Divergence de traduction : cas divergents des strutures
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Divergence de traduction : cas divergents des strutures
Divergence de traduction : cas divergents des strutures argumentales des japonais et français Kyoko KURODA* This work explores the issue of divergence between Japanese and French surface syntactic structures with the same meaning. We put special focus on the discrepancy between argument structures of the verbs. For this purpose we collected 960 french verbs (2300 when their polysemic meaning is considered) and also the japanese corresponding verbs. A comparison of these corresponding verb couples with their argument structures allowed us to classify the divergences into two types : the ‘coalescant type’ and the ‘argument shift type’. We hope that, in further studies, such comparison and classification could shed light upon some correlation between syntax and semantics within a language and between languages. I.Introduction Le présent article a pour but de mettre en lumière quelques cas de divergence de traduction. Par ce mot 'divergence de traduction', nous entendons ' la différence de structure syntaxique de surface que présentent des phrases de sens équivalent dans des langues différentes : le contenu sémantique de la phrase en langue source est exprimé par des formes morphologiques ou syntaxiques différentes en langue cible’1. Comme le remarque L. Tesnière, les différentes langues ne font pas appel à des structures * Centre Tesniere, Université de Franche-Comté, France ; Shimane Prefectural Women’s college, Japan [email protected] 1 identiques pour exprimer des idées qui pourtant correspondent exactement sur le plan sémantique. En pareil cas, la traduction d'une langue à l'autre oblige à faire appel à une structure différente. Entre le japonais et le français, des cas d’une telle divergence sont nombreux et variés, d’autant plus que les deux langues ne partagent pas la même souche familiale. De ce fait, tant que les études portent sur les deux langues, linguistique comparative, rédaction du dictionnaire bilingue ou la traduction (automatique), la question de divergence de traduction est incontournable. Ici nous nous intéresserons particulièrement à la divergence des structures argumentales des verbes japonais et français, dont la configuration se montre très variée. II. Travaux préliminaires Pour faciliter la comparaison des structures argumentales des deux langues, nous avons, d’abord, recensé 960 verbes français. Chaque verbe ayant ses sémantismes et emplois multiples, nous en avons inventorié 2350 selon leurs usages. Par la suite, chaque verbe ayant des actants de nombre déterminé et sa façon de les marquer, nous avons classé ces verbes en cinq groupes : 1) verbes monovalents (verbes intransitifs), 2)verbes divalents avec un relateur(verbes transitifs indirects), 3)verbes divalents(verbes transitifs), 4)verbes trivalents(verbes à deux compléments d’objet), 5)verbes au sujet non personnel2 Nous avons inscrit ces groupes dans le tableau 1 : la première colonne montre cette classification. Dans la deuxième sont formulés les structures actancielles des verbes à l’instar de la représentation logico-sémantique : le prédicat verbal est suivi des parenthèses, entre lesquelles le sigle X représente son sujet, Y et Z, ses compléments ; le Z et éventuellement le Y peuvent être précédés par un relateur morphologique, une préposition ou une locution prépositionnelle. Dans la troisième figure les verbes au nombre 2350 sont répartis dans chacun des groupes et des sousgroupes. A ces structures argumentales du français, nous avons opposé celles du japonais3, nous les représentons dans le cadre se trouvant à droite de la flèche, si bien que les deux structures mises en concurrence laissent apparaître leurs différences syntaxique et morphologique. Ce tableau nous montre que chacun des quatre patterns français dans la deuxième colonne ne correspond pas nécessairement aux constructions verbales japonaises. Par exemple, sur les 270 1 cf. F.Vandooren (1993) Les verbes impersonnels, pronominaux et les verbes transitifs dans l’emploi absolutif ne font pas l’objet du présent article. 3 Les strucutres argumentales opposées ont été dressées à partir des corpus parallèles du japonais et du français. 