Annexe 5
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Annexe 5
Annexes Annexe1 Annexes 231 Annexes Annexe1 Annexe1 : Réflectométrie de rayons X à incidence rasante Le principe de l’XRR (en anglais : X-Ray Reflectometry) repose sur la mesure de la réflectivité spéculaire d’un faisceau parallèle de rayons X mesurée en incidence rasante (0-5°) [Vanderlee2000]. La méthode consiste à envoyer sur l’échantillon un faisceau de rayons X parallèles monochromatiques sous incidence rasante et à enregistrer les variations d’intensité du faisceau réfléchi lorsque l’angle d’incidence varie. Lorsque le faisceau de rayons X tombe sur la surface sous un angle θ très faible (inférieur à l'angle critique θc tel que cos(θc) = n), il est entièrement réfléchi. Pour des angles d'incidence supérieurs à θc, une partie du faisceau pénètre dans l'échantillon et l'intensité de la réflexion diminue. Pour des multicouches, la partie réfléchie à l’interface interfère avec celle réfléchie à la surface de l’échantillon.(voir figure A-1). L’analyse XRR permet alors d’obtenir certaines caractéristiques de l’échantillon : o la densité à partir de l’angle critique o l’épaisseur du film à partir de l’espace entre les franges o la rugosité de surface et d’interface à partir de l’amplitude des franges et de l’atténuation de la courbe de réflexion Faisceau réfléchi Faisceau RX incident Echantillon Interface Figure A-1: Principe de l’XRR. Les mesures ont été obtenues avec un équipement Jordan Valley JVX5200T1 sur des couches déposées sur des substrats silicium pour les radiations du Cuivre Cu-L3,2 (λ= 0.15051 et 0.15433 nm). Le traitement des diagrammes est effectué à l’aide du logiciel de simulation «Firefx4c_6 » basé sur la méthode de Parrat [Parrat95]. Les analyses XRR ont été réalisées en collaboration avec Diane Rebiscoule au LETI. 232 Annexes Annexe2 Annexe2 : Spectroscopie des photoélectrons X ou XPS Principe de mesure Le principe de l’XPS (en anglais : X-ray Photoelectron Spectroscopy) repose sur l’interaction d’un rayonnement X avec la matière qui entraîne l’émission d’électrons issus des niveaux atomiques excités : les photoélectrons X [Eberhart1997]. L’échantillon est excité par une onde électromagnétique d’énergie d’excitation hν suffisante pour extraire les électrons du matériau. L’absorption de l’énergie par l’échantillon induit une émission d’électrons photoexcités (voir figure A-2). Ces photoélectrons sont émis avec une énergie cinétique Ec= Hν –Eliaison –Ws où Ws est le travail de sortie des électrons de l'échantillon. Dans le cas des solides, les énergies de liaison sont définies par rapport au niveau de Fermi. Cette technique permet d’identifier les différents éléments chimiques présent dans la couche et de quantifier la nature de l’environnement chimique et le type de liaisons de certains éléments [Hollinger86]. électrons photoémis Figure A-2 : Principe de l’émission d’un photoélectron. L’émission des rayons X est obtenue par bombardement d’une anode métallique avec des électrons énergétiques (20 keV). L’XPS est une technique d’analyse de surface, elle permet de sonder une épaisseur maximale de 10 nm environ. Appareil utilisé Le spectromètre utilisé (CAMECA RIBER SIA 200) comprend une enceinte UHV (10-9-10-10 Torr), un analyseur cylindrique de type MAC2 dont on peut choisir 233 Annexes Annexe2 la résolution (mais gardée constante dans toute la gamme d’énergie cinétique balayée), un canon à ions, un canon à électrons et une source de rayons X nonmonochromatique filtrée (CAMECA SCX 700) comportant une double anode (AlMg). Pour notre étude, la source excitatrice AlKα a été utilisée. Analyse d’échantillons