NiNO ROtA et la lampe merveilleuse

Transcription

NiNO ROtA et la lampe merveilleuse
dossier pédagogique
saison 2013-2014
et la lampe merveilleuse
nino rota
Conte lyrique en trois actes et onze tableaux
Livret de Vinci Verginelli, d’après le conte éponyme
des Mille et Une Nuits
Opéra pour enfants
Production de l’Opéra Studio
En deux mots
Aladin doit aider un méchant sorcier à s’emparer
de la lampe magique que ce dernier convoite et qui est
cachée dans une grotte. Posséder cette lampe équivaut
à devenir le roi du monde. Lorsqu’Aladin se rend compte
de la supercherie, sa vie est en danger. Mais les génies
de l’anneau et de la lampe vont l’aider à conquérir
la belle princesse Badr’-Al-Budur…
Contacts
Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • [email protected]
Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
Photo Nis & For
www.operanationaldurhin.eu
Direction musicale Mise en scène Décors Costumes Lumières Adaptation du livret Aladin Le Magicien du Maghreb Princesse Badr’-al-Budur Mère d’Aladin Le Sultan Le Grand Vizir Le Génie de la lampe Le Génie de l’anneau Vincent Monteil
Waut Koeken
Marnik Baert, Marcoen Dolhain et Waut Koeken
Carmen Van Nyvelseel
Glen D’haenens
Benoît Deleersnyder
Jean-Christophe Born / Sunggoo Lee
Andrey Zemskov
Kristina Bitenc / Gaëlle Alix
Lamia Beuque
Jean-Gabriel Saint-Martin
Alexander Schuster
Sévag Tachdjian
David Oller
trois servantes Milena Bischoff, Rumiko Koyama, Corinne Sattler
Ensemble instrumental du Conservatoire de Strasbourg
et de l’Académie supérieure de musique – HEAR Orchestration réduite par Rainer Schottstädt - © Schott Music, Mayence
Coproduction de l’Opéra de Flandre et du Grand Théâtre
de Luxembourg / Coproduction Opéra de Lausanne
colmar
MULHOUSE
STRASBOURG
me 18 décembre 14 h 30
ve 20 décembre 20 h
me 8 janvier 14 h 30
me 8 janvier 20 h
ve 17 janvier 20 h
sa 18 janvier 20 h
di 19 janvier 15 h
me 22 janvier 14 h 30
Théâtre
La sinne
cmd
Représentations scolaires
je 19 décembre 10 h 30
je 19 décembre 14 h 30
ve 20 décembre 14 h 30
ma 7 janvier 10 h 30
ma 7 janvier 14 h 30
Représentations scolaires :
réservations département jeune public
Langue : français surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 1 h
Conseillé à partir de 5 ans : maternelle, élémentaire et collège (5e)
ve 17 janvier 14 h 30
lu 20 janvier 10 h & 14 h 30
ma 21 janvier 10 h & 14 h 30
je 23 janvier 10 h & 14 h 30
l’argument
Prologue
Le chœur des enfants raconte qu’une vieille lampe est cachée dans une grotte près d’Al-Qalàs.
Personne ne peut la trouver.
Acte I
1er tableau : Sur le marché d’Al-Qalàs
Les marchants hèlent le chaland. Aladin, qui mène la vie libre et insouciante d’un gamin des rues, préfère dérober
tout ce dont il a besoin à l’étal des marchands et jouer aux dés plutôt que de mendier. Il est ivre et se moque du
sultan, dont la fille est courtisée par tout le royaume. Un magicien du Maghreb s’approche et se présente comme
son oncle. Aladin, d’abord méfiant, se laisse convaincre lorsqu’il lui fait miroiter de grands trésors et lui propose
un marché : s’il le suit, il sera riche.
2e tableau : Dans le désert
Le magicien et Aladin arrivent épuisés près d’une grotte, où le magicien prononce des formules magiques.
