Louis ROUANET - Sciences Po Service Carrières
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Louis ROUANET - Sciences Po Service Carrières
Louis Rouanet Campus : Paris Année universitaire : 2014/2015 Rapport de Stage de 3ème Année : Research Fellow au Ludwig von Mises Institute Etats Unis, Auburn, Alabama Type d’organisme d’accueil : Think Tank 1 SOMMAIRE I/ Mon projet de troisième année et sa réalisation………………....………………p.3 A/ Pourquoi choisir un Think Tank ?............................................................p.3 B/ Réalisation du projet………………………..…………………………….p.3 II/ Présentation du Ludwig von Mises Institute……………………………..……..p.5 A/ Qui est Ludwig von Mises ?........................................................................p.5 B/ L’importance des auteurs libéraux français pour l’école autrichienne économie et le Ludwig von Mises Institute…………………….....….p.6 III/ Mon travail, mes projets et mes résultats à l’Institut…………………….…....p.7 A/ Travail et cadre de travail.…………………………………….………….p.7 B/ Projets dans le cadre du stage……………………………………………p.12 a/ Michel Chevalier’s Forgotten Case Against the Patent System...p.12 b/ Le Censeur Européen…………..…………………………………p.13 c/ Articles divers…………………………………..………………….p.14 d/ Rothbard Graduate Seminar……..………………………………p.14 C/ Résultats.......................................................................................................p.15 D/ Connaissances assimilées……………………………………………........p.18 IV/ Vie en dehors du stage…………………………………………………………...p.19 A/ Mon implication dans Young Americans for Liberty………..….……….p.19 B/ L’International Students for Liberty Conference 2015………………..…p.20 C/ Sailing Club…………………………………………………………….....p.20 D/ Différences culturelles……………………………………………………p.20 V/ Bilan……………………………………………………………………………….p.21 CONCLUSION………………………………………………………………………p.21 2 Je suis resté 7 mois au Ludwig Mises institut où j'ai pu rencontrer de brillantes personnalités et m'enrichir avec la lecture de très nombreuses œuvres d'économistes autrichiens. Ce stage fut l’occasion pour moi d’améliorer ma compréhension de la science économique mais aussi mon savoir sur bien d’autres sujets. J’ai eu aussi l’occasion d’améliorer mon niveau en Anglais. Ce stage à Auburn, en Alabama fut en parfait accord avec mes attentes et j’ai apprécié chaque moment de celui-ci. I/ Mon projet de troisième année et sa réalisation A/ Pourquoi choisir un Think Tank ? Il est important, pour comprendre les raisons de mon choix de stage, d’expliquer rapidement mes centres d’intérêts. Ma passion pour les sciences sociales et politiques est très ancienne mais la formation de mes orientations intellectuelles actuelles est bien plus récente. Après mes années au lycée, je me suis peu à peu laissé séduire par les idées libérales, d’abord celles l’école monétariste, puis par la suite celles de ce qui est appelé communément l’école autrichienne d’économie. A Sciences Po, je me suis senti sans soutien de mes camarades et professeurs (mis à part quelques rares exceptions) et absolument à l’écart des opinions et idées les plus influentes. Je me suis engagé depuis maintenant près de trois ans dans des associations parmi lesquelles Students for LibertyParis et L Think Libéral Sciences Po. Je souhaitais approfondir encore plus mes connaissances et malgré mes nombreuses lectures, je me trouvais face à une limite : je n’avais personne à qui poser des questions en cas d’hésitation. Il met donc venu l’idée de faire un stage dans un think tank libéral en 3ème année. Le service d'orientation des stages a porté une réserve quand à mon choix de stage. Celui-ci semblait être trop spécifique et il me demandait d'élargir mes choix. J’étais cependant déterminé à faire mon stage dans think tank libéral et j’ai cherché un think tank qui pourrait m’accueillir. Après étude de ma proposition, Sciences Po Avenir a finalement validé mon stage et m'a félicité et soutenu dans mon projet, ce dont je suis reconnaissant. 3 B/ Réalisation du projet Ainsi, cherchant à améliorer mon niveau d’anglais, j’ai pris la décision de faire un stage dans un think-tank libéral dans un pays anglophone. J’ai postulé au Cato Institute et à la Foundation of Economic Education qui m'ont tous deux refusé. Le Charles Koch Institute m’acceptait en stage pour l’automne pendant 4 mois. Le Ludwig von Mises Institute m’acceptait également malgré que je ne sois pas encore diplomé d’un master, grâce au soutien de Dr. Guido Hülsmann, professeur d’économie à Angers, qui a écrit une lettre de recommandation. Pour augmenter les chances d’être sélectionné, j’avais écrit un article pour le Mises Institute nommé « The Big Bad Market, A French Psychosis ? » qui fut publié le 25 Avril 2014 sur Mises Daily.1 Dans cet article, j’explique tout d’abord que la France a, contrairement à ce qu’on peut penser, une longue tradition libérale, notamment grâce à Sciences Po. Je montre ensuite qu’il n’y a pas eu d’austérité et qu’il y a eu une dégradation de la « liberté économique » en France. Cet article fut traduit en espagnol2 et je l’ai traduit en français.3 Au départ, le Mises Institute me proposait seulement 3 mois de stage en tant que summer fellow de début Mai à début Aout. Malheureusement, il est impossible de faire deux stages avec un visa J-1 et je devais donc choisir entre mon stage au Mises Institute et mon stage au Charles Koch Institute. Je devais aussi chercher un autre stage. J’avais une préférence pour le stage au Mises Institute mais je devais choisir entre les deux think tanks en fonction des dates qui me seraient offertes pour l’autre stage que je devais trouver. J’avais trouvé, en Août 2014, un stage de 4 mois de Novembre à Février à Merck group à Genève en Suisse. J’ai donc décliné l’offre de stage du Charles Koch Institute et confirmé définitivement ma participation au Summer Fellowship Program du Mises Institute. Pat Barnett, la Vice-présidente du Mises