vivre nîmes - Site de christian Conil

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"VIVRE NÎMES"
Étude préliminaire en vue de bâtir, avec les associations et les services
municipaux, des animations dans les quartiers suivants : Saint-Césaire.
Pissevin, Valdegour, Nord Gambetta, Chemin Bas d'Avignon, Mas de Mingue
et Courbessac.
Sommaire
"Il n'y a pas que l'écusson!"
Un cœur et des pétales
Nos quartiers ont du talent
Au royaume des tauromachies
La kermesse de l'Ouest
Festivaldegour
La mémoire de l'eau
L'Escale
Santa Cruz
Un village à la ville
Conquérir les publics
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"Il n'y a pas que l'écusson"
... Titrait un article du magazine de la ville "Vivre Nîmes". La municipalité traduit ainsi sa
volonté de rompre avec le sentiment de "laissé pour compte" qui habite certains
quartiers. L'étude préliminaire qui suit s'attachera à répondre aux questions suivantes :
- Quelles sont les actions à mener pour faire revivre ces quartiers, de manière à briser
leur sentiment d'isolement?
- Quelles animations festives peuvent être initiées ou encouragées, afin de redonner
cours aux "fêtes de quartier", dans le but de renouer le lien social ?
- Quel type de communication adopter pour valoriser ces actions, afin qu'elles
dépassent le cadre local ?
Dans un premier temps, il s'agit d'identifier les projets existants, ceux en gestation et les
attentes des habitants, pour ensuite proposer, encourager, ou étoffer des animations
porteuses qui répondent aux objectifs fixés par la municipalité à savoir :
Construire des manifestations qui rassemblent un large public et contribuent à la mise
en valeur des quartiers et de leurs habitants, de manière à renforcer la cohésion entre
le centre ville et les quartiers.
Un cœur et des pétales
Avignon repliée à l'intérieur de ses remparts, Nîmes ceint de boulevards, sont deux
villes qui affrontent le même problème : sortir de leur centre pour irriguer les quartiers.
L'organisation de la vie sociale nîmoise, ou plutôt de la mosaïque de quartiers qui
compose la ville, semble reposer sur une multitude de comités et de maisons de
quartier, sans oublier les centres sociaux culturels qui jouent un rôle important. Les
associations, regroupées au sein des comités de quartier, sont particulièrement
dynamiques, notamment en ce qui concerne la mise en place d’activités de loisir ou
sociales (clubs sportifs, associations familiales, soutien scolaire ...). Généralement elles
emploient un ou plusieurs salariés et fonctionnent sur le mode d'une administration.
Cette similitude brouille la frontière entre les prérogatives des services municipaux et
celles des associations.
Cependant, on constate que lorsqu’il s'agit d'organiser des fêtes de quartier, et plus
précisément pour construire des manifestations qui dépassent le cadre de leurs
adhérents, ces mêmes associations se retournent vers les services municipaux afin de
palier leurs carences. Elles paraissent incapables à fédérer l'ensemble de la population
autour d'un événement majeur.
Leurs budgets et leurs manières de fonctionner ne les autorisent pas à établir une
programmation d'envergure, ni une communication cohérente. On assiste alors à des
fêtes plutôt corporatistes, plus proches de la kermesse que de l'ancienne fête votive,
qui marquait un rendez-vous incontournable de la vie locale. Les exemples sont
significatifs : dissolution du comité des fêtes à Courbessac, initiatives des centres
sociaux et culturels à Valdegour et au Chemin Bas d'Avignon, confusion des genres
avec le théâtre du Périscope au Nord Gambetta. Quant aux quartiers de Pissevin et du
Mas de Mingue ils sont en panne de projets émergeants. Cependant les comités de
quartier et l'ensemble des associations sont des relais indispensables, si l'on souhaite
bâtir des animations durables et faire en sorte que les habitants se les approprient.
Il serait donc opportun de clarifier cette situation et de proposer un schéma de
fonctionnement lisible, qui serait le fruit d'une étroite collaboration entre :
2
- La ville, qui, en sa qualité de maître d'œuvre doit assurer la coordination
générale des événements, l'ensemble de la communication et une partie du
financement.
- Les différents services municipaux qui font un travail de terrain dans les
quartiers.
- Les comités de quartier et les associations.
- Des partenaires spécifiques privés et institutionnels.
