Servette prend sa revanche sur Lausanne

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Servette prend sa revanche sur Lausanne
Servette prend sa revanche sur Lausanne
Par Yves Di Cristino
24 février 2013
À la Praille, le Servette FC a quelque peu dominé son rival lausannois et a engrangé, dans les dernières
minutes de la rencontre, les trois points si précieux à leur maigre compteur. Le but de la victoire a été
inscrit par Matias Vitkieviez.
La descente aux enfers semble se confirmer pour le
FC Lausanne-Sport défait 1-0 au Stade de
Genève. Au-delà de la déception d’avoir galvaudé
leur chance d’accroître un peu plus la distance qui
les sépare de leurs rivaux, les hommes de Laurent
Roussey n’ont pas même démontré la motivation et
l’engouement nécessaire à l’occasion du troisième
derby romand de la saison. Ainsi les Servettiens
caressent un peu plus l’espoir d’échapper à la
rétrogradation en Challenge League. Face à une
formation molle et déjà épuisée d’avoir essuyé
dimanche dernier leur deuxième défaite de rang
face au FC Bâle, les hommes de Sébastien
Fournier ont cueilli l’occasion de rattraper leur
retard sur leurs poursuivants dans la course au
maintien sans pour autant convaincre dans la
qualité de jeu démontrée. En effet, si leurs efforts
devant la cage de Mathieu Debonnaire (Anthony
Favre étant blessé) n’ont pas abouti quatre-vingt
minutes durant, les Grenat, sans Tibert Pont,
malade, ont plu par leur rage de vaincre et
récupèrent enfin quelques points dans un derby
lémanique.
Une tactique lausannoise
défaillante
On ne savait trop quoi penser de la performance de
l’équipe vaudoise. Il serait inenvisageable de se
déplacer au Stade de Genève pour se contenter d’un
piètre 0-0. Et pourtant, c’est l’impression qu’ont
donné les joueurs du Lausanne-Sport ce samedi
soir. Avec des contres offensifs mal négociés et
beaucoup de largesses défensives, l’effectif
lausannois ne s’est pas donné les moyens de briller
comme lors des deux rencontres précédentes face
au Servette FC du premier tour (5-1 à la Pontaise,
1-0 à la Praille). La charnière défensive, dans
laquelle Guillaume Katz a été préféré à Ibrahim
Tall, n’a pas été très performante durant la totalité
du match. À plusieurs reprises, l’ancien défenseur
du Stade Nyonnais a failli offrir l’avantage à ses
adversaires par ses maladresses défensives et n’est
d’ailleurs pas exempt de responsabilité sur
l’ouverture du score des Genevois. Les relances
hasardeuses de Mathieu Debonnaire ont
également causé quelques frayeurs à l’entraîneur
lausannois.
La persévérance
servettienne
Malgré sa lenteur de début de match, le Servette FC
a néanmoins su garder les rênes de la rencontre
pendant tout le match, mettant à l’épreuve la
vigilance des défenseurs adverses. Geoffrey
Tréand a eu par ailleurs de nombreuses
opportunités de percer le mur qui s’était formé
devant la cage lausannoise. Le Français est sans
doute l’homme du match desservant la passe
décisive à dix minutes de la fin du terme et
manquant de peu d’inscrire son quatrième but en
championnat à la 55e minute. L’engagement de
Matias Vitkieviez et de Goran Karanovic a
également porté ses fruits dans cette victoire très
importante et le premier match d’Omar Kossoko
avec la formation grenat n’est pas passé inaperçu,
donnant l’apport offensif souhaité par Sébastien
Fournier. « Si l’action passait par Geo (Tréand),
j’étais censé revenir dans l’axe et vice-versa (…)
On avait décidé de jouer un peu plus haut. »
explique le Français en fin de rencontre.
Malaury Martin : « Je suis à Lausanne
pour retrouver mon niveau »
Par Yves Di Cristino
26 février 2013
De retour à la Pontaise après un échauffement à Chavannes, Malaury Martin, la nouvelle recrue du
mercato hivernal du FC Lausanne-Sport s’est livrée pour une brève interview sur sa carrière et ses
ambitions dans son nouveau club. L’ancien milieu de Blackpool et Middlesbrough dit vouloir s’affirmer
du côté des Plaines-du-Loup.
Malaury, comment entrevois-tu ta saison au sein
du FC Lausanne-Sport ?
Pour moi, ici, mon but est de jouer le maximum de
matchs et d’apporter un peu de stabilité dans
l’entre-jeu de l’équipe sur les rencontres à venir.
Tu as été recruté jusqu’à la fin de la saison.
Mercredi, vous recevez le FC Sion en Coupe et
dimanche, toujours à la Pontaise, vous jouez
contre le leader Grasshopper. Est-ce que ce sont
des matchs significatifs pour toi ?
Oui, bien sûr ! Maintenant que je suis qualifié, il
faut voir si le coach me fait confiance pour
m’aligner sur ces deux matches-là.
Revenons à ton passé. Tu as fait tes débuts avec
l’AS Monaco en 2006 en Ligue 1, où tu as
disputé un seul match sans enjeu face à Nancy.
Tu as ensuite joué en CFA avec l’équipe reserve
de Monaco avant de réintégrer l’équipe
première. Ce passage par l’équipe B t’a apporté
l’expérience nécessaire pour jouer en Ligue 1
par la suite ?
Oui, même si j’avais déjà pas mal d’expérience
avec ma sélection. C’est juste qu’il y a eu beaucoup
de changements d’entraîneurs à Monaco durant
mon passage. J’ai connu six coachs différents, donc
ce n’était pas évident puisque chacun amène ses
propres idées et sa philosophie de jeu. Alors ce
passage par la réserve de l’équipe m’a surtout aidé
à garder le niveau de jeu nécessaire pour évoluer en
Ligue 1.
« J’ai eu de gros
problèmes avec la
personne qui devait gérer
ma carrière »
Après une saison « fantomatique » à Blackpool
en Premier League, où tu étais blessé, tu rejoins
Middlesbrough. Ton bilan en Championship,
c’est près de 25 matches et 3 buts. Est-ce que tu
considères cette saison comme la plus aboutie de
ta carrière à ce jour ?
C’est difficile. À Blackpool, je ne considère pas
avoir fait une saison « fantomatique » au sens
propre du terme. Ma blessure des ligaments
croisés m’a empêché de toute manière de disputer
un quelconque match avec mon équipe à ce
moment-là. Après, c’est vrai que c’était une saison
difficile. Il m’a fallu beaucoup de force mentale
pour revenir à mon meilleur niveau et ensuite,
effectivement, j’ai connu une saison plus aboutie
avec Middlesbrough. J’ai plus joué et c’est vrai que
je me suis vraiment senti beaucoup mieux. Mon
coach là-bas me faisait extrêmement confiance et
comptait sur moi pour assurer un certain rôle que je
n’ai pas forcément occupé les saisons précédentes
en France. Ce sont de bons souvenirs.
Après plusieurs mois d’inactivité, tu rejoins la
Super League. Tu espères te relancer ici à
Lausanne ?
Bien sûr. J’ai eu de grosses difficultés avec la
personne qui devait gérer ma carrière. Ce qui a fait
que j’ai eu un tournant assez délicat. Maintenant je
suis au Lausanne-Sport pour apporter ce que je sais
faire à l’équipe et pour moi personnellement, me
relancer et jouer à mon meilleur niveau très
rapidement.
Que penses-tu des résultats actuels de ton équipe
? Lausanne n’a engrangé aucun point sur les
neuf possibles du second tour. Est-ce que tu
penses pouvoir donner l’apport nécessaire à
l’équipe pour lui permettre de se relancer dans
le championnat ?
Une équipe est composée de onze joueurs et je ne
pense pas qu’un seul joueur, à l’occurrence moi,
puisse changer tout un effectif. Je vais jouer et faire
de mon mieux pour que tout se passe bien. J’espère
apporter un plus à l’équipe, c’est pour ça que je m’y
suis engagé. Maintenant les résultats reflètent une
période difficile. L’équipe ne joue pas à son
meilleur niveau actuellement, comme elle a pu le
prouver sur le premier tour et elle travaille
beaucoup d’ailleurs pour le retrouver au plus vite. Il
ne faut pas oublier qu’il y a eu une trêve
importante, qui est souvent délicate à gérer. On va
essayer, grâce à la Coupe, qui permet de rajouter un
match, de remonter et retrouver la dynamique de
l’année dernière et ainsi pouvoir regagner des
matchs. Ça peut aider psychologiquement.
Le Stade de Genève accueille Brésil – Italie
Par Yves Di Cristino
19 mars 2013
À quelques heures de la quinzième rencontre entre le Brésil et l’Italie de l’histoire, Sharkfoot retrace les
ambitions et les attentes des deux formations de ce choc des héros.
Brésil-Italie est toujours un match d’exception. Les
deux équipes, qui totalisent à elles seules neuf
victoires en Coupe du Monde sur les dix-neuf
disputées dans l’Histoire du football, caressent
pourtant un espoir commun : remporter le Mondial
2014. Si la Squadra Azzurra est impatiente de voir
s’ajouter une cinquième étoile dorée sur son
écusson, les ambitions de la Seleçao, elles,
divergent quelque peu. N’oublions pas que l’année
2014 est placée sous les feux des projecteurs
brésiliens.
Le grand défi de Felipe
Scolari
La décennie du peuple auriverde est sur le point de
commencer. En effet, entre 2013 et 2016, le
territoire brésilien accueillera les plus grandes
manifestations footballistiques et sportives et les
hommes de Felipe Scolari ont à cœur de faire
bonne figure sur la scène mondiale du sport. Mais
pour cela, rien n’est encore joué. Du 15 au 30 juin
prochain aura lieu la Coupe des Confédérations à
laquelle la Seleçao prendra évidemment part en tant
que pays organisateur. Cependant, elle se verra déjà
confrontée aux meilleures équipes du monde. Face
à l’Espagne et l’Italie, la tâche s’annonce plutôt
compliquée, mais il est évident que l’entraîneur
lusophone fera son possible pour aligner une équipe
viable et prometteuse d’ici juin, en vue également
du Mondial 2014 et de la Copa America en 2015.
Fin 2012, afin de faire renaître de l’espoir au peuple
auriverde, la fédération brésilienne voulait se
pencher sur un successeur assez fort mentalement et
doté d’une expérience notoire en compétitions
officielles à Mano Menezes, sur qui l’opinion
publique devenait insatisfaisante. C’est ainsi que le
dossier Scolari a été ré-ouvert, dont l’historique
paraît rassurer la Confédération brésilienne. Car si
Felipão a un atout de taille, c’est qu’il connait
parfaitement bien le chemin. Il était déjà fidèle au
poste en 2002, à l’heure où sa formation remportait
son cinquième sacre mondial face à l’Allemagne
(2-0). C’est ensuite avec le Portugal qu’il avait
réussi l’exploit de rejoindre la finale de l’Euro 2004
à Lisbonne, et deux ans plus tard, il avait manqué
de peu de disputer l’ultime match du Mondial 2006
en Allemagne. C’est ainsi que les résultats se font
très nettement attendre du côté des supporters
d’outre-Atlantique. Si Luiz Felipe Scolari
réussissait
son
pari
—
de
remporter
consécutivement la Coupe des Confédérations, la
Coupe du Monde, ainsi que la Copa America — il
deviendrait sans aucun doute le héros de toute une
nation. Une nation qui attend depuis un peu plus
d’une décennie le renouveau d’une équipe nationale
qui serait capable de mettre en difficulté le jeu de
l’Espagne et rivaliser avec la Roja de Vicente Del
Bosque. Cette dernière étant considérée comme la
favorite à sa propre succession lors de la prochaine
Coupe du Monde.
Cesare Prandelli et le
souvenir de l’Euro 2012
Le « Mister », comme les Italiens surnomment leur
entraîneur, a, quant à lui, déjà réussi une énorme
performance en tant que sélectionneur de la
Squadra Azzurra. Grâce à son intelligence et sa
perspicacité, il est parvenu à trouver un juste
équilibre au sein de son équipe. Son onze type à
l’Euro 2012 a non seulement plu au plublic, mais a
également porté ses fruits en terme de résultats.
Meneur d’une équipe nationale qui a eu le courage
et la volonté nécessaire pour atteindre la finale de
l’Euro à Kiev, Cesare Prandelli a maintenant
l’obsession de confirmer la bonne performance de
ses hommes sur territoire sud-américain l’année
prochaine. Pour ce dernier, il est alors impératif de
ramener un bon score du Stade de Genève, afin de
se renforcer psychologiquement pour les
évènements futurs. L’Italie jouera d’ailleurs un
match qualificatif pour le Mondial 2014 mardi à
Malte, où les trois points sont primordiaux face aux
lanternes rouges du second groupe de la zone
Europe. La rencontre face au Brésil s’annonce alors
comme un test révélateur, pour lequel l’entraîneur
des Italiens a exceptionnellement sélectionné 27
joueurs de son contingent, parmi lesquels figurent
toutes ses plus grandes stars, à commencer par le
portier de la Juventus de Turin, Gianluigi Buffon.
À l’Euro, il avait concentré le pouvoir de l’Italie
sur deux joueurs clés de sa formation : Mario
Balotelli et Andrea Pirlo. La recrue du mercato
d’hiver de l’AC Milan a démontré être un véritable
chef d’orchestre de l’attaque italienne. Avec son
club, il a d’ores et déjà inscrit sept buts et
l’adrénaline de l’équipe nationale semble le motiver
à en inscrire encore plus. S’il sera aligné sur le
terrain, jeudi soir, aux côtés de Stephan El
Shaarawy, la Squadra Azzurra aura alors une
bonne occasion de montrer son vrai potentiel.
Ensuite, Andrea Pirlo est un maestro au milieu de
terrain. Il est à l’origine de la plupart des
réalisations de la Juventus de Turin et s’adapte
dans n’importe quelle situation. En sélectionnant le
prodige bianconero, Cesare Prandelli semble
prendre très au sérieux — plus qu’une rencontre
amicale — le match qui l’oppose à la sélection
auriverde. Nota Bene : tous les joueurs du
contingent italien évoluent dans le propre
championnat national, la Serie A.
Les formations
Brésil :
Gardiens : Julio César (Queens Park Rangers), Cavalieri (Fluminense) ;
Défenseurs : Thiago Silva (Paris Saint-Germain), Dante (Bayern Munich), David Luiz (Chelsea), Dedé (Vasco), Daniel
Alves (FC Barcelone), Marcelo (Real Madrid), Filipe Luís (Atlético Madrid) ;
Milieux : Hernanes (Lazio), Kaka (Real Madrid), Oscar (Chelsea), Fernando (Porto), Jean (Fluminense), Luis Gustavo
(Bayern Munich), Diego Costa (Atlético Madrid) ;
Attaquants : Neymar (Santos), Hulk (Zenit Saint-Petersbourg), Fred (Fluminense).
Italie :
Gardiens : Gianluigi Buffon (Juventus), Morgan De Sanctis (Napoli), Federico Marchetti (Lazio), Salvatore Sirigu (Paris
Saint Germain);
Défenseurs : Ignazio Abate (Milan), Luca Antonelli (Genoa), Davide Astori (Cagliari), Andrea Barzagli (Juventus),
Leonardo Bonucci (Juventus), Giorgio Chiellini (Juventus), Mattia De Sciglio (Milan), Christian Maggio (Napoli),
Andrea Ranocchia (Inter);
Milieux : Antonio Candreva (Lazio), Alessio Cerci (Torino), Daniele De Rossi (Roma), Alessandro Diamanti (Bologna),
Emanuele Giaccherini (Juventus), Claudio Marchisio (Juventus), Riccardo Montolivo (Milan), Andrea Pirlo (Juventus),
Andrea Poli (Sampdoria);
Attaquants : Mario Balotelli (Milan), Stephan El Shaarawy (Milan), Alberto Gilardino (Bologna), Sebastian Giovinco
(Juventus), Pablo Daniel Osvaldo (Roma).
Jean-Marie Schaller: « La Suisse n’est plus
intéressée par le football comme avant »
Par Yves Di Cristino
14 avril 2013
Sharkfoot s’est rendu à Versoix, près de Genève, à la rencontre d’un ancien partisan du grand Servette
FC des années 60. Jean-Marie Schaller nous a reçu chez lui pour un entretien dans lequel il s’est livré sans
relâche sur sa carrière en grenat. Rencontre.
Quel est votre plus beau souvenir avec le
Servette FC ?
C’est sans doute une victoire contre Lausanne, 4-0,
alors qu’ils possédaient dans leur effectif la défense
de l’équipe suisse avec Ely Tacchella et Heinz
Schneiter. C’était un véritable exploit de notre part.
