1204, à Constantinople Innocent IIIa lancé une quatrième croisade
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1204, à Constantinople Innocent IIIa lancé une quatrième croisade
Innocent III … Chapitre 38 1204, à Constantinople Innocent III a lancé une quatrième croisade : Les croisés s’emparent de … Constantinople 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 Hier, à Constantinople Durant leurs règnes catastrophiques, Michel VII Doukas (1071 à 1078) et son successeur, le vieux Nicéphore III Botaniatès (1078 à 1081), avaient perdu la totalité de l’Anatolie, sur laquelle régnait désormais le turc Malik Shah, fils d’AlpArslan, le vainqueur de Manzikert (< 226 <). Nicéphore III, usé par l’âge (il avait 70 ans), et incapable de stopper la désintégration de l’empire, avait abdiqué au profit d’un jeune aristocrate, le général Alexis Comnène, neveu de l’excellent Isaac Ier Comnène qui avait régné, hélas trop brièvement, de 1056 à 1059 (< 224 <). Les Comnène Les empereurs de cette dynastie eurent de nombreuses qualités qu’ils mirent avec efficacité au service de leur pays, permettant à celui-ci de se redresser en dépit de difficultés de tous ordres, incluant notamment la lutte contre les Turcs, contre les Normands de Sicile gouvernés par Robert Guiscard ou contre les Petchenègues … En plus de tous ces ennemis extérieurs, Alexis Ier (1048-1081-1118), fondateur de la dynastie des Comnène, dut lutter, à l’intérieur, contre une faction de généraux rebelles. Lors de la première croisade, il eut aussi à entamer des pourparlers difficiles avec les chevaliers francs, pour finalement ne récupérer qu’une petite partie de l’Anatolie après leurs victoires de Nicée et de Dorylée, en 1097 (< 243 <). 277 1204, à Constantinople : Jean II Comnène (..?.. -1118-1143), fils d’Alexis, tenta de prendre les états latins de Syrie. Ce fut en vain. Il eut plus de succès dans sa lutte contre les Turcs et les Normands. Mais au sein même de sa famille, il eut la difficile tâche de s’opposer à sa sœur aînée, Anne, qui voulait démettre son frère au profit de son mari, l’ambitieux général Nicéphore Bryenne qui briguait le trône impérial ! Enfin, Manuel Ier Comnène, dit « le Grand », (1122 -1143-1180) fils de Jean II, fut le dernier de ces trois brillants empereurs qui, durant un siècle, parvinrent à redonner du lustre à l’empire grec. A son tour, il eut la charge ardue de gérer le passage, dans ses terres, de l’inutile et désastreuse expédition militaire, dite seconde croisade, menée par l’empereur germanique Conrad III, battu a Dorylée en 1147 (< 268 <), et par le roi de Francie Louis VII, battu à Damas en 1148 (< 269 <). La situation se gâta en 1180, au décès de Manuel Ier. Son fils Alexis II avait 11 ans lorsqu’il succéda à son père. Sa mère, Marie d’Antioche, exerça la régence. Elle se coupa du peuple grec par les préférences qu’elle affichait pour les états latins d’où elle venait, son nom affichant clairement son origine. En 1182, Alexis, âgé de 12 ans, épousa la jeune Agnès, âgée de dix ans, sœur du nouveau roi de Francie Philippe Auguste. L’année suivante, Andronic, cousin sexagénaire d’Alexis, assassinait le jeune empereur, montait sur le trône et … épousait la jeune Agnès, devenue veuve par ses soins (1). D’une cruauté et d’une brutalité sans égales, Andronic se fit rapidement détester, lui aussi, de tout son peuple. Un crime raté mit, après deux ans de règne, un terme à sa carrière. Andronic avait deux petits-neveux, Alexis, né en 1153, et Isaac, né en 1156 (2) . Une chiromancienne lui ayant annoncé qu’Isaac le remplacerait bientôt sur le trône, il décida de faire assassiner ce gêneur, lequel, d’ailleurs, ne demandait rien à personne, et