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Autisme Québec et Chaudière-Appalaches Hiver 2001, vol.6 no 1 L ’équipe de l’Association se joint à moi pour souhaiter à chacun et chacune d’entre vous une année 2001 remplie d’amour. Que 2001 apporte à nos en fants toute l’attention qu’ils méritent. Qu’un intérêt réel des personnes autistes soit partagé par tous, intervenants, médecins, fonctionnaires et décideurs et qu’il guide les prochaines actions administratives et politiques! Sommaire Le Dr Wakefield établit un lien entre les maladies inflammatoires de l’intestin et le retard de développement Le plan de service: comment s’y retrouver! Aides fiscales gouvernementales: pour mieux comprendre le système… Pour contrôler le candida albican Les meilleurs du Web Il faut reconnaître qu’un pas important a été franchi au cours des derniers mois! Pour la première fois, le Ministère de la Santé et des Services sociaux a accordé des budgets récurrents en autisme : plus de 800 000 $ dans la région de Québec et de ChaudièreAppalaches. Par ailleurs, l’Association a participé à plusieurs rencontres avec le Ministère, en compagnie de représentants de la Société québécoise de l’autisme et d’Autisme et troubles envahissants du développement de Montréal. Les docteurs Yazbak et Goldbloom ont également participé aux rencontres par téléphone, appuyant les demandes et les inquiétudes des parents. Ces échanges donneront lieu dans les prochaines semaines à la formation de plusieurs comités pour approfondir l’expertise et la recherche. Nous espérons que vous apprécierez la lecture de ce Contact Autisme: le dernier est toujours le meilleur, croyons-nous! À vous d’apprécier et de nous faire vos commentaires! En matière de recherche, le Dr Wakefield établit un lien entre les maladies inflammatoires de l’intestin et le retard de développement, une étude dont il nous entretiendra sûrement au prochain congrès médical iuternational sur l’autisme qui aura lieu à Québec au printemps prochain sous le thème: Autisme 2001, Place aux nouvelles découvertes médicales. Tous les parents liront avec intérêt la nouvelle chronique Vie pratique qui aborde ce mois-ci les PI, les PSI et les PA…comment s’y retrouver et surtout comment réussir son plan de service individualisé et, à la veille des rapports d’impôt, des informations précieuses pour mieux comprendre les aides fiscales gouvernementales. Céline Arsenault, naturopathe, collabore pour la première fois avec nous en traitant du candida et des étapes nécessaires pour le contrôler. Coup d’œil sur les derniers camps d’été à L’Escapade et Beau Soleil, de quoi faire rêver en ce début d’hiver frileux, agrémenté d’un témoignage touchant de Dominicke, une adolescente de 17 ans ayant le syndrome d’Asperger, qui a vécu sa première expérience de travail très enrichissante auprès des jeunes de L’Escapade. Surveillez la sortie prochaine d’un Spécial L’Express et Contact Autisme entièrement consacré au congrès du DAN de l’automne dernier, un document produit grâce à la précieuse collaboration de Marie-Christine Destison! COUP DE POUCE SCOLAIRE ET PRÊT DE LOGICIELS L’Association invite ses membres à déposer de nouvelles demandes dans le cadre du programme d’aide aux devoirs pour le trimestre de l’hiver 2001. Créé dans le but d’offrir une aide pédagogique aux enfants, ce programme permet aux parents d’engager une personne qui travaillera avec l’enfant en continuité avec ses apprentissages scolaires. Il s’agit d’un programme offert à tous nos membres, renouvelable périodiquement, par lequel nous remboursons 15 $, à raison d’une heure par semaine pour une période de 10 à 12 semaines. Rappelons aussi qu’une entente permet à nos membres de se prévaloir de la banque de logiciels éducatifs de l’Association québécoise des enfants dysphasiques. Une cinquantaine de logiciels pour enfants de 3 à 15 ans peuvent être réservés pour des périodes renouvelables de deux mois. Les parents intéressés sont priés de communiquer avec Martine Breton au 6247432. PIGNON SUR RUE EN CHAUDIÈRE-APPALACHES DÈS JANVIER 2001 Contact Autisme est une publication destinée aux membres d'Autisme Québec et Chaudière-Appalaches et aux personnes intéressées à l'autisme et aux troubles envahissants du développement Responsable : Ginette Côté Ajointe : Marie Langevin Collaboration : Céline Arsenault, Sébastien Boulanger, Marie-Christine Destison, Marie Langevin, Martine Lévesque, Jean-Claude Marion, Nous aurons le plaisir d’inaugurer un bureau dans Chaudière-Appalaches le 25 janvier prochain lors d’un 5 à 7. Il sera situé au 13, rue Saint-Louis, à Lévis. Marc Garant est cependant déjà à l’œuvre depuis trois mois et poursuit, avec Claude Perron, une tournée des 17 organismes membres du RAPHCA, le regroupement des associations de personnes handicapées de Chaudière-Appalaches, un partenaire important sur le territoire. Plusieurs actions sont déjà planifiées dont des formations pour les coordonnateurs d’association et des soirées d’information et de sensibilisation. Venez célébrer en grand nombre ! Pour nous joindre en Chaudière-Appalaches, faites le 835-5535 Révision linguistique : Francine Gagnon Tirage : 1200 exemplaires L’AUTISME Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada: D462857 Bibliothèque nationale du Québec: D9251108 L’autisme est un syndrome défini par un ensemble de symptômes qui se manifestent dans le comportement. Il s’agit d’un trouble grave du développement de l’enfant entraînant des déficits ou des déviations majeures: développement socioaffectif atteint, anomalies présentes dans le développement de la communication, du langage et de l’imagination, champs d’activités et d’intérêts sérieusement limités. Toute reproduction est autorisée avec mention de la source. Autisme Québec et Chaudière-Appalaches 3005, 4e Avenue Québec G1J 3G6 Tél.: (418) 624-7432 Téléc.: (418) 624-7444 L’autisme est un syndrome relativement rare (10 à 15 enfants sur 10 000 naissances) que l’on retrouve cependant partout dans le monde: il est présent dans toutes les populations humaines ainsi que dans les milieux socioéconomiques les plus divers. Toutefois, il y a plus de garçons que de filles autistes: le ratio est de 3 garçons pour 1 fille. Gardez-vous à la fine pointe des connaissances en autisme en consultant le site internet de la Société québécoise de l'autisme : http://www.autisme.qc.ca 2 La ou les causes de l’autisme n’ont pas encore été identifiées; cependant,un mythe du passé qui voulait que l’autisme soit causé par des relations inadéquates entre les parents et l’enfant est maintenant enrayé par les recherches des dernières années. Aujourd’hui, on se penche plutôt sur des facteurs étiologiques qui sont de divers ordres: génétique, biochimique, immunologique et acquis (traumatismes prénataux, paranataux et postnataux). Contact Autisme RECHERCHE MALADIES INFLAMATOIRES DE L'INTESTIN ET RETARD DE DÉVELOPPEMENT : WAKEFIELD ÉTABLIT UN LIEN Par Jean-Claude Marion, synthèse d’articles parus dans l’American Journal of Gastroenterology, September 2000. Original Contribution September 2000, Volume 95, Number 9, p.2285-2295 et Reuters Health. Les enfants atteints de troubles du développement semblent présenter un risque de développer une forme distincte de la maladie inflammatoire de l’intestin (MII), dont les caractéristiques s’apparentent à la maladie de Crohn ou à la colite ulcéreuse. L’hyperplasie nodulaire lymphoïde de l’iléoncolon (ileocolonic lymphoid nodular hyperplasia (LNH) )et une inflammation des muqueuses intestinales ont en effet été identifiées chez des enfants atteints de troubles du développement. Cette étude décrit quelques-unes des caractéristiques endoscopiques et pathologiques associées à une régression comportementale et aux symptômes de l’intestin chez un groupe d’enfants affectés. Dans son étude, le docteur Andrew Wakefield ( Royal Free and University College Medical School, Londres) a comparé les particularités cliniques et histologiques de l’entérocolite chez 60 enfants de 3 à 16 ans souffrant de troubles de développement. Ces caractéristiques ont été comparées à un groupe témoin de 37 enfants « normaux ». Ces derniers, dont l’âge varie de 2 à 13 ans, étaient sous observation en raison de la présence possible de la maladie inflammatoire de l’intestin (MII). Les enfants chez qui on avait diagnostiqué des troubles du développement se répartissaient comme suit : autisme : 50, Contact Autisme syndrome d’Asperger : cinq, trouble dégénératif : deux, trouble d’hyperactivité et du déficit d’attention (ADHD) : un, schizophrénie : un, dyslexie : un. Dans le numéro de septembre 2000 de l’American Journal of Gastroenterology, Wakefield et ses collègues affirment que « la combinaison de l’hyperplasie nodulaire lymphoïde et de l’entérocolite chez les enfants affectés les distin- Les enfants atteints de troubles du développement semblent présenter un risque de développer une forme distincte de la maladie inflammatoire de l’intestin (MII), dont les caractéristiques s’apparentent à la maladie de Crohn ou à la colite ulcéreuse gue des jeunes du groupe témoin qui présentent les mêmes symptômes (douleurs abdominales, constipation, etc.). Chez ces derniers, l’hyperplasie et la présence de transformations histo-pathologiques ont été rarement observées ». Cette nouvelle recherche aura également permis de détecter, dans le tractus gastro-intestinal supérieur des enfants autistes, des modifications inflammatoires distinctes de celles des enfants du groupe témoin atteints de la MII. Les chercheurs mentionnent que ces con- clusions correspondent à celles dégagées lors d’études antérieures. L’accumulation de preuves d’une forme particulière d’entérocolite chez les enfants autistes amène les auteurs à suggérer qu’une interaction intestin/cerveau pourrait intervenir dans une pathogenèse que les chercheurs nomment désormais l’entérocolite autistique. Wakefield et ses confrères expliquent que la détection récente de peptides opioïdes d’origine diététique dans l’urine de certains enfants affectés est une preuve supplémentaire qui vient appuyer cette hypothèse. Dans un éditorial sur le sujet, les docteurs Eamonn, Quigley et Hurley (National University of Ireland, Cork) mentionnent cependant que « nous n’avons actuellement pas de preuves suffisantes qui nous permettent d’établir de liens directs ou indirects entre l’inflammation intestinale et le cerveau chez les autistes ». Concernant cette hypothèse, les trois coauteurs admettent par ailleurs que la nouvelle étude soulève « plusieurs questions stimulantes ». Mais, affirment-ils, « la prudence nous incite à résister à la tentation de prédire des liens de causalité en l’absence de preuves irréfutables; agir ainsi ne peut qu’engendrer de faux espoirs chez des familles qui, déjà, doivent supporter un quotidien rempli d’incertitudes ». 