Au milieu du tonnerre et des éclairs, la terre tremble et s’ouvre. Le magicien ordonne à Aladin de s’engouffrer dans
la grotte qui s’ouvre devant lui et d’y chercher la lampe merveilleuse. Il lui donne un anneau magique, grâce auquel
il pourra la trouver. Dans la grotte, Aladin voit de fabuleux trésors, des montagnes d’or et de pierres précieuses.
Il s’arrête et dit : « Je m’appelle Aladin ! Montre-toi ! ». La lampe merveilleuse apparaît. Aladin la saisit et la serre
contre sa poitrine. Sur le chemin du retour, il emplit ses poches d’or et de diamants. Le magicien, qui l’attend
impatiemment, lui ordonne de lui donner la lampe, mais Aladin lui demande de l’aider à sortir d’abord.
Très en colère, le magicien l’accuse de vouloir garder la lampe et, ne parvenant pas à l’obtenir, l’enferme dans
la grotte. Seul dans l’obscurité, Aladin cherche une issue. Dans son désespoir, il frotte par hasard l’anneau magique.
Le Génie de l’anneau apparaît. « Je suis ton serviteur à jamais, maître. Dis-moi quel est ton vœu et je le réaliserai. »
D’abord effrayé, Aladin lui ordonne de le faire sortir de la grotte, qui disparaît immédiatement : il est libre.
Acte II
1er tableau - Chez Aladin
Aladin est triste, car il est pauvre et misérable. Sa mère tente de le consoler. Il lui montre la vieille lampe qu’il a
ramenée du désert et qu’il va aller vendre au marché. Sa mère commence à la frotter pour la nettoyer, lorsque dans
un éclair éblouissant apparaît le Génie de la lampe. Elle s’évanouit d’effroi. Aladin lui retire la lampe des mains.
Le génie propose ses services : « Maître de la lampe merveilleuse, dis-moi quel est ton vœu ! » Aladin a faim et
demande à manger. Une table surgit, couverte de victuailles dans une vaisselle d’or et d’argent. Revenant à elle,
la mère admire ce repas princier. Aladin lui dit que c’est grâce à la lampe merveilleuse et au bon génie qui était
à l’intérieur. Ils se mettent à table. Le Génie de la lampe révèle à Aladin que les verres sont en pierres précieuses
tellement belles et rares que même le sultan n’en a pas de pareilles.
2e tableau - Un quartier de la ville d’Al-Qalàs
Près d’un beau pavillon où se trouvent les bains royaux et des fontaines, les gardes annoncent l’arrivée
de la princesse qui va prendre son bain. Nul ne doit voir Badr’-Al-Badur. Qui posera ses yeux sur elle mourra.
Aladin se cache et assiste à la scène sans se faire voir. La princesse soupire, elle est riche mais solitaire.
Aladin s’approche et lui déclare son amour.
3e tableau - Chez Aladin
Aladin raconte à sa mère qu’il a vu la princesse qui est plus belle que la lune et les étoiles et qu’il va l’épouser.
Il envoie sa mère demander la main de Badr’-Al-Budur. Il lui donne la vaisselle de pierres précieuses. La mère
craint la colère du sultan, mais Aladin est inflexible : il préfère mourir que vivre sans celle qu’il aime.
4e tableau - La salle d’audience du palais du sultan
Le Grand Vizir annonce que l’audience est ouverte. Le roi d’Al-Qalàs est intrigué par les présents qu’apporte
la mère d’Aladin et la prie d’approcher. Tout en s’excusant, elle demande au sultan la main de sa fille. Le sultan est
stupéfait par la richesse des trésors qu’elle apporte et veut connaître leur propriétaire. Mais le Grand Vizir déclare
le trésor indigne de la fille du sultan. La mère d’Aladin s’apprête à repartir lorsque celui-ci apparaît et demande
en personne la main de Badr’-Al-Budur. L’assistance silencieuse voit la princesse s’avancer vers Aladin et
lui déclarer elle aussi son amour. Le seul trésor qui l’intéresse est l’amour d’Aladin. Le sultan et la mère d’Aladin
se réjouissent de cette union. Resté seul, Aladin demande au Génie de la lampe merveilleuse de bâtir un grand
palais digne de son épouse.