C'est en adoptant ce mode de fonctionnement que l'on pourra inciter les associations à
travailler, ensemble, à la réalisation d'un projet commun, donc dépasser les clivages
communautaires, pour aboutir à des événements dont la notoriété rejaillira sur la ville.
Nos quartiers ont du talent
Chaque quartier a son histoire, ses souvenirs, la nostalgie de ses fêtes, et il convient
de bien comprendre son fonctionnement et les attentes de ses habitants afin de bâtir un
projet durable, qui suscitera l'adhésion de la majorité. Plaquer des animations sur des
quartiers pour les "animer", coûte que coûte, sans établir une relation avec les
habitants, reviendrait à engager des moyens humains, logistiques et financiers à fonds
perdu.
L'évolution, l'ampleur et les retombées médiatiques occasionnées par les programmes
engagés progresseront différemment d'un quartier à l'autre.
Ces actions s'inscrivent sur le long terme, et seront établies en collaboration avec des
structures partenaires et municipales.
Avant de lancer toute opération, il est primordial de procéder à une réflexion sur le sens
à donner aux animations existantes et futures, et de déterminer un axe de
communication qui rendra lisible, auprès de la population, l'action que nous défendons.
Nous pourrions, par exemple, décliner à travers les différents événements, le concept :
"Nîmes, ville carrefour".
3
Saint-Césaire
Au royaume des tauromachies.
Blotti au pied d'une colline, dominé par son église, un quartier peuplé d’inconditionnels de
la tauromachie résistent à l'emprise de la ville. Invisible depuis le périphérique, enclavé
dans un entrelacs de voies rapides, Saint Césaire, le réfractaire, semble ignorer le
tumulte environnant pour rester un "village" placé sous la protection du trident.
Ici, Espagnols ou Camarguais, y règnent en maîtres incotestés. La légende raconte que
lors d'une "capea", Denis Loré, Gilles Raoux et un certain Christian Montcouquiol
auraient enflammé le cœur des aficionados.
Aux portes de l'Espagne, déjà en Camargue, Saint Césaire aurait pu être le patron des
« gardians » des traditions taurines, comme il fut évêque d'Arles au cinquième siècle de
notre ère.
Point d'orgue de cet hymne aux seigneurs des arènes, le légendaire « enciero » du lundi
de Pentecôte, qui raisonne du fracas des sabots jusqu'au dernier week-end d'août,
clôturant la saison placée sous le signe des deux tauromachies.
Toros et taureaux.
Le club taurin "Lou Ferri", âgé de 80 ans, témoigne de l'enracinement de la bouvine dans
le cœur des nîmois de l'Ouest. Depuis maintenant six ans, il anime les "Journado di biou"
où la course camarguaise côtoie, pour le plus grand plaisir de tous, "Capeas" et
"Novillades". Ces deux dernières années portèrent la couleur rouge du sang des toros,
qui préfigurent à la "féria des vendanges". C’est durant ces festivités que les
aficionados découvrent de jeunes talents. L'intimité de l’arène de Saint Césaire est
propice à la rencontre. Coïncidence ou prédisposition à écrire l'histoire, Fernando Cruz
est passé cette année par Saint-Césaire. Nîmes, a porté celui qui a ouvert la voie à des
générations de toreros. A la veille du cinquantième anniversaire de la "féria de
Pentecôte", Saint-Césaire peut-il devenir "Vista Allegre" ?
L’arène est aussi porteuse de la culture provençale. A l'inverse de leurs cousins
andalous, la poussière ne sera pas leur linceul. Ils sont de véritables athlètes, ayant un
rôle à tenir face aux « raseteurs » qui doivent leur renommée à leur talent. La course
camarguaise est une fête populaire qui commence dans la rue au rythme des
« abrivados » et « encieros » et qui se poursuit par les courses à la cocarde.
Quel rôle pour Saint-Césaire ?
Nîmes : haut lieu de la tauromachie, la ville accueille depuis cinquante ans les plus
célèbres cartels. Avec près de 760 courses annuelles, toutes catégories confondues,
légitimant l'école de « raset », la région nîmoise vit à l'heure de la « bouvine ». Plus
qu’une tradition, c’est l'identité culturelle d'une région qui est farouchement enracinée
dans le cœur des hommes.
Bouvine et corrida sont complémentaires. Elles contribuent au brassage des populations
et elles rassemblent un public familial.
