Servette prend sa revanche sur Lausanne
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Servette prend sa revanche sur Lausanne
Servette prend sa revanche sur Lausanne Par Yves Di Cristino 24 février 2013 À la Praille, le Servette FC a quelque peu dominé son rival lausannois et a engrangé, dans les dernières minutes de la rencontre, les trois points si précieux à leur maigre compteur. Le but de la victoire a été inscrit par Matias Vitkieviez. La descente aux enfers semble se confirmer pour le FC Lausanne-Sport défait 1-0 au Stade de Genève. Au-delà de la déception d’avoir galvaudé leur chance d’accroître un peu plus la distance qui les sépare de leurs rivaux, les hommes de Laurent Roussey n’ont pas même démontré la motivation et l’engouement nécessaire à l’occasion du troisième derby romand de la saison. Ainsi les Servettiens caressent un peu plus l’espoir d’échapper à la rétrogradation en Challenge League. Face à une formation molle et déjà épuisée d’avoir essuyé dimanche dernier leur deuxième défaite de rang face au FC Bâle, les hommes de Sébastien Fournier ont cueilli l’occasion de rattraper leur retard sur leurs poursuivants dans la course au maintien sans pour autant convaincre dans la qualité de jeu démontrée. En effet, si leurs efforts devant la cage de Mathieu Debonnaire (Anthony Favre étant blessé) n’ont pas abouti quatre-vingt minutes durant, les Grenat, sans Tibert Pont, malade, ont plu par leur rage de vaincre et récupèrent enfin quelques points dans un derby lémanique. Une tactique lausannoise défaillante On ne savait trop quoi penser de la performance de l’équipe vaudoise. Il serait inenvisageable de se déplacer au Stade de Genève pour se contenter d’un piètre 0-0. Et pourtant, c’est l’impression qu’ont donné les joueurs du Lausanne-Sport ce samedi soir. Avec des contres offensifs mal négociés et beaucoup de largesses défensives, l’effectif lausannois ne s’est pas donné les moyens de briller comme lors des deux rencontres précédentes face au Servette FC du premier tour (5-1 à la Pontaise, 1-0 à la Praille). La charnière défensive, dans laquelle Guillaume Katz a été préféré à Ibrahim Tall, n’a pas été très performante durant la totalité du match. À plusieurs reprises, l’ancien défenseur du Stade Nyonnais a failli offrir l’avantage à ses adversaires par ses maladresses défensives et n’est d’ailleurs pas exempt de responsabilité sur l’ouverture du score des Genevois. Les relances hasardeuses de Mathieu Debonnaire ont également causé quelques frayeurs à l’entraîneur lausannois. La persévérance servettienne Malgré sa lenteur de début de match, le Servette FC a néanmoins su garder les rênes de la rencontre pendant tout le match, mettant à l’épreuve la vigilance des défenseurs adverses. Geoffrey Tréand a eu par ailleurs de nombreuses opportunités de percer le mur qui s’était formé devant la cage lausannoise. Le Français est sans doute l’homme du match desservant la passe décisive à dix minutes de la fin du terme et manquant de peu d’inscrire son quatrième but en championnat à la 55e minute. L’engagement de Matias Vitkieviez et de Goran Karanovic a également porté ses fruits dans cette victoire très importante et le premier match d’Omar Kossoko avec la formation grenat n’est pas passé inaperçu, donnant l’apport offensif souhaité par Sébastien Fournier. « Si l’action passait par Geo (Tréand), j’étais censé revenir dans l’axe et vice-versa (…) On avait décidé de jouer un peu plus haut. » explique le Français en fin de rencontre. Malaury Martin : « Je suis à Lausanne pour retrouver mon niveau » Par Yves Di Cristino 26 février 2013 De retour à la Pontaise après un échauffement à Chavannes, Malaury Martin, la nouvelle recrue du mercato hivernal du FC Lausanne-Sport s’est livrée pour une brève interview sur sa carrière et ses ambitions dans son nouveau club. L’ancien milieu de Blackpool et Middlesbrough dit vouloir s’affirmer du côté des Plaines-du-Loup. Malaury, comment entrevois-tu ta saison au sein du FC Lausanne-Sport ? Pour moi, ici, mon but est de jouer le maximum de matchs et d’apporter un peu de stabilité dans l’entre-jeu de l’équipe sur les rencontres à venir. Tu as été recruté jusqu’à la fin de la saison. Mercredi, vous recevez le FC Sion en Coupe et dimanche, toujours à la Pontaise, vous jouez contre le leader Grasshopper. Est-ce que ce sont des matchs significatifs pour toi ? Oui, bien sûr ! Maintenant que je suis qualifié, il faut voir si le coach me fait confiance pour m’aligner sur ces deux matches-là. Revenons à ton passé. Tu as fait tes débuts avec l’AS Monaco en 2006 en Ligue 1, où tu as disputé un seul match sans enjeu face à Nancy. Tu as ensuite joué en CFA avec l’équipe reserve de Monaco avant de réintégrer l’équipe première. Ce passage par l’équipe B t’a apporté l’expérience nécessaire pour jouer en Ligue 1 par la suite ? Oui, même si j’avais déjà pas mal d’expérience avec ma sélection. C’est juste qu’il y a eu beaucoup de changements d’entraîneurs à Monaco durant mon passage. J’ai connu six coachs différents, donc ce n’était pas évident puisque chacun amène ses propres idées et sa philosophie de jeu. Alors ce passage par la réserve de l’équipe m’a surtout aidé à garder le niveau de jeu nécessaire pour évoluer en Ligue 1. « J’ai eu de gros problèmes avec la personne qui devait gérer ma carrière » Après une saison « fantomatique » à Blackpool en Premier League, où tu étais blessé, tu rejoins Middlesbrough. Ton bilan en Championship, c’est près de 25 matches et 3 buts. Est-ce que tu considères cette saison comme la plus aboutie de ta carrière à ce jour ? C’est difficile. À Blackpool, je ne considère pas avoir fait une saison « fantomatique » au sens propre du terme. Ma blessure des ligaments croisés m’a empêché de toute manière de disputer un quelconque match avec mon équipe à ce moment-là. Après, c’est vrai que c’était une saison difficile. Il m’a fallu beaucoup de force mentale pour revenir à mon meilleur niveau et ensuite, effectivement, j’ai connu une saison plus aboutie avec Middlesbrough. J’ai plus joué et c’est vrai que je me suis vraiment senti beaucoup mieux. Mon coach là-bas me faisait extrêmement confiance et comptait sur moi pour assurer un certain rôle que je n’ai pas forcément occupé les saisons précédentes en France. Ce sont de bons souvenirs. Après plusieurs mois d’inactivité, tu rejoins la Super League. Tu espères te relancer ici à Lausanne ? Bien sûr. J’ai eu de grosses difficultés avec la personne qui devait gérer ma carrière. Ce qui a fait que j’ai eu un tournant assez délicat. Maintenant je suis au Lausanne-Sport pour apporter ce que je sais faire à l’équipe et pour moi personnellement, me relancer et jouer à mon meilleur niveau très rapidement. Que penses-tu des résultats actuels de ton équipe ? Lausanne n’a engrangé aucun point sur les neuf possibles du second tour. Est-ce que tu penses pouvoir donner l’apport nécessaire à l’équipe pour lui permettre de se relancer dans le championnat ? Une équipe est composée de onze joueurs et je ne pense pas qu’un seul joueur, à l’occurrence moi, puisse changer tout un effectif. Je vais jouer et faire de mon mieux pour que tout se passe bien. J’espère apporter un plus à l’équipe, c’est pour ça que je m’y suis engagé. Maintenant les résultats reflètent une période difficile. L’équipe ne joue pas à son meilleur niveau actuellement, comme elle a pu le prouver sur le premier tour et elle travaille beaucoup d’ailleurs pour le retrouver au plus vite. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu une trêve importante, qui est souvent délicate à gérer. On va essayer, grâce à la Coupe, qui permet de rajouter un match, de remonter et retrouver la dynamique de l’année dernière et ainsi pouvoir regagner des matchs. Ça peut aider psychologiquement. Le Stade de Genève accueille Brésil – Italie Par Yves Di Cristino 19 mars 2013 À quelques heures de la quinzième rencontre entre le Brésil et l’Italie de l’histoire, Sharkfoot retrace les ambitions et les attentes des deux formations de ce choc des héros. Brésil-Italie est toujours un match d’exception. Les deux équipes, qui totalisent à elles seules neuf victoires en Coupe du Monde sur les dix-neuf disputées dans l’Histoire du football, caressent pourtant un espoir commun : remporter le Mondial 2014. Si la Squadra Azzurra est impatiente de voir s’ajouter une cinquième étoile dorée sur son écusson, les ambitions de la Seleçao, elles, divergent quelque peu. N’oublions pas que l’année 2014 est placée sous les feux des projecteurs brésiliens. Le grand défi de Felipe Scolari La décennie du peuple auriverde est sur le point de commencer. En effet, entre 2013 et 2016, le territoire brésilien accueillera les plus grandes manifestations footballistiques et sportives et les hommes de Felipe Scolari ont à cœur de faire bonne figure sur la scène mondiale du sport. Mais pour cela, rien n’est encore joué. Du 15 au 30 juin prochain aura lieu la Coupe des Confédérations à laquelle la Seleçao prendra évidemment part en tant que pays organisateur. Cependant, elle se verra déjà confrontée aux meilleures équipes du monde. Face à l’Espagne et l’Italie, la tâche s’annonce plutôt compliquée, mais il est évident que l’entraîneur lusophone fera son possible pour aligner une équipe viable et prometteuse d’ici juin, en vue également du Mondial 2014 et de la Copa America en 2015. Fin 2012, afin de faire renaître de l’espoir au peuple auriverde, la fédération brésilienne voulait se pencher sur un successeur assez fort mentalement et doté d’une expérience notoire en compétitions officielles à Mano Menezes, sur qui l’opinion publique devenait insatisfaisante. C’est ainsi que le dossier Scolari a été ré-ouvert, dont l’historique paraît rassurer la Confédération brésilienne. Car si Felipão a un atout de taille, c’est qu’il connait parfaitement bien le chemin. Il était déjà fidèle au poste en 2002, à l’heure où sa formation remportait son cinquième sacre mondial face à l’Allemagne (2-0). C’est ensuite avec le Portugal qu’il avait réussi l’exploit de rejoindre la finale de l’Euro 2004 à Lisbonne, et deux ans plus tard, il avait manqué de peu de disputer l’ultime match du Mondial 2006 en Allemagne. C’est ainsi que les résultats se font très nettement attendre du côté des supporters d’outre-Atlantique. Si Luiz Felipe Scolari réussissait son pari — de remporter consécutivement la Coupe des Confédérations, la Coupe du Monde, ainsi que la Copa America — il deviendrait sans aucun doute le héros de toute une nation. Une nation qui attend depuis un peu plus d’une décennie le renouveau d’une équipe nationale qui serait capable de mettre en difficulté le jeu de l’Espagne et rivaliser avec la Roja de Vicente Del Bosque. Cette dernière étant considérée comme la favorite à sa propre succession lors de la prochaine Coupe du Monde. Cesare Prandelli et le souvenir de l’Euro 2012 Le « Mister », comme les Italiens surnomment leur entraîneur, a, quant à lui, déjà réussi une énorme performance en tant que sélectionneur de la Squadra Azzurra. Grâce à son intelligence et sa perspicacité, il est parvenu à trouver un juste équilibre au sein de son équipe. Son onze type à l’Euro 2012 a non seulement plu au plublic, mais a également porté ses fruits en terme de résultats. Meneur d’une équipe nationale qui a eu le courage et la volonté nécessaire pour atteindre la finale de l’Euro à Kiev, Cesare Prandelli a maintenant l’obsession de confirmer la bonne performance de ses hommes sur territoire sud-américain l’année prochaine. Pour ce dernier, il est alors impératif de ramener un bon score du Stade de Genève, afin de se renforcer psychologiquement pour les évènements futurs. L’Italie jouera d’ailleurs un match qualificatif pour le Mondial 2014 mardi à Malte, où les trois points sont primordiaux face aux lanternes rouges du second groupe de la zone Europe. La rencontre face au Brésil s’annonce alors comme un test révélateur, pour lequel l’entraîneur des Italiens a exceptionnellement sélectionné 27 joueurs de son contingent, parmi lesquels figurent toutes ses plus grandes stars, à commencer par le portier de la Juventus de Turin, Gianluigi Buffon. À l’Euro, il avait concentré le pouvoir de l’Italie sur deux joueurs clés de sa formation : Mario Balotelli et Andrea Pirlo. La recrue du mercato d’hiver de l’AC Milan a démontré être un véritable chef d’orchestre de l’attaque italienne. Avec son club, il a d’ores et déjà inscrit sept buts et l’adrénaline de l’équipe nationale semble le motiver à en inscrire encore plus. S’il sera aligné sur le terrain, jeudi soir, aux côtés de Stephan El Shaarawy, la Squadra Azzurra aura alors une bonne occasion de montrer son vrai potentiel. Ensuite, Andrea Pirlo est un maestro au milieu de terrain. Il est à l’origine de la plupart des réalisations de la Juventus de Turin et s’adapte dans n’importe quelle situation. En sélectionnant le prodige bianconero, Cesare Prandelli semble prendre très au sérieux — plus qu’une rencontre amicale — le match qui l’oppose à la sélection auriverde. Nota Bene : tous les joueurs du contingent italien évoluent dans le propre championnat national, la Serie A. Les formations Brésil : Gardiens : Julio César (Queens Park Rangers), Cavalieri (Fluminense) ; Défenseurs : Thiago Silva (Paris Saint-Germain), Dante (Bayern Munich), David Luiz (Chelsea), Dedé (Vasco), Daniel Alves (FC Barcelone), Marcelo (Real Madrid), Filipe Luís (Atlético Madrid) ; Milieux : Hernanes (Lazio), Kaka (Real Madrid), Oscar (Chelsea), Fernando (Porto), Jean (Fluminense), Luis Gustavo (Bayern Munich), Diego Costa (Atlético Madrid) ; Attaquants : Neymar (Santos), Hulk (Zenit Saint-Petersbourg), Fred (Fluminense). Italie : Gardiens : Gianluigi Buffon (Juventus), Morgan De Sanctis (Napoli), Federico Marchetti (Lazio), Salvatore Sirigu (Paris Saint Germain); Défenseurs : Ignazio Abate (Milan), Luca Antonelli (Genoa), Davide Astori (Cagliari), Andrea Barzagli (Juventus), Leonardo Bonucci (Juventus), Giorgio Chiellini (Juventus), Mattia De Sciglio (Milan), Christian Maggio (Napoli), Andrea Ranocchia (Inter); Milieux : Antonio Candreva (Lazio), Alessio Cerci (Torino), Daniele De Rossi (Roma), Alessandro Diamanti (Bologna), Emanuele Giaccherini (Juventus), Claudio Marchisio (Juventus), Riccardo Montolivo (Milan), Andrea Pirlo (Juventus), Andrea Poli (Sampdoria); Attaquants : Mario Balotelli (Milan), Stephan El Shaarawy (Milan), Alberto Gilardino (Bologna), Sebastian Giovinco (Juventus), Pablo Daniel Osvaldo (Roma). Jean-Marie Schaller: « La Suisse n’est plus intéressée par le football comme avant » Par Yves Di Cristino 14 avril 2013 Sharkfoot s’est rendu à Versoix, près de Genève, à la rencontre d’un ancien partisan du grand Servette FC des années 60. Jean-Marie Schaller nous a reçu chez lui pour un entretien dans lequel il s’est livré sans relâche sur sa carrière en grenat. Rencontre. Quel est votre plus beau souvenir avec le Servette FC ? C’est sans doute une victoire contre Lausanne, 4-0, alors qu’ils possédaient dans leur effectif la défense de l’équipe suisse avec Ely Tacchella et Heinz Schneiter. C’était un véritable exploit de notre part. À l’époque, quand Servette et Lausanne s’affrontaient, il en résultait toujours des matches spéciaux. C’était alors des vrais derbies. D’ailleurs mon tout premier match était justement un derby contre Lausanne à Genève, malheureusement perdu. Mais il y avait quand même 25’000 personnes au stade ! C’était vraiment un évènement extraordinaire qui faisait déplacer les foules dans les années 60. J’étais très copain avec Richard Dürr et Charly Hertig également. Le football était un peu moins évènementiel qu’actuellement avec les médias, par contre les gens allaient beaucoup plus souvent aux matches à Genève que maintenant. Aujourd’hui au Stade de la Praille, on arrive à une moyenne de 6’000 spectateurs par rencontre et d’ailleurs je n’y participe même pas beaucoup car j’ai une maison en Valais et le week-end je ne suis même pas à Genève. Mais comme je vois que Servette a l’air de se reprendre un peu, j’avais