Acte III
1er tableau - Le palais enchanté d’Aladin
Le magicien du Maghreb arrive chez la princesse, déguisé en marchand ambulant. Il propose à la princesse des
lampes neuves pour remplacer les vieilles lampes usagées. La princesse se demande pourquoi Aladin ne remplace
pas sa vieille lampe et la propose au magicien qui s’en empare et, abandonnant toutes les autres lampes, disparaît.
La princesse le prend pour un fou. Le magicien peut enfin se venger d’Aladin et ordonne au génie de faire s’envoler
le merveilleux palais d’Aladin avec lui dans les airs. On voit le palais disparaître.
2e tableau - Une rue, la nuit
À la place du palais, il ne reste que ruines et désolation. Aladin cherche sa bien-aimée. Par hasard, il frotte à
nouveau l’anneau et le Génie apparaît dans la brume lumineuse. « Dis-moi quel est ton vœu, ordonne et j’exauce
ton vœu. » Aladin demande au Génie de l’anneau de lui rendre sa princesse, mais il lui est impossible de le
satisfaire, car seul le Génie de la lampe merveilleuse peut accomplir ce désir. La princesse est très loin, en Afrique.
Aladin lui demande alors de le conduire auprès d’elle, et s’envole avec lui dans la brume lumineuse.
3e tableau - La chambre de Badr’-al-Budur le soir
La princesse chante une chanson mélancolique. Aladin se précipite vers elle et lui demande ce qu’il est advenu de
la lampe magique. Elle lui dit que le magicien ne s’en sépare jamais. Pour la récupérer, Aladin donne à la princesse
une fiole contenant une poudre magique qui endormira l’infâme sorcier dès la première gorgée qu’il boira.
Badr’-Al-Budur ordonne aux servantes de préparer un festin. Aladin se cache. Le magicien apparaît, captivé par le
chant d’amour de la princesse. Le magicien se laisse séduire et lève son verre à l’amour. Il veut enlacer la princesse,
mais à peine son verre vidé, il vacille et tombe à terre. Aladin réapparaît, se précipite pour lui prendre la lampe et la
brandit, victorieux. Dans un éclair aveuglant, un épais brouillard se dissipe. Les jeunes époux se dirigent main dans
la main vers le palais enchanté.
Épilogue
Le chœur des enfants raconte l’histoire de la vieille lampe cachée dans une grotte…
Album
ré
illust
Pour poursuivre le voyage enchanteur au pays des Mille et Une Nuits,
ne manquez pas le livre illustré directement inspiré de l’opéra de Nino Rota !
Texte Kees Spiering
Traduction Martine Bom
Illustrations Els Dezwarte
Prix 10 €
Liste des points de vente www.operanationaldurhin.eu
le magicien
Aladin, je t’initie maintenant à un mystère !
J’ai lu des livres de magie jusqu’à ce que je trouve ces mots :
« Devant la porte d’une ville, bien caché dans une vallée obscure,
Se trouvent un immense trésor et… une lampe merveilleuse… »
Ton nom est attaché à ce trésor,
à toi seul il se montrera… !
La mise en scène
ôde à l’imagination
Couleurs, sensations, magie et trésors infinis : voici quelques-uns des ingrédients de ce génial opéra de Nino Rota !
Fidèle à la version originale du conte des Mille et Une Nuits, le compositeur fétiche de Fellini nous plonge dans un
univers où l’orient rencontre l’occident, et où l’imagination se mêle à la réalité pour mieux se révéler...
