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Orso Jesenska Effacer la mer Dossier de presse
BIOGRAPHIE 3 RIFFX 3 LE DESERT ROUGE 3 POP, CULTURES &CIE 4 POP, CULTURES &CIE 7 ADDICT-­‐CULTURE 10 BENZINE 11 L’OREILLE ABSOLUE 12 FROGGY’S DELIGHT 13 A DECOUVRIR ABSOLUMENT 14 MUSIC BOOKS AND POEMS 15 HOP BLOG 16 PARTENAIRES 17 CONCERTS 2015 18 EMMISSIONS RADIO 18 18 PLAYLISTS Presse : [email protected]
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Biographie Orso Jesenska, Orso pour l'ours un peu paumé et Jesenska pour Milena, une de ses héroïnes, écrit, compose, joue et chante des chansons qui puisent leurs désirs chez Dominique A, Henri Calet, Walter Benjamin, Smog ou Mark Hollis. Il naît en 1980 et grandit entre Marseille et Toulon. Au lycée il ne joue pas dans un groupe de rock dans le garage de ses parents. Il ne reprend ni Stairway to heaven ni Smoke on the water. IL n'a donc donc aucun crédit auprès des filles et des garçons de sa classe. Il commence alors à fréquenter les cinémas et les salles de concert. Il écrit seul, porté par le renouveau de la chanson d'ici des années 90, (Bertrand Betsch, Mendelson, Silvain Vanot, Françoiz Breut...) c'est alors l'époque des 4 pistes à cassettes. Des premières démos sont enregistrées et l'écriture du premier album commence à ce moment là. Il lui faudra plusieurs années pour oser faire écouter ses morceaux. De retour à Marseille après des études de philosophie, il termine l'enregistrement de son premier album et fait finalement écouter ses chansons via internet. La web radio des disques normal, diffuse un de ses titres et il est contacté pour participer à un disque hommage à Pascal Comelade, Assemblage de pièces comeladiennes du plus bel effet (Gazul/Muséa 2009), sur lequel il reprend la chanson Love too soon. S'en suivront deux jours de concerts en compagnie de P. Comelade et d'autres artistes qui lui sont proches (Général Alcazar, Richard Pinhas, Faust...) Après plusieurs concerts solo , il est contacté par le label 3h50. Un courage inutile est le nom de son premier album. Orso Jesenska ne sait pas chroniquer avec malice le quotidien des gens. Il y est question de défaites, de résistance et de fantômes. Facebook ⸐⸑ Riffx Vincent Théval Avril 2015 Les plus beaux paysages ne sont pas toujours les plus accessibles. Il faut parfois arpenter longuement un étroit chemin côtier, s’abimer un peu les jambes au contact de ronces, pour profiter d’une vue sans égale et d’une crique isolée. Le paradis se mérite parfois, c’est ce que l’on se dit à l’écoute d’ « Effacer La Mer », le deuxième album d’Orso Jesenska, qui vaut qu’on s’y attarde, qu’on apprivoise cette langue et cette musique sublimes. Les mots et les arrangements sont travaillés avec un soin particulier, ils sont à la fois simples et incroyablement riches. On pense parfois à la poésie légèrement abstraite de Jean-­‐Louis Murat. Les mélodies sont souvent portées par une rythmique élégante (contrebasse et batterie), accompagnées par le jeu de guitare fluide de Mocke et soulignées tantôt par un piano, tantôt par des cuivres. Un travail d’orfèvre pour l’un des plus beaux albums de l’année. ⸐⸑ Le désert rouge Fabrice Fuentes 09 février 2015 Déjà ce titre : Effacer la mer. Doit-­‐on l’entendre comme une injonction ? Le lire comme un désir d’en découdre ? Le percevoir comme une intime confession ? Peut-­‐être faut-­‐il y voir, simplement, un geste. L’intensité d’un geste qui en recouvre un autre. La vigueur du mouvement qui unit ou sépare, qui dit les tourments, fait remonter à la surface du temps les visages et les corps oubliés, le parfum des absents, le tremblement de sa propre présence. Ce geste, c’est aussi celui du musicien devenu peintre, celui qui couvre la blancheur insolente de la toile sans savoir ce qu’il va peindre, mais en sachant qu’il va peindre. Effacer le fond pour mieux faire surgir en avant la 3
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matière, cette matière dont sont faits les hommes. Effacer la mer est de toute évidence le second album d’un peintre, l’œuvre du délicat Orso Jesenska. Celle d’un peintre des sentiments, certes, mais plus encore d’un artiste sensible attaché à restituer les empreintes que ces sentiments laissent, à discerner les mirages qu’ils génèrent, tous ces reflets que le miroir ne renvoie pas, ou plus. Songe et mensonge, les jours où l’on tourne en soi, comble le vide par le vide et où l’autre, à tout le moins son ombre, nous traverse sans mot dire (le colettien Les Vrilles de la vigne). Un peintre, dit-­‐on, car chacune des chansons entendues ici se déplie aussi selon un art savant de l’affleurement via des touches instrumentales successives, apposées ici et là : arpèges répétés de guitares, diaprures percussives, motifs de piano et de cuivres sont distillés avec parcimonie, comme des intonations ou des accentuations (notables apports de Mocke, Thomas Belhom et Bobby Jocky). Des instruments ramenés à la juste échelle de leur présence poétique. Nulle illustration, bien plutôt une façon de tisser, entre chant et musique, de subtiles correspondances, de donner forme aux mots chantés (parfois à deux, comme sur Vivre en somme où le musicien joint sa voix à celle de Marianne Dissard), de les mettre en relief ou de les laisser, au contraire, s’évanouir dans un arrière-­‐plan sonore à peine esquissé. Merveilleux équilibre instable et sens de la respiration qui permettent aux choses qui ne peuvent être dites de se rendre manifestes. Et, au loin, de pointer la silhouette floue de l’auteur lui-­‐même, attaché à traquer la complaisance. À la confession sur l’oreiller, aux atermoiements impudiques, Orso Jesenska préfère en effet les dédales sonores, l’hésitation ou la décision d’un toucher, les éclats arrachés sans bruit, la langue qui sourd et s’insinue, la concrétion des mots. Leurs vibrations. On l’aura compris, plus que les maux, les mots ont leur importance dans Effacer la mer. Ils tracent, au fil des morceaux, une trame, une histoire, dessinent un portrait réduit à l’essentiel, à la fois flou et étonnamment précis. Une histoire autant arrivée à sa fin qu’à ses fins – de ne pas finir. Une reprise de la très belle chanson Palabras para Julia de Paco Ibanez souligne le lien indéfectible qui noue ainsi écrit et souvenirs, condense la peine du deuil et le bonheur d’exister, soulève l’infini dans le fini. Chanter pour ne pas oublier. Pas seulement : pour ne pas oublier de s’enchanter. Chanter ce « temps à inventer » (Paroles). Malgré tout. Finir une chanson, n’est-­‐ce pas accepter l’idée d’en écrire une autre ? Effacer la mer, mais ne jamais perdre de vue le ciel. Le ciel plus haut, l’horizon plus large. Les vagues appelant d’autres vagues (Apaisement et ses réminiscences pianistiques), semblables et différentes. Unies et séparées à jamais. Orso Jesenska – Effacer la mer (03h50 ; 2015) ⸐⸑ Pop, cultures &Cie Matthieu Dufour 02 janvier 2015 Interview – Orso Jesenska Tu viens d’achever une campagne pour financer ton album sur Microcultures, pourquoi avoir recours au financement participatif ? Pour que l’album puisse exister dans les meilleures conditions possibles. J’aurais du mal à me résigner à ce que le disque ne sorte pas sur support physique. Il y a eu un peu d’argent pour ce projet mais cela a servi à payer l’enregistrement, le mixage et le mastering. Pouvoir prévendre le disque permet de ne pas trop se perdre, on sait à quoi sans tenir. Il n’y a plus beaucoup de structures qui aujourd’hui peuvent se permettre de telles dépenses et soit on se dit qu’on n’a pas la légitimité pour faire vivre sa musique sans cela, soit on cherche une alternative. D’une certaine façon ces systèmes de souscription ont toujours existé en musique, au cinéma. C’est ce qu’avait fait Casavettes pour tourner Shadows il y a presque 60 ans. Pourquoi avec Microcultures ? J’avais déjà participé à plusieurs des projets qu’ils ont hébergés. Il y a quelque chose de très cohérent dans leur démarche, c’est aussi un label dont j’aime beaucoup les artistes. On ne sent pas perdu au milieu de tout un tas de Presse : [email protected]
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projets avec lesquels on n’a pas grand chose à voir comme sur d’autres plateformes. De fait leur aide a été très précieuse et ce sont vraiment de chouettes personnes par ailleurs. La sortie est prévue pour quand ? On commence à y voir plus clair, la souscription a plutôt bien marché et on est assuré d’avoir le financement. Avec les délais de fabrication et ce qu’il reste encore à mettre en place je pense qu’on pourra envisager une sortie officielle vers la fin février. Quelle était ton intention par rapport à ton premier album, tu voulais évoluer dans quel sens ? J’avais très envie de sortir du fonctionnement un peu autarcique que j’avais eu pour Un courage inutile. A l’époque j’avais joué de tous les instruments et sur certains titres ça limitait pas mal la musicalité. Je voulais quelque chose de plus ouvert, de plus risqué, et j’avais très envie de travailler avec des musiciens que par ailleurs j’admire. Que cela ait été possible me ravit toujours autant. Les chansons du premier album ont été écrites sur une très longue période, j’en traînais certaines depuis le lycée en fait. Là l’écriture a été beaucoup plus resserrée, quelques semaines au plus. On avait par ailleurs moins de 4 jours de studio pour enregistrer. Je voulais que les morceaux se mettent à trouver leur forme dans le travail avec les autres. Lorsque j’ai écrit les nouveaux titres je les ai maquettés assez simplement avec des arrangements minimaux que j’ai fait écouter aux autres musiciens. Et on enregistrait de manière très directe, sans vraiment de préparation. Mais il n’y avait aucun caractère d’urgence. Paradoxalement, ça a été un moment d’une grande douceur. Comment travailles-­‐tu : tout est planifié d’avance ou tu te laisses porter par les circonstances ? Je crois qu’il faut essayer d’un peu se débarrasser de soi et de ses intentions. Il faut arriver à se surprendre parce qu’au fond on se lasse vite de soi. Et pour cela oui je préfère me laisser un peu porter par les circonstances, les petits évènements qu’il faut essayer d’apprivoiser pour espérer garder une part d’indétermination. Comme je te le disais les morceaux n’avaient qu’une forme très provisoire lorsqu’on est entrés en studio. Certains textes n’étaient même pas finis. Et puis quand vous avez la chance de partager vos morceaux avec des musiciens aussi incroyables que Marianne Dissard, Bobby Jocky, Thomas Belhom et Mocke vous savez qu’ils seront recomposés, réorientés. La forme informe, et de fait les morceaux n’existent vraiment que dans cette forme qu’on a construite ensemble. Parfois je jouais le morceau guitare/voix ou piano/voix et ils tissaient par dessus, parfois on jouait en live. Le temps manquant un peu, il fallait se décider rapidement et je crois que cela a été une chance. Certaines versions finalement choisies ont encore pas mal de défauts mais elles me paraissaient les plus justes, même si parfois les contours manquent de précision. Cette manière de faire a permis de ne pas se retrouver trop prisonnier de ces intentions qui parfois enferment. Je suis pas certain qu’en refaisant les voix une dizaine de fois j’arriverais à mieux alors autant ne pas trop traîner. Artwork by Brest Brest Brest Tous ceux qui ont écouté sont unanimes : l’album est très beau, comment on reçoit ces compliments alors que l’album n’existe pas encore vraiment ? Oh je ne l’ai fait écouter pour l’instant qu’à des oreilles bienveillantes, je suis certain que d’autres ne seront pas de cet avis. D’ailleurs je me souviens que pour le premier album, j’avais été assez ému de lire quelqu’un disant avoir été déçu par le disque en regard de ce qu’on lui en avait dit. J’étais un peu sorti du cercle de ceux qui n’osaient pas en dire du mal. Après c’est certain que les chouettes retours que j’ai pu avoir m’ont fait très plaisir. On se dit, c’est déjà ça, quoi qu’il se passe par la suite pour le disque. Ca permet de ne pas être trop frustré s’il passe plutôt inaperçu. Tu revendiques des influences ? Beaucoup trop sans doute. Je pourrai raconter que je n’ai jamais écouté Dominique A et que les rapprochements que l’on fait m’étonnent. Mais évidemment il a toujours beaucoup compté. Surtout dans une manière d’envisager le chant, une sorte de lyrisme tamisé, un peu inquiet, un peu tremblant. Il y a tout un tas de choses en musique ou en littérature qui me marquent, certaines me construisent, font naître des désirs et j’essaie d’être un peu fidèle à leur héritage sans testament. Sur le premier album j’avais choisi de commencer par la lecture d’un collage de texte de Henri Calet. C’est un écrivain qui m’accompagne presque quotidiennement, il me console du monde sans 5
