Forum local Lot Cahors > 2 mars 2015 - Agence de l`eau Adour
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Forum local Lot Cahors > 2 mars 2015 - Agence de l`eau Adour
Forum local Lot Cahors > 2 mars 2015 Une nouvelle impulsion collective pour construire l’avenir de l’eau dans le bassin Adour-Garonne Les projets de Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) et de son Programme De Mesures (PDM) pour la période 2016-2021 répondent à l’obligation de résultat fixée par la Directive-cadre européenne sur l’eau pour atteindre le bon état des cours d’eau, lacs, nappes souterraines, estuaires et du littoral. Et ce en 3 cycles de gestion de 6 ans chacun : 2010-2015, 2016-2021, 2022-2027. Dans le bassin Adour-Garonne, ces documents de planification s’inscrivent dans un contexte nécessitant de concilier durablement protection de l’environnement et développement d’activités économiques face aux effets prévisibles du changement climatique, de l’évolution démographique ou encore des choix énergétiques. Le projet de SDAGE-PDM 2016-2021 du bassin vise le bon état pour 70 % des masses d’eau. C’est déjà le cas, aujourd’hui, pour la moitié d’entre-elles grâce aux efforts engagés notamment dans le précédent plan de gestion 2010-2015. Avant l’adoption finale de ce nouveau cap stratégique pour l’eau, prévue en décembre 2015, la parole est donnée au public (jusqu’au 18 juin 2015) et particulièrement aux partenaires institutionnels (jusqu’au 18 avril 2015). Dans le même temps, deux autres documents sur l’eau sont également soumis à la consultation : • Le Plan de Gestion des Risques d’Inondation (PGRI) décrivant la stratégie du bassin pour gérer les risques d’inondation qui touchent potentiellement 20 % de la population en AdourGaronne, • Le programme de mesures du Plan d’Action pour le Milieu Marin (PAMM) pour le golfe de Gascogne. Comprendre le SDAGE-PDM pour donner son avis L’Agence de l’eau Adour-Garonne déploie un dispositif d’information renforcé pour que les acteurs locaux puissent s’approprier et s’exprimer sur les enjeux de l’eau dans le bassin. Les forums locaux de l’eau en font partie. Organisés dans les bassins-versants Adour, Charente, Dordogne, Garonne, Lot, Tarn, Aveyron et Littoral entre février et avril 2015, ils sont des lieux d’information et de débat. La présentation territorialisée des réponses proposées dans le SDAGEPDM 2016-2021 est l’occasion pour les structures institutionnelles invitées (conseils généraux, régionaux, chambres consulaires, comités de rivière, agglomérations…) de faire part de leurs remarques. Les principales observations recueillies alimenteront la synthèse des avis en vue de la version finale des documents. À une échelle territoriale plus fine, l’Agence soutient l’initiative de l’Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement. Ces acteurs de l’éducation et de la sensibilisation à l’environnement organisent près de 70 réunions d’information sur le SDAGE-PDM 2016-2021 dans l’ensemble du bassin. L’objectif reste le même : informer les acteurs institutionnels pour susciter des contributions et venir alimenter la stratégie de l’eau, pour demain. > Votre avis compte ! www.eau-adour-garonne.fr FORUM LOCAL LOT Le bassin-versant du Lot est caractérisé par un fort contraste entre plateaux arides et vallées verdoyantes. C'est un bassin peu peuplé (382 420 habitants en 2010 sur un territoire de 12 000 km2), mais dont la population saisonnière en amont peut venir doubler la population permanente. Territoire à forte dominante rurale, il accueille un important tourisme fluvial, une activité hydro-électrique développée (sur la Truyère notamment), et quelques pôles d'activité industrielle, principalement dans la vallée du Lot (Cahors, Villeneuve-sur-Lot, Decazeville). Serge Bladinières, président de la Commission territoriale Lot, accueille la soixantaine de participants à ce 2e forum de l’eau organisé à Cahors. Cette rencontre vise à