de carbone amorphe par XPS Nous détaillons ici les études effectuées par XPS sur les cinq échantillons de référence décrits partie 3 du chapitre 3. Leur description est rappelée dans le tableau A-1. Echantillon 1 2 3 4 5 (E1) (E2) (E3) (E4) (E5) Flux d’helium Flux de (sccm) (sccm) 500 100 500 100 500 100 500 100 990 100 Tableau A-1 : descriptif des échantillons. C7H8 Puissance (Type) 50 200 400 700 400 RF RF RF RF BF Indice @ 1.3 µm 1,589 1,624 1,67 1,758 1,81 Les spectres se présentent sous la forme de pics correspondant à l’énergie cinétique des électrons de cœur des atomes de C. Trois zones sont intéressantes à observer (voir figure A-3) : - La bande de valence de nos matériaux, située a des énergies proches du niveau de Fermi, significative d’un ordre à grande échelle du matériau. - Le pic d’absorption lié aux orbitales C1s du carbone, représentatif du type d’hybridation ainsi que de l’environnement du carbone. - Un pic relatif aux pertes proprement dites, significatif du matériau. C1s Bande de valence autres Pertes d’énergies Energie de liaison (eV) Figure A-3 : Exemple de spectre d’XPS des échantillon étudiés.(Echantillon 3). 234 Annexes Annexe2 Interprétation des pertes d’énergie des photoélectrons et de la bande de valence Les spectres de perte d’énergie du carbone 1s de nos échantillons sont présentés en Figure A-4. En parcourant le spectre vers les hautes énergies de liaison, on trouve successivement : - Un premier pic ( dit « shake-up ») à + 6-7 eV par rapport au C 1s, relatif à la présence de carbone engagé dans des liaisons de type C=C dans des cycles benzéniques. Ce pic est très prononcé pour les échantillons 1 et 2, et décroît jusqu’à extinction pour les échantillons 3, 4 et 5. - Un second pic très large relatif aux pertes des électrons proprement dites, dont le maximum à 308 eV est caractéristique du a-C:H [Shafer96]. Intensité (U.A) 10000 Intensité (U.A) 10000 E1 0 E2 0 320 310 300 290 280 E n e r g ie d e lia is o n ( e V ) 320 310 290 280 290 280 E4 E5 5000 E3 300 E n e r g ie d e lia is o n ( e V ) 10000 Intensité (U.A) Intensité (U.A) 10000 0 0 320 310 300 290 280 320 310 300 E n e r g ie d e lia is o n ( e V ) E n e r g ie d e lia is o n ( e V ) Figure A-4 : Spectres de perte d’énergie du carbone 1s pour les quatre échantillons. Les spectres de la bande de valence (voir figure A-5) confirment le caractère particulier de l’échantillon 1 et, dans une moindre mesure de l’échantillon 2. Une structuration de la bande de valence est observée pour l’échantillon 1 et, plus faiblement pour le 2. En comparaison, la forme de la bande de valence des échantillons obtenus à plus forte puissance (3, 4, 5) est plus caractéristique de matériaux amorphes du type a-CH [Shafer96], avec sa forme « arrondie ». La 235 Annexes Annexe2 structuration observée sur les échantillons 1 et 2 suppose une structure moins désordonnée, où un certain « ordre au premiers voisins » subsiste. Intensité (U.A) E E E E E 1 2 3 4 5 E 30 25 20 15 10 5 f 0 E n e r g ie d e lia is o n s ( e V ) Figure A-5 : Spectre d'énergie de la bande de valence des échantillons. Interprétation des spectres liés aux niveaux de cœur 1s du carbone Pour les échantillons 1 et 2, la position du pic C1s du carbone est décalée vers 285.1 eV, ce qui correspond au signal du carbone engagé dans des groupements C-phényl caractéristique du toluène. Ceci est cohérent avec l’interprétation donnée plus haut et confirme la présence de cycles carbonés dans ces échantillons. Pour les échantillons 3, 4, 5, les spectres C 1s montrent un déplacement graduel vers les basses énergies de liaison. Ce déplacement est interprété comme reflétant une proportion différente de carbone hybridé sp2 et sp3, dont les contributions apparaissent typiquement séparées de 0.6-0.8 eV [Shafer96]. En utilisant des décompositions, il est possible de déterminer le type de liaisons mises en jeu dans les ces couches. 