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rien en cacher. Parfois c’est une phrase, une expression lue ici ou là qui déclenchent un désir de chanson. J’ai l’impression d’y voir plus clair avec certains livres, certains disques ou certains films. J’ai été très marqué par tout un tas de choses qui s’entendent plus ou moins dans mes chansons : Leonard Cohen, Ferré, Silvain Vanot, Mendelson, Bertrand Belin, Bertrand Betsch, Mark Hollis, Caetano Veloso, Pierre Barouh, Paco Ibanez dont je reprends une chanson sur le disque… Pendant l’écriture de cet album j’écoutais beaucoup Grand Salvo et Rachel Grimes aussi. Il y a tous ceux qui vous mettent un petit coup derrière la tête en dynamitant vos habitudes d’écoute et d’écriture. Ca dépasse la musique d’ailleurs, ça peut venir du cinéma, de la littérature aussi. Tu écoutes quoi en général ? Tu aimes quoi ? Tous ceux que je viens de citer et bien d’autres. Ceux qui risquent l’échec, qui ont un rapport un peu tremblant avec ce qu’ils font. Je crois qu’il faut travailler à repousser une forme d’efficacité, de démagogie. Ce n’est pas toujours simple. Parfois on a l’impression désagréable qu’on nous sert ce qu’on attend et au bout de quelques écoutes, on voit le truc et cela devient très ennuyeux. Et puis il y a tous ceux qui résistent à cela. Josephine Foster en plus de ceux que je t’ai déjà cités. En France parmi ceux qui m’épatent le plus, il y a Arlt. A la fois des chansons et une théorie de l’art de faire des chansons tout en restant très immédiat. Cette année j’ai beaucoup écouté Cavalo de Rodrigo Amarante, Pain-­‐Noir, Midget, Imagho dont le dernier Half quartet avec Mocke a été un des plus beaux disques de l’année… Des trucs plus pop aussi, le disque de La Féline est un grand disque parce qu’il se tient sur une crête d’où la plupart des autres seraient tombés mais pas elle. Prends une chanson comme Le Parfait État où elle chante « Tu cherches la force, tu cherches le parfait état, accroche-­‐toi », à part elle et Daho je n’en vois pas beaucoup qui peuvent chanter ça sans cynisme. Et puis il y a ceux avec qui j’ai eu la chance de faire ce disque, que j’écoutais déjà avant et dont je me suis beaucoup nourri. Des dernières découvertes, des coups de cœur récents ? La Souterraine aura été mon fournisseur de découvertes ces derniers temps, Chelvarex, Catherine Herschey, Le Bâtiment… Ceux que j’ai pu découvrir ne sont pas toujours des découvertes, on se rattrape parfois tardivement. Je suis tombé aussi sur quelques chansons de Dear Pola que j’ai beaucoup aimées. On s’est croisés au concert de Pain-­‐Noir, il y a d’autres musiciens qui interviennent sur ton album : quels sont les autres artistes dont tu te sens proche humainement, musicalement ? Oui Pain-­‐Noir c’est important ça. J’aimais déjà beaucoup St Augustine et là ça m’a saisi comme un classique, un film de Ford par exemple, qu’on redécouvre avec sa capacité à produire des mondes. Et puis ça a été l’occasion de le rencontrer et c’est certain que je me suis senti très proche de la manière dont il envisage son rapport à la musique. Le premier artiste que j’ai rencontré c’est Tycho Brahé qui est un musicien passionnant et qui a été important. J’ai eu l’occasion de jouer avec Boyarin qui est je crois un des compositeurs les plus incroyables de notre époque, c’est à la fois très sophistiqué et toujours inattendue. Il faut guetter la sortie de son premier album, c’est assez génial. Il y a des groupes comme Elko aussi avec qui j’ai eu souvent l’occasion de jouer à Marseille. Arlt aussi et évidemment ceux avec qui je joue sur le disque. En matière de cinéma, de littérature, quels sont tes goûts, les œuvres importantes pour toi ? En allant vite pour m’obliger à en oublier un peu, Henri Calet que je t’ai déjà cité, Luc Dietrich (je lui ai piqué l’expression « un courage inutile » pour mon premier disque), Carson Mc Cullers, Olivia Rosenthal. Puis des lectures plus « classiques », Kafka, Flaubert… En cinéma, Straub et Huillet ont été très importants à un moment, « De la nuée à la résistance » m’a beaucoup marqué. Grémillon, Renoir, Godard, Pialat, Lubitsch, Pasolini, Duras… Ça semble compliqué aujourd’hui de faire de la musique en France, enfin pas d’en faire, mais de faire écouter et « voyager » son projet vers le plus grand nombre : beaucoup de projets de qualité, peu d’élus, compliqué d’avoir des grands médias, difficulté à trouver des tourneurs… Tu vis ça comment ? Je me dis surtout qu’avant cela mes chansons seraient restées lettre morte donc je n’y vois pas là un si grand problème. Ca permet de trouver des destinataires même s’ils sont peu nombreux. Il peut y avoir un peu de frustration parce qu’on se rend surtout compte du nombre assez incroyable de projets magnifiques qui restent confidentiels. Mais je trouve ça assez chouette de voir autant de belles choses exister même timidement. C’est plutôt réjouissant en fait. Je crois qu’il faut repousser absolument la moindre aigreur, les moindres passions tristes qui ferait trouver un peu fade les trucs qui sortent du lot. Ce qui « marche » marche, ce n’est pas la peine Presse : [email protected]
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de se lamenter sur la prétendue médiocrité de certaines choses qui ont du succès. Après c’est certain que les choses sont paradoxales mais je ne suis pas un grand connaisseur de ces rouages, je découvre. Comment tu vis l’exercice de la promo, les réseaux sociaux ? Je n’ai jamais eu à faire vraiment de la promo, je réponds si certains me posent des questions mais je n’ai pas eu à me forcer à quoi ce soit. J’aime discuter de musique et de la manière dont j’essaie d’en faire. Les réseaux sociaux c’est assez bizarre parfois, c’est un prisme déformant donc il faut y être avec distance, avec humour, tout cela n’est pas très sérieux. La suite c’est quoi : une tournée, tu penses déjà à l’album d’après ? C’est encore plus difficile de trouver des concerts que de sortir des disques. J’aimerai pouvoir jouer plus souvent même si je trouve un peu idiote l’idée que la vérité d’un artiste et de ses chansons c’est la scène. C’est le même écart qu’entre le cinéma et le théâtre au fond. Sinon j’écris déjà les chansons d’un éventuel prochain disque. Merci Orso. ⸐⸑ Pop, cultures &Cie Matthieu Dufour 14 février 2015 Vibrer. Trembler. Vivre. Au commencement était le verbe. Tremblant. Les serments, les promesses, les envies, le tourbillon. Une montagne brûlante, une vallée profonde, et des champs sans limites. Puis vint le temps des doutes, des escapades, des orages et des manques. Les sentiers sinueux, les bois touffus, et les clairières humides. C’est la vie qui file. Tamisée. Incertaine. Au commencement étaient les sons. Vibrants. Le battement fébrile d’un cœur naissant. Et puis le vent dans les cyprès, et puis ton souffle sur cette herbe folle qui chancelle au ciel encore dégagé de cet été sans fin. La musique frémissante qui s’échappe de ce léger éclat de nature nous suffit. Inutile d’en rajouter. Alors s’il te plait, laisse-­‐