3 CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE MALADIES CÉRÉBRO-VASCULAIRES, LE PIRACETAM LE GREDD S’INTÉRESSE AUX AMÉLIORE LE RECOUVREMENT DE LA PAROLE RECHERCHES BIOMÉDICALES Article de C. Johnson tiré du numéro de septembre 2000 du journal Stroke, un périodique publié par l’American Heart Association, traduit par Jean-Claude Marion. Le Piracetam est utilisé par plusieurs chercheurs pour le traitement de certains problèmes cérébraux chez les personnes âgées et de la dyslexie chez les enfants. Étudié à quelques reprises depuis 1976, ce médicament est produit et commercialisé en Europe, au Mexique et dans certains pays d’Amérique du Sud. Le Canada et les États-Unis ne l’ont pas encore approuvé mais un parent qui revient tout juste d’une conférence sur les facilitateurs cognitifs, à l’Université Yale (oct. 2000), nous mentionne que la question du Piracetam y a été beaucoup discutée. Selon le Dr Josef Kessler et ses collègues, le Piracetam, un dérivé de l’acide Y-aminobutirique, améliore le recouvrement de la parole chez les patients atteints de maladies cérébro-vasculaires. Vingt-quatre patients aphasiques (perte de parole) ayant suivi une thérapie de réhabilitation ont participé à l’étude de Kessler et son équipe. Tous les patients ont reçu 2,400 mg de Piracetam ou un placebo pendant une période de six semaines. Les conclusions de cette étude ont démontré une amélioration significative du langage chez tous les patients, mais beaucoup plus significative et couvrant davantage d’aspects chez ceux qui ont 4 été traités au Piracetam. Des progrès au niveau de la spontanéité et de la structure sémantique et syntaxique du langage ont notamment été observés. Chez les patients du groupe ayant reçu le Piracetam, les images de résonance magnétique et les tomographies par émission de positrons ont par ailleurs démontré une activation considérable de plusieurs régions du cerveau, notamment du gyrus temporal transverse gauche, de la partie triangulaire gauche du gyrus frontal inférieur et du gyrus temporal supérieur postérieur gauche. Selon le Dr Kessler, cette étude est la première à mettre en relation des améliorations fonctionnelles, démontrées par des tests du langage, et des transformations physiques dans les régions du cerveau qui gouvernent le langage. Si la controverse subsiste toujours quant à la capacité de certains médicaments à améliorer les thérapies du langage chez les patients souffrant de maladies cérébro-vasculaires, les résultats de cette étude suggèrent qu’une médication peut être efficace. Les chercheurs estiment cependant que le Piracetam, un médicament vieux de 30 ans, devra faire l’objet d’études plus approfondies. Le 24 novembre dernier à l’Université Laval, Mme Marie-Christine Destison présentait avec brio une revue des approches biomédicales en autisme devant le GREDD, le Groupe de recherche et d’étude en déficience du développement. Marie-Christine a développé une grande expertise dans les recherches biomédicales en autisme pour avoir assisté aux congrès du DAN (Defeat Autism Now!) au cours des trois dernières années. Elle s’est aussi fait connaître par ses comptes-rendus de conférences dans Contact Autisme et L’Express, ainsi que pour la traduction du site internet du Great Smokies Laboratory, laboratoire de recherche du Docteur William Shaw au Kansas, États-Unis. La présentation a été reçue avec un grand intérêt de la part des membres du GREDD, principalement des psychologues et psychopédagogues de « terrain ». Sa présentation portait sur la théorie du triangle de l’autisme, l’intoxication aux métaux lourds, les peptides opiacés et les levures tel que le candida albican. La conférence a été enregistrée et sera disponible pour consultation ou prêt dès l’ouverture du centre de documentation au printemps prochain. Contact Autisme VIE PRATIQUE LE PLAN DE SERVICE INDIVIDUALISÉ COMMENT S’Y RETROUVER... Par Marie Langevin Qu’est-ce qu’un plan de service? En quoi cela peut-il aider votre enfant, votre vie de famille ? Pour s’y retrouver, Contact Autisme, en collaboration avec Lucie Ouellet, agente de programmation au développement des ressources humaines du Centre hospitalier RobertGiffard, et avec l’OPHQ, grâce à son Guide pour l’évaluation globale des besoins de l’enfant(1), vous propose une vue d’ensemble du PSI, ses concepts et son application. Les étapes du plan de service Première étape, évaluation globale des besoins de votre enfant dans quatre champs de services : santé physique, qui réfère entre autres aux soins médicaux, soins infirmiers, ergothérapie, physiothérapie; santé mentale, qui réfère aux besoins impliquant des services de type psychiatrique ou psychologique; adaptation-réadaptation, qui s’inscrit dans les besoins liés à des habiletés fonctionnelles, adaptatives ou comportementales et nécessitant des services de type éducatif ou de support; intégration sociale, qui englobe les (1) besoins liés à la vie sociale, familiale et communautaire et impliquant des services de support ou de suppléance tels le logement, les finances, le répit, les loisirs, etc. C’est lors de cette étape que le Guide pour l’évaluation des besoins peut vous être utile(1). Deuxième étape : déterminer les problèmes, les forces de votre enfant, le ou les besoins qui en découlent, les objectifs à atteindre, les moyens (types de services) pour y parvenir, l’échéancier et enfin, identifier l’organisme et le professionnel responsable du suivi. La réalisation d’un plan de service demeure en somme un travail d’équipe qui demande une bonne collaboration parent-intervenant, une cohésion des valeurs entre les parties impliquées ainsi que le respect et la compréhension des désirs et des limites de chacun. Un bon PSI doit être réaliste et réalisable. La nécessité et l’utilité du PSI Avant de vous lancer dans de telles démarches, vous devez examiner la nécessité d’un plan de service. Le Guide pour l’évaluation globale des besoins de l’OPHQ détermine que si votre enfant reçoit des services de plusieurs intervenants ou organismes, si vous êtes insatisfaits de plusieurs services ou encore s’il lui en manque plusieurs, un plan de service est probablement nécessaire. Vous pouvez alors en faire la demande auprès du CLSC ou d’un centre de réadaptation. Pour bien comprendre l’utilité du PSI, il faut définir les différents outils qu’il englobe. Ces trois outils sont : le plan de service (PSI), le plan d’intervention (PI) et le plan d’action professionnel (PA). Le PSI concerne la personne handicapée et au moins deux organisations (établissements, organismes communautaires ou autres); son but est d’assurer la coordination des services. Le PI concerne la planification d’une équipe multidisciplinaire ou de quelques intervenants oeuvrant au sein d’un même établissement ou d’une même organisation; il doit s’inscrire dans les orientations du plan de service s’il y a lieu. Le PA concerne la planification des interventions d’un intervenant dans le but d’atteindre les objectifs spécifiques convenus avec le client; il découle généralement du plan d’intervention multidisciplinaire. Un outil de planification et de coordination Le plan de service individualisé (PSI) et le plan d’intervention (PI) sont d’abord des concepts légaux fixés dans la Loi 120 sur les services de santé et les ser- Le Guide pour l’évaluation globale des besoins de l’enfant est disponible sur demande à l’Association. Contact Autisme 5 vices sociaux adoptée en 1991. Le plan de service reconnaît les parents comme premiers responsables de leurs enfants et partenaires à part entière dans l’élaboration et la détermination des services. Le cadre philosophique du PSI amène une vision biopsychosociale de la personne, axée sur le développement de ses capacités, en tenant compte des besoins de la famille et des proches. Le PSI s’organise en collaboration avec une équipe d’intervenants. Il vous permet également d’identifier des besoins, de formuler des objectifs généraux, d’identifier le type de services requis, leur durée et les organisations responsables de les fournir. Il permet d’autre part de vulgariser et de rendre compréhensibles les interventions et la façon de faire de chacune des organisations oeuvrant auprès de votre enfant. C’est également une entente écrite où figurent toutes les décisions concernant l’organisation des services de votre enfant. Le plan de service est un contrat, un engagement pour toutes les parties impliquées. Comment réussir un plan de service Les règles d’or d’un bon plan de service sont : une bonne évaluation de la personne et de ses besoins; une aptitude à communiquer chez les participants, ce qui implique la vulgarisation du vocabulaire professionnel; la présence du parent et/ou de l’usager; une équipe centrée sur la personne handicapée et sur son environnement; une honnêteté de la part des intervenants quant à leur capacité d’atteindre les objectifs visés; une bonne préparation; et enfin, un animateur ou une animatrice neutre et crédible. 