Le Matin Lancement Statimmo Maroc03/11/2014
Transcription
Le Matin Lancement Statimmo Maroc03/11/2014
SPÉCIAL IMMOBILIER 15 Lundi 3 novembre 2014 Statimmo Maroc Un groupement pour accompagner l’immobilier d’entreprise Dans le but d’améliorer la lisibilité du marché de l’immobilier d’entreprise pour les utilisateurs et les investisseurs, un groupement d’intérêt économique (GIE), intitulé «Statimmo Maroc», a été créé cette année. Fruit d’un partenariat entre quatre sociétés de conseil en immobilier d’entreprise : Carré Immobilier, CBRE, Colliers et JLL, «Statimmo Maroc» vise à apporter plus de transparence au marché de l’immobilier d’entreprise à Casablanca. C aractérisé par le manque de visibilité quant à l’offre et la demande, ce marché a connu un développement notable ces dernières années. Cependant, les statistiques sur ce marché sont encore méconnues. La création de «Statimmo Maroc» vient donc mettre en lumière ce secteur prometteur. Cette nouvelle structure mettra à disposition des investisseurs et des utilisateurs des indicateurs fiables et homogènes sur les transactions à l’échelle du grand Casablanca et sur l’investissement dans ce marché. En effet, à l’occasion du lancement du groupement «Statimmo Maroc», il a été annoncé que ce dernier commencera à publier un rapport trimestriel sur les marchés de bureaux et logistique (acquisition et location), ainsi qu’un deuxième rapport annuel concernant le marché de l’inves- tissement. Dans ce sens, le groupement a invité l’ensemble des acteurs dans ce secteur à contribuer au niveau de la communication des données en rapport avec l’immobilier d’entreprise, de manière à pouvoir disposer de trois bases de données regroupant les bureaux, la logistique et l’investissement. L’objectif étant d’amener à une meilleure appréhension du marché pour les différents acteurs : groupements d’intérêt économique, utilisateurs, promoteurs, institutionnels, propriétaires… La rencontre a été marquée par la présentation d’indicateurs recueillis au cours de l’année dernière, notamment en ce qui concerne la demande placée de bureaux, estimée à 38.006 m² au sein de la ville de Casablanca, dont 5.815 m² en acquisition et 32.191 m² en location, avec un loyer moyen de 136 DH/m²/mois HT/HC. En 2013, la demande placée de bureaux a été estimée à 38.006 m2 au niveau de la ville de Casablanca. Au niveau des transactions, «Statimmo Maroc» a dévoilé que 58 transactions ont été recensées à Casablanca au cours de l’année 2013, contre 47 transactions recensées jusqu’au troisième trimestre de cette année. Quant à la Entretien avec Fabrice Léger, CEO de JLL & président de Statimmo Maroc «Nous avons voulu améliorer la lisibilité des marchés immobiliers» Le Matin : Quelle est la situation du marché de l’immobilier d’entreprise actuellement ? Fabrice Léger : Ce qui caractérise notre marché de l’immobilier d’entreprise, c’est avant tout sa jeunesse. Comme tout jeune, il se cherche, est très dynamique, opportuniste mais aussi parfois brouillon. Ce marché est en voie de professionnalisation, de structuration et la naissance de Statimmo Maroc en est l’un des piliers. Ce Gie Statimmo Maroc a été créé par les quatre principales sociétés de Conseil en immobilier d’entreprise présents à Casablanca dont JLL qui en assure la présidence. Nous sommes partis du constat commun que nous faisions depuis quelques années : le manque de transparence. Nous avons donc voulu améliorer la lisibilité des marchés immobiliers pour que les utilisateurs et les investisseurs soient mieux informés et qu’ils puissent arbitrer et prendre des décisions en toute connaissance de cause. Où se situent les grandes concentrations de ce type d’immobilier ? Pour étudier ce grand marché des bureaux à Casablanca, il nous fallait en localiser les principaux quartiers. Nous avons donc redécoupé la ville et avons qualifié plusieurs secteurs bien délimités où se sont développés des marchés bien particuliers : par exemple La Corniche où se trouvent de nombreux immeubles neufs, le CVH (centre-ville historique) où sont principalement concentrés des immeubles de seconde main ne répondant pas forcément aux standards internationaux. Il y a également le secteur Entrée de ville (plus communément appelé Sidi Maarouf) où ont été développés les premiers actifs tertiaires de la capitale économique du Royaume il y a une dizaine d’années. Ce secteur est aujourd’hui en