nous encore une seconde, ou quelques siècles d’abandon sans outrance, quelques heures interdites pour se laisser bercer par ces éphémères tremblements, occasions uniques de revoir d’un peu plus près le vert de la mer éloignée, perdue dans mes yeux amoureux. Ces ellipses oubliées. Ces émois emmurés. Des grands départs sans cesse reportés. Se dire qu’il est trop tard. Et trembler de peur. Se dire qu’on peut encore y arriver. Et vibrer d’espoir. Vibrer encore. Trembler aussi. Mais vivre toujours. Henri Calet : « Je m’aperçois que je me suis peu étendu jusqu’ici sur le paysage. C’est l’occasion de tâcher de m’expliquer, une fois pour toutes, sur mes rapports avec la nature, en général. Si je ne trouve jamais rien, ou à peu 7
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près, à en dire ni à lui dire, c’est sûrement pour les mêmes raisons profondes qui vous font demeurer coi dans l’intimité d’un être bien-­‐aimé. On reste là, muet – comme un peu engourdi – mais bourré de sentiments intransmissibles et dans une pareille qualité de silence. C’est lorsqu’on se tait qu’on a le plus à dire. » Je devrais probablement m’arrêter là tellement cela dit ce que je ressens à l’écoute de cet album. Difficile en effet de parler de la fragile beauté des oeuvres d’art quand on n’est pas soi-­‐même un artiste, qu’on a plutôt des métaphores de lycéen dans la tête, qu’on aimerait savoir dessiner pour peindre pour reproduire ces tableaux chantés. Difficile de parler d’un disque qui vous remue par sa sincérité tremblante, sa joie douce et lucide, sa justesse vibrante de mélancolie. Alors se laisser porter par l’émotion, sans craindre la mise à nu, les écarts de langage, laisser sa peau absorber ces accords délicats et lumineux, ces mots subtils et poétiques, laisser son corps les traduire, arrêter de vouloir tout contrôler. Se laisser imprégner. Etre présent à soi, à l’instant. Vaciller parfois. Réaliser que la lumière revient dans un coin de sa tête. Que le lyrisme pudique d’Orso Jesenska fait sauter des verrous. Tout ici, dans ces chansons, ce phrasé, ces silences, ces respirations, tout ici est vibration et tremblement. Ce disque est un mirage frémissant, une porte entrouverte sur des vies en miniature, la mienne, la votre, la tienne, les nôtres, une succession de scènes esquissées dans une boîte à musique retrouvée au fin fond d’un grenier familial, ces épopées intimes, fragiles et délicates, ces empreintes universelles. Il y a les rêves abandonnés qui reviennent, ces odeurs de chemins caillouteux qui remontent de loin, ce défilé émouvant d’ivresses intérieures, d’occasions gâchées, de rires d’enfants, ou d’espoirs tenaces, et puis au détour d’un carrefour, à travers les brumes et les feuillages ondulant, quelques cœurs entaillés, des valises naufragées, des éloignements, des éclats de rire, des sanglots retenus, nos corps gauches qui se frôlent, s’échappent, se retrouvent, s’emmêlent, des robes froissées, nos bras qui tâtonnent, ces cœurs qui vibrent, et tous nos membres qui tremblent. L’intensité apaisante. Vibrer alors. Et trembler toujours. Vivre une fois de plus. Vibrer pour la vie telle qu’elle est, ses joies, ses bonheurs, ses espoirs, la beauté des gestes, la bonté des hommes, la force des femmes. Vibrer pour résister à la médiocrité. Trembler pour le temps qui fuit, les écarts, la fragilité des enfants et les petits abandons quotidiens. Trembler pour aller de l’avant malgré le poids des ans. Vibrer pour ce temps suspendu l’espace d’une éclipse, d’une averse, trembler de voir la vie reprendre son cours. Trembler de la voir s’arrêter. Une fois encore. Vibrer. Trembler. Vivre en fait. Après un premier disque réalisé en quasi-­‐autarcie, on aurait pu craindre que le casting quatre étoiles (Marianne Dissard, Bobby Jocky, Thomas Belhom, Mocke) de l’album étouffe un peu l’émotion originelle, ne l’enfouisse sous une couche de virtuosité et d’arrangements soignés. C’est évidemment faire insulte à l’intelligence et la sensibilité de l’artiste, l’exigence tapie derrière la modestie, et au talent de ses complices qui ont enregistré dans une forme de spontanéité joyeusement créative ces chansons qui sont pour la plupart bouleversantes, créant un décor raffiné et sur-­‐mesure pour ses mots et son univers précieux. Un deuxième album plus ouvert, qui parvient à cet équilibre rare et quasi-­‐parfait d’émotion à fleur de peau et d’ampleur mélodique, de souffle et de chuchotements, de poésie et d’intensité. Une chanson française ambitieuse et humble. Vibrer et trembler donc. Vibrer et trembler au rythme de quelques morceaux de bravoure d’une stupéfiante beauté, de cette beauté qui fait monter les larmes sans qu’on cherche à les retenir, de cette beauté qui fait frémir la peau et remue à l’intérieur, et dont on sait qu’elle n’est pas prête de vous quitter (Effacer la mer, Et nous encore vivants, Exilés, Apaisement, Les vrilles de la vigne, ou encore la sublime reprise de Paco Ibanez). Elixir pour les nuits sans sommeil et les jours sans soleil. Trembler à l’idée de te perdre. Vibrer à l’idée de te reconquérir. Apprendre à vivre. Avec. Et sans. Presse : [email protected]