À l’époque, quand Servette et Lausanne
s’affrontaient, il en résultait toujours des matches
spéciaux. C’était alors des vrais derbies. D’ailleurs
mon tout premier match était justement un derby
contre Lausanne à Genève, malheureusement
perdu. Mais il y avait quand même 25’000
personnes au stade ! C’était vraiment
un évènement extraordinaire qui faisait déplacer les
foules dans les années 60. J’étais très copain avec
Richard Dürr et Charly Hertig également. Le
football était un peu moins évènementiel
qu’actuellement avec les médias, par contre les
gens allaient beaucoup plus souvent aux matches à
Genève que maintenant. Aujourd’hui au Stade de la
Praille, on arrive à une moyenne de 6’000
spectateurs par rencontre et d’ailleurs je n’y
participe même pas beaucoup car j’ai une maison
en Valais et le week-end je ne suis même pas à
Genève. Mais comme je vois que Servette a l’air de
se reprendre un peu, j’avais l’intention d’aller les
soutenir ce soir (ndlr, match contre Saint-Gall perdu
finalement 1-3).
Vous suivez donc de très près les résultats du
Servette actuellement…
Oui et j’espère qu’ils vont se sauver car Servette a
le potentiel pour avoir une équipe en Super League
et une grande ville comme Genève avec toutes les
entreprises qu’il y a, on devrait pouvoir trouver des
ressources nécessaires pour se maintenir et avoir
une équipe performante. Mais quand on voit la
foule qui se démène pour aller supporter le FC
Lucerne ou même le FC Thoune, on se rend bien
compte que ce sont équipes qui vont tout faire pour
se sauver. Il faudrait peut-être plus d’équipes en
Super League (rires).
Le fait de revenir à un championnat à 10 équipes
est plus intéressant pour la Suisse ?
Et bien à l’époque il y en avait 14 et ça tournait !
Avec des équipes comme Aarau, Schaffhouse ou
encore La Chaux-de-Fond, le championnat n’était
pas moins intéressant qu’aujourd’hui. Mais des nos
jours, il semble que le hockey ait prit un peu plus le
dessus sur le football et les stades se vident de plus
en plus. C’est l’une des premières choses qui font
que le championnat suisse de football ne soit plus le
même et je vous le témoigne par mon expérience.
La Suisse n’est plus intéressée par le football
comme avant, même si ça reste le plus beau sport
du monde (rires).
Pouvez-vous nous parler de la rencontre de
Coupe d’Europe que vous avez disputé en 1962
face au Feyenoord (Rotterdam) ?
Un match de barrage que l’on avait
malheureusement perdu alors que Servette aurait
très bien pu l’emporter, car on avait un joueur
comme Rachid Mekhloufi qui était l’un des plus
grands footballeurs avec lesquels j’ai joué. Il était
vraiment extraordinaire sur le terrain. Il avait eu
une énorme occasion de but à une minute de la fin.
Il s’était présenté tout seul face au gardien adverse,
mais il n’a pas converti la balle de match. Ce qui
était dommage car on avait l’habitude avec lui qu’à
chaque grande occasion c’était goal ! Et du coup,
on a perdu dans les prolongations. Mais on avait
quand même réussi à battre Feyenoord aux PaysBas (3-1) et c’était un véritable exploit car il me
semble qu’ils n’avaient pas encore perdu un seul
match en Coupe d’Europe chez eux. Mais on a eu
l’occasion de rencontrer de belles équipes à mon
époque. Il y avait alors une Coupe des Alpes dans
laquelle venaient jouer l’Inter de Milan, le Milan
AC et même la Juventus de Turin. C’était
pratiquement des matches amicaux, mais on croisait
des grands joueurs.
De merveilleux souvenirs…
Ah oui ! Et bien écoutez, ça fait presque 60 ans que
j’ai joué au football à Servette et il y a encore des
gens qui me reconnaissent dans la rue et qui me
saluent des nos jours. Je trouve que c’est une vraie
marque de reconnaissance de la part de certains
supporters.
Vous pensez que Servette puisse revenir un jour
parmi les meilleures équipes de Suisse ?
Il me semble, oui. Franchement, je trouve que
l’équipe actuelle joue bien ces derniers temps. Il
subissent peu de buts mais ils peinent quand même
à en marquer. Cependant, leur jeu reste
remarquable avec des joueurs qui ont une nette
capacité à mettre les adversaires en difficulté. Je
regrette juste qu’il n’y ait plus beaucoup de purs
genevois dans l’équipe (rires). Néanmoins des
joueurs comme Matias Vitkieviez et Goran
Karanovic peuvent sauver l’équipe encore. Ce sont
de très bon attaquants qui mouillent leur maillot
pour le club et qui sont dotés d’une attitude
exemplaire sur le terrain.
Avez-vous rencontré d’anciens coéquipiers de
votre équipe au Stade ou dans les environs ?
Je travaille encore un petit peu malgré mon âge (74)
et je vois régulièrement Valer Nemeth et Raymond
Maffiolo qui s’occupent toujours aussi et qui ont
encore un petit travail. Ce n’est plus le cas
aujourd’hui puisque la majeur partie des joueurs
actuels sont professionnels, ce qui n’était pas le cas
autrefois. Mais sinon, j’ai également eu l’occasion
de rencontrer, il y a quelque temps, Gilbert Guyot
au Stade de La Praille lors d’un match. De belles
retrouvailles après toutes ces années.
Vous aviez alors une vie bien chargée à l’époque
où vous jouiez…
Oh oui ! Rendez-vous compte que l’on avait un
métier à côté. On allait jouer à Lugano, on revenait
le lundi à deux heures du matin et à sept heures,
j’étais au bureau ! Ce n’était pas du tout pareil à
l’époque. La récupération était difficile et on
s’entraînait tout de même tous les jours. Jean
Snella, qui était mon entraîneur à l’époque, était le
premier à avoir instauré un système plus ou moins
professionnel avec des préparations intensives aux
matches. On avait donc de vraies semaines
complètes.
Une première depuis longtemps… Le FC Bâle en
demi-finales d’une compétition européenne.
Qu’en pensez-vous ?
Oh ! Le FC Bâle est une équipe exceptionnelle qui
mérite tout autant que les Zürich et Grasshopper de
l’époque. Les seules équipes suisses avec Young
Boys capables de s’intégrer dans le dernier carré
d’une compétition continentale. Si je me souviens
bien, c’est le FC Zürich qui avait joué contre le
Real Madrid dans ce cadre-là. Je connaissais alors
bien Köbi Kuhn et Klaus Stürmer, un international
allemand qui était arrivé de Hambourg et qui jouait
avec la formation zürichoise. Je me rappelle
d’ailleurs qu’à l’époque, ils avaient perdu 8-0 leur
premier match de championnat à Lausanne pour
finalement finir champion suisse. J’ai beaucoup de
souvenirs de cette époque à partager et j’ai
également une anecdote à ce sujet. Mon ami Heinz
Bertschi, qui pariait sur le Sport Toto, avait marqué
quatre buts à Zürich avec la Chaux-de-Fond lors
d’un match de championnat. Seulement le problème
était qu’il avait trouvé 12 bons résultats sur 13 sur
sa grille de pari et la faute était due au fait que
Zürich avait perdu à cause de ses propres quatre
buts inscrits (rires). C’est amusant quand on y
pense. À chaque fois qu’il jouait contre Zürich,
Bertschi marquait au moins trois buts. Un bon
joueur. Mais pour revenir au FC Bâle, je ne pense
pas qu’ils seront champions. Malheureusement je
pense que c’est encore trop tôt pour rivaliser contre
un Chelsea ou autres grands clubs internationaux.
Mais ça arrivera un jour. Avoir battu Tottenham est
déjà un énorme pas en avant mais il reste de la
route à faire. Je ne veux pas être défaitiste, mais il
me semble que des clubs comme les Spurs ou
même le Zénit aient un peu sous-estimé notre FC
Bâle. À ce niveau-là, je pense que chaque équipe
souhaite affronter Bâle. Mais le football réserve
toujours des surprises alors pourquoi pas Bâle
devenir champion d’Europe…
Il y a quelques années, le Servette FC a créé le
club du « Hall of Fame » regroupant tous les
anciens joueurs de la première équipe. Vous
vous y êtes inscrit ?
Oui, bien sûr. Ils nous ont donné une carte à vie
pour pouvoir assister aux matches du Servette. On y
voit tous les anciens et il y a même des « jeunes »
anciens maintenant puisque certains joueurs
considérés comme anciens n’étaient même pas nés
quand je jouait pour le club. Je suis d’avant-guerre,
moi (rires). Je suis devenu grenat à 23 ans et j’ai
connu trois entraîneurs à Servette : Jean Snella,
Lucien Leduc et même Béla Guttmann. Mais pour
revenir au potentiel actuel du club, Sébastien
Fournier et ses joueurs ont beaucoup de chances de
s’en sortir. Je pense qu’il faut louer le talent de leur
excellent gardien de but, Joao Barroca car ces
derniers temps, il a fait des exploits.
Si vous deviez désigner, toutes générations
confondues, le meilleur joueur de l’histoire du
Servette FC. Qui nommeriez-vous ?
Pour moi, ça reste Jacky Fatton. Après il y a
également eu Bernd Dörfel qui était un joueur
exceptionnel. Malheureusement il n’a pas duré. Car
si Dörfel est venu au Servette, c’est que
vraisemblablement quelque chose n’allait pas
ailleurs. Il était toujours blessé. Rachid Meckloufi
était aussi très bon tout comme beaucoup d’autres
mais je pense que Jacky Fatton reste le meilleur de
l’histoire servettienne. Avec lui, chaque occasion
était concrétisée. En outre, je me rappelle quand je
le voyais jouer au Servette étant petit. Je
m’agrippais aux murs du Stade pour le voir et j’ai
finalement joué en ligue nationale avec lui…
C’était un grand moment !
Vous avez rejoint Étoile Carouge en 1970, soit
deux ans après avoir quitté le Servette FC.
Pourquoi ?
C’était à cause de mon travail. J’ai eu une
promotion dans la boîte où je travaillais et je
n’avais, en conséquence, plus le temps d’aller aux
entraînements tous les jours. Alors je me suis
engagé avec Étoile Carouge où j’ai rejoint mon ami
Gilbert Dutoit que j’ai connu au Servette et qui était
entraîneur à cette époque. J’y ai joué quelques
matches mais cela n’avait rien de comparable avec
le football actuel. Je jouais avec quelques juniors de
l’équipe.
L’idée de recevoir les deux « meilleurs »
champions du Monde à la Praille reste un
événement exceptionnel pour le Servette FC.
Qu’en pensez-vous ?
Oh, très certainement ! Il y a également eu de très
beaux matches auparavant à la Praille avec la venue
entre autres de l’Angleterre et l’accueil de l’Euro
2008. De plus le stade de Genève reste un beau
stade. Malheureusement, il n’est pas souvent
rempli. Avec un peu plus de 4’000 supporters
présents chaque semaine pour voir jouer Servette,
on est loin de rivaliser avec de grands club
européens comme Barcelone ou même Bâle, en
Suisse, qui remplissent régulièrement leur stade.
Vous avez connu les Charmilles, étant joueur,
n’est-ce pas ?
Ah mais alors le Stade des Charmilles était
magnifique ! Il regroupait tout le temps entre
15’000 et 20’000 personnes à chaque match…
C’était autre chose.
Un peu de nostalgie ?
Après avoir mis un terme à votre carrière.
Qu’avez-vous entrepris dans votre vie sur le
plan sportif ?
Oh ! J’ai continué à jouer ! J’ai joué jusqu’au
dernier moment en vétéran. Aujourd’hui, il m’est
un peu difficile de taper dans un ballon à cause de
mon opération aux ménisques. Et à l’époque, les
opérations du genou étaient plus douloureuses et
conséquentes qu’actuellement. Donc à cause de ces
problèmes de santé, j’ai du arrêter sinon je jouerais
toujours.
Cela fait longtemps que vous n’avez plus enfilé
des crampons ?
Pas très longtemps, non. Il m’est arrivé de rejouer
un peu en vacances. Quelques petits championnats
y étaient organisés et il manquait toujours un joueur
sur le terrain alors j’y allais. Mais je ne pouvais
alors plus marcher pendant trois semaines (rires).
Vous avez entendu parler de la belle rencontre
entre le Brésil et l’Italie au Stade de Genève ?
Oui, bien sûr ! Je ne me suis pas déplacé au Stade
mais j’ai lu des articles sur cette belle rencontre. Un
très beau match avec de très beaux buts. Mais je
rappelle que ce ne sont que des matches amicaux et
les joueurs « vedettes » n’iront pas chercher à se
blesser pour ce genre de rencontre.
Ah, oui ! Je persiste à dire que le Stade des
Charmilles aurait dû être maintenu. À l’époque, il y
avait beaucoup de possibilités.
Beaucoup de légendes du Servette FC étaient
présentes lors du dernier match de l’équipe aux
Charmilles face aux Young Boys (4-4). Vous
étiez présents ?
Bien sûr ! Je me rappelle, on avait tous foulé le
terrain. De plus, il y avait eu de très beaux matches
également dans cette enceinte comme la rencontre
entre Servette et Prague que je n’avais pas jouée.
Mais j’étais en tribune accompagné de plus 25’000
personnes ! Par contre il faisait froid (rires), mais
ça n’a pas empêché Servette de remporter le match.
Le football est une grande passion pour vous.
C’est indéniable !
Oh oui ! Pour moi, c’est le sport roi ! Cependant je
m’intéresse à tous les sports mais le football est
répandu dans le monde entier et il émerge encore de
nos jours dans quelques petites nations. L’exemple
des africains qu’on a pu apercevoir lors de la Coupe
d’Afrique des Nations cette année, est
incontournable. Lorsque je jouais, il n’y avait pas
beaucoup d’africains qui jouaient bien que j’en aie
connu quelques uns. La société change même grâce
au football. Ces derniers temps, j’essaie de voir un
peu toutes les compétitions majeures avec la
Champions League, etc…
Je remercie Sharkfoot de m’avoir interviewé et de m’avoir donné la possibilité de m’exprimer sur le football…
Jean-Marie Schaller
Christopher Mfuyi : « Rejouer avec le
Congo est ma priorité »
Par Yves Di Cristino
20 avril 2013
C’est à Genève que le défenseur emblématique du Servette FC a accepté de revenir pour Sharkfoot sur sa
carrière et ses attentes avec le club genevois. Après deux saisons difficiles passées à Valenciennes, le
Congolais est très très heureux d’avoir fait son retour aux sources. Rencontre.
Tu rejoins le club de Servette à 16 ans. Un vrai
rêve de gamin ?
Aujourd’hui, te considères-tu comme un joueur
indispensable de la formation grenat ?
Pour être sincère, lors de mon intégration dans le
club, je n’imaginais en aucun cas finir dans la
première équipe. Petit à petit mon rêve a grandi. Au
début, je n’avais pas du tout la conscience de faire
une carrière avec Servette et je suis heureux de la
tournure qu’ont pris les évènements.
Franchement, je ne saurais pas vous répondre. Je ne
suis pas à la place de l’entraîneur pour me juger
personnellement. Mais je peux vous assurer que
quand je foule un terrain de football, je donne le
meilleur de moi-même. J’essaie sans cesse d’être au
top avec mon équipe et d’être respectable au yeux
du public et de mes coéquipiers, et bien sûr de faire
parler mes qualités de défenseur.
On peut vraiment dire que tu as franchi chaque
palier pour t’imposer dans la première équipe,
notamment en passant par la première ligue
avec le CS Chênois. Ce prêt t’a-t-il aidé à
grandir
techniquement
et
même
psychologiquement ?
Oui, absolument ! Lorsque j’ai intégré la première
équipe qui jouait alors la Challenge League, j’avais
besoin d’un peu de temps avant de jouer et
l’entraîneur de l’époque, Gérard Castella, m’avait
dès lors fait comprendre explicitement que je ne
jouerais pas tant qu’il dirigerait l’équipe. Un
passage par la première ligue m’avait donc été
conseillé et j’ai alors été prêté à Chênois, où je me
suis très bien intégré. Mes coéquipiers et le staff me
faisaient énormément confiance et j’ai réussi à
conclure une demi-saison très prometteuse. Tout
s’est très bien passé.
Au cours de la saison 2009-2010, tu as beaucoup
joué avec Servette avec 15 titularisations et
même un but. Pourquoi avoir dès lors décidé de
partir et t’engager avec Valenciennes ?
Pour tout vous dire, j’étais très surpris de me
retrouver à Valenciennes. Je n’étais pas vraiment
dans l’optique de changer de club ou même de
vouloir viser plus haut en intégrant des grands
clubs. Quand j’ai reçu la proposition de
Valenciennes, club de Ligue 1, j’étais totalement
dépassé par les évènements. Cela ne faisait alors
que six mois que j’avais retrouvé l’équipe de
Servette à un niveau que je connaissais pas du tout,
la Challenge League. Donc lorsque j’apprends que
je peux intégrer un effectif en première division
française, je ne réfléchis pas à deux fois : faut y
aller !
Quelles étaient tes impressions au moment de
partir pour la France ? Imaginais-tu pouvoir
débuter une carrière là-bas ?
Je ne savais plus où j’allais, je planais (rires). Je
n’arrivais vraiment plus à garder les pieds sur terre,
ce qui était en train de m’arriver était tout
simplement fantastique et ce n’était que du
bonheur. J’étais tellement bouleversé que je
n’arrivais même plus à réfléchir sur les possibilités
de carrière que pouvait m’offrir Valenciennes.
Brièvement, comment juges-tu personnellement
les deux saisons passées au sein de cette équipe ?
