre autres) voulant continuer la
lutte pour l'Algérie f rançaise après les échecs de janvier et de déce mbre 1960, au
moment où s'annoncent les f utures négociat ions entre le gouver nement f rançais et le
FLN.
Le 1er mars 1961, un premier tract est diff usé dans Alger : « L'union sacrée est
f aite. Le f ront de la résistance est uni » dans « un seul mouvement de combat :
l'Organisat ion armée secrète ».
C’est au 12 è m e étage de la Tour de Madr id, place d’Espagne à Madr id que Pierre
Lagaillarde, Jean -Jacques Susini et le Général Salan mettent en place le prem ier
organigramme de ce que sera l’organisat ion dont le no m init ial était Organisat ion
Action Secrète ; le t erme Action est modif iée sous la suggestion de madame
Lagaillarde qui lui pr éf ère Armée ; les trois hommes approuvent le choix d’autant que
les initiales rest aient les mêmes.
L’organigramme de l’Organisati on prend forme
Le Général Raoul Salan – alias Soleil, général 5 étoiles, Off icier le plus décoré de
France pr end le com mandement de toutes les organisat ions se réclam ant de l'OAS
en Algérie, en métropole ou ailleurs.
le Génér al Paul Gar dy Chef d’Etat - Major ,
le Génér al Edmond Jouhaud
le Colonel Godar d adjoint au Chef d’Etat - Major
A Alger, quatre milit aires ( le général Gar dy, le colonel Godar d, le capitaine Sergent
et le lieutenant Degueldr e) et trois civils ( Susini, Perez et Dominique Zattara)
réorganisent l'OAS, suivant un nouveau schéma proposé par Godard, son chef
d'état-major.
Il se divise en trois branches :
- L’O M (Organisation des Masses) dir igée par le Colonel Jean gardes secondé
de Michel leroy char gé des recrutements ;
l'Action psychologiq ue et p ropagande (APP) sous la responsabilité de Jean Jacques Susini secondé par Georges Ras
Le Colonel Jean Gardes avec pour adjoint Michel Leroy se charge de l'
Organisation des masses (O M) et
l'Organisation renseignements -opérations (ORO) est dirigée par jea n-Claude
Perez avec Gérard Duf our
- Le BAO (Bureau d’Action Opér ationnelle) sous les ordres du Lieutenant Roger
Degueldre avec pour adjoint le Lieutenant Pierre Delhomme chargé de
l’exécution des opér ations.
- Le Lieutenant Roger Degueldre prend le commandemen t des commandos
Delta :
 Delta 1 (Albert Dovecar)
 Delta 2 (Wilfried Schliederman)
 Delta 3 (Jean-Pierre Ramos)
 Delta 4 (Lieutenant Jean-Loup Blanchy)
 Delta 5 (Josué Giner, dit « Jésus de Bab-el-Oued »)
 Delta 6 (Gabriel Anglade)
 Delta 7 (Jacques Sintes)
 Delta 9 (Jo Rizza)
 Delta 10 (Joseph-Edouard Slama)
 Delta 11 (Paul Mancilla)
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
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Delta 12
Delta 13
Delta 14
Delta 15 (Claude Peintre)
Delta 20 (Maurice Stimbre)
Delta 23
 Delta 24 (Adjt-Chef Georges Coumès alias Marcel Ligier)
 Delta 33 (Jacques Bixio)
Les commandos Z sont dir igés par Jean - Marcel Zagamé, le fondateur,
D’autres commandos désignés « Soviet des capitaines » prennent f orme en
divers quartiers d’Alger :
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o
o
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Secteur Alger-centre (Capitaine Guy Branca)
Secteur El Biar (Lieutenant Olivier Picot d'Assignies)
Secteur Hussein-Dey (Capitaine Pierre Montagnon)
Secteur Guyotville (« Nicolas »)
Secteur Maison-Carrée (Capitaine Philippe Le Pivain)
Secteur Orléans-Marine (Jacques Achard)
Cette réorganisat ion se heurte à plusieur s opposit ions de divers mouvements, entre
autres celle de Robert Martel appelé le « Chouan de la Mitidja », adepte du Chr ist roi et f ondateur du M ouvement populaire du 13 mai ( MP 13), clandest in depuis
f évrier 1960 et de Pierre Lagaillarde, les Colonels Antoine Ar goud et Char les
Lacher oy, tous trois restés à Madrid et revendiquant la direction centrale de
l’Organisat ion.
Néanm oins et malgré ses prot est ations, Robert Martel, se rangera sous les ordres du
Colonel Pierre Château qui prendra le commandement du Constantinois.
En Oranie qui deviendra la Zone III de l’O .A.S., une structure organisée par des
civils avait déjà pr is f orme dès les barricades d e 1960 et avant le putsch des
généraux d'avr il 1962.
Aux cotés de Char les Michelett i, Claude Michelett i, Daniel Br un, Georges Gonzalès
propriétaire d’un garage, Athanase Geor geopoulos propriétaire du « Caf é Riche »
place Villebois - Mareuil, maréchal des lo g is chef dans les Unités Territoriales, Robert
Tabarot ancien boxeur neveu du f ondateur de Oran Républicain et Guy Pujante
édif ièrent un Etat - Major et des structures de commandos d'action.
La structure déf init ive sera remise par Georges Gonzales (Pancho) lors de son
retour d’Espagne où il s’ét ait rendu en compagnie de Athanase Georgopoulos.
C’est, en ef f et, Lagaillar de réf ugié à Madrid, qui avait contact é les deux hommes les
priant de le rejoindre.
Georgopoulos et Gonzales seront ainsi reçus Place d’Espagn e au 12 è m e étage de la
Tour Madr id par Lagaillarde et Salan.
Les deux hommes f ont le déplacement d’Oran en empruntant plusieurs it inérair es –
Paris, St Jean de Luz, San Sébast ian - qui permettront aux deux hommes d’atteindre
Madr id en échappant aux contrôl es de Police.
L’O.A.S.Oran est ainsi organisée en 5 br anches :
-
1 e r bureau : l’O M (Organisat ion de masse) dirigée par Guy
Pujante(responsable syndical) puis doct eur Roméo jusqu’à son arrestat ion
-
puis remplacé par Ducros (ateliers f onderies d’oran)
2 è m e bureau : ORO (Organisation Renseignement Opération) Georges
Gonzales alias Pancho alias Valet de trèfle
3 è m e bureau : Robert Tabarot alias Rock sera en charge des contacts
polit iques
4 è m e bureau : Finances- Daniel Br un
5 è m e bureau : APP (Action Ps ychologique et Propagande) dirigée par Charles
Michelett i alias Babar
10 commandos appelés « Collines » sont f ormés et correspondent aux 10
commissar iats de la ville d’Oran.
