golfe-de-californie-le-touris

Transcription

golfe-de-californie-le-touris
Défendons nos Océans
"Greenpeace s'engage à défendre tous les océans, les plantes, les animaux
et les peuples qui en dépendent."
Golfe de Californie : le tourisme assassin
Puerto los Cabos
© Greenpeace / Gustavo Graf
Puerto Peñasco
© Greenpeace / Gustavo Graf
Introduction
Le Golfe de Californie, connu également sous le nom d’”Aquarium du monde”,
accueille environ 2.1 millions de touristes chaque année. Plus de la moitié sont des
étrangers, pour la plupart en provenance des Etats-Unis, et génèrent un revenu de
presque 2000 millions de dollars US. Parmi les touristes ayant visité le Mexique entre
janvier et septembre 2006, 68.8% venaient des Etats-Unis, 8.7% du Canada, 3% du
Royaume Uni et 2.6% d’Espagne.
Les recettes issues du tourisme contribuent à hauteur de 7.8% au PNB mexicain.
Cependant, ce gain économique représente un désavantage pour le pays: on
abandonne les ordures, on consomme la faible quantité d’eau douce disponible et
l’installation de nouveaux colons génère une pression additionnelle sur les régions
touristiques. Des écosystèmes dont l’importance est cruciale, tels que les mangroves,
sont détruits. Le boom actuel du développement touristique se traduit par la
construction d’hôtels, de terrains de golf, de ports et de centres commerciaux en
Basse-Californie du Sud – ce qui représente une nouvelle menace pour l’Aquarium du
monde.
La croissance du développement touristique dans la région est si rapide et sauvage
que l’offre du logement augmente à une vitesse de 36% supérieure à la demande. Les
dommages causés par le développement incontrôlé génèrent des pertes plus élevées
que les bénéfices économiques découlant du tourisme. C’est pour cette raison qu’il
est essentiel de contrôler l’industrie du tourisme et de la développer de manière
écologiquement soutenable.
Projets touristiques en voie de réalisation
Actuellement, quatre vastes projets sont en voie de réalisation dans la région: la
Golden Beach, la baie de Loreto, Puerto Peñasco, et Puerto Los Cabos.
La Golden Beach se trouve à Loreto (Basse-Californie du Sud). Contrôlée par des
investisseurs de l’Arizona, elle couvre une région de 3458 hectares et il est prévu d’y
construire quatre hôtels cinq étoiles, deux terrains de golf, des villas résidentielles,
une marina, un centre commercial et des restaurants. Des investisseurs canadiens
ont mis la main sur la baie de Loreto, où ils prévoient la construction de 1600
chambres d’hôtel, 6374 appartements, 4571 villas, un terrain de golf, des boutiques,
une marina, un spa, un centre de pêche sportive, plusieurs restaurants, un centre
commercial, divers équipements pour des activités culturelles et de loisirs, ainsi
qu’une galerie d’art.
Puerto Peñasco
Cette croissance pourrait mener à la disparition des ressources en eau douce
disponibles dans la région. Une étude menée par l’Université de Harvard indique
qu’en raison de la contamination par l’eau de mer, le seul aquifère fournissant
Loreto en eau douce pourrait être épuisé dans trois ans. Il n’existe aucune possibilité
d’extraire de l’eau douce souterraine sur 60% du territoire de la Basse-Californie du
Sud et les aquifères dispersés sur le reste du territoire menacent de s’affaisser.
81% des investissements dans l’Etat de Sonora sont effectués à Puerto Peñasco,
une des régions les plus arides du continent. Le tourisme de cette région provient
majoritairement de l’Arizona. La construction prévue d’une marina détruirait un
récif rocheux abritant plus de 400 espèces d’invertébrés. La compagnie américaine
Sandy Beach Resorts, avec l’aide de financements mexicains, prévoit de détruire les
marécages de La Choya, ainsi qu’un récif rocheux où vivent des invertébrés tels que
des pétoncles, des holothuries et de la nacre. La région possède actuellement 5697
chambres d’hôtel, ainsi que des villas et des résidences.