2 2 verbes monovalents (intransitifs) français, il y en a 40 qui se structurent en japonais comme un verbe divalent (transitif). Prenons comme exemple la phrase ‘Marie rêve’. Si on la traduit en japonais on obtient ‘Marie wa yume wo miru’. Nous pouvons reformuler la version française comme rêver (Marie) à savoir ‘rêver(X)’, tandis que la structure japonaise sera ‘miru(Marie,yume)’ c’est-à-dire ‘miru (X,Y). Leur divergence est apparente. La différence structurale entre ‘rêver(X) et miru(X,Y)’ s’explique par le fait que le verbe ‘rêver’ implique un sème /rêve/, lequel n’est pas pour autant inhérent au verbe ‘voir’ japonais. Le sème qui lui manque prend alors la forme du nom ‘yume’ et vient en place du deuxième actant. La traduction calque de la phrase japonaise en français est donc ‘Marie voit le rêve’. Ainsi, le tableau 1 fait ressortir la différence du nombre des actants et/ou celle de leur combinaison avec ou sans relateur. Par le tableau 2, nous avons montré des exemples de structures rapprochées des deux langues. A cela nous avons ajouté à la première ligne du tableau les termes ‘parité’, ‘coalescence’ et ‘interversion’. Ils représentent les traits des disparités des structures actancielles. Ceux-ci s’appliquant à presque toutes les paires de la construction verbale des deux langues, il serait intéressant de les considérer comme types de la divergence de traduction. Nous les détaillons dans les sections IV et V. Il est à noter que les tableaux ont été conçus à partir des verbes français. Pour que les études combinatoires soient véritablement contrastives, il devrait y avoir lieu de dresser simultanément des tableaux similaires à partir des verbes japonais, car sans cela, nous ne saurions pas quels verbes japonais comprennent, comme dans le cas de ‘mentir’, des sens implicites, qui devraient être explicités en français par un nouvel élément. Dans la section qui suit, nous verrons brièvement les marques des cas grammaticaux des deux langues. Elles permettent d’éclaircir la relation entre le verbe et les actants. Nous verrons par la suite, en nous appuyant sur les données des tableaux ci-mentionnés, comment les deux langues expriment le même procès (état, action, événement, etc.) : quel est le choix du terme prédicatif et des termes nominaux donc référentiels, et comment ces derniers sont reliés avec le premier. Nous pourrions nous demander dans des études ultérieures s’il y a des corrélations entre la formation de la structure actancielle et le procès désigné par celle-ci, sans espérer pour autant avoir de réponse hâtive. III. Indices actanciels du japonais et du français Les deux langues disposent de plusieurs façons de marquer la fonction d’actance des noms : déclinaison, adposition, leur place, etc. En français, les termes nominaux, excepté le sujet et l’objet 3 direct (et quelques autres expressions), comportent la préposition ou la locution prépositionnelle servant à marquer le cas grammatical du terme. Les ‘à’, ‘de’, ‘en’, ‘sur’, ‘avec’ et ‘contre’ en sont, entre autres, les principaux relateurs. Le sujet, démuni de ces relateurs, se distingue tout de même des autres noms par sa position et par la déclinaison du verbe qui varie en fonction du sujet. Quant à l’objet direct, il n’a aucune indication d’actance mais cette marque-zéro sert elle-même à le discriminer des autres actants qui sont marqués d’une façon ou d’une autre. Dans le japonais, la désinence verbale portant essentiellement sur la modalité, le temps et l’aspect, ne sert donc pas à indiquer sa relation avec le sujet. En revanche, la quasi totalité des termes nominaux sont suivis d’une particule ou d’une locution postpositionnelle, laquelle tient lieu de marque casuelle au nom qui la précède. Par exemple, ‘ga’ ou ‘wa’ accorde, grossièrement parlant, au nom la valeur de sujet, ‘wo’, celle d’objet direct et ‘ni’, celle de datif. Aussi, la phrase (1) se traduit-elle en (2). (1) Marie expédie un paquet à Jeanne. (2) Marie wa Jeanne ni paquet ,kozutsumi wo envoyer ,okuru. ________________ En (2), le terme ‘Marie’, suivi de ‘wa’, se révèle être le sujet du verbe ‘okuru(=expédier), ‘Jeanne’ accompagné de ‘ni’, le complément d’attribution et ‘kozutsumi (=paquet)’ s’attachant à ‘wo’, l’objet direct. Ce sont ces postpositions qui accordent aux noms la valeur d’actance par rapport au verbe ‘okuru(=envoyer)’ qui se plaçe à la fin de la phrase. D’autres relateurs japonais figurant dans les tableaux ci-dessous sont ‘to’, ‘kara’, et ‘de’ qui marquent, grosso modo, respectivement, la présence simultané, la provenance et la manière respectivement. Mais le sens de toutes ces adpositions, françaises ou japonaises, dont l’usage est fréquent sont fort abstraites. Ce n’est qu’après avoir été mises en relation à la fois avec le(s) terme(s) nominal(aux) et le prédicat verbal que leur sens est circonscrit. L’ordre des mots, lui, est relativement libre en japonais grâce aux postpositions, sauf que le verbe vient à la fin de la phrase et que l’objet direct est souvent le plus proche du verbe. On peut concevoir maintenant que, quelque soit la langue, la structure actancielle est un agencement ordonné des verbe, nom(s) et relateur(s). Nous verrons dans ce qui suit à quelle structure actancielle ont recourt le japonais et le français pour exprimer la même idée de procès. Nous nous référerons pour cela au tableau 2. 