6 SOIRÉE D’INFORMATION SUR L’ASSURANCE-VIE ET LES PROGRAMMES GOUVERNEMENTAUX Par Marie Langevin Le groupe Parents-Soutien a tenu sa première conférence thématique sur les régimes d’assurance-vie et les programmes gouvernementaux le 22 novembre dernier. M. André Mainguy, assureur-vie agréé et planificateur financier, nous a présenté les scénarios avantageux pour nos membres en ce qui a trait à la succession et à l’héritage. Il conseille de placer ses économies sous forme d’assurance-vie puisque celle-ci est exempte d’impôts et présente, pour un contribuable moyen, l’avenue la plus accessible pour cumuler un héritage considérable. Les autistes adultes ne fréquentent généralement pas le marché du travail et bénéficient de programmes d’aide sociale. Tout héritage aura pour effet de réduire des prestations gouvernementales. Il faut donc former une fiducie testamentaire qui agira comme gestionnaire (selon vos conditions) de l’héritage ou de l’assurance-vie que vous y verserez. Une fiducie permet de contourner la loi de façon à répondre aux besoins de votre enfant en lui offrant des biens plutôt que des sommes d’argent. La création d’une fiducie testamentaire est complexe et il est conseillé d’avoir recours à un notaire spécialisé. SIMAD, pour service intensif de maintien à domicile, accorde un budget pour répondre aux besoins d’aide domestique et d’aide physique en plus d’une subvention pour le répit gardiennage. Il concerne uniquement les personnes de 18 ans et plus et compense pour la contribution régulière d’une personne adulte en plus de financer une aide physique pour accomplir certaines tâches comme le bain. Concrètement, on vous fournit un chèque appelé emploisservices pour acheter des services. Le programme de soutien à la famille comporte uniquement des heures de gardiennage, pour permettre aux parents de vaquer à leurs occupations, et des heures de répit distribuées en fonction des besoins de la famille. Le taux horaire pour le plan répit s’étend de 2,75 $ à 4,75 $ pour un encadrement simple et de 3,75 $ à 5,75 $ pour un encadrement complexe. Le plafond financier annuel pour une famille peut donc atteindre de 2 375 $ à 4 380 $. Soulignons que Mme Chevanel conseille fortement aux parents d’enfants de plus de 18 ans de transférer leur dossier au programme SIMAD puisqu’il comporte moins de listes d’attente et donne droit à plus de services. Dans un deuxième temps, Marlène Chevanel, chef de programme du maintien à domicile au CLSC La Source, a présenté les programmes d’aide financière gouvernementaux SIMAD et Soutien à la famille. Contact Autisme VIE PRATIQUE AIDES FISCALES GOUVERNEMENTALES : POUR MIEUX COMPRENDRE LE SYSTÈME Par Jean-Claude Marion Les gouvernements tentent, par l’intermédiaire de différentes législations, d’alléger le fardeau financier que représente la présence de personnes handicapées au sein des familles. Nous aborderons ici les déductions fiscales mises à la disposition des personnes autistes ou de leur famille. Ces aides peuvent prendre la forme d’allègements fiscaux ou crédits divers lors de la déclaration d’impôt ou représenter des exemptions de taxes (TPS ou TVQ) sur différents biens et services utilisés par une personne dont le handicap a été reconnu. IMPÔT PROVINCIAL ET FÉDÉRAL Remarque concernant l’impôt provincial. Depuis 1998, deux régimes d’imposition sont en vigueur au Québec : le général et le simplifié. Dans le régime d’imposition simplifié, un ensemble de déductions et de crédits d’impôt a été remplacé par un montant forfaitaire. Le choix du régime est laissé à la discrétion du contribuable. Il importe donc que celui-ci possède tous les éléments pour pouvoir juger de l’option la plus avantageuse pour lui sur le plan financier. Dans l’ensemble des crédits d’impôt cités ci-dessous, nous attirerons l’attention sur ceux qui obligent à choisir le régime d’imposition général pour obtenir la déduction. Montant pour personnes handicapées Il s’agit d’un crédit d’impôt non remboursable, existant aux niveaux provincial et fédéral, qui réduit le montant d’impôt que les personnes handicapées ou leurs parents peuvent avoir à payer. Le handicap est défini comme une déficience mentale ou physique grave et prolongée (qui limite de façon marquée la capacité d’exécuter les activités essentielles de la vie quotidienne). C’est généralement le cas pour les personnes avec un diagnostic d’autisme. Contact Autisme De plus, depuis le 1er janvier 2000, au fédéral seulement, une aide fiscale additionnelle, sous forme de supplément au montant pour crédit d’impôt pour personnes handicapées, est accordée aux familles qui prennent soin d’enfants mineurs atteints de déficience grave. Ce supplément se chiffre à 2 941$ et s’ajoute au montant pour crédit d’impôt de 4 293$ pour personnes handicapées. Il faut toutefois soustraire des 2 941$ la partie des frais de garde d’enfants et de préposé aux soins qui excède 2 000$. Informations pratiques • Vous devez remplir la partie A du formulaire T2201 (fédéral) et TP-752.0.14 (provincial) et le soumettre au médecin connaissant la déficience de l’enfant. Il complètera la partie B. • Le montant pour crédit d’impôt pour personne handicapée est de 4 293$ au fédéral (7 234$ à partir de l’année 2000) et de 2 200$ au provincial (indexation future prévue). Rappelons que les subtilités des systèmes fiscaux font que le montant pour crédit d’impôt n’est pas le crédit d’impôt. En effet seulement 23% (provincial) et 17% (fédéral) de ces montants constituent le crédit effectivement déduit. • Pour informations supplémentaires : au fédéral, www.ccca.adcc.qc/handicape, tél. : 1-800-267-1267; au provincial, www.revenu.gouv.qc.ca, tél. : 1-800-3613795. Montant pour enfants à charge souffrant d’un handicap La personne qui a la responsabilité financière d’un enfant, qu’il soit autiste ou non, peut réclamer au provincial la déduction pour enfants à charge (2 600$ pour le 7 premier enfant, 2 400 $ pour les suivants). Toutefois, dès que l’enfant atteint l’âge de 18 ans, le crédit pour enfants à charge n’est plus accordé, il est remplacé par un montant donné uniquement si l’enfant a un handicap. Ce « montant pour personne à charge âgée de 18 ans ou plus et ayant une déficience » est alloué par les deux paliers de gouvernement. Informations pratiques • Au provincial, un supplément de 3 500$ accordé en raison de l’infirmité est ajouté à la somme de base de 2 400$ et constitue le montant pour crédit d’impôt (crédit d’impôt de 23% de 5 390$ = 1 357$). • Au fédéral, le montant de base est fonction du revenu de la personne handicapée mais ne peut dépasser 2 353$ (crédit d’impôt de 17% = 400,01$). Il est à noter que la personne handicapée n’est pas tenue d’habiter chez la personne qui en a la charge. Déduction pour frais médicaux (crédit d’impôt non remboursable) Certains frais médicaux payés pour une personne à charge (handicapée ou non ) peuvent donner droit à un crédit d’impôt au fédéral comme au provincial. Il s’agit de la partie des frais médicaux que vous avez payée et qui excède 3% du revenu familial. La liste des frais médicaux admissibles est citée dans les dépliants et guides édités par les ministères du Revenu (au Québec, il s’agit de : Les frais médicaux ouvrant droit à un crédit d’impôt). Citons par exemple les frais payés à un médecin, un dentiste, une infirmière; les médicaments; les frais payés pour un préposé à domicile; les primes d’assurance; etc... Signalons également un ajout intéressant et récent à cette énumération : si un médecin en certifie le besoin, le tutorat par un professionnel qualifié, en complément à l’enseignement général d’une personne qui a des difficultés d’apprentissage, peut faire partie de ces frais. Certains traitements psychologiques prescrits peuvent également entrer dans cette catégorie (consulter la liste de frais médicaux admissibles). 8 Informations pratiques • Si vous voulez vous prévaloir de ce crédit d’impôt, il faut, au provincial, choisir le régime d’imposition général car dans le régime simplifié, ce crédit est remplacé par un montant forfaitaire alloué. • Puisque le calcul de ce crédit est lié au revenu (montant au-dessus de 3% du revenu net), le conjoint qui a le revenu le moins élevé obtient généralement le crédit le plus avantageux. Les travailleurs à faible revenu qui ont des frais médicaux élevés ont intérêt à demander le crédit d’impôt remboursable concernant les frais médicaux. • Au provincial, certaines exemptions à la cotisation au Régime d’assurance médicaments du Québec sont prévues pour les personnes atteintes d’une déficience mentale ou physique. Montant pour frais médicaux (crédit d’impôt remboursable) Ce crédit (provincial et fédéral) est établi en fonction du revenu de travail de la personne qui réclame les frais médicaux . Celui-ci ne doit pas dépasser 26 745$. Le crédit atteint un maximum de 500$ si le revenu est de 2 500$ (minimum exigé), est dégressif avec l’augmentation du revenu et devient nul lorsque celui-ci est au niveau du plafond cité précédemment (26 745$). Voir les guides pour informations supplémentaires. Informations pratiques • Au provincial, remplir la partie C de l’annexe B « Allégements fiscaux ». • Au fédéral, remplir l’annexe 10 « Supplément remboursable pour frais médicaux ». Montant pour frais de garde d’enfants (crédit d’impôt remboursable) Ce crédit provincial et fédéral est proportionnel aux frais de garde payés mais dépend aussi du revenu familial. Il doit Contact Autisme être réclamé par le conjoint qui a le revenu le moins élevé. Le montant maximal qui peut être déduit à titre de frais de garde d’enfants est le même aux deux paliers de gouvernements : il est de 7 000$ par enfant atteint de déficience physique ou mentale (4 000$ pour un enfant « normal »). La « reconnaissance » de la déficience annule aussi les limites d’âge imposées (18 ans au provincial, 16 ans au fédéral). Pour les périodes où l’enfant fréquente les camps de vacances, le maximum de frais de garde reconnu est de 175$ par semaine et cela quel que soit son âge s’il a