Le trophée taurin qui, lors de la finale des as, présente les meilleurs « raseteurs » du
moment, pourrait faire escale à saint Césaire.
La fête de la Saint-Jean, organisée à l'initiative du comité de quartier avec le soutien des
associations locales, serait alors un hymne à la bouvine. Privilégiant les animations en
direction du jeune public, un taureau de feu clôturerait la journée, placée sous le signe
des jeux camarguais.
Saint Césaire, peut-il alors appartenir sans retenue à la planète Taureau, et posséder la
deuxième arène de la ville ? D'autant qu'une identité culturelle forte est un facteur de
développement économique.
N'a-t-on pas vu les deux Christian côte à côte, en 1985, pour une rencontre au sommet
des deux tauromachies au profit des sinistrés de Mexico ?
Nîmes a fait naître un mythe, Saint Césaire peut-il fabriquer des rêves ?
4
Pissevin
La kermesse de l'Ouest.
La réunion qui s'est tenue, le mardi 30 octobre 2001, au CAM Pissevin en présence des
représentants d'associations et du personnel du CAM, a permis de dresser un état des
lieux des activités engagées, des moyens et structures mis à disposition des
associations, et de signaler l'absence d'un centre social sur le quartier.
Si les associations sont les principaux acteurs de la vie sociale et occupent largement
le terrain, on constate qu'il n'existe pas de réflexion commune. Chaque association
développe ses propres activités selon un comportement individualiste.
Il semblerait qu'il y ait un problème de communication et de coordination à résoudre, afin
que le travail réalisé par chacune d'entre elles, puisse profiter à tous.
On pourrait citer en exemple le cas de Soleil levant, club de foot au palmarès éloquent,
qui déplore le manque de supporters lors des matchs, et surtout le manque d'intérêt que
portent les parents aux activités de leurs enfants.
Cependant le foot suscite une grande mobilisation, notamment lors des matchs
télévisés, puisque les jeunes sont nombreux à se réunir dans les lieux d'accueil ouverts
par l'ASCI.
Mille couleurs, fait part d'un projet de radio libre, porté par un groupe de jeunes, alors
que l'APMCJ expose l'ensemble des initiatives prises dans le cadre du P.I.J.E.
Comment peut-on profiter de toute ces énergies pour animer un club de supporter, pour
répercuter et diffuser des informations, pour lancer des appels à projets, pour
retrouver le sens de la famille ?
Nous allons tenter de répondre à cette question en instaurant, pour la réalisation de la
fête du quartier, un mode de travail basé sur l'échange.
Il s'agit de convier la population à participer à un pique-nique géant sur les dalles de la
cité. La finalité est de redonner corps à la famille, de renouer le dialogue et de reprendre
confiance en soi. Les enfants, les relations parents/enfants, la violence, seront au
centre de nos préoccupations.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs pistes sont évoquées :
- Des jeux familiaux ou les parents doivent aider leurs enfants.
- La création d'un trivial poursuite ayant pour thème le quartier
- Un concours de karaoké sur écran géant, un concours de pétanque, un
défilé de mode ... et d'une manière générale, mettre à l'honneur toutes les
activités qui ont cours sur le quartier.
- Un concours de films vidéo (documentaires, fictions ... ) ou photos, le sujet
étant la famille.
Cependant, pour donner une dimension supérieure à la fête, afin qu'elle soit la
"kermesse de l'ouest", nous devons imaginer un programme à deux niveaux.
Si la piste du Karaoké géant était retenue, nous pourrions imaginer la création du
trophée Pissevin et associer à cette soirée une radio ou une star de la scène française.
En plus du concours de vidéo ou photo, qui pourrait rassembler des documents venant
de l'hexagone, nous pourrions organiser une projection cinéma en plein air et inviter le
réalisateur à présenter son film. Quant aux jeux pour les enfants, il serait intéressant de
sensibiliser un partenaire pour offrir aux lauréats leur poids en bonbons ... . L'Ouest est
grand, la kermesse aussi.
5
Valdegour.
"Festivaldegour"
Valdegour est devenu, l'espace d'un week-end, la scène des musiques actuelles. Le
festival a contribué à casser l'image bétonnée de la ZUP Nord, la transformant en un lieu
de vie. Un échange culturel s’est construit sur le langage universel des musiques
contribuant ainsi au brassage de populations d'horizons divers.