La Colline 1 – Poissons – (Bugeaud) quartier de la Marine, commandée par Marcel
Jauff re arrêté par Debrosse chez le doct eur Roméo ser a remplacé par Vincent
Pujalte ;
La Colline 2 –La Fayette commandée par Chouraki à qui succède Edmond Bénichou
dit Papa couvre le quartier du Caf é Riche ; cette Colline est exclusivement
composée d’Isr aélites ;
La Colline 3 – Grands Vents – (Bayard) commandée par Jean Pérez alias Jean Bar t,
couvre les quartiers de Miramar, rue du Fondouk, Place des Victoires et une partie
du centre ville;
La Colline 4 –( Cicér on) commandée par le docteur Escoff ier, couvre le quartie r
d’Eckmül ;
La Colline 5 -animaux-(Hoche) commandée par madame Blay appelé Mito, est
responsable du centr e ville ;
La Colline 6 -simca-( socrate) Saint- Eugène-responsable Stur la
La Colline 7 - choupot maraval -(surcouf ) responsable Constantin, inf iltrée par un
agent Gouvernement al surnommé « L’abeille » sera démantelée, tous ses membres
arrêtés. Elle sera recréée par le lieutenant Oerner un des 2 pilotes du bombardement
de Sakiet ;
La Colline 8 - Oiseaux – (colbert) responsable maitre Mar ie huissier de justi ce et
Cather ine alias « la Pie » ; couvre le boulevard f ront de mer et le port
La Colline 9 – Mers el K ébir
La Colline 10 - Fleurs – sous les ordres de Rém y Pujol couvre le quartier de
Gambetta.
Autres commandos autonomes – Franck – Ralph (2 équipes) ; Commando Kléber
(Olivier Par viller); Commando Robespier re (Christ ian Choioral); Commando Vercors
(Lucien Tournier).
S'ajoutent les réseaux Bonaparte ( Marcel Carreno)équipé de bazooka et mortiers;
France- Algér ie( Marc Friess); Groupe Sur couf (Diego Albéracin).
Le 20 août 1961 le Général Jouhaud – alias Soleil bis - rejoindra Oran et prendra le
commandement de l’organisat ion ; il aura pour adjoints le Commandant Julien
Camelin, chef de bat aillon du 5 è m e R. E.I. et le Lieut enant de vaisseau Pierre
Guillaume, le c élèbr e « crabe-tambour ».
Le Général Jouhaud s’alliera Athanase Georgeopoulos alias Roi de Trèf le à la têt e
d’un commando doté de toute autonomie, dirigé directement par l’Etat - Major.
Mostaganem et sa région sont sous les or dres du Capitaine Favar el et de Marc
Peyras chargé également par le génér al Jouhaud de la const itution d’un maquis dans
le Dahra.
Une dizaine de commandos sont actif s sur toute la région :
Commando Dahra sous le commandement de André Hourcadié
Ce maquis couvre une région comprenant le s communes de Ouillis, Lapasset,
Bosquet, Cassaigne, Picar d ; son rô le est d’assurer le contrôle de la Région en
remplacement de la Gendarmerie et de l ’Armée.
Commando Duf ois dirigé par Duf ois f erdinand,
Commando Gomez sous la responsabilité de Aimé Gomez , moniteur d’auto -école
Commando Ghislain commandé par Tonnelier Ghislain,
Commando Sidi-Brahim,
Commando Dom inique dir igé par Perez Dominique,
Commando La Mouet te dir igé par Fernandez Manuel.
A ces commandos vient s’ajouter un Com mando aut onome opéran t sur toute la ville
sous les ordres de Lucien Marquès ; ce commando sous ma responsabilité est
polyvalent au niveau de ses act ions : récupérat ion de véhicules, hold -up et
recherches et élim inations notamment des f emmes ou hommes déguisés en f emmes
chargés de f aire déserter les Tirailleurs musulmans.
A l’inverse d’Oran, tous ses commandos agissent de f açon anarchique au gré des
ordres de leurs chef s se souciant peu des territoir es attribués aux autres
commandos ce qui provoquera parf ois des tensions entre c om mandos.
C’est le cas, entre autres, du commando de Lucien Marquès q ui posera de nombreux
problèmes pour lesquels je serais considéré comme « personna non grata » sur
Mostaganem.
Le Constant inois est sous les ordres du Colonel Pierre Château -Jobert ayant pour
adjoints Robert Mart el sur nommé le " Chouan de la Mit idja" et le Lieut enant Michel
Alibert.
Saïda est sous les ordres de Bayle;
Sidi- Bel-Abbès de Perrin
et Tiaret est commandé par le Lieutenant Robert Planchot.
L’O AS- Algérie avec son inf rastructure , ses nombreuses com plicités civiles et
militaires, ses commandos en armes, n’est qu’une résistance à l’abandon axée sur
un but unique : l' Algérie françai se ; elle représent e un bloc cohérent à l’inverse de
l’O AS Métro.
Elle a cependant besoin d' argent, d'armement et de renseignements.
L'argent provient tout d'abord des cotisations, une dîme imposée à la population. Les
responsables de quartiers et d'immeubles, dans le cadre de l' OM (Organisation de
masse), f ont payer, et chacun verse son écot.
Cette procédure qui tente à mécontenter la populat ion est assez vite remplacée par
le recours aux hold - up. Les agences bancaires sont les prem ières visées ; nombr e
de leurs directeurs f acilitent le travail n' hésitant pas à f aire pr évenir que leurs
coff res seront bien approvisionnés à telle date.
L’attaque de la Banq ue d'Algérie à Oran r apporte ainsi plus de 21,4 millions de
f rancs (plus de 2 m illiards d’anciens f rancs) (3,26 millions d'euros).
1 milliard et dem i sera remis à l’OAS d’Alger.
Pour gérer ce vér itabl e trésor de guerre, après un certain Medeu (nom de
clandest inité), le colonel Gorel ( Cimeterr e) prend la responsabilit é de trésor ier de
l'OAS. L'homme est intègre mais ses ef f orts ne seront pas récompensés. Des liasses
de billets disparaîtront...
L'armement pose moins de dif f icultés, hormis les nombreuses armes personnelles,
l’armée et la police sont les principaux f ournisseurs de l’Organisation et
approvisionnent, souvent bien malgré eux, en Mat 49, grenades, armes de poing,
explosif s et détonateurs.
Pour la seule ville d’Oran l’O.A. S. s’est emparée de 2 mort ier s, 215 lance -roquett es,
94 mitrailleuses, 10 f usils -mitrailleurs et environ 5000 pistolet s -mitrailleurs, f usils de
guerre et pistolets automatiques.
La transmission de r enseignements est égalemen t très aisée tant par les ser vices de
l’administration, que par l’armée et la gendarmerie ; la majeure partie des opérations
réalisées se f era grâce à cet important réseau de renseignem ents et avec du
matériel en provenance d'une unité militaire.