surtout pas d’accéder à la pourpre impériale. Le complot échoua : Isaac tua l’homme qui devait le tuer, et alla sur l’Agora se réfugier parmi la foule, à laquelle il raconta son histoire. Celle-ci provoqua la colère du peuple grec, qui se rua sur le palais, s’empara de l’empereur, le lapida, lui coupa la main droite et le pendit par les pieds jusqu’à ce que mort s’ensuive. Isaac fut couronné et prit la place de son oncle : une nouvelle dynastie venait d’émerger. Les Ange Durant les cinq années de fronde, puis de luttes intestines, correspondant à la régence de Marie et au règne d’Andronic, l’empire avait recommencé à décliner. L’arrivée des Ange précipita encore le mouvement : 1.- Andronic, fils d’Isaac, était le neveu de Jean II, et le cousin germain de Manuel, dont il avait à peu près le même âge : né en 1119, il avait 61 ans lors du couronnement d’Alexis II, et jugeait que la couronne serait mieux placée sur sa tête que sur celle d’un enfant. 2.- Théodora Comnène, sœur de l’empereur Alexis, avait épousé Constantin Ange, grand père d’Alexis et d’Isaac. 278 Innocent III … Les empereurs byzantins entre 1100 et 1200 Comnène Ange Doukas ? Constantin Ange Théodora ? Isaac 1100 Alexis Ier Comnène 1082 Jean II 1118 1119 1122 ? ? Alexis III 1182 Isaac II 1200 1185 Alexis IV 1183 1180 1153 1156 Andronic Ier 1169 Andronic Ange Manuel Ier Alexis II Marie d'Antioche 1150 1140 1204 1204 1203 Alexis V Doukas " Murzuphle " 279_schm.wmf ? 1143 1204 « De toutes les familles qui régnèrent sur Byzance, celle des Ange fut la pire. Sa suprématie fut heureusement courte : les trois empereurs – Isaac II, Alexis III et Alexis IV – ne régnèrent en tout que dix-neuf ans. Mais chacun d’entre eux fut désastreux, et ensemble ils portent la responsabilité de la plus grande catastrophe qu’ait connue Constantinople avant sa chute finale »(3). 3.- In « Histoire de Byzance », de John Julius Norwich – op.cit. p. 338 279 1204, à Constantinople : Isaac II était un homme de très petite envergure, peu fait pour le pouvoir. En 1186, les Bulgares se soulevèrent, reprirent leur indépendance, et Isaac ne put empêcher la création du « Deuxième royaume bulgare » (< 166 <). En même temps, Chypre se révolta avec un égal succès et quitta le giron impérial. L’impéritie de l’empereur poussa son frère à le déposer et coiffer la couronne. Ne faisant pas les choses à moitié, Alexis, désormais Alexis III, jeta Isaac en prison après lui avoir crevé les yeux, rendant ainsi très improbable son retour sur le trône. Alexis « le Jeune », fils d’Isaac, parvint à quitter la capitale et se rendit chez son beau frère, l’empereur d’Allemagne Philippe de Souabe (> 307 >), pour demander justice de la félonie commise à Constantinople. Ce fut l’amorce de l’un des plus grands drames de la chrétienté médiévale. 1204 : les Croisés investissent Constantinople Après le pontificat terne et sans histoire du nonagénaire Célestin III (1191-1198) un nouveau pape, jeune (il a 37 ans) et énergique, prend le nom d’Innocent III. Très vite, il déploie sa fougue et se fait craindre par ses interventions musclées dans les affaires temporelles des royaumes occidentaux : intrusion dans l’élection de l’empereur germanique en 1198 (> 308 >), excommunication de Philippe Auguste, la même année, pour raisons matrimoniales, excommunication de Jean sans Terre, en 1203, pour crime politique après le meurtre d’Arthur de Bretagne (> 291 >), excommunication de l’empereur Otton en 1210 pout forfaiture (> 309 >)… Peu après son accession au trône pontifical, Innocent III envoie le prédicateur Foulques de Neuilly appeler la noblesse d’Europe pour une nouvelle expédition militaire vers les Lieux saints. A l’inverse