suroffre et les entreprises le quittent à cause d’une urbanisation anarchique, d’une circulation automobile encombrée et d’un manque de services et de stationnement. Il y a encore le QCA (quartier central des affaires) délimité par les boulevards Abdellatif Ben Kaddour, Zerktouni, Abdelmoumen et Ghandi où sont regroupées les grandes institutions financières. Enfin, il y a Casa nearshore, un marché à ❝ Le Maroc, en général, et Casablanca, en particulier, se positionnent comme un «Hub» pour les entreprises internationales souhaitant s’implanter en Afrique. Ce message est non seulement fort mais également crédible. ❞ part entière, ou Ain Sebba qui regroupe les entreprises liées à l’industrie. Donc des parcs immobiliers bien différents et souvent d’âges et de qualités très différents. Comment s’explique cette hausse au niveau de la demande d’immobilier d’entreprise ? Le Maroc, en général, et Casablanca, en particulier, se positionnent comme un «Hub» pour les entreprises internationales souhaitant entrer en Afrique. Ce message est non seulement fort mais également crédible. Ainsi, les sociétés étrangères nous contactent régulièrement pour les assister dans cette première implantation et Casablanca est très souvent le choix n°1 de nos interlocuteurs. Il y a également partie logistique, le rapport signale que la demande placée d’entrepôts au cours de 2013 s’est élevée à 50.813 m², dont 31.915 m² en location et 18.898 m² en acquisition, avec un prix d’achat moyen de 4.286 DH/m² HD et un loyer moyen estimé à 46 DH/m²/mois HT/HC. Il est à noter que cette initiative a pour ambition d’apporter une analyse de marché exhaustive à travers une collaboration entre les quatre cabinets, dans une approche évolutive ba- Logement locatif Pour une stabilité et une transparence du rapport contractuel La location immobilière reste tiraillée entre le recul de l’offre et l’accroissement de la demande. Le secteur patauge actuellement dans l’anarchie. Et pour cause, un cadrage juridique désuet. Ainsi, la refonte du cadre législatif s’avère-t-elle plus que jamais nécessaire. L Fabrice Léger. un autre phénomène intéressant : il s’agit cette fois des entreprises déjà présentes à Casablanca. Elles savent désormais qu’un immeuble bien conçu constitue un facteur de productivité et de communication. Aujourd’hui, préalablement à la décision d’un déménagement, d’une relocalisation ou d’un réaménagement, le directeur RH est consulté au même titre que le directeur financier. L’immobilier devient un outil de management. Il doit de plus être évolutif. Ainsi, nous avons récemment noté la relocalisation de certains grands groupes vers des immeubles répondant aux standards internationaux. Avec cette hausse, les promoteurs sont-ils prêts à suivre ? Les promoteurs sont de vrais professionnels de l’immobilier qui façonnent la ville et l’organisent pour le bien-être des citadins. Ils sont au contact du marché et savent être à l’écoute de ce qui se passe. Preuve en est la nouvelle norme Iltizam (logement) qui marque là encore la professionnalisation d’un pan de ce métier. La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) est très active et nous ne doutons pas qu’elle travaillera bientôt aux standards de construction des immeubles tertiaires. ❚ Propos recueillis par M.S. sée sur de nombreux outils pour retracer l’évolution du marché. Pour apporter plus d’éclaircissementsà ce sujet, nous avons contacté Fabrice Léger, CEO de JLL & président de Statimmo Maroc. ❚ Mohamed Sellam e Conseil de gouvernement réuni en août 2012 avait adopté le projet de loi 6712 régissant les rapports contractuels entre bailleurs et locataires des locaux à usage d’habitation ou professionnel. Ce texte vise à pallier les dysfonctionnements qui plombent le secteur du logement locatif. Il s’agit, en fait, de la régression frappante de l’offre locative face à une demande de plus en plus accrue, surtout dans les grandes agglomérations. Une véritable stagnation qui porte atteinte au droit au logement décent, en particulier, pour les couches sociales qui ne sont pas en mesure d’accéder à la propriété. Une stagnation également due à la cherté des prix des loyers pratiqués, laissés à l’appréciation des bailleurs, souvent subjective. Selon les professionnels du secteur, la régression de l’offre s’explique par l’hésitation des promoteurs immobiliers et des propriétaires. Ceux-ci ne sont plus tentés