prévention des sinistres - L`Assurance Desjardins des entreprises

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prévention des sinistres - L`Assurance Desjardins des entreprises
PRÉVENTION DES SINISTRES
LA GESTION DES RISQUES
D’UN ATELIER AUTOMOBILE
L
es garages ou les ateliers de réparation et d’entretien de
véhicules sont exposés plus que tout autre domaine d’activités
aux risques d’incendie.
Certains peuvent offrir une expertise quant à l’installation de freins,
de systèmes d’échappement, d’amortisseurs ou de pneus, alors
que d’autres se spécialisent dans l’entretien de transmissions, de
radiateurs ou de systèmes de climatisation. Finalement, quelques
garages peuvent aussi effectuer des travaux de débosselage ou de
peinture. Notons que les risques spécifiques associés à de tels travaux
ne sont pas abordés dans cette capsule.
Cette capsule présente donc les diverses causes d’incendie dans ce
type d’établissement et les mesures de prévention appropriées.
Les garages de réparation de véhicules à moteur diesel ne sont pas
davantage à l’abri de ces risques. L’exemple suivant le démontre : au
cours d’un découpage oxyacétylénique, des étincelles ont été projetées
dans un bac de captage d’huiles usées, entraînant une explosion suivie
d’un incendie majeur. Bien que les huiles usées soient considérées
comme des liquides combustibles (et non des liquides inflammables),
la chaleur très élevée des étincelles (métal en fusion) a fait en sorte que
la température de l’huile aux points d’impact des étincelles a atteint,
voire grandement dépassé, le point d’éclair de l’huile, produisant ainsi
des vapeurs qui se sont enflammées de façon explosive. Notons que
les huiles usées peuvent parfois être contaminées par des traces de
liquides inflammables (essence, solvant, dégraisseur, etc.), ce qui
abaisse le point d’éclair.
LE POINT D’ÉCLAIR
LES CAUSES D’INCENDIE
La principale cause d’incendie est l’inflammation ou l’explosion de
vapeurs inflammables, habituellement d’essence.
• Ces vapeurs peuvent être présentes pendant certains
travaux, tels que le remplacement d’un réservoir d’essence,
d’un moteur ou de ses composants (une pompe, un tuyau
d’alimentation, un carburateur ou un système d’injection).
Celles-ci risquent ainsi de s’enflammer en présence d’une
flamme nue, d’un article de fumeur, d’une étincelle, d’une
surface chaude (ex. : chauffage, lampe baladeuse, etc.) ou
d’un travail par points chauds (ex. : soudage, découpage,
meulage, etc.).
Le point d’éclair d’un liquide est la température minimale à
laquelle il se dégage assez de vapeurs pour former un mélange airvapeurs inflammable près de sa surface. Plus le point d’éclair est
bas, plus le risque d’inflammation est élevé.
• Un liquide dit « inflammable » est un liquide dont le point
d’éclair est inférieur à 37,8 °C.
• Un liquide dit « combustible » est un liquide dont le point
d’éclair est égal ou supérieur à 37,8 °C.
Les autres causes d’incendie les plus courantes sont :
• l’inflammation de matières combustibles par des articles
de fumeur ;
• du câblage électrique défectueux ;
• des étincelles produites à la suite d’une défaillance d’un
appareil électrique. g
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PRÉVENTION DES SINISTRES
La gestion des risques d’un atelier automobile
PRINCIPALES MESURES
PRÉVENTIVES
CONSTRUCTION DU BÂTIMENT
• De préférence, tout bâtiment abritant un garage
devrait être fait de matériaux résistants au feu ou
incombustibles.
• Tout plancher doit être étanche et en pente
pour faciliter l’écoulement de l’eau, de liquide
combustible ou de tout autre liquide vers les
avaloirs de sol. Ces derniers doivent :
■■ a) être munis de séparateurs d’huile approuvés
afin de capter les huiles avant qu’elles
n’atteignent les égouts (si autorisé) ; ou
■■ b) être reliés à un réservoir extérieur ventilé.
Notons que tout séparateur doit être vidé
régulièrement afin d’éviter tout débordement
dans les égouts.
PUITS OU ZONE DE TRAVAIL SITUÉ
SOUS LE NIVEAU DU SOL
• Tout puits ou toute zone de travail situé sous le
niveau du sol doit être en matériaux résistants au
feu (ex. : béton, maçonnerie) ou incombustibles.
• Chaque puits ou zone de travail doit disposer d’au
moins deux sorties de secours non obstruées pour
éviter qu’un travailleur ne soit pris au piège en cas
d’urgence.
• L’escalier menant à la zone de travail doit aussi
être en matériaux incombustibles, et les marches
doivent être antidérapantes. De plus, l’espace sous
les escaliers doit être dégagé en tout temps.
