Le prix de l`immobilier d`habitation sur le long terme
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Le prix de l`immobilier d`habitation sur le long terme
LE PRIX DE L’IMMOBILIER D’HABITATION SUR LE LONG TERME Cours - Immobilier – 2016 - ENPC. J. Friggit (CGEDD). Les points de vue exprimés n’engagent que le conférencier. http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/prix-immobilier-evolution-1200-2015-a1048.html 1 Organisation •Choix d’aborder de nombreux aspects, à charge pour l’auditoire de se reporter aux supports •Choix d’inclure de nombreuses diapositives, dont beaucoup seront sautées lorsqu’elles ne sont pas indispensables mais constitueront un « fond de dossier » •Les supports sont téléchargeables sur http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/prix-immobilier-evolution-1200-a1048.html –Notes générales plus ou moins longues –Articles sur des aspects particuliers –Valeurs numériques et sources des séries longues –Actualisations mensuelles –Présentations (dont celle-ci) –Possibilité d’abonnement aux publipostages qui annoncent les actualisations –Twitter: @PrixImmoCgedd •Les résultats extraits de l’enquête logement 2013 sont provisoires 2 PLAN 1. Prix des logements depuis 1200 2. Loyers et revenus depuis 1970 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 4. Quelques propriétés du prix des logements 5. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation 5.1. n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers 5.2. résultent d’une interaction avec l'environnement financier et économique 6. Prospective 7. Conclusion 3 Indices logementsà àParis Paris Indicesdu duprix prix des des logements depuis 1200 depuis 1200 10 Indices du prix des logements à Paris depuis 1200 Monnaie constante, base 2000=1 Record du monde à notre connaissance Deux guerres mondiales Contrôles des loyers Inflation 1 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900 2000 1348 Peste noire 0,1 0,01 1356 1346 PoiCrécy t iers 14201415 1436 Azin- Paris court anglais 1337-1453 Guerre de 100 ans Division par 4 Pente +0,6% par an en moyenne sur 800 ans Peu de signification Division par 15 Centre de Paris 1200-1790 Centre de Paris 1790-1850 avant ajustement pour obsolescence Peste noire: diminution de la population de 30 à 50% coïncidant avec une baisse du prix des logements d’environ 75% (soit environ 2 fois plus). Paris "valeur-refuge" contre les troubles en Ile-de-France? Paris 1840-2015 avant ajustement pour obsolescence Paris 1840-2015 après ajustement pour obsolescence 0,001 Source: CGEDD d’après d’Avenel, Duon, INSEE, indices Notaires-INSEE et bases notariales http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/doc/house-price-index-Paris-and-others-secular_cle7fed11.doc et http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/evolution-prix-immobilier-friggit_cle0c611b.pdf 4 Le “trou” de 1914-1965 10 Indices du prix des logements en France et à Paris Monnaie constante, base 2000=1 France Paris 1 1800 1850 Défaite de 1870 Guerre de Crimée 1853-56 Sortie des contrôles des loyers Contrôles des loyers + inflation 1900 1914 1948 1950 1930-35 « valeur refuge » hors des 1940-44 actions « Valeur refuge » contre l’inflation 1965 2000 0,1 Deux «bosses» au fond du «trou» «Trou» 0,01 1840-1914 1914-1965 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE désaisonnalisés, Duon, Toutain et Villa (CEPII). 1965-2011 5 Le “trou” de 1914-1965 (détail) 1,5 Indice du prix des logements Indice des loyers (*) Indices du prix des logements et des loyers à Paris en monnaie constante, base 1914=1 1 1840 Guerre de Crimée 1853-56 Inflation des prix à la consommation supérieure à celle du prix des logements 1860 Défaite de 1870 Hausse des taux d'intérêt causée par le traité de Francfort Sortie des contrôles des loyers Contrôle des loyers + inflation 1914 1880 1900 1920 1935 Décret Laval 1930-35 1948 1940 "Valeur refuge" 1940-44 hors des "Valeur actions refuge" 1965 1960 1980 contre l'inflation 0,5 (*) Avant 1900, loyers des "ménages ouvriers" Deux bosses au fond du "trou" 0 "TROU" 1840-1914 1914-1965 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE désaisonnalisés, Duon, Toutain et Villa (CEPII). Depuis 1965 6 DE QUOI PARLE-T-ON? Attention aux « effets qualité » ou « effets de structure »! 3 Revenu disponible par ménage(valeur moyenne stock) Indice du prix des logements anciens en France (indice flux) Dépense de logement par ménage (valeur moyenne stock) Indice des loyers (indice stock) Indice du coût de la construction (indice flux) 3,24 2,85 Monnaie constante, base 1965=1 2 1,66 1,45 1 1,02 0 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 Source: CGEDD d’après INSEE et bases notariales 7 Exemple d’effet de structure (1): surface Nb de personnes par logement Surface par logement, nombre de personnes par logement et surface par personne Surface 100 90 87 85 90 89 92 5,0 91 4,5 83 79 80 70 4,0 73 Surface par logement (m²) 70 3,5 Surface par personne (m²) 3,1 Nombre de personnes par logement (échelle de droite) 2,9 60 2,8 2,7 2,6 2,5 2,5 2,4 50 2,3 3,0 2,5 2,3 40 2,0 40 30 31 34 33 40 38 36 1,5 28 20 23 1,0 25 10 0 1970 0,5 1980 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1990 2000 2010 0,0 2020 Millésime de l’enquête logement 8 Exemple d’effet de structure (2): confort * Les ménages à bas revenu ont été les grands gagnants de l’augmentation du confort des logements: exemple du % de logements locatifs privés équipés d’un WC intérieur. * Dans le même temps, le loyer des locataires à bas revenu a augmenté plus rapidement que la moyenne: le resserrement de l’éventail des conforts s’est accompagné d’un resserrement de l’éventail des loyers. Des analyses économétriques complexes sont nécessaires pour estimer la part du resserrement de l’éventail des loyers qui est attribuable au resserrement de l’éventail des conforts. % des logements équipés d'un WC intérieur Locataires du secteur privé, selon le quartile de revenu du locataire 100% 90% 1er quartile 80% 2e quartile 3e quartile 4e quartile 70% Tous quartiles 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 1970 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 9 Exemple d’effet de structure (3): durée d’occupation * L’âge moyen des ménages à bas revenu a diminué, ce qui a entraîné une diminution de leur durée d’occupation du logement, et donc, dans le cas des locataires du parc privé, une augmentation de leur loyer. * Comme dans le cas précédent, des analyses économétriques complexes sont nécessaires pour estimer la part du resserrement de l’éventail des loyers qui est attribuable à ce phénomène. 10 Durée d'occupation (années) Locataires du secteur privé, selon le quartile de revenu du locataire 9 1er quartile 2e quartile 8 3e quartile 4e quartile Tous quartiles 7 6 5 4 3 2 1 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 0 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 10 Stabilité sur 1965-2000 puis envolée puis « stabilité » de l’indice du prix des logements anciens rapporté au revenu par ménage 2 1,9 France, base 1965=1 1,8 1,7 1,6 8 ans de quasi « stabilité » Indice du prix des logements rapporté au revenu par ménage Exception française Indice du prix des logements anciens rapporté au revenu disponible par ménage, base 1965=1 1,5 7 ans d’envolée 1,4 1,3 35 ans de stabilité 1,2 1,1 1 Tunnel 0,9 0,8 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE. 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 11 Comparaison internationale - France, Etats-Unis et Royaume-Uni: des tendances longues similaires sur 1965-2000 - Diversité des évolutions selon le pays 2 Comparaison internationale: indice du prix des logements rapporté au revenu disponible par ménage, base 2000=1 France Etats-Unis (FHFA) Etats-Unis (S&P/C-S) Royaume-Uni (DCLG) Royaume-Uni (Halifax) Allemagne (Destatis) Allemagne (Gewos) Espagne Pays-Bas Aux 0,9 1,5 1,1 1 0,9 0,5 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE désaisonnalisés, Freddie Mac, FHFA, R.Shiller, US Bureau of Economic Analysis, Census Bureau, UK DCLG, UK National Statistics, Halifax 12 Différenciation géographique 2,7 2,6 France Paris Ile-de-France Province Indice du prix des logements 2,5 2,4 rapporté au revenu disponible par ménage 2,3 2,2 2,38 (Paris, T3 15) Différenciation Paris / Ile-de-France / province Base 1965=1 2,1 1,98 (Ile-de-Fr., T3 15) 2 1,9 1,8 Exception par rapport aux régularités tendancielles = « crise » NB: le dénominateur des quatre ratios est le revenu disponible par ménage sur l'ensemble de la France 1,67 (France, T3 15) 1,7 1,6 1,55 (Province, T3 15) 1,5 1,4 1,3 1,2 1,1 Tunnel 1 0,9 0,8 0,7 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE. 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 13 La crise de 1987-1995 a été très localisée et, en Ile-de-France, centrée sur Paris 1,9 Prix des logements rapporté au 1,8 revenu disponible par ménage 1,7 Départt 75 Départt 77 Départt 78 Départt 91 Départt 92 Départt 93 Départt 94 Départt 95 France Ile-de-France Province (de l'ensemble des ménages français) Base 1985 = 1 1,6 1,5 1,4 1,3 1,2 1,1 Indicateur de crise 0,5 1 0,9 1980 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et INSEE 1985 1990 1995 2000 14 2000-2010: hétérogénéité de la croissance du prix des logements selon le département Les extrêmes (croissance de 2000 à 2010 de l’indice du prix des logts anciens): •Les 3 plus petits accroissements: Territoire de Belfort: +59%; Haut-Rhin: +64%, Moselle +70% •Les 3 plus grand accroissements: Bouches-du-Rhône, Paris, Alpes-Maritimes: (à égalité) +138% •(France: + 107%) (Source: indices Notaires-INSEE et Perval) De 2000 à 2010, croissance d’autant plus élevée que: -Plus forte croissance du revenu par mén. (élasticité ~ 1) -Moindre croissance du chômage -Moindre construction de logts (élasticité ~ -1 ou -2) -Plus forte croissance de la population (élasticité ~ 1 ou 2) -Plus de résidences secondaires Par -Plus de résidences principales locatives privées statut -Moins de résidences princip. occupées par le propriétaire -Résultats non robustes par rapport à la période étudiée Détails dans la note: http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/difference-variation-prix-immobilier-par-departement_cle76a2da.pdf Indice du prix des logements anciens 2010 en base 2000=1 Variation totale 1,056 à 1,381 (30) 0,906 à 1,056 (32) 0,587 à 0,906 (32) 15 2000-2010: la différenciation par département de la construction nette de la croissance démographique « explique » la moitié de la différenciation de la variation du prix des logements rapporté au revenu par ménage (mais beaucoup moins sur 1994-2010: résultat non robuste) … mais la pente de la droite de régression n’est que de ~ -1 ou -2 75 06 34 83 Variation annuelle moyenne du prix des logements rapporté au revenu par ménage 93 13 69 6% 66 94 04 31 92 5% 30 84 05 07 95 Provence Méditerranée Paris et Petite Couronne 4% 11 33 48 09 43 59 64 26 Variation annuelle du prix des logements rapporté au revenu par ménage en fonction de la variation annuelle du nombre de logements nette de la croissance démographique 2000-2010 15 03 62 23 17 63 76 16 44 01 91 85 46 74 77 81 02 61 58 82 24 60 47 36 14 28 65 18 37 27 12 10 71 08 5055 89 78 86 22 45 56 29 21 6741 72 87 53 51 49 39 70 54 35 79 73 38 42 80 40 32 19 25 3% (Variations logarithmiques) 52 Elasticité ~ -2 57 88 y = -1,61x + 0,05 68 R2 = 0,45 90 Variation annuelle du nombre de logements, nette de la variation annuelle moyenne de la population Nord-est -0,5% 2% 0,0% Source: CGEDD d’après indices Notaires-INSEE, Perval, INSEE, SOeS et Filocom 0,5% 1,0% 1,5% 16 2000-2010: 4 variables « expliquent » 75% de la différenciation par département de la croissance du prix des logements (mais pas sur 1994-2000…: pb de la robustesse) 8% 7% 6% 5% 68 13 06 83 66 05 34 75 1148 30 93 04 69 33 6432 84 31 09 9473 59 2326 07 17 74 40 43 15 92 38 4285 1995 82 46 0162 44 12 81 802476 65 16 03 47 14 36 61 58 02 7756 22 10 50 71 28 89 63 9137 60 52 29 18 27 21 41 8679 4553 08 78 51 87 5567 4935 39 70 72 2554 57 88 90 4% Valeur observée en fonction de la valeur prévue par la régression sur 2000-2010 par rapport aux variations: • du revenu, • du parc, • de la population, • du taux de chômage R²=0,75 3% 2% 1% 0% 0% 1% 2% 3% Source: CGEDD d’après indices Notaires-INSEE, Perval, INSEE, Filocom 4% 5% 6% 7% 8% 9% 10% 17 2000-2010: les prix ont davantage augmenté dans les départements dont le parc contient le moins de résidences principales occupées par le propriétaire Variation annuelle moyenne du logarithme du prix des logements rapporté au revenu par ménage 2000-2010 en fonction du % de résidences principales occupées par le propriétaire en 2005 5,5% 93 5,0% 06 66 75 05 48 34 83 11 13 33 69 30 04 94 4,5% 09 73 92 4,0% 3,5% 74 Reste vrai même si on tient compte des différences de croissance: -du revenu par ménage, -de la population -et du nombre de logements 14 3,0% 2,5% Si l’on compare les différents pays, c’est plutôt l’inverse. Comme quoi le problème n’est pas simple. 84 31 64 59 95 26 40 42 07 62 85 23 80 32 38 43 15 1719 91 76 46 03 44 1681 77 82 01 24 47 5812 36 02 65 6361 56 22 60 5218 37 28 29 45 10 41 27 71 89 78 08 8621 50 55 87 67 57 79 54 53 35 51 49 72 y = -0,09x + 0,08 68 88 70 39 R2 = 0,42 25 2,0% 90 1,5% 25% 30% 35% Source: CGEDD d’après indices Notaires-INSEE, Perval et Filocom 40% 45% 50% 55% 60% 18 2000-2010: dans un département donné, les prix ont davantage augmenté pour les types de logements et nombres de pièces qui comprennent le moins de résidences principales occupées par le propriétaire 40% Ecart par rapport à la m oyenne du départem ent de la croissance du prix35% 2010/2000 91,1 14,2 77,1 69,1 95,1 30% 93,1 91,2 94,1 Ecart par rapport à la moyenne du département de la croissance du prix 2010 / 2000 en fonction de l'écart par rapport à la moyenne du département du % de résidences principales occupées par le propriétaire, 63,3 par type de bien et nombre de pièces 25% 84,3 59,2 91,3 50,2 34,2 95,3 37,2 63,2 31,4 80,228,249,2 DEP, nb de pièces 92,1 06,1 76,1 33,4 77,4 20% 34,4 93,5 33,1 13,2 45,2 85,2 44,2 95,4 91,4 57,3 62,2 57,535,2 59,3 33,2 34,1 92,2 27,2 78,2 60,2 94,2 13,1 33,286,293,3 15% 31,3 27,3 34,3 59,2 34,2 64,1 40,3 61,2 76,2 83,3 33,3 91,5 22,2 54,1 25,1 06,3 56,4 77,5 67,1 06,269,3 10% 21,2 42,4 67,3 93,4 76,5 21,1 13,3 50,3 83,2 31,2 76,2 30,4 67,2 44,4 44,1 45,2 38,3 95,5 57,4 40,4 60,3 59,4 33,3 72,3 59,3 45,3 Mini 300 enreg. 59,478,3 42,3 24,2 42,4 14,3 83,4 39,4 41,3 76,3 56,276,4 94,3 80,3 13,4 17,1 56,2 06,5 54,306,4 68,4 21,377,2 89,2 42,3 63,4 74,1 68,2 78,3 14,2 38,2 69,4 45,3 44,2 78,4 25,377,4 5% 86,377,3 22,3 64,491,2 28,4 75,2 75,141,2 26,3 92,364,5 21,3 42,2 54,3 14,3 94,4 29,3 14,1 51,4 11,2 35,4 64,2 68,4 Ecart par rapport à la 62,4 01,4 37,514,4 38,4 67,4 73,3 83,2 17,3 29,4 25,4 59,5 89,3 40,5 57,6 94,5 44,3 71,3 29,4 60,4 m oyenne du départem ent 76,4 35,364,3 37,4 44,3 38,3 91,3 74,471,4 61,4 73,1 51,3 24,6 78,5 50,4 30,5 31,5 73,4 du % de résidences principales 0% 35,5 28,5 84,6 54,442,5 24,4 35,2 95,3 27,4 54,5 35,1 38,1 77,5 63,5 89,5 45,5 69,5 80,4 60,5 63,6 27,5 51,5 67,5 53,4 74,2 51,6 72,4 95,4 -60% -50% 29,2 -40% -30% -20% 54,4 85,3 -10% 0% 10% 20% 83,4 30% 40% 91,4 78,4 983,5 1,5 59,5 occupées par le propriétaire 67,6 29,2 75,313,524,5 72,533,476,5 54,5 25,6 34,4 74,3 01,4 38,5 88,3 93,2 71,6 74,5 60,6 93,3 13,2 45,4 95,5 62,5 92,4 73,2 35,4 33,5 47,5 64,506,531,6 62,1 86,5 94,3 44,4 25,5 89,4 79,5 86,6 -5% 76,6 59,6 78,5 73,5 71,5 74,6 94,4 01,5 74,5 13,373,4 22,5 49,6 33,6 80,5 22,441,4 51,4 29,6 93,4 26,6 77,6 61,5 y = -0,26x + 0,02 27,6 62,6 85,5 50,5 57,1 89,6 25,5 61,6 18,6 29,5 95,675,4 44,5 83,5 94,5 63,2 63,3 13,4 38,5 06,3 2 21,6 06,4 34,5 37,6 50,692,5 93,5 34,5 64,6 35,5 -10% 56,4 78,6 = 0,36 R 85,6 9 2,5 56,5 92,4 06,2 28,6 38,6 69,3 13,5 56,6 72,6 44,6 33,5 68,1 18,5 06,6 35,6 63,5 83,6 73,5 41,6 22,6 92,6 13,6 69,4 -15% 34,6 73,6 94,6 69,6 63,1 Reste vrai si on expurge par régression -20% 75,5 des différences entre départements de 78,1 31,1 95,2 69,2 93,2 77,3 Appartements Maisons -70% -25% 11,6 Source: CGEDD d’après bases notariales et Filocom -30% l’effet croissance du revenu par ménage, de la construction et de la croissance démographique 19 Idem pour la seule Ile-de-France, par arrondissement 9103,1 70%à la Ecart par rapport moyenne de l'arrondisst de la croissance du prix 60% 2010/2000 9401,1 9102,2 9301,1 7701,2 9203,1 9302,2 9201,1 9103,2 7803,1 9503,2 9202,1 9402,1 7803,2 9502,2 9501,3 7519,1 7701,3 9503,3 9403,2 7702,3 9301,2 9401,2 9302,3 9103,3 9102,3 9502,3 9201,2 9202,2 9203,2 9502,4 7804,1 -60% -50% -40% 50% Ecart par rapport à la moyenne de l'arrondissement de la croissance du prix 2010 / 2000 en fonction de l'écart par rapport à la moyenne de l'arrondissement du % de résidences principales occupées par le propriétaire, par type de bien et nombre de pièces 40% 9503,4 Mini 300 enreg. 7519,27701,4 30% DEP arron, nb de pièces 9102,4 9103,4 7518,2 9401,3 7511,2 9301,3 20% 9302,4 Appartements Maisons AP et MA 7511,1 7804,2 9402,2 7803,3 7520,1 7518,1 Ecart par rapport à la 7512,2 7803,4 9301,4 7517,2 7516,17512,1 moyenne de l'arrondisst 9201,3 9202,3 7520,2 9402,3 9402,4 10% 7517,1 7701,3 7513,1 7514,1 du % de résidences principales 7514,2 7701,4 7515,1 9403,3 7702,4 7510,2 9401,49103,3 7516,2 occupées par le propriétaire 7802,4 9503,4 9203,3 9102,3 9201,4 7801,4 9403,4 7516,3 7803,57519,3 9503,5 7701,5 0% 7702,5 7513,2 9102,5 7515,2 7702,6 7804,3 7804,4 9103,4 -30% -20% -10% 0% 10% 9102,4 20% 30% 40% 9103,5 9302,3 7802,59502,4 7520,3 9302,4 7801,5 7804,5 9202,4 9103,6 -10% 9503,6 7803,4 9502,5 7802,6 9302,5 9301,3 7514,3 7513,3 7518,3 9401,4 9102,6 7511,3 7701,6 9502,6 7512,3 9203,4 9401,5 7516,4 7517,3 7803,5 7515,3 9203,5 9302,6 7510,1 7803,6 9402,5 7801,6 -20% 9301,4 7704,6 9202,5 7516,5 y = -0,98x + 0,09 9301,5 R2 = 0,75 -30% 9402,6 9202,6 9301,6 9401,6 -40% 7515,4 Source: CGEDD d’après bases notariales et Filocom -50% 20 Depuis 2002: inversion de la différenciation appartements / maisons La différenciation appartement / maison reflète en partie la différenciation logt locatif / logt occupé par le propriétaire Par rapport aux maisons, les appartements se sont: •valorisés de 1950 à 1965 1,3 1,25 Indice du prix des appartements rapporté à l'indice du prix des maisons Base T4 2000=1 1,2 Ile-de-France hors Paris Province (sortie des contrôles des loyers, qui 1,15 avaient davantage touché les appartements que les maisons) •dévalorisés de 1965 à 2000 1,1 (et paupérisés) •valorisés depuis 2001 (tout en continuant de se paupériser…=> pas durable) 1,05 1 0,95 Source: CGEDD d’après bases notariales et indices Notaires-INSEE. 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 21 1/1 2000-2010: inversion de la différenciation appartements / maisons: différenciation géographique 1,6 Indice du prix des appartements rapporté à l'indice du prix des maisons, par département, base 2000=1 1,5 01 09 17 26 34 42 50 58 66 74 82 90 1,4 1,3 02 10 18 27 35 43 51 59 67 75 83 91 03 11 19 28 36 44 52 60 68 76 84 92 04 12 21 29 37 45 53 61 69 77 85 93 05 13 22 30 38 46 54 62 70 78 86 94 06 14 23 31 39 47 55 63 71 79 87 95 07 15 24 32 40 48 56 64 72 80 88 France 08 16 25 33 41 49 57 65 73 81 89 47 déptts plutôt gros et urbains 1,2 1,1 1 47 déptts plutôt petits et ruraux 0,9 0,8 1994 1995 1996 1997 1998 1999 Source: CGEDD d’après indices Notaires-INSEE et Perval. 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 22 Depuis 2000: prix du neuf et prix de l’ancien •Le prix moyen du neuf a moins augmenté que l’indice (et le prix moyen) de l’ancien •Pour aller plus loin il est indispensable mais difficile de faire la part des effets de structure donc de comparer indices du neuf et indices de l’ancien à qualité constante •Depuis janvier 2013 l’INSEE publie un indice du prix des logements neufs (vendus par les promoteurs) mais il n’est pas totalement comparable avec l’indice Notaires-INSEE du prix des logements anciens (méthode, périmètre) et débute en 2006 250 200 Comparaison des indices Notaires-INSEE de l'ancien et des prix moyens par m² ECLN du neuf Base T4 2000 = 100 120 Comparaison de l'indice Notaires-INSEE de l'ancien et de l'indice INSEE du neuf Base T1 2010 = 100 110 100 150 90 80 100 70 50 Prix de vente appartements ECLN en euros par m² base T4 2000 Indice Notaires-INSEE du prix des logements anciens 60 Indice INSEE du prix des logements neufs (achetés à des promoteurs) Indice Notaires-INSEE appartements base T4 2000 Prix de vente maisons ECLN en euros par lot base T4 2000 Indice Notaires-INSEE maisons base T4 2000 0 déc-80 50 40 déc-85 déc-90 déc-95 déc-00 Source: CGEDD d’après indices Notaires-INSEE et ECLN déc-05 déc-10 déc-15 déc-95 déc-00 déc-05 déc-10 déc-15 23 VOLUMES 24 Depuis 2000: relative stabilité puis baisse du nombre de logements anciens vendus, hausse temporaire du nombre de logements neufs construits NB: il se vend trois fois plus de logements anciens qu’il ne se construit de logements neufs hors HLM 900 000 800 000 Ventes de logements ANCIENS et construction de logements NEUFS 700 000 Nombre de logements anciens vendus Nombre de logements neufs commencés (*) 792 000 Nov. 2015 Accroissement annuel du nombre de ménages 600 000 Cumuls sur 12 mois. (*) Hors DOM avant 2000 500 000 Changement de série en 2000 400 000 351 000 Nov. 2015 300 000 200 000 Hausse temporaire de la construction en 20042007 Pas de surconstruction massive en France (contrairement à d’autres pays: Espagne, Irlande) 100 000 0 1/1 1950 1/1 1960 1/1 1970 1/1 1980 1/1 1990 Source: CGEDD d’après CGDD/SOeS(Sitadel et Existan), DGFiP (MEDOC et Fidji), bases notariales, compte du logement, Insee 1/1 2000 1/1 2010 1/1 2020 25 Depuis 2006: interruption de la croissance tendancielle de la « vitesse de rotation » du parc ancien 3,5% Vitesse de rotation du parc de logements détenu par des personnes physiques et sa "tendance longue" NB: la vitesse de rotation est environ - deux fois plus élevée au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, - et environ deux fois moindre en Allemagne 3,0% 2,5% Lecture: en 1999, 3,04% des logements détenus par des personnes physiques ont été vendus. 