Ils sont 20 - Fondation de France

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Ils sont 20 - Fondation de France
Dossier de presse
Bourses Déclics jeunes 2014
Un tremplin pour une jeunesse engagée
Sommaire
Communiqué de presse
p.3
« Faire de sa passion son métier », par Philippe Taquet, Président du jury
p.4
La promotion 2014 : les lauréats et leurs projets
p.5
Solidarité internationale
Métiers d’art / Design
Sciences
Spectacle vivant
Environnement
Musique
Arts visuels
La Fondation de France et les jeunes
p.15
Contact presse :
Fondation de France - Charlotte de Lattre
Tel : 01 44 21 87 47 - [email protected]
fondationdefrance.org/Bourses-declics-jeunes
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Communiqué de presse
Paris, le 24 juin 2014
Les bourses Déclics jeunes, un tremplin pour une jeunesse engagée
La Fondation de France permet à 20 lauréats de réaliser leur vocation
13 filles et 7 garçons entre 19 et 30 ans reçoivent ce jour une bourse de 7600 € pour réaliser leur rêve, leur
vocation dans des domaines aussi divers qu’originaux.
Leur point commun : l’engagement. Que ce soit pour des projets d’intérêt général ou plus personnels, tous
sont engagés dans une dynamique de création volontariste.
Un véritable tremplin pour ces jeunes sélectionnés parmi 1 millier de candidatures et élus par un jury
d’experts bénévoles, présidé cette année par Philippe Taquet, professeur émérite au Muséum national
d’Histoire naturelle et président de l’Académie des sciences.
Quelques lauréats de la promotion 2014 et leurs projets
Nadège Abadie, 26 ans, photographie l'engagement chez les jeunes
Pauline Androlus, 27 ans, crée des objets d’art de la table ergonomiques pour personnes déficientes visuelles
Arnault Martin, 19 ans, anime des ateliers solidaires d'apprentissage de la musique
Ingrid Chikhaoui, 29 ans, réalise un court-métrage sur l'autisme
Anaïs Guillem, 29 ans, a inventé un meuble-serre pour une gestion individuelle des déchets
Maureen Ragoucy, 29 ans, recueille des témoignages de femmes qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale
Françoise Khady Sène, 21 ans, va créer une case des jeunes à Diarrère, au Sénégal
Elodie Wary, 28 ans, a repris l’unique atelier de lutherie itinérant de France
Clara Hardy, 24 ans, propose un nouveau processus de transformation de la soie pour créer des produits pour
l’habitat, la mode et le paramédical
Un partenariat avec la Cité internationale des Arts à Paris
Armance Quéro, violoncelliste, a été séléctionnée par le jury pour bénéficier d’un atelier de résidence au sein
de la Cité internationale des Arts à Paris à partir de la rentrée 2014, dans le cadre du partenariat de la
Fondation de France avec la Cité internationale des Arts.
A propos de la Fondation de France
Depuis 1969, la Fondation de France soutient des projets concrets et innovants qui répondent aux besoins des
personnes face aux problèmes posés par l’évolution rapide de la société. Elle agit principalement dans trois
domaines : l’aide aux personnes vulnérables, le développement de la connaissance (recherche, culture,
formation) et l’environnement. Elle favorise également le développement de la philanthropie.
Elle aide les donateurs à choisir les meilleurs projets, conseille les fondateurs sur leur champ d’intervention,
leur stratégie et sur le cadre juridique et fiscal le plus approprié.
En 2013, elle a accompagné 744 fonds et fondations créés sous son égide, et consacré 128 millions d’euros à la
sélection, la distribution et le suivi de 8600 projets.
Indépendante et privée, la Fondation de France ne reçoit aucune subvention et ne peut agir que grâce à la
générosité des donateurs.
Contact presse :
Charlotte de Lattre - Tel : 01 44 21 87 47 - [email protected]
fondationdefrance.org/Bourses-declics-jeunes
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L’édito de Philippe Taquet
Professeur émérite au Muséum national d’Histoire naturelle
Président de l’Académie des sciences
« Le bonheur, c’est de faire de sa passion son métier », écrivait fort justement Stendhal. C’est aussi
un réel bonheur que de pouvoir offrir chaque année, grâce à la Fondation de France, des bourses à
des jeunes talentueux et motivés.
Au terme d’échanges studieux et passionnants, les membres du jury ont pu sélectionner d’excellents
candidats parmi les nombreuses propositions qui leur ont été soumises. Ainsi, une fois encore, une
opportunité est offerte à des jeunes qui vont pouvoir se lancer dans l’aventure de leur vocation
artistique, scientifique, humanitaire ou culturelle.