Institute m’a alors répondu en me proposant un stage étendu de 7 mois de début Janvier à début Août. Dr. Joseph Salerno pensait que prolonger la durée de mon stage serait hautement bénéfique et me permettrait de mener mes recherches dans de meilleures conditions. Son jugement s’est avéré juste. Aussi je serais payé 150$/semaine et logé si j’acceptais ce stage de 7 mois. Cette 1 https://mises.org/library/big-bad-market-french-psychosis 2 http://www.miseshispano.org/2014/05/el-mercado-grande-y-malo-%C2%BFuna-psicosis-francesa/ 3 http://www.institutcoppet.org/2014/05/08/le-grand-mechant-marche-une-psychose-francaise-par-louis- rouanet et publié aussi sur Contrepoints : https://www.contrepoints.org/2014/05/09/165550-le-grandmechant-marche-une-psychose-francaise 4 proposition m’a donc forcé à reconsidérer l’offre de Merck group et j'ai finalement décliné leur offre et accepté l'offre du Mises Institute II/ Présentation du Ludwig von Mises Institute A/ Qui est Ludwig von Mises ? Ludwig von Mises (1881-1973) est un économiste autrichien qui s’inscrit dans la tradition commencée par Carl Menger et continuée par Eugen von Böhm Bawerk. Son histoire est celle de la lutte en faveur du libéralisme classique et son œuvre aujourd’hui continue d’inspirer de nombreux économistes partout dans le monde et particulièrement aux Etats-Unis, en Espagne et désormais en Chine. Pendant l’été 1940, les nazis envahissant la France, Ludwig von Mises dût fuir Genève où il était réfugié avec un groupe de juifs. Deux ans plus tôt, les nazis avaient saccagés son appartement à Vienne, confisqué ses notes et gelé ses actifs. Certains l’appelait « le dernier chevalier du libéralisme ».4 Cet homme avait sauvé l’Autriche de l’hyperinflation, il avait formé une génération d’intellectuels parmi lesquels F.A. Hayek, Fritz Machlup, Gottfried Haberler… Mais quand il arriva aux Etats-Unis, Ludwig von Mises était seul et considéré comme anachronique dans une période où le planisme et le keynésianisme étaient à la mode. Ce fut grâce à l’aide d’un petit groupe de libéraux parmi lesquels Henry Hazlitt et Leonard Read que Mises put continuer d’écrire et de défendre ses idées. Il fonda un séminaire privé à New York qui eut une influence remarquable sur le mouvement libéral libertarien aux Etats-Unis. Parmi ceux qui y participèrent, on y retrouve Israël Kirzner, Murray Rothbard, Leonardo Liggio, Ralph Raïco… L’histoire de Ludwig von Mises est un modèle d’honnêteté intellectuel. Plusieurs fois, on lui demanda de modérer ses opinions en échange de faveurs et de titres, à chaque fois il refusa. Ce fut le prix de sa marginalisation mais il eut pour avantage de maintenir une cohérence de son œuvre et de fonder une tradition misessienne en économie qui est aujourd’hui représentée en France par Pascal Salin et Guido Hülsmann. Son magnus 4 Voir l’excellente biographie de Mises écrire par Guido Hülsmann : Jörg Guido Hülsmann, « Mises, The Last Knight of Liberalism », Ludwig von Mises Institute, Alabama, 2007 5 opus, L’Action Humaine, publié en 1949 par Yale University Press, est toujours étudié et reste une référence incontournable pour les partisans de l’école autrichienne d’économie. Etre au Mises Institute fut une expérience exceptionnelle car beaucoup d’effets personnels de Mises y sont gardés. De plus, Dr. David Gordon connaît absolument toutes les anecdotes concernant le mouvement libéral aux Etats Unis. Dr. Joseph Salerno, qui fut un ami de l’économiste défunt Murray Rothbard (le plus éminent élève de Mises dans son séminaire de New York), nous a aussi raconté de nombreuses anecdotes sur la vie personnelle et intellectuelle de Mises. Si je devais en retenir une, ce serait la suivante. Murray Rothbard, pendant le séminaire à New York, demanda à Mises comment il dessinerait la structure de production. Mises prit un papier et un crayon et dessina un rectangle. Murray Rothbard, intimidé par Ludwig von Mises, n’osa pas lui demander ce que ça signifiait ! Ces anecdotes sont en parti ce qui a rendu mon stage de troisième année unique. J’ai pu apprécier l’école autrichienne d’économie de plus près, comprendre dans quel contexte tel ou tel texte a été écrit. J’ai aussi réalisé à quel point l’économie autrichienne a été façonnée par quelques amis, se réunissant pour parler et débattre de divers sujets. Les fondements de l’école misessienne d’économie sont une œuvre collective ou Ludwig von Mises n’était que « le premier entre égaux ».5 Ce modèle de séminaire et de discussion reste encore aujourd’hui l’outil préféré parmi les partisans de l’école autrichienne d’économie. Comme aimait le dire Murray Rothbard, « Les marxistes parlent 20% du temps à propos de doctrine, et 80% à propos de leur stratégie pour prendre le pouvoir. Les libéraux font exactement l’inverse. » B/ L’importance des auteurs libéraux français pour l’école autrichienne économie et le Ludwig von Mises Institute L’école française d’économie politique qui a dominé au XIXème siècle est très proche de l’école autrichienne d’économie à bien des égards. Si les économistes français du XIXème siècle, à l’instar de Charles Dunoyer et de Charles Comte affirmaient souvent être positivistes, leur étude de l’économie était en fait déductive et s’appuyait sur l’étude systématique de l’action humaine. Frédéric Bastiat par exemple, eut très certainement une 5 Ibid. p.462 6 influence importante sur les pères de l’école autrichienne.6 Carl Menger dans ses Principles Of Economics cite de très nombreux travaux d’économistes français. Eugen von Böhm Bawerk dans sa Théorie Positive du Capital cite aussi un nombre important d’économistes français dont Courcelle Seneuil. L’influence des économistes français sur les économistes autrichiens est désormais largement reconnue.7 Mon travail a principalement porté sur ce sujet. III/ Mon travail, mes projets et mes résultats à l’Institut A/ Travail et cadre de travail Le cadre