Le sexe trash, fonds de commerce des séries TV
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Le sexe trash, fonds de commerce des séries TV
Femina | Page imprimable 1 of 3 http://www.femina.ch/print/30170 PublishedonFemina(SourceURL:http://www.femina.ch/ma-vie/sexualite/le-sexe-trash-fondsde-commerce-des-series-tv-historiques) Accueil Lesexetrash,fondsdecommercedesséries TVhistoriques Té lé |18.septembre2012,14h42 Autrefoisprétexteàl’expressiondehautsfaitsmoraux,lesujethistoriqueaquittélestoilesdes muséespourrenaîtredanslavaguerécentedessériestéléantiquesetmédiévales,ceciaupro it d’unesurenchèredesexualitédévianteàl’écran.Entreattaquesenrèglecontrelamoraleet relecturetendancieusedupassé,lecœurduspectateur(parfoisauborddelanausée)balance. Enquêtesurcesdrôlesdelégendesdessiècles. UnescènedelasérieSpartacus:calme,luxeetvolupté... Ellesportentlenomdecité soudepersonnagesillustres,maisnesontpasdugenreà vé gé ter danslanaphtalineaufondd’unevitrinemalé pousseté e.Elles,cesontlesnouvellessé ries té lé visé eshistoriques,renvoyantauxrichesheuresdenotrecontinent,oudumoinsà destemps immé moriauxplusoumoinsimaginaires.Rome,Spartacus,LesTudors,ouleré centGameof Thrones,cesprogrammespartisà l’assautdelapetitelucarnedepuis2005,etlancé spardes chaı̂nesprivé es,n’ontpaslaissé defairedesvaguespartoutoù ilsonté té diffusé s.Celagrâ ceà unerecetteré currente:uncertainsoucidelareconstitution,maisaussi,etpeut-ê tresurtout,une soifimmodé ré edescè nesdesexeviolentantleslimitesconnuesdugenre.Domination,viol, inceste,sontparmilesré jouissancesquenousoffrentcessé ries,dansunecadencecon7inantà 17.12.2012 23:38 Femina | Page imprimable http://www.femina.ch/print/30170 l’obsession.Pourquoiunetelleexception?PourquoiTheMentalistouDrHousesesuf7isent,de leurcô té ,à montrerdescoı̈tsbonton? Unpremieré lé mentderé ponseré sidedansl’ADNdecesprogrammes,dontl’envergure,en termesdemodè leartistique,s’apparenteplusaublockbusterciné matographiquequ’à lasitcom del’aprè s-midi.Unautreunivers,unautrebudgeté galement,où toutestcalculé pourobtenir l’effetd’unedé 7lagrationmé diatique.Bref,unejuteusestraté giecommerciale.«Ilfautprendreen considé rationunfacteurtoutsimplementé conomiquequipermetà cessé riesdemontrerdes scè nesdesexecru»,commenteMireilleBerton,maı̂tre-assistanteenhistoireetesthé tiquedu ciné maà l’Université deLausanne.«Aujourd’hui,c’estl’audiencequidé terminelesuccè sdes sé riesté lé visé esetquienfaçonnelecontenu.Leschaı̂nesprivé esquilesproduisentne s’embarrassentpasdelamoralité continuantd’in7luencerlasphè reaudiovisuellepublique investied’unemissioné ducative.Ellesexpé rimententetexplorenttouslestabous» DesRomainsquiontbondos! Dè slors,l’argumentarché ologiqueprendplutô tl’allured’unalibi.Fantasmé sà l’enviedepuis deslustres,l’Antiquité etleMoyen-Agepassentpourunré servoirdesexepromptà assouvir notrevoyeurisme,commeleremarqueClaude-EmmanuelleCentlivresChallet,historienne spé cialistedumondeantique.«L’imaginairemodernen’aretenudecespé riodesquelesaspects lesplussulfureux,lesphallusgé antsproté geantlesjardins,lesempereursorgiaques…Oncroı̂t encorelargementà labassessemoraledecespeuples,souventpré senté scommebarbares. L’antiqueetlemé dié valsontainsilecadreparfaitpourinsé rerdusexetrash,avecunelé gitimité redoutablepuisques’ancrantpré tendumentdanslesacquisdelascience.Oronoubliequechez lesAnciensaussi,desloisexistaientsurlevioloul’inceste.»Voilà doncdé masqué elamé canique decessé ries,à l’espritdé cidé mentdemoinsenmoinshistorique... Maislephé nomè neest-ilentiè rementbasé surdesé lé mentsconscients,dicté sparlachasseaux partsdemarché s?Ensomme,cesscè nespourraient-ellesê treuneré ponseà d’autresbesoins, enl’occurrenceceuxdenotresocié té contemporaine,quichercheà secomprendreelle-mê me? «Onpourraitê tretenté delesinterpré tercommeunerepré sentationdé tourné edupré sent», analyseMireilleBerton.