Bâtie à l'initiative du centre culturel et social de Valdegour, cette manifestation s'appuie
sur le réseau associatif local, sur les services municipaux, et bénéficie de la présence
de partenaires comme Fun Radio et la fédération des musiques actuelles du Gard.
L'alchimie est réussie, en témoigne le public venu nombreux lors de la dernière édition et
des associations qui ont collaboré à la réussite du Festival.
Encourager et développer ce qui fonctionne.
La notoriété actuelle de "Festivaldegour" dépasse les limites de la ville pour rayonner
sur l'agglomération nîmoise. Cette manifestation se positionne donc comme un rendezvous musical notoire. Là encore, il s'agit de communiquer sur le savoir faire qui existe à
Valdegour en matière de programmation et d'action musicale. La musique et le festival
deviennent alors sources de projets.
Si cette initiative était retenue, il serait judicieux de présenter "Festivaldegour" comme un
temps fort de la scène musicale régionale, dans un premier temps, voire nationale si les
efforts étaient maintenus. "La fiesta des Suds" fête actuellement son dixième
anniversaire. Elle n'a acquis ses lettres de noblesse que depuis quelques années.
L'expansion du festival dépendrait de plusieurs facteurs :
- L'ampleur des moyens mis en oeuvre dans le domaine artistique,
technique, financier et de la communication.
- L'implication du tissu associatif local, et plus largement nîmois.
- La faculté d'y associer des partenaires professionnels.
Cette prise de position suppose une définition claire des objectifs à atteindre et un
approfondissement des points suivants :
- Quelle date et quelle durée pour le festival ?
- Quels sont les publics touchés et comment les élargir ?
- Comment communiquer au plan local, régional voire national ?
- Quels partenaires sensibiliser ?
- Quels moyens humains et financiers mobiliser ?
- Quelle coordination mettre en oeuvre ?
- Comment
c o n s t i t u eur n " c o m i t é
associatif",
d o n tl ' o b j est e r a i t l'animation
hors concerts, et une contribution, partielle, à la restauration ?
Les actions développées, tout au long de l'année, par le centre culturel et social et
l'ensemble des associations, sont autant d'occasion d'étoffer des ateliers qui existent
déjà, (l'art culinaire avec l'association Azur, la communication avec le journal l'Écho de la
Z.U.P ... ), et d'en créer d'autres ayant pour thème : l'écriture d'articles de presse,
l'écriture de chansons, l'histoire de la musique, ... .
Objectif : Associer une large partie de la population à la manifestation et l'impliquer dans
des projets qui trouveront un débouché lors du festival.
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Nord Gambetta.
La mémoire de l'eau.
Courant 2000, le théâtre du Périscope lance une enquête auprès d'une centaine de
riverains pour recueillir leur point de vue à propos des animations amenées par le
théâtre(1)
Si les principales préoccupations des habitants sont d'ordre financier ou encore liées à
l'insécurité, qui rend le retour au domicile difficile, il est à noter que les personnes
interrogées ont parlé avec beaucoup de plaisir, trahissant le besoin d'être écouté. La
population a manifesté le désir de participer à des "scénettes" et de créer des pièces
de théâtre qui raconteraient leur quotidien.
Des demandes précises ont également été formulées : bals populaires, spectacles
familiaux, fêtes de quartier.
Comment recréer du lien social ?
La difficulté majeure consiste à réunir, lors d'une fête, les différentes communautés
résidant dans le quartier.
Pour y parvenir, il est impératif de mettre en place un événement qui puise ses racines
dans un patrimoine collectif.
La proposition serait d'écrire un spectacle, qui aurait pour thème central, la mémoire du
quartier. (Le théâtre du "Beau parleur" - quartier Richelieu - a réalisé un travail similaire.)
1875. Le lavoir du Puits Couchoux ouvre ses portes. Durant de nombreuses années, il
est le témoin, le confident, de plusieurs générations de lavandières. Théâtre de
discussions et de commérages, il constitue la mémoire des femmes du quartier, leurs
espoirs, leurs plaisirs, leurs désillusions, leurs exils, ...
A travers l'histoire de ces blanchisseuses, toutes origines confondues, il s'agit de
remonter le fil du temps pour reconstituer les flux migratoires qui composent aujourd'hui
le Nord Gambetta.
Quels moyens mettre en oeuvre ?
