Le tour du pays de VERNOUX-EN-VIVARAIS - amis de St
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Le tour du pays de VERNOUX-EN-VIVARAIS - amis de St
Le tour du pays de VERNOUX-EN-VIVARAIS Du 16 au 20 mars 2009, ils étaient 18 pèlerins et pèlerines, venus de l’Ardèche, de la Drôme, de l’Isère et du Rhône pour parcourir la centaine de kilomètres que compte ce tour de Vernoux-en-Vivarais. Cette randonnée, organisée de main de maître par les adhérents de l’Ardèche, croise plusieurs fois le Chemin menant de Saint-Péray vers Le Puy. Voici le récit de ces cinq étapes relatées par des volontaires désignés. 1er Jour : St-Barthélémy-Grozon – Le Grand Reboul L’étape vue par Monique : Ce lundi matin, 16 Mars, au village de Saint Barthélémy-Grozon, nous nous retrouvons encore une fois avec plaisir, les anciens et les nouveaux : Christine, Annette, Daniel. Michel se propose aimablement, avec son véhicule, d'être le "transbagage" de cette randonnée. Est-ce le poids du sac, ou le poids des ans, nous acceptons volontiers de laisser dans le coffre une partie de nos affaires. 9h 30, nous partons d'un pas alerte, avec un sac léger, sous le soleil et sous la direction de Bernard, pour un périple de 5 jours, autour du pays de Vernoux. Nous marchons à travers chemin, des paysages magnifiques d'Ardèche, au milieu des forêts de châtaigniers. En toile de fond, nous avons le mont Mézenc et le mont Gerbier de Jonc enneigés. Le profil du terrain est très accidenté, le GR de pays se perd dans une exploitation forestière. Nous avançons péniblement au milieu des ronces et des branches enchevêtrées, sur un terrain en très forte pente, en recherchant le meilleur tracé. Les glissades sont au programme de cette descente. Nous finissons par retrouver la route, que l'on atteint par une dernière glissade sur les fesses. Pour nous remettre de ses émotions, nous attaquons l'ascension du col de Montreynaud (760m). Nous retrouvons les monts Gerbier de Jonc et le Mézenc au lointain. Le clocher de Vernoux joue à cache-cache aux grés des collines. Une aire dégagée dans la forêt, avec des troncs d'arbres couchés servant de siège, est la bienvenue pour le pique nique. La randonnée se poursuit en passant par "La Croix du Loup", où d'après la légende, un homme aurait été épargné par la "bête". La « croix du loup ». Qui est le loup ? Traversée de Saint Jean Chambre et arrivée enfin au gîte, la maison forte du Grand Reboul, accueilli devant le porche par la maitresse des lieux. Et comme tout bon pèlerin, à l'arrivée de l'étape, de suite une douche et repos dans la salle commune, devant la cheminée monumentale qui nous a bien enfumés. Mais un bon repas, dans la bonne humeur, nous faisait oublier la fatigue. Monique 2ème jour : Le Grand Reboul – Chalencon L’étape vue par Marlène : La photo devant le Grand Reboul est dans la boîte, le groupe démarre presque en rang d’écoliers puis s’étire au fil du chemin, guidé par Claude, sous un soleil printanier. Notre chemin traverse des bois de châtaigniers, de sapins, sur les bas-côtés les violettes percent le tapis de feuilles. Nous longeons de temps à autre une plantation de mûriers et de framboisiers. Je suis près de Luisa qui me montre, au creux d’un arbre, une plante connue dont j’ignorais le nom poétique « le nombril de Vénus ». Près d’un vallon dominé par la maison forte de Fontréal, Bernard nous relate un fait historique avec la pendaison de prisonniers camisards. D’autres récits seront évoqués au cours de la semaine, puisque la Haute Ardèche a été le triste témoin de sanglants affrontements pendant les guerres de religions. Il y avait aussi de la coquille sur ce chemin Après la beauté du paysage et le rappel historique, nous atteignons une ferme, disons plutôt un musée des horreurs où des engins momifiés par la rouille gisent çà et là, parmi des tas de détritus et objets de toutes sortes. Le maître des lieux, à l’image de sa « ferme », nous éconduit sans amabilité mais poliment, notre chemin ne passe pas dans son domaine ! Nous sommes dans une propriété privée. Effectivement, nous retrouvons notre fléchage quelques mètres plus loin. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises car un troupeau de chèvres et de boucs intègre notre groupe. Nous trouve-t-il sympathiques, ou veut-il simplement nous narguer en sautant et en gambadant sur le chemin abrupt et pierreux que nous descendons avec difficulté. Leur petite récréation se termine avec l’intervention d’une habitante d’un hameau, plus d’une demi-heure après. Après « la descente infernale », il est 13 h et il n’est plus question de rejoindre Michel pour le pique-nique. Nous nous arrêtons donc. Indisciplinée, mon casse-croûte est resté dans la voiture, mais la solidarité est présente. Après le repos, nous prenons la direction du Pont de Chervil, mais où est donc passé le chemin ? Thérèse pense l’avoir trouvé, Bernard aussi, mais il est différent. Finalement, après la traversée d’un petit pont, le chemin est là. Nous le suivons, certains d’entre nous le comparent à la via ferrata. Encore quelques centaines de mètres et nous surplombons l’Eyrieux. Nous sommes subjugués par ce merveilleux paysage. Nous longeons l’Eyrieux jusqu’au pont de Chervil mais, à l’ancienne gare de Chervil, s’arrête pour moi la randonnée du jour. « Chalencon, Chalencon, 3 minutes d’arrêt » Michel prend le relais pour rejoindre Chalencon par l’ancienne voie romaine et je rentre en voiture avec Jean-Marie. Nous nous retrouvons le soir autour d’un bon plat de spaghettis préparé par Luisa, accompagné de rires et de blagues. Et… la journée n’est pas finie pour tout le monde, les hommes sont volontaires pour la vaisselle. La preuve par l’image Et pour certains courageux, Bernard propose une visite de ce beau village médiéval Chalencon. Marlène 3ème jour : Chalencon - Vernoux L’étape vue par Daniel Chargé de relater par ces quelques lignes cette journée du mercredi au départ de Chalencon pour rejoindre Vernoux, j’en profite pour remercier chacun des randonneurs confirmés qui ont fait preuve à mon égard de patience et de pédagogie. Participant pour la première fois à une randonnée, mes doutes quant à mes capacités physiques commencent à disparaître d’autant que l’intégration dans ce groupe de marcheurs aguerris se passe au mieux. Si je dois retenir quelque chose de cette journée mais aussi de cette semaine, c’est la qualité de l’ambiance, la chaleur humaine que j’ai pu ressentir et surtout la disponibilité en matière d’écoute de chaque participant. Sous un magnifique soleil, la journée s’est déroulée tranquillement avec en toile de fond les Monts du Mézenc et le Gerbier des Joncs, tandis que très vite la flèche de l’église de Vernoux s’est détachée dans un paysage dont la douceur et la lumière faisaient le bonheur des amateurs de belles images. Au détour de chaque vallon, des terrasses pour certaines réhabilitées ajoutaient à ce décor dont on retient la douceur et la sérénité. Nous avons pu découvrir la maison forte de Collans, splendide bâtisse restaurée, mais la rencontre fortuite avec d’autres ruines diluant patiemment leur passé n’en était pas moins émouvante et évocatrice de cette région riche en événements historico-religieux et marquée par des luttes fratricides. La maison forte de Collans 4ème jour : Vernoux – La Croix St-André L’étape vue par Bruno Après une nuit reposante dans les chalets du lac des Ramiers, à neuf heures pétantes, nous sommes prêts au départ. Le fond de l’air est frais, le temps splendide et le soleil toujours présent. Bernard, l’organisateur de cette sortie printanière, avait demandé le beau temps, cette fois il a trouvé le bon fournisseur ! Nous avons rendez-vous au col de la Mure vers midi avec Michel, notre logisticien. En ce jour de grève