Donc, selon toi, l’entraîneur et le président en
charge auraient dû te faire plus confiance…
Je ne sais pas. Je ne dis pas que je suis parti à cause
d’eux, mais une chose est sûre : si l’entraîneur et le
président qui m’avaient engagé en juillet 2010
étaient resté à leur fonction, ma chance serait
certainement venue. Il est clair que ce double
changement ne m’a en aucun cas aidé.
Le 21 juin 2012, tu reviens à Genève sous forme
d’un transfert. Mais est-ce ta totale décision de
quitter le club ou est-ce celle de Valenciennes de
t’avoir officiellement « libéré » de ton contrat ?
Durant la première année, j’étais dans une phase
d’adaptation. J’avais beaucoup de travail à
accomplir pour m’améliorer et j’essayais d’être prêt
physiquement et mentalement pour tous les
évènements à venir. Mais à partir de la deuxième
saison, je commençais à vouloir jouer, vu que je
n’étais presque pas entré depuis mon arrivée dans le
club.
Il y a eu un accord commun. Le club m’a expliqué
que j’étais en effet libéré de mon contrat et, en
même temps, de mon côté, je voulais de toute façon
quitter Valenciennes alors j’ai également résilié
mon contrat.
Finalement tu ne joueras pas énormément non
plus au cours de la deuxième année. Mais es-tu
passé par la CFA, histoire de maintenir ton
niveau de jeu et la forme ?
En un sens, oui. Je ne sais pas si c’était leur souhait,
mais je me suis vraiment senti mis à l’écart de
l’effectif. Je n’avais aucune autre possibilité que de
quitter l’équipe. Je n’avais plus aucun avenir là-bas.
Après, il n’y a pas eu d’évènement spécial qui
m’aurait conduit vers la porte, mais c’est juste que
j’en avais marre de ne pas être aligné sur le terrain
et de ne pas jouer. Un ras-le-bol pas possible.
Oui. J’ai beaucoup joué durant mes deux saisons
avec la deuxième équipe qui évoluait d’abord en
CFA 2, puis a été promue en CFA 1. J’ai eu du
plaisir à côtoyer les joueurs de la deuxième équipe.
Tu avais pourtant signé un contrat de quatre ans
à Valenciennes pour ne rester finalement que
deux saisons. Que s’est-il passé ?
Comme vous l’avez avancé, je ne jouais tout
simplement pas. L’entraîneur Daniel Sanchez et le
président Jean-Raymond Legrand m’ont clairement
prévenu que je n’avais que très peu de chance
d’évoluer au sein du club de Valenciennes. Alors je
me suis directement dit qu’il fallait que je parte,
inutile de perdre mon temps avec un club qui ne ne
me donnait aucune possibilité de jeu. J’ai alors
résilié mon contrat et je suis revenu au Servette.
Tu avais également été blessé… Estimes-tu avoir
manqué de chance là-bas ?
Peut-être. Mais je reste persuadé qu’au cours de ma
deuxième saison à Valenciennes, j’aurais pu me
donner la chance d’évoluer et de prouver mes
capacités. Après, évidemment, la première année
était difficile. J’ai effectivement été blessé et j’avais
de la peine à m’habituer au changement d’intensité
entre le jeu en Suisse et celui que j’ai connu en
France.
Peut-on considérer avec le recul que le club t’a
poussé vers la sortie ?
T’entendais-tu bien avec le coach de l’époque,
Philippe Montanier ?
Oui. Il m’aurait peut-être plus fait confiance mais
ce n’est pas une certitude. La chance peut
effectivement varier d’entraîneur à entraîneur mais
on ne peut jamais être sûr à 100% que les coachs
avec qui on s’entend bien nous fassent jouer.
Au final, tu n’as fais que deux apparitions en
Coupe de la Ligue. N’es-tu pas un peu déçu de
ne pas avoir joué en Ligue 1 ?
Franchement, oui ! C’est une grande déception. Je
pensais partir d’ici (n.d.l.r. Genève) pour vivre une
aventure exceptionnelle en côtoyant un effectif de
Ligue 1 et pour y jouer et ça ne s’est pas fait. En
partant en France, j’ai eu tort de m’être affirmé
mentalement que j’étais un joueur de Ligue 1,
puisque au final je ne l’ai pas vraiment été. Le
discours de Philippe Montanier m’avait fait rêver
lorsqu’il s’agissait de me convaincre de rejoindre «
son » Valenciennes et je n’ai pas pris longtemps à
décoller (rires). Je n’avais vraiment plus la tête sur
les épaules. Je pensais vraiment que j’allais me
renforcer physiquement et que j’allais évoluer très
rapidement aux côtés de joueurs plus expérimentés.
Mais il est clair que la frustration est présente
quand on reste inactif sur le banc de touche ou que
l’on ne soit même pas convoqué au match. En
partant de Servette en 2010, je n’avais pas en tête
d’évoluer avec la CFA. Ce qui m’intéressait, c’était
bien évidemment la Ligue 1 et seulement la Ligue
1. J’ai fait beaucoup de déplacements avec l’équipe,
mais je n’ai jamais mis les pieds sur une pelouse de
Ligue 1. À part à l’échauffement…
D’un point de vue général, penses-tu être devenu
néanmoins plus mature sur le plan sportif depuis
ton passage en France ?
Oui, quelque chose a changé. Je suis peut-être
devenu plus fort, dans la tête en tous cas. Mon
passage à Valenciennes, bien que ce ne soit pas la
pire des choses, m’a tout de même permis de
devenir plus mature techniquement. Avec un peu
plus de recul, il faut reconnaître que s’entraîner et
être aux côtés de joueurs plus robustes et techniques
a été bénéfique pour ma carrière. Maintenant, c’est
à l’entraîneur de juger mes capacités et de me faire
confiance pour m’aligner dans la charnière
défensive de Servette.
Des contacts sont restés avec quelques joueurs
de Valenciennes ?
Il s’agissait de deux matches amicaux. Le premier
était en Égypte, où on a pris une raclée (rires). On
avait perdu 6-3 et le second a eu lieu à Paris contre
le Mali. C’était de très beaux matches. Une très
belle expérience avec la sélection internationale. Du
coup, le fait de revenir à Servette et de jouer un peu
plus pourra peut-être m’aider à vivre de nouvelles
expériences avec le Congo. Aujourd’hui, rejouer
avec l’équipe nationale est ma priorité.
Jouer la Coupe d’Afrique des Nations… Utopie
ou réelle possibilité ?
Il y a des possibilités. C’est mon plus grand souhait.
J’essaie d’adopter un comportement exemplaire sur
le terrain et même en séance d’entraînement pour
renforcer la confiance de mon entraîneur, même si
ce n’est pas toujours évident. Je veux mettre toutes
les chances de mon côté pour intéresser le
sélectionneur, Claude Le Roy, et le convaincre de
me donner ma chance.
Tu suis beaucoup les résultats de l’équipe ?
Oui, bien sûr. Je suis à fond derrière eux. J’ai
d’ailleurs suivi en janvier la CAN 2013 et quand ils
ont été éliminés, j’ai même été triste (rires).
Espères-tu donc te relancer ici à Genève ?
Oui. J’ai gardé contact avec plusieurs joueurs de
mon ancienne formation et je me dis que s’il y a
une possibilité future de rejoindre la France un jour,
que ce soit la Ligue 1 ou même Ligue 2 – bon, la
National je la vise pas du tout (rires) – je ferais
appel à eux pour qu’ils me conseillent. J’avais
d’ailleurs passé un stage à Châteauroux, lors de ma
deuxième saison en France, où j’avais fait la
connaissance de Didier Tholot. Mais après un
accord commun, j’avais décidé de ne pas y rester et
je suis reparti à Valenciennes.
C’est mon but en tout cas. Je suis revenu ici pour
pouvoir repartir sur de nouvelles bases et aller le
plus loin possible.
On a aperçu lors de la CAN en Afrique du Sud
un Congo assez pauvre défensivement. Gabriel
Zakuani (Peterborough United – D2 anglaise) a
été bon, mais des joueurs comme Cédric
Mongongu (evian TG) et Larrys Mabiala
(Karabükspor – Turquie) ont peut-être moins
convaincu. Qu’en penses-tu ?
Était-ce un prêt ou un simple stage ?
Il avait été convenu que ce soit un prêt, mais ça ne
s’est finalement pas fait.
Penses-tu aujourd’hui que tu aurais eu plus de
possibilités en restant à Châteauroux?
J’avais déjà quelques possibilités là-bas, mais j’ai
préféré, audit moment, de m’en tenir à
Valenciennes. Mais l’équipe de Châteauroux
tournait super bien. Ils avaient des joueurs
intéressant. Mais je ne sais pas du tout quelle
tournure auraient pris les choses si j’étais resté.
Tu as disputé deux matches avec ta sélection
nationale (RD Congo). À quelle occasion était-ce
?
Larrys Mabiala et Cédric Mongongu sont de très
bons joueurs. J’ai eu l’occasion de les voir jouer et
ils donnent leur maximum pour l’équipe. D’ailleurs
Mongongu, je l’ai vu hier contre Paris (ndlr, quart
de finale de Coupe de France remporté par ETG
aux penalties 4-1) et j’ai également eu la chance de
côtoyer Mabiala lors de l’amical contre le Mali. Ce
sont de très bons éléments. Après, il se peut qu’il y
ait des jours avec et des jours sans. Ce qui s’est
passé à la CAN reste une parenthèse. On est amené
des fois à ne pas bien jouer pour diverses raisons,
mais leur talent n’est certainement pas remis en
cause. Mais je reste néanmoins un concurrent
potentiel pour les remplacer.
As-tu connu Claude Le Roy ?
Non, lorsque j’ai joué pour le Congo, j’étais sous
les ordres de Robert Nouzaret. Je ne connais
absolument pas le sélectionneur actuel. Mais il est
clair que mon rappel dans l’équipe dépendra
principalement de lui, mais aussi de la presse et
bien évidemment de mes performances en temps
réel. Je crois beaucoup en mes chances.
mon retour étaient justement les attentes du club :
ils jouaient l’Europe et ça m’a évidemment plu. J’ai
joué les deux premiers matches des préliminaires
d’Europa League contre une équipe arménienne et
ça s’était super bien passé. Mais malheureusement
j’étais blessé lors du troisième et du quatrième
contre Rosenborg.
Tu es très content d’être revenu à Genève. Peuton parler de retour aux sources ?
Tu as connu João Alves en 2009. Est-ce grâce à
lui que tu es revenu au Servette ?
Oui, Bien sûr ! Le retour en Suisse m’a fait
énormément de bien. Je suis né ici et j’ai grandi ici.
Toute ma famille habite à Genève et je pense qu’en
partant de Valenciennes, j’avais besoin de retrouver
la chaleur de ma ville et le soutient de mes proches.
L’idée était bien évidemment de reprendre des
forces et de repartir de l’avant.
Oui. Quand j’étais encore à Valenciennes, il m’a
appelé pour m’informer qu’il reprenait le club et vu
que je n’avais pas vraiment joué lors des deux
dernières années, il m’a dit que ce serait bien de
revenir pour le club et pour ma carrière également.
Après j’avais plus confiance en lui qu’à n’importe
quel autre successeur au poste d’entraîneur à
Servette et je m’étais convaincu qu’avec lui je
rejouerais (rires).
Tu as signé un contrat de deux saisons avec
Servette avec une option sur la troisième.
Comment imagines-tu la suite de ton parcours ?
Aujourd’hui, il m’est difficile d’imaginer mon
avenir. Servette est dernier de Super League et on
lutte difficilement contre la relégation. Et en
considérant également la situation financière
compliquée du club, il m’est difficile de me projeter
vers l’avant. Mais une chose est sûre. Si Servette ne
parvenait pas à se maintenir, je ne pourrais pas le
suivre en Challenge League. Je suis emmené par
des ambitions que j’ai déjà citées : la sélection
nationale et j’ai besoin de jouer dans un club qui
évolue dans un championnat intéressant. Mais
j’évoque cette possibilité même si je suis persuadé
que nous resterons en Super League (rires).
J’imagine qu’aujourd’hui, avec l’expérience, tu
remettrais un peu plus en cause chaque
proposition provenant de clubs plus connus ou
prestigieux…
Oui, c’est sûr. Je réfléchirais à deux fois. En tous
cas, plus que je n’ai réfléchis pour Valenciennes. À
l’époque, la jeunesse (20 ans) et l’inexpérience
m’ont un peu perdu. Mais j’avais des circonstances
atténuantes (sourire). Imaginer qu’à la sortie d’une
deuxième division suisse puisse t’attendre un club
de Ligue 1 reste quelques chose de magique. Mais
dès maintenant, je pense que j’ai plus le caractère
adéquat pour remettre en cause chaque possibilité
de contrat.
Tu jouais avec Servette en Challenge League
avant de partir en France. Tu connais désormais
Servette en Super League… Y-a-t-il eu de gros
changements depuis ton départ en 2009 ?
Oui. Les joueurs ne sont déjà plus les mêmes
(rires). De plus, ce qui m’avait vraiment intéressé à
Tu étais assez proche de lui ?
On s’entendait bien. Je faisais tout simplement ce
qu’il me demandait de faire, mais on n’était pas
aussi proche que ça non plus. Il avait déjà un âge
avancé et, de mon côté, je n’avais pas l’expérience
d’un trentenaire alors je m’exécutais. Je me faisais
discret tout en gardant mon caractère et tout s’est
bien passé. Il était très content de moi.
As-tu craint le passage de João Alves à Sébastien
Fournier ?
Franchement, non. Je connaissais Fournier depuis
longtemps aussi. Je l’ai connu en tant qu’adjoint
mais pas en tant qu’entraîneur principal. Je savais
donc pas comment il fonctionnait. Néanmoins, je
n’ai pas eu de craintes particulières.
Comment entrevois-tu ta fin de saison avec
Servette ?
Nous sommes tous convaincus (entraîneurs et
joueurs) que l’on a les capacités pour se sauver.
Après il est normal que les dires des supporters
soient plutôt pessimistes, notamment après la
défaite contre Saint-Gall (3-1). Il ne nous était pas
permis, étant derniers, de récolter une nouvelle
défaite, alors si en plus la manière n’y était pas, il
est vraiment difficile de convaincre le public que
nous sommes capables de nous maintenir. Mais rien
n’est encore joué. Mathématiquement tout est
encore possible. On travaille tous très dur pour
arriver à notre but.
Avoir joué l’Europe en début de saison, vous a-til pénalisé au niveau de la récupération ?
Oui. Nous avions un large contingent à disposition
en début de saison, mais beaucoup de nos meilleurs
joueurs étaient blessés. Je pense que c’est la
principale cause de notre première partie de
championnat ratée. Il n’y avait plus assez de
joueurs et on arrivait plus à faire des rotations pour
enchaîner l’Europe et le championnat. On s’en rend
compte d’ailleurs aujourd’hui des dégâts qu’a coûté
cette bataille sur deux fronts.
Le derby du Rhône est reporté
Par Yves Di Cristino
27 avril 2013
À une demi-heure du coup d’envoi du derby du Rhône face au FC Sion, le Servette FC a annoncé à la
presse le renvoi catégorique de la rencontre. Les fortes pluies ayant sévi durant la nuit de vendredi à
samedi en sont la cause. Le point en conférence de presse.
En
salle
de
presse, une
légère
part
d’incompréhension règne à l’annonce du renvoi du
match qui devait opposer les Grenats au FC Sion.
Sans spéculer sur les circonstances ayant amené
l’arbitre à prendre la décision de reporter le coup
d’envoi, force est de constater que le terrain était
indéniablement impraticable ce samedi soir. Une
explication est cependant avancée par Philipp
Kneubuehler, COO du Servette FC ; le drainage
de la pelouse ne serait pas optimal, notamment
lorsque le terrain est confronté à de telles
intempéries. Selon les dires de ce dernier, le match
pourrait alors être renvoyé au 22 mai prochain : « Il
n’y a pas beaucoup de dates disponibles. Une
première date de réserve possible serait mercredi
prochain (ndlr, 1er mai) mais c’est loin d’être
garanti car les matches de Champions League
impliqueraient de devoir avancer le coup d’envoi à
18h30 et étant donné que le Servette FC doit
partager la proximité du stade avec le centre
commercial, certains arrangements seraient plus
difficiles à trouver. De plus, la prochaine date
réalisable serait dans les semaines succédant la
Pentecôte, probablement après la finale de Coupe
de Suisse (20 mai). Toujours est-il que d’ici au
début de la semaine la Swiss Football League nous
aura contacté pour proposer une date de rechange.
