facteurs de transcription inductibles par l`hypoxie dans le rein
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facteurs de transcription inductibles par l`hypoxie dans le rein
FACTEURS DE TRANSCRIPTION INDUCTIBLES PAR L’HYPOXIE DANS LE REIN – LEUR RÔLE DANS LA RÉGULATION DE L’ÉRYTHROPOÏÉTINE ET LA PATHOGÉNIE DES MALADIES RÉNALES S. WIESENER ET COLL. par M. S. WIESENER, W. M. BERNHARDT et K.-U. ECKARDT* Les deux facteurs inductibles par l’hypoxie HIF-1 et HIF-2 sont les médiateurs clés de l’adaptation cellulaire à l’hypoxie et sont largement exprimés dans des conditions d’hypoxie systémique ou régionale. Le schéma de répartition des sousunités spécifiques HIFα dans le rein est sélectif et complémentaire, avec HIF-1α étant principalement exprimé dans les cellules tubulaires et HIF-2α dans les cellules endothéliales et interstitielles péritubulaires de même que les cellules glomérulaires. La régulation de l’HIF survient principalement par hydroxylation oxygène-dépendante de résidus proline spécifiques, ce qui est une condition préalable à une dégradation protéolytique ultérieure. Les gènes cibles HIF sont impliqués dans les mécanismes cellulaires qui augmentent la tolérance à l’hypoxie ou améliorent l’apport d’oxygène au niveau systémique ou régional, mais ont également été impliqués dans l’apoptose cellulaire et les mécanismes profibrotiques. L’érythropoïétine (EPO) est le prototype d’un gène régulé par l’oxygène qui semble être spécifiquement modulé par HIF-2. Dans les lésions rénales aiguës, la régulation positive du HIF, soit par détection d’une hypoxie endogène, soit après une intervention pharmacologique, confère une protection aux tissus. La stabilisation du HIF offre donc une nouvelle approche prometteuse et cliniquement applicable pour la néphroprotection. D’un autre côté, l’activation du système HIF survient dans les cancers solides, plus particulièrement le cancer du rein, et peut favoriser la croissance de la tumeur par des mécanismes similaires à ceux qui confèrent une protection des tissus non tumoraux. Le HIF est de ce fait également exploré comme cible pour un traitement anti-cancéreux. * Service de Néphrologie et Hypertension, Université d’Erlanger-Nuremberg, Allemagne. FLAMMARION MÉDECINE-SCIENCES — ACTUALITÉS NÉPHROLOGIQUES 2008 (www.medecine.flammarion.com) FACTEURS DE TRANSCRIPTION INDUCTIBLES PAR L’HYPO 180 M. S. WIESENER ET COLL. RÉGULATION DU HIF Les facteurs de transcription HIF sont hétérodimères, consistant en deux protéines basiques hélice-boucle-hélice (bHLH) à domaine PAS (Per-Arnt-Sim) : une sousunité β constitutive, également connue sous le nom de ARNT (aryl hydrocarbon nuclear translocator) et une sous-unité α régulée par l’oxygène [1-3]. Deux isoformes HIFα ont été identifiés comme jouant un rôle majeur dans la réponse transcriptionnelle à l’hypoxie : HIF-1α et HIF-2α. Ils sont régulés d’une manière très similaire au niveau post-translationnel par la destruction oxygène-dépendante via la voie ubiquitine-protéasome. En présence d’oxygène, deux résidus proline, bien définis dans le domaine impliqué dans la dégradation de HIFα, sont hydroxylés. Ceci est une condition préalable à la liaison de HIFα à un complexe ubiquitine-ligase qui dirige HIFα vers la destruction protéasomale. Quand il n’y a pas assez d’oxygène disponible pour jouer le rôle de substrat pour la réaction d’hydroxylation, HIF ne pénètre pas la voie destructrice, s’accumule et est transloqué dans le noyau cellulaire afin de former un complexe fonctionnel avec HIFβ et des co-activateurs transcriptionnels. L’interaction avec le co-activateur CBP/p300 est également régulée d’une manière dépendante de l’oxygène et inhibée sous normoxie. La liaison de l’hétérodimère HIF aux éléments de réponse à l’hypoxie (HRE) des gènes cibles HIF recrute le complexe transcriptionnel complet et initie la transcription (fig. 1). L’hydroxylation des résidus proline de HIFα sous l’influence d’oxygène moléculaire est obtenue par un groupe de