L’action se situe en Chine. Aladin, jeune garçon des rues, sait ce qu’il veut : travailler le moins possible, vivre
heureux et épouser la plus belle fille de la région. Lorsqu’un méchant magicien l’envoie chercher la lampe qu’il
convoite au fond d’une grotte, la vie d’Aladin bascule. Aidé par les génies de la lampe et de l’anneau, il parviendra
à se sortir des griffes du sorcier et à conquérir la belle princesse Badr’-Al-Budur…
Plutôt que de présenter une succession de décors extraordinaires et d’effets spéciaux, le metteur en scène
Waut Koeken choisit de jouer avec le pouvoir infini de l’imagination, que symbolise la lampe magique.
Son apparition marque le passage d’un monde à l’autre : celui, familier, de nos existences, qui se transforme peu à
peu en un univers merveilleux né de nos projections et de nos émotions. Pour que la magie opère totalement, les
décors et accessoires sont volontairement des objets quotidiens de récupération. Ainsi, un aspirateur se transforme
en pipe à eau, une table à repasser en un buffet d’apparat et l’anneau magique n’est autre qu’une bague de cigare.
Quant au bon génie, on le retrouve en bleu de travail ! La métamorphose la plus significative est celle du livre,
véritable fil rouge de l’histoire : omniprésent, il devient tour à tour la porte d’entrée de la grotte magique, un tunnel,
un château, un grand lit… « Il nous faut tenir compte que tous les enfants d’aujourd’hui on vu Aladdin de Disney et
pensent que c’est la seule version possible », fait remarquer le metteur en scène. Il choisit donc « d’introduire
une bonne dose d’exagération, de gestes simples, caricaturaux, d’effets de lumières et de fumées » afin de prouver
que le merveilleux peut naître de la seule imagination.
Avec ses « petits riens » au rendu incroyable, le magicien Waut Koeken nous projette dans un monde enchanteur au
sein duquel le spectateur est invité à rêver, mais aussi, à l’image du jeune Aladin, à interroger sa propre identité !
Aladin
Oh, quelle merveille !
C’est magnifique, que tout cela est délicieux !
Mon bon génie, je te remercie infiniment !
Les fruits et les légumes
sont de première qualité,
la viande et les poissons exquis !
Les assiettes si précieuses, en or véritable !
Aladin
Dis-moi — la lampe, où est-elle ?
Badr’-al-Budur
Le magicien la porte toujours
sur lui, il ne la quitte jamais…
Aladin
Infâme filou ! Sorcier infernal !
Photos Alain Kaiser
Le génie de la lampe
Je suis à ton service
pour toujours et à jamais,
Maître de la lampe merveilleuse.
Dis-moi quel est ton vœu !
Je suis le génie de la lampe !
Ordonne, et j’obéirai.
aladin - extrait du livret
acte iii, tableau 2
La scène se déroule alors que le sorcier vient tout juste d’obtenir la lampe magique et d’enlever princesse et palais
à Aladin, qui le poursuit jusqu’en Afrique pour reconquérir sa félicité.
La chambre de Badr’-Al-Budur dans le palais enchanté d’Aladin, qui se trouve désormais en Afrique.
à l’arrière-plan, l’étendue du désert africain. C’est le crépuscule. Allongée sur un divan, Badr’-Al-Budur chante
une chanson mélancolique.
Badr’-al-Budur
Il était une fois un palais, construit de pierres précieuses.
Il n’y régnait que l’amour.
Aujourd’hui, le mal d’amour glacé parcourt toutes les pièces.
Il était une fois un palais de pierres précieuses.
Au loin, on entend la voix d’Aladin qui se rapproche
peu à peu.
Aladin
Ô astre parmi les astres !
étoile d’amour, Badr’-al-Budur !
Badr’-al-Budur
Aladin ! Aladin !!
Aladin apparaît et se précipite vers Badr’-Al-Budur.
Aladin
Dis-moi — la lampe, où est-elle ?