Nous souhaitons à tous les lauréats de la promotion 2014 des bourses Déclics jeunes de la Fondation
de France un plein succès dans l’accomplissement de leurs rêves et de leurs projets.
L’histoire des bourses Déclics jeunes
C’est en 1975, grâce à la généreuse donation de la collection d’œuvres d’art de Léon Salavin et
Jeanne Fournier, son épouse, que les Bourses déclics jeunes de la Fondation de France ont été
initiées.
Le regret des époux Salavin-Fournier est de ne pas avoir eu d’enfant. Après une belle réussite
professionnelle, ils décident de tendre la main à des jeunes guidés par une passion mais confrontés à
des difficultés diverses malgré leur persévérance et leurs qualités.
Dans l’esprit du couple Salavin-Fournier, ce qui importe, c’est autant de donner un coup de pouce
financier que de soutenir l’idée d’entreprendre, d’encourager l’initiative des jeunes pour les aider à
trouver leur place dans la société. Pour cette raison, ils appellent leurs bourses les Prêts d’honneur
aux jeunes.
Les lauréats sont ainsi incités à soutenir à leur tour, une fois les obstacles surmontés, d’autres jeunes
passionnés, en faisant un don à cette action ou en offrant leur compétence, leur expertise au sein de
l’association des anciens lauréats Itinéraires.
D’autres mécènes se sont depuis associés à l’action des Salavin Fournier, pour permettre à plus de
jeunes de concrétiser leurs rêves.
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La promotion 2014 : les lauréats et leurs projets
Solidarité internationale
D’une jeunesse à l’autre - Françoise Khady Sène, 21 ans
Construction et équipement d’une case des jeunes à Diarrère, au Sénégal
« Difficile d’accéder à la culture, aux loisirs ou même tout simplement à
l’enseignement quand on est pauvre et que l’on vit en pleine campagne au
Sénégal...Seuls 10% des jeunes arrivent jusqu’au lycée, dont une très faible
minorité de filles, et très peu ont accès aux offres périscolaires », raconte
Françoise Khady, elle-même originaire des environs de Dakar.
Son projet consiste à construire une « case » dédiée aux jeunes dont le
fonctionnement reposera sur un principe d’échange et de bénévolat et offrira gratuitement des
activités de loisirs et d’éducation. La case comprendra quatre salles : études, informatique, réunion
et bibliothèque, et sera complétée d’un potager en autogestion collective.
Le projet est ambitieux, mais Françoise Khady est confiante. Déjà à quatorze ans, elle aidait les élèves
de son club de sciences et un an plus tard, elle dirigeait le club Unesco de son collège ! Depuis, la
jeune femme n’a jamais cessé de s’investir pour les causes qui lui tiennent à cœur, notamment les
jeunes de sa région.
La bourse Déclics jeunes va permettre de financer une partie de la construction et des équipements
de la « case jeune », dont le mobilier et les postes informatiques.
Sciences
Un design 100% naturel - Clara Hardy, 24 ans
« Vers la soie » : au carrefour de la science et du design
S’appuyer sur le savoir-faire de la nature pour améliorer le quotidien, c’est
l’ambition de Clara avec son projet de vers à soie co-designers. L’idée est à
la fois simple et révolutionnaire : faire réaliser des produits pour l’habitat, la mode ou le paramédical,
directement par des vers à soie. « La première étape a été de trouver un procédé pour programmer la
sécrétion de la soie par les vers. Puis il a fallu vérifier qu’il était possible de fabriquer de grandes
pièces de soie en faisant travailler plusieurs vers ensemble sur le même objet. » Entourée de
spécialistes, Clara poursuit ses recherches à la fois sur les multiples propriétés de la soie, mais aussi
sur la modélisation d’un système de production viable.
La création d’une start-up dédiée à ce projet s’inscrit dans la continuité d’un parcours déjà très riche :
un diplôme des métiers d’arts et un diplôme supérieur d’arts appliqués à l’École Boulle et
actuellement, un master en design et innovation à l’École normale supérieure de Cachan. Avec
toujours en toile de fond, une passion pour les matières et les techniques.
La bourse Déclics jeunes va permettre à Clara de poursuivre ses recherches et de financer la
réalisation de différents prototypes.
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Environnement
Home green home - Anaïs Guillem, 29 ans
Réalisation d’un meuble-serre pour une gestion individuelle des déchets
L’envie de construire un meilleur cadre de vie remonte à la toute petite
enfance d’Anaïs. Un voyage en Italie oriente son choix d’études :
architecture et archéologie. Licence et master en poche, la jeune femme
part à Nancy où elle découvre un bel esprit d’entreprendre et prend ses
quartiers à la Poudrière, un espace de coworking. Le projet d’Anaïs
matérialise ses envies et préoccupations de jeune architecte : un design
participatif qui contribue au mieux-être de tous et de l’environnement.