4 IV. Comparaison des structures actancielles et la divergence de traduction Comme nous l’avons déjà remarqué, les trois traits sont notés à la première ligne du tableau 2 : 1)parité, 2) coalescence, 3) interversion. Ils ont des caractéristiques observables dans les couples des structures actancielles des deux langues. Les deux derniers, coalescence et interversion, représentent la nature de leur disparité. Ils ne suffisent certainement pas pour couvrir toutes les diversités des paires structurales des japonais et français. En effet, nous avons observé d’autres natures de dissemblance, due au changement de diathèse, au remplacement du prédicat verbal par le prédicat adjectival ou par une catégorie grammaticale autre que le verbe, au passage de l’affirmatif au négatif, etc. Nous ferons néanmoins abstraction de ces sortes de disparités, lesquelles impliquent des questions beaucoup plus vastes que celles que nous nous poserons dans le présent travail. IV-1. Parité des structures actancielles entre le japonais et le français La première caractéristique ‘parité’ est le cas où ne se posent pas de problèmes majeurs pour le transfert d’une langue à l’autre dans la traduction, car les deux ensembles des éléments de la structure argumentale sont biunivoques : chaque élément de la structure d’une langue peut se remplacer par un élément de l’autre et cela réciproquement. Ce cas étant exclu de la divergence de traduction, nous en donnons un aperçu avec un ou deux exemples pour chacun des cinq groupes des verbes français. (i) Verbes monovalent français : vfr(X) <----> vjp(X) 1/7 des 270 verbes français monovalent se traduisent par un verbe japonais à un seul actant : (3) dormir(Marie) <----> dormir ,neru(Marie) Même les non-japonophones se rendront compte tout de suite que le 'neru' signifie 'dormir'. (ii)Verbes divalent français : vfr(X,Y) <----> vjp(X,Y) Les verbes sont les plus nombreux et comptent 1230, dont 770 se remplacent par un verbe divalent japonais. Nous supprimons, dans les notations ci-après, les postposition ga/wa après 'X' et wo après 'Y' qui assignent respectivement aux noms les fonctions grammaticales du sujet et de l'objet direct (4) chercher(Marie, Jeanne) <----> chercher 5 ,sagasu(Marie, Jeanne) (iii)Verbes divalent avec un relateur a) Relateur 'à' : vfr(X, à_Y) <----> vjp(X, Y_ni) Parmi les 105 verbes transitifs indirects avec le relateur 'à', 30 sont traduits par un verbe japonais à deux actants dont le deuxième est suivi du relateur 'ni'. Le couple ayant pour relateur 'à' et 'ni' est le plus représentatif, d'autant que leurs champs sémantiques se recouvrent non pas complètement mais largement : localisation du temps ou du lieu, marque de la conséquence, siège où se déroule le changement psychologique ou perceptif, etc. (5) assister(Marie, à_réunion) <----> tachiau(Marie, reunion ,kai_ni) b) Relateur 'de' : vfr(X, de_Y) <----> vjp(X, Y_d_) Sur les 70 verbes français à deux actants comportant la préposition 'de', 20 sont traduits en japonais par la structure identique avec un relateur 'dë'. Le remplacement de la préposition 'de' français par 'dë' japonais est le cas le plus saillant. Il se limite cependant au cas où les deux adpositions sont employées au sens de moyen ou d’instrument. (6) vivre(Marie, de_rente) <----> vivre rente ,kurasu(Marie, n ,enkin_dë) c) Relateur 'avec' et 'contre' : vfr(X, avec/contre_Y) <----> vjp(X, Y_to) Les verbes transitifs indirects recourant à 'avec' ou ‘contre' présupposent la présence simultanée des deux entités X et Y. En japonais, leur rapport, antagoniste ou non, est introduit par la postposition 'to'. (7) causer(Marie, avec_Jeanne) <----> causer (8) lutter(Marie, contre_maladie) <----> ,hanasu(Marien, Jeanne_to) lutter ,tatakau(Marie, (iv) Verbes trivalent avec un relateur d) Relateur 'à' : vfr(X, Y, à_Z) <----> vjp(X, Y, Z_ni) cf.