Untitled - CAUE de Côte d`Or
Transcription
Untitled - CAUE de Côte d`Or
mercredi 26 septembre Alain Houpert, sénateur vice-président du Conseil Général de Côte-d’Or président du C.A.U.E. de Côte-d’Or Félicien Carli, architecte, directeur du C.A.U.E. de Côte-d’Or et toute l’équipe du C.A.U.E. sont heureux de vous accueillir à 1 journée au pays de Courbet visites animées par Marie-France Vô, historienne de l’art piquenique préparé par le restaurant “ les Charmilles” 14 avenue de la gare 39800 Poligny 03 84 37 24 51 1 Dijon Besançon Ornans Source de la Loue R 30 km Programme visite du musée Courbet à Ornans (Doubs) Cet aménagement est empreint d’une grande modernité tout en respectant l’environnement et le caractère historique et intime de la maison où vécut l’artiste. visite des aménagements de la source de la Loue La source de la Loue, site privilégié par Gustave Courbet dans ses peintures de paysages francscomtois, est agrémenté de nouveaux aménagements sécurisés, permettant au visiteur de profiter pleinement du spectacle grandiose de la source de la Loue, alliant détente, découverte et nature. piquenique 3 Gustave Courbet (1819 - 1877) C'est à Ornans que Gustave Courbet voit le jour en 1819. Il est l'aîné d'une fratrie de quatre enfants. Sa famille est aisée, grâce à l'important patrimoine terrien du père. Toute sa vie, Courbet témoigne de l'affection qu'il porte aux siens. Il a laissé d'eux de nombreux portraits, parfois au milieu des personnages de ses grandes compositions. Le même attachement le relie à sa région natale qui sert de décor pour nombre de ses tableaux. Les années de jeunesse (1833-1848) Vers l'âge de quatorze ans, Gustave Courbet est sensibilisé à la peinture par Claude-Antoine Beau, élève de Gros. Installé à Besançon à partir de 1837, le jeune homme y poursuit sa formation chez un émule de David. Courbet a vingt ans lorsqu'il arrive à Paris pour s'inscrire fréquenter les ateliers de Steuben et du père Suisse. Il copie les maîtres du Louvre. "Puisque réalisme il y a" (1848-1855) En 1848, Courbet, qui a jusqu'alors peu exposé au Salon, y présente une dizaine de toiles. Remarqué, il noue une relation d'amitié avec le critique Champfleury et bénéficie désormais d'une reconnaissance publique, confirmée l'année suivante avec l'achat par l'Etat d'Une après-dînée à Ornans. Avec d'autres œuvres, Courbet se heurte à l'incompréhension et provoque le scandale. C'est le cas en 1849 avec Les casseurs de pierres (œuvre détruite) puis avec Un Enterrement à Ornans au Salon de 1850-1851. En cette se- 5 conde moitié de XIXe siècle, selon la tradition académique, les tableaux de grand format sont réservés aux sujets historiques, mythologiques ou allégoriques. Courbet maltraite cette convention en peignant un monde familier, domestique, sur de très grandes toiles. Il estime que l'histoire contemporaine, fût-elle celle des gens du peuple, mérite ces grands formats et exprime son désir de réformer la peinture d'histoire. Le titre original de l'Enterrement, tableau historique d'un enterrement à Ornans, est de ce point de vue emblématique. Au cours de cette période, Courbet fait une rencontre décisive. Alfred Bruyas, un riche collectionneur, achète Les Baigneuses. Il va dès lors devenir un véritable mécène pour l'artiste, qui peut ainsi vivre de sa peinture. La reconnaissance vient également de l'étranger. Dès 1854, on se dispute à Berlin et à Vienne l'honneur d'exposer Courbet. Cette période trouve son apogée dans L'Atelier du peintre (1854-1855), véritable tableau-manifeste dans lequel Courbet affirme ses choix artistiques et politiques. Le jury du Salon de 1855 accepte plus d'une dizaine de toiles de Courbet, mais refuse son Atelier, à cause de la taille de l'œuvre. Cette décision incite Courbet à organiser une exposition particulière, en marge de l'Exposition universelle, dans un bâtiment édifié à ses frais et qu'il nomme le "pavillon du Réalisme". Les années fastes (1856-1870) Un tableau exposé au Salon de 1857, Les demoiselles des bords de la Seine, permet à Courbet de se constituer un cercle fidèle d'amateurs et de défenseurs. 