de la précédente, qui avait réuni l’empereur allemand Frédéric Barberousse, le roi d’Angleterre Richard et le roi de Francie Philippe Auguste, cette quatrième croisade ne voit la participation d’aucune tête couronnée. En Germanie, Philippe de Souabe, venant d’être élu contre son challenger Otton de Brunswick, a trop à faire pour assurer son pouvoir et mater les mauvaises volontés dans son royaume. En Angleterre, Jean sans Terre vient, lui aussi, de remplacer son frère Richard, et doit affermir un pouvoir chancelant. Quant à Philippe Auguste, il serait de mauvais ton qu’un excommunié vînt diriger une expédition de chevaliers chrétiens. En outre, il lui semble essentiel de rester en son royaume pour surveiller l’accession au trône d’Angleterre du nouveau roi Jean, et en profiter pour tenter de reprendre les fiefs anglais sur le continent. Trente mille candidats au départ se font connaître. Le pape leur enjoint de ne pas aller directement en Palestine, mais de s’emparer d’abord de plusieurs ports d’Egypte, qui serviront alors de monnaie d’échange : il suffira de rendre les ports à Saladin contre la remise aux chrétiens de la ville de Jérusalem lorsque les croisés en seront à cette phase du combat. 280 Innocent III … La quatrième croisade Venise Zara Constantinople île de Corfou Trajet réalisé Trajet281_cart.wmf projeté Jerusalem Le Caire Damiette Il ne saurait être question de faire, à pied, le tour de la Méditerranée pour exécuter ce projet égyptien, et la voie maritime est la seule possible. Mais les navires manquent. Seule, la république commerçante de Venise est susceptible de fournir les centaines d’embarcations nécessaires. Une délégation se rend donc auprès du vieux doge, Enrico Dandolo, qui accepte d’assurer le transport vers les côtes égyptiennes des trente mille croisés, de leurs montures et de leurs impedimenta, pour la somme astronomique de 85 000 marcs d’or, et la moitié du butin à venir. Le rendezvous de départ est fixé à Venise pour le printemps de l’année 1202. A cette date, seuls 10 000 croisés se présentent, soit le tiers de l’effectif prévu. Aussi l’argent rassemblé est-il notoirement insuffisant pour régler la facture due aux Vénitiens. Ceux-ci acceptent néanmoins le transport à la condition que les Francs passent d’abord par la ville de Zara, dont vient de s’emparer le roi de Hongrie, de la lui reprendre et de la restituer à la république de Venise. Le marché est conclu. Le 24 novembre 1202, après un siège de quelques jours, les troupes croisées remettent les clés de Zara à Enrico Dandolo, lequel, malgré ses 80 ans et sa cécité complète, s’est joint aux membres de l’expédition. Immense est le courroux du pape, qui voit « sa » croisade détournée de son but de guerre. Il excommunie les croisés et les Vénitiens ! Ce sont donc des soldats exclus de la communauté chrétienne qui sont sensés aller assurer la délivrance du tombeau du Christ… 281 1204, à Constantinople : Tandis que dans la ville reprise aux Hongrois se tient un conseil de guerre pour déterminer les conditions de la poursuite de l’expédition vers l’Egypte, l’argent dû aux Vénitiens n’étant toujours pas rassemblé, se présente un envoyé de l’empereur Philippe de Souabe. Celui-ci a reçu la visite de son beau-frère Alexis le Jeune (< 280 <), venu lui demander de l’aide pour rétablir son père Isaac sur le trône de Byzance. Philippe demande donc aux croisés de faire le nécessaire, promettant qu’en échange l’empereur byzantin, dès qu’il sera rétabli dans ses prérogatives, prendra à son compte le règlement des frais de croisade pour un montant de 200 000 marcs d’or. C’est un pactole. Le doge de Venise voit dans cette proposition une occasion inespérée de