nationale, Bernard a fait fort ; il a réquisitionné 66,66 % des « syndicalistes » du Groupe pour assurer le guidage à partir de la carte et la rédaction du compte rendu de la journée ! Comme de bien entendu, nous sommes en Ardèche, nous démarrons par une côte ! Chemin faisant, nous arrivons aux ruines du château de La Tourette situé sur la commune de Saint-Julien-le-Roux d’où il surplombe la Dunière. Ce château marquait autrefois l'entrée des états du Languedoc et fut une véritable machine de guerre. De nombreuses meurtrières, canonnières, une base de tourelle, témoignent encore de l’envergure de cette seigneurie. Propriété de la famille de la Tourette au 13ème siècle, le château est passé entre plusieurs mains. Les gens du pays, les ouvrages locaux pourront alors vous conter l’histoire de l’un des seigneurs de cette famille, baron de Chalencon qui en 1671 avait transformé ce lieu en prison lors des luttes entre catholiques et protestants. Le château resté intact jusqu’à la révolution s’est dégradé jusqu’à devenir une carrière de pierre. La famille de la Tourette a racheté son antique patrimoine et veille à lui rendre vie. Les ruines, malgré leur état, sont impressionnantes. Nous les verrons pendant une bonne partie de la journée. Les ruines du Château de La TOURETTE A partir de cet endroit, nous descendons un sentier escarpé et caillouteux qui demande toute notre attention. Après un dénivelé d’environ trois cents mètres, nous arrivons au lieu où Eve et Monique ont rendez-vous (l’Eve est un petit cours d’eau où l’on doit trouver de belles truites). En arrivant à l’Eve, nous constatons que la passerelle portée sur la carte a disparu, vraisemblablement emportée par une crue récente. Que faire ? L’eau n’est pas très profonde. Deux passages sont possibles. Un arbre mort est suspendu en travers du ruisseau et peut servir de garde fou ; mais à cet endroit, le courant parait relativement violent. Cela n’arrête pas certains téméraires qui traversent sans encombre. L’autre passage le long de roches immergées est préféré par la majorité, l’eau y est moins profonde et le courant plus faible. Tout se passe bien lorsqu’arrive le tour de Monique. Elle est l’avant dernière du Groupe et jusque là on pouvait espérer un sans faute. Malheur, mettre Eve et Monique en présence, c’est une lutte inégale ; Eve est la plus forte. Aussi, Monique suivant les conseils de Rika Zaraï prend un bain de siège. Heureusement, plus de peur, surtout pour Monique, que de mal. La solidarité joue, Monique peut enfiler des vêtements secs. Ce lieu devenu célèbre portera désormais le nom de « bain de Monique » ! Le bain de Monique Ce n’est pas tout, après cet intermède, il nous faut remonter et là, ce sont environ cinq cent mètres de dénivelé qui nous attendent … Finalement, nous arrivons à notre rendez-vous au col de la Mure (765 mètres) avec quelque retard. Nous y retrouvons Michel notre logisticien ainsi qu’Henri et Thérèse, chez qui nous allons faire étape ce soir. A part ce matin, Thérèse aura marché tous les jours et le travail que nous lui donnons ainsi qu’à Henri mérite un coup de chapeau et un grand merci. Après un casse-croûte réparateur, nous reprenons le chemin. Assez rapidement, nous arrivons à proximité du hameau de l’Herbasse. Notre groupe se scinde en deux, les plus courageux suivent Thérèse, les autres, fatigués ou éclopés filent directement à La Croix Saint André où Henri assure l’accueil. Nous abandonnons sac et chaussures dans un garage pour nous réfugier dans un salon où il fait bon ; la cheminée ronronne, nous nous installons sur les canapés et fauteuils, c’est Byzance. A l’arrivée de Thérèse et des courageux, nous prenons possession de chambres coquettes et confortables. Le temps passe et nous arrivons au dîner ; Thérèse et Henri ont mis les petits plats dans les grands. Après un délicieux vin de noix réalisé par Thérèse en