Bulletin SPIRAL2
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Bulletin SPIRAL2 Avril 2010 Numéro 10 SP2_PB_8117_I020747v1.0 Mot du Chef de Projet L’ année 2009 a été extrêmement fructueuse puisque : En avril, nous avons transmis l’étude d’impact et le rapport préliminaire de sûreté de la phase 1 En mai, les premiers faisceaux d’ions lourds ont été créés et analysés à Grenoble et le concours pour la maitrise d’œuvre des bâtiments phase 2 a été lancé En juillet, le permis de construire de la phase 1 a pu être déposé après la clôture de la phase APD des bâtiments. Evidemment, ceci ne représente que quelques faits marquants d’une année riche et très active, qui a bien préparé celle que nous vivons maintenant. Nous attendons évidemment le permis de construire. Nous avons, dès la fin des études des bâtiments de la phase 1, démarré sans tarder, la séquence d‘appel d’offre pour l’ensemble des lots de travaux. Ainsi, nous devrions terminer l’analyse des offres reçues avant la fin du second trimestre. La future intégration des composants de l’accélérateur dans les locaux définitifs est l’objet de beaucoup de soin de la part de toutes les équipes (accélérateur, BIS, Ingénieur système et son équipe, coordonateur installation de l’accélérateur ...). Directeur de la publication : Marcel JACQUEMET Conception : Armelle LATOUR Dans un autre domaine, les premiers résultats obtenus avec la source de deutons à Saclay sont très prometteurs. L’installation de la ligne Deutons par les équipes de l’IRFU débute bien, avec ces premiers essais fructueux. A Orsay, les tests de l’ensemble des cavités de type B se sont terminés avec succès. Voici une tâche importante confiée à l’IPNO qui s’achève. L’arrivée du premier cryostat en décembre dernier permet de commencer l’intégration de ces cavités dans leur environnement définitif. A Grenoble, les essais des sources et de la ligne vont se poursuivre. La source APhoenix, après réparation devrait prendre la suite de Phoenix-V2 sur la ligne. De beaux résultats en perspective grâce à la contribution de plusieurs équipes et à une aide soutenue de l’IPN Lyon. Les diagnostics développés dans plusieurs laboratoires ont été installés et devraient permettre une bonne analyse des faisceaux et nous conforter dans nos choix techniques. Sous la rubrique « bâtiments phase 2 », il faut signaler que, suite à la seconde réunion du jury de concours du 2 Octobre 2009, une procédure négociée avec mise en concurrence sans publicité a été mise en place pour faire le choix de la future entreprise maitre d’œuvre de ces infrastructures. Nous devrions aboutir à la signature d’un contrat avant l’été. Cette étape vous parait certainement longue mais elle doit être conduite avec soin afin d’obtenir le meilleur rapport qualité/prix pour cette prestation. Tous les laboratoires (IPHC Strasbourg, CENBG Bordeaux, GANIL Caen, LPSC Grenoble, IPN Orsay, LPC Caen, LNL Legnaro) impliqués dans le process de la phase 2 (lignes de faisceau, modules de production, ECS….) préparent activement la définition la plus précise possible des différents composants. Cette tâche est essentielle car les éléments de ce process sont fortement liés au bâtiment qui les recevra. Comme vous le voyez la dynamique de construction se poursuit ! Bulletin SPIRAL2 N° 10 – Avril 2010 Marcel Jacquemet 1/10 PHYSIQUE SPIRAL2 Week 2010 Article de K.Turzo GANIL-Caen [email protected] C’est au Mémorial de Caen que s’est tenue la troisième édition de la SPIRAL2 Week, du 25 au 28 janvier 2010. Le très fort intérêt de la communauté scientifique s’est de nouveau manifesté par une affluence considérable de près de 400 participants (par rapport aux 320 participants de 2009), dont 2/3 de collègues des laboratoires français, et 1/3 en provenance de 10 pays de l’Union Européenne et de 7 autre pays du Monde. Cette édition comme la précédente a mis en lumière les différentes avancées de SPIRAL2 et des projets similaires dans le Monde, concernant la technologie des accélérateurs, le développement de faisceaux radioactifs, la sûreté, les infrastructures et l’instrumentation, la stratégie des pays européens en matière d’infrastructures de recherche et le futur du GANIL au-delà de SPIRAL2. 