l’intention d’aller les soutenir ce soir (ndlr, match contre Saint-Gall perdu finalement 1-3). Vous suivez donc de très près les résultats du Servette actuellement… Oui et j’espère qu’ils vont se sauver car Servette a le potentiel pour avoir une équipe en Super League et une grande ville comme Genève avec toutes les entreprises qu’il y a, on devrait pouvoir trouver des ressources nécessaires pour se maintenir et avoir une équipe performante. Mais quand on voit la foule qui se démène pour aller supporter le FC Lucerne ou même le FC Thoune, on se rend bien compte que ce sont équipes qui vont tout faire pour se sauver. Il faudrait peut-être plus d’équipes en Super League (rires). Le fait de revenir à un championnat à 10 équipes est plus intéressant pour la Suisse ? Et bien à l’époque il y en avait 14 et ça tournait ! Avec des équipes comme Aarau, Schaffhouse ou encore La Chaux-de-Fond, le championnat n’était pas moins intéressant qu’aujourd’hui. Mais des nos jours, il semble que le hockey ait prit un peu plus le dessus sur le football et les stades se vident de plus en plus. C’est l’une des premières choses qui font que le championnat suisse de football ne soit plus le même et je vous le témoigne par mon expérience. La Suisse n’est plus intéressée par le football comme avant, même si ça reste le plus beau sport du monde (rires). Pouvez-vous nous parler de la rencontre de Coupe d’Europe que vous avez disputé en 1962 face au Feyenoord (Rotterdam) ? Un match de barrage que l’on avait malheureusement perdu alors que Servette aurait très bien pu l’emporter, car on avait un joueur comme Rachid Mekhloufi qui était l’un des plus grands footballeurs avec lesquels j’ai joué. Il était vraiment extraordinaire sur le terrain. Il avait eu une énorme occasion de but à une minute de la fin. Il s’était présenté tout seul face au gardien adverse, mais il n’a pas converti la balle de match. Ce qui était dommage car on avait l’habitude avec lui qu’à chaque grande occasion c’était goal ! Et du coup, on a perdu dans les prolongations. Mais on avait quand même réussi à battre Feyenoord aux PaysBas (3-1) et c’était un véritable exploit car il me semble qu’ils n’avaient pas encore perdu un seul match en Coupe d’Europe chez eux. Mais on a eu l’occasion de rencontrer de belles équipes à mon époque. Il y avait alors une Coupe des Alpes dans laquelle venaient jouer l’Inter de Milan, le Milan AC et même la Juventus de Turin. C’était pratiquement des matches amicaux, mais on croisait des grands joueurs. De merveilleux souvenirs… Ah oui ! Et bien écoutez, ça fait presque 60 ans que j’ai joué au football à Servette et il y a encore des gens qui me reconnaissent dans la rue et qui me saluent des nos jours. Je trouve que c’est une vraie marque de reconnaissance de la part de certains supporters. Vous pensez que Servette puisse revenir un jour parmi les meilleures équipes de Suisse ? Il me semble, oui. Franchement, je trouve que l’équipe actuelle joue bien ces derniers temps. Il subissent peu de buts mais ils peinent quand même à en marquer. Cependant, leur jeu reste remarquable avec des joueurs qui ont une nette capacité à mettre les adversaires en difficulté. Je regrette juste qu’il n’y ait plus beaucoup de purs genevois dans l’équipe (rires). Néanmoins des joueurs comme Matias Vitkieviez et Goran Karanovic peuvent sauver l’équipe encore. Ce sont de très bon attaquants qui mouillent leur maillot pour le club et qui sont dotés d’une attitude exemplaire sur le terrain. Avez-vous rencontré d’anciens coéquipiers de votre équipe au Stade ou dans les environs ? Je travaille encore un petit peu malgré mon âge (74) et je vois régulièrement Valer Nemeth et Raymond Maffiolo qui s’occupent toujours aussi et qui ont encore un petit travail. Ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque la majeur partie des joueurs actuels sont professionnels, ce qui n’était pas le cas autrefois. Mais sinon, j’ai également eu l’occasion de rencontrer, il y a quelque temps, Gilbert Guyot au Stade de La Praille lors d’un match. De belles retrouvailles après toutes ces années. Vous aviez alors une vie bien chargée à l’époque où vous jouiez… Oh oui ! Rendez-vous compte que l’on avait un métier à côté. On allait jouer à Lugano, on revenait le lundi à deux heures du matin et à sept heures, j’étais au bureau ! Ce n’était pas du tout pareil à l’époque. La récupération était difficile et on s’entraînait tout de même tous les jours. Jean Snella, qui était mon entraîneur à l’époque, était le premier à avoir instauré un système plus ou moins professionnel avec des préparations intensives aux matches. On avait donc de vraies semaines complètes. Une première depuis longtemps… Le FC Bâle en demi-finales d’une compétition européenne. Qu’en pensez-vous ? Oh ! Le FC Bâle est une équipe exceptionnelle qui mérite tout autant que les Zürich et Grasshopper de l’époque. Les seules équipes suisses avec Young Boys capables de s’intégrer dans le dernier carré d’une compétition continentale. Si je me souviens bien, c’est le FC Zürich qui avait joué contre le Real Madrid dans ce cadre-là. Je connaissais alors bien Köbi Kuhn et Klaus Stürmer, un international allemand qui était arrivé de Hambourg et qui jouait avec la formation zürichoise. Je me rappelle d’ailleurs qu’à l’époque, ils avaient perdu 8-0 leur premier match de championnat à Lausanne pour finalement finir champion suisse. J’ai beaucoup de souvenirs de cette époque à partager et j’ai également une anecdote à ce sujet. Mon ami Heinz Bertschi, qui pariait sur le Sport Toto, avait marqué quatre buts à Zürich avec la Chaux-de-Fond lors d’un match de championnat. Seulement le problème était qu’il avait trouvé 12 bons résultats sur 13 sur sa grille de pari et la faute était due au fait que Zürich avait perdu à cause de ses propres quatre buts inscrits (rires). C’est amusant quand on y pense. À chaque fois qu’il jouait contre Zürich, Bertschi marquait au moins trois buts. Un bon joueur. Mais pour revenir au FC Bâle, je ne pense pas qu’ils seront champions. Malheureusement je pense que c’est encore trop tôt pour rivaliser contre un Chelsea ou autres grands clubs internationaux. Mais ça arrivera un jour. Avoir battu Tottenham est déjà un énorme pas en avant mais il reste de la route à faire. Je ne veux pas être défaitiste, mais il me semble que des clubs comme les Spurs ou même le Zénit aient un peu sous-estimé notre FC Bâle. À ce niveau-là, je pense que chaque équipe souhaite affronter Bâle. Mais le football réserve toujours des surprises alors pourquoi pas Bâle devenir champion d’Europe… Il y a quelques années, le Servette FC a créé le club du « Hall of Fame » regroupant tous les anciens joueurs de la première équipe. Vous vous y êtes inscrit ? Oui, bien sûr. Ils nous ont donné une carte à vie pour pouvoir assister aux matches du Servette. On y voit tous les anciens et il y a même des « jeunes » anciens maintenant puisque certains joueurs considérés comme anciens n’étaient même pas nés quand je jouait pour le club. Je suis d’avant-guerre, moi (rires). Je suis devenu grenat à 23 ans et j’ai connu trois entraîneurs à Servette : Jean Snella, Lucien Leduc et même Béla Guttmann. Mais pour revenir au potentiel actuel du club, Sébastien Fournier et ses joueurs ont beaucoup de chances de s’en sortir. Je pense qu’il faut louer le talent de leur excellent gardien de but, Joao Barroca car ces derniers temps, il a fait des exploits. Si vous deviez désigner, toutes générations confondues, le meilleur joueur de l’histoire du Servette FC. Qui nommeriez-vous ? Pour moi, ça reste Jacky Fatton. Après il y a également eu Bernd Dörfel qui était un joueur exceptionnel. Malheureusement il n’a pas duré. Car si Dörfel est venu au Servette, c’est que vraisemblablement quelque chose n’allait pas ailleurs. Il était toujours blessé. Rachid Meckloufi était aussi très bon tout comme beaucoup d’autres mais je pense que Jacky Fatton reste le meilleur de l’histoire servettienne. Avec lui, chaque occasion était concrétisée. En outre, je me rappelle quand je le voyais jouer au Servette étant petit. Je m’agrippais aux murs du Stade pour le voir et j’ai finalement joué en ligue nationale avec lui… C’était un grand moment ! Vous avez rejoint Étoile Carouge en 1970, soit deux ans après avoir quitté le Servette FC. Pourquoi ? C’était à cause de mon travail. J’ai eu une promotion dans la boîte où je travaillais et je n’avais, en conséquence, plus le temps d’aller aux entraînements tous les jours. Alors je me suis engagé avec Étoile Carouge où j’ai rejoint mon ami Gilbert Dutoit que j’ai connu au Servette et qui était entraîneur à cette époque. J’y ai joué quelques matches mais cela n’avait rien de comparable avec le football actuel. Je jouais avec quelques juniors de l’équipe. L’idée de recevoir les deux « meilleurs » champions du Monde à la Praille reste un événement exceptionnel pour le Servette FC. Qu’en pensez-vous ? Oh, très certainement ! Il y a également eu de très beaux matches auparavant à la Praille avec la venue entre autres de l’Angleterre et l’accueil de l’Euro 2008. De plus le stade de Genève reste un beau stade. Malheureusement, il n’est pas souvent rempli. Avec un peu plus de 4’000 supporters présents chaque semaine pour voir jouer Servette, on est loin de rivaliser avec de grands club européens comme Barcelone ou même Bâle, en Suisse, qui remplissent régulièrement leur stade. Vous avez connu les Charmilles, étant joueur, n’est-ce pas ? Ah mais alors le Stade des Charmilles était magnifique ! Il regroupait tout le temps entre 15’000 et 20’000 personnes à chaque match… C’était autre chose. Un peu de nostalgie ? Après avoir mis un terme à votre carrière. Qu’avez-vous entrepris dans votre vie sur le plan sportif ? Oh ! J’ai continué à jouer ! J’ai joué jusqu’au dernier moment en vétéran. Aujourd’hui, il m’est un peu difficile de taper dans un ballon à cause de mon opération aux ménisques. Et à l’époque, les opérations du genou étaient plus douloureuses et conséquentes qu’actuellement. Donc à cause de ces problèmes de santé, j’ai du arrêter sinon je jouerais toujours. Cela fait longtemps que vous n’avez plus enfilé des crampons ? Pas très longtemps, non. Il m’est arrivé de rejouer un peu en vacances. Quelques petits championnats y étaient organisés et il manquait toujours un joueur sur le terrain alors j’y allais. Mais je ne pouvais alors plus marcher pendant trois semaines (rires). Vous avez entendu parler de la belle rencontre entre le Brésil et l’Italie au Stade de Genève ? Oui, bien sûr ! Je ne me suis pas déplacé au Stade mais j’ai lu des articles sur cette belle rencontre. Un très beau match avec de très beaux buts. Mais je rappelle que ce ne sont que des matches amicaux et les joueurs « vedettes » n’iront pas chercher à se blesser pour ce genre de rencontre. Ah, oui ! Je persiste à dire que le Stade des Charmilles aurait dû être maintenu. À l’époque, il y avait beaucoup de possibilités. Beaucoup de légendes du Servette FC étaient présentes lors du dernier match de l’équipe aux Charmilles face aux Young Boys (4-4). Vous étiez présents ? Bien sûr ! Je me rappelle, on avait tous foulé le terrain. De plus, il y avait eu de très beaux matches également dans cette enceinte comme la rencontre entre Servette et Prague que je n’avais pas jouée. Mais j’étais en tribune accompagné de plus 25’000 personnes ! Par contre il faisait froid (rires), mais ça n’a pas empêché Servette de remporter le match. Le football est une grande passion pour vous. C’est indéniable ! Oh oui ! Pour moi, c’est le sport roi ! Cependant je m’intéresse à tous les sports mais le football est répandu dans le monde entier et il émerge encore de nos jours dans quelques petites nations. L’exemple des africains qu’on a pu apercevoir lors de la Coupe d’Afrique des Nations cette année, est incontournable. Lorsque je jouais, il n’y avait pas beaucoup d’africains qui jouaient bien que j’en aie connu quelques uns. La société change même grâce au football. Ces derniers temps, j’essaie de voir un peu toutes les compétitions majeures avec la Champions League, etc… Je remercie Sharkfoot de m’avoir interviewé et de m’avoir donné la possibilité de m’exprimer sur le football… Jean-Marie Schaller Christopher Mfuyi : « Rejouer avec le Congo est ma priorité » Par Yves Di Cristino 20 avril 2013 C’est à Genève que le défenseur emblématique du Servette FC a accepté de revenir pour Sharkfoot sur sa carrière et ses attentes avec le club genevois. Après deux saisons difficiles passées à Valenciennes, le Congolais est très très heureux d’avoir fait son retour aux sources. Rencontre. Tu rejoins le club de Servette à 16 ans. Un vrai rêve de gamin ? Aujourd’hui, te considères-tu comme un joueur indispensable de la formation grenat ? Pour être sincère, lors de mon intégration dans le club, je n’imaginais en aucun cas finir dans la première équipe. Petit à petit mon rêve a grandi. Au début, je n’avais pas du tout la conscience de faire une carrière avec Servette et je suis heureux de la tournure qu’ont pris les évènements. Franchement, je ne saurais pas vous répondre. Je ne suis pas à la place de l’entraîneur pour me juger personnellement. Mais je peux vous assurer que quand je foule un terrain de football, je donne le meilleur de moi-même. J’essaie sans cesse d’être au top avec mon équipe et d’être respectable au yeux du public et de mes coéquipiers, et bien sûr de faire parler mes qualités de défenseur. On peut vraiment dire que tu as franchi chaque palier pour t’imposer dans la première équipe, notamment en passant par la première ligue avec le CS Chênois. Ce prêt t’a-t-il aidé à grandir techniquement et même psychologiquement ? Oui, absolument ! Lorsque j’ai intégré la première équipe qui jouait alors la Challenge League, j’avais besoin d’un peu de temps avant de jouer et l’entraîneur de l’époque, Gérard Castella, m’avait dès lors fait comprendre explicitement que je ne jouerais pas tant qu’il dirigerait l’équipe. Un passage par la première ligue m’avait donc été conseillé et j’ai alors été prêté à Chênois, où je me suis très bien intégré. Mes coéquipiers et le staff me faisaient énormément confiance et j’ai réussi à conclure une demi-saison très prometteuse. Tout s’est très bien passé. Au cours de la saison 2009-2010, tu as beaucoup joué avec Servette avec 15 titularisations et même un but. Pourquoi avoir dès lors décidé de partir et t’engager avec Valenciennes ? Pour tout vous dire, j’étais très surpris de me retrouver à Valenciennes. Je n’étais pas vraiment dans l’optique de changer de club ou même de vouloir viser plus haut en intégrant des grands clubs. Quand j’ai reçu la proposition de Valenciennes, club de Ligue 1, j’étais totalement dépassé par les évènements. Cela ne faisait alors que six mois que j’avais retrouvé l’équipe de Servette à un niveau que je connaissais pas du tout, la Challenge League. Donc lorsque j’apprends que je peux intégrer un effectif en première division française, je ne réfléchis pas à deux fois : faut y aller ! Quelles étaient tes impressions au moment de partir pour la France ? Imaginais-tu pouvoir débuter une carrière là-bas ? Je ne savais plus où j’allais, je planais (rires). Je n’arrivais vraiment plus à garder les pieds sur terre, ce qui était en train de m’arriver était tout simplement fantastique et ce n’était que du bonheur. J’étais tellement bouleversé que je n’arrivais même plus à réfléchir sur les possibilités de carrière que pouvait m’offrir Valenciennes. Brièvement, comment juges-tu personnellement les deux saisons passées au sein de cette équipe ? Donc, selon toi, l’entraîneur et le président en charge auraient dû te faire plus confiance… Je ne sais pas. Je ne dis pas que je suis parti à cause d’eux, mais une chose est sûre : si l’entraîneur et le président qui m’avaient engagé en juillet 2010 étaient resté à leur fonction, ma chance serait certainement venue. Il est clair que ce double changement ne m’a en aucun cas aidé. Le 21 juin 2012, tu reviens à Genève sous forme d’un transfert. Mais est-ce ta