2,0% Vitesse de rotation observée Vitesse de rotation rétropolée ''Tendance longue'' 1,5% NB: la vitesse de rotation est le nombre de transactions de logements anciens divisé par le nombre de logements détenus par des particuliers (les logements détenus par des personnes morales publiques ou privées étant rarement vendus, il paraît préférable de les exclure du ratio). Avant 1992, le nombre de transactions de logements anciens n'est connu que par une rétropolation approximative. 1,0% 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 Source: CGEDD d’après CGDD/SOeS(Existan), DGFiP (MEDOC et Fidji), bases notariales, compte du logement 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 26 Diminution de la proportion de primoacheteurs parmi les ménages qui achètent leur résidence principale Part des primoacheteurs parmi les ménages ayant acheté leur résidence principale dans l'ancien au cours des 4 dernières années Selon le millésime de l'enquête logement 2002 2006 2013 Enquête logement 1999-2002 2003-2006 2010-2013 Période approx. France 56% 51% 48% Dont Ile-de-France 58% 52% 48% Dont province 55% 50% 48% Source: CGEDD d’après enquêtes logement (provisoire pour 2013) Diminution 27 Légère reprise, puis stabilisation à partir de 2009, du % de propriétaires occupants 60% % de ménages propriétaires de leur résidence principale France métropolitaine Selon les enquêtes logement 55% Stabilité de 2009 à 2011 Puis diminution de 0,1 % de 2011 à 2013 soit, hors effets de structure, une diminution de 0,2% à 0,3% Selon Filocom Selon le Compte du logement (série en cours de révision) 50% NB: les champs des trois sources ne sont pas identiques Tendance: +0,4% par an pendant 30 ans Dont depuis 2000 la moitié soit 0,2% par effet de structure, les ménages âgés, davantage propriétaires que les ménages jeunes, étant de plus en plus nombreux 45% 40% Les départements où le prix des logements a le plus augmenté sont ceux où la proportion de ménages propriétaires de leur logement a le moins augmenté (source: http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/difference-variation-prix-immobilier-par-departement_cle76a2da.pdf) 35% 1950 1960 1970 Source: CGEDD d’après ENL (INSEE), Filocom et Compte du logement (SOeS) 1980 1990 2000 2010 2020 28 La qualité du stock de logement ne s’est pas améliorée plus rapidement depuis 2000 que précédemment 100% Divers indicateurs de qualité des logements 90% 80% % des logements disposant d'un WC intérieur 70% % des logements disposant d'une baignoire ou d'une douche % des logements disposant d'eau courante 60% % des logements disposant d'eau chaude % des logements disposant d'un chauffage central ou électrique % des logements en surpeuplement 50% % des logements en surpeuplement accentué 40% % des logements qui sont des appartements sans ascenseur à un étage >=4 % des ménages considérant leurs conditions de logement très satisfaisantes, satisfaisantes, ou acceptables % des ménages considérant leurs conditions de logement très satisfaisantes ou satisfaisantes 30% 20% 10% 0% 1970 1980 1990 2000 2010 Source: CGEDD d’après enquêtes logement (INSEE), 29 Depuis 2000: envolée puis rechute du montant des transactions immobilières rapporté au PIB 14% 12% Montant total des ventes immobilières en % du produit intérieur brut Ventes de biens de toute nature (habitation et non habitation, ancien, neuf et terrains) soumises aux droits de mutation. Cumul sur 12 mois. Nov. 2015: 11,4% 1844 10% 1990 1853 1881 Nov. 2015: 8,8% 8% 1831 1980 Nov. 2015: 7,0% 6% 1848 1995 1871 1984 4% Total 2% Dont régime de droits de mutation actuel de droit commun et régimes antécédents Dont logements anciens A b 0% 1/1 1800 Source: CGEDD d’après DGFiP, INSEE et Toutain i 1948 1/1 1850 1/1 1900 1915 1/1 1950 1/1 2000 1/1 2050 30 Depuis 2000: croissance puis soubresauts de l’assiette des droits de mutation Milliards d'euros Assiettes cumulées sur 12 mois, France entière Mutations taxées au taux de droit commun Mutations taxées au taux dérogatoire Inscriptions d'hypothèques 250 200 150 100 50 Source: CGEDD d’après DGFiP 0 1971 1997 jan 2000 jan 2005 jan 2010 jan 2015 31 Depuis 2000: différenciation géographique de la croissance du montant des transactions Croissance à novembre 2015 par rapport à la moyenne 1999-2001 du montant des transactions taxées au taux de droit commun, tous types de biens confondus (contient environ 80% de logements anciens) Les deux extrêmes de 2000 à 2015, hors DOM: •Min: Nièvre: +33%, •Max: Gironde: +165% •(France entière: +100%) Source: CGEDD d’après DGFiP 32 Synthèse: fin 2015, par rapport à leur tendance longue respective, - le prix des transactions est très élevé, - le nombre de transactions est faible, - le montant total des transactions est légèrement élevé - l’indice Insee des loyers est au même niveau qu’en 1973 1,9 1,8 1,7 1,6 1,5 1,4 Synthèse: indice du prix des logements anciens, montant total et nombre des ventes de logements anciens, et indice des loyers rapportés à leur tendance longue respective Indice du prix des logements anciens Auxtunnel 1 Montant total des ventes de logements anciens Auxtunnel 1 Nombre de ventes de logements anciens Auxtunnel 1 Indice des loyers Prix Rapportés à leur tendance longue respective Montant total des ventes 1,3 1,2 1,1 Loyers 1 0,9 Nombre de ventes 0,8 0,7 0,6 0,5 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 Source: CGEDD d’après DGFiP, bases notariales, indices Notaires-INSEE et INSEE 1/1 1990 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 33 PLAN 1. Prix des logements depuis 1200 2. Loyers et revenus depuis 1970 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 4. Quelques propriétés du prix des logements 5. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation 5.1. n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers 5.2. résultent d’une interaction avec l'environnement financier et économique 6. Prospective 7. Conclusion 34 2. Loyers et revenus depuis 1970 2.1. Problèmes de mesure 2.2. Ratio loyer / revenu: une contradiction apparente 2.3. Revenu: pourquoi les locataires se paupérisent-ils par rapport à l’ensemble des ménages? 2.4. Loyer: pourquoi le loyer moyen augmente-t-il plus rapidement que l’indice INSEE des loyers? 2.5. Loyer et revenu en comptabilité nationale 35 Loyer = prix du service • Loyer = prix du service, par opposition au prix du bien • Une difficulté particulière La structure des ménages locataires a évolué par rapport à celle de l’ensemble des ménages. De même la structure du parc locatif a évolué par rapport à celle de l’ensemble de parc. Cela complique l’analyse. 36 De combien les loyers augmentent-ils? 4 mesures différentes sur le parc privé, L’origine des écarts reste à préciser • Indices INSEE des loyers (pèse pour 6% dans l’indice des prix à la consommation dont 4% pour le parc privé) • loyers par m² OLAP. • Agrégats enquêtes logement. De 1996 à 2006, sur le parc privé: indice INSEE: +23%, loyer moyen ENL: +32%, loyer moyen net d’effets qualité (y-c. effets localisation P. Briant): +28% soit 4% de plus que les 23%, soit en 10 ans une divergence de 4% ou encore 0,4% par an. Nb: les enquêtes logement sont utilisées pour mesurer l’amélioration ou la détérioration des conditions de logement des ménages (taux d’effort, etc.) • Agrégats Clameur. Loyers du parc privé de 2000 à 2010: indice INSEE: +29%, Clameur: +34%, soit en 10 ans une divergence de 4% ou encore 0,4% par an (plus faible , voire nulle, sur la période récente). Peut s’expliquer par divers facteurs (Clameur=relocation, couverture géographique non exhaustive, problème de la prise en compte des effets qualité) • Conséquence = grande confusion dans les discours et dans les esprits De T1 2001 à T1 2011, agglo. parisienne, secteur libre, en monnaie constante: indice Insee: +11%, loyer/m² OLAP: +22% soit deux fois plus, ou 1% par an de plus 37 Comparaison internationale Les indices de loyers sont beaucoup moins différenciés que les indices de prix 2 Indices des loyers rapportés au revenu disponible par ménage Comparaison internationale Base 2000=1 France Etats-Unis Royaume-Uni Allemagne Espagne Pays-Bas 1,5 1 0,5 1965 1970 1975 Source: CGEDD d’après instituts statistiques nationaux 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 38 Depuis les années 1970 l’indice INSEE des loyers est stable par rapport au revenu par ménage de l’ensemble des ménages (locataires et propriétaires) •Contrairement à l’indice des prix de cession qui s’est envolé à partir de 2000: différence majeure •En première approximation, la stabilité de l’indice des loyers par rapport au revenu par ménage alors que l’indice des prix de cession augmente comme le revenu par ménage (sauf depuis 2000) permet de maintenir constant le rendement locatif (=loyer/revenu) (sauf depuis 2000) Elle apparaît donc historiquement normale •En deuxième approximation, il faudrait comparer l’indice des loyers à un indice du prix de cession des logements locatifs, dont on ne dispose pas (mais on sait que le prix des appartements a augmenté moins vite que celui des maisons de 1965 à 2000, puis plus vite depuis 2000) 39 Différenciation selon le parc et le lieu Depuis 1983, l’indice INSEE des loyers a augmenté presque autant: - dans le parc social et dans le parc libre - dans les divers types urbains mais ce n’est pas le cas si on croise le type urbain et le type de parc social / libre Variation des indices INSEE des loyers Ecart par rapport à l’indice général 1983-2000 2000-2012 1983-2012 (17 ans) (12 ans) (29 ans) Indice général 0% 0% 0% Agglo parisienne 2% 3% 5% Unités urbaines de 100 000 à 2 000 000 habitants -1% 0% -1% Unités urbaines de 20 000 à 100 000 habitants 4% -3% -1% Unités urbaines de moins de 20 000 habitants -7% -3% -10% Indice général sectoriel -3% 0% -3% HLM -4% 0% -4% Libre -3% 0% -2% Source: INSEE 40 2. Loyers et revenus depuis 1970 2.1. Problèmes de mesure 2.2. Ratio loyer / revenu: une contradiction apparente 2.3. Revenu: pourquoi les locataires se paupérisent-ils par rapport à l’ensemble des ménages? 2.4. Loyer: pourquoi le loyer moyen augmente-t-il plus rapidement que l’indice INSEE des loyers? 2.5. Loyer et revenu en comptabilité nationale 41 Comment réconcilier deux présentations apparemment contradictoires du ratio loyer / revenu? Depuis les années 1970 L’indice INSEE des loyers est resté presque constant par rapport au revenu par ménage de l’ensemble des ménages (locataires et propriétaires)… NB: toutes ces données sur les loyers proviennent de l’INSEE …mais le poids du loyer dans le revenu des locataires a plus que doublé Loyer en % du revenu des locataires 35% 30% 1,8 1,7 Indice du prix des logements et indice des loyers rapportés au revenu par ménage Ensemble de la France, base 2000=1 1,6 Indice du prix des logements anciens rapporté au revenu disponible par ménage, base 2000=1 1,5 Indice des loyers de l'INSEE rapporté au revenu disponible par ménage, base 2000=1 25% Locat. d'un logt loué vide 20% NB1: l’indice des loyers et l’indice des prix de cession n’ont pas le même périmètre => biais => en divisant le premier par le second on n’obtient pas un indice du rendement locatif brut. NB2: le revenu par ménage qui figure au dénominateur est celui de l’ensemble des ménages, qu’ils soient locataires ou propriétaires. Le revenu des locataires augmente moins vite que celui de l'ensemble des ménages. NB3: nombreux effets de structure 1,4 1,3 1,2 (dont ni HLM ni loi de 48) (dont HLM) 15% (dont loi de 48) Autre locataire 10% Ensemble 1,1 1 5% 0,9 0% 0,8 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 Source: CGEDD d’après INSEE, indices Notaires-INSEE et bases notariales 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Source: CGEDD d’après enquêtes logement (ENL) de l’INSEE Numérateur Indice des loyers Loyer moyen Dénominateur Revenu par ménage moyen Revenu par ménage moyen de l’ensemble des ménages des locataires Le loyer moyen a davantage augmenté que l’indice des loyers Le revenu des locataires a moins augmenté que celui des autres ménages (paupérisation relative) 42 La paupérisation relative du parc locatif est une tendance longue depuis 1970 Revenu en % du revenu de l'ensemble des ménages 140% 120% Propriétaire (dont non accédant) 100% (dont accédant) Locat. d'un logt loué vide (dont ni HLM ni loi de 48) (dont HLM) (dont loi de 48) 80% Autre locataire Fermier-métayer Logé gratuitement 60% 40% 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 Source: CGEDD d’après enquêtes logement. Cf. http://portail.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/007987-01_rapport.pdf et http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/menage-logement-friggit_cle03e36d.pdf 43 2. Loyers et revenus depuis 1970 2.1. Problèmes de mesure 2.2. Ratio loyer / revenu: une contradiction apparente 2.3. Revenu: pourquoi les locataires se paupérisent-ils par rapport à l’ensemble des ménages? 2.4. Loyer: pourquoi le loyer moyen augmente-t-il plus rapidement que l’indice INSEE des loyers? 2.5. Loyer et revenu en comptabilité nationale 44 Pourquoi les locataires se paupérisent-ils par rapport à la moyenne des ménages? •L’augmentation de la proportion de propriétaires occupants n’explique qu’une partie de la paupérisation des locataires •Les locataires sont plus pauvres et plus jeunes que la moyenne des ménages. C’est beaucoup moins une paupérisation des pauvres qu’une paupérisation (relative) des jeunes qui a causé la paupérisation des locataires 45 La paupérisation relative du parc locatif n’est due qu’en partie à l’augmentation de la proportion de propriétaires occupants (Rem: de janvier 2009 à janvier 2013 le % de propriétaires occupants a diminué, et pourtant le parc locatif a poursuivi sa paupérisation – source: Filocom) Répartition des ménages par statut d'occupation, 1970-2006 100% Propriétaire non accédant L’augmentation du % de propriétaires occupants n’a pas été accompagnée d’une diminution équivalente du % de locataires en raison de la diminution du % de ménages logés gratuitement et des catégories marginales (fermiers-métayers) Propriétaire accédant Logé gratuitement Fermier-métayer Autre locataire (meublé) 90% Locataire HLM Propriétaire non accédant Locataire loi de 48 80% Locataire d'un logement vide privé hors loi de 48 Propriétaires 70% 60% Propriétaire accédant 50% Logé gratuitement Fermier-métayer 40% Autre locataire (meublé) Locataire HLM 30% Locataire loi de 48 Locataires 20% 10% 0% 1970 Locataire d'un logement vide privé hors loi de 48 1973 1978 1984 1988 1992 Source: CGEDD d’après enquêtes logement Millésime de l'enquête logement 1996 2002 2006 2013 46 Question Q1: Pourquoi les locataires se paupérisentils par rapport à la moyenne des ménages? (En 2006) un ménage a une probabilité d’autant plus élevée d’être locataire qu’il est pauvre (au sens de faible revenu) et jeune Tranche d'âge 20 à 30 ans 30 à 40 ans 40 à 50 ans 50 à 60 ans 60 à 70 ans 70 à 80 ans 80 à 90 ans Tous âges >65% 35% à 65% 20% à 35% <20% % de locataires par tranche d'âge et décile de revenu, 2006 Décile de revenu 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Tous déciles 73% 81% 85% 79% 72% 76% 64% 53% 55% 37% 73% 76% 80% 82% 68% 58% 55% 43% 35% 27% 24% 50% 67% 67% 68% 61% 54% 36% 31% 21% 20% 12% 36% 63% 61% 56% 41% 36% 29% 25% 21% 15% 12% 31% 44% 50% 35% 28% 21% 16% 16% 8% 8% 9% 24% 39% 31% 26% 24% 19% 21% 10% 9% 5% 12% 23% 33% 31% 25% 23% 31% 13% 20% 27% 14% 14% 26% 58% 51% 52% 47% 43% 37% 32% 24% 19% 14% 38% Source: CGEDD d’après enquêtes logement. Cf. http://portail.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/007987-01_rapport.pdf 47 Les pauvres sont surreprésentés parmi les locataires en 1992 et en 2006 mais pas en 1970 45% 70% % de locataires hors HLM selon le décile de revenu % de locataires selon le décile de revenu 40% 60% % loc hors HLM 1970 % loc hors HLM 1992 % loc 1970 % loc hors HLM 2006 % loc 1992 35% % loc 2006 50% 30% 40% 25% 20% 30% 15% 20% 10% 10% 5% 0% 0% 1 2 3 4 5 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 48 Rétrécissement de 1970 à 1988 puis élargissement modéré de 1988 à 2006 de l’éventail des revenus: => les pauvres ne se sont pas paupérisés par rapport à la moyenne de 1970 à 2006 (mais se sont un peu paupérisés de 1988 à 2006) 9 Rapport des limites interdéciles de revenu selon le millésime de l'enquête logement 8 L9/L1 L8/L2 L7/L3 7 6 5 4 3 2 1 0 1970 1973 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1978 1984 1988 1992 1996 2002 2006 2013 49 Les jeunes sont surreprésentés parmi les locataires (déjà vrai en 1970) 90% % des ménages qui sont locataires d'un logement loué vide ou non 60% % des ménages qui sont locataires d'un logement loué vide, hors HLM et loi de 48 80% 50% 70% 40% 60% 50% 30% 40% 20% 30% 20 à 29 ans 20 à 29 ans 30 à 39 ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 40 à 49 ans 50 à 59 ans 50 à 59 ans 60 à 69 ans 60 à 69 ans 70 à 79 ans 70 à 79 ans 80 à 89 ans 80 à 89 ans 90 à 99 ans 90 à 99 ans Ensemble Ensemble 20% 10% 10% 0% 1970 1975 1980 1985 1990 1995 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 2000 2005 2010 2015 0% 2020 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 50 Les jeunes se sont paupérisés par rapport à la moyenne car nivellement des revenus entre les jeunes et les vieux (sauf 20-29 ans) Revenu par ménage Tranche d'âge 20 à 29 ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 50 à 59 ans 60 à 69 ans 70 à 79 ans 80 à 89 ans Tous âges en % du revenu moyen de l'ensemble des ménages Var. 70 1970 2013 -2013 102% 60% -41% 120% 101% -16% 129% 117% -10% 112% 121% 8% 75% 105% 41% 57% 86% 51% 53% 74% 40% 100% 100% 0% Var. 1970 -2013 en monnaie constante -9% 30% 39% 66% 117% 132% 115% 54% Revenu par unité de consommation en % du revenu moyen de l'ensemble des Var. 1970 ménages -2013 en Var. 70 monnaie 1970 2013 -2006 constante 116% 65% -44% 3% 110% 92% -16% 55% 109% 98% -10% 67% 107% 114% 6% 96% 86% 117% 36% 152% 76% 102% 34% 148% 73% 93% 27% 135% 100% 100% 0% 85% Nombre d'unités de consommation moyen par ménage 1970 1,72 2,14 2,31 2,01 1,59 1,36 1,30 1,88 2013 1,37 1,74 1,88 1,64 1,38 1,30 1,22 1,55 Var. 70 -2013 -20% -19% -19% -19% -13% -4% -6% -18% % du nombre de ménages 1970 11% 18% 21% 16% 19% 12% 3% 100% 2013 9% 15% 18% 19% 17% 12% 7% 100% Var. 70 2013 -2 pts -3 pts -2 pts 3 pts -2 pts 0 pts 4 pts 0 pts Echelle des UC = 1; 0,7; 0,5. Source: CGEDD d’après enquêtes logement. http://portail.