« Vous avez déjà essayé de planter des tomates ou des plantes aromatiques dans un appartement
d’étudiant ? Sans parler du compostage... mission impossible ! J’ai donc décidé de créer un meubleserre adapté à n’importe quel appartement, avec ou sans balcon » explique Anaïs. Son objectif ? Faire
entrer un mètre carré de plantes dans chaque appartement, tout en généralisant l’usage du compost.
Pour un usage plus pratique et rationnel, elle aimerait que ce meuble soit également connecté. Une
alerte et l’on sait si la serre manque d’eau !
Différents partenaires accompagnent Anaïs dans le développement de ce projet innovant. La
bourse Déclics jeunes permettra de finaliser le prototype complet.
Des œuvres d’arbres dans la ville - Thomas Martin, 30 ans
Homo urbanus vegetalis : des constructions végétales pour l’avenir
Dès sa plus tendre enfance, Thomas passe le plus clair de son temps au
jardin qu’il considère comme un refuge et une source de liberté. À 14
ans, c’est décidé, il sera jardinier ! Son projet mûrit tout au long de ses
études. « Déjà à l’époque, je voulais créer un lien entre les enjeux
environnementaux et le paysage ». Chacun des travaux développés au
cours de sa formation de paysagiste reprend ces thèmes de bien-être
socio-environnemental et de spatialisation du végétal.
Son projet s’est depuis épanoui et a pris la forme novatrice et originale d’œuvres d’arbres. Il s’appuie
sur le phénomène de l’anastomose qui consiste chez certaines espèces en la « fusion » progressive
de deux branches situées au contact l’une de l’autre. « En interconnectant plusieurs arbres d’une
même espèce, on peut imaginer une architecture nouvelle. En plantant et en guidant sur le très long
terme, on développe ainsi des passerelles, des structures au service de tous... » poursuit Thomas avec
passion.
Grâce à la bourse Déclics jeunes, Thomas pourra donner vie à une dizaine d’œuvres d’arbres dans
plusieurs villes de France qui profiteront pleinement aux générations futures.
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Arts visuels
Mémoires de femmes - Maureen Ragoucy, 29 ans
Rappelle-toi Barbara : des femmes se souviennent de la Seconde Guerre mondiale
Aller à la rencontre des autres : voilà le moteur de Maureen. Cette
artiste diplômée des Beaux-Arts de Rennes a posé son regard sur les
habitants de Rennes, les migrants de Valence en Espagne et de jeunes
maliens et sénégalais.
« Au travers de mes rencontres, j’ai pu remarquer que la notion d’exil
renvoie immanquablement à la question du retour, au rapport à
l’identité, à la famille », explique-t-elle.
C’est d’ailleurs dans sa propre famille que le projet de Maureen prend source. Le souvenir de sa
grand-mère, Barbara, qui aurait été à l'origine du célèbre poème de Jacques Prévert « Barbara », l'a
incitée à se pencher sur le vécu des femmes pendant la Seconde Guerre. Dès 2011, Maureen entame
ainsi une série d’entretiens avec douze femmes françaises âgées à l’époque de 15 à 30 ans. Chacune
évoque un souvenir marquant de cette période. Les réactions au projet étant très favorables,
Maureen décide de le développer auprès d’autres femmes en Europe et d’utiliser le support vidéo
pour un témoignage encore plus riche.
Italie, Allemagne, Pologne, Royaume-Uni : la bourse Déclics jeunes va lui permettre d'effectuer un
tour d'Europe pour compléter cet indispensable travail de mémoire.
Triptyque de l’engagement - Nadège Abadie, 26 ans
Photographie documentaire sur différentes formes d’engagement chez les jeunes
Nadège a toujours voulu travailler dans l’image. Sa rencontre avec le
photographe humaniste Willy Ronis a encore renforcé une passion déjà
bien ancrée. L’autre déclic a lieu en khâgne, à la lecture de l’œuvre de
Georges Perec, résolument ancrée dans la vie de tous les jours. Ses
années d’études à l’École nationale supérieure Louis-Lumière lui
permettent d’embrasser sa vocation avec un net penchant pour la
photo documentaire, souvent enrichie d’une prise de parole des sujets.
« Situations », le projet sur lequel Nadège travaille depuis janvier 2013, poursuit cette démarche au
travers cette fois de l’engagement des jeunes. « Quelles sont les différentes formes d’engagement
dans notre société et comment les rendre visibles ? Militaires, séminaristes ou agriculteurs, je
souhaite raconter ces choix de vie, ces moments de bascule : l’ordinaire des grandes décisions »
raconte-t-elle. Pour illustrer ces parcours, elle s’appuie sur ses travaux photographiques, mais aussi
des témoignages sonores et vidéos.