La seule vraie raison de tous ces hommes et f emmes était de garder cette Algérie
FRANCAISE, de rest er sur leur sol natal créé de toutes pièces par leurs valeureux
aïeux.
Etait-ce un crime de vouloir déf endre l’Algérie Francaise ?
Si l’O.A. S. avait réussi à attein dre le but qu’elle s’était f ixée, c’est à dire maintenir
l’Algérie au sein de la France, elle aurait été traitée avec tous les égards, ses
combattants aur aient été considér és com me des héros.
Hélas le but n’a pu être atteint et, comme tous les vaincus de t outes les guerres, son
action a été condam née, ses combattant s traités de terror ist es.
Globalement la populat ion d’Algérie sout ient l’OAS; cependant bien que sa major it é
n’envisage pas un départ de la terre nat ale car aucune racine dans d’autres pays, y
compris en France, face aux évènements elle cache ses vérit ables pensées et
s’interroge sur le bien -f ondé d’une résist ance.
Dans les grandes agglomérations et part iculièrement à Oran, la populat ion f ait cor ps
avec l’OAS : toutes les consignes de l’Organisa t ion sont suivies scrupuleusement ;
cette adhésion causera la rage et la haine des gardes mobiles qui, lors d’attaques
contre l’OAS, n’hésit eront pas à t irer à la mitrailleuse lourde sur les civils.
Hélas, comme dans tous conf lits, l’on observera que certa ins qui, devant un verre
d’anisette, seraient prêts à donner leur vie pour l’Algérie, mais f ace à des
responsabilités se désengageront totalement émettant notamment les prétext es de
responsabilités f amiliales ou prof essionnelles.
Ils contr ibueront, à leur arrivée sur le ter ritoir e métropolit ain, aux légendes
colonisatrices dont ont été inculqués les Métropolitains allant jusqu’à narrer
quelques exploits imaginaires au sein de l’O.A. S.
Car des légendes il en f leurira pendant des décennies et beaucoup, trop même, de
gens plus ou moins bien int entionnés ou tout simplement mal inf ormés, ont f alsif ié
purement et simplement les véritables raisons de la const itution de cette
organisat ion et des composant es de ses commandos.
Cependant il f aut bien admettre que le nombre de ses commandos act if s est des plus
lim ités. En tout, un bon millier de personnes prenant vér itablement des risques,
passant aux actes le f usil à la main. Ce chif fre restera sensiblement étal, les
ralliements compensant les pertes.
Les « Deltas » d’Alger représent ent envir on 500 hommes autant que les « Collines »
d’Oran, le Constant inois représente appr oximat ivement 150 hommes, la dizaine de
commandos de Most aganem représentent environ une centaine d’hommes act if s.
Sa modest ie ne doit pourtant pas f aire sous-estimer les très nombreux
sympathisants qui apportent un concour s discr et, mais nécessair e, comme f ournir
des renseignements, procurer un logement ou des documents d'état civil.
Au total, 3 680 personnes ont été jugées et condamnées pour leur participation à
l'OAS ou à des activités connexes et 41 d'entre elles l'ont été à la peine capitale
dont 4 seront appliquées à l'encontre du lieutenant -colonel Bastien -Thir y
organisateur de l’attentat du Petit Clamart contre le Génér al de Gaulle, du lieut enant
Degueldre chef des commandos Delta, d' Albert Dovecar, un sergent -chef du 1 e r REP
et de Claude Piegst civil d’Alger, tous deux condamnés pour l'assassinat du
commissaire Roger Gavour y.
Tous quatre f urent fusillé s comme de vulgaires crim inels.
Le Général Raoul Salan – le gradé le plus décoré de l’Armée f rançaise est condamné
à la pr ison à perpétuité ; Le Général Jouhaud, le Colonel Argoud et André Canal
seront condamnés à mort mais graciés.
D'autres Off iciers pr estigieux tels le Lieutenant -Colonel G eor ges Masselot du 18ème
RCP, le Lieutenant -Colonel Pierre Lecomte du 14ème RCP, tous deux condamnés à
8 ans de réclusion cr iminelle le 28 juin 1961 par le Haut Tribunal Militaire. Le
Commandant Hélie de Saint - Marc condamné à 10 ans de réclusion crim inelle .
les Colonels Pierre Château -Jobert, Joseph Broizat, Antoine Argoud, Jean Gardes,
Yves Godard, Emer y, Lacheroy, Pujat; le Capitaine Pierre Ser gent; tous ces Off iciers
f aisaient partie de l'élite de l'Armée Fr ançaise; tous s'étaient dist ingués dans les
maq uis en 19+ 40, en Indochine. I ls n'hésitèrent pas à sacrif ier leur carr ière pour
maintenir l'honneur de l'Armée Française, le respect de la parole donnée.
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(Tués : Commandant Paul Bazin, Dr Boilet, Jean de Brem, Lieutenant Gavalda, MDL Chef
Liégeois, Brigadier Lichlet, Alain Mouzon, Axel Gavaldon, Jean Friburger, Andrée Turiela, Noel
Mei, Fourvel, Le Bègue, Morère, Petit-Jean.
Morts en prison : Commandant Niaux, Commandant Casati, Charles Daudet, Jean Luc
Biberson[20], Albert Garcin.
Alexis Arette
Généraux Pierre Marie Bigot, Jacques Faure, Gouraud, Jean Louis Nicot, André Zeller, Petit
Colonels de La Chapelle, Bernard Cabiro, Georges Masselot, Bertrand de Seze (ancien du
bataillon de Corée), Henri Dufour, Joseph Broizat, Emery, Jean Paoli, Serge Parisot,
Coustaux, Lecomte
Lieutenant colonel Pugat
Commandants Bertuit, Jaupart, Houette, Jaybert, Georges Marchal, Botelle, Brechignac.
Capitaine Paul-Alain Léger
Capitaines Assemat, Montagnon, Messud, Jean Graziani, Jean Ferrandi, Filippi, Michel
Boisson, Mosconi, Pouilloux, de Saint Remy, Noëlle Lucchetti, Arfeux, Murat.
Lieutenants Hourtoule, Claude Coulette, Georges Reynald, Bernard, Madaoui, Porte.
Sous Lieutenants Claude Dupont, Guy Montero, Rémy Madoui [21], Jean François Collin
Adjudants Rebatel, Faye
Au regard des pr of essions exercées, 50% des membres de l’O AS sont composés
d’étudiants et de m ilitaires, en eff et les étudiants représentent 32 %, les milit air es
18%, employés et ouvr iers 17%, les prof essions libérales 15 %, commerçants et
artisans 10%, divers 6%.
Les commandos arm és sont plutôt constit ués par les militaires, les employés et
ouvriers ; bien que quelques étudiants rej oignent les groupes armés la major ité
d’entre eux est plut ôt destinée à la propagande ou au plasticage.