Plusieurs étapes sont nécessaires pour arriver à la création d'une pièce de théâtre. Le
parcours est d'autant plus stimulant qu'il met en relation divers intervenants et permet
d'aborder, grâce à des ateliers, l'histoire, la photographie, l'écriture, le travail d'acteur, le
chant, la mise en scène, le décor, le costume, l'éclairage, ... et place les habitants au
centre de l'événement.
Ce projet s'inscrit dans la durée - un an et demi environ - et participe à la reconquête du
quartier. Il est nécessaire de procéder par étapes et de bâtir la prochaine fête de
quartier en plaçant cette création au centre des réjouissances. Le premier rendez-vous
pourrait être la lecture des témoignages, ossature du spectacle, recueillis par notre
auteur ethnologue. Remis en forme, l'interprétation en serait confiée à des comédiens
ou, mieux encore, aux habitants eux-mêmes.
L'eau tenant une grande place dans la vie du Nord Gambetta, elle pourrait être le thème
de la prochaine fête de quartier. Elle traverse les pays, elle est source de vie, elle
devient prétexte à découvrir d'autres horizons et d'autres cultures.
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(1)Le théâtre du Périscope a mis en place une politique tarifaire très avantageuse pour les
habitants du quartier, certains spectacles étant même gratuits. Afin de prendre en
considération les demandes de la population le Périscope, organise des bals musettes, des
soirées festives du type galette des rois ... A noter qu'il existe, dans l'esprit des habitants,
une confusion entre les prérogatives du comité de quartier, celles des différentes
associations et du théâtre. Les habitants ont tendance à penser que le Périscope
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fonctionne comme un centre social, et qu'une de ses missions consiste à fédérer les
riverains pour mener régulièrement des actions populaires.
Le processus de création suggéré est le suivant :
- Établir un canevas avec l'auteur et le metteur en scène.
- Rencontrer les habitants, recueillir leurs témoignages.
- Travailler l'écriture.
- Travailler l'image, la photo.
- Décider de la mise en scène et du lieu des répétitions.
- Choisir les comédiens et les chanteurs : habitants du quartier et
professionnels.
-Travailler les éclairages, le paysage sonore, le décor.
- Jouer le spectacle lors de la fête du quartier
Le but est de sensibiliser les écoles, les associations, les partenaires institutionnels et
privés et, d'une manière générale, toutes les personnes qui souhaitent apporter leur
pierre à l'édifice. Chaque étape est prétexte à rassembler des habitants au sein
d'ateliers pour aboutir à une création collective. Cette expérience ne devant pas être
confinée au quartier Nord Gambetta, il serait souhaitable de lui donner un large écho,
notamment en imaginant une tournée dans différentes salles nîmoises, mais aussi en
publiant le texte du spectacle, l'histoire du quartier, des photos, etc.
Cette initiative donnerait une image pluriculturelle de la ville et serait l'occasion d'établir
des passerelles entre les quartiers, qui mènent la même réflexion : Richelieu et Mas de
Mingue, Valdegour ...
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Chemin bas d'Avignon.
L'Escale : carrefour des arts
Les activités développées par la petite équipe dirigée par Madame Essassi - maison de
quartier André Malraux - sont à la fois variées, ludiques et sociales. Séjours au ski,
ateliers sportifs et culturels débouchant sur la pratique régulière d'une activité, mais
aussi le projet femmes et ses divers volets (la santé, le café des femmes, les repas),
les actions de théâtre et vidéo construites en collaboration avec la compagnie Conduite
Intérieure, klicanovo et kinogaz ... C’est tout un arsenal d'animations qui est déployé
pour susciter l'adhésion des habitants.
Que ce soit par le théâtre ou la vidéo, le besoin de se raconté, d'être écouté, de montrer
ce que l'on sait faire ; d'exister tout simplement, sont des sentiments que l'on rencontre
fréquemment, quel que soit le quartier. Pour répondre à ces attente plusieurs pistes
s’offrent à nous.
En partenariat avec la compagnie Conduite Intérieure :
- Aménagement du "Théâtre 32" dans un appartement -sorte de lieu branchéqui draine un public extérieur au quartier
- Créations de spectacles réalisés à partir de discussions engagées avec
des gens du quartier.
- Formationd e comédiensissusd u quartier,intégrésparfoisa u x productions
de la compagnie "Conduite intérieure"
- Création de Canal Chemin Bas d'Avignon, qui a permis à des reporters en
herbe de réaliser des sujets vidéo. (Diffusés à la Maison André Malraux ils ont suscité
des débats.) Les cassettes vidéo circulent ensuite chez les habitants.