de travail au Mises Institute est très agréable. L’institut est un magnifique bâtiment en brique. Il s’y trouve deux bibliothèques et plus de 70 000 livres, deux salles de conférences, un amphithéâtre extérieur, une librairie et une aile de recherche où se trouvent les bureaux des Resident Fellows et des Research Fellows. Jusqu’en mai, j’avais un bureau pour moi tout seul puis ensuite j’ai dû le partager avec un autre Research Fellow. Je commençais à travailler à 7h30 jusqu’à 17h-18h. Je prenais le temps que je souhaitais pour manger. Généralement je mangeais avec Dr. Joe Salerno où les autres Research Fellows. Les relations professionnelles étaient basées sur la confiance. Etant donné que j’aime faire mes recherches, je suis très assidu et je n’avais aucun problème avec mes superviseurs qui me donnaient beaucoup de liberté. Le Mises Institute a les conditions optimales pour travailler : Premièrement mon logement était juste à côté de mon lieu de travail. Il me fallait le matin une minute à pied pour être sur mon lieu de travail. Le logement était fourni par le Mises Institute. 6 7 https://mises.org/blog/bastiat-austrian-economist-more-evidence-hk-asser Voir : Raico, Ralph (2012): Classical Liberalism and the Austrian School, Ludwig von Mises Institute, Auburn, Alabama. ; Rothbard, Murray (1995): An Austrian Perspective on the History of Economic Thought, volume II: Classical Economics, Ludwig von Mises Institute, Auburn, Alabama. ; Salerno, Joseph (2001): The Neglect of Bastiat’s School by English-Speaking Economists: A Puzzle Resolved, Journal des Economistes et des Etudes Humaines, Volume 11 Number 2. ; Thornton, Mark (2001): Frédéric Bastiat as an Austrian Economist, Journal des Economistes et des Etudes Humaines, Volume 11 Number 2. 7 Deuxièmement, les employés du Mises Institute étaient là pour m’aider dans mes recherches quand je le demandais. Mes discussions avec Dr. Joseph Salerno étaient très productives et me permirent de clarifier de nombreux points. Dr. Salerno est surement l’économiste le plus pointu sur le débat concernant le calcul économique en économie socialiste. Il fut celui qui expliqua et fit remarquer la différence entre F.A. Hayek et Ludwig von Mises sur le sujet.8 Mes discussions avec Dr. Mark Thornton furent aussi très intéressantes. Dr. Thornton est un expert de Richard Cantillon et de la prohibition des drogues.9 La libraire, Barbara Pickard, me fut aussi d’une aide précieuse en ce qui concerne la recherche de livres et d’articles. Enfin, Floy Lilley fut surement la personne qui m’apporta l’aide la plus précieuse. Non seulement Floy relut et corrigea tous mes article sans exception mais elle n’hésita pas à me dire quand mes productions n’étaient pas bonnes. En dehors du Mises Institute, n’ayant pas de voiture, Floy me conduisait si j’avais besoin de faire des courses. Un autre grand avantage du Mises Institute était la diversité et la qualité des autres Research Fellows. Les stagiaires venaient de 7 pays différents : France, Brésil, Allemagne, Pologne, Etats-Unis, Chine et Espagne. Nos discussions et débats étaient intenses et très fréquents. Nous parlions non seulement de la situation de nos pays respectifs mais aussi d’épistémologie, de philosophie politique et de théorie économique. J’étais le plus jeune et en réalité le seul à ne pas encore avoir un master, ce qui n’était en rien un handicap. La diversité de nos cursus rendait nos discussions encore plus intéressantes. Je ne peux pas compter le nombre de fois où nous avons parlé 8 heures d’affilés sur des sujets tels l’éthique, la préférence temporelle, l’immigration, la déflation… Ces discussions ont rendu mon stage encore plus captivant. J’ai été impressionné de tant de diversité d’opinions au sein d’une même école de pensée. C’est bien la preuve que l’école autrichienne, bien loin d’être fermée au débat et à la contradiction, se construit au contraire sur des débats intenses qui permettent de solidifier ses fondations. Il est utile ici de passer en revu rapidement mes camarades de travail et leur sujet d’expertise. 8 Voir: Salerno, Joseph (1990): Mises as a Social Rationalist, The Review of Austrian Economics, Vol. 4, 1990, pp.26-54. 9 Voir: Thornton, Mark (1991): The Economics of Prohibition, University of Utah Press, 1991. 8 1) Lukascz Dominiak vient de Pologne et enseigne à l’Université Nicolas Copernic. Philosophe de formation, son sujet de recherche portait sur les relations entre la société libérale et le conservatisme. Mes discussions avec lui en épistémologie furent très productives. Il me permit de comprendre véritablement la distinction entre l’apriorisme kantien de Mises et l’apriorisme aristotélien de Rothbard. Nos discussions m'ont permis de comprendre précisément le sens de l’apriorisme synthétique. Nous avons, par contre, de nombreux sujets sur lesquels nous avons des désaccords fondamentaux. Nous étions notamment opposés sur le sujet du droit naturel : je défendais l’utilitarisme de Ludwig von Mises10 et lui défendait l’éthique de l’argumentation telle qu’elle fut développée par Hans Hermann Hoppe. Nous étions également en désaccord sur le sujet de l’immigration. Malgré tout, nos conversations étaient toujours courtoises et tolérantes. De plus, sur certains sujet de désaccord, nous avons fini par tomber d’accord. 