L'armée f rançaise d'Algérie. Ce f ut une très belle armée.
S’il me f allait choisir l'acteur le mo ins médiocre de cette tragédie, je désignerais
sans hésiter l'armée.
Prise entre deux f eux, divisée par d'inext ricables drames de conscience, placée dans
des sit uations appar emment sans issues, elle f it jusqu'au bout ce que la majorité
attendait d'elle. Elle le f it peut -être sans conviction, par discipline et pour se sauver
elle-même.
Est-il besoin de rappeler que la quasi -tot alité des Of f iciers combattants en Algérie
adhérèr ent sans réserve à la cause de l’Algérie Française ? que les of f iciers
généraux qui décidèr ent du maintien de la France en Algérie étaient les plus hauts
gradés de l’Armée Fr ançaise et qu’ils s’ét aient illustrés pour la gloire de la France
sur tous les champs de bataille.
Tous ces soldats, pour rejoindre les rangs de l’O.A.S, pr irent le risque de sacr if ier
leur carr ière ; certains f urent f usillés comme de vulgair es renégats.
Ces soldats voulaient tout simplement respecter la parole donnée , garder sauf leur
Honneur et celui de la France.
Les Off iciers qui sont, de f ait, les piliers de l’Organisat ion ne poursuivent pas de but
polit ique, leur engagement correspond tout simplement à « la parole donnée » pour
tenter d’eff acer les paroles reniées d’»hier » ; les civils responsables sont engagés
pour une résistance à l’abandon, certains prof iteront de responsabilités à des
ambit ions tout à f ait personnelles ; la masse des commandos et militants de base
sont majoritairement de souche populaire, ils n’ont comme ambit ion que la déf ense
de leur toit et de leur terre. Hélas des gens peu scr upuleux voire de vulgaires
voyous s’enrôleront également car ils y trouveront un intérêt f inancier ; ainsi lorsque
la f in inéluctable de l’Algérie Française se f it sentir certains chef s de commando
s’enf uirent à l’étranger, plus particulièrement en Espagne et en Argentine, avec
l’argent dérobé qui était dest iné aux mem bres de commandos recherchés.
Ces individus sans scrupules laissèr ent sur le terrain des dizaines d’hommes sans
aucune ressource.
Devant la grogne de l’Armée, f ace à la résistance opiniâtre de la p opulation
européenne et au développement de l’O. A.S., le pouvoir gaulliste n’hésitera pas à
employer les moyens extrêmes et à mettre en place des équipes de « barbouzes »
qui, au début de l’année 1962, inaugurer ont la méthode des enlèvements.
Des militant s et des personnalités connues pour leurs sentim ents « Algérie
Française » disparaissent et sont retrouvés le plus souvent assassinés.
Dès le pr intemps 1961, le commissaire Grassien, sous -directeur de la Police
Judiciair e (PJ), arrive en Algérie à la têt e de quinze off iciers ; ses résultats dans la
lutte ant i-OAS ne sont pas sat isf aisants ; il est remplacé quelques semaines plus
tard par le directeur de la PJ, Michel Hacq, accompagné de deux cents inspecteur s,
qui f orment la Mission C.
Ces policiers sont renf orcés par un pelot on de quinze gendar mes, dirigé par le
capitaine Lacoste, et qui avait déjà combattu le Front de Libération Nationale( FLN).
Ce sont ces gendar mes qui arrêtent Raoul Salan, le 20 avr il 1962, suite aux
renseignements d'un inf ormateur in f iltré par la police judiciair e, l'adjudant -chef
Lavanceau.
Ces f orces off icielles sont aidées par des agents de police parallèles, les célèbres
barbouzes ainsi appelés en raison des postiches qu’ils étaient censés porter.
Sans mandat of f iciel, les barbo uzes sont recrutées dans diver s milieux : des
champions d’arts martiaux, des Vietnam iens ayant choisi la France pendant la guerre
d’Indochine, des mar ginaux, et des truands, comme Jean Augé et le proxénèt e
Georges Boucheseiche, ancien de la Gestapo f rançai se.
Ce recrutement, ainsi que l'acheminement vers l'Algérie, sont assurés par deux
ardents partisans du général de Gaulle, Lucien Bitter lin, chef du Mouvement pour la
Communauté, et par Pierr e Lemarchand.
Les barbouzes sont chargées de f aire du contre -terrorisme, c’est -à-dire des
plasticages (notamment par la Sécurité m ilitaire, qui ne pouvait elle -même
commettre des attentats), de réaliser des interrogatoir es (au cours desquels la
torture est utilisée contre les membres de l'OAS), et de transmettre les
renseignements recueillis par le FLN sur l’OAS, car les ser vices off iciels ne
pouvaient, avant le cessez - le-f eu, entretenir de relat ions avec un mouvement
interdit.
Autre adversaire de l'organisat ion clandestine, la Sécur ité militaire, la SM. Gaulliste
inconditionnel, son chef , le général Char les Feuvr ier, a mis en place une structur e
spécif ique, la Division des missions et recherches, chargée de traquer Salan,
Jouhaud, Godard, G ardes, Degueldr e et les autres of f iciers passés à l'OAS.
Le 23 octobre 1961 , l'organisation secr ète assassine à Alger René Poste, un
commandant d' aviation membre de la Division des missions et recherches.
Dès lors, celle -ci n'hésitera pas à durcir le ton, s'assurant les ser vices d'hommes de
main parf ois peu recommandables tel le t ruand lyonnais Jean Augé, et incitant les
amis de Bitter lin et de son MPC à plastiq uer en représailles certains lieux de rendez vous de l'OAS via son représentant à Alger, le colonel Roger André dit « Laurent ».
Quelques années plus tard, en 1966, le g énéral de Gaulle admettra d'ailleurs que «
pour s'inf ormer de ce que tramaient en Algérie et en métropole les organisat ions
subversives, le ser vice d'ordre a employé des éléments clandestins »...
Sans le drame algérien, ni Salan, ni Jouhaud, ni les milit aires poursuivant dans la
clandest inité leur combat d'hier, ni les pieds -noirs accrochés à leur terre natale,
n'auraient complot é contre le régime.
Pour preuve, l' Algér ie devenue indépendante, Salan ordonner a à ses f idèles de
cesser un combat devenu inut i le. Les soldats perdus pour cause d'Algérie f rançaise
l'entendront massivement ainsi. Ils raccr ocheront déf init ivem ent leurs armes, et
rares seront ceux qui interf éreront par la suite dans la politique pour laquelle ils
n'ont aucune att irance.
Avec le recul, ils se ref usent à regarder leur participation à l'OAS -Algérie comme un
engagement politicien. Ils veulent n'y voir qu'un réf lexe patriot ique et ce f ût
vér itablement leur seule motivat ion.