24 réunions parallèles ont également été organisées, contribuant à la synergie des collaborations. Les exposés, très riches en informations, sont à disposition sur le site : http://spiral2ws.ganil.fr/2010/week/prese ntations/ La SPIRAL2 Week a été l’occasion de sessions ouvertes du SAC, consacrées à la théorie pour SPIRAL2 et aux avancées des nouveaux détecteurs. Les collectivités territoriales, les représentants de l’Etat et les tutelles du GANIL ont une fois de plus manifesté leur vif intérêt pour le projet en accueillant les participants de la conférence à l’occasion du cocktail de bienvenue et en subventionnant directement ou indirectement cet événement. ACCELERATEUR Bulletin SPIRAL2 N° 10 - Avril 2010 2/10 Fascis fuit…. et le faisceau fut ! La source d’ions légers a délivré ce 15 mars 2010 un premier faisceau pulsé de 8 mA d’ions hydrogène à 20 keV. Ce résultat a été obtenu sur l’installation de test des lignes basse énergie à Saclay et marque son début officiel d’activité. Article de C. Van Hille Irfu [email protected] C’est un premier résultat très encourageant pour les équipes de l’Irfu (SACM, SIS et SENAC) menées par C. van Hille et O. Tuske, qui œuvrent depuis de nombreux mois à la mise en place des infrastructures des futurs tests (casemate, gestion des accès, alimentation générale en puissance et en refroidissement), ainsi qu’à l’obtention des autorisations sécurité indispensables. Ces équipes se consacrent depuis le mois de novembre 2009 à l’intégration sur site des lignes basse énergie au fil de la livraison des équipements, avec, quand nécessaire, le support des différents responsables produits du GANIL, de l’IPNO, de l’IPHC et de la direction du projet. La source d’ions légers sur sa plateforme haute tension La première phase de tests aura permis la validation de l’intégration de la source, la qualification de son contrôle-commande, et marque le début de son rodage en vue de l’obtention des performances nominales. Des premiers tests sur l’acquisition rapide des signaux issus des coupelles de Faraday ont été effectués avec succès. Première chambre à vide de la ligne équipée de la coupelle de Faraday L’intégration se poursuit avec bonheur. La prochaine étape est la mise en service de la section de tri de la ligne LBE2, et la délivrance des premiers faisceaux de deutons dès cet été. La collaboration entre les partenaires autour de la ligne de tests va ainsi monter en puissance dans les prochains mois avec la mise en service progressive des produits fournis par chaque laboratoire : alimentations de puissance et aimants (GANIL), diagnostics (GANIL et IPHC), contrôle-commande (GANIL et Irfu). La ligne en cours d’intégration Bulletin SPIRAL2 Cavités B N° 10 –Avril 2010 Une page est tournée pour la construction de l’accélérateur supraconducteur avec la réception de l’ensemble des cavités supraconductrices de type B. Bienvenue à « Bédachonne* » la petite dernière ! 3/10 Articles de G. Olry IPN Orsay [email protected] L’équipe de l’IPN-Orsay, sous la responsabilité de Guillaume Olry, a récemment pu réceptionner et tester au moins une fois l’ensemble des cavités. Les seize cavités fabriquées par l’entreprise RI GmbH (Allemagne) ont été validées contractuellement. Quatorze de ces cavités sont nécessaires sur la machine dans la configuration de base. Figure 1 : Une partie de la famille Toutes les cavités ont été préparées à l’IPN : c'est-à-dire qu’elles ont d’abord reçu un traitement chimique qui « décape » les surfaces internes en éliminant les micro-défauts, puis ont été rincées à l’eau ultra-pure sous haute pression (100bar) en salle blanche ISO 4, afin d’en retirer toutes les éventuelles poussières. Elles ont ensuite été testées en cryostat vertical, c'est-à-dire hors de toute perturbation extérieure, à la température finale de fonctionnement de l’accélérateur, soit 4.5K (-269°C). Elles sont remarquablement similaires dans leurs performances, prouvant par la même occasion la maitrise de la fabrication par l’entreprise et la qualité de la préparation réalisée par l’ensemble de l’équipe de l’IPNOrsay. L’ensemble des 16 cavités a des performances supérieures au cahier des charges (symbolisé par le point vert sur la Figure 2). Figure 2 : courbes des performances en cryostat vertical de l’ensemble des cavités B. Un récent perfectionnement de la préparation a conduit à une amélioration notable de la consommation des cavités. C’est ce que l’on retrouve dans la figure ci-dessus où l’on distingue 2 ensembles de courbes. Elles sont toutes progressivement retraitées et à nouveau testées afin de rejoindre le groupe de tête des performances. Cette nouvelle préparation permet de diviser en moyenne par 2 les consommations cryogéniques des cavités. Bulletin SPIRAL2 N° 10 –Avril 2010 2009 4/10 Les 6 cryostats de série commandés chez SDMS sont tous fabriqués : 3 ont déjà été livrés et les 3 derniers sont en cours de validation finale chez le fabriquant avant leur livraison. L’assemblage des premiers cryomodules reçus à l’IPN-Orsay a déjà commencé. Le premier cryomodule devrait être livré au GANIL en Novembre 2010, le dernier (nommé « Doc ») en octobre 2011. Figure 3 : Les cryostats 4, 5 et 6 chez SDMS * Bédachonne, nom « féminisé », tiré du patois Normand « bédachon » qui signifie : dernier éclos d’une couvée de poussins et donc, par extension, l’enfant dernier né [extrait du petit dictionnaire du patois normand en usage dans l’arrondissement de Pont-Audemer, L-F Vasnier]. FAISCEAUX RADIOACTIFS Formation nucléarisation Article de M. Quiclet GANIL Caen [email protected] Cette formation s’est déroulée sur 2 sessions de 11 personnes (concepteurs et projeteurs de la SFRE mais aussi du STP/BE GANIL) du 15 au 17/12/2009 et du 19 au 21/01/2010. Cette formation a été scindée en 2 parties : • Une partie théorique sur les thèmes suivants : o contraintes de travail en boîte à gants, o principes de gestion des déchets nucléaires, o principes de décontamination, o contraintes de travail en cellules haute activité. Bulletin SPIRAL2 • Une partie pratique : o travail en boîte à gants, o travail en téléopération. Photos de boîtes à gants N° 10 –Avril 2010 5/10 La partie pratique a été très intéressante et riche d’enseignement car elle a permis de concrétiser les difficultés de cette exploitation et donc de l’importance de la nucléarisation. Photos de cellules Afin de permettre une diffusion large des informations, un document a été établi avec Cécile BARTHE DEJEAN afin de tracer les items importants à retenir dans la nucléarisation (cf. lien EDMS : https://edms.in2p3.fr/document/I-020289/1). Les présentations réalisées dans le cadre de cette formation sont aussi disponibles ainsi que les photos et vidéos réalisées sur place (qui montrent par ailleurs qu’une conception mal adaptée peut causer des problèmes importants ; cf. l’utilisation d’un écrou standard en téléopération : video3). Mission d’AMOA SPIRAL2 Phase 2 Pourquoi une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage ? Maîtriser l’intégration des équipements du procédé phase 2, leurs servitudes dans le bâtiment et ses infrastructures (Maîtrise d’Oeuvre MOE bâtiments) constitue une des difficultés d’un projet à laquelle est confronté le maître d’ouvrage mandaté (MOM). Passer du stade de l’équipement validé sur banc d’essai au stade de l’équipement fonctionnant de manière nominale dans le bâtiment de production nécessite : - d’être en mesure d’installer l’ensemble des procédés dans les différentes salles, - de pouvoir accueillir les réseaux, servitudes et autres systèmes nécessaires au bon fonctionnement des équipements des procédés, - ceci tout au long du cycle de la vie de l’installation, en situation normale d’exploitation mais aussi en période de maintenance. Bulletin SPIRAL2 N° 10 –Avril 2010 2009 6/10 On peut aussi préciser que tout cela s’inscrit dans un contexte où vont travailler ensemble des intervenants de culture différente que sont, d’une part le milieu de la recherche et des procédés (MOE interne), et d’autre part celui du bâtiment et du génie civil (MOE externe). Ceci a conduit la direction de projet Spiral2 (MOM) à se faire assister par une entreprise d’ingénierie chargée de nous soutenir vis-à-vis du maître d’œuvre bâtiment désigné pour la phase 2. Eric Petit et Olivier Danna (ingénieurs SYSTEME) avec Philippe Bisson assurent le suivi de cette assistance avec le concours des autres membres de la direction de projet et de la section SFRE directement concernés. Deux types de missions différentes mais complémentaires ont donc été identifiées. Article de O. Danna GANIL Caen [email protected] Tout projet s’accompagne d’une démarche de gestion de projet qui répond trivialement à la question « Qui fait quoi et quand ?». C’est l’objet de la première mission dite de coordination et de planification des procédés phase 2, allant des tâches d’études, de fabrication, d’installation et d’intégration, jusqu’aux essais entre les responsables lots SFRE et responsables « métiers transverses» du groupe Système. S’y ajoute également une mise à jour de l’organigramme des tâches sur la phase 2 du projet jusqu’au niveau 4 du PBS. Cela passe par la mise à jour des fiches de tâches qui existent et la création de nouvelles. Dans le cadre spécifique de cette mission, un état des lieux concernant l’organigramme des tâches de la phase 1 a été effectué. A cet effet, une procédure de planification définit la construction et la mise à jour du planning général de la phase 2 du projet (réf. SP2_PR_8150_I019949). Une note de planification à l’intention des laboratoires est en cours de validation (réf. I-020756). Le but est d’avoir un planning détaillé des tâches pour l’année à venir et une vue « à grosses mailles » pour les années suivantes. Les différents responsables de lots de la phase 2 sont ainsi sollicités afin d’établir un planning. Ces différents plannings sont ensuite consolidés dans un planning