»
« Une information pour les personnes ayant acheté
un billet pour la rencontre de ce soir est garantie :
le ticket sera valable pour le match qui sera alors
reporté et exceptionnellement remboursable en cas
d’indisponibilité des supporters. »
Sébastien Fournier : «
c’était dangereux de jouer
dans ces conditions. »
« On n’a pas su drainer toute cette eau. Je crois
qu’aujourd’hui, c’était dangereux de jouer dans ces
conditions et en même temps, ça aurait pénalisé le
football et nous particulièrement car nous avons
une équipe beaucoup moins athlétique que celle du
FC Sion. C’était peut-être moins favorable pour
Servette de jouer sur un terrain où il faut plutôt
chercher du jeu long. On souffre plus qu’eux sur les
coups de pied arrêtés donc c’est clair qu’avec notre
jeu et sur un terrain détrempé comme celui-ci, c’est
plus compliqué. »
« On va s’adapter à la situation. On ne fait que ça
actuellement. Étant donné que Sion ne peut pas
jouer la semaine prochaine, nous aurons par
conséquent trois semaines anglaises dans le mois
de mai avec ce match à rattraper en plus des deux
autres déjà prévus. On ne va pas dire que je vois
cette situation d’un bon œil car c’est une gestion
d’effectif à contrôler avec les suspendus et les
blessés. Mais bon, ça fait partie de l’adaptation que
nous devons avoir par rapport à ce genre
d’imprévus particuliers. Même si ça tombe au
mauvais moment. »
« Sur le long terme, le fait d’être encore en vie, que
ce soit sur le plan sportif, administratif ou même
financier, reste un demi-miracle. Il ne nous reste
plus qu’à être attentifs sur les résultats de Lucerne
et Lausanne demain et à partir du moment où il
reste une chance de survivre, on va tout donner
pour réussir une bonne fin de saison et on pourra
s’adapter plus facilement au calendrier. On n’a
bien sûr pas commandé cette eau aujourd’hui mais
on préfère assister à un Servette-Sion dans de
meilleures conditions, spécialement pour les
supporters qui viennent nous soutenir au stade. En
jouant ce soir, on aurait perdu du monde et
maintenant il ne reste plus qu’à positiver et à se
donner les moyens de s’adapter à la situation. Il est
clair qu’on préfère toujours rejouer après une
défaite, mais force est de constater que cette année,
la saison a été un peu particulière. On va donc se
reconcentrer et entamer une bonne semaine de
travail en vue du déplacement à Zürich (contre
Grasshopper) le week-end prochain. »
Lausanne envoie Servette en enfer
Par Yves Di Cristino
30 mai 2013
La presse s’est emparée de ce derby lémanique le rebaptisant « le derby de la peur ». La peur de la
rétrogradation et de l’inconnu. De quoi sera faite la saison prochaine pour les deux équipes ? Nous avons
désormais la réponse. C’est avec maîtrise que le FC Lausanne-Sport a étrillé ses meilleurs ennemis
servettiens (3-0). Retour sur une Finale de championnat splendide au sein du stade de la Pontaise.
Vous avez peut-être lu hier sur « le Matin » les
commentaires des divers protagonistes de la saison
de Super League quant à leur pronostic anticipé de
ce derby lémanique. « Nous leur avons posé une
question simple: qui sauvera sa place dans l’élite ?
Le résultat du sondage est limpide: 74% des votants
condamnent Servette. » retrace Mathieu
Aeschmann, journaliste du quotidien orange. Ontils eu raison ? La réponse est sans équivoque. Le
LS a terminé sur les chapeaux de roue sa saison
mitigée mais prometteuse dès le début. Ce n’est
pourtant pas le fumier déversé dans le secteur
visiteur du Stade de la Pontaise qui a pénalisé le
Servette FC dans son exercice, mais bien la
pression que l’équipe entière s’est auto-infligée à
l’approche du coup d’envoi : Il était bien clair que
les grenats n’avaient plus le droit à l’erreur et la
correction subie dans l’antre des lausannois est
incroyablement difficile à digérer. C’est un réel
cauchemar que les genevois ont eu à vivre ce
mercredi soir à la Pontaise. Et pourtant la donne
aurait pu être complètement différente si le tir de
Geoffrey Tréand de la première minute de jeu
avait finit sa course dans les filets d’Anthony
Favre. Le bruit du cuir écrasé sur la transversale —
certains considèreront cet évènement comme un
signe du destin, d’autres comme une malchance,
peu importe — a sauvé le FC Lausanne-Sport d’une
probable désillusion dont ils n’avaient pas eu le
temps de réaliser.
Un Lausanne-Sport
expéditif
Pas eu le temps de digérer le premier succès de
Jocelyn Roux, que déjà les grenats se retrouvèrent
menés par trois buts d’écart en à peine une demiheure de jeu. Il faut cependant louer la mentalité
lausannoise durant l’entièreté de la première
période, durant laquelle ils n’ont eu grande peine à
maîtriser un Servette maigrichon, découragé,
abattu, mort. À défaut de ne primer que
l’organisation collective de l’effectif de Laurent
Roussey, il ne faut pas négliger le talent et les
énormes services des individualités du contingent
de la capitale olympique, à l’image de Jocelyn
Roux, auteur de deux grandes occasions (14′ et 42′)
en plus de son doublé vraisemblablement décisif et
de Yannis Tafer, auteur d’un match sans
équivoque. Le français est d’ailleurs à l’origine du
dernier but de son équipe. Doté d’une inspiration
qui ne lui a pas porté préjudice ce mercredi soir,
l’ancien attaquant de l’Olympique Lyonnais a su
varier son jeu pour permettre à ses coéquipiers de
conclure l’affaire en cours, soit enfoncer le clou
pour éviter une remontée périlleuse du Servette.
La seconde période a d’ailleurs été tout autant
maîtrisée pour le LS. Même s’ils ont quelque peu
subi la loi des grenats dans leur tentative vaine de
créer la surprise avec une remuntada que plus
personne n’espérait, les hommes de Laurent
Roussey ont su émerveiller les 9’000 spectateurs de
la Pontaise (record d’affluence cette saison!),
passant tout proche d’un épique 4-0. La sortie de
Tafer pour Tall à l’heure de jeu ne pouvait être plus
explicite: la volonté de Roussey étant de tout miser
sur des contre-attaques bien fondées. Une tactique
qui aurait pu mieux fonctionner si le défenseur,
nouvel entrant, avait convertit sa balle de double
break à la 64e minute. Mais soit ! Le
perfectionnisme lausannois n’aura peut-être pas
opéré mais l’objectif, lui, était largement atteint.
Chapeau bas.
Quelles conclusions pour
ce SFC ?
Que conclure de cette équipe qui a tout donné ces
derniers matches, se remémorant notamment le 4-0
infligé au FC Sion il y a une semaine à la Praille ?
Ce final était-il prévisible ? Quatre points de retard,
deux suspendus, une finale de championnat à
l’extérieur et un calendrier qui n’a pas beaucoup
aidé : tout pouvait présager la déroute du SFC. Mais
ce sont là tout autant de questions dont Sébastien
Fournier n’avait plus le courage de répondre. Sans
aucun doute, le point faible de cette formation était
la défense. Réduite suite aux expulsions de
Moubandje et M’Fuyi à Saint-Gall, l’entraîneur
du Servette FC a pratiquement du miser sur une
défense aléatoire avec Schneider et Kusunga.
Preuve de son désarroi, l’entrée de Issaga Diallo
(pour Schneider) n’a rien amélioré. Ayant tenté de
démêler un véritable casse-tête chinois, les
servettiens ne pouvaient admettre d’être condamnés
à la Challenge League. Il repartent avec l’honneur
du combat mais il est regrettable pour la direction
du club grenat que les résultats n’aient pas suivi. Il
s’agit alors de la première relégation sportive de
l’histoire du club genevois. Toujours est-il que cette
équipe a eu le mérite et la malchance d’avoir établi
une campagne européenne exténuante, ceci après
avoir eu le courage et la force de résister à une
faillite qui paraissait inéluctable la saison passée.
La preuve faite que la volonté ne suffit pas toujours.
Y’a-t-il cependant des regrets à avoir ? Point
d’interrogation. La principale préoccupation
maintenant est cependant celle des contrats. Une
Challenge League avec Sébastien Fournier sur le
banc ? « J’ai un contrat d’une année, mais il est
clair qu’il va falloir construire un effectif
compétitif. Mais je reste une personne ambitieuse.
Cette année, on a du faire avec les moyens du bord
mais il faudra se reprendre pour la saison
prochaine sinon ça va être compliqué de jouer le
haut du tableau« , nous répond l’entraîneur grenat à
la fin de la conférence de presse.
Osni Mutombo : « Beaucoup d’équipes ne
méritent pas la 1re Ligue Promotion »
Par Yves Di Cristino
4 juin 2013
Le portier du Stade Nyonnais nous a reçu à La Praille pour une interview rendue possible grâce à Joga
Bonito. La jeune pousse de 1re Ligue revient sur son parcours et sur sa formation au sein du Servette FC.
Clarifions ta situation pour commencer. Es-tu
encore lié avec le Servette FC ?
As-tu suivi les résultats du Servette FC, ces
derniers temps ?
Non, je ne le suis plus depuis le début de la saison.
J’ai fait le transfert au Stade Nyonnais.
Bien sûr ! Je suis un véritable supporter du Servette.
C’est l’équipe que j’ai suivi dans le championnat de
Super League.
Concrètement, dans quel contexte as-tu côtoyé le
club ?
Servette est tout simplement mon club formateur,
où j’ai commencé à jouer. J’y ai fait toutes mes
classes jusqu’aux M21 et j’ai également fait
quelques entraînements avec la première équipe.
Que penses-tu de l’organisation du club qui doit
gérer problèmes financiers et résultats sportifs
insuffisants, avec la relégation en conséquence,
malgré une équipe compétitive ?
Tu serais prêt à y retourner pour jouer en
Challenge League ?
Il est clair qu’il y a eu une mauvaise organisation au
sein du club et selon mon point de vue, il y a eu
quelques mauvais transferts. Ils ont sans doute mal
géré leur effectif.
Oui, pourquoi pas. Ce serait très intéressant pour
moi de retrouver la deuxième division.
Un exemple de mauvais transfert ? Tu as
cependant le droit de ne pas te mouiller…
À quel âge es-tu arrivé au sein du club grenat ?
Je préfère ne pas me mouiller (rires).
J’avais huit ans et je n’ai fait que progresser jusqu’à
mon prêt à Carouge il y a trois ans et le récent
transfert à Nyon.
Gardien numéro un en Super League : un rêve
de gamin ?
Tu n’as que 20 ans si je ne me trompe. Tu es
donc, si je peux me permettre, dans le typique
commencement de carrière dans lequel il est
légitime de rêver. Comment imagines-tu ton
futur dans le monde du football ?
J’espère en tout cas avoir la possibilité un jour de
jouer au plus haut niveau. Mais pour l’instant, je me
plais bien au Stade Nyonnais et ils m’ont proposé
de rester donc je ne pense pas quitter le club cette
saison. Maintenant, il est clair que si je recevais des
propositions bien plus alléchantes d’autres club plus
haut dans la hiérarchie, je ne refuserais pas.
Serais-tu prêt à aller à l’étranger ?
Je pense que oui. Ce n’est pas le courage qui
manque.
Oui. Ça me plairait vraiment de fouler un terrain de
Super League. Je pense même que ce serait
envisageable d’y parvenir d’ici quelques années.
Comment juges-tu ton parcours jusqu’ici ?
Je pense que j’ai plutôt eu un parcours chanceux
parce que je n’ai pas beaucoup joué quand j’étais
avec Servette. C’est le prêt à Carouge qui m’a
vraiment « sauvé ». C’est à partir de là que j’ai
commencé à me développer physiquement et j’y ai
eu une très grande marge de progression en si peu
de temps. J’ai acquis beaucoup d’expérience avec
cette équipe avec une promotion en Challenge
League notamment. C’est grâce à cette bonne
période que j’ai pu effectuer presque une saison
pleine cette année. Voilà pourquoi mon aventure
avec Étoile Carouge ne pouvait être que bénéfique.
Tu as donc passé d’excellentes saison à Carouge
puis à Nyon…
aujourd’hui, la seule chose à retenir est que
l’essentiel est assuré.
Oh oui ! Aujourd’hui, lorsque je retourne à
Carouge, il y a toujours une ou deux personnes que
je prends dans mes bras. Beaucoup de nostalgie !
As-tu déjà eu des contacts avec des recruteurs
d’équipes plus en vue dans le pays ?
Comment s’est terminée ton aventure avec
Étoile Carouge ?
On s’est quittés sur de très bons termes. Mais… Je
reste quand même un peu déçu car je voulais
vraiment rester à Carouge. Malheureusement, je
n’avais pas la certitude de pouvoir jouer. C’est pour
cette raison que j’ai été contraint de me séparer du
club.
Penses-tu que la Challenge League était d’un
niveau trop élevé pour toi ?
Je ne pense pas que le niveau de la Challenge
League soit très élevé en soi. Par contre, je pense
que c’était un peu tôt pour moi pour évoluer à ce
niveau. Mais avec du recul, ça reste une très belle
expérience et j’ai eu le bonheur de goûter à une
division que je ne connaissais pas. D’ailleurs, je ne
pense pas avoir été ridicule sur mes prestations.
Avec Nyon, cette saison, vous ne faites pas partie
du haut du tableau, mais finalement comment
interprètes-tu cette 10e place au classement ?
Il faut d’abord préciser que les bases à Nyon
n’étaient pas faites. Quand j’y suis arrivé, il n’y
avait plus d’équipe. Les anciens dirigeants avaient
viré beaucoup de personnes et le nouveau comité a
eu peu de temps pour mettre en place une équipe et
engager un nouvel entraîneur. Il y avait une
ambiance en début de saison et les résultats
l’attestent, mais on a eu quelques petits problèmes
par la suite. Les matches étaient moins aboutis et le
classement en a pris un coup. Heureusement qu’on
a retrouvé par la suite l’esprit de groupe du début.
On était en osmose et le maintien était mérité. Notre
jeu était supérieur à celui de beaucoup d’équipes
dans le championnat et même si cette 10e place
était chanceuse, c’est une chance qu’on a
provoquée.
Aucune victoire entre le 20 février et le 20 avril.
Comment expliquer ces deux mois d’arrêt ?
C’est justement à ce moment précis du
championnat, où l’ambiance était moins bonne dans
l’équipe, que nous avons perdu le plus de points au
classement. Nous n’étions plus soudés les uns aux
autres et il était difficile de ramener du résultat.
Trop de conflits, trop de problèmes nous ont alors
désavantagé et presque découragé. Mais
Oui. J’ai déjà eu quelques propositions de plus
grands clubs en Suisse et à l’étranger, mais rien de
concret.
Selon ta philosophie, faut-il avancer lentement
mais sûrement ou bien foncer la tête la première
dans un futur incertain ?
Tout dépend des propositions que certains clubs
pourraient me faire. Si une équipe souhaite
m’inclure dans des projets sérieux, je ne serais pas
défavorable à tenter l’expérience tout en consultant
l’avis de mes proches. Mais je ne dis pas oui à tout
le monde non plus.
Partir à l’étranger ne te ferais pas peur ?
Pas vraiment. Je pense être capable de m’adapter à
beaucoup de situations, comme par exemple, partir
loin de ma famille pour tenter une carrière ailleurs.
Cette saison, vous n’êtes pas passé loin de la
relégation. Tout s’est joué dans un mouchoir de
poche puisque seulement 2 points séparent ton
équipe, 10e, du FC Fribourg, 15e, avant-dernier
et relégué. Une situation plutôt stressante, non ?
Stressant est le mot. Après chaque match, nous
nous précipitions sur nos téléphones pour connaître
les résultats de nos adversaires directs. La dernière
ligne droite était particulièrement difficile car notre
victoire était souvent suivie du succès de nos
poursuivants au classement et le maintien est
vraiment tombé à la toute dernière journée. Donc
on a réellement vécu une fin de championnat
compliquée.
Es-tu d’accord sur le fait que la Première Ligue
Promotion regroupe très clairement différents
niveaux de jeu, mais avec un championnat qui
mine de rien devient plutôt intéressant ?
Bien sûr ! Je trouve personnellement que la Ligue
est vraiment complexe. On peut se confronter un
jour à une équipe comme Schaffhouse avec de très
bonnes individualités qui manient très bien le
ballon et jouer trois jours après une équipe
totalement différente comme Tuggen qui ne
développe pas un très beau jeu, mais qui parvient
néanmoins à jouer avec efficacité le haut du
tableau. Certainement qu’avoir ouvert une Première
Ligue Promotion et avoir réduit la Challenge
League à dix équipes a rehaussé le niveau de la
Suisse mais, à mon avis, il y a beaucoup d’équipes
qui ne méritent pas d’être présentes dans cette
troisième division.
Micael Santos : « Je rêve de jouer en Super
League »
Par Yves Di Cristino
6 juin 2013
Après avoir rencontré Osni Mutombo à Genève, nous avons eu l’opportunité d’interviewer (toujours
grâce à Joga Bonito) un autre gardien de Première Ligue Promotion, Micael Santos. La jeune pousse de
l’effectif M21 du FC Sion est revenu pour Sharkfoot sur son début de carrière et ses ambitions dans le
monde du football.
Salut Micael, pour commencer, je te souhaite un
joyeux anniversaire. Un vœux à réaliser à
l’occasion de cette interview ?
Oui, mais mieux ne vaut pas le révéler (rires).
Tu fais partie de la formation élite (M21) du FC
Sion. As-tu déjà intégré la première équipe pour
un entrainement ou pour un match ?