Que pouvons-nous dire plus de 40 ans après notre exil de ce qu e f ut l’O.A.S., de ce
qu’elle représenta aux yeux du peuple d’Algérie tant Eur opéens que Musulmans, de
ce qu’elle représent a aux yeux de la Mét ropole ; enf in pouvons -nous assurer,
aujourd’hui, que tous ses membres avaient rejoint l’Organisation dans le seu l but de
déf endre l’ident ité de l’Algérie f rançaise.
Force est de constat er que l’O.A.S. ou plutôt les O.A.S. f urent conf rontées dès leur
naissance à des conf lits idéologiques différents les uns des autres et de divergences
d’intérêt. L’O.A.S. rassembla t ant en Métr opole qu’en Algérie des gens diff érents,
parf ois même opposés.
L’OAS-Algérie n’avait aucun but polit ique ; sa seule ambit ion était de sauver ce qui
pouvait encore l’être et maintenir l’Algérie dans la France.
L’OAS-Algérie cessa déf initivement d’exister à l’indépendance de l’Algérie.
Le dernier Commando OAS quitta Oran le 29 Juin 1962 après avoir détruit les cuves
de carbur ant du port d ’Oran. Ce f ut l’Adieu.
Projetée depuis Alger, l'OAS - Métro, dite aussi Mission II, s'organise à partir de juin
1961 sous la houlette du capitaine Pierre Sergent, débarqué clandest inement en
France.
C’est le génér al Paul Vanuxem (alias Ve r dun) qui en prendr a le commandement avec
Pierr e Sergent pour chef d’Etat - Major.
L’Organisation des r assemblements est conf iée au Lieutenant Daniel Godot,
- BCR (Bureau central de Renseignements sous les ordres de Alf red Amiot
- BAO (Bureau Act ion Opérationnel le) Lieutenant Alain de La Tocnaye
- GCM (Groupement des Commandos Militaires conf ié à georges Robin
- Bureau des Plans – Claude Capeau
L’O.R.O. (Organisation -Renseignements - Opérations) est com ma ndée par le
Capitaine Jean - Mar ie Curutchet.
L’APP ( Action Psychol ogique et pr opagande) est dirigée par le Lieutenant Jacques
Chadyron.
L’O MJ (OAS Métro -Jeunes) est dir igée par le Lieut enant Nicolas Kayanakis
10 réseaux sont ainsi const itués:
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Bretagne (Comte Horace Savelli, Colonel en retraite, compagnon de la
libération)
Sud-Ouest (Bertrand de Gorostarzu)
Lorraine (Commandant Robert Vitasse)
Lyonnais
Bourguignon (Colonel Arnaud de Sèze) [19]
Provence (Jean Reimbold, Adjoint Pierre Castellan)
Corse
ZAP Zone Autonome Paris (Bertrand de Sèze)
Zone Autonome Saint-Maixent
Allemagne (Colonel Parizot)
France- Mission III (responsable de l’attentat du 7 f évrier 1962) est dir igé par André
Canal (alias le Monocl e) arrêté à Par is le 4 mai 1962. Quatre réseaux composent sa
structure :
- Action dirigée par Philippe Cast ille avec pour adjoint Jean - Marie Vincent,
- Propagande sous la houlette de Nicolas d’Andréa,
- Logistique dir igée par Ferdin and Ferrand,
- Finances avec pour r esponsable Camille Vignau
D’autres mouvement s f ont dissidence et cavaliers seuls :
Jeune Nat ion
Résurrection Patr ie dir igée par Pierre Sidos
OAR (Organisation Algérie Révolut ion) commandée par Marcel Bouyet secondé par
le Lieut enant de vaisseau Jacques Roy
Mission 1 dont l’act ion est quelque peu diff use est dir igée par André Regard secondé
par Yves G ignac et le Capitaine de vaisseau Jean Joba
Cependant les ambit ions de l’OAS - Métro sont bien plus dif f uses, même si elle se
réclame du même but que l’OAS - Algér ie, maintenir l’Algér ie Française.
L’OAS- Métro poursuivait d’autres object if s que le seul maintien de l’Algérie à la
France. Quelle que soit la sincér ité de nombre de ses membres, les arr ière -pensées
polit iques sont loin d'être absent es.
L’un de ses principaux object if s f ut de dresser les communist es contre de Gaulle ;
elle cherche aussi à amalgamer dif f érents courants de la droite nationaliste, alors
divisée, qui lui f ont le meilleur accueil et s'emploient à l'appuyer.
Cependant l'OAS - Métro souf fre d'un déf icit de légitim ité dans l'opinion publique de
la métropole qui a rejeté très majoritair ement le putsch d'Alger et qui espère une f in
rapide de la guerre d'Algérie, f ut -ce au prix de la présence f rançaise.
En ef f et elle évoluait au sein d’une population host ile et f ut, également, conf ronté à
la f raction dissidente de Andr é Canal « Mission III » dont l’act ion malheureuse et
irréf léchie lors de l’attentat manqué du 7 f évrier 1962 de Malr aux qui déf igura
Delphine Renard un e petite f ille de 4 ans, discrédita l’Organisation et permis, dès
lors, à tous les détracteurs de l’OAS de s’engouf f rer dans la brèche ouverte par
quelques irresponsables.
Dès lors l'OAS devient un mouvement f asciste et suscit e un rejet général
déclenchant le « basculement » déf initif de la population et de la presse.
Ainsi l’OAS- Métro a, non seulement, discrédité sa cause mais également celle de
l’O AS-Algérie, et sorti les communistes de leur isolement.
Les arrière-pensées polit iques de l’OAS - Métro se ré vèlent au grand jour après la
proclamation de l’indépendance de l’Algérie, en ef f et, à l’inverse de l’OAS -Algérie
qui cesse toutes ses actions à l’indépendance, y compr is sur le territoir e
Métropolitain, les militants de l’OAS - Métr o poursuivront leur comba t avec à leur tête
des hommes politiques tels Georges Bidault et Jacques Soust elle.
Beaucoup, donc, parmi les « historiens », les « intellectuels », les hommes
polit iques ont f ait le procès de l’O.A.S. et ont condam né unanimement les attentats
commis par l’organisation.
En réalité, ce sont les associat ions de gauche aidées par des « intellectuels » et
plus particulièrement les communistes, ceux qui ont aidé le FLN à tuer leurs propres
compatriotes, qui ont ainsi dénigré l’act ion de l’OAS.
Combien de ces dé fenseurs des droits de l’homme ont - ils évoqué les atrocités
commises par le F.L.N ?
Combien, de ces individus bien -pensants, ont -ils f ait le procès de ces
« combattants » de la liberté qui n’avaient de courage que celui de s’attaquer aux
civils, aux enf ant s, aux f emmes, aux vieillards ?