7 Courbet expose régulièrement au Salon, les commandes affluent. Son abondante production se développe autour de thématiques diversifiées : scène de chasse, paysages, natures mortes florales. Mais, agitateur par nature, l'artiste attire à nouveau le scandale, avec Le retour de la conférence (1863, œuvre disparue, sans doute acquise dans le but d'être détruite par un contemporain indigné) montrant des ecclésiastiques éméchés et divagants sur une route de campagne. La toile est refusée au Salon de 1863 "pour cause d'outrage à la morale religieuse". On lui interdit même l'entrée au Salon des Refusés ! C'est pendant cette même période que Courbet peint son œuvre la plus provocante, L'Origine du Monde (1866), commande privée qui demeurera longtemps inconnue du public. Lors de l'Exposition de 1867, Courbet expose cette fois neuf toiles au Salon. Cette reconnaissance ne l'empêche cependant pas d'organiser à nouveau une exposition personnelle. Le public y admire environ cent quarante œuvres. Au cours de l'été 1869, Courbet séjourne à Etretat. Il y réalise notamment La mer orageuse et La falaise d'Etretat après l'orage. Au Salon de 1870, ces deux toiles sont accueillies par un concert de louanges. La réputation de Courbet est désormais solidement établie. Courbet et la Commune (1870-1871) A la chute du Second Empire, Courbet est élu Président de la Fédération des artistes. En avril 1871, la commission exécutive de la Commune de Paris le charge de rouvrir les musées parisiens et d'organiser le Salon. 9 Elu au Conseil de la Commune, Gustave Courbet n'est cependant pas garde national et ne participe donc pas aux combats. Arrêté par les Versaillais le 7 juin, le peintre est condamné en septembre à 6 mois de prison et 500 francs d'amende auxquels s'ajoutent 6 850 francs de frais de procédure. Le temps des épreuves (1871-1877) La démolition de la colonne Vendôme avait été votée par la Commune le 12 avril 1871. Soit quatre jours avant l'élection de Courbet. Mais l'artiste avait eu l'imprudence de lancer en septembre 1870 une pétition dans laquelle il réclamait au gouvernement de bien vouloir l'autoriser à "déboulonner" la colonne. En 1873, à la suite d'un nouveau procès, Courbet est jugé responsable. On le condamne à rembourser les frais de reconstruction de la colonne. Courbet perd une grande partie de sa fortune et part s'installer en Suisse de peur d'être à nouveau emprisonné. Durant son exil, l'Etat saisit ses biens, surveille ses amis et sa famille. Malgré l'accueil bienveillant qu'il reçoit en Suisse, Courbet sombre dans cet exil. Il se perd dans l'alcool, ne produit plus que très rarement des œuvres dignes de son talent. Il meurt le 31 décembre 1877 à la Tour-de-Peilz, quelques jours après que son atelier de Paris a été dispersé en vente publique. EXTRAIT DU SITE DU MUSÉE D’ORSAY HTTP://WWW.MUSEE-ORSAY.FR/FR/COLLECTIONS/DOSSIER-COURBET/ 11 Le réalisme Le réalisme apparaît notamment en France et en Grande Bretagne dans la seconde moitié du XIXe siècle, avant de conquérir les Etats-Unis. A ses débuts, ce mouvement se manifeste aussi bien en littérature avec Balzac, Champfleury (Jules François Félix Husson) et Louis Edmond Duranty, qu'en peinture avec un certain nombre d'artistes parmi lesquels Gustave Courbet. Dans une période marquée par l'opposition entre le romantisme et le classicisme, le réalisme ouvre une nouvelle voie en évoquant la réalité sans idéalisation et en abordant des thématiques politiques ou sociales. Il ne faut pas entendre par "réalisme" une tentative d'imitation servile du réel. Il s'agit pour Courbet de prendre pour objet la réalité du monde qui l'entoure. Le peintre souhaite "traduire les mœurs, les idées, l'aspect de son époque" mais en faisant ressortir sa "propre individualité". Contemporain des débuts de la photographie, Courbet fait usage de celle-ci dans son œuvre, notamment pour peindre la femme nue située derrière lui dans L'Atelier, Sa profession de foi est claire : il suit l'enseignement des anciens et se rend d'ailleurs assidûment au Louvre, mais il n'entend pas perpétuer une tradition figée. Fondamentalement, Courbet s'oppose à l'enseignement académique de l'Ecole des Beaux-Arts dont il refuse les règles. Il s'écarte des sujets mythologiques ou historiques et ancre sa pratique dans son époque en représentant ce qui l'entoure. EXTRAIT DU SITE DU MUSÉE D’ORSAY HTTP://WWW.MUSEE-ORSAY.FR/FR/COLLECTIONS/DOSSIER-COURBET/LE-REALISME.HTML 13 Musée