Badr’-al-Budur
Le magicien la porte toujours sur lui,
il ne la quitte jamais…
Aladin
Infâme filou ! Sorcier infernal !
Mais ma vengeance, oui ma vengeance — retombera sur toi !
S’approchant tout près de Badr’-Al-Budur :
écoute, Badr’-Al-Budur,
c’est presque le soir :
il va venir te rejoindre ;
retiens-le, ce filou :
use de tout le charme de ton immense beauté,
pour le séduire, voici qui touchera son cœur !
Il sort une fiole de sa poche.
Cette poudre magique dans son vin !
Et quand il boira, ne fût-ce qu’une minuscule gorgée,
de son vin — il s’endormira !
Badr’-al-Budur
Aladin, je suis prête !
Mais toi, reste tout près.
Le soleil s’est couché, le filou ne va pas tarder.
Badr’-Al-Budur appelle les servantes et leur donne
des ordres tout bas. Un festin est servi. Aladin verse
le contenu de la fiole dans une amphore de vin.
Aladin embrasse Badr’-Al-Budur et se cache.
Badr’-Al-Budur prend une mandoline dont elle accompagne
son chant — avec angoisse et un peu d’impatience.
Badr’-Al-Budur
Il était une fois un palais, construit de pierres précieuses,
Il n’y régnait que l’amour.
Le magicien apparaît et s’arrête pour écouter,
étonné d’abord puis visiblement ravi.
Le magicien
Quelle merveille, ô belle captive !
Ce soir, tu ne pleures pas !
Non, tu souris, tu chantes une chansonnette.
Quel charme a changé ton visage ?
Badr’-al-Budur
Je proscris le chagrin et la crainte aussi.
Cette nuit, j’ai interrogé la lune et les étoiles,
et aussi mon cœur, mon cœur —
je leur ai demandé conseil et ils m’ont parlé,
ils m’ont dit :
tu es le seul à m’être resté, toi seul !
Tu es mon bonheur, sois mon époux !
Le magicien
Qui comprendra l’humeur des femmes ?
Oui, qui la comprendra ?
Les étoiles et la lune t’ont bien conseillée,
et ton cœur aussi, ton cœur !
Badr’-Al-Budur prend l’amphore et verse du vin dans deux
gobelets ; elle en donne un au magicien et garde l’autre.
Ils lèvent leurs coupes.
Le magicien et Badr’-al-Budur
Levons nos gobelets et trinquons
à l’amour, au bonheur !
Nous buvons au bonheur !
Le chagrin ne reviendra plus !
à notre santé !
Le magicien vide le gobelet d’un trait pendant que la
princesse fait semblant de boire. Le magicien veut l’enlacer ;
mais il vacille comme frappé par un éclair, il titube et tombe
par terre. Aladin réapparaît, il se précipite sur le magicien,
lui prend la lampe et la brandit triomphalement.
Aladin
Ma lampe merveilleuse !
Je t’ai retrouvée !
Je t’ai retrouvée pour toujours !
Bien-aimée ! Ma vie !
Regagnons avec le palais
le pays de notre amour !
Badr’-al-Budur et Aladin
Mon soleil, mon bonheur,
regagnons le pays de notre amour !
Mon trésor !
les variantes autour du conte
Dans l’impossibilité d’attribuer le conte d’Aladin à un auteur et à un auteur seul, plusieurs versions nous sont
parvenues. Et certaines ne sont pas favorables au héros bien connu. Ainsi, Aladin est parfois présenté comme un
jeune homme fainéant, qui ne rêve que de trésors. Séduit par les promesses de l’enchanteur, il part chercher la
lampe. Mais loin de vouloir se faire aider pour sortir, provoquant ainsi un quiproquo avec le sorcier qui l’enferme,
il décide de garder la lampe merveilleuse pour lui et se fait condamner dans la grotte pour cette faute. De même,
il existe une version où Aladin ne parvient pas à se faire obéir du génie de la lampe, et où il finit par perdre toutes
ses richesses.