une déficience grave ou prolongée. Notons que les allocations de gardiennage reçues du ministère de la Santé et des Services sociaux ne sont pas imposables. Informations pratiques • Pour calculer la déduction, vous devez remplir l’annexe C (provincial) et le formulaire « Déduction pour frais de garde d’enfant » (T778) au fédéral. Des attestations de déficience seront également demandées (TP-752.0.14 au provincial et T2201 au fédéral). Précision importante Il ne s’agit ici que d’un tour d’horizon des déductions fiscales les plus couramment utilisées par les parents des enfants autistes. Il existe d’autres déductions possibles qui doivent être analysées au cas par cas. Des stratégies fiscales différentes peuvent aussi être choisies. Citons par exemple « les frais de préposé aux soins » ou ceux reliés à « des soins médicaux non dispensés dans votre région » qui, lorsqu’ils ne sont pas inclus dans les frais médicaux, peuvent faire l’objet de déduction spéciale. Nous n’avons pas parlé des « montants pour aidants naturels » ni des transferts de déduction entre conjoints. L’impôt dans son interprétation est tellement complexe qu’il exige quelquefois l’intervention de spécialistes. Les déductions existent, alléchantes parfois. Encore faut-il savoir les utiliser de la plus généreuse et incontournable des façons. LES TAXES Les personnes handicapées n’ont pas à payer la TVQ (taxe de vente du Québec) ni la TPS (taxe sur les produits et services) sur les biens et services suivants : • La plupart des services « ménagers » à domicile subventionnés par le gouvernement ou une municipalité; • Les services de soins rendus à un particulier par un infirmier reconnu; • Les repas à domicile fournis dans le cadre de programmes offerts aux handicapés et administrés par le gouvernement, des organismes de bienfaisance ou tout autre organisme de services publics; • Certains appareils médicaux et fonctionnels pouvant être utilisés par les personnes handicapées; • Les services de soins et de surveillance fournis à une personne dont l’autonomie est limitée en raison d’une invalidité lorsqu’ils sont rendus principalement dans l’établissement de celui qui fournit ces services; • Les programmes récréatifs ou sportifs offerts aux personnes handicapées comme la pension et l’hébergement dans un camp; • De plus, les personnes handicapées peuvent obtenir le remboursement de la TVQ et de la TPS sur la portion du prix qui est attribuable à la modification d’un véhicule lors de l’achat d’un véhicule adapté. Rappelons ici les adresses de sites Internet qui permettront d’approfondir la réflexion. Au fédéral : www.ccra-adrc.qc.ca/ handicape; au provincial : www.revenu.gouv.qc.ca/fr/ apropos/index.asp Contact Autisme 9 LE CANDIDA ALBICANS Par Céline Arsenault Céline Arsenault est naturopathe diplômée et infirmière. Elle pratique à la Clinique naturophatique de la Cité et elle est auteure de plusieurs volumes sur la santé naturelle. NDLR. : Un nombre croissant de chercheurs, parmi lesquels ceux du DAN (Defeat Autism Now), soupçonnent que l’autisme soit le résultat d’un trouble du métabolisme pouvant entraver le bon fonctionnement du cerveau. En nous appuyant sur l’interaction probable entre les systèmes digestif, immunitaire et cérébral dans la manifestation de l’autisme, nous aborderons ici l’allergie au Candida soupçonnée d’intervenir dans cette relation. On a mis en évidence chez de nombreux enfants autistes une présence anormalement élevée de la levure qui amplifie les problèmes de comportement, d’attention, de concentration et d’agitation. Ceux-ci réagissent donc souvent favorablement à une médication anti-Candida et aux traitements basés sur un régime alimentaire. 10 Le candida albicans, souvent associé à un champignon microscopique, est un micro-organisme de la famille des levures que l’on retrouve normalement dans l’organisme humain en quantité relativement limitée. A l’état normal, cette levure vit en harmonie sur les muqueuses de nos organes digestifs, dans notre bouche, notre estomac et nos intestins sans y causer le moindre trouble. La candidose est un envahissement anormal de candida albicans (et la présence des toxines qu’il produit comme l’acétaldéhyde ou autres) dans l’organisme, causé le plus souvent par un usage répétitif d’antibiotiques ou par un excès de sucre et de gluten dans l’alimentation. La flore intestinale microbienne normale qui vit en symbiose avec le reste de l’organisme empêche la multiplication excessive des levures. Tant que notre défense immunitaire se maintient, notre environnement microbien demeure dans les limites de la normale. Les symptômes reliés à ce déséquilibre sont nombreux. Entre autres, le cerveau peut être affecté par les toxines du candida, causant ainsi des pertes de mémoire, des changements d’humeur et des difficultés de concentration. L’individu devient dépressif, frustré et anxieux. Les cinq sens sont affectés. Un test papier-crayon avec une liste de symptômes peut nous indiquer s’il y a lieu d’investiguer dans le sens de la candidose. Par la suite, on peut effectuer dans le milieu médical un examen microscopique de prélèvements (croûtes, sécrétions), une culture sur milieu spécifique ou encore une analyse de selle. Cette dernière peut être négative même en présence de candidose. Dans le milieu de santé alternatif, un test qualitatif fait au microscope à partir d’une goutte de sang de la personne (test Heitan Lagarde)* peut aussi donner de bonnes indications sur la candidose. Selon Daniel Crisafi, n.d., PhD, cinq étapes sont nécessaires pour contrôler le candida : 1. Affamer la levure La levure se développe surtout avec les sucres et les amidons ainsi qu’avec les céréales riches en gluten comme le blé, l’avoine, le seigle ou l’orge de même qu’avec les produits laitiers. Il faut donc restreindre la consommation de ces aliments et, à l’occasion, les enlever complètement de l’alimentation pour une certaine période. Contact Autisme 2. Équilibrer la flore intestinale 5. Assurer la désintoxication L’intestin étant le lieu de prédilection de la prolifération du candida, il faut rétablir une flore intestinale saine et abondante en ajoutant des bactéries lactiques avec une concentration de 5 à 10 milliards de bactéries par jour. Noter que les capsules de yogourt ne contiennent pas suffisamment de bactéries pour refaire la flore convenablement. Lorsque le candida est neutralisé, il doit être éliminé par le corps. Le foie joue alors un rôle très important. Il est donc fréquent d’utiliser le Chardon Marie ou encore l’Épine Vinette. L’élimination des selles doit être quotidienne et abondante, un ajout de psyllium (fibres mucilagineuses) peut être indiqué à tout âge. Des lavements ou des irrigations coloniques seront recommandés dans les cas de constipation chronique chez l’adulte. 3. Combler les carences particulières Une faiblesse de l’immunité, sousjacente à la prolifération du candida, est souvent liée à de multiples carences (vitamines, minéraux ou oligoéléments). Il est nécessaire de les combler par des suppléments appropriés. Ces carences proviennent soit de l’alimentation soit d’une intoxication aux métaux lourds (polluants, amalgames au mercure, etc.) car ces derniers prennent la place des bons minéraux dans l’organisme. 4. Détruire la levure La médecine courante utilise des médicaments conventionnels comme le nystatin, le nyzoral ou le diflucan comme fongicide avec les effets secondaires possibles qui y sont reliés. La médecine naturelle offre elle aussi plusieurs choix dont l’extrait de pépin de pamplemousse, l’ail, la biotine, l’acide caprylique, etc. Contact Autisme tests sanguins des naturopathes peuvent s’avérer efficaces. Un résultat négatif ne signifie cependant pas qu’il y ait absence de Candidose puisque la levure peut très bien se retrouver dans les urines. L’analyse d’urine est donc recommandée, notamment celle effectuée par le laboratoire du Dr Shaw. Le coût du test est d’environ 300$ canadiens. Clinique Naturopathique de la Cité (Céline Arsenault), 2600, boul. Laurier, local 290, Ste-Foy, Qc. Tél. : (418) 6587771. Dans le doute, il est préférable d’être accompagné par un thérapeute de confiance dans cette démarche car il y a plusieurs paramètres à évaluer et nous pouvons nous y perdre facilement ou tout simplement être découragés par les voies qui nous sont proposées. Laboratoire Léiss (test Heitan Lagarde), personne ressource : Ghislaine Martin, tél. : 651-9626. Références **D’autres informations sur le candida sont disponibles sur le site de la SQA : www.autisme.qc.ca, section Connaissances, rubrique Étiologie : Les agents infectieux. BESSON, Dr Philippe-Gaston. Je me sens mal mais je ne sais pas pourquoi...!, Éditions Trois Fontaines. The Great Plains Laboratories Inc. (Dr W. Shaw) 9335 W. 75 St.-Overland Park, KS 66204. Tel. : (913) 341-8949, Fax. : (913) 341-6207. BRODY, Sarah. Bien connaître le candida albicans, traitement naturel, Éditions Quebecor. CRISAFI, Daniel, n.d., PhD. Candida Albicans , l’autre maladie du siècle, Éditions Forma. JAY, Joëlle. Le candida albicans , un signal d’alarme, Éditions Santé Action. *Dans la région de Québec, le test Heitan Lagarde est effectué par le bias du Laboratoir Léiss au coût de 60$. Ces 11 LES ENTREVUES DE MARTINE LES GRANDES JOIES ET LES GRANDES PEURS DE DOMINICKE Par Martine Lévesque Nous vous avons déjà parlé de Dominicke, cette adolescente maintenant âgée de 17 ans ayant le syndrome d’Asperger. En novembre 1998, elle et sa mère, Michelyne Saillant, avaient finalement gagné leur bataille : Dominicke entrait à l’école Le Sommet de Charlesbourg en cheminement particulier. Il était très important pour Michelyne que sa fille fréquente une école régulière et côtoie des jeunes de la communauté en général plutôt que d’être confinée dans un environnement spécialisé. Son développement en dépendait. Eh bien, le moins que l’on puisse dire c’est que cette stratégie a donné des résultats assez surprenants. Pour les fins de cet article, j’ai rencontré Dominicke. C’est elle-même qui a répondu à mes questions. Michelyne, qui a bien tenté de dire son mot, a été reléguée au salon par sa fille. Celle-ci avait la ferme intention de donner elle-même cette entrevue. Après tout, c’est elle la vedette! C’est donc Dominicke qui m’a accueillie et nous sommes passées à la cuisine où elle m’a servi un bon café. Nous étions prêtes ! 