totale décision de quitter le club ou est-ce celle de Valenciennes de t’avoir officiellement « libéré » de ton contrat ? Durant la première année, j’étais dans une phase d’adaptation. J’avais beaucoup de travail à accomplir pour m’améliorer et j’essayais d’être prêt physiquement et mentalement pour tous les évènements à venir. Mais à partir de la deuxième saison, je commençais à vouloir jouer, vu que je n’étais presque pas entré depuis mon arrivée dans le club. Il y a eu un accord commun. Le club m’a expliqué que j’étais en effet libéré de mon contrat et, en même temps, de mon côté, je voulais de toute façon quitter Valenciennes alors j’ai également résilié mon contrat. Finalement tu ne joueras pas énormément non plus au cours de la deuxième année. Mais es-tu passé par la CFA, histoire de maintenir ton niveau de jeu et la forme ? En un sens, oui. Je ne sais pas si c’était leur souhait, mais je me suis vraiment senti mis à l’écart de l’effectif. Je n’avais aucune autre possibilité que de quitter l’équipe. Je n’avais plus aucun avenir là-bas. Après, il n’y a pas eu d’évènement spécial qui m’aurait conduit vers la porte, mais c’est juste que j’en avais marre de ne pas être aligné sur le terrain et de ne pas jouer. Un ras-le-bol pas possible. Oui. J’ai beaucoup joué durant mes deux saisons avec la deuxième équipe qui évoluait d’abord en CFA 2, puis a été promue en CFA 1. J’ai eu du plaisir à côtoyer les joueurs de la deuxième équipe. Tu avais pourtant signé un contrat de quatre ans à Valenciennes pour ne rester finalement que deux saisons. Que s’est-il passé ? Comme vous l’avez avancé, je ne jouais tout simplement pas. L’entraîneur Daniel Sanchez et le président Jean-Raymond Legrand m’ont clairement prévenu que je n’avais que très peu de chance d’évoluer au sein du club de Valenciennes. Alors je me suis directement dit qu’il fallait que je parte, inutile de perdre mon temps avec un club qui ne ne me donnait aucune possibilité de jeu. J’ai alors résilié mon contrat et je suis revenu au Servette. Tu avais également été blessé… Estimes-tu avoir manqué de chance là-bas ? Peut-être. Mais je reste persuadé qu’au cours de ma deuxième saison à Valenciennes, j’aurais pu me donner la chance d’évoluer et de prouver mes capacités. Après, évidemment, la première année était difficile. J’ai effectivement été blessé et j’avais de la peine à m’habituer au changement d’intensité entre le jeu en Suisse et celui que j’ai connu en France. Peut-on considérer avec le recul que le club t’a poussé vers la sortie ? T’entendais-tu bien avec le coach de l’époque, Philippe Montanier ? Oui. Il m’aurait peut-être plus fait confiance mais ce n’est pas une certitude. La chance peut effectivement varier d’entraîneur à entraîneur mais on ne peut jamais être sûr à 100% que les coachs avec qui on s’entend bien nous fassent jouer. Au final, tu n’as fais que deux apparitions en Coupe de la Ligue. N’es-tu pas un peu déçu de ne pas avoir joué en Ligue 1 ? Franchement, oui ! C’est une grande déception. Je pensais partir d’ici (n.d.l.r. Genève) pour vivre une aventure exceptionnelle en côtoyant un effectif de Ligue 1 et pour y jouer et ça ne s’est pas fait. En partant en France, j’ai eu tort de m’être affirmé mentalement que j’étais un joueur de Ligue 1, puisque au final je ne l’ai pas vraiment été. Le discours de Philippe Montanier m’avait fait rêver lorsqu’il s’agissait de me convaincre de rejoindre « son » Valenciennes et je n’ai pas pris longtemps à décoller (rires). Je n’avais vraiment plus la tête sur les épaules. Je pensais vraiment que j’allais me renforcer physiquement et que j’allais évoluer très rapidement aux côtés de joueurs plus expérimentés. Mais il est clair que la frustration est présente quand on reste inactif sur le banc de touche ou que l’on ne soit même pas convoqué au match. En partant de Servette en 2010, je n’avais pas en tête d’évoluer avec la CFA. Ce qui m’intéressait, c’était bien évidemment la Ligue 1 et seulement la Ligue 1. J’ai fait beaucoup de déplacements avec l’équipe, mais je n’ai jamais mis les pieds sur une pelouse de Ligue 1. À part à l’échauffement… D’un point de vue général, penses-tu être devenu néanmoins plus mature sur le plan sportif depuis ton passage en France ? Oui, quelque chose a changé. Je suis peut-être devenu plus fort, dans la tête en tous cas. Mon passage à Valenciennes, bien que ce ne soit pas la pire des choses, m’a tout de même permis de devenir plus mature techniquement. Avec un peu plus de recul, il faut reconnaître que s’entraîner et être aux côtés de joueurs plus robustes et techniques a été bénéfique pour ma carrière. Maintenant, c’est à l’entraîneur de juger mes capacités et de me faire confiance pour m’aligner dans la charnière défensive de Servette. Des contacts sont restés avec quelques joueurs de Valenciennes ? Il s’agissait de deux matches amicaux. Le premier était en Égypte, où on a pris une raclée (rires). On avait perdu 6-3 et le second a eu lieu à Paris contre le Mali. C’était de très beaux matches. Une très belle expérience avec la sélection internationale. Du coup, le fait de revenir à Servette et de jouer un peu plus pourra peut-être m’aider à vivre de nouvelles expériences avec le Congo. Aujourd’hui, rejouer avec l’équipe nationale est ma priorité. Jouer la Coupe d’Afrique des Nations… Utopie ou réelle possibilité ? Il y a des possibilités. C’est mon plus grand souhait. J’essaie d’adopter un comportement exemplaire sur le terrain et même en séance d’entraînement pour renforcer la confiance de mon entraîneur, même si ce n’est pas toujours évident. Je veux mettre toutes les chances de mon côté pour intéresser le sélectionneur, Claude Le Roy, et le convaincre de me donner ma chance. Tu suis beaucoup les résultats de l’équipe ? Oui, bien sûr. Je suis à fond derrière eux. J’ai d’ailleurs suivi en janvier la CAN 2013 et quand ils ont été éliminés, j’ai même été triste (rires). Espères-tu donc te relancer ici à Genève ? Oui. J’ai gardé contact avec plusieurs joueurs de mon ancienne formation et je me dis que s’il y a une possibilité future de rejoindre la France un jour, que ce soit la Ligue 1 ou même Ligue 2 – bon, la National je la vise pas du tout (rires) – je ferais appel à eux pour qu’ils me conseillent. J’avais d’ailleurs passé un stage à Châteauroux, lors de ma deuxième saison en France, où j’avais fait la connaissance de Didier Tholot. Mais après un accord commun, j’avais décidé de ne pas y rester et je suis reparti à Valenciennes. C’est mon but en tout cas. Je suis revenu ici pour pouvoir repartir sur de nouvelles bases et aller le plus loin possible. On a aperçu lors de la CAN en Afrique du Sud un Congo assez pauvre défensivement. Gabriel Zakuani (Peterborough United – D2 anglaise) a été bon, mais des joueurs comme Cédric Mongongu (evian TG) et Larrys Mabiala (Karabükspor – Turquie) ont peut-être moins convaincu. Qu’en penses-tu ? Était-ce un prêt ou un simple stage ? Il avait été convenu que ce soit un prêt, mais ça ne s’est finalement pas fait. Penses-tu aujourd’hui que tu aurais eu plus de possibilités en restant à Châteauroux? J’avais déjà quelques possibilités là-bas, mais j’ai préféré, audit moment, de m’en tenir à Valenciennes. Mais l’équipe de Châteauroux tournait super bien. Ils avaient des joueurs intéressant. Mais je ne sais pas du tout quelle tournure auraient pris les choses si j’étais resté. Tu as disputé deux matches avec ta sélection nationale (RD Congo). À quelle occasion était-ce ? Larrys Mabiala et Cédric Mongongu sont de très bons joueurs. J’ai eu l’occasion de les voir jouer et ils donnent leur maximum pour l’équipe. D’ailleurs Mongongu, je l’ai vu hier contre Paris (ndlr, quart de finale de Coupe de France remporté par ETG aux penalties 4-1) et j’ai également eu la chance de côtoyer Mabiala lors de l’amical contre le Mali. Ce sont de très bons éléments. Après, il se peut qu’il y ait des jours avec et des jours sans. Ce qui s’est passé à la CAN reste une parenthèse. On est amené des fois à ne pas bien jouer pour diverses raisons, mais leur talent n’est certainement pas remis en cause. Mais je reste néanmoins un concurrent potentiel pour les remplacer. As-tu connu Claude Le Roy ? Non, lorsque j’ai joué pour le Congo, j’étais sous les ordres de Robert Nouzaret. Je ne connais absolument pas le sélectionneur actuel. Mais il est clair que mon rappel dans l’équipe dépendra principalement de lui, mais aussi de la presse et bien évidemment de mes performances en temps réel. Je crois beaucoup en mes chances. mon retour étaient justement les attentes du club : ils jouaient l’Europe et ça m’a évidemment plu. J’ai joué les deux premiers matches des préliminaires d’Europa League contre une équipe arménienne et ça s’était super bien passé. Mais malheureusement j’étais blessé lors du troisième et du quatrième contre Rosenborg. Tu es très content d’être revenu à Genève. Peuton parler de retour aux sources ? Tu as connu João Alves en 2009. Est-ce grâce à lui que tu es revenu au Servette ? Oui, Bien sûr ! Le retour en Suisse m’a fait énormément de bien. Je suis né ici et j’ai grandi ici. Toute ma famille habite à Genève et je pense qu’en partant de Valenciennes, j’avais besoin de retrouver la chaleur de ma ville et le soutient de mes proches. L’idée était bien évidemment de reprendre des forces et de repartir de l’avant. Oui. Quand j’étais encore à Valenciennes, il m’a appelé pour m’informer qu’il reprenait le club et vu que je n’avais pas vraiment joué lors des deux dernières années, il m’a dit que ce serait bien de revenir pour le club et pour ma carrière également. Après j’avais plus confiance en lui qu’à n’importe quel autre successeur au poste d’entraîneur à Servette et je m’étais convaincu qu’avec lui je rejouerais (rires). Tu as signé un contrat de deux saisons avec Servette avec une option sur la troisième. Comment imagines-tu la suite de ton parcours ? Aujourd’hui, il m’est difficile d’imaginer mon avenir. Servette est dernier de Super League et on lutte difficilement contre la relégation. Et en considérant également la situation financière compliquée du club, il m’est difficile de me projeter vers l’avant. Mais une chose est sûre. Si Servette ne parvenait pas à se maintenir, je ne pourrais pas le suivre en Challenge League. Je suis emmené par des ambitions que j’ai déjà citées : la sélection nationale et j’ai besoin de jouer dans un club qui évolue dans un championnat intéressant. Mais j’évoque cette possibilité même si je suis persuadé que nous resterons en Super League (rires). J’imagine qu’aujourd’hui, avec l’expérience, tu remettrais un peu plus en cause chaque proposition provenant de clubs plus connus ou prestigieux… Oui, c’est sûr. Je réfléchirais à deux fois. En tous cas, plus que je n’ai réfléchis pour Valenciennes. À l’époque, la jeunesse (20 ans) et l’inexpérience m’ont un peu perdu. Mais j’avais des circonstances atténuantes (sourire). Imaginer qu’à la sortie d’une deuxième division suisse puisse t’attendre un club de Ligue 1 reste quelques chose de magique. Mais dès maintenant, je pense que j’ai plus le caractère adéquat pour remettre en cause chaque possibilité de contrat. Tu jouais avec Servette en Challenge League avant de partir en France. Tu connais désormais Servette en Super League… Y-a-t-il eu de gros changements depuis ton départ en 2009 ? Oui. Les joueurs ne sont déjà plus les mêmes (rires). De plus, ce qui m’avait vraiment intéressé à Tu étais assez proche de lui ? On s’entendait bien. Je faisais tout simplement ce qu’il me demandait de faire, mais on n’était pas aussi proche que ça non plus. Il avait déjà un âge avancé et, de mon côté, je n’avais pas l’expérience d’un trentenaire alors je m’exécutais. Je me faisais discret tout en gardant mon caractère et tout s’est bien passé. Il était très content de moi. As-tu craint le passage de João Alves à Sébastien Fournier ? Franchement, non. Je connaissais Fournier depuis longtemps aussi. Je l’ai connu en tant qu’adjoint mais pas en tant qu’entraîneur principal. Je savais donc pas comment il fonctionnait. Néanmoins, je n’ai pas eu de craintes particulières. Comment entrevois-tu ta fin de saison avec Servette ? Nous sommes tous convaincus (entraîneurs et joueurs) que l’on a les capacités pour se sauver. Après il est normal que les dires des supporters soient plutôt pessimistes, notamment après la défaite contre Saint-Gall (3-1). Il ne nous était pas permis, étant derniers, de récolter une nouvelle défaite, alors si en plus la manière n’y était pas, il est vraiment difficile de convaincre le public que nous sommes capables de nous maintenir. Mais rien n’est encore joué. Mathématiquement tout est encore possible. On travaille tous très dur pour arriver à notre but. Avoir joué l’Europe en début de saison, vous a-til pénalisé au niveau de la récupération ? Oui. Nous avions un large contingent à disposition en début de saison, mais beaucoup de nos meilleurs joueurs étaient blessés. Je pense que c’est la principale cause de notre première partie de championnat ratée. Il n’y avait plus assez de joueurs et on arrivait plus à faire des rotations pour enchaîner l’Europe et le championnat. On s’en rend compte d’ailleurs aujourd’hui des dégâts qu’a coûté cette bataille sur deux fronts. Le derby du Rhône est reporté Par Yves Di Cristino 27 avril 2013 À une demi-heure du coup d’envoi du derby du Rhône face au FC Sion, le Servette FC a annoncé à la presse le renvoi catégorique de la rencontre. Les fortes pluies ayant sévi durant la nuit de vendredi à samedi en sont la cause. Le point en conférence de presse. En salle de presse, une légère part d’incompréhension règne à l’annonce du renvoi du match qui devait opposer les Grenats au FC Sion. Sans spéculer sur les circonstances ayant amené l’arbitre à prendre la décision de reporter le coup d’envoi, force est de constater que le terrain était indéniablement impraticable ce samedi soir. Une explication est cependant avancée par Philipp Kneubuehler, COO du Servette FC ; le drainage de la pelouse ne serait pas optimal, notamment lorsque le terrain est confronté à de telles intempéries. Selon les dires de ce dernier, le match pourrait alors être renvoyé au 22 mai prochain : « Il n’y a pas beaucoup de dates disponibles. Une première date de réserve possible serait mercredi prochain (ndlr, 1er mai) mais c’est loin d’être garanti car les matches de Champions League impliqueraient de devoir avancer le coup d’envoi à 18h30 et étant donné que le Servette FC doit partager la proximité du stade avec le centre commercial, certains arrangements seraient plus difficiles à trouver. De plus, la prochaine date réalisable serait dans les semaines succédant la Pentecôte, probablement après la finale de Coupe de Suisse (20 mai). Toujours est-il que d’ici au début de la semaine la Swiss Football League nous aura contacté pour proposer une date de rechange. » « Une information pour les personnes ayant acheté un billet pour la rencontre de ce soir est garantie : le ticket sera valable pour le match qui sera alors reporté et exceptionnellement remboursable en cas d’indisponibilité des supporters. » Sébastien Fournier : « c’était dangereux de jouer dans ces conditions. » « On n’a pas su drainer toute cette eau. Je crois qu’aujourd’hui, c’était dangereux de jouer dans ces conditions et en même temps, ça aurait pénalisé le football et nous particulièrement car nous avons une équipe beaucoup moins athlétique que celle du FC Sion. C’était peut-être moins favorable pour Servette de jouer sur un terrain où il faut plutôt chercher du jeu long. On souffre plus qu’eux sur les coups de pied arrêtés donc c’est clair qu’avec notre jeu et sur un terrain détrempé comme celui-ci, c’est plus compliqué. » « On va s’adapter à la situation. On ne fait que ça actuellement. Étant donné que Sion ne peut pas jouer la semaine prochaine, nous aurons par conséquent trois semaines anglaises dans le mois de mai avec ce match à rattraper en plus des deux autres déjà prévus. On ne va pas dire que je vois cette situation d’un bon œil car