Nadège a déjà réalisé le premier volet consacré à ceux qui s’engagent dans l’armée. Grâce à la
bourse Déclics jeunes, elle va pouvoir entamer les deux autres volets de son projet documentaire.
7
Un kilo de plumes - Ingrid Chikhaoui, 29 ans
Un kilo de plumes : court-métrage autour de la question de l’autisme
Pendant quinze minutes, Un kilo de plumes emmène les spectateurs au plus
près des émotions. Ce court-métrage met en scène deux personnes autistes
qui chacune de leur côté, s’approprient l’espace de leur centre d’accueil à la
faveur de la nuit. L’un joue entre ombres et lumières, l’autre se laisse guider
par les sons... « Le parcours de Paul et Mathilde s’illustre dans une
chorégraphie entre la poésie de leurs imaginaires et la brutalité de leur
confrontation au monde, à l’autre, et à eux-mêmes », raconte la jeune
réalisatrice.
Cette approche toujours sensible est un fil rouge qui guide le parcours d’Ingrid, depuis son cursus en
arts plastiques jusqu’à son cycle d’études en réalisation et scénario à la School of Visual Arts à New
York en 2011, en passant par quatre de formation à l’École supérieure audiovisuel de Toulouse. La
jeune femme a déjà réalisé différents courts-métrages, dont certains sélectionnés dans de nombreux
festivals.
La bourse Déclics jeunes va aujourd’hui permettre à Ingrid de s’entourer de techniciens
professionnels et de collaborateurs artistiques pour créer les jeux de lumières qui constituent
l’enjeu le plus ambitieux du film.
Ouvrir le champ des possibles - Alban Chassagne, 26 ans
Atelier de tirage photographique : entre techniques anciennes et modernes
Chercher, concevoir et produire des solutions originales de tirages pour les
artistes, musées, éditeurs et tout autre intervenant dans le domaine des
arts graphiques, c’est l’objectif d’Alban. Pour y parvenir, il a créé un atelier
qui permet à tous d’échanger autour de multiples techniques, dont
certaines oubliées ou négligées depuis l’apparition du numérique. « Les
procédés photographiques alternatifs sont la rencontre de savoir-faire
historiques et de techniques numériques. Les possibilités en termes de
rendu en sont démultipliées », explique Alban.
Ce projet est l’aboutissement d’un parcours déjà très riche avec une longue formation aux métiers de
la photographie – BTS photographie, École nationale supérieure Louis-Lumière – et de différentes
rencontres avec des spécialistes des techniques photographiques alternatives aux États-Unis qui lui
ont permis de se familiariser avec les procédés qu’il reprend aujourd’hui dans son atelier.
Ce lieu d’échanges existe depuis un an et vit déjà de quelques commandes. La bourse Déclics
jeunes va permettre d’investir dans de nouveaux équipements et de financer la communication qui
aidera l’atelier à se faire connaître.
8
Métiers d’art / Design
Les yeux derrière la tête - Pauline Androlus, 27 ans
Conception d’objets d’arts de la table ergonomiques pour personnes déficientes visuelles
« Être designer pour moi, c’est analyser et déceler en amont les besoins
de tous pour apporter la réponse qui, une fois là, apparaît comme
évidente ! » explique Pauline qui applique cette philosophie à chacun
de ses projets. Avec « Les yeux derrière la tête », la jeune femme
propose une gamme d’objets du quotidien en s’appuyant sur la
gestuelle et les reflexes des aveugles et malvoyants. Plus maniables, ces
doseurs, carafes, plats ou assiettes sont utiles mais également
esthétiques, et font appel autant à la vue qu’au toucher.
Pour concevoir cette gamme accessible à tous, la jeune designer s’appuie sur une véritable passion
pour la matière et le volume, ainsi que sur une solide formation et un diplôme supérieur d’arts
appliqués en design produit mobilier à l’École Boulle. Son travail a déjà été exposé à la Biennale
internationale du design de Saint-Etienne et aux Designer’s Days.
Grâce à la bourse Déclics jeunes, Pauline va pouvoir entamer la réalisation de nouveaux prototypes
et poursuivre la création de sa gamme dédiée aux arts de la table. Ces différents supports
l’aideront à séduire de futurs éditeurs pour une production au service de tous.