236 Annexes Annexe2 La figure A-6 représente la décomposition des signaux entre les liaisons de type sp2 ( notées –C=C-) et les liaisons de type sp3 (notées –C-C- et -C-H). E.5 E.3 -C-C-, -C=C- -C=C-C-C-, -C-H -C-H C-O 288 287 286 C-O 285 284 283 288 282 287 286 285 284 283 282 Energie de liason (eV) Energie de liaison (eV) Figure A-6 : Exemples de décomposition de spectre C1s en composantes sp2 et sp3. La composante à haute énergie est relative aux liaisons C-O de la contamination de surface. Pour les échantillons 3, 4, et 5, il est ainsi possible d’obtenir le rapport sp2/sp3 des couches, les résultats sont indiqués dans le tableau A-2. Echantillon 3 4 5 Puissance 400W RF 700W RF 400W BF sp2/(sp2+sp3) 0.65 0.79 0.88 Tableau A-2- Résultats de la décomposition des spectres C1s. L’XPS permet ainsi de caractériser le type de matériau obtenu dans le cas de nos échantillons. Une augmentation de la proportion de liaisons π est observée avec l’ordre des échantillons ce qui suppose une graphitisation des couches déposées avec l’augmentation des conditions de dissociation. Les couches 3, 4 et 5 peuvent être assimilées à des matériaux de type carbone amorphe, la ou les couches 1 et 2 sont plus de type « polymère » et ne possèdent pas la même signature caractéristique. Il ne nous est donc pas possible de quantifier le ratio sp2/sp3 dans ces deux couches. Les analyses XPS ont été réalisées en collaboration avec Olivier Renault au LETI. 237 Annexes Annexe3 Annexe 3 : Analyse de couches de carbone amorphe par résonance magnétique nucléaire Principe de la résonance magnétique nucléaire La Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) est une technique spectroscopique qui utilise les propriétés physiques de la matière lorsque celle-ci est placée dans un champ magnétique statique intense, B0. Elle permet d’avoir accès aux environnements chimiques des noyaux possédant un spin nucléaire non nul. La mécanique quantique indique que, pour des noyaux atomiques possédant un moment magnétique (donc de spin non nul), le champ magnétique appliqué B0 lève la dégénérescence des niveaux énergétiques : c’est l’effet Zeeman. Toutes les autres interactions que peut subir un noyau considéré (de par son environnement) sont des perturbations de cet effet Zeeman. Ce sont ces interactions qui sont intéressantes car elles induisent localement des fluctuations du champ magnétique, et cela se traduit sur les spectres par des modifications de la forme des raies d’absorption, de leur position ou de leur élargissement. Lors de ce travail, des noyaux de spin ½ ont été étudiés :, 13C et 1H. L’ abondance naturelle de l’isotope 13C est très faible, de 1,1% [Mehring83]. Par la technique de Polarisation Croisée (CP), il est possible d’utiliser le couplage dipolaire avec les protons 1H pour augmenter l’intensité du signal des noyaux 29Si et 13C (non moyenné à zéro à l'état solide) avec les protons. Cette technique permet aussi de raccourcir les temps d'expérience même si les temps d’acquisition restent importants (de l’ordre de quelques heures au lieu de quelques jours). Lorsque l’on utilise cette méthode, les informations données par les spectres sont seulement qualitatives. En effet, plus un noyau est proche d’un nombre important de 1H plus il va bénéficier de cet effet. Son intensité sera plus augmentée qu’un noyau ayant moins de 1H voisins. Pour remonter à une information