c’est une gestion d’effectif à contrôler avec les suspendus et les blessés. Mais bon, ça fait partie de l’adaptation que nous devons avoir par rapport à ce genre d’imprévus particuliers. Même si ça tombe au mauvais moment. » « Sur le long terme, le fait d’être encore en vie, que ce soit sur le plan sportif, administratif ou même financier, reste un demi-miracle. Il ne nous reste plus qu’à être attentifs sur les résultats de Lucerne et Lausanne demain et à partir du moment où il reste une chance de survivre, on va tout donner pour réussir une bonne fin de saison et on pourra s’adapter plus facilement au calendrier. On n’a bien sûr pas commandé cette eau aujourd’hui mais on préfère assister à un Servette-Sion dans de meilleures conditions, spécialement pour les supporters qui viennent nous soutenir au stade. En jouant ce soir, on aurait perdu du monde et maintenant il ne reste plus qu’à positiver et à se donner les moyens de s’adapter à la situation. Il est clair qu’on préfère toujours rejouer après une défaite, mais force est de constater que cette année, la saison a été un peu particulière. On va donc se reconcentrer et entamer une bonne semaine de travail en vue du déplacement à Zürich (contre Grasshopper) le week-end prochain. » Lausanne envoie Servette en enfer Par Yves Di Cristino 30 mai 2013 La presse s’est emparée de ce derby lémanique le rebaptisant « le derby de la peur ». La peur de la rétrogradation et de l’inconnu. De quoi sera faite la saison prochaine pour les deux équipes ? Nous avons désormais la réponse. C’est avec maîtrise que le FC Lausanne-Sport a étrillé ses meilleurs ennemis servettiens (3-0). Retour sur une Finale de championnat splendide au sein du stade de la Pontaise. Vous avez peut-être lu hier sur « le Matin » les commentaires des divers protagonistes de la saison de Super League quant à leur pronostic anticipé de ce derby lémanique. « Nous leur avons posé une question simple: qui sauvera sa place dans l’élite ? Le résultat du sondage est limpide: 74% des votants condamnent Servette. » retrace Mathieu Aeschmann, journaliste du quotidien orange. Ontils eu raison ? La réponse est sans équivoque. Le LS a terminé sur les chapeaux de roue sa saison mitigée mais prometteuse dès le début. Ce n’est pourtant pas le fumier déversé dans le secteur visiteur du Stade de la Pontaise qui a pénalisé le Servette FC dans son exercice, mais bien la pression que l’équipe entière s’est auto-infligée à l’approche du coup d’envoi : Il était bien clair que les grenats n’avaient plus le droit à l’erreur et la correction subie dans l’antre des lausannois est incroyablement difficile à digérer. C’est un réel cauchemar que les genevois ont eu à vivre ce mercredi soir à la Pontaise. Et pourtant la donne aurait pu être complètement différente si le tir de Geoffrey Tréand de la première minute de jeu avait finit sa course dans les filets d’Anthony Favre. Le bruit du cuir écrasé sur la transversale — certains considèreront cet évènement comme un signe du destin, d’autres comme une malchance, peu importe — a sauvé le FC Lausanne-Sport d’une probable désillusion dont ils n’avaient pas eu le temps de réaliser. Un Lausanne-Sport expéditif Pas eu le temps de digérer le premier succès de Jocelyn Roux, que déjà les grenats se retrouvèrent menés par trois buts d’écart en à peine une demiheure de jeu. Il faut cependant louer la mentalité lausannoise durant l’entièreté de la première période, durant laquelle ils n’ont eu grande peine à maîtriser un Servette maigrichon, découragé, abattu, mort. À défaut de ne primer que l’organisation collective de l’effectif de Laurent Roussey, il ne faut pas négliger le talent et les énormes services des individualités du contingent de la capitale olympique, à l’image de Jocelyn Roux, auteur de deux grandes occasions (14′ et 42′) en plus de son doublé vraisemblablement décisif et de Yannis Tafer, auteur d’un match sans équivoque. Le français est d’ailleurs à l’origine du dernier but de son équipe. Doté d’une inspiration qui ne lui a pas porté préjudice ce mercredi soir, l’ancien attaquant de l’Olympique Lyonnais a su varier son jeu pour permettre à ses coéquipiers de conclure l’affaire en cours, soit enfoncer le clou pour éviter une remontée périlleuse du Servette. La seconde période a d’ailleurs été tout autant maîtrisée pour le LS. Même s’ils ont quelque peu subi la loi des grenats dans leur tentative vaine de créer la surprise avec une remuntada que plus personne n’espérait, les hommes de Laurent Roussey ont su émerveiller les 9’000 spectateurs de la Pontaise (record d’affluence cette saison!), passant tout proche d’un épique 4-0. La sortie de Tafer pour Tall à l’heure de jeu ne pouvait être plus explicite: la volonté de Roussey étant de tout miser sur des contre-attaques bien fondées. Une tactique qui aurait pu mieux fonctionner si le défenseur, nouvel entrant, avait convertit sa balle de double break à la 64e minute. Mais soit ! Le perfectionnisme lausannois n’aura peut-être pas opéré mais l’objectif, lui, était largement atteint. Chapeau bas. Quelles conclusions pour ce SFC ? Que conclure de cette équipe qui a tout donné ces derniers matches, se remémorant notamment le 4-0 infligé au FC Sion il y a une semaine à la Praille ? Ce final était-il prévisible ? Quatre points de retard, deux suspendus, une finale de championnat à l’extérieur et un calendrier qui n’a pas beaucoup aidé : tout pouvait présager la déroute du SFC. Mais ce sont là tout autant de questions dont Sébastien Fournier n’avait plus le courage de répondre. Sans aucun doute, le point faible de cette formation était la défense. Réduite suite aux expulsions de Moubandje et M’Fuyi à Saint-Gall, l’entraîneur du Servette FC a pratiquement du miser sur une défense aléatoire avec Schneider et Kusunga. Preuve de son désarroi, l’entrée de Issaga Diallo (pour Schneider) n’a rien amélioré. Ayant tenté de démêler un véritable casse-tête chinois, les servettiens ne pouvaient admettre d’être condamnés à la Challenge League. Il repartent avec l’honneur du combat mais il est regrettable pour la direction du club grenat que les résultats n’aient pas suivi. Il s’agit alors de la première relégation sportive de l’histoire du club genevois. Toujours est-il que cette équipe a eu le mérite et la malchance d’avoir établi une campagne européenne exténuante, ceci après avoir eu le courage et la force de résister à une faillite qui paraissait inéluctable la saison passée. La preuve faite que la volonté ne suffit pas toujours. Y’a-t-il cependant des regrets à avoir ? Point d’interrogation. La principale préoccupation maintenant est cependant celle des contrats. Une Challenge League avec Sébastien Fournier sur le banc ? « J’ai un contrat d’une année, mais il est clair qu’il va falloir construire un effectif compétitif. Mais je reste une personne ambitieuse. Cette année, on a du faire avec les moyens du bord mais il faudra se reprendre pour la saison prochaine sinon ça va être compliqué de jouer le haut du tableau« , nous répond l’entraîneur grenat à la fin de la conférence de presse. Osni Mutombo : « Beaucoup d’équipes ne méritent pas la 1re Ligue Promotion » Par Yves Di Cristino 4 juin 2013 Le portier du Stade Nyonnais nous a reçu à La Praille pour une interview rendue possible grâce à Joga Bonito. La jeune pousse de 1re Ligue revient sur son parcours et sur sa formation au sein du Servette FC. Clarifions ta situation pour commencer. Es-tu encore lié avec le Servette FC ? As-tu suivi les résultats du Servette FC, ces derniers temps ? Non, je ne le suis plus depuis le début de la saison. J’ai fait le transfert au Stade Nyonnais. Bien sûr ! Je suis un véritable supporter du Servette. C’est l’équipe que j’ai suivi dans le championnat de Super League. Concrètement, dans quel contexte as-tu côtoyé le club ? Servette est tout simplement mon club formateur, où j’ai commencé à jouer. J’y ai fait toutes mes classes jusqu’aux M21 et j’ai également fait quelques entraînements avec la première équipe. Que penses-tu de l’organisation du club qui doit gérer problèmes financiers et résultats sportifs insuffisants, avec la relégation en conséquence, malgré une équipe compétitive ? Tu serais prêt à y retourner pour jouer en Challenge League ? Il est clair qu’il y a eu une mauvaise organisation au sein du club et selon mon point de vue, il y a eu quelques mauvais transferts. Ils ont sans doute mal géré leur effectif. Oui, pourquoi pas. Ce serait très intéressant pour moi de retrouver la deuxième division. Un exemple de mauvais transfert ? Tu as cependant le droit de ne pas te mouiller… À quel âge es-tu arrivé au sein du club grenat ? Je préfère ne pas me mouiller (rires). J’avais huit ans et je n’ai fait que progresser jusqu’à mon prêt à Carouge il y a trois ans et le récent transfert à Nyon. Gardien numéro un en Super League : un rêve de gamin ? Tu n’as que 20 ans si je ne me trompe. Tu es donc, si je peux me permettre, dans le typique commencement de carrière dans lequel il est légitime de rêver. Comment imagines-tu ton futur dans le monde du football ? J’espère en tout cas avoir la possibilité un jour de jouer au plus haut niveau. Mais pour l’instant, je me plais bien au Stade Nyonnais et ils m’ont proposé de rester donc je ne pense pas quitter le club cette saison. Maintenant, il est clair que si je recevais des propositions bien plus alléchantes d’autres club plus haut dans la hiérarchie, je ne refuserais pas. Serais-tu prêt à aller à l’étranger ? Je pense que oui. Ce n’est pas le courage qui manque. Oui. Ça me plairait vraiment de fouler un terrain de Super League. Je pense même que ce serait envisageable d’y parvenir d’ici quelques années. Comment juges-tu ton parcours jusqu’ici ? Je pense que j’ai plutôt eu un parcours chanceux parce que je n’ai pas beaucoup joué quand j’étais avec Servette. C’est le prêt à Carouge qui m’a vraiment « sauvé ». C’est à partir de là que j’ai commencé à me développer physiquement et j’y ai eu une très grande marge de progression en si peu de temps. J’ai acquis beaucoup d’expérience avec cette équipe avec une promotion en Challenge League notamment. C’est grâce à cette bonne période que j’ai pu effectuer presque une saison pleine cette année. Voilà pourquoi mon aventure avec Étoile Carouge ne pouvait être que bénéfique. Tu as donc passé d’excellentes saison à Carouge puis à Nyon… aujourd’hui, la seule chose à retenir est que l’essentiel est assuré. Oh oui ! Aujourd’hui, lorsque je retourne à Carouge, il y a toujours une ou deux personnes que je prends dans mes bras. Beaucoup de nostalgie ! As-tu déjà eu des contacts avec des recruteurs d’équipes plus en vue dans le pays ? Comment s’est terminée ton aventure avec Étoile Carouge ? On s’est quittés sur de très bons termes. Mais… Je reste quand même un peu déçu car je voulais vraiment rester à Carouge. Malheureusement, je n’avais pas la certitude de pouvoir jouer. C’est pour cette raison que j’ai été contraint de me séparer du club. Penses-tu que la Challenge League était d’un niveau trop élevé pour toi ? Je ne pense pas que le niveau de la Challenge League soit très élevé en soi. Par contre, je pense que c’était un peu tôt pour moi pour évoluer à ce niveau. Mais avec du recul, ça reste une très belle expérience et j’ai eu le bonheur de goûter à une division que je ne connaissais pas. D’ailleurs, je ne pense pas avoir été ridicule sur mes prestations. Avec Nyon, cette saison, vous ne faites pas partie du haut du tableau, mais finalement comment interprètes-tu cette 10e place au classement ? Il faut d’abord préciser que les bases à Nyon n’étaient pas faites. Quand j’y suis arrivé, il n’y avait plus d’équipe. Les anciens dirigeants avaient viré beaucoup de personnes et le nouveau comité a eu peu de temps pour mettre en place une équipe et engager un nouvel entraîneur. Il y avait une ambiance en début de saison et les résultats l’attestent, mais on a eu quelques petits problèmes par la suite. Les matches étaient moins aboutis et le classement en a pris un coup. Heureusement qu’on a retrouvé par la suite l’esprit de groupe du début. On était en osmose et le maintien était mérité. Notre jeu était supérieur à celui de beaucoup d’équipes dans le championnat et même si cette 10e place était chanceuse, c’est une chance qu’on a provoquée. Aucune victoire entre le 20 février et le 20 avril. Comment expliquer ces deux mois d’arrêt ? C’est justement à ce moment précis du championnat, où l’ambiance était moins bonne dans l’équipe, que nous avons perdu le plus de points au classement. Nous n’étions plus soudés les uns aux autres et il était difficile de ramener du résultat. Trop de conflits, trop de problèmes nous ont alors désavantagé et presque découragé. Mais Oui. J’ai déjà eu quelques propositions de plus grands clubs en Suisse et à l’étranger, mais rien de concret. Selon ta philosophie, faut-il avancer lentement mais sûrement ou bien foncer la tête la première dans un futur incertain ? Tout dépend des propositions que certains clubs pourraient me faire. Si une équipe souhaite m’inclure dans des projets sérieux, je ne serais pas défavorable à tenter l’expérience tout en consultant l’avis de mes proches. Mais je ne dis pas oui à tout le monde non plus. Partir à l’étranger ne te ferais pas peur ? Pas vraiment. Je pense être capable de m’adapter à beaucoup de situations, comme par exemple, partir loin de ma famille pour tenter une carrière ailleurs. Cette saison, vous n’êtes pas passé loin de la relégation. Tout s’est joué dans un mouchoir de poche puisque seulement 2 points séparent ton équipe, 10e, du FC Fribourg, 15e, avant-dernier et relégué. Une situation plutôt stressante, non ? Stressant est le mot. Après chaque match, nous nous précipitions sur nos téléphones pour connaître les résultats de nos adversaires directs. La dernière ligne droite était particulièrement difficile car notre victoire était souvent suivie du succès de nos poursuivants au classement et le maintien est vraiment tombé à la toute dernière journée. Donc on a réellement vécu une fin de championnat compliquée. Es-tu d’accord sur le fait que la Première Ligue Promotion regroupe très clairement différents niveaux de jeu, mais avec un championnat qui mine de rien devient plutôt intéressant ? Bien sûr ! Je trouve personnellement que la Ligue est vraiment complexe. On peut se confronter un jour à une équipe comme Schaffhouse avec de très bonnes individualités qui manient très bien le ballon et jouer trois jours après une équipe totalement différente comme Tuggen qui ne développe pas un très beau jeu, mais qui parvient néanmoins à jouer avec efficacité le haut du tableau. Certainement qu’avoir ouvert une Première Ligue Promotion et avoir réduit la Challenge League à dix équipes a rehaussé le niveau de la Suisse mais, à mon avis, il y a beaucoup d’équipes qui ne méritent pas d’être présentes dans cette troisième division. Micael Santos : « Je rêve de jouer en Super League » Par Yves Di Cristino 6 juin 2013 Après avoir rencontré Osni Mutombo à Genève, nous avons eu l’opportunité d’interviewer (toujours grâce à Joga Bonito) un autre gardien de Première Ligue Promotion, Micael Santos. La jeune pousse de l’effectif M21 du FC Sion est revenu pour Sharkfoot sur son début de carrière et ses ambitions dans le monde du football. Salut Micael, pour commencer, je te souhaite un joyeux anniversaire. Un vœux à réaliser à l’occasion de cette interview ? Oui, mais mieux ne vaut pas le révéler (rires). Tu fais partie de la formation élite (M21) du FC Sion. As-tu déjà intégré la première équipe pour un entrainement ou pour un match ? Pas vraiment. J’y ai fait des entrainements en compagnie de mon entraineur Stefan Lehman, mais je n’ai pas intégré la première équipe au sens propre du terme. Ce n’étaient que deux simples séances d’entrainement de gardiens. Est-ce qu’au sein de la seconde équipe, vous avez des ressentis sur les problèmes administratifs et sportifs de la première équipe ? Ou êtes-vous, bien au contraire, totalement étranger aux tourments créés par