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/007987-01_rapport.pdf , actualisé à 2013 Effets de l’augmentation des retraites, de la montée du chômage (plus forte pour les jeunes et qui ne touche pas les retraités), d’un départ plus fréquent du foyer parental avant emploi stable, de l’allongement des études, d’une mise en couple (permettant deux revenus) plus tardive, etc. Illustration: selon la Conférence des Grandes Ecoles, de 2000 à 2013 la rémunération en sortie de Grande Ecole a diminué de 15% (11% pour les ingénieurs) en € constants (http://www.cge.asso.fr/document/1273/enquete-insertionj-2013.pdf) (mais légère amélioration en 2014: http://intranet.cge.asso.fr/uploads/upload/2015-06-16_CP%20Enqu%C3%AAte%20insertion%202015.pdf) 51 La montée du chômage des jeunes, cause (parmi d’autres) de la paupérisation relative des ménages jeunes 25% 20% Taux de chômage par tranche d'âge au sens du BIT, France métropolitaine Ensemble Moins de 25 ans 25 à 49 ans 50 ans et plus 15% 10% 5% 0% déc-70 Source: INSEE déc-75 déc-80 déc-85 déc-90 déc-95 déc-00 déc-05 déc-10 déc-15 52 « Les pauvres ont rajeuni »… Âge moyen du chef de ménage (ans) Décile de revenu En 1970 En 1992 En 2013 Varn 1970-2013 1er décile 66 43 37 -29 2e décile 58 46 42 -16 3e décile 47 43 48 2 4e décile 42 41 45 3 5e décile 41 42 46 5 6e décile 40 39 44 4 7e décile 39 38 46 7 8e décile 40 37 44 3 9e décile 40 38 43 3 10e décile 41 42 45 4 Tous déciles 45 41 44 -1 Source: CGEDD d’après enquêtes logement … ce qui par effet de structure a paupérisé les locataires (plus jeunes que la moyenne) 53 Jeunes et vieux En termes de revenu, de patrimoine et de logement, les personnes âgées sont les grandes gagnantes… •des 45 dernières années par le revenu •et des 15 dernières années par les prix de cession des logements -Leur revenu (par ménage et par UC) s’est rééquilibré par rapport à la moyenne -Elles ne sont pas exposées à la concurrence des pays à bas salaires et au chômage -Elles sont davantage propriétaires de leur résidence principale et donc immunisées contre les hausses des prix d’achat et des loyers -Elles sont les gagnantes de l’envolée du prix des logements depuis 2000 car elles sont propriétaires (=> augmentation du patrimoine) et vendeuses nettes -Elles vivent plus longtemps (et sont parties en retraite plus tôt) … et les jeunes sont les grands perdants -Les phénomènes ci-dessus ont joué à leur détriment -Ils bénéficient de moins en moins de HLM depuis 20 ans (16% des 20-25 ans habitent en HLM en 2011 contre 25% en 1995: la garantie de maintien dans les lieux joue contre eux et les occupants actuels des HLM en sortent moins souvent pour accéder à la propriété) -Primo-accédants, ils ont été les perdants de l’envolée du prix des logements -Ils héritent de leurs parents de plus en plus tard (actuellement vers 55 ans) -Ils vont supporter l’augmentation de la dette qui a financé l’envolée du prix des logements (dette des ménages) et une partie des retraites (dette publique) 54 Croissance des inégalités selon la tranche d’âge: distinguer inégalités de revenu et inégalités de patrimoine La croissance des inégalités de revenu depuis 40 ans -n’est pas d’origine immobilière -mais a des conséquences immobilières (difficultés de logement des jeunes) La croissance des inégalités de patrimoine depuis 15 ans -est principalement d’origine immobilière (revalorisation des logements, qui sont possédés surtout par les vieux) 55 Augmentation de la proportion d’isolés , surtout dans le parc locatif [l’augmentation de la proportion de ménages qui sont des familles monoparentales doit être relativisée, surtout dans le parc privé] Effectif en % du total Isolé Ménage sans Famille enfants monoparentale Autre famille Total Nombre moyen d'unités de consommation % vertical 1970 Locataire 21% 26% 2% Dont HLM 9% 19% 3% Dont autre vide hors loi de 48 19% 26% 2% 30% 24% Logé gratuitement 1% Accédant à la propriété 4% 15% 3% Propriétaire non accédant 21% 37% 2% Ensemble 19% 27% 2% 2006 Locataire 43% 23% 6% Dont HLM 38% 20% 8% Dont autre vide hors loi de 48 44% 25% 5% 47% 24% Logé gratuitement 2% Accédant à la propriété 13% 21% 2% Propriétaire non accédant 33% 44% 1% Ensemble 34% 30% 3% Variation 1970-2006 Locataire 22 points -3 points 4 points Dont HLM 29 points 2 points 5 points Dont autre vide hors loi de 48 26 points -1 points 3 points Logé gratuitement 17 points 1 points 1 points Accédant à la propriété 10 points 6 points -1 points Propriétaire non accédant 12 points 6 points -1 points Ensemble 15 points 3 points 1 points Echelle des UC = 1; 0,7; 0,5 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 51% 70% 53% 45% 79% 40% 51% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 2,2 2,6 2,3 2,1 2,9 2,2 2,3 43% 10% 22% 11% 14% 31% 100% 28% 34% 25% 27% 64% 22% 33% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 1,7 1,8 1,6 1,6 2,3 1,7 1,8 39% 16% 21% 4% 19% 38% 100% -23 points -36 points -28 points -18 points -15 points -17 points -19 points 0 points 0 points 0 points 0 points 0 points 0 points 0 points -24% -31% -27% -22% -20% -21% -21% -3 points 6 points -1 points -7 points 5 points 7 points 0 points 56 Evolution de la double activité par statut: différence HLM / autre locataire Effectif en % du total 1970 Locataire Dont HLM Dont autre vide hors loi de 48 Logé gratuitement Accédant à la propriété Propriétaire non accédant Ensemble 2006 Locataire Dont HLM Dont autre vide hors loi de 48 Logé gratuitement Accédant à la propriété Propriétaire non accédant Ensemble Variation 1970-2006 Locataire Dont HLM Dont autre vide hors loi de 48 Logé gratuitement Accédant à la propriété Propriétaire non accédant Ensemble Source: CGEDD d’après enquêtes logement Nombre d'actifs dans le ménage 1 2 3 et plus 0 Total % vertical 20% 12% 18% 34% 5% 38% 25% 44% 47% 44% 35% 46% 29% 38% 29% 33% 30% 24% 39% 23% 28% 7% 8% 8% 7% 10% 10% 9% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 43% 10% 22% 11% 14% 31% 100% 26% 29% 23% 32% 5% 56% 33% 44% 43% 45% 38% 28% 21% 32% 27% 24% 30% 29% 61% 19% 31% 3% 4% 2% 1% 6% 4% 4% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 39% 16% 21% 4% 19% 38% 100% 7 points 17 points 5 points -3 points 0 points 17 points 9 points 0 points -4 points 1 points 3 points -18 points -8 points -6 points -2 points -9 points -1 points 5 points 23 points -3 points 2 points -4 points -4 points -5 points -6 points -5 points -6 points -5 points 0 points 0 points 0 points 0 points 0 points 0 points 0 points -3 points 6 points -1 points -7 points 5 points 7 points 0 points 57 2. Loyers et revenus depuis 1970 2.1. Problèmes de mesure 2.2. Ratio loyer / revenu: une contradiction apparente 2.3. Revenu: pourquoi les locataires se paupérisent-ils par rapport à l’ensemble des ménages? 2.4. Loyer: pourquoi le loyer moyen augmente-t-il plus rapidement que l’indice INSEE des loyers? 2.5. Loyer et revenu en comptabilité nationale 58 Pourquoi le loyer moyen des locataires augmente-t-il plus rapidement que l’indice des loyers INSEE, alors que leur revenu augmente moins que le revenu moyen? (1) •Compétition entre deux effets: les effets qualité augmentent le loyer par rapport à l’indice, la paupérisation du parc locatif devrait le diminuer •Augmentation de la qualité intrinsèque •la surface des logements locatifs est restée constante (mais le nombre de m² par personne a augmenté de 60% en 36 ans) 59 La surface des logements locatifs est restée constante depuis 1978… 160 Surface moyenne par logement (m²) 140 120 100 Propriétaire (dont non accédant) (dont accédant) Locat. d'un logt loué vide (dont ni HLM ni loi de 48) 80 (dont HLM) (dont loi de 48) 60 Autre locataire Fermier-métayer Logé gratuitement Ensemble 40 20 0 1970 1980 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1990 2000 2010 2020 60 …mais la surface par personne des logements locatifs a augmenté de 55% en 43 ans (alors que le poids du loyer dans le revenu doublait) 60 Surface par personne (m²) 50 40 Propriétaire (dont non accédant) (dont accédant) Locat. d'un logt loué vide (dont ni HLM ni loi de 48) 30 (dont HLM) (dont loi de 48) Autre locataire 20 Fermier-métayer Logé gratuitement Ensemble 10 0 1970 1980 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1990 2000 2010 2020 61 Pourquoi le loyer moyen des locataires augmente-t-il plus rapidement que l’indice des loyers INSEE, alors que leur revenu augmente moins que le revenu moyen? (2) •Augmentation de la qualité intrinsèque •La surface est des logements locatifs est restée constante (mais le nombre de m² par personne a augmenté de 60% en 36 ans) •mais le confort s’est beaucoup amélioré, encore plus pour les locataires à faible revenu •L’augmentation de la qualité intrinsèque est en partie subie et non choisie (surface / personne, une partie de la réglementation technique) •Autres effets qualité: selon P. Briand (INSEE), l’effet localisation a diminué de 2% les loyers de 1996 à 2006 (les logements locatifs sont de moins en moins situés dans des zones chères, en particulier de moins en moins en Ile-de-France) •Le loyer moyen augmente plus rapidement que l’indice INSEE, on en déduit que la détérioration de la localisation n’a pas suffi à compenser l’amélioration de la qualité intrinsèque •Mais on a vu les divergences entre différentes mesures de l’évolution des loyers => Importance d’identifier la cause de ces divergences pour interpréter la croissance des loyers 62 Pourquoi le loyer moyen des locataires augmente-t-il plus rapidement que l’indice des loyers INSEE, alors que leur revenu augmente moins que le revenu moyen? (3) •Effet des aides personnelles sur la croissance des loyers? •Le montant des aides personnelles est presque constant depuis 1984 en % de la masse des loyers (des ménages bénéficiaires ou non d’une aide personnelle) Montant des aides personnelles en % du montant des loyers (des ménages bénéficiaires ou non d’une aide personnelle) selon les enquêtes logement (source: CGEDD d’après ENL – légèrement sous-estimé) 1973 9% 1978 12% 1984 17% 1988 16% 1992 17% 1996 19% 2002 19% 2006 19% 2013 19% •Les aides personnelles au logement sont destinées à être une prestation « affectée » au logement, et le sont dans les faits: l’augmentation des aides personnelles a coïncidé avec une « suraugmentation » équivalente des loyers des locataires bénéficiaires (=ceux dont le revenu est le plus bas). •Cette « suraugmentation » des loyers résulte, dans des proportions à déterminer: • d’une « suraugmentation » de la qualité • et d’un effet inflationniste (=augmentation du loyer sans augmentation de la qualité), •Un effet inflationniste est avéré dans le cas particulier du « bouclage », mais pour le reste l’effet inflationniste des aides personnelles au logement demeure à estimer et rien n’assure qu’il soit prononcé •L’ « effet inflationniste » éventuel des aides personnelles, s’il est bien mesuré, influe sur la croissance de l’indice (net des effets qualité), pas sur celle de la qualité Cf. http://portail.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/007987-01_rapport.pdf 63 Différenciation de la hausse des loyers du parc privé selon le revenu (1) Sur le parc privé, le loyer des locataires à bas revenu a davantage augmenté que celui de l’ensemble des locataires… Loyer brut par m² rapporté à celui de l'ensemble des locataires Locataires du secteur privé, selon le quartile de revenu du locataire 140% 130% 1er quartile 2e quartile 3e quartile 120% 4e quartile Tous quartiles 110% 100% 90% 80% 70% 60% 1970 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 201564 Différenciation de la hausse des loyers du parc privé selon le revenu (2) … cette « suraugmentation » du loyer des ménages à bas revenu a coïncidé avec une « suraugmentation » équivalente de leur aide personnelle au logement… 300% Aide au logement par m² rapportée à celle de l'ensemble des locataires Locataires du secteur privé, selon le quartile de revenu du locataire 250% 1er quartile 2e quartile 3e quartile 200% 4e quartile Tous quartiles 150% 100% 50% 0% 1970 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 201565 Différenciation de la hausse des loyers du parc privé selon le revenu (3) … qui a ramené la croissance de leur loyer net d’aide personnelle au même niveau que celle de l’ensemble des locataires… (illustre que les aides personnelles au logement jouent bien le rôle de prestation « affectée » qui leur est assigné) Loyer net par m² rapporté à celui de l'ensemble des locataires Locataires du secteur privé, selon le quartile de revenu du locataire 140% 130% 120% 1er quartile 2e quartile 3e quartile 110% 4e quartile Tous quartiles 100% 90% 80% 70% 60% 1970 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 66 2015 Différenciation de la hausse des loyers du parc privé selon le revenu (4) … mais la « suraugmentation » du loyer des ménages à bas revenu a coïncidé également avec une « suraugmentation » du confort de leurs logements… Les locataires à bas revenu ont été les grands gagnants de l’augmentation du confort des logements: exemple du % de logements équipés du chauffage central ou électrique % des logements avec chauffage central ou électrique Locataires du secteur privé, selon le quartile de revenu du locataire 100% 90% 80% 70% 1er quartile 2e quartile 60% 3e quartile 4e quartile 50% Tous quartiles 40% 30% 20% 10% 0% Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 67 Différenciation de la hausse des loyers du parc privé selon le revenu (5) … une diminution de leur durée d’occupation (facteur de hausse du loyer)… « Les pauvres ont rajeuni » => leur durée d’occupation a diminué => effet haussier sur leur loyer 10 Durée d'occupation (années) Locataires du secteur privé, selon le quartile de revenu du locataire 9 1er quartile 2e quartile 8 3e quartile 4e quartile Tous quartiles 7 6 5 4 3 2 1 0 1970 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 201568 Différenciation de la hausse des loyers du parc privé selon le revenu (6) … et un rajeunissement plus prononcé du parc qu’ils occupent Rajeunissement plus prononcé du parc occupé par le 1er quartile de revenu => effet haussier sur son loyer % de logements construits avant 1949 Locataires du secteur privé, selon le quartile de revenu du locataire 100% 1er quartile 2e quartile 90% 3e quartile 4e quartile 80% Tous quartiles 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 1970 Source: CGEDD d’après enquêtes logement 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 69 2015 Différenciation de la hausse des loyers du parc privé selon le revenu (7) Le surcroît de hausse du loyer payé par les ménages du premier quartile de revenu été financé par une fraction à déterminer de l’augmentation de leur aide personnelle au logement •La détermination de cette fraction est l’un des travaux à réaliser pour estimer l’effet inflationniste des aides personnelles au logement. •Elle n’a à ce jour été effectuée que dans le cas très particulier du « bouclage » (cf. Laferrère et Leblanc puis Fack) et à la frontière des zones 2 et 3 (Grislain-Letrémy-Trevien, 2014, à confirmer). •Difficulté de tenir compte les composantes de la qualité autres que le confort, notamment la localisation •Sur 2002-2013, les évolutions peuvent être différentes. •Cf. note sur les aides personnelles sur http://portail.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/007987-01_rapport.pdf 70 En sens inverse: effet des loyers et des revenus sur la croissance du coût des aides personnelles au logement La divergence du loyer et du revenu des bénéficiaires (la croissance de leurs taux d’effort bruts) est la principale cause de la soi-disant « « dérive » » des aides personnelles au logement, i.e. la nécessité, pour que les taux d’effort nets restent constants, que la croissance du coût total des aides soit supérieure à celle du PIB: Entre augmentation du coût des aides en % du PIB et augmentation du taux d’effort net il faut choisir « Equation fondamentale » des aides personnelles au logement Var ( Atot ) 1,5 *Var (TEFn ) 1% / an 2,5 *Var ( L C ) 1,5 *Var ( R ) Variation du coût des aides Variation du taux d’effort net Variation du nb de locataires Variation du loyer+charges Variation du revenu NB: la paupérisation des locataires bénéficiaires des aides personnelles est encore plus prononcée que celle de l’ensemble des locataires => La compréhension de l’évolution du ratio loyer / revenu des locataires est la principale clé de la prospective budgétaire pour les aides personnelles (~18 milliards € en 2014) et pour l’ensemble des transferts organisés par la collectivité en faveur du logement (~ 41 milliards € en 2013) Source: http://portail.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/007987-01_rapport.pdf 71 La paupérisation des locataires est au cœur de la problématique budgétaire de la politique du logement •Les ménages qui ont le plus de difficultés de logement sont sauf exception ceux qui ne sont pas propriétaires, d’autant plus si leur revenu est faible •=>La politique du logement est une politique sociale ciblée sur les locataires (et ceux qui ont du mal à le devenir) •Or, relativement à l’ensemble des ménages, cette cible ne diminue pas en effectif (% de locataires constant aux environs de 40% depuis 40 ans), et se paupérise •A objectif (qualité de logement relative à celle des autres ménages) constant, le coût d’une politique sociale ciblée sur une population dont l’effectif ne diminue pas et qui se paupérise ne peut qu’augmenter •A fortiori si on veut réduire les disparités de qualité de logement •Exemple inverse: l’amélioration des revenus des personnes âgées tend plutôt à diminuer le coût du « minimum vieillesse (« allocation de solidarité aux personnes âgées ») 72 2. Loyers et revenus depuis 1970 2.1. Problèmes de mesure 2.2. Ratio loyer / revenu: une contradiction apparente 2.3. Revenu: pourquoi les locataires se paupérisent-ils par rapport à l’ensemble des ménages? 2.4. Loyer: pourquoi le loyer moyen augmente-t-il plus rapidement que l’indice INSEE des loyers? 2.5. Loyer et revenu en comptabilité nationale 73 Une troisième approche: le poids de la dépense de logement dans le budget des ménages selon la comptabilité nationale Proximité du L’énigme de la comparaison internationale ratio 25% Dépense de logement rapportée au revenu disponible des ménages Comparaison France - Etats-Unis - Royaume-Uni - Allemagne pour la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne 20% 15% 10% France Etats-Unis Royaume-Uni Allemagne 5% 0% 1920 1930 1940 Source : CGEDD d’après instituts statistiques nationaux. 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 74 Une quatrième approche: le poids des revenus locatifs nets des ménages dans le revenu national - le point de vue des ménages propriétaires (bailleurs mais aussi occupants) - via la comptabilité nationale - Cf. Piketty, actualisé (graphique 6.7. du « Capital au XXIème siècle ») - Stabilisation à partir de 1997 à un niveau voisin de celui de 1900-14? Cf. http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/la-part-du-revenu-du-capital-immobilier-des-a1798.html 12% Graphique 6.7. de T. Piketty: part des loyers nets perçus par les ménages dans le revenu national, France, avant et après actualisation Série utilisée par T. Piketty: selon les comptes nationaux 2008 en base 2000, extrapolés aux années 2009 et 2010 Série actualisée à partir des comptes nationaux 2012 en base 2005 Série actualisée à partir des comptes nationaux 2014 en base 2010 10% 8% 6% 4% 2% L’ampleur de la révision des revenus locatifs de la base 2000 à la base 2005 des comptes nationaux témoigne du déficit de connaissance des loyers 0% 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 Source: CGEDD d’après comptes nationaux 75 PLAN 1. Prix des logements depuis 1200 2. Loyers et revenus depuis 1970 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 4. Quelques propriétés du prix des logements 5. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation 5.1. n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers 5.2. résultent d’une interaction avec l'environnement financier et économique 6. Prospective 7. Conclusion 76 Le logement comme placement Le logement est un outil de production d’un service, le service logement, mais aussi un actif qui procure comme tout actif: • un rendement total = – un rendement en capital (=croissance du prix de cession) – + un rendement annuel, le rendement locatif (=loyer net de charges / prix de cession) • et, en contrepartie, un risque: – risque de prix (volatilités et autre mesures) – autres composantes du risque • appréciés différemment par les différents acteurs L’investisseur compare le rendement et sa contrepartie le risque de l’actif à ceux des autres actifs 77 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 3.1. Monnaie 3.2. Or 3.3. Placements de taux 3.4. Actions 3.5. Logement 3.6. Comparaison des placements 78 Monnaie • La monnaie est l’étalon auquel on compare les autres actifs pour en mesurer le « prix ». • C’est donc un actif particulier • Sa « valeur » peut être mesurée par: – la quantité de biens qu’elle permet d’acheter (indice des prix à la consommation) – la quantité d’autres monnaies qu’elle permet d’acheter (taux de change) 79 Monnaie: inflation 60% Taux d'inflation annuel et lissé sur 10 ans 50% Annuel 40% France Etats-Unis Royaume-Uni Lissé sur 10 ans France Etats-Unis Royaume-Uni 30% 20% 10% 0% 1800 1850 1900 1950 2000 -10% -20% Source: CGEDD d’après (Chabert, 1949), (Lévy-Leboyer & Bourguignon, 1985), INSEE, Stats-USA, US Bureau of Labor, UK office of National Statistics 80 Monnaie: prix à la consommation 10 Indices des prix à la consommation Base 2000=1 1 1800 1850 1900 France Etats-Unis Royaume-Uni 1950 2000 0,1 0,01 0,001 0,0001 Source: CGEDD d’après (Chabert, 1949), (Lévy-Leboyer & Bourguignon, 1985), INSEE, Stats-USA, US Bureau of Labor, UK office of National Statistics 81 Monnaie: taux de change (1) 1000 Cours de la monnaie française contre le dollar américain et la livre britannique Base 2000=1 100 10 Nombre de dollars américains par unité monétaire française Nombre de livres britanniques par unité monétaire française 1 1800 1850 1900 1950 2000 0,1 Source: CGEDD d’après Banque de France, ECB, Bank of England, INSEE 82 Monnaie: taux de change (2) 10 Indices des prix à la consommation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni convertis en monnaie française et rapportés à l'indice des prix à la consommation en France Base 2000=1 1 1800 1850 1900 1950 2000 Indice des prix à la consommation aux Etats-Unis converti en monnaie française et rapporté à l'indice des prix à la consommation en France Indice des prix à la consommation au Royaume-Uni converti en monnaie française et rapporté à l'indice des prix à la consommation en France 0,1 Source: CGEDD d’après Banque de France, ECB, Bank of England, INSEE 83 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 3.1. Monnaie 3.2. Or 3.3. Placements de taux 3.4. Actions 3.5. Logement 3.6. Comparaison des placements 84 100 Or: maintien du pouvoir d’achat sur longue période, envolée 2000-2010 Cours de l'or en monnaie constante base 2000=1 Prix de l'or en monnaie française constante Prix de l'or en $ constants Prix de l'or en £ constantes 10 1 1800 0,1 1850 1900 Source: CGEDD d’après INSEE, Banque de France, World Gold Council, (Officer, 2002). 