En partenariat avec le Conseil général :
- La maison André Malraux devient un lieu de diffusion de spectacles. Mais
comme il n'y a pas de salle, les spectacles sont joués dans la rue.
Cette lacune, oblige à penser une programmation de théâtre de rue, qui
généralement, n'est pas ressentie comme étant élitiste.
Quels projets pour quels publics ?
Le souhait de l'équipe en place est de développer un projet où tout le monde peut jouer
un rôle : le cinéma.
L'expérience de l'écriture de théâtre, du jeu d'acteur et de la réalisation de reportage
vidéo sont des éléments non négligeables; autant d'atouts pour rebondir sur un projet
plus ambitieux comme la réalisation d'un moyen métrage.
Le quartier du Chemin Bas d'Avignon deviendrait alors le décor d'une fiction, les
habitants en seraient les acteurs ... . Ce projet, à fort potentiel valorisant, s'inscrit
également sur le long terme et poursuit les mêmes objectifs que celui qui traite de la
mémoire du quartier Nord Gambetta. Chemin Bas d'Avignon prend une dimension
supérieure et devient le "Cinecitta" nîmois. L'Escale prend des allures de "Cinéparadiso",
où s'enchaînent projections de films en plein air, rencontres et débats avec des
réalisateurs, des comédiens, ... Séances grand public à l'exemple de "Un été au ciné"
ou d’art et d'essai en partenariat avec les cinémas nîmois, l'objectif est de faire naître
une émulation autour d'un événement cinématographique et d’encourager la création
sous toutes ses formes. Ecriture de scénari, cinés concerts en partenariat avec le
conservatoire de musique de Nîmes, mais aussi une chorale, des ateliers consacrés à
la musique de film ...
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Mas de Mingue
Sur les traces de Notre-Dame de Santa-Cruz
La position du comité de quartier serait plus proche de celle d'un "observatoire de la vie
locale" que d'une association porteuse de projets.
Le rôle du comité est d'aider à la réalisation de manifestations, mais pas de les initier. En
dehors des actions menées par le tissu associatif en matière d'accompagnement
scolaire et autres activités sportives, il semblerait que les repas de quartiers soient un
des moyens le plus fréquemment retenu pour que les habitants se rencontrent. Il s'agit
de moments conviviaux, mais qui ne réunissent pas suffisamment de public pour être
qualifiés de fêtes de quartier.
Il serait donc prématuré de répondre aux questions ayant trait à l'animation du quartier,
avant de connaître la composition de la nouvelle équipe du centre Jean Paulhan. Le
centre sera, en effet, un interlocuteur incontournable dans la création et la réalisation
de tout événement.
Cependant, l'association "Mémoires et avenir du Mas de Mingue" a réalisé un travail de
grande qualité en publiant, sous la direction de François Coste et Ismaël Testatnière, le
livre "Mémoires de quartier".
Au fil de cet ouvrage, on découvre la vie d'un quartier bâti dans l'urgence pour accueillir
les Français d'Algérie et tous ceux qui ont fui la guerre.
Leurs témoignages, des paroles d'habitants, décrivent leurs luttes, leurs espoirs, leur
désir de mieux se connaître, de dépasser les clivages jeunes / vieux, de mieux
comprendre pourquoi "c'est plus comme avant, à la belle époque du bidon".
"Il ne faut pas nous voir comme des exclus, comme des gens dans des ghettos. On
est venu pour mieux vivre, on n'est pas venu pour autre chose. "
Selma.
Des témoignages relatent l'histoire de Notre-Dame de Santa-Cruz (qui sauva Oran du
Choléra) et son arrivée à Nîmes. C'est peut être le trait d'union entre hier et aujourd'hui,
entre ceux qui ont vécu l'exode et ceux qui ne l'ont pas vécu. C'est aussi l'histoire de la
tolérance et du respect des autres, aujourd'hui galvaudés.
"Le carillon de six cloches provenant de l'église de Relizane ne doit sa présence,
dans le sanctuaire, qu'a la famille Boukhaloua, bienfaitrice de la mosquée de
Relizane, qui fut construite à la place de l'église. Cette famille tint à ce que le carillon
soit remis à ses amis français, repliés pour le sanctuaire de Santa Cruz."