(1) et (2) 6 maladie ,byooki_to) e) Relateur 'de' : vfr(X, Y, de_Z) <----> vjp(X, Y, Z_dë4/kara) Ici les verbes japonais et français assignent le même rôle actanciel aux trois éléments X, Y et Z : le premier actant à X, le deuxième à Y et le troisième à Z, ce qui n'est pas nécessairement vrai pour d'autres verbes. Comme nous le verrons plus loin, dans certaines constructions japonaises, Y peut être au sujet nominal ainsi que Z, si bien que la distribution des autres éléments est également brouillée. Dans les couples e) ci-dessus, seuls les postpositions 'dë' et 'kara' japonaises les différencient. Cette différence provient essentiellement de l'idée exprimée par la proposition française 'de' voire du contenu du verbe. Car 'de' étant fort abstraite, son sens se détermine par rapport aux autres termes qui l'environnent, plus particulièrement le verbe dans notre cas. Quand la préposition française exprime le 'moyen', la ‘manière’ ou la ‘fourniture’, elle est remplacée par 'dë' japonaise. (9) écraser(Etat, peuple, de_impôts) <----> z impot ecraser Etat ,kurushimeru( , kuni, peuple ,kokumin, ,eikin_dë) Le moyen peut être un objet qui s'ajoute, quand il y a changement d'état. (10) orner(Marie, balcon, de_plantes) --- kazaru(Marie, balcon ,barukoni, k plantes ,usabana_dë) Il est à remarquer que l'expression japonaise a son alternative : (10’) orner(X, Y, de_Z) --- kazaru(X, Z, Y _ni) Ce qui est comparable aux deux expressions françaises que nous verrons plus loin : 'planter un jardin de pommes de terre' et 'planter des pommes de terre au jardin'. Cette alternance n'est pas autorisée pour autant au verbe 'orner', bien que l’on puisse dire ‘orner(plantes, balcon) = orner(Z,Y)’. Cette dernière construction entraîne cette fois la modification de l’aspect verbal du japonais par une expression suffixale exprimant la durée ‘teiru’: kazat-teiru(Z,Y). En tous les cas, sauf pour les cas de constructions à deux possibilités, les paires des constructions d'actance regroupées dans cette section ne nécessitent pas d'opérations complexes lors du passage d'une langue à l'autre dans la traduction. Ceci parce que la relation de tout élément d'une langue s'applique telle quelle à l'autre. 4 Afin de distinguer la préposition française ‘de’ de la postposition japonaise ‘de’, nous notons la dernière comme ‘dë’. 7 IV. Coalescence La coalescence est le cas où un des éléments d'une langue est fusionné dans le verbe de l'autre. Dans notre inventaire, c’est un des constituants japonais qui est intégré dans le verbe français. En d’autres termes, la construction japonaise compte un élément de plus par rapport à la construction française. Cet élément supplémentaire du japonais peut être un nom avec ou sans relateur ou bien un modifieur verbal. Un tel décalage structural s'observe pour les verbes monovalents, divalents et trivalents. i)Intégration d'un modifieur verbal a) Verbe monovalent : vfr(X) --- vjp(X,Mdf*) (11) craquer(coutures) <----> *Mdf = modifieur se dechirer crac ,yabureru(nuime,b ,irit_to) Le mot 'biri(t)' ci-dessus est une onomatopé japonaise comme le 'crac' du français. Le japonais est une langue riche en termes onomatopéique. Ceux-ci changent de nature, en fonction de la matière de l'objet qui est la source du son. Aussi, le bonbon qui craque produit-il un son 'kari', la branche, 'poki', la neige durcie, 'kyukyu', les doigts, 'patchi', etc. Ce sont des bruits qui sont intrinséques (ou plutôt sont conventionnellement considérés comme intrinséques) à l'objet dont il s'agit. Il est donc nécessaire, pour faire la traduction de ce type de verbe français, de tenir compte non seulement de l'ajout d'un modifieur mais aussi du choix du modifieur approprié. En tout état de cause, le modifieur complète la structure verbale japonaise pour que celle-ci signifie dans son ensemble la même chose que la construction verbale française. b) Verbe divalent : vfr(X,Y) <----> vjp(X,Y,Mdf) (12) expédier(Marie,courses) <----> se debarasser ,sumasu(Marie, k achats ,aimono, rapidement ,hayaku) La traduction mot-à-mot en japonais est 'Marie se débarrasse d'achats rapidement'. On peut la considérer comme une sorte de paraphrase. Le paraphrasage est parfois nécessaire quand le mot équivalent manque dans une autre langue et que l'on respecte le fond plus que la forme, ce qui est primordial dans la traduction. 8 ii)Intégration d'un nom Il s'agit du cas où le nom est incorporé au sein de la forme verbale. L'incorporé est le plus souvent le complément d'objet direct. a-1) nom à l'accusatif : vfr(X) <----> vjp(X, NE* ) *NE : nom explicité sueur (13) suer(Marie) <----> kaku(Marie, ,ase) s.e. (14) freiner(automobiliste) <----> ,kakeru ( automobiliste frein ,untenshu, ,bureeki) *s.e. : sans équivalent (15) goûter(Marie) <----> manger ,taberu(Marie, gouter ,oyatsu) Les verbes français ci-dessus comprennent un nom référentiel : 'sueur' dans 'suer', 'frein' dans 'freiner' et 'goût' dans 'goûter'. Ce sont ces noms qui émergent dans la distribution actancielle du japonais au titre du deuxième actant. De telles différences de la structures ont pour origine la formation morphologique des verbes français. Ceux-ci sont dérivés d’un nom ou partagent leur racine avec lui. a-2) nom à l'accusatif : vfr(X, Y) <----> vjp(X, NE, Y_ni) Le même remarque vaut pour la construction divalente française : 