12 Un été enrichissant Les personnes qui sont allées au camp l ‘Escapade cet été ont pu y rencontrer Dominicke. Elle n’était pas là pour profiter des plaisirs de l’été mais bien pour travailler. Pendant six semaines, les monitrices et moniteurs du camp ont eu droit au coup de main de Dominicke. Ce n’était pas une première puisqu’elle avait déjà manifesté de l’intérêt pour ce genre d’activité il y a quelques années au terrain de jeu municipal. Mais cette expérience n’avait duré que deux semaines. Alors que cet été, c’était du sérieux. Au début, le personnel du camp était un peu surpris et, disons-le, un peu méfiant. Dominicke n’avait pas vraiment beaucoup d’expérience et n’avait pas reçu de formation particulière. De plus, elle est mineure et a un handicap; il était donc difficile pour les monitrices de lui faire confiance. C’était une première pour le camp l’Escapade de compter parmi son personnel quelqu’un comme Dominicke. Mais, petit à petit, elle a su gagner la confiance de tous et chacun, monitrices et enfants! Sous la supervision des monitrices, Dominicke s’est occupée de chacun des enfants, de tous les groupes d’âge, un à la fois. Bricolage, musique, danse et jeux libres, autant d’activités dans lesquelles elle a dépensé son énergie. Parmi ces moments mémorables mais parfois dérangeants, mentionnons quelques cheveux disparus dans les mains de certains enfants, des égratignures aux bras et aux jambes, de la compote de pomme renversée sur ses pantalons (qu’elle portait pour la première fois) et un bon bouillon dans la piscine. Mais, s’empresse-t-elle de me dire, ce n’était pas méchant. Soit les enfants étaient contrariés, soit c’était accidentel. Elle n’en veut vraiment pas à aucun d’entre eux ! Dominicke s’est rendu compte qu’elle comprenait souvent les comportements des jeunes autistes puisqu’elle se revoyait plus jeune. Souvent les autistes n’aiment pas se faire toucher. Dominicke sait exactement ce qu’ils ressentent puisqu’ellemême déteste ça. Cependant, elle a dû apprendre à être un peu plus autoritaire. C’est un côté de sa personnalité qui est ressorti de cette expérience. Elle doit apprendre à se respecter elle-même et à se faire respecter par ceux qui l’entourent. « C’est comme apprendre à être un peu parent », dit-elle. Ce qui n’est pas toujours évident ! Elle s’est sentie très valorisée tout au long de cette expérience. Les encouragements des monitrices, leurs remerciements ou remarques positives sur son travail l’ont énormément motivée. Dominicke et sa mère tiennent à remercier toutes les personnes qui ont rendu cette aventure possible : l’Association, les moniteurs et les enfants. Le personnel du camp a d’ailleurs déjà invité Dominicke pour l’été prochain. Un rendez-vous qu’elle s’est empressée d’accepter. De retour à l’école, Dominicke s’est inscrite à une activité de bénévolat. Une fois par quinzaine, accompagnée de sa mère et de jeunes de son école, elle se rend à l’hôpital Robert-Giffard pour s’occuper des bénéficiaires, pour les distraire un Contact Autisme peu. C’est une conséquence directe de son expérience estivale. Autre conséquence directe : elle a pu s’offrir une caméra vidéo avec le salaire gagné au camp. Un vieux rêve! La relation d’aide qui s’inscrit dans ce genre d’activité l’attire depuis longtemps. Contrairement à bien des gens, Dominicke n’a pas peur des personnes handicapées. Son grand rêve est de devenir infirmière ou sinon, préposée aux bénéficiaires. Mais, d’un autre côté, elle dit se sentir comme le cheval « Black Beauty » dans le film du même nom. Parfois, la charge est trop lourde pour elle, elle doit apprendre à respecter ses forces et ses faiblesses. Retour à l’école Cette année, Dominicke fréquente l’école Les Sentiers, en cheminement particulier, en 3e secondaire. Ses cours couvrent toutes les matières régulières, la seule exception étant l’éducation physique dont elle est exemptée. Les cours d’anglais, de français, d’homothécie (compréhension de texte c’est elle qui me l’a dit et épelé !), d’éducation aux choix de carrière, de formation personnelle et sociale, d’enseignement moral et d’initiation à la technologie font partie de son horaire. Mais sa matière préférée est l’anglais. Je la soupçonne d’aimer cette matière parce qu’elle espère un jour rencontrer Brian Littrell des Backstreet Boys (BSB). « Beau à craquer!», dit-elle. Et de rajouter : « Vous l’écrirez dans l’article »... C’est fait ! Et pourtant, en français, Dominicke a une façon de s’exprimer très imagée qui lui assurerait beaucoup de succès, je crois. Lorsque je lui demande ce qu’elle trouve particulièrement difficile à l’école, elle me répond qu’elle a parfois le sentiment « d’être dans le trafic ». Trop de gens tout autour, surtout dans les corridors où elle cherche à se faufiler pour ne pas avoir de contacts physiques. Et les ricaneries des autres au sujet de ses goûts personnels. Son intérêt presque obsessionnel pour les BSB, qui n’ont plus la cote semble-t-il, lui a appris à se taire. Elle essaie du moins de garder quelques secrets. Dominicke adore les films d’horreur même s’ils lui font peur. Et elle a eu quelques mésaventures à la suite de conContact Autisme À gauche, Dominicke en compagnie de Jason et Nathalie Robitaille, sa monitrice. versation entre jeunes. On a collé sur son casier pour lui faire peur une photographie de « Freddy », personnage principal d’un film d’horreur. Mais il y a toujours deux côtés à une médaille. Son goût pour les films d’horreur l'a sans doute aidé à écrire une nouvelle qui est publiée sur Internet. Sur un site dédié aux BSB, « The Perfect Fan », on retrouve une section appelée « fanfictions » où on invite les jeunes à écrire une nouvelle mettant en vedette une des stars du groupe. C’est ce qu’a fait Dominicke avec «Peur bleue dans la nuit » et devinez qui est la vedette choisie ? Le beau Brian ! Bref, ses deux passions, Brian et l’horreur, lui ont inspiré un texte qui est maintenant sur le site. Je l’ai lu... c’est un peu sanglant à mon goût, mais pour les amateurs du genre, c’est très bien. Une rencontre avec Dominicke, c’est comme une rencontre avec l’espoir. Elle est consciente de ses différences, ce qui ne l’arrête pas pour autant. Elle parle de l’avenir avec optimisme et semble se tracer un chemin pour elle. Dominicke adore les enfants et aimerait travailler avec eux. Elle aime aussi beaucoup les personnes âgées parce qu’elle les trouve attachantes. C’est pourquoi elle aimerait travailler dans le domaine de la santé. Côté personnel, elle a déjà envisagé d’ouvrir les portes de sa maison pour devenir famille d’accueil puisque, dit-elle, elle ne pourra peut-être pas avoir d’enfants. C’est déjà un bon programme qui devrait occuper plusieurs années à venir ! Chers responsables et monitrices, Je vous écris ce petit mot pour vous dire que je vous remercie beaucoup de m’avoir initiée au travail du camp de l’Escapade. C’est la première fois que j’ai eu l’occasion de travailler avec des enfants autistes et j’espère vraiment revenir l’an prochain. Avec l’argent qui m’a été rapporté, je vais m’acheter une ciné-caméra. J’ai beaucoup apprécié que vous m’ayez laissé le droit de m’intégrer à travers les autres monitrices du camp et de m’apprendre les consignes clairement pour que je sache comment faire avec l’enfant dont je m’occupais durant les demie-heures qui m’avaient été indiquées. C’était plus précis pour moi d’avoir un horaire concret chaque semaine. Puis je me sentais beaucoup plus utile quand j’avais plusieurs responsabilités envers les enfants. Merci d’avoir su me faire confiance. Merci à tous et à toutes. Dominicke XXX 13 À BEAU SOLEIL ET L’ESCAPADE : PLAISIR, AMOUR, DÉVOUEMENT, QUALITÉ ET SÉCURITÉ ! Par Marie Langevin Nos camps d’été connaissent chaque année une popularité croissante. Cet été, plus de 60 jeunes ont bénéficié de ces services spécialisés. Nous avons rencontré l’équipe de l’Escapade : Patrice Labeau, chef de camp; Mélanie Gagnon, Véronique Piuze et Marie-Claire Bernatchez, toutes trois monitrices responsables, ainsi qu’Annie Sanscartier du camp Beau Soleil. Ils partagent avec vous leurs secrets. Plus qu’un camp de loisir Tous sont unanimes : nos camps se distinguent des autres ressources spécialisées par leur philosophie. Mélanie, qui en est à sa sixième année à l’Escapade, affirme : « Chez nous, il ne s’agit pas d’un encadrement occupationnel, mais bien de loisirs éducatifs avec tout ce que cela comporte : des activités extérieures , du matériel récréatif varié et spécialisé pour chaque groupe d’âges ». Tous les jeunes participent à une sortie hebdomadaire avec leur monitrice, selon leurs goûts et leurs intérêts. Annie Sancartier souligne que le camp Beau Soleil privilégie une vision axée sur la personne et la valorisation de son rôle social : « nous ne faisons pas de la surveillance avec nos clients, nous leur servons de modèle en prenant part, avec eux, à chaque activité. » 14 Dominique Cloutier et une jeune campeuse, Marie-Ève. Un personnel qualifié Des parents en confiance La majorité de nos monitrices ont terminé ou sont en cours de formation en éducation spécialisée, en technique de garde, en soins infirmiers ou encore en ergothérapie. Patrice Labeau, lui-même éducateur spécialisé, indique les grandes lignes de la formation de cinq jours offerte aux monitrices : valorisation des rôles sociaux, connaissances générales en autisme, premiers soins, approche stratégique sur les comportements préjudiciables et techniques d’intervention. À cela s’ajoutent des séances d’observation dans