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Vibrer debout. Trembler couché. Vivre quand même. « Nous étions partis pour effacer la mer, mais des mers tu sais, il en restait beaucoup ». La musique et les mots d’Orso Jesenska m’aident à comprendre je crois. A comprendre ce qui m’étreint, ce qui m’entoure, ce qui m’enterre, ce qui m’égare. Ce qui me retient encore ici. Une fois apaisée la douleur de la morsure, la vérité console mille fois mieux que le mensonge. Les mots délicats, à la fois précis et voyageurs d’Orso Jesensa, m’aident à me souvenir, moi qui volontairement perd la mémoire des années lointaines, évadées. Me retrouver malgré moi dans le Mas de cette enfance masquée, là en pleine garrigue, la vie devant soi, heureux, tellement heureux à l’abri de ces vieilles pierres fraiches et rassurantes. Puis à l’adolescence épatée, ce concentré d’émotions fortes, de forces d’attractions contraires, ces heures qui durent des ans, le silence du vent chaud qui sèche les larmes qui naviguent à vue sur nos joues tendres, quand le cynisme et l’arrogance n’ont pas encore ravagé nos vies, sali nos âmes gâtées. Vibrer, chavirer pour la silhouette de cette femme qui déboule dans la ruelle ombragée. Trembler à l’idée qu’elle s’en aperçoive. Des années plus tard vibrer en croisant son fantôme. Se souvenir de l’instant, des instants, de tous ces tremblements qui ont serré mon cœur, de toutes ces vibrations qui se sont succédées dans nos corps enchainés. Vibrer avec elle. Trembler sans toi. Vivre à plusieurs. « Il faut toute la vie pour apprendre à vivre » disait Sénèque. Certains soirs j’échangerais bien mes cris contre des murmures, je ferais bien le tri dans mes allures désordonnées, là où des tas d’âmes se sont empilées sur les décombres du passé au grand dam de mes ombres affaissées. Je ferais bien taire ces voix, je chasserais bien ces ombres. Mais maintenant je m’en fiche. Je sais que je peux rajouter les nouvelles chansons d’Orso Jesenska à la collection de celles qui accompagnent mes sinueuses mélancolies. Celles dont qu’on ne peut décemment pas partager. Vibrer ici. Trembler ailleurs. Et vivre, partout. Au mi-­‐chemin était la douceur d’une hanche, d’une main exilée, les premiers serrements, des errements tournoyants, quelques tourments assermentés, des songes inavouables, et moi, clamant encore quelques vers luisants de rimes mauves et grimées à outrance. Et vibrer de bonheur malgré le ciel qui se couvre. Et trembler de froid quand ton corps à nouveau s’éloigne. A la fin tu étais déjà cent voix, grave et légère à la fois, tu étais parfois sans voix mais rarement sans parole, jamais sans issue. Tu étais sans fil, incontrôlable au vent, sans guide tu filais toujours à l’avant, sans gêne et sans papier, libre comme avant, comme cet enfant sans famille ; sans hésitation, sans modération, sans concession, sans contrefaçon. Car finalement il n’y a que cela de vrai. La nudité. La lucidité. L’acceptation n’empêche pas le rêve qui n’empêche pas la faim. Alors vibrons et tremblons tant qu’il est encore temps. Vibrer aujourd’hui. Trembler demain. Et vivre un jour. 9
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En écoutant Orso Jesenska je comprends que le courage, la tendresse et la capacité de s’émouvoir sont indispensables mais pas suffisants pour empêcher le temps de s’enfuir et d’emporter avec lui nos ombres et nos défaites, nos amours, nos heures de gloire. Une fois de plus peu importe. Tant que l’on peut encore vibrer. Et trembler. En écoutant Effacer la mer je sais. Qu’il faut résister. Que nous sommes encore en vie. Que je continuerai à trembler de peur que tout cela cesse. Que je n’arrêterai jamais de vibrer pour tout ce qui nous attend encore. Vibrer. Trembler. ‘’Vivre en somme’’. ⸐⸑ Addict-­‐Culture Jism 16 mars 2015 - ‘tainnnnnnnnnnnnnn, le truc, avec les albums intellos, c’est que pour les chroniquer, c’est plus que coton.
- Ah ?
- Ouais, ouais. C’est d’autant plus chiant quand c’est français. Et que tu sais que le gars qui prend sa guitare, écrit les
chansons, ben…il est prof. Du coup, t’es obligé de faire gaffe à comment que tu écris ta bafouille. T’es d’autant obligé
d’y faire gaffe que tu sais qu’il va corriger ta grammaire, ton orthographe, ta syntaxe et limite qu’il va te coller une note
de merde.
- Ah ouais, c’est chié quand même
- Ouais, ouais. D’autant plus que tous les webzines de la blogosphère vont sortir des arguments travaillés, recherchés,
faire des références à des écrivains qu’un seul pélos a lu et que toi, tu vas être seul comme un con à ramer toutes les
larmes de ton corps pour trouver des arguments positifs et éviter de passer pour un con alors que tu sais qu’en fait, si.
- Ah ouais, c’est chié quand même.
- Et là, on m’a collé un gars avec un nom d’ours et des références que je sais même pas à quoi ça fait référence. Alors je
t’explique pas la ramation dans laquelle je suis. Tiens, file moi une autre bière, peut-être que je verrai la lumière au bout
du pack.
- Ah ouais, c’est chié quand m’aime.
Bon, ok, pour la chronique d’Effacer La Mer d’Orso Jesenska, je botte en touche. Non pas parce qu’il est mauvais,
pénible ou quoi que ce soit d’autre. Au contraire, il est juste superbe. Dans toutes les largeurs et même jusque dans les
détails.
Le problème c’est que trouver les arguments nécessaires pour le décrire de façon objective (bien que l’objectivité ne soit
pas le but d’une chronique), ou dire combien il a pu me chambouler va m’être très difficile. Je pourrais sortir les
superlatifs, comme beaucoup d’autres le feront, parce qu’il ne mérite que ça. Je pourrais parler des influences
(musicales comme littéraires) présentes sur l’album en question mais le protagoniste l’a déjà fait de fort belle manière
lors d’une entrevue sur Pop Cultures & Co.
Retracer la conception du disque ? Le chemin de croix, la pugnacité de l’auteur pour le sortir sous différents formats et
le salut venant de Microcultures, qui aura permis à Effacer La Mer de voir enfin le jour. Certes, mais tous l’évoqueront
et bien mieux qu’ici. Aborder les collaborations et les apports des différents musiciens (la basse légère, jazzy, de Bobby
Jocky, les percussions oniriques et superbes de Thomas Belhom,les ondes martenot de Christine Ott, les guitares
sinueuses de Mocke) ?
Déjà fait ailleurs. Mentionner l’équilibre miraculeux entre légèreté et gravité, chanson française et variété, pop et indie
rock ? Lisez l’interview croisée d’Orso Jesenska et Pain Noir par Richard Robert dans le non moins indispensable
webzine L’Oreille Absolue, tout y est dit de façon subtile, poétique et éloquente. La progression immense entre le très
beau Un Courage Inutile et le superbe Effacer La Mer ? Lire et relire L’Oreille Absolue.
Au pire, pour me faire remarquer je pourrais lâcher, comme ça, que la version démo que j’ai pu écouter était, sur un
morceau, supérieure à la version finale (les échos sur la voix du morceau Paroles m’ont quelque peu chiffonné, mais ce
n’est qu’un détail). Je pourrais rajouter, si j’étais méchant, que Dominique A n’a maintenant plus besoin de sortir quoi
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que ce soit. Mais il se trouve parfois que les mots ne sont plus d’aucune utilité, que l’écoute vaut mieux qu’un long
discours.
Dans ce cas, le meilleur hommage à rendre à Effacer La Mer est d’appuyer sur play (ou poser le diamant sur les
microsillons) se taire et s’effacer.
Dont acte.