1950 2000 85 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 3.1. Monnaie 3.2. Or 3.3. Placements de taux 3.4. Actions 3.5. Logement 3.6. Comparaison des placements 86 Placement à revenu fixe à court terme Taux d’intérêt à court terme = inflation + 2% + larges fluctuations 20% Taux d'intérêt à court terme 18% France Etats-Unis Royaume-Uni 16% 14% 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0% 1800 1850 1900 1950 Source: CGEDD d’après (Chabert, 1949), Ixis, INSEE, (Homer & Sylla, 1998), US Historical Statistics, Federal Reserve, UK National Statistics 2000 87 Placement à revenu fixe à long terme Taux d’intérêt à long terme = inflation + 3% + larges fluctuations 20% Taux d'intérêt à long terme 18% France Etats-Unis Royaume-Uni 16% 14% 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0% 1800 1850 1900 1950 2000 Source: CGEDD d’après (Vaslin, 1999), (Loutchitch, 1930), Ixis, INSEE, (Homer & Sylla, 1998), US Historical Statistics, Federal Reserve, Bank of England 88 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 3.1. Monnaie 3.2. Or 3.3. Placements de taux 3.4. Actions 3.5. Logement 3.6. Comparaison des placements 89 Actions: un placement en actions a rapporté 6,6% plus l’inflation (hors guerres catastrophiques) tendanciellement sur deux siècles 1 Valeur d'un placement en actions américaines, françaises et britanniques, monnaie nationale constante, dividendes réinvestis, base 2000=1 0,1 Série Arbulu-SGF-SBF250 0,01 Tunnel Pente =+6,6% /an 0,001 y = 9E-58e 0,0653x R2 = 0,9946 0,0001 0,00001 Tunnel Pente =+6,6% /an Actions américaines Actions françaises Actions britanniques Tendance des actions américaines (« Tunnel de Siegel ») (« Constante de Siegel ») 0,000001 1800 1850 1900 1950 2000 Source: CGEDD d’après (Arbulu 1998), SGF, Euronext, (Chabert, 1949), (Lévy-Leboyer & Bourguignon, 1985), INSEE, (Schwert 1990), (Shiller 2000), S&P, STATUSA, US Bureau of Labor, (Dimson, Marsh & Staunton, 2001), UK Office of National Statistics 90 Valeur d’un placement en actions rapportée à la tendance longue 1000 Valeur de placements en actions américaines, françaises et britanniques rapportée à la tendance longue des actions américaines Actions américaines Actions françaises Tunnel 100 Actions britanniques 10 2 Tunnel 1 0,5 Distribution -bimodale (?) -écart type légèrement (et de moins en moins) croissant - platikurtique 0,1 1800 1850 1900 1950 2000 Source: CGEDD d’après (Arbulu 1998), SGF, Euronext, (Chabert, 1949), (Lévy-Leboyer & Bourguignon, 1985), INSEE, (Schwert 1990), (Shiller 2000), S&P, STAT-USA, US Bureau of Labor, (Dimson, Marsh & Staunton, 2001), UK Office of National Statistics 91 Discussion, autres étalons pour les actions • Discussion – Plusieurs options pour l’indice des prix à la consommation au XIXe siècle aux Etats-Unis , dividendes estimés avant 1871, etc. => débats sur la première décimale de la constante de Siegel: 6,2%? 6,3%? 6,6%? – Argument contre l’extrapolation dans le futur du « tunnel de Siegel »: la période 1800-2000 a constitué pour les Etats-Unis un « âge d’or » qui ne se reproduira pas. – Réponse: sans doute mais pendant le XIXème siècle, alors que la France croissait moins vite que beaucoup de pays, le rendement des actions y était le même qu’aux Etats-Unis. • Autres étalons pour les actions – Ratios prix / bénéfice (ex: PER lissé de Shiller) ou prix / dividende: • Quel bénéfice ou dividende: passé (sur quelle durée)? futur (sur quelle durée, estimé comment)? • Si le ratio s’écarte de sa tendance longue, y retournera-t-il par le numérateur, par le dénominateur, ou par les deux? – Ratio bénéfices / PIB ou capitalisation / PIB USA: oui mais les entreprises sont plus internationales => il faut comparer au PIB mondial et non américain? (De 2000 à 2011, le PIB mondial a augmenté de 23% de plus que le PIB américain) 92 Quel étalon: « tunnel de Siegel » ou ratio prix / bénéfice (PER) passé lissé sur 10 ans de Shiller? Les deux étalons divergent depuis 2000 juil. 1825 100 90 80 70 60 50 déc. 1841 sept. 1881 nov. 1858 mars 1831 juil. 1914 nov. 1870 40 Valeur de placements en actions françaises et américaines rapportée à la tendance longue de Siegel Valeurs fin de mois 30 mars 1848 mars avr. 1814 1815 20 janv. 1929 Actions françaises Actions américaines janv. 1943 (PER ajusté sur 10 ans de Shiller / 15) 04 10 9 8 7 6 5 mai 1926 4 3 2 nov. 1802 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 déc. 1999 sept. 1939 1/1 1800 juin 1835 déc. 1852 juin 1965 sept. 1929 juin 1881 nov. 1916 févr. 1937 août 1987 Déc. 2015: 0,93 Déc. 2015: 0,75 déc. 1814 juin 1877 m ars 1842 oct. 1857 1/1 1850 1/1 1900 déc. 1920 juin 1932 juin avr. 1949 1942 1/1 1950 août 1982 fév. 2009 1/1 2000 Source: CGEDD d’après (Arbulu, 1998), Euronext, Insee, (Schwert 1990), (Shiller 2000), http://www.econ.yale.edu/~shiller/data/ie_data.xls, S&P, STAT-USA, US Bureau of Labor 1/1 205093 Le PIB auquel il faut comparer les bénéfices des entreprises est-il le PIB national ou le PIB mondial? 1,8 Produit intérieur brut en volume Base 2000=1, Monde, Etats-Unis et France 1,7 1,6 1,5 27% d'écart en 14 ans 1,4 1,3 Monde Etats-Unis France 1,2 1,1 1 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 1920 1930 1940 1950 1960 Source: CGEDD d’après INSEE, BEA, Stat-USA, Earth Policy Institute, FMI 1970 1980 1990 2000 2010 2020 94 Quelques remarques sur le prix des actifs non immobiliers • • • • Sensibilité à la méthode de calcul de l’indice (actions) Impact des deux guerres mondiales au-delà de 1945 Inflation et taux d’intérêt « anormalement » élevés pendant les années 1970-1990 Régularités: « retour vers la moyenne » (cf. image du « tunnel ») • • Faible lien prix des actions X taux d’intérêt On retrouve des phénomènes analogues dans le cas du logement 95 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 3.1. Monnaie 3.2. Or 3.3. Placements de taux 3.4. Actions 3.5. Logement 3.6. Comparaison des placements 96 Le logement comme investissement Durabilité du rendement locatif brut tendanciel de 6% • En 1900-1910: – – – – inflation +0,3%/an, revenu par ménage +1,6%/an, prix des immeubles à Paris +1,1%/an, taux d’intérêt sur les emprunts de l’Etat 3,1%/an • Le loyer brut des immeubles achetés par La Fourmi Immobilière (de 1899 à 1913) à Paris représentait 6 à 7% de leur prix (cité par F. Simmonet, « La Fourmi Immobilière »). • « Le revenu brut moyen à Paris serait de 6,36% (de 5,13% dans le XVIe arrdt à 7,76% dans le XXe arrdt) », dont il faut déduire 33% de charges (P. Leroy-Beaulieu, « L’art de placer et gérer sa fortune », 1906). • 6% rendement locatif brut « un logement vaut 200 loyers mensuels » • 6% = valeur typique, varie selon le type de logement • Etait encore vrai en 1965 ou 2000 • Mais aujourd’hui le rendement locatif brut est très inférieur à cette valeur tendancielle 97 Rendement total tendanciel d’un placement en logement sur la base de 1965-2000 avant effet de levier •(a) Rendement en capital: Croissance du PIB Croissance du revenu des ménages: Moins croissance du nombre de ménages Reste: croissance du revenu par ménage Rendement en capital Un peu fort désormais? inflation + 2,3% idem: inflation + 2,3% -1,0% inflation + 1,3% idem: inflation + 1,3% •(b) Rendement locatif net: Rendement locatif brut Moins charges 37% (y compris grosses réparations) Moins amortissement sur 20 ans des frais d’achat (11%) 6,0% -2,2% -0,5% Reste: rendement locatif net 3,3% •Rendement total = (a)+(b) inflation + 4,6% Aujourd’hui le rendement total est très inférieur à cette valeur tendancielle 98 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 3.1. Monnaie 3.2. Or 3.3. Placements de taux 3.4. Actions 3.5. Logement 3.6. Comparaison des placements 99 Valeur de différents placements, rendement annuel réinvesti 1E+04 Valeur de différents placements, en monnaie française constante, base 2000=1 1914-1965 1E+03 1E+02 1E+01 1E+00 1800 1850 1900 1950 2000 1E-01 1E-02 1E-03 1E-04 1E-05 1E-06 Billets de banque français Billets de banque américains Or Marché monétaire Obligations Actions françaises Actions américaines Logement locatif à Paris Source: Source: CGEDD d’après Arbulu, Euronext, Vaslin, Loutchitch, Ixis, Banque de France, ECB, bases notariales, indices Notaires-INSEE, Duon, INSEE, Schwert, Shiller, S&P, World Gold Council, Officer. 100 Rendement X volatilité: 1840-1914 100% 80% Volatilité des rendements à 5 ans 1840-1914 60% 40% Actions américaines Actions françaises (ASIS) 0% Inflation 20% Or 0% Obligations Logement locatif Actions françaises (LB) Rendement annuel Monétaire 5% 10% 15% 20% 25% Source: CGEDD d’après Arbulu, Le Bris & Hautcoeur, Euronext, Vaslin, Loutchitch, Ixis, Banque de France, ECB, bases notariales, indices Notaires-INSEE, Duon, INSEE, Schwert, Shiller, S&P, 101 World Gold Council, Officer. NB : ASIS = série Arbulu-SGF-INSEE-SBF250. LB = série Le Bris Rendement X volatilité: 1914-1965 100% 80% Volatilité des rendements à 5 ans 1914-1965 Or Actions américaines 60% Actions françaises (ASIS) Actions françaises (LB) 40% Logement locatif Inflation 20% Obligations Monétaire Rendement annuel 0% 0% 5% 10% 15% 20% 25% Source: CGEDD d’après Arbulu, Le Bris & Hautcoeur, Euronext, Vaslin, Loutchitch, Ixis, Banque de France, ECB, bases notariales, indices Notaires-INSEE, Duon, INSEE, Schwert, Shiller, S&P, 102 World Gold Council, Officer. NB : ASIS = série Arbulu-SGF-INSEE-SBF250. LB = série Le Bris Rendement X volatilité: 1965-2014 100% 80% Volatilité des rendements à 5 ans 1965-2014 60% Or Actions américaines Actions françaises (LB) 40% Actions françaises (ASIS) Logement locatif Inflation 20% Obligations Monétaire Rendement annuel 0% 0% 5% 10% 15% 20% 25% Source: CGEDD d’après Arbulu, Le Bris & Hautcoeur, Euronext, Vaslin, Loutchitch, Ixis, Banque de France, ECB, bases notariales, indices Notaires-INSEE, Duon, INSEE, Schwert, Shiller, S&P, 103 World Gold Council, Officer. NB : ASIS = série Arbulu-SGF-INSEE-SBF250. LB = série Le Bris Rendement X volatilité tendanciels 100% 80% Volatilité des rendements à 5 ans Tendanciel (hypothèse: inflation 2%) 60% Couples (rendement , volatilité) Or?? (Inflation+0,0% , ?) Actions françaises (Inflation+6,6% , 42%) Inflation 40% 20% Actions américaines (Inflation+6,6% , 50%) Logement locatif (Inflation+4,6% , 28%) (NB: hors effet de levier) Obligations (Inflation+3,0% , 20%) (NB: non protégé contre l’inflation non anticipée) Rendement annuel Monétaire (Inflation+2,0% , 8%) 0% 0% 5% 10% 15% 20% Source: CGEDD d’après Arbulu, Euronext, Vaslin, Loutchitch, Ixis, Banque de France, ECB, bases notariales, indices Notaires-INSEE, Duon, INSEE, Schwert, Shiller, S&P, World Gold Council, Officer. 25% 104 Effet de levier •L’effet de levier (financement par emprunt d’une partie de l’achat) augmente l’espérance de rendement •à condition que le taux de l’emprunt soit inférieur à l’espérance de rendement sans emprunt •mais augmente aussi le risque et en particulier crée un risque de valeur négative du placement nette de dette (si le prix du logement diminue plus rapidement que la dette) 105 Rendement X volatilité tendanciels 100% 80% Volatilité des rendements à 5 ans Tendanciel (hypothèse: inflation 2%) 60% Couples (rendement , volatilité) Or?? (Inflation+0,0% , ?) Actions américaines (Inflation+6,6% , 50%) Actions françaises (Inflation+6,6% , 42%) Inflation 40% 20% L’effet de levier rapproche le rendement et la volatilité du placement en logement de ceux du placement en actions Logement locatif (Inflation+4,6% , 28%) (NB: hors effet de levier) Obligations (Inflation+3,0% , 20%) (NB: non protégé contre l’inflation non anticipée) Rendement annuel Monétaire (Inflation+2,0% , 8%) 0% 0% 5% 10% 15% 20% Source: CGEDD d’après Arbulu, Euronext, Vaslin, Loutchitch, Ixis, Banque de France, ECB, bases notariales, indices Notaires-INSEE, Duon, INSEE, Schwert, Shiller, S&P, World Gold Council, Officer. 25% 106 Pouvoir diversificateur •Faible corrélation 2 à 2 des variations sur quelques années du prix des logements avec celles • des taux d’intérêt (donc du prix des obligations) • et du prix des actions Pouvoir diversificateur du placement en logement par rapport aux placements financiers •Néanmoins les krachs boursiers ont été souvent (1929, 1987, 2000, 2008) mais pas toujours (1882) suivis d’une hausse du prix des logements (surtout locatifs). Fuite de certains investisseurs vers la sécurité supposée du placement en logement lorsqu’un krach leur remémore la volatilité du placement en actions 107 Les « bosses » du prix des actions sont-elles suivies de « bosses » du prix des logements? •Peu d’expériences passées •19e siècle peu significatif (marchés d’actions moins développés, marché locatif pur à Paris). Krach de l’Union Générale •Expérience des années 1930 (mais crise économique grave: déflation et récession prolongées) •Expérience du marché d’actions baissier de 1962-1980 •Flash-krach boursier de 1987 •Krachs boursiers des « nouvelles technologies » (2000) et des « subprimes » (2008) 108 Le krach de l’Union Générale n’a pas été suivi d’une bosse immobilière 1,1 Le krach de l'Union Générale 1 0,9 0,8 0,7 0,6 Krach de l'Union Générale 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 1840 1860 Source: CGEDD d’après Arbulu, Vaslin, Gaston Duon, INSEE, Toutain 1880 1900 20% 19% 18% 17% 16% 15% 14% 13% 12% 11% 10% 9% 8% 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% Valeur d'un placem ent en actions françaises rapportée à la tendance longue, base 1881=1 Indice du prix des logem ents à Paris rapporté au revenu disponible par m énage, base 1881=1 Taux d'intérêt à long terme (échelle de droite) 109 FRANCE (immeubles de rapport et appartements) 3 La crise de 1929 Valeurs en base 1929=1 Valeur d'un placement en actions rapportée à la tendance 3 France longue, France Prix des immeubles de rapport à Paris, F courants Prix des immeubles de rapport à Paris, F constants 2,5 2 2,5 Prix des immeubles de rapport à Paris rapporté au revenu disponible par ménage Prix des appartements à Paris, F courants Loyers à Paris, F courants 1,5 1 1 0,5 0,5 0 0 1920 (maisons) Valeur d'un placement en actions rapportée à la tendance longue, Etats-Unis Prix des maisons individuelles (22 villes), $ courants Prix des maisons individuelles (22 villes), $ constants Prix des maisons individuelles (22 villes) rapporté au revenu disponible par ménage 2 1,5 1910 ETATSUNIS 1930 Source: CGEDD d’après Gaston Duon, INSEE, US Historical Statistics, Shiller, S&P 19401910 1920 1930 1940 110 Prix des logements lors du « bear market » de 19621980, du « flash-krach » de 1987 et des krachs des « nouvelles technologies » et des « subprimes » 3,5 Valeur d'un placement en actions rapportée à sa tendance longue, France 3 Prix des logements en France / revenu disponible par ménage, base 1965 2,5 Prix des logements à Paris / revenu disponible par ménage, base 1965 2 1,5 1 0,5 « Flash-krach » de 1987 « Bear-market » de 1962-1980 « Krach des nouvelles technologies » « Krach des subprimes » 0 1950 1960 1970 Source: CGEDD d’après SGF, Euronext, INSEE, Ixis, bases notariales et indices Notaires-INSEE. 1980 1990 2000 2010 2020 111 Autres aspects des placements •Frais •de gestion •de transaction •Fiscalité •Risques autres que la volatilité du prix (appréciés différemment par les différents acteurs) 112 Actuellement Par rapport à leur tendance longue respective, - le prix des actions est faible (1) par rapport à la régularité de Siegel mais élevé par rapport à celle de Shiller - le prix de l’or, des obligations et des logements en France(2) est élevé (1) En France, pas aux Etats-Unis (2) En France, pas en Allemagne et plus aux Etats-Unis 113 PLAN 1. Prix des logements depuis 1200 2. Loyers et revenus depuis 1970 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 4. Quelques propriétés du prix des logements 5. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation 5.1. n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers 5.2. résultent d’une interaction avec l'environnement financier et économique 6. Prospective 7. Conclusion 114 4. Quelques propriétés du prix des logements 4.1. Prix des logements et revenu: l’actif des ménages 4.2. Prix des logements et nombre des logements: élasticité 4.3. Prix des logements et prix des terrains 4.4. Le prix des logements comme série temporelle 115 Prix des logements et revenu: l’actif des ménages •Lien avec le revenu : •dans le temps: intuitif … en apparence, empirique en réalité •et dans l’espace 116 Lien prix X revenu dans l’espace: exemple des communes en Ile-de-France 900 000 Prix moyen des logements (appartements et maisons) en fonction du revenu brut imposable moyen par ménage par commune en Ile-de-France, année 2006 Prix m oyen des logem ents 800 000 1200 plus grosses communes 75 700 000 y = 5,90x - 22157 R2 = 0,86 77 600 000 78 91 500 000 92 400 000 « Les pauvres aimeraient habiter parmi les riches mais n’en ont pas les moyens, les riches ont les moyens d’habiter parmi les pauvres mais n’en ont pas le désir » 93 94 300 000 « La charité des individus s’arrête là où commence l’immobilier » 95 200 000 Chaque cercle représente une commune La surface du cercle est proportionnelle au nombre de ménages de la commune 100 000 Revenu im posable brut m oyen par m énage 0 0 20 000 40 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 60 000 80 000 100 000 120 000 140 000 117 Idem, 400 plus grosses communes d’Ile-de-France 600 000 Prix de cession moyen des logements en fonction du revenu imposable brut moyen par ménage 2006, 400 plus grosses communes d'Ile-de-France (m oyennes réduites, excluant les 5% plus grandes et 5% plus petites valeurs) 500 000 y = 6,12x - 12214,58 2 R = 0,90 400 000 300 000 200 000 100 000 0 0 10 000 20 000 30 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000 100 000 118 Idem, premières limites interquartiles 500 000 400 000 Prix de cession moyen des logements en fonction du revenu imposable brut moyen par ménage tous deux mesurés par la première limite interquartile 2006, 400 plus grosses communes d'Ile-de-France y = 7,38x - 5123,63 300 000 2 R = 0,82 200 000 100 000 0 0 10 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 119 Idem, deuxièmes limites interquartiles (=médianes) 700 000 Prix de cession moyen des logements en fonction du 600 000 revenu imposable brut moyen par ménage tous deux mesurés par la deuxième limite interquartile (médiane) 2006, 400 plus grosses communes d'Ile-de-France 500 000 y = 6,42x - 12607,88 2 R = 0,84 400 000 300 000 200 000 100 000 0 0 10 000 20 000 30 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000 100 000 120 Idem, troisièmes limites interquartiles 1 000 000 Prix de cession moyen des logements 900 000 en fonction du revenu imposable brut moyen par ménage 800 000 tous deux mesurés par la troisième limite interquartile 2006, 400 plus grosses communes d'Ile-de-France y = 6,26x - 45129,00 2 R = 0,87 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0 0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 100 000 110 000 120 000 130 000 140 000 150 000 160 000121 Idem, les trois limites interquartiles 800 000 Prix de cession moyen des logements en fonction du revenu imposable brut moyen par ménage tous deux mesurés par les limites interquartiles 2006, 400 plus grosses communes d'Ile-de-France 700 000 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 Premières limites interquartiles Médianes Troisièmes limites interquartiles Linéaire (1es lim. interquartiles) Linéaire (médianes) Linéaire (3es lim. interquartiles) Affine (1es lim. interquartiles) Affine (médianes) Affine (3es lim. interquartiles y = 7,16x R2 = 0,82 y = 6,09x R2 = 0,84 y = 7,38x - 5123,63 R2 = 0,82 y = 6,42x - 12607,88 R2 = 0,84 y = 5,49x R2 = 0,85 y = 6,26x - 45129,00 R2 = 0,87 0 0 10 000 20 000 30 000 40 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000 100 000 110 000 120 000 130 000 140 000 122 Idem, comparaison 2000-2006-2012 800 000 Prix moyen par logement en fonction du revenu moyen par ménage par commune en Ile-de-France, années 2000, 2006 et 2012 700 000 y = 5,26x + 5880,45 R2 = 0,81 La surface du cercle est proportionnelle au nombre de ménages de la commune. 400 communes les plus grosses par le nombre d'enregistrements dans les bases notariales, représentant 92% des ménages de la région. 600 000 y = 4,72x + 26621,46 R2 = 0,88 2000 2006 500 000 2012 y = 3,77x - 13380,49 R2 = 0,87 400 000 300 000 200 000 100 000 0 0 25 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 50 000 75 000 100 000 125 000 150 000 123 Par arrondissement à Paris 1 000 000 Prix moyen des logements anciens en fonction du revenu imposable brut moyen par ménage par arrondissement à Paris, 1994, 2000, 2006 et 2012 800 000 07 08 06 y = 5,5014x + 89288 R2 = 0,9619 16 600 000 04 08 01 07 y = 4,332x + 64615 R2 = 0,9735 06 1994 16 03 14 1502 04 400 000 12 13 10 11 03 19 18 20 19 20 18 200 000 12 13 10 11 15 1402 09 05 17 08 05 17 09 2000 2006 2012 01 08 07 16 06 07 y = 3,5862x - 6262,3 R2 = 0,9797 Linéaire (1994) Linéaire (2000) 16 Linéaire (2006) Linéaire (2012) 06 01 05 17 15 04 03 17 15 14 09 03 14 y = 4,5758x - 13598 131209 02 1113 12 1910 02 20 11 R2 = 0,9795 18 20 19 18 10 05 04 01 0 0 20 000 40 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 60 000 80 000 100 000 120 000 140 000 160 000 124 Par section cadastrale à Paris 600 000 y = 3,4029x + 24173 2 Prix m oyen R = 0,8425 500 000 400 000 300 000 Prix moyen des logements (2000-2004) en fonction du revenu brut imposable par ménage (2002) Paris, par section cadastrale 500 plus grosses sections cadastrales 200 000 100 000 (euros) Revenu im posable brut m oyen 0 0 50 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 100 000 150 000 200 000 125 Par section cadastrale en Ile-de-France 2 500 000 Prix moyen sur 1993-2000 en valeur 1998 des logements en fonction du revenu imposable par ménage 1998 Ile-de-France, par section cadastrale (francs) Sources: bases notariales et METATTM-Filocom d'après DGI 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 Sections cadastrales pour lesquelles les bases de données contiennent au moins 30 mutations. Ces sections regroupent 74% des ménages. 