HIF-prolyl-hydroxylases (PHD) [4]. Trois isoformes différentes de PHD ont été identifiés et leurs rôles fonctionnels ne sont que partiellement chevauchants. Dans le rein, les trois PHD sont exprimés, bien qu’à une intensité variable [5]. Le ciblage du HIFα hydroxylé vers la destruction protéasomale nécessite sa liaison à la protéine von Hippel-Lindau suppresseur de tumeur (pVHL) qui sert de composant de reconnaissance d’un complexe E3-ubiquitine-ligase. Les mutations VHL qui affectent sa capacité à lier HIF résultent dans l’incapacité à dégrader HIF en présence d’oxygène et en la surexpression ultérieure des gènes cibles HIF [6, 7]. Bien que le mécanisme de détection de l’oxygène régulant HIF soit directement sensible aux changements en oxygène cellulaire, il existe des interactions multiples avec le métabolisme cellulaire et les cascades de transduction de signaux essentiels. Les PHD HIF requièrent l’α-cétoglutarate comme co-substrat pour la réaction d’hydroxylation et puisque l’α-cétoglutarate est également un composant du cycle de Krebs, cela reflète une interface potentiellement importante entre la signalisation de HIF et la génération d’énergie. De plus, les PHD sont fer-dépendants, ce qui reflète un chevauchement avec le métabolisme ferrique cellulaire. En plus de l’activation induite par l’hypoxie ou de l’activation des gènes, de nombreuses molécules impliquées dans la pathogenèse des maladies rénales ont également été montrées comme induisant une signalisation de HIF de façon indépendante de l’oxygène, notamment NO, TNFα, angiotensine II ET ROS [8-11]. Toutefois, la portée selon laquelle l’activation de HIF indépendamment de l’hypoxie joue un rôle in vivo n’est pas encore éclaircie. FACTEURS DE TRANSCRIPTION INDUCTIBLES PAR L’HYPOXIE 181 normoxie Dégradation protéosomique Absence de transcription Poly- inylation it ubiqu OH HIF-1α OH OH HIF-2α CO2 succinate PHD1-3 FIH oxoglutarate O2 hypoxie HIF-β transcription FIG. 1. — Schéma simplifié de la régulation du HIF. Les isoformes de HIFα : HIF-1α et HIF2α sont hydroxylés en présence d’oxygène à des résidus spécifiques de proline (Pro) par une famille d’enzymes de prolylhydroxylases (PHD 1-3) et à un résidu aspargyl par le FIH (factor-inhibiting HIF). Ces réactions d’hydroxylation sont des conditions préalables à la liaison du HIF à un complexe ubiquitine ligase qui contient la protéine VHL en tant que composant de régulation. Le complexe induit la fixation de molécules d’ubiquitine (polyubiquitinylation) et la dégradation protéasomique ultérieure de HIFα. Avec la baisse des tensions en oxygène, la destruction de HIFα est inhibée et HIFα se lie à HIFβ. L’hétérodimère HIFα/β- recrute le co-activateur p300 et transactive, via une liaison à une séquence d’ADN spécifique pour les gènes cibles HIF et appelé élément de réponse à l’hypoxie. OXYGÉNATION RÉNALE Les deux reins reçoivent normalement approximativement 25 p. 100 de l’apport total en oxygène du corps. Cependant, les tensions en oxygène à l’intérieur de certaines zones du rein sont bien plus faibles que dans la plupart des autres tissus et généralement inférieures à celles dans la veine rénale [12]. Cette situation est attribuée à l’architecture vasculaire du rein, avec des vaisseaux artériels et veineux circulant de manière parallèle et en contact étroit sur des distances considérables. La disposition en contre-courant permet à l’oxygène de diffuser des branches artérielles aux branches veineuses avant d’avoir atteint le lit capillaire péritubulaire [13]. Les tensions en oxygène sont particulièrement faibles dans la zone médullaire rénale, mais une variabilité marquée a également été mesurée dans le cortex rénal [14]. En fait, la tension en oxygène comparativement faible dans des conditions « normoxiques » est considérée comme étant la raison principale d’une susceptibilité extraordinaire du rein aux lésions hypoxiques aiguës [15]. De plus, il y a 182 M. S. WIESENER ET COLL. de plus en plus de preuves que l’hypoxie