Un marathon sur le feu d`un volcan en éruption, et un autre sur le

Transcription

Un marathon sur le feu d`un volcan en éruption, et un autre sur le
Frédérique Laurent et Christophe Lebrun
portrait
Leur grand chelem MARATHON
Frédérique Laurent et Christophe Lebrun ont entamé leur grand chelem : 5 marathons sur 5
continents en 10 mois, dans des conditions extrêmes et totalement inédites, pour les enfants
malades de l’association « A Chacun son Everest ». Après un marathon de feu sur un volcan
en activité du Vanuatu en août dernier, nous avons cueilli ce couple de passionnés au retour
de leur marathon de métal, à près de 4000m d’altitude, sur le désert de sel d’Uyuni en Bolivie.
Une autre première mondiale, et ce n’est là qu’un début…
Qui sont Frédérique et Christophe ?
Ces deux mordus de course et de nature se sont
rencontrés sur les Foulées d’Ouzbékistan il y a
quelques années. Entre ces deux trailers avec qui
la vie n’a pas toujours été tendre, c’est le coup
de foudre. Frédérique a surmonté le deuil de son
mari. Christophe, paralysé par une hernie discale
a failli ne jamais remarcher... Ensemble, ils prennent une belle revanche sur le passé, en vivant
leur passion pour la course nature et surtout, en
partageant leur défi. En 2011, Christophe était
le seul Français parmi les 27 concurrents sur le
Marathon du Pôle Nord. Courir par -40°C lui a
permis de financer des stages pour l’association
de Christine Janin, A Chacun son Everest. Cette
première aventure extrême n’était qu’une mise en
bouche avant le Grand Chelem Marathon nature
qu’il partage cette fois avec sa moitié, et toujours
pour les enfants malades de l’association.
Pour en savoir plus sur les étapes de ce grand
chelem et soutenir l’association :
www.grand-chelem-marathon.com
www.achacunsoneverest.com
5
, c’est un chiffre qui fait sens. 5 sens
justement, mais aussi 5 continents, 5
éléments... Le feu, le métal, l’eau, le
bois, la terre. Dans la tradition chinoise,
ces éléments intimement liés symbolisent l’équilibre. Christophe Lebrun et Frédérique
Laurent y ont vu là la « charte » de leur Grand
Chelem Marathon. Un projet fou : 5 marathons
«nature» sur 5 continents, en 10 mois, autour des
5 éléments, et donc dans des conditions inédites
et extrêmes, représentant pour beaucoup des premières mondiales. Leur motivation ? « Ce qui nous
intéresse, ce n’est pas tant la performance, le fait
de réaliser des premières mondiales, mais plutôt d’aller jusqu’au bout de notre objectif malgré
les difficultés et les aléas, pour rendre hommage
aux enfants qui se battent contre la maladie. »,
explique Christophe. Car ce couple de passionnés
au grand cœur dédie ce challenge hors-norme aux
enfants malades de cancer de l’association A Chacun son Everest, avec une vocation : collecter des
fonds pour les aider à guérir mieux. Les fonds déjà
récoltés permettent de financer plusieurs stages.
Au dessus du magma en fusion
Premier marathon de ce grand chelem (et donc
premier élément), le feu. En août dernier, le couple
a couru 42km sur un volcan en éruption d’une
île perdue de l’archipel du Vanuatu. Entre plaine
de cendres, projection de scories, lac de lave et
magma en fusion à 1 200°C : du jamais vu ! Fous ?
Oui et non. Courir au plus près du centre de la terre
ne s’improvise pas. Le couple n’a donc rien laissé
au hasard côté préparation, en suivant un programme d’entraînement spécifique, les conseils
avisés d’un vulcanologue et en nouant contact
avec des locaux. « Nous avions des masques à gaz
d’arrivée. Dès le 10ekm, on la distinguait à l’horizon, comme un mirage dans ce désert aveuglant.
Outre l’altitude et la réverbération, notre principale difficulté, c’était la nature du sol : d’épaisses
croûtes de sel qui croustillaient sous les pieds. Un
enfer pour les chevilles et les genoux, car aucun
appui n’était stable ! Frédérique était en forme
mais moi, j’ai eu des vertiges et une perte de sensation au niveau du 25ekm. Heureusement, nous
étions partis avec un médecin. Et pas n’importe
Un marathon sur le feu d’un volcan en éruption,
et un autre sur le plus grand désert de sel au monde
car le dioxyde de souffre qui s’échappe du volcan
est extrêmement toxique », raconte Christophe,
qui se rappelle, amusé : « Nous nous sommes
d’ailleurs entraînés chez nous, en montagne, avec
ces masques à gaz pour nous mettre en condition.
Je me souviens d’ailleurs qu’un matin, en nous
croisant ainsi accoutrés, un vététiste a failli heurter un arbre ! »
Mirage sur le désert blanc
Deuxième élément, le métal. Destination choisie :
le salar d’Uyuni en Bolivie. C’est tout simplement
le plus grand et le plus haut (3 800m d’altitude)
désert de sel au monde. Nouveau marathon inédit où il a fallu composer avec la haute altitude, la
chaleur étouffante et la réverbération du soleil sur
la blancheur du salar, « une vraie poêle à frire ! »,
relate le marathonien, tout juste rentré de cette
expédition d’automne. Il nous raconte : « Personne
n’a jamais couru un marathon sur ce salar. Les Boliviens nous ont regardé avec des grands yeux,
car pour eux, ils n’y rien à voir sur ce désert de sel !
Notre seul point de repère dans cette immensité
sans vie, c’était une île de cactus géants, postée à
42km du bord du salar. Elle symbolisait notre ligne
lequel : Christine Janin, fondatrice de l’association
A Chacun son Everest et alpiniste émérite. Après
quelques frayeurs, je suis finalement reparti pour
finir au mental en 6h15mn. »
Et maintenant ? Reste 3 marathons au programme
de leur Grand Chelem. Déjà dans leurs têtes. Le
prochain, en janvier ou février, avec le 3e élément,
l’eau, sur la glace, peut-être sous terre dans les
Alpes ou en Belgique, le lieu devrait être fixé sous
peu. Ensuite, le marathon du bois se courra au
plus profond de la jungle indonésienne et le marathon de la terre, 5e et dernier élément, au cœur de
la savane africaine. Encore de fabuleux voyages à
suivre de près...
Running Attitude | 55