fiche de lecture - Bienvenue sur Catalogue des mémoires de projets
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GENIE CLIMATIQUE ET ENERGETIQUE FICHE DE LECTURE OPTIMISATION DES MODES OPERATOIRES DES MACHINES FRIGORIFIQUES Projet de Fin d’Études réalisé chez CEDRE par William FOTI Tuteur Entreprise : Hervé BROUCHERY Tuteur institutionnel : Alain TRIBOIX SEPTEMBRE 2012 Dans le contexte climatique actuel, les solutions d'économies d'énergie dans le secteur du froid sont activement recherchées. Ce projet de fin d’études se concentre donc naturellement sur les différentes stratégies que nous pouvons mettre en œuvre afin de réduire les consommations énergétiques des installations frigorifiques. Ce projet de fin d’étude s’est déroulé en trois phases. Une première phase de recherche où je me suis concentré sur tous les principes et actions permettant de réduire les consommations énergétiques des machines frigorifiques et qui se faisait en parallèle de la maitrise des logiciels de simulation thermique dynamique que sont EnergyPlus et DesignBuilder. La deuxième phase a consisté à créer un outil permettant de modéliser un groupe de production d’eau glacée sous ces deux logiciels de simulation dynamique. La dernière phase a consisté en la validation par simulation dynamique de stratégies permettant de faire des économies d’énergie sur la production de froid. PHASE DE RECHERCHE : QUELS SONT LES LEVIERS D’ACTION PERMETTANT DE REDUIRE LES CONSOMMATIONS ENERGETIQUES ? HP flottante La régulation dite à HP flottante consiste à adapter la pression de condensation (HP) en fonction de l'évolution des températures du médium de refroidissement et qui permette d’obtenir la plus faible consommation du couple compresseur/condenseur (et auxiliaires). Réduire la HP est intéressant sur le plan énergétique : quand la HP diminue le COP des compresseurs augmente et inversement. En matière de bénéfice, nous pouvons retenir qu’1°C gagné sur la température de condensation permet d’économiser 2.5% sur la consommation et que ce gain peut aller jusqu’à 35% selon la variation d’amplitude de l’air extérieur. Le temps de retour sur investissement lui se situe généralement entre 2 et 4 ans. BP flottante La mise en place d’une BP flottante permet une remontée de la température d’évaporation pour réduire le taux de compression et améliorer le COP de l’installation. La régulation à BP flottante consiste donc à réguler la pression d’évaporation à une valeur permettant d’obtenir la plus faibles consommation du couple compresseurs/évaporateurs (et auxiliaires). Une augmentation d’1°C de la consigne de température d’évaporation permet des réductions de consommation de 2.5 à 4%. Cependant l’amplitude de variation de température reste limitée de 2 à 4°C maximum. Variation électronique de vitesse La technologie dite à variation électronique de vitesse est une technologie très prometteuse. Dans une installation frigorifique, nous pouvons utiliser cette technologie sur les compresseurs, les ventilateurs et les pompes. Ces derniers fonctionnant à vitesse de rotation fixe, le réglage du débit s’obtient par dissipation de l’énergie. La variation électronique de vitesse consiste à réguler le débit de fluide en réduisant la vitesse de rotation du moteur (compresseur, pompe ou ventilateur) grâce à un variateur électronique de fréquence excluant ainsi tout gaspillage d’énergie. Cette technologie possède un large panel d’atouts : réduction de l’énergie électrique consommée, souplesse et précision de fonctionnement, grande flexibilité de régulation, réduction du nombre de démarrages. Pour de nombreuses machines, la variation de vitesse par variation de fréquence permet d’améliorer les performances à charges partielles. Pour un coût d’environ 200€ par kW, le gain énergétique varie entre 10 et 25%. Étudiant : William FOTI Tuteur : Alain TRIBOIX OPTIMISATIONS DES MODES OPERATOIRES DES MACHINES FRIGORIFIQUES SEPTEMBRE 2012 1 Utilisation de moteurs à commutations électroniques La commutation électronique joue un rôle primordial pour les condenseurs et aéroréfrigérants. A la différence des moteurs conventionnels, dans lesquels un courant alternatif dans le stator induit le champ magnétique dans le rotor, les moteurs à commutation électronique utilisent à cette fin des aimants permanents. Ainsi, le courant électrique du stator est utilisé exclusivement pour générer le couple rotatif, et non pour induire des champs magnétiques secondaires. Par conséquent, de par son principe de fonctionnement minimisant les pertes, le moteur EC est plus efficace que le moteur à courant alternatif. On estime qu’un moteur à commutation électronique permet de faire une économie d’énergie d’environ 10%. Gestion de la marche à charge partielle La marche à charge partielle des compresseurs