joue également un rôle important dans la pathogenèse des maladies rénales chroniques [16-18]. Toute perturbation du flux sanguin due à une athérosclérose ou une distorsion du glomérule affectera inévitablement la perfusion capillaire péritubulaire. De plus, la pathologie rénale chronique semble être associée à une réduction marquée des capillaires péritubulaires [18, 19], ce qui devrait contribuer à une réduction des tensions en oxygène des tissus. D’un autre côté, puisque la consommation d’oxygène du rein dépend principalement de la réabsorption tubulaire du sodium, une réduction du taux de filtration glomérulaire diminuera le besoin en oxygène. Il est ainsi difficile de prévoir comment seront modifiées les tensions en oxygène des tissus pendant les différentes étapes et dans les différents types de la pathologie chronique du rein. EXPRESSION DU HIF DANS LE REIN Dans le rein adulte sain, la détection des sous-unités HIFα se limite à un petit nombre de cellules. Le niveau d’expression dans les reins normaux est variable et semble faible, nécessitant le recours à des techniques d’amplification efficaces. En outre, la détection dépend fortement de nombreuses conditions expérimentales comme la spécificité des anticorps et la préservation/collecte d’organes. À l’inverse, dans les états pathologiques ou induits par l’hypoxie, HIFα est exprimé de manière plus large et à des taux plus élevés. Bien que les taux de HIF tissulaires détectés par immunohistochimie soient faibles, le HIF est probablement fonctionnel dans le rein adulte normal, comme cela a été prouvé pour l’érythropoïèse (voir ci-dessous). Développement embryonnaire La diminution des apports en oxygène est certainement un signal important, déjà en place dans le développement embryonnaire. La dissociation ciblée des deux sousunités HIFα résulte en une mortalité embryonnaire [3]. Dans les reins, tant du rongeur que de l’homme, HIF-1 et HIF-2 ont été mis en évidence au cours du développement [20, 21]. La distribution tissulaire des sous-unités HIFα est spécifique au stade du développement et au type de cellule. Cette expression est corrélée avec l’expression de facteurs angiogènes importants, suggérant qu’HIFα joue un rôle majeur [20]. HIF-1α est principalement présent dans les tubes collecteurs, les corps en S et les cellules glomérulaires, alors que HIF-2α a été trouvé dans les podocytes, les cellules endothéliales et interstitielles [20, 21]. Quand la morphogenèse rénale est terminée, les protéines HIF ne sont plus détectables dans le rein normal par immunohistochimie, malgré l’hétérogénéité dans les tensions en oxygène et les faibles concentrations d’oxygène qui surviennent normalement dans la zone médullaire rénale [20, 22]. Cependant, le système HIF demeure largement inductible dans tout le rein. Hypoxie systémique En réponse à une réduction de l’apport en oxygène au rein, induite par une anémie, une intoxication au monoxyde de carbone ou une réduction de la saturation en FACTEURS DE TRANSCRIPTION INDUCTIBLES PAR L’HYPOXIE 183 oxygène artériel, le HIF est stabilisé dans différentes régions du rein, avec une distribution qui ressemble à l’expression embryonnaire. Cette distribution est déterminée par les tensions locales en oxygène et les propriétés endogènes des différentes populations cellulaires rénales [22] (fig. 2). L’induction du HIF par une hypoxie systémique est plus intense dans la papille, ce qui reflète les différentes concentrations en oxygène du rein. Une accumulation nucléaire marquée de HIF survient également dans la zone médullaire externe et le cortex rénal, avec cependant une variabilité significative entre les différents segments tubulaires. Le tube de connexion et les FIG. 2. — Expression de HIFα dans les reins hypoxiques du rat. Le HIF est exprimé de manière différentielle dans les reins du rat exposés au monoxyde de carbone pendant 10 heures avec une accumulation de HIF-1α dans les cellules épithéliales tubulaires et de HIF-2α dans les cellules glomérulaires (Glo), endothéliales et interstitielles. 