le milieu de vie du jeune et une rencontre avec son intervenant afin de s’assurer que son séjour se déroule en continuité avec son plan d’intervention et qu’il conserve ses acquis. Dominic Gagnon a un garçon autiste de 4 ans, Nicolas, qui a fréquenté L’Escapade pour la première fois cet été. Dominic ne cache pas son inquiétude avant le début du camp: « ce fut difficile de prendre la décision d’inscrire Nicolas au camp, mais dès le début on a su me mettre en confiance. Je sentais Nicolas en sécurité et aimé, il était heureux de fréquenter le camp. On sent que les monitrices ont un plaisir fou à travailler avec les jeunes. Bien qu’elles viennent de milieux différents, il se dégage une belle communion, elles s’appuient mutuellement ». Cette qualité d’encadrement donne aux parents une place prépondérante. Un rapport hebdomadaire détaillé, un Contact Autisme cahier de communication quotidien entretiennent un rapport étroit avec le parent. « C’est la clé : le parent reçoit toute la considération à laquelle il a droit! » affirme Marie-Claire. Des jeunes qui progressent Selon Véronique, l’encadrement typique des camps de l’Association se distingue par un ratio de 1 ou 2 campeurs par monitrice, « les campeurs ont une seule monitrice attitrée pour leur séjour, précise-t-elle, tout le personnel est entièrement dévoué aux jeunes. » Certains jeunes font des progrès remarquables grâce au travail conjoint des monitrices avec les éducatrices des centres de réadaptation. Pensons par exemple à Mathieu, très strict dans son alimentation, chez qui on a surmonté la rigidité de comportement et qui a apprivoisé de nouveaux aliments. Raphaël, à la fin de son séjour, avait acquis une capacité de concentration de vingt minutes lui permettant de terminer un casse-tête. Audrey, avec l’aide de sa monitrice, est parvenue à formuler ses demandes en phrases complètes. Ce sont là des exemples de réalisations merveilleuses qui émergent dans un environnement structuré et stimulant. La qualité des camps se manifeste aussi dans l’utilisation judicieuse du matériel spécialisé, la conception d’horaires personnalisés, la réalisation de certains ateliers tels la socialisation et la zoothérapie. Un chef de camp à temps plein sur le site Importante transition cette année à l’Escapade : la prise en charge complète de la gestion par l’Association, qui a mené à l’engagement d’un chef de camp : Patrice Labeau. En plus de coordonner la réalisation du camp (administration, embauche, formation et gestion du personnel), Patrice était sur place tout l’été. Un soulagement pour les monitrices responsables et un apport apprécié en TEACCH, grâce à son expertise aquise au centre TEACCH de l’université de Caroline du Nord. Deux nouvelles recrues Cette année, les deux camps ont intégré au sein de leur équipe deux jeunes L’équipe de l’Escapade : les 34 monitrices et moniteur et le chef de camp Patrice Labeau. Contact Autisme 15 moniteurs Asperger. L’expérience s’est avérée très valorisante autant pour le personnel que pour Dominicke et Émile, qui ont eu ainsi la chance de vivre leur première expérience sur le marché du travail en apportant un support précieux aux activités quotidiennes des camps Beau Soleil et L’Escapade. Un service indispensable Les camps de jour sont indispensables pour les familles, et pour preuve, la fréquentation ne cesse d’ augmenter. Les services adaptés sont rares et coûteux : nos camps sont uniques dans la région et le budget annuel dépasse les 170 000$. Une pause à l’ombre… De gauche à droite, Jason, Simon et William. Nous tenons à remercier nos partenaires financiers : la Fondation de l’autisme de Québec, la Fondation MauriceTanguay, le Club Kiwanis ainsi que tous les bénévoles et commanditaires du Tournoi de Golf et du Brunch annuel. Un pique-nique à Beau Soleil À la ferme éducative du Grand Village, au camp Beau Soleil. 16 Contact Autisme MARC GARANT, UN AUTRE PASSIONNÉ ! Depuis le 18 septembre dernier, l’Association compte une nouvelle corde à son arc : Marc Garant, agent de sensibilisation et de promotion des droits sur le territoire de Chaudière-Appalaches. Marc assure la permanence au nouveau point de service de Lévis. Il est responsable de l’information-sensibilisation ainsi que du soutien à la famille et aux proches. Qu’est-ce qui peut amener un technicien en travail social, œuvrant auprès d’une clientèle multihandicapée, à se diriger vers l’autisme et les troubles envahissants du développement? Un réel plaisir à travailler avec cette clientèle : « Chaque autiste est un monde en soi, qui me fascine et m’émerveille. Ce sont des personnes qui m’apportent beaucoup, des personnes vraies et entières qui nous ramènent à l’essentiel ». Avant de joindre nos rangs, Marc était à l’emploi de l’Association des personnes handicapées de Bellechasse (APHB), comme moniteur en chef du camp de jour multiclientèle de la Ferme éducative Chaudière-Appalaches. Il y a coordonné également les samedis loisirs, le logement adapté et les activités sportives. Il était actif dans différentes instances telles le comité consultatif de la table régionale des organismes communautaires et le comité jeunesse de l’AQRIPH. Il faisait également partie de la délégation de la corporation des organismes communautaires au Sommet de Québec et de la Jeunesse. Ces différentes expériences ont amené Marc à mieux connaître notre clientèle, quel que soit le groupe d’âge. Marc possède aussi un bon bagage didactique, allant des langues et traduction en passant par le travail social et même la philosophie ! Il ferme la boucle actuellement alors qu’il complète un certificat universitaire en déficience intellectuelle, ce qui lui permet de parfaire, entre autres choses, ses compétences en relation d’aide. UN COMITÉ RIVE-SUD DYNAMIQUE Connaissez-vous les membres de ce fameux comité dont on a beaucoup parlé dans la foulée de l’élaboration du nouveau plan régional d’organisation des services en autisme de Chaudière-Appalaches? Il s’agit en plus de Claude Perron et Marc Garant, de M. Jacques Bussière, président du comité, et parent d’un enfant autiste; Richard Gingras et Marie-Claude Bélanger, également parents; Annie Sanscartier, responsable du camp BeauSoleil; Odile Lacroix, Louise Richard et Diane Veilleux, du CRDI Chaudière-Appalaches. Bienvenue avec nous Marc! RÉPARTITION DES NOUVEAUX CRÉDITS EN AUTISME On se rappellera de l’annonce faite en juin dernier sur l’ajout de nouveaux crédits en autisme en provenance du ministère de la santé et des services sociaux. Dans la région de Québec (03), les nouveaux crédits récurrents (384 000 $) sont répartis comme suit : À l’Association : • 75 000 $ pour le camp d’été l’Escapade ; • 9 000 $ au projet d’activités de loisirs pour personnes autistes de haut niveau. Aux CRDI : • 112 400 $ afin de développer des interventions adaptées à la problématique des personnes autistes en milieu résidentiel et socioprofessionnel (personnel, réorganisation) ; Contact Autisme • 100 000 $ aux Services BarbaraRourke pour la Maison de répit Maurice-Tanguay, le développement d’une seconde résidence et la mise en place d’une structure d’accueil capable d’offrir en priorité du répit aux personnes ayant des besoins plus complexes (autistes et TED); •87 682 $ aux centres de réadaptations afin de garantir un minimum de services à toute la clientèle en attente. Sur le territoire de Chaudière-Appalaches (12), la répartition de la nouvelle enveloppe récurrente, qui s’élève à 450 000 $, fait état actuellement d’une proposition dans le cadre du plan régional d’organisation des services aux personnes avec Troubles envahissants du développement (PROS). Voici ce qui est proposé : À l’Association : • 55 000 $ pour l’information-sensibilisation. Au CRDI : • 25 000 $ pour les mesures d’identification précoce et le dépistage; • 115 000 $ pour revoir les modalités du processus diagnostique et mettre sur pied une équipe flottante d’évaluation ; • 90 000 $ pour la clientèle 0-5 ans et 55 000 $ pour les 5-18 ans. Aux CLSC: • 110 000 $ pour le soutien à la famille et aux proches et l’intégration sociale. 17 RECOURS COLLECTIF POUR LA STIMULATION PRÉCOCE Par Sébastien Boulanger Le 15 novembre dernier, les représentants d’une quarantaine de familles annonçaient publiquement leur intention d’intenter une poursuite contre le Gouvernement du Québec afin de garantir aux enfants atteints d’autisme et de troubles envahissants du développement (TED) l’accès à des services intensifs, universels et gratuits d’intervention précoce et ce, dès l’annonce du diagnostic. Lors de cette conférence de presse largement médiatisée, le groupe confirmait le dépôt imminent d’une demande au Fonds d’aide aux recours collectifs. La requête s’appuie notamment sur les conclusions de nombreuses études qui, depuis longtemps, démontrent l’efficacité des programmes de stimulation précoce intensive auprès des enfants atteints d’autisme et de TED. Nous savons que les approches béhaviorales appliquées (ABA), notamment la méthode Lovaas, contribuent à améliorer sensiblement la qualité de vie future de l’enfant, ses habiletés d’apprentissage et les conditions de vie familiale qui en dépendent. Nous savons par ailleurs que l’intégration au réseau scolaire régulier dépend de la disponibilité de traitements appropriés et que cette intégration constitue, pour les jeunes autistes, la voie d’évitement d’une exclusion sociale certaine. 