quantitative, il faut mesurer la cinétique de transfert de polarisation des protons vers le carbone ou le silicium. Pour pouvoir faire de la RMN du solide sur les matériaux développés, il faut réduire les films minces en poudre et introduire cette poudre dans un petit cylindre (rotor). Lorsque l’on travaille avec des solides, les molécules ont un nombre de degré de liberté très réduit par rapport à la RMN liquide où le mouvement Brownien 238 Annexes Annexe3 moyenne à zéro la plupart des interactions. Cela a pour conséquence de compliquer le spectre en élargissant les raies. La technique de rotation à l’angle magique a pour but de moyenner ces interactions dans les échantillons solides. Elle consiste à faire tourner l’échantillon dans le spectromètre, à une fréquence de quelques milliers à quelques dizaines de milliers de Hz autour d’un axe q incliné par rapport à la verticale du champ tel que le facteur (3cos2θ - 1), qui se trouve dans les équations d'interactions d'ordre deux, soit nul (découle de la mécanique quantique) [116]. Figure A-7 : Schéma du montage de RMN du Solide Appareil utilisé Le spectromètre utilisé est un Bruker AVANCE 400. Le champ statique a une valeur de 9,4 T et la fréquence de résonance du proton est de 400,13 MHz (de 100,61 MHz pour 13C et de 79,49 MHz pour 29Si). Les expériences ont été réalisées avec une sonde CPMAS de 4mm à deux canaux (1H / X). Le rotor en zirconium contenant l'échantillon a un diamètre externe de 4mm, un diamètre interne de 3mm, une hauteur de 1,8 cm et il est fermé par un bouchon à ailette en Kel-F. Son volume est de 120 µL. La rotation à l’angle magique est assurée au moyen d’une unité pneumatique qui délivre deux flux d’air dans le stator. La vitesse de rotation est contrôlée par stroboscopie (constante à moins 1% sur une durée de 10 heures). La température de l’échantillon est maintenue constante. 239 Annexes Annexe3 Etude de couche de carbone amorphe par résonance magnétique nucléaire Nous détaillons ici les études effectuées sur les échantillons référence 1, 2 et 3 décrits dans la partie 3 du chapitre 3. Leurs conditions de dépôt sont rappelées dans le tableau A-1. Dans un premier temps, la résonance magnétique de l’hydrogène a été observée. En utilisant une décomposition par des lorentziennes, les deux composantes des spectres centrées en 7,9 et 2,8 ppm permettent de remonter au taux d’hydrogène lié à des carbones sp2 et sp3 (voir figure A-8). Sp2 E.1 E.3 E.2 I (U.A) 2,00E+008 Sp3 Sp2 I (U.A) I ( U.A) 4,00E+008 Sp3 Sp2 Sp3 0,00E+000 50 0 Déplacement chimique (ppm) 30 0 -30 40 Déplacement chimique ( ppm) 20 0 -20 déplacement chimique (ppm) Figure A-8 : Déplacement chimique du pic de l’hydrogène pour les échantillons 1, 2, et 3. Les résultats obtenus sont récapitulés dans le tableau A-3. Echantillon Puissance (type) 1 50W RF 2 3 R=ASp2/(Asp2+Asp3) Position pic sp2 Position pic sp3 0,52 +/-0,02 7,93 2,79 200W RF 0,40 +/- 0,02 7,83 2,93 400WRF 0,42 +/-0,02 7,83 2,93 Tableau A-3 : Type d’hybridation des atomes de carbones sur lesquels sont liés les atomes d’hydrogène. Une faible valeur de R est observée, montrant une fixation préférentielle de l’hydrogène sur les atomes de carbone présentant des hybridations sp3. D’autre part, une baisse de ce ratio est observée entre l’échantillon 1 et 2, suivie d’une légère augmentation. Dans un second temps, la résonance magnétique des noyaux de carbone a été observée. Dans notre étude l’aimantation du carbone a été observée par transfert de l’aimantation d’hydrogène par polarisation croisée. Le signal obtenu est alors représentatif des atomes de carbone les plus entourés d’hydrogène et doit donc être interprété de manière qualitative. 