2) Daniel Fernandez Mendez est un doctorant à King Juan Carlos University à Madrid. Il enseigne au Guatemala. Nos débats furent aussi très enrichissants bien que nous sommes en désaccord sur certains points. En ce qui concerne le droit, la tradition et l’évolution des règles, Daniel a tendance à être un Hayekien.11 Pour m’a part, je défendais la position légèrement différente de Mises et de Bruno Leoni. Si nous ne croyons pas dans un droit naturel rationnellement défini, notre évolutionnisme est cependant légèrement différent. Hayek pense que les règles se sélectionnent de manière aveugle. Les individus ne savent pas quelles sont les « bonnes » et les « mauvaises » règles et agissent de manière aveugle en ce qui concerne les règles. Mises lui pense qu’il est possible, au moins a posteriori, de distinguer la bonne de la mauvaise règle. Cependant, je dois dire que nous avons trouvé avec Daniel un terrain d’accord presque parfait. Ceci est notamment le résultat de nos longs débats sur l’impossibilité du calcul économique rationnel dans une économie socialiste où Daniel a fini par me rejoindre dans l’idée que cette impossibilité est un problème de propriété et non pas un problème de savoir. Je défendais, comme Ludwig von Mises12 et Dr. Joseph Salerno, l’idée que même si les planificateurs d’une économie socialistes connaissaient toutes les préférences individuelles et tout le savoir technique, ils ne seraient pas possible pour eux d’opérer du calcul économique rationnel car ils 10 Voir: Mises, Ludwig von (1957): Theory and History, Yale University Press. 11 Voir: Hayek, Friedrich von (2007): Droit, Législation et Liberté, puf, Paris. 12 Voir : Mises, Ludwig von (1990): Economic Calculation in the Socialist Commonwealth, Ludwig von Mises Institute, Auburn, Alabama. ; Mises, Ludwig von (1949): Human Action, Ludwig von Mises Institute, Auburn, Alabama, Chapter XXVI. 9 n’auraient pas de prix de marché pour les facteurs de production. Pour résumer, sans propriété privée, le planificateur tâtonne dans le vide et sera incapable d’établir des prix utiles : il est impossible d’imputer les échelles de valeur subjective des individus pour obtenir un prix utile pour les facteurs de production. L’approche que défendait Daniel au départ était celle de F.A. Hayek13 et de Lionel Robbins. Cette position affirme que le problème de calcul économique n’est pas un problème de propriété mais un problème de dispersed knowledge [savoir dispersé]. Hayek affirme que si le planificateur sait que toutes les préférences des consommateurs sont connues, il pourra calculer des prix utiles pour le calcul économique. Cependant, dit Hayek, une telle solution est très improbable dit Hayek parce que même dans le cas impossible dans lequel toutes les préférences des consommateurs sont connues, le calcul des prix prendrait tellement de temps que les planificateurs seraient toujours en retard et calculeraient toujours des prix du passé. L’argument d’Hayek est vrai si on assume qu’il est possible d’imputer les valuations des consommateurs aux facteurs de production. Il manque cependant l’argument principal de Mises qui est justement qu’il est impossible d’effectuer cette imputation : sans prix de marché pour les facteurs de production, le calcul économique rationnel est purement et simplement impossible. Daniel a d’ailleurs fini par rejoindre le camp Misesien. Cependant, je ne suis pas sûr qu’il soit complètement d’accord avec moi quand je lui dis que les idées d’Hayek sur le calcul économique ont servi de pilier à sa théorie du politique et que par conséquent, comme Hayek manque l’argument principal de Mises, des fissures apparaissent dans sa théorie politique. Daniel avait tendance à avoir des vus hétérodoxes dans le groupe, notamment sur les sujets monétaires. Il militait en particulier pour une réhabilitation de la doctrine des Real Bills de la Banking School alors que pratiquement tout le monde au Mises Institute se considère, à l’instar de Ludwig von Mises, comme des héritiers de la Currency School. De même, étrangement, Daniel pensait que dans un système monétaire libre, il n’y aura pas ou peu de déflation. Bien évidemment, j’étais absolument contre cette opinion infondée. L’or (qui a de grande chance d’être l’étalon monétaire dans une société libre), devient toujours plus dur à produire au fur et à mesure que la ressource s’épuise, ce qui entraine de pressions déflationnistes. Cependant Daniel n’avait rien contre la déflation due aux gains de productivité. Aussi ne s'opposait il pas à la déflation en temps de crise 13 Hayek, Friedrich von (Sep. 1945): The Use of Knowledge in the Society, The American Economic Review, Vol. 35, No. 4. pp. 519-530. 10 qui n’est qu’une conséquence de la restructuration de l’économie.14 Les apports et idées de Daniel ont permis de faire avancer énormément les débats. Ses arguments étaient toujours bien construits et les débats étaient sereins. 3) Karl-Friedrich Israel est un doctorant allemand étudiant sous l’égide de Guido Hülsmann à l’Université d’Angers. Sa thèse porte sur les coûts et bénéfices de l’existence des banques centrales. Il nous a présenté une étude tout à fait intéressante sur la relation entre l’inflation et le chômage dans le long terme. Il montre qu’il existe une relation positive, c’est-à-dire que l’inflation augmente le chômage à long terme. Mes discussions avec Karl portaient principalement sur les questions monétaires pour lesquelles nous étions complètement d’accord. 4) Demelza Hays est américaine mais a étudié à la Toulouse School of Economics. Son sujet de recherche au Mises Institute portait sur le Bitcoin et des crypto-monnaies. Comme je ne connaissais que superficiellement son sujet, notre échange sur les monnaies virtuelles furent fascinants. 5) Jonathan Newman est originaire d’Alabama et enseigne à Auburn University, située juste en face du Mises Institute. C’est le seul Research Fellow qui était là avant le mois de mai et pendant l’ensemble de la durée de mon stage. Ses sujets de recherches portent sur la théorie du fond de salaire (wage fund theory) et il étudie en détail l’économiste Taussig. Il est par ailleurs assez pointu sur les questions de préférence temporelle. C’est lui qui, avec un employé du Mises Institute, Dan Sanchez, m’ont définitivement convaincu en ce qui concerne l’utilitarisme Misesien. Les discussions avec Jonathan étaient donc très intéressantes et enrichissantes. Aussi je lui dois beaucoup pour la réalisation de mon paper sur Michel Chevalier car il m’a relu attentivement, a corrigé mes fautes et a fait plusieurs réflexions très pertinentes visant à améliorer mon article. 