Christian Constantin en cette fin de saison ? Je ne m’occupe absolument pas des aléas de la première. En ce qui me concerne, je n’ai pas toujours joué avec la sélection des M21 de Sion. J’ai 18 ans aujourd’hui et par conséquent j’ai beaucoup plus joué avec les M18 qu’avec le FC Sion II. Je suis encore en fin de formation et j’ai terminé le championnat, cette saison, avec les M18. Alors je n’ai pas vraiment eu l’occasion de connaitre personnellement les faits qui ont tourmenté la première équipe. Comment juges-tu en quelques mots la manière avec laquelle Christian Constantin gère le club. Pour toi, j’imagine que tu apprécies son désir de donner leur chances aux jeunes pousses du contingent… Bien sûr ! Je trouve que sa décision d’intégrer quelques jeunes de l’effectif des M21 en première est très intéressant autant pour le football que pour les jeunes. Par contre, je reste dubitatif quant à mes possibilités d’entrer dans la première équipe étant donné qu’avec Andris Vanins, Kevin Fickentscher et Steven Deana, les postes de gardiens sont déjà occupés. Tu as côtoyé Michel Decastel, quels ont été concrètement tes rapports avec lui ? J’ai connu Decastel comme entraineur pendant quelques semaines et je pense que nos rapports n’avaient rien de particulier. On ne se détestait pas (rires). C’est un bon coach et on pouvait discuter avec lui quand quelque chose n’allait pas. Je n’ai eu aucun problème avec lui. Après le « licenciement » de Gennaro Gattuso en tant qu’entraineur et le retour aux sources de Decastel sur le banc de la première équipe, qui as-tu eu comme entraineur pour les derniers matches de championnats ? J’ai eu l’assistant de Decastel, Gio Ruberti. Il a d’ailleurs entrainé les M18 un an et demi en arrière et est devenu entraineur des M21 cette saison. Tu as donc aujourd’hui 18 ans. Comment imagines-tu ton futur ? Pour être sincère, je n’en sais rien du tout. Je ne peux pas répondre à cette question car mon futur est loin d’être clair. Ton objectif aujourd’hui serait de créer un projet sérieux avec le club sédunois ou toute autre proposition d’autres clubs serait minutieusement étudiée ? Et bien mon objectif est justement de grandir avec Sion et espérer jouer la Super League un jour. Mais je serais également intéressé si d’autres grands clubs me proposeraient un contrat. Je pense que ça m’aiderait beaucoup d’évoluer avec un autre club, de connaitre une nouvelle organisation, un nouveau jeu et avec une autre mentalité. Mais maintenant, je ne connais le fonctionnement d’aucun club de Super League mais j’imagine qu’un changement ne pourrait m’être que bénéfique dans ma carrière. Cependant, je ne veux pas insinuer que le FC Sion ne me convient pas. Bien au contraire. C’est juste que je n’ai pas de contrat avec Sion et que si une belle occasion se présentait, je serais libre de m’engager avec un autre club. As-tu déjà reçu des propositions d’autres club de Challenge voire même Super League ? Non, je n’ai eu de contact avec aucun recruteur pour l’instant. Jouer au plus haut niveau : Un rêve de gamin ? Oui. Depuis tout petit je rêve de jouer en Super League. Mon but est vraiment de donner le maximum sur le terrain pour pouvoir être un jour au top du top et fouler les pelouses de grands stades. Es-tu d’accord sur le fait que la Première Ligue Promotion regroupe très clairement différents niveaux de jeu, mais avec un championnat qui mine de rien devient plutôt intéressant…. Oui, tout à fait. Cette ligue permet encore plus aux jeunes de grandir mentalement et physiquement et d’améliorer leur football. Je pense qu’il fallait ouvrir un championnat qui soit moins agressif que la Challenge League mais qui soit plus poussé que la simple Première Ligue et pour les jeunes pousses qui sont en fin de formation, cette division s’avère être vraiment intéressante. Comment se passe le championnat de Première Ligue Promotion ? Vous êtes quatrièmes, un bon score selon toi ou le FC Sion II est capable d’aller chercher plus haut ? Oui, c’est un résultat très correct au vu de nos performances. On est une équipe soudée avec des jeunes qui ont beaucoup de temps de jeu et c’est vraiment super. Terminer à la quatrième place en Première Ligue Promotion est un résultat très satisfaisant. Au sein de la deuxième équipe, tu as joué aux côtés de plusieurs bons joueurs comme Max Veloso, qui a évolué à Neuchâtel Xamax, Benjamin Kololli mais aussi Kevin Fickentscher, le second gardien de la première équipe. Disons que tout était là pour acquérir de l’expérience et de la maturité… Exactement. C’est un réel bonheur d’évoluer à leurs côtés et j’espère vraiment que ça continue. Centre de formation Servette FC : Here we go ! Par Yves Di Cristino 23 juin 2013 C’est au Stade de Balexert, à Genève, que Sharkfoot s’en va creuser au sein du centre de formation du club grenat. Après un accord de bonne augure avec le responsable technique de l’Académie du Servette FC, Thierry Cotting, il nous a été rendu possible de rencontrer plusieurs jeunes pousses du football genevois. Focus. Les jeunes avant tout ! En Suisse, en Super League notamment, l’affranchissement de certains jeunes footballeurs a souvent permis de donner une touche de fraîcheur et de légèreté dans les premières équipes de l’élite du football suisse. Rien qu’en Suisse romande, le FC Sion ou encore le FC Lausanne-Sport ont contribué à la croissance progressive de certaines perle de leurs propres contingents « espoirs ». Avec les entrées de Benjamin Kololli ou encore d’Edimilson Fernandes sur la pelouse de Tourbillon ou encore de l’intronisation, il y a maintenant déjà deux saisons, de Salim Khelifi au sein de l’effectif lausannois (en provenance de Team Vaud), il est notoire que les jeunes pousses helvétiques voient leurs possibilités de grandir et de s’enrichir sportivement nettement privilégiées. C’était grâce à notre cher ex-rédacteur en chef, Romain Molina, que nous avions obtenu la possibilité, au temps de Bulat Chagaev, de jeter un voire plusieurs coups d’œil sur le centre de formation de la regrettée équipe de Super League, Neuchâtel Xamax. Nous avions découvert les progrès techniques et physiques de quelques joueurs qui, aujourd’hui, enfilent fièrement leurs crampons, dispatchés dans plusieurs clubs de Suisse comme Sébastien Wüthrich (FC Saint-Gall), Max Veloso (FC Sion M21) ou encore Mickaël Facchinetti (FC Lausanne-Sport). Le Servette FC et son « vivaio » Osni Mutombo (Stade Nyonnais) et Micael Santos (FC Sion M21) avaient déjà livré leur ambitions et leurs perspectives quant à leur futur dans le monde du ballon rond. Et déjà, l’initiative de faire connaître les jeunes talents du pays, grâce à Joga Bonito, était engagée. Mais cette fois, c’est sur le centre de formation du Servette FC qu’il a été jugé intéressant de creuser. De quoi mettre un peu plus en exergue les coulisses du club et de faire acquérir un peu plus de notoriété aux futurs champions qui le méritent. On en parle pas beaucoup du vivaio grenat, comme disent les Italiens. Et pourtant, il commence à se forger une belle réputation au sein du pays. Composé d’un large contingent de jeunes joueurs d’exception, les dirigeants ont le don d’ajouter au plaisir de jouer au football une petite touche de convivialité dans laquelle les jeunes talents ont l’occasion d’évoluer, si nécessaire, dans plusieurs championnats et équipes différents comme l’explique Thierry Cotting : “On est en partenariat avec Étoile Carouge et le FC Meyrin et on analyse beaucoup la formation de nos jeunes, notamment dans la possibilité de faire évoluer lesdits joueurs à travers plusieurs étapes de jeu. Il se peut qu’un jeune qui fasse déjà partie de la première se voie prêté six ou douze mois à Carouge. Nous avons l’exemple de Damien Hempler, qui a joué toute la saison à Carouge, et qui devrait réintégrer la formation servettienne cette saison.” Il est bien évident que ce procédé ne répond pas au terme contractuel de « transfert » mais il s’agit bien d’un plan de carrière dans lequel la croissance physique et morale de chaque jeune est mise à contribution d’une ou plusieurs sociétés footballistiques. C’est donc au Stade de Balexert, siège de l’Académie du Servette Football Club Genève, qu’il a été jugé intéressant de mettre en avant les très bons éléments du club comme Maxime Dominguez (Servette FC M18), qui a également déjà fait ses preuves avec la sélection nationale, participant entre autres à un match de qualification contre les Iles Féroés (3-0) pour le compte de l’Euro U17 en Slovaquie. « Concernant Maxime, il n’a pas encore été décidé de le faire prêter. Il n’y a eu aucune discussion quant à ce sujet. Son orientation reste actuellement sur la formation des M18 en tout cas pour le premier tour et en fonction de sa progression, de son évolution et de sa motivation, il n’est pas inenvisageable de le faire progresser avec la première par la suite. », selon M. Cotting. Toujours est-il que rien n’est assuré d’avance pour les jeunes talents. Pour le jeune Maxime Dominguez, si le rêve de la première ne peut être exaucé tout de suite, il lui reste encore la classe des M21 pour encaisser toujours un peu plus d’expérience. D’autres jeunes M18 sont cependant déjà pressentis à rejoindre la première équipe en Challenge League comme Boris Cespedes, Karim Gazzetta ou encore Meriton Bytyqi. Trois jeunes d’expérience et dotés d’un génie commun pour des joueurs encore mineurs. « Voilà, ce sont des paliers mais pas tous nos jeunes suivent la même route, les mêmes étapes que son prochain. C’est justement la raison pour laquelle ce partenariat est alléchant et très intéressant. Par exemple, Max (Dominguez) serait plus apte à rejoindre rapidement le sommet, contrairement aux dires de certaines personnes qui le mèneraient à passer une saison avec Étoile Carouge. » toujours selon le responsable technique de l’académie du club grenat. Certains n’auront, du coup, pas forcément besoin de quitter le système servettien mais devront quand même disputer un championnat intermédiaire entre les juniors et la réalité de la première équipe. Aujourd’hui, du côté de Balexert, on essaie de construire avec la structure mise en place et de trouver, pour chaque échelon que les jeunes devront franchir, de nettes chances de progression. Il est clair que les jeunes talents qui connaîtront la Challenge League comme Cespedes, Gazzetta et Bytyqi ne seront pas titulaires pour les premiers matches mais il est important pour leur futur de déjà côtoyer le milieu professionnel. Un point de vue partagé par Monsieur Cotting qui ajoute qu’il est primordial qu’ils « s’acclimatent au changement net qu’il puisse y avoir entre le football académique et la réalité de leur future profession.» Le projet et la volonté du président est, par ce procédé, d’offrir un maximum de temps de jeu à de jeunes joueurs en première équipe. « C’est l’objectif et le sens que nous avons essayé de développer depuis la saison passée. » La formation par les médias « Le fait de parler du centre de formation dans les journaux et à la télévision inspire déjà au joueur une certaine confiance en soi. Surtout que la formation du métier et de la passion de footballeur passe également par l’aisance que ce dernier puisse avoir à répondre aux questions des journalistes. » Pour Thierry Cotting, l’apprentissage passe aussi par cette étape, dans laquelle les journalistes posent des questions parfois tendancieuses. « Ils ont parfois tendance à être ”cash” comme dans la vraie vie et il faut que ces jeunes apprennent à faire attention dans cet environnement qu’ils ne connaissent absolument pas. » Maxime Dominguez : « Young Boys me voulait » Par Yves Di Cristino 26 juin 2013 Première découverte de notre tour au sein du centre de formation du Servette FC : Maxime Dominguez. Le jeune milieu de terrain de la formation M18 grenat revient sur son début de carrière à Genève et son expérience acquise avec le maillot de la sélection nationale suisse M17. Rencontre. À quel âge es-tu arrivé dans les rangs du club grenat ? J’ai commencé à jouer avec la formation des M13. J’allais sur mes 13 ans quand je suis arrivé et j’ai franchi toutes les classes d’âge jusqu’à aujourd’hui en M18. Comment imagines-tu ton futur ? Tout d’abord, je veux vraiment progresser avec Servette et j’espère pouvoir jouer avec l’équipe professionnelle du club d’ici quelques années. Le point primordial, pour moi en ce moment, est vraiment de m’imposer avec mon équipe actuelle pour évoluer le plus possible. Donc, pour l’instant, priorité au Servette ! Tu as donc suivi les résultats de Servette… Que penses-tu de la saison de tes aînés qui ont à peine subi la relégation en Challenge League ? C’est clair que je suis un peu triste pour eux, c’est vraiment dommage pour cette équipe qui méritait de rester dans l’élite. Cependant, tout n’est pas noir dans cette relégation, vu que ça va permettre à quelques jeunes joueurs d’avoir un peu plus de temps de jeu en championnat. À ma connaissance, il y a déjà six joueurs de notre contingent qui ont été promus avec la première équipe et je trouve cette opportunité formidable. J’espère, pour ma part, pouvoir monter le plus vite possible. Comptes-tu rejoindre la formation des M21 la saison prochaine ? Non, je vais rester avec les M18 cette saison. Je pense y avoir de nettes possibilités de croissance avant de m’engager plus haut. Titulaire en Super League : Un rêve de gamin ? Oui, un vrai rêve de gamin ! J’y pense depuis que je suis tout petit et le rêve est désormais permis. Aujourd’hui, comme je l’ai déjà mentionné, c’est mon objectif principal avant de pouvoir penser à autre chose dans ma vie footballistique. On verra bien de quoi sera fait le futur (sourire). Brièvement, comment qualifierais-tu parcours jusqu’à présent ? ton J’ai commencé à taper dans un ballon vers l’âge de 5 ans, puis j’ai été pris qu CS Chênois, mon tout premier club. J’étais déjà en sélection genevoise quand on m’a proposé de grandir au sein du club servettien. J’y ai passé des tests très concluants et je suis déjà très fier de ce parcours. Je me sens vraiment bien au Servette. As-tu déjà eu des contacts avec des recruteurs d’équipes dans le pays ? Oui, j’ai déjà été approché par Young Boys. Mais j’ai su garder la tête froide et je suis resté prudent en refusant cette offre. Je m’étais promis de terminer ma formation à Servette et je m’y suis tenu. As-tu déjà eu l’occasion, une fois, d’intégrer la première équipe pour un entraînement ? Non, pas encore. Mais ça arrivera (rires) ! Vous avez terminé le championnat des M18 à la troisième place… Que dire de vos performances cette saison ? Je trouve que c’était une super saison avec beaucoup d’engouement. On a vraiment bien joué tout le premier tour et le second a été de la même sauce, en alignant huit victoires d’affilée. Donc c’était une vraie satisfaction pour nous et ça nous donne vraiment beaucoup de courage pour la suite. Dommage, cependant, de s’être un peu laissé aller en fin de saison. Un peu de fatigue… Mais ça reste une excellente troisième place ! Selon toi, y avait-il la possibilité de monter plus haut dans le classement ? Oui, vraiment ! C’est pour ça que je suis un peu déçu de notre fin de saison. On aurait vraiment pu finir deuxièmes. On a perdu face à Lucerne ici (ndlr, Balexert) alors qu’on aurait pu gagner. C’est ce qui nous a privés de la deuxième place. La plus lourde défaite de la saison était à Bâle, le 23 février (8-2).. Considères-tu que Bâle était trop fort pour vous ? Non, je ne pense pas qu’ils aient un niveau beaucoup plus supérieur au nôtre. On a d’ailleurs manqué de les battre en septembre 2012 (ndlr, 3-4 à Balexert) et on regrettait déjà de s’être faits avoir lors de cette première rencontre. Donc je pense qu’on peut s’en vouloir de cette lourde défaite parce qu’on est vraiment passé à côté de notre match. C’est de notre faute si le résultat était si médiocre, on aurait pu faire nettement mieux. sorties seront en M19, donc il faut que je prenne bien mon temps pour me renforcer physiquement et mentalement. Heinz Moser (ndlr, entraîneur