240 Annexes Annexe3 E1 E3 I (U.A) I (U.A) I (U.A) E2 300 250 200 150 100 50 0 -50 -100 deplacement chimique (ppm) 300 250 200 150 100 50 0 -50 Déplacement chimique (ppm) -100 300 250 200 150 100 50 0 -50 -100 déplacement chimique (ppm) Figure A-9 : Spectres du carbone des échantillons 1, 2, et 3. La signature du carbone (Figure A-9) présente un spectre où l’on peut distinguer différentes contributions : - à 142 ppm, un pic lié aux carbones hybridés sp2 non hydrogénés, dit aussi « carbone graphitique » impliqués dans des liaisons de type =Csp2< , - à 129 ppm, un pic lié au carbone sp2 liés à des hydrogènes impliqués dans des liaisons de type =Csp2H-, attribué ici à des carbones impliqués dans des cycles aromatiques, - à 41ppm, un pic lié au carbone sp3, impliqué dans des liaisons de type – Csp3H< ou – Csp3H2-, - à 21 ppm, un épaulement représentatif des liaisons Csp3 –CH3. L’analyse des spectres de 50 et 200W nous montre une large conservation des cycles aromatiques dans le matériau, grâce aux deux pics caractéristiques du carbone sp2, hydrogéné ou non. Dans une deuxième phase du dépôt, entre 200 et 400W, les cycles sont largement détériorés, les contributions sp2 ne sont plus distinguables l’une de l’autre, signe d’une plus grande hétérogénéité des environnements des atomes de carbone. Les cycles ne sont plus du tout conservés et l’on a un matériau très désordonné, de type carbone amorphe. La résonance magnétique nucléaire permet ainsi de déterminer l’hybridation des atomes de carbone à partir signal d’hydrogène ou du signal du carbone. Des informations quantitatives tel que la proportion des différentes hybridations du carbone lié à l’hydrogène et qualitative tel que le type de matériau obtenu sont ainsi disponibles, permettant d’analyser les évolutions qui se passent lors du processus de dépôt. Les mesures de résonance magnétique nucléaire ont été effectuées avec Guillaume Gerbault au laboratoire DRFMC du CEA Grenoble. 241 Annexes Annexe4 Annexe 4: Etude de couches de carbone amorphe par spectrophotométrie Dans cette partie, nous détaillons l’étude en spectrophotométrie effectuée sur les échantillon référence dans la partie 3 du chapitre3 . Les conditions de dépôt des échantillons sont rappelées dans le tableau A-1. L’absorption de nos matériaux a été déterminée par spectrophotométrie, dans la gamme 0.35µm à 1.15µm. Mode opératoire : Les échantillons sont déposés sur des couches de verre transparent, leurs absorbance est déterminée à partir des mesures de réflexion et de transmission. Ces mesures sont effectuées à l‘aide d’une lampe Xenon suivie d’un monochromateur balayant la gamme de 0.35 à 1.15µm. Le signal est collecté grâce à une sphère intégratrice placée au dessus (réflexion) ou en dessous (transmission) de nos couches jusqu’à un détecteur silicium. Limite de nos mesures Pour des raisons matérielles, seul l’échantillon n°5 a pu être mesuré en réflexion. Les autres échantillons ont simplement été analysés en transmission. Pour le traitement de ces derniers, une faible variation de la réflexion des couches en fonction de la longueur d’onde a été supposée. Le signal de réflexion à soustraire a été considéré constant (c’est pourquoi on peut observer un signal d’interférence pour les couches 3 et 4). Néanmoins, ces variations n’ont que très peu d’influence pour les fortes valeurs d’absorption, situé à des énergies proches de la bande interdite. D’autre part, la sensibilité de l’appareil limite l’exploitation des données dans la gamme des faibles absorption (α<102cm-1), les valeurs d’absorption obtenues pour les grandes longueurs d’onde ne sont donc pas exploitables. Résultats La figure A-10 représente l’évolution des coefficients d’absorption en fonction de la longueur d’onde. L’absorption des couches augmente avec l’indice de réfraction et le seuil d’absorption augmente, signe d’une diminution de la bande interdite. 