6) Tate Fegley partageait mon bureau. Il est étudiant en master venant du North Dakota. C’est quelqu’un de très calme, dont la réflexion est posée et recherchée. Son sujet portait sur une critique complète d’un livre écrit par le libéral de gauche Kevin Carson. Je ne connaissais absolument pas ce mouvement libéral dit « de gauche ». K. Carson renie les 14 Voir mon article en défense de la déflation : http://www.contrepoints.org/2015/04/02/203036-pourquoi- il-ne-faut-pas-avoir-peur-de-la-deflation ; voir aussi pour des défenses de la déflation : Philipp Bagus, « In defense of Deflation », 2015; Guido Hulsmann, « Deflation and Liberty », Ludwig von Mises Institute, 2008 ; Joseph Salerno, « An Austrian Taxonomy of Deflation – With Application to the U.S. », Quaterly Journal of Austrian Economics, 2003 ; George A. Selgin, « Less Than Zero : The Case for a Falling Price Level in a Growing Economy », Institute of Economic Affairs(I. E. A.), Londres 1997. 11 avantages de la division du travail et n’arrête pas de faire des jugements de valeur intempestifs sur la taille de la firme et son efficacité. 7) Mariana Abreu est une doctorante venant de Fluminense Federal University située à Rio de Janero, au Brésil. Elle est une ardente défenseur d’Hayek et est persuadée (à tort à mon avis) qu’il y a peu ou pas de différence entre Hayek et Mises. 8) Jingjing Wang est une doctorante venant de Chine. Son sujet de recherche au Mises Institute portait sur les connexions politiques, le favoritisme et leur influence sur la dispersion de la propriété au sein des entreprises en Chine. Ce stage a donc été très riche par les rencontres que j’ai faites et les discussions que j’ai eues. Pour finir, j’étais payé 600$ par mois, en plus d’être logé. B/ Projets dans le cadre du stage a/ Michel Chevalier’s Forgotten Case Against the Patent Sytem J’ai passé environ deux mois au Mises Institute à écrire un article qui sera publié sous peu dans Libertarian Papers à propos de Michel Chevalier et de son opposition aux brevets. J’ai présenté ce paper à la Austrian Economics Research Conference le 13 Avril 2015. J’ai reçu de bons retours et des encouragements, notamment de la part de Dr. Jeff Herbener. Cependant, mon travail a pris plus de temps que ce que j’avais prévu, notamment parce que les traductions du français du XIXème siècle à l’anglais furent difficiles et me prirent beaucoup de temps. Le but de mon papier est de redécouvrir la pensée de Michel Chevalier, de montrer ce que son analyse peut apporter aujourd’hui et de la comparer aux arguments de Stephan Kinsella, l’un des penseurs anti-brevet moderne. Ce dernier a notamment écrit un livre, Against Intellectual Property où certains arguments qu’il avance sont très proches des arguments de Michel Chevalier. Michel Chevalier (1806-1879) est l’un des plus brillants économistes de l’école française d’économie politique. Ce fut une personnalité riche et complète. SaintSimonien, dans sa jeunesse, ingénieur, économiste, professeur au Collège de France, politicien, les raisons d’apprécier Michel Chevalier sont nombreuses. Il fut l’architecte du Traité de libre-échange de 1860 entre l’Angleterre et la France, fut le seul sénateur à voter contre la guerre en 1870 et fut engagé dans de grands projets toute sa vie. Sur son lit de mort, il s’occupait encore d’un projet de tunnel sous la Manche. Une raison 12 d’apprécier Michel Chevalier reste cependant bien moins connue : son opposition au système des brevets d’invention. Ses travaux15 sur le sujet furent pourtant brillants, plein d’intuitions et d’exemples qui ne peuvent que provoquer l’admiration des lecteurs. L’œuvre de Michel Chevalier est d’autant plus remarquable qu’il fut l’un des seuls membres de l’école française d’économie politique à s’opposer explicitement au système de brevet. Au XIXème siècle, au moins trois écoles peuvent être distinguées en ce qui concerne la propriété intellectuelle. La première, minoritaire, est composée principalement de Frédéric Bastiat et fut perpétuée par Gustave de Molinari. Selon eux, la propriété intellectuelle doit être absolue et éternelle car c’est un droit naturel. La deuxième école, majoritaire, et commençant avec Jean Baptiste Say, conçoit les brevets comme utiles pour accélérer l’innovation mais pensent qu’ils devraient être temporaires. Certains comme Jean Baptiste Say considèrent même que les brevets peuvent être inutiles si les coûts légaux sont trop élevés. De plus, la plupart des membres de ce groupe, et en particulier Charles Coquelin, considèrent que les brevets ne sont pas une propriété mais un privilège. La dernière école enfin est celle des économistes opposés aux brevets. Charles Comte dans son Traité de la Propriété (1834) s’était déjà montré plus que sceptique sur l’utilité des brevets. Sa démarche cependant était principalement utilitariste. Paul Coq quant à lui, dans les débats à la Société d’Economie Politique, avait affirmé que les brevets étaient illégitimes car contraire aux droits naturels. Cette opposition aux brevets par rapport aux droits individuels était à l’époque très répandue, d’autant plus que la plupart des partisans des brevets acceptait que ceux-ci fussent des privilèges. Michel Chevalier, quant à lui, combine l’approche jusnaturaliste avec l’approche utilitariste, moins utilisée à l’époque, contre les brevets. b/ Le Censeur Européen Dr. Ralph Raico, un historien libéral, m’a envoyé en juin une copie signée de son livre Classical Liberalism and the Austrian School. Il a écrit à l’intérieur : 15 Michel Chevalier, Législation des brevets d'invention à réformer, 1862 ; Michel Chevalier, Les Brevets d’Inventions, 1878 ; Michel Chevalier (dir.), Rapports des membres de la section française du jury international sur l'ensemble de