de la nationale suisse M17) parle souvent de mon « petit » physique. Il faut donc que j’aie de la patience et avec un travail rigoureux, tout ira bien pour la suite. On s’entend très bien avec le coach et je suis heureux de pouvoir travailler avec lui. Il me fait énormément confiance. Sais-tu combien de sélection as-tu comptabilisées jusqu’à maintenant ? Ah… J’ai fait sept sélection, il me semble. À l’Euro, en mai dernier, ton équipe a perdu contre la Suède (1-0) et l’Autriche (2-1) et égalisé face à la Slovaquie (2-2). Penses-tu que cette équipe méritait de meilleurs résultats lors de cette compétition ? Arriver en Finale d’une Coupe est toujours très satisfaisant pour quelqu’une équipe. On a vraiment fait une bonne campagne et on peut être satisfaits de notre parcours. Oh oui ! On méritait très nettement de passer la phase de poules et on aurait du gagner nos rencontres disputées. Il y a beaucoup de jeunes très intéressants dans cette formation et c’est dommage d’avoir été éliminés si tôt dans la compétition. Dans un premier temps, notre objectif était de se qualifier pour le Mondial (ndlr, les trois premiers du groupe obtenaient leur billet pour la Coupe du Monde aux Émirats Arabes Unis du 17 octobre au 08 novembre 2013) et une fois notre qualification obtenue, on aurait pu davantage espérer jouer les demi-finales. Il n’y a alors eu que de la déception. Perdre face au FC Sion (2-0) que vous aviez notamment battu en championnat (4-0) est une occasion manquée selon toi ? Une Suisse qui mène 2-0 contre la Slovaquie et qui se fait remonter à 2-2.. La disqualification s’est-elle réellement, selon toi, joué là ? Oui, peut-être. Maintenant, je ne sais pas si on peut comparer les deux matches parce qu’une Finale reste une Finale. Ce sont les typiques matches où il faut tout donner de soi-même pour arriver à ramener un score positif. Malheureusement, je pense qu’on a un peu pris ce match à la légère et on est par conséquent on s’est privés d’un titre de champion de Suisse. Oui, quand même. Il y a quand même une légère baisse de moral quand on se fait remonter comme ça. Une grande équipe ne doit pas laisser filer ce genre de match sous contrôle. Maintenant, je pense que même face à l’Autriche on a galvaudé une belle opportunité de victoire. On les avait déjà battus en match amical donc le défi était à notre portée selon moi. Vous êtes arrivés en Finale de la Coupe de Suisse M18, en passant notamment par des quarts et des demis finales assez tendues face à Grasshopper et Team Vaud… Que penses-tu de votre parcours dans la compétition ? Depuis quand joues-tu pour l’équipe nationale ? J’ai obtenu ma première sélection avec l’équipe des M16. Tu n’as joué que 22 minutes dans la rencontre de qualification à l’Euro U17 2013 en Slovaquie qui a opposé la Suisse aux Iles Féroés.. mais j’imagine que tu as de belles cartes à jouer pour les prochaines sorties internationales.. Oui, j’espère en tout cas m’imposer pour les prochaines rencontres. Par ailleurs, les prochaines Valais Cup : Sion mord la poussière face à Wolfsburg Par Yves Di Cristino 6 juillet 2013 La Valais Cup a débuté ce soir avec une affiche alléchante entre le FC Sion et le VfL Wolsburg. Si cette compétition fait office d’entraînement pour le FC Sion et son adversaire, elle reste néanmoins un test de taille pour Michel Decastel et sa formation. Retour sur un voyage au cœur des montagnes valaisannes. Une défaite sans appel 4-0 au stade de Tourbillon devant 3’700 spectateurs et un doute croissant une semaine avant la reprise du championnat de Super League sont les conclusions d’un match terne. On ne peut cependant pas dire que l’entraîneur suisse du FC Sion ait eu l’embarras du choix ce samedi soir. Alignant une équipe nouvelle mais parmi les plus fraîches qu’il ait à disposition, Michel Decastel a pu évaluer la cohésion de jeu que pouvait démontrer cet effectif inédit composé de six nouvelles recrues de qualité : Demetris Christophi (en provenance du club grec Omonoia), Ishmael Yartey (prêté par le FC Sochaux), Jagne Pa Modou (du FC Saint-Gall), Vincent Rüfli (du Servette FC), Beg Ferati (du FC Winterthour) et Ovidiu Herea (du Rapid Bucarest). Mais peut-on mettre cette lourde défaite sur le compte des nouveaux venus et d’une osmose inexistante en conséquence ? Le VfL Wolfsburg de Timm Klose, Ricardo Rodriguez et Diego Benaglio (seul absent parmi les internationaux suisses de l’équipe allemande) a étrillé ses adversaires valaisans dans un match maigre en émotions. Alors que l’absence de combativité du FC Sion s’illustrait à travers les bévues des joueurs sédunois, à l’image de la prestation ratée de Vullnet Basha, pas au meilleur de sa forme, l’activité des Allemands s’intensifiait grâce à un jeu collectif de grande qualité. Adélino André Vieira De Freitas s’est d’abord vu repousser son tir par le poteau de Vanins à la 7e minute avant de voir son équipe dérouler grâce aux réalisations de Ronaldo Aparecido Rodrigues (23e), du capitaine Diego (29e) et du doublé de Bas Dost (42e et 61e), bien servi par l’ancien sédunois Giovanni Sio sur son deuxième but. Vincent Rüfli (24e), Gaëtan Karlen (63e) et Benjamin Kololli (72e et 73e) auraient néanmoins pu réduire le score mais leurs tirs ont été contrées par un excellent Maximilian Grün. Tout n’est cependant pas noir pour Michel Decastel. Ses jeunes joueurs en provenance des M21, à l’exemple de Benjamin Kololli, Gaëtan Karlen, Max Veloso ou encore Matteo Fedele ont démontré leur grande qualité de jeu dès leur entrée en seconde mi-temps. À eux désormais de guider leur équipe vers le succès. Vincent Rüfli : “On va corriger nos erreurs” C’est un challenge exceptionnel ! En tant que joueur, on rêve tous de joueurs comme ça. On va essayer de prendre du plaisir avant tout […] et on va surtout rester concentrés pour le début du championnat. Vincent, la deuxième période plus réussie du FC Sion est-elle exclusivement grâce aux jeunes pousses qui ont su mener l’équipe avec plus d’efficacité ? Je ne dirais pas exclusivement. Mais c’est clair qu’on a peut-être eu plus de réussite après leur entrée sur le terrain. Ils on eu beaucoup de culot et c’est très prometteur pour les prochains matches. Maintenant, il ne faut pas seulement se baser sur leurs performances. En première mi-temps, le jeu était beaucoup plus rapide et on a eu plus de difficulté à combler les espaces entre les lignes. Il vous faudra combatif contre prochaine… impérativement être plus Young Boys la semaine Oui ! Mais toujours est-il qu’on est professionnels et qu’on a aussi besoin de tests de ce calibre pour pouvoir progresser. On a peut-être perdu mais on va corriger nos erreurs et être prêt pour nos matches à venir. Après, en vue du début de championnat contre Young Boys, on peut extraire un premier point positif : il n’y a eu aucun blessé et c’est très important d’avoir un contingent libre et en forme en vue du déplacement de samedi. Une reprise laborieuse pour le FC Lausanne-Sport Par Yves Di Cristino 14 juillet 2013 Le périple lausannois a débuté par une défaite (2-0) à Lucerne avec une équipe quasiment renouvelée du tout au tout. Après le formidable succès en Allemagne lors de la Kaiserstuhl-Cup, le premier grand test officiel de Laurent Roussey s’est révélé peu concluant mais instructif pour l’entraîneur français. Analyse. Le FC Lausanne-Sport en avait marre de sa timide figure et de son éternel statut de prétendue lanterne rouge d’un championnat trop souvent jugé insurmontable pour un effectif bien trop fragile. Cette saison, le club de la capitale olympique s’est métamorphosé dans l’espoir quasi certain d’un renouveau de qualité. Aujourd’hui, Laurent Roussey n’est plus un entraîneur à la recherche d’un miracle mais bien un entraîneur voué à une réussite logique, sur le papier du moins. Après un mercato fulgurant et des statistiques élogieuses, son LS n’est plus le favori à la relégation, bien au contraire ! Des ambitions élevées et une motivation renouvelée pourrait voir le FC Lausanne-Sport se placer dans la partie centrale du classement de Super League, performance pourtant déjà réalisée avant la dernière trêve hivernale. deux perles issues de la formation lausannoise avec la titularisation de Ming Yang Yang et Salim Khelifi, désormais incontournable, ainsi qu’à Romain Dessarzin, entré en cours de jeu (74e). Avec l’aide de Patrick Ekeng, venu du Mans FC, le milieu de terrain du FC Lausanne-Sport a pu démontrer jusqu’où se dressaient les limites de cette équipe requinquée durant l’intersaison. Une première épreuve de taille pour Laurent Roussey qui pouvait très bien avoir affaire à un probable concurrent direct. Toujours est-il que la question est encore vague étant donné que le championnat en est qu’à son coup d’envoi. Un 4-4-2 offensif 10 départs pour 9 nouvelles recrues plus prometteuses l’une que l’autre. À quoi avons-nous affaire sinon à une détermination certaine de combler des vides vraisemblablement bien ancrés lors de la saison passée ? Censé être plus dynamique et plus rapide, le contingent lausannois fait preuve d’une assurance certaine et aussi riche qu’il prétend l’être, faisant cohabiter joueurs d’expérience et jeunes pousses, on imagine que tout le monde aura sa chance de fouler la pelouse d’ici mai 2014. Vitesse, mais sans précipitation. C’est l’adage auquel ont essayé de se plier les vaudois. Le LS n’a pas retenu avoir une défense imperturbable mais dans le cours de son ascension technique dans la Swissporarena, l’effectif a préféré primer l’agilité de ses jeunes talents, les mettant au profit d’une attaque qui est restée cependant un peu trop brouillon en première période. Même si les meilleures occasions de la première période ont tourné à l’avantage d’un FC Lucerne conquérant par Rangelov (32e), ensuite buteur à la 41e minute, et Bozanic (36e), les hommes de Laurent Roussey n’ont pas à se complexer pour autant. La solidité de Patrick Ekeng et de Mickaël Facchinetti, en numéros six très efficaces, est l’un des points majeurs de la métamorphose de l’équipe de la capitale olympique. Mais cela ne suffit bien évidemment pas ! La défense lausannoise n’a pas beaucoup évolué depuis mai dernier. Seul Adriano De Pierro, en provenance de Lugano, est (re)venu la renforcer en remplaçant notamment Abdel Chakhsi, suspendu. En outre, pour combler les blessures de Gabri, Avanzini, Moussilou et du nouveau venu, Fabrizio Zambrella (transféré du FC Sion), Laurent Roussey a misé sur une formation jeune et forte de La sauce a commencé à prendre dès l’heure de jeu pour le club vaudois avec l’entrée sur le terrain d’Ohad Kadusi (en provenance de l’Hapoel Acre) et du Tunisien Wajdi Bouazzi, détenteur d’un palmarès impressionnant avec l’Espérance de Tunis. Plus déterminé, mais pas plus efficient pour autant, l’effectif lausannois aurait mérité une égalisation qui n’aurait en aucun cas été volée pour Le contingent mis à l’épreuve l’attitude offensive démontrée. Par ailleurs, la nouvelle recrue israélienne (59e) ainsi que Matar Coly (67e et 90e), arrivé de Bienne, auraient dû convertir leurs très nettes occasions de but. Retrouvés seuls face à un David Zibung impérial et butant sur celui-ci, les deux attaquants n’ont offert qu’une image peu convaincante de l’attaque vaudoise. Au final, résignés à l’offensive, le club romand a subi un deuxième but en fin de match par Lustenberger (88e). Laurent Roussey : « Mes changements n’étaient pas judicieux » « Je suis simplement déçu de notre première mitemps car notre idée, aujourd’hui, de faire découvrir la première division à cinq nouveaux joueurs était bien structurée mais, malheureusement, la seule erreur que l’on a commise défensivement nous a été fatale et ce premier but nous a mis en difficulté. » « Après, en ce qui concerne le deuxième but, je ne sais pas s’il est entaché par une faute ou un horsjeu, donc je vais dire qu’il est anecdotique. Maintenant, au vu des conditions sur le terrain cet après-midi, il a été compliqué de faire un football fait de mouvements. Ça a été très dur pour les joueurs, donc on a pas de regrets à avoir sur notre contre-performance aujourd’hui. Seulement, je trouve dommage que l’on n’ait pas réussi à convertir nos deux occasions de but qui auraient pu nous relancer et faire douter Lucerne. » « J’en conclu : ça n’a pas été un grand match pour le Lausanne-Sport. Nous devons nous améliorer sur l’aspect offensif même si, avec le recul, je considère que mes changements n’ont pas été judicieux. Donc, il va falloir se servir de ce matchlà pour pouvoir avancer. » Les infos utiles Fiche du match : Swissporarena (Lucerne) : 9’424 spectateurs Arbitre: Sascha Kever, Sandro Pozzi, Alain Heiniger et Luca Gut. Lucerne-Lausanne : 2-0 (1-0) Buts : Rangelov (41e) et Lustenberger (88e) Avertissements : 67’ Matar Coly, 72’ Patrick Ekeng, et Kevin Fickentscher. FC Lucerne : David Zibung, Oliver Bozanic (79e Dario Lezcano), Michel Renggli (64e Philipp Muntwiler), Tomislav Puljic, Claudio Lustenberger, Dimitar Rangelov, Daniel Gygax (29e Jahmir Hyka), Florian Stahel, Jérôme Thiesson, Adrian Winter et Xavier Hochstrasser. Sans Kryeziu (blessé), Neziraj, Bento, Mikari, Holz et Sacirovic (non convoqués). FC Lausanne-Sport : Kevin Fickentscher, Sébastien Meoli, Jérôme Sonnerat, Guillaume Katz, Adriano De Pierro, Salim Khelifi (74e Romain Dessarzin), Ming Yang Yang, Patrick Ekeng, Mickaël Facchinetti (61e Wajdi Bouazzi), Matar Coly et Yannis Tafer (54e Ohad Kadusi). Sans Gabri, Zambrella, Avanzini, Moussilou (blessés), Chakhsi (suspendu), Ozcan, Sukaj et Castella (non convoqués). Liste des nouveaux Lausanne : joueurs transférés Luis Pimenta (formé au LS, vient de Chiasso) ; Kevin Fickentscher (formé au LS, vient du FC Sion) ; Adriano De Pierro (formé au LS, vient de Lugano) ; Matar Coly (vient de Bienne) ; Ohad Kadusi (vient de l’Hapoel Acre) ; Wajdi Bouazzi (vient de l’Espérance de Tunis) ; Miha Mevlja (vient du ND Gorica) ; Fabrizio Zambrella (vient du FC Sion) ; Patrick Ekeng (vient du Mans FC). à Massimo Lombardo: « Je voulais saluer le football avant que le football me salue » Par Yves Di Cristino 10 août 2013 De retour à Balexert, au cœur du centre de formation du Servette FC. Massimo Lombardo, actuel entraîneur des M18 des Grenat mais également connu comme grand joueur des années 90 en Suisse, s’est livré pour Sharkfoot dans une interview exclusive et riche en émotions. L’ancien champion de Suisse avec Grasshopper revient avec sérénité sur sa carrière et son activité au sein du Servette FC. Vous avez joué au football pendant presque 19 ans avec 461 matches en ligue nationale suisse ainsi qu’un passage un peu compliqué en Italie… En bref, quel regard portez-vous sur votre carrière en tant que joueur ? Pour être franc, je n’ai pas trop l’habitude de regarder derrière moi, que ce soit en milieu professionnel ou dans la vie de tous les jours. Alors je me dis toujours qu’en tant que footballeur, j’aurais pu faire beaucoup mieux comme beaucoup pire. Je pense toujours au fait qu’il y a eu beaucoup de joueurs peut-être moins talentueux que moi qui ont joué dans des clubs plus prestigieux et de très grands joueurs qui ont joué dans les mêmes clubs que mais qui se sont perdus. Donc voilà, je suis satisfait de ce que j’ai accompli dans ma carrière et quand je pense à mon passé dans le football, je le fais en toute sérénité. Sur le terrain, vous avez connu de très beaux souvenirs avec les titres de champion de suisse avec Grasshopper en 1995 et 1996 mais également des moments moins glorieux avec la faillite subie par Servette en 2005 et la culbute en Challenge League avec Neuchâtel Xamax en 2006. Quelle est l’expérience la plus marquante de votre carrière ? Sûrement les cinq années passées avec Grasshopper. Professionnellement, ça a été le club le plus fort que j’ai pu connaître au cours de mon activité. J’ai fait deux saisons en Ligue B de l’époque (ndlr, 1990-1992) avec l’AC Bellinzone, où j’ai grandi footballistiquement, parce que je suis né là-bas et j’ai signé à Grasshopper à l’âge de 18 ans. Après une saison compliquée pour moi et pour