Extrait de Mémoires de quartier.
Lala Meriem est citée dans le Coran, et des musulmans lui vouent une dévotion et
sollicitent son aide".
Extrait de Mémoires de quartier.
Dés lors, comment ce pèlerinage peut-il constituer l'amorce de la fête du quartier qui, en
moins de 50 ans, a déjà perdu la mémoire ?
Si la sainte est reconnue par les deux religions est-il possible d'imaginer un temps fort
autour de cette fête religieuse plongeant ses racines en Afrique du Nord ?
Comment recréer la place principale d'Oran pour y installer un marché oriental ?
Méchoui, thé à la menthe, gâteaux au miel, dégustation de spécialités culinaires
orientales à l'ombre des tentes kaïdales, fantasia sur la place et musique araboandalouse dans la douceur du soir. Tel pourrait être le programme d'un jeudi de
l'Ascension, placé sous le signe de la rencontre et de l'amitié.
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Courbessac
Un village à la ville.
Les capitelles ancestrales côtoient les HLM du Mas de Mingue. La garrigue, jadis
aménagée en terrasses par l'homme pour y pratiquer la culture de l'olivier, semble
abandonnée. Les moutons qui, eux aussi, fréquentaient cet espace vierge de toute
pollution ont déserté la colline. Pourtant les multiples scandales qui ont frappé l'agroalimentaire favorisent l'émergence de produits bio et provoquent une prise de
conscience, toute classe sociale confondue. La sensibilisation des publics à la
protection de l'environnement est au centre des débats. Le tri sélectif, expliqué à grand
renfort de communication, constitue une première étape vers la reconquête de notre
patrimoine vert, si dégradé. La garrigue et son écosystème, fragiles, malgré une
apparente rusticité, ne dérogent pas à la règle.
Le travail de sensibilisation, de protection et de restauration du patrimoine architectural
et environnemental, réalisé par les associations le MENHIR et ACCION, sont
remarquables à plus d'un titre.
Le projet du domaine d'Escattes, avec la création du Centre International de l'Olivier (
C.I.O), doublé d'un travail conséquent de restauration des éléments architecturaux du
domaine, constitue la clé de voûte de la création d'une fête de quartier, reposant sur la
protection de l'environnement, l'olivier, la pierre sèche et l'Occitanie.
Comment s'approprier ce patrimoine ?
Il s'agit de mettre en place un événement festif, destiné à convaincre la population que
la garrigue est fragile, qu'elle n'est pas un simple terrain de jeu, mais qu'elle est aussi
génératrice de richesses.
Par un travail de fond mené avec les écoles, le club des aînés, les chasseurs, des
botanistes et, d'une manière générale, toutes les personnes concernées par cet
écosystème, nous pourrions imaginer plusieurs actions, conduisant à mieux faire
connaître la faune et la flore des garrigues, les constructions en pierre sèche, l'olivier :
- Rallye vert, quizz portant sur les végétaux à usage culinaire ou médicinal. .
- Galerie de portrait des hôtes de la garrigue.
- Visites guidées dans les sites restaurés.
- Démonstration et initiation à la construction des murets en pierre sèche,
taille de la pierre .... .
- L'olivier ( la star régionale), et ses cousins de par le monde.
- L'artisanat d'art et les produits régionaux tirés de l'oléiculture.
- L'art culinaire régional.
Cette manifestation est à considérer comme le relais, au plan local, d'actions nationales
(les journées du patrimoine et de l'environnement, par exemple) ou d'actions régionales
qui ont un retentissement national, comme (Les rencontres méditerranéennes de
l'olivier).
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Conquérir les publics.
Attirer de nouveaux publics n'est pas chose aisée. L'initiative de l'équipe de "Théâtres
de Nîmes" est conséquente puisque à ce jour, elle comptabilise 16 000 abonnés. La
qualité de la programmation, son éclectisme mais aussi les différents modes de
promotion imaginés, comme les présentations de saisons à domicile, témoignent du désir
d'aller à la rencontre des publics.
Notre démarche est similaire. Nous devons nous interroger sur la méthode à suivre pour
capitaliser l'expérience et le travail de cette équipe, afin de multiplier les horizons.