l'exposition, t. 1, Paris, impr. et librairie centrale des chemins de fer, 1862 ; Michel Chevalier (in), “Réunion du 5 Juin 1869”, Journal des Economistes, Tome Quatorzième, 1869, p.446-467 13 “For Louis Rouanet, An intrepid explorer of the richest tradition of pure freedom philosophy –the tradition of the great French liberals. With all good wishes, Ralph Raico” De tels honneurs de la part d’un grand penseur de la liberté m’ont ravi. Je suis profondément reconnaissant auprès de Ralph Raico dont les œuvres sur le libéralisme français m’ont toujours grandement inspiré. Ralph Raico étant très âgé, il a donné toute sa collection de livres au Mises Institute. Il a donné également sa collection complète du Censeur Européen. Ce journal est très rare (même la bibliothèque nationale de France ne l’a pas mis en ligne sur Gallica). Il n’y a que deux collections complètes aux Etats-Unis : une à Harvard et une possédée désormais par le Mises Institute. Le Censeur Européen était le journal des libéraux radicaux, celui de Charles Comte et de Charles Dunoyer. Je me suis donc mis à rechercher dans la collection complète du Censeur Européen et je travaille désormais sur un projet visant à scanner et mettre en ligne ce journal. J’envisage aussi une potentielle traduction de certains articles de ce journal en anglais et donc de publier une collection d’articles. c/ Articles divers J’ai commencé à écrire beaucoup plus d’articles que j’en ai finis. J’ai notamment des projets d’articles sur la crise de 1882, la loi de Say, Herbert Spencer, l’interventionnisme de l’Etat français dans le secteur financier et son influence négative sur l’industrialisation de la deuxième moitié du XIXème siècle… Les projets les plus importants que j’ai entrepris ont cependant été accompli. d/ Rothbard Graduate Seminar L’une des expériences les plus intéressantes de mon stage était le Rothbard Seminar du 7 au 12 Juin. (Voir ANNEXES 2,3 et 4) Ce séminaire en nombre restreint (12 personnes) portait sur la lecture intensive d’Economic Controversies, une collection d’articles écrits par Murray Rothbard ainsi que Stricly Confidential, une collection de memos écrits par Murray Rothbard et publiés par David Gordon. Quatre professeurs étaient là pour 14 encadrer le séminaire : Dr. Joseph Salerno, Dr. Mark Thornton, Dr. Peter Klein et Dr. Jeff Herbener. Nous commencions les discussions à 9h le matin. Après une leçon d’une heure effectuée par l’un des professeurs, nous avions 2 heures de débats sur les lectures à faire. L’après-midi nous avions aussi une leçon et des discussions si bien qu’on travaillait 6heures par jours. A chaque séance, deux ou trois personnes géraient la discussion. Pour ma part, j’ai géré les discussions sur les articles de Rothbard dans Economic Controversies qui suivent : 1) Chapitre 5 : Praxeology, Value Judgments, and Public Policy 2) Chapitre 6: In Defense of “Extreme Apriorism” 3) Chapitre 7: Praxeology: Reply to Mr. Schuller 4) Chapitre 8: The Hermeneutical Invasion of Philosophy and Economics 5) Chapitre 12: Value implications of Economic Theory 6) Chapitre 23: How and How Not to Desocialize 7) Chapitre 32: Freedom, Inequality and the Division of Labor 8) Chapitre 34: Mercantilism: A Lesson for Our Times? 9) Chapitre 35: Capitalism versus Statism 10) Chapitre 36: A Future of Peace and Capitalism 11) Chapitre 44: Ludwig von Mises and Economic Calculation Under Socialism 12) Chapitre 45: The End of Socialism and the Calculation Debate Revisited L’ambiance était très cordiale et j’ai pu apprendre énormément et de manière approfondies. C/ Résultats J’ai été assez prolifique pendant mon stage et j’ai écrit de nombreux articles en Anglais : 1) “Progressive Luddites and Gustave de Molinari’s Final Words”, Mises Daily, 26 Mars 2015. https://mises.org/library/progressive-luddites-and-gustave-de- molinari%E2%80%99s-final-words “In Ultima Verba, Molinari address the common argument claiming new technologies are destroying wealth and jobs — an argument which had been refuted by Frédéric Bastiat more than sixty years before in Economic Sophisms.” 15 2) “Michel Chevalier’s Case Against the Patent System”, Mises Daily, 17 Avril 2015. https://mises.org/library/michel-chevalier%E2%80%99s-case-against-patent-system « Michel Chevalier (1806–1879) was a very influential French economist during the second half of the nineteenth century. He is still widely known in France for being the architect of the Cobden-Chevalier Treaty of 1860 which was the free-trade agreement between France and Great Britain. Michel Chevalier is, however, less known for his major contribution to the intellectual property debate.1 Contrary to Jean Baptiste Say, Gustave de Molinari, and many other French economists, Chevalier fiercely opposed the patent system. As Fritz Machlup remarked: “Among French economists, Michel Chevalier was probably the most emphatic in the joint antagonism to tariffs and patents, declaring that both ‘stem from the same doctrine and result in the same abuses.’”” 3) “Paul Krugman’s Love Affair with France”, Mises Daily, 27 Avril 2015. https://mises.org/library/paul-krugman%E2%80%99s-love-affair-france “In recent years, Paul Krugman has incessantly defended France and its welfare state, even going so far as to pretend that the French economy was in fact in better shape than the British economy. According to him, “To an important extent, what ails France in 2014 is hypochondria, belief that it has illnesses it doesn’t.” However, except for some Keynesian propagandists, nobody believes that the French economy is not deeply in crisis and it is now more and more obvious that Krugman is wrong.” 