184 M. S. WIESENER ET COLL. tubes collecteurs révèlent une induction plus marquée de HIF que les branches larges de l’anse ascendante de Henle et que le tube contourné distal. À l’intérieur du tube proximal, la régulation positive de HIF est plus importante dans le segment S1 et S2 que dans le segment S3. En outre, il existe un modèle d’expression séparé de HIF-1 et HIF-2. Alors que les cellules tubulaires n’expriment que HIF-1α, HIF-2α se trouve dans les cellules glomérulaires, les cellules endothéliales péritubulaires et les fibroblastes interstitiels. Ainsi, malgré un mode très similaire de régulation et malgré le fait que de nombreuses lignées cellulaires activent les deux facteurs de transcription sous hypoxie, HIF-1 et HIF-2 semblent avoir des rôles complémentaires plutôt que redondants in vivo. Lésions rénales aiguës Dans de nombreux modèles expérimentaux, on a observé une stabilisation de HIF dans des régions du rein qui sont supposées hypoxiques à la suite de différents types de lésions aiguës, comme l’ischémie rénale totale [22, 23], l’infarctus rénal [24], la néphropathie des poduits de contraste [25] et les lésions hypoxiques des reins isolés perfusés [26]. Dans tous ces modèles, l’accumulation de HIF survient généralement à proximité des tubules les plus gravement lésés. Ce phénomène de « zone frontière » est plus évident après un infarctus rénal, quand une bande de cellules ayant une accumulation nucléaire de HIF peut être observée entre le centre de l’infarctus et le tissu normal environnant [24]. Néanmoins, l’accumulation de HIF n’est pas uniforme parmi les différents segments tubulaires, et il existe des preuves que la capacité d’induire le HIF est inversement corrélée à la gravité des lésions cellulaires. Dans la zone médullaire externe, les cellules de la branche large de l’anse ascendante ont par exemple une accumulation relativement faible de HIF dans les modèles de défaillance rénale aiguë. L’application d’inhibiteurs de réabsorption active de sodium dans cette partie du tubule, comme le furosémide ou l’ouabaïne, est connue pour préserver l’intégrité cellulaire et réduire les lésions [27]. Bien que l’inhibition de la consommation d’oxygène, entraînée par l’inhibition de la réabsorption du sodium, augmente les tensions en oxygène tissulaires [28], on observe dans ces conditions une activation de HIF plus significative. Ceci suggère que la capacité à induire la signalisation de HIF nécessite une tension basse en oxygène spécifique qui peut varier selon les différents types cellulaires : le système ne pouvant être activé que lorsque les tensions en oxygène sont soit au-dessus, soit en dessous de ce niveau. L’inhibition de réabsorption du sodium peut alors ramener des cellules mise en jeu par un niveau plus faible dans une « fenêtre d’opportunité » pour la signalisation de HIF. Il est tentant de spéculer que l’activation du système HIF par l’induction de gènes protecteurs joue un rôle dans la préservation fonctionnelle et structurelle à la suite de telles manœuvres. Pathologie chronique du rein Puisque l’hypoxie des tissus est un mécanisme probable dans différents types de maladies rénales, il est possible que l’activation du système HIF survienne dans ces conditions. En effet, l’hypoperfusion s’est avérée induire les lésions FACTEURS DE TRANSCRIPTION INDUCTIBLES PAR L’HYPOXIE 185 tubulo-interstitielles [29] et les rats transgéniques exprimant un gène rapporteur sous le contrôle d’un HRE se sont avérés activer le rapporteur dans le modèle du rein restant et dans le modèle puromycine, suggérant que la signalisation du HIF est en jeu dans ces situations pathologiques [30]. Les conséquences fonctionnelles sont toutefois moins évidentes. Certains des effets aval du HIF, comme la formation de nouveaux capillaires, peuvent retarder la progression de la maladie [31, 32]. De façon cohérente avec cette hypothèse, l’administration chronique de cobalt, qui