«Pouré viterauxté lé spectateursactuelsdeseffets-miroirstrop frontaux,oncisè ledespersonnagesà costumeissusd’unepé riodelointaineforcé mentplus dissipé eetimpudiquequelanô tre.Lesexuelesttoujourspolitique,etilrenvoieà desenjeuxde pouvoirentremajorité etminorité s.Vuessousceprisme,cessé riesintroduisentparlebiaisde ladé pravationuneré 7lexionsurl’avidité etlebesoind’asservirl’autrepoursesinté rê tspropres. Ilfautpouvoirlirecesscè nesparfoistrè sduresau-delà deleurapparentegratuité .» Unspectateurcomplice 2 of 3 17.12.2012 23:38 Femina | Page imprimable http://www.femina.ch/print/30170 Lesrepré sentationsdeviol,toutparticuliè rement,sontl’undessymptô meslesplus spectaculairesdecetteauscultationanthropologiquemené eparRomeetCie.Considé ré par notresocié té occidentalecommeuncrimeabject,lerecoursà laviolenceenvuededisposer sexuellementd’uncorps,mê mejoué pardesacteurs,nepeutthé oriquementê treutilisé pour é moustiller.Etpourtant,nombred’é pisodesdé montrentunevolonté dé libé ré edegé né rerdu dé sirparcebiais.«Cesproductionsregorgentdepersonnagesambigus,audé partattachants,et quipeuventsoudainsemettreà violer,celasouslabé né dictionduspectateurquiestmisdans unepostureoù ilvajusti7ierdetelsagissements»dé cryptelesociologuedel’imageGianniHaver. «C’estunquestionnementdeslimitesdenotrepropremorale.» MaispourPanteleimonGiannakopoulos,psychiatreauxHUG,lapré sencedecesscè nesdesexe dé viantdanslessé rieshistoriquesseraitsurtoutlesigned’unedé marchebienmoins transgressivequ’ellevoudraitlefairecroire.«Leniveaud’excitationdesspectateursabaissé avecletemps,expliquelemé decingenevois,ilyaunephé nomè ned’habituationquipousseles scé naristesà imaginerdessituationsdeplusenplusextrê mesà l’é cran.Cecimetd’ailleursen lumiè reunvé ritabletraverspathologiquedenotresocié té ,celuid’uneaddictionforteà l’image, devantcompenserl’incapacité grandissantedel’imaginairepersonnelà nousstimuler.» Internet,uncurseurpourlamorale Lespectredel’Internet,etsoné cosystè megigantesquedesitespornographiquesfaciled’accè s, nesontpeut-ê trepasinnocentsdansl’é rotisationdé viantedessé rieshistoriques.Iln’estplus rared’ycroiser,parunsimpleclic,desscè nesdesexedontlaviolenceoulesrapportsdeforce ontbasculé dansl’amoralité .Etquisontpourtantcensé esfairelebonheurdemillions d’utilisateurs...«Lesinnombrablesheuresdevisionnementdecontenutrashsurleweb participentclairementà rendreobsolè teslescodesclassiquesdelascè ned’amour,diagnostique GianniHaver.Cettein7luencetendà proposerd’autresmaniè resderepré senterl’actequele cliché desdeuxamantss’agitantmé caniquementsouslesdraps.» Petitbé moltoutefoispourPhilipJaffé ,psychothé rapeuteetdirecteurdel’InstitutKurtBosch. «Internetsertsouventd’é pouvantailmaisiln’estpaslaseulecause.Avantdenousaffoleretde dé noncerl’effondrementdelamorale,ilfautd’abordregardercommentlesjeunesré agissent faceà cesscè nes,carilsserontlaré fé rencepourlamoralefuture.Cequinouschoque,nous, pourraeneffetparaı̂tred’unegrandenormalité pourlesnouvellesgé né rations.»Spartacuset sescomparsessemblentdoncavoirdebeauxjoursdevanteux.Debeauxmillé naires,pardon… 3 of 3 17.12.2012 23:38