0 0 100 000 200 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 800 000 126 Par département et type de bien en Ile-de-France 2 500 000 Prix moyen des appartements et des maisons 75 en fonction du revenu imposable par ménage Ile-de-France, par département, année 1998 2 000 000 La surface des cercles est proportionnelle au nombre de logements Francs. Source: d'après bases notariales et DGI-Filocom 92 1 500 000 Appartements Série2 Maisons Série4 78 94 1 000 000 91 78 7595 92 9377 94 500 000 91 7795 93 0 0 100 000 200 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 127 Par commune en Midi-Pyrénées 450 000 Prix moyen des logements anciens en fonction du revenu imposable brut moyen par commune de plus de 2000 habitants Année 2006 La surface du cercle est proportionnelle au nombre de ménages dans la commune 400 000 Midi-Pyrénées Linéaire (Midi P rénées) y = 6,87x - 50902,33 R2 = 0,77 350 000 300 000 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 0 0 10 000 20 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 128 Par commune en Rhône-Alpes 800 000 Prix moyen des logements anciens en fonction du revenu imposable brut moyen par commune de plus de 2000 habitants Année 2006 La surface du cercle est proportionnelle au nombre de ménages dans la commune 700 000 y = 6,59x - 41439,78 R2 = 0,76 Rhône-Alpes 600 000 500 000 Megève 400 000 300 000 200 000 100 000 0 0 20 000 40 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 60 000 80 000 100 000 120 000 140 000 129 Par commune en PACA 2 000 000 Prix moyen des logements anciens en fonction du revenu imposable brut moyen par commune de plus de 2000 habitants Année 2006 La surface du cercle est proportionnelle au nombre de ménages dans la commune y = 15,71x - 284452,50 R2 = 0,54 Provence-Alpes-Côte d'Azur Ramatuelle 1 500 000 Saint-Tropez 1 000 000 Gordes 500 000 0 0 10 000 20 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 130 2 000 plus grosses communes 2 500 000 Prix moyen des logements 1995-2000 en fonction du revenu imposable par foyer fiscal 1996 y = 6,64x - 89719,76 (francs) 2 000 plus grosses communes R = 0,87 Prix moyen des logements 1995-2000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 2 000 plus grosses communes(par le nombre de mutations dans les bases notariales) représentant 60% de la population. Chaque cercle représente une commune. La taille du cercle est proportionnelle à la population de la commune Logements achetés par un particulier résidant dans le département où est situé le bien. 500 000 Revenu imposable par foyer fiscal 1996 0 0 50 000 100 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 150 000 200 000 250 000 300 000 350 000 131 Primo-accédants, 2011 300 000 250 000 Montant d'opération en fonction du revenu net imposable Primoaccédants (PTZ), 2011, euros par département 75 75 94 150 000 100 000 25 000 Source: CGEDD d’après SGFGAS 74 91 77 95 83 13 91 67 95 95 69 93 06 73 7791 849893 31 06 77 13 83 9838 01 69 05 13 60 69 90 34 04 98 57 83 67 31 4459 33 7333 51 54 64 3426 28 38 84 30 01 9960 33 31 99 45 67 99 3544 37 34 14 38 64 73 27 84 60 42 76 48 04 29 30 44 68 21 39 01 66 0507 56 63 40 35 3004 49 626443 32 37 81 40 80 5322 12 28 08 5725 26 15 14 51 35 27 65 86 72 71 87 8517 82 05 17 88 37 50 55 45 70 68 51 40 59 76 79 1 0 56 17 09 48 28 41 02 27 89 07 6611 14 57 26 594576 21 47 49 8232 81 19 46 52 90 63 54 25 85 5607 6118 66 21 03 4982 42 62 508058 11 32 39 22 86 24 81 16 63 29 09 4846 36 1243 80 5490 2385 65 41 62 72 11 47 50 10 0286 42 79 71 15 89 53 2416 39 41 70 4609 22 19 87 08 72 29 02 65 47 10 8955 88 4316 18 12 24 6171 70 53 79 08 19 87 55 18 52 15 0388 61 23 36 52 03 58 36 5823 30 000 y = 8,9525x - 149176 R2 = 0,8939 78 06 93 200 000 y = 9,0919x - 142587 R2 = 0,8308 92 y = 9,2433x - 155894 92 R2 = 0,8868 35 000 78 94 94 78 74 68 74 25 40 000 Ancien et neuf ensemble Ancien Neuf 45 000 50 000 132 Par département 500 000 Prix moyen des logements anciens en fonction du revenu imposable brut moyen par ménage par département, 2000, 2006 et 2012 75 y = 9,7653x - 192561 R2 = 0,7874 400 000 92 78 75 06 300 000 83 83 200 000 100 000 23 94 06 92 78 y = 8,0048x - 101957 74 R2 = 0,7203 91 95 7494 13 77 69 84 91 84 01 13 93 643395 77 17 64 17 01 60 6069 44 33 7331 30 3867 40 44 31 56 38 7334 56 93 35 78 35 59 30 264037 32 14 26 14372728 67 27 51 75 32 6892 51 85 28 76 34 59 85 45 46 45 07 82 072249 62 46 21 6624 25 6624 05 496857 21 76 82 62 4781 5754 296341 22 81 80 54 04 06 04 05 41 254750 89 90 2990 11 50 02 80 y = 4,7925x - 45095 42 83 72 16 39 65 89 11 79 94 10 19 91 86 42 02 16 72 71 63 39 86 19 87 10 08 84 4361 53 65 71 43 77 95 12 53 79 74 87 61 48 70 70 09 09 R2 = 0,788 18 488855 18 60 15 88 0812 67 5501 03 64 15 36 03 36 58 13 69 68 52 44 5233 35 51 27 38 5793 231 8 58 45 1723 37 30 56 90 23 40 21 14 07 26 49 76 59 54 46 73 32 34 25 82 22 41 72 24 29 47 62 81 85 89 50 86 39 87 04 71 88 42 10 53 16 80 05 52 70 63 79 12 08 19 02 65 61 43 18 48 66 55 15 11 03 36 58 09 2000 2006 2012 0 20 000 30 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 40 000 50 000 60 000 70 000 133 Par agglomération 350 000 y = 8,24x - 97272 R2 = 0,55 Antibes Prix m oyen des logem ents Chantilly 300 000 Menton Bayonne Nice 250 000 La Teste Fréjus Paris La Ciotat Annemasse Cavaillon Rambouillet Dinard Saint-Nazaire Carpentras Draguignan Toulon Istres Saint-Malo Avignon Miramas La Rochelle Martigues 200 000 Alès Annecy Thonon Fontainebleau Arles Lunel Orléans 150 000 Dijon Haguenau Colmar Nancy Mulhouse Rodez Longw y Lens Saint-Avold 100 000 Epinal Maubeuge Cluses Vierzon Montceau-les-Mines Saint-Louis La surface du cercle est proportionnelle au nombre de ménages de l'agglomération Prix moyen des logements en fonction du revenu imposable brut moyen par ménage par agglomération, année 2006 Revenu im posable brut m oyen par m énage 50 000 20 000 25 000 30 000 Source: CGEDD d’après bases de données notariales et Filocom (DGFiP) 35 000 40 000 45 000 50 000 55 000 134 Le lien Prix X Revenu dans l’espace •Illustre la ségrégation socio-spatiale par le logement * Fournit un ordre de grandeur du coût marginal de la mixité sociospatiale * Se loger est un concours, pas un examen. - L’ « épreuve » principale est le revenu - L’« épreuve » complémentaire est le risque, du point de vue du prêteur ou du bailleur 135 Interprétation du lien prix X revenu L’actif des ménages (1) -100% des utilisateurs sont des ménages (dépense de logement = 1/5 de leur revenu) •29 millions de ménages pour 34 millions de logements dont 1/10 résidences secondaires (solde = logts vacants) -95% des acheteurs sont des ménages (le plus gros achat d’un ménage pendant son existence) -8 logements sur 10 sont possédés par des ménages •le solde =8/10 « logements sociaux » (HLM) + 2/10 logements détenus par d’autres personnes morales -Les ¾ des ménages possèdent un logement au moins une fois au cours de leur existence, 63% des ménages possèdent au moins un logement, 59% des ménages possèdent leur résidence principale -A 70 ans, 70% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale -2 millions de ménages possèdent 5 millions de logements locatifs, les personnes morales possèdent seulement 1 million de logements locatifs (hors secteur « social ») Source: estimations CGEDD d’après Enquêtes logement, Filocom, SOeS et sources diverses 136 L’actif des ménages (2) -Sur 10 ménages: -4 ne possèdent aucun logement -4 possèdent 1 logement -2 possèdent plus de 1 logement (en moyenne 2,8 logements dont leur résidence principale) Par comparaison seuls 2 ménages sur 10 détiennent des actions (et seulement 5% des ménages en détiennent un montant significatif) -Sur 10 ménages: -4 sont locataires -2 sont propriétaires et remboursent un emprunt souscrit pour acheter (« accédants à la propriété ») -4 sont propriétaires et ne remboursent pas d’emprunt souscrit pour acheter (« propriétaires non accédants ») -Sur 3 logements achetés –1 est la première résidence principale de l’acheteur –1 est une résidence principale de rang >1 (la deuxième, la troisième, etc. résidence principale de l’acheteur) –1 est un investissement locatif ou une résidence secondaire (dont: 2/3 investissements locatifs et 1/3 résidences secondaires) -Un ménage achète en moyenne 2,5 logements pendant son existence Source: estimations CGEDD d’après Enquêtes logement, Filocom, SOeS et sources diverses 137 Nombre de logements entrant dans le patrimoine d’un individu ou en sortant pendant sa vie Au cours de la vie d’un individu comme partie de ménages Entrée à titre dans le onéreux patrimoine ou sortie du patrimoine à titre Logements achetés ou construits +2,5 (dont achetés anciens) (1,8) (dont achetés neufs ou construits) (0,7) Logements vendus -1,8 Solde achetés ou construits moins vendus +0,7 Logements reçus en héritage +0,4 Logements reçus en donation +0,2 gratuit Logements donnés en donation Solde reçus moins donnés Ensemble Logements détenus au décès Source: estimation CGEDD d’après sources diverses Nombre de logements -0,2 +0,4 1,1 138 Finalité de l’achat Logements anciens Finalité Première résidence principale Résidence principale de rang >1 (la deuxième, la troisième, etc.) Investissement locatif Résidence secondaire (RS) Part de l’effectif Commentaire 1/3 Contrainte de mensualité maximale pour une qualité minimale 1/3 •Dont ¾ revendent leur résidence principale précédente => relativement isolé des fluctuations des prix =>participe peu à la formation des prix (hormis par amplification des fluctuations?) •Dont ¼ ne revend pas la résidence précédente => forme d’investissement 2/10 Arbitrage par rapport à d’autres placements 1/10 10% des RS (en effectif, et beaucoup plus en montant) ont pour propriétaire un non résident => dans le cas des RS les acheteurs non résidents peuvent avoir une place importante, or beaucoup de leurs prêts ne sont pas décomptés par la Banque de France (qui se limite aux prêts par des prêteurs résidents)+ Manque de bases de données=> ce sont les achats dont le financement est le moins bien connu Type de comportement Mensualité maximale pour une qualité minimale 50% en effectif 60% en montant Neutre en moyenne Arbitrage par rapport à d’autres placements (+ un peu RS) 50% en effectif 40% en montant 139 Ne pas oublier la finalité de la vente Finalité Revente rapide après mutation à titre gratuit Revente de la résidence principale précédente Le reste Part de l’effectif Type de comportement 15% Pressé de vendre => ne diffère pas la vente en cas de baisse des prix 30% Pressé de vendre Relativement isolé des fluctuations des prix => participe peu à la formation des prix 55% Souvent prêt à attendre pour « mieux vendre » Susceptible de faire baisser les volumes de ventes en période de baisse des prix La moitié des vendeurs ne sont pas pressés de vendre Comportements d’anticipation Idem pour une partie des acheteurs 140 L’actif des ménages: logement et cycle de vie 141 Différenciation du statut d’occupation selon l’âge 80% Statut d'occupation selon l'âge du ménage, 2011 70% 60% 50% Propriétaire-occupant Locataire privé Locataire social Logé à titre gratuit Autre 40% 30% 20% (Hors personnes "hors ménage", logées en foyers, etc.) 10% 0% 20 30 Source: CGEDD d’après Filocom 40 50 60 70 80 90 Âge de la personne de référence du ménage (ans) 142 On a d’autant plus de chances d’être propriétaire qu’on est vieux et riche 100% % de propriétaires occupants selon l'âge et la tranche de revenu, 2011 90% >65 000 P Tranche de revenu brut imposable (euros) 50 000 à 65 000 P 80% 40 000 à 50 000 P 70% 0 à 10 000 P 10 000 à 15 000 P 15 000 à 20 000 P 20 000 à 25 000 P 25 000 à 30 000 P 30 000 à 35 000 P 35 000 à 40 000 P 40 000 à 50 000 P 50 000 à 65 000 P >65 000 P Tous REVB P 35 000 à 40 000 P Tous REVB P 30 000 à 35 000 P 60% 25 000 à 30 000 P 50% 20 000 à 25 000 P 40% 15 000 à 20 000 P 30% 10 000 à 15 000 P 0 à 10 000 P 20% 10% 0% 20 30 Source: CGEDD d’après Filocom 40 50 60 70 80 90 Âge (ans) 143 On a d’autant plus de chances d’être locataire du secteur privé qu’on est jeune et pauvre 90% % de locataires du secteur privé selon l'âge et la tranche de revenu, 2011 80% Tranche de revenu brut imposable (euros) 70% 0 à 10 000 L 10 000 à 15 000 L 15 000 à 20 000 L 20 000 à 25 000 L 25 000 à 30 000 L 30 000 à 35 000 L 35 000 à 40 000 L 40 000 à 50 000 L 50 000 à 65 000 L >65 000 L Tous REVB L 60% 50% 40% 0 à 10 000 L 10 000 à 15 000 L 30% 15 000 à 20 000 L 20 000 à 25 000 L 25 000 à 30 000 L 20% 30 000 à 35 000 L Tous REVB L 35 000 à 40 000 L 40 000 à 50 000 L 50 000 à 65 000 L >65 000 L 10% 0% 20 30 Source: CGEDD d’après Filocom 40 50 60 70 80 90 Âge (ans) 144 On a d’autant plus de chances d’être locataire HLM qu’on est pauvre et pas trop jeune 100% % de locataires HLM selon l'âge et la tranche de revenu, 2011 90% Tranche de revenu brut imposable (euros) 80% 0 à 10 000 H 10 000 à 15 000 H 15 000 à 20 000 H 20 000 à 25 000 H 25 000 à 30 000 H 30 000 à 35 000 H 35 000 à 40 000 H 40 000 à 50 000 H 50 000 à 65 000 H >65 000 H Tous REVB H 70% 60% 50% 40% 0 à 10 000 H 10 000 à 15 000 H 15 000 à 20 000 H 30% 20 000 à 25 000 H 20% 25 000 à 30 000 H Tous REVB H 30 000 à 35 000 H 35 000 à 40 000 H 10% 40 000 à 50 000 H 50 000 à 65 000 H >65 000 H 0% 20 30 Source: CGEDD d’après Filocom 40 50 60 70 80 90 Âge (ans) 145 Différenciation du statut d’occupation par tranche d’âge selon l’année d’observation, 1970-2013 Propriétaire-occupant Locataire privé Locataire HLM Logé à titre gratuit 80% 70% 70% 60% 60% 50% 50% 40% 40% 30% 30% 20% 20% 10% 10% 0% 1970 Autre 20-29 ans Tous âges 80% 1980 1990 2000 2010 0% 1970 40-49 ans 30-39 ans 80% 80% 70% 70% 70% 60% 60% 60% 50% 50% 50% 40% 40% 40% 30% 30% 30% 20% 20% 20% 10% 10% 10% 1980 1990 2000 2010 0% 1970 1980 60-69 ans 1990 2000 2010 0% 1970 80% 70% 70% 70% 60% 60% 60% 50% 50% 50% 40% 40% 40% 30% 30% 30% 20% 20% 20% 10% 10% 10% 1990 2000 Source: CGEDD d’après enquêtes logement (INSEE) 2010 0% 1970 1980 1990 2000 2010 2000 1990 2000 2010 80-89 ans 80% 1980 1980 70-79 ans 80% 0% 1970 1990 50-59 ans 80% 0% 1970 1980 2010 0% 1970 1980 1990 2000 2010 146 A quel âge achète-t-on / vend-on? le seuil de 56 ans (très stable dans le temps) Logements achetés ou construits Dont primoaccédants (estim.) Logements vendus 600 000 Solde achetés ou construits nets des vendus Nombre de ménages (échelle de droite) Nombre de logements achetés ou construits, ou vendus, en % du nombre de ménages 15% en fonction de l'âge du chef de ménage Année 2006 500 000 Effet du baby-boom Nombre de ménages % 10% du nombre de ménages 400 000 300 000 56 ans 5% 200 000 100 000 0% 0 20 30 40 50 Âge moyen des tranches d'âge acheteuses nettes: 34 ans -5% (Âge moyen des primoaccédants: 34 ans également) Source: CGEDD d’après DGFiP, SOeS, bases de données notariales, EPTB, Filocom, SGFGAS 60 70 80 Âge moyen des tranches d'âge vendeuses nettes: 74 ans 90 Âge du chef de ménage 100 -100 000 Pointillés: résultats sujets à surestimation -200 000 147 A quel âge achète-t-on / vend-on? Même seuil de 56 ans pour les terrains 3% % du nombre de ménages Nombre de terrains achetés ou vendus, en % du nombre de ménages en fonction de l'âge du chef de ménage Année 2006 Terrains achetés Terrains vendus Solde achetés nets des vendus 600 000 Nombre de ménages (échelle de droite) Effet du baby-boom 500 000 400 000 300 000 56 ans 200 000 100 000 0 20 30 40 50 60 70 80 90 Âge du chef 100 de ménage -100 000 -200 000 Âge moyen des tranches d'âge acheteuses nettes: 35 ans -2% Source: CGEDD d’après DGFiP, bases de données notariales, Filocom Âge moyen des tranches d'âge vendeuses nettes: 75 ans Pointillés: résultats sujets à surestimation -300 000 -400 000 148 A quel âge le logement entre-t-il dans le patrimoine ou en sort-il? Âge moyen du ménage lorsqu'un logement entre et sort du patrimoine Mutations de logements anciens en 2010 Mutation à titre onéreux (acheteur et vendeur) Dont de personne physique à personne physique Dont autres Mutation à titre gratuit, entre générations (typiquement de parent à enfant, y compris de grand-parent à petit-enfant) (dont une génération d'écart, typiquement de parent à enfant) (dont deux générations d'écart, typiquement de grand-parent à petit-enfant) (Effectif probablement surestimé) Mutation à titre gratuit, interne à une génération (typiquement d'époux à épouse) Sous-total mutation à titre gratuit Total hors mutations virtuelles Source: CGEDD d’après Filocom, bases notariales, DGFiP (MEDOC) Âge (en années) % du nombre de de l'ancien du nouveau Différence mutations à propriétaire propriétaire d'âge titre onéreux 56 ans 43 ans 13 ans 100% (55 ans) (59 ans) (43 ans) (43 ans) (13 ans) non sign. (87%) (13%) 86 ans 50 ans 35 ans 26% (84 ans) (55 ans) (29 ans) (19%) (89 ans) (36 ans) (54 ans) (7%) 75 ans 81 ans 64 ans 72 ans 59 ans 48 ans 3 ans 23 ans 16 ans 17% 43% 143% 149 A quel âge acquiert-on un logement et s’en séparet-on, par mutation à titre gratuit entre générations (typiquement legs ou donation de parents à enfants) Mutations de logements anciens à titre gratuit entre générations entre particuliers en 2010 Effectif des anciens et des nouveaux propriétaires par âge 26 000 Ancien propriétaire Légateurs, donateurs et propriétaires avant partage, entre générations Nouveau propriétaire Héritiers, donataires et propriétaires après partage, entre générations 24 000 22 000 20 000 18 000 Falaise du baby-boom Légateurs, donateurs et propriétaires avant partage, entre générations 16 000 14 000 Diminution de la natalité en 1914-1918 12 000 10 000 8 000 Héritiers, donataires et propriétaires après partage, entre générations 6 000 4 000 2 000 0 20 -2 000 30 40 Source: CGEDD d’après Filocom, bases notariales, DGFiP (MEDOC) 50 60 70 80 90 100 150 A quel âge acquiert-on un logement et s’en séparet-on, par mutation à titre gratuit interne à une génération (typiquement legs d’époux à épouse) Mutations de logements anciens à titre gratuit internes à une génération ou virtuelles entre particuliers en 2010 Effectif des anciens et des nouveaux propriétaires par âge 26 000 24 000 22 000 20 000 Ancien propriétaire Légateurs, donateurs et propriétaires avant partage, interne à une génération Nouveau propriétaire Héritiers, donataires et propriétaires après partage, interne à une génération Propriétaires lors de mutations virtuelles Mutation virtuelle 18 000 Héritiers, donataires et propriétaires après partage, interne à une génération 16 000 14 000 Légateurs, donateurs et propriétaires avant partage, interne à une génération 12 000 Diminution de la natalité en 1914-1918 10 000 8 000 6 000 4 000 Virtuelles 2 000 0 20 30 40 -2 000 Source: CGEDD d’après Filocom, bases notariales, DGFiP (MEDOC) 50 60 70 80 90 100 151 A quel âge acquiert-on un logement et s’en sépare-t-on, tous types de mutation Mutations de logements anciens à titre gratuit et onéreux entre particuliers en 2010 Effectif des anciens et des nouveaux propriétaires par âge 26 000 Vendeurs Ancien Légateurs, donateurs et propriétaires avant partage, entre générations Légateurs, donateurs et propriétaires avant partage, interne à une génération Acheteurs propriétaire 24 000 Nouv eau 22 000 Acheteurs Héritiers, donataires et propriétaires après partage, entre générations Héritiers, donataires et propriétaires après partage, interne à une génération Propriétaires lors de mutations virtuelles propriétaire 20 000 Mutation v irtuelle 18 000 Falaise du baby-boom Héritiers, donataires et propriétaires après partage interne à une génération 16 000 Vendeurs 14 000 Légateurs, donateurs et propriétaires avant partage entre générations Légateurs, donateurs et propriétaires avant partage interne à une génération 12 000 Diminution de la natalité en 1914-1918 10 000 8 000 Héritiers, donataires et propriétaires après partage entre générations 6 000 4 000 Virtuelles 2 000 0 20 30 40 -2 000 Source: CGEDD d’après Filocom, bases notariales, DGFiP (MEDOC) 50 60 70 80 90 100 152 Comment acquiert-on un logement? 100% Répartition des types de mutation selon l'âge du nouveau propriétaire Hors mutations à titre virtuel 90% 80% 70% 60% Achat 50% Mutation à titre gratuit interne au ménage (typiquement, legs de l'époux) 40% Mutation à titre gratuit de la génération précédente (typiquement, legs des parents) 30% Mutation à titre gratuit de la génération n-2 (typiquement, legs des grands-parents) 20% 10% 0% 20 30 40 50 60 70 Âge du nouveau propriétaire 80 90 100 Mutations de la génération n+2 probablement surestimées Source: CGEDD d’après Filocom, bases notariales, DGFiP (MEDOC) 153 Comment se sépare-t-on d’un logement? 