recueillir les avis au plus près des territoires et à susciter les débats sur la politique de l’eau à mettre en œuvre sur la période 2016-2021 dans le bassin versant du Lot. Alain Toullec, directeur de la DDT du Lot, qui représente le préfet, présente la gestion de l’eau comme un sujet « à la fois politique et très technique », et rappelle que le PGRI trouve un écho particulier dans le bassin du Lot. Enjeux et objectifs sur le bassin versant du Lot Sur le territoire du Lot, les grandes priorités restent les mêmes que pour le précédent SDAGE, à savoir : la préservation et la reconquête de la qualité des eaux superficielles pour garantir les activités de loisirs liées à l’eau (baignade, canoë-kayak…) ; la réduction des substances dangereuses toxiques (en particulier les métaux) ; la préservation et la réhabilitation du bon fonctionnement des rivières et des zones humides, notamment en tête de bassin ; des installations d’exploitation hydroélectrique compatibles avec la préservation des milieux ; l’optimisation de la gestion hydraulique de ces ouvrages ; le renforcement des mesures d’alerte et de gestion en période d’étiage et de crue ; enfin, l’amélioration de la connaissance des aquifères karstiques stratégiques pour l’alimentation en eau potable et la mise en place de mesures de gestion adaptées. Le bassin du Lot fait partie de ceux qui, au sein du bassin Adour-Garonne, présentent la meilleure qualité de l’eau. Près de 70 % de ses eaux superficielles montrent un bon état écologique, contre 44 % pour l’ensemble du bassin Adour-Garonne. Ce constat a conduit à fixer des objectifs plus ambitieux pour le bassin du Lot : on vise par exemple les83,5 % de masses d’eau superficielles en bon état écologique en 2021. Concernant les masses d’eau souterraines, qui présentent d’ores et déjà toutes un bon état quantitatif, l’effort à fournir se situe du côté de l’état chimique, avec l’objectif de ramener la totalité des masses d’eau à un état satisfaisant en 2021. Le SDAGE-PDM : un bilan encourageant, des orientations pertinentes Le projet de SDAGE-PDM pour 2016-2021 est jugé comme étant, dans son ensemble, tout à fait pertinent au vu des évolutions et des enjeux, et les quatre orientations affichées ne font pas l’objet de discussions. Avec un doublement du nombre de mesures quantitatives et qualitatives de l’eau effectuées depuis 2010, les progrès réalisés lors de la mise en œuvre du premier SDAGE sont soulignés par un participant. En effet, même si l’objectif annoncé (60 % des masses d’eau en bon état en 2015) n’a pas été atteint (43 à 45 % en bon état à ce jour), l’augmentation du nombre de mesures de suivi dresse un tableau plus proche de la réalité, et certainement plus « sombre » que celui qui était basé sur des statistiques. Ce chiffre de 44 % n’est donc pas si mauvais, d’autant plus que des indices montrent de nombreux cours d’eau prêts à basculer vers le bon état. L’irrigation, un enjeu central pour le développement économique local Sur ce territoire très agricole, la question des réserves d’irrigation s’invite très vite dans le débat. Il est souligné que les réseaux d’irrigation mis en place (40 Associations Syndicales Syndicales dans le département du Lot) ont tous permis l’installation de jeunes agriculteurs, y compris en agriculture biologique ou raisonnée. Cependant, l’ASA de la Lupte et Lemboulas qui travaille depuis plus de 10 ans à la constitution d’une réserve, fait part des nombreux freins qu’elle rencontre. La question des volumes prélevables est également au centre des préoccupations. Les agriculteurs s’interrogent sur l’éventuelle suppression de ces volumes au profit des volumes réellement prélevés, avec les conséquences financières que l’on peut supposer. En réponse, il est précisé que les volumes prélevables tels que définis dans le protocole en vigueur feront peut-être l’objet d’un audit technique, mais restent pour le moment le socle sur lequel tous les acteurs