L’histoire s’est cependant plus propagée dans sa variante la plus clémente au personnage. Bien avant le célèbre
film d’animation des studios Disney, qui a encore contribué à la faire connaître internationalement, d’autres
déclinaisons ont lieu. Ainsi, dès 1805, Adam Gottlob Oehlenschläger, poète romantique danois – qui a par ailleurs
écrit l’hymne national du pays – monte une
pièce de théâtre, sobrement nommée Aladdin.
L’histoire est reprise aux débuts du cinéma,
avec Aladin et la lampe merveilleuse en 1901
par la société de production Pathé Frères,
alors âgée de tout juste cinq ans, et Aladin
ou la lampe merveilleuse en 1906, réalisé
par Albert Cappellani. Au-delà des frontières
françaises, le héros participe également à
un film américain de Alfred E. Green en
1945, allemand de Gerhard Klein en 1951,
russe avec Волшебная лампа Аладдина
– Volchiébnaia lampa Aladdina
ou La Lampe magique d’Aladdin – en 1966,
ou encore japonais en 1982 par le réalisateur
Yoshikatsu Kasai.
Les contes des Mille et Une Nuits
Le recueil de contes connu sous le nom des Mille et Une Nuits
remonte au Xe siècle. D’origine indienne et persane,
il est composé de plusieurs récits enchâssés, résultats de la
transcription de nombre de contes de la tradition orale. Il ne
comprenait initialement pas mille et une histoires. En effet, en
arabe « mille » signifie innombrable, et « mille et un », un nombre
infini, propre à éveiller la curiosité. Ce n’est que plus tard que les
compilateurs et traducteurs ont décidé de diviser les contes et
d’en ajouter d’autres afin de parvenir au chiffre célèbre de 1001.
À l’origine est l’histoire de Schéhérazade, qui prend son
commencement avec le roi Schariar, profondément déçu par
les femmes. En effet, celui-ci découvre un jour que sa femme le
trompe avec ses esclaves, et que le même malheur est d’ailleurs
également arrivé à son frère. Très en colère, il décide que
dorénavant, il ne donnera à aucune femme l’occasion d’abuser de
lui. À partir de ce jour, il couche chaque nuit avec une vierge du
royaume, qu’il épouse le matin et fait exécuter dès le lendemain.
Il ne reste bientôt plus qu’une seule vierge : Schéhérazade, la fille
du vizir du roi. Et celle-ci a un plan pour arrêter le cours de la
tyrannie du monarque. Chaque soir, pendant mille et une nuits,
elle raconte une histoire au roi, qui le passionne tant qu’il ne la
Illustration des Mille et Une Nuits par Léon Carré
tue pas pour entendre la suite du récit la nuit suivante. Peu à peu, Schéhérazade gagne sa confiance. Son époux
lui laisse finalement la vie sauve. Le recueil se base ainsi sur un contexte narratif unique, qui lui permet de venir
juxtaposer les différents récits.
En occident, l’œuvre a d’abord été traduite par Antoine Galland, qui en publie le premier volume en 1704. Devant
le succès immédiat qu’il rencontre, il s’attèle à la traduction d’onze autres volumes. Il y omet cependant certains
récits, qu’il juge trop osés, et ajoute des contes qui n’appartiennent pourtant pas au texte de départ, à l’instar
justement d’Aladin et la lampe merveilleuse, mais également de Sindbad le marin ou d’Ali Baba et les quarante
voleurs. C’est René R. Khawam qui, bien plus tard dans les années 1960, s’attachera à une traduction des textes
dans leur intégralité, en retirant ceux n’en n’ayant fait partie à l’origine.
pour aller plus loin...
dossier bilingue français / allemand autour d’aladin
Un dossier bilingue français/allemand, comportant des fiches pédagogiques pour l’enseignant,
des fiches de travail pour l’élève et de nombreuses activités à mettre en œuvre pour un enseignement original des
arts (élémentaire et début collège).
lien : http://www.crdp-strasbourg.fr/main2/arts_culture/opera/aladin.php?parent=80
ou en tapant « La classe à l’Opéra » dans un moteur de recherche,
puis sélectionner « Aladin et la lampe merveilleuse » en bas de page.