18 Selon Mme Linda Gaudreault, porteparole des familles impliquées dans le recours collectif, « il n’y a actuellement au Québec que très peu d’expertise en approches béhaviorales et un nombre extrêmement restreint d’enfants ont accès à des services partiels. Les listes d’attente peuvent aller jusqu’à 30 mois et ce, presque uniquement dans la région de Montréal ». Au fil des ans, plusieurs parents ont dû débourser plusieurs milliers de dollars pour fournir à leur enfant les traitements intensifs requis. D’autres familles, incapables de débourser de telles sommes, subissent les préjudices de priver leur enfant de ces soins essentiels. Les coûts initiaux pour le programme sont évalués entre 100 000$ et 150 000$ par enfant. Le Ministère de la santé et des services sociaux du Québec (MSSS) est informé depuis longtemps de la nécessité de l’intervention précoce mais semble peu préoccupé de la situation. Or ce temps, qui s’écoule indéfiniment, marginalise chaque jour davantage nos enfants. Déjà en octobre 1996, après 5 longues années de travail concerté, le Ministère lançait le Guide de planification et d’évaluation sur l’organisation des services aux personnes autistes, à leur famille et à leurs proches. Ce document faisait clairement état d’une situation désolante et mettait en évidence plusieurs besoins essentiels, dont la néces- sité d’une intervention précoce chez tous les enfants atteints d’autisme et de TED. La publication de ce guide aurait dû mener à l’allocation d’un budget adéquat, essentiel à la mise en place effective de ce genre de services. Les sommes versées depuis, notamment à Québec et Montréal, sont cependant dérisoires par rapport aux besoins requis par la stimulation précoce intensive. Ailleurs au pays De telles démarches ont notamment été entreprises en Ontario, où 55 familles ont intenté un recours similaire de plus de 75,000,000 $ contre le gouvernement. Les autorités ontariennes ont depuis décidé d’injecter 19,000,000 $ pour la mise en place de services destinés exclusivement aux enfants de 0 à 5 ans. En Colombie-Britannique, de récentes requêtes judiciaires ont amené la Cour Suprême de la province à reconnaître l’intervention précoce comme une nécessité médicale pour les enfants atteints d’autisme. Le gouvernement devra donc en assumer les frais. Ce jugement affirme notamment qu’en refusant l’accès à ce service, le gouvernement avait violé les droits de ces personnes et de leurs familles, qui ont dû porter le poids de ces préjudices. Plusieurs autres provinces comme l’Alberta, la Nouvelle-Écosse et l’Île-duContact Autisme Prince-Édouard allouent déjà des budgets spécifiques pour le développement de services d’intervention. Étape ultime L’initiative du recours collectif québécois constitue l’étape ultime et nécessaire à la reconnaissance des droits des enfants et des familles, qui devraient pourtant être acquis depuis fort longtemps. Dans le respect des droits fondamentaux, et en vertu de la Charte des droits et libertés, l’article 5 de la Loi sur la santé prévoit que : Toute personne a le droit de recevoir des services de santé et des services sociaux adéquats sur les plans à la fois scientifique, humain et social, avec continuité et de façon permanente. Les représentants des familles souhaitent donc que le gouvernement du Québec assume les responsabilités qu’il n’a cessé d’ignorer depuis tant d’années en débloquant immédiatement des fonds substantiels pour la stimulation précoce des enfants souffrant d’autisme et de TED. Cette responsabilité devra se traduire par des services de qualité basés sur les approches béhaviorales appliquées. Ces services, reconnus depuis longtemps pour leur efficacité, devront être offerts à tous les enfants dans l’ensemble du territoire québécois. Les requérants demanderont également que le Gouvernement dédommage les familles qui n’ont pu bénéficier gratuitement des services du réseau public de santé. Inscription provisoire Les préparatifs relatifs à de futures procédures judiciaires sont déjà entamés. Contact Autisme Les services d’un avocat réputé dans le droit de la santé, Me Jean-Pierre Ménard, ont été retenus et une opinion juridique a déjà été élaborée. La poursuite sera déposée en bonne et due forme dès que la demande au Fonds d’aide aux recours collectifs aura été acceptée et l’aide financière accordée. Une démarche d’inscription provisoire a été mise sur pied afin de connaître l’intérêt des familles pour le recours collectif et les tenir informées du déroulement des procédures. Une famille peut s’inscrire au recours: res/semaine, par un établissement du réseau de la santé du Québec. Pour en savoir plus sur le recours collectif, ou pour se procurer le formulaire d’inscription provisoire, consultez le site : Pour plus d’informations communiquez avec : Linda Gaudreault Travail : (418) 542-2197 Résidence : (418) 542-3730 Cellulaire : (418) 540-0634 Courriel : [email protected] • si l’enfant est atteint d’autisme ou de TED ; • s’il est né après le 15 octobre 1991 ; • s’il n’a pas bénéficié gratuitement de services d’intervention précoce intensive de type béhaviorale, en raison d’un minimum de 30 heu19 LES ACTUALITÉS FUSION DE LA TRIADE ET DES SERVICES BARBARA-ROURKE Par Sébastien Boulanger La fusion du Centre de réadaptation La Triade de Charlesbourg et des Services Barbara-Rourke a été annoncée en octobre dernier par le tuteur de La Triade, M. Lionel Chouinard. Adopté initialement en janvier 1999 par le conseil d’administration des Services BarbaraRourke, le projet de fusion s’était vu compromis six mois plus tard en raison de dissensions internes. latives à ces services, un sentiment d’exclusion du processus décisionnel et des problèmes d’équivalence de services d’un point à l’autre ont aussi été évoqués par les parents. L’affaiblissement du lien de confiance des familles envers les instances décisionnelles de La Triade aura confirmé au tuteur l’incapacité de ces dernières à rétablir un climat de partenariat plus harmonieux. Le geste de M. Chouinard a reçu l’approbation de la ministre de la Santé et des Services sociaux, madame Pauline Marois. Rappelons qu’un rapport d’enquête de ce Ministère, déposé avant la mise en tutelle, avait mis en lumière les nombreux problèmes de gestion générale et budgétaire existants au sein de l’établissement. Un autre rapport, celui du Curateur public, dénonçait par ailleurs les mauvais traitements dont auraient été victimes certaines personnes déficientes intellectuelles sous l’égide de La Triade. Québec et Montréal étaient jusqu’à maintenant les deux seules régions québécoises à desservir leur clientèle intellectuellement déficiente dans deux centres de réadaptation. Si la situation de Montréal peut se justifier, notamment en raison de la population très élevée et de la présence de nombreuses communautés culturelles, celle des clients de la région de Québec est moins défendable. Selon M. Chouinard, les clients d’ici devraient sortir gagnants de ce regroupement. Avec un conseil d’administration composé de représentants des deux établissements et une haute direction conjointe, les 1 000 clients de La Triade et les 650 de Barbara-Rourke seront dorénavant desservis sur une assise commune. On estime le budget conjoint des deux organismes à 30 millions de dollars. Les prévisions budgétaires effectuées par les Services Barbara-Rourke anticipent déjà une économie possible de 350 000 $. La fusion ne devrait pas se concrétiser avant le 1er juin 2001. À suivre… À la suite de deux rencontres avec le tuteur, l’Association pour l’intégration sociale de la région de Québec, le mouvement Personnes d’Abord et Autisme Québec et Chaudière-Appalaches déposaient récemment à M. Chouinard un document conjoint faisant état des problèmes vécus par certaines familles et usagers du centre de réadaptation. Au cœur des récriminations figurent les nombreuses lacunes dans les types d’interventions offerts aux familles et aux usagers. Le manque d’informations re20 DATES À SURVEILLER 25 janvier : 5 à 7 Pour souligner l’ouverture officielle du nouveau point de service en ChaudièreAppalaches, 13, rue St-Louis à Lévis. 18 février : 10e brunch annuel de la Fondation de l’autisme de Québec au profit des enfants autistes Salle des Chevaliers de Colomb de L’Ancienne-Lorette. Billets en vente à l’Association à compter de janvier. 1er au 30 avril : Mois de l’autisme Conférences, ateliers, activités médiatiques, etc.. 6 et 7 avril : Autisme 2001, Lumières sur de nouvelles découvertes Congrès médical sur les recherches biomédicales en autisme. Centre des congrès de Québec. Programmes et formulaires d’inscription disponibles sur demande à l’Association : 624-7432 Contact Autisme RÉSIDENCE POUR PERSONNES HANDICAPÉES AUX SAULES : OUVERTURE ET TOLÉRANCE S’IL-VOUS-PLAÎT! On se souvient des malheureux événements et du tapage médiatique survenus à la suite de l’implantation dans le quartier Les Saules d’une résidence pour personnes handicapées. Un groupe de voisins s’étaient regroupés et adressés aux médias afin de défendre leurs intérêts. La saga s’étant terminée sur une mauvaise note, soit le retrait des personnes autistes de la résidence, l’Association a tenu à faire connaître son point de vue. Nous publions ici la lettre parue dans le quotidien Le Soleil en juin dernier. Chères citoyennes et chers citoyens, En tant qu’organisme de promotion et de défense des droits des personnes autistes et de leur famille, nous nous devons de réagir devant les derniers événements entourant la résidence de la rue François-Villon, située dans le quartier Les Saules à Québec. D’abord, sachez que nous comprenons vos inquiétudes et vos peurs face à cette clientèle somme toute particulière. En effet, la clientèle visée par cette résidence est atteinte de trouble envahissant du développement (TED) sans déficience intellectuelle ou avec déficience légère. Âgées entre 14 et 18 ans, ces personnes présentent des comportements excessifs qui les rendent non admissibles aux ressources de type familial (RTF). Cependant, les troubles de comportements de type excessif ou Contact Autisme agressif, bien qu’il s’agisse d’une réalité que l’on ne peut ignorer, ne sont pas la norme chez les personnes atteintes d’un TED, y compris l’autisme. Donc, dans l’ensemble, il s’agit de personnes qui sont aux prises avec des troubles neurologiques qui touchent plusieurs sphères du développement dont une atteinte sévère des facultés communicationnelles et sociales, rendant incompréhensibles bon nombre des éléments