1) l'idée exprimée par le verbe présuppose la présence d'une entité, laquelle n'est pourtant pas formellement manifeste en français ; cela s'explique partiellement par la formation morphologique du terme ; et sa traduction en japonais entraîne l'explicitation de l'entité sous forme de l'objet direct. Mais dans ce cas, le nouveau élément mis à jour s'insère à la position du seconde actant(NE), et le nom correspondant à l'accusatif français(Y) se déplace à celle du tiers actant avec souvent la postposition 'ni'. (16) boucler(Marie, corde) <----> (17) illustrer(Marie,livre) <----> faire noeud ,tsukuru(Marie,m mettre , ireru(Marie, figure corde ,usubime,r ,oopu_ni) livre ,e, ,hon_ni) iii) nom au génitif : vfr(X,Y) <----> vjp(X, Y_no_NE) On a affaire ici à la notion reflétant une entité (concrete ou abstraite), qui, dans le français, est incluse dans le verbe mais qui, dans le japonais, prend la forme d'un nom au génitif. Comme les cas précédents, la formation des verbes en comporte l'indice révélateur : le verbe 'étriper' contient un morphème 'tripe' en son sein, 'éplucher', 'pilus' c'est-à-dire 'poil' du latin, 'peser', le 'poids', etc. 9 En plus ces noms substantiels sont étroitement liés avec l'objet direct. Ils sont dans la majorité des cas en relation de tout à partie ou bien en relation d'une entité et son attribut. Quand on 'étripe un thon', on ôte une partie du thon ; quand on 'épluche des écrevisse', on enlève également une partie des écrevisse ; quand on 'pèse un bébé', on mesure le poids du bébé. Or, en japonais les verbes ayant la même configuration morphologique que ces verbes français sont inexistants. En conséquence, lors de la traduction, les noms en questions doivent être mis à jour et en même temps mis au régime du génitif partitif ou possessif de qualité. La notation 'Y_no_NE' ci-dessous en est la réalisation, dans laquelle la postposition 'no' s'assimile à la préposition 'de' français5. (18) étriper(Marie,thon) <----> enlever , toru(Marie, (19) éplucher(Marie, écrevisse) <----> (20) peser(Marie,enfant) <----> enlever mesurer thon de trip ,maguro_n ,o_n ,aizoo) ,muku(Marie, ,hakaru(Marie, k enfant ecrevisse carapace ,ebi_no_ ,odomo_no_t ,kara) poids ,aijuu) iv) nom au cas instrumental : vfr(X,Y) <----> vjp(X,Y,NE_dë) Nombreux sont des verbes français dérivés des noms d'instruments : 'scier', 'marteler', 'clouer', par exemple. Leur structure argumentale est composée de deux actants grammaticaux, sujet et objet direct. Ceux-ci sont respectivement l'agent d’une action et l'objet qui subit l'action menée au moyen d'un instrument. La même idée exprimée par une telle composition ne se traduit pas pour autant par la même configuration actancielle en japonais. Le verbe français est remplacé par un verbe japonais qui dénote l'action immanente de l'instrument : en 'sciant quelque chose', on la coupe ou fend au premier chef. C'est donc 'kiru(couper)' qui vient en place verbale. Le nom de l'instrument, 'nokogiri(=scie) en l'occurrence, vient compléter la structure sous forme de circonstant, celuici étant précisé par la postposition 'dë'. Les autres actants, agent et objet, gardent le même 5Si l'on est fidèle à l'ordre des mots, la relation de tout à partie du syntagme nominal semble s'exprimer de façon inverse dans les expressions françaises et japonaises : 'maguro(thon)_no(de)_naizoo(trip). Mais il faut toujours tenir compte du plan interne de l'ordonnance structurale et non pas de l'ordre linéaire de la chaîne des mots. La relation de dépendance des deux éléments se trouvant aux deux côtés des adpositions 'de' et 'no' est identique, ce qui révèle la notation par les stemmas : naizoo trip | | no de | | maguro thon 10 rôle grammatical et sémantique dans la construction japonaise. On a ainsi la paire qui présente une coalescence : (21) scier(Marie, bois) <----> kiru(Marie, bois scie ,ki, n ,okogiri_dë) V.Interversion Nous empruntons le terme interversion à L.Tesnière : 'La métataxe (le changement structural) intervient chaque fois que la structure actancielle d'un verbe diffère d'une langue à une autre. En pareil cas, à un actant d'une langue correspond sémantiquement un autre actant dans une autre langue, et la traduction de l'une à l'autre n'est possible qu'en changeant la nature de l'actant. ... C'est ce changement de la nature des actants que nous désignons par le terme d'interversion des actants' 6. Cela revient à dire que les termes nominaux sémantiquement équivalents dans les deux langues se voient attribuer des rôles actanciels différents dans chaque structure argumentale. L'interversion concerne seulement les verbes biactanciel et triactanciel. Cependant la façon de transposer les rôles d'actance entre les deux ensembles