Des forgerons nouvelle génération - Arthur Hoffner, 24 ans
Ouverture d’un atelier d’artisanat numérique
Concilier la beauté du geste traditionnel avec l’éventail de possibilités
qu’offre le numérique, c’est ce que souhaite faire Arthur au sein de son
futur atelier d’artisanat numérique. L’idée ? Valoriser des gestes en
passe d’être oubliés en les inscrivant au cœur de la création
contemporaine grâce à des échanges interdisciplinaires. « Cet espace
serait une plate-forme où pourraient se rencontrer usagers, concepteurs
et producteurs. Le fruit de cet atelier serait la production d’objets de
qualité fabriqués en France, notamment du mobilier contemporain en
aluminium » explique Arthur.
Forge, ferronnerie, coutellerie, faïence, usinage numérique : le jeune homme envisage depuis
toujours sa passion de l’artisanat sous le prisme de plusieurs disciplines et techniques. Sa formation
et des stages à l’étranger – à Berlin et Anvers – reflètent cette insatiable curiosité. Un parcours déjà
récompensé par un premier prix du concours Cinna et bientôt, le diplôme de l’École nationale de
création industrielle.
Grâce à la bourse Déclics jeunes, l’atelier d’Arthur va pouvoir s’équiper d’une découpe plasma
numérique qui facilite et rationalise le travail de tôles métalliques.
9
Un bijou de poésie - Marie Grimaud, 27 ans
Création de parures contemporaines et hybrides
« Depuis toujours, je dessine, je sculpte, j’invente, je bidouille », explique
cette designer, fabricante et plasticienne en joaillerie comme se définit
Marie. Le bac, deux CAP et un diplôme de création à la prestigieuse École
Boulle lui apportent la maîtrise du geste, tandis qu’une licence
professionnelle en alternance lui permet d’acquérir des connaissances en
gestion. Après une expérience de six mois en création de collections, Marie
crée sa propre marque: Métylis.
Métaux, pierres précieuses, bois, céramique, textile, éléments de récupération : l’univers de Marie
est fait de rigueur et d’aléatoire. Il s’appuie sur le regard de stylistes, céramistes, tourneurs ou
sculpteurs qui l’accompagnent dans son projet. D’ailleurs, Marie aimerait ouvrir un lieu qui serait à la
fois galerie et laboratoire, un lieu d’échanges entre professionnels et débutants qui encouragerait la
création à plusieurs mains.
La bourse Déclics Jeunes va donner corps à cet univers et permettre la fabrication d’une toute
première collection qui sera la concrétisation d’un désir profond : créer des pièces uniques et
contemporaines jouant avec les codes et techniques de la joaillerie traditionnelle.
Que la lumière soit - Nicolas Charles, 28 ans
Création et restauration de vitraux
C’est devant l’autel de verre de Notre-Dame-aux-Neiges à Aurillac que
Nicolas a la révélation : il travaillera le verre ! « L’utilisation de ce
matériau donnait à ce lieu une nouvelle dimension. L’espace s’y
reflétait et paraissait infiniment plus grand » se souvient-il. Mais à 17
ans, le jeune homme doit d’abord finir ses études. Ce sera un BTS en
communication visuelle, l’École supérieure des métiers d’arts d’Arras,
puis l’École des beaux-arts de Tourcoing, l’une des seules équipées
d’un atelier verre.
Fort de ce parcours ponctué de multiples rencontres, Nicolas souhaite à présent créer et restaurer
des vitraux. Son ambition ? Revisiter l’art du vitrail, lui donner de nouveaux horizons... Des
architectes l’ont déjà contacté pour des églises classées monuments historiques. Ses créations quant
à elles sont des œuvres éphémères mises en scène dans des lieux abandonnés. Toujours au fait des
dernières innovations dans l’industrie du verre, Nicolas aimerait un jour faire entrer le vitrail dans des
habitats contemporains.
Si Nicolas a déjà trouvé son atelier, la bourse Déclics jeunes va lui permettre d’investir dans un
matériel plus performant pour répondre efficacement à ses commanditaires.
10
Spectacle vivant
La danse s’expose - Aurélien Dougé, 27 ans
Tool, installation n°… : installation chorégraphique en vitrine
C’est en accompagnant sa sœur à un cours de modern jazz que s’est
joué l’avenir d’Aurélien ! Bravant les réticences de son entourage, il se
plonge dans la discipline à corps perdu et intègre le Conservatoire
national d’Angers puis le Conservatoire national supérieur de Lyon où il
obtient son diplôme professionnel. Le danseur enchaîne les auditions
et signe rapidement des contrats. Tout au long de son parcours, une
autre passion le nourrit : la création.