100% Répartition des types de mutation selon l'âge de l'ancien propriétaire Hors mutations à titre virtuel 90% 80% 70% 60% Vente 50% Mutation à titre gratuit interne au ménage (typiquement, legs à l'épouse) 40% Mutation à titre gratuit à la génération suivante (typiquement, legs aux enfants) 30% Mutation à titre gratuit à la génération n+2 (typiquement, legs aux petits-enfants) 20% 10% 0% 20 30 40 Mutations à la génération n+2 probablement surestimées Source: CGEDD d’après Filocom, bases notariales, DGFiP (MEDOC) 50 60 Âge de l'ancien propriétaire 70 80 90 100 154 Age de l’acheteur selon le type de l’achat Logements anciens ou neufs achetés de 2002 à 2006 Âge % du nombre moyen total des achats Ensemble 43 ans 100% 1. Résidence principale 40 ans 67% Dont première résidence principale 35 ans 35% Dont avec emprunt (« primo-accédant ») 34 ans 34% Dont sans emprunt 49 ans 2% Dont résidence principale de rang >1 47 ans 31% Dont avec emprunt (« secundo-accédant ») 42 ans 22% Dont sans emprunt 60 ans 9% 2. Investissement locatif ou résidence secondaire 3. Autres (logement à titre gratuit, etc.) Source: estimations CGEDD d’après enquêtes logement (INSEE), bases notariales, DGFiP (MEDOC) 48 ans 30% 3% 155 Les inactifs sont beaucoup plus nombreux parmi les vendeurs que parmi les acheteurs Année 2012, logements anciens % des ménages Catégorie socioprofessionnelle acheteurs vendeurs Différence Agriculteur 1% 1% 0% Artisan, Commerçant 8% 7% -1% Cadre supérieur 23% 17% -6% Profession intermédiaire 25% 17% -8% Employé 17% 12% -5% Ouvrier 10% 6% -4% Retraité 13% 36% 23% Autre sans activité 3% 5% 2% Total rens. 100% 100% 0% Source: bases notariales redressées par MEDOC (DGFiP) Les inactifs représentent 16% des ménages acheteurs contre 41% des ménages vendeurs Ecart = 25%, encore plus fort entre vendeurs et acheteurs nets 156 4. Quelques propriétés du prix des logements 4.1. Prix des logements et revenu: l’actif des ménages 4.2. Prix des logements et nombre des logements: élasticité 4.3. Prix des logements et prix des terrains 4.4. Le prix des logements comme série temporelle 157 L’élasticité du prix des logements par rapport au nombre de logements est de l’ordre de -1 ou -2 350 000 logements supplémentaires (1% du parc de 35 millions de logements) réduiraient le prix des logements de 1 à 2% seulement Cette propriété fondamentale a de nombreuses conséquences Pays, période Elasticité Référence Cité dans tableau 3 de (Girouard, Kennedy & al., 2006) Irlande, 1977-2004 -0,007 (ancien), -2,0 (neuf) (OCDE, 2006) Irlande, 1980-2002 -0,5 (McQuinn, 2004) Pays-Bas, 1970-2002 -0,5 (OCDE, 2004) Pays-Bas, 1980-2003 -1,4 (Verbruggen et al., 2006) Norvège, 1990-2004 -1,7 (Jacobsen & Naug, 2005) Royaume-Uni, 1969-1996 -1,9 (Meen, 2002) Danemark, 1984-2005 -2,9 (Wagner, 2005) Etats-Unis, 1981-2003 -3,2 (McCarthy & Peach, 2004) Australie, 1975-2003 -3,6 (Abelson et al., 2005) Espagne, 1989-2003 -6,9 à -8,1 (OCDE, 2005) Etats-Unis, 1981-1998 -7,9 (Meen, 2002) Résultats de Muellbauer et al. Allemagne, 1981-2013 -1,4 (Geiger, Muellbauer & Rupprecht, 2014) France, 1981-2011 -1,5 (Chauvin & Muellbauer, 2013) Royaume-Uni, 1972-2003 -1,6 (Cameron, Muellbauer & Murphy, 2006) Etats-Unis, 1983-2009 -2 (Duca, Muellbauer & Murphy, 2012) Comparaisons entre zones géographiques France, 1994-2010 -1 à -2 (Friggit, 2011) France, 2000-2012 -0,5 à -2 (Vermont, 2014) Source: http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/elasticite-prix-immobilier-nombre_cle093f5d.pdf 158 L’élasticité du prix des logements par rapport au nombre de logements est de l’ordre de -1 ou -2 (2) • • • • • • • Peu de travaux. Travaux beaucoup plus nombreux sur un problème inverse: sensibilité de la construction à la variation du prix des logements Compliqué car – nombreuses variables à prendre en compte – effets de retour – décalages temporels – manque de données • recul limité dans le temps => pb de robustesse • analyses dans l’espace pour compenser le manque de mémoire… mais manque de données locales Résultats fragiles (manque de données) notamment sous l’angle de la robustesses, rarement mentionnée Résultats dispersés (d’un facteur 8 pour les Etats-Unis!) Les estimations des économistes font des hypothèses d’arbitrage parfois contestables (notamment, les arbitrages ne sont pas instantanés) Les économistes peuvent se tromper: cf. (McQuinn, 2004) sur l’Irlande, (OCDE: Girouard, Kennedy & al., 2006) sur les Etats-Unis Mais le nuage des résultats est centré autour d’un ordre de grandeur de -1 à -2 159 Illustration: élasticité du prix des logements par rapport à la taille du parc (6) La différenciation par département de la construction nette de la croissance démographique « explique » la moitié de la différenciation de la variation du prix des logements rapporté au revenu par ménage sur 2000-2010 (mais beaucoup moins sur 1994-2010: résultat non robuste) 75 06 34 83 Variation annuelle moyenne du prix des logements rapporté au revenu par ménage 93 13 69 6% 66 94 04 31 92 5% 30 84 05 07 95 Provence Méditerranée Paris et Petite Couronne 4% Variation annuelle du prix des logements rapporté au revenu par ménage en fonction de la variation annuelle du nombre de logements nette de la croissance démographique 2000-2010 11 33 48 09 43 59 64 26 15 03 62 23 17 63 76 16 44 58 85 46 0181 02 749177 61 82 60 36 24 47 14 65 28 18 37 27 12 10 71 08 5055 89 86 78 22 45 56 29 21 6741 87 72 53 51 49 39 70 54 35 79 42 (Variations logarithmiques) 80 40 32 19 73 38 25 3% 52 Elasticité ~ -2 57 88 y = -1,61x + 0,05 68 R2 = 0,45 90 Variation annuelle du nombre de logements, nette de la variation annuelle moyenne de la population Nord-est -0,5% 2% 0,0% Source: CGEDD d’après indices Notaires-INSEE, Perval, INSEE, SOeS et Filocom 0,5% 1,0% 1,5% 160 2. Quelques propriétés du prix des logements 4.1. Prix des logements et revenu: l’actif des ménages 4.2. Prix des logements et nombre des logements: élasticité 4.3. Prix des logements et prix des terrains 4.4. Le prix des logements comme série temporelle 161 C’est le prix des logements du voisinage qui détermine le prix des terrains, et non l’inverse •Mécanisme du « compte à rebours » •Le prix que l’acheteur potentiel est prêt à payer pour un terrain est ce qui reste lorsqu’il a soustrait du prix de vente des logements neufs (déterminé par celui des logements existants dans le voisinage) l’ensemble de ses coûts de construction •=> C’est le prix des logements du voisinage qui détermine le prix des terrains, et non le prix des terrains qui détermine le prix de vente des logements qui y sont construits 162 4. Quelques propriétés du prix des logements 4.1. Prix des logements et revenu: l’actif des ménages 4.2. Prix des logements et nombre des logements: élasticité 4.3. Prix des logements et prix des terrains 4.4. Le prix des logements comme série temporelle 163 Le prix des logements comme série temporelle •Brièveté des séries => limites des analyses (y compris problème de la faible robustesse des résultats, trop souvent négligé dans les publications) 164 Le prix des logements est saisonnier •Pas de périodicité autre que la saisonnalité La saisonnalité du nombre de transactions est beaucoup plus marquée que celle des prix de transaction. La saisonnalité du nombre de transactions découle de ce que certains ménages sont contraints par le calendrier scolaire. La saisonnalité des prix de transaction découle de ce qu’ils sont plus nombreux parmi les acheteurs que parmi les vendeurs (âges différents). La saisonnalité est plus marquée pour les maisons que pour les appartements 30% 25% 3% Coefficients de saisonnalité des nombres de transactions de logements anciens Coefficients de saisonnalité du prix des logements anciens 2% 20% 1% 15% 10% Trimestre de l'acte de vente 0% T1 5% T1 -10% -15% T3 T4 Trimestre de l'acte de vente-1% 0% -5% T2 T2 T3 France - Appartements Paris - Appartements Ile-de-France hors Paris - Appartements Province - Appartements France - Maisons Ile-de-France - Maisons Province - Maisons Source: CGEDD d’après bases notariales, DGFiP (MEDOC) et indices Notaires-INSEE T4 France - Appartements Paris - Appartements -2% Ile-de-France hors Paris- Appartements Province - Appartements France - Maisons Ile-de-France - Maisons -3% Province - Maisons 165 Le prix des logements est « cyclique » •au sens de: autocorrélation à 1 an très positive « La hausse nourrit la hausse, la baisse nourrit la baisse » « Myopie » des décideurs (= fonder les anticipations en prolongeant le passé récent = « la mémoire courte »), phénomène autorenforçant A contrario, pas d’autocorrélation à court-moyen terme pour les actions ( ~ marche au hasard) 1,0 Coefficient d'autocorrélation R 0,8 Autocorrélation R des variations du prix des logements en fonction du pas de temps sur la période 1965-2014 0,6 0,4 0,2 0,0 1 2 3 4 5 Pas de temps en années -0,2 -0,4 -0,6 -0,8 Prix des logements en monnaie nominale Prix des logements en monnaie constante Prix des logements rapporté au revenu par ménage -1,0 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE. 166 Les variations sur 1 à 5 ans du prix des logements sont peu corrélées avec celles des taux d’intérêt et du prix des actions •Faible corrélation 2 à 2 des variations sur 1 à 5 ans du prix des logements avec celles des taux d’intérêt sur des pas de temps de 1 à 5 ans •contre-intuitif mais fonde le pouvoir diversificateur du placement en logement par rapport aux obligations (cf. plus loin) •=> Il faut tenir compte de nombreux autres phénomènes pour voir apparaître la sensibilité du prix des logements aux taux d’intérêt •Lien par le retour vers la hiérarchie des couples rendement X risque tendanciels mais ce lien n’est pas instantané •La baisse prolongée des taux d’intérêt à un niveau exceptionnellement bas depuis 2000 a néanmoins influé sur le prix des logements • Absence de corrélation 2 à 2 des variations sur 1 à 5 ans du prix des logements avec celles du prix des actions •=> Pouvoir diversificateur du placement en logement par rapport aux placements financiers, cf. plus loin Néanmoins les krachs boursiers ont été souvent (1929, 1987, 2000, 2008) mais pas toujours (1882) suivis d’une hausse du prix des logements (surtout locatifs). Fuite de certains investisseurs vers la sécurité supposée du placement en logement lorsqu’un krach leur remémore la volatilité du placement en actions •Les méthodes d’analyse de séries temporelles avec autorégression ne mettent pas en évidence de lien plus fort. Les analyses multivariées (incluant les variations de l’offre et la demande, etc.) sont handicapées par la brièveté des séries (au plus 48 ans) 167 PLAN 1. Prix des logements depuis 1200 2. Loyers et revenus depuis 1970 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 4. Quelques propriétés du prix des logements 5. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation 5.1. n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers 5.2. résultent d’une interaction avec l'environnement financier et économique 6. Prospective 7. Conclusion 168 5.1. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers Facteurs non financiers examinés ici: -Offre (construction) -Demande (desserrement des ménages, vieillissement, achats par les étrangers) hors effets financiers -« Cherté » ou « rareté » du foncier -Coûts de construction -Effet inflationniste des aides au logement -Effet des achats/reventes de résidences principales -Effet des mutations à titre gratuit -Autres 169 Le rythme de la construction ne peut pas expliquer l’envolée du prix des logements Car: •L’élasticité du prix des logements par rapport au nombre de logements est trop faible (-1 à -2) pour cela •Il n’y a pas eu d’envolée des loyers similaire à celle des prix Néanmoins: -le rythme de construction peut constituer un facteur de second ordre (au Royaume-Uni la sous-construction entraîne une hausse significative du prix des logements); -cela ne signifie pas que la collectivité doit se désintéresser du nombre de logements construits: -alors qu’en économie de marché le principe est la liberté d’entreprendre et l’exception est l’ensemble des restrictions imposées par la collectivité pour des raisons d’intérêt général, en matière de construction c’est l’inverse: on ne peut pas construire sauf si on a un « permis de construire »; la collectivité doit donc veiller particulièrement à ce que les inconvénients de cette restriction exceptionnelle à la liberté individuelle ne l’emportent pas sur ses avantages; -la faiblesse relative de l’élasticité prix /parc, et donc du signal-prix susceptible d’indiquer que le nombre de logements construits s’éloigne de l’optimum, rend cette vigilance particulièrement nécessaire. 170 Le desserrement des ménages n’est pas nouveau et se poursuit au même rythme 3,6 Population divisée par le nombre de ménages (approximation du nombre de personnes par ménage) 3,4 3,2 France 3 Royaume-Uni Allemagne 2,8 2,6 2,4 2,2 2 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 •De plus l’élasticité du prix des logements par rapport au nombre de ménages est du même ordre (au signe près) que par rapport au nombre de logements : +1 ou +2 Source: CGEDD d’après Instituts statistiques nationaux, hors effet des populations hors ménage 171 L’effet des achats (et ventes) par les étrangers (non résidents) est faible sauf exceptions localisées •Distinguer résidents et non-résidents, et tenir compte aussi des ventes par les étrangers •A Paris, « les étrangers sont responsables au plus d’une augmentation des prix de 2%: 1/50 de la hausse effective » (cf. Aurélie Sotura) •Les étrangers non résidents peuvent influer sur le prix des logements: • soit par le flux de leurs achats nets de ventes, mais il est limité, l’élasticité est = -1 à -2 et à partir de 2010 les étrangers non résidents sont devenus vendeurs nets •soit par l’évolution de leur revenu (pas si différente de celle des résidents sauf exception) % du nb de transactions Achats par des étrangers Etran- Ventes par des étrangers gers Achats nets de ventes rési- Britanniques dents Etrang. non britanniques et non- Dont MATT rési- Dont Portugais dents Dont Allemands Dont autres Tous Dont résidents étrang. Dont non résidents 2000 4,7% 2,0% 2,6% 0,5% 2,1% 0,6% 0,3% 0,1% 1,1% 1,4% 1,2% 2002 5,8% 2,6% 3,3% 1,3% 1,9% 0,7% 0,2% 0,0% 1,0% 1,5% 1,8% 2004 6,7% 3,5% 3,2% 1,8% 1,4% 0,5% 0,2% 0,0% 0,8% 1,3% 1,9% 2006 6,0% 3,6% 2,4% 0,9% 1,5% 0,5% 0,2% -0,1% 0,9% 1,2% 1,2% 2008 5,7% 3,6% 2,1% 0,4% 1,8% 0,6% 0,3% -0,1% 1,1% 1,4% 0,7% Source: CGEDD d’après bases notariales. Mémoire d’Aurélie Sotura: http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/382963 2010 5,0% 4,0% 1,0% -0,3% 1,3% 0,4% 0,2% 0,0% 0,8% 0,9% 0,1% 2012 Évol. 5,6% 4,7% 0,8% -0,3% 1,1% 0,3% 0,2% 0,0% 0,7% 0,9% -0,1% 172 Le vieillissement de la population •N’est pas nouveau •Si les investisseurs acceptent des espérances de rendement immobilier (rendement locatif + rendement en capital) faibles, • ce n’est pas parce qu’ils auraient pris conscience du risque de dévalorisation future des retraites •mais c’est par arbitrage par rapport à aux obligations et par fuite hors des actions, sujettes à krach et dont le rendement a été réduit par l’environnement financier 173 L’envolée du prix des logements ne résulte pas d’une « cherté » ou d’une « rareté » du foncier * Le prix des logements ne résulte pas du prix des terrains à bâtir, c’est l’inverse Le prix de marché d’un terrain est déterminé par le prix des logements existants dans son voisinage (« compte à rebours »). C’est donc la hausse du prix des logements qui a entraîné celle du prix des terrains. • Le prix des logements est peu influencé par celui du nombre de terrains à bâtir L’élasticité du prix des logements par rapport à la taille du parc n’étant que d’environ -1 ou -2, une augmentation du nombre de terrains destinés à la construction (par modification de la réglementation ou par mise en vente) diminue peu le prix des logements. * En revanche, le prix auquel les vendeurs potentiels de terrains sont prêts à les vendre influe sur le nombre de logements construits 174 L’envolée du prix des logements ne résulte pas de l’augmentation des coûts de construction * Le prix de marché des logements n’est pas déterminé par le coût de la construction - Même raisonnement que pour le prix des terrains: « compte à rebours » Le prix de marché des logements neufs est déterminé par le prix des logements anciens existants dans son voisinage Néanmoins en période de stabilité des prix de vente des logements, une augmentation des coûts de construction peut diminuer temporairement le nombre de logements construits, les vendeurs de terrains mettant un certain temps à revoir à la baisse le prix auquel ils sont disposés à vendre: effet sur les volumes construits 175 L’effet inflationniste des aides au logement •Est réel dans certains cas - Le « bouclage » des aides personnelles au logement a augmenté les loyers des ménages concernés (notamment des étudiants) au début des années 90 - La réduction de la fiscalité sur les achats de terrains à bâtir par les particuliers en 1999 s’est dissipée en inflation du prix de ces terrains (« rente foncière ») •Mais ne peut pas expliquer l’envolée du prix des logements de 2000 à 2007 - Le montant des aides au logement est resté constant à 1,7% du PIB de 2000 à 2007, période d’envolée du prix des logements puis a augmenté à 1,9% du PIB de 2007 à 2013, période de stabilité du prix des logements - Leur variation annuelle (quelques milliards d’euros en plus ou en moins) n’est pas à l’échelle de l’inflation immobilière engendrée en 2007 par la hausse de 70% du prix des logements par rapport au revenu depuis 2000 : ~100 milliards € - Les aides sont surtout ciblées sur les locataires; or l’indice Insee des loyers a peu augmenté par rapport au revenu par ménage de 2000 à 2007 •En revanche la politique publique financière et économique de baisse des taux d’intérêt et d’endettement des ménages a eu un effet inflationniste massif évident (cf. plus bas) 176 Autres explications à écarter - - - L’achat-revente a amplifié la hausse des prix? Par nature, les acheteurs / revendeurs de résidences principales sont en moyenne à peu près immunisés contre les variations des prix en moyenne. Explique la baisse du % de primoacheteurs. Effet amplificateur des fluctuations (à la hausse et à la baisse) éventuellement mais… le poids de la revente dans les plans de financement (des achats de résidences principales destinées à être occupées par le propriétaire) est resté constant (à 22%) de l’enquête logement 1996 à l’enquête logement 2013 le nombre de transactions de logements anciens est resté constant à 800 000/an de 2000 à 2007 => la « vitesse de rotation » du parc n’a pas augmenté, au contraire les départements où le prix a le plus augmenté sont ceux dont le parc contient le moins de résidences principales occupées par le propriétaire Les mutations à titre gratuit financent (et vont financer) la hausse des prix? Peu et pas plus qu’avant en % On hérite de ses parents vers 55 ans Le poids des dons dans les plans de financement (des achats de résidences principales destinées à être occupées par le propriétaire) est resté faible de 2002 à 2013: 3% en 2002 et en 2006, 4% en 2013 (source: enquêtes logement) Effet décalé dans le temps et réversible L’envolée des prix ne ferait que prolonger l’augmentation du poids de la dépense de logement dans le budget des ménages observée depuis 1965? Non car l’augmentation de la dépense de logement de 1965 à 2000 a eu lieu en absence de hausse du rapport indice de prix / revenu: elle résulte d’une amélioration de la qualité des logements, sans équivalent sur 2000-2007. 177 PLAN 1. Prix des logements depuis 1200 2. Loyers et revenus depuis 1970 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 4. Quelques propriétés du prix des logements 5. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation 5.1. n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers 5.2. résultent d’une interaction avec l'environnement financier et économique 6. Prospective 7. Conclusion 178 L’environnement financier influe doublement sur le prix des logements •L’emprunt finance une grande partie des achats Plan de financement approximatif d’un achat Poste Part Commentaire Emprunt 60% « Seulement » un peu plus de la moitié. Davantage (85%) pour l’achat de la première résidence principale. Part croissante sur les 20 dernières années. Réalisation d’une épargne financière 20% Surtout épargne réglementée, peu d’actions ou d’obligations Revente d’un logement 20% Effet neutre ou au plus déstabilisant (augmente l’autocorrélation à 1 an?). Surtout revente de la résidence principale précédente pour acheter la résidence principale suivante •Conditions de financement = •Taux d’intérêt (l’absence de corrélation des variations de 1 à 5 ans du prix des logements avec les taux d’intérêt ne dispense as d’examiner l’interaction pendant une période donnée et n’est pas contradictoire avec un effet d’une baisse prolongée des taux sur le prix des logements) •Autres conditions des prêts (durée, apport personnel) •Capacité / volonté des prêteurs (crise mondiale de liquidité de 2007-2009 suivie d’injection massive de liquidité, règles prudentielles, interventionnisme des banques centrales) •De plus, dans le cas de l’investissement locatif, les placements financiers sont concurrents du placement en logement (hausse des obligations, deux krachs boursiers en 2000 et 2008) •=>Distinguer achat à finalité d’occupation par le propriétaire et investissement locatif 179 Finalité de l’achat Logements anciens Finalité Première résidence principale Résidence principale de rang >1 (la deuxième, la troisième, etc.) Investissement locatif Résidence secondaire (RS) Part de l’effectif Commentaire 1/3 Contrainte de mensualité maximale pour une qualité minimale 1/3 •Dont ¾ revendent leur résidence principale précédente => relativement isolé des fluctuations des prix =>participe peu à la formation des prix (hormis par amplification des fluctuations?) •Dont ¼ ne revend pas la résidence précédente => forme d’investissement 2/10 Arbitrage par rapport à d’autres placements 1/10 10% des RS (en effectif, et beaucoup plus en montant) ont pour propriétaire un non résident => dans le cas des RS les acheteurs non résidents peuvent avoir une place importante, or beaucoup de leurs prêts ne sont pas décomptés par la Banque de France (qui se limite aux prêts par des prêteurs résidents)+ Manque de bases de données=> ce sont les achats dont le financement est le moins bien connu Type de comportement Mensualité maximale pour une qualité minimale 50% en effectif 60% en montant Neutre en moyenne Arbitrage par rapport à d’autres placements (+ un peu RS) 50% en effectif 40% en montant 180 •Quels taux (nominaux, ou nets d’inflation, ou nets d’inflation anticipée)? •Bas par rapport à quelle référence? Les taux d’intérêt sont historiquement bas …mais leur baisse a commencé bien avant 2000 Moyenne 1965-2000 2000 2008 T3 2015 Taux d’intérêt 9,2% 5,5% 4,3% 2,2% Inflation observée 5,6% 1,7% 2,8% 0,0% Taux d’intérêt net d’inflation 3,6% 3,8% 1,5% 2,1% 15% Taux d'intérêt à long terme et inflation Taux d'intérêt nominal Inflation Taux d'intérêt net d'inflation 10% 5% 0% 1/1 1965 -5% 1/1 1970 1/1 1975 Source: CGEDD d’après Banque de France et INSEE 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 181 Le taux d’intérêt sur la dette publique est encore plus bas depuis 2008 6% Taux d'intérêt des prêts immobiliers à taux fixe et de la dette publique 5% Baisse Remontée 4% 3% Baisse à un niveau exceptionnellement bas surtout sur la dette publique (1) Taux de la dette de l'Etat à long terme (*) 2% (2) Taux des crédits immobiliers à taux fixe (**) Ecart (2)-(1) Ecart (2)-(1) lissé sur 12 mois 1% 0% 1/12 1999 -1% 1/12 2000 1/12 2001 1/12 2002 1/12 2003 1/12 2004 1/12 2005 1/12 2006 1/12 2007 1/12 2008 1/12 2009 1/12 2010 1/12 2011 1/12 2012 1/12 2013 1/12 2014 1/12 2015 (*) TME (**) Taux des crédits nouveaux aux ménages pour l'habitat avec période de fixation initiale du taux supérieure à 1 an Source: CGEDD d’après Banque de France et INSEE 182 Raréfaction des prêts à taux privilégié liée à la baisse des taux de marché 100% 90% Crédits nouveaux aux ménages pour leur logement, en % du montant total PTZ PAP 80% Prêts épargne logement 70% 60% 50% 40% Prêts conventionnés Marché hypothécaire Libre 30% 20% 10% 0% mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars mars 83 85 87 89 91 93 95 97 99 01 03 05 07 09 11 13 15183 Source: CGEDD d’après Banque de France Depuis 2000: allongement de la durée des prêts 25 Durée des prêts pour l'achat d'une résidence principale (années) 20 15 Ancien 10 Neuf 5 Source: enquêtes logement, Banque de France 0 1965 1970 1975 Source: CGEDD d’après ENL avant 2005 et OFL ensuite 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 184 L’allongement depuis 2000 est un retour aux pratiques antérieures à la Seconde Guerre Mondiale 100% 90% 21 à 30 ans Plus de 30 ans 80% 70% 60% 20 ans 50% 40% Moins de 20 ans 30% 20% 10% Poids des différentes durées parmi les prêts hypothécaires accordés par le Crédit Foncier de France en % de l'effectif total Années 1913 et 1919-1935 0% 1913 1919 1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 Source: CGEDD d’après CFF 185 Effet combiné des variations du prix des logements, des revenus et des taux d’intérêt Indicateurs de « pouvoir d’achat immobilier », « capacité d’achat », «solvabilité», etc.: attention à ce dont on parle! Quel point de vue (achat de la première résidence principale, investissement locatif, achat de résidence secondaire)? (évolution des prix et étalons différents) Quelle période? (ex: 2000-2010 ou bien 1990-2010 ou bien 1965-2010) Quelle zone géographique? (ex: Paris ou France) Quel prix? (indice à « qualité constante » ou prix moyen? neuf ou ancien?) Quel revenu par ménage? (des acheteurs, des accédants, de l’ensemble des ménages? • • • • • revenu « disponible » ou imposable net ou brut?) Quelles conditions de financement? • – Quel taux d’intérêt? (plusieurs séries plus ou moins cohérentes et continues, fiabilité? Que fait-on des taux variables? variables capés?) Comment tient-on compte de l’inflation sur 1973-85? de la progressivité des prêts pendant cette période? – Tient-on compte de la variation de la durée des prêts? – Tient-on compte de la variation de l’apport personnel? Autres variables éventuellement (frais d’acquisition, interactions avec la collectivité: aides et impôts) Autres approches: pouvoir d’achat en années de loyer?? – • • 186 Effet de l’environnement financier Le logement comme investissement •50% du nombre et 40% du montant des achats hors achat-revente de résidence principale (en assimilant les achats de résidences secondaires à des investissements) , davantage à Paris •Mécanisme principal: arbitrage par rapport à s’autres placements •L’investisseur « rationnel » valorise le logement comme une rente perpétuelle indexée sur les loyers (Rnet initial~r-i+k-a où r= taux d’intérêt, i = inflation anticipée, k= prime de risque, a= taux de croissance anticipé du loyer net de charges et d’inflation) •La baisse du rendement locatif s’est accompagnée d’une baisse des taux d’intérêt (OAT) : le placement en logement est aujourd’hui compétitif par rapport aux obligations hors effet de levier (mais financer de la rente perpétuelle par un emprunt sur 25 ans à taux plus élevé améliore-t-il le couple rendement X risque?) •Les particuliers qui avaient investi dans les actions dans les années 90 s’en sont retirés bien que leur PER quoique élevé (Shiller) soit cohérent avec les taux d’intérêt et leur espérance de rendement élevée à long terme (Siegel) •Certes de nombreux ménages n’arbitrent pas de toute façon entre logements et actions •mais seule la « myopie » peut expliquer l’absence de report sur les actions après les krachs boursiers, en 2002 ou en 2009. (« Myopie » = fonder les anticipations en prolongeant le passé récent = « la mémoire courte ») •Parallèle avec 1930-1935 187 Effet de l’environnement financier Le logement comme résidence principale (1) •(Surtout la première résidence principale) •Cas majoritaire: 50% du nombre et 60% du montant des achats hors achatrevente de résidence principale (en assimilant les achats de résidences secondaires à des investissements) •Mécanisme principal = que peut-on acheter pour une mensualité donnée? (objectif = obtenir au moins le même service logement que locataire et payer des mensualités le moins longtemps possible) (si on ne peut pas se payer le même service logement on reste locataire => barrière plus forte que pour l’investisseur locatif, qui lui peut adapter la qualité du logement à sa capacité d’achat) (une fois l’achat effectué, moindre sensibilité au risque de prix que l’investisseur locatif) •Baisse des taux d’intérêt •le capital empruntable sur 15 ou 20 ans est moins sensible que le prix de la rente perpétuelle à une variation de taux •Surtout si on tient compte de l’apport personnel hors revente •=>baisse des taux de 1 % => augmentation du capital emprunté de 8% et augmentation du montant de l’achat de 6% toutes choses égales par ailleurs 188 Effet de l’environnement financier Le logement comme résidence principale (2) •Baisse des taux d’intérêt (suite) •Quels taux? (nominaux ou nets d’inflation)? Quelle référence? •Si on utilise les taux nominaux et la durée observée des prêts (par opposition à une durée standard de 15 ans), •le « pouvoir d’achat » apparaît constant sur 1965-2000 •la référence est le taux d’intérêt nominal sur 1965-2000 = 9,2% (9,9% en 1990) •le taux d’intérêt actuel est inférieur de 6% à cette référence •=> le changement des conditions de financement semble avoir compensé la hausse des prix… •…MAIS •Dans la période de forte inflation 1969-1985 on ne peut pas utiliser les taux nominaux => on utilise les taux nets d’inflation faute de mieux •1990 apparaît comme une anomalie (surtout en Ile-de-France, beaucoup moins en province) •la référence est le taux d’intérêt net d’inflation moyen sur 1965-2000 = 3,6% ( 3,8% en 2000) •le taux d’intérêt actuel est inférieur de 2% seulement à cette référence •=> la baisse des taux par rapport à la référence n’a pas compensé la hausse du prix des logements •D’autant plus, sur longue période, que le prix moyen a augmenté plus vite que l’indice de prix 189 Quand l’inflation « finançait » le logement: 1975-1985 L’inflation (et l’anticipation – sincère ou feinte - de sa poursuite): -réduisait rapidement les mensualités en proportion du revenu les premières années de vie des prêts, - réduisait le capital restant dû en monnaie constante après quelques années, augmentant ainsi la capacité d'achat d'un deuxième logement le cas échéant, - et autorisait même des prêts à mensualité progressive Référence capital emprunté durée Hypothèses intérêt progressivité Inflation Inflation et taux majorés de 5% Prêt à mensualités Prêt progressif constantes 12 642 15 5% 0% 2% 12 642 15 10% 0% 7% 12 642 15 10% 5% 7% 100 98 96 94 92 84 76 136 127 119 111 104 74 53 100 98 97 95 93 85 77 Mensualité en monnaie constante 1 2 3 Année 4 5 10 15 Variation par rapport à la référence Capacité d'emprunt sur la base de mensualité de 1ère année sur la base de mensualité de 3ème année 0% 0% -26% -19% 0% 0% Capacité d'achat sur la base de mensualité de 1ère année sur la base de mensualité de 3ème année 0% 0% -21% -15% 0% 0% 190 Taux nominal / net d’inflation et durée des prêts: effet sur le « pouvoir d’achat immobilier » 1,6 Comparaison du pouvoir d'achat immobilier avec durée d'emprunt fixe (15 ans) et durée d'emprunt observée France, base 2000=1 1,5 Pouvoir d'achat au taux nominal, durée fixe (15 ans) Durée fixe 1,4 Pouvoir d'achat au taux net d'inflation, durée fixe (15 ans) Pouvoir d'achat au taux nominal, durée observée Durée observée (= en "oubliant" qu'il faudra rembourser plus longtemps) 1,3 Pouvoir d'achat au taux net d'inflation, durée observée 1,2 1,1 1 0,9 0,8 Forte inflation 0,7 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE désaisonnalisés, Banque de France, Ixis, enquêtes-logement, OFL. 2015 191 Depuis 2000: chute du pouvoir d’achat immobilier des ménages au taux nominal et au taux net d’inflation Illustre le fait que, du point de vue des accédants à la propriété, la baisse des taux d’intérêt n’a pas suffi à 1,5 compenser la hausse du prix des logements par rapport au revenu par ménage 1,4 Indicateur de pouvoir d'achat immobilier des ménages Base 1965=1 1,3 1,2 1,1 1 0,9 0,8 0,7 Indicateur de pouvoir d'achat au taux nominal Indicateur de pouvoir d'achat au taux net d'inflation A t l1 0,6 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 1/1 1995 1/1 2000 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE désaisonnalisés, Banque de France et Ixis. 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 192 Pour les accédants à la propriété, la baisse des taux d’intérêt n’a pas suffi à compenser la hausse du prix des logements par rapport au revenu par ménage Pour acheter le même logement un primo-accédant à la propriété doit s’endetter sur 21 ans en 2015 contre 15 ans en 1965 ou en 2000… …mais une durée de 21 ans peut être accordée par les prêteurs en 2015 45 ans 40 ans Durée de l'emprunt permettant à un primo-accédant d'acheter le même logement (ancien) pour le même taux d'effort initial et le même apport personnel, base 1965=15 ans 35 ans 30 ans 25 ans 21,3 T3 2015 20 ans 15 ans 10 ans Durée "au taux nominal" Durée "au taux net d'inflation" Durée d'emprunt moyenne constatée (primo-accédant ou non) 5 ans 0 ans 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 1/1 1995 1/1 2000 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE désaisonnalisés, Banque de France. 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 193 Effet de l’environnement financier Le logement comme résidence principale (3) •Allongement de la durée des prêts À court terme: relativiser (hausse de 12% à 15% du montant de l’achat toutes choses égales par ailleurs), A long terme: augmentation du nombre d’annuités (sur quel budget les ménages endettés prélèveront-ils pour les payer?) •Autres conditions de financement •taux d’apport personnel exigé? le taux constaté a diminué de 2000 à 2007, manifestation de l’augmentation d’endettement permise par l’allongement de la durée des prêts et la baisse des taux d’intérêt, mais effet freiné par la barrière du taux d’effort (davantage pour les résidences principales que pour les investissements locatifs) •appréhension par les prêteurs du risque de perte d’emploi et des perspectives d’évolution du revenu? •conditions des prêts relais? (fonction des anticipations de hausse des prix) •plus ou moins grande propension des établissements financiers à prêter? •ont fluctué depuis 1965 •peuvent avoir contribué mais seulement dans une mesure modérée 194 Comment expliquer l’exception française après 2008? En France, après avoir diminué en 2008-2009, les prix ont fortement rebondi et n’ont ensuite que peu baissé (contrairement à ce qui s’est passé dans la plupart des autres pays où les prix avaient fortement augmenté). La « lévitation » est plus prononcée dans les grosses agglomérations (à fort parc locatif) Les causes de ce rebond sont semblables à celles de l’envolée de 2000-2008: - Baisse supplémentaire des taux d’intérêt nets d’inflation -« Myopie » des décideurs, a fortiori après le 2ème krach boursier (2008 après 2000) - l’environnement financier revalorise davantage le parc locatif (davantage présent dans les grosses agglomérations) -Spécificité française par rapport au Royaume-Uni et Etats-Unis: - les prêteurs immobiliers français ont été moins touchés par la « crise des subprimes » - meilleure sélection des emprunteurs (tenant davantage compte de leur revenu et moins du prix des logements) => moins de « subprimes », très peu de sinistres emprunteur - les promoteurs ne construisent qu’1/3 des logements et sont restés prudents (+ vente aux HLM de programmes invendus) => très peu de sinistres promoteur - prêteurs financés davantage par intermédiation et moins par marché => moins touchés quand le marché des capitaux s’est grippé - l’investissement locatif est plus développé - Au Royaume-Uni les prix sont remontés mais la construction reste faible; aux Etats-Unis les prix ont baissé mais la construction a repris -Spécificité additionnelle par rapport à Espagne et Irlande: en France pas de surconstruction massive engendrant des sinistres promoteurs massifs 195 Effet de l’environnement financier •En conclusion, fin 2015 -Pour les investisseurs locatifs qui arbitrent par rapport aux obligations, le niveau très bas des taux d’intérêt sur la dette publique (~1% à 10 ans, 2% à 30 ans) rend compétitif le placement en logement malgré la faiblesse des rendements locatifs (~2%) (le profil du risque est certes différent). Les soubresauts des marchés d’actions dissuadent les particuliers d’y investir à nouveau. -Pour les primo-acheteurs de résidence principale la baisse des taux d’intérêt n’a compensé qu’en partie la hausse du prix des logements: mi-2015, pour acheter le même logement qu’en 2000 ils doivent emprunter sur 21 ans (contre 15 ans en 2000) (explique que le prix des logements occupés par le propriétaire ait moins augmenté que celui des logements locatifs) -Cette durée est certes plus longue, mais peut être obtenue des prêteurs: depuis mi2015, pour la première fois depuis 15 ans, la combinaison de la baisse des taux et de l’allongement de la durée des prêts compensent la hausse du prix des logements par rapport au revenu dans certaines zones pour certains types de biens (ceux qui sont généralement achetés à finalité d’occupation) -Le niveau des prix n’est donc pas incompatible avec l’environnement financier -Différenciation locale des situations -La combinaison de la baisse des taux, de l’allongement de la durée des prêts et de l’endettement des ménages a équivalu à une politique de soutien à la demande, fortement inflationniste 196 Conséquences macroéconomiques de l’envolée des prix depuis 2000 (1) •La baisse des taux d’intérêt a bénéficié en totalité (et audelà) aux vendeurs, et non aux acheteurs (contrairement à 1990-2000) (en 16% 80% 14% Sept. 15 70% 70% 12% 60% 10% 50% 8% 40% 6% 30% 4% 20% 2% 0% Source: CGEDD d’après Banque de France et INSEE Nouveaux crédits et encours de crédits aux ménages pour l'habitat en % du revenu disponible des ménages Achat de logements anciens et neufs et travaux Encours de crédits •La dette immobilière des ménages a doublé Nouveaux crédits France, pas en Allemagne) Nouveaux crédits (cumul sur 12 mois) Encours de crédits (échelle de droite) 10% 0% 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 197 Dette immobilière des ménages: comparaison internationale 140% Dette immobilière des ménages en % du revenu disponible des ménages 120% France Etats-Unis Royaume-Uni Allemagne 100% 80% Périmètres légèrement différents 60% 40% 20% 0% 1970 1975 1980 1985 1990 Source: CGEDD d’après instituts nationaux de statistique et banques centrales 1995 2000 2005 2010 2015 198 Conséquences macroéconomiques de l’envolée des prix depuis 2000 (2) •Création de richesse (= U+ ΣpiVi= H = enthalpie) pour les propriétaires Depuis 2000, la valeur totale des actifs immobiliers des ménages a augmenté bien davantage que leur dette immobilière: augmentation de la « situation nette immobilière » des ménages 600% Actifs , dette et actifs nets immobiliers des ménages en % du revenu disponible des ménages 500% Actifs immobiliers des ménages Dette immobilière des ménages 400% Actifs immobiliers des ménages nets de leur dette immobilière 300% Le multiple prix des logements / revenu est passé de 3 à 5 200% 100% Source: CGEDD d’après INSEE (comptes nationaux) 0% 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 199 Conséquences macroéconomiques de l’envolée des prix depuis 2000 (3) •Envolée des chiffres d’affaires indexés sur le prix des logements •Envolée des recettes de droits de mutation des départements (et plus accessoirement des communes) •Transfert de liquidités par rapport à 2000 •des acheteurs nets vers les vendeurs nets •au plus fort de l’ordre de 50 milliards d’euros par an (donc significatif par rapport au revenu disponible de l’ensemble des ménages ~ 1200 milliards d’euros, et concentré sur une partie des ménages) •des petits patrimoines vers les gros patrimoines •des <56 ans vers les >56 ans (graphique), des actifs vers les inactifs (surtout retraités) (tableau) 200 Acheteurs nets et vendeurs nets: le seuil de 56 ans Logements achetés ou construits Dont primoaccédants (estim.) Logements vendus 600 000 Solde achetés ou construits nets des vendus Nombre de ménages (échelle de droite) Nombre de logements achetés ou construits, ou vendus, en % du nombre de ménages 15% en fonction de l'âge du chef de ménage Année 2006 500 000 Effet du baby-boom Nombre de ménages % 10% du nombre de ménages 400 000 300 000 56 ans 5% 200 000 100 000 0% 0 20 30 40 50 Âge moyen des tranches d'âge acheteuses nettes: 34 ans -5% 60 70 80 Âge moyen des tranches d'âge vendeuses nettes: 74 ans 90 Âge du chef de ménage 100 -100 000 (Âge moyen des primoaccédants: 34 ans également) Source: CGEDD d’après DGFiP, SOeS, bases de données notariales, EPTB, Filocom, SGFGAS -200 000 201 Les inactifs sont beaucoup plus nombreux parmi les vendeurs que parmi les acheteurs Année 2012, logements anciens % des ménages Catégorie socioprofessionnelle acheteurs vendeurs Différence Agriculteur 1% 1% 0% Artisan, Commerçant 8% 7% -1% Cadre supérieur 23% 17% -6% Profession intermédiaire 25% 17% -8% Employé 17% 12% -5% Ouvrier 10% 6% -4% Retraité 13% 36% 23% Autre sans activité 3% 5% 2% Total rens. 100% 100% 0% Source: bases notariales redressées par MEDOC (DGFiP) Les inactifs représentent 16% des ménages acheteurs contre 41% des ménages vendeurs Ecart = 25%, encore plus fort entre vendeurs et acheteurs nets 202 Conséquences macroéconomiques de l’envolée des prix depuis 2000 (4) •Injection des liquidités procurées par l’augmentation de l’endettement (cumul depuis 2000 ~ 35% du revenu disponible des ménages ~ 23% du PIB ~ 450 milliards d’euros; NB: ces liquidités n’apparaissent pas dans le revenu disponible des ménages au sens de la comptabilité nationale) dans: •(très peu) la construction de davantage de logements (FBCF) •l’épargne financière (assurance-vie) => aucun effet sur PIB, recettes fiscales, déficit commercial •la consommation => a nourri PIB, recettes fiscales, déficit commercial, et aussi in fine l’épargne •éventuellement via des donations 203 Conséquences macroéconomiques de l’envolée des prix depuis 2000 (5) •La hausse de la dette immobilière des ménages a coïncidé avec une hausse de leur épargne financière (placée en assurance-vie) … mais ce ne sont pas les mêmes qui se sont endettés et qui ont épargné Actifs et passifs financiers des ménages en % du revenu disponible brut des ménages 200% 150% 123% 100% 78% 68% 50% 0% 1995 Source: CGEDD d’après INSEE 33% A c t i f s P a s s i f s Systèmes d'assurance (surtout assurance-vie) Autres actifs financiers des ménages Dette immobilière des ménages Autres passifs financiers des ménages Systèmes d'assurance moins dette immobilière des ménages 2000 2005 2010 2015 204 Conséquences macroéconomiques de l’envolée des prix depuis 2000 (6) croissance de la demande intérieure (le consommateur était dans les années 2000 présenté comme le « héros » de la croissance française…mais le « héros » vivait à crédit, et dans le même temps l’Allemagne se désendettait), qui a occulté partiellement l’effet de la diminution de la demande extérieure causée par la perte de compétitivité de la France dans les années 2000 (effet anesthésiant) et qui a été satisfaite partiellement par la production intérieure et partiellement par des importations croissance du PIB et des recettes fiscales, qui explique la complaisance et même l’encouragement des autorités à l’égard de l’augmentation de l’endettement des ménages, composante affichée de la politique économique dans les années 2000, présentée comme un relais de croissance par rapport à un endettement de la collectivité qui ne pouvait plus augmenter et comme un « rattrapage » par rapport à des pays où l’endettement des ménages était plus élevé (USA, Royaume-Uni et même Allemagne) (mais auxquels on n’aurait pas dû avoir envie de ressembler). croissance du déficit de la balance des biens et services, la compétitivité de l’appareil de production n’étant pas améliorée par l’endettement immobilier (et étant au contraire diminuée par la hausse de ce que doit payer la main-d’œuvre pour acheter son logement) (dans le même temps l’Allemagne diminuait ses coûts de production) 205 Conséquences macroéconomiques de l’envolée des prix depuis 2000 (7) •Considérés globalement, les ménages se sont endettés à long terme pour financer de la consommation (=hérésie) ou de l’épargne •Les ménages qui se sont endettés davantage (=les acheteurs nets) ne sont pas ceux qui ont consommé ou épargné davantage (=les vendeurs nets) •Ils se sont endettés davantage pour acheter un actif qui ne procure pas de revenu ou de jouissance additionnels dont le prix est aujourd’hui plus élevé mais, argue-t-on plus loin, reviendra vers sa tendance longue en proportion du revenu par ménage •Ils devront rembourser davantage (en particulier, paiement des mensualités supplémentaires créées par l’allongement de la durée des prêts), où prélèveront-ils les liquidités? Seule une partie des emprunteurs pourra financer les mensualités supplémentaires par l’augmentation des successions et donations reçues L’endettement pour un investissement non productif est un « fusil à un coup » 206 Comparaison France-Allemagne (1) - Les prix à la consommation ont évolué parallèlement dans les deux pays - Depuis 1992, le revenu disponible par ménage a diminué en Allemagne alors qu’il augmentait en France Prix à la consommation 1,3 1,2 Revenu disponible par ménage net d’inflation 1,3 Indices des prix à la consommation en monnaie courante Comparaison France-Allemagne Base 2000=1 1,2 Revenu disponible par ménage en monnaie constante Comparaison France-Allemagne Base 2000=1 En 20 ans Non comprises les plus-values immobilières!! France France 1,1 1,1 Allemagne Allemagne +5% 1 1 -1% 0,9 0,8 1990 0,9 1995 2000 Source: CGEDD d’après INSEE, Destatis. 