peut stabiliser le HIF, a été montrée comme améliorant les lésions tubulo-interstitielles [32, 33]. D’un autre côté, la signalisation du HIF a également été suggérée comme favorisant la progression de la maladie rénale par une variété de mécanismes, notamment par ses effets profibrotiques, son rôle possible dans la transition épithélio-mésenchymateuse et son impact sur les processus inflammatoires [34, 35]. Plusieurs gènes, qui sont impliqués dans la fibrogenèse rénale, sont des cibles directes d’HIF-1, par exemple l’inhibiteur tissulaire des métalloprotéinases 1 [36], l’inhibiteur-activateur du plasminogène 1 [37] et le facteur de croissance du tissu conjonctif [38]. En outre, l’hypoxie peut favoriser la libération thrombospondine-dépendante de TGF-β latent [39] et des effets synergistiques entre l’hypoxie et le TGF-β sur la production de collagènes ont été mis en évidence [40]. La transition épithélio-mésenchymateuse des cellules qui est considérée comme jouant un rôle important dans le développement de la fibrose tubulo-interstitielle, s’est avérée être augmentée sous hypoxie [41] et il a été suggéré que HIF-1 jouait un rôle majeur dans ce processus [42, 43]. L’impact de la signalisation du HIF sur les processus inflammatoires a juste commencé à être reconnu. HIF-1 peut favoriser l’adhésion des leucocytes pendant l’hypoxie [44], moduler la fonction lymphocytaire et la signalisation des récepteurs de cellules T [45, 46] et semble être essentiel pour l’inflammation médiée par les cellules myéloïdes [6], mais les implications de ces effets pour les pathologies ou modèles du rein n’ont pas encore été définies. Une preuve récente indique que le système HIF peut également être impliqué dans l’induction et/ou la progression des lésions glomérulaires. L’inactivation spécifique de pVHL dans les podocytes a été récemment montrée capable d’induire l’effacement du pied des pédicelles, la protéinurie et la formation de croissants [47]. Un autre aspect très intéressant de la pathologie rénale dans laquelle le système HIF peut jouer un rôle important est la formation de kystes. L’inactivation spécifique de VHL dans le tubule proximal des souris a conduit au développement de kystes multiples du rein [48]. De manière cohérente avec ces conclusions, les kystes rénaux se développent chez les patients souffrant du syndrome VHL [49]. Le développement de lésions kystiques chez ces patients peut également précéder la formation de carcinomes cellulaires rénaux (voir ci-dessous). L’activation du HIF et la régulation positive de ses gènes cibles se sont avérées être un événement préalable dans ce processus [50]. Les cellules revêtant ces lésions kystiques perdent le cil qui fait normalement saillie dans le lumen tubulaire et est censé servir de mécanocapteur du flux tubulaire. Des altérations dans la transduction de signaux à travers ce capteur jouent probablement un rôle clé dans la pathogenèse de la pathologie polykystique du rein [51]. Bien que l’inactivation de pVHL ait plusieurs conséquences potentiellement pertinentes qui sont partiellement indépendantes du HIF, la perte de cils dans les cellules tubulaires avec un pVHL inactif a été suggérée comme étant médiée par la régulation positive de HIF-1 [52]. 186 M. S. WIESENER ET COLL. De plus, nous avons récemment trouvé que les reins des patients souffrant de la maladie polykystique du rein et dans un modèle génétique de maladie kystique du rein chez le rongeur montrent une régulation positive significative du HIF tant l’épithélium recouvrant les kystes (HIF-1) que dans le stroma des parois kystiques (HIF-2) [53]. Ceci corrobore les conclusions précédentes indiquant que les reins kystiques peuvent produire des quantités importantes d’EPO, résultant en une anémie moins grave comparativement à d’autres types de pathologies rénales [54] et que l’angiogenèse active joue un rôle significatif pour la croissance des kystes [55, 56]. Il est donc possible que le développement des kystes résulte