⸐⸑
Benzine Franck Rousselot 23 mars 2015 Inutile de le nier, on vous défie pas de ne pas succomber à Effacer La Mer. Deuxième album d’Orso
Jesenska, ce disque a l’évidence des livres de chevet qui accompagnent nos vies. Vibrant manifeste
de liberté musicale et d’exigence poétique, un (déjà) incontournable de la saison française. Effacer la mer, oublier les tourments, s’abandonner à la brise, partager l’instant, entrevoir l’espoir. Voilà le parcours de
vie auquel vous convie en un instant Effacer La Mer, un des plus beaux disques du moment.
Dès les premières mesures d’Un Parfum et du chant a capella désarmant de nudité d’Orso Jesenska, on en est sûr : rien
de mieux que la beauté. La beauté, la poésie… Non, ne fuyez pas, pas de raison d’avoir peur, la poésie n’a rien de
solennel ou d’ennuyeux.
Cet album accompli, large ouvert et irréfutable comme un jour d’été, confirme le grand talent d’Orso Jesenska, déjà
repéré sur son inaugural Un Courage Inutile d’il y a deux ans. De courage et de persévérance – comme celle qu’il fallut
à son auteur pour voir concrétiser ce nouveau projet – il sera pourtant question sur ce disque somptueux irrigué par les
éléments naturels.
Courage de s’éloigner des fantômes du passé (Et Nous Encore Vivants), affronter la vie (Vivre En Somme), s’autoriser
l’espoir (Apaisement), dompter l’impermanence des choses (Les Vrilles De La Vigne).
Armé d’une production plus ample et propice à la liberté musicale, épaulé d’un quintet de complices musiciens de haute
volée, Effacer La Mer déroule un paysage solaire, préférant l’esprit frondeur des chemins de traverse aux routes trop
bien tracées.
Ne reniant aucunement les références littéraires et l’esprit poétique qui président depuis ses premiers pas à son
inspiration, déroulant des textes justes superbes, notre outsider Orso réinvestit avec limpidité l’ombre lyrique de Léo
Ferré, la gravité folk de Leonard Cohen, l’esprit ludique de Holden ou Bertrand Belin, l’aspiration au silence de
Mark Hollis. Faisceau d’influences revendiqué clairement par l’artiste et qui, s’ils permettent de visualiser son univers,
ne le réduisent jamais à ce seul cadre.
Placée au centre du bel écrin musical tissé par ses compères (guitares géniales du grand Mocke de Holden, percussions
joueuses de Thomas Belhom, basse free jazz de Bobby Jocky, vocaux ourlés de Marianne Dissard, ondes Martenot
magiques de Christine Ott), la voix d’Orso Jesenska se permet mille sentiments, tour à tour intime, grave,
langoureuse, rêveuse.
Un véhicule émotionnel imparable – humain, si humain – pour visiter avec bonheur les multiples perles déposées tout
du long de ce disque habité et fraternel.
Rivages graves de l’hiver intranquille (Exilés, Effacer La Mer), sentiers remplis d’espoir de l’été (Paroles, Le Vent,
Tempête), pauses méditatives automnales à deux voix (Vivre En Somme, L’Ombre Descend) : Effacer La Mer est de
ces disques-mondes dont l’auditeur ne saura définir ses instants préférés, qui varieront selon les couleurs changeantes
du jour.
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On se permettra juste de noter comme tellement logique l’émouvante reprise du Palabras Para Julia de Paco Ibañez,
trois minutes de beauté tragique aux accents d’espoir fragile. Un compagnonnage spirituel d’une belle grandeur,
résumant comme la quintessence de ce disque lumineux.
Effacer La Mer invoque l’espoir, fraternise avec la fragilité, pactise avec l’été, invente la beauté, courtise la liberté. Et
dessine surtout des horizons.
L’horizon d’un certain courant de la production française, exigeante et talentueuse, dont il est déjà le parfait mètreétalon. Et dessine enfin l’horizon d’Orso Jesenska, largement ouvert et riche de mille possibles. Cet horizon n’attend
que vous.
⸐⸑ L’Oreille Absolue Richard Robert 21 mars 2015 Le Grand entretien “Se laisser imprimer par le monde” Disques témoins, disques vigies, les albums d'ORSO JESENSKA et PAIN-NOIR sont de ceux, rares, qui se postent
en lisère du monde pour mieux exalter chez l'auditeur la joie grave et vertigineuse d'en être, d'y passer, d'en disparaître
aussi. D'où ce bouquet de pensées en leur honneur, et cette interview croisée avec leurs auteurs.
Un jour où nous l'interrogions sur son long parcours de traverses, et notamment sur ces balises éclairantes qu'il a su
poser entre sa pratique du free jazz et son amour de la mélodie, le batteur suisse Pierre Favre, de sa voix douce mais
ferme, nous fit cette réponse : “Prétendre que la mélodie est dépassée ou réactionnaire, c'est aussi absurde que
d'affirmer que le pain est démodé et qu'il ne faut plus en manger.” Que dire de plus, de mieux ? De cette denrée à la
fois quotidienne et ancestrale qu'est la mélodie, pourquoi devrions-nous en effet nous priver ? Au nom de quel régime
dissocié, de quelle mise en coupe réglée du goût (imposée par quelle haute autorité de la diététique musicale ?)
devrions-nous la bannir de notre champ d'expression et d'écoute ? N'en déplaise à ceux qui usent du mot “modernité”
comme d'un cri de guerre contre le passé, nous n'en aurons jamais fini avec la mélodie ; puisque elle-même, par nature,
ne finit jamais. Elle court sans perdre haleine depuis des millénaires. Elle résiste autant à ceux qui la banalisent qu'à
ceux qui la dénigrent. Elle se remodèle et se remétabolise dans la chaleur secrète des bouches, des gosiers et des ventres
des humains en sursis qui, frémissant de se sentir vivants et mortels, convertissent leurs tremblements en chants. Alors
nous courons avec elle, derrière, à côté, nous écoutons et prolongeons son souffle, nous réapprenons sans cesse sa
langue maternelle. Notamment en nous réfugiant dans les jupes de cette charmante vieille fille immortelle, de cette
magnifique jeunesse toute ridée qu'est la chanson.
La chanson est comme ces chemins familiers qu'on ne se lassera jamais de reprendre et d'éprouver sous le pas, comme
ces paysages déjà mille fois battus qu'on jouit pourtant de glisser, encore et encore, sous l'œil aux aguets ; puisque
chaque heure, jour ou saison qui passe y réinstille à parts égales l'éclat pétrifié de l'instantané et les reflets subtilement
changeants de la durée. Bannir la chanson, enterrer la chanson, ce serait comme renoncer à la friable éternité des
pierres, des forêts, des visages, des ombres, des odeurs, des rues hérissées de bruits, de la chair embrassée, de l'eau bue,
de la vie effleurée, de la vie mordue, des choses quittées, des choses reprises, des souvenirs plus ou moins ressaisis, des
oublis plus ou moins consentis, de toute la matière têtue et inépuisée, insignifiante et inestimable, qui sans cesse rouvre
ses chantiers et se recompose sous nos fenêtres. Ou ce serait encore s'interdire, comme le posait si bien l'antique
camarade Léon-Paul Fargue, déjà cité en ces lieux, “la caresse d'un rythme providentiel, à la fois prévu et imprévu, qui
nous rappelle aux grandeurs de l'égalité devant l'amour, la tristesse et l'infini”.