2005 2010 2015 0,8 1990 1995 2000 2005 2010 2015 207 Comparaison France-Allemagne (2) Rapportés au revenu disponible par ménage, de 2000 à 2011, • les indices de prix de cession divergent • mais les indices de loyer évoluent de manière parallèle (malgré des réglementations des loyers très différentes: rien n’est simple…!) Prix de cession Loyers (indice du prix des logements anciens) 2 1,8 (composante « loyers » de l’indice des prix à la consommation) 2 Indices des prix de cession rapportés au revenu par ménage Comparaison France-Allemagne Base 2000=1 1,6 1,4 1,2 1,8 France 1,6 Allemagne (Destatis) Allemagne (Gewos) 1,4 France Allemagne 1,2 1 0,8 1990 Indices des loyers rapportés au revenu par ménage Comparaison France-Allemagne Base 2000=1 1 1995 2000 2005 2010 2015 0,8 1990 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE désaisonnalisés, Destatis, Gewos. 1995 2000 2005 2010 2015 208 Comparaison France-Allemagne (3) Mêmes graphiques mais en monnaie courante Prix de cession Loyers (indice du prix des logements anciens) 2,4 2,2 (composante « loyers » de l’indice des prix à la consommation) 2,4 Indices des prix de cession en monnaie courante Comparaison France-Allemagne Base 2000=1 2,2 2 2 Indices des loyers en monnaie courante Comparaison France-Allemagne Base 2000=1 France 1,8 1,6 1,4 Allemagne (Destatis) Allemagne (Gewos) 1,8 France 1,6 Allemagne 1,4 1,2 1,2 1 1 0,8 1990 1995 2000 2005 2010 2015 0,8 1990 1995 Source: CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales, indices Notaires-INSEE désaisonnalisés, Destatis, Gewos. 2000 2005 2010 2015 209 Comparaison France-Allemagne (4) - Le taux d’intérêt ont évolué parallèlement dans les deux pays - La dette immobilière des ménages était beaucoup plus élevée en Allemagne qu’en France en 2000 (et déjà en 1992). Elle ne pouvait pas augmenter davantage en Allemagne ce qui explique que le prix des logements ne s’y soit pas envolé. Depuis 2000, elle a diminué en Allemagne alors qu’elle doublait en France, procurant autant de liquidités supplémentaires aux ménages Taux d’intérêt sur la dette publique à long terme 12% Dette immobilière des ménages en % du RDBM Taux sur la dette publique à long terme Comparaison France-Allemagne 100% 10% Dette immobilière des ménages en % de leur revenu disponible Comparaison France-Allemagne France Allemagne (périmètres légèrement différents) De 2000 à 2014 80% 8% France -8% Allemagne 6% +36% 40% 4% 20% 2% 0% 1990 60% 1995 2000 2005 2010 Source: CGEDD d’après INSEE, Banque de France, Destatis, Bundesbank 2015 0% 1990 1995 2000 2005 2010 2015 210 Comparaison France-Allemagne (5) - Le desserrement des ménages s’est poursuivi au même rythme dans les deux pays - Davantage de personnes âgées et moins d’enfants en Allemagne 2,8 2,7 Population divisée par le nombre de ménages (approximation du nombre de personnes par ménage) Comparaison France-Allemagne % de la population par tranche d'âge Comparaison France-Allemagne (année 2013) 9% 8% France 2,6 10% France Allemagne 7% Allemagne 2,5 6% 5% 2,4 4% 2,3 3% 2,2 2% 1% 2,1 2 1990 0% 1995 2000 Source: CGEDD d’après INSEE et Destatis 2005 2010 2015 0 à 4 5 à 9 10 à 15 à 20 à 25 à 30 à 35 à 40 à 45 à 50 à 55 à 60 à 65 à 70 à 75 à 80 à 85 ans ans 14 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 69 74 79 84 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ou plus 211 Comparaison France-Allemagne (6) - La France a construit davantage que l’Allemagne, même après correction du différentiel de croissance du nombre de ménages. Le nombre de personnes par ménage décroît au même rythme dans les deux pays + faible élasticité prix /parc => effet marginal sur prix de cession et loyers De 2000 à 2014 inclus soit en 15 ans France Allemagne hors DOM Croissance du nombre de ménages 4,3 millions 3,3 millions Nombre de logements construits 5,7 millions 3,6 millions Ecart +1,4 million +0,3 million Nombre de ménages 2014 28,3 millions 41,1 millions Ecart en % du nombre de ménages +5,0% +0,7% Non pris en compte: résidences secondaires et logts vacants mais élasticité du prix par rapport au nb de logements de l’ordre de -1 ou -2 (cf. plus loin) NB: avant prise en compte de la révision à la baisse de la population allemande de 1,5 million d’habitants suite au recensement 2011 Source: CGEDD d’après INSEE, SOeS, Destatis 212 PLAN 1. Prix des logements depuis 1200 2. Loyers et revenus depuis 1970 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 4. Quelques propriétés du prix des logements 5. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation 5.1. n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers 5.2. résultent d’une interaction avec l'environnement financier et économique 6. Prospective 7. Conclusion 213 Prospective sur les prix 10 Peu vraisemblable F Divergence E 2 D Changement de palier C 1,1 1 tunnel 0,9 0,8 0,7 0,6 A B Retour vers le "tunnel" Indice du prix des logements rapporté au revenu disponible par ménage France, base 1965=1 0,5 0,4 0,3 0,2 Inutilisable pour tenter d'anticiper le futur (effet des contrôles de loyer) 0,1 1/1 1930 1/1 1940 1/1 1950 1/1 1960 Source : d’après bases notariales, indices Notaires-INSEE et INSEE 1/1 1970 1/1 1980 1/1 1990 1/1 2000 1/1 2010 1/1 2020 1/1 2030 1/1 2040 214 Le scénario F (divergence) paraît peu vraisemblable • • • Au bout d’un certain temps, les loyers des ménages seraient disproportionnés par rapport au revenu des ménages (les rendements locatifs ne peuvent pas baisser éternellement) Idem au bout d’un certain temps le budget logement des ménages serait disproportionné par rapport à leur revenu La croissance du poids de la dépense de logement dans le budget des ménages de 1965 à 2000 a découlé en totalité d’une augmentation de la qualité, et non d’une augmentation de l’indice de prix des logements • => on écarte le scénario F • => Le prix des logements reprendra probablement une progression dans un « tunnel » parallèle au revenu par ménage 215 Le « tunnel historique » peut-il changer de palier? (= scénarios C, D et E) (1) L’environnement financier actuel ne peut pas être pérenne 1. Le niveau actuel très bas des taux d’intérêt (inflation +1% au plus pour les taux à 10 ans) ne peut pas être pérenne Les taux d’intérêt (« loyer de l’argent ») sont administrés par les banques centrales. Cf. l’administration par l’Etat des loyers des logements à partir de 1914 – Similitude 1: le taux d’intérêt est le « loyer de l’argent » – Similitude 2: il est plus difficile de sortir d’un encadrement des prix que d’y entrer – Différence 1: les banques centrales peuvent produire de la liquidité par simple jeu d’écriture, alors que l’Etat, ne peut produire des logements à bas loyer de la même façon => il doit recourir à des contraintes réglementaires – Différence 2: les taux d’intérêt administrés concernent toute l’économie alors que l’administration des loyers n’en concerne qu’une partie – L’administration des taux d’intérêt durera-t-elle aussi longtemps que celle des loyers après 1914?? (sans doute pas) 2. La hausse de l’endettement des ménages ne peut pas perdurer et amplifie les conséquences de la remontée des taux d’intérêt lorsqu’elle se produira 216 Le « tunnel historique » peut-il changer de palier? (= scénarios C, D et E) (2) Le niveau actuel des taux d’intérêt ne peut pas être pérenne • Le logement comme investissement locatif – Un retour des taux longs à leur niveau historique (inflation +3%) ramènera par arbitrage le rendement locatifs brut à son niveau historique (6%) – On ne voit pas pourquoi l’indice des loyers augmenterait plus rapidement que le revenu par ménage (de l’ensemble des ménages): – Ils n’en a montré aucun signe jusqu’à présent – Faible élasticité / offre-demande – Les ménages locataires n’auraient pas la capacité de payer beaucoup plus – => Le prix des logements locatifs reviendra vers son niveau tendanciel passé par rapport au revenu par ménage – D’autant plus que la myopie des investisseurs à l’égard des actions prendra fin un jour • Le logement comme résidence principale – Le retour des taux longs à leur niveau historique réduira la capacité d’achat des ménages – L’allongement de la durée des prêts • • • réduit la mensualité dans une mesure qui doit être relativisée (15%), a fortiori lorsque les taux auront remonté engendre des mensualité supplémentaires qui viendront réduire la capacité d’achat des logements suivants historiquement n’a pas engendré d’augmentation du prix des logements en France et aux Etats-Unis dans les années 60 – => Pas de cause de changement significatif de palier à long terme • => Le retour des taux d’intérêt à leur niveau historique engendrera un retour vers le « tunnel » 217 A quelle vitesse rejoindra-t-on le tunnel? 2 1,1 1 0,9 0,8 0,7 0,6 tunnel A B Indice du prix des logements rapporté au revenu disponible par ménage France, base 1965=1 0,5 0,4 0,3 0,2 Inutilisable pour tenter d'anticiper le futur (effet des contrôles de loyer) A (rapide) = baisse de 35 à 40% en 5 à 8 ans B (lent)= constance en monnaie nominale pendant 15 à 20 ans (« scénario japonais ») 0,1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1/1 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 Source : d’après bases notariales, indices Notaires-INSEE et INSEE 218 Que se passera-t-il tant que les taux d’intérêt demeureront à leur niveau actuel? Effet potentiel sur le prix des logements Le niveau actuel des rendements locatifs est très faible mais compétitif par rapport au taux des placements obligataires =>Lévitation • L’évolution récente du marché des actions ne laisse pas penser que les particuliers vont y réinvestir =>Lévitation • Pour acheter le même logement qu’en 2000, les accédants doivent emprunter sur une durée qui est: • • souvent compatible avec ce qu’offrent les prêteurs • mais pas toujours • et reste plus longue qu’en 2000 • • Le chômage élevé et la stagnation des revenus ne favorisent pas l’expression de la demande La réglementation prudentielle pourrait influer sur la propension des prêteurs à prêter? =>Lévitation =>Baisse =>Baisse =>Baisse =>Baisse? 219 Que se passera-t-il lorsque les taux d’intérêt remonteront? •Une remontée rapide des taux d’intérêt entraînera un retour rapide vers le « tunnel »: scénario A. •Une remontée lente des taux peut engendrer un scénario lent (B) mais aussi, par effet autorenforçant (la baisse nourrissant la baisse), un scénario rapide (A). •Des scénarios locaux peuvent différer selon la croissance du prix des logements de 2000 à 2013 et selon les variations passées et anticipées des revenus, du chômage, de la population, du nombre de logements, du % de logements locatifs, de résidences secondaires, etc. 220 Prospective sur les nombres de transactions de logements anciens 1,9 1,8 1,7 1,6 1,5 1,4 Synthèse: indice du prix des logements anciens, montant total et nombre des ventes de logements anciens, et indice des loyers rapportés à leur tendance longue respective Indice du prix des logements anciens Auxtunnel 1 Montant total des ventes de logements anciens Auxtunnel 1 Nombre de ventes de logements anciens Auxtunnel 1 Indice des loyers Prix Rapportés à leur tendance longue respective 1,3 Montant total des ventes 1,2 (nouvelle série) 1,1 Loyers 1 0,9 0,8 Nombre de ventes 0,7 (nouvelle série) 0,6 0,5 1/1 1965 1/1 1970 1/1 1975 1/1 1980 1/1 1985 1/1 1990 1/1 1995 1/1 2000 1/1 2005 1/1 2010 1/1 2015 1/1 2020 Source: CGEDD d’après DGFiP, bases notariales, indices Notaires-INSEE et INSEE Le nombre annuel de transactions de logements anciens devrait remonter au-delà des 800 000 des années 2000, la seule incertitude étant le cheminement ( net ou rapide, direct ou heurté). 221 Prospective sur la dette immobilière des ménages: projection à 2030 100% Dette immobilière des ménages en % de leur revenu disponible Conséquences macroéconomiques de l’augmentation de la dette immobilière des ménages? 80% 60% 40% Etats-Unis, observé France, observé France, projeté, scénario 'fil de l'eau' D France, projeté, scénario A France, projeté, scénario B 20% 0% 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 Source: CGEDD d’après (avant 2010) Banque de France, INSEE, Federal Reserve, Bureau of Economic Analysis. Cf. « Projection à 2030 de la dette immobilière des ménages », 2010, http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/dette-immobiliere-2030-friggit_cle7496ca.pdf 222 Prospective sur les loyers et les revenus des locataires (parc privé) • Une meilleure compréhension du différentiel de croissance entre loyer moyen et indice (à qualité en principe constante) des loyers est nécessaire pour une prospective sur les loyers • Sous cette réserve, on voit mal pourquoi la stabilité de l’indice des loyers par rapport au revenu par ménage de l’ensemble des ménages observée depuis 40 ans ne perdurerait pas (cohérente avec un indice de prix des logements croissant comme le revenu par ménage) • L’augmentation du poids du loyer dans le budget des locataires ne peut perdurer indéfiniment • La paupérisation des locataires va-t-elle se poursuivre? – La paupérisation relative des ménages jeunes observée depuis les années 1970 va-t-elle se poursuivre? – L’élargissement de l’éventail des revenus observé depuis les années 1990 va-til se poursuivre? • L’augmentation de la qualité des logements va-t-elle se poursuivre? 223 PLAN 1. Prix des logements depuis 1200 2. Loyers et revenus depuis 1970 3. Placement en logement et autres placements depuis 1840 4. Quelques propriétés du prix des logements 5. L'envolée du prix des logements de 2000 à 2008 puis sa lévitation 5.1. n'ont été causées que marginalement par des facteurs non financiers 5.2. résultent d’une interaction avec l'environnement financier et économique 6. Prospective 7. Conclusion 224 En conclusion, 5 questions, 5 idées fausses et 5 points clés sur le prix des logements 5 questions 1. De combien les loyers augmentent-ils? (!!!) (cause exacte de la divergence des mesures?) 2. 3. 4. 5. Pourquoi la dépense de logement des ménages en % de leur revenu au sens de la comptabilité nationale est-elle si proche en France, au RoyaumeUni et en Allemagne alors que les loyers sont semble-t-il si différents dans ces trois pays? Pourquoi, alors que les loyers comme les prix sont très liés dans l’espace au revenu des occupants (ségrégation spatiale), et alors que les locataires se sont paupérisés par rapport à l’ensemble des ménages, leur loyer moyen (même net d’aide personnelle) a-t-il augmenté plus rapidement que l’indice des loyers? Pourquoi la dette immobilière des ménages était-elle tellement plus élevée en Allemagne qu’en France en 1992? Pourquoi la collectivité, alors qu’elle dépense 45 milliards d’euros pour le logement, ne sait-elle pas dépenser quelques dizaines de millions d’euros pour la transparence du marché du logement? (rôle de la transparence dans l’efficience des marchés, + comment peut-on gérer ce qu’on ne sait pas mesurer?) 225 En conclusion, 5 questions, 5 idées fausses et 5 points clés sur le prix des logements 5 idées fausses 1. 2. 3. 4. 5. L’envolée du prix des logements n’est pas due à une « insuffisance de construction » par rapport à la « demande »; une augmentation de la construction ne diminuerait pas sensiblement le prix de marché des logements (origine: élasticité du prix des logements par rapport à leur nombre ~ -1 ou -2). L’envolée du prix des logements n’est pas due à une « insuffisance de foncier »; augmenter les ventes de foncier dans les zones chères n’y diminuerait pas sensiblement le prix de marché des logements (origine: idem). L’envolée du prix des logements n’est pas due de manière significative à un effet inflationniste des aides au logement, à la pierre comme à la personne (origine: ordres de grandeur); l’effet inflationniste des aides personnelles au logement demeure à estimer dans le cas général. L’envolée du prix des logements n’est pas due aux achats par les étrangers, sauf exceptions très localisées (origine: ordres de grandeur). L’envolée du prix des logements n’a été compensée qu’en partie par la baisse des taux d’intérêt pour les accédants à la propriété (cf. § 1.2.). Par ailleurs les variations sur 1 à 5 ans du prix des logements et celles des taux d’intérêt ne sont pas bien corrélées historiquement (cf. § 2.3). 226 En conclusion, 5 questions, 5 idées fausses et 5 points clés sur le prix des logements 5 points clés 1. 2. 3. 4. Lien dans l’espace entre prix des logements et revenu des occupants. La paupérisation des locataires explique une grande partie de la hausse de leur taux d’effort (brut et net) et de l’augmentation du coût de la politique du logement à objectif de taux d’effort net donné. Elle résulte d’une paupérisation des ménages jeunes, grands perdants des 40 dernières années par le revenu et des 15 dernières années par le prix des logements. Rupture (envolée) en 2000-2002 pour le prix des logements mais continuité depuis les années 1970 pour les loyers: évolutions de nature différente. L’envolée du prix des logements résulte pour l’essentiel de l’évolution de l’environnement financier (baisse des taux + allongement de la durée des prêts + complaisance à l’égard de l’endettement des ménages), équivalente à une « politique de la demande » massive, dont l’effet fortement inflationniste a été amplifié par la myopie des investisseurs et par le manque de transparence qui a favorisé les discours sur des facteurs structurels (ex: « pénurie de logements ») qui soi-disant empêcheraient une baisse des prix. Il a été plus prononcé pour les logements locatifs que pour les résidences principales occupées par leur propriétaire. 5. Prospective pour le prix des logements: retour vers le « tunnel »; un scénario rapide est plus probable qu’un scénario lent (qui a prévalu depuis 2008) sauf si les taux d’intérêt restent durablement à leur bas niveau actuel. 227 Une question ouverte pour un « autocontrôle des connaissances »: quand la parenthèse ouverte en 1914 a-t-elle pris fin? (est-ce une parenthèse, a-t-elle pris fin?) Variable Proposition à discuter Inflation des prix à la consommation (France) 1986? Taux de change monnaie française / $ 1960 Croissance du PIB (France) 1980 Indice du prix des logements 1965 Indice des loyers 1965-70 Poids du revenu locatif net des ménages dans le revenu national 1996? Or ? Taux d’intérêt (France) 2000? Actions françaises 1965 Actions britanniques 1940 Actions américaines Pas de parenthèse 228 Références Sur http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/prix-immobilier-evolution-1200-2015-a1048.html Notes générales plus ou moins longues Articles sur des aspects particuliers Valeurs numériques et sources des séries longues Actualisations mensuelles Présentations (dont celle-ci) Possibilité d’abonnement aux publipostages qui annoncent les actualisations • Twitter: @PrixImmoCgedd • • • • • • 229