242 Annexes Annexe4 5,00E+04 échantillon 1 échantillon 2 échantillon 3 échantillon 4 échantillon 5 4,00E+04 alpha( cm^-1) 3,00E+04 2,00E+04 1,00E+04 0,00E+00 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 -1,00E+04 longueur d'onde( µm) Figure A-10 : Coefficient d’absorption α (cm-1) en fonction de la longueur d’onde. Détermination de la bande interdite optique Pour définir le bande interdite des matériaux amorphes, deux valeurs sont les plus utilisées : - La bande interdite E04, défini comme l’énergie pour laquelle le coefficient d’absorption α =104cm-1. - La bande interdite de Tauc, défini à partir du modèle empirique de Tauc, qui suppose des bandes d’absorption paraboliques. On alors l’équation : αE = B( E − E g ) 2 Équation 0-1 Où α est le coefficient d’absorption, E l’energie des photons, Egtauc la valeur de la bande interdite au sens de Tauc. La figure A-10 représente l’extraction de la valeur de la bande interdite de Tauc de nos matériaux, l’absorption en bord de bande suit bien le modèle de Tauc. 243 Annexes Annexe4 400 350 E4 E3 300 E2 E1 200 150 ( α(*E)^0,5 * E)0,5 250 E5 100 50 0 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 -50 Energie(hv) (eV) Energie (eV) Figure A-10 : Evolution de la racine carrée du produit a*E en fonction de l’énergie du faisceaux incident. Pour chaque droite, l’ordonnée à l’origine définit la bande interdite au sens de Tauc. La spectrophotométrie permet ainsi de caractériser la bande interdite de couches de carbone amorphe, et de comprendre les processus mis au point dans ‘absorption optique de ce type de matériau. Les mesures de spectrophotométrie ont été effectuées avec Steve Martin du laboratoire LITEN du CEA Grenoble. 244 Annexes Annexe5 Annexe 5 : Etude de couches de carbone amorphe par résonance paramagnétique électronique Dans cette partie, nous détaillons l’étude effectuée en résonance paramagnétique électronique (RPE) sur les échantillons références décrit au paragraphe 3 du chapitre3. Leurs conditions de dépôt sont rappelées dans le tableau A-1. Principe de la RPE La spectroscopie de résonance paramagnétique électronique (RPE) est une technique qui permet d’analyser la nature et la concentration des défauts paramagnétiques dans un échantillon. Elle a été largement utilisée pour étudier les défauts de couches de carbone amorphe produites par différentes techniques [Barklie03]. Les défauts observés sont de type radicalaire R° de spin électronique ½ . Les spins électroniques placés dans un champ magnétique donnent naissance à deux niveaux dont l’écart en énergie est proportionnel au champs magnétique appliqué B0 (effet Zeeman). La RPE repose sur l’absorption d’un champ hyperfréquence d’énergie hν appliqué simultanément au champs magnétique selon la relation : hν ~ g B0 Equation A-1 Le signal se caractérise par sa position et sa forme de raie. La position des signaux s’exprime à l’aide du facteur g dont la valeur est 2.0023 pour l’électron libre. Par comparaison avec un échantillon de référence, il est possible d’atteindre la concentration absolue en radicaux. La sensibilité de cette technique permet de détecter des quantités de défauts supérieurs à 1017 cm-3. Mode opératoire Les couches sont déposées sur un substrat silicium puis clivées par bande de 3mm pour pouvoir être introduites dans une cavité résonnante. Les défauts observés peuvent être dus aux matériaux déposés mais aussi aux défauts dus au substrat, et notamment aux faces clivées. 