en une hypoxie des tissus, une stabilisation induite par l’hypoxie de HIF et une induction des gènes cibles HIF, qui favorisent une nouvelle croissance des kystes. Cancer du rein Une stabilisation oxygène-dépendante du HIF par inactivation génique bi-allélique de pVHL survient chez les patients souffrant du syndrome autosomique dominant de von Hippel-Lindau, ainsi que dans la majorité des carcinomes rénaux spontanés à cellules claires, le type le plus fréquent de cancer du rein. Les patients atteints du syndrome VHL portent une mutation de la lignée germinale du gène VHL et le second allèle est censé être inactivé par un second hit (hypothèse de Knudson) [57, 58]. Dans les carcinomes rénaux spontanés à cellules claires, les deux allèles sont successivement inactivés [59]. Dans les deux conditions, l’inactivation du pVHL conduit à une perte de sa capacité à lier le HIFα hydroxylé et le HIF est stabilisé indépendamment de la concentration en oxygène [6, 7]. De manière intéressante, il a été montré que ce processus s’associe à un shift de l’expression du HIF-1 des cellules tubulaires vers HIF-2, et que ce dernier est d’importance particulière pour la tumorigenèse [60, 61]. L’activation aval des gènes cibles HIF explique la plupart du phénotype caractéristique de ce type de cancer du rein, notamment son degré élevé de vascularisation et d’érythrocytose occasionnelle [62-64]. LE HIF ET LA RÉGULATION DE L’EPO Le HIF-1α a été initialement identifié comme une protéine se liant à l’élément de réponse à l’hypoxie du gène EPO [65, 66]. Cependant, plusieurs preuves indiquent que c’est HIF-2α, plutôt que HIF-1α qui est important pour la régulation de l’EPO. Premièrement, seul le HIF-2α est trouvé dans les fibroblastes rénaux péritubulaires produisant l’EPO [22]. Deuxièmement, les hépatocytes, qui sont le principal site de production de l’EPO dans le foie, expriment également HIF-2α, plus que HIF-1α in vivo [67]. Troisièmement, dans les cellules qui expriment aussi bien HIF-1 que HIF-2, des mécanismes moléculaires non encore définis peuvent conférer une inductibilité sélective du gène EPO par HIF-2 [68, 69]. Enfin, la délétion génique de HIF-2α chez les souris adultes est associée à une anémie en raison d’une production d’EPO anormalement basse [70, 71]. De façon intéressante, cette étude a démontré de manière élégante que le HIF-2α est nécessaire à l’activation du gène de l’EPO dans des conditions physiologiques « normoxiques », afin de conserver un hématocrite normal. En outre, une étude récente a mentionné l’exis- FACTEURS DE TRANSCRIPTION INDUCTIBLES PAR L’HYPOXIE 187 tence d’un gain des mutations fonctionnelles du gène HIF-2α, conduisant à une polycythémie congénitale [72]. Bien que des progrès significatifs aient ainsi été réalisés dans la compréhension du contrôle moléculaire de la régulation génique de l’EPO, d’importants aspects de sa régulation in vivo restent mal compris. Avec une hypoxie de plus en plus profonde, le nombre de fibroblastes interstitiels activant le gène de l’EPO augmente et le fait de savoir si ceci est directement associé à l’accumulation de HIF dans ces cellules n’a pas encore été prouvé à ce jour. D’un point de vue clinique, l’une des questions importantes est de savoir pourquoi la production rénale d’EPO est fortement affectée chez les patients souffrant de pathologies chroniques du rein ? Des données très récentes de notre groupe suggèrent que l’activation pharmacologique de HIF (voir ci-dessous) peut considérablement améliorer une production extra-rénale d’EPO chez les patients en hémodialyse chronique, indiquant que c’est un déréglement du mécanisme de détection de l’oxygène qui provoque une anémie rénale, plutôt qu’une réduction de la capacité de production de l’hormone [73]. LE HIF EN TANT QUE CIBLE THÉRAPEUTIQUE POTENTIELLE Le rôle central du HIF dans l’adaptation cellulaire à l’hypoxie et la preuve croissante de son rôle dans la pathogenèse d’un nombre de maladies le rend une cible très