GC, où je n’ai pas vraiment joué, j’ai été titularisé pour la presque totalité des quatre saisons successives. J’ai gagné de très beaux trophées en championnat et en Coupe et on a également disputé l’ancienne édition de la Champions League. Nous sommes d’ailleurs longtemps restés la seule équipe suisse à avoir réussi à s’aligner dans cette compétition. Ce sont des années qui m’ont donc beaucoup marqué et la ville de Zürich, qui est pour moi extraordinaire, accompagnée du succès professionnel que j’ai eu, a fait de cette époque la meilleure période de ma carrière. Après, il y a eu des évènements marquants comme l’expérience difficile vécue à Servette avec cette faillite qui n’a pas forcément été de notre faute. Il y avait clairement eu une mauvaise gestion du club. Et, enfin, ma période à Neuchâtel me rappelle également beaucoup de souvenirs. Faire partie d’un groupe, d’un club, qui descend pour la première fois en ligue inférieure n’a pas été facile à vivre. C’est pour ça que j’ai voulu y rester, j’ai fait l’année de Challenge League avec Xamax et on a réussi à remonter dans l’élite. En somme, j’ai eu des moments extraordinaires un peu partout, même en Italie, où j’ai fait une année riche en émotions et où le football a vécu différemment qu’en Suisse, surtout médiatiquement parlant. Il y a eu beaucoup de pression et là aussi, après une saison en Serie B, on a connu une promotion magnifique en Serie A. Puis, à Lausanne et à Servette, j’ai connu de très beaux moments également. Je pense d’ailleurs que j’ai joué mon meilleur football à Genève à titre individuel. Donc voilà, je garde de bons souvenirs un peu partout (rires). En 1997, vous avez tenté l’expérience en Italie, à Pérouse. Était-ce un rêve – à 24 ans – de jouer en Italie ? Disons qu’après cinq années passées à Zürich, dont quatre sous les consignes de Christian Gross qui était un entraîneur exigeant, j’avais la possibilité de prolonger mon contrat avec Grasshopper. Mais j’avais besoin de nouvelles expériences. C’est alors que j’ai reçu cette offre d’une équipe qui venait d’être reléguée de première division et et j’ai accepté. Je devais alors y rester trois saisons (ndlr, il partira à Lugano au bout de deux ans). Mais après, de là à dire que c’était un rêve… non. Le statut du joueur suisse en 1997 n’était pas le même qu’aujourd’hui. Heureusement, de nos jours, grâce aux bons résultats de nos clubs et de l’équipe nationale, ce statut est meilleur qu’à l’époque. Il y avait donc très peu de Suisses qui jouaient à l’étranger. Au final, pour moi, ça s’est révélé être une expérience qui m’a fait grandir énormément, même si j’aurais dû avoir un peu plus de patience. Mais je ne regrette rien. J’étais dans un endroit où la défaite n’était pas vécue de la même façon, soit pas dramatiquement (rires). Vous avez pratiquement tout joué en Serie B, mais plus en Serie A… Que s’est-il passé ? En 1997, j’ai été transféré après l’arrêt Bosman avec un passeport italien, donc communautaire (ndlr, la convention de Schengen n’avait pas encore été institutionnalisée), mais en provenance d’une fédération extra-communautaire. Pérouse m’avait alors engagé en étant totalement sûr de n’avoir aucune clause libératoire à payer. Mais Grasshopper demanda, à juste titre, une somme de transfert pour être parti d’une fédération extra-communautaire (ndlr, GC le retenait comme suisse) et le club m’a alors fait payer personnellement cette somme requise en m’empêchant de jouer. Pérouse voulait alors me dévaloriser. Voilà pourquoi je n’ai plus joué. Vous avez totalisé 19 sélections en équipe nationale (Suisse) – pour 1 but. Quel souvenir gardez-vous de cette expérience ? Un très beau souvenir, vraiment. Je marquais mon premier but lors de mon premier match officiel. J’avais été titularisé pour mon premier match officiel, je répète, contre la Finlande. (ndlr, il avait déjà été convoqué à l’époque d’Artur Jorge). De très beaux moments mais malheureusement, je n’ai pas connu le succès de l’actuelle Nati lorsque je jouais (rires). Mais je pense que représenter footballistiquement un pays, ça reste et restera toujours une émotion particulière et inoubliable. Vous êtes également Italien. Pourquoi avoir choisi la Suisse ? Aujourd’hui avec mon âge et mon expérience, je me sens confronté à ma nationalité, même si j’ai la double. Seulement lorsque je dois remplir un formulaire, j’ai le choix entre Suisse et Italien. Je me sens ainsi un peu citoyen du Monde. Alors c’est vrai que lors de mon choix, à mon jeune âge, en tant que jeune joueur talentueux, il est compréhensible qu’on ait le rêve de jouer pour le pays qui a donné mes origines et celles de mes parents, en plus de la plus grande importance footballistique de l’Italie. Mais quand la possibilité de jouer pour la Suisse s’est présentée, je l’ai saisie au vol. La question n’était alors même plus récurrente dans ma tête. Mais c’est vrai, qu’à 17-18 ans, en tant que jeune footballeur, on regardait les matches en Italie et le rêve était présent et c’est vrai que ça me donnait mentalement une direction de carrière que j’aurais bien voulu réaliser. En revenant en Suisse, vous vous êtes ensuite engagé avec Lausanne, Servette, Meyrin, Neuchâtel pour finalement terminer votre carrière en 2009 avec le Stade Nyonnais. En somme, vous vous êtes forgé une expérience notoire et variée pour diriger, depuis quatre ans, des jeunes pousses… Malheureusement, je pense que le footballeur ne réfléchit pas vraiment à ce qu’il fait durant la semaine professionnellement parlant. Il ne fait pas tellement attention à la structure d’un entraînement, etc… Mais maintenant, j’admets que, dans ma tête, je garde les modèles que mes entraîneurs ont pu me donner durant ma carrière au niveau mental, tactique ou technique. Mais après, je pense qu’on a assez de formation en Suisse au niveau de diplômes d’entraîneurs et on est assez cadrés par l’ASF (ndlr, l’Association Suisse de Football) dans le football d’élite pour pouvoir se développer dans cette nouvelle perspective de carrière, au-delà de ce que l’on a connu quand on était joueurs. Maintenant, il est vrai qu’avoir été joueur professionnel aide beaucoup dans cette tâche. On a connu un niveau élevé qui aujourd’hui rend le travail plus simple avec ces jeunes. Et je ne parle pas seulement de l’aspect tactique ou technique, mais surtout de l’aspect mental. Le plus important. Mais pour revenir à moi, je ne pense pas que mon développement et ma progression en tant qu’entraîneur dépende de mes 20 ans de carrière. Comment avez-vous vécu votre reconversion, votre passage de joueur à entraîneur ? Comme je l’ai dit. J’ai un regard serein sur mon passé. Honnêtement, j’étais un peu fatigué lorsque j’ai mis un terme à mon activité. Je me suis toujours préparé de la meilleure des façons avant chaque match que je vivais avec beaucoup d’émotion et d’intensité et à un moment donné… voilà, j’arrête (sourire). Comme on le dit en italien, je voulais saluer le football avant que le football me salue. Je voulais arrêter en toute tranquillité au Stade Nyonnais en intégrant déjà un peu la profession d’entraîneur (ndlr, il a co-entraîné les jeunes de Nyon au terme de ses deux saisons passées en tant que joueur). Quand l’équipe a été promue en Challenge League en 2008, j’ai accepté de rester encore une saison pour les accompagner dans cette nouvelle épreuve. Après j’ai voulu me consacrer à plein temps dans le développement des jeunes pousses. Et vous voilà donc à Balexert, où vous venez d’accomplir un travail formidable la saison passée : votre équipe a terminé troisième de son championnat derrière un certain FC Bâle qui pointait en tête… Quelles conclusions tirez-vous de cette première saison passée à la tête des jeunes servettiens ? J’ai vécu trois ans à Servette mais je n’ai jamais connu Balexert. Quand on a fait partie du football professionnel, on pense bien faire dans notre travail mais on ne ressent pas ce qu’il y a dans le « bassin ». Ce que j’ai remarqué, parce que j’étais à Team Vaud et je suis maintenant à Genève, c’est qu’ici, il y a une proportion d’habitants assez faible et le « bassin » n’est pas vaste et on dispose de beaucoup de temps. Pour être précis, ce que je ressens ici, c’est qu’il y a encore beaucoup de choses chez certains jeunes qui descendent de ce que j’ai aussi vécu moi aussi, soit le football de rue, celui des quartiers où les garçons se retrouvent en bas de chez eux pour taper dans le ballon. Voilà ce que je ressens… Alors en repensant à ma saison passées avec ces jeunes, âgés de 16 à 17 ans, – certains allaient fêter leurs 18 ans en 2013 – je trouve qu’on a accompli un travail formidable en championnat et en Coupe, où on a malheureusement perdu en Finale (ndlr, contre Sion 0-2). Mais il y avait une dynamique très positive qui s’était répandue dans l’équipe et je suis très satisfait. J’ai une conception d’un football créatif. J’aime bien être le protagonista plutôt que de subir les événements. En outre, j’ai eu de la chance d’avoir hérité de garçons qui avaient envie de progresser avec un enthousiasme rare. Comment jugez-vous le système de formation du Servette FC – en partenariat avec Étoile Carouge et le FC Meyrin – une équipe que vous avez également côtoyée en tant que joueur ? On essaie de réunir plusieurs bons éléments dans le canton pour développer un football d’élite. Je trouve que c’est très intéressant même si je ne connais pas politiquement les relations entre Meyrin, Carouge et Servette. Mais ce que je sais, c’est que l’on essaie de réunir dès les M14, les meilleurs joueurs sur le volet. Pour le développement du jeune joueur, c’est une très bonne chose parce qu’il y a cet effet d’émulation. Le fait de s’entraîner avec les meilleurs probablement amène un joueur à se surpasser. On a de la chance à Genève que les distances à parcourir d’un terrain d’entraînement à l’autre, sont faibles. Ce même système aurait été plus compliqué à élaborer dans le canton de Berne ou même dans le canton de Vaud, où la superficie du territoire est plus grande. Par exemple, le déplacement d’un jeune qui habite à Yverdon et qui doit aller s’entraîner à Lausanne ne se fait pas aussi facilement qu’ici. Donc voilà. On a de la chance de voir dès les M16, des jeunes qui ont été formés à Carouge ou à Meyrin avec une grande envie de progresser. De manière générale, à Genève, on peut remarquer que les jeunes repérés sont très talentueux. Alors, vous avez connu sous vos directives Karim Gazzetta, Meriton Bytyqi et Boris Cespedes, trois joueurs qui ont rejoint la première équipe cette saison en Challenge League. Selon vous, leur jeune expérience peutelle apporter un sérieux plus pour cette équipe en plein doute en ce moment ? Enthousiasme sûrement. Maintenant les garçons qui montent en première équipe sentent une pression totalement différente de celle qu’ils ont connu auparavant. Le contexte reste particuliers. Ils font partie d’un contingent professionnel, donc personnellement, il s’agit d’un pas énorme vers le professionnalisme même s’ils ont encore tout à démontrer, tout à prouver avec leur nouvelle équipe. Pour l’instant, seul Karim a fait une entrée face à Vaduz (ndlr, défaite 0-1 le 22 juillet 2013). Il s’agit d’expériences extraordinaires. Je les croise de temps en temps et ils sont enchantés de pouvoir faire partie de ce groupe, de cet effectif mais surtout d‘un club historique en Suisse… et titré! Ils en sont très fiers mais surtout il faut qu’ils continuent à travailler et à le faire avec le même enthousiasme et la même attitude qu’ils ont démontrés jusqu’à maintenant parce que c’est clair qu’il s’agit là de trois joueurs très talentueux. Pensez-vous que la relégation du Servette FC en Challenge League soit néanmoins bénéfique pour son centre de formation ? Je ne pense pas qu’une chose positive puisse être liée à un événement négatif. Penser que les jeunes puissent avoir plus de temps de jeu en Challenge League qu’en Super League ou qu’une relégation puisse être la seule chance pour ces jeunes de progresser, c’est absurde. La saison vécue par le groupe professionnel en Super League était vraiment dure pour les entraîneurs et le président Quennec, qui a probablement plus de difficultés à trouver des sponsors en Challenge League plutôt qu’en Super League et je pense de toute manière qu’une jeune pousse talentueux qui travaille avec rigueur et volonté pourra toujours obtenir du temps de jeu, que son équipe joue en Challenge ou en Super League, en Premier League ou dans n’importe quel autre championnat de prestige. J’en suis certain. Ce ne serait pas juste de dire que c’est bénéfique pour les jeunes que Servette ait été rétrogradé. C’est une équipe très jeune qui évolue en Challenge League cette saison. La jeunesse explique-t-elle l’inexpérience et la difficulté entrevue dans les premiers matches du Servette FC ? Je pense que sur le onze de base qui a commencé le match avec Servette, il y a eu l’intégration peutêtre d’un joueur qui était en moins de 21 ans, l’année passée. C’est Kevin Bua. Après, il reste encore des joueurs d’expérience qui ont déjà évolué l’année passée qui étaient titulaires. Je ne pense pas que la difficulté soit liée au fait d’avoir rajeuni l’équipe. Mais le mauvais départ est sûrement dû au fait que certains joueurs de qualité ne sont plus présents, même si on peut toujours les remplacer avec les joueurs à disposition. Si j’ouvre une parenthèse, quand je jouais à Neuchâtel, à la fin du premier tour, nous avions neuf points de retard et nous avions une équipe qui était certainement supérieure aux autres sur le papier. Neuf points de retard sur Kriens, ce dont personne n’attendait ! Puis, nous avons fait un deuxième tour extraordinaire et nous avions finalement été promus. C’est pour dire que la Challenge League n’est pas évidente. Parce qu’il y a le cadre. J’insinue par « cadre » que le fait de se déplacer à Zürich, Bâle ou Saint-Gall n’est pas pareil qu’un déplacement à Wil, Winterthour ou Locarno. Donc il faut se mobiliser mentalement pour faire ce switch. Certains clubs en Challenge League travaillent dans la continuité depuis quelques années comme le font Wil et Winterthour et ce serait faux de croire que Servette puisse avoir beaucoup de facilité à jouer les premières places rapidement, même si nous sommes encore au début du championnat. Le classement est très serré. Mais ce ne sera pas simple. Servette est-il « contraint » psychologiquement à retrouver la Super League dès la saison prochaine ? Cela dépend simplement du projet du club. Si le club veut tout de suite remonter pour des raisons qui peuvent être économiques, alors oui. Servette subira alors une pression psychologique comme vous l’avez mentionné. Il ne faut pas se le cacher. Mais après, tout dépend également de l’évolution des principaux concernés, les joueurs, à savoir s’ils ont l’ambition personnelle de lutter pour la première place du classement. Mais est, encore une fois, question du projet que Servette a mis en place en début de saison. De toute façon, j’ai aussi joué à Servette d’abord aux Charmilles puis à La Praille et je je peux témoigner que la pression se ressent toujours quand on est au cœur d’un club comme Servette. Il faut s’y préparer mentalement. Gérson, un Brésilien sur le Vieux Continent Par Yves Di Cristino 28 août 2013 Après 20 années passées à Porto Alegre, où il a étoffé son football au sein de l’illustre club de Grêmio, le jeune brésilien dénommé Gérson sera finalement pressenti à rejoindre notre cher continent européen, où il a en tête de peaufiner son rêve de gamin et parfaire son talent déjà énorme. Focus. Gérson Fraga Vieira, communément appelé Gérson, est né le 04 octobre 1992 à Porto Alegre, au Brésil. Le jeune défenseur de 20 ans, 74 kg pour 1,83 mètres, a fait ses débuts à Grêmio, où il rejoint dès 2007, la jeune équipe des Juniors M17 du centre de formation du célèbre club de sa ville natale. Ayant fait toutes ses classes avec son club natif, jusqu’aux M20 – on est alors en 2009 – le jeune prodige s’apprête à faire ses premières apparitions au