Combien d’histor iens, d’intellectuels, d’hommes politiques, ont -ils comparé les
« atrocités » commises par l’O.A.S. par r apport à celles innommables des terroristes
du FLN.
Nul conf lit au monde n’a eu pour spectacle les hor reurs comm ises par le F.L.N.
Le F.L.N., qui a com mencé les assassinats et les massacres, a de son côté autant
ser vi l'horreur. Elle f ut sa meilleure alliée. Bombes, attentats se sont succédés.
Jeunesse innoce nte f auchée au Milk Bar ou à l' Otomatic, f ermiers assassinés,
musulmans f rancophiles égorgés, la liste est longue de ceux q ui ont payé le tribut de
leur t itre de Français ou de Pro - Français. Qui n'a pas supporté dans sa f amille, dans
ses biens, dans sa chair même le pr ix de la rébellion ?
Le FLN parachevait l’horreur par le massacre d’Oran le 5 juillet 1962 au cours
duquel des milliers de civils Eur opéens f urent enlevés et massacrés dans des
conditions abominables.
Les seuls vrais combattants – au sens pr opre du mot – du FLN étaient ceux qui
combattaient dans les Djebels f ace à d’autres combattants ; except ion f aite de
certains « combattants » qui commirent autant d’atrocités sur des civils et gens sans
déf ense que les terr oristes des cités urbaines ; les massacre s de Melouza, d’ElHalia, de Palestro entre autres, f urent l’exemple f lagrant de la lâcheté de ces pseudo
combattants.
Les haines de clan ont joué à mort entre Algériens prof rançais et anti -f rançais. Le
neutralisme n'était pratiquement plus possible. L'engagement pour un camp ou pour
l'autre était obligatoire.
Des hommes et des f emmes de toutes conf essions tombèrent par milliers pour
sauvegarder ce drapeau tricolore tant aimé et vénéré, pour maintenir ce département
à la Mère Patrie.
Aussi, après avoir enduré pendant six longues années les exa ctions du terror ism e,
f ace à des promesses vaines, baf ouées, meurtries, quelques hommes se dressèrent
dans l’ombre af in de tenir les engagements de nos Gouvernants, af in de respecter la
parole donnée par un certain Général de Gaulle, af in de conserver cett e Algérie
Française.
Tous étaient animés de cette même volonté de vaincre l’oppr ession, de f aire cesser
la terreur du f ellagha et des exactions qu’il commettait, de f aire en sorte que le sang
f rançais ne souille plus ce sol f rançais.
Ils se batt irent avec l’énergie du désespoir ou peut -être avec la conviction qu’ils
sortiraient, un jour, vainqueurs de ce combat. Du reste, nul ne le cont este, la guerr e
contre le F.L.N. avait été gagnée sur le terrain par nos valeur eux soldats qu’un jour
« on » traînera dans la boue.
Hélas, le sort en était jeté ; Un jour, ordre f ût donné de rallier les villes, d’embarquer
clandest inement sur des chalut iers et par tir. Mais part ir où ? En Espagne ? En
Amérique ? En France ? Le combat, pour la grande majorité, devait cont inuer, dans
l’ombre de nouveau, simplement pour sur vivre, pour échapper aux polices et
organismes constit ués dans le but d’achever ces derniers survivants.
Ainsi f aute de prot ection, la communauté européenne et ses amis sont condamnés à
l'exil ou à la mort. »La valise ou le cercueil »
Pourtant, depuis 1960 et bien avant, l’Ar mée f rançaise avait gagné la bataille contre
le FLN, tant dans les villes que dans le bled où il n’y avait plus de katibas ; le
diagramme de la f ormation de l’armée FLN avait été coupé.
Après être passée par un maximum, la courbe des armes et des ef f ectif s groupés
avait considér ablem ent dim inué. A l’exception des Aurès, il n’y avait plus sur tout e
l’Algérie que des embryons de sect ions dont le seul but était d’échapper aux troupes
f rançaises.
Le quadrillage, trop statique auparavant, avait pu se démult iplier et ses éléments
dynam iques pouvaient f aire la course au rebelle avec des unit és de plus en plus
petites.
Le rebelle n'était plus le roi du djebel; il est traqué en permanence. Alors par tout
petits groupes, il se réf ugie de plus en plus dans le terror ism e. La phase milit aire de
la rébellion était ter minée à l' intér ieur de l'Algérie par la déf aite du f ellagha. En
Tunisie et au Maroc les rebelles s’étaient regroupés mais toutes leurs tentat ives de
f ranchissement des barrages se soldaient par des échecs cuisants, tel celui du
Djebel M’zi.
Le GPRA sait qu’il a perdu la bat aille militaire ; il compte à pr ésent sur son action
diplomat ique dans le monde en une act ion bien plus vigoureuse que cel le de la
diplomat ie f rançaise totalement désuète et inef f icace.
Ainsi au f ur et à mesure que nos troupes remportent des succès sur la rébellion
interne, jusqu'à la f aire disparaître presque complètement, notre situat ion
psycholog ique inter nationale se dégr ade et le gouvernement français mult iplie des
concessions qui ne satisf ont personne.
La polit ique impérialiste des Soviets est évidente. Mais la polit ique américaine n'en
est pas moins agressive à notre égard. Nous assistons à un phénomène ahur issant
d'autodestruction de l'Occident par lui -même.
Comme il y a plusieurs années, c’est en partie l’Occident qui a obligé les Hollandais
à abandonner les Indes néerlandaises à la dictature, les Belges à se retir er
précipit amment du Congo en y laissant le chaos; c'e st lui qui se réjouit des
dif f icultés du Portugal en Angola, des Sud -af ricains sur leur territoire ou des
Français en Algérie et au Sahara.
Le monde entier va, alors, assister à cett e chose inouïe : un gouver nement dont
l'armée était victorieuse allait f a ire cadeau de cette victoire à son adversaire. Cela
ne s'était pas produit en France depuis la rétrocession gratuite par Louis IX à
l'Angleterre de l'Aunis, du Poitou et de la Saintonge.
Le cadeau f ait à un G.P.R.A. qui ne repr ésente qu'une f iction, qui est organisé
suivant une structur e totalitaire, qui est anti -occidental et antichrét ien, dépasse les
lim ites de l'entendement
Ainsi donc la politique décida de l’exode de tout un peuple qui pendant plus d’un
siècle avait œuvré pour la gloire de la Fr ance, avait œuvré pour f aire d’un désert un
eldorado.
Aujourd’hui, en 2002, presque un dem i siècle après notre tragique exode, nous
continuons à être meurtri s, d’autant que t ous les pouvoirs en place depuis 1962
occultent délibér ément notre calvaire.
La France – pays des Droits de l’Homme – occulte encore les massacres perpétrés
après la signat ure des accords d’Evian : la rue d’Isly le 26 m ars 1962, les massacres
d’Oran le 5 juillet 1962.