des composants est fort variée. Elle dépend non seulement de la morphologie différentielle des verbes comme dans les cas précédents, mais aussi du rôle sémantique de chaque élément, de l'aspect des verbes, de la définitude des noms(c’est-à-dire des noms génériques non spécifiés à ceux hautement spécifiés) ou même de la visée communicative de l'énoncé. Les uns et/ou les autres peuvent occasionner des divergences structurales d’expression des deux langues. On est encore loin de révérer la corrélation entre ces multiples points de vue et d'interversion. Nous nous bornons ici aux deux cas les plus saillants en i) et ii). i) nom au causatif : vfr(X,Y) <----> vjp (Y,X_dë/ni) Par rapport au japonais, la langue française a une prédilection pour le sujet causatif dont le trait sémantique est non humain. Il arrive souvent que, pour rendre le changement d'état ou l'effet sensoriel ou affectif, le français place la cause sur le sujet grammatical : 'Le froid paralyse les membres', 'Son discours a ravi l'auditoire'... Face à ce type de phrase, la traduction japonaise ne prend pas comme sujet le nom désignant l'origine du changement mais le nom qui fait l'objet de ce changement. Le nom du sujet 11 français, lui, soumis au régime de la postposition 'dë' signifiant la cause. Le verbe japonais est forcément un verbe intransitif. (22) paralyser(froid,membres) <----> (23)ravir(discours,auditoire) <----> se paraliser ,mahisuru( etre ravi membres froid ,teashi,s ,amusa_dë/ni) audotoire ,uttorisuru(k discours ,anshuu,e ,nzetsu_dë/ni) ii)nom à valeur attributif : vfr(X,Y, à_Z) <----> vjp(X,Z,Y_ni) Certains verbes français à deux compléments autorisent une alternance entre deux ordres et, conjointement à cela, entre deux prépositions : (a) 'planter un jardin de pommes de terre' et (b) 'planter des pommes de terre au jardin'. Cette alternance a suscité et suscite encore des discussions chez les linguistes, alors que certains l'expliquent par des rôles sémantiques (patient, localisation d'arrivée, instrument...) d'autres en rendent compte par le changement de point de vue, c'est-à-dire par notre activité cognitive saisissant un seul et même événement sous différents aspects. Devant le procès ‘planter’ et les deux entités, pommes de terre et jardin, l'énonciateur peut s'intéresser soit au jardin(localisé) soit aux arbres(localisateur). Nous ne développerons pas ici cette discussion mais traiterons seulement les expressions alternatives dans le cadre de la divergence de traduction, car le japonais a souvent recourt à la construction phrastique (b) ci-dessus : ce qui est planté est en position du second actant et ce qui le reçoit, comme tiers actant avec la postposition 'ni' laquelle correspond grosso modo à la préposition 'à' française. Aussi doit-on déplacer, lors de la traduction, le nom à l'accusatif français en place de l'attributif. (24) k coiffer(Marie,enfant, de_bonnet) <----> coiffer , kabuseru(Marie, bonnet ,booshi, enfant ,odomo_ni) (25) décorer(Marie,mur, de_tableaux) <----> (26) arroser(Marie,fagot,de_essence) <----> decorer arroser ,kazaru(Marie, tableau essence ,maku(Marie,g ,e mur ,kabe_ni) ,asorin, fagot ,maki_ni) Conclusion provisoire A titre de conclusion, nous donnons un coup d’oeil sur ce qui se passe dans notre esprit quand 6 cf. L.Tesnière (1988), p286 12 on fait de la traduction. En fait, on effectue de nombreuses opérations à notre insu, celles-ci ne se limitant pas à saisir le sens exprimé par la langue source et à le reformuler par la langue cible. Entre ces deux opérations, on saisit les composants sémantiques des unités lexicales ainsi que leurs relations à partir de l’expression originale(opérations sémasiologiques ou appréhension) ; par la suite, on incarne ces traits mis en relation à l’aide du lexique dont dispose la langue cible(opération onomasiologique ou énonciation). Pourtant les composants sémantiques de l’unité lexicale de la langue source ne peuvent pas être nécessairement verbalisés par l’unité lexicale de la langue cible. On remédie alors à cette inégalité, en complétant ce qui fait défaut formellement ou en supprimant ce qui est superflu. C’est ce que nous avons vu dans les structures argumentales de la coalescence. Une fois obtenues les unités nécessaires pour constituer l’expression correspondante à celle d’origine, on les met en relation et les linéalise dans la langue cible. Ici aussi la façon de les combiner peut être divergeante. L’interversion que nous avons vue fait partie de cette divergence. Bref, la traduction ne se fait pas sans les connaissances sur la disparité entre les langues concernées et la façon d’y remédier. Ce dont nous avons traité dans le présent article relève de ces connaissances. Il ne représente cependant qu’une minime partie de leur ensemble. En fait nous avons borné notre champs de réflexion à la construction actancielle. Nous n’avons pas pu non plus traiter tous les cas de diversités où les actants se distribuent de façon différente. Nous considérons néanmoins qu’il est important de mettre à jour ces faits divergeants d’autant que l’apport de telles études ne serait pas minime dans tous les domaines des études bilingues. 