245 Annexes Annexe5 Résultats : La figure A-11 présente la signature RPE de nos échantillons ; les valeurs de g, la largeur entre maxima et le nombre de défauts par cm3 sont indiqués dans le Tableau A-4. I (U.A) Ch1norm CH2norm CH3norm CH4norm CH5norm 3380 3400 3420 3440 3460 3480 plaque g largeur Ns (cm-3) E1 2.0052 n 1.97 1018 E2 2.0034 n 1.87 1019 E3 2.0025 11 1.61 1020 E4 2.0026 18 4.44 1020 E5 2.0025 10 4.811020 3500 Champ magnétique*10 (mT) Figure A-11 : Signature des dépôts. Tableau A-4 : Récapitulatifs des résultats obtenus par RPE. Les échantillons présentent une signature g proche de 2.0024, ce qui est caractéristique des valeurs obtenues pour des couches a-C :H déposées par PECVD [Barklie03]. On remarque une augmentation de la valeur de g pour les couches 1 et 2, elle peut être attribuée à l’ajout d’une composante due aux défauts liés au substrat, qui ne sont plus négligeables vu le faible niveau de défauts dans ces couches. Type de défauts Afin d’identifier le type de défauts, la variation de la largeur des signaux a été examinée. En effet, Barklie et al.[Barklie03] ont montré que dans le carbone amorphe, l’évolution de la largeur entre maxima du signal, qui met en jeu des phénomènes d’interaction de spin ou d’interaction avec l’hydrogène est représentative du type de défauts. Une forte évolution de la largeur avec la bande interdite est caractéristique de défauts liés à des orbitales π (sp2) dans des amas sp2. Cette tendance se retrouve parfaitement sur nos échantillons (voir figure 3-30) et l’on peut donc identifier les centres paramagnétiques de nos matériaux comme des défauts dans des amas sp2. 246 Annexes Annexe5 Figure A-12 : Evolution de la largeur des spectres en fonction de E04 d'après [Barklie03]. Les données expérimentales ont été rapportées en rouge sur la courbe. La résonance paramagnétique électronique permet ainsi d’identifier et de quantifier le type de radicaux présent dans des couches de carbone amorphe. Au cours de notre étude, cela nous a permis de statuer sur l’origine des pertes optiques des matériaux. Les études de résonance paramagnétique électronique ont été effectuées avec Jacques Gaillard au laboratoire DRFMC du CEA Grenoble. 247 Annexes Annexe 6 Annexe 6 : Etapes technologiques de la réalisation des composants d’optique intégrée. Les composants ont été fabriqués dans les salles blanches du LETI du CEAGrenoble. Ce travail a été effectué en collaboration avec Loubna El Melhaoui, Jean Marc Fedeli ainsi que Patrick Maury. La fabrication des composants a été réalisée à partir de procédés compatibles avec la technologie C-MOS, et plus particulièrement avec un schéma d’intégration BackEnd. Dans notre étude, les composants ont été réalisés sur des substrats silicium vierges de 200mm de diamètre. Pour limiter les étapes de fabrication, nous nous sommes orientés vers un schéma d’intégration simple. Tous les composants sont réalisés par gravure totale du film guidant. Le schéma d’intégration est ainsi détaillé ci après : Etape 1 : Dépôt PECVD de l’oxyde d’isolation. La première étape de réalisation des composants consiste à déposer une couche d'oxyde d'isolation comme le montre la figure 5-1. Comme l'indice de réfraction du substrat est supérieur ou égal à l'indice de réfraction de la couche guidante, cette couche d'isolation est nécessaire pour limiter les pertes de propagation vers le substrat. Les conditions de dépôt et les caractéristiques de ce matériau ont été définies au chapitre 3. L’épaisseur du film de silice est ajustée selon la technologie utilisée pour limiter les pertes de propagation par fuite dans le substrat (voir partie 5.3). Silice d’isolation Substrat Figure 5-1 : Dépôt de la couche d’isolation. Etape 2 : Dépôt PECVD de la couche guidante. 