Adultes pour méditer et prier - Enseignement Catholique de l`Oise
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Adultes pour méditer et prier - Enseignement Catholique de l`Oise
q Quelques prières et texte de méditation en ce temps d’Avent C’est l’Avent Allume une braise dans ton cœur, c’est l’Avent. Tu verras, l’attente n’est pas vaine quand on espère quelqu’un. Allume une flamme dans tes yeux, c’est l’Avent. Regarde autour de toi, on a soif de lumière et de paix. Allume un feu dans tes mains, c’est l’Avent. Ouvre-les à ceux qui n’ont rien, ta tendresse est à bout de doigts. Allume une étoile dans ton ciel, c’est l’Avent. Elle dira à ceux qui cherchent qu’il y a un sens à toute vie. Allume un foyer en hiver, c’est l’Avent. Les transis du cœur et du corps viendront et il fera chaud au cœur du monde. II suffit d’une seule braise, pour enflammer le monde, et réchauffer le cœur le plus froid. Père Robert Riber APPRENDS-NOUS A ATTENDRE Dieu Tu as choisi de te faire attendre Tout le temps d’un Avent. Moi je n’aime pas attendre Dans les files d’attente. Je n’aime pas attendre mon tour. Je n’aime pas attendre le train. Je n’aime pas attendre pour juger. Je n’aime pas attendre le moment. Je n’aime pas attendre un autre jour. Je n’aime pas attendre parce que je n’ai pas le temps et que je ne vis que dans l’instant. Tu le sais bien d’ailleurs, Tout est fait pour m’éviter l’attente : les cartes bleues et les libres services, les ventes à crédit et les distributeurs automatiques, les coups de téléphone et les photos à développement instantané, les télex et les terminaux d’ordinateur, la télévision et les flashs à la radio… Je n’ai pas besoin d’attendre les nouvelles : elles me précèdent. Mais toi Dieu tu as choisi de te faire attendre le temps de tout un Avent. parce que tu as fait de l’attente l’espace de la conversion, le face à face avec ce qui est caché, l’usure qui ne s’use pas. L’attente, seulement l’attente, l’attente de l’attente, l’intimité avec l’attente qui est en nous parce que seule l’attente et que seule l’attention est capable d’aimer. Tout est déjà donné dans l’attente, et pour toi, Dieu, attendre se conjugue Prier. Père Jean Debruyne VIERGE DE L’ATTENTE Sainte Marie, vierge de l’attente, donne-nous de ton huile, parce que nos lampes s’éteignent. Vois : nos réserves se sont consumées. Ne nous envoie pas chez d’autres marchands. Allume à nouveau dans nos âmes les anciennes ardeurs qui nous brûlaient de l’intérieur, quand il suffisait d’un rien pour nous faire tressaillir de joie : l’arrivée d’un ami lointain, le rouge du soir après l’orage, le crépitement de la bûche qui en hiver surveillait les retours à la maison, le son des cloches carillonnant les jours de fête, l’arrivée des hirondelles au printemps, l’arrondi tendre et mystérieux du ventre maternel, le parfum de lavande qui faisait irruption quand on préparait un berceau. Si aujourd’hui nous ne savons plus attendre, c’est parce que nous sommes à court d’espérance. Ses sources se sont asséchées. Nous souffrons d’une crise profonde du désir. Et, désormais satisfaits des mille succédanés qui nous assaillent, nous risquons de ne plus rien attendre, pas même ces promesses surnaturelles qui ont été signées avec le Sang du Dieu de l’Alliance. Sainte Marie, femme de l’attente, soulage la douleur des mères souffrant pour leurs fils qui, sortis un jour de la maison, n’y sont jamais revenus, tués dans un accident ou séduits par les appels de la jungle ; dispersés par la fureur de la guerre ou aspirés par le tourbillon des passions ; engloutis par la fureur de l’océan ou bouleversés par les tempêtes de la vie. Sainte Marie, vierge de l'attente, donne-nous une âme de veilleur. Arrivés au seuil du troisième millénaire, nous nous sentons malheureusement plutôt fils du crépuscule que prophètes de l'Avent. Sentinelle du matin, réveille dans nos cœurs la passion de fraîches nouvelles à porter à un monde qui se sent déjà vieux. Apporte-nous enfin la harpe et la cithare, afin qu'avec toi, matinale, nous puissions réveiller l'aurore. Face aux changements qui secouent l'histoire, donne-nous de sentir sur notre peau les frissons des commencements. Fais-nous comprendre qu'il ne suffit pas d'accueillir : il faut attendre. Accueillir est parfois un signe de résignation. Attendre est toujours un signe d'espérance. Rends-nous pour cela ministres de l'attente. Quand le Seigneur viendra, ô Vierge de l'Avent, qu'il nous surprenne, grâce à ta complicité maternelle, la lampe à la main. Mgr