Tel est le train de pensées et de sentiments qu'ébranle l'écoute conjuguée de Pain-Noir et d'Effacer la mer, les albums
de François-Régis Croisier, alias Pain-Noir, et d'Orso Jesenska, ces deux disques frères sans être jumeaux. Où l'on
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s'installe à chaque fois comme on irait se percher à l'aube sur un promontoire, un phare, une nacelle de vigie. Où l'on
retourne pour revivre le mirage le plus doué de réalisme qu'on connaisse : celui de la renaissance du (et au) monde, de
la réactivation du regard et du réveil de la conscience. Où l'on recueille la parole de ceux qui n'ont pas renoncé à la
grandeur de se poster en lisière du vivant, à ces toutes premières loges où mène naturellement le désir de scruter la ligne
d'horizon, et tout ce qui vient l'animer. On y retrouve deux de ces esprits qui, de loin, préfèreront toujours le vertige
immobile du témoin à la gloriole gesticulante de l'acteur, la position discrète mais prégnante de l'observateur à la
posture avantageuse du premier rôle, la liberté de s'effacer à l'obligation de se représenter à tout prix.
La suite de l'entretien
⸐⸑ Froggy’s delight Jérôme Gillet Mars 2015 "On était parti pour effacer la mer, cette mer qui nous tient dans ce monde effondré. Et je ne sais pas très bien jusqu’où
devront aller…"
La musique n’est pas qu’une affaire de règles solfégiques, harmoniques ou contrapuntiques. C’est aussi une affaire de
sensations, d’affect. Chez Orso Jesenska, Effacer la mer, c’est faire souffler le vent, celui qui nous porte, celui qui
faisait déjà ployer les herbes hautes d’Un courage inutile, pour mieux se retrouver, pour mieux se réunir, pour poétiser
le monde. Ici, la beauté est crue, elle ne cède en rien à la facilité et ne se dévoile pas à la première écoute. Les mélodies
se dérobent sous des paroles d'une terrible intimité. Les résonances du cœur… Elles sont comme un bouquet de roses,
superbes mais épineuses. Elles sont rudes, rugueuses comme la vie. Et vivre, c’est résister. Forcément,
irrémédiablement.
L’album comporte treize chansons, une reprise de "Palabras Para Julia" de Paco Ibañez et douze autres écrites et
composées conjointement par une belle équipe d’amis : Orso Jesenska, Marianne Dissard, Bobby Jocky, Thomas
Belhom et Mocke. On retrouve donc forcément la patte mélodique de Thomas Belhom mais surtout celle onirique et
presque énigmatique du guitariste Mocke, rappelant la beauté assassine du dernier Midget!. L’addition de musiciens ne
dessert absolument jamais l’écriture du Marseillais. Les accords mineurs s’entrechoquent, les harmonies diminuées
jouent à cache-cache, aériennes, planantes, elles sont parfois presque fantomatiques comme simplement effleurées. Cet
art de la délicate sinuosité. Ecoulement des fluides. Il y a de l’audace dans cette musique (comme commencer son
disque a cappella avec "Un Parfum") mais beaucoup d'humilité aussi.
Effacer la mer, plus ambitieux que le déjà entêtant Un courage Inutile est un disque intense, exigeant, profondément
humain et humaniste à l’image de son auteur. C’est un dialogue entre le souffle de l’intime et la musique intérieure de
son auteur. Mélange hybride entre Dominique A (pour cette façon d’appréhender le chant avec un lyrisme tout en
retenue), Henri Calet encore, Smog, une certaine liberté liée au jazz et la chanson française. De la bossa apatride, des
valses lentes, du saxophone déchirant. Orso Jesenska en simplement deux albums se révèle comme un artiste précieux
car il touche en plein cœur. Si la chanson française était une couronne, sa musique en serait à n’en point douter un des
joyaux.
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⸐⸑ A Decouvrir Absolument G. Newman 1er avril 2015 Effacer la Mer….posé comme cela, en postulat, cela semble une proposition folle, une illusion…et pourtant....
Il suffit de quelques secondes de « Un Parfum », ouverture en forme de pure poésie chantée a cappella par Orso
Jesenska une première fois puis reprise une seconde fois délicatement accompagnée par des ondes martenot pour que ce
mirage prenne forme.
Effacer la Mer… Cette mer, qui sait à la fois être, belle, calme, apaisante et pourtant parfois, inquiétante, sombre,
tempétueuse, voire dangereuse…Ces contrastes, se retrouvent imprégnés dans la musique et les textes que Orso
Jesenska nous tend tel un miroir brandi vers nos vies, nos envies et nos tourments.
Cet équilibre instable entre la légèreté, la lumière, l’espoir d’un coté et un versant plus sombre, dense, dérangeant, Orso
Jesenska le réussit avec une élégance et une classe infinie tout au long des 13 morceaux qui composent « Effacer la
Mer ».
« Paroles », second morceau du disque, ouvre la voix à la possibilité d’une mélancolie libératrice et lumineuse, que l’on
retrouvera également sur « Tempête », « Vivre en somme » (où la voix de Marianne Dissard ajoute encore au pouvoir
de séduction du morceau), « Apaisement » (au piano et aux ondes virevoltants) et encore sur « Le Vent » au texte
pourtant noir comme un abysse.
« Exilés », placé au cœur du disque, incarne à merveille les compositions musicales plus sombres, denses au charme
vénéneux où la « patte » des partenaires Thomas Belhom, Mocke et Bobby Jocky fait merveille et prend toute sa
dimension. « Les Vrilles de la Vigne » en est un autre exemple sublime et bouleversant.
« Palabras para Julia », morceau « emprunté » à José Augustin Goytisolo et Paco Ibañez, offre une nouvelle preuve de
la capacité de la voix de Orso Jesenska à faire surgir une émotion irrépressible à fort coefficient de lacrimalité
instantanée.
« L’ombre descend » offre une conclusion troublante à la fois emprunte de mélancolie aussi tenace que lucide et source
d’un espoir inébranlable : « Nous avons été,
Et nous serons amour,
Regarde les,
N’y ont vu que feu
Et nos cœurs étonnés
Ont tenu face au vent,
Au froid
Et aux étés brulants
Evidemment,
L’ombre descend
Et nous avons perdu du temps,
Evidemment, l’ombre descend
Et nous avons perdu du sang »
…Alors, oui, pourquoi ne pas y croire encore à l’âge des possibles, à cette ellipse, ce mirage…ce pouvoir de l’amour,
de la musique, de l’art…..effaçons la mer…elle finira bien par revenir, calme ou tempétueuse…nous chercher, nous
submerger, comme ce disque qui n’est pas prêt de cesser de nous accompagner avec bienveillance, de nous hanter,
« Nous Encore vivants ».