248 Annexes Annexe 6 Lors de la deuxième étape, la couche guidante est déposée par un procédé PECVD (voir figure 5-2). Les recettes de dépôt du nitrure de silicium et de silicium amorphe permettant d’obtenir de faibles pertes de propagation ont été définies au chapitre 4. Couche guidante Silice d’isolation Substrat Figure 5-2: Dépôt de la couche guidante. Etape 3 : Définition des éléments d'optique intégrée. La définition de tous les éléments d’optique intégrée est obtenue par une seule étape de lithographie UV profonds, avec un rayonnement à 248 nm comme le montre la figure 5-3. Une résine positive est utilisée, associée à une couche anti-réflective dite « Barc ». Résine Couche guidante Silice d’isolation Substrat Figure 5-3: Définition des éléments d’optique intégrée par lithographie « Deep UV ». Etape 4 : Gravure totale de la couche guidante Les motifs de résine sont transférés dans la couche guidante par gravure totale de celle-ci (voir figure 5-4). La gravure est effectuée par gravure ionique réactive. Les mélanges gazeux utilisés pour les différentes filières sont indiqués dans le tableau 5-1. Technologie Gaz de gravure ionique Nitrure de Silicium HBr + CF4 Silicium amorphe HBr Tableau 5-1 : Gaz de gravure ionique. 249 Annexes Annexe 6 Résine Couche guidante Silice d’isolation Substrat Figure 5-4 : Gravure totale de la couche guidante. Après l'étape de gravure, le masque de résine est éliminé du substrat. Etape 5 : Dépôt PECVD de la couche d’oxyde de recouvrement. Une couche d'oxyde de recouvrement est utilisée pour limiter les pertes des composants d'optique intégrée (figure 5-5). La recette de dépôt de cette couche a été définie au chapitre 3. Silice de recouvrement Couche guidante Silice d’isolation Substrat Figure 5-5 : Dépôt de la couche de recouvrement. Etape 6 : Dépôt d'une couche antireflet sur la face arrière du substrat. Pour les dispositifs possédant des coupleurs à injection par réseau de diffraction, une dernière étape consiste au polissage de la face arrière suivie du dépôt d’un antireflet constitué d’un bicouche de nitrure de silicium et d’oxyde de silicium déposé par PECVD (voir figure5-6). Cet antireflet est nécessaire pour éviter l’observation d’éventuels effets Fabry–Pérot dus au substrat de silicium. Silice de recouvrement Couche guidante Silice d’isolation Substrat Couche antireflet Figure 5-6 : Polissage et réalisation de la couche antireflet. 250 Annexes Annexe 6 Une fois toutes les étapes effectuées, les composants sont sciés grâce à un découpage en deux temps qui permet de préserver les facettes d’entrée et de sortie des guides. Ce découpage conditionne la précision des mesures optiques qui seront réalisées sur les composants d'optique intégrée. Au cours de notre étude, quatre différents lots ont été réalisés, trois en technologie nitrure de silicium dénommés GUI1, GUI2 et GUI3 et un avec la technologie silicium amorphe, utilisant les dessins de masque du lot GUI3. BIBLIOGRAPHIE [Andrew58] Andrew E. R., Bradbury A., Eades R. G., Nature 182, 1659 (1958). [Mehring83] Mehring M., “Principles of High Resolution NMR in Solids”, Springer, Berlin (1983). [Shafer96] J. Schäfer, J. Ristein, R. Graupner, L. Ley, U. Stephan , Th. Frauenheim, V. S. Veerasamy, G. A. J. Amaratunga, M. Weiler, H. Ehrhardt Photoemission study of amorphous carbon modifications and comparison with calculated densities of states Physical Review B,1996, Vol. 53, N°12, pp.7762-70. 251 Annexes Annexe6 252