intéressante pour l’intervention pharmacologique. Les deux approches pour stimuler et bloquer le système HIF sont suivies. En termes de stimulation, les approches actuelles reposent sur les besoins des PHD du HIF en oxoglutarate et en fer qui sont des co-facteurs essentiels pour l’hydroxylation et la déstabilisation du HIF. Les analogues d’α-cétoglutarate et les chélateurs du fer peuvent donc être utilisés pour inhiber l’activité des PHD et ainsi empêcher la dégradation du HIF dans des conditions normoxiques. Les principaux avantages de cibler HIF au lieu de cibler des gènes uniques ou leurs produits pour préserver les tissus résident non seulement dans la facilité d’intervenir pharmacologiquement avec des petites molécules, mais aussi dans le grand nombre de gènes cibles induits par ce mécanisme de régulation majeur sensible à l’oxygène. Ces gènes incluent l’EPO, l’hème-oxygénase 1 (HO-1) et le VEGF. Certaines des protéines codées par ces gènes se sont avérées être suffisantes pour conférer une néphroprotection, la mieux étudiée étant l’EPO [74-76]. Alors qu’il est probable que l’augmentation de l’expression rénale du gène de l’EPO puisse contribuer à l’effet protecteur de la stabilisation du HIF, l’importance réelle de l’induction du gène EPO est difficile à préciser. Dans plusieurs modèles de maladie rénale, plusieurs groupes ont prouvé que l’accumulation de HIF protège d’une aggression ischémique ou toxique ultérieure (fig. 3). Les méthodes utilisées pour réaliser cette activation de la voie HIF comprennent l’hypoxie systémique [77, 78] (voir fig. 3), le chlorure de cobalt [32, 33, 79] ; les chélateurs du fer et un analogue 2-oxoglutarate qui inhibent les prolylhydroxylases du HIF [77, 80]. Le dernier groupe d’inducteurs pharmacologiques du HIF revêt un intérêt significatif en clinique. Ces composés peuvent principalement 188 M. S. WIESENER ET COLL. A Ischémie de 40’ du rein gauche (B) Néphrectomie du rein droit (B) 72 h –10 h 120 h 0h Préconditionnement du CO 0,1 p. 100 vs. normoxie 5 4,5 4 Cisplatine 8 mg/kg b.w.i.p. (C) B IRI n = 10 3,5 3 Créatinine sérique [mg/dl] 2,5 2 UnT 1,5 1 CO 0,5 0 Sham 0h 24 h 32 h 1,00 C cisplatine 0,80 n = 10 0,60 Contrôle 0,40 CO 0,20 0,00 0h 24 h 32 h 120 h Temps [heures] FIG. 3. — L’activation du HIF par monoxyde de carbone (CO) protège contre les lésions rénales aiguës. Le pré-traitement hypoxique avec du CO à 0,1 p. 100 pendant 10 heures (h) avant l’aggression rénale aiguë stabilise le HIF et protège des lésions rénales : – ischémiques (IRI) (A, B) et ; – toxiques induites par cisplatine (A, B) avec une amélioration de la créatinine sérique ; – comparativement aux contrôles normoxiques (B, C). UnT – non traité (*p < 0,05). FACTEURS DE TRANSCRIPTION INDUCTIBLES PAR L’HYPOXIE 189 être administrés tant oralement que parentéralement et des essais cliniques sont déjà en cours pour tester leur capacité à traiter des anémies en stimulant la production endogène d’EPO [73, 80, 81]. Inversement, étant donné le rôle central de l’activation du HIF dans la pathogenèse du cancer du rein, l’inhibition du HIF apparaît également comme une approche attrayante pour retarder la progression du cancer du rein. L’activation du HIF par hypoxie locale survient également dans de nombreux autres types de cancers, ainsi le ciblage du HIF est une stratégie anti-cancéreuse potentielle qui ne se limite pas au cancer du rein. Néanmoins, étant donné le rôle central de son activation génique dans le carcinome rénal à cellules claires, de telles approches semblent très prometteuses et peuvent conduire à prouver le principe de leur efficacité dans ce type de cancer. BIBLIOGRAPHIE 1. SEMENZA GL. Hydroxylation of HIF-1 : oxygen sensing at the molecular level. Physiology (Bethesda), 2004 ; 19 : 176-182. 2. BERRA E, GINOUVES A, POUYSSEGUR J. The hypoxia-inducible-factor hydroxylases bring fresh air into hypoxia signalling. EMBO Rep, 2006 ; 7 (1) : 41-45. 3. WENGER RH. 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