• Une ventilation naturelle suffisante doit
être assurée. Sinon, il y a lieu d’installer une
ventilation mécanique pouvant fournir un
changement d’air complet toutes les cinq minutes.
Notons que les prises d’extraction de tout système
de ventilation doivent être situées au niveau du sol
du puits ou de la zone de travail.
• Toute installation électrique doit être approuvée
et de type antidéflagrant, et respecter les normes
relatives aux emplacements dangereux de la
Classe I, Groupe D.
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• Tout appareillage temporaire, comme une lampe
baladeuse, doit aussi être approuvé et de type
antidéflagrant.
CHAUFFAGE
Tel qu’il est spécifié à la Section 3.6.2.1 du Code national
du bâtiment du Canada (CNB), il est interdit d’installer
un appareil de chauffage à combustible solide dans
un garage de réparation ou à tout autre endroit où cet
appareil pourrait être exposé à des vapeurs ou à des gaz
inflammables.
Par contre, un tel appareil approuvé pourrait être installé
dans les conditions suivantes :
1. Dans un local technique isolé du reste du bâtiment
par une séparation coupe-feu ayant une résistance
au feu d’au moins une heure.
2. Il doit être alimenté en air de combustion
directement de l’extérieur du bâtiment.
3. La chaleur produite doit être acheminée
indirectement vers les espaces à chauffer par
l’intermédiaire de conduits ou de tuyaux.
Les appareils de chauffage aux huiles usées sont accep­
tables dans un garage, mais uniquement lorsqu’ils sont
approuvés (ULC, UL, FM, WH, etc.) pour une utilisation
spécifique avec un tel combustible.
Finalement, tout appareil de chauffage au mazout, au gaz
naturel ou au gaz propane peut être utilisé pour chauffer
un garage de réparation à la condition que cet appareil
soit homologué ou certifié par un laboratoire reconnu et
qu’il soit installé selon les instructions du fabricant.
Notons qu’un appareil de chauffage ne doit jamais
être situé au niveau du sol à l’intérieur d’un garage, car
toute flamme nue en provenance de cet appareil pourrait
faire exploser ou enflammer des vapeurs inflammables,
lesquelles sont souvent plus lourdes que l’air. Par contre,
un tel appareil approuvé peut être situé à découvert
dans le garage de réparation s’il est surélevé à au moins
1,4 m du sol. Sinon, tout appareil de chauffage doit être
situé à l’intérieur d’un local étanche ayant une résistance
minimale au feu d’une heure, et inaccessible directement
par le garage. g
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PRÉVENTION DES SINISTRES
La gestion des risques d’un atelier automobile
INSTALLATION ÉLECTRIQUE
Une attention spéciale doit être portée à l’installation
électrique et, en particulier, aux problèmes récurrents
suivants :
• Les divers équipements et appareils utilisés
dans un garage de réparation nécessitent une
demande électrique très importante. Il y a donc
lieu de s’assurer qu’ils répondent aux normes et
que l’entrée électrique présente une capacité
suffisante. L’installation électrique peut être
vérifiée par un maître électricien indépendant qui
apportera, au besoin, les correctifs nécessaires.
• Compte tenu du va-et-vient constant de véhicules
dans le garage, les panneaux et appareils
électriques peuvent être exposés à des chocs
violents. Il faut donc protéger adéquatement tout
appareil, panneau ou autre appareillage électrique
vulnérable en installant un garde métallique
solide, à une distance d’au moins 900 mm de
celui-ci.
• Les couvercles protecteurs des panneaux et autres
appareillages électriques sont souvent manquants.
La présence de couvercles bien fixés préviendra
l’infiltration de poussière, les risques de décharges
électriques et la projection d’étincelles en cas de
court-circuit.
• Finalement, la mise sur pied d’un programme de
nettoyage et d’entretien régulier est grandement
recommandée afin de débarrasser les moteurs et
les appareils électriques de toute accumulation
de poussières, fibres, charpie, etc. Notons qu’il est
nécessaire d’interrompre l’alimentation électrique
de ces dispositifs avant de commencer tout
nettoyage ou entretien.
NETTOYAGE DE PIÈCES
• Une cuve d’immersion ou un bac de nettoyage
préfabriqué est souvent utilisé pour le nettoyage
de pièces. Il est important d’éviter que le contenu,
s’il venait à s’enflammer, se propage hors de la
cuve ou du bac. Une façon simple de réduire ce
risque est d’installer un couvercle en acier qui est
maintenu ouvert par une chaîne et un maillon
fusible. Le couvercle se fermera automatiquement
par gravité sur le bac ou la cuve grâce au
déclenchement du maillon fusible vu la haute
température produite par les flammes. Ce faisant,
le feu sera privé de l’oxygène nécessaire pour
la combustion.
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• On doit utiliser un dissolvant ou un dégraisseur
ininflammable pour le nettoyage de pièces.