par la location immobilière. Motif évoqué : ils doivent attendre plusieurs années pour rentabiliser leurs investissements immobiliers. À cela s’ajoutent les litiges locatifs qui peuvent avoir lieu entre les deux parties. En somme, le manque de confiance vient aggraver la situation. Ainsi, le projet de loi régissant les rapports entre bailleur et locataire a pour objectif de promouvoir la relation entre les deux parties prenantes, en rétablissant un équilibre entre les droits et obligations des cocontractants. L’idée est d’assurer une stabilité et une transparence du rapport contractuel. Sur un autre chapitre, Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat, a indiqué que «le projet de loi ambitionne d’unifier et de rassembler intérêts du locataire au détriment de ceux du bailleur. Pour pallier ce dysfonctionnement, le nouveau texte a instauré un équilibre entre les engagements des deux parties au contrat de bail. Du côté du bailleur, le projet prévoit l’établissement d’un état des lieux. l’ensemble des textes juridiques ré- Ce dernier doit être constaté par glementant le marché locatif». Car, un écrit daté et signé du bailleur et aujourd’hui, une bonne partie des du locataire. Il doit comporter une dispositions juridiques régissant le description détaillée et précise du contrat de bail se trouvent inadap- local loué avec la proscription des tées au contexte socio-économique mentions du type «bon état» ou et sont éparpillées entre plusieurs «état moyen». À défaut d’établislégislations, entre autres le Dahir sement d’un état des lieux par les portant contrat et obligations et parties, le locataire est censé avoir l a l o i 0 7- 03 reçu le local en relative à la rébon état d’usage ❝ La régression de vision du mons la signal’offre s’explique par dè tant du loyer. ture du contrat P i r e e n c o r e , l’hésitation des promo- de bail. Si le ces dispositions teurs immobiliers et des bailleur refuse sont pa r fois dresser l’état propriétaires. Ceux-ci ne de contradictoires d e s l ie u x , i l sont plus tentés par la devra apporter et floues favorisant, ainsi, une location immobilière. ❞ la preuve que ambigüité juriles dégradations dique. Techniqu’il invoque en quement, le texte s’appliquera aux fin de bail sont dues aux fautes du baux des locaux à usage d’habita- locataire. Toujours sur le volet des tion ou professionnel, meublés ou obligations du bailleur, ce dernier non, ainsi que leurs dépendances sera désormais tenu de garantir au qui ne relèvent pas d’une législa- locataire la remise des lieux avec la tion particulière. Quant aux ap- jouissance totale et paisible du local ports de la nouvelle législation, ils loué et doit le garantir des défauts s’articulent notamment autour du de nature à y faire obstacle hormis contrat de bail. Désormais, il sera ceux qui auraient fait l’objet d’un établi par écrit et précisera l’iden- accord exprès. Du côté du locatité des deux parties au contrat, la taire, le nouveau texte de loi a égadurée du bail, le montant du loyer. lement innové sur ce volet. Outre Afin de limiter les litiges afférents à le paiement du loyer et les charges l’exploitation des dépendances du locatives qui lui incombent au bien loué (garage, cour, cave), le terme du contrat ou en vertu de la projet de loi stipule que le contrat législation en la matière, le locataire de bail devra désigner les dépen- est tenu de restituer les locaux dès dances des locaux loués et leur des- que le contrat de bail est terminé. tination ainsi que les équipements S’il continue à les occuper, il doit d’usage privatif dont le locataire verser une indemnité, dite «d’occua la jouissance exclusive. Il s’agit pation» fixée désormais par le tride l’une des nouveautés de cette bunal. Il doit également répondre nouvelle loi. Le texte a également de tout dommage constaté survenu innové quant aux engagements du à l’immeuble. Cette mesure tend à bailleur et du locataire. En effet, la clarifier la procédure relative à la législation en vigueur a été toujours détermination de l’indemnité ou pointée du doigt par les proprié- la valeur du dommage. ❚ taires. Pour cause, elle protège les Soumaya Bencherki
Documents pareils
point presse immostat
Retrouvez toutes les newsletters sur le site Statimmo.ma
Concernant Statimmo Maroc :
Statimmo Maroc est un Groupement d’Intérêt Economique créé en 2014 par les sociétés de conseil en immobilier
d’e...