4) “Railway Socialism and Safety”, Mises Daily, 21 Mai 2015. https://mises.org/library/railway-socialism-and-safety “The recent Amtrak accident in Philadelphia should lead us to ask two questions: (1) why isn’t there competition within the railway sector, and (2) what is the safety record of state-owned and run railway systems compared to private-run systems. It is often said that privatizing passenger trains would lead to more accidents because greedy capitalists would sacrifice safety requirements for profits. Yet, there is no evidence that supports this assertion. In fact, the two safest railway networks in Europe (i.e., the Swedish and British systems) are open to competition. Likewise, the development of railway socialism at the end of the nineteenth century lead not to fewer accidents, but more.” 5) “Bastiat as an Austrian Economist: more evidence from H.K. Asser”, Mises Wire, 2 Juin 2015 https://mises.org/blog/bastiat-austrian-economist-more-evidence-hk-asser “Mark Thornton wrote in his paper “Bastiat as an Austrian economist” (2001): “Bastiat advanced the theory of value beyond Say and took a major step toward the modern theory 16 of value as developed by the Austrian school of economics.” This point was recognized more than 100 years ago by H.K. Asser, a lawyer and admirer of Bastiat. In March 1893, in the Journal des Economistes, he wrote a 10 page paper called “Frédéric Bastiat et les néo-économistes autrichiens” [Frédéric Bastiat and the Austrian neo-economists]. The neo-economists Asser was speaking of are Eugen von Bohm-Bawerk and Friedrich Wieser. He criticized these two Austrians for having used Bastiat’s ideas without acknowledging his contribution.” 6) “Don’t Trust Economic Oracles”, Mises Daily, 4 Juin 2015. https://mises.org/library/don%E2%80%99t-trust-economic-oracles “In the nineteenth century, people used to believe everything which was written in the newspapers. With time, they became more skeptical and began to question what has been considered as a reliable source of information. After that came television. Images have real power over the minds, but after a while, people began to mistrust the news and exercise their critical judgment. Oddly however, government statistics and economic predictions are held as truths since they exist and people only too rarely question the figures. But if we can’t trust the government to produce safer rail travel or more affordable health care, why should we trust it to produce better economic predictions? Why would things be different for statistics and predictions?” Certains de mes articles ont été traduits en Espagnol, Portugais et Français. Mon article sur Paul Krugman est disponible en quatre langues.16 Mes articles sur Gustave de Molinari17, Michel Chevalier18 et sur les chemins de fer19 furent aussi traduits en espagnol. J’ai aussi été interviewé par Jeff Deist, le président du Mises Institute. Nous avons parlé de la tradition libérale en France et de l’actualité.20 16 Version française que j’ai traduite et légèrement modifiée : http://www.contrepoints.org/2015/04/30/206140-paul-krugman-et-la-france-une-longue-histoire-damour Version espagnole: http://www.miseshispano.org/2015/04/el-romance-de-paul-krugman-con-francia/ Version portugaise : http://www.mises.org.br/Article.aspx?id=2086 17 http://www.miseshispano.org/2015/04/los-luditas-progresistas-y-las-ultimas-palabras-de-gustave-de- molinari/ 18 http://www.miseshispano.org/2015/05/el-alegato-de-michel-chevalier-contra-el-sistema-de-patentes/ 19 http://www.miseshispano.org/2015/06/socialismo-y-seguridad-en-los-ferrocarriles/ 20 https://mises.org/library/louis-rouanet-french-liberty-tradition 17 Enfin, le Mises Institute m’autorisait d’écrire des articles en français. J’ai publié les articles suivant : 1) « La liberté vient-elle d’en haut ? Etude sur le droit naturel et la religion », Laissons Faire, N°16, Janvier 2015. http://editions.institutcoppet.org/wp- content/uploads/2015/01/LaissonsFaire.No16_.Janvier2015.pdf 2) « Comment et pourquoi sont nés les banques centrales ? », Laissons Faire, N°17, Février 2015. http://editions.institutcoppet.org/wp- content/uploads/2015/03/LaissonsFaire.No17_.F%C3%A9vrier2015.pdf 3) « Un Plaidoyer libéral en faveur de l’immigration libre », Agora Sciences Po, 4 Mars 2015. http://agorasp.org/2015/03/04/un-plaidoyer-liberal-en-faveur-de-limmigration- libre/ 4) « L’absurdité du multiplicateur keynésien », 8 Mars 2015, http://lthinkliberal.org/absurdite-du-multiplicateur-keynesien/ 5) « Pourquoi il ne faut pas avoir peur de la déflation », Contrepoints, 2 Avril 2015. http://www.contrepoints.org/2015/04/02/203036-pourquoi-il-ne-faut-pas-avoir-peur-dela-deflation 6) « Non, la BCE n’est pas Allemande », Contrepoints, 11 Avril 2015. http://www.contrepoints.org/2015/04/11/204013-non-la-bce-nest-pas-allemande 7) « Les dangers du revenu universel », Institut Coppet, 15 Juin 2015. http://www.institutcoppet.org/2015/06/15/les-dangers-du-revenu-universel D/ Connaissances assimilées Pendant ce stage, j’ai assimilé de nombreuses connaissances. Mon stage m’a apporté une grande ouverture et je me suis beaucoup enrichi. La troisième année de sciences po est une réussite car il permet de valoriser toute les connaissances acquises pendant nos deux premières années à Sciences Po et d'aller plus loin dans notre recherche de la connaissance. En ce qui me concerne, la grande liberté de recherche dont j’ai profité m’a permis d’apprendre ce que je souhaitais apprendre à une vitesse impressionnante. Je pense avoir appris au Mises Institute au moins autant que pendant mes deux premières années à Sciences Po. C’est avec regret que je quitte le Mises Institute et j’aurais aimé prolonger mon séjour à Auburn. 18 Parmi les sujets que j’ai le plus étudié, il se trouve : 1) Le problème de calcul économique dans une économie socialiste. J’ai réussi à saisir les différences sur le sujet entre F.A. Hayek, pour qui le problème de calcul économique est en premier un problème d’information, et Ludwig von Mises, pour qui le problème de calcul économique est en premier un problème de propriété privée. 