13 tableau 1. verbe monovalent frstr vfr jpstr (X). 270 vjp (X ). 170/270 vjp (X , Y ). 40/270 vjp (X , Mdf). 20/270 autres verbe divalent vfr (X, Y). 1230 vjp (X , Y ). 770/1230 vjp (X , Y ni). 70/1230 vjp (X , Y , Mdf). 60/1230 vjp (Y , X de). 60/1230 vjp (X , Y no NE). 60/1230 vjp (X , NE , Y ni). 30/1230 vjp (Y , X ni). 25/1230 vjp (X , Y prp). 20/1230 autres verbe divalent vfr (X, à Y). 105/350 avec un relateur vjp (X , Y ni). 30/105 vjp (X , Y ). 27/105 atures vfr vfr (X, de Y). (X, sur Y). 70/350 40/350 vjp (X , Y ). 25/70 vjp (X , Y prp). 20/70 vjp atures vjp (X , Y ni). 16/40 vjp (X , Y ). 10/40 atures vfr (X, avec Y). vfr (X, contre Y). vfr (X, Prp Y). 16/350 vjp (X , Y to). 16/16 autres vjp (X , Y prp). autres verbe trivalent vfr (X, Y, à Z). 120/500 vjp (X , Y , Z ni). 75/120 vjp (X , Z , Y ni). 12/120 vjp (Y , Z prp, X de). 7/120 autres vfr (X, Y, de Z). 129/500 vjp (X, Y, Z kara). 36/129 vjp (X, Y, Z de). 30/129 vjp (X, Z, Y ni). 23/129 vjp (X, Y no Z). 10/129 autres vfr (X, Y, sur Z). 36/500 vjp (X, Y, Z ni). 14/36 autres vfr (X, Y, dans Z). 50/500 vjp (X, Y, Z ni). autres 14 31/50 vjp(X) vfr(X) vjp(X,NE). vjp(X.NE_ni). vjp(X,Y). ● repartir(Marie). <--> shuppatsusuru(Marie,futatabi). ● raccourcir(jupe). <--> naru(sukaato,mijikaku). ● filer(cable). <--> nobiru(keeburu,nagaku). ● mentir(Marie). <--> tsuku(Marie,uso). ● freiner(Marie). <--> kakeru(Marie,bureeki). ● transpirer(Marie). <--> kaku(Marie,ase). ● servir(Jean). <--> tsuku(Jean,heieki_ni). sagasu(Marie,Jeanne). <--> chercher(Marie,Jeanne). ● expedier(Marie,courses). <--> sumasu(Marie,kaimono,hayaku). ● pointer(cheval,oreilles). <--> tateru(uma,mimi,pinto). vjp(X,Y_ni). ● aborder(Marie,Jeanne). ● voir(Marie,Jeanne) ● perdre(Marie,match) remercier(Marie,Jeanne). ● clouer(Marie,mur). ● vjp(X,NE,Y_ni) ● vjp(Y,X_de) vfr(X,Y). vjp(Y,X_ni) vjp(Y,X_ni,Mdf) <--> makeru(Marie,shiai_ni). <--> iu(Marie,rei,Jeanne_ni). <--> utsu(Maire,kugi,kabe_ni). <--> kaku(Marie,e,hon_ni). ● paralyser(froid,membres). ● révéler(enquête,vérité) <--> mahisuru(teashi,samusa_de). ● illuminer(bonheur,visage) ● entendre(Marie,voix). <--> kagayaku(kao,yorokobi_de). ● empressionner(spectacle,Marie) ● decevoir(résultat,Marie) <--> kandoosuru(Marie,geki_ni). <--> wakaru(shinjitsu,choosa_de). <--> kikoeru(voix,Marie_ni). <--> shitsuboosuru(Marie,kekka_ni) ● ● peser(Marie,livre) ● ● équiper(Marie,atelier) <--> hakaru(Marie,hon_no_omosa). ● ● dominer(tour,ville) ● ● déborder(Marie,lit) <--> sobieru(too,machi_no_ue_ni) ● ● décharger(Marie,éléphane) gaspiller(Marie,fortune) ● vider(Marie,bouteille) ● <--> orosu(Marie,mono,zoo_kara). ● exposer(Marie,vie). <--> sarasu(Marie,seimei,kiken_ni). ● programmer(directeur,filme) <--> kumu(directaa,eiga,bangumi_ni). ● assister(Marie,à_réunion) <--> tachiau(Marie,kai_ni) ● réussir(Marie,à_examen) <--> ukaru(Marie,shiken_ni). répliquer(Marie,à_critique) <--> hanronsuru(Marie,hihan_ni). vjp(X,NE,Y_kara) vjp(X,Y,Mdf) vjp(X,Y,NE_ni) ● vjp(X,Y) <--> au(Marie,Jeanne_ni). <--> suru(Marie,shirase_ni,gakkari) vjp(X,Y_no_NE_ni) vfr(X,à_Y) illustrer(Marie,livre). <--> hanashikakeru(Marie,Jeanne_ni). ● ● décourager(nouvelle,Marie). ● ● glacer(silence,Marie). vjp(X,Y_no_NE) vjp(X,Y_ni) str:jp <--> dekakeru(Marie). ● vjp(X,Y,Mdf). str:fr sortir(Marie). ● vjp(X,Mdf). interversion jp coalescance(+modifieur/+actant) fr parité tableau 2 ● fournir(Marie,à_frais) 15 <--> suru(Marie, shizukasa_ni, zotto). <--> totonoeru(Marie,kojoo_no_setsubi). <--> hazusu(Marie,shiitsu,beddo_kara). <--> suru(Marie,zaisan,mudani). <--> suru(Marie,bin,karani) <--> makanau(Marie,hiyoo). ● renoncer(Marie,à_projet) ● frapper(Marie,à_porte) vjp(X,Y_no_NE_ni) vjp(X,Y_de) vfr(X,de_Y) vjp(X,Y_kara) ● ● plaire(livre,à_Marie) ● ● servir(espadon,Goliath) ● éclater(rivière,de_lumière) <--> afureru(kawa,hikari_de). ● déborder(train,de_voyageur) <--> afureru(densha,ryokoosha_de) ● dévier(Marie,de_chemin) <--> hazururu(Marie,michi_kara). ● débarquer(Marie,de_train) <--> oriru(Marie,densha_kara). ● déborder(eau,de_base) <--> afureru(mizu,hachi_kara). vjp(X,NE,Y_de) <--> niru(Marie,chichi_ni) <--> izonsuru(Marie,oya_ni). <--> gironsuru(Marie,seiji_nitsuite). <--> hanasu(Marie,shirase_nitsuite). <--> miru(Marie,tomodachi_no_yume). <--> sumaseru(Marie,chuushoku,omuretsu_de) <--> wakaisuru(Marie,teki_to). ● causer(Marie,avec_amie) <--> hanasu(Marie,tomodachi_to). vjp(X,Y_ni) vfr(X,contre_Y) ● rompre(Marie,avec_habitude) ● jurer(batiment,avec_quartier) <--> tatsu(Marie,shuukan). ● heurter(Marie,contre_bureau) ● réagir(Marie,contre_idées) <--> butsukaru(Marie,tsukue_ni). <--> choowashinai(tatemono,machi_to). <--> hantaisuru(Marie,iken_ni). ● lutter(Marie,contre_maladie) <--> tatakau(Marie,byooki_to). ● combattre(Marie,contre_tentation) <--> tatakau(Marie,yuuwaku_to) vjp(X,Y) vjp(X,Y,NE_ni) ● ● taper(Marie,sur_bureau) ● tricher(Marie,sur_poids) <--> tataku(Marie,tsukue). ● appuyer(Marie,sur_bouton) compter(Marie,sur_amie) <--> osu(Marie,botan). <--> gomakasu(Marie,omosa) <--> suru(Marie,tomodachi,ate_ni) ● reposer(réponse,sur_hypothèse) <--> motozuku(kotae,katei_ni) ● donner(chambre,sur_jardin) <--> mensuru(heya,niwa_ni). ● jouer(Marie,sur_favoris) <--> kakeru(Marie,kooho_ni). vjp(X,Y_no_NE) ● ● veiller(Marie,sur_enfant) <--> miru(Marie,kodomo_no_mendoo) vjp(X,Y_ni,Mdf) ● mordre(Marie,dans_fruit) ● ● croquer(Marie,dans_pomme) nager(Marie,dans_joie) ● retomber(Marie,dans_maux) ● vjp(X,Y,Z_ni) ● donner(Marie,livre,à_Jeanne) <--> ageru(Marie,hon,Jeanne_ni). ● apprendre(Marie,japonais,à_Jeanne) <--> oshieru(Marie,nihongo,Jeanne_ni) ● appliquer(Marie,méthode,à_situation) <--> awaseru(Marie,yarikata,jookyoo_ni) vjp(X,Y,Mdf) vjp(X,Y_ni) vfr(X,Y,à_Z) ● tenir(Marie,père) ● discuter(Marie,politique) composer(Marie,avec_adversaire) vjp(X,Y_to) Négatif vfr(X,dans_Y) vjp(X,Y) <--> shitsuboosuru(Marie,subete_ni) ● vjp(X,Y) vjp(X,Y_ni) ● désespérer(Marie,de_tout) ● dépendre(Marie,parents) ● parler(Marie,de_nouvelle) ● ● rêver(Marie,de_amies) déjeuner(Marie;de_omelette) ● vjp(X,Y_no_NE) vfr(X,sur_Y) <--> tatsu(mekajiki,Goliath_no_yaku_ni). <--> kurasu(Marie,nenkin_de). vjp(X,Y_nitsuite) vjp(X,Y_to) <--> iru(hon,Maire_no_ki_ni). vivre(Marie,de_rente) vfr(X,de_Y) vjp(X,Y_to) <--> tataku(Marie,to). ● vjp(X,Y_ni) vfr(X,avec_Y) <--> akirameru(Marie,keikaku). vjp(X,Y,Z_ni,NE_de) vjp(X,Y,Z_kara) vjp(X,Z,Y_ni) ● <--> kajiru(Marie,kudamono) <--> kajiru(Marie,ringo,gaburito) <--> hitaru(Marie,yorokobi_ni). <--> ochiiru(Marie,aku_ni,futatabi). clouer(Marie,tableau,à_mur) <--> utsu(Marie,e,kabe_ni,kugi_de). ● ôter(Marie,livre,à_Jeanne) ● emprunter(Marie,livre,à_Jeanne) <--> ubau(Marie,hon,Jeanne_kara). ● habituer(Marie,enfant,à_politesse) ● *forcer(Marie,Jeanne,à_silence) <--> oshieru(Marie,reigi;kodomo_ni). 16 <--> kariur(Marie,hon,Jeanne_kara/ni) <--> shiiru(Marie,chinmoku,Jeanne_ni) vjp(Z,Y,X_de/kara) vjp(X,Y,Z_de) vjp(X,Y,Z_kara) ● rappeler(lieuxe,enfance,à_Marie) <--> omoidasu(Marie,kodomojidai,basho_kara) ● orner(Marie,balcon,de_plantes) <--> kazaru(Marie,barukoni,hachi_de) ● écraser(Etat,peuple,de_impôts) <--> kurushimeru(Kuni,kokumin,zeikin_de) ● protéger(Marie,enfant,de_radiateur) <--> mamoru(Marie,kodomo,sutoobu_kara) ● *séparer(homme,femme,de_époux) <--> hanasu(otoko,tsuma,otto_kara) *retirer(Marie,pain,de_four) <--> toridasu(Marie,pan,obun_kara) ● vjp(X,Y,Z_ni) ● approcher(Marie,fauteuil,de_télévision) ● charger(Marie,stylo,de_cartouche) <--> chikazukeru(Marie,isu,terebi_n). ● mêler(Marie,eau,de_vin) <--> mazeru(Marie,wain,mizu_ni). vjp(X,Z,Y_kara) ● libérer(Marie,table,de_verres) <--> torinozoku(Marie,gurasu,teburu_kara) torinozoku(Marie,teburu_no_gurasu) vjp(X,Y_no_Z) ● vider(Marie,vase,de_eau) vjp(X,Z_no_Y) ● soulager(Marie,Jeanne,de_paquets) ● *retirer(Marie,pain,de_four) <--> dasu(Marie,mizu,kabin_kara) dasu(Marie,kabin_no_mizu) <--> herasu(Marie,Jeanne_no_nimotsu) vjp(X,Y_to_Z) ● débarasser(Marie,verres,de_table) ● *séparer(homme,femme,de_époux) vjp(X,Z,Y_ni) vfr(X,Y,de_Z) vfr(X,Y,sur_Z) vjp(X,Y,Z_ni) <--> tsumeru(Marie,inku,pen_ni) <--> toridasu(Marie,obun_no_pan) <--> katazukeru(Marie,teburu_no_gurasu) <--> hanasu(otoko,tsuma_to_otto) ● exercer(Marie,influence,sur_Jeanne) <--> oyobusu(Marie,eikyoo,Jeanne_ni) ● brancher(Marie,lampe,sur_prise) <--> tsunagu(Marie,denki,konsento_ni) Référence L.Tesnière (1988) : Eléments de syntaxe structurale, Paris, Editions Klincksieck. B.Levin (1993) : English Verb Classes and Alternations, Chicago and London, The University of chicago Press. G.Lazard (1994) : L’actance, Paris, Puf, A.Mnotaut et al. (1991) : Sur la transitivité dans les langues, LINX, vol.24, Paris, Diffuson Editions Européennes Erasme. J.Franckel et al. (1991) : « Objet, complément, repère », Paris, Langages. F. Vandooren (1993) : « divergences de traduction et architectures de transfert », La traductique.pp.77-90. P. Bouillon et A.Clas (1993) : La traductique, Montréal, Les Presse Université de l’Université de Montréal. T.Kageyama (1996) : _____!: Sémantique des verbes, Tokyo, Kuroshio Edition._ 17