doivent s’appuyer. Quid des masses d’eau considérées en bon état ? Parmi les affluents du Lot, de nombreux cours d’eau sont classés « en bon état ». C’est le cas notamment dans les parcs naturels, avec les Boraldes de l’Aubrac par exemple. Il est rappelé qu’un des objectifs formulés dans la Directive Cadre Européenne sur l’eau consiste au maintien en bon état des masses d’eau. Se pose donc pour plusieurs participants la question de la mise en place d’actions sur ces cours d’eau. Dans le SDAGE-PDM, la priorité a clairement été donnée aux masses d’eaux les plus dégradées, et à l’amélioration de leur état. Les masses d’eau « non prioritaires » pourront toutefois faire l’objet de financements, mais dans une moindre mesure. En revanche, si l’action proposée relève d’un usage prioritaire comme la baignade, alors les financements seront plus conséquents. De la même manière, le fait que le SDAGE ne mentionne pas la nécessité d’améliorer la connaissance des masses d’eau souterraines volcaniques ne signifie pas qu’aucune étude sur ce sujet ne pourra être soutenue par l’Agence de l’eau. Le SDAGE indique les priorités sur l’ensemble du bassin mais n’a pas vocation à être exhaustif. L’initiative locale, elle, repose pleinement sur les Plans d’Actions Opérationnels Territorialisés (PAOT), que les acteurs locaux sont appelés à enrichir via la Mission Inter-Services de l’eau et de la Nature (MISEN). Une gouvernance à réinventer, des financements à sécuriser Si la situation des masses d’eau du bassin-versant du Lot est plus favorable que celle du bassin Adour-Garonne dans son ensemble, l’objectif affiché de 70 % des cours d’eau en bon état en 2021 semble peut-être trop ambitieux au vu des évolutions institutionnelles en cours et des incertitudes qui en découlent sur le maintien du rythme de financement constaté lors du précédent SDAGE. En effet, l’entrée en application de la compétence Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) en janvier 2016 n’est pas encore bien cadrée, et crée la confusion sur les territoires. S’ajoutent à cela la réforme des Départements, la fusion des Régions… « On sent que l’on change aujourd’hui de paradigme », alors même que la prise en compte des zones humides et la restauration de la continuité écologique entraînent des coûts de plus en plus élevés. Le Conseil d’Administration de l’Agence de l’eau Adour-Garonne a précisément été interpellé sur l’éventuelle nécessité de s’adapter à ce nouveau contexte, et réfléchit à l’opportunité de positionner le montant de ses subventions au-dessus du seuil de déclenchement des cofinancements. En conclusion sur la question de la gouvernance, on s’accorde à dire que les questions liées aux milieux aquatiques doivent être traitées à l’échelle globale de la masse d’eau. Les syndicats de bassin-versant portent d’ores et déjà un nombre croissant de projets, et l’Agence de l’eau souhaite favoriser cette tendance. Le premier enjeu est de maintenir la gouvernance à l’échelle de chaque rivière afin de conserver cette logique de bassin-versant. Alors, on pourra progresser en étudiant les enjeux du bassin-versant, l’intérêt d’intervenir en amont pour protéger l’aval… Le forum de l’eau a également été l’occasion de présenter le projet de PGRI 2016-2021. Comme pour le SDAGE-PDM, la question des moyens financiers et de la gouvernance est centrale : qui va assumer la responsabilité, en particulier financière, en cas d’inondation ? Le territoire du Lot est le berceau d’une dynamique exemplaire sur cette thématique, et les participants expriment leur détermination à démarrer au plus tôt la mise en œuvre des actions énoncées dans le Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) d’intention qui a été signé. Ils sont rassurés : la Stratégie Locale de Gestion des Risques d’Inondation vient englober les PAPI et ne constituera en aucun cas un frein à leur mise en œuvre. © A E AG V. B ay ch e , I. Piq u e s Votre avis compte !