« Ceux-là c’était le temps
Qu’ils ou elles n’avaient plus
Et Regardaient parfois comme
L’on imagine
Le jour qui souvent
Obstinément
Se fige
Retrouvés cette fois
Autour d’une autre tombe
Auprès d’une autre voix
Entre deux ou trois vies,
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Nous espérons encore
Avant de disparaître
Se souviennent la bataille
La bataille est perdue ?
Mais le rire arrogant
N’aura jamais raison
Des fantômes et du cœur
De nous encore vivants ».
⸐⸑ Music Books and poems 02 avril 2015 LP of the Month : "Effacer la mer" Orso Jesenska
La pluie colle à tes pas, tu ouvres ta boîte à lettres et tu découvres un emballage de carton qui te laisse penser qu'il est
enfin arrivé ce vinyle que tu attendais.
Tu remontes l'allée comme un peu plus léger, un peu comme quand enfant tu étais impatient d'ouvrir un cadeau. Installé
maintenant à l'abri, tu tranches l'adhésif et tu le regardes longtemps avant de retirer le film qui le protège. Tu le
retournes, tu l'observes, tu l'effleures, tu l'apprivoises, tu le détailles, tu parcours les textes, tu prends le temps avant de
le poser pour écouter.
Depuis des semaines tout aurait été déjà dit ?
Depuis des semaines tout aurait été déjà écrit ?
Sûrement, par des chroniqueurs bien plus habiles et experts que toi. Et puis son auteur n'a-t-il pas déjà répondu à de
nombreuses questions dans plusieurs entretiens.
Qu'ajouter à tout cela ? Rien ou si peu.
Pour quelle(s) raison(s) avoir soutenu bien modestement la sortie de cet album sur microcultures ?
Sans doute, pour des sonorités écoutées dans un des titres, pour quelques notes de guitare posées ça et là, pour des
paroles et des sens générés qui ne sont pas nécessairement ceux que l'auteur a pu penser - le sens de leurs textes
n'échappent-ils pas à leurs auteurs ?
Sans doute parce que, confusément, sans rationalité aucune, sans analyse quelconque, il t'a semblé que ce disque
pourrait être comme d'autres - ceux de Cheval Blanc, Bastien Lallemant ou Pain Noir pour ne citer que les plus récents un compagnon.
Voilà, c'est peut-être cela qui est à écrire, c'est peut-être cela qui est le plus important. Un compagnon comme certains
romans, certains poèmes, certains films, certaines pièces chorégraphiques et toute autre chose qui t'accompagne dans ta
vie en ce monde. Un compagnon qui te dit quelque chose de ce monde où tu vis, où nous vivons. Un compagnon que tu
peux abandonner durant des mois, des années mais que tu retrouveras avec plaisir, qui te surprendra encore.
C'est peut-être cela qui est à écrire plus que de vouloir tenter d'analyser chaque titre, chaque texte, chaque arrangement.
Un compagnon certes mais parce que des femmes et des hommes - qu'ils écrivent, chantent, composent, interprètent,
jouent - ont réussi à créer cette alchimie, ce moment rare, cet instant tremblant, ce mariage délicat, cet équilibre
gracieux qui te transporte. Ces femmes et hommes, vous pourrez lire leur nom écrit sur ce qui fait office de livret.
Qu'écrire alors si tout avait été déjà écrit ?
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Simplement dire à Orso Jesenska et à tous ceux qui ont contribué à faire en sorte que nous recevions cet album que nous
voulons aussi qu'ils reçoivent ce que nous pouvons leur donner : qu'ils sachent combien nous sommes heureux qu'ils
nous offrent ces instants.
Donner et recevoir. Recevoir et donner.
⸐⸑ Hop Blog Benoit 08 avril 2015 Avec son deuxième album, "Effacer la mer", Orso Jesenska confirme toutes les promesses entrevues avec "Un courage
inutile" et signe par la même occasion les plus belles chansons entendues en ce début d’année 2015.
Avec Un courage inutile, premier album plein de promesses, sorti en 2013, on découvrait Orso Jesenska, auteur
compositeur dont la sensibilité, la qualité d’écriture, les thèmes nous ont tout de suite fait penser à un certain
Dominique A. Coïncidence ou pas, le jour même où le colosse de Provins sortait sont 10ème album, Eléor, Orso
Jesenska faisait paraître son second album, lui aussi, au titre très poétique et évocateur : Effacer la mer.
Entouré d’une bande de musiciens aussi aguerris qu’appréciés (Thomas Belhom, Moke, Bobby Jocky…), Orso
Jesenska a enregistré 13 nouvelles chansons, longuement muries, sous la houlette de Marianne Dissard qui propose là
une production brillante et lumineuse, mettant en relief chaque instrument dans des arrangements, il faut bien l’avouer,
assez somptueux, articulés autour de la guitare et de la voix fragile et douce du chanteur.
Baigné de références musicales, poétiques et littéraires qui ne pèsent jamais sur l’écriture d’Orso Jesenska, Effacer la
mer dévoile des titres d’une grande beauté, qui rappellent par leur sensibilité et leur infinie délicatesse, celles du dernier
album de Philipe Crab, Necora Puber, paru en 2014.
Mais le mieux c’est encore de fermer les yeux et d’apprécier simplement ce joli travail d’artisanat musical, ce disque de
copains, chaleureux et fraternel qui se termine avec une touchante reprise d'un morceau de Paco Ibañez.
Avec ce nouvel album, Orso Jesenska rejoint définitivement cette fratrie de chanteurs (Albin de La Simone, Bertrand
Belin, Mathieu Boogarts, Franck Monnet, Bastien Lallemant…) dont les albums régalent au plus haut point à la fois
les oreilles et l’esprit.
[8.5/10]
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Concerts 2015 22 février 2015 : Fête Souterraine, Olympic café (Paris) 4 mars 2015 : Lecture musicale, Beauté Parade (éditions Plein jour), Sylvain Pattieu, Maison de la Poésie (Paris) 22 mars 2015 : Fête Souterraine, Les demoiselles du 5 (Marseille) 10 avril 2015 : Showcase Lollipop (Marseille) 19 avril 2015 : Sieste accoustique, Festival gravitations (Marseille) 3 mai 2015 : Showcase Les Balades sonores (Paris) Emmissions Radio 04 mai 2015 : L’Atelier intérieur (France Culture) 23 mars 2015 : Cabinet des curiosités (Radio U) Playlists Radio Campus Paris : février 2015 Radio Active (Toulon) : février 2015 Label Pop (France musique) : émission du 16 mars 2015, deux titres. Presse : [email protected]
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