Gustave Courbet - Ornans Le nouveau musée a ouvert ses portes au public le 2 juillet 2011, après trois ans de travaux. Une surface quadruplée, une scénographie résolument moderne, une ouverture sur les paysages qui ont tant inspiré le maître du Réalisme… Ce musée rend hommage à lʼenfant du pays. Il sʼinscrit dans le vaste projet « Pays de Courbet, pays dʼartiste » porté par le conseil du Doubs. Avec un aménagement de plus de 2000 m2 de surface totale et 21 salles, le nouveau musée Courbet, propriété du département du Doubs, sʼétend sur trois bâtiments : la maison Borel, lʼhôtel Hébert et lʼhôtel Champereux. Sa nouvelle configuration permet de réaliser des expositions temporaires en simultané avec lʼexposition permanente consacrée à lʼœuvre de lʼartiste. Le parcours muséographique entraîne le visiteur de lʼune à lʼautre, tout en offrant des vues inédites sur la Loue et la ville dʼOrnans. Cʼest pour rendre hommage à lʼartiste que le conseil général du Doubs sʼest engagé dans un ambitieux projet culturel et territorial «Pays de Courbet, pays dʼartiste». Ce projet scientifique et artistique, labellisé ethnopôle par le Ministère de la Culture depuis 2010, allie nature et culture autour du peintre. La volonté du département est de créer une destination nature/culture mettant en réseau quatre sites : la maison familiale des Courbet à Flagey, le site de la Source de la Loue, le musée Gustave Courbet dʼOrnans, le dernier atelier de Courbet à Ornans et afin de mieux connaître Courbet et dʼexplorer les paysages qui ont tant inspiré lʼartiste, des randonnées reliant différents sites quʼil a observés, puis peints. 15 La relation de Courbet à son pays a été fondatrice de notre projet. Lʼensemble des trois maisons existantes était peu ouvert sur son environnement. Nous avons mis les œuvres en présence des lumières, couleurs, matières du Pays. Lʼédifice est rendu perméable à ce site exceptionnel, le révèle, le valorise. Nous avons ouvert des passages, créé des transparences, des cadrages sur lʼeau, sur les falaises, la ville. Sous une mantille dʼinox, un volume sʼavance sur la place et signale le musée à la ville. Suspendu dans le hall, tel un coffret précieux, il abrite une salle dʼexpositions obscure, la black box, qui accorde un rôle architectural à lʼévocation des grands formats, les fameuses peintures de rupture de Courbet, dont naturellement “Lʼenterrement à Ornans”. Lʼaccueil, dans une ambiance de cour intérieure, avec ses boîtes repères, la lumière, les revêtements, prolongent lʼesprit de lʼancienne cour de lʼhôtel Champereux. Transparence au-dessus de la banque dʼaccueil, échappée pressentie vers le paysage. Une fine verrière en toiture souligne le début dʼune séquence qui sera visible depuis la rive droite de La Loue. Le musée se découvre en séquences successives. Le plaisir de visites dépend de la fluidité, des repères, de la lumière, des ambiances, qui vont amener, sans restriction, dans lʼunivers du peintre. En façade nord, la promenade débute par une vue saisissante sur le paysage, signifiante dans la découverte de lʼœuvre du peintre. Lieu préliminaire au parcours muséographique, une galerie suspendue imprime la rivière dans lʼesprit du visiteur, immersion dans le territoire du peintre avant la visite. Plus loin, la galerie se 17 poursuit par un évidement de lʼaile nord-est. Une vaste loge vitrée met en scène le public et ses déplacements, sur la ville. Nous voulions installer une perception domestique et sensible de lʼespace ; retrouver le lien avec le jardin fut ainsi essentiel, dès le début du projet. Ainsi, la boutique nʼest pas installée dans le hall, comme dans bien des musées, mais occupe deux belles pièces ouvertes sur le jardin. Cette position nous a amenés à concevoir un parcours muséographique atypique, dissociant entrée et sortie. La maison Hébert, dite natale, devient le berceau naturel des œuvres de jeunesse. Ce choix a motivé, par exemple, la place particulière du vestiaire, situé au croisement des début et fin des expositions permanentes et temporaires, entre le hall et la galerie. Cet hôtel Hébert conserve ses matériaux, planchers, parements authentiques. Les coloris du début du XIXe y sont restitués ; les éléments inscrits à lʼinventaire supplémentaire des Monuments Historiques sont