La France – notre Patrie – a oublié que 20 ans plus tôt nos pères se sont battus pour
sa libér ation ;40 ans après les bons Français dont une majorit é est f rançaise depuis
bien moins longtemps que nous ‘ôtres s’évertuent à nous appeler « rapatriés » ou
« pieds-noirs » de f açon péjorat ive ; plus de 40 années se sont passées et no s bons
intellectuels ou hom mes polit iques cont inuent à f aire le procès de notre Armée qui, à
l’époque souvenons -nous, était aux ordr es de certains hommes polit iques
actuellement en place ; 40 ans apr ès, nos gouver nants, nos intellectuels soumett ent
la Fra nce à une « repentance » f ace à des égorgeurs et des barbares, tout ceci au
nom de la sacro -sainte politique.
On assiste, impuissants, au parjure de notre propre Président. Nicolas Sarkosy en
personne lors de son voyage en Algérie le 4 décembr e 2007 dépose une gerbe au
monument aux morts des combattants FLN.
C’est le pire qui soit en baf ouant ainsi toutes les vict imes du FLN et tous ces soldats
Français tombés pour l’honneur du dr apeau.
On a même f ait de l’année 2003 "l'année de l'Algérie" et, tous les méd ias s' en
redonnent à cœur joie à f aire (de nouveau) le procès de nos aïeux, celui de notre
Armée. On a même trouvé des "témoins" de ces évènements.
En revanche, une f ois de plus, ces médias n'ont convié qu'une f range de ces
témoins.
En aucune f açon l'on a évoqué les horr ibles massacres perpét rés par le F.L.N..
On s'est contenté de dire que l' Armée avait passé à la "gégène" un malheur eux
musulman.
Personne ne s'est posé la question de savoir si ce "malheur eux musulman" n'avait
pas dépecé un Eur opéen;
Personne ne s'est soucié de savoir si ce " malheureux musulm an" n'avait pas ouvert
le ventre d'une f emme enceinte af in de remplacer le bébé ou le f œtus par des
cailloux.
Personne n'a posé la question à ce "malheureux musulman" de savoir s'il n'avait pas
f racassé la tête d'enf ants de moins de cinq ans contre un mur.
JAMAIS, aucun de nos intellectuels, de nos hommes politiques, des déf enseurs des
Droits de l' Homme n' ont évoqué cette bar barie.
POURQUOI? Cette question aur a t’elle un jour une réponse ?
De quoi sommes-nous donc coupables ? De l’acharnement au travail de nos aïeux
qui a conduit à f aire d’un pays ruiné, sans aucune économie un « eldorado » ?
De quoi nous accuse -t’on ? D’avoir déf endu une légit imé que l’on a reconnu aux
Bosniaques, aux Hongrois de Transsylvanie, aux immigrés de la prem ière
génération ?
La vérit é s’écrit dans l’Est de l’Europe où les intransigeances russophones en
Moldavie, en Lituanie sont pour le moins comprises.
La vérit é c’est que notre peuple a été victime de la même « purif ication ethnique »
qu’ont subi les Arméniens en 1915 et dont souff rirent les Juif s entre 1933 et 1945.
Quel Etat, quelle puissance a t’il tenté de négocier un quelconque territoire comme
cela a été f ait à propos de l’ex - Yougoslavie. Not re propre Gouver nement n’a r ien
f ait, rien tenté.
Les années ont passé ; les souvenirs se sont estompés ; quelques plaies se sont
ref ermées mais les cicatr ices, elles, sont toujours vives.
Ni le temps, ni la prison, ni la Légion Etrangère ne me f eront oub lier cette Algérie,
mon Algér ie.
Non jamais je ne saurais oublié ce mer veilleux pays : mon pays, où j’y ai f ait mes
apprent issages, de l’adolescence à l’adulte, de l’amour, amour de collégien, amour
de f olle jeunesse insouciante malgré le conf lit, de la h aine, haine f éroce envers
ceux- là mêmes qui, jadis, étaient mes am is, mes compagnons de jeux. Ce pays pour
lequel j’ai donné de mon sang.
Mon engagement dans les rangs des déf enseurs de l’Algér ie Française se f it
beaucoup plus percutant , dès 1960 et ce tr iste 15 Septembre où un terror iste du
FLN, une f ois de plus, pour prouver son courage lançait une bombe au Cirque
Monte- Car lo de Most aganem f aisant plusieurs morts et des dizaines de blessés .
Avant cette vision d’horreur, je n’éprouvais pas de haine, je pa rticipais à un combat
pour maintenir notre présence sur notre t erre. A partir de cet attentat la haine s’ét ait
installée en moi et j’allais employé tous les moyens pour venger tous ces innocents.
J’étais voué cor ps et âme à ce combat qui devait, malheur eus ement, être la dernière
bataille pour l’Algé rie Française ; cet engagement conduisit à mon arrestation par la
Force Locale avec les conséquences que cela pouvait entraîner : à savoir ma mise à
mort, à mon internement et interrogatoire chez les Gardes Mobi les d’Ardaillon puis
chez les bar bouzes du Château - Neuf ; Cette libérat ion, qui ressemblait plus à une
condamnation à mort , – sans papier, sans argent – tout proche du village nègre, un
29 juin 1962.
Puis l’arr ivée en France – pays étranger - ; Fresnes, la Légion Etrangère.
Aussi, pour maintenir ce devoir de mémoire, j’ai opté, moi aussi, de parler, de
raconter ce que f ût notre vie AVANT les « événements » et PENDANT.
Et, au f ur et à mesure que je me souviens, au f ur et à mesure que j’écris, mon cœur
se serre, mes yeux se gonf lent et se remplissent de larmes ; sans même pouvoir les
retenir, elles coulent , amères. Tout le f il de ma vie se déroule, tellement vite, que je
ne peux transcr ire tout ce que je revis de f açon désordonnée.
Les images f usent de mo n plus jeune âge à l’enf ance, puis à l’adolescence en
revenant sur des clichés de mon enf ance, et de nouveau ma vision s’ouvre ver s les
dernières heures vécues à l’âge adulte, d’un lieu à un autre ; sans doute pour ne pas
perdre un seul souvenir de cette v ie.
Qu’avons-nous donc f ait de si terrible qui puisse justif ier d’un tel acharnement à
l’encontre de notre peuple ? Nos aïeux se sont battus sur tous les f ronts où la
France ét ait menacée ; et nous-mêmes avons désespérément tenté de sauver ce
drapeau tric olor e qui était notre f ierté.
Notre récompense f ût la peine de mort pour certains, l’exil pour d’autres, la prison
pour beaucoup d’ent re nous.