Il est permis d’utiliser un liquide combustible,
ayant un point d’éclair supérieur à 37,8 °C
lorsqu’une bonne ventilation est assurée (naturelle
ou mécanique) et qu’il n’y a aucune source
d’inflammation à proximité.
• Enfin, on ne doit pas utiliser un liquide
inflammable ou un liquide combustible ayant un
point d’éclair inférieur 60 °C pour les travaux de
nettoyage de châssis, de moteurs ou autre matériel
ou composant. Beaucoup de garagistes utilisent
plutôt des appareils à grand jet d’eau pressurisée
souvent additionnée d’un savon biodégradable
à base de phosphate.
RÉPARATION DE RÉSERVOIRS
DE CARBURANT
• Tout réservoir de carburant doit être
complètement vidé de son contenu et nettoyé
adéquatement, ou rendu inerte, avant d’effectuer
tout travail par points chauds à des fins d’entretien
ou de réparation. La vidange et le nettoyage
doivent être effectués à l’extérieur du bâtiment.
• Par contre, il est possible de transvider le
carburant à l’intérieur du bâtiment, dans un
réservoir de stockage approuvé, en utilisant
une pompe portative homologuée. Il existe
des appareils « tout-en-un » sur le marché,
spécialement conçus pour aspirer et contenir de
façon sécuritaire de petites quantités de carburant.
■■ S’il est réutilisable, le carburant du réservoir
vidé doit être temporairement stocké dans des
récipients sécuritaires homologués ou versé
dans des réservoirs extérieurs souterrains
conformes.
■■ S’il est non réutilisable, il doit être
temporairement stocké dans des réservoirs
appropriés qui doivent être clairement
identifiés comme contenant des liquides
combustibles ou inflammables, et gardés à
l’extérieur du bâtiment jusqu’à ce qu’ils soient
enlevés par une firme spécialisée. En aucun
temps, l’on ne doit utiliser des réservoirs ou
des récipients d’huiles usées pour y mettre du
carburant provenant de réservoirs vidés. g
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PRÉVENTION DES SINISTRES
La gestion des risques d’un atelier automobile
STOCKAGE DE LIQUIDES
INFLAMMABLES OU COMBUSTIBLES
À ce sujet, nous vous invitons à consulter notre capsule
intitulée « Les liquides inflammables et combustibles ».
STOCKAGE DE PNEUS
Le stockage de pneus augmente considérablement la
charge combustible, car en cas d’incendie, le caoutchouc,
un produit à base de pétrole, génère des températures
extrêmement élevées ainsi qu’une fumée dense et
toxique. L’incendie devient alors beaucoup plus difficile à
combattre et à maîtriser.
L’approche la plus logique serait, de préférence, de ne
garder aucun pneu à l’intérieur du bâtiment, sinon en
limiter le nombre au strict minimum. La majeure partie
du stock de pneus pourrait alors être remisée dans un
bâtiment secondaire détaché ou dans des remorques ou
des conteneurs extérieurs situés à distance du bâtiment
principal.
Le stockage de pneus usagés à l’extérieur, à proximité
de bâtiments, pose aussi problème. Habituellement,
ces pneus sont récupérés, s’il y a lieu, par une firme de
recyclage. Entre-temps, une grande quantité de ces pneus
peut être accumulée, et ce, surtout en périodes de pointe,
par exemple à la fin de l’automne. Quelle belle occasion
pour un incendiaire averti ! Comment faire pour réduire
ce risque ?
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Desjardins Assurances Entreprises désigne Desjardins Assurances générales inc.,
manufacturier de produits d’assurance auto, habitation et entreprise.
Voici quelques mesures préventives à prendre :
1.Clôturer convenablement le terrain ou la cour
et garder toute barrière enchaînée et cadenassée.
2.Bien éclairer le périmètre extérieur de chaque
bâtiment ainsi que la cour ou le terrain.
3.Accumuler les pneus usagés dans un bâtiment
secondaire situé à distance des autres bâtiments.
4.Ranger les pneus usagés dans une remorque ou un
conteneur cadenassé à distance des bâtiments.
5.Augmenter la fréquence de récupération des pneus
usagés par la firme de recyclage.
6.Prendre l’initiative d’aller porter soi-même les
pneus usagés à la firme de recyclage à intervalles
réguliers, et plus souvent, si nécessaire.
En collaboration avec
JEAN-JACQUES FOURNEL, expert-préventionniste
Source :
Code national du bâtiment
http://www.nationalcodes.ca/fra/cnb/index.shtml
Mise en garde
L’information contenue dans cette capsule est d’ordre général et
est fournie à titre informatif seulement. Elle n’est pas exhaustive.
Toute action prise à la suite de la lecture de cette capsule devra
être effectuée en toute sécurité et, au besoin, être exécutée par
une personne expérimentée et habilitée à le faire.