« Concevoir est pour moi un besoin », raconte l’artiste qui depuis un an s’est lancé dans un projet
inédit : une installation chorégraphique pour les vitrines ou les lieux in situ. « L’idée est de sortir des
systèmes habituels de présentation, d’aller à la rencontre des spectateurs. Bien que très écrite, Tool
est totalement modulable et donc accessible à tous. Le thème : un jeu sur l’ambiguïté sémantique et
visuelle du mannequin.» Insolite, le projet invite passants et spectateurs à vivre un moment hors du
temps.
Plusieurs partenaires ont déjà manifesté leur intérêt. La bourse Déclics jeunes assurera le
financement du matériel et la rémunération des artistes lors des indispensables phases de création
et de représentation.
D’une femme à l’autre - Gaëlle Cathelineau, 24 ans
« 100% Plastik » : projet de jonglage au féminin et à l’international
L’amour du cirque n’a rien d’une passade pour Gaëlle qui se frotte pour
la première fois au jonglage lors d’un stage au collège. Le coup de foudre
est immédiat. Son épanouissement devra attendre son inscription à
l’École de cirque de Bordeaux, puis de Lomme. Quatre ans de formation
plus tard, la voilà jongleuse professionnelle avec un constat : « La femme
artiste et créatrice n’a pas encore trouvé sa place dans la vie culturelle
française et surtout dans le jonglage, occupé principalement par des
hommes depuis les années 60. Les autres jongleuses que je rencontre
font le même constat... "100% Plastik" a donc été créé pour promouvoir le jonglage au féminin »,
raconte Gaëlle.
Depuis 2011, une dizaine de filles animent ce projet de création de laboratoires sur différentes
thématiques, toutes nourrissant le jonglage. En 2012, cinq semaines de rencontres ont rassemblé des
jongleuses venues de toute l’Europe et d’Amérique du Nord pour échanger sur leurs pratiques. Un
spectacle exclusivement féminin, La Collection, est en préparation. Il évoque les petits tracas
quotidiens d’une femme.
La bourse Déclics jeunes financera la venue d’autres jongleuses lors des prochains ateliers.
11
Musique
La musique au cœur - Arnault Martin, 19 ans
Ateliers solidaires et bénévoles d’apprentissage de la musique
La valeur n’attend pas le nombre des années, comme le prouvent Arnault
et ses seulement 19 ans ! « Je me définis comme un entrepreneur-social. Je
souhaite contribuer à changer le monde pour qu’il soit plus équitable, offrir
des solutions concrètes à ceux qui sont dans le besoin », explique le jeune
homme. Engagé, Arnault l’est également en musique, une passion qui
permet à cet étudiant en première année de classe préparatoire en
économie de découvrir que cette discipline n’est vraiment pas accessible à
tous.
C’est de ce constat qu’est né « Musique pour tous », un projet à la fois simple et ambitieux : animer
bénévolement des ateliers de guitares auprès d’enfants défavorisés. Dès la première année, le succès
est immédiat. Deux ans plus tard, le projet s’est structuré et s’appuie sur une équipe d’une vingtaine
de personnes, des coordinateurs et des bénévoles. Bientôt, ce projet sera développé à Paris et d’ici
deux ans, dans d’autres grandes villes de France.
La bourse Déclics jeunes va donner un nouvel élan à « Musique pour tous » en permettant l’achat
de nouvelles guitares, l’indemnisation de trois services civiques et la réalisation de nouveaux outils
de communication qui aideront à solliciter de nouveaux bénévoles.
La musique en mouvement - Élodie Wary, 28 ans
Reprise d’un atelier de lutherie itinérant
Élodie Wary vient de reprendre le seul atelier de lutherie itinérant de
France. Aménagé dans un spacieux camion, il parcourt plus de
250 kilomètres par semaine, allant à la rencontre des propriétaires de
violons, altos, violoncelles et contrebasses de quatre départements.
« Ma vocation de luthier trouve tout son sens dans cette relation de
proximité. J’assure en quelque sorte un lien entre tous les musiciens qui
font appel à moi et me font confiance », explique Élodie. Il faut dire que
les services de la jeune luthière sont tout aussi complets que ceux proposés dans un atelier
classique : location, réparation, restauration, fabrication... Et la jeune femme possède un réel talent !
De parents musiciens, Élodie a la musique dans le sang. Toutes ses activités passent par ce prisme
depuis toujours. Après un bref passage en lettres, elle suit un CAP de lutherie et intègre la très
sélective École nationale de lutherie de Mirecourt où elle obtient son diplôme des métiers d’arts.
Aujourd’hui, elle met son savoir-faire au service des autres avec passion.
Grâce à la bourse Déclics jeunes, Élodie va pouvoir s’équiper en outils et matières premières qui lui
permettront une plus grande autonomie.