diminue leurs performances. Il convient donc de ne pas analyser uniquement les besoins maximaux et de privilégier l’installation de plusieurs machines et d’installer au moins un variateur de vitesse sur une machine. Le gain peut atteindre 5 à 15%. Récupération d’énergie Un groupe froid transfère de la chaleur d’un milieu vers un autre. Il semble dès lors logique de tenter de récupérer la chaleur sur le condenseur du groupe froid. Par la même occasion, on améliore le rendement du groupe froid en abaissant la température de condensation. La chaleur qui ne va pas au condenseur contribue donc à un abaissement de la température de condensation, donc à une réduction de puissance absorbée. Une désurchauffe des gaz de refoulement peut servir à produire de l’eau chaude sanitaire ou à satisfaire les besoins de chauffage de locaux contigus. Si cette chaleur est limitée en quantité (de 10 à 15%), elle possède cependant un niveau élevé (50 à 70°C). Tout en diminuant le rejet sur le circuit primaire, on peut idéalement valoriser la chaleur récupérée. Sous-refroidissement du liquide HP Le sous-refroidissement d’un fluide consiste à abaisser sa température en dessous de la température de condensation, à pression de vapeur associée. La chaleur disponible, comprise entre +45 et +20°C, s’avère intéressante à plusieurs titres (chauffage de sols et planchers, réchauffage d’air après déshumidification…). L’usage ciblé du sous-refroidissement améliore la qualité de la détente et est destiné à accroître la sécurité de fonctionnement de l’installation frigorifique tout en étant bénéfique en termes de coûts. Même si le travail du compresseur reste inchangé, le sousrefroidissement du réfrigérant liquide augmente le COP et la puissance frigorifique de 15 à 25% selon le type de réfrigérant. À cet égard, l’amélioration du coefficient de performance de l’installation revêt une grande importance. Utilisation de détendeurs électroniques Les détendeurs thermostatiques sont souvent retenus pour leur faible coût et leur capacité à gérer correctement la surchauffe au niveau de l’évaporateur. Les détendeurs électroniques sont de plus en plus retenus pour leurs aptitudes : - à très bien gérer la surchauffe en ‘‘collant’’ à la valeur minimale de surchauffe stable et d’assurer un remplissage optimal de l’évaporateur quelle que soit sa charge ; - à s’intégrer dans des systèmes de régulations globaux (HP flottante par exemple) et communs ; Étudiant : William FOTI Tuteur : Alain TRIBOIX OPTIMISATIONS DES MODES OPERATOIRES DES MACHINES FRIGORIFIQUES SEPTEMBRE 2012 2 à mieux supporter les faibles différences de pression entre ses orifices lorsque l’on veut réduire au maximum la pression de condensation. Le choix d’un détendeur électronique est donc principalement énergétique. On estime à 2.5 ans le temps de retour sur le surinvestissement. - PHASE DE MODELISATION : CREATION D’UN « MODULE ENERGYPLUS » PERMETTANT DE SIMULER LES PERFORMANCE D’UN GROUPE FROID L’une des volontés de l’entreprise était de développer ‘‘un module EnergyPlus‘’ qui permette de simuler dynamiquement les performances d’un groupe de production d’eau glacée. Ce module permettra ensuite de vérifier et valider par simulations dynamiques les économies d’énergies générées par diverses stratégies d’optimisation énergétique et pourra ensuite être réutilisé par l’entreprise pour modéliser n’importe quel groupe froid. Une très grande partie de ce projet de fin d’étude a donc été consacrée à la maitrise des outils de simulations thermiques dynamiques que sont EnergyPlus et DesignBuider. Cette période a été d’autant plus longue du fait que personne ne connaissait le logiciel DesignBuilder et j’ai dû partir de zéro, apprendre à l’utiliser et arriver rapidement à le maitriser pour ensuite pouvoir prétendre modéliser les stratégies d’optimisation énergétique choisies. Au fur et à mesure de l’apprentissage de ces logiciels, j’ai pu cerner les simulations des diverses optimisations énergétiques qu’il serait possible de faire et je me suis rendu compte que tout n’allait pas pouvoir être réalisé car le logiciel ne modélise par le fonctionnement du groupe froid mais ses performances. Dans EnergyPlus un groupe froid est simulé suivant trois courbes de performances modélisé à l’aide de trois équations polynomiales relatives aux performances du groupe : - La courbe de performances de refroidissement fonction de la température (CAPFT) qui paramètre la variation de puissance de refroidissement comme une fonction de la température d'eau glacée sortant de l'évaporateur et la température du fluide entrant au condenseur. ( ) ( ) ( ) ) ( ) ( - La courbe d'électricité absorbée sur génération froid fonction des ratios de charges partielles (EIRFPLR) qui paramètre la variation du ratio d'énergie absorbée