Un dossier réalisé par l’Opéra national du Rhin, la Pädagogische Hochschule de Karlsruhe, l’IUFM d’Alsace et le CRDP d’Alsace
extraits à chanter en classe
Extraits musicaux de l’œuvre à exploiter en classe réalisés par Tania Grimaldi,
conseillère pédagogique en éducation musicale
>> à consulter en suivant http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/HA/index.php
Puis : onglet «Arts du son » dans la barre de gauche, « Aladin page 1 » et « Aladin page 2 »
n décor
Dessine-moi u
Nous avons imaginé pour nos jeunes spectateurs
un paysage des Mille et Une Nuits peuplé
des personnages du conte, que les enfants
se plairont à découper, plier, monter et colorier
afin de lui donner vie et de raconter ou
se raconter leur propre histoire...
Place à la création et à l’imagination !
>> à découvrir dans le programme du spectacle,
en vente dans les théâtres des trois villes
biographies
Vincent Monteil, Direction musicale
Après sa formation au Conservatoire d’Angers puis de Rueil-Malmaison, il poursuit
des études de musicologie à la Sorbonne et se perfectionne grâce aux cours de
direction d’orchestre de Gérard Devos et Pierre Dervaux. De 1991 à 1996, il est chef
assistant au Capitole de Toulouse auprès de Michel Plasson. En 1996, il rejoint
l’Orchestre philharmonique de Nice et y dirige une trentaine de représentations par
an. De 1999 à 2003, il a initié une collaboration suivie avec le Statni Opera Praha
où il devient chef invité pour l’opéra français. Lors du Printemps de Prague 2002,
il dirige Carmen, Robert le Diable, Ariane et Barbe-Bleue. Les opéras qu’il
enregistre à Prague lui valent l’invitation de Sir John Eliot Gardiner à préparer pour
lui Ariane et Barbe-Bleue à Zurich. Depuis 2005, il a été choisi par CulturesFrance
pour diffuser la musique française à l’étranger dans le cadre du programme
« un chef un orchestre ». Parmi ses dernières prestations : Samson et Dalila et Faust
en Russie et trois soirées au FestivalOpéra de Saint-Eustache à Montréal. Il est
nommé Directeur Artistique du Cantiere Internazionale d’Arte di Montepulciano.
Il est directeur musical de l’Opéra Studio de l’OnR et conseiller musical de l’OnR.
Waut Koeken, Mise en scène
Né en Belgique, il étudie l’histoire de l’art et la philosophie à Anvers et Louvain. Très jeune, il s’intéresse à l’opéra
et apprend les arts du théâtre par la pratique : il travaille d’abord comme assistant de Robert Carsen, Bob Wilson,
David McVicar, Christof Loy et Andreas Homoki. Sa première mise en scène est une adaptation pour enfants de
La Flûte enchantée de Mozart. En coproduction avec le Grand Théâtre de Luxembourg et l’Opéra de Flandre,
il signe la mise en scène et l’adaptation d’Aladin de Nino Rota en 2007, spectacle qui fut repris en 2009 à l’OnR
et en janvier 2013 à Lausanne. Sa production du Medium de Peter Maxwell Davies, créé
pour le Muziektheater Transparant (Anvers) a été présenté à Buenos Aires, Belgrade et
Barcelone. D’autres engagements comprennent la création de l’opéra de Luc Van Hove,
La Strada d’après Fellini, L’Île de Tulipatan et Ba-ta-clan d’Offenbach au Wiener
Kammeroper, Les Joyeuses Commères de Windsor de Nicolaï à Erfurt, Die Fledermaus
à Nuremberg et Barbe-Bleue d’Offenbach à Maastricht. Récemment, il a mis en scène la
création mondiale de Der Turm de Claude Lenners au Grand Théâtre du Luxembourg,
une version pour jeune public des Feen de Wagner à l’Opéra de Vienne. Outre la création
française d’Aladin, il a mis en scène à l’OnR Die Entführung aus dem Serail,
Die Fledermaus et Blanche-Neige de Marius Felix Lange.