Nous devons également établir des passerelles entre les quartiers et l'Ecusson, et donc
encourager et inventer des actions qui rejaillissent sur les quartiers. La "Pégoulade", le
"Palio" sont d'excellents relais. "Théâtres de Nîmes" peut aussi jouer un rôle important
dans ce dispositif en étant, par exemple, co-producteur de spectacles; il permettrait à
des "productions de quartier" d’être reconnues en jouant sur les planches du théâtre.
Les associations sont friandes de manifestations qui valorisent leurs activités. Elles
jouent un rôle considérable qui contribue à la vie des quartiers. La recherche de
nouveaux adhérents est nécessaire à leur développement. On connaît la susceptibilité
de ce milieu : les querelles de chapelles sont légions.
Comment transformer la concurrence en émulation ?
Le forum des associations est un rendez-vous annuel connu de tous. C'est un moment
privilégié pour impliquer les associations dans un challenge : mettre en scène ce
qu'elles proposent. Si le stand permet la diffusion de documents et favorise les
discussions, il est plus divertissant de voir, par exemple, une démonstration d'escrime,
au cours de laquelle s'affrontent de jeunes virtuoses du fleuret, plutôt que de parcourir
la brochure du club. Il en va de même pour le soutien scolaire. Pourquoi ne pas profiter
de cette journée pour imaginer un concours d'orthographe ou de mathématiques géant ?
Le centre ville offre toutes les possibilités propres à ce type de manifestations, places
aménagées en gymnase, terrasses de café transformées en écoles de plein air, ... .
Passerelles, transversalité, interactivité, autant de termes qui traduisent l'envie de
communiquer, de se rencontrer pour mieux se connaître.
Conquérir le cœur des nîmois, en les associant dans des projets qui les valorisent, tel
est l'objectif à atteindre. Cela découlera de :
- La volonté d'engager un travail de qualité à long terme, sur le terrain.
- Le soutien actif des services municipaux
- La sensibilisation d'autres partenaires, institutionnels et privés.
- L'injection de moyens financiers en adéquation avec les objectifs à
atteindre.
Comme les repas de quartier rencontrent un vif succès, il est inutile de préciser que ce
moment convivial, indissociable de la fête, est une constante à développer.
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Personnes rencontrées
Mademoiselle Karima Tébaï, conseillère municipale déléguée à l'intégration.
Monsieur Eric Estournet, chargé de mission vie des quartiers.
Madame Caroline Evesque, chargé de la mémoire.
Mademoiselle Nely Gornes, Secrétariat de Monsieur Tibérino. Maire adjoint
de Saint Césaire
Monsieur Éric Portales, Président du club taurin "Lou Ferri"
Monsieur Gérard Elie, Président du comité de quartier
Monsieur Elhambali, coordinateur du Festivaldegour. Centre culturel et social
de Valdegour.
Réunion de concertation au CAM Pissevin en présence de :
Madame Colette Billioud, directrice du CAM Pissevin.
Monsieur Amar Kadre Elbas, chargé de mission au CAM Pissevin.
Monsieur Laoumi Genkheda, CAM Pissevin.
Monsieur Jacques Galary, CAM Pissevin.
Monsieur Nouredine El Gharbi, président de l'association Soleil
Levant.
Monsieur Bouyanfif Hicham, ASCI.
Monsieur Raouf Azzouz, Mille couleurs.
Madame Patricia Combaluzier, APMCJ.
Monsieur Viala, vice-président, Comité de quartier du Chemin bas d'Avignon.
Madame Espagnol, chargée de développement au Comité de quartier du
Chemin bas d'Avignon.
Madame Essassi, directrice de la maison de quartier André Malraux, quartier
Chemin Bas d'Avignon
Madame Jaoul, présidente du Comité de quartier de Courbessac.
Monsieur Fraysse, président de l'association le Ménhir.
Monsieur Baille, président de l'association ACCION.
Monsieur Charaix, association le MENHIR et ACCION.
Monsieur Bricard, président du Comité de quartier Mas de Mingue.
Madame Muriel Plantevin, secrétaire administrative au Comité de quartier
Nord Gambetta.
Madame Alexia Eloy, chargée de la communication et de la programmation
au Théâtre le Périscope, quartier Nord Gambetta
Les éléments de cette enquête réalisée, en toute confidentialité, par Christian Conil pour
Monsieur Henry Douais, Maire adjoint délégué aux festivités, aux quartiers et à la vie
associative, ne pourront être utilisés sans l'accord préalable de l'auteur.
22 Novembre 2001.
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