2) Epistémologie. J’ai pu saisir pleinement les problèmes épistémologiques des sciences sociales adressés par Ludwig von Mises, Murray Rothbard et F.A. Hayek 3) Monnaie, banque et cycle économique. J’ai pu étudier la théorie autrichienne des cycles économique ainsi que la question de la déflation. 4) Les relations entre éthique et économie. 5) Les problèmes liés à la Propriété intellectuelle que j’ai dû réétudier pour écrire mon travail sur Michel Chevalier et sa pensée sur le système de brevet. IV/ Vie en dehors du stage A/ Mon implication dans Young Americans for Liberty Je me suis impliqué dans l’association étudiante libérale Young Americans for Liberty. J’ai présenté les intervenants d’une conférence à la convention Nationale d’Alabama. J’ai aidé à organiser plusieurs évènements et me suis fait de très bons amis. B/ L’International Students for Liberty Conference 2015 Avec certains membres de Young Americans for Liberty, nous sommes allés à Washington D.C. du 13 au 15 Février. J’ai eu l’occasion de rencontrer l’ancien sénateur Ron Paul, la réfugiée nord-coréenne Yeonmi Park ou encore le fils de Milton Friedman, David Friedman. C’était une expérience exceptionnelle que je renouvellerais d’ailleurs surement l’année prochaine. (voir ANNEXES 4,5 et 6). C/ Sailing Club 19 J’ai contacté le club de voile de l’université et j’ai navigué plusieurs fois sur Lake Martin, un lac à 30 minutes d’Auburn. D/ Différences culturelles Je n’ai eu aucun problème à m’intégrer. Avant de partir de France, j’avais entendu de nombreux préjugés dégradants adressés aux habitants de l’Alabama. J’ai été très agréablement surpris par les qualités humaines des gens en général en Alabama. Certes, toutes les expériences sont subjectives et j’ai certainement eu la chance de croiser sur mon chemin pratiquement exclusivement des gens appréciables. Cependant, il me semble que l’image que les français se font du sud des Etats-Unis est grossière, pour ne pas dire fausse. Seule la nourriture européenne m’a manqué. A part ça, je n’ai pas ressenti de grandes différences avec la France. Certes, les gens en Alabama sont bien plus religieux mais ils sont aussi –à Auburn, qui est une cité universitaire tout du moins– très tolérants. Sur le plan de la religion, j’ai remarqué que la « concurrence religieuse » est bien plus grande qu’en France. Il existe des centaines d’Eglises différentes, de cultes différents. Adam Smith, à la fin du XVIIIème siècle, remarquait l’importance du caractère monopolistique ou concurrentiel de l’offre religieuse pour expliquer les différences internationales en matière de sécularisation. Cette analyse est transposable à la situation des Etats-Unis en général et de l’Alabama en particulier. Cependant, je ne me suis jamais senti sous pression en raison de mon irréligiosité. Une autre différence de l’Alabama avec l’Europe est bien sur le droit au port d’arme. Tous mes amis à Auburn avaient au minimum une arme à feu. En moyenne, ils avaient plutôt 7-8 armes à feu. La législation en Alabama est open-carry, c’est-à-dire que l’on peut porter un revolver à la ceinture. Quand je suis arrivé en Alabama, je pensais que j’aurais du mal à m’habituer à cette culture des armes à feu. En réalité, je m’y suis complètement habitué et cela ne m’a pas du tout posé de problème. J’ai un ami qui se promenait dans la rue avec nous avec son revolver et étrangement, j’ai ressenti plus un sentiment de sécurité que de danger. Par contre les policiers suscitent la peur car ils sont violents et corrompus à Auburn et en Alabama. Eux aussi ont des revolvers mais ils ont le sentiment d’impunité. Quoi qu’ils fassent, ils seront rarement condamnés. Avec Young 20 Americans for Liberty, nous avons invité un ancien policier d’Auburn qui a dénoncé et essayé de lutter contre les abus de la police. Ce dernier s’est fait virer de la Police. Les forces de l’ordre sont un véritable problème aux Etats-Unis. V/ Bilan Les objectifs que je m’étais fixés pour ce stage sont tous atteints sans exceptions. Mon anglais s’est grandement amélioré, j’ai approfondi comme je le souhaitais ma connaissance de la théorie économique et de la tradition libérale et je me suis fait de nombreux amis et relations. Je n’ai cependant pas progressé en ce qui concerne la clarification de mon projet professionnel mais ce n’étais pas mon objectif pour ce stage. J’adore écrire, lire et faire mes recherches mais je ne suis pas sûr de vouloir en faire mon métier. CONCLUSION Je tiens à remercier le Mises Institute qui m’a accueilli si chaleureusement et m’a permis de mener à bien mes recherches. Je remercie tous les employés, dont certains sont devenus de très bons amis. Je remercie tous les research fellows qui m’ont permis d’apprendre tant de choses. Je n’aurais pu rêver de meilleurs camarades. Je remercie mes parents pour m’avoir soutenu dans mes démarches de recherche de stage et Floy Lilley pour m’avoir aidé dans tous les projets que j’ai entrepris au Mises Institute. Enfin, je remercie Sciences Po Avenir d'avoir validé mon stage de sept mois et de m'avoir fait confiance dans le choix de ce stage. 21 ANNEXE 1 Austrian Economics Research Conference : Moi en train de présenter mon paper sur Michel Chevalier. 22 ANNEXE 1 Rothbard Seminar : Moi en train de parler à propos des différences entre Hayek et Mises sur le problème du calcul économique dans un régime socialiste. 23 ANNEXE 2 Rothbard Seminar : Moi en train de parler à propos de l’utilisation du modèle « Robinson Crusoé » en économie. 24 ANNEXE 4 Rothbard Seminar : Dr. Joseph Salerno en train de parler à propos de la théorie quantitative de la monnaie et de la critique qui lui est faite par les économistes autrichiens. 25 ANNEXE 5 L’International Students for Liberty Conference : Moi avec Ron Paul 26 ANNEXE 5 L’International Students for Liberty Conference : Une amie, moi et Yeonmi Park 27 ANNEXE 5 L’International Students for Liberty Conference : Une amie, moi et David Friedman 28