niveau continental et mondial. Capitaine de la sélection brésilienne des M13 jusqu’aux M20, ce sera avec les M17 qu’il prend part à la Coupe Sudamericana espoirs au Brésil, compétition que son équipe a remportée, puis au Mondial M17 au Nigeria, toujours en 2009. Prêté en début d’année 2012 à Oeste, alors en première division brésilienne (Paulista A1), il finit par faire son retour aux sources à Grêmio – après quelques mois seulement d’exil – où il évolue jusqu’à présent avec l’équipe des moins de 23 ans. Prêt à rejoindre l’Europe ? Gérson avait déjà reçu une multitude de propositions pour venir jouer en Europe en 2011 alors que son contrat avec Grêmio prenait fin. Mais le jeune défenseur central brésilien – poste où il excelle depuis tout petit – est un dur et prend toutes les décisions de sa d’ores et déjà brillante carrière avec l’appui de ses parents et ses proches. L’année de ses 19 ans, alors courtisé par des clubs en Grèce et au Portugal, la jeune pousse de Porto Alegre a alors préféré, après mûres réflexions, rester au pays pour mettre à profit toutes ses chances de jouer un jour avec la sélection première brésilienne, au dépit du succès et du capital qu’il aurait pu engranger dans le Vieux Continent. Serait-il alors enfin prêt à rejoindre l’Europe ? L’envie est présente et le courage aussi car Gérson est audacieux et a su peut-être attendre le bon moment pour voler de ses propres ailes, loin de ses terres où il s’affirme en leader indiscutable et compétitif dans son équipe actuelle, comme il a toujours su le faire auparavant. Le jeune talent est d’ailleurs doté d’une jeune mais immense expérience des grands rendez-vous. Pourtant très courtois dans la vie de tous les jours, il affole la concurrence, ayant notamment déjà certains contacts en France et alentours. Mais ce dernier prend néanmoins son temps avant de tenter un départ vers l’Europe. Lausanne : BWFK indigné contre la cellule hooligan Par Yves Di Cristino 12 novembre 2013 Après la convocation du Président du groupe officiel des supporters du FC Lausanne-Sport par la cellule hooligan vaudoise et une menace de sanction lourde de conséquences, le Blue-White Fanatic Kop a réagi contre une décision injuste et intolérable au vu d’accusations infondées sur les faits du dernier Lausanne – Servette. Que faire pour sauver la peau du « tifosisme » ? Décidément, la dichotomie entre le FC LausanneSport et le Servette FC ne se résume pas seulement à l’appropriation du Lac Léman (ou de Genève), à une sympathique lutte entre cantons, à deux équipes de hockey ou de football faisant valoir leur fair-play sur une patinoire ou sur une pelouse. Cela va audelà du simple défi sportif dans le cadre des championnats de la Swiss Football Ligue, si bien que l’opposition actuelle, selon le communiqué du Kop lausannois, est d’ordre juridique entre supporter et la “cellule hooligan” vaudoise. Cette dernière aurait pris des mesures pour clarifier la situation du dernier match entre lausannois et servettiens au Stade de la Pontaise en date du 29 mai dernier, où du fumier avait été déversé dans les gradins du bloc visiteur. Le Servette FC perdait alors sa place en Super League, battu sèchement 30. Une histoire de fumier L’utile ne se joint pas forcément à l’agréable. Lors de l’avant-dernière journée de championnat de Super League, les Servettiens se sont déplacés à Lausanne, pour ce qui était leur ultime chance de sauver leur peau de l’élite footballistique. Cependant, si le besoin de soutenir leur club de cœur en le suivant dans les tribunes de la Pontaise prouvait leur amour fort de l’écusson servettien, rien au final n’a été très plaisant dans ce déplacement. Fumier déversé dans la tribune visiteur, défaite de leur équipe et contraints à jouer au second échelon du football helvétique, les supporters genevois auront certainement gardé un aigre souvenir de leur passage du côté des Plainesdu-Loup. Les dispositions mises en place par la cellule hooligan ont évoqué la possibilité d’interdire de stade le Président des BWFK, connu sous le nom de « Chaps ». Cependant, selon les dires du “BlueWhite Fanatic Kop”, la cellule hooligan aurait proposé « d’alléger de trois ans à une année l’interdiction de stade s’il [Chaps] avouait les faits ». C’est ainsi que le BWFK tient à communiquer son « incompréhension et son ire ». Ce dernier aurait été accusé « d’avoir causé des dommages en marge de la rencontre opposant le Lausanne-Sports au Servette Football Club » et ainsi inciter à la haine selon la source officielle du groupe de supporters bleu et blanc. « La cellule hooligan prouve son incompétence » Toujours selon le communiqué du mouvement de supporters lausannois, la cellule hooligan aurait manqué à son devoir. Initialement partis dans l’idée de vouloir faire de cette affaire un exemple d’autorité, « la cellule hooligan a prouvé son incompétence. […] Déposées sur ordre du club, ces allégations sont grotesques. Nous signalons également la faiblesse des preuves avancées et ne comprenons pas ce coup de poignard. » La notion est très précise chez les Blue-White Fanatic Kop, qui revendiquent une sanction injuste et confirment le pacifisme de leurs activités de supporters. En même temps, sommes-nous, aujourd’hui même, dans la capacité de citer les BWFK comme le groupe de supporters les plus déloyaux en Suisse ? Ils n’ont commis jusqu’ici aucune faute grave, mis à part soutenir leur équipe locale lausannoise, plongée dans le plus grand gouffre qu’elle ait pu connaître depuis sa promotion deux saisons en arrière. C’est à l’occasion du match de Coupe contre le SC Brühl (remporté 3-0), que les membres du groupe de supporters ont lancé leur manifestation contre “l’injustice et l’incompétence” de la cellule hooligan et de la possible sanction qui pourrait toucher le « chef spirituel » du Bloc N de la Pontaise : celle de ne plus pouvoir assister aux matches de son club de cœur, le LS. Comment résoudre le problème ? Il semble pourtant plus que légitime de la part de cellule hooligan de s’emparer d’une affaire qui touche au non-respect d’un corps de supporter. Le sport ne prône ni la violence, ni l’irrespect de règles humaines entre groupes d’individus. L’image du statut pacifiste des BWFK est mis en avant dans leur communiqué mais leur discours n’est pas uniquement basé sur celui-ci, à tel point que « l’ire » s’empare de tous les membres du groupe. Une ire d’innocence, une colère d’injustice… bref, les Blue-White Fanatic Kop ont mis en exergue à travers leur site internet que la mauvaise gestion de la situation (et du fumier) n’est pas à alléguer au dénommé « Chaps ». Mais alors qui faut-il punir ? Ou alors comment prouver l’innocence de l’accusé ? Est-il vraiment juste de punir un présumé innocent pour des faits indépendants de la volonté du groupe tout entier des BWFK ? Tant de questions qui restent floues sur une affaire qui, selon certains, va trop loin… Car selon ceux-ci, la punition est intolérable quand elle n’est que justice (juste ?) pour d’autres. Que serait le football sans supporters ? Vous imaginez un stade où vingt-deux professionnels du ballon rond se prêtent au football sans chants moralisateurs et cris de guerre ? Aujourd’hui, force est de constater que le sport au business doit également sa notoriété à la ferveur de fidèles et grâce à des tribunes remplies qui se suffisent à elles-mêmes pour témoigner de l’importance des déplacements de supporters. Néanmoins, si la faute pouvait être prouvée, la sanction se justifierait sans encombre… Toutefois, l’innocence peut se lire sur le visage du principal accusé qui la revendique avec le plus profond respect envers le football. Marco Simone: « Le jour où je vois que l’on ne peut plus se sauver, j’arrête! » Par Yves Di Cristino 30 janvier 2014 Quatre jours avant la reprise du championnat de Super League pour le FC Lausanne-Sport, Sharkfoot a cueilli l’occasion de faire le point avec son entraîneur, Marco Simone. L’Italien émet sa certitude quant au maintien de son équipe dans l’élite du football suisse. Rencontre. Premièrement, comment vous sentez-vous après la trêve hivernale et l’enchaînement des entraînements avec vos joueurs ? Moi, je vais très bien (sourire). Ce sont les joueurs qui sont un peu fatigués mais c’est normal parce qu’on a beaucoup travaillé avec des journées pleines avec deux, voire trois séances d’entraînement, mais c’est bien, je suis satisfait. On est à la dernière semaine avant la reprise du championnat et on va finalement pouvoir calmer le jeu par rapport à la charge de travail. Vous avez réformé la tactique de jeu de ce Lausanne-Sport en instaurant une structure en 3-5-2. Êtes-vous toujours convaincu de celle-ci ? Je suis toujours convaincu de mes tactiques du moment, que les joueurs l’intègrent et l’interprètent bien. Jouer à trois, quatre ou cinq défenseurs ne change pas vraiment mon credo. Il change quand l’équipe ne peut plus suivre mes instructions. Pour l’instant, elle accepte bien tous les paramètres. Les joueurs sont courageux voire même conformistes aux règles et cela constitue une première base pour pouvoir bien continuer notre aventure. Partir ainsi permet d’envisager dans le futur un changement de système de jeu, sans pour autant que l’équipe se bouleverse. Quel type de joueur vous manque-t-il actuellement. Vous venez d’engager un milieu défensif mais qu’avez-vous prévu offensivement ? Nous travaillons sur beaucoup de dossiers pour ramener un renfort offensif. Comme tout le monde le sait, l’attaquant est toujours la pièce rare à dégoter pour une formation, la plus difficile à trouver. Mais cela fait plusieurs semaines que nous évaluons plusieurs pistes possibles et nous espérons trouver un attaquant le plus vite possible car on en a fortement besoin. Deuxième point : nous avons fait venir Damien Plessis, un milieu avec des caractéristiques que nous n’avions pas auparavant dans l’équipe. Il a un très grand gabarit — encore plus grand que Yaya Banana — et il a une particularité intéressante pour notre milieu de terrain, il est gaucher. Il complétera certainement bien le secteur central de la formation. Mais de toute évidence, nous attendons encore deux nouveaux renforts, un attaquant et, en fonction de ce dernier, on pourra évaluer si en engager un deuxième au détriment d’un autre milieu serait pertinent. Dernièrement, Ohad Kadusi et Michel Avanzini ont quitté l’équipe. Ces deux joueurs entraientils dans vos plans ? En réalité, je n’ai jamais vraiment eu l’occasion d’entraîner Michel Avanzini. Quand je suis arrivé à Lausanne, il était blessé et il suivait une rééducation chez lui. Après, il a fait un choix personnel de quitter le club pour des raisons qui lui appartiennent. Et à propos de Kadusi, malheureusement, il ne s’était visiblement pas très bien habitué à notre pays et à la Super League car il venait d’un championnat plus important quand il a signé ici. J’ai donc pris la décision de le laisser partir, aussi parce que je pense qu’il aurait été le joueur que j’aurais le moins utilisé, niveau qualité attaquant. Revenons sur la position de Salim Khelifi… Avec Laurent Roussey, il a alterné les matches où il occupait le poste de milieu créateur et celui de demi d’extérieur. Serait-il pertinent, selon vous, de le faire jouer plus dans l’axe du terrain ? Comment percevez-vous son positionnement ? Salim a d’énormes qualités. Il a de la vitesse, est très actif balle au pied et je dois dire qu’il a été très attentif aux consignes que je lui ai dites sur son positionnement défensif. Selon moi, il n’est pas un créateur de jeu. Il reste l’un des joueurs les plus dynamiques du contingent et il est assez individuel dans son jeu. Nous devons donc profiter de ses qualités dans les duels. Mais par rapport à son positionnement, il est vrai qu’il constitue un véritable joker offensif. Il peut jouer sur l’aile, derrière l’attaquant et même attaquant mais il n’en reste pas plus un milieu créateur selon mon opinion. Il est vrai que je lui ai assigné une fois ce rôle mais cela découlait également d’un manque de joueur au milieu de terrain. Contre Sion, par exemple, j’ai eu l’idée de mettre mes meilleurs joueurs techniques plus à l’intérieur qu’à l’extérieur pour justement compenser notre manque d’effectif au milieu. ndlr, Salim Khelifi était sur le point d’être présenté à l’Eintracht Braunschweig au moment de la publication. Le jeune milieu de l’équipe de Suisse espoirs ne finira pas la saison avec le LS. Luis Pimenta est également sur le départ. Pascal Feindouno reste lausannois. Est-ce la première clef de réussite du second tour de championnat ? C’est sûr qu’il constitue l’un des éléments les plus importants de notre groupe. Pas seulement pour la qualité de jeu qu’il propose mais également pour son rôle de leader, même dans le vestiaire. Pascal a ce don de faire de notre groupe une équipe plus « soudée ». Et je pense que c’est l’élément qui a manqué durant tout ce premier tour de championnat. On a également un autre joueur qui a plus ou moins la même portée que Feindouno. C’est Gabri et lui aussi manque énormément à l’équipe. Il est donc vrai que sans leader attitré, Lausanne peine à avancer. Donc aujourd’hui, nous sommes contents que Feindouno ait trouvé un terrain d’entente avec le Président et on va ainsi pouvoir profiter de ses prestations durant tout le reste du championnat. La victoire contre Sion lors du dernier match peut-elle être un déclic pour la suite de la saison ? Le déclic je l’ai déjà vu lors de mon premier match contre Brühl Saint-Gall (3-0) en Coupe de Suisse. Je nomme déclic le potentiel de l’équipe à mettre en place le jeu et les consignes que je demande. Donc, pour moi, le déclic a déjà eu lieu et nous devons maintenant le travailler dur. Il ne vient pas forcément lors d’une victoire importante mais il se situe justement dans la manière et le respect des indications retranscrites dans chaque succès. Dans la difficulté, j’ai néanmoins vu une équipe qui m’a tout de suite suivie et faite confiance malgré les divers changements que j’ai occasionnés et donc le déclic a eu lieu dès le début de notre aventure ensemble. Et maintenant, nous sommes là pour aller chercher les trois points contre Bâle et nous puiserons dans l’enthousiasme que nous avons ressassé depuis notre victoire au derby. Quelle valeur revêt la blessure de Kevin Fickentscher ? Tout d’abord, elle a une valeur affective. Ça fait bien évidemment mal de voir un tel joueur être à l’arrêt durant toute la saison. Je lui souhaite vraiment de pouvoir se rétablir rapidement. Après, c’est sûr qu’il y a une valeur technique et humaine par rapport au groupe qui est importante. Kevin a démontré être un leader à son poste et donc il est certain qu’il va beaucoup nous manquer. La présence de Signori Antonio est pourtant loin d’être un mauvais change… Exactement. Je suis très satisfait de Signori. C’est d’ailleurs pour cela que, à la demande du Président d’engager un nouveau gardien, je lui ai signalé qu’il ne s’agissait aucunement d’une priorité. Je me sens bien couvert avec Antonio. Il a les épaules solides pour soutenir toutes les responsabilités qu’il aura à tenir et je suis sûr qu’il fera un excellent gardien. Le sauvetage est-il encore possible selon vous ? Il n’est pas possible, il est certain. Le jour où je me rends compte qu’il n’est plus possible, j’arrête ! Je suis resté à Lausanne car je suis encore persuadé que nous pourrons nous sauver et que nous sommes sur la bonne route. Cela peut en effet sembler absurde en apparence avec la situation critique mathématiquement et les démonstrations de l’équipe qui a prouvé être la plus faible du championnat malheureusement. Mais j’ai reçu de la part des joueurs des signaux positifs et des résultats probants. Aujourd’hui, on pense à Sion. Mais nous avions également fait un excellent match à Berne face à Young Boys (défaite 3-2), où nous aurions au moins mérité le point du match nul. Bien sûr, on a également eu des difficultés physiques avec une vague de blessures qui a terrassé l’équipe mais les signaux existent et on y croit tous.