apéritif, nous attaquons une délicieuse soupe ardéchoise aux châtaignes, suivie d’une bombine à faire damner un saint. Vient ensuite le plateau de fromage et la pâtisserie maison. Tout cela arrosé d’un « petit » vin ardéchois… Nous avons dépensé pas mal de calories, aujourd’hui ; et comme les autres soirs, nous les rattrapons, voire au-delà. Assez rapidement, le marchand de sable passe parmi nous et nous invite à regagner nos chambres pour une nuit réparatrice. A demain pour notre 5ème et dernière journée de cette sortie printanière 2009… Pour les gourmands, voici la recette de la soupe ardèchoise, puis celle de la bombine ; ces recettes nous sont offertes par Thérèse. Velouté ardèchois au potiron : Un peu de potiron, un oignon, une gousse d’ail. Mixer. Ajouter des lardons, des châtaignes, un peu de crème fraîche et c’est prêt à déguster. Bombine à ma façon : Dorer des oignons dans de la graisse de canard ; mettre quelques carottes ; ajouter des champignons et enfin mettre les pommes de terre. Ne pas oublier de rajouter du laurier, thym, sel et poivre. Faire mijoter pendant plus d'heure. Bruno 5ème Jour : La Croix St-André - St-Barthélémy-Grozon L’étape vue par le Grand Claude Après une bonne nuit de repos chez Thérèse, nous voici prêts à aborder le dernier jour de notre périple ardèchois. Mais la température s’est nettement rafraîchie. Henri, notre hôte, nous annonce que le thermomètre affiche 1°. Pourtant des téméraires sont encore en short. Nous partons aujourd’hui en direction de Boffres ; le guide-chef, c’est Thérèse qui connaît parfaitement le pays. A l’arrière, avec des ampoules suffisamment en nombre pour éclairer tout Valence, une vaillante marcheuse garde un sourire à éclairer Rhône-Alpes. Elle ne créera aucun souci pour notre petite troupe. Donc, direction notre premier village, mais avant de l’atteindre, il faudra monter, monter avant de descendre jusqu’à la rivière pour bien sûr remonter rudement par la route tout d’abord et par les escaliers pour atteindre Boffres et son église Exaltation de la Sainte Croix dont on peut encore admirer les blocs de granit rose, vestiges de la chapelle du Château du 13ème ; le dernier propriétaire de ce château fut Henri Eugène Philippe d’Orléans, duc d’Aumale, 4ème fils du roi Louis Philippe, connu pour sa prise de la smala d’Abd el-Kader en 1843 « en couleurs selon Pierre DAC ». Sous cette placette boffraine ou balfredienne (de balfredo signifiant escarpement rocheux froid d’où Boffres tire son nom), sont disposées les maisons du vieux village desservies par ruelles et calades. Le vent aidant, le chapeau du Claude à sa Monique décide d’aller vérifier l’état des toitures avoisinantes. Tel un hussard sur les toits, le Claude a vite fait de récupérer l’aventurier et de le visser au bon endroit : sur sa tête. Puis, nous nous acheminons vers le Château des Faugs, construit en 1886 par le célèbre compositeur de «La symphonie cévenole » Vincent d’Indy. Ce château est la propriété de quatre personnes dont un certain Smet !!! Arrivés au hameau de Maga, Thérèse fait la causette avec une habitante pendant que nous admirons ce qui reste d’un ancien four à pain ; plus loin, un lieu-dit « Le Temple » fait allusion aux Templiers de Grozon. Vestiges d’un four à pain au lieu-dit Maga Les murs d’une colonie de vacances nous feront un excellent abri pour le repas de midi que nous serons contents de quitter pour nous réchauffer en marchant. Bientôt, les tours crénelées du château de Soubeyran annoncent la proximité de l’arrivée. Le château de Soubeyran Avant de nous engouffrer dans nos voitures, le délégué nous invite au pot de l’amitié pour clôturer ces cinq belles journées. Claude (le grand) Epilogue Le beau avait été commandé, nous avons été livrés. Le délégué nous avait demandé d’amener notre bonne humeur et notre joie, nous n’en avons pas manqué. Vivement que l’on recommence.