se faire payer les frais de navigation qu’il a engagés au profit des croisés, et dont il voit bien qu’il risque de n’être jamais remboursé autrement. Dandolo convainc donc une partie de l’armée (une autre partie, jugeant l’opération impie, abandonne la croisade et rentre à la maison) qu’il faut, avant d’aller en Egypte, réparer l’injustice de Constantinople en détrônant l’usurpateur Alexis III et en rétablissant Isaac II. La flotte appareille de Zara. A bord du vaisseau amiral se trouvent le jeune Alexis, le marquis Boniface de Montferrat, chef en titre de l’expédition, le doge de Venise Enrico Dandolo, chef de fait de ladite expédition, et le maréchal de Champagne Geoffroy de Villehardouin, chroniqueur de cette aventure militaire. Après une halte à Corfou, la flotte contourne le Péloponnèse (carte < 281 <), emprunte le Bras saintGeorges (la Mer de Marmara) et arrive en vue de la capitale impériale le 17 juillet 1203. Après un rapide assaut, qu’accompagne, selon les lois de la guerre de l’époque, un pillage des bas quartiers de Constantinople, Alexis III est détrôné et Isaac II rétabli. Son fils est nommé coempereur sous le nom d’Alexis IV. Arrive alors le temps des conférences entre Grecs et croisés à propos du règlement financier promis. Isaac et son fils font traîner les choses en longueur, pour une raison bien simple : le jeune Alexis a trop promis, alors qu’Alexis III a vidé le trésor impérial. Isaac II et Alexis IV n’ont pas de quoi s’acquitter de leur dette. Dans ces conditions, Croisés et Vénitiens décident d’assiéger la ville jusqu’au règlement définitif de leur dû. Un ambitieux, Alexis Doukas « Murzuphle » (aux gros sourcils), joue alors sa carte personnelle : en janvier 1204, il tue les deux coempereurs, Alexis et Isaac, et monte sur le trône en devenant Alexis V … mais refuse, lui aussi, de payer aux croisés ce qu’ils réclament. Francs et Vénitiens décident de prendre la ville. Après des combats acharnés, durant lesquels les Grecs font, à nouveau, usage de leur arme meurtrière préférée qu’est le feu grégeois, Constantinople tombe aux mains des Occidentaux, le jour de Pâques (12 avril) 1204. Les Vénitiens, qui pillent la partie riche de la cité, emportent à Venise tous les objets de valeur (4). Les croisés, pour leur part, se répandent dans l’autre moitié de la ville, détruisent tout, violent les femmes, tuent les vieillards et les enfants, et mettent le feu aux quartiers qu’ils occupent. 4.- Le quadrige de la place saint Marc à Venise est une (petite) partie de ce butin. 282 Innocent III … Trébizonde Bulgarie Constantinople Thessalonique Nicée Despotat d'Epire Duché d'Athènes Empire de Nicée Sultanat de Roum Corinthe Principauté d'Achaïe 283_cart.wmf Cilicie Au centre (rayures verticales) : l’empire latin d’Orient de Baudouin Ier. Les flèches pointent les trois principautés rattachées : Thessalonique, Athènes et Achaïe. « Lors vous eussiez vu (les Francs) abattre les Grecs, et gagner chevaux et palefrois, mulets et mules, et autre butin. Là il y eut tant de morts et de navrés (blessés) qu’il n’en était ni fin ni mesure » (5) Les Vénitiens font main basse sur les principaux ports grecs, ce qui leur permettra de ressusciter leur commerce maritime avec l’Orient, commerce qu’avait mis à mal l’empereur byzantin en accordant sa préférence commerciale aux marchands génois et pisans. Les Francs, quant à eux, s’installent dans le palais impérial, où ils découvrent le fabuleux trésor privé de l’empereur : « Le gain fait fut si grand que nul ne vous en saurait dire la fin, d’or et d’argent, et de vaisselle et de pierres précieuses, et de samits et de draps de soie, et de robes de vair et de gris et d’hermine, et de