nino rota
Né à Rome en 1911, le compositeur s’illustre rapidement sur la scène musicale avec son premier oratorio, joué à
Paris et Milan alors qu’il n’a que 12 ans. Sa première comédie lyrique, Il Principe Porcaro, est composée en 1926.
Entre 19 et 21 ans, il part s’instruire aux États-Unis, où il étudie tout particulièrement la composition.
Revenu en Italie, il commence dès 1937 une carrière d’enseignant au conservatoire de Bari. Il a alors 26 ans.
Il continue simultanément la composition, avec notamment les opéras Ariodante en 1942, mais également
Il cappello di paglia di Firenze en 1955, tiré du Chapeau de paille d’Italie de Labiche, La notte di un
neurastenico, dont la première en 1959 sera suivie de représentations à La Scala en 1960, Aladin et la lampe
merveilleuse en 1968, ou encore Napoli milionaria, son dernier opéra, créé en 1977.
Il écrit également plusieurs ballets, dont Le Molière imaginaire, créé pour Paris et Bruxelles en 1976, ou Amor
di poeta pour Maurice Béjart en 1978. Outre ces œuvres, il compose pour le cinéma dès 1933, où il travaille avec
Raffaelo Matarazzo sur la musique de Treno popolare. Il débute en 1952 une longue collaboration avec Fellini,
qu’il retrouvera entre autres sur Les Vitelloni, La Strada ou La Dolce Vita. Parmi ses partitions les plus célèbres
pour le septième art figurent Le Parrain, Rocco et ses frères ou encore Le Guépard.
prolongements pédagogiques
Arts du langage
• Lecture de l’album Aladin, inspiré du livret de l’opéra, aux Éditions de l’OnR (voir p.4)
• Les Contes des Mille et Une Nuits, une approche de la littérature arabe
• Le merveilleux et la magie au fil de l’œuvre
• Le conte initiatique ou la quête intérieure d’Aladin
• Ateliers d’écriture :
Que ferais-tu si tu étais riche ? Que désirerais-tu ?
Réécrire l’histoire, écrire la suite ou la fin de l’histoire
Arts du son
• La partition de Nino Rota, entre musique savante et musique de film
• Identifier les registres vocaux des différents personnages
• Chanter, mémoriser des extraits de l’œuvre
• Découvrir et reconnaître les timbres des instruments de l’orchestre
• Jeu d’écoute, quizz à partir des musiques de films de Nino Rota
• Pratique musicale : création d’une musique de scène
Arts du visuel
• Extraits de films ou de dessins animés inspirés du conte
• Atelier marionnettes : réalisation et utilisation des marionnettes pour jouer une scène
(voir dossier bilngue réalisé en partenariat avec le CRDP d’Alsace)
Arts de l’espace
• Imaginer le palais d’Aladin pour aborder les principaux éléments architecturaux
des palais orientaux
Arts du spectacle vivant
• Approche de la scénographie du spectacle à partir de fabrication de maquettes de décors
(voir p.8)
Histoire, éducation civique
• Réflexion autour des religions, de la pauvreté et de la richesse
Extraits musicaux de l’œuvre à exploiter en classe réalisés par Tania Grimaldi,
conseillère pédagogique en éducation musicale
>> à consulter en suivant http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/HA/index.php
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