pour la génération de froid comme une fonction des ratios de charge partielle. Le ratio de charge partielle étant égal à la charge frigorifique divisée par la puissance frigorifique nominale. ( ) ( ) Étudiant : William FOTI Tuteur : Alain TRIBOIX OPTIMISATIONS DES MODES OPERATOIRES DES MACHINES FRIGORIFIQUES SEPTEMBRE 2012 3 - La courbe d'électricité absorbée sur génération froid fonction de la température (EIRFT) qui paramètre la variation du ratio d'énergie absorbée pour la génération de froid (EIR ou Electric Input Ratio) comme une fonction de la température d'eau glacée sortant de l'évaporateur et la température du fluide entrant au condenseur. L'EIR correspond à l'inverse du COP froid. ( ) ( ) ( ) ) ( ) ( avec : : puissance frigorifique : inverse du COP : ratio de charge partielle (part load ratio) : température de l'eau glacée sortant de l'évaporateur : température du fluide entrant au condenseur : coefficients à déterminer : coefficients à déterminer : coefficients à déterminer Dans le logiciel, il faut ensuite pour chaque courbe de performance saisir les valeurs des coefficients. J’ai donc développé un outil capable de déterminer ces coefficients afin de pouvoir par la suite modéliser n’importe quel groupe froid. PHASE DE SIMULATION : VALIDATION DES STRATEGIES D’OPTIMISATION ENERGETIQUE PAR SIMULATIONS THERMIQUES DYNAMIQUES J’ai alors utilisé ce modèle qui a été implémenté dans un bâtiment pour la validation des diverses optimisations énergétiques. La actions qui suivent ont été validées par simulations thermiques dynamiques : Augmenter la température de départ d’eau glacée à l’évaporateur Il est nécessaire d'avoir une température de départ d'eau glacée suffisamment basse pour assurer une climatisation efficace en été, surtout par des températures extérieures de 30°C. Par contre, en mi-saison, il est inutile que la température d'eau glacée soit trop basse, car cela provoque une consommation d'énergie supplémentaire par chaleur sensible au niveau des pertes dans la distribution et par chaleur latente de déshumidification quand ce n'est pas toujours nécessaire. Les simulations ont montré qu'augmenter la température de départ de la boucle d'eau glacée (initialement à 7°C) permet de diminuer les consommations pour la production de froid. A une température de 12°C, les économies d’énergie sont de l’ordre de 10.5%. Mais au-delà de cette Étudiant : William FOTI Tuteur : Alain TRIBOIX OPTIMISATIONS DES MODES OPERATOIRES DES MACHINES FRIGORIFIQUES SEPTEMBRE 2012 4 température, les gains se font au détriment du confort. En effet, lorsque la température d’eau glacée augmente, la production de froid à l’évaporateur diminue, ce qui engendre des dérives. Réguler la température de départ d’eau glacée en fonction de la température extérieure Remonter la consigne de température de l’eau glacée permet de faire des économies, jusqu’à une certaine limite puisque passé 15°C ces économies se font au détriment du confort. Une régulation de la température de la boucle d’eau glacée en fonction de la température extérieure bien calibrée permet de bénéficier d’un régime d’eau à bonne température pour combattre les charges et de remonter cette température lorsque les charges diminuent afin de faire des économies d’énergies et ce, sans engendrer d’inconfort. Les simulations affichent des économies sur la production de froid d’environ 12%. Cette solution ne convient cependant que si le profil de consommation du bâtiment est lié à l’évolution de la température extérieure et que les apports internes sont constants. Remplacement de la pompe à vitesse fixe par une pompe à vitesse variable Le débit variable par rapport au débit fixe amène une réduction des consommations de pompage de l'ordre de 60% et permet de faire des économies de l’ordre de 20% sur la consommation relative à la production de froid. Mise en parallèle de groupes froids En ce qui concerne la mise en parallèle de deux groupes froids, l’économie est d’environ 16% mais l’investissement est trop important pour de faibles puissances. L’argument qui justifierait un tel choix serait plus le fait de bénéficier d’un groupe de secours. Limiter l’énergie dépensée dans la condensation L’humidité de l’air extérieur a une influence sur la demande de froid. En effet si l’humidité de l’air est trop importante, lors du refroidissement de cet air, un phénomène de condensation se produit sur la surface d’échange de la batterie froide. Les résultats montrent qu’avec un contrôle de l’humidité de l’air entrant, nous pouvons faire jusqu’à 12% d’économie sur la production de froid, ce qui montre bien que le phénomène de condensation consomme beaucoup d’énergie. Étudiant : William FOTI Tuteur : Alain TRIBOIX OPTIMISATIONS DES MODES OPERATOIRES DES MACHINES FRIGORIFIQUES SEPTEMBRE 2012 5