Pour comprendre les raisons du soulèvement de la population Européenne d'Algérie
et la rébellion de l'élite de l 'Armée Fr ançaise, il semble indispensable d'être inf ormé
sur ce qu'était l' Algérie avant 1830, sur ce qu'elle a été pendant les 130 ans de
présence f rançaise.
Je tairai sciemment ce que ce pays, notre pays, est devenu après notre départ.
Je tairai l’imb écillité aveugle d’un gouver nement ignare qui, dans un seul souci
d’occulter la mémoir e de son bienf aiteur appelé le « colonisat eur », détruisit de
nombreux monument s, vest iges qui aur aient pu constituer son patrimoine.
Ainsi des magnif iques petits villag es f urent rasés : on y construisit à la place des
immeubles hideux ; les routes ne sont plus entretenues, les maisons sont délabr ées ;
des propr iétés, des f ermes, leurs plantations f urent saccagées, détruites.
La liste de cette irresponsabilité est trop longue à énumérer et suff irait à écrir e
plusieurs tomes.
Par ailleurs, l’accueil qu’ont reçu trop aisément, en Métropole, certaines
contrevér ités concer nant l’Algérie, donne à penser que celle - ci, tout en occupant la
place que nous savons dans le cœur des Français, est parf ois assez mal connue
d’eux.
Af in de tenter de remédier à cet état de f ait je souhait erai éclairer l’Algérie
d’aujourd’hui et dire, très brièvement, ce que tout Français est en droit de connaît re
sur l’ALGERIE FRANCAISE.
L'on ne pourrait être éclairé sur cette volonté f arouche de vouloir garder l' Algérie
Française si l'on n'est pas au f ait de l'œuvr e de la France enver s les Musulmans sur
l'immensité de l'œuvre économ ique et sociale, ainsi que sur les progrès polit iques
réalisés.
Avec peu de moyens et un pourcentage élevé de décès (choléra, paludisme, typhus),
en 132 années, un m illion d’européens pionniers, parf ois au prix de leur vie,
transf ormèrent l’Algérie à la sueur de leur front.
Les prem iers colons déf richèrent la f orêt, assainirent les marais, f ertilisèrent le sol,
des sols ar ides et marécageux, insalubres et incultes devinrent des terres f ertiles et
irriguées, ouvr irent des écoles, développèrent l’instruct ion publique républicaine.
L’armée f ournit des instituteurs, f it u n recensement et appela des of f iciers pour
combattre la sous administration. Des médecins f urent détachés au titre de
l’assistance médicale gratuite (A. M.G). Ils mirent en oeuvre hôpitaux et
dispensair es.
L’armée et le Génie civil participèrent à maints chantiers, réparèrent et créèrent des
pistes et des routes, créèrent ponts et viaducs, installèrent un réseau f erré,
aménagèrent des ports, des aérodromes, des ports, des point s d’eau, construisirent
des logements, des cités, bât irent de très grandes ville s, et f inalement f irent jaillir
gaz et pétrole d’un sol désertique.
Malgré des imperf ections et des réalisat ions un peu tardives par la France en
Algérie, la simple représentat ion d’El Djezaïr (Alger) sous dominat ion turque en
1830, avec ses pirat es et se s marchés d’esclaves, et Alger de 1962 devrait f aire
réf léchir toute personne qui comparerait ces 130 années de développement à celui
réalisé depuis 1962 par la r iche république algér ienne.
Les réalisat ions f rançaises en Algérie ont de multiples f acettes : habitat, la mise en
valeur des ressources minières, inf rastructures : routes et pistes, chemins de f er,
aérodromes, ports, barrages et programmes hydrauliques ser vices d’hygiène et de
santé, l’A. M.G., la f ormation générale et prof essionnelle, mise en pl ace d’une
administrat ion, développement de l’économie : agriculture, industrie, des usines de
transf ormation ressources énergétiques... Il y eut des erreurs et des abus en Algérie
f rançaise entre 1830 et 1954, mais n’y en a -t-il pas eu en métropole ? Il ne f aut pas
le nier, mais il ne s’agit pas non plus de t out rejeter en bloc.
Le 18 mars 1962, les Accords d' Evian (pr enant ef f et le lendemain 19 mars à m idi) ,
déclaraient le cessez le f eu en Algérie. Qu'en est -il presque un demi - siècle après la
f in de ces host ilités, enf in reconnues comme une vraie guerre ? Le 40ème
anniversaire de l’indépendance de l’Algérie a f ait couler beaucoup d'encre et de…
salive de la part des " pour l'Algérie f rançaise " et ses détracteurs pour qui, selon
eux, ces hommes et ces f em mes installés " là -bas " durant 132 ans n'ont été que des
colonisateurs au sens le plus péjoratif du terme.
Loin des polémiques, pourquoi ne pas, tout simplement, privilégier les f aits
histor iques ?
Qu'il soit perm is de s'interroger ! Se gouver ner seul, être indépendant sans
asser vissement de t ous ordres, est un dr oit f ondamental de t out peuple. Ceci
implique l'autogestion. Or, n'en déplaise à certains, qu'est l'Algérie aujourd'hui ?
Les Pieds-noirs revenus en métropole ont laissé… la maintenance : cul tures,
commerces, hôpitaux, écoles, collèges et lycées, inst itutions sociales, etc. Bref , un
pays indépendant en état de f onctionner.
Au passage, il convient de noter que l'Algérie (alors département f rançais) a été
écarté du réf érendum sur l'indépendance qui a eu lieu le 10 avr il 1962.
Seuls les métropolit ains sont allés aux urnes.
Le résultat (publié aux Journal of f iciel) fait état de 26.983.275 inscr its, 20.402.503
vot ants, 20.300.026 suff rages exprimés, 17.505. 473 oui (90,70%), 1 794 553 non
(9,30%), 1 102 477 nuls.
Les reportages des médias, de la presse audiovisuelle en l'occurrence, ne montr ent
donc que des images tronquées en révélant la misère, les ruines, le chômage, les
tueries au " douk -douk " ou aux bombes entre gens d'une même ethnie.
N'en déplaise encor e à certains, ces Français de là -bas n'étaient pas tous des " gros
" colons à la f ortune colossale, regardant , du haut de leurs deniers leurs terres
cult ivées par les indigènes. Il y en a eu ! Ceux -ci n'ont pas att endu 1962 pour
rejoindre la métropole, arrivant bien avant. Mais à côté d'eux, d'autres étaient
employés, f onctionnaires, petits paysans, en un mot la même populat ion active qu’en
Métropole. Si certains habitaient les imm eubles chics des beaux quart iers, d'autres
résidaient en HLM. I l suff it juste de f aire preuve d' un minimum d'honnêteté et de ne
pas se réf érer à la pensée unique.
Libr es, les Algér iens avaient en main les atouts nécessaires à la réussite de leur
indépendance. Aujourd'hui, leur souhait est de vivre en France. Pourqu oi ?