Tonino Bello PAS ETONNANT, DIT DIEU Pas étonnant, dit Dieu. que notre histoire soit tissée de rendez-vous manqués ! Vous m'attendez dans la toute-puissance, et je vous espère dans la fragilité d'une naissance ! Vous me cherchez dans les étoiles du ciel, et je vous rencontre dans les visages qui peuplent la terre ! Vous me rangez au vestiaire des idées reçues et je viens à vous dans la fraîcheur de la grâce ! Vous me voulez comme une réponse, et je me tiens dans le bruissement de vos questions ! Vous m'espérez comme un pain et je creuse en vous la faim ! Vous me façonnez à votre image, et je vous surprends dans le dénuement d'un regard d'enfant ! Mais, dit Dieu, sous le pavé de vos errances, un Avent de tendresse se prépare, où je vous attends comme la nuit attend le jour. Francine Carillo Merci de nous réveiller Dieu, merci de venir réveiller notre attente endormie sous les soucis, la bousculade des jours et nos ennuis. Dieu, merci de venir réveiller notre attente endormie sous le poids des choses. Nous sommes si pressés que nous ne prenons plus le temps d’attendre. Nous avons tant à faire, à penser. Nos agendas, nos heures, nos vies sont remplis. Nous sommes si occupés, envahis, pressés que nous n’avons jamais plus le temps. Dieu, merci de venir réveiller notre attente. Toi, tu nous fais cadeau de ce temps neuf. Voici les temps nouveaux ! D’un temps qui ne peut se gagner ni se perdre. D’un temps pour respirer, pour espérer, pour vivre. Dieu, merci pour ce temps d’Avent. Merci d'arriver à l'improviste, visiteur inattendu !Car si Noël est programmé sur nos calendriers, Toi, Dieu, tu n'as jamais fini de nous surprendre ! Anonyme Meditation pour le temps de l’Avent Marc 13,33-37 Nous ouvrons la porte de l’Avent et en même temps une nouvelle année liturgique. Ce qu’il y a derrière cette porte nous est encore inconnu, même si l’Esprit nous guide chaque année un peu plus. Ce nouvel espace qui se fait jour devant nous ne se révèlera totalement que dans la durée et dans la manière dont nous l’habiterons, dans la manière dont nous habiterons chaque instant. Voilà que dans cet hiver qui s’installe dans la nature, qui engourdit la vie et aussi en quelque sorte nous replie sur nous-même, ces textes nous redisent que la révélation du Seigneur ne peut se réaliser pleinement que dans l’attente comme à vue humaine nous pouvons attendre le printemps. Ce maître de la maison qui part en voyage et qui laisse tout pouvoir à ses serviteurs, c’est le Christ lui-même qui nous confie l’amour du Père pour l’humanité et pour chacun d’entre nous. Ce texte de l’Evangile fait écho à celui de dimanche dernier où nous fêtions le Christ-Roi de l’univers et son retour dans la gloire au moment où toute l’humanité sera invitée dans le Royaume, à la fin des temps. Jésus parle à ses disciples de sa venue, mais pour nous, qu’est-ce que la venue du Christ ? C’est un évènement du futur : Car c’est du retour glorieux du Seigneur dont il est principalement question et qui est la perspective de la foi chrétienne par delà le temps « terrestre ». Alors, dans notre temps « terrestre » nous sommes tous ses serviteurs qui avons reçu tout pouvoir pour faire fructifier les dons dont il nous a fait cadeau, les 5 ou les 10 talents ou plus que nous lui remettrons. Nous sommes tous ses amis en qui il a mis sa confiance pour faire connaître son amour à nos frères et en vivre chaque jour dans notre famille. C’est aussi un évènement du passé : C’est le moment où il s’est incarné dans ce monde, où il a endossé la condition humaine et partagé les joies et tristesse de ses disciples et de ses contemporains : c’est ce que nous commémorons à Noël comme une nouvelle naissance pour notre foi. Et c’est le présent : C’est depuis le jour de notre baptême, pour chacun d’entre nous, la venue du Christ dans notre cœur, la venue de l’Esprit dont nous sommes le temple au quotidien. Et puis c’est chaque jour, dans nos activités, au cours des conversations que nous pouvons avoir avec les uns ou les autres qui sont dans la peine ou la joie, c’est dans le sourire d’un enfant, dans l’amour vivifiant de grands parents, dans notre prière, dans la richesse insoupçonnée de la succession de nos journées (pour peu qu’on ouvre les yeux) que le Seigneur vient. Et en Jésus-Christ, il n’y a plus ni passé, ni présent, ni futur : le temps et l’espace sont réunis en une seule personne, sa personne ; c’est le temps de Dieu qui est unique, universel et qui est offert à tous. Alors la question qui nous est