© Greenpeace / Gustavo Graf
Le projet Puerto Los Cabos est en cours de réalisation. Une communauté locale,
connue sous le nom de La Playita, a déjà été déplacée. La réalisation du projet
détruira 189.3 hectares de désert ainsi qu’une oasis représentant l’aquifère le plus
important de la région. Pourquoi? Pour permettre la construction d’un marché
publique et d’équipements pour l’approvisionnement des bateaux, d’une marina de
421 places, deux terrains de golf, 1168 maisons, trois clubs de plage, trois grands
hôtels, deux parcs d’attractions, une zone commerciale et un musée.
A Los Cabos, le déficit d’eau douce atteint près de 30%. La population locale
du port souffre de cette pénurie qui n’affecte guère les clients des hôtels. Le
projet touristique “Mar de Cortés” prévoit la construction et l’agrandissement
d’aménagements dans tout le Golfe de Californie. Au sein d’une région désertique qui
souffre d’un manque d’eau constant, il est prévu de construire 14 nouveaux ports et
d’agrandir les 9 existants. Le projet envisage également la création de 20 aéroports
et 12 terrains de golf. On estime à plus de 62’000 le nombre d’embarcations qui
arriveront dans la région chaque année dès 2014. Déversements, pollution, dragages
ainsi que d’autres altérations physiques apportées aux marécages et aux baies pour
la construction et la gestion des marinas, hôtels et maisons auront un impact sur
la productivité de la pêche, ainsi que sur les richesses marines et le paysage qui
représentent pourtant les attractions touristiques majeures et les bases économiques
de la région. Un déplacement massif de population pourrait avoir lieu, ainsi que la
surexploitation de la très faible quantité d’eau douce et d’autres ressources naturelles
de la région, déjà sous pression.
Punta Chueca
© Greenpeace / Gustavo Graf
Une alternative : l’écotourisme
Contrairement au tourisme ‘classique’ dont les arguments de vente sont les
commodités offertes par les hôtels et les plages aux larges infrastructures, le
tourisme alternatif a un excellent potentiel dans le Golfe de Californie – il a d’ailleurs
récemment connu un essor important. L’écotourisme, qui propose une interaction à
petite échelle avec la nature (observation de baleines, dauphins, otaries et tortures,
observation d’oiseaux ainsi que kayak de mer), dépend plus directement de la
préservation des espèces et des habitats naturels. Un développement touristique
qui valorise la région et sa vie sauvage plutôt que de les éliminer a le potentiel de
générer des revenus permettant de renforcer l’organisation des communautés. Il est
également générateur d’emploi, encourage la préservation des ressources naturelles
et peut améliorer les services ainsi que préserver les valeurs de la communauté à
l’intérieur de la région.
Puerto Peñasco
© Greenpeace / Gustavo Graf
www.oceans.greenpeace.org/fr
Puerto Peñasco
© Greenpeace / Gustavo Graf
Greenpeace est une organisation écologiste internationale et indépendante qui dénonce des problèmes écologiques globaux et promeut des solutions pour un avenir
écologique et pacifique, au moyen de confrontations non-violentes et créatives, ainsi qu’une présence médiatique ciblée.
BELGIQUE
Chaussée de Haecht 159
1030 Bruxelles
Tél. 02.274.02.00
www.greenpeace.be
CANADA
454, Laurier Est
Montréal, Québec H2J 1E7
Tél. 514.933.0021
www.greenpeace.ca
FRANCE
Rue des Rasselins 22
75020 Paris
Tél. 01.44.64.02.02
www.greenpeace.fr
LUXEMBOURG
BP 229
4003 Esch-sur-Alzette
Tél. 54.62.52
www.greenpeace.lu
SUISSE
CP 1558
1211 Genève 1
Tél. 022.731.02.09
www.greenpeace.ch