mis en valeur. En fin de visite, le sentiment dʼimprégnation du paysage est amplifié. En ce lieu, en double hauteur, nous provoquons diverses sensations en contact avec la rivière. Au niveau supérieur, devant la boutique, le visiteur embrasse le cœur de la ville dʼOrnans. Il sʼy arrête, en spectateur du paysage, riche de la visite presque achevée. Pivot entre lʼentrée de la maison historique et la sortie du musée, cet espace baigne dans une lumière sans cesse mouvante, au travers de planchers et de paliers de verre. De jour, les parois aux éclats légèrement métallisés sʼaniment des reflets remontant depuis lʼeau ; et de nuit, la lumière intérieure du bâtiment joue avec un éclairage immergé qui en magnifie lʼeffet au dehors. Une vigie regarde lʼavant de la 19 rivière, emmène le regard dans lʼaxe de La Loue, vers le jardin et son charme domestique. On y voit la cafétéria. Puis, en sortie dʼexpositions, le visiteur descend lʼescalier, plonge dans La Loue. Au niveau bas, il effleure lʼeau sur un plancher vitré qui frôle la surface liquide. Les reflets parcourent les murs, le sol, le plafond. Une sensation dʼapesanteur règne ; lʼespace a des limites indécises. La sortie se fait par la terrasse de la maison, face au jardin, qui retrouve enfin sa fonction dʼagrément, et est révélé au public. Le visiteur peut à présent découvrir la maison Hébert depuis lʼintimité de son jardin, ou depuis la cafétéria. Sous sa voilette dʼinox qui filtre vues et soleil, la façade vitrée sʼescamote totalement lʼété, transformant lʼespace en loggia ouverte. Ce petit édifice, tout en transparence, en porte-à-faux partiel au-dessus de La Loue, légèrement surélevé en raison des crues, devient lanterne lumineuse le soir. Son escalier dʼaccès, en surplomb de lʼeau, sera le lieu dʼimpressions saisissantes en contact avec la rivière et la lumière dʼOrnans. Cette construction légère achève la longue séquence architecturale au nord sur la rivière : verrière en toiture du hall, puis galerie suspendue, puis vigie, puis cafétéria. À la nuit tombée, elle devient fil lumineux, liant les maisons et le jardin, doublée par son reflet dans La Loue. Comme au sud, côté place, le signal de la nouvelle dimension du musée est donné. CHRISTINE EDEIKINS, ARCHITECTE 2/3/4/ ARCHITECTURE 234, RUE DU FAUBOURG SAINT ANTOINE 75012 PARIS T +33 (0) 1 55 25 15 10 - F +33 (0) 1 55 25 15 19 [email protected] - WWW.A234.FR 21 Fiche technique Maîtrise dʼouvrage conseil général du Doubs Maîtrise dʼœuvre 2/3/4/ architecture Christine Edeikins, architecte Camille Etivant, chargée de projet Architecte dʼexécution Cabinet Barrès Scénographe Guliver Design Paysagiste Bertrand Paulet Programme restructuration et extension du musée Courbet Surfaces 2 040 m² SHON Coût des travaux musée : 5.9 M€ HT aménagement des sources : 1.1 M€ HT 23 Site des sources de la Loue "Pour peindre un pays, il faut le connaître. Moi, je connais mon pays, je le peins, les sous-bois, c'est chez nous. Cette rivière, c'est la Loue, allez-y voir, et vous verrez mon tableau... " GUSTAVE COURBET Le site de la source de la Loue est à rattacher à Courbet par les 13 tableaux quʼil en a fait, dont La grotte de la Loue, du National Gallery of Art de Washington ou La source de la Loue des Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. 25 Lʼeau est importante dans lʼœuvre de Courbet, peut-être tout simplement car elle est prépondérante en FrancheComté. A partir des années 1860, la présence de la rivière et de la force hydraulique se renforce dans ses œuvres. En effet, onze tableaux, exécutés surtout entre 1868 et 1876, montrent les activités industrielles des moulins en Franche-Comté. Le sentier que lʼon emprunte aujourdʼhui pour se rendre à la source de la Loue est une partie du chemin médiéval (on peut encore voir les ornières creusées dans le roc) qui descendait du village dʼOuhans aux moulins sur la rivière, à lʼentrée des gorges de Noailles. Le site est agrémenté de nouveaux aménagements sécurisés, permettant au visiteur de profiter pleinement du spectacle grandiose de la source de la Loue, alliant détente, découverte et nature. Tout au long de la découverte du site, vous pourrez distinguer les différents lieux peints par Courbet, admirer la beauté du paysage et la richesse de cette région. 27