posée aujourd’hui c’est : comment habiter ce temps de Dieu qui est entre nos mains, en notre pouvoir mais qu’IL nous a confié gratuitement ? Comment habiter notre présent ? Voilà qu’il nous faut veiller ! Cette recommandation (qui revient quatre fois dans l’Evangile), loin d’être une épée de Damoclès entraînant peur et angoisse, cette réalité de la présence du Seigneur à la fois actuelle et en devenir, nous libère au contraire, nous rend libre dans l’orientation de notre vie, nous réconforte sur le fait même que si nos chemins dévient de l’amour, si nos esprits divaguent et se laissent séduire par les multiples sollicitations du monde, nous savons que nous pouvons redire à la suite d’Isaïe : « pourquoi Seigneur nous laisses-tu errer hors de ton chemin », et en confiance recommencer la marche avec Lui . Nous savons bien par expérience que notre foi n’est pas linéaire, égale et stable. Nous savons et sentons que l’attente du Seigneur dans notre vie, cette veille permanente aux signes de sa présence est finalement souvent un désert ou une nuit. Tous les grands témoins de la foi ont traversé ces temps d’aridité spirituelle, d’erreurs, de désespoirs peut-être (Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, Mère Térésa, plus récemment sœur Emmanuelle) . C’est au centre même de ce vide qui peut nous habiter parfois, au milieu de ces temps de questionnements que le Seigneur vient aujourd’hui dans notre cœur : il est présent dans tous les moments, car il nous a dit : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Nous avons à être des veilleurs mais, quel est le programme du veilleur ? Le veilleur c’est quelqu’un qui regarde et qui agit. Il REGARDE Le veilleur, c’est celui qui scrute l’horizon (comme le gardien d’un phare), il scrute les signes fugaces mais annonciateurs d’un évènement plus grand. Pour voir l’action de Dieu, il s’agit d’être attentifs car « il vient de nuit ou le matin » nous dit l’Evangile, c’est-à-dire dans les moments les plus sombres de notre vie comme dans les moments les plus lumineux. C’est voir le sens des évènements avec un autre regard, dans notre vie, dans celle de nos proches. C’est dépasser la surface et l’apparence pour découvrir la générosité en marche, vivre l’Espérance. C’est se méfier de nos endormissements spirituels (la mélancolie, les préjugés), tout ce qui empêche une vision claire, tout en acceptant de ne pas tout comprendre, en vivant la confiance dans le mystère de Dieu. IL AGIT Le veilleur est celui qui prend les moyens pour rencontrer le Seigneur, en renouvelant son regard sur le monde, sur les autres, sur lui-même, en se convertissant sans cesse, en laissant résonner en lui la Parole de Dieu, en étant simple et rempli d’amour dans les petites choses de la vie. Si l’on osait une comparaison : Attendre le Seigneur, ce n’est pas attendre le bus ! On ne peut pas rester passif. C’est prendre la route soi-même, pas une autoroute rectiligne mais une petite route de campagne avec ses lignes courbes, ses montées, ses virages à bien négocier, ses endroits humides et glissants, avec des moments où il faut accélérer et d’autres où il y a besoin de ralentir pour notamment découvrir des paysages magnifiques au soleil couchant. Au bout de la route de celui qui veille se trouvera Dieu qui le comblera. Veiller, c’est simplement garder ardent et vif le désir du Seigneur dans notre vie, comme Celui qui nous sauve de notre condition humaine pour aller vers le Royaume qui nous est promis dans la foi. Ce temps de l’Avent nous replonge dans cette perspective et nous recentre vers l’essentiel. Faire advenir le Royaume là où nous sommes, avec nos moyens, les talents que Dieu nous a confiés en les développant, c’est notre manière de nous tenir éveillés. Noël n’est pas le but ultime de ces quatre dimanches de préparation intérieure, Noël est une autre porte qui nous ouvre vers l’univers infini de l’amour du Père à recevoir chaque jour, à faire grandir en nous, autour de nous, afin que lors de la venue du Seigneur dans la gloire nous soyons debout et réveillés. Avec le soutien de Jésus-Christ car comme nous le dit St Paul : « c’est Lui qui nous fera tenir solidement jusqu’au bout ». Frères et Sœurs, Accueillons ce temps de l’Avent comme une prière à méditer. Accueillons davantage dans notre vie le Seigneur avec l’aide de la Vierge Marie, en reprenant peut-être la prière du Magnificat pour la faire nôtre comme action de grâces pour chaque jour. Amen ! M.Guyonvach Diacre permanent du diocèse de Tours