général qui est remis à jour mensuellement sous la direction de Philippe Laborie (contrôleur projet SP2). La seconde mission de synthèse/intégration des données est nécessaire pour gérer les multiples interfaces techniques. Cette mission se concrétise notamment par la mise en place d’une cellule « Synthèse Intégration » et la réalisation à terme d’une maquette 3D dans laquelle se trouveront à la fois les équipements des procédés des différents laboratoires (MOE interne) et ceux des infrastructures à la charge du maître d’œuvre bâtiment (Moe externe). Présentation du GME Euridis Bulletin SPIRAL2 N° 10 – Avril 2010 7/10 Le Groupement Momentané d’Entreprises (GME) conduit par la société EURIDIS Ingénierie a été choisi pour assurer cette mission d’assistance au maître d’ouvrage sur la phase 2 du projet (« bâtiment de production »). Depuis le début d’année, leur prestation s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire (nucléaire, ingénierie de bâtiment industriel, en imagerie 3D, ingénierie des réseaux courants forts et faibles). Le groupement est constitué d’entreprises localisées autour de Cherbourg et recouvrant les domaines de compétence suivants : EURIDIS Ingénierie : Ingénierie mécanique, structure, fluides, nucléarisation, bâtiment, imagerie 3D Global Ingénierie : Ingénierie bâtiment, Génie civil, IMEX Services : Maintenance de fonctions industrielles sensibles, Mesures nucléaires, radioprotection, Planification, Gestion documentaire et expertise Nucléaire EURELEC ETUDES : Ingénierie Réseaux courants forts et faibles - Câblage Une équipe de trois personnes (Denis Féron - chef de projet, Franck Pérocheau - ingénieur planification, Benoît Meslin – dessinateur 3D) est présente sur le site du GANIL pour être au plus près du maître d’ouvrage. Elle constitue en quelque sorte le « noyau dur» autour duquel s’ajoutent des compétences présentes dans les entreprises concernées et qui sont sollicitées en fonction de l’avancement des missions relatives au projet SPIRAL2 phase 2. L’exemple de la maquette 3D Outil indispensable à la gestion des interfaces et support aux réunions de synthèse entre le MOM et le MOE, elle permet entre autres de faire ressortir les interférences entre les infrastructures du bâtiment et les différents réseaux nécessaires au bon fonctionnement des procédés. On peut ainsi faire ressortir les incohérences et interférences pour chaque salle. Bulletin SPIRAL2 N° 10 – Avril 2010 8/10 On peut aussi représenter le passage des réseaux par niveau ou groupe de locaux et obtenir une vue générale du bâtiment et procédés. Exemple issu du bâtiment phase 1 (LHE) Ce type d’images nécessite en amont un travail important de modélisation de la maquette. Les difficultés sont nombreuses et les questions soulevées multiples comme, par exemple : le choix du logiciel de dessin 3D : les procédés sont dessinés sous CATIA mais les MOE bâtiment est susceptible d’en utiliser d’autres (exemple : Solidworks), comment importer des assemblages et pièces créés sous CATIA V5 à partir de l’arborescence SMARTEAM sans être limité par leur taille, de même, comment récupérer l’ensemble des informations fournies par le MOE bâtiment (réseaux courants forts et faibles, murs et plafonds, ventilation nucléaire, etc..), gestion de configuration : suivre la mise à jour des dernières versions et autres modifications en provenance des MOE interne et externe sans perte d’informations, choix du référentiel : comment positionner les différents éléments du procédé et du bâtiment, comment envisager ultérieurement l’utilisation de la maquette 3D comme une aide à la gestion documentaire. L’illustration suivante nous montre la méthodologie de modélisation de la maquette 3D envisagée pour le bâtiment de production, on y voit ainsi : Bulletin SPIRAL2 N° 10 – Avril 2010 9/10 le découpage en squelette du procédé (transport faisceau radioactifs), sur lequel seront raccrochés les équipements dessinés sous CATIA/Smarteam, le découpage partiel du bâtiment en différents blocs permettant de récupérer l’ensemble des informations fournies par le MOE bâtiment (réseaux courants forts et faibles, murs et plafonds, ventilation nucléaire, etc..) avec les fils permettant notamment le repérage des murs porteurs. Illustration de la méthodologie de modélisation la maquette 3D envisagée pour le bâtiment de production La maquette 3D est également un outil de communication important, d’une part vis à vis de l’extérieur, mais surtout vis à vis du futur exploitant qui peut ainsi y contribuer en intégrant son retour d’expérience issu de l’exploitation de l’installation existante. Contact : [email protected] 02 31 45 45 84 Articles Bulletin SPIRAL2 N° 10 – Avril 2010 10/10