Pas vraiment. J’y ai fait des entrainements en
compagnie de mon entraineur Stefan Lehman,
mais je n’ai pas intégré la première équipe au sens
propre du terme. Ce n’étaient que deux simples
séances d’entrainement de gardiens.
Est-ce qu’au sein de la seconde équipe, vous avez
des ressentis sur les problèmes administratifs et
sportifs de la première équipe ? Ou êtes-vous,
bien au contraire, totalement étranger aux
tourments créés par Christian Constantin en
cette fin de saison ?
Je ne m’occupe absolument pas des aléas de la
première. En ce qui me concerne, je n’ai pas
toujours joué avec la sélection des M21 de Sion.
J’ai 18 ans aujourd’hui et par conséquent j’ai
beaucoup plus joué avec les M18 qu’avec le FC
Sion II. Je suis encore en fin de formation et j’ai
terminé le championnat, cette saison, avec les M18.
Alors je n’ai pas vraiment eu l’occasion de
connaitre personnellement les faits qui ont
tourmenté la première équipe.
Comment juges-tu en quelques mots la manière
avec laquelle Christian Constantin gère le club.
Pour toi, j’imagine que tu apprécies son désir de
donner leur chances aux jeunes pousses du
contingent…
Bien sûr ! Je trouve que sa décision d’intégrer
quelques jeunes de l’effectif des M21 en première
est très intéressant autant pour le football que pour
les jeunes. Par contre, je reste dubitatif quant à mes
possibilités d’entrer dans la première équipe étant
donné
qu’avec
Andris
Vanins,
Kevin
Fickentscher et Steven Deana, les postes de
gardiens sont déjà occupés.
Tu as côtoyé Michel Decastel, quels ont été
concrètement tes rapports avec lui ?
J’ai connu Decastel comme entraineur pendant
quelques semaines et je pense que nos rapports
n’avaient rien de particulier. On ne se détestait pas
(rires). C’est un bon coach et on pouvait discuter
avec lui quand quelque chose n’allait pas. Je n’ai eu
aucun problème avec lui.
Après le « licenciement » de Gennaro Gattuso en
tant qu’entraineur et le retour aux sources de
Decastel sur le banc de la première équipe, qui
as-tu eu comme entraineur pour les derniers
matches de championnats ?
J’ai eu l’assistant de Decastel, Gio Ruberti. Il a
d’ailleurs entrainé les M18 un an et demi en arrière
et est devenu entraineur des M21 cette saison.
Tu as donc aujourd’hui 18 ans. Comment
imagines-tu ton futur ?
Pour être sincère, je n’en sais rien du tout. Je ne
peux pas répondre à cette question car mon futur est
loin d’être clair.
Ton objectif aujourd’hui serait de créer un
projet sérieux avec le club sédunois ou toute
autre proposition d’autres clubs serait
minutieusement étudiée ?
Et bien mon objectif est justement de grandir avec
Sion et espérer jouer la Super League un jour.
Mais je serais également intéressé si d’autres
grands clubs me proposeraient un contrat. Je pense
que ça m’aiderait beaucoup d’évoluer avec un autre
club, de connaitre une nouvelle organisation, un
nouveau jeu et avec une autre mentalité. Mais
maintenant, je ne connais le fonctionnement
d’aucun club de Super League mais j’imagine
qu’un changement ne pourrait m’être que bénéfique
dans ma carrière. Cependant, je ne veux pas
insinuer que le FC Sion ne me convient pas. Bien
au contraire. C’est juste que je n’ai pas de contrat
avec Sion et que si une belle occasion se présentait,
je serais libre de m’engager avec un autre club.
As-tu déjà reçu des propositions d’autres club de
Challenge voire même Super League ?
Non, je n’ai eu de contact avec aucun recruteur
pour l’instant.
Jouer au plus haut niveau : Un rêve de gamin ?
Oui. Depuis tout petit je rêve de jouer en Super
League. Mon but est vraiment de donner le
maximum sur le terrain pour pouvoir être un jour au
top du top et fouler les pelouses de grands stades.
Es-tu d’accord sur le fait que la Première Ligue
Promotion regroupe très clairement différents
niveaux de jeu, mais avec un championnat qui
mine de rien devient plutôt intéressant….
Oui, tout à fait. Cette ligue permet encore plus aux
jeunes de grandir mentalement et physiquement et
d’améliorer leur football. Je pense qu’il fallait
ouvrir un championnat qui soit moins agressif que
la Challenge League mais qui soit plus poussé que
la simple Première Ligue et pour les jeunes
pousses qui sont en fin de formation, cette division
s’avère être vraiment intéressante.
Comment se passe le championnat de Première
Ligue Promotion ? Vous êtes quatrièmes, un bon
score selon toi ou le FC Sion II est capable
d’aller chercher plus haut ?
Oui, c’est un résultat très correct au vu de nos
performances. On est une équipe soudée avec des
jeunes qui ont beaucoup de temps de jeu et c’est
vraiment super. Terminer à la quatrième place en
Première Ligue Promotion est un résultat très
satisfaisant.
Au sein de la deuxième équipe, tu as joué aux
côtés de plusieurs bons joueurs comme Max
Veloso, qui a évolué à Neuchâtel Xamax,
Benjamin Kololli mais aussi Kevin Fickentscher,
le second gardien de la première équipe. Disons
que tout était là pour acquérir de l’expérience et
de la maturité…
Exactement. C’est un réel bonheur d’évoluer à leurs
côtés et j’espère vraiment que ça continue.
Centre de formation Servette FC : Here we
go !
Par Yves Di Cristino
23 juin 2013
C’est au Stade de Balexert, à Genève, que Sharkfoot s’en va creuser au sein du centre de formation du
club grenat. Après un accord de bonne augure avec le responsable technique de l’Académie du Servette
FC, Thierry Cotting, il nous a été rendu possible de rencontrer plusieurs jeunes pousses du football
genevois. Focus.
Les jeunes avant tout !
En Suisse, en Super League notamment,
l’affranchissement de certains jeunes footballeurs a
souvent permis de donner une touche de fraîcheur
et de légèreté dans les premières équipes de l’élite
du football suisse. Rien qu’en Suisse romande, le
FC Sion ou encore le FC Lausanne-Sport ont
contribué à la croissance progressive de certaines
perle de leurs propres contingents « espoirs ». Avec
les entrées de Benjamin Kololli ou encore
d’Edimilson
Fernandes
sur
la
pelouse
de Tourbillon ou encore de l’intronisation, il y a
maintenant déjà deux saisons, de Salim Khelifi au
sein de l’effectif lausannois (en provenance de
Team Vaud), il est notoire que les jeunes pousses
helvétiques voient leurs possibilités de grandir et de
s’enrichir sportivement nettement privilégiées.
C’était grâce à notre cher ex-rédacteur en chef,
Romain Molina, que nous avions obtenu la
possibilité, au temps de Bulat Chagaev, de jeter un
voire plusieurs coups d’œil sur le centre de
formation de la regrettée équipe de Super League,
Neuchâtel Xamax. Nous avions découvert les
progrès techniques et physiques de quelques
joueurs qui, aujourd’hui, enfilent fièrement leurs
crampons, dispatchés dans plusieurs clubs de Suisse
comme Sébastien Wüthrich (FC Saint-Gall),
Max Veloso (FC Sion M21) ou encore Mickaël
Facchinetti (FC Lausanne-Sport).
Le Servette FC et son «
vivaio »
Osni Mutombo (Stade Nyonnais) et Micael
Santos (FC Sion M21) avaient déjà livré leur
ambitions et leurs perspectives quant à leur futur
dans le monde du ballon rond. Et déjà, l’initiative
de faire connaître les jeunes talents du pays, grâce à
Joga Bonito, était engagée. Mais cette fois, c’est
sur le centre de formation du Servette FC qu’il a
été jugé intéressant de creuser. De quoi mettre un
peu plus en exergue les coulisses du club et de faire
acquérir un peu plus de notoriété aux futurs
champions qui le méritent.
On en parle pas beaucoup du vivaio grenat, comme
disent les Italiens. Et pourtant, il commence à se
forger une belle réputation au sein du pays.
Composé d’un large contingent de jeunes joueurs
d’exception, les dirigeants ont le don d’ajouter au
plaisir de jouer au football une petite touche de
convivialité dans laquelle les jeunes talents ont
l’occasion d’évoluer, si nécessaire, dans plusieurs
championnats et équipes différents comme
l’explique Thierry Cotting : “On est en
partenariat avec Étoile Carouge et le FC Meyrin et
on analyse beaucoup la formation de nos jeunes,
notamment dans la possibilité de faire évoluer
lesdits joueurs à travers plusieurs étapes de jeu. Il
se peut qu’un jeune qui fasse déjà partie de la
première se voie prêté six ou douze mois à
Carouge. Nous avons l’exemple de Damien
Hempler, qui a joué toute la saison à Carouge, et
qui devrait réintégrer la formation servettienne
cette saison.”
Il est bien évident que ce procédé ne répond pas au
terme contractuel de « transfert » mais il s’agit bien
d’un plan de carrière dans lequel la croissance
physique et morale de chaque jeune est mise à
contribution
d’une
ou
plusieurs
sociétés
footballistiques. C’est donc au Stade de Balexert,
siège de l’Académie du Servette Football Club
Genève, qu’il a été jugé intéressant de mettre en
avant les très bons éléments du club comme
Maxime Dominguez (Servette FC M18), qui a
également déjà fait ses preuves avec la sélection
nationale, participant entre autres à un match de
qualification contre les Iles Féroés (3-0) pour le
compte de l’Euro U17 en Slovaquie. « Concernant
Maxime, il n’a pas encore été décidé de le faire
prêter. Il n’y a eu aucune discussion quant à ce
sujet. Son orientation reste actuellement sur la
formation des M18 en tout cas pour le premier tour
et en fonction de sa progression, de son évolution et
de sa motivation, il n’est pas inenvisageable de le
faire progresser avec la première par la suite. »,
selon M. Cotting.
Toujours est-il que rien n’est assuré d’avance pour
les jeunes talents. Pour le jeune Maxime
Dominguez, si le rêve de la première ne peut être
exaucé tout de suite, il lui reste encore la classe des
M21 pour encaisser toujours un peu plus
d’expérience. D’autres jeunes M18 sont cependant
déjà pressentis à rejoindre la première équipe en
Challenge League comme Boris Cespedes, Karim
Gazzetta ou encore Meriton Bytyqi. Trois jeunes
d’expérience et dotés d’un génie commun pour des
joueurs encore mineurs. « Voilà, ce sont des paliers
mais pas tous nos jeunes suivent la même route, les
mêmes étapes que son prochain. C’est justement la
raison pour laquelle ce partenariat est alléchant et
très intéressant. Par exemple, Max (Dominguez)
serait plus apte à rejoindre rapidement le sommet,
contrairement aux dires de certaines personnes qui
le mèneraient à passer une saison avec Étoile
Carouge. » toujours selon le responsable technique
de l’académie du club grenat.
Certains n’auront, du coup, pas forcément besoin de
quitter le système servettien mais devront quand
même disputer un championnat intermédiaire entre
les juniors et la réalité de la première équipe.
Aujourd’hui, du côté de Balexert, on essaie de
construire avec la structure mise en place et de
trouver, pour chaque échelon que les jeunes devront
franchir, de nettes chances de progression. Il est
clair que les jeunes talents qui connaîtront la
Challenge League comme Cespedes, Gazzetta et
Bytyqi ne seront pas titulaires pour les premiers
matches mais il est important pour leur futur de
déjà côtoyer le milieu professionnel. Un point de
vue partagé par Monsieur Cotting qui ajoute qu’il
est primordial qu’ils « s’acclimatent au changement
net qu’il puisse y avoir entre le football académique
et la réalité de leur future profession.» Le projet et
la volonté du président est, par ce procédé, d’offrir
un maximum de temps de jeu à de jeunes joueurs en
première équipe. « C’est l’objectif et le sens que
nous avons essayé de développer depuis la saison
passée. »
La formation par les
médias
« Le fait de parler du centre de formation dans les
journaux et à la télévision inspire déjà au joueur
une certaine confiance en soi. Surtout que la
formation du métier et de la passion de footballeur
passe également par l’aisance que ce dernier
puisse avoir à répondre aux questions des
journalistes.
»
Pour
Thierry
Cotting,
l’apprentissage passe aussi par cette étape, dans
laquelle les journalistes posent des questions parfois
tendancieuses. « Ils ont parfois tendance à être
”cash” comme dans la vraie vie et il faut que ces
jeunes apprennent à faire attention dans cet
environnement qu’ils ne connaissent absolument
pas. »
Maxime Dominguez : « Young Boys me
voulait »
Par Yves Di Cristino
26 juin 2013
Première découverte de notre tour au sein du centre de formation du Servette FC : Maxime Dominguez.
Le jeune milieu de terrain de la formation M18 grenat revient sur son début de carrière à Genève et son
expérience acquise avec le maillot de la sélection nationale suisse M17. Rencontre.
À quel âge es-tu arrivé dans les rangs du club
grenat ?
J’ai commencé à jouer avec la formation des M13.
J’allais sur mes 13 ans quand je suis arrivé et j’ai
franchi toutes les classes d’âge jusqu’à aujourd’hui
en M18.
Comment imagines-tu ton futur ?
Tout d’abord, je veux vraiment progresser avec
Servette et j’espère pouvoir jouer avec l’équipe
professionnelle du club d’ici quelques années. Le
point primordial, pour moi en ce moment, est
vraiment de m’imposer avec mon équipe actuelle
pour évoluer le plus possible. Donc, pour l’instant,
priorité au Servette !
Tu as donc suivi les résultats de Servette… Que
penses-tu de la saison de tes aînés qui ont à peine
subi la relégation en Challenge League ?
C’est clair que je suis un peu triste pour eux, c’est
vraiment dommage pour cette équipe qui méritait
de rester dans l’élite. Cependant, tout n’est pas noir
dans cette relégation, vu que ça va permettre à
quelques jeunes joueurs d’avoir un peu plus de
temps de jeu en championnat. À ma connaissance,
il y a déjà six joueurs de notre contingent qui ont
été promus avec la première équipe et je trouve
cette opportunité formidable. J’espère, pour ma
part, pouvoir monter le plus vite possible.
Comptes-tu rejoindre la formation des M21 la
saison prochaine ?
Non, je vais rester avec les M18 cette saison. Je
pense y avoir de nettes possibilités de croissance
avant de m’engager plus haut.
Titulaire en Super League : Un rêve de gamin ?
Oui, un vrai rêve de gamin ! J’y pense depuis que je
suis tout petit et le rêve est désormais permis.
Aujourd’hui, comme je l’ai déjà mentionné, c’est
mon objectif principal avant de pouvoir penser à
autre chose dans ma vie footballistique. On verra
bien de quoi sera fait le futur (sourire).
Brièvement, comment qualifierais-tu
parcours jusqu’à présent ?
ton
J’ai commencé à taper dans un ballon vers l’âge de
5 ans, puis j’ai été pris qu CS Chênois, mon tout
premier club. J’étais déjà en sélection genevoise
quand on m’a proposé de grandir au sein du club
servettien. J’y ai passé des tests très concluants et je
suis déjà très fier de ce parcours. Je me sens
vraiment bien au Servette.
As-tu déjà eu des contacts avec des recruteurs
d’équipes dans le pays ?
Oui, j’ai déjà été approché par Young Boys. Mais
j’ai su garder la tête froide et je suis resté prudent
en refusant cette offre. Je m’étais promis de
terminer ma formation à Servette et je m’y suis
tenu.
As-tu déjà eu l’occasion, une fois, d’intégrer la
première équipe pour un entraînement ?
Non, pas encore. Mais ça arrivera (rires) !
Vous avez terminé le championnat des M18 à la
troisième place… Que dire de vos performances
cette saison ?
Je trouve que c’était une super saison avec
beaucoup d’engouement. On a vraiment bien joué
tout le premier tour et le second a été de la même
sauce, en alignant huit victoires d’affilée. Donc
c’était une vraie satisfaction pour nous et ça nous
donne vraiment beaucoup de courage pour la suite.
Dommage, cependant, de s’être un peu laissé aller
en fin de saison. Un peu de fatigue… Mais ça reste
une excellente troisième place !
Selon toi, y avait-il la possibilité de monter plus
haut dans le classement ?
Oui, vraiment ! C’est pour ça que je suis un peu
déçu de notre fin de saison. On aurait vraiment pu
finir deuxièmes. On a perdu face à Lucerne ici
(ndlr, Balexert) alors qu’on aurait pu gagner. C’est
ce qui nous a privés de la deuxième place.
La plus lourde défaite de la saison était à Bâle, le
23 février (8-2).. Considères-tu que Bâle était
trop fort pour vous ?
Non, je ne pense pas qu’ils aient un niveau
beaucoup plus supérieur au nôtre. On a d’ailleurs
manqué de les battre en septembre 2012 (ndlr, 3-4 à
Balexert) et on regrettait déjà de s’être faits avoir
lors de cette première rencontre. Donc je pense
qu’on peut s’en vouloir de cette lourde défaite parce
qu’on est vraiment passé à côté de notre match.