tous les riches avoirs qui oncques furent trouvés sur terre » (5). Les Francs condamnent à mort le régicide Murzuphle, puis se réunissent pour élire un empereur. Leur choix se porte sur Baudouin de Flandre et de Hainaut, qui devient, avec la titulature de Baudouin Ier, le premier des « empereurs latins d’Orient ». La discorde se met instantanément dans le camp des Francs, le marquis Boniface de Montferrat se trouvant injustement écarté d’un poste qu’il croyait devoir lui être attribué en tant que chef en titre de la croisade. L’empereur Baudouin Ier, souhaitant calmer les mécontentements provoqués par son élection, découpe l’ancien empire grec en plusieurs principautés. Boniface de Montferrat se voit attribuer le royaume de Thessalonique. Geoffroy de Villehardouin et Guillaume de Champlitte sont faits princes d’Achaïe. Le duché d’Athènes est donné à Othon de la Roche. Tous quatre seront des vassaux de Baudouin. 5.- Geoffroy de Villehardouin : « la conquête de Constantinople ». op.cit. pp.102 et 104. 283 1204, à Constantinople : Demain L’empire latin d’Orient ne se montrera pas viable. Outre les possessions vassales de Thessalonique, d’Achaïe et d’Athènes, des principautés indépendantes verront le jour autour du nouvel empire : Michel Ange Doukas deviendra chef du despotat d’Epire, David et Alexis Comnène, petits-fils de l’ancien empereur Andronic, seront rois de Trébizonde, tandis que Théodore (ou Constantin ?) Lascaris, gendre d’Alexis III, créera en Asie Mineure, le royaume de Nicée, allant de la Mer Egée à la Mer Noire. Elu empereur par le clergé orthodoxe, il n’aura de cesse de chasser les Latins et de rétablir un empire grec à Constantinople. Ce sera chose faite en 1261. Mais les événements de 1204 auront créé l’irréparable entre l’Orient et l’Occident. Les dégâts politiques seront nombreux, et le fossé sera désormais infranchissable entre l’église catholique et l’église orthodoxe. Quant aux ports d’Egypte, buts de guerre de cette inutile et déplorable quatrième croisade, ils resteront égyptiens. Privés de cette monnaie d’échange qu’ils escomptaient proposer à Saladin, les chrétiens ne pourront récupérer Jérusalem qui restera musulmane quelques années de plus. *** Les papes se suivront et se ressembleront. En 1216, Honorius III succèdera à Innocent III et aura la même idée stratégique : prendre des ports égyptiens puis les échanger contre Jérusalem. Ce sera le but de la cinquième croisade. Le brillant chef de guerre Jean de Brienne, et le prétentieux et incapable légat pontifical Pélage, chargé de surveiller Brienne et superviser ses décisions, en prendront la tête. Les deux hommes ne s’entendront pas. En mai 1218, Jean de Brienne s’emparera de Damiette, mais Pelage entraînera l’armée dans le bourbier de la plaine du Nil inondée par la crue annuelle du fleuve. Ses soldats seront en si mauvaise posture que les troupes musulmanes du sultan Malik al-Adil, frère et successeur de Saladin, mort en 1193 viendront à leur secours. En échange de ce sauvetage, les croisés rendront Damiette au sultan et repartiront en Occident. La cinquième croisade aura été, à nouveau, un échec total. En 1222, l’empereur germanique Frédéric II, bien qu’excommunié, prendra la tête d’une sixième croisade. Utilisant la voie de la diplomatie plutôt que celle des armes, il réussira à obtenir la restitution de la Ville Sainte pour quelques années (> 312 >), avant que celle-ci ne redevienne définitivement musulmane en 1244. Après cette date, la ville de Saint Jean-d’Acre deviendra la capitale du « royaume latin de Jérusalem », celui-ci gardant cette appellation jusqu’à sa disparition en 1291 (> 321 >), malgré la perte définitive de la Ville sainte. 284