12
Un nouveau piano à bretelles - Ewen d’Aviau de Ternay, 26 ans
Développement d’un accordéon ergonomique et (dyna)polyphonique
« L’accordéon a toujours été présent dans mon quotidien, et j’ai pu en
déceler certains défauts. Le principal est que cet instrument ne peut restituer
différentes intensités sonores simultanées. Toutes dépendent d’une même
pression du soufflet. » explique Ewen, tout à la fois danseur, musicien,
apprenti luthier et ingénieur spécialisé en « acoustique et vibrations ». Outre
la mise au point d’un système unique d’anches duales, le jeune homme
souhaite rendre l’instrument léger et ergonomique, et l’équiper d’un clavier
plus accessible à l’apprentissage.
Cette invention s’inscrit assez logiquement dans le parcours d’Ewen qui a enchaîné un bac
technologique, les classes préparatoires aux grandes écoles et l’Ecole nationale supérieure
d’ingénieurs du Mans. Une formation riche durant laquelle il trouve le temps de se consacrer un
processus de copie d’instrument en fibre de verre qui lui vaut le premier prix de l’innovation en 2010.
Un premier prototype de son accordéon nouvelle génération est déjà prêt. Grâce à la bourse
Déclics jeunes, Ewen va pouvoir acquérir les outils nécessaires au travail sur les anches, déposer un
brevet et diffuser ses recherches auprès de la communauté scientifique.
Romance et révolution - Maria-Cristina Rechard, 25 ans
Édition d’un livret-disque : les compositrices de romance sous la Révolution
À l’âge de raison, Maria-Cristina est déjà première de sa classe en solfège !
Rapidement, elle choisit sa voie : harpe et chant. Déterminée, elle entame
sa formation dès le secondaire en horaires aménagés. S’enchaînent le
Conservatoire national de région de Paris, puis le conservatoire de
Boulogne jusqu’à la prestigieuse Guildhall School of Music and Drama de
Londres.
Dans le cadre de son mémoire, elle découvre un répertoire oublié : les compositrices d’opéra sous la
Révolution française. À cette époque, la musique était surtout une affaire d’hommes. Seule la
romance était accessible aux femmes. Maria-Cristina s’approprie le sujet pour mieux le partager avec
un livret-CD. Le livret situera les romances dans l’histoire de la musique ; le CD proposera des
romances interprétées à la harpe et chantées par Maria-Cristina, une démarche peu courante en
musique classique. « Aujourd’hui, l’instrumentiste est dissocié du chanteur. Or, c’était une pratique
courante pour ces femmes que de s’accompagner elles-mêmes », explique la musicienne.
En finançant ses travaux de recherches et différents aspects logistiques, la bourse Déclics jeunes va
accompagner Maria-Cristina dans la production de ce projet.
13
Rétrospective musicale à quatre mains - Armance Quéro, 25 ans
Enregistrement de sonates françaises pour violoncelle et piano des années 1910
« 1910 est pour moi une année clé dans l’histoire de la musique. Elle marque
une rupture entre deux styles différents : l’un assez conservateur et l’autre
nettement plus indépendant », raconte Armance. Parmi les compositeurs de
cette époque particulièrement prolifique, Albéric Magnard, Louis Vierne et
Charles-Marie Widor ont capté toute l’attention de la jeune musicienne qui
souhaite aujourd’hui interpréter et enregistrer les œuvres de ces auteurs.
Cette première expérience pourrait éventuellement aboutir à une
« redécouverte » d’autres artistes de la même époque.
Ce projet traduit parfaitement la vocation musicale d’Armance qui est tombée sous le charme du
violoncelle à l’âge de seulement deux ans et demi ! Elle commence son apprentissage très peu de
temps après pour se lancer ensuite dans une formation totalement dédiée à cette passion tenace. À
17 ans, elle est entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, dont elle sort
première nommée à l’unanimité en 2012.
La bourse Déclics jeunes va aider Armance à financer l’enregistrement du CD de sonates pour
violoncelle qu’elle interprétera avec Selim Mazari, un pianiste avec lequel elle se produit
régulièrement.
Seconde vie pour un quatuor - Rozenn Le Trionnaire, 28 ans
Réécriture et enregistrement du quatuor Spice de Franco Donatoni
Rozenn débute la clarinette à l’âge de 12 ans. Certaine de sa vocation, elle
intègre le conservatoire de Paris puis la Royal Academy of Music de
Londres où elle obtient un master d’interprète avec distinction. Ses
premières expériences : une interprétation en soliste au Queen Elisabeth
Hall de Londres, un enregistrement en 2013 et des engagements avec
différents orchestres, prouvent la détermination et le talent de cette jeune
musicienne pour qui les projets se multiplient à travers l’Europe. Des
qualités utiles à Rozenn pour mener à bien la réécriture d’un quatuor du
compositeur contemporain Franco Donatoni.