qui les entourent et générant des troubles de comportement. Jusqu’à tout récemment, aucun établissement n’avait reçu le mandat de desservir cette clientèle en milieu ouvert (non institutionnalisé). À Québec, depuis un an, les centres de réadaptation en déficience intellectuelle ont été mandatés à cette fin et c’est donc dans ce contexte que s’est établie, en novembre dernier, une résidence pour personnes Asperger (autiste de haut niveau de fonctionnement) ou avec une déficience légère. Ainsi, il est aisé de comprendre qu’il faut un certain temps aux organismes pour s’ajuster autant avec la clientèle qu’avec les résidents du quartier où s’implantent les ressources. Il y a lieu de savoir, par ailleurs, qu’il s’agit de personnes qui possèdent un grand potentiel d’intégration. Elles sont capables de prendre leurs responsabilités, d’obtenir un diplôme et plusieurs choses encore. Cependant, compte tenu de leurs limites importantes et de leur fragilité, elles ont besoin d’un encadrement structuré et spécialisé pour leur permettre d’atteindre leur plein potentiel. Cet objectif d’intégration sociale doit être partagé par tous les partenaires, y compris le milieu de vie environnant qu’il faut sensibiliser. Un accueil humain ainsi qu’une attitude d’ouverture et de tolérance sont nécessaires. Par contre, un climat hostile ne fait que perturber ces personnes. En effet, leur handicap ne leur permet pas de comprendre ni même de percevoir les nuances de nos émotions et de nos sentiments. Il y a une chose cependant, elles comprennent très bien le rejet et la colère. Elles savent lire également et sont tout à fait conscientes du tapage médiatique qui les entoure. Nous connaissons très bien la triste situation de ces personnes dont le parcours est rempli d’embûches. Il est dommage qu’une fois de plus, elles se soient retrouvées en situation d’échec, repoussées, alors qu’elles ont besoin d’être soutenues. Il existe des façons de faire et d’agir avec ces personnes qui leur permettraient, avec un peu de bonne volonté, de réduire leurs troubles de comportement et d’améliorer leur conduite. Cette situation est rare et particulière et nous craignons que ce qui s’est passé au cours des dernières semaines dans ce dossier ait un effet d’entraînement et aggrave les préjugés déjà néfastes sur l’autisme. Dans notre société, nous avons tendance à négliger ce que les personnes handicapées nous apportent. Il est simple de ne voir en elles que leurs limites, alors qu’elles nous ramènent à des dimensions profondes de la vie… bien loin des critères de performance. Personne n’est à l’abri de cette réalité. Jaques Fortier Vice-président Autisme Québec et Chaudière-Appalaches. 21 À LIRE PENSER EN IMAGES Par Marie Langevin « Je pense en images. Pour moi, les mots sont comme une seconde langue. Je traduis tous les mots, dits ou écrits, en films colorés et sonorisés; ils défilent dans ma tête comme des cassettes vidéo. » C’est ainsi que Temple Grandin, autiste de haut niveau de fonctionnement, aborde sa réflexion sur le mode de pensée des personnes autistes dans son dernier livre, Penser en images et autres témoignages sur l’autisme. Cet ouvrage apporte une vision unique des troubles autistiques, celle de l’intérieur, celle d’une femme de 50 ans qui vit dans son handicap et le dépasse. Temple Grandin est professeure spécialisée dans le comportement animal à l’Université du Colorado et conçoit des équipements pour l’élevage industriel qui sont utilisés à travers le monde. Penser en images aborde entre autres les thèmes de la pensée visuelle, des troubles sensoriels, des émotions et des rapports humains. L’auteure nous présente un mode de perception, de sen- sation de pensée et aussi un mode d’être, un témoignage émouvant qui bouleverse notre conception de l’autisme. Dans sa préface, Olivier Sacks décrit ce livre comme « une étude sur l’identité, sur la personnalité et la nature des autistes extrêmement doués. […] un livre émouvant et fascinant, un pont entre son monde et le nôtre, qui nous permet d’apercevoir, de l’intérieur, un esprit d’un autre type. » GRANDIN, Temple. Penser en images et autres témoignages sur l’autisme, Éditions Odile Jacob 1997, 261 pages.(1) (1) Disponible au centre de documentation au printemps prochain. LES MEILLEURS DU WEB Par Marie Langevin The Allergy Connection Un site anglophone réalisé par le docteur Richard E. Layton, spécialisé en pédiatrie, en allergie et en médecine intégrée. Très complet et innovateur, il comprend une section sur les enfants où sont décrits des symptômes tels les otites chroniques, le syndrome de déficit de l’attention et les troubles envahissants du développement. Vous y trouverez également une section réservée entièrement à l’autisme qui constitue une formidable synthèse des approches biomédicales. Vous trouverez dans cette section des informations portant sur la diète sans caséine et sans gluten, la médication, les tests de laboratoire, les livres de références, la sécrétine et quelques cas vécus. À visiter absolument à l’adresse suivante : http://allergyconnection.com 22 Point d’aide, le syndrome d’Asperger : entraide et partage Un site francophone très récent, conçu par une Québécoise atteinte du syndrome d’Asperger. Complet et facile de navigation, ce site est une mine d’informations sur le web français. Pour les apprentis du web, consultez le plan du site : clair et précis, il est un excellent point de départ pour apprendre à naviguer. Le site est conçu en quatre sections : Le syndrome d’Asperger au quotidien; Intégration scolaire et sociale; Pour en savoir plus et Nouveautés, pour les habitués de Point d’aide. Vous pouvez consulter le forum de discussions, la page d’expression artistique, un bottin de ressources ainsi qu’une collection d’articles scientifiques. Naviguez sur Point d’aide à l’adresse suivante : http://unicorne.org/poindaide Recours collectif Site portant sur le recours collectif québécois pour la stimulation précoce, réalisé par Linda Gaudreault et Ginette Boulanger. À lire sur ce site : l’historique du recours; les dossiers de presse; des témoignages; les modalités d’inscription; des informations sur la méthode Lovaas ainsi qu’un portrait de la situation en Colombie-Britanique, en Ontario et ailleurs au pays. Pour en savoir plus sur le recours, rendez-vous à l’adresse suivante : http://beaudincom.com/autisme Contact Autisme NOTRE PETIT PRINCE S’APPELLE ALEXANDRE Les innombrables témoignages, le fleuve qui coule ainsi que la vie familiale nous aideront à nous tenir debout dans cette épreuve. Tellement de beaux souvenirs nous habitent, dont celui d’avoir réalisé un voyage en famille en Europe l’an dernier. C’était un rêve et une merveilleuse expérience à laquelle Alexandre a bien réagi et dont les souvenirs sont inépuisables. Aujourd’hui, nous espérons que toutes les aventures que nous avons partagées et son passage dans notre famille contribueront à un mieux-être dans sa prochaine vie. Nous avons perdu un enfant magique, un complice de notre bonheur. Il s’appelait Alexandre et restera notre petit homme à jamais. Sur sa planète, il posait peu de questions, notre petit prince. Mais il parlait aux fleurs et aux animaux. Notre rôle était de veiller sur lui et pourtant l’incendie de notre maison l’a emporté. Nous n’étions pas là pour lui tendre la main et porter secours à sa sœur Lysandre, qui a tout fait pour le convaincre de sortir au point de sortir elle-même par une porte en flammes. Avec les années, nous nous étions adaptés à notre rôle de parents d’un enfant autiste en essayant, au mieux de notre connaissance, de lui procurer les bons outils afin qu’il vive sa vie avec un maximum de joie et de bonheur. Maintenant, c’est pour la vie que nous aurons à vivre avec ce cauchemar qui nous hante. À tous les jours, voir l’image de notre petit homme de 22 ans, désarmé devant ces éléments qui menaçaient sa vie, coincé dans sa petite chambre où il se croyait en sécurité! Alexandre était un garçon exceptionnel. Il était beau, grand et fort. Il était très serviable, peu exigeant, si souriant et si charmeur. C’était un beau bonhomme, rempli de qualités, mais qu’il exploitait peu. Vivre avec Alexandre nous a fait grandir et se dépasser. Notre milieu familial s’était adapté aux difficultés qu’Alex avait à vivre et nos efforts de compréhension nous permettent de croire qu’il évoluait et s’épanouissait, ce qui rendait sa vie sereine. Il était désormais plus facile de définir ses angoisses, ses émotions, ses préférences car il était démonstratif et s’exprimait bien. Il est difficile Contact Autisme d’oublier tous les pas de géants qu’il a faits et qui ont contribué au développement de son autonomie. Il est difficile d’oublier les moments pénibles, les périodes d’adaptation et les incidents par lesquels Alexandre a dû passer pour se réaliser. Il est difficile d’oublier tous ces gens qui l’ont côtoyé et qui ont grandement contribué à son épanouissement, à son développement, à son bonheur et qui nous ont appuyés dans nos démarches. Il nous en a fait connaître du beau monde. Il a enrichi notre vie d’un amour sans condition, ce qui permettait de dépasser nos limites. Parfois, il est difficile pour une famille de vivre avec l’autisme car il y a peu de réponse à nos questions. C’est un chagrin constant. Se résigner à ce destin, s’habituer à son absence est tout aussi difficile que faire face à la tragédie qui l’a emporté. Ta famille, Daniel, Pierrette Isabeau et Lysandre qui t’aiment tendrement! Nous tenons à remercier très sincèrement tous les gens qui nous ont appuyés dans cette épreuve. Nous sommes très fiers de notre fils Alexandre. Il a rempli notre vie de tant de moments de bonheur. Cela nous a permis d’oublier les périodes plus difficiles car la magie de ces instants nous a laissé de beaux souvenirs. Merci à chacun de vous. 23 ’ Programme et formulaire d’inscription : www3.sympatico.ca/atedm/autisme2001.html et à l’Association 24 Contact Autisme