C’est de notre faute si le résultat était si médiocre,
on aurait pu faire nettement mieux.
sorties seront en M19, donc il faut que je prenne
bien mon temps pour me renforcer physiquement et
mentalement. Heinz Moser (ndlr, entraîneur de la
nationale suisse M17) parle souvent de mon « petit
» physique. Il faut donc que j’aie de la patience et
avec un travail rigoureux, tout ira bien pour la suite.
On s’entend très bien avec le coach et je suis
heureux de pouvoir travailler avec lui. Il me fait
énormément confiance.
Sais-tu combien de sélection as-tu comptabilisées
jusqu’à maintenant ?
Ah… J’ai fait sept sélection, il me semble.
À l’Euro, en mai dernier, ton équipe a perdu
contre la Suède (1-0) et l’Autriche (2-1) et égalisé
face à la Slovaquie (2-2). Penses-tu que cette
équipe méritait de meilleurs résultats lors de
cette compétition ?
Arriver en Finale d’une Coupe est toujours très
satisfaisant pour quelqu’une équipe. On a vraiment
fait une bonne campagne et on peut être satisfaits
de notre parcours.
Oh oui ! On méritait très nettement de passer la
phase de poules et on aurait du gagner nos
rencontres disputées. Il y a beaucoup de jeunes très
intéressants dans cette formation et c’est dommage
d’avoir été éliminés si tôt dans la compétition. Dans
un premier temps, notre objectif était de se qualifier
pour le Mondial (ndlr, les trois premiers du groupe
obtenaient leur billet pour la Coupe du Monde aux
Émirats Arabes Unis du 17 octobre au 08 novembre
2013) et une fois notre qualification obtenue, on
aurait pu davantage espérer jouer les demi-finales.
Il n’y a alors eu que de la déception.
Perdre face au FC Sion (2-0) que vous aviez
notamment battu en championnat (4-0) est une
occasion manquée selon toi ?
Une Suisse qui mène 2-0 contre la Slovaquie et
qui se fait remonter à 2-2.. La disqualification
s’est-elle réellement, selon toi, joué là ?
Oui, peut-être. Maintenant, je ne sais pas si on peut
comparer les deux matches parce qu’une Finale
reste une Finale. Ce sont les typiques matches où il
faut tout donner de soi-même pour arriver à
ramener un score positif. Malheureusement, je
pense qu’on a un peu pris ce match à la légère et on
est par conséquent on s’est privés d’un titre de
champion de Suisse.
Oui, quand même. Il y a quand même une légère
baisse de moral quand on se fait remonter comme
ça. Une grande équipe ne doit pas laisser filer ce
genre de match sous contrôle. Maintenant, je pense
que même face à l’Autriche on a galvaudé une belle
opportunité de victoire. On les avait déjà battus en
match amical donc le défi était à notre portée selon
moi.
Vous êtes arrivés en Finale de la Coupe de Suisse
M18, en passant notamment par des quarts et
des demis finales assez tendues face à
Grasshopper et Team Vaud… Que penses-tu de
votre parcours dans la compétition ?
Depuis quand joues-tu pour l’équipe nationale ?
J’ai obtenu ma première sélection avec l’équipe des
M16.
Tu n’as joué que 22 minutes dans la rencontre
de qualification à l’Euro U17 2013 en Slovaquie
qui a opposé la Suisse aux Iles Féroés.. mais
j’imagine que tu as de belles cartes à jouer pour
les prochaines sorties internationales..
Oui, j’espère en tout cas m’imposer pour les
prochaines rencontres. Par ailleurs, les prochaines
Valais Cup : Sion mord la poussière face à
Wolfsburg
Par Yves Di Cristino
6 juillet 2013
La Valais Cup a débuté ce soir avec une affiche alléchante entre le FC Sion et le VfL Wolsburg. Si cette
compétition fait office d’entraînement pour le FC Sion et son adversaire, elle reste néanmoins un test de
taille pour Michel Decastel et sa formation. Retour sur un voyage au cœur des montagnes valaisannes.
Une défaite sans appel 4-0 au stade de Tourbillon
devant 3’700 spectateurs et un doute croissant une
semaine avant la reprise du championnat de Super
League sont les conclusions d’un match terne. On
ne peut cependant pas dire que l’entraîneur suisse
du FC Sion ait eu l’embarras du choix ce samedi
soir. Alignant une équipe nouvelle mais parmi les
plus fraîches qu’il ait à disposition, Michel
Decastel a pu évaluer la cohésion de jeu que
pouvait démontrer cet effectif inédit composé de six
nouvelles recrues de qualité : Demetris Christophi
(en provenance du club grec Omonoia), Ishmael
Yartey (prêté par le FC Sochaux), Jagne Pa
Modou (du FC Saint-Gall), Vincent Rüfli (du
Servette FC), Beg Ferati (du FC Winterthour) et
Ovidiu Herea (du Rapid Bucarest). Mais peut-on
mettre cette lourde défaite sur le compte des
nouveaux venus et d’une osmose inexistante en
conséquence ?
Le VfL Wolfsburg de Timm Klose, Ricardo
Rodriguez et Diego Benaglio (seul absent parmi
les internationaux suisses de l’équipe allemande) a
étrillé ses adversaires valaisans dans un match
maigre en émotions. Alors que l’absence de
combativité du FC Sion s’illustrait à travers les
bévues des joueurs sédunois, à l’image de la
prestation ratée de Vullnet Basha, pas au meilleur
de sa forme, l’activité des Allemands s’intensifiait
grâce à un jeu collectif de grande qualité. Adélino
André Vieira De Freitas s’est d’abord vu
repousser son tir par le poteau de Vanins à la 7e
minute avant de voir son équipe dérouler grâce aux
réalisations de Ronaldo Aparecido Rodrigues
(23e), du capitaine Diego (29e) et du doublé de Bas
Dost (42e et 61e), bien servi par l’ancien sédunois
Giovanni Sio sur son deuxième but. Vincent Rüfli
(24e), Gaëtan Karlen (63e) et Benjamin Kololli
(72e et 73e) auraient néanmoins pu réduire le score
mais leurs tirs ont été contrées par un excellent
Maximilian Grün.
Tout n’est cependant pas noir pour Michel
Decastel. Ses jeunes joueurs en provenance des
M21, à l’exemple de Benjamin Kololli, Gaëtan
Karlen, Max Veloso ou encore Matteo Fedele ont
démontré leur grande qualité de jeu dès leur entrée
en seconde mi-temps. À eux désormais de guider
leur équipe vers le succès.
Vincent Rüfli : “On va
corriger nos erreurs”
C’est un challenge exceptionnel ! En tant que
joueur, on rêve tous de joueurs comme ça. On va
essayer de prendre du plaisir avant tout […] et on
va surtout rester concentrés pour le début du
championnat.
Vincent, la deuxième période plus réussie du FC
Sion est-elle exclusivement grâce aux jeunes
pousses qui ont su mener l’équipe avec plus
d’efficacité ?
Je ne dirais pas exclusivement. Mais c’est clair
qu’on a peut-être eu plus de réussite après leur
entrée sur le terrain. Ils on eu beaucoup de culot et
c’est très prometteur pour les prochains matches.
Maintenant, il ne faut pas seulement se baser sur
leurs performances. En première mi-temps, le jeu
était beaucoup plus rapide et on a eu plus de
difficulté à combler les espaces entre les lignes.
Il vous faudra
combatif contre
prochaine…
impérativement être plus
Young Boys la semaine
Oui ! Mais toujours est-il qu’on est professionnels
et qu’on a aussi besoin de tests de ce calibre pour
pouvoir progresser. On a peut-être perdu mais on
va corriger nos erreurs et être prêt pour nos
matches à venir. Après, en vue du début de
championnat contre Young Boys, on peut extraire
un premier point positif : il n’y a eu aucun blessé et
c’est très important d’avoir un contingent libre et
en forme en vue du déplacement de samedi.
Une reprise laborieuse pour le FC
Lausanne-Sport
Par Yves Di Cristino
14 juillet 2013
Le périple lausannois a débuté par une défaite (2-0) à Lucerne avec une équipe quasiment renouvelée du
tout au tout. Après le formidable succès en Allemagne lors de la Kaiserstuhl-Cup, le premier grand test
officiel de Laurent Roussey s’est révélé peu concluant mais instructif pour l’entraîneur français. Analyse.
Le FC Lausanne-Sport en avait marre de sa timide
figure et de son éternel statut de prétendue lanterne
rouge d’un championnat trop souvent jugé
insurmontable pour un effectif bien trop fragile.
Cette saison, le club de la capitale olympique s’est
métamorphosé dans l’espoir quasi certain d’un
renouveau de qualité. Aujourd’hui, Laurent
Roussey n’est plus un entraîneur à la recherche
d’un miracle mais bien un entraîneur voué à une
réussite logique, sur le papier du moins. Après un
mercato fulgurant et des statistiques élogieuses, son
LS n’est plus le favori à la relégation, bien au
contraire ! Des ambitions élevées et une motivation
renouvelée pourrait voir le FC Lausanne-Sport se
placer dans la partie centrale du classement de
Super League, performance pourtant déjà réalisée
avant la dernière trêve hivernale.
deux perles issues de la formation lausannoise avec
la titularisation de Ming Yang Yang et Salim
Khelifi, désormais incontournable, ainsi qu’à
Romain Dessarzin, entré en cours de jeu (74e).
Avec l’aide de Patrick Ekeng, venu du Mans FC,
le milieu de terrain du FC Lausanne-Sport a pu
démontrer jusqu’où se dressaient les limites de cette
équipe requinquée durant l’intersaison. Une
première épreuve de taille pour Laurent Roussey
qui pouvait très bien avoir affaire à un probable
concurrent direct. Toujours est-il que la question est
encore vague étant donné que le championnat en est
qu’à son coup d’envoi.
Un 4-4-2 offensif
10 départs pour 9 nouvelles recrues plus
prometteuses l’une que l’autre. À quoi avons-nous
affaire sinon à une détermination certaine de
combler des vides vraisemblablement bien ancrés
lors de la saison passée ? Censé être plus
dynamique et plus rapide, le contingent lausannois
fait preuve d’une assurance certaine et aussi riche
qu’il prétend l’être, faisant cohabiter joueurs
d’expérience et jeunes pousses, on imagine que tout
le monde aura sa chance de fouler la pelouse d’ici
mai 2014.
Vitesse, mais sans précipitation. C’est l’adage
auquel ont essayé de se plier les vaudois. Le LS n’a
pas retenu avoir une défense imperturbable mais
dans le cours de son ascension technique dans la
Swissporarena, l’effectif a préféré primer l’agilité
de ses jeunes talents, les mettant au profit d’une
attaque qui est restée cependant un peu trop
brouillon en première période. Même si les
meilleures occasions de la première période ont
tourné à l’avantage d’un FC Lucerne conquérant
par Rangelov (32e), ensuite buteur à la 41e minute,
et Bozanic (36e), les hommes de Laurent Roussey
n’ont pas à se complexer pour autant. La solidité de
Patrick Ekeng et de Mickaël Facchinetti, en
numéros six très efficaces, est l’un des points
majeurs de la métamorphose de l’équipe de la
capitale olympique. Mais cela ne suffit bien
évidemment pas !
La défense lausannoise n’a pas beaucoup évolué
depuis mai dernier. Seul Adriano De Pierro, en
provenance de Lugano, est (re)venu la renforcer en
remplaçant notamment Abdel Chakhsi, suspendu.
En outre, pour combler les blessures de Gabri,
Avanzini, Moussilou et du nouveau venu, Fabrizio
Zambrella (transféré du FC Sion), Laurent
Roussey a misé sur une formation jeune et forte de
La sauce a commencé à prendre dès l’heure de jeu
pour le club vaudois avec l’entrée sur le terrain
d’Ohad Kadusi (en provenance de l’Hapoel Acre)
et du Tunisien Wajdi Bouazzi, détenteur d’un
palmarès impressionnant avec l’Espérance de
Tunis. Plus déterminé, mais pas plus efficient pour
autant, l’effectif lausannois aurait mérité une
égalisation qui n’aurait en aucun cas été volée pour
Le contingent mis à
l’épreuve
l’attitude offensive démontrée. Par ailleurs, la
nouvelle recrue israélienne (59e) ainsi que Matar
Coly (67e et 90e), arrivé de Bienne, auraient dû
convertir leurs très nettes occasions de but.
Retrouvés seuls face à un David Zibung impérial et
butant sur celui-ci, les deux attaquants n’ont offert
qu’une image peu convaincante de l’attaque
vaudoise. Au final, résignés à l’offensive, le club
romand a subi un deuxième but en fin de match par
Lustenberger (88e).
Laurent Roussey : « Mes
changements n’étaient pas
judicieux »
« Je suis simplement déçu de notre première mitemps car notre idée, aujourd’hui, de faire
découvrir la première division à cinq nouveaux
joueurs
était
bien
structurée
mais,
malheureusement, la seule erreur que l’on a
commise défensivement nous a été fatale et ce
premier but nous a mis en difficulté. »
« Après, en ce qui concerne le deuxième but, je ne
sais pas s’il est entaché par une faute ou un horsjeu, donc je vais dire qu’il est anecdotique.
Maintenant, au vu des conditions sur le terrain cet
après-midi, il a été compliqué de faire un football
fait de mouvements. Ça a été très dur pour les
joueurs, donc on a pas de regrets à avoir sur notre
contre-performance aujourd’hui. Seulement, je
trouve dommage que l’on n’ait pas réussi à
convertir nos deux occasions de but qui auraient pu
nous relancer et faire douter Lucerne. »
« J’en conclu : ça n’a pas été un grand match pour
le Lausanne-Sport. Nous devons nous améliorer
sur l’aspect offensif même si, avec le recul, je
considère que mes changements n’ont pas été
judicieux. Donc, il va falloir se servir de ce matchlà pour pouvoir avancer. »
Les infos utiles
Fiche du match :
Swissporarena (Lucerne) : 9’424 spectateurs
Arbitre: Sascha Kever, Sandro Pozzi, Alain
Heiniger
et
Luca
Gut.
Lucerne-Lausanne
:
2-0
(1-0)
Buts : Rangelov (41e) et Lustenberger (88e)
Avertissements : 67’ Matar Coly, 72’ Patrick
Ekeng, et Kevin Fickentscher.
FC Lucerne : David Zibung, Oliver Bozanic (79e
Dario Lezcano), Michel Renggli (64e Philipp
Muntwiler), Tomislav Puljic, Claudio Lustenberger,
Dimitar Rangelov, Daniel Gygax (29e Jahmir
Hyka), Florian Stahel, Jérôme Thiesson, Adrian
Winter et Xavier Hochstrasser. Sans Kryeziu
(blessé), Neziraj, Bento, Mikari, Holz et Sacirovic
(non convoqués).
FC Lausanne-Sport : Kevin Fickentscher,
Sébastien Meoli, Jérôme Sonnerat, Guillaume Katz,
Adriano De Pierro, Salim Khelifi (74e Romain
Dessarzin), Ming Yang Yang, Patrick Ekeng,
Mickaël Facchinetti (61e Wajdi Bouazzi), Matar
Coly et Yannis Tafer (54e Ohad Kadusi). Sans
Gabri, Zambrella, Avanzini, Moussilou (blessés),
Chakhsi (suspendu), Ozcan, Sukaj et Castella (non
convoqués).
Liste des nouveaux
Lausanne :
joueurs
transférés
Luis Pimenta (formé au LS, vient de Chiasso) ;
Kevin Fickentscher (formé au LS, vient du FC
Sion) ;
Adriano De Pierro (formé au LS, vient de
Lugano) ;
Matar Coly (vient de Bienne) ;
Ohad Kadusi (vient de l’Hapoel Acre) ;
Wajdi Bouazzi (vient de l’Espérance de Tunis) ;
Miha Mevlja (vient du ND Gorica) ;
Fabrizio Zambrella (vient du FC Sion) ;
Patrick Ekeng (vient du Mans FC).
à
Massimo Lombardo: « Je voulais saluer le
football avant que le football me salue »
Par Yves Di Cristino
10 août 2013
De retour à Balexert, au cœur du centre de formation du Servette FC. Massimo Lombardo, actuel
entraîneur des M18 des Grenat mais également connu comme grand joueur des années 90 en Suisse, s’est
livré pour Sharkfoot dans une interview exclusive et riche en émotions. L’ancien champion de Suisse avec
Grasshopper revient avec sérénité sur sa carrière et son activité au sein du Servette FC.
Vous avez joué au football pendant presque 19
ans avec 461 matches en ligue nationale suisse
ainsi qu’un passage un peu compliqué en
Italie… En bref, quel regard portez-vous sur
votre carrière en tant que joueur ?
Pour être franc, je n’ai pas trop l’habitude de
regarder derrière moi, que ce soit en milieu
professionnel ou dans la vie de tous les jours. Alors
je me dis toujours qu’en tant que footballeur,
j’aurais pu faire beaucoup mieux comme beaucoup
pire. Je pense toujours au fait qu’il y a eu beaucoup
de joueurs peut-être moins talentueux que moi qui
ont joué dans des clubs plus prestigieux et de très
grands joueurs qui ont joué dans les mêmes clubs
que mais qui se sont perdus. Donc voilà, je suis
satisfait de ce que j’ai accompli dans ma carrière et
quand je pense à mon passé dans le football, je le
fais en toute sérénité.