Après s’être procuré une édition manuscrite de la partition de Spice, une pièce pour violon,
clarinette, violoncelle et piano, Rozenn a entrepris de la réécrire intégralement sur
ordinateur. « J’aimerais que cette pièce soit jouée en public, puis enregistrée afin d’être accessible à
tous. J’aimerais également qu’une fois réécrites, les partitions puissent profiter à d’autres musiciens »,
explique la jeune femme.
La bourse Déclics jeunes devrait aider à concrétiser ce projet en finançant la réalisation de la
partition, un concert parisien et un enregistrement.
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La Fondation de France et les jeunes
Au delà des bourses Déclics jeunes, la Fondation de France porte depuis longtemps une attention particulière
aux adolescents et aux jeunes adultes. Elle leur consacre une part importante de ses actions :
Santé des jeunes
Depuis 1994, la Fondation de France soutient des projets qui favorisent le repérage, la prise en compte et le
traitement du mal-être des jeunes. En 2014, l’action du programme Santé des jeunes concerne les
thématiques du suicide, des addictions aux produits psychoactifs et les troubles anorexiques et boulimiques.
Depuis 1997, une trentaine d’Espaces santé jeunes ont été créés grâce à l’appui, dans la durée, de la
Fondation de France et plus de 2 000 projets ont été soutenus pour un montant de 18 millions d’euros.
Par ailleurs, la Fondation de France permet à des enfants gravement malades de partir en vacances aux côtés
d’enfants valides, grâce à un partenariat avec l’Union des centres sportifs de plein air (UCPA) et l’Union
française des centres de vacances et de loisirs (UFCV). Grâce à ce soutien permettant le détachement d’un
soignant pour les accompagner, 1 200 groupes d’enfants ont ainsi pu profiter de vacances depuis 1994.
Sport et santé
Un nombre important de jeunes issus de milieux défavorisés, des filles en majorité, ne pratiquent plus
d’activités sportives à partir de l’adolescence. Dans le cadre du programme Santé, l’appel à projets « Allez les
filles ! » a pour objectif de favoriser l’implication des jeunes filles des territoires sensibles ou isolés dans des
activités physiques et sportives, pour les aider à prendre soin d’elles et à s’exprimer au sein d’un groupe.
« Aidons tous les collégiens à réussir »
40 000 collégiens décrochent chaque année. Et c’est au collège que se manifestent les premiers signes de
rupture avec l’institution scolaire. La Fondation de France est convaincue qu’il n’y a pas d’échec programmé et
que les solutions existent pour transformer l’école et ainsi permettre la réussite de tous.
Elle s’est engagée depuis 2010 aux côtés du ministère de l’Education Nationale pour soutenir de nouvelles
approches reposant principalement sur 4 piliers : l’ouverture de l’école sur son environnement, la mobilisation
des parents et des familles, l’adaptation de pédagogies alternatives et plurielles, la mise en œuvre de modes
d’organisation et de gouvernance d’établissements plus collaboratifs.
215 projets ont ainsi été détectés et financés par la Fondation de France en 4 ans, permettant ainsi à plus de
11 000 collégiens de se réconcilier avec l’école et de retrouver le chemin de la réussite.
Enfance et Culture
Favoriser l’accès aux pratiques artistiques est également un moyen d’ouverture au monde. La Fondation de
France encourage cette approche dans certaines actions destinées à lutter contre le décrochage scolaire ou
pour favoriser la réinsertion de publics en difficulté. Afin d’intervenir en amont de ces questions, il s’agit de
sensibiliser les enfants à l’art, dès leur plus jeune âge. Des ateliers d’art-thérapie pour des jeunes ayant des
problèmes de santé sont également encouragés.
Accompagnement d’artistes
Pour accompagner les nombreux jeunes artistes qui connaissent des difficultés lors du début de leur carrière,
la Fondation de France s’est associée à des institutions culturelles reconnues afin de soutenir des actions
d’accompagnement spécifiques et d’aider à la création de nouvelles œuvres. Elle a notamment contribué à
aider, via la mission « Initiatives d’artistes en danses urbaines », des chorégraphes et de jeunes compagnies à
structurer leurs projets et à les produire. Sur ce modèle, un axe exploratoire dans le domaine des musiques du
monde a été ouvert en 2012.
Pour en savoir plus :
Fondation de France - Charlotte de Lattre - T. 01 44 21 87 47 - [email protected]
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