Sur le terrain, vous avez connu de très beaux
souvenirs avec les titres de champion de suisse
avec Grasshopper en 1995 et 1996 mais
également des moments moins glorieux avec la
faillite subie par Servette en 2005 et la culbute
en Challenge League avec Neuchâtel Xamax en
2006. Quelle est l’expérience la plus marquante
de votre carrière ?
Sûrement les cinq années passées avec
Grasshopper. Professionnellement, ça a été le club
le plus fort que j’ai pu connaître au cours de mon
activité. J’ai fait deux saisons en Ligue B de
l’époque (ndlr, 1990-1992) avec l’AC Bellinzone,
où j’ai grandi footballistiquement, parce que je suis
né là-bas et j’ai signé à Grasshopper à l’âge de 18
ans. Après une saison compliquée pour moi et pour
GC, où je n’ai pas vraiment joué, j’ai été titularisé
pour la presque totalité des quatre saisons
successives. J’ai gagné de très beaux trophées en
championnat et en Coupe et on a également disputé
l’ancienne édition de la Champions League. Nous
sommes d’ailleurs longtemps restés la seule équipe
suisse à avoir réussi à s’aligner dans cette
compétition. Ce sont des années qui m’ont donc
beaucoup marqué et la ville de Zürich, qui est pour
moi extraordinaire, accompagnée du succès
professionnel que j’ai eu, a fait de cette époque la
meilleure période de ma carrière. Après, il y a eu
des évènements marquants comme l’expérience
difficile vécue à Servette avec cette faillite qui n’a
pas forcément été de notre faute. Il y avait
clairement eu une mauvaise gestion du club. Et,
enfin, ma période à Neuchâtel me rappelle
également beaucoup de souvenirs. Faire partie d’un
groupe, d’un club, qui descend pour la première
fois en ligue inférieure n’a pas été facile à vivre.
C’est pour ça que j’ai voulu y rester, j’ai fait
l’année de Challenge League avec Xamax et on a
réussi à remonter dans l’élite. En somme, j’ai eu
des moments extraordinaires un peu partout, même
en Italie, où j’ai fait une année riche en émotions et
où le football a vécu différemment qu’en Suisse,
surtout médiatiquement parlant. Il y a eu beaucoup
de pression et là aussi, après une saison en Serie B,
on a connu une promotion magnifique en Serie A.
Puis, à Lausanne et à Servette, j’ai connu de très
beaux moments également. Je pense d’ailleurs que
j’ai joué mon meilleur football à Genève à titre
individuel. Donc voilà, je garde de bons souvenirs
un peu partout (rires).
En 1997, vous avez tenté l’expérience en Italie, à
Pérouse. Était-ce un rêve – à 24 ans – de jouer en
Italie ?
Disons qu’après cinq années passées à Zürich, dont
quatre sous les consignes de Christian Gross qui
était un entraîneur exigeant, j’avais la possibilité de
prolonger mon contrat avec Grasshopper. Mais
j’avais besoin de nouvelles expériences. C’est alors
que j’ai reçu cette offre d’une équipe qui venait
d’être reléguée de première division et et j’ai
accepté. Je devais alors y rester trois saisons (ndlr,
il partira à Lugano au bout de deux ans). Mais
après, de là à dire que c’était un rêve… non. Le
statut du joueur suisse en 1997 n’était pas le même
qu’aujourd’hui. Heureusement, de nos jours, grâce
aux bons résultats de nos clubs et de l’équipe
nationale, ce statut est meilleur qu’à l’époque. Il y
avait donc très peu de Suisses qui jouaient à
l’étranger. Au final, pour moi, ça s’est révélé être
une expérience qui m’a fait grandir énormément,
même si j’aurais dû avoir un peu plus de patience.
Mais je ne regrette rien. J’étais dans un endroit où
la défaite n’était pas vécue de la même façon, soit
pas dramatiquement (rires).
Vous avez pratiquement tout joué en Serie B,
mais plus en Serie A… Que s’est-il passé ?
En 1997, j’ai été transféré après l’arrêt
Bosman avec
un
passeport
italien,
donc
communautaire (ndlr, la convention de Schengen
n’avait pas encore été institutionnalisée), mais en
provenance d’une fédération extra-communautaire.
Pérouse m’avait alors engagé en étant totalement
sûr de n’avoir aucune clause libératoire à payer.
Mais Grasshopper demanda, à juste titre, une
somme de transfert pour être parti d’une fédération
extra-communautaire (ndlr, GC le retenait comme
suisse) et le club m’a alors fait payer
personnellement cette somme requise en
m’empêchant de jouer. Pérouse voulait alors me
dévaloriser. Voilà pourquoi je n’ai plus joué.
Vous avez totalisé 19 sélections en équipe
nationale (Suisse) – pour 1 but. Quel souvenir
gardez-vous de cette expérience ?
Un très beau souvenir, vraiment. Je marquais mon
premier but lors de mon premier match officiel.
J’avais été titularisé pour mon premier match
officiel, je répète, contre la Finlande. (ndlr, il avait
déjà été convoqué à l’époque d’Artur Jorge). De
très beaux moments mais malheureusement, je n’ai
pas connu le succès de l’actuelle Nati lorsque je
jouais (rires). Mais je pense que représenter
footballistiquement un pays, ça reste et restera
toujours une émotion particulière et inoubliable.
Vous êtes également Italien. Pourquoi avoir
choisi la Suisse ?
Aujourd’hui avec mon âge et mon expérience, je
me sens confronté à ma nationalité, même si j’ai la
double. Seulement lorsque je dois remplir un
formulaire, j’ai le choix entre Suisse et Italien. Je
me sens ainsi un peu citoyen du Monde. Alors c’est
vrai que lors de mon choix, à mon jeune âge, en
tant que jeune joueur talentueux, il est
compréhensible qu’on ait le rêve de jouer pour le
pays qui a donné mes origines et celles de mes
parents, en plus de la plus grande importance
footballistique de l’Italie. Mais quand la possibilité
de jouer pour la Suisse s’est présentée, je l’ai saisie
au vol. La question n’était alors même plus
récurrente dans ma tête. Mais c’est vrai, qu’à 17-18
ans, en tant que jeune footballeur, on regardait les
matches en Italie et le rêve était présent et c’est vrai
que ça me donnait mentalement une direction de
carrière que j’aurais bien voulu réaliser.
En revenant en Suisse, vous vous êtes ensuite
engagé avec Lausanne, Servette, Meyrin,
Neuchâtel pour finalement terminer votre
carrière en 2009 avec le Stade Nyonnais. En
somme, vous vous êtes forgé une expérience
notoire et variée pour diriger, depuis quatre ans,
des jeunes pousses…
Malheureusement, je pense que le footballeur ne
réfléchit pas vraiment à ce qu’il fait durant la
semaine professionnellement parlant. Il ne fait pas
tellement attention à la structure d’un entraînement,
etc… Mais maintenant, j’admets que, dans ma tête,
je garde les modèles que mes entraîneurs ont pu me
donner durant ma carrière au niveau mental,
tactique ou technique. Mais après, je pense qu’on a
assez de formation en Suisse au niveau de diplômes
d’entraîneurs et on est assez cadrés par l’ASF (ndlr,
l’Association Suisse de Football) dans le football
d’élite pour pouvoir se développer dans cette
nouvelle perspective de carrière, au-delà de ce que
l’on a connu quand on était joueurs. Maintenant, il
est vrai qu’avoir été joueur professionnel aide
beaucoup dans cette tâche. On a connu un niveau
élevé qui aujourd’hui rend le travail plus simple
avec ces jeunes. Et je ne parle pas seulement de
l’aspect tactique ou technique, mais surtout de
l’aspect mental. Le plus important. Mais pour
revenir à moi, je ne pense pas que mon
développement et ma progression en tant
qu’entraîneur dépende de mes 20 ans de carrière.
Comment avez-vous vécu votre reconversion,
votre passage de joueur à entraîneur ?
Comme je l’ai dit. J’ai un regard serein sur mon
passé. Honnêtement, j’étais un peu fatigué lorsque
j’ai mis un terme à mon activité. Je me suis toujours
préparé de la meilleure des façons avant chaque
match que je vivais avec beaucoup d’émotion et
d’intensité et à un moment donné… voilà, j’arrête
(sourire). Comme on le dit en italien, je voulais
saluer le football avant que le football me salue. Je
voulais arrêter en toute tranquillité au Stade
Nyonnais en intégrant déjà un peu la profession
d’entraîneur (ndlr, il a co-entraîné les jeunes de
Nyon au terme de ses deux saisons passées en tant
que joueur). Quand l’équipe a été promue en
Challenge League en 2008, j’ai accepté de rester
encore une saison pour les accompagner dans cette
nouvelle épreuve. Après j’ai voulu me consacrer à
plein temps dans le développement des jeunes
pousses.
Et vous voilà donc à Balexert, où vous venez
d’accomplir un travail formidable la saison
passée : votre équipe a terminé troisième de son
championnat derrière un certain FC Bâle qui
pointait en tête… Quelles conclusions tirez-vous
de cette première saison passée à la tête des
jeunes servettiens ?
J’ai vécu trois ans à Servette mais je n’ai jamais
connu Balexert. Quand on a fait partie du football
professionnel, on pense bien faire dans notre travail
mais on ne ressent pas ce qu’il y a dans le « bassin
». Ce que j’ai remarqué, parce que j’étais à Team
Vaud et je suis maintenant à Genève, c’est qu’ici,
il y a une proportion d’habitants assez faible et le «
bassin » n’est pas vaste et on dispose de beaucoup
de temps. Pour être précis, ce que je ressens ici,
c’est qu’il y a encore beaucoup de choses chez
certains jeunes qui descendent de ce que j’ai aussi
vécu moi aussi, soit le football de rue, celui des
quartiers où les garçons se retrouvent en bas de
chez eux pour taper dans le ballon. Voilà ce que je
ressens… Alors en repensant à ma saison passées
avec ces jeunes, âgés de 16 à 17 ans, – certains
allaient fêter leurs 18 ans en 2013 – je trouve qu’on
a accompli un travail formidable en championnat et
en Coupe, où on a malheureusement perdu en
Finale (ndlr, contre Sion 0-2). Mais il y avait une
dynamique très positive qui s’était répandue dans
l’équipe et je suis très satisfait. J’ai une conception
d’un football créatif. J’aime bien être
le protagonista plutôt que de subir les événements.
En outre, j’ai eu de la chance d’avoir hérité de
garçons qui avaient envie de progresser avec un
enthousiasme rare.
Comment jugez-vous le système de formation du
Servette FC – en partenariat avec Étoile
Carouge et le FC Meyrin – une équipe que vous
avez également côtoyée en tant que joueur ?
On essaie de réunir plusieurs bons éléments dans le
canton pour développer un football d’élite. Je
trouve que c’est très intéressant même si je ne
connais pas politiquement les relations entre
Meyrin, Carouge et Servette. Mais ce que je sais,
c’est que l’on essaie de réunir dès les M14, les
meilleurs joueurs sur le volet. Pour le
développement du jeune joueur, c’est une très
bonne chose parce qu’il y a cet effet d’émulation.
Le fait de s’entraîner avec les meilleurs
probablement amène un joueur à se surpasser. On a
de la chance à Genève que les distances à parcourir
d’un terrain d’entraînement à l’autre, sont faibles.
Ce même système aurait été plus compliqué à
élaborer dans le canton de Berne ou même dans le
canton de Vaud, où la superficie du territoire est
plus grande. Par exemple, le déplacement d’un
jeune qui habite à Yverdon et qui doit aller
s’entraîner à Lausanne ne se fait pas aussi
facilement qu’ici. Donc voilà. On a de la chance de
voir dès les M16, des jeunes qui ont été formés à
Carouge ou à Meyrin avec une grande envie de
progresser. De manière générale, à Genève, on peut
remarquer que les jeunes repérés sont très
talentueux.
Alors, vous avez connu sous vos directives
Karim Gazzetta, Meriton Bytyqi et Boris
Cespedes, trois joueurs qui ont rejoint la
première équipe cette saison en Challenge
League. Selon vous, leur jeune expérience peutelle apporter un sérieux plus pour cette équipe
en plein doute en ce moment ?
Enthousiasme sûrement. Maintenant les garçons qui
montent en première équipe sentent une pression
totalement différente de celle qu’ils ont connu
auparavant. Le contexte reste particuliers. Ils font
partie d’un contingent professionnel, donc
personnellement, il s’agit d’un pas énorme vers le
professionnalisme même s’ils ont encore tout à
démontrer, tout à prouver avec leur nouvelle
équipe. Pour l’instant, seul Karim a fait une entrée
face à Vaduz (ndlr, défaite 0-1 le 22 juillet 2013).
Il s’agit d’expériences extraordinaires. Je les croise
de temps en temps et ils sont enchantés de pouvoir
faire partie de ce groupe, de cet effectif mais surtout
d‘un club historique en Suisse… et titré! Ils en sont
très fiers mais surtout il faut qu’ils continuent à
travailler et à le faire avec le même enthousiasme et
la même attitude qu’ils ont démontrés jusqu’à
maintenant parce que c’est clair qu’il s’agit là de
trois joueurs très talentueux.
Pensez-vous que la relégation du Servette FC en
Challenge League soit néanmoins bénéfique
pour son centre de formation ?
Je ne pense pas qu’une chose positive puisse être
liée à un événement négatif. Penser que les jeunes
puissent avoir plus de temps de jeu en Challenge
League qu’en Super League ou qu’une relégation
puisse être la seule chance pour ces jeunes de
progresser, c’est absurde. La saison vécue par le
groupe professionnel en Super League était
vraiment dure pour les entraîneurs et le président
Quennec, qui a probablement plus de difficultés à
trouver des sponsors en Challenge League plutôt
qu’en Super League et je pense de toute manière
qu’une jeune pousse talentueux qui travaille avec
rigueur et volonté pourra toujours obtenir du temps
de jeu, que son équipe joue en Challenge ou en
Super League, en Premier League ou dans
n’importe quel autre championnat de prestige. J’en
suis certain. Ce ne serait pas juste de dire que c’est
bénéfique pour les jeunes que Servette ait été
rétrogradé.
C’est une équipe très jeune qui évolue en
Challenge League cette saison. La jeunesse
explique-t-elle l’inexpérience et la difficulté
entrevue dans les premiers matches du Servette
FC ?
Je pense que sur le onze de base qui a commencé le
match avec Servette, il y a eu l’intégration peutêtre d’un joueur qui était en moins de 21 ans,
l’année passée. C’est Kevin Bua. Après, il reste
encore des joueurs d’expérience qui ont déjà évolué
l’année passée qui étaient titulaires. Je ne pense pas
que la difficulté soit liée au fait d’avoir rajeuni
l’équipe. Mais le mauvais départ est sûrement dû au
fait que certains joueurs de qualité ne sont plus
présents, même si on peut toujours les remplacer
avec les joueurs à disposition. Si j’ouvre une
parenthèse, quand je jouais à Neuchâtel, à la fin du
premier tour, nous avions neuf points de retard et
nous avions une équipe qui était certainement
supérieure aux autres sur le papier. Neuf points de
retard sur Kriens, ce dont personne n’attendait !
Puis, nous avons fait un deuxième tour
extraordinaire et nous avions finalement été
promus. C’est pour dire que la Challenge League
n’est pas évidente. Parce qu’il y a le cadre.
J’insinue par « cadre » que le fait de se déplacer à
Zürich, Bâle ou Saint-Gall n’est pas pareil qu’un
déplacement à Wil, Winterthour ou Locarno.
Donc il faut se mobiliser mentalement pour faire ce
switch. Certains clubs en Challenge League
travaillent dans la continuité depuis quelques
années comme le font Wil et Winterthour et ce
serait faux de croire que Servette puisse avoir
beaucoup de facilité à jouer les premières places
rapidement, même si nous sommes encore au début
du championnat. Le classement est très serré. Mais
ce ne sera pas simple.
Servette est-il « contraint » psychologiquement à
retrouver la Super League dès la saison
prochaine ?
Cela dépend simplement du projet du club. Si le
club veut tout de suite remonter pour des raisons
qui peuvent être économiques, alors oui. Servette
subira alors une pression psychologique comme
vous l’avez mentionné. Il ne faut pas se le cacher.
Mais après, tout dépend également de l’évolution
des principaux concernés, les joueurs, à savoir s’ils
ont l’ambition personnelle de lutter pour la
première place du classement. Mais est, encore une
fois, question du projet que Servette a mis en place
en début de saison. De toute façon, j’ai aussi joué à
Servette d’abord aux Charmilles puis à La Praille
et je je peux témoigner que la pression se ressent
toujours quand on est au cœur d’un club comme
Servette. Il faut s’y préparer mentalement.
Gérson, un Brésilien sur le Vieux Continent
Par Yves Di Cristino
28 août 2013
Après 20 années passées à Porto Alegre, où il a étoffé son football au sein de l’illustre club de Grêmio, le
jeune brésilien dénommé Gérson sera finalement pressenti à rejoindre notre cher continent européen, où
il a en tête de peaufiner son rêve de gamin et parfaire son talent déjà énorme. Focus.
Gérson Fraga Vieira, communément appelé
Gérson, est né le 04 octobre 1992 à Porto Alegre,
au Brésil. Le jeune défenseur de 20 ans, 74 kg pour
1,83 mètres, a fait ses débuts à Grêmio, où il
rejoint dès 2007, la jeune équipe des Juniors M17
du centre de formation du célèbre club de sa ville
natale. Ayant fait toutes ses classes avec son club
natif, jusqu’aux M20 – on est alors en 2009 – le
jeune prodige s’apprête à faire ses premières
apparitions au niveau continental et mondial.
Capitaine de la sélection brésilienne des M13
jusqu’aux M20, ce sera avec les M17 qu’il prend
part à la Coupe Sudamericana espoirs au Brésil,
compétition que son équipe a remportée, puis au
Mondial M17 au Nigeria, toujours en 2009. Prêté
en début d’année 2012 à Oeste, alors en première
division brésilienne (Paulista A1), il finit par faire
son retour aux sources à Grêmio – après quelques
mois seulement d’exil – où il évolue jusqu’à présent
avec l’équipe des moins de 23 ans.
Prêt à rejoindre l’Europe ?
Gérson avait déjà reçu une multitude de
propositions pour venir jouer en Europe en 2011
alors que son contrat avec Grêmio prenait fin. Mais
le jeune défenseur central brésilien – poste où il
excelle depuis tout petit – est un dur et prend toutes
les décisions de sa d’ores et déjà brillante carrière
avec l’appui de ses parents et ses proches. L’année
de ses 19 ans, alors courtisé par des clubs en Grèce
et au Portugal, la jeune pousse de Porto Alegre a
alors préféré, après mûres réflexions, rester au pays
pour mettre à profit toutes ses chances de jouer un
jour avec la sélection première brésilienne, au dépit
du succès et du capital qu’il aurait pu engranger
dans le Vieux Continent. Serait-il alors enfin prêt à
rejoindre l’Europe ? L’envie est présente et le
courage aussi car Gérson est audacieux et a su
peut-être attendre le bon moment pour voler de ses
propres ailes, loin de ses terres où il s’affirme en
leader indiscutable et compétitif dans son équipe
actuelle, comme il a toujours su le faire auparavant.
Le jeune talent est d’ailleurs doté d’une jeune mais
immense expérience des grands rendez-vous.
Pourtant très courtois dans la vie de tous les jours, il
affole la concurrence, ayant notamment déjà
certains contacts en France et alentours. Mais ce
dernier prend néanmoins son temps avant de tenter
un départ vers l’Europe.
Lausanne : BWFK indigné contre la cellule
hooligan
Par Yves Di Cristino
12 novembre 2013
Après la convocation du Président du groupe officiel des supporters du FC Lausanne-Sport par la cellule
hooligan vaudoise et une menace de sanction lourde de conséquences, le Blue-White Fanatic Kop a réagi
contre une décision injuste et intolérable au vu d’accusations infondées sur les faits du dernier Lausanne –
Servette. Que faire pour sauver la peau du « tifosisme » ?
Décidément, la dichotomie entre le FC LausanneSport et le Servette FC ne se résume pas seulement
à l’appropriation du Lac Léman (ou de Genève), à
une sympathique lutte entre cantons, à deux équipes
de hockey ou de football faisant valoir leur fair-play
sur une patinoire ou sur une pelouse. Cela va audelà du simple défi sportif dans le cadre des
championnats de la Swiss Football Ligue, si bien
que l’opposition actuelle, selon le communiqué du
Kop lausannois, est d’ordre juridique entre
supporter et la “cellule hooligan” vaudoise. Cette
dernière aurait pris des mesures pour clarifier la
situation du dernier match entre lausannois et
servettiens au Stade de la Pontaise en date du 29
mai dernier, où du fumier avait été déversé dans les
gradins du bloc visiteur. Le Servette FC perdait
alors sa place en Super League, battu sèchement 30.
Une histoire de fumier
L’utile ne se joint pas forcément à l’agréable. Lors
de l’avant-dernière journée de championnat de
Super League, les Servettiens se sont déplacés à
Lausanne, pour ce qui était leur ultime chance de
sauver leur peau de l’élite footballistique.
Cependant, si le besoin de soutenir leur club de
cœur en le suivant dans les tribunes de la Pontaise
prouvait leur amour fort de l’écusson servettien,
rien au final n’a été très plaisant dans ce
déplacement. Fumier déversé dans la tribune
visiteur, défaite de leur équipe et contraints à jouer
au second échelon du football helvétique, les
supporters genevois auront certainement gardé un
aigre souvenir de leur passage du côté des Plainesdu-Loup.
Les dispositions mises en place par la cellule
hooligan ont évoqué la possibilité d’interdire de
stade le Président des BWFK, connu sous le nom de
« Chaps ». Cependant, selon les dires du “BlueWhite Fanatic Kop”, la cellule hooligan aurait
proposé « d’alléger de trois ans à une année
l’interdiction de stade s’il [Chaps] avouait les faits
». C’est ainsi que le BWFK tient à communiquer
son « incompréhension et son ire ». Ce dernier
aurait été accusé « d’avoir causé des dommages en
marge de la rencontre opposant le Lausanne-Sports
au Servette Football Club » et ainsi inciter à la
haine selon la source officielle du groupe de
supporters bleu et blanc.
« La cellule hooligan
prouve son incompétence »
Toujours selon le communiqué du mouvement de
supporters lausannois, la cellule hooligan aurait
manqué à son devoir. Initialement partis dans l’idée
de vouloir faire de cette affaire un exemple
d’autorité, « la cellule hooligan a prouvé son
incompétence. […] Déposées sur ordre du club, ces
allégations sont grotesques. Nous signalons
également la faiblesse des preuves avancées et ne
comprenons pas ce coup de poignard. » La notion
est très précise chez les Blue-White Fanatic Kop,
qui revendiquent une sanction injuste et confirment
le pacifisme de leurs activités de supporters. En
même temps, sommes-nous, aujourd’hui même,
dans la capacité de citer les BWFK comme le
groupe de supporters les plus déloyaux en Suisse ?
Ils n’ont commis jusqu’ici aucune faute grave, mis
à part soutenir leur équipe locale lausannoise,
plongée dans le plus grand gouffre qu’elle ait pu
connaître depuis sa promotion deux saisons en
arrière.
C’est à l’occasion du match de Coupe contre le SC
Brühl (remporté 3-0), que les membres du groupe
de supporters ont lancé leur manifestation contre
“l’injustice et l’incompétence” de la cellule
hooligan et de la possible sanction qui pourrait
toucher le « chef spirituel » du Bloc N de la
Pontaise : celle de ne plus pouvoir assister aux
matches de son club de cœur, le LS.
Comment résoudre le
problème ?
Il semble pourtant plus que légitime de la part de
cellule hooligan de s’emparer d’une affaire qui
touche au non-respect d’un corps de supporter. Le
sport ne prône ni la violence, ni l’irrespect de règles
humaines entre groupes d’individus. L’image du
statut pacifiste des BWFK est mis en avant dans
leur communiqué mais leur discours n’est pas
uniquement basé sur celui-ci, à tel point que « l’ire
» s’empare de tous les membres du groupe. Une ire
d’innocence, une colère d’injustice… bref, les
Blue-White Fanatic Kop ont mis en exergue à
travers leur site internet que la mauvaise gestion de
la situation (et du fumier) n’est pas à alléguer au
dénommé « Chaps ».
Mais alors qui faut-il punir ? Ou alors comment
prouver l’innocence de l’accusé ? Est-il vraiment
juste de punir un présumé innocent pour des faits
indépendants de la volonté du groupe tout entier des
BWFK ? Tant de questions qui restent floues sur
une affaire qui, selon certains, va trop loin… Car
selon ceux-ci, la punition est intolérable quand elle
n’est que justice (juste ?) pour d’autres. Que serait
le football sans supporters ? Vous imaginez un
stade où vingt-deux professionnels du ballon rond
se prêtent au football sans chants moralisateurs et
cris de guerre ? Aujourd’hui, force est de constater
que le sport au business doit également sa notoriété
à la ferveur de fidèles et grâce à des tribunes
remplies qui se suffisent à elles-mêmes pour
témoigner de l’importance des déplacements de
supporters. Néanmoins, si la faute pouvait être
prouvée, la sanction se justifierait sans encombre…
Toutefois, l’innocence peut se lire sur le visage du
principal accusé qui la revendique avec le plus
profond respect envers le football.
Marco Simone: « Le jour où je vois que l’on
ne peut plus se sauver, j’arrête! »
Par Yves Di Cristino
30 janvier 2014
Quatre jours avant la reprise du championnat de Super League pour le FC Lausanne-Sport, Sharkfoot a
cueilli l’occasion de faire le point avec son entraîneur, Marco Simone. L’Italien émet sa certitude quant au
maintien de son équipe dans l’élite du football suisse. Rencontre.
Premièrement, comment vous sentez-vous après
la trêve hivernale et l’enchaînement des
entraînements avec vos joueurs ?
Moi, je vais très bien (sourire). Ce sont les joueurs
qui sont un peu fatigués mais c’est normal parce
qu’on a beaucoup travaillé avec des journées
pleines avec deux, voire trois séances
d’entraînement, mais c’est bien, je suis satisfait. On
est à la dernière semaine avant la reprise du
championnat et on va finalement pouvoir calmer le
jeu par rapport à la charge de travail.
Vous avez réformé la tactique de jeu de ce
Lausanne-Sport en instaurant une structure en
3-5-2. Êtes-vous toujours convaincu de celle-ci ?
Je suis toujours convaincu de mes tactiques du
moment, que les joueurs l’intègrent et l’interprètent
bien. Jouer à trois, quatre ou cinq défenseurs ne
change pas vraiment mon credo. Il change quand
l’équipe ne peut plus suivre mes instructions. Pour
l’instant, elle accepte bien tous les paramètres. Les
joueurs sont courageux voire même conformistes
aux règles et cela constitue une première base pour
pouvoir bien continuer notre aventure. Partir ainsi
permet d’envisager dans le futur un changement de
système de jeu, sans pour autant que l’équipe se
bouleverse.
Quel type de joueur vous manque-t-il
actuellement. Vous venez d’engager un milieu
défensif mais qu’avez-vous prévu offensivement
?
Nous travaillons sur beaucoup de dossiers pour
ramener un renfort offensif. Comme tout le monde
le sait, l’attaquant est toujours la pièce rare à
dégoter pour une formation, la plus difficile à
trouver. Mais cela fait plusieurs semaines que nous
évaluons plusieurs pistes possibles et nous espérons
trouver un attaquant le plus vite possible car on en a
fortement besoin. Deuxième point : nous avons fait
venir Damien Plessis, un milieu avec des
caractéristiques que nous n’avions pas auparavant
dans l’équipe. Il a un très grand gabarit — encore
plus grand que Yaya Banana — et il a une
particularité intéressante pour notre milieu de
terrain, il est gaucher. Il complétera certainement
bien le secteur central de la formation. Mais de
toute évidence, nous attendons encore deux
nouveaux renforts, un attaquant et, en fonction de
ce dernier, on pourra évaluer si en engager un
deuxième au détriment d’un autre milieu serait
pertinent.
Dernièrement, Ohad Kadusi et Michel Avanzini
ont quitté l’équipe. Ces deux joueurs entraientils dans vos plans ?
En réalité, je n’ai jamais vraiment eu l’occasion
d’entraîner Michel Avanzini. Quand je suis arrivé à
Lausanne, il était blessé et il suivait une rééducation
chez lui. Après, il a fait un choix personnel de
quitter le club pour des raisons qui lui
appartiennent. Et à propos de Kadusi,
malheureusement, il ne s’était visiblement pas très
bien habitué à notre pays et à la Super League car il
venait d’un championnat plus important quand il a
signé ici. J’ai donc pris la décision de le laisser
partir, aussi parce que je pense qu’il aurait été le
joueur que j’aurais le moins utilisé, niveau qualité
attaquant.
Revenons sur la position de Salim Khelifi…
Avec Laurent Roussey, il a alterné les matches
où il occupait le poste de milieu créateur et celui
de demi d’extérieur. Serait-il pertinent, selon
vous, de le faire jouer plus dans l’axe du terrain
? Comment percevez-vous son positionnement ?
Salim a d’énormes qualités. Il a de la vitesse, est
très actif balle au pied et je dois dire qu’il a été très
attentif aux consignes que je lui ai dites sur son
positionnement défensif. Selon moi, il n’est pas un
créateur de jeu. Il reste l’un des joueurs les plus
dynamiques du contingent et il est assez individuel
dans son jeu. Nous devons donc profiter de ses
qualités dans les duels. Mais par rapport à son
positionnement, il est vrai qu’il constitue un
véritable joker offensif. Il peut jouer sur l’aile,
derrière l’attaquant et même attaquant mais il n’en
reste pas plus un milieu créateur selon mon opinion.
Il est vrai que je lui ai assigné une fois ce rôle mais
cela découlait également d’un manque de joueur au
milieu de terrain. Contre Sion, par exemple, j’ai eu
l’idée de mettre mes meilleurs joueurs techniques
plus à l’intérieur qu’à l’extérieur pour justement
compenser notre manque d’effectif au milieu.
ndlr, Salim Khelifi était sur le point d’être présenté
à l’Eintracht Braunschweig au moment de la
publication. Le jeune milieu de l’équipe de Suisse
espoirs ne finira pas la saison avec le LS. Luis
Pimenta est également sur le départ.
Pascal Feindouno reste lausannois. Est-ce la
première clef de réussite du second tour de
championnat ?
C’est sûr qu’il constitue l’un des éléments les plus
importants de notre groupe. Pas seulement pour la
qualité de jeu qu’il propose mais également pour
son rôle de leader, même dans le vestiaire. Pascal a
ce don de faire de notre groupe une équipe plus «
soudée ». Et je pense que c’est l’élément qui a
manqué durant tout ce premier tour de
championnat. On a également un autre joueur qui a
plus ou moins la même portée que Feindouno. C’est
Gabri et lui aussi manque énormément à l’équipe. Il
est donc vrai que sans leader attitré, Lausanne peine
à avancer. Donc aujourd’hui, nous sommes contents
que Feindouno ait trouvé un terrain d’entente avec
le Président et on va ainsi pouvoir profiter de ses
prestations durant tout le reste du championnat.
La victoire contre Sion lors du dernier match
peut-elle être un déclic pour la suite de la saison
?
Le déclic je l’ai déjà vu lors de mon premier match
contre Brühl Saint-Gall (3-0) en Coupe de Suisse.
Je nomme déclic le potentiel de l’équipe à mettre en
place le jeu et les consignes que je demande. Donc,
pour moi, le déclic a déjà eu lieu et nous devons
maintenant le travailler dur. Il ne vient pas
forcément lors d’une victoire importante mais il se
situe justement dans la manière et le respect des
indications retranscrites dans chaque succès. Dans
la difficulté, j’ai néanmoins vu une équipe qui m’a
tout de suite suivie et faite confiance malgré les
divers changements que j’ai occasionnés et donc le
déclic a eu lieu dès le début de notre aventure
ensemble. Et maintenant, nous sommes là pour aller
chercher les trois points contre Bâle et nous
puiserons dans l’enthousiasme que nous avons
ressassé depuis notre victoire au derby.
Quelle valeur revêt la blessure de Kevin
Fickentscher ?
Tout d’abord, elle a une valeur affective. Ça fait
bien évidemment mal de voir un tel joueur être à
l’arrêt durant toute la saison. Je lui souhaite
vraiment de pouvoir se rétablir rapidement. Après,
c’est sûr qu’il y a une valeur technique et humaine
par rapport au groupe qui est importante. Kevin a
démontré être un leader à son poste et donc il est
certain qu’il va beaucoup nous manquer.
La présence de Signori Antonio est pourtant loin
d’être un mauvais change…
Exactement. Je suis très satisfait de Signori. C’est
d’ailleurs pour cela que, à la demande du Président
d’engager un nouveau gardien, je lui ai signalé qu’il
ne s’agissait aucunement d’une priorité. Je me sens
bien couvert avec Antonio. Il a les épaules solides
pour soutenir toutes les responsabilités qu’il aura à
tenir et je suis sûr qu’il fera un excellent gardien.
Le sauvetage est-il encore possible selon vous ?
Il n’est pas possible, il est certain. Le jour où je me
rends compte qu’il n’est plus possible, j’arrête ! Je
suis resté à Lausanne car je suis encore persuadé
que nous pourrons nous sauver et que nous sommes
sur la bonne route. Cela peut en effet sembler
absurde en apparence avec la situation critique
mathématiquement et les démonstrations de
l’équipe qui a prouvé être la plus faible du
championnat malheureusement. Mais j’ai reçu de la
part des joueurs des signaux positifs et des résultats
probants. Aujourd’hui, on pense à Sion. Mais nous
avions également fait un excellent match à Berne
face à Young Boys (défaite 3-2), où nous